Last posts on zizek2024-03-29T07:43:54+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/zizek/atom.xmlJPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlNul n'est prophete ...tag:necronomie.blogspirit.com,2021-12-15:32622982021-12-15T06:20:00+01:002021-12-15T06:20:00+01:00 Une tres longue et fantastique ITW en anglais de mon prefacier le...
<p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Une tres longue et fantastique ITW en anglais de mon prefacier le philosophe Mehdi Belhaj Kacem sur un des principaux sites de philosophie américains qui fait déjà le buzz aux USA;</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Je suis cité en page 11</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Enjoy...</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><a href="https://www.academia.edu/63963429/_The_Concept_is_a_Weapon_Interview_with_French_Philosopher_Mehdi_Belhaj_Kacem">(PDF) “The Concept is a Weapon” Interview with French Philosopher Mehdi Belhaj Kacem | Daniel Tutt - Academia.edu</a></span></p>
Marc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlSlavoj Zizek : penser radicalementtag:marcalpozzo.blogspirit.com,2016-01-01:30594612016-01-01T09:10:00+01:002016-01-01T09:10:00+01:00 Slavoj Žižek est psychanalyste et philosophe. C’est dans l’ignorance...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Georgia','serif';"><span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/zizek" target="_blank" rel="noopener">Slavoj Žižek </a></span>est psychanalyste et philosophe. C’est dans l’ignorance quasi-totale des Français durant longtemps, que la Slovénie abritait l’un des intellectuels les plus repris dans le monde, et déjà culte en Europe de l’Est et aux États-Unis. Puis, dès 2005, </span><span style="font-family: Georgia, serif;">Slavoj Zizek devint une voix dans notre paysage intellectuel, de plus en plus importante. </span><span style="font-family: 'Georgia','serif';">Depuis son premier ouvrage </span><span style="font-family: Georgia, serif;"><em>La subjectivité à venir</em>, publié aux éditions Climats, nous connaissons Slavoj Zizek pour sa pensée novatrice, son regard critique et cynique jeté sur l’Occident, et précisément sur l’économie de marché, qui tend à envahir récemment la pensée et la culture. Voici un tour d'horizon, grâce aux chroniques de quelques livres, que je reprends ici, in extenso, pour l'<em><span style="color: #800000;">Ouvroir</span></em>.</span></span></strong></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/1269279315.jpg" id="media-890481" alt="" /></p><h4 class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">I. Intolérable intolérance</span></strong></span></span></h4><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><img id="media-1140847" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/4120447994.jpeg" alt="slavoj zizek,zizek" />Par ses ouvrages toujours éclairés, et en marge de la « pensée correcte », Slavoj Zizek nous apprend qu’un philosophe n’est pas forcément enfermé à double tour dans sa tour d’ivoire, ou n’est pas forcément tapi à l’abri dans son bureau, enseveli sous un océan de livres. Ce qui est très encourageant… <br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> Déjà a</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">uteur chez Climats de <em>La Subjectivité à venir</em> (2004) et aux éditions Amsterdam de <em>Vous avez dit totalitarisme ?</em> (2004) entre autres, l’axe central de l’oeuvre de ce penseur révolutionnaire repose sur la définition même des termes d'une véritable <em>politique d'émancipation</em>. On comprendra alors pourquoi Slavoj Žižek m'est très cher. Pour cela, c'est ce que je trouve personnellement de très fort, c'est l'idée qu'il émet, à savoir qu'une forte dose d'<em>intolérance</em> est nécessaire pour élaborer une critique pertinente de l'ordre présent des choses. J'imagine que le terme d'"intolérance" va en déranger quelques-uns ! C'est une idée d’autant plus problématique que l’époque actuelle tend à diaboliser toute pensée qui tend à s’élever au-delà d’une norme balisée et « bien pensante » élaborée par des <em>censeurs</em> de la morale, gardiens de la « tolérance » et du « politiquement correct ». Et je sens que je serai définitivement catalogué de "réac'" à la fin de cet article !</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Cependant, osons la question : qu’est-ce qui se cache réellement derrière le langage feutré de la tolérance contemporaine ? Slavoj Žižek y répond en pointant du doigt ce qui se dissimule derrière ce principe d'indulgence : à savoir un processus de dépolitisation généralisé. Un multiculturalisme dépolitisé qui est la nouvelle idéologie du capitalisme global.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Slavoj Žižek dénonce donc d'abord, la supercherie profondément hypocrite qui se retrouve dans l'idée bombardée tout azimut aujourd’hui, que le plus grand danger réside dans les différentes formes d'intolérance, de nature ethnique, religieuse ou sexuelle. Ensuite, il dénonce les dysfonctionnements de nos sociétés modernes. A la frontière de la philosophie et de la psychanalyse, il aborde des thématiques aussi vastes que : Lénine, l’opéra, Schelling, David Lynch, Marx, Kieslowski, Hegel, <em>Matrix</em>, les cuvettes de toilettes, ou encore le 11 Septembre. Un livre qui ne saurait rebuter quiconque grâce à sa facilité d’accès.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Certes, la prose de Slavoj Žižek est radicale, mais c’est pour nous ramener fermement à s’interroger sur une époque fertile en contradictions. Exit l’exigence moderne ultime du « politiquement correct » et de la « tolérance ». Slavoj Žižek se risque sans craintes de reposer les définitions exactes de termes parasités par un vocabulaire intellectuel qui rend l’usage de notions tel le mot « totalitarisme » ou « proto-fascisme » impropre, termes utilisés aujourd’hui de façon très fréquente pour diaboliser une thèse mal acceptée. Il s’agit donc de réaffirmer l’usage des passions politiques fondées sur la discorde, l’usage de l'intolérance pour questionner notre curieuse époque.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">« <em>À l’aune des critères politiques traditionnels, nous vivons sans aucun doute des temps étranges. Penchons-nous sur la figure paradigmatique de l’extrême droite d’aujourd’hui, les milices fondamentalistes millénaristes aux États-Unis. N’apparaissent-elles pas souvent comme une version caricaturale des groupuscules séparatistes de l’extrême gauche militante des années soixante ? Dans les deux cas, nous avons affaire à la logique anti-institutionnelle radicale : l’ennemi ultime est l’appareil d’État répressif (FBI, armée, système judiciaire) qui menace la survie même du groupe, organisé comme un corps extrêmement discipliné afin d’être capable de résister à cette pression. L’exact contraire de cela, c’est un gauchiste comme Pierre Bourdieu qui défendait l’idée d’une Europe unifiée en tant qu’« État social » fort, « garantissant le minimum de droits sociaux et la sécurité sociale contre l’offensive de la globalisation » : il est difficile de s’abstenir d’ironiser devant un intellectuel d’extrême gauche élevant des remparts contre le pouvoir corrosif global du Capital tant loué par Marx. </em>»</span></p></blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Georgia, 'serif';">On comprend alors que le modèle de tolérance multiculturelle dominant auquel nous avons aujourd’hui affaire n’est pas si innocent qu’on veut le faire croire, que le monde post-politique qui est le nôtre s’appuie sur un pacte social basique à partir duquel les décisions sociales ne sont plus l’objet de débats et conflits politiques, ce qui entraîne </span><span style="font-family: 'Georgia','serif';">Slavoj Žižek à utiliser plusieurs outils philosophiques afin de déconstruire les idées reçues et mettre en lumière le marasme idéologique dans lequel nous baignons : ses principaux outils sont la dynamite, le paradoxe, la conciliation des contraires, sans compter l’humour, humour que détenait déjà Socrate en son temps.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">De fait, contre la pensée unique, et l’intoxication volontaire des masses par la société spectaculaire, il ne devrait pas y avoir de maison pour la tolérance, dit Zizek. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><h4 class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><strong>II. Le Miroir du réel</strong></span></span></h4><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><img id="media-1140848" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/4233175872.jpeg" alt="slavoj zizek,zizek" />Lorsque le chef des rebelles, Morpheus, accueille Néo, le héros (malgré lui) du film <em>Matrix</em>, il prononce cette phrase incompréhensible : « Bienvenue dans le désert du réel ». C’est ainsi que l’on peut probablement décrire le monde réel, qu’il croyait encore vrai jusqu’à ce qu’il réalise le simulacre, engendré par un gigantesque ordinateur, d'un univers depuis longtemps dévasté par une guerre atomique.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">« Le désert du réel » : depuis, cette formule n’a cessé de nous hanter, au point que Zizek la reprenne à son compte, pour décrire notre époque « postmoderne », le nouvel ordre mondial, et le délitement de la démocratie dans laquelle l’impasse nihiliste, son idéologie multiculturaliste et sa tolérance posées comme un mot d’ordre doivent être critiquées, voire combattues. C’est ainsi que l’on peut sûrement présenter cette suite d'essais divers sur les travers de notre époque, et principalement l’imaginaire occidental quant à ses représentations idéologiques durables telles Hollywood, le Pentagone, ou encore les Gauches européennes et américaines</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">En cinq chapitres, Slavoj Zizek balaye le panorama d’une ère post-politique dans laquelle il a vu se diluer la politique, la gestion de l’économie, le projet des lumières. Que doit-on conserver de la politique américaine qui a fait suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001 ? D’autant que « <em>tout ce que nous savions provenait des médias officiels</em> ». Pouvons-nous dire que nous sommes entrés avec les attentats et la politique mise en place au lendemain des attaques dans quelque chose de plus fantastique encore que ces tours qui tombent : « <em>le spectre d’une guerre « immatérielle », où l’attaque est invisible et le virus, les poisons, partout et nulle part</em> » ?<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Zizek s’interroge sur la nature de la nouvelle guerre invisible dans laquelle l’occident a mis les pied : </span></p><blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">« <em>Rien ne se passe au niveau de la réalité matérielle visible, aucune explosion massive ; pourtant l’univers connu commence de s’effondrer, la vie se désintègre.</em> »</span></p></blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Quelle est donc la nouvelle alternative qui est nous est proposée depuis cette entrée dans un réel dont les frontières avec le fantasme, l’irréel, le fantastique sont de plus en plus fragiles. Dans une société américaine qui prétend défendre la liberté de penser, dont le nouvel esprit du temps est la tolérance universelle, que dire des multiples mensonges de l’administration Bush, du pouvoir des médias, de la réalité de ces attentats, de leurs impacts sur nos modes de vie ? Avons-nous atteint comme le prévoyait Samuel Huntington, un véritable choc des civilisations, ou plutôt un choc à l’intérieur des civilisations ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><em><span style="font-family: 'Georgia','serif';">« Le vrai choc des civilisations ne pourrait être qu'un choc au à l'intérieur de chaque civilisation. L'alternative idéologique opposant l'univers libéral, démocratique et digitalisé, à une radicalité prétendument "islamiste" ne serait en définitive qu'une opposition, masquant notre incapacité à percevoir les vrais enjeux politiques comtemporains. Le seul moyen de nous extraire de l'impasse nihiliste à laquelle nous réduit cette fausse alternative est une sortie de la démocratie libérale, de son idéologie multiculturaliste, tolérante et post-politique. »</span></em></span></p></blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Voilà ce que nous montre ce livre : les vrais enjeux politiques contemporains tendent à masquer combien nos sociétés qui s’enorgueillissent à défendre la liberté de penser, le droit des personnes, la liberté d’entreprendre, la défense de la démocratie, ont mis en place un système de plus en plus serré de contrôles sociaux. Peu importe le degré d’expression qu’il nous a été donné en aval par ces sociétés dite « démocratiques », il nous manque en amont les mots pour le dire, tous prisonniers d’un système forclos qui nous enferme dans un cadre qui est par avance prédéfini, malgré les fausses alternatives qu’il prétend offrir.<br /><br /></span></p><blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">« <em>Et si le vrai problème n’était pas la fragilité du statut des exclus mais plutôt qu’au niveau le plus élémentaire, nous soyons tous « exclus », au sens où cette position zéro, celle de l’exclusion généralisée, est devenue l’objet de la biopolitique, et que le possible politique et le droit du citoyen ne nous sont accordés que dans un geste second, conformément aux attentions stratégiques du biopouvoir ?</em> »<br /></span></p></blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Ces accents foucaldiens sous la plume de Zizek, nous emmènent de l’Homo sucker, celui qui croit se jouer du système alors qu’il n’est que le jouet du système, à l’homo sacer la parfaite figure de l'ennemi politique forclos dans l'espace politique. Des individus sans aucun droit. Nous retombons là dans la barbarie, celle d’une démocratie qui exclut. Des sans-papiers en France aux ghettos afro-américains aux Etats-Unis. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">« <em>Homo sacer qui, morts ou vifs, en tant qu’êtres humains, ne font pas partie de la communauté politique</em> ».<br /><br /></span></p></blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Le constat est amer : notre réelle acceptation de l’autre ne produit finalement que du « vide » car nous n’acceptons l’autre que si cet autre nous ressemble, mais cette fausse acceptation masque en réalité l’absence d’idéologies qui étaient naguère nos chaises roulantes.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">La force de Zizek lui vient du fait qu’il soit à la fois philosophe, mais aussi psychanalyste. De fait, il parvient à nous proposer des analyses convaincantes sur les investissements pulsionnels et idéologiques qui ont façonné notre nouvel ordre mondial. L’examen des lendemains qui déchantent du 11 septembre 2001 est alors l’occasion pour Zizek de souligner combien nos rapports avec l’islam relèvent d’un fonctionnement particulier de nos sociétés capitalistes et démocratiques : depuis la chute du mur de Berlin, et l’effondrement du pire ennemi du capitalisme qu’était autrefois le communisme, l’occident, et particulièrement la fière Amérique, ne laissent à ses concitoyens que cette seule alternative : le capitalisme ou l’islamisme. Choc des civilisations ou choc des idéologies ? Choc des cultures ou plutôt choc des intégrismes, des dictatures, des totalitarismes ? Comment sortirons-nous de l’impasse ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Une fois de plus, en fin observateur de notre époque postmoderne, Zizek démonte toutes les illusions soutenues par nos bien-pensants du moment, dynamite toutes les idoles comme autant d’épouvantails qui nous gardent dans une ignorance crasse. Beau retour dans les simulacres du réel, une réalité qui nous prépare un capitalisme « mondialisateur » triomphant ou peut-être à un désastre total…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><h4 class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">III. Penser l'Europe</span></strong></span></h4><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="texte1" style="font-size: medium;"><span style="mso-ansi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: 'Georgia','serif';"><img id="media-1140849" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/2355910535.jpeg" alt="slavoj zizek,zizek" />Avec son livre <em>Que veut l'Europe ?</em> Zizek ne dément d’ailleurs pas la sulfureuse réputation du philosophe de l'Europe de l'Est. Son livre</span></span><span class="texte1" style="font-size: medium;"><span style="mso-ansi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: 'Georgia','serif';"> décrypte la vraie énigme que représente l’Europe, et pose une question clé : que veut-elle ? A-t-elle un objet ? Une finalité qui lui serait propre ?<br /><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="texte1" style="font-size: medium;"><span style="mso-ansi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: 'Georgia','serif';">Slavoj Zizek s’interroge autour de cette Europe, précisément celle de l’Union européenne, dont l’identité culturelle risque d’être profondément menacée par « l’« américanisation » culturelle comme le prix à payer de leur immersion dans le capitalisme global. »</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="texte1" style="font-size: medium;"><span style="mso-ansi-font-size: 12.0pt; mso-bid
Marc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlSlavoj Zizek, Que veut l'Europe ?tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2005-12-31:31394412005-12-31T16:05:00+01:002005-12-31T16:05:00+01:00 Depuis son premier ouvrage, La subjectivité à venir , publié aux...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: Georgia;">Depuis son premier ouvrage, </span><span style="font-family: Georgia;"><em>La subjectivité à venir</em>, publié aux éditions Climats, nous connaissons <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/zizek" target="_blank" rel="noopener">Slavoj Zizek</a></span> pour sa pensée novatrice, son regard critique et cynique jeté sur l’Occident, et précisément sur l’économie de marché qui tend à envahir récemment la pensée et la culture. Chronique parue dans <span style="color: #800000;"><em>La Presse Littéraire</em></span>, numéro 1, de décembre 2005. La voici désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/434543586.jpeg" id="media-1069592" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Georgia;"><img id="media-1069591" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/1269279315.jpg" alt="slavoj zizek, Jorg Haider" /><br /><br /><span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/zizek" target="_blank" rel="noopener">Slavoj Zizek</a></span> est déjà </span><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202;">l’une des voix majeures du débat sur la post-modernité,</span><span style="font-family: Georgia;"> car sa pensée est forte, en ce sens qu’elle se présente comme une grille de lecture pertinente de notre époque trouble et complexe, et plus encore qu’elle offre un univers conceptuel riche, volontiers dérangeant et très souvent provocateur, sans jamais manqué de lucidité ou de finesse, tant sa </span><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202;">lecture est aiguë et rigoureuse à propos de notre ère dans le corpus philosophico-politique actuel</span><span style="font-family: Georgia;">.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Georgia;"><br />Ce nouvel opus signé Zizek ne dément d’ailleurs pas la sulfureuse réputation du philosophe de l’</span><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202;">Europe de l’Est. Son livre, qui</span> <span style="font-family: Georgia;">parait d’ailleurs à point pour décrypter la vraie énigme que représente l’Europe, pose une question clé : que veut-elle ? A-t-elle un objet ? Une finalité qui lui serait propre ?<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"><br /><br /><br /><br /><br />Slavoj Zizek s’interroge autour de cette Europe précisément celle de l’Union européenne, dont l’identité culturelle risque d’être profondément menacée par « l’« américanisation » culturelle comme le prix à payer de leur immersion dans le capitalisme global. »</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071617" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/2991844281.jpg" alt="slavoj zizek,jorg haider" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Une personne tient deux bulletins de vote sur fond </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">de drapeau européen en vue du référendum de 2005</span><br /><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202; font-size: 12pt;">Or, sa thèse est la suivante : le monde nouveau qui s’annonce et dans lequel nous entrons est global, pas universel. Cet ordre nouveau, nous ne devrions pas le nier, car nous ne perdrons rien dans ce nouveau monde à venir des particularismes dans lesquels chacun trouve une place bien définie. La globalisation ne menace pas les particularismes, elle ne menace que l’universalisme.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202; font-size: 12pt;">De fait, « la véritable opposition aujourd’hui n’est pas celle existant entre le Premier Monde et le Tiers-monde, mais existant entre la Totalité du Premier Monde d’un côté, le Tiers-monde (l’Empire global américain et ses colonies) et le Second Monde restant (l’Europe) de l’autre. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202;">Il s’agit donc de penser l’Europe. C’est ce que </span><span style="font-family: Georgia;">Slavoj Zizek tâche de faire en quelque deux cents pages comme autant de pistes à suivre, sentiers noueux par lesquels notre vision des choses ne peut être que modifiée, transformée par sa fine capacité à poser les bons problèmes. Et il nous met en garde : il faut </span><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202;">être sévère à l’égard de la vision de l’Europe telle qu’elle est envisagée par nos élites politiques : Que veut l’Europe ? Comment faire pour qu’elle ne débouche pas sur une arrogance à l’américaine ? Un dialogue extrêmement critique avec ce projet s’impose. Car comment se permettre de critiquer les États-Unis sans critiquer dans un premier temps l’Europe ?<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071618" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/3121890096.jpg" alt="slavoj zizek,jorg haider" />2</p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Les français disaient Non à l'Europe au referendum du 29 mai 2005</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Pour cela, il s’agit de « penser radicalement ». Ce qui semble impossible aujourd’hui selon Slavoj Zizek dans l’état de la démocratie actuelle. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">« A l’instant où l’on présente le plus petit signe d’engagement politique dans un projet politique entendant remettre sérieusement en question l’ordre existant, la réponse fuse immédiatement : “Aussi chargé de bonnes intentions cela soit-il, tout cela finira nécessairement par un nouveau Goulag !”»</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Dans la veine de son précédent ouvrage <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2015/11/07/slavoj-zizek-penser-radicalement-3059461.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Plaidoyer en faveur de l’intolérance</em></a></span>, dans lequel <span style="color: #1a0202;"> </span><span style="color: #050505;">Slavoj Zizek émettait l’idée que ce dont nous avons aujourd’hui besoin en priorité, c’est d’une forte dose d’intolérance, particulièrement si l’on souhaite élaborer une critique pertinente de l’ordre présent des choses, par ce nouvel opus, il </span><span style="color: #1a0202;">pose un certain nombre de bonnes questions : sommes-nous en guerre, et avons-nous un ennemi ? Pour quelles raisons adorons-nous tous détester Jorg Haider ? Comment et pourquoi Vaclav Havel a abdiqué face à la logique du capitalisme ? Comment pouvons-nous nous approprier l’histoire européenne d’une manière radicalement nouvelle ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071619" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/1858880703.jpg" alt="slavoj zizek,jorg haider" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Jacques Chirac a reçu le président de la Commission européenne, </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">José Manuel Barroso, le 26 août 2005 à l'Elysée</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; color: #1a0202; font-size: 12pt;">Bref, un nouveau brûlot signé d’un penseur hors du commun. Zizek, un style, une voix à écouter et à méditer d’urgence…</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-1127028" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/2208837639.2.jpeg" alt="slavoj zizek,jorg haider,post-modernité,l'europe de l'est,l'union européenne,le capitalisme global,globalisation,l'europe,vaclav havel,zizek" />Chronique parue dans <strong><em>La Presse Littéraire</em></strong>, n°1, déc. 2005.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: Georgia;"> </span></em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12.0pt; font-family: Georgia;">Slavoj Zizek<em>, Que veut l’Europe ? Réflexion</em> <em>sur une nécessaire réappropriation</em>, Climats, Paris, mai 2005.</span></strong></p>