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Dadumas
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Un soldat d'infortune
tag:ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com,2017-05-16:3092078
2017-05-16T12:40:00+02:00
2017-05-16T12:40:00+02:00
Les ruses du diable sont innombrables et Joseph le...
<p><img id="media-964288" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/00/01/134995033.png" alt="theatre-de-poche-montparnasse.png" /></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Les ruses du diable sont innombrables et Joseph le soldat permissionnaire n’aurait pas dû accepter la proposition de ce chasseur de papillons rencontré sur sa route. Échanger son violon contre un livre magique, le suivre pendant trois jours, sous prétexte de lui apprendre à jouer, moyennant le vivre et le couvert, était-ce bien raisonnable ? Ne savait-il pas que l’on ne doit jamais dîner avec le diable, même avec une longue cuillère ? Et que pour le beau Pécopin, parti chasser une nuit avec le diable, la nuit avait duré cent ans ?</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Ces mythes fantastiques inspirèrent <em>Histoire du soldat </em> à Charles Ferdinand Ramuz et Igor Stravinsky, un « ballet opéra de chambre », qui emprunte au mime, à la danse et à des rythmes populaires, comme le tango et le jazz.</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">La mise en scène de Stéphan Druet fait de <em>Histoire du soldat </em>une pièce brechtienne qui mêle le théâtre, la musique, et le cirque, avec pour toile de fond, une peinture de Laurence Bost et des lumières de Christelle Toussine. Les sept musiciens de l’orchestre-atelier Ostinato portent l’uniforme, culotte garance et capotes bleu horizon, calots ou képis (Costumes : Michel Dussarrat). Ils entrent sur scène derrière leur chef, comme à la parade et s’y installent, à la fois instrumentistes, témoins et acteurs du récit. Le conteur (Claude Aufaure) installé à une petite table, à cour, écrit et dit l’histoire du naïf Joseph (Fabien Wolfrom), l'heureux soldat qui « rentre chez lui » et que les agissements du diable vont transformer en soldat d'infortune. </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Quand le diable apparaît (Licinio Da Silva), fine moustache et œil de velours, on le reconnaît : il est vêtu de rouge ! On voudrait bien comme à Guignol, lui crier : « Sauve-toi ! Attention ! », Mais nous ne sommes plus des enfants…</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Et pourtant, texte et musique s’accordent si bien, que la magie opère et que, pris par le récit, nous accédons sans peine à cet univers faustien où le fantastique abolit le temps et l’espace.</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Tristesse, le soldat ne retrouve plus les siens ! Joie, il triomphe du diable et récupère son violon ! Miracle, il guérit la Princesse (Aurélie Loussouarn) qui danse (Chorégraphie Sébastan Galeota) et l’épouse ! </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Mais, - il y a toujours des « mais » dans les contes -, le diable veille… et, la tentation est trop forte de vouloir accéder au désir de la Princesse, sa bien aimée, qui veut connaître le pays d’où il vient. On ne peut pas garder « ce qu’on est et ce qu’on était ». Et ce regard en arrière qui avait perdu Orphée, dépossède à jamais le soldat que le diable entraîne…</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Le spectacle vous enchantera. C’est un moment de grâce… divine ou diabolique ? Mon âme panthéiste ne tranchera pas. À vous de décider… </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><em><span style="font-family: Arial;">Histoire du soldat </span></em></strong><strong><span style="font-family: Arial;"> de Ramuz et Stravinsky</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Direction musicale Jean-Luc Tingaud</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Chefs d’orchestre Olivier Desjours et Loïc Olivier</span></p><p><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial; color: maroon;">Théâtre de Poche-Montparnasse</span></strong></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">0145 44 50 21</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">du mardi au samedi à 21 h </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">dimanche à 15 h </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;"><a href="http://www.theatredepoche-montparnasse.com">www.theatredepoche-montparnasse.com</a></span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
Dadumas
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« Malandro, c’est du feu ».
tag:ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com,2015-11-20:3060570
2015-11-20T16:54:19+01:00
2015-11-20T16:54:19+01:00
Le diable peut prendre bien des formes. Et Joseph (Joan...
<p> </p><p> </p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"><a href="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/02/02/715332269.jpg" target="_blank"><img id="media-892904" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/02/02/903615879.jpg" alt="Théâtre, théâtre de Malakoff, musique, Ramuz, Stravinsky, Omar Porras" /></a>Le diable peut prendre bien des formes. Et Joseph (Joan Mompart), le soldat qui revient dans son village, ne se méfie pas suffisamment du gentil vieux monsieur (Omar Porras) qui lui échange son violon contre un livre magique. Il est trop confiant, Joseph, qui accepte d’apprendre au vieux à jouer du violon pendant trois jours. Car ces trois jours durent trois ans. Quand il arrive dans son village, personne ne le reconnaît, ni sa mère, ni sa fiancée qui s’est d’ailleurs mariée. Joseph n’est « plus qu’un mort parmi les vivants. » Bien sûr, grâce au livre qui prédit l’avenir, il « a tout l’argent qu’il voulait » mais personne qui l’aime. Il n’aura de cesse de récupérer son violon, de rendre l’argent au diable. Il peut alors guérir la fille du roi (Maëlle Jan) et l’épouser. Mais son bonheur est de courte durée. Le diable le guette et l’emmène aux enfers. </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">De ce conte russe, Stravinsky, réfugié en Suisse, fit <em>L’Histoire du soldat, </em>avec Charles-Ferdinand Ramuz, un mimodrame pour </span><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; color: #1c1c1c;">trois récitants et sept instrumentistes. Il fut créé en 1918 par Georges Pitoëff. Aujourd’hui, sous la direction d’Omar Porras, ils sont cinq. Le narrateur (Philippe Gouin) culotte de satin clair, jaquette et chapeau gris, mène le récit mais s’efface devant de vrais personnages comme le curé (Alexandre Estève). Omar joue tous les avatars du diable et il y prend un plaisir… malin. </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; color: #1c1c1c;">Les acteurs portent masque et perruque suivant la tradition du teatro Malandro. On avait dit de lui : « Malandro, c’est du feu ». <a href="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/02/01/925200698.jpg" target="_blank"><img id="media-892905" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/02/01/3338859612.jpg" alt="Théâtre, théâtre de Malakoff, musique, Ramuz, Stravinsky, Omar Porras" /></a>Il persiste ! </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; color: #1c1c1c;">Des fontaines lumineuses, des feux d’artifices, des explosions aveuglantes rythment les méfaits du diable qui change de costume et d’allure, mais pas de scélératesse. Par instants, la lumière noire peint aussi les rêves. Les couleurs sont vives, les acteurs ardents. Vêtus comme des figurines de bois peintes, ils donnent burlesque et mélancolie à la manière de <em>Petrouchka</em>.</span></p><p><em><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">L’Histoire du soldat</span></em><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> devient ainsi un éblouissant bijou de fantaisie, mais aussi une amère leçon de vie. </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">Le soir où nous l’avons vu, à cause des brutes criminelles qui ensanglantent le monde, il avait fallu annuler la venue des jeunes spectateurs. Priver la jeunesse de culture, de pensée, d’amour, tels sont les buts de ces assassins. </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">Faites qu’ils ne réussissent pas !</span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">Courez voir <em>L’Histoire du soldat.</em></span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Helvetica; color: maroon;">Photos </span></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial; color: maroon;">© 2015 Teatro Malandro</span></strong></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Helvetica; color: #1c1c1c;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><strong><em><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">L’Histoire du soldat </span></em></strong><strong><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> de Charles-Ferdinand Ramuz et Igor Stravinsky</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; color: maroon;">Théâtre de Malakoff</span></strong></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">Jusqu’au 27 novembre</span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">01 55 48 91 00</span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Mardi, vendredi à 20 h 30</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Mercredi, jeudi, samedi à 19 h 30</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Dimanche à 16 h</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;">© 2015 Teatro Malandro</span></p><p><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial;"> </span></p>
mimylasouris
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Œ-DI-PUS REX !
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2014-04-27:3003240
2014-04-27T21:01:00+02:00
2014-04-27T21:01:00+02:00
Une musique de ballet en ouverture, cela ne mange pas de pain et c'est...
<p>Une musique de ballet en ouverture, cela ne mange pas de pain et c'est parfait pour faire la mise au point des jumelles (pour comprendre que la beauté de la jolie altiste du fond vient de ses pommettes très marquées) et décider si l'on voit mieux par-dessus ou par-dessous la barre de sécurité (à la fin des <em>Créatures de Prométhée</em>, la réponse est évidente : ni l'un ni l'autre).</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>Les Métaboles</em> de Dutilleux, mobile de sons qui ricochent et dégringolent de manière imprévisible, ressemblent aux structures métalliques de James Thierrée : elles se disloquent pour mieux se réinventer. Dans ce drôle d'univers aux mondes sans cesse changeants, il suffit de quelques lointains accents jazz pour faire surgir une jungle urbaine qui surgit à une autre jungle, pleine d'yeux et de pattes qui cavalent en tous sens parmi les branches sans qu'on puisse les distinguer.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>Œdipus rex</em> de Stravinsky m'a presque donné envie de refaire du petit latin, c'est dire. Malgré la narration assurée par le récitant exprès pour que l'on n'ait pas à s'embarrasser de la langue, je m'amuse à retrouver les mots latins – exercice qui combine compréhension orale et version à partir surtitres, le chanteur interprétant Œdipe n'ayant manifestement jamais eu à réciter ses déclinaisons<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>. La (très relative) facilité s'explique à la lecture du programme : il s'avère que je fais de la version sur le résultat d'un thème, le livret étant une adaptation-traduction de la pièce de Cocteau. Je n'avais pas fait le rapprochement à l'écoute mais, on retrouve effectivement le mythe pour ainsi dire brut de <em>La Machine infernale</em>, qui se déroule, implacable, jusqu'à ce qu'à ce que tous les personnages soient zigouillés, exilés ou estropiés selon une distribution immuable. L'important n'est pas d'observer l'origine d'un complexe psychanalytique, c'est que le mythe soit présent, qu'il soit rejoué, là. Le latin nous dispense, nous interdit même d'explorer la psychologie des personnages ; « la parole devient pure matière à travailler musicalement, comme le marbre ou la pierre servent au travail du sculpteur ». On peut ainsi se laisser emporter par le chœur d'hommes qui incarne le peuple de Thèbes au rythme de tambours quasi-galériens et se laisser surprendre par la révélation de l'oracle, répétée dans un souffle par Œdipe, d'une voix livide. À la sortie du théâtre, je tape sur tout ce qui me tombe sur la main avec la légèreté de colonnes doriques, entrecoupant mes percussions d'Œ-di-pus rex avec la voix caverneuse.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Non seulement le programme des 80 ans de l'Orchestre national de France est équilibré (Beethoven, Dutilleux, Stravinsky : un classique, un compositeur mort depuis si peu de temps qu'on peut le dire contemporain et un moderne) mais, avec les métamorphoses des <em>Métaboles</em> et la relecture moderne d'un mythe antique, il témoigne d'une belle intention : que les orchestres soient à l'image de la musique classique, un art sachant se réinventer.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">*boum, boum* Œ-DI-PUS REX ! Œ-DI-PUS REX ! *boum, boum*<br />(On n'est pas loin d'un syndrome d'amplitude<a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/01/13/einstein-on-the-beach-2991133.html" target="_blank"> DO RÉ MI FA</a>.)</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a> Avant de taxer son latin de latin de cuisine, je devrais peut-être remarquer que la prononciation du latin semble légèrement différer selon la langue d'origine. Il faut dire que la phonétique a été reconstituée à partir des onomatopées trouvées dans les textes et quand on sait qu'un coq français fait <em>cocorico</em> alors qu'il fait <em>kirikiki</em> en République tchèque... </p></div>
mimylasouris
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Concert pour flûte et souris
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2013-10-04:2980234
2013-10-04T22:22:44+02:00
2013-10-04T22:22:44+02:00
L’ouvreur n’a plus de programme et seul Ravel m’est resté en mémoire après...
<p>L’ouvreur n’a plus de programme et seul Ravel m’est resté en mémoire après le rapide coup d’œil jeté au billet mais les premières notes de la flûte font apparaître Nicolas Leriche sur son rocher : <strong><em>L’Après-midi d’un faune</em>, de Debussy</strong>. Pourtant, quelques mesures plus tard, l’imaginaire de Nijinsky a reflué devant la chaleur méditerranéenne et les décors marins d’<em>Afternoon of a faun</em>. Les gréements des archers rendent la vision de Robbins évidente : moi aussi, je vois bleu.</p><p class="p1">La station balnéaire laisse la place au sanatorium lorsqu’on attaque le <strong><em>Concerto pour piano et orchestre n° 3</em> de Bartók</strong>. Je me demande comment fait Paavo Järvi pour ne pas se retourner et hurler par-dessus le couvercle du piano : « ÇA VA, LES TUBERCULEUX ? » Il n’en fait évidemment rien et la caméra de mon imagination continue à arpenter les couloirs blancs de l’hôpital, s’arrêtant dos à la vitre d’une nurserie : je suis sûre qu’on a planqué un bébé dans le piano, Piotr Anderszewski n’arrête pas de faire des mimiques pleines de pédagogie, d’attendrissement et de voyelles. À ce rythme-là, on apprendrait le solfège avant d’avoir commencé à parler. Langue maternelle : piano. Un peu moins piano quand trois poussées sonores très cuivrées provoquent trois <em>zooms out</em> successifs – l’orchestre dans son ensemble, l’espace scénique, la salle qui l’entoure de ses balcons. Certaines musiques ont cette qualité de vous faire soudain prendre conscience de l’espace qui vous entoure, des volumes vides qui structurent les bâtiments aussi bien que votre vie, pleine d’inattentions – et de faire surgir le silence au sein de la musique, pour Bach ou Ysaÿe. Serendipity soupçonne le bis d’être de celui-là et je n’ai pas grand mal à le croire, tant la musique nous fait voyager à travers les âges de la vie. Je suis sûre que les cahiers de partitions, fermés sur les pupitres, sont des albums remplis de vieilles photographies, marquées d’un halo lumineux semblable à celui qui entoure le pianiste pour ce bis intimiste.</p><p class="p1">Il ne manquait que la main de Palpatine sur mon genou – appliquée paume conquérante comme un coup de cymbale alors que je l’ai rejoins au balcon et que la<strong> <em>Symphonie en trois mouvements</em> de Stravinsky</strong> s’ouvre devant nous. Au sens propre : traversée par une contraction tellurique tirée du <em>Sacre du printemps</em>, elle ouvre une brèche – un gouffre –, devant nous, dessiné par le cercle des musiciens qui ne cesseront de danser au bord du précipice, se tordant, se contorsionnant pour ne pas tomber, sans jamais cesser de danser, jusqu’à devenir de petites silhouettes noires de dessin animé, ces mêmes petites silhouettes qui hantent la caverne de Platon l’apprenti sorcier, peintures rupestres déformées par le feu. Fin du morceau : une éruption de lave filmée comme un dessin des siècles passés par Arte, travelling sur la lance dressée d’un Amérindien ou le cou d’un animal fantastique au croisement du diable et du lama.<span style="font-size: 11px;"> </span></p><p class="p1"><strong>Le <em>Boléro</em> de Ravel</strong> mérite d’être vu d’en haut, pour repérer les instruments qui, un à un, entrent dans la danse, à commencer par le tambour et son bruissement imperceptible. Je mets plusieurs mesures à le repérer : le musicien est immobile à force de concentration et rien ne bouge que ses poignets. J’imagine déjà les crampes comme le jour, l’un des premiers en conduite accompagnée, où j’ai emprunté le périph’ bouché et ma cheville s’est crispée de devoir sans arrêt lever le pied pour n’avancer qu’avec l’embrayage (<em>flex</em> n’est pas la position naturelle du pied chez la danseuse, même amateur). Deux poignets pour tenir le même rythme d’un bout à l’autre et soutenir l’ensemble de l’orchestre, c’est un peu le défi du danseur sur sa table ronde, voué à aller au-delà de l’épuisement. Un à un, les instruments à vent s’approchent du cercle, solennel, de ceux qui jouent déjà et attendent, approchant leurs lèvres de l’embouchure, de sauter le pas, le premier souffle comme un soupir résolu où puiser l’énergie pour aller jusqu’au bout. Petit à petit, le son lève et Paavo Järvi, presque impassible au début, fait des gestes de plus en plus puissants pour soulever cette pâte sonore, toujours plus lourde des sonorités incorporées, jusqu’à ce que l’on arrive au point limite où l’on ne sait plus qui, de la musique ou du chef, dirige l’autre. Juste au moment où il semble sur le point de perdre la main, où elle menace de devenir incontrôlable, il s’arrache à sa fascination et finit enroulé dans un coup de baguette, face au public.</p>
hommelibre
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Le lundi au soleil
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-03-07:3297712
2011-03-07T17:59:00+01:00
2011-03-07T17:59:00+01:00
Car il ne fait pas croire que l’image fait tout. Regardez Laurence...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3504231582.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2705752803.jpg" id="media-79492" alt="Ferrari-2-160433_L.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-79492" /></a>Car il ne fait pas croire que l’image fait tout. Regardez Laurence Ferrari sur TF1. Jolie femme, coiffure étudiée, maquillage parfaitement lisse, regard velouté, sourire en coin à la Sharon Stone, avec ce je-ne-sais-quoi de fun quelque part. Bref, normalement un visage qui aimante le regard. Et bien pas forcément. Ecoutez bien sa voix: agréable, certes, mais qui ne soutient pas toujours le sujet et l’attention. Zapping possible. Je pense que son relatif insuccès par rapport à PPDA est dû à la voix. Par comparaison Marie Drucker, télégénique mais avec le nez de travers, est dotée d’une voix qui maintient plus longtemps l’écoute. Jennifer Covo, sur Léman Bleu, a une voix très efficace en même temps qu’un physique accrocheur. Comme quoi il n’y a pas besoin d’être blonde platine pour capter l’attention.<br /> <br /> Sur les voix encore. Celles des aéroports sont reconnaissables entre toutes. Ce son qui fait penser à la jolie dame qui nous invite chez elle, juste avant qu’on se réveille...<br /> <br /> Il y a une autre sorte de voix reconnaissable: celles des présentateurs ou présentatrices de la météo. Le débit, le chanté, sont typiques.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/2114374622.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3493657864.jpg" id="media-79493" alt="Met73-1.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-79493" /></a><br /> Hier en fin d’après-midi sur France 3, une voix off commentait les prévisions. Elle a commencé en disant: «Il y a des jours où l’on se sent inutile». Etonnant, non? Elle a continué en annonçant qu’aujourd’hui, et mardi, l’anticyclone nous donnerait les mêmes belles journées ensoleillées que dimanche, et que donc il ne servait à rien qu’elle présente la météo si c’était pour répéter le même texte. Amazing!<br /> <br /> Et c’est vrai: on l’a, notre lundi au soleil. Après quelques brouillards élevés matinaux le ciel est bleu comme une chemise turquoise. Et qu’est-ce qui nous vaut cela? Janina. Naaan, pas Vanina (rappelle-toi): Janina <i>(image 2, cliquez pour agrandir)</i>.<br /> <br /> Janina est un superbe anticyclone qui nous tient la jambe depuis un bout de temps. 1040 hectopascal en son centre, ça le fait. Et il protège largement l’Europe des perturbations atlantiques, qui glissent plus au nord. Pensez, il fait beau même en Angleterre. Un carte animée <a target="_blank" href="http://www.sat24.com/"><span style="text-decoration: underline;">le montre bien ici</span></a>. Au cas où elle serait sombre, c’est la nuit, il faut donc cliquer sur le bouton «infrarouge» en bas à droite.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3297115956.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1001430195.jpg" id="media-79494" alt="Met73-2.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-79494" /></a>Janina s’est légèrement décalé vers l’est. Sur son flanc sud-ouest commence une remontée d’air plus doux. Résultat cet après-midi: 14° à Lyon, 17° à Montélimar et 19° à Biarritzt. La Suisse reste encore dans une couche d’air plus frais: 6° à Genève vers 16 heures. Cette bulle fraîche devrait être balayée progressivement.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> Serait-ce le printemps qui pointe le bout d’une feuille?<br /> <br /> <i>(Images <a target="_blank" href="http://www.infoclimat.fr/accueil/">infoclimat.fr)</a></i><br /> <br /> <br /> Cela mérite bien un bout de Stravinsky, le plus moderne des musiciens classiques. On célèbre ces jours le 40e anniversaire de sa mort. Gilbert Salem lui rend hommage <a target="_blank" href="http://salem.blog.24heures.ch/archive/2011/03/05/il-y-a-40-ans-la-mort-d-igor-stravinski.html"><span style="text-decoration: underline;">sur son blog, à lire ici</span></a>.<br /> <br /> <br /> Donc pas de Claude François ni de Dave mais un extrait du «Sacre du Printemps», sur une chorégraphie de Maurice Béjart:<br /> <br /> <br /> <object height="390" width="480" data="http://www.youtube.com/v/vNt0mvjoS08?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/vNt0mvjoS08?fs=1&hl=fr_FR" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;">Il y a des voix que l’on reconnaît automatiquement. Rien qu’au phrasé on peut décliner leur profession. Présentateur ou présentatrice de JT par exemple. On peut ne pas voir l’image on sait que c’est le JT. Avez-vous déjà remarqué cela? Si non, essayez pour voir. On remarque cette tentative de neutralité, tout en gardant un ton assez mélodique pour être attractif et maintenir le téléspectateur en haleine.</p>