Last posts on sorj2024-03-29T15:52:38+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/sorj/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlSalut, filstag:textespretextes.blogspirit.com,2015-02-03:31106482015-02-03T20:20:00+01:002015-02-03T20:20:00+01:00 « – Salut, fils, a dit Tyrone. Mon traître avait entendu la...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2199558242.jpg" target="_blank"><img id="media-166061" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/201372915.jpg" alt="Chalandon poche.jpg" /></a>« – Salut, fils, a dit Tyrone.<br /> Mon traître avait entendu la fermeture éclair. Il ne m’a pas regardé. Il a ouvert le bras pour prendre mon épaule. Je suis venu à lui. Il fumait. Il m’a serré en frère. Comme il le faisait lorsque j’allais mal. Lorsque j’avais peur, quand je doutais de tout, quand parfois je croyais la guerre inutile ou perdue. Nous étions comme ça, à deux, face au lac, au milieu de son Irlande et sous son ciel. Il m’a pris par l’épaule. Il n’a rien dit, d’abord. Il a laissé le vent, la lumière effleurer les collines, les murets de pierres plates. Sa main, lourde sur mon épaule, ses yeux clos. Je l’ai regardé. J’étais fier. De sa confiance, surtout. »</span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Sorj Chalandon,</span><a title="Irlandais de coeur (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/01/30/irlandais-de-coeur-1139390.html" target="_blank"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"> Mon traître</span></em></a></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlIrlandais de coeurtag:textespretextes.blogspirit.com,2015-02-02:31106472015-02-02T08:30:00+01:002015-02-02T08:30:00+01:00 Publié six ans avant Le quatrième mur , Mon traître (2007) de...
<p><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Publié</span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"> six ans avant <a title="Antigone à Beyrouth (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/04/13/antigone-a-beyrouth-1128133.html" target="_blank"><em>Le quatrième mur</em></a>, <em>Mon traître </em>(2007) de Sorj Chalandon est déjà un roman hanté par la guerre, ici celle de l’<a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_r%C3%A9publicaine_irlandaise" target="_blank">IRA</a>, mais il ne faudrait pas l’y réduire : c’est d’abord une histoire d’amitié, celle d’Antoine, un luthier français, pour des Irlandais dont l’accueil, le combat, les manières d’être, lui font battre le cœur, et d’une trahison.</span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/357268434.jpg" target="_blank"><img id="media-166059" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2615238677.jpg" alt="chalandon,sorj,mon traître,roman,littérature française,irlande,ira,amitié,combat,trahison,culture" /></a><span style="line-height: 115%; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;"><br />« Mon traître », d’après <em>Mon traître</em> et <em>Retour à Killybegs</em> de Sorj Chalandon au <a title="Source de la photo" href="http://www.bouffesdunord.com/fr/saison/5187ac0067afe/mon-traitre" target="_blank">Théâtre des Bouffes du Nord</a> (2013) </span></p><p style="text-align: left;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"><em>« La première fois que j’ai vu mon traître, il m’a appris à pisser. »</em> Son nom est donné d’emblée : Tyrone Meehan, rencontré dans un club de Belfast <em>« réservé aux anciens prisonniers républicains ».</em> Jim, un ami menuisier et chômeur, et sa femme Cathy O’Leary ont amené là leur ami français en avril 1977, au milieu d’une <em>« petite foule qui vivait entre liberté et captivité, qui avait sa place aux tables à bière, et puis ses habitudes derrière les barbelés. »</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">En début ou en fin de soirée, on joue <a title="Hymne national irlandais (YouTube)" href="https://www.youtube.com/watch?v=QfgnVMFtd7E" target="_blank"><em>Soldier's Song</em></a>, l’hymne national irlandais, un instant qu’Antoine aime partager : <em>« Et là, au milieu de tous, debout avec tous, avec le même regard blessé, le même visage de craie, les mêmes cheveux de pluie, la même respiration fragile, j’étais comme irlandais. »</em> Cela fait deux ans qu’il laisse régulièrement son petit atelier parisien, <em>« l’odeur du bois et du vernis »</em>, pour se rendre chez Jim en Irlande du Nord où errent tant de journalistes, de militants de la cause irlandaise. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Il est tout de suite séduit par le petit homme élégant, <em>« en veste de tweed marron chiné d’ocre et de vert, avec une chemise à carreaux fins et une cravate de laine sombre »</em> et casquette de laine, qui lui montre comment se tenir devant l’urinoir sans éclabousser ses chaussures. Antoine a trente-deux ans, l’homme beaucoup plus. A l’étonnement de Jim quand il revient à sa table, le Français comprend que Tyrone Meehan <em>« était de ceux que célèbrent les chansons rebelles »</em>, un vétéran que tous les Irlandais admirent.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">C’est à Paris en 1974 qu’un Breton venu à son atelier lui a fait rencontrer <em>« la République irlandaise »</em>, en lui montrant la photo d’un homme souriant <em>« qui portait une chemise à col rond »</em>. Dans son étui à violon, ce visiteur avait collé une photo de <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Connolly_(Irlande)" target="_blank">James Connolly</a>, un patriote irlandais fusillé en 1916. Antoine a aimé ce visage.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Pour ses trente ans, en 1975, il est allé faire la fête à Dublin avec un ami apprenti avec lui à Mirecourt, marié à une Irlandaise. Puis, en se souvenant d’une remarque du Breton – <em>« Vous ne connaissez pas le Nord ? Alors vous ne connaissez pas l’Irlande »</em> –, il a pris un bus pour Belfast, a marché dans des rues où les blindés britanniques passaient sans cesse, et c’est là que Jim O’Leary a proposé à l’homme au violon, tout simplement, de rentrer boire un thé chez lui, et qu’il a fait connaissance avec ce couple accueillant dont le fils était mort l’année d’avant d’une balle plastique reçue en plein front.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">La vie d’Antoine en est changée. De lui-même, il ne dit pas grand-chose à part l’amour de son métier et quelques lignes sur sa femme qui l’a quitté, sur ses amis d’avant qui ne le reconnaissent plus. Auprès de ces Irlandais il se sent différent, <em>« quelqu’un en plus »</em>, avec <em>« un autre monde, une autre vie, d’autres espoirs ».</em> Il lit tout ce qu’il trouve sur l’Irlande, apprend son histoire, sa langue, le goût de la Guinness. Chaque fois qu’il retourne auprès de ses amis, de Tyrone qui le traite comme un fils, il se sent à sa place. Il voudrait épouser leur cause, même si eux préfèrent qu’il reste lui-même, leur ami français.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"><em>Mon traître</em> est l’histoire de cette amitié, de ce compagnonnage avec des militants de l’IRA, et d’une trahison improbable qui va tout chambouler. <a title="Entretien (CFPJ, 2008)" href="http://lab.cfpj.com/2008/01/10/interview-de-sorj-chalandon-pour-la-parution-de-mon-traitre-l-ecriture-passee-a-la-rape/" target="_blank">Sorj Chalandon</a>, journaliste et écrivain, a nourri cette fiction de trente ans d’histoire irlandaise et de lutte armée </span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: large;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">– <span style="font-size: medium;">il a reçu le prix Albert-Londres en 1998 pour ses reportages sur l’IRA. Au </span></span></span></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">plus près des faits mais en changeant certains noms, il décrit cette fraternité qu’il a lui-même vécue tout en s’interrogeant sur son traître, un traître fascinant.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: small;">* * *<br /></span><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: small;">1915 - 2015</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: small;"><a title="Dossier 100 ans La Libre Belgique" href="http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/100-ans-de-la-libre-100-personnalites-confient-ce-qu-elles-voudraient-lire-dans-la-libre-en-2015-54cf3a9e35701001a1801bca" target="_blank"> <strong><em>La Libre Belgique</em> a cent ans ! </strong></a><br /> Du Palais royal à Maggie De Block, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br /> 100 personnalités répondent à la question :<br /> "Que souhaitez-vous lire dans <em>La Libre</em> en 2015 ?"</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">(mise à jour 2/2/2015 15h10)</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p>