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mimylasouris
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Rose d'argent, rose d'ardent
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-06-26:3075734
2016-06-26T11:47:00+02:00
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Deuxième Chevalier à la rose dans mon parcours d'apprenti-mélomane, mais...
<p>Deuxième <em>Chevalier à la rose</em> dans mon parcours d'apprenti-mélomane, mais premier mis en scène. Musicalement, je reste sur le souvenir de <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/04/14/la-marechale-3001874.html" target="_blank">la version de concert entendue au théâtre des Champs-Élysées</a> (à l'ouverture, dans la fosse de Bastille, les instruments semblent limite dissonants – une sonorité peu agréable, peut-être imputable à l'humidité ambiante ?), mais la mise en scène d'Herbert Wernicke me ravit, notamment l'utilisation des miroirs. Dans les scènes intimistes, ils déplient l'infini du désir en enferment les amants dans un jeu sans fin de reflets (où l'autre est toujours le reflet du monde et de soi), tandis que dans les scènes qui rassemblent la bonne société, ils ouvrent si bien l'espace en dupliquant les décors que le faste n'a pas besoin d'être illustré par de pesantes décorations viennoises : il est déjà là, <em>représenté</em><span style="font-style: normal;">. </span></p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Chevalier-a-la-rose-acte-1-photo-Emilie-Brouchon_zpszkjlss2g.jpg" alt="" width="100%" /></p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Chevalier-a-la-rose-acte-3-photo-Emilie-Brouchon_zpsst9xgdir.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="text-align: center;">© Emilie Brouchon / OnP</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;"> Je ne saurais dire si c'est l'effet de cette continuité réfléchissante ou simplement du temps qui a passé, mais alors que la première fois, l'intrigue comique m'était apparue comme un prétexte, elle m'a semblé cette fois-ci vitale : non plus un écrin pour protéger, renfermer et finalement révéler le diamant central, la beauté de ce qui déjà n'est plus, de ce temps qui nous fait vivre et mourir, mais le jeu du monde tel qu'il nous entraîne dans sa danse, l'agitation perpétuelle qui simultanément nous fait boire la tasse et nous sauve des eaux, cœur à la dérive, loin de la tempête. Il faut que vieillesse se passe et que jeunesse trépasse : la maréchale et le père de Sophie sont emportés chacun de leur côté en calèche ; ils laissent au centre Octavian et Sophie, bientôt allongés l'un à côté de l'autre, la rose d'argent dans leurs mains remplacée par une rose rouge<a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a> – corruptible mais vivante.<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Chevalier-a-la-rose-final-photo-Emilie-Brouchon_zpsjyirsrgt.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">L'écho de la Maréchale se perd dans le temps, qu'elle a embrassé (<em>Ja, ja</em>, sont ses dernières paroles), et c'est cette fois-ci Sophie que j'entends :</p><blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;"><br />Ich möcht' mich niederknien dort vor der Frau<br />und möcht' ihr was antun,<br />denn<strong> ich spür', sie gibt mir ihn<br />und nimmt mir was<br />von ihm zugleich.<br /></strong>Weiß gar nicht, wie mir ist!<br /><strong>Möcht' all's verstehen<br />und möcht' auch nichts verstehen.<br />Möcht' fragen und nicht fragen,<br /></strong>wird mir heiß und kalt.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><br />Je voudrais m'agenouiller devant cette dame<br />et faire quelque chose pour elle,<br />parce que je sens qu'elle me le donne,<br />pourtant elle m'enlève en même temps<br />quelque chose de lui.<br />Je ne sais vraiment pas ce que je ressens!<br />Je voudrais tout comprendre et<br />je voudrais aussi ne rien comprendre.<br />Je voudrais demander et ne rien demander,<br />j'en suis bouleversée.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">(<a href="http://livretpartition.com/livretopera/strauss/4.pdf" target="_blank">Livret complet ici</a>)</p></blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1 </a>Des fleurs, toujours des fleurs… quid d'un gruyère d'argent, par exemple ? <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2016/06/06/retour-du-kavalier" target="_blank">Palpatine</a> se dit qu'il faut trouver ça ; un peu vexée qu'il prévoie de faire dévier mon amour vers un nouvel objet, je le prie au moins de bien choisir son chevalier : « Les choses importantes, il faut s'en occuper soi-même. » <3</p></div>
mimylasouris
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Cosmopolitisme new-yorkais
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2015-04-27:3043906
2015-04-27T23:05:00+02:00
2015-04-27T23:05:00+02:00
La Perse, la Russie, Vienne et le Bronx... le New York Philharmonic nous...
<p>La Perse, la Russie, Vienne et le Bronx... le New York Philharmonic nous aura tout fait.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">J'aime beaucoup <strong>Esa-Pekka Salonen</strong> à la direction ; il semblerait que cela soit également le cas à la composition. Pour son <strong><em>Nyx</em></strong>, j'ouvre grand les oreilles comme on ouvre grand les yeux dans le noir. A cause de l'homophonie avec le <em>ptyx</em> de Mallarmé, je me mets à imaginer un <em>aboli bibelot d'inanité sonore</em> posé dans le noir sur le manteau d'une cheminée ; la musique rôde autour, dans la pièce endormie, comme un chat qui se faufile entre des objets qu'il n'est pas censé côtoyer ; quelques notes dégringolent, patatra, et c'est la présence d'un escalier qui est révélée, au fond de la pièce, saturée de présence et d'obscurité au point qu'on se demande qui l'on aurait bien pu réveiller, qui n'aurait pas choisi de veiller pour entendre ce qui allait arriver.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La <strong><em>Shéhérazade</em></strong> de Joyce DiDonato ne m'aurait pas fait tenir 1001 nuits. Passée l' « Asie » initiale, sa diction devient du chinois – ou du persan, si vous préférez. J'ai beau m'être replacée au parterre en contrebande avec Palpatine (tout au fond, certes), sa voix me parvient mais ne me touche pas ; la découverte de cette mezzo-soprano aurait mérité une autre salle. À défaut d'avoir senti son grain de voix, j'aurai été témoin de sa générosité envers le public parisien, qu'elle salue d'un beau <em>Morgen</em> straussien en bis.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Après l'entracte, je me rassois à ma place usurpée et m'en fais déloger à la dernière seconde par son propriétaire légitime. C'est le jeu des chaises musicales : j'ai joué, j'ai perdu. Ce que j'ignorais, c'est que le propriétaire de la place n'était autre que Serendipity, lui-même délogé de celle qu'il avait occupée pour gagner quelques rangées. L'arroseur mélomane arrosé, l'ironie est assez savoureuse, il faut bien l'avouer. Après ces guignoleries qu'on avait bien cherchées, que dire des<strong><em> Valses nobles et sentimentales</em> de Ravel</strong> ? Qu'elles sont aussi dansantes et qu'avec les fesses posées par terre sur l'escalier, ce n'était pas gagné ! (Avec ses mains papillon et ses pas de côté, le chef Alan Gilbert m'a rappelé les variations <em>free movement<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></em> de mes premières années de danse classique.)</p><p style="margin-bottom: 0cm;">À quelque chose malheur est bon : replacée en vitesse au huitième rang pendant le précipité, j'apprécie la suite du <strong><em>Chevalier à la rose</em></strong> comme je ne l'aurais pas pu derrière. Enfin, cela vibre ! La musique résonne en moi comme si j'étais la caisse des contrebasses auxquelles je fais face (le frisson lors de leur magnifique <em>ploum ploum</em> !). La musique de Strauss, cet opéra en particulier, m'émeut toujours autant. On croirait entendre le cœur de la Maréchale s'arrêter de battre puis, en l'absence de crise cardiaque, reprendre, entraîné par la valse qui bientôt se suspend à nouveau, la dissonance au bord des lèvres, et reprend inexorablement sa cadence. Étourdie et blessée par les amoureux, la Maréchale n'a plus qu'à s'effacer, dans une dégringolade répétée de vents, qui scintille encore du bonheur auquel elle a contribué et dont elle se voit privée.</p><p>La valse de l'acte I du <strong><em>Lac des cygnes</em></strong> est un délicieux bis à nous offrir. Non seulement la nostalgie de cette valse regorgeant de superbes regrets fait parfaitement écho à celle du <em>Chevalier à la rose</em>, mais le New York Philharmonic, jouant comme un seul homme, tourmenté à souhait, lui donne sa <em>dimension</em> tragique. Pas un instant la balletomane qui sommeille en moi ne regrette pas l'absence de ballet. Elle se met en revanche à danser lorsque l'orchestre américain offre sa spécialité et qu'un mini-jazzband cuivré commence à swinguer. On rit lorsque les musiciens se mettent à la queue-leu-leu et, lorsque le trombone a coulissé pour la dernière fois, on applaudit pour en redemander : le chef, mimant d'une main l'assiette dans laquelle l'autre vient chercher quelques bouchées puis délaissant la fourchette pour porter à sa bouche une main-gobelet, nous fait signe que c'est assez. J'espère qu'ils ont bien ripaillé après nous avoir régalé.<br /> </p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1 </a>C'est une dénomination de la Royal Academy of dancing, entre le <em>classical ballet</em> et la <em>character dance</em> (<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Royal_Academy_of_Dance" target="_blank">§ Graded syllabus</a> ; j'ai dû obtenir le grade 6 ou 7 avant d'entrer au conservatoire).</p></div>
mimylasouris
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La Saint-Valentin interdite
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2015-03-14:3040051
2015-03-14T23:33:00+01:00
2015-03-14T23:33:00+01:00
L'Amour interdit un 14 février : on appréciera l'ironie. Il faut être...
<p><em>L'Amour interdit</em> un 14 février : on appréciera l'ironie. Il faut être un peu cynique ou très mélomane pour concocter un tel programme<a name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>, qui malmène l'amour par amour de la musique – amour de la musique dans lequel on devine déjà l'amour de l'amour, cette passion toute occidentale. Valse d'Eros-Thanatos à quatre temps.<br /><br /></p><p><em>L'amour est enfant de Bohême</em>, doté d'un sacré esprit de contradiction. Preuve en est : on ne peut s'empêcher d'apprécier <em><strong>La Défense d'aimer</strong></em><strong> de Wagner</strong>, aussi peu wagnérienne soit-elle. Les castagnettes à elles seules font surgir la dangereuse volupté de Carmen, évoquant une fougue aux antipodes de la précision et de la retenue avec laquelle le percussionniste les manie ! <br /> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>L'amour est romanesque.</em> En tant qu'idée, idéal qui n'est pas de ce monde, l'amour est un parfait moteur narratif – une énergie au moins aussi renouvelable que celle des moulins de <strong>Don Quichotte</strong>, à la poursuite de sa Dulcinée. Le violoncelle solo prête ses cordes sensibles au héros de Cervantès, sans cesse détourné de ses nobles pensées par les embardées du saxophone (?), qu'on jurerait émaner de Sancho. Ces deux registres coexistants disent la difficulté de transposer l'humour romanesque, impliquant la distance, dans une œuvre musicale dont le lyrisme suppose par définition adhésion du sujet au monde qu'il embrasse.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La distance humoristique, <strong>Strauss</strong> ne la place pas entre les notes (l'alternance binaire entre la musique et le silence risquerait par trop de nous éloigner de la musique), mais entre les pupitres. Il n'use pas de dissonance ou de cacophonie ironiques, comme le ferait Chostakovitch ; des pupitres sous la menace incessante de sécessions, tenus ensemble <em>in extremis</em>, voilà sa traduction musicale de l'humour. Pas mal, non ?</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>L'amour est fascination enchanteresse.</em> Et à ce titre, ne peut qu'être un air de flûte composé par <strong>Debussy</strong>. C'est du moins ce dont on jurerait en entendant <em><strong>Pelléas et Mélisande</strong></em>, pour toujours enveloppé dans une vision bleu Wilson (il existe un bleu Wilson comme il existe un bleu Klein).</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>L'amour est amour passionnel de la mort.</em> Le cor retentit comme un immense soupir qui détend tout le corps : la mort d'Isolde est un soulagement. C'est la destination ultime de son amour pour Tristan-Thanatos, de cet amour vécu comme passion.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Des souvenirs de Bill Viola, mon imagination a récupéré la lumière du feu et l'abandon du corps dans l'élément aqueux (le corps d'une Ophélie noyée, dos cambré, poitrine offerte, visage tourné depuis les profondeurs vers la surface lointaine) pour forger l'image du corps flottant d'Isolde et de son thorax qui s'ouvre soudain sur un être de lumière – une lumière aussi puissante que la déflagration sonore qui l'a transpercée. La mort lui a été <em>donnée</em><span style="font-style: normal;"> et Wagner nous l'offre dans un final lumineux.</span></p><p> </p><p><span style="font-style: normal;">Ce sera dit : j'aime l'Orchestre de Paris !</span> <br /><br /></p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1 </a>Programme parfait pour <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2015/02/23/Lola-valentine" target="_blank">Palpatine</a> et moi qui prenons soin de <em>ne pas</em> la fêter <em>ensemble</em>.</p></div>
mimylasouris
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Zut, flûte et violoncelle
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2015-03-12:3039773
2015-03-12T15:10:00+01:00
2015-03-12T15:10:00+01:00
D'abord, il y a eu cette histoire de bouteille . La faute à la...
<p style="margin-bottom: 0cm;">D'abord, il y a eu <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2015/03/10/un-peu-sechement-3039703.html" target="_blank">cette histoire de bouteille</a>. La faute à la Philharmonie. Puis un replacement raté. La faute à Palpatine et moi, qui nous sommes fait griller par l'ouvreur (d'après lui, parce que j'avais voulu m'asseoir trop tôt ; d'après moi, parce qu'il a tardé et que nous étions les seuls debout, fort repérables). Maugréant l'un contre l'autre, nous courrons jusqu'à sixième étage alors que les musiciens entrent en scène. L'ouvreuse, fort aimable et pragmatique, nous suggère deux sièges qui ne sont pas les nôtres, mais qui nous éviteront de déranger qui que ce soit. Palpatine s'assoit ; je fais signe au monsieur qui a mis ses affaires sur l'autre place que je souhaite m'y installer : « La place est prise. » Par son manteau, donc. J'en reste littéralement sur le cul : ébahie par ce manque de courtoisie mais dans mon tort, je m'assoie par terre, sur les marches, à côté de l'ouvreuse, qui participera à notre conversation muette de grands yeux étonnés lorsque Palpatine se retournera vers moi, entre deux mouvements. Excédée par tout le monde, moi compris, il me faut un certain temps pour me remettre de cet accès de misanthropie, qui m'empêche d'entendre rien d'autre que ma mauvaise conscience et ma mauvaise humeur. Et m'empêche de rien voir d'autre que l'assez courte queue de cheval de la soliste, qui, dès les premières mesures, voltige en tous sens (surprise de constater que les cheveux sagement tirés en arrière sont la conséquence d'un caractère fougueux – un oxymore capillaire, à tout le moins).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Prendre un point fixe. Je me concentre sur le dos de la violoncelliste. Y a-t-il rien de plus beau qu'un dos en mouvement, où les omoplates respirent comme des ouïes ? Un dos qui plus est magnifiquement décolleté par une robe qu'il a fallu attendre les saluts pour découvrir – dentelle et ceinture d'un jaune délicat, relevant le noir de soirée d'une manière fort élégante et inattendue. Un peu comme le bis que Sol Gabetta avait <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/04/01/comme-un-basson-en-pate-3000193.html#more" target="_blank">déjà </a>donné à Pleyel – mes voisins de devant, comme moi la première fois, se demandent si c'est bien d'elle qu'émane la voix, flottant au-dessus d'un archet tout à la fois baudruche qui se dégonfle, éclat de lumière qui se réfracte sur une stalactite et doigt humecté qui tourne sur le rebord d'un verre en cristal.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Quand, calmée, je me suis aperçue qu'en plus d'avoir une vue plongeante sur la soliste, j'avais de la place pour mes jambes et une vision dégagée de toute barre de sécurité (deux avantages que l'on perd à la Philharmonie dès que l'on a posé ses ischions sur un siège rembourré), j'ai pu commencer à vraiment apprécier le <em>Concerto pour violoncelle</em> de <span>Dvořák</span>. Est-ce d'avoir lu dans le <em>Cadence</em> du mois de mars que Sol Gabetta aspirait désormais « à un son moins crémeux et plus intime, y compris dans un concerto aussi symphonique que celui de <span>Dvořák </span>» ? Le moment que je retiendrai est le pas de deux entre le violoncelle et la flûte traversière, logés dans l'intimité de l'orchestre qui les isole de la salle et pour ainsi dire du reste du concerto, seuls au milieu de tous, à distance l'un de l'autre, la violoncelliste devant, le flûtiste derrière, comme Orphée suivant le dos de son Eurydice. Contrairement à celle-ci, la violoncelliste ne se retourne pas et, de la tristesse de se savoir seul, naît le sourire de se savoir seul à deux – il y a quelqu'un, quelque part, inaccessible mais très proche, qui vous offre la consolation de sa présence. La beauté de la musique n'est peut-être que le soulagement de la tristesse qu'elle exprime.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Après l'entracte, ce sont cors, cordes tendues-ténues et percussions mystérieuses... <em>Ainsi parlait Zarathoustra</em> ; ainsi, éblouie, n'ai-je pas tout entendu. L'esprit de <em>Till l'Espiègle</em> avait déjà du s'emparer de moi, car je me suis surtout amusée à observer l'arrière de l'orchestre : les timbales qui exigent des guili-guili alors que l'on est en public, c'est un peu gênant, tout de même ; les maillets coton-tiges, disposés comme les outils d'un chirurgien prêt à opérer, survolés par une main experte qui hésite une seconde avant de saisir l'instrument plus adapté, que rien, à nos yeux inexercés, ne distingue des autres ; les maillets barbe-à-papa, comme une rangée de pommes d'amour en attente d'être servies ; la cloche, que l'on a une irrépressible envie de sonner, et ce drôle de jouet cliquetant que l'on fait tourner sur sa tige comme un drapeau à l'arrivée d'une course. Et tout cela vibrait, vibrait, sous la main-colibri de Valery Gergiev, qui pourrait se faire engager direct par <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2010/05/01/montrer-main-blanche.html" target="_blank">Amagatsu</a>. Dernier coup de patte du maître, griffes rétractées : le moelleux d'un tigre en peluche avec le panache d'un félin. (Il paraît que j'ai trop d'imagination.)</p>
mimylasouris
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(avec humor)
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2015-03-01:3038618
2015-03-01T12:09:00+01:00
2015-03-01T12:09:00+01:00
Perchée en arrière-scène à la hauteur de l'orgue, je me sens à peu près...
<p>Perchée en arrière-scène à la hauteur de l'orgue, je me sens à peu près aussi à l'aise avec la musique que monsieur Jourdain avec la prose. J'ai beau essayer, j'ai beau me pencher, comme mes compagnons de rangée, les coudes sur la balustrade, la suite de Strauss reste hors de ma portée. On dirait que l'orchestre de chambre m'oblige à la garder : j'assiste au <em>Bourgeois gentilhomme</em> comme une commère depuis le balcon de la maison voisine. Le maître de cérémonie vient sur le pas de la porte jeter de la poudre aux yeux, avec un empressement qui le soulève sur demi-pointes, comme un vélo qui, en freinant, soulève sa roue arrière. Bah ! Arrosés de paillettes comme des pigeons de miettes, les violons reprennent de plus belle et, par les fenêtres, je devine l'agitation des laquais, couturiers et maîtres à danse, la valse viennoise ridicule des préparatifs pour une réception à laquelle je ne suis de toutes façons pas conviée. Vos beaux cieux d'amour mourir ne me font pas, belle Philharmonie.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La <em>Symphonie n° 4 </em>de Mahler devait être la suite de la 3<sup>e</sup> mais elle est devenue une symphonie à part entière, dont les titres programmatiques ont été effacés, sauf le dernier, parce que c'est quand même la suite de la <em>Symphonie n° 3</em> ; le compositeur n'abandonne pas son style et ses innovations mais il n'en veut pas d'inutiles et les coule dans une forme plus classique que la critique pourra accepter ; le deuxième mouvement est émaillé de pointes d'<em>humor</em> toutes germaniques qui n'ont donc rien de comique ; le troisième mouvement se compose d'une mélodie « divinement joyeuse et profondément triste […] de sorte que vous ne ferez que rire et que pleurer<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a> » ; le quatrième mouvement décrit les saints des cieux sur un mode qui serait burlesque s'il n'était si respectueux, cultivant dans le potager céleste des voix angéliques là où un Rabelais aurait promptement torché une chanson à boire ; et quelque part dans tout cela, il fallait entendre l'ouverture des portes du paradis (loupé – la vie éternelle, c'est mal barré pour la mécréante que je suis) et admirer « le bleu uniforme du ciel » qui continue de briller alors que l'atmosphère s'assombrit. Bref, du pur Mahler ; une chatte n'y retrouverait pas ses petits ; ça rendrait fou Parménide.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Du coup, la notion de l'<em>humor</em>, présentée par le conférencier avant le concert, me paraît hyper adaptée à cette formidable bizarrerie. Jean Paul (non, pas Sartre, il avait la nausée) le décrit comme un « sublime inversé » : c'est le sentiment provoqué par la grandeur du sublime, mais à partir de petites choses, nous explique le conférencier. En fait, c'est un peu plus compliqué que ça ; je l'ai compris en lisant <a href="http://schwellesydney.com/peterbanki/pdf1/humor.pdf" target="_blank">ça</a> :</p><blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;">Humor is not sublime poetry, where the finite world loses its limits as the mind occupies itself with ideas that contain a higher purposiveness, but an “inverted sublime” (<em>umgekehrte Erhabene</em>), where the contrast between the finite and the infinite creates an infinity without purposiveness, “a negative infinity”, whose content consists only in the separation or contrast between the two.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="RIGHT">Peter Banki, citant Jean Paul</p></blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;">L'individu romantique, fini par son corps, embrasse l'infini par l'esprit, il s'y confond <span style="text-decoration: line-through;">et s'enivre du vertige des montagnes en prenant un air sombre et inspiré</span>. L'<em>humor</em> apparaît lorsque la confrontation avec l'infini renvoie l'individu à sa propre finitude : au lieu de lui inspirer une puissance d'expansion mentale grisante, la grandeur du sublime le terrasse. Finie la communion avec la nature ; l'individu s'est fait casser :</p><blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;">However, unlike romantic poetry, humor implies a breach in the subject, where the finite world of the subject’s endeavors is measured against the infinite of the subject’s idea of reason. This causes laughter, a laughter mixed with pain.</p></blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;">Voilà pourquoi l'<em>humor</em> ne fait pas rire. Non seulement c'est le pendant du romantisme (et autant je peux être grave fleur bleue, autant je ne suis pas romantique dans l'acception germanique du terme), mais c'est son pendant négatif, qui ne le raille pas joyeusement mais exprime la souffrance de ne pas pouvoir l'embrasser. Le rire, dans ce cas, est la secousse qui vient briser les aspirations du sujet ; c'est le rire de celui qui se voit pleurer, un rire grinçant, grimaçant. Dans la symphonie de Mahler : le ricanement d'un violon accordé un ton trop haut. Qui se marre de ce que Kafka ne m'ait jamais fait rire. Que l'humour tchèque m'ait si longtemps échappé et m'échappe encore. Rira bien qui grimacera le dernier : je crois avoir enfin compris pourquoi je ne comprenais rien à l'humour à l'est du Rhin. <span style="font-style: normal;">Ah ! la belle chose que de savoir quelque chose !</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">Mit <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2015/02/26/ecoute-en-pays-haut">Palpatine</a></p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1 </a>Mahler <em>himself</em>, cité dans le programme.</p></div>
phalexandre
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Une brève de l'ami Jo : ”Proxénétisme”...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2015-02-08:3233157
2015-02-08T07:00:00+01:00
2015-02-08T07:00:00+01:00
L'affaire du Carlton à Lille met en lumière cette activité délictueuse...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3797346759.jpg" target="_blank"><img id="media-226862" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/2426672735.jpg" alt="proxénète.jpg" /></a><span style="color: #000000;">L'affaire du Carlton à Lille met en lumière cette activité délictueuse qui constitue à tirer profit de la prostitution d'autrui, je parle du proxénétisme, et de celui qui concerne les femmes en particulier...</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Pour que l'on monte en (talon) aiguille un procès sur ce thème, il aura fallu que les protagonistes en soient des personnalités mondialement connues. Sinon on poursuit très peu pour ce délit qui pourtant est une des images les plus habituelles de l'exploitation, l'avilissement et l'humiliation de la femme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Pour couvrir cet "événement", à Lille, 300 journalistes sont attendus...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Trois cents journalistes venus du monde entier pour crier au scandale et profiter de l'audience occasionnée par ce genre de procès médiatisé à l'envi pour remplir les pages de leurs journaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Mais n'est-ce-pas un peu facile et réducteur de proférer des sentences de bon ton et d'afficher à longueur de colonnes une indignation de bon aloi concernant ces "affreux proxénètes".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Facile et réducteur d'autant qu'en en dénonçant leurs pratiques, les journalistes, ne prennent pas le moindre risque de retour de coup de bâton... Alors que …</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/prostitution-thumb.jpg" target="_blank"><span style="color: #000000;"><img id="media-226863" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/prostitution.jpg" alt="prostitution.jpg" /></span></a>Si les prostituées sont nombreuses sur terre et méritent, bien sûr, que l'on prenne leur défense, combien sont celles qui, au vu et au su de tous (merci cette fois aux médias), sont traitées en esclaves, torturées, mutilées, claquemurées, interdites d'instruction et ont finalement moins de droits que certains animaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Jusqu'il y a peu, ces façons de traiter les femmes, n'étaient réservées qu'à ces pays qui n'en finissent pas d'émerger. Mais à présent c'est ici que cela se passe, ici, dans ce que, jusqu'il y a peu encore, on appelait "chez nous".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Mais cette évolution (si l'on peut dire!) ne semble pourtant pas intéresser les chroniqueurs internationaux qui pullulent à Lille. Il faut dire que dans ce cas, on l'a vu, des possibilités de retour de coup de bâton existent bel et bien.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/1943440348.JPG" target="_blank"><span style="color: #000000;"><img id="media-226864" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3995260871.JPG" alt="dsk.JPG" /></span></a>Aussi préféreront-ils nous distiller les épisodes de l'hallali d'une personnalité plutôt que de dénoncer les monstruosités journalières dont sont victimes de par le monde, des millions et des millions de femmes dont certaines, à Lille, semblent hélas avoir pris pour slogan, "plutôt putes que soumises".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Qui leur reprocheraient ?</span></p><p style="text-align: right;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;">Jo</span></strong></span></p><p style="text-align: right;"><img src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p>
mimylasouris
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Duo russe
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2014-11-23:3022884
2014-11-23T11:38:00+01:00
2014-11-23T11:38:00+01:00
Après une petite sonate de Debussy pour se plonger dans le concert, Vadim...
<p>Après une petite sonate de Debussy pour se plonger dans le concert, Vadim Repin et Boris Berezovsky passent à Chostakovitch. C'est la Russie qui parle à la Russie, aux âmes grinçantes de froid et d'ironie. Le <em>Prélude n° 6</em> part en grand pas de bourré, sans que l'on sache s'il s'agit d'un pas de danse ou d'un mouvement de la vodka, parodie de valse esquissée par un Cosaque à une réception péterbourgeoise ou devant ses camarades de boisson pour illustrer son récit. Le bouchon de la bouteille dégringole avec le <em>Prélude n° 12</em> et, cessant de le chercher au sol, le regard du buveur assis se perd dans la mélancolie – mélancolie qu'une course dans la neige ne manquera pas de secouer, avant de s'arrêter dans la nuit glacée quelque part au milieu d'une grande avenue (les rues se sont enchaînées sans que j'y prête attention, le <em>Divertimento</em> de Stravinsky avec les Préludes de Chostakovitch).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Après l'entracte, on oublie les strapontins tellement bien pensés que leur assise, au niveau de l'accoudoir des autres sièges, hisse les têtes dans la trajectoire de moult paires d'yeux, on oublie et on se laisse entraîner par une sonate de Strauss, pleine de soupirs de regret et de contentement. Le toucher à la fois doux et viril de Boris Berezovsky fait merveille, Vadim Repin joue sur ses cordes comme sur nos gorges déployées, et la main du pianiste rebondit de plus en plus haut, jusqu'à ce que le violoniste finisse en guitar hero, geyser de doigts derrière au-dessus du piano. </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Les bis se suivent et ne s'entendent pas, à l'exception du premier, un mouvement d'une sonate de Grieg qui vous coule le long de l'échine, roulant joyeusement sur chaque vertèbre. J'imagine les rayons du lustre s'allumer comme les touches d'un synthétiseur pour débutant et la salle se transforme en lanterne magique. On y contera entre autres un carnaval chinois (suggestion de la rangée de devant au grand jeu du téléphone arabe des bis), avec un coq superbe dont le violoniste pince les barreaux de la cage, jusqu'à pincer les cordes vocales des spectateurs et ponctuer le morceau d'un rire.</p>
mimylasouris
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Le chevalier, la rose et le basson
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2014-10-26:3020306
2014-10-26T11:44:24+01:00
2014-10-26T11:44:24+01:00
Ainsi parlait Zarathoustra reste sur une de mes étagères à demi-lu mais...
<p><em>Ainsi parlait Zarathoustra</em> reste sur une de mes étagères à demi-lu mais les passages crayonnés en orange pourront témoigner de la curiosité que je pouvais avoir à entendre la pièce qu'en a tirée Strauss. Alors que l'introduction retentit, je réalise que je la connais déjà : <em>2001, l'Odyssée de l'espace</em> se rejoue en 2014, salle Pleyel, avec la silhouette noire du chef d'orchestre dans le rôle du mystérieux monolithe émetteur de sons. Singes et aphorismes se disputent la place dans mon imaginaire jusqu'à ce que Paavo Järvi éteigne des vagues sonores successives, découvrant à chaque fois derrière une vibration, ténue mais tenace, qui devient audible d'être ainsi isolée. Cette respiration analytique ne dure pas et la musique enfle à nouveau, jusqu'à parvenir à la limite de la cacophonie, comme si la musique essayait de tenir ensemble toutes les contradictions nietzschéennes – un moment de confusion d'une extrême beauté – moment vite dépassé car on ne saurait soutenir ces contradictions très longtemps dans l'apnée de la synthèse ; il faut reprendre le cours de la pensée, l'épouser pour la suivre et s'émerveiller d'où elle pourra nous emmener, même si on se trouve décontenancé.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Décontenancée, je le suis par <em>Burlesque pour piano et orchestre en </em>ré<em> mineur</em> car je ne vois absolument pas ce qu'il y a de burlesque là-dedans, aussi aveugle que le papillon de nuit agité qui ne cesse de se cogner contre le clavier, persistance rétinienne des mains vrombissantes du pianiste. Pas aveugle cependant au point de ne pas repérer un bassoniste très canon, avec des pommettes très marquées, comme Palpatine – et des cheveux un peu longs, <em>comme Palpatine</em>, ajoutent sur un ton gentiment moqueur <a href="https://twitter.com/JoPrincesse/status/525384628702818304" target="_blank">@JoPrincesse</a> et <a href="https://twitter.com/_gohu/status/525384455410974721" target="_blank">@_gohu</a>, juste devant moi. De l'importance d'être constant : Palpatine et moi regarderons désormais dans la même direction (si ce n'est pas de l'amour, ça), vers ce pupitre fort inspirant (un pupitre est <em>toujours</em> inspirant pour qui a lu Laclos). Curieusement, alors que je voyais surtout chez la bassoniste de Palpatine les joues gonflées façon photo d'anniversaire à l'instant de souffler les bougies, je remarque davantage chez le mien comment les lèvres s'approchent de l'anche... La bassonophilie, maladie sexuellement transmissible du mélomane, à très longue période d'incubation. Il semblerait que l'on vive très bien avec mais, par mesure de précaution, sachez que l'audition répétée de <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2009/12/09/berioooo0o0o-oooo-secours.html" target="_blank">Berio</a> devrait vous vacciner.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Trêve de pathético-pathologique : le vrai moment d'émoustillement de la soirée était la suite d'orchestre du <em>Chevalier à la rose</em>. Strauss y donne à la musique, art diachronique par excellence, les qualités de la peinture : un moment de suspension dans la valse et c'est le souvenir du bal qui s'immisce dans le temps même de la danse ; un tintinnabulement qui résonne comme un carillon sur les coups de minuit et c'est la certitude de la séparation qui déchire l'être amoureux dans le moment même de son émerveillement. Quelle partition sublime que celle qui vous fait sentir dans le même moment ce qui est et ce qui a été, ce qui a été et ce qui sera... C'est là la vérité et la tragédie de ce que l'on est, tragédie balayée par une valse « sucrée et effrontée » qui emporte tout à sa suite. Avant que de le savoir, vous êtes déjà entrés dans la danse et vous croisez, surpris, le regard de Paavo Järvi comme le cavalier d'un autre couple par-dessus l'épaule de sa partenaire. Eh bien ! valsez maintenant.</p>
mimylasouris
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Mort nez
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2014-05-08:3004307
2014-05-08T14:06:00+02:00
2014-05-08T14:06:00+02:00
Il ne suffit pas d'un bon orchestre et d'un bon programme pour faire une...
<p>Il ne suffit pas d'un bon orchestre et d'un bon programme pour faire une bonne soirée. J'en ai encore eu la preuve hier à la salle Pleyel, que le public a manifestement pris pour un sanatorium : on a battu des records de tuberculeux au mètre carré. Entre deux toux, on pouvait pourtant deviner la beauté des <em>Kindertotenlieder</em> de Mahler, tout aussi dépouillés que la <em>Musique funèbre maçonnique </em>de Mozart donnée en ouverture, et comme fascinés par la mort d'êtres qui ont à peine eu le temps de vivre, hantés par leurs regards passés et leur absence présente.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">À l'entracte, fuyant les tuberculeux du parterre, je me retrouve au premier balcon, avec pour voisin un nez siffleur. Neuf cors et une armée de trompettes suffisaient à peine à couvrir le bruit de ses nasaux et j'ai passé <em>Une Vie de héros</em> de Strauss avec la main en conque autour de l'oreille – vous parlez d'un exploit ! Entraînée par les flûtes railleuses, j'ai imaginé toutes sortes de vicissitudes que les nez siffleurs auraient pu endurer si Dante avait prévu un cercle de l'enfer spécialement pour eux – mais les entendre mouchés par Strauss, ce n'est pas mal non plus, il faut bien l'avouer.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Bref, un concert qui s'appréciera en replay.</p>
mimylasouris
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Strauss et Schu-machin
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2014-03-16:2998091
2014-03-16T23:48:00+01:00
2014-03-16T23:48:00+01:00
La souris, souffrant de flemmingite aiguë, a dû annuler sa participation à...
<p><em>La souris, souffrant de flemmingite aiguë, a dû annuler sa participation à la chroniquette de ce concert, après qu'Anja Harteros, souffrante, a dû annuler la sienne et que le chef a préféré Schubert au gruyère.<br /></em></p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Parfois, quand j'ai plus de dix chroniquettes en retard, j'envisagerais presque d'utiliser mon blog comme base de données :</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0px;">SELECT reference FROM concerts WHERE title = ''<em>Tod und Verklärung</em>'' AND composer = ''Strauss'' ;<br />> <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/01/22/schicksal-und-verklarung-2991993.html" target="_blank">Concert au théâtre des Champs-Élysées</a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0px;">INSERT INTO concerts (''new_comment'', ''new_WTF_comment'') VALUES (''Je ne sais pas si Marek Janowski manquait d'allant ou si, au contraire, il allait trop vite, comme le suggérait Palpatine, mais je n'ai pas été transfigurée comme lors de la première écoute. Même si c'était beau, évidemment.'', ''Le chef avait un air de gravure.'') WHERE title = ''<em>Tod und Verklärung</em>'' AND composer = ''Strauss'' ;</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Mais à la pièce suivante, je m'aperçois que je me suis emmêlée les pinceaux dans les numéros de symphonies et que je n'ai aucune donnée sur la huitième de Schubert : mon plan tombe à l'eau, il ne me reste plus qu'à m'extasier devant le <instrument> ? </instrument>. Un jour, j'apprendrai à distinguer les vents. Et Schubert de Schumann et de tous les Schu-machin, nom d'un chou à la crème.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Puis, comme il manque déjà beaucoup trop de mots, je n'ai plus aucun scrupule à vous donner mon impression des <em>Métamorphoses</em> en image : un nuage de cordes, où je ne trouve aucune des images ovidiennes que j'attendais.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/metamorphoses-montage_zps5f04896d.jpg" alt="Montage nawak" border="0" /></p><p> </p>
mimylasouris
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Schicksal und Verklärung
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2014-01-22:2991993
2014-01-22T10:12:00+01:00
2014-01-22T10:12:00+01:00
Wagner, Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (prélude de l'acte III)...
<p><strong>Wagner, <em>Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (prélude de l'acte III)</em></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">C'est curieux, tout de même, cette tradition de l'ouverture – d'ouvrir un concert par l'ouverture d'une œuvre que l'on ne donnera pas ensuite. Entre amuse-bouche et bande-annonce, on en retient rarement davantage qu'une vague curiosité, quoiqu'on lui soit reconnaissant d'avoir ménagé un sas entre les bruits de la ville et la musique du concert. J'ai bien dû me dire quelque chose des <em>Maîtres chanteurs de Nuremberg</em> mais on est passé à Strauss et, pouf, le chantage a disparu avec le chant.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Strauss, <em>Tod und Verklärung</em> (<em>Mort et Transfiguration</em>)</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>Tod und Verklärung</em> : si c'est cela, la mort, ce n'est pas si terrible... se dit-on en sortant. Le poème symphonique de Strauss est, à n'en pas douter, la représentation musicale du tunnel de lumière blanche. Le passage final, musical et charonnien, fait oublier la lutte initiale, s'éclatant et se dissolvant dans d'amples mouvements de désirs et de regrets, de renoncement et d'abandon – tempête sous un crâne d'homme. Un film hollywoodien figurerait l'apaisement final en deux temps : un personnage qui s'arrête, se retourne vers un autre, qui lui sourit maladroitement, et le sourire sur son visage à lui, lorsque, à nouveau dirigé vers l'avant, il s'apprête à faire le premier pas et le dernier qu'enregistrera la caméra. C'est fini, certes, mais c'était beau.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Bruckner, <em>Symphonie n° 4</em></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">Pour <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2014/01/20/Gatti-et-gros-volumes" target="_blank">Palpatine</a>, Bruckner, c'est de « l’ostéopathie musicale » : bourrin sur le coup mais, au final, ça fait du bien. Palpatine n'a manifestement jamais rencontré un bon ostéopathe mais il a mis le doigt sur ce qui me plait chez le compositeur. Avec lui, on ne mégote pas, on y va, tout l'orchestre ensemble. En puissance. Avec clarté. Et on voit grand. Et beau.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Avec un tel sens du destin, c'est tout de même étonnant que les symphonies de Bruckner ne soient pas devenues des musiques de film.</p>
CARON
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Strauss, Salomé
tag:michelcaron.blogspirit.com,2013-09-09:2977125
2013-09-09T11:31:37+02:00
2013-09-09T11:31:37+02:00
<p><a href="http://michelcaron.blogspirit.com/media/01/00/3584586917.jpg" target="_blank"><img id="media-756274" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/01/00/1174715922.jpg" alt="michel caron" /></a></p>
CARON
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Johann Strauss fils, La Chauve-Souris - 1973
tag:michelcaron.blogspirit.com,2013-09-09:2937755
2013-09-09T11:18:50+02:00
2013-09-09T11:18:50+02:00
1973 / 1974 - Grand Théâtre de Genêve. Sous la...
<p> </p><p><a href="http://michelcaron.blogspirit.com/media/01/01/1701906215.jpg" target="_blank"><img id="media-756269" style="margin-top: 0.2em; margin-right: 1.4em; margin-bottom: 0.7em; margin-left: 0px;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/01/01/3011778770.jpg" alt="strauss,michel caron,kram david" /></a><a href="http://michelcaron.blogspirit.com/media/01/02/1279922852.jpg" target="_blank"><img id="media-756266" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/01/02/27575490.jpg" alt="strauss,michel caron,kram david" /></a></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: small;">1973 / 1974 - Grand Théâtre de Genêve. </span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: small;">Sous la direction musicale de Kram David dans le rôle de Gabriel von Eisenstein.</span></p>
mimylasouris
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Elektra
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2013-07-20:2972064
2013-07-20T00:26:00+02:00
2013-07-20T00:26:00+02:00
On aime tellement l'Orchestre de Paris qu'on le suit jusqu'à Aix – surtout...
<p>On aime tellement l'Orchestre de Paris qu'on le suit jusqu'à Aix – surtout lorsqu'il joue du Strauss et qu'une amie que je n'ai pas vue depuis plus d'un an propose de nous héberger. Les mélomanes ajouteront : et que c'est Esa-Pekka Salonen qui dirige. Mais je n'en suis pas là : après <em>Salomé</em>, <em>Ariadne auf Naxos</em>, <em>Arabella</em> et <em>Capriccio</em>, je poursuis ma découverte des opéras de Strauss avec toujours le même ébahissement quant à la richesse et la compréhension incroyablement subtile du livret – c'est-à-dire des ressorts de l'humain. Pas un instant on ne s'ennuie, alors même que, « comme dans d'autres opéras du xx<span style="font-size: x-small;"><sup>e </sup></span>siècle, la dramaturgie d'Elektra est celle d'une attente. Ce qui rend cette attente fascinante, c'est l'habileté du compositeur à susciter une tension de plus en plus grande jusqu'au moment du paroxysme où toute la tension accumulée pourra se résoudre<span style="font-size: x-small;"><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"></a><sup>1</sup></span> […]. »</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Alors que Giraudoux, Anouilh et Sartre me trottent dans un coin de la tête, c'est encore d'autres aspects du mythe que découvrent Hofmannsthal et le compositeur. L'ambivalence d'une Antigone, entre courage et entêtement, prend dans la famille des Atrides un tour plus curieux, loin de la figure de l'adolescente rebelle. On quitte le terrain de la justice et de la loi pour celui de la folie et de la vengeance. Cette dernière devient chez Électre une obsession, au point de n'avoir plus pour fondement et but que sa réalisation. Il faut voir les yeux exorbités d'Evelyn Herlitzius, à la fois déterminée et hagarde. Il faut l'entendre se perdre, pendant bien trente secondes, sur la première syllabe de <em>Vater</em>, transformant l'évocation d'une adulte endeuillée en un appel d'enfant abandonné dans la nuit – bien loin de la reprise obstinée, quasi incantatoire, d'<em>Agamemnon</em>.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Orpheline alors que sa mère n'a pas été punie d'un crime qui l'a transformée en meurtrière, Électre sollicite le soutien de sa sœur. Chrysothémis, qui occupe face à sa sœur la même position qu'Ismène face à Antigone, est une force de vie : elle est une mère en puissance, elle veut avoir des enfants, elle veut s'éloigner de ce château où la haine d'Électre la retient prisonnière – plus encore que la crainte de Clytemnestre, qu'elle abandonnerait volontiers à ses remords. Ce n'est pas le cas d'Électre, qui ne vit que pour la mort (celle de son père comme celle de sa mère) : elle veut mettre fin aux rêves terrifiants de sa mère, mettre fin à ses rêves en mettant fin à ses jours, guérir sa mère en la tuant, la guérir de sa folie de meurtrière en tuant la meurtrière. Égisthe est annexe, pas même un rival ; il n'y a rien à récupérer chez lui, il n'est même pas un homme (une femme, veut l'insulter Électre), il ne pourrait pas être un père et transmettre quoi que ce soit, fusse le désir de vengeance.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Celle-ci rapproche la banalité de la folie, qui affleure dans les rêves de chacun et que l'acte de Clytemnestre a mis à vif. Électre a le vertige de cette béance, craignant et désirant tout à la fois s'y jeter ; c'est bien un rêve de vengeance<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="#sdfootnote2sym"></a><span style="font-size: x-small;"><sup>2</sup></span> qu'elle entretient et qui ne pourra être exécuté que par son frère. Étranger à la ville et à la fascination des songes, bientôt étranger à lui-même, Oreste est venu boucler la boucle ; il s'est fait une raison et s'apprête à tuer celle qui a assassiné par intérêt raisonné. L'annonce de sa mort est à la fois stratagème et prophétie : si Électre tarde à reconnaître son frère, c'est qu'il ne le sera bientôt plus, bien moins en tous cas que le meurtrier d'Égisthe et Clytemnestre. En accomplissant la vengeance, Oreste ne met pas fin à la folie, seulement au drame de sa sœur. Ne reste plus que la tragédie et l'impossibilité de s'en sortir alors qu'il faut continuer à vivre : Électre est contrainte d'avancer sur l'abime de la folie qui n'est pas, comme on le croyait, l'envers de la raison mais la perméabilité entre raison et déraison. Elle est contrainte d'avancer, en constant déséquilibre, contrainte de danser, de soulever un pied, de suspendre un genou pour enjamber un cadavre et puis l'autre, de danser, les bras balancier de chaque côté, de danser, exaltée, exténuée...</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">Evelyn Herlitzius est époustouflante. Sa puissance vocale est telle qu'on l'entend encore lorsqu'Électre est à terre ; du coup, son personnage semble prendre davantage de puissance à mesure qu'il chute – la grandeur tragique. Le reste de la distribution fonctionne bien, le décor est plutôt élégant, sobre dans son clair-obscur (plus obscur que clair), si bien que, même avec des costumes tristounets (le débardeur pourri en guise de hardes, bof), le spectacle ne peut que déclencher des salves d'applaudissements.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote"><span style="font-size: x-small;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc"></a>1 Programme du spectacle.</span></p></div><div id="sdfootnote2"><p class="sdfootnote"><span style="font-size: x-small;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="#sdfootnote2anc"></a>2 C'est le titre de l'article du <a href="http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/07/11/elektra-le-reve-de-tragedie-de-patrice-chereau_3445836_3246.html" target="_blank"><em>Monde</em></a>, dont je ne résiste pas à reprendre un extrait : « La soprano allemande Evelyn Herlitzius est d'une lumière et d'une grâce confondante. Cette bête fauve et rampante, raillée par les uns, crainte par les autres, qui ne se dresse plus que dans la douleur de l'imprécation, est dans une quête désespérée de l'autre. Luttes et enlacements procèdent de ce combat : qu'Électre embrasse les genoux de sa mère qu'elle veut pourtant détruire, qu'elle lutte avec sa sœur Chrysothémis pour la convaincre de tuer avec elle, ou qu'elle enlace amoureusement Oreste reconnu sous les traits du jeune étranger venu annoncer, par ruse, sa propre mort. »</span></p></div>
CARON
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Johann Strauss, Le Baron Tzigane
tag:michelcaron.blogspirit.com,2012-11-20:2936825
2012-11-20T22:14:00+01:00
2012-11-20T22:14:00+01:00
La troupe réunie pour l'occasion est parfaitement homogène et brille par...
<p style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 1em; margin-left: 0px; text-indent: 25px; text-align: justify; padding: 0px;"><em>La troupe réunie pour l'occasion est parfaitement homogène et brille par ses qualités vocales et sa diction irréprochable. Chaque samedi matin, France Musiques nous fait revivre leurs meilleures prestations dans des opérettes fameuses, aujourd'hui un peu oubliées, de Messager, Lehár, Hahn, Offenbach...</em></p><p style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 1em; margin-left: 0px; text-indent: 25px; text-align: justify; padding: 0px;"><em>En tête, le fringant et séduisant Baron de Michel Caron et la charmante Claudine Collart en Arsena, interprètes hors pair de l'opérette dont la technique reste crédible aujourd'hui. De même en va-t-il du quatuor de seconds rôles, comédiens truculents et talentueux : Michel Hamel, Aimé Doniat, Henri Bedex et Dominique Tirmont. On écoutera, avec délectation, le bref couplet du Cochon (plage 4). Même Lina Dachary en Saffi et Janine Capderou en Czipra, malgré un style un peu vieilli, ne déçoivent pas. Globalement, ce disque nous offre un moment sympathique de musique, de détente et d'humour, qu'on écoute avec plaisir. On attend les autres titres avec impatience !...</em></p><p style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 1em; margin-left: 0px; text-indent: 25px; text-align: justify; padding: 0px;"><em>Pour beaucoup, ce sera aussi l'occasion de redécouvrir un chef-d'œuvre méconnu de Johann Strauss, à l'égal de sa fameuse Chauve-souris. Ce Baron Tzigane, très célèbre outre Rhin, a été beaucoup enregistré. Peu de versions sont encore disponibles. Reste chez EMI l'incontournable version de luxe réunie par Otto Ackerman autour d'Elisabeth Schwarzkopf, avec Nicolaï Gedda et Herman Prey. Le lecteur, avide de découvertes, cherchera la belle version, ultra-complète de Nikolaus Harnoncourt. Source <a href="http://www.anaclase.com/content/johann-strauss-0" target="_blank">ANACLASE</a></em></p><p><img id="media-704075" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/02/00/3428562546.2.jpg" alt="michel caron,le baron tzigane,adolphe sibert,ortf,strauss" /></p><p style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="color: #3d3d3d; line-height: 14px; font-family: 'times new roman', times; font-size: small;"><strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Johann Strauss</strong> (1825-1899) : Le Baron tzigane, opéra comique en 3 actes – Adaptation française de Armand Laffrique. Avec : <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Lina Dachary</strong>, Saffi ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Janine Capderou</strong>, Czipra ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Claudine Collart</strong>, Arsena ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Michel Caron, </strong>Sandor Barinkay ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Henry Bedex</strong>, Zsupan ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Dominique Tirmont</strong>, Carnero ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Michel Hamel</strong>, Ottokar ; <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Aimé Doniat</strong>, Homonay.<strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Chœur et Orchestre lyrique de l’O. R. T. F., </strong>direction : <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Adolphe Sibert</strong>. 2 CD <strong style="background-image: initial; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: transparent; border-style: initial; border-color: initial; vertical-align: baseline; font-weight: bold; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; border-width: 0px; padding: 0px; margin: 0px;">Integral Classic – INT 221. 136. </strong>enregistré en 1968 (Actes I à III) et 1988 (Ouverture).</span></p>
CARON
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Vienne
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2012-11-01T13:02:00+01:00
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<p> </p><p><img id="media-704073" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/00/02/2308565338.jpg" alt="vienne,valses,michel caron,ténor" /><br /><br /><img id="media-704071" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/00/02/1629257506.jpg" alt="michel caron,ténor,vienne" /></p>
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Opérettes Viennoises
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<p><img id="media-704074" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://michelcaron.blogspirit.com/media/00/01/3779853535.jpg" alt="strauss,léhar,micjel caron,ténorortf,adolphe sibert" /></p>