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Marc Alpozzo
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Le transhumanisme est-il une menace ?
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2023-11-22:3256801
2023-11-22T06:00:00+01:00
2023-11-22T06:00:00+01:00
Je l'ai montré dans un précédent article , le transhumanisme part...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/11/29/doit-on-craindre-le-transhumanisme-de-transhumain-a-la-trans-3157483.html" target="_blank" rel="noopener">Je l'ai montré dans un précédent article</a></span>, le <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/transhumanisme/" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span> part visiblement d’une absence de <em>valeurs transcendantes</em> (autrement dit un problème de foi en l’âme et en Dieu), ce qui est peu compatible avec ce qu’est l’humanisme historique. Cette tribune est parue dans le site de la revue <span style="color: #800000;"><em>Entreprendre</em></span>. Elle est désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/2787914507.jpeg" id="media-1149849" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">S’il l’on doit commencer par soulever un problème concernant le transhumanisme, on doit dire que ce nouveau mouvement idéologique se divise en deux écoles : celle d’Elon Musk, qui veut coloniser Mars, révolutionner l'industrie automobile et transformer l'homme en cyborg, en lui implantant des puces dans le cerveau afin d’augmenter son intelligence ; celle de la Silicon Valley, qui préfère miser sur l’Intelligence Artificielle, la télépathie et l’augmentation de l’espérance de vie jusqu’à l’immortalité. Ce qui les rassemblent en revanche : elles prennent leur point de départ dans une absence de valeurs transcendantes (autrement dit un problème de foi en l’âme et en Dieu), doctrine assez peu compatible avec ce qu’est l’humanisme historique.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Si les premiers humanistes croyaient <em>vraiment</em> en l’homme et qu’ils ne se contentaient pas de le réduire au plan immanent de la matière, ils croyaient aussi <em>fermement</em> que l’homme était à l’image de Dieu et qu’il était capable de s’élever à un plan transcendant.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Si les premiers humanistes ne réduisaient pas la vie à la vie animale, ils croyaient <em>vraiment</em> en l’âme et en l’au-delà, et surtout, ils aimaient <em>fermement</em> l’homme tel qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses, et ils ne cherchaient pas à le changer artificiellement, ou à changer sa nature pour le rendre immortel.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">À la fin du siècle dernier pourtant, les choses ont pris une autre tournure. L’Internet s’est démocratisé en 1999, et dès 2000 le commerce en ligne s’est largement généralisé au point que le commerce traditionnel s’est vu très vite dépassé par cette nouvelle forme de <em>business</em> qui générait des bénéfices colossaux. Devenant vite une sorte de colonisation des esprits, l’Internet et ses outils ont largement changé l’idéologie dominante et planétaire, et, désormais, face au scandale du mal et de la mort que les hommes ne parviennent plus à assumer, certainement par manque de foi et de transcendance, pas plus qu’ils ne parviennent à surmonter l’absence de plan transcendant, certainement par la mort de Dieu (je renvoie le lecteur à la doctrine de Nietzsche sur ce sujet), le transhumanisme est un mouvement technologique et idéologique qui arrive à point nommé. Certes, lorsqu’on évoquait en 2010, les thèses et les objectifs de ce mouvement venu des États-Unis, les gens n’étaient pas encore tout à fait à l’aise avec ce qu’on leur annonçait. Mais en 2022, les choses commencent à changer peu à peu. Or, l’objectif de ce mouvement est d’envoyer l’humanité sur la Lune, puis sur Mars ; il propose un vif espoir d’améliorer l’homme et de combler le vide ontologique auquel il se confronte dans la douleur. Il propose de le réparer et de l’augmenter, comme on répare une machine et on l’augmente. Avec la mort de Dieu, avec la déchristianisation progressive de l’Occident, les hommes ne disposent plus d’aucun plan transcendant ; le transhumanisme entre alors en scène afin de se proposer à combler cette absence par un plan immanent, en remplaçant la différence de nature entre l’homme et le reste de la création par une différence de degré (un bras plus fort, une vie plus longue, une santé impeccable, etc.)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Mais si l’on adopte un point de vue moins philosophique, alors il nous faut préciser que les entreprises de la Silicon Valley sont surtout soumises à la pression de leurs actionnaires et aux injonctions du néolibéralisme, et elles sont condamnées à la croissance. Les marchés qui s’ouvrent aux transhumanistes deviennent de fait une aubaine pour ces entreprises, après la révolution des smartphone, l’expansion du commerce en ligne, l’explosion des GAFAM grâce à l’invention d’Internet. En 2012, l’IDC annonçait que le marché de l’Internet des Objets allait progresser de plus de près de 8% par an pour frôler les 9000 milliards de dollars de revenus en 2020<a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>. À l'échelle mondiale, il y avait 12,3 milliards d'<a href="https://www.journaldunet.fr/web-tech/dictionnaire-de-l-iot/1440688-objets-connectes-exemples-d-appareil-et-usages-en-france/"><span style="color: windowtext;">objets connectés</span></a> fin 2021, selon le cabinet d'études de marché américain IoT Analytics. Combien rapporteront-ils dans 10 ans ? Et combien les hommes génèreront-ils de revenus une fois qu’ils auront été transformés en objets connectés ? Ces entreprises privées cotées en bourse ont pour vocation de croître en permanence et de systématiquement augmenter leur rentabilité et leurs profits. Rien ne pourra donc arrêter le progrès technologique, ni les ambitions transhumanistes, sinon peut-être une guerre nucléaire. On a vu comment en 20 ans les publicités sur Facebook ou Google ont envahi notre espace visuel et ont rendu les individus assidus à la consommation de pubs sur Internet. On a constaté l’invasion dans nos vies de la technologie. Par exemple, durant la pandémie, la visio-conférence, le télétravail, l’école à domicile, etc. Devant autant de bouleversements, ne doit-on pas se demander cependant, si le transhumanisme ne représente pas une menace malgré ses innovations intéressantes pour notre qualité de vie ? Les transhumanistes ne souffrent-ils pas d’un <em>hubris</em> démesuré ?</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">La littérature occidentale nous donne trois exemples d’un <em>hubris</em> démesuré, et de ses conséquences ravageuses sur l’homme. Le premier se trouve dans le mythe d’Icare. Ce personnage mythologique, tentant de s’élever toujours plus haut, jusqu’à se rapprocher du soleil, fait preuve de ce que les Grecs nommaient la « démesure » par le mot d’<em>hubris</em>. On peut donc dire, que c’est l’orgueil qui pousse à outrepasser les limites de sa condition, et qui s’oppose à la <em>sophrosumé</em> que l’on traduit par « modération », « prudence » ou encore « sagesse ». Dans un autre mythe, celui de Prométhée, ce dernier se rend également coupable d’<em>hubris</em>, lorsqu’il vole le feu et la technique aux dieux pour les donner aux hommes. Enfin, on trouve dans la littérature du XIXe siècle, le docteur Frankenstein, créé par Mary Shelley, dans un roman publié en 1818. Son personnage prétend conférer la vie à une créature inanimée, incarnant parfaitement la figure de l’<em>hubris</em> moderne.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Techniques de pointe, progrès incessants, nouvelles technologies : l’âge moderne décuple, élargit les capacités humaines et modifie notre rapport au monde. Qu’en est-il de la place du corps, et plus particulièrement du corps souffrant dans cette redéfinition de l’humanité ? Qu’en est-il de la responsabilité des États et de la morale ? Est-il possible de contrôler ce système qui paraît nous échapper, menacé par une technologie qui s’apprête à tout balayer, notamment avec le développement de l’Intelligence Artificielle (I.A.) : la finance, le système bancaire, le travail également, puisque les travailleurs seront bientôt remplacés par des robots, – qui seront, eux-mêmes, remplacés par l’imprimante 3D ; la santé (où les robots remplaceront les médecins), l’éducation (où les robots remplaceront les enseignants), etc., tout sera bientôt transformé par l’arrivées des I.A.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Or, si les progrès techniques ont largement modifié le rapport de l’homme à son environnement, et que l’on peut dire que cela lui a donné la possibilité de créer des pouvoirs d’intervention sur lui-même, en agissant sur son corps, préparons-nous à vivre un bond de géant inédit dans l’histoire, puisque bientôt, le corps malade ou mutilé pourra bénéficier de greffes d’organes novatrices, de transplantations de puces, de prothèses qui changeront radicalement la médecine et notre rapport au corps. Bien entendu, nous ne sommes encore qu’aux balbutiements de cette nouvelle forme de médecine, mais nous verrons bientôt arriver les médecins numériques, et une technologie de pointe à peine imaginable aujourd’hui en 2022. Inutile de rajouter que ces innovations et ces progrès dans le domaine de la santé et dans d’autres domaines seront évidemment prodigieux.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Avant de s’enthousiasmer toutefois sur ce cerveau numérique qui concurrencera bientôt le cerveau humain, questionnons-nous sur l’éthique du transhumanisme.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Si par exemple, le don d’organes ne pose aucun problème éthique, qu’il est même très répandu, qu’on le voit comme une victoire sur la mort, et comme un moyen efficace de « réparer les vivants », pour reprendre la formule de Maylis de Kerangal, une vraie question se pose cependant : jusqu’où l’homme doit-il aller, et jusqu’où a-t-il le droit d’aller ? Est-ce qu’en parlant de prolonger la vie, en sélectionnant les gênes, peut-être même en créant des clones pour se garantir un réservoir d’organes, ne sommes-nous pas déjà en train de franchir une ligne rouge qui n’est évidemment pas souhaitable ? On ne cesse de nous parler aujourd’hui de sauver des vies, ce qui est un signe. Le marché du transhumanisme va s’étendre au secteur de la santé, et la tyrannie de la vie l’emportera évidemment sur la peur de la mort. Le corps souffrant est un motif traditionnel en peinture principalement à travers la <em>Passion du Christ</em>. Ce thème s’élargissant aux hommes nous conforte dans une forme d’effervescence scientifique, celle de la Renaissance qui alimente une peinture pédagogique, au centre de laquelle <em>prouesses</em> et <em>découvertes médicales</em><strong> </strong>sont mises en valeur, notamment les investigations anatomiques qui cherchent à comprendre le fonctionnement du corps humain. Nous nous sommes calqués sur ce modèle, et il ne nous paraît pas absurde de développer des technologies qui permettront de soigner un aveugle et de lui rendre la vue, ou de soigner un paralytique et de lui rendre la liberté de marcher.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Prenons un autre exemple avec la <em>Leçon d’anatomie de Tulp</em> de Rembrandt. Celle-ci donne à voir une dissection publique autorisée par l’Église. La position centrale du corps et la blancheur cadavérique attirent le regard, mais le peintre attenue <em>la violence de la représentation</em><strong> </strong>en dissimulant partiellement le visage dans l’ombre. Il n’est donc pas question de choquer le spectateur, mais plutôt de louer la curiosité scientifique ainsi que le talent du chirurgien et du peintre qui, par l’expertise du geste médical et artistique, dévoile la perfection du corps humain. Continuons : au fil du temps, les <em>corps souffrants</em> ou <em>réparés</em> se dépouillent de l’idéalisation et s’éloignent des canons esthétiques pour se montrer dans leur matérialité. Dans le tableau, datant de 1929, de Christian Schad, le regard en plongée de <em>L’Opération</em><em>,</em> dévoile avec froideur et réalisme la chair ouverte de l’opéré, paraissant dépossédé de son propre corps, devenu ici <em>centre d’attraction</em> de tous les regards. Le corps souffrant qui se laisse voir de l’intérieur devient à la fois fascinant et inquiétant. Prenez encore comme exemple l’autoportrait de Frida Khalo, <em>La Colonne brisée. </em>Celle-ci met en scène la souffrance physique et psychique de son <em>corps meurtri</em> par un grave accident lui ayant causé une fracture de la colonne vertébrale, et qui a nécessité le port d’un corset de plâtre pendant plusieurs mois. Parsemée de clous et scindée en deux, la figure n’est plus tout à fait humaine et relève de la <em>monstruosité</em>. On retrouve aussi des travaux sur le corps dans la photographie contemporaine, qui va d’ailleurs plus loin dans la révélation des meurtrissures du corps réparé et marqué à jamais. Paradoxalement, les traces de la réparation, dans un premier temps impressionnent, et apparaissent comme des courbes, des lignes qui racontent l’histoire d’un <em>être reconstruit</em>. Aussi, nous nous sommes habitués à cette idée de réparer les corps, de prolonger la vie ; cette idée est même devenue même souhaitable et morale pour l’ensemble d’entre nous. On imagine donc forcément un marché dominant, voulu et considéré comme une nécessité morale, même s’il prend un double risque, déjà, celui de transformer le corps humain en un objet marchant, et aussi de créer une inégalité entre les riches et les pauvres. Restera-t-il encore une once d’humanisme dans tout ça ? L’humanité survivra-elle au transhumanisme ?</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">La dégénérescence de l’humanisme est causée par l’abandon des valeurs transcendantes et l’incapacité de l’homme à surmonter un phénomène survenu au XIXe siècle qui est celui de la <em>mort de Dieu</em> par la création de nouvelles valeurs. Dans son grand œuvre, <em>Ainsi parlait Zarathoustra</em>, Nietzsche invente un sage des temps modernes, dont le nom est ironiquement inspiré du <em>sage iranien Zoroastre</em>, fondateur du monothéisme, que Nietzsche veut désormais dépasser. Au commencement, Zarathoustra descend de sa montagne pour annoncer aux hommes <strong><em>l</em></strong><em>a nécessité de créer de nouvelles valeurs et de transcender l’humanité</em>, car la mort de Dieu et l’effondrement des valeurs philosophico-religieuses risquent de plonger l’humanité dans le marasme. Zarathoustra tente d’enseigner aux hommes à devenir des surhommes, à dépasser les valeurs humanistes qui ont fait leur humanité, et à créer de nouvelles valeurs surhumaines. Mais ce que Zarathoustra enseigne surtout, c’est le surhumain, même si Nietzsche suppose que ce dernier n’a encore jamais existé. La surhumanité en revanche, s’oppose à ce surhumain, qui est un homme qui s’est dépassé. Cette <em>surhumanité</em><strong> </strong>que Nietzsche nous enseigne, est confondue aujourd’hui par les hommes modernes avec le transhumanisme<span style="color: maroon;"> </span>Comme si la transhumanité pouvait être de la surhumanité, alors qu’elle est en réalité tout le contraire.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">D’ailleurs, dans le texte, la foule en délire, écoutant Zarathoustra sans rien comprendre à ses mots, lui demande ce surhomme, alors même qu’elle n’a pas compris dans quel bois il a été fabriqué. Zarathoustra, comprenant la méprise de la foule, décide donc de leur montrer l’inverse du surhomme : le <em>dernier homme</em>. Et voilà ce que Nietzsche écrit : « <em>Malheur ! voici venir le temps où l’homme ne pourra plus mettre au monde d’étoile. Malheur ! voici venir le temps du plus méprisable des hommes, celui qui n’est plus capable de se mépriser lui-même. Voyez ! Je vous montre le dernier homme</em>. »</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">On voit là combien Nietzsche est moderne. En effet, les hommes d’aujourd’hui ne sont-ils pas ces derniers hommes, notamment les transhumanistes qui rêvent de supprimer la maladie, la souffrance, la mort ? Transhumanistes qui se prennent désormais pour Dieu, littéralement. La première caractéristique du dernier homme n’est-elle pas de <em>ne croire en rien</em> ? Sa deuxième de penser qu’aucune transcendance n’est possible ? La troisième de cligner l’œil, d’un air entendu, comme si cela allait de soi ?</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">« <em>Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu’est cela ?</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><em>- Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil</em> », écrit Nietzsche.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">D’un air entendu donc, les derniers hommes clignent l’œil, et se montrent toujours convaincus que ce qu’ils prônent est le <em>modèle indépassable du développement de l’humanité</em>. Pourtant, quoi de plus méprisable que ce qu’ils sont devenus, et quoi de plus méprisable que leurs misérables aspirations ? Plus méprisable encore, ils croient ne plus avoir ni Dieu ni maître, alors qu’<em>ils se comportent tous comme des moutons</em>. Nietzsche écrit à ce propos : « <em>Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d’autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fou</em>s. »</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">On doit sûrement en déduire que les derniers hommes sont très mesurés et s’économisent sans cesse. Ils peuvent toutefois se montrer très excessifs aussi, parce qu’ils n’ont aucune valeur qui ne les retiennent dans leur colère ou dans leur désir. Leur amour de la santé fait qu’ils n’ont que de petites colères et de petits désirs. Nietzsche l’exprime ainsi : « <em>On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt – car on ne veut pas se gâter l’estomac. [...] On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on
Marc Alpozzo
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Descartes, le père de la science moderne
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2021-09-09:3165960
2021-09-09T06:00:00+02:00
2021-09-09T06:00:00+02:00
Dans l’histoire du déploiement des sciences et des techniques, c’est...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Dans l’histoire du déploiement des sciences et des techniques, c’est Francis Bacon qui, le premier, a lancé l’idée de conquérir la nature ; c’est <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/descartes" target="_blank" rel="noopener">Descartes</a></span> qui sera en revanche considéré comme le premier penseur de la science moderne, et le premier philosophe de la technique. Ce sera clairement au XVIIème siècle, moment décisif où Descartes va rédiger ce qui sera par la suite le programme de développement scientifique et technique de l’humanité occidentale. Et ce programme, dans son célèbre <em>Discours de la méthode </em>dont le premier objectif sera d’être compréhensible par tous, et qui justifiera sa rédaction en français, sera de renverser le rapport de l’homme à la nature, afin de permettre à l’homme de dominer la nature et de l’exploiter à sa guise. Est-ce encore souhaitable de nos jours cependant, voilà une question qu’il s’agirait de se poser. Je vous propose ici quelques premiers éléments de réponse dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/2032700540.jpg" id="media-1105293" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-1105294" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/3050298087.jpg" alt="discours.jpg" />L’ouvrage de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/descartes" target="_blank" rel="noopener">Descartes</a></span> comporte un titre assez long, courant à son époque. C’est celui-ci : « Discours de la Méthode pour bien conduire sa Raison, et chercher la vérité dans les sciences ». Or, tout peut être résumé dans la fin du titre : on voit que ce livre se propose de renverser la recherche de la vérité : jusqu’à Descartes, la vérité était à chercher dans la religion ; elle le sera désormais dans la science, qu’il s’agit d’investir pour la découvrir selon Descartes. Mais précisément, le philosophe entend par « sciences » un type de pratique bien défini, et qui est clairement indiqué dans le chapitre VI, puisqu’il y souligne quels développements il prévoit, et quels espoirs il place dans ces progrès. Et ces espoirs sont loin d’être anodins, puisqu’ils vont clairement redéfinir le rapport que l’homme entretenait jusque-là avec la nature.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Au chapitre VI, de son <em>Discours de la méthode</em>, Descartes écrit :« Au lieu de cette philosophie spéculative qu’on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » Or, qu’entend-il par « philosophie spéculative » ? Descartes parle en fait de la manière dont, depuis Aristote, on explique les phénomènes naturels. Mais il fait également référence à tout un courant de la philosophie qui, à son époque est devenue très abstraite, sans rapport avec l’existence pratique. Pour Descartes, il ne s’agit plus de concevoir la science comme un pur jeu de l’esprit, mais un comme un exercice avec une application concrète. Si le type d’explication des phénomènes naturels fourni par Aristote fonctionne sur le principe du finalisme, on est là clairement face à une méthode visant à expliquer les évènements par l’objectif qu’ils poursuivent.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Descartes va donc proposer un nouveau <em>mode de compréhension du monde</em> qu’on appelle le mécanisme. De ce nouveau rapport qu’instaure l’auteur entre l’homme et la nature, celle-ci ne sera plus considérée comme mystérieuse, et on maintiendra plus la distance avec elle par le respect dû à l’univers. À partir du <em>Discours de la méthode</em> on considérera le monde comme du matériel en mouvement, mais un mouvement qui n’a rien de mystérieux, qu’on peut donc connaître, produire, diriger, contrôler. À ce point précis de l’histoire des sciences, les facultés de l'homme et les prodigieux progrès techniques permettent de distinguer l'espèce humaine de l'espèce animale. L’homme est alors placé au sommet de la hiérarchie des êtres et font de lui une créature privilégiée et supérieure au sein de la nature. Par exemple, l'homme est au sommet de la chaîne alimentaire. Et pour Descartes, l’homme est même un être qui peut accéder à une vérité fondamentale : il est un être conscient de lui-même. Il peut en effet douter de toutes ses idées, de toutes les réalités, mais il ne peut pas douter qu’il doute. Capable se savoir qu’il est au moment où il pense, qui est le sens de cette célèbre affirmation « Je pense donc je suis », l'homme est alors à la fois une « substance étendue » mais une « substance pensante » quant aux animaux, Descartes les considère comme des êtres sans parole ni intention, assimilables à des machines.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Il serait peut-être utile de se questionner sur cette nouvelle méthode qui permet à Descartes de positionner l’homme comme « maître et possesseur de la nature ». Cette formule va rester dans l’histoire, ne serait-ce que parce qu’elle offre à l’homme un nouveau programme, et le terme « programme » doit être entendu dans deux sens différents et complémentaires : d’abord comme un objectif final, mais aussi comme un nouveau mode de fonctionnement, un peu comme si on téléchargeait un nouveau système d’exploitation dans notre ordinateur portable. Mais ce texte montre aussi les limites de la technique, ce qu’il serait bon de souligner.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Bien sûr, la formule de Descartes est une pierre jetée dans le jardin de la religion, visant à réduire son monopole, puisque jusqu’à Descartes, seul Dieu pouvait être considéré comme maître et possesseur de la nature. Faisant référence dans son texte, à la situation de l’homme dans le paradis originel, jouissant sans aucune peine des fruits de la terre, condition paradisiaque perdue par l’homme a perdue dans les conditions que l’on sait, pousse Descartes à fonder ses nouveaux espoirs en la technique, afin de permettre à l’homme d’abolir le travail, et de s’absoudre lui-même du péché originel, sans passer par l’intermédiaire du pardon divin. On peut donc définitivement dire que le projet d’abolir le travail et la peine qui lui est due, date de Descartes et du dessein d’un progrès sans fin de la technique, qui sera celui maîtrise de plus en plus efficace de l’homme sur la nature, et celui d’un homme de plus en plus puissant, jusqu’à conduire au</span><span style="color: windowtext; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> <span style="color: #ff0000;"><span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/11/29/doit-on-craindre-le-transhumanisme-de-transhumain-a-la-trans-3157483.html" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span>, </span></span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">dont on connaît les desseins, notamment celui d’un être amélioré continûment par des artifices techniques, que ce soit des implantation de « puces » informatiques dans le cerveau, ou des cellules pour conserver l’ADN, sans compter le stockage informatique du contenu de la conscience qui permettraient de recréer l’individu venant de mourir. Bref, un grand nombre d'absurdités, mais qui s'inscrivent toutefois dans cette ligne directe du programme scientifique qui anime notre soif de connaissance depuis le XVIIème siècle ; le programme de maîtrise de la nature atteignant son point ultime et qui n'est autre que l’homme affirmant sa prétention à se faire lui-même ; désormais il se veut « causa sui », cause de soi-même, une expression qui jadis désignait Dieu (cause de lui-même et cause de toute chose).</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Et, visiblement les savants modernes ne se sont pas assez penchés sur la formule de Descartes, qui nous commande de nous rendre l'homme « <em>comme</em> maitre et possesseur de la nature ». Certes, Descartes souhaitait l'invention d'une infinité d'artifices utiles afin de s'exempter des maladies et pourquoi pas vaincre la mort également. Mais bien sûr, ces projets (que l’on pourrait tout aussi bien qualifier de fous !) ne sont pas clairement formulés ; elles sont justes évoquées comme de simples songes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Descartes était un homme très curieux des causes ou les lois qui expliqueraient l'efficacité de la science. Il traitait avec une grande curiosité et très méthodiquement tout ce qui était lié aux techniques les plus spéciales et les plus complexes. Et s’il envisageait un jour la maîtrise de la nature, c’était seulement pour rendre la vue aux aveugles, voir les animaux de la lune, améliorer la médecine, et un jour peut-être, voler comme l'oiseau. Dans son admirable <em>Dioptrique</em>, Descartes démarre sur l'optique théorique qui est l'invention de la lunette d'approche ; une invention due à l'expérience et à la fortune, suivie d'une imitation servile et aveugle. Mais on constate rapidement, que cette invention souffre encore beaucoup de difficultés ; Descartes pense qu'il faut en déterminer scientifiquement les conditions d'efficacité, c'est-à-dire déduire la figure des verses des lois de la lumière.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Dans la fin du texte, on constate aussi, que l’horizon de la technique est bien la maîtrise de l’homme lui-même, car le mécanisme permettra de considérer l’homme comme une somme de processus que l’on pourra non seulement contrôler, mais aussi imiter, reproduire. On trouve également au XVIIème siècle, une curieuse fascination pour ce qu’on appelle les automates. Descartes travaillait d’ailleurs sur des projets comme une perdrix mécanique que faisait lever un chien, ou, plus surprenant un automate humain qui se serait appelé Francine, comme sa fille, et qu’il aurait mis en route quelque temps après la mort de sa propre fille. Pourtant, à aucun moment, Descartes ne prônait la domination agressive de la nature. Il affirmait seulement que l’homme devait cesser d’en être esclave ; que l’homme pouvait la rendre utile aux hommes en améliorant ses connaissances de la nature. Dans sa la tête du philosophe, il s’agissait plutôt d’aménager une coexistence pacifique avec la nature, plus qu’une domination pure et simple.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Hans Jonas, au XXème siècle, réfutera cette conception dans le <em>Principe Responsabilité</em>. On peut toutefois penser que le projet scientifique cartésien était si complexe, car reposant principalement sur une subjectivité puissante, voire aujourd’hui sur-puissante, cherchant à améliorer les conditions d’existence de l’homme, mais aussi la conscience de ses propres limites, qu’Heidegger a en partie raison quand il attribue à Descartes la source du concept de domination irraisonnée de l’homme sur la nature, car son projet l’a largement dépassé, au point d’aliéner la nature par la technique.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1105298" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/545648375.png" alt="René Descartes, Heidegger, Hans Jonas, science, technique, technologie, transhumanisme" /></p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Transhumanisme et Intelligence Artificielle :</span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Le posthumain : enfant prodige de l'empire cybernétique</span></p>
Marc Alpozzo
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Barjavel ou la science qui défie le temps (II)
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2021-06-16:3165943
2021-06-16T06:00:00+02:00
2021-06-16T06:00:00+02:00
Dans La nuit des temps, de Barjavel (1968), le discours du grand...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>Dans <em>La nuit des temps,</em> de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/barjavel" target="_blank" rel="noopener">Barjavel</a></span> (1968), le discours du grand savant Coban apparaît très vite au lecteur attentif, comme profondément inquiétant. Il n’est plus celui d’un homme, mais plutôt celui d’un dieu ou d’un prophète. C’est de cette manière que l’on comprend que le roman de Barjavel est en avance sur son temps, puisque, grâce à la science et à la technologie, l’homme peut désormais se placer en position de <em>démiurge</em>, ce qui pose désormais la question du rôle de l’homme face aux catastrophes. Sera-t-il la hauteur de remplacer Dieu et de se sauver lui-même des grands périls à venir ? <span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">Face aux dangers du <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/11/29/doit-on-craindre-le-transhumanisme-de-transhumain-a-la-trans-3157483.html" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span>, qui guette notre société de demain, j'ai souhaité faire un point, en reprenant le chef d'oeuvre de Barjavel, en exclusivité dans l'<span style="color: #800000;">Ouvroir</span>.</span></span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/1292232380.jpg" id="media-1105250" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/12/26/barjavel-ou-la-science-qui-defie-le-temps-3165942.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Pour mémoire : Barjavel ou la science qui défie le temps (I)</span></strong></a></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><a href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/12/26/barjavel-ou-la-science-qui-defie-le-temps-3165942.html" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1105264" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/2068937208.2.jpg" alt="barjavel.jpg" /></a>Dans un extrait du roman de Barjavel, Coban décrit son abri de la manière suivante : « j’ai fait un abri qui résistera à tout », « je l’ai garni ». Une sommaire analyse de texte montre à la fois que, l’emploi du passé composé marquant l’accomplissement de cette création et, l’invasion de la première personne prenant une place démesurée dans tout son discours, montrent combien le personnage principal ressent sa puissance sur les événements. Cela dit, c’est l'emploi du futur qui devient tragi-comique dans sa prétention à la civilisation, lorsque Corban dit : « et au centre je placerai un homme et une femme », « ce sera vous ». L’<em>hubris</em> est démesuré et son discours de grand scientifique prend des allures de prophéties.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">De quelle folie humaine parle-t-on ? Celle de faire renaître la civilisation. L’ambition de Coban dépasse de très loin celle de Noé dans la Bible. Alors que Noé ne doit préserver que les êtres vivants, hommes et animaux, Coban veut lui, faire renaître toute la civilisation. Et il a une méthode pour cela : mettre dans un abri des objets qui feront renaître la culture des hommes : « dix mille bobines de connaissances, de machines silencieuses, d’outils, de meubles, de tous les échantillons de notre civilisation ». Coban compte sur toute l’’étendue de ses connaissances scientifiques, pensant, dans cet épisode biblique revisitée par le scientisme du vingtième siècle, que la science n’aura pas de mal à se substituer au divin.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">L’homme se veut donc un démiurge peut-être. Mais ce qui est dérangeant dans cette ambition démesurée, c’est la nouvelle forme de tragique qui prend des allures de forces pathétiques et alarmantes. En déléguant à la machine le soin de sauver l’humanité, l’homme ne se libère pas, au contraire, il donne à l’ordinateur les choix coordonnés de sélectionner les hommes et les espèces. Désormais ce sont à la fois la machine et le savant qui dirigent la sélection, allant jusqu’à choisir d’éliminer les hommes ou les femmes qui ne conviennent pas au projet.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1105265" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/1086398832.jpg" alt="intelligence.jpg" /> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">L'intelligence artificielle à la vitesse de la lumière</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Voilà que l’ordinateur est élevé au rang de Dieu, et, comme lui, il est omniscient. Il lui suffit par exemple d’analyser l’activité hormonale de Lona pour en déduire qu’elle est enceinte avant qu’elle l’ait elle-même découvert. Il peut aussi définir le caractère de chaque être en cinq qualités. Eléa par exemple est « équilibrée, rapide, obstinée, offensive, efficace »., ce qui est par ailleurs une énumération correcte. Barjavel montre alors tout son génie lorsqu’il souligne le contraste entre la froideur des informations données par la machine et la force des émotions d’Eléa, tel « un bloc de pierre », dans un visage qui « rougit ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: windowtext; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #800000;"><strong>À voir aussi : </strong> </span><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/4enUV9x-abY?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">J. Testart : "Les transhumanistes veulent éliminer l'humain de l'humanité"</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: windowtext; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><span style="color: windowtext;">On ne peut que saluer le travail d’écrivain de René Barjavel, qui a su, par une œuvre de science-fiction de tout premier plan, nous proposer à la fois une réécriture moderne de l’épisode biblique de l’arche de Noé, en nous montrant tous les excès de notre modernité qui prétend pouvoir substituer la science à Dieu et le savant au patriarche, et, par ailleurs, on perçoit dans ce roman comme une nouvelle forme de fatalité, qui allie les aléas du destin humain avec la volonté du scientifique.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1105266" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/157407155.jpg" alt="intelligence-artificielle-recrutement-1080x620.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> L'Intelligence Artificielle, plus puissante que l'intelligence humaine ?</span></p>
Marc Alpozzo
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Barjavel ou la science qui défie le temps
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2021-06-08:3165942
2021-06-08T06:00:00+02:00
2021-06-08T06:00:00+02:00
Le roman de René Barjavel , La Nuit des temps , paru en 1968,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">Le roman de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/barjavel" target="_blank" rel="noopener">René Barjavel</a></span>, <em>La Nuit des temps</em>, paru en 1968, s’inscrit dans une littérature des années 1960 profondément marquée à la fois par le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et par la crainte d’un conflit nucléaire. Ce roman raconte la grande découverte d’un couple endormi depuis 900 000 ans sous les glaces de l’Antarctique dans un abri. Ce roman permet au lecteur averti et curieux de se poser <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/06/26/peter-sloterdijk-et-le-parc-humain-faut-il-craindre-la-scien-3139435.html" target="_blank" rel="noopener">la question des limites de la science et de ses apports</a></span>. Face aux dangers du <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/11/29/doit-on-craindre-le-transhumanisme-de-transhumain-a-la-trans-3157483.html" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span>, qui guette notre société de demain, j'ai souhaité faire un point, en reprenant le chef d'oeuvre de Barjavel, en exclusivité dans l'<em><span style="color: #800000;">Ouvroir</span></em>.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/2068937208.jpg" id="media-1105247" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-1105248" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/2002034865.jpg" alt="la nuit des temps.jpg" />Voici un roman qui nous montre la science sous un angle nouveau et moderne. Voilà que celle-ci n’est plus une menace pour l’humanité, comme elle a pu le faire craindre par la bombe atomique et les camps d'Auschwitz. Désormais, celle-ci intervient dans la sauvegarde du vivant. Au centre du célèbre roman de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/barjavel" target="_blank" rel="noopener">Barjavel</a></span>, le lecteur découvre comment, à l’approche d’un cataclysme nucléaire, la femme, Eléa a été choisie par Coban, ce très grand scientifique, afin de redonner vie à l’humanité et de la sauver de la catastrophe.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Or, cette réécriture moderne de l’arche de Noé</span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> nous montre comment la science incarne une nouvelle forme de fatalité. Véritable réécriture moderne d’un épisode biblique, on voit très vite à la lecture de ce roman, que la science chez Barjavel gouverne tout cet univers de fiction. Le grand scientifique Coban ne sélectionne plus comme Noé des couples d’animaux. Désormais il sélectionne des « ovules fécondés », des « incubateurs pour les développer » et des « semences » de plantes, afin de leur faire traverser les siècles jusqu’à ce que la terre soit de nouveau habitable. Il utilise une technologie avancée, qui est le « froid absolu ».<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt; color: #800000;">Voir aussi :</span><br /></span></strong><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/g92DNq0WgDU?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">1971 : René Barjavel « Dans 25 ans, nous risquons <br />de voir les hommes crever » | <em>Franceinfo INA</em><br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Devant une perspective radicale, qui n’est rien d’autre qu’un cataclysme nucléaire, le grand scientifique Coban se transforme soudain en une sorte de Noé, en charge de sauver l’humanité du déluge ainsi que le règne animal, dans une version moderne, pour ne pas dire postmoderne, réécrivant l’épisode biblique de la <em>Genèse</em>. On remarque cependant vite les limites de cette version nouvelle de Noé. Le scientifique choisit les femmes pour « leur beauté, leur santé » et « leur intelligence ». Par exemple, Lona, qui précède Eléa dans la sélection, en est écartée parce qu’elle est enceinte. L’homme n’agit plus selon son consentement éclairé. Il s’est fait doubler par l’ordinateur qui condamne cette femme et son enfant à périr dans le cataclysme. Quant à Eléa, elle est choisie malgré son amour pour Païkan.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Respectant de simples algorithmes, l’ordinateur sépare les deux amants. Les sentiments humains sont ici opposés à une logique scientifique de conservation de l’espèce. Comme le précise dans le roman Coban, les hommes sont choisis « pour leur santé et leur intelligence, et avant tout pour leurs connaissances » ; Païkan ne remplit que deux critères sur trois. Toutes les limites de la science émergent enfin lorsque, dans un grand coup de théâtre, Coban est subitement l’élu, ce qui souligne combien la science et la technique sont à la fois déshumanisées, et combien elles déshumanisent l’humain, puisqu’Eléa va devoir « faire des enfants » avec un homme qu’elle n’aime pas et qui l’arrache à son amant. Si l’on y prête un peu garde, on réalise alors que jamais ne se pose la question du consentement.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Il s’agirait peut-être de prendre garde aux limites de la science. Barjavel montre dans cette nouvelle apocalypse, que ce n’est plus la divinité qui prend en charge la sauvegarde de l’espèce humaine et du règne animale, mais la technologie avancée des hommes, engendrant la destruction de tout un monde. Et cela nous fait réfléchir aux dérives de la science quand elle sert non plus le progrès, mais les luttes de pouvoir entre les États.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1105249" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/2068937208.jpg" alt="barjavel.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">René Barjavel (1911-1985)</span></p><p style="text-align: center;"> </p>
JPC
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EVOLUTION REVOLUTION
tag:necronomie.blogspirit.com,2021-01-09:3207302
2021-01-09T12:39:01+01:00
2021-01-09T12:39:01+01:00
...
<p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: black; background: white;"> </span></strong></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> De lâHumain au Transhumain </span></em></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> </span></em><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;">Par Jean-Pierre Crépi<em>n </em></span></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> </span></em></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em>« Le projet le plus important sur lequel quiconque puisse travaillerest de trouver dâune façon ou dâune autre, un vecteur ou une technique pour perpétuer sa conscience individuelle hors du temps et lâabsence de corps. »</em></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"> William Burroughs</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> </span></em><strong><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> </span></strong><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> Nous sommes à lâaube du plus grand changement quâait connu lâhumanité. Une révolution, qui va affecter la structure de nos corps, de nos cerveaux et la certitude que nous sommes mortels. Cette révolution pas comme les autres est la révolution nano. La fameuse fusion homme machine. Dâici très peu de temps, les machines deviendront des hommes et les hommes des machines. La technologie sera à lâintérieure de nos cellules jusquâaux molécules qui les composent.<em> </em>Tout cela pourrait prêter à sourire si ce nâest que des milliards accumulés par Google et les autres géants des technologies viennent se déverser dans une société du nom de CALICO installée dans un complexe secret. Une société dont le but avoué est de lutter contre le vieillissement et de « tuer la mort ». CALICO est dirigée par le biologiste Arthur Levinson, qui siège par ailleurs au conseil dâadministration dâApple et du laboratoire Hoffman-Laroche maison mère de Genentech. Une société qui emploie dix mille personnes et qui a inventé une technique de clonage. En clair, le transfert de gênes dâun organisme à un autre. Le décor est posé. Le capital va entrer dans le corps humain. Cela sera lâavènement de la Nécronomie et des Nécrotechnologies qui permettent dâextraire une plus-value de la mort. Dâautres milliardaires et grands noms des nouvelles technologies travaillent également en parallèle sur ces sujets. Câest le cas du fantasque PDG de Tesla, Elon Musk, créateur de Neuralink une Start up spécialisée dans les interfaces cerveau machine destinées à lâintelligence artificielle.</span></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;"> Un avenir disruptif</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;">Lorsque que lâon veut se projeter dans le futur et imaginer lâévolution de lâhumanité, il suffit souvent de lire les grands écrivains de Science-Fiction qui sont aussi par définition de grands futurologues. Le polonais Stanislas Lem, auteur de Solaris, est de ceux qui ont portés le regard le plus critique sur le comportement humain. Plusieurs de ses livres mettent en scène un voyageur de lâespace appelé Ijon Tichy. Dans lâun dâentre eux, Ijon Tichy, raconte une expédition sur une planète où lâorganisation de la population est décomposée en Esprites (Prêtres), Eminents (Aristocrates) et Boulonniers (Ouvriers). Au moment où le voyageur de lâespace arrive, la planète est confrontée à une crise de surproduction. Pendant des siècles les inventeurs ont construit des machines facilitant le travail. Ainsi là où cent boulonniers, pliaient autrefois lâéchine en sueur, au bout de quelques siècles, seuls quelques-uns se tenaient à côté des machines. Puis, les savants avaient perfectionnés de plus en plus les machines et le peuple sâen réjouissait. La joie nâallait pas durer. De fait les usines devenaient de plus en plus performantes jusquâau jour où un ingénieur inventa une machine capable de fonctionner sans supervision. Au fur et à mesure que ces nouvelles machines apparaissaient, les boulonniers perdaient leurs emplois par milliers et ne touchant plus de salaires nâavaient dâautres perspectives que de mourir de faim. Les machines produisaient donc des masses de marchandises extrêmement bon marché et de la nourriture de très bonne qualité mais les boulonniers privés de ressources nâachetaient absolument rien et se mirent à tomber comme des mouches. Devant la gravité de la situation et pour compenser cette pénurie de consommateurs, le Haut Conseil entreprit alors de créer des robots consommateurs capables dâabsorber ce que créaient les robots producteurs avec beaucoup plus dâardeur que nâimporte quel être vivant tout en matérialisant lâargent nécessaires à ces acquisitions Tout ceci dura un moment, mais réalisant un jour lâabsurdité dâun système où les robots étaient à la fois producteurs et consommateurs, ils trouvèrent une meilleure solution. Sur la base du volontariat, les habitants allaient se rendre dans les usines où ils seraient transformés en magnifiques disques étincelants disposés harmonieusement dans le paysage. En quelque sorte les habitants de cette planète renonçaient à la partie biologique de leur organisme. Unique moyen dâexister encore. Cyborgs, cryptomonnaie,ce qui était de la Science-Fiction dans les années 80 ne lâest plus aujourdâhui. </span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;">La Singularité</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;">En observant le taux de progrès de nos sociétés, nous nous apercevons quâentre le siècle dernier et maintenant, nous avons accompli plus de cent vingt ans de progrès. Tout ceci est rendu possible par une loi que les chercheurs connaissent bien : la loi de Moore. En 1975, Gordon Moore, un des trois fondateurs dâIntel observa quâun circuit intégré contiendrait deux fois plus de transistors tous les deux ans. Il énonça aussi que ces circuits gagneraient en vitesse car leurs électrons serait plus proches. Cette croissance implique aussi la réduction de la taille des semi-conducteurs tous les 5,4 ans. Donc le nombre dâéléments par millimètre carré double tous les 2,7 ans. Cette loi constitue le cÅur de la vision de celui qui est considéré comme le plus grand futurologue contemporain et le pape du transhumanisme : Ray Kurzweil embauché par Google pour plancher sur lâintelligence artificielle et dont Bill Gates dit quâil est : <em>« la meilleure personne pour prévoir lâavenir de lâintelligence artificielle </em>». Rien moins que ça. Ray Kurweil est sans conteste un homme hors du commun. Génie précoce, dès lâadolescence, il inventera un ordinateur qui analyse et compose dans le style des plus grands compositeurs. Par la suite, il inventera un appareil qui combine un scanner et un synthétiseur pour permettre de lire des textes aux aveugles avec une voix artificielle. Un de ses premiers clients enthousiastes sera le compositeur Stevie Wonder qui lâencouragera à créer une nouvelle génération de synthétiseur imitant à la perfection les sons des instruments traditionnels. Jamais à court dâidée, il se consacra à mettre son génie pour aider les personnes qui souffrent de troubles de lâattention ou de dyslexie. Tout ceci constitue sans doute ses premier pas vers la recherche de lâhomme augmenté. Un évènement tragique viendra le conforter dans cette direction : la mort de son père souffrant du diabète dont il héritera. Un père qui lui manque dont il prédit quâil arrivera à le faire revivre. Comment ?</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em>« Jâai toutes ses lettres, et même ses factures dâélectricité,</em><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;"> </span><em>confie-t-il au Financial Times. Il y a des films en 8 mm, des photographies, beaucoup de disques vinyles de sa musique. Lâidée, câest de créer un avatar à partir de toutes ces informations, de recréer la personnalité de mon père. Que ceux qui se souviennent de lui ne puissent pas le distinguer du vrai Fredric Kurzweil. </em><em><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;">On peut trouver un peu de lâADN de mon père autour de sa tombe. Lâintelligence artificielle enverra là -dessous des </span></em><em>nanobots <span style="background: white;">[robots miniaturisés de la taille dâune cellule, ndlr], prendra un bout dâos ou de dent, extraira lâADN et assemblera le tout.</span></em><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;"> ».</span></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;">Dans son discours, Ray Kurzweil parle souvent de la Singularité. Il a dâailleurs fondé une université de la singularité qui attire les plus gros talents en devenir. La Singularité technologique est le moment de lâhistoire ou un supra ordinateur dépassera le cerveau humain. </span><span style="color: black; background: #fafbf7 none repeat scroll 0% 0%;">Alan Turing, un des pères fondateurs de lâinformatique, lâhomme qui a décrypté le code Enigma des nazis et à qui nous devons la victoire dans la seconde guerre mondiale imagina en 1950 un test censé déterminer si une machine pense ou non. Le protocole est basé sur une conversation en aveugle dâun humain avec deux interlocuteurs. à travers cet échange il doit déterminer qui est humain et qui ne lâest pas. Lorsque nous ne pourrons plus déterminer si lâinterlocuteur est un humain ou un ordinateur, cela voudra dire que lâétape décisive a été franchie. </span><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;">à partir de cet instant, cette supra intelligence pourra intervenir dans tous les activités intellectuelles de lâhomme et le surpasser grandement. Toutes les machines seront alors crées par cette supra-intelligence. Ray Kurzweil date cet instant à 2029. Autrement dit demain. Auparavant, il avait prédit lâeffondrement du bloc soviétique à cause des fuites dâinformations par la technologie. Et prédit lâexplosion des smartphones. Il avait également prédit la défaite dâun joueur dâéchec en 1998 ce qui est arrivé en 1997 avec Kasparov. Depuis une machine dotée dâun programme informatique crée par Google a pulvérisé le champion dâEurope et champion du monde de jeu de Go considéré comme le jeu le plus complexe au monde sur des scores sans appels. Ce processus dâun ordinateur capable de passer sans difficultés le fameux test de Turing</span></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><em><span style="color: black; background: white none repeat scroll 0% 0%;">« Une opportunité pour lâhumanité de sâaméliorer. Lâintelligence artificielle fera ainsi de lâHomme un être « plus intelligent, notamment à partir des années 2030 où nous allons commencer à connecter notre néocortex au cloud ». Ainsi « nous allons pousser toutes nos capacités à un degré plus élevé ».</span></em><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;">Cette supra intelligence sera alors en nous via des millions de nano robots dans nos cerveaux et nos tissus. à ce stade nous pourrons sauvegarder chaque soir notre conscience ce que lâon peut considérer comme un pas vers lâimmortalité.</span></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">Voici quelques une des prédictions marquantes de Kurzweil</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2025 Apparition de nombreux gadgets implants.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2026 Grâce au progrès scientifique en une unité de temps nous prolongerons notre vie dâune durée supérieure à celle qui sâest déjà écoulée</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2029 Lâordinateur passera le test de Turing pour prouver son intelligence dans le sens humain du terme grâce à la simulation informatique du cerveau humain.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">-2031 Les imprimantes 3D seront utilisées dans tous les hôpitaux pour imprimer des organes humains.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2032 Les nanorobots seront utilisés à des fins médicales. Ils pourront apporter des substances nutritives jusquâaux cellules humaines et éliminer les déchets. Ils scanneront également le cerveau humain.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2036 En utilisant la biologie comme de la programmation, lâhumanité parviendra pour la première fois à reprogrammer des cellules pour guérir des maladies. Les imprimantes 3D permettront de fabriquer de nouveaux tissus et organes.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2037 Un progrès gigantesque sera effectué sur la compréhension du cerveau humain.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2038 Apparition de personnes robotisées et de technologies transhumanistes.Ces personnes seront dotées dâune intelligence supplémentaire et de divers implants optionnels tels des bras prothèses ou des yeux caméra.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2039 Les nanorobots seront directement implantés dans le cerveau.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2041 le débit Internet sera millions de fois plus élevés quâaujourdâhui.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2042 La première réalisation potentielle de lâimmortalité grâce à une armée de nano-robots qui complètera le système immunitaire et nettoyera les maladies.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2043 Le corps humain pourra prendre nâimporte quelle forme grâce aux nanorobots. Les organes internes seront remplacés par des dispositifs cybernétiques de meilleure qualité.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2044 Lâintelligence non biologique sera des milliards de fois plus intelligente que son homologue biologique</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2045 Arrivée de la singularité technologie. La terre se transforme en un gigantesque ordinateur.</span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">- 2046 Le processus de singularité technologique sâétend à tout lâunivers.</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="background: white none repeat scroll 0% 0%;">Les Transhumains</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'times new roman', times, serif; background: white none repeat scroll 0% 0%;">Le terme transhumaniste a été inventé par le biologiste Julian Huxley le frère du célébré Aldous Huxley créateur du meilleur des mondes la dystopie bien connue. Câest dans les années 80 que le terme fera son apparition en force avec la création de <strong>Humanity</strong> + une organisation non gouvernementale internationale comme Amnesty, les transhumains répandent leurs paroles et forment un lobby de plus en plus important. Ces dernières années ont vu pléthores de films sur le sujet : eXistenZ, Robocop, Terminator, Lucy, Matrix, Transcendance, Her, Minority Report, Je suis un Cyborg pour nâen citer que quelques-uns. Lâidée du transhumanisme est en croissance exponentielle et présente sur tous les médias. Les transhumains ont même eu leur candidat à lâélection présidentielle de 2020 : Zoltan Istvan. Ce dernier est conseillé et entouré par les membres les plus emblématiques du mouvement : Le philosophe Max More, sa femme qui a dessiné le premier corps post humain, Natasha Vita-More, la jeune et belle biophysicienne Maria Konovalenko cofondatrice en Russie du parti de la longévité. Le programme de Zoltan Istvan est ouvertement eugéniste : choix pour les parents des sexes, de la couleur, taille, aptitudes physiques et cognitives. Dans vision, le pays sera dans trente ans gouverné par une Intelligence Artificielle et ce pour le bien de la société. Dans son programme, éliminer le cancer et les maladies pathogÃ
Marc Alpozzo
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Doit-on craindre le transhumanisme ? Du transhumain à la transhumance
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2020-11-30:3157483
2020-11-30T06:00:00+01:00
2020-11-30T06:00:00+01:00
En cette période de pandémie mondiale où nous avons privilégié la santé à...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">En cette période de pandémie mondiale où nous avons privilégié la santé à l'économie, ce qui est à ce jour inédit dans l'histoire du capitalisme, la vraie question qui se pose est celle de ce nouvel humanisme qui vient. Certainement celui du transhumanisme. Mais le transhumanisme est-il seulement un humanisme ? On voit aujourd’hui, que certains transhumanistes, notamment dans la Silicon Valley en Californie, rêvent de cyborgs du futur, bardés de capteurs permettant de récolter en temps réel des informations sur l’état de santé de leurs organes, d’alerter en cas de de problème les secours, ou encore d’augmenter leur espérance de vie, avec pour horizon indépassable à leurs projets transhumanistes, le désir d’éternité, donc d'abolir la mort. Est-ce un rêve possible ou un cauchemar climatisé ? Voici quelques pistes (sommaires) que je propose en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>. </span></strong></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/695637771.jpg" id="media-1103388" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><img id="media-1103390" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/2478663574.jpeg" alt="gilbert simondon,martin heidegger,transhumanisme,transhumain,transhumance,clonage,humanismes,steven spielberg,james cameron,holocauste nucléaire,françois rabelais,vincent van gogh,l'homme-machine,l'éthique du transhumanisme" />Le transhumanisme n'est-il pas le contraire de l'humanisme ?</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">L’individu moderne, à défaut de vivre éternellement, pourra au moins changer certains organes en les prélevant sur ses clones, et en en remplaçant d’autres par des machines, notamment implanté dans le cerveau, afin de le transformer en superordinateur pour avoir au moins une certaine forme de vie éternelle.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">La question éthique du clonage a d’ailleurs été posée dans un film de Steven Spielberg, sorti en 2001, et qui se déroule dans un XXIe siècle, où la fonte des glaces a submergé la majorité des terres habitables et provoqué famines et exodes. Les robots sont devenus une composante essentielle de la vie quotidienne et assurent désormais la plupart des tâches domestiques. Pourtant, le professeur Hobby veut aller encore plus loin en créant le premier androïde sensible : un enfant capable de développer un vaste répertoire d’émotions et de souvenirs. Peu après cette annonce, David, un robot de onze ans, fait son entrée chez Henry et Monica Swinton, un couple dont le jeune fils a été cryogénisé en attendant la découverte d’un remède pour guérir sa grave maladie.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Mais voilà, la science ramène à la vie leur enfant biologique, Martin. Les deux garçons ne s'entendent pas, et Martin provoque David au point de créer des incidents, qui amènent le père à vouloir rendre le petit robot à son créateur pour destruction. La mère, qui lui est plus attachée, décide de l'abandonner dans une forêt en lui donnant comme consignes de ne pas s'approcher de la ville ni des humains.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">L'enfant lui demande pourquoi elle l'abandonne. Mais alors que David pleure en la suppliant de ne pas l'abandonner, elle lui fait comprendre qu'<em>il n'est pas réel</em>, qu’il n’est pas « <em>un vrai petit garçon</em> ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Ce film pose alors la question éthique de l’humanité du clone, au point que David, cet enfant-clone abandonné, entame un périlleux voyage à la recherche de son identité et de sa part secrète d’humanité.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Cette question éthique porte essentiellement sur la notion de clonage d’une forme éventuelle de reproduction humaine.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1103391" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/2565296288.jpg" alt="gilbert simondon,martin heidegger,transhumanisme,transhumain,transhumance,clonage,humanismes,steven spielberg,james cameron,holocauste nucléaire,françois rabelais,vincent van gogh,l'homme-machine,l'éthique du transhumanisme" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><em>A.I. Intelleigence artificielle</em>, 2001</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">L'homme augmenté ou diminué ?</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Depuis les Lumières, cette évolution alimente la croyance en un progrès continu de l’humanité. L’homme augmenté est complété, prolongé, parachevé, mais aussi réparé, transformé ou remplacé par la machine. Voilà quel sera le monde demain...<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La notion d’augmentation signale un homme qui se surpasse, comme l’avait préconisé Nietzsche avec son « surhumain ». Cela dit, il y a aussi un versant négatif, très bien annoncé par le cinéma américain : cette notion peut aussi impliquer un recul de l’humain concurrencé par des machines plus performantes. D’après <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2018/03/01/elements-pour-une-premiere-lecture-heidegger-1925-1930-3101558.html" target="_blank" rel="noopener">Heidegger</a></span>, plus la technique se développe, plus l’homme est lui-même traité comme un instrument disponible et un produit de la technique.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Selon Simondon, prétendre que la machine peut se substituer à l’homme, c’est oublier que l’homme dirige ses propres inventions. Les courants transhumanistes et posthumanistes eux-mêmes définissent les orientations éthiques. Cependant, si nous pouvons admettre que les orientations éthiques modernes peuvent tout à fait accompagner les « intelligences artificielles », rien ne nous dit qu’elles puissent les garantir.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #800000;"><strong>À voir aussi :</strong></span><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/tDHm0jjGqEg?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">UniverSCité - <em>Penser le transhumanisme</em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le risque que les machines prennent la place de l’homme et le réduisent en esclavage, a été raconté par un film américain de James Cameron, sorti en 1984, et qui a été un gros succès de cinéma, <em>Terminator</em>. Le récit se passe en 2029 (une date aujourd’hui proche de nous !), où une guerre oppose ce qui reste de l'humanité — décimée par un holocauste nucléaire — aux machines dirigées par Skynet, un système informatique doté d'intelligence artificielle qui a pour objectif la suprématie des Machines sur les hommes. La résistance humaine, menée par John Connor, étant sur le point de triompher en 2029, Skynet envoie dans le passé en 1984 un Terminator, un assassin cybernétique à l'apparence humaine afin de tuer la mère de John, Sarah Connor et ainsi empêcher la naissance de John, « effaçant » de manière rétroactive son existence et ses actes futurs. En réaction, John envoie à la même époque Kyle Reese, un résistant humain, afin de protéger sa mère.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pour ceux qui connaissent bien les films des années 80, on peut dire que celui-ci en est un produit par excellence, sans être pour autant démodé aujourd’hui, et pas seulement par sa qualité esthétique, technique, mais aussi grâce à des codes qu’il contribue largement à installer dans le processus de réalisation de films post-apocalyptiques ou futuristes, tels que la confrontation avec les machines créées par l’homme, et l’inévitable destruction de l’homme par l’homme.<br /><strong><br /></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1103393" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/1549065415.jpg" alt="gilbert simondon,martin heidegger,transhumanisme,transhumain,transhumance,clonage,humanismes,steven spielberg,james cameron,holocauste nucléaire,françois rabelais,vincent van gogh,l'homme-machine,l'éthique du transhumanisme" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Arnold Schwarzenegger dans <em>Terminator 2</em>, 1991</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">Du transhumain à la transhumance</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pour le philosophe <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2018/03/01/elements-pour-une-premiere-lecture-heidegger-1925-1930-3101558.html" target="_blank" rel="noopener">Martin Heidegger</a></span>, l’homme est le <em>berger de l’être</em>. Chaque été, quand l’herbe des vallées vient à manquer et qu’on ne veut pas pour autant entamer les provisions de foin engrangées pour l’hiver, les bergers partent avec leurs troupeaux vers les montagnes pour retrouver de l’herbe fraîche. Cela s’appelle la transhumance, ce qui veut dire l’action de changer de terre (humus ou plutôt de retourner à la terre et de retrouver des racines (à brouter). C’est donc à la fois changer d’air et changer d’herbe...<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Retrouver le sens de l’<em>humus</em> (et de l’humour si cher à Rabelais) c’est peut-être là ce qu’il faut faire pour retrouver l’humilité de l’humanisme et l’enracinement terrestre concret de l’humain.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Heidegger fit d’ailleurs de la transhumance un concept philosophique.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="color: #800000;"><strong>À voir aussi : </strong></span><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="color: #800000;"><strong><br /><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/1m2nXdYnGWE?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="allowfullscreen" title="Transhumanisme: l'apparition du surhomme"></iframe><br /></strong></span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Transhumanisme : les promesses suicidaires du transhumanisme (Jacques Testart)</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Contre le transhumanisme qui, lui, inverse le mouvement, et veut rendre l’homme de plus en plus abstrait, l’entrainant à se déraciner par le progrès technique et un processus de réduction de l’homme à la machine, à l’informatique et à la froide abstraction du concept, rendant flou la notion même d’humain, l’élargissant aux Intelligences Artificielles ou autres objets connectés (réfrigérateurs ou stores intelligents, etc.), niant ainsi les limites de l’homme, de la nature et de la nature humaine, Heidegger offre une réponse plus positive.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On voit qu’aujourd’hui, tout devient trop abstrait : l’homme ne sait presque plus construire tout seul une machine, puisqu’il lui faut des machines pour construire des machines, et un immense arsenal technique et technologique pour contrôler la nature et dépasser la sienne.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’homme a donc perdu son ancrage dans le sol de la nature au point d’être déraciné et dénaturé.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En étudiant un tableau de Van Gogh, <em>Les souliers</em>, Heidegger montre que les souliers du paysan renvoient au travail de la terre. Si l’on chausse ces vieux souliers à lacets, les nouveaux humanistes pourront enfin se mettre en route pour la grande transhumance. Il s’agit alors de ne pas se couper du sol de notre humanité, en sombrant irrésistiblement dans un humanisme sans humilité, ce qui risque de ressembler à une nouvelle barbarie.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: black;">Retrouver notre humanisme en retrouvant nos racines, c’est retrouver un terreau sûr de valeurs transcendantes, au lieu de vouloir construire dans l’abstraction, donc dans le vide... <br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1103394" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/757555014.jpg" alt="gilbert simondon,martin heidegger,transhumanisme,transhumain,transhumance,clonage,humanismes,steven spielberg,james cameron,holocauste nucléaire,françois rabelais,vincent van gogh,l'homme-machine,l'éthique du transhumanisme" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Tableau de Giovanni Segantini, <em>l'homme est le berger de l'être </em><br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En ouverture : <br />affiche d'Enki Bilal</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
JPC
http://necronomie.blogspirit.com/about.html
iNTELLIGENCE ARTIFICIELLE
tag:necronomie.blogspirit.com,2019-10-14:3155568
2019-10-14T18:54:56+02:00
2019-10-14T18:54:56+02:00
Pour ceux qui s'intéressent à ce sujet ainsi...
<p><img id="media-252893" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/01/3604374839.jpg" alt="Slider-annonce-mag-105b-800x500_c.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Pour ceux qui s'intéressent à ce sujet ainsi qu'au transhumanisme, j'ai commis un article 7 pages dans le numéro 105 de TOP SECRET Magazine</p><p><a href="https://www.topsecret.fr/top-secret-105-la-fusion-homme-machine/">https://www.topsecret.fr/top-secret-105-la-fusion-homme-machine/</a></p>
Marc Alpozzo
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« Demeure » de François-Xavier Bellamy, plaidoyer pour une vie mesurée
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2019-04-04:3129445
2019-04-04T06:39:00+02:00
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François-Xavier Bellamy, dans son deuxième essai, aborde les dogmes de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">François-Xavier Bellamy, dans son deuxième essai, aborde les dogmes de l’époque, la religion du progrès, l’impératif universel du mouvement, l’optimisme radical de la pensée progressiste, le rêve scientiste du <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/transhumanisme/" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span>, le nomadisme technologique et économique, ce que réclame le positivisme postmoderne qui veut croire désormais non plus en Dieu mais en n’importe quoi. Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne <span style="color: #800000;"><em>Boojum</em></span>, et elle est désormais en accès libre dans l'<em>O<span style="color: #800000;">uvroir</span></em>. </span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/4258223352.jpg" id="media-1059399" alt="" /></p><h3 style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><br /><br /><img id="media-1059400" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/827761949.jpeg" alt="François-Xavier Bellamy" /><span style="font-size: 14pt;">Le bien commun</span></strong></span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Notre époque souffre de deux maux inédits : le mouvement et la vitesse. On veut avaler les distances ; abolir le temps. La raison moderne déteste les détours, et cherche à nous libérer du mouvement afin de permettre le progrès. Le vœu pieux délivré par Descartes au seuil du monde moderne touche à son but : « Nous rendre maîtres et possesseurs » d’une réalité avec laquelle nous parviendrons enfin à coïncider parfaitement. À la radicalité de Parménide, on préfèrera désormais, relativisme d’Héraclite. Le devenir plutôt que l’être, les hommes ne devenant plus qu’une somme d’individus, une quantité mesurable et additionnable, la vie un mouvement sans fin auquel nous devons nous adapter. À la stabilité de l’être, on préfère l’emportement du mouvement.<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Celui qui parle dans ce texte, est un jeune philosophe agrégé et normalien de 33 ans. Auteur d’un premier essai sur le climat de pauvreté intellectuelle et spirituelle qui naît de notre passivité et l’urgence de la transmission, il n’y a pas un gramme de défaitisme dans la pensée de ce jeune penseur, qui veut revenir à « la frontière de l’empire intérieur ».<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Pourtant, dès l’introduction de son deuxième essai, le constat est sans détour : nous nous abandonnons à un mirage nouveau, celui du mouvement sans fin. Nous refusons le silence. Nous refusons d’habiter le monde. Nous voulons le parcourir sans fin jusqu’à épuisement, recherchons les fluctuations, nous nous voulons « capables de manipuler presque tout dans le réel ». Face à une nouvelle génération gavée de nouveau et de rapidité, l’auteur n’ignore pas que se cache derrière cette vaine euphorie une crise sans précédent de la modernité. Car, dit-il à juste titre, le problème fondamental est « le sens de l’homme ». Quel sens donner à un « homme oscillant » perpétuellement emporté par un mouvement sans fin ? Quel camp faut-il choisir ? Celui de la mobilité sans fin ou celui de la stabilité ? <br /><br /></span></p><blockquote class="wp-block-quote"><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">« Malheur à celui qui n’est pas assez mobile, pas assez souple et adaptable, pour se couler dans le flux : il constitue une objection vivante à ce monde nouveau, à ce monde du nouveau, qui ne lui pardonnera pas de rester comme un fossile encombrant au milieu de l’innovation triomphante. »<br /><br /></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Et c’est donc à cette idéologie du mouvement sans fin que François-Xavier Bellamy s’attaque. Il écrit contre cette nouvelle grande folie, car la « modernité se caractérise par une immense colère contre ce qui ne se met pas à son rythme », contre ce monde dans lequel nous serions tous des « migrants » alors même que le concept « ne peut […] être qu’une aberration coupable. » La morale du mouvement contribuant à une autre religion, celle du progrès. Critique du sophisme naturaliste ; critique de la raison technique ; critique de<span style="color: #800000;"> <a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/06/26/peter-sloterdijk-et-le-parc-humain-faut-il-craindre-la-scien-3139435.html" target="_blank" rel="noopener">la raison transhumaniste</a></span> ; critique de la condition de l’homme moderne.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071822" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/1530503882.jpg" alt="françois-xavier bellamy,gorgias,calliclès,ulysse,transhumanisme,parménide,héraclite" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Des migrants sur une embarcation au large de la Grèce, en 2016. AFP</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Dans ce progressisme qui entraîne dans sa trajectoire les libertés individuelles, et oppose les individus entre eux, au point de les prendre en otage d’un mouvement sans fin et d’une guerre de tous contre tous, il semble qu’un bien commun devienne alors parfaitement impossible.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><h3 style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><strong>Habiter le monde</strong></span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Il y a alors, pour le philosophe, une urgence à se rappeler que l’on doit <em>habiter le monde</em>. Car en effet, dans ce démentiel mouvement sans fin, ce nomadisme technologique et économique, contre ce positivisme postmoderne irrésistible qui semble nous emporter tous dans sa folie, où pouvons-nous réellement aller ? Les impasses, les apories du discours, les pièges sont nombreux. Alors que l’idéologie du moment prétend que la vraie vie est ailleurs, toujours ailleurs, jamais là, jamais où l’on est, mais toujours là où l’on est pas, nous condamnant à une irrésistible course, qui, au final, semble être une sorte de surplace, cette soif de nouveau, de conquête, de progrès oublie, un peu trop vite, que « l’homme n’a pas simplement besoin d’un toit », que l’on ne peut brouiller ainsi le « lieu familier », le « point fixe », le « repère autour duquel le monde entier s’organise ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Éloge de la demeure, cette critique de la raison agissante, du dynamisme, de la passion de l’avenir, de l’irrésistible envie de changement, est une invitation à « faire l’expérience de la pesanteur des choses, de la résistance de la matière, de la consistance de l’espace ». Ce plaidoyer en faveur de l’ici, plutôt que du là-bas, celui du « lieu de vacances, habité par d’autres souvenirs, d’autres images, d’autres odeurs, d’autres peines et d’autres joies », cette apologie de la vie non pas sédentaire, mais centrée autour de son axe, la vie ancrée, nous dit qu’« habiter un monde, c’est être quelque part, c’est-à-dire savoir qu’on ne peut être partout ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Plaidoyer de la vie mesurée contre la démesure, Françoix-Xavier Bellamy accepte d’endosser le rôle de Socrate dans le <em>Gorgias</em>, opposant à un Calliclès chancre de la démesure et de la vie déséquilibrée, une existence tempérée, faite de mesure, de tranquillité, de désirs mesurés et de sagesse. Ulysse, qui parcourut les mers, les océans, qui a bravé tous les dangers, et qui a vécu mille aventures, ne sait-il pas mieux que tout le monde, que le bonheur n’est pas dans le mouvement, dans l’instabilité permanente, mais dans un lieu fixe, en son centre, à l’intérieur de soi, lorsqu’on a enfin trouvé son axe, et « la terre ferme ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1070286" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/1246145967.jpg" alt="françois-xavier bellamy" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">François Xavier-Bellamy<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">François-Xavier Bellamy, <em>Demeure, Pour échapper à l’ère du mouvement perpétuel</em>, Grasset, octobre 2018.</span></strong></p>
JPC
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On fait comme si
tag:necronomie.blogspirit.com,2018-03-07:3155372
2018-03-07T10:05:49+01:00
2018-03-07T10:05:49+01:00
Sur chaque hausse de taux perlait une larme. Pour pleurer la...
<p> <img id="media-252593" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/00/02/1726777402.2.jpeg" alt="recevenu universel,hausse des taux,quantitaive easing,bfm business,competitivite,transhumanisme,humanisme sans humanité,revenu de base" /></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><em>Sur chaque hausse de taux perlait une larme. Pour pleurer la faute que la croissance avait commise.</em></strong></span></p><p><span style="font-size: 10pt;"><strong>JPC le magnifique</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>MONDE</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;">-On fait comme si Powell le patron de la FED allait sacrifier le marché action en remontant quatre fois les taux cette année.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si Powell ne referait pas de Quantitative Easing</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si Trump ne ferait pas de politique isolationniste comme il s'y était engagé pendant sa campagne</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si les mesures protectionnistes des USA n'auraient pas d'impact sur la croissance mondiale</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">-On fait comme si les ménages américains n'étaient pas surendettés</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>EUROPE</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;">-On fait comme si Mario « trou de secours « Draghi » allait lui aussi continuer les achats massifs d’actifs financiers</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">-On fait comme si les peuples de la Zone Euro étaient contents et que le populisme avait perdu</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">-On fait comme si on maîtrisait les courants migratoires</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si il n’y avait pas une surproduction structurelle</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">-On fait comme si il n’y avait pas une demande atrophiée dans la zone euro due au chômage en Europe du sud, aux faibles salaires ailleurs</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si la messe n’était pas dite dans l’Internet et que l’Europe pouvait rattraper les amerlocs des GAFA et les chinois d’ALIBABA et consorts</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>FRANCE</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si d’un coup de baguette magique on allait rediriger l’épargne des gens vers les entreprises au moment où les marchés actions vont être empreints d’une grande volatilité.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">- On fait comme si la formation était l’unique réponse pour augmenter la compétitivité et produire du haut de gamme en dehors de tout capital social</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">PS <em>Quand on annonce 9% de chomdu, c’est en fait la moyenne de 4% chez les plus qualifiés et 15% chez les moins qualifiés.</em></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><em>vive le revenu universel unique solution…</em></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><em>Quand je serai mort, je serai une étoile dans le ciel...</em></span></p><p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=-cXrEPNvRO8">https://www.youtube.com/watch?v=-cXrEPNvRO8</a></p><p> </p><p><span style="font-size: 14pt;"><em><strong> Et nous on fait comme si on y croyait....</strong></em></span></p>
JPC
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NANO FUTURE FOR YOU
tag:necronomie.blogspirit.com,2018-02-17:3155368
2018-02-17T23:21:00+01:00
2018-02-17T23:21:00+01:00
L'avenir selon un génie des mathématiques : UNA BOMBER ET LE...
<p> </p><p><span style="font-size: 14pt;"><img id="media-252585" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/00/01/989005548.jpg" alt="cryptoism-bitcoin-theory-324x235.jpg" />L'avenir selon un génie des mathématiques : UNA BOMBER ET LE CONSEIL NECRO</span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-size: 14pt;">Vous êtes courant Davos, ce sont des milliardaires qui parlent à des millionnaires pour leur expliquer le ressenti des classes moyennes qui font tourner l'économie.</span></p><p> </p><p><span style="font-size: 14pt;">Projetons nous dans le futur immédiat avec l'avènement de l'intelligence artificielle :</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>En haut de la pyramide, on trouve des milliardaires américains </strong>libertariens propriétaires de bunkers situés sur des Iles. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>En dessous le résidu des classes moyennes pratiquant le pédalo</strong>. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><em>Pour ceux qui auront un emploi, les exigences augmenteront ; ils auront besoin de plus en plus de formation, de plus en plus de compétences, et devront être de plus en plus fiables, «formatés» et dociles, car ils sembleront de plus en plus aux cellules d'un organisme gigantesque. Leurs tâches deviendront de plus en plus spécialisées et leur travail sera, en un sens, sans contact avec le monde réel, parce que concentré sur une toute petite partie de la réalité.</em></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>En dessous encore : Les collabos ceux qui pratiquent le collaboratif</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><em>Le développement massif du secteur des services va, paraît-il, créer des emplois. Ainsi les gens passeront leur temps à se cirer mutuellement les chaussures, à se conduire en taxi les uns les autres, à faire de l'artisanat les uns pour les autres, à se servir à table et <span style="font-family: 'Calibri',sans-serif;">r<span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif;">éciproquement, etc. Autant d'activités insignifiantes et peu épanouissantes.</span></span></em></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>Toujours plus bas dans le cas ou les robots prennent en charge les tâches les plus simples :</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><em>Une masse<span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif;"> croissante de travailleurs peu qualifiés survivant du revenu d'existence. (Nous connaissons déjà cette situation. Il y a beaucoup de gens à qui il est difficile, voire impossible, de trouver du travail parce que, pour des raisons intellectuelles ou psychologiques, ils ne peuvent pas acquérir le niveau de formation qui les rendrait utiles au système actuel.)</span></em></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: 'Calibri',sans-serif;">Enf<span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif;">in dernière couche : la zone comme dans Blade runne</span></span></strong><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif;"><strong>r</strong>. <em>La zone située derrière le mur de La Grande Déconnexion sera peuplée de gens qui rechercheront d'autres voies dangereuses — les drogues, les crimes, les sectes, les groupes fanatiques —, tant qu'ils ne seront pas conditionnés biologiquement ou psychologiquement à s'adapter à un tel mode de vie. </em></span> </span></p><p> </p><p><span style="font-size: 14pt;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif;">Quant à nous, les nécronomistes, nous ferons office de Stalker donc de passeurs, les seuls à savoir se repérer dans la zone. Les classes moyennes et les collabos nous paieront pour récupérer les objets que les zonards leur auront voler. Dans l'économie souterraine remplie de cryptes les seuls devises acceptées seront évidemment les crypto-monnaies.</span></span></p><p> </p>
JPC
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TRANSHUMAMIX
tag:necronomie.blogspirit.com,2018-01-05:3155350
2018-01-05T05:32:03+01:00
2018-01-05T05:32:03+01:00
http://akasharadiotv.fr/transhumamix-jean-pierre-crepin-nico/ CLICK ON...
<p><a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/01/1329039462.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-252559" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/01/4019470829.jpg" alt="AAAA.jpg" /></a><a href="http://akasharadiotv.fr/transhumamix-jean-pierre-crepin-nico/">http://akasharadiotv.fr/transhumamix-jean-pierre-crepin-nico/</a></p><p>CLICK ON PICTURE</p><p>Une émission musicale Nico Bizart et myself Top level</p><p> </p><p> </p>
JPC
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Transhumanisme
tag:necronomie.blogspirit.com,2017-11-11:3155340
2017-11-11T23:07:00+01:00
2017-11-11T23:07:00+01:00
Mardi dernier, je me suis rendu à la mairie du deuxième à Paris avec un...
<p>Mardi dernier, je me suis rendu à la mairie du deuxième à Paris avec un double objectif.</p><p>1 Voir le maire Jacques Boutault maire écolo, autrefois un ami lorsqu'il éditait le fanzine "La Riposte"</p><p>Jacques était venu à mes 40 ans ( il y a dix huit ans) pour me dire que j'étais un libertarien. J'ignorais le sens du mot à l'époque.</p><p>2 Assiter à la conf de Pièces et Main d'œuvre (lien sur la droite)</p><p>Bon, je n'ai pas vu Jacques, occupé qu'il était à remettre des médailles sous l'œil admiratif de vieilles groupies.</p><p>Pour le reste, la conf était intéressante. Je connais bien le discours de Pièce et Main d'œuvre, il bute sur deux points que je me suis permis de leur signaler dans mon intervention.</p><p>Premier point, l'objectif du transhumanisme étant la mort de la mort, ses promoteurs à l'université de la singularité Google et compagnie étant tous des libéraux voire des libertariens, si les tranhumanistes atteignent leur objectif, dans quel système allons nous vivre ? Le capitalisme étant par essence un système basé sur le renouvellement des hommes et des produits. Je consomme...Je meurs...Quelqu'un d'autre prend ma place.</p><p>Si nous ne mourrons plus que se passe t'il ?</p><p>Deuxième question qui a un peu scotché tout le monde (dés que l'on prononce le mot MUSULMAN tout le monde flippe...)</p><p>Pensez vous sérieusement que le monde musulman un milliard de personne, va rester inerte pendant que des libertariens américains expliqueront que l'âme n'existe pas, la conscience non plus donc que les religions sont un tissu de connerie générée par la peur de la mort. Le coran, les mille vierges et tout ça, rien n'existe donc rien n'est vrai et tout est permis...comme disait le vieux de la montagne maître des assassins...</p><p>Perso, je ne le pense pas...les caricatures sont un apéritif de ce que l'on peut s'attendre à vivre si les transhumanistes arrivent à leurs fins. Bref, ils devront vivre dans des blockhaus...</p><p> <a id="media-252530" href="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/00/2668502518.pdf">paradis_pourri_.pdf</a></p>
François MARC
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C'est quoi ”l'homme augmenté” ?
tag:francois-marc.blogspirit.com,2017-06-15:3093435
2017-06-15T08:49:00+02:00
2017-06-15T08:49:00+02:00
...
<p><img id="media-966755" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://francois-marc.blogspirit.com/media/00/00/1111174120.jpg" alt="couverture livre.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Les thèmes de "l'homme augmenté" et du "transhumanisme" apparaissent aujourd'hui de plus en plus présents dans les débats de société fondamentaux, tant pour des raisons éthiques et philosophiques que pour les enjeux écologiques ou politiques sous-jacents. Il s'agira certainement du débat majeur du 21ème siècle...</p><p>J'invite à lire l'ouvrage récent de Thierry Magnin "Penser l'humain au temps de l'homme augmenté", Albin Michel, mars 2017, qui apporte un éclairage fort documenté et instructif sur toutes les facettes de ce sujet majeur.</p><p>Extraits marquants !</p><p>"<em>Les progrès fulgurants des biotechnologies combinés à la révolution numérique laissent entrevoir un avenir radicalement différent pour l'humanité. L'homme "augmenté" par les technologies et bientôt "transhumain" peut-il vraiment sauver l'homme" ou doit-il susciter une virulente résistance ? !!</em>"</p><p>"<em>Le transhumanisme engobe les idéaux des lumières comme le rationalisme, l'idée de progrès, la foi en la science et la destinée particulière de l'homme. il prône un individualisme libéral à tous points de vue, tant économique que social, tant politique que moral..."</em></p><p><em>"Il y a des liens directs entre le développement des idées transhumanistes et une vision individualiste de l'ultralibéralisme dans lequel le sujet est sans cesse appelé à se dépasser, à améliorer ses performances,... Le corps est vu comme une somme de fonctions dont il s'agit de maximiser les performances. On le répare et on l'augmente en améliorant les "pièces détachées" !"</em></p>
JPC
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conf anti techno
tag:necronomie.blogspirit.com,2016-11-01:3155262
2016-11-01T17:09:38+01:00
2016-11-01T17:09:38+01:00
...
<p> </p><p> </p><p> </p><p><img id="media-252360" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/00/3299934356.jpg" alt="panti techno,transhumanisme,robotique,vie simple,futur,decroissance" /></p><p><a href="http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ecologisme_et_transhumanisme.pdf">http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ecologisme_et_transhumanisme.pdf</a></p><p><br /><br />TomJo anime le site <a href="http://hors-sol.herbesfolles.org/" target="_blank" rel="nofollow">http://hors-sol.herbesfolles.org/</a><br /> Il participera à une <strong id="yui_3_16_0_ym19_1_1478016308581_2445">conférence-débat "Du monde machine aux transhumains" le 11 novembre 2016 à 14h au salon Marjolaine de Paris</strong> (parc floral de Vincennes), avec Jean-Louis Meurot, éleveur de moutons, et Pièces et main d’oeuvre.</p><p> </p><p><strong>Je vais y faire un saut quantique</strong></p><p><strong>Necronomiquement votre</strong></p>
JPC
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demain Transhumamix
tag:necronomie.blogspirit.com,2016-07-05:3155241
2016-07-05T19:16:00+02:00
2016-07-05T19:16:00+02:00
Un peu de détente dans un mode de brutes...2h45 de zikmu ...
<p>Un peu de détente dans un mode de brutes...2h45 de zikmu</p><p><a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/00/02/584631782.jpg" target="_blank"><img id="media-252325" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/00/01/4164646812.jpg" alt="transhumamix-663x961.jpg" /><br /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><a href="http://akasha-webradio.com/cevent/trashuma-mix-chronique-musicale-transhumaine-jean-pierre-crepin-nico/">http://akasha-webradio.com/cevent/trashuma-mix-chronique-musicale-transhumaine-jean-pierre-crepin-nico/</a></p>
JPC
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JPC le roi de l'EXIT
tag:necronomie.blogspirit.com,2016-06-26:3155238
2016-06-26T17:19:00+02:00
2016-06-26T17:19:00+02:00
Il y un an à peine, on nous racontait à propos de la...
<p><font> </font></p><p><font> </font></p><p><font>Il y un an à peine, on nous racontait à propos de la Grèce qu’il n’y avait pas d’Exit Possible.</font></p><p><font>Nous étions alors parvenus au sommet de la domination de la Money Power. L’Exit n’était plus possible. C’est du moins ce que clamait La Money Power. Nous étions alors tels que l’avait prédit Nietzche sous le règne des hommes supérieurs, des élites et des parlementeurs européens. Ceux qui savaient pour nous, qui guidaient nos vies quitte à nous transformer en consommateur zombie. Mais ne l’étions-nous pas déjà à passer un tiers de notre vie à regarder des écrans de téléphones ?</font></p><p><font>La dernière marche qu’il restait alors à franchir pour l’économisme triomphant était de s’appropier l’Exit en décidant avant d’annoncer sa mort que celui-ci désormais ne pouvait se faire que par le haut. Ainsi, dans toutes crises ou négociations il fallait impérativement chercher l’Exit par le haut.</font></p><p><font>L’Exit dont on disait encore lors de l’épisode grec qu’il était impossible et dont nous nous apercevons aujourd’hui que non seulement, il est possible mais qu’il suffit tout simplement d’envoyer un courrier à Bruxelles. On a connu plus dur comme démarche.</font></p><p><font> <a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/02/1854439105.jpg" target="_blank"><img id="media-252322" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/01/1121605989.jpg" alt="exit.jpg" /></a></font><font>Personnellement, j’ai trouvé mes seuls vraies joies dans l’Exit. L’Exit de chez mes parents, l’Exit de ma scolarité imposée par un conseiller d’orientation. L’Exit de toutes les relations forcées et des choix prédéterminés puis progressivement de tous les moyens qui m’étaient donnés pour rester intégré à une société dont Margaret Thatcher, grande prêtresse si ’il en fut, convenait qu’elle n’existait pas réellement.</font></p><p><font>L’Exit est mon royaume. C’est là que j’ai mon canapé-lit. L’unique endroit où je ne sens pas ma liberté aliénée et où je peux me reposer.</font></p><p><font>L’Exit est le meilleur moyen de n’avoir besoin de personne</font></p><p><font>Il est certes plus facile de se laisser porter par les flux, fussent-ils économiques, mais c’est en nageant à contre-courant que l’on se rapproche de la source.</font></p><p><font>C’est pourquoi, il y a bien longtemps que j’ai apprivoisé l’Exit et que je sais qu’il n’y a rien à en redouter.</font></p><p><font>Ne nous laissons pas priver d’Exit.</font></p>
JPC
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Transhumanisme nécronomique
tag:necronomie.blogspirit.com,2016-01-18:3155212
2016-01-18T11:33:00+01:00
2016-01-18T11:33:00+01:00
En ce début d'année qui voit des labos pharmaceutiques faire des test...
<p><img id="media-252247" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/01/138632450.jpg" alt="index.jpg" />En ce début d'année qui voit des labos pharmaceutiques faire des test inquiétants sur des volontaires pauvres et au moment où notre président annonce un plan ambitieux pour l'emploi, je suis allé consulter notre ami le Docteur Benway psychiatre des démocraties de Marché devenu depuis Professeur de Biomathématique. Laissons lui la parole :</p><p><em>" Les miracles de la médecine moderne en interférant avec l'immunité naturelle, produisent à la longue d'un point de vue économique plus de maladie qu'ils n'en suppriment et coûte très cher à la collectivité des productifs.</em></p><p><em> Les sujets souffrant de troubles héréditaires qui étaient autrefois fatals chez l'enfant ou l'adolescent peuvent désormais prolonger leur vie économique indéfiniment et produire à volonté des descendants défectueux ou peu qualifiés."</em></p><p>Il concluait que les démocraties de Marché seraient inexorablement submergée par les pires spécimens de l'espèce humaine <strong>" les poils dans la mains"</strong> avec les plus mauvaises chances de survie économique dans une perspective à long terme.</p><p>Des ordinateurs vérifièrent ses prédictions : Au bout d'un siècle, les sujets souffrant de chômage chronique et nécessitant un traitement social permanent durant toute leur vie seraient majoritaires. Il n'y aura plus assez de gens en bonne santé économique pour cotiser pour eux.</p><p>En conséquence, une décision s'imposait : les inaptes n'auront plus le droit aux soins médicaux de quelque nature que ce soit à moins d'être stérilisés. L'inaptitude sera déterminée par une commission Bioéco et définie comme le fait de souffrir de toute maladie, condition ou tendance considérée comme économiquement indésirable.</p><p>Le transhumanisme économique était en marche, rien ne pourrait l'arrêter...</p><p> </p>
JPC
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Blunk generation et cubist blues
tag:necronomie.blogspirit.com,2016-01-12:3155210
2016-01-12T16:51:06+01:00
2016-01-12T16:51:06+01:00
Vega (suicide) + Chilton enregistré en 95 mais qui ne sort que...
<p>Vega (suicide) + Chilton enregistré en 95 mais qui ne sort que maintenant...Chroniqué par le frère d'arme<strong> JJR</strong> d'Istanbul :</p><p> <a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/00/00/2396690067.jpg" target="_blank"><img id="media-252244" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/00/314278338.jpg" alt="alan vega,transhumanisme,la grande deconnexion,crise,futur litterature" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><strong><em>"Lorsque à travers le net, tout nous semble si aisément à porté de la main; l'horrible sentiment que plus rien n'est à découvrir se fait jour. Heureusement le Pluze ou le Blunk (blues & Punk) surgit!</em></strong><br id="yiv3749615172FontBreak" clear="none" /><strong><em>Il faut bien une lumière noire si violente, si nécronomique, si nécrophotique pour détruire la fausse clarté du monde de l'écran.</em></strong><br clear="none" /><strong><em>L'écran fait écran, aveuglés que nous sommes par les pixels; puis les yeux braqués sur une sombre pochette de disque pendant une heure, un infracassable noyau de nuit nous éclaire.</em></strong><br clear="none" /><strong><em><font style="font-size: 12pt;" size="3" color="#000000">Blunk generation!!"</font></em></strong></p><p> </p><p><em><font style="font-size: 12pt;" size="3" color="#000000"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=bixpOV25pVs&list=PLE6049415C826EB04">https://www.youtube.com/watch?v=bixpOV25pVs&list=PLE6049415C826EB04</a></font></em></p><p> </p>
JPC
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Blocus solus et No Hell
tag:necronomie.blogspirit.com,2015-12-28:3155208
2015-12-28T14:48:00+01:00
2015-12-28T14:48:00+01:00
Ce matin là, Marcel la Feignasse s'était réveillé comme tous les matins vers...
<p>Ce matin là, Marcel la Feignasse s'était réveillé comme tous les matins vers onze heures. Immédiatement, après avoir mis "Les Experts" sur BFM Business en replay, il avait senti que quelque chose s'était passé pendant la nuit : il avait muté.</p><p>Était ce le fruit d'une année de galvanisation sur la politique de l'offre, le dénigrement du keynesianisme ou bien la prise de conscience du poil dans la main ???</p><p>Peut être tout simplement le fait qu'il était en fin de droit au niveau du chomdu...</p><p>Toujours est il qu'une mutation s'était produite, Marcel la feignasse avait mué pour devenir Marcel le Besogneux. Il se leva donc de son lit, et se mit en action pour chercher du travail.</p><p>Maçon de son état, il se rendit donc dans une entreprise de maçonnerie dans le but d'y être recruté. Toute l'année, on lui avait expliqué sur BFM Business que les entreprises n'investissaient pas parce elles devaient d'abord reconstituer leurs marges mais que cette fois, ça y était, les marges étaient reconstituées.</p><p>Quelle ne fut pas la déception de Marcel le Besogneux lorsque le patron de l'entreprise lui annonça qu'il ne recrutait pas et préférait garder sa trésorerie parce qu'il n'y avait pas de demande, cela en partie à cause de gens comme lui qui ne travaillaient pas et n'avaient donc pas d'argent pour consommer.</p><p>Après tout, il n'avait qu'à s'en prendre qu'à lui même, il était victime de sa propre fainéantise.</p><p>Soudain conscient de la situation catastrophique dans laquelle, il s'était mise, le pauvre Marcel, désireux de se racheter se rendit à sa banque pour emprunter de l'argent pour consommer et ainsi avoir du travail. Mais là encore ce fut une fin de non recevoir. On ne prête pas d'argent à des gens qui ne travaillent pas...</p><p>La situation était bloquée. Le fantôme de Keynes ne pouvait plus la débloquer. Le pays était trop endetté et un stimulus monétaire ou un choc de demande qui consisterait à distribuer de l'argent aux plus démunis n'était plus envisageable. L'Etat ne pouvait rien faire. Plus personne ne pouvait rien faire.</p><p>Fort de cette conclusion, Marcel le besogneux, autrefois Marcel la Feignasse rentra chez lui se coucher en décidant d'emmerder tout le monde.</p><p>La mutation avait eu lieu, il était Marcel le Crucifié, l'emmerdeur de première, celui qui rachète les péchés de l'humanité en montrant aux gens que s'ils ont peur de l'enfer, ils n'ont pas à aller le chercher bien loin.</p><p> </p><p> </p>
JPC
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J'ai épousé un logiciel
tag:necronomie.blogspirit.com,2015-12-22:3155207
2015-12-22T10:53:00+01:00
2015-12-22T10:53:00+01:00
Comme le...
<p style="text-align: right;"><img id="media-252230" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/00/868898295.jpg" alt="thOVO6R21A.jpg" /></p><p> </p><p><a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/00/3904499735.jpg" target="_blank"><img id="media-252228" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/00/1793902175.jpg" alt="jaeon.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Comme le fait remarquer l'ami <strong>Jaron Lanier</strong> :<em> " Au sommet de sa puissance, la société de photographie Kodak employait plus de 140 000 salariés et valait 28 milliards de dollars. Ce sont même eux qui ont inventés les appareils photos numériques. Mais aujourd'hui Kodak est en faillite (</em>Ndjpc Marché scorpionesque<em>), et le nouveau visage de la photographie digitale, c'est Instagram.</em></p><p><em>Quand Instagram a été vendu à Facebook pour un milliard de dollars en 2012, la société n'employait que treize salariés. Où ces emplois ont ils disparus ? Et qu'est il arrivé à la richesse créée par ces emplois de la classe moyenne ? ......</em></p><p><em>Instagram ne vaut pas un milliard de dollars uniquement parce ses treize employés sont extraordinaires. Sa valeur vient plutôt des millions d'utilisateurs qui contribuent au réseau sans être rémunérés pour cela</em></p><p><strong><em>En clair L'ascension des réseaux numériques ne contribue qu'a l'enrichissement d'un petit nombre tout en déplaçant la valeur crée par le plus grand nombre hors du livre de compte.</em></strong></p><p>Vous en voulez encore chers amis nécronomistes, AirBnb vaut quasiment autant que le groupe hotelier Hilton et Uber vaut le double de Renault.</p><p>Bref, bien loin de l'avenir en rose que l'on nous vend sur la révolution numérique, nous sommes à l'aube d'une destruction massive d'emplois librement consentis par un comportement suicidaire massif des tombés dans la trappe NI GO et qui mués par un pacte faustien ont non seulement acceptés de mettre leur vie privé en ligne sur les réseaux sociaux afin qu'elle soit modélisés par les annonceurs mais de fournir gratuitement le contenu et la main d'œuvre à des plate formes d'intermédiation.</p><p>Ainsi donc nous assistons à la cotation en bourse de logiciel disposant d'un grand nombre d'utilisateurs et de très peu de salariés : L'idéal de la Money Power</p><p>Des entreprises délocalisables à volonté suivant l'attractivité fiscal de tel ou tel pays, pas de congés payés, pas de charges patronales.</p><p>L'homme devenu enfin esclave de lui même, soumis par son bon vouloir. La Boètie et son discours de la servitude volontaire n'en aurait pas cru ses yeux.</p><p>Les VTCsistes autoentrepreneurs viennent de le comprendre lorsque UBER a appuyé sur le bouton d'une baisse des prix de 20%.</p><p>Autoesclave, Bienvenue dans la trappe Ni GO</p><p>En attendant joyeux <strong>NO HELL</strong> nécronomique à tous nos lecteurs</p><p>JPC</p><p> </p><p> </p>
JPC
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Juste vision nécronomique
tag:necronomie.blogspirit.com,2015-12-13:3155204
2015-12-13T20:18:00+01:00
2015-12-13T20:18:00+01:00
eh oui, le Docteur Benway le célèbre psychiatre des démocraties de Marché...
<p>eh oui, le Docteur Benway le célèbre psychiatre des démocraties de Marché avait raison...</p><p> </p><p><a href="http://necronomie.blogspirit.com/archive/2015/10/22/film-regional-necronomiste-1824274.html">http://necronomie.blogspirit.com/archive/2015/10/22/film-regional-necronomiste-1824274.html</a></p>
Marc Alpozzo
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Autopsie de la machine, Greg Egan
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2012-10-04:1336708
2012-10-04T05:53:00+02:00
2012-10-04T05:53:00+02:00
Greg Egan n'est pas l'un des auteurs de science-fiction les plus connus...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino; text-align: justify;">Greg Egan n'est pas l'un des auteurs de science-fiction les plus connus du grand public. Né en 1961 au pays des kangourous, informaticien de métier, il s'est imposé dans le paysage de la SF, en une bonne dizaine d'années, par une quarantaine de nouvelles et environ cinq romans explosifs dont le cultissime <em>La cité des permutants. </em>Cet a<span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">rticle est paru dans la revue</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"> <span style="color: #800000;">Carbonne</span>, </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">numéro 1, d'automne 2006. Le voici désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/2105362763.jpg" id="media-933849" alt="" /></p><div style="text-align: center;"> </div><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"><img id="media-1081961" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/2950041080.jpg" alt="greg egan,science fiction,philip k dick,george orwell,aldous huxley,michel houellebecq,transhumanisme,violet mosala,martin page,labert einstein,dieu" />À l'instar de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2015/11/06/philip-k-dick-il-est-vivant-et-nous-sommes-morts-3059425.html" target="_blank" rel="noopener">Philip K. Dick</a></span>, George Orwell, Aldous Huxley, Greg Egan est probablement l'un des </span><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">écrivains les plus visionnaires de son époque. Vers quel avenir se dirige le genre humain ? Clonage, immortalité<a title="_ftnref1" href="#_ftn1" name="_ftnref1"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[1]</span></span></a>, modifications génétiques des embryons humains<a title="_ftnref2" href="#_ftn2" name="_ftnref2"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[2]</span></span></a>, la technologie et la science inaugurent l'ère de l'incertitude : l’oeuvre de Greg Egan a justement le mérite de revoir toutes ces questions en interrogeant la responsabilité de l’homme face à de tels problèmes.</span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 12pt;"><strong><span style="font-weight: normal;">Prenons la question de l'immortalité : c’est une question récurrente dans la littérature de science-fiction. Elle en a même débordé le cadre récemment, avec <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/07/20/l-impossibilite-d-une-ile-ou-la-menace-du-post-humain-3140147.html" target="_blank" rel="noopener">le nouveau roman de Michel Houellebecq, </a><em><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/07/20/l-impossibilite-d-une-ile-ou-la-menace-du-post-humain-3140147.html" target="_blank" rel="noopener">La possibilité d'une îl</a>e</em></span></span></strong><a title="_ftnref3" href="#_ftn3" name="_ftnref3"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[3]</span></span></a><strong><span style="font-weight: normal;">, interrogeant les aspects et les conséquences de l'immortalité. Parmi les ouvrages de Greg Egan, l’un des plus célèbres<em>, La cités des permutants</em> (Permutation city), interroge la mort, et l'angoisse qui accompagne habituellement ce thème : imaginez seulement un futur proche, dans lequel, une ville offrira à tous ses habitants, la vie éternelle. Paul Durham, un informaticien zélé, met au point un projet complètement démesuré. Offrir à quelques milliardaires vieillissants l'immortalité. Ce projet fou, c'est « Permutation city ». Une ville dont les habitants sont des clones : quelques milliardaires qui sont des simulations intelligentes et douées de conscience, ayant acheté leur immortalité en se faisant projeter à l'état de copie dans un monde nouveau où tout est possible. Ville capable de survivre</span></strong> à l'extinction de la planète, car elle est la trame même de l'univers, et ne repose pas sur des ordinateurs physiques.</span></p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Ce roman trouve la même résonance dans sa nouvelle <em>En apprenant à être moi</em>, où l’on y voit une immortalité rendue possible grâce à l'implantation d'un cristal permettant de dupliquer à l'identique toutes les fonctions du cerveau avant de le remplacer. Et, à l’instar du roman <em>La cité des permutants</em>, qui commence par décrire les affres et angoisses des personnes qui vont être fabriquées sans beaucoup y croire, le héros de la nouvelle aura des difficultés incontrôlables à se saisir comme une seule et même personne. Difficulté de la réalité artificielle. Le réel peut-il être multiple ? L'homme peut-il être décuplé ? Quel avenir a l'immortalité synthétique ?<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Dans la machine, la seule réalité est celle de l'ordinateur, qui perdure au-delà de la fin du monde. Fin du monde réel… fin de la réalité ?<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Certes, Greg Egan se pose dans la ligne des visions « Transhumanistes<a title="_ftnref4" href="#_ftn4" name="_ftnref4"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[4]</span></span></a> » par bien des côtés, mais il n'omet pas toutefois, d'interroger la folie de cette perspective. L'homme peut-il dépasser l'humain sans conséquences irréversibles ?<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Greg Egan est un écrivain fasciné par les sciences. Proche de la physique, des mathématiques et de l'informatique, il fait également un détour (plus que nécessaire) par les sciences de la vie. Cela en fait, également, un auteur de Hard Science que l’on dit des plus « stimulants » aujourd’hui. Dans <em>Réservistes</em>, le personnage Daniel Gray a constitué un réservoir de clones aux capacités intellectuelles réduites qui lui sert de banque d'organes. Mais le jour où il greffe son cerveau sur l'un de ces corps plus jeunes, il s'aperçoit alors qu'il vient de commettre une erreur irréversible. Que l'immortalité soit décrite comme une copie informatique de l'esprit, ou comme une copie physique de l'original, Greg Egan dépasse le cadre du simple récit de SF pour toucher à des questions éminemment philosophiques : Platon dans l'antiquité grecque dévalorisait la copie au profit de l'original. Qu'en est-il aujourd'hui ? Sont-elles identiques ? Quels effets sur le plan éthique ?<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Et Greg Egan n'est bien évidemment pas dupe. Il interroge à partir de la question de l'immortalité, le délicat problème du clonage. On connaît naturellement l'ouvrage de Aldous Huxley sur la question, <em>Le meilleur des mondes</em>, rattrapé en 1995 par l'actualité, et la mise au monde de la première brebis clonée, Dolly, depuis euthanasiée pour des raisons de dysfonctionnements génétiques.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Que ce soit dans <em>Térénanésie</em><a title="_ftnref5" href="#_ftn5" name="_ftnref5"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[5]</span></span></a> où l'on y rencontre des <strong><span style="font-weight: normal;">espèces nouvelles d'oiseaux, d'insectes et même de plantes apparues dans des îles de l'archipel indonésien, et ayant semble-t-il échappées aux règles de l'évolution de Darwin, ou d</span></strong>ans son roman <em>L'énigme de l'univers<a title="_ftnref6" href="#_ftn6" name="_ftnref6"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference"><strong>[6]</strong></span></span></a></em>, Greg Egan aborde avec toujours autant de perspicacité les thèmes des manipulations génétiques, de l'écologie, et de l'organisation politique de la société : une île artificielle répondant au nom de Anarchia, <strong><span style="font-weight: normal;">au large de l'Australie, se voit le théâtre d'un grand colloque qui accueille entre autre, le plus jeune prix Nobel jamais élu, qui a pour ambition de définir une théorie du Tout, afin de parvenir à l'aboutissement final de toute science et de constituer une compréhension complète de notre univers. Mais c'est sans compter sur un certain Andrew Worth qui est un journaliste dont une caméra a été greffée sur le cerveau. Ce dernier veut réaliser un documentaire de ce jeune prix Nobel, Violet Mosala. Le colloque qui sera envahi de sectes, agents doubles, et mutants, tournera vite à l'affrontement.</span></strong> Se repose alors la question de l'avenir de la race humaine. Quand Andrew Worth est victime du bacille du choléra destiné a contaminer Violet Mosala, il se prête à rêver d'une désincarnation qui lui donnerait la possibilité de quitter son corps malade. Un rêve qu'il trouve très vite idiot.</span></p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Immortalité, clonage, biogénétique, écologie : Greg Egan explore tous ces domaines de réflexion : politique, métaphysique, scientifique pour interroger toutes les formes d'utopie auxquelles l'homme se prête, bousculant le mur jusqu'ici infranchissable des certitudes génétiques et naturelles.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">L'homme remplace Dieu. Piétine certaines valeurs fondamentales, qu'elles soient éthiques, religieuses ou sociales. Dans sa nouvelle <em>The hundred light year of diarie<a title="_ftnref7" href="#_ftn7" name="_ftnref7"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference"><strong>[7]</strong></span></span></a></em>, Greg Egan raconte l’histoire d’une planète où chaque habitant est tenu de tenir son journal afin de se l’expédier dans le passé à l’heure de sa naissance. Mais Martin Page, un des marginaux qui refusent ce genre de manœuvre, se rend compte qu’il est d’une part très facile de se mentir à soi-même, dans cette vie si balisée, et que d’autre part, le gouvernement utilise ces journaux pour réguler les comportements et manœuvrer les citoyens. L’utopie d’une vie maîtrisée devient d’un coup une utopie totalitaire de très grande ampleur.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Chaque nouvelle ou roman offert par Greg Egan, est une sortie de plus hors de l’ère des certitudes. Une prise de conscience de la complexité du cerveau humain, interrogeant les progrès des neurosciences<a title="_ftnref8" href="#_ftn8" name="_ftnref8"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[8]</span></span></a>, des nanotechnologies<a title="_ftnref9" href="#_ftn9" name="_ftnref9"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[9]</span></span></a>, investissant avec une acuité sans failles, la délicate question des progrès potentiels de l'ingénierie neurobiologique et de l'intelligence artificielle qui posent le problème philosophique de la nature de l'esprit humain.</span></p><div style="text-align: justify;"> </div><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Toutes ces questions sont naturellement celles que se pose notre civilisation occidentale, incapable de parfaitement comprendre les bouleversements profonds qu’elle vit, de maîtriser parfaitement les effets pervers de la science et la technique. C’est également l’œuvre d’un écrivain qui colle avec son époque. Époque qui fait suite à la mort de Dieu. Mort symbolique certes. Mais qui fait dire à Greg Egan qui ne croit pas en son existence, que par définition, si Dieu n’existe pas, alors l’univers est compréhensible. Faisant suite à la pensée d'Albert Einstein qui disait : « Je ne peux pas croire que Dieu joue aux dés avec le cosmos », Greg Egan est la caisse de résonance de la si célèbre formule du physicien de génie : « La chose la plus incompréhensible du monde est qu’il est compréhensible. »<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">De fait, parce que l’homme est orphelin de Dieu, il est désormais face à ses responsabilités. Voilà bien tout le problème. Et c’est bien celui que pose l’œuvre complète de cet auteur de science-fiction à la fois original et pénétrant : Greg Egan.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"><br /><img style="margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; float: right; border-width: 0px;" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/443603ae068bd1834be9812aaabc12ab.jpg" alt="376cdfa65a07957b50eb64ef52a7dc46.jpg" /><strong>(Article paru dans la revue <span style="color: #800000;"><em>Carbonne </em></span>n°1, automne 2006.)</strong></span></p><div style="text-align: justify;" align="justify"> </div><div style="text-align: justify;" align="justify"><hr align="left" size="1" width="33%" /></div><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 12pt;"><a title="_ftn1" href="#_ftnref1" name="_ftn1"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[1]</span></span></a> <em>La cité des permutants</em>, Ed. Robert Laffont, 1997.<br /><a title="_ftn2" href="#_ftnref2" name="_ftn2"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[2]</span></span></a> Cf. <em>Axiomatique</em>, DLM, 1995, <em>Luminous</em>. Non traduits en français.<br /><a title="_ftn3" href="#_ftnref3" name="_ftn3"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[3]</span></span></a> Fayard, 2005.<br /><a title="_ftn4" href="#_ftnref4" name="_ftn4"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[4]</span></span></a> « Le transhumanisme est une classe de philosophies qui tentent de nous guider vers une condition post-humaine. Le transhumanisme partage de nombreux éléments avec l'humanisme, ce qui inclut du respect pour la raison et la science, un attachement au progrès, et une valorisation de l'existence humaine (ou transhumaine)... Le transhumanisme diffère de l'humanisme en reconnaissant et en anticipant les altérations radicales de la nature et les possibilités de nos vies qui résultent de diverses sciences et technologies [...] », Max More (Voir : <a href="http://www.maxmore.com/transhum.htm">http://www.maxmore.com/transhum.htm</a>).<br /><a title="_ftn5" href="#_ftnref5" name="_ftn5"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[5]</span></span></a> Ed. Robert Laffont, 2000.<br /><a title="_ftn6" href="#_ftnref6" name="_ftn6"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[6]</span></span></a> Ed. Robert Laffont, 1997.<br /><a title="_ftn7" href="#_ftnref7" name="_ftn7"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[7]</span></span></a> In <em>Axiomatique</em>, DLM, 1995.<br /><a title="_ftn8" href="#_ftnref8" name="_ftn8"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[8]</span></span></a> Comme par exemple sa nouvelle Orbites instables dans la sphère de l’illusion, qui narre l’histoire d’un monde où un changement d’état psychique a soumis l’entière population de l’humanité à subir l’influence souvent néfaste de divers attracteurs capables de convertir n’importe qui à une idéologie qu’il défendent. Ainsi, par exemple, tel individu pris dans le piège de tel attracteur sera convaincu du dogme catholique.<br /><a title="_ftn9" href="#_ftnref9" name="_ftn9"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[9]</span></span></a> <em>Isolation</em>, Denoël, Lune d’encre, 1992.</span></p>
Marc Alpozzo
http://marcalpozzo.blogspirit.com/about.html
ID : Cyberpunk
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2012-04-05:2461983
2012-04-05T05:36:00+02:00
2012-04-05T05:36:00+02:00
« Résister à la technologie en tant qu’outil de contrôle et d’abus ? Oui,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 12pt;"><strong>« <em>Résister à la technologie en tant qu’outil de contrôle et d’abus ? Oui, bien sûr, on doit être constamment en alerte et sur nos pieds. C’est important d’acquérir une connaissance sophistiquée de ces outils. Il n’est pas possible de simplement tourner le dos et ignorer, il faut apprendre à utiliser le Cyberspace, cet espace où nous sommes. Et si nous sommes concernés par la politique et les considérations sociales qui régissent ce monde, il faut agir au mieux dans cet espace ? C’est notre territoire, celui que nous devons assumer et dont nous devons préserver la liberté</em> », R.U. Sirius, co-fondateur de <span style="text-align: justify;"><em>Mondo 2000</em>.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/198128970.jpg" id="media-1070061" alt="" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: normal; mso-margin-top-alt: auto; mso-margin-bottom-alt: auto;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Le « cyberpunk », avant d’être un mouvement underground de pirates informatiques, est avant tout un mouvement littéraire, dont le pape est William Gibson. Le terme même de « CYBERPUNK » est la contraction des termes : « Cyber » qui désigne la « cybernétique », c’est-à-dire l’art de gouverner, et, de là, les nouvelles technologies associées notamment à l’informatique et à l’Internet et ses réseaux virtuels ; et « Punk » renvoyant au célèbre mouvement de contre-culture de la fin des années 70, qui porte ce nom.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Certes, pour les punks de l’époque, les nouvelles technologies associées à l’informatique sont aliénantes : ces punks n’avaient <em>aucun espoir dans le futur de l’humanité</em>, d’où l'expression si célèbre - au point d'être aujourd'hui vidée de sa substance : « No future ! » Leur « outil de communication » n’était autre que leur propre corps, qu’ils utilisaient de façon provocante. Et leur projet était à terme, l’autodestruction d’eux-mêmes ; une philosophie mise en lumière par la réflexion de Tyler Durden dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Fight Club</em> de Chuck Palahniuk : « Peut-être que l’amélioration de soi n’est pas la réponse. (...) Peut-être que la réponse, c’est l’autodestruction. »<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Les cyberpunks en revanche voient dans les nouvelles technologies <em>une libération possible</em>. Ils portent en celle-ci un espoir probable de transformation de la vie sociale.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Progressivement le « cyberpunk » devient à la fois un mouvement littéraire et une contre-culture. Un mouvement de contre-culture, ou plus précisément de <em>culture rebelle</em> : rebelle contre l’establishment. L’establishment informatique, économique, et juridique entre autres... Les cyberpunks sont des gens qui cherchent à se libérer. Ce sont des idéalistes qui rêvent d’un monde meilleur. Et cette réflexion nourrit la littérature cyberpunk. Un « sous-genre » littéraire pour l’académie des lettres, puisque le mouvement cyberpunk investit essentiellement le monde de la SF, mais un genre majeur pour les amateurs. Une science-fiction qui se déroule à l’ère de l’urbanisme et les réseaux informatiques, ce qui est complètement nouveau. Certes il y eut déjà beaucoup d’auteurs du genre qui réfléchirent aux rôles de la machine, à sa compétition avec l’Homme, bien avant le mouvement cyberpunk, mais toutes les perspectives à la fois fascinantes et effrayantes ouvertes par les réseaux et les mondes virtuels n’avaient pas été vraiment entrevues jusque-là.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Fini les Space-opéra flamboyants, les extra-terrestres méchants et dangereux qui voulaient nous envahir, ou de toutes les mises en gardes écologistes contre les méfaits de la technologie ! Fini donc l’âge d’or, souvent optimiste et naïf ! Les intrigues des livres de cyberpunk ne concernent plus l’exploration spatiale ou les luttes d’intérêts dépassant les millénaires, comme dans la SF traditionnelle. Car, pour le cyberpunk, <em>l’avenir est déjà là</em> !<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1090635" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/4186072295.jpg" alt="cyberpunk,neuromancien,william gibson,maurice g dantec,philip k dick,prix hugo,prix nebula,chuck palahniuk" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">William Gibson</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Un avenir en forme de cité grise et rouillée en plein naufrage où la haute-technologie et les mondes virtuels côtoient une démocratie sur la brèche. Un avenir qui est en réalité notre vie réelle d’êtres humains, réel dans lequel nous sommes embarqués bien malgré nous, surnageant dans un monde de technologies ultra-avancées. Humains trop humains,plongés dans les technologies modernes, les intelligences artificielles, les nanotechnologies, les réseaux qu’il nous faut maîtriser pour leur survivre. Le premier roman du genre, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Neuromancien</em> de William Gibson, paru en 1984, en est la preuve vivante. Cette œuvre pionnière, qui fut aussitôt couronnée d’un succès fulgurant et de tous les prix de SF tels, les prix Hugo, Nebula et <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2015/11/06/philip-k-dick-il-est-vivant-et-nous-sommes-morts-3059425.html" target="_blank" rel="noopener">Philip K.Dick</a></span>, nous propose à la fois la panoplie habituelle de la SF, et y ajoute les technologies alors émergentes comme le réseau Internet et la réalité virtuelle. Mais ce qui est précisément marquant dans ce livre emblématique du cyberpunk, c’est l’univers dans lequel William Gibson fait évoluer ses personnages. Sur fond de mégalopoles en décrépitude, il met en scène des corporations sans âme, des hackers au cerveau branché sur le silicium, des avatars paranoïaques et des intelligences artificielles psychologiquement perturbées.... Bref, un avant-goût du film culte de la fin des années 90 : <em>Matrix</em>.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Ce vaste mouvement de contre-culture dont les écrivains de science-fiction « cyberpunk » sont bien sûr partie prenante, a vécu une évolution semblable à celle qui s’était produite au temps des « beatniks » : le terme avait désigné d’abord un groupe restreint d’écrivains, de poètes américains dont William Burroughs, qui est d’ailleurs très apprécié chez les cyberpunks, avant de devenir l’étiquette même d’un vaste mouvement juvénile de contre-culture. Même si, dans le cyberpunk, le mouvement dépasse largement le cercle de quelques jeunes « branchés », puisqu’on peut aussi trouver au sein du mouvement, des ingénieurs, des informaticiens, des musiciens, ou encore des plasticiens, tous fanatiques de prospectives et de nouvelles technologies.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1090643" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/2028360594.jpg" alt="cyberpunk,neuromancien,william gibson,maurice g dantec,philip k dick,prix hugo,prix nebula,chuck palahniuk" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Keanu Reeves dans <em>Matrix</em>, </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">écrit et réalisé par les Wachowski et sorti en 1999</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">D’où le <em>cyber-activisme</em> qui s’y raccroche. L’information peut devenir ainsi un élément de libération et on donne souvent en exemple les hackers, dont le modèle éthique est de rendre la technologie accessible à tous, en décentralisant l’information, ainsi qu’en créant des codes sources plus compréhensibles. Un « hack » est tout objet comportant un minimum de composants technologiques que l’on employait à un usage autre que celui prévu à l’origine. C’est d’ailleurs ainsi que se distingue le hacker d’autrefois, tentant de diffuser de l’information aux masses, de certains hackers modernes qui accumulent à leur seul profit des fichiers textes musicaux. L’hacker originel est un homme qui préfère « programmer plutôt que dormir », et qui, par la révolution de l’ordinateur personnel, libère l’Amérique.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Les cyber-activistes, c’est-à-dire les pirates informatiques ou hackers respectant l’éthique originelle, ne détruisent pas la technologie, ils la détournent en l’utilisant contre les représentations du pouvoir, que ce soit la police, les méga-entreprises, ou les medias, faisant circuler l’information. Ils ne pratiquent pas l’espionnage industriel : ils « libèrent » l’information pour lutter contre les abus de pouvoir de l’Etat ou des trusts industriels. Pour eux, les nouvelles technologies sont libératrices et non pas asservissantes, car elles font circuler le savoir, et là est la clé de la liberté individuelle.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">Parmi la « cyberpunkitude » française, bien évidemment, on retrouve <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/02/23/reflexions-nocturnes-sur-maurice-g-dantec-cet-ecrivain-en-av-3147180.html" target="_blank" rel="noopener">Maurice G. Dantec</a> –<a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/06/30/j-ai-vu-dantec-tomber-comme-l-eclair-a-propos-de-grande-jonc-3139550.html" target="_blank" rel="noopener">avant qu’il ne tourne mal</a></span>-, avec ce polar en forme d’ultimatum <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Racines du Mal</em>, que nous avions tous découvert avec grand enthousiasme dans la fin des années 90 ! Beaucoup disent que c’est un polar-culte. J’atteste !<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;">C’est en réalité bien plus qu’un polar : véritable roman de SF, avant que Maurice G. Dantec ne plonge définitivement dans le genre, ses 636 pages sont une réelle entrée dans un vingt-et-unième siècle à la fois bouleversant et terrifiant. Et à la suite des <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Racines du mal</em>, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Villa Vortex</em> vient confirmer que Maurice G. Dantec est devenu un auteur culte d’une littérature cyberpunk ambitieuse, aussi efficace et solide que ses équivalents américains. Certes le nihilisme politique et la ferveur métaphysique ont pris le pas sur l’intrigue, et si <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Villa Vortex</em> souffre de quelques longueurs, il est toutefois un roman de SF doté d’un ton ultramoderne, et dont la moindre qualité est de jeter des ponts entre science, littérature, religion, philosophie et divers autres domaines du savoir. Toute l’histoire du Cyberpunk.<br /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> Un littérature en forme d'ultimatum donc, qui annonçait déjà cet ici et maintenant, ultra-technologique, dont la première chose que l'on puisse craindre, c'est qu'à force de s'ajouter des prothèses sophistiquées, l'homme ne dépasse l'humain.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> <span style="color: black;"><strong>Bienvenue dans les ruines du futur. N’ayez pas peur !<br /><br /></strong></span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1090636" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/2343394280.jpg" alt="cyberpunk,neuromancien,william gibson,maurice g dantec,philip k dick,prix hugo,prix nebula,chuck palahniuk" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Le premier roman de science-fiction de William Gibson. </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Publié en 1984, il est généralement considéré comme le roman fondateur </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">du mouvement cyberpunk, ayant inspiré bon nombre d'œuvres telles que </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">le manga <em>Ghost in the Shel</em>l et le film <em>Matrix</em>.</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: right;"><strong><span style="color: #000000; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> (Article écrit en 2005 pour la revue en ligne <span style="color: #800000;"><em>Bellaciao</em></span>)</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: normal; mso-margin-top-alt: auto; mso-margin-bottom-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><br /><span style="color: #800000;"><strong><em>Bibliographie indicative :</em></strong></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: normal; mso-margin-top-alt: auto; mso-margin-bottom-alt: auto;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="color: black;">Gibson William, <em>Comte zéro</em>, J’ai lu.<br /></span><span style="color: black;">Gibson William, <em>Mona Lisa s’éclate</em>, J’ai lu.<br /></span><span style="color: black;">John Brunner, <em>Le troupeau aveugle,</em> Le livre de poche<br /></span><span style="color: black;">Bruce Sterling, <em>Mozart en verres miroirs</em>, Folio SF<br /></span><span style="color: black;">Maurice G. Dantec, <em>Les racines du mal</em>, Folio<br /></span><span style="color: black; line-height: 115%; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Maurice G. Dantec, <em>Villa Vortex</em>, Folio SF</span></span></p>
Marc Alpozzo
http://marcalpozzo.blogspirit.com/about.html
L’impossibilité d’une île ou la menace du post-humain (Michel Houellebecq)
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2008-11-11:3140147
2008-11-11T09:55:00+01:00
2008-11-11T09:55:00+01:00
Le désir d’éternité ! Qui n’en a jamais rêvé ? Plus que jamais notre...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: Georgia;">Le désir d’éternité ! Qui n’en a jamais rêvé ? Plus que jamais notre société consumériste, individualiste, nihiliste, athée, incapable de se penser dans la pérennité du groupe, pose cette alternative comme salvatrice. Je reprends ici une note que j'ai écrite à la sortie du film de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/michel-houellebecq/" target="_blank" rel="noopener">Michel Houellebecq</a></span>, qui a adapté son roman La possibilité d'une île, qu'il faudra relire, dans dix ans, lorsque le <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2020/11/29/doit-on-craindre-le-transhumanisme-de-transhumain-a-la-trans-3157483.html" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span> commencera à envahir nos vies et remplacer l'homme biologique par un nouvel homme, d'un autre âge, l'homme 1.0.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/606997142.jpg" id="media-1071488" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"><img id="media-1071485" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/715809167.jpeg" alt="possibilité.jpeg" />C’est bien à partir de cette idée que le dernier Houellebecq se compose, partant, précisément, de cette double question : la première plutôt métaphysique : <em>l’homme mérite-t-il la vie éternelle ? </em>La seconde, plus technique : <em>comment y accéder ?</em> Or, si à la première, Houellebecq donne une réponse plutôt personnelle : l’homme, indigent, ne mérite en rien la vie éternelle, car de celle-ci, il ne tirera qu’un manque d’émotion, un manque de plaisir. Or, qu’est-ce qu’il en resterait du bonheur, si toutes nos émotions nous seraient à tout jamais ôté ? La seconde réponse pour sa part, demeure des plus évidentes : le clonage ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">C’est donc l’histoire de Daniel1 qui se poursuit sur plusieurs générations : 25 en tout ! Daniel24 cite puis commente les textes laissés par son prédécesseur humain, lui le « néo-humain » tel qu’il l’appelle, un post-humain complètement cloné censé assurer la pérennité temporelle de Daniel1.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Mais pas de méprise, le nouveau Houellebecq est au livre d’anticipation ce que Christine Angot est à la grande littérature. Il faudrait plutôt considérer ce nouvel opus comme la suite des <em>Particules élémentaires</em>, au moment où les découvertes de Michel Dzerjinski vont permettre de modifier l’espèce. Modification sur deux points essentiels : l’homme sera asexué et immortel. À l’instar des précédents, sur le mode du roman sans intrigue, sous-tendu d’une histoire ténue, bardée de personnages stéréotypés fondés sur le modèle houellebecquien, nous entrons dans un des romans les plus étranges de Houellebecq. Certainement pas son meilleur roman, le rythme étant assez inégal. Reste tout de même le style de l’auteur, un style inimitable, celui qui a fait son succès à la fin du siècle dernier. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Dans<span style="color: #800000;"> <a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2009/12/18/soleils-noirs-3-michel-houellebecq-le-devoir-d-etre-abject-1.html" target="_blank" rel="noopener">la lignée de ses prédécesseurs</a></span>, <em>La possibilité d’une île</em> est en prise avec son époque. Roman sociologique englué dans le réel et dénué du moindre style littéraire enseigné dans les classes de lycées, Houellebecq ne trahit pas sa démarche, ne se laisse pas réduire par quelques critiques littéraires dont les pendules du temps ont été stoppées depuis déjà vingt ans, continuant d’explorer le champ d’une littérature « post-moderne », sorte de littérature hybride aux frontières d’une fiction minimaliste et d’une vision rigoureuse, précise, d’une acuité « géniale » de notre époque et de sa décadence.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071486" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/3948455036.jpg" alt="possi4.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Extrait <em>La possibilité d'une île</em> (2008)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"><br />Dans ce roman, le point de départ est clair : l’amour est-il une réalité atteignable par les hommes et les femmes ou une cruelle fiction inspirée par notre sexualité biologique nous guidant dans un triste plaisir des corps totalement dénué de sentiments ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">« <em>Lorsque la sexualité disparaît, c'est le corps de l'autre qui apparaît, dans sa présence vaguement hostile ; ce sont ces bruits, ces mouvements, les odeurs ; et la présence même de ce corps qu'on ne peut plus toucher, ni sanctifier par le contact, devient peu à peu une gêne ; tout cela, malheureusement, est connu.</em> »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">On connaît la fameuse « quête » du bonheur en laquelle Houellebecq ne croit pas, ou ne croit plus, lui qui par ce livre se pose une autre question fondamentale, celle du sens de la vie ? Heidegger avait, jadis, en son temps, repris la vieille question antique : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Une question fondant la recherche du sens. Un sens que la secte des Élohims bien évidemment reprend dans ce roman. </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071487" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/1238540430.jpg" alt="mimiche.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Michel Houellebecq sur le tournage </span><br /><span style="font-size: 10pt; font-family: georgia, palatino, serif;">de <em>La Possibilité d'une île</em> (2008)<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">L’intérêt de citer cette rencontre entre le narrateur et le prophète des Élohims, pour Houellebecq, est de souligner les limites de la science, de la technique et surtout des religions. Religions qui, dans ce roman, sont réduites à de vulgaires phénomènes de pure consommation. Religion qui, selon Houellebecq encore, supplanteront certainement la science dans un proche avenir car elles sont les seules capables d’assouvir le rêve de vie éternelle. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Mais la vie éternelle est-elle seulement une possibilité envisageable ? Et aurait-elle pour autant un sens ? Simone de Beauvoir dans <em>Les hommes sont tous mortels</em> en dénonçait déjà la supercherie. L’homme ne mérite pas un tel destin ! Car c’est le destin le plus funeste qui soit !<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071489" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/3594030540.jpg" alt="possi5.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Image du film <em>La Possibilité d'une île</em> (2008)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Quant à Houellebecq, s’il ne montre plus beaucoup de compassion pour ses « frères » humains, il continue tout de même de les créditer d’une faculté qui leur confère toute leur dignité : l’émotion. Faculté que la vie éternelle leur ôterait définitivement :<br /><br /></span></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">« <em>Je compris également que l’ironie, le comique, l’humour devaient mourir, car le monde à venir était le monde du bonheur, et il ils n’y auraient plus aucune place.</em> »<br /><br /></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">L’émotion, serait la rançon donc à payer pour obtenir le bonheur ? Et Houellebecq, en écrivain désespéré, au sens grec du terme, règle la question, sans illusions. <br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 12pt;">Dans sa vision désabusée d’un monde frisant l’absurde, il écrit au final, que cette « île » est de loin <strong><em>impossible</em></strong>, que <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/06/26/peter-sloterdijk-et-le-parc-humain-faut-il-craindre-la-scien-3139435.html" target="_blank" rel="noopener">l’homme aussi évolué scientifiquement, techniquement, culturellement, resterait quoi qu’il prétende, une bête, un infra humain, un post-humain</a></span> dont les sentiments auraient disparu, et ne seraient pas plus heureux qu’autrefois. L’homme selon Houellebecq, ne mériterait donc pas la vie éternelle, car il ne sait que produire violence, tragédies et souffrance sur ses propres frères ; en bref, un homo sapiens à peine plus évolué que ses congénères, qui est pour lui-même le plus nuisible des êtres vivants.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071490" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/2442721052.jpg" alt="possi6.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Michel Houellebecq et son chien</span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Tournage de <em>La Possibilité d'une île</em></span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">(2008)<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: Georgia;">La Possibilité d'une île</span></em><span style="font-family: Georgia;">, Michel Houellebecq, Fayard, 488 pages, 2005.</span></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><strong><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Georgia;">En couverture :<em> « Le tribunal sur le Congo », </em>de Milo Rau – copyright the artist et Vinca Film</span></span></strong></span></p>