Last posts on somalie2024-03-28T19:19:26+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/somalie/atom.xmlhommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlQui est Mogadiscio ?tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2016-01-23:32997222016-01-23T15:50:00+01:002016-01-23T15:50:00+01:00 Dans ce quartier il y a des restaurants. C’est l’un d’eux que les...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2117623755.jpg" target="_blank"><img id="media-206676" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2898059487.jpg" alt="attentat,islamiste,mogadiscio,somalie" /></a>Dans ce quartier il y a des restaurants. C’est l’un d’eux que les shebabs, les soldats islamistes alliés à Al Qaïda, ont choisi d’attaquer. 19 morts, hommes, femmes, enfants. Sur la radio islamiste ils ont qualifié cette attaque d’opération majeure contre les ennemis d’Allah.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est sûr qu’avec de tels amis, Allah doit avoir beaucoup d’ennemis. De plus en plus d’ennemis.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Mogadiscio montre que les humains sont plus empathiques quand il y a proximité. Proximité géographique, culturelle, historique. Par exemple, la Somalie c’est loin, c’est la corne de l’Afrique, c’est le désert et souvent la famine ces dernières années. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On ne connaît pas, ou si peu. Alors en Europe on est moins concernés. Déjà Ouagadougou recueillait moins de suffrages compassionnels. Mogadiscio, c’est le calme plat. Pas un seul « Je suis Moga ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Peut-être aussi que ça s’use.<em> Je suis, je suis,</em> ça crée aussi un problème d’identité. Et on sait que l’identité c’est très important. La France s’apprête à retirer l’identité française aux terroristes encore vivants. C’est dire que même à gauche on a fini par considérer l’identité comme un élément constitutif majeur de la personne humaine dans sa représentation sociale.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’identité multiple ne passe pas par Mogadiscio.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Mais eux, là-bas, ils sont Moga. Ils sont Somali. Comment les habitants de Moga vivent-ils les attentats à répétition dont leur ville est le théâtre? On sait si peu sur eux.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est trop loin. Peut-être.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est loin la Somalie. La capitale est à 10’986 kilomètres de Genève. Par la route. Espagne, Algérie, Niger, Tchad, Kenya. 155 heures. A l’arrivée, la ville et son front de mer. Et la plage du Lido.</span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlFamine: l’exode somalientag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-07-24:33017262011-07-24T18:04:00+02:002011-07-24T18:04:00+02:00 C’est l’avis de Sylvie Brunel, ancienne présidente d’Action contre la...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3873785648.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/630687046.jpg" id="media-91639" alt="somalie1-famine.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-91639" height="235" width="313" /></a>C’est l’avis de Sylvie Brunel, ancienne présidente d’Action contre la faim. Pour cette géographe: «Une sécheresse fonctionne comme un révélateur qui n’engendre la famine que lorsqu’il y des dysfonctionnements préalables.»<br /> <br /> Les dysfonctionnements sont de deux ordres.<br /> <br /> D’une part les Etats de la région n’investissent pas dans le développement de certaines zones de leur pays. Les populations sont trop peu nombreuses pour être politiquement intéressantes. Au Kenya, où les ressources en eau sont importantes, aucune infrastructure n’a été construite pour amener cette eau dans des régions traditionnellement plus sèches. Parfois il y a une volonté gouvernementale d’affamer des populations rebelles. Ce fut le cas en Ethiopie dans les années 1980. La famine y devient une arme de guerre.<br /> <br /> <i>«Mis à part en Somalie où l’Etat est défaillant, il faut bien dire que dans la lutte contre la faim, la responsabilité première est celle des Etats»</i>, selon Sylvie Brunel.<br /> <br /> D’autre part la guerre civile permanente en Somalie depuis 20 ans a pour effet d’obliger les populations civiles, principalement des éleveurs, à fuir les zones de combats et à se déplacer sans tenir compte des besoins des troupeaux. Ils sont dans l’impossibilité se déplacer librement au gré des aléas climatiques. Les agriculteurs ne peuvent entretenir les cultures pour les mêmes raisons. Le président de la Banque Africaine de Développement Donald Kaberuka a confirmé à l’AFP cette cause militaire dans la famine qui sévit actuellement. Il constate aussi que l’impossibilité de cultiver ou de pratiquer l’élevage dans les régions où sévit la guerre civile, réduit dramatiquement le pouvoir d’achat des populations, qui ne peuvent se fournir en produits alimentaires de première nécessité.<br /> <br /> La sécheresse amplifie et accélère une situation déjà préparée par la situation politique et militaire.<br /> <br /> La FAO, organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, avait déjà donné l’alarme en été 2010. Mais la communauté internationale a tardé à réagir. Une famine se déclenche lentement et la réaction ne se fait que quand le drame est sous les yeux, alors que pour un tremblement de terre, plus visible et spectaculaire, l’aide se met en place beaucoup plus rapidement.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2574220726.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/415930499.jpg" id="media-91640" alt="Somalie1.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" name="media-91640" height="250" width="187" /></a><br /> Sur l’ensemble de la corne de l’Afrique (Kenya, Somalie, Ethiopie, Erythrée, Djibouti), on estime à 12 millions le nombre de personnes menacées par la famine. C’est en Somalie que l’urgence est actuellement la plus grande.<br /> <br /> Des populations dénuées de tout fuient le pays dans un régulier exode vers le Kenya. Des centaines de milliers de réfugiés y vivent, dans le camp de Dadaab, et des milliers d’autres y viennent chaque semaine. Ce camp accueille 380 000 réfugiés pour une capacité maximale de 90 000 personnes. António Guterres, le Haut Commissaire aux réfugiés de l'ONU, explique <i>«qu'ici, dans le camp de Dadaab, nous avons les plus pauvres parmi les pauvres, les plus vulnérables des plus vulnérables du monde»</i>. Les condition de vie dans ce camp n’évitent pas le risque de mort par malnutrition.<br /> <br /> Les organisations humanitaires, qui travaillent en Somalie dans des conditions d’extrême dangerosité en raison de la guerre civile, n’arrivent pas à motiver les Etats bailleurs de fonds, qui semblent lassés par les guerres incessantes dans certains pays - dont la Somalie. Dans ces pays où l’opposition politique se pratique avec les armes plus qu’avec le bulletin de vote, ceux qui fournissent ces armes sont aussi responsables de la famine et de la détresse des populations.<br /> <br /> Enfin les responsables de la guerre civile du sud somalien, le groupe islamiste des Shebab affilié à Al Queda, refuse l’aide alimentaire de l’ONU pour des raisons politiques. Ce groupe affirme également qu’il n’y a aucune famine dans la région qu’il contrôle et qu’il s’agit de propagande onusienne. Ces propos sont en contradiction flagrante avec la présence de centaines de milliers de réfugiés de Dadaab, et avec les constats de malnutrition établis par les médecins du camp.<br /> <br /> Les tyrans sont les mêmes partout: ils se moquent du bien-être des populations.<br /> <br /> <br /> <object height="349" width="425" data="http://www.youtube.com/v/dAWrsWSP_q4?version=3&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/dAWrsWSP_q4?version=3&hl=fr_FR" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;">La famine sévit dans l’est de l’Afrique, plus particulièrement dans le sud de la Somalie, mais aussi au Kenya. On invoque souvent la pire sécheresse depuis des décennies dans cette région pour expliquer cette situation. Mais la sécheresse n’est qu’un révélateur, la vraie cause étant ailleurs.</p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlEt pendant ce temps-là...tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2008-11-22:32961852008-11-22T09:21:23+01:002008-11-22T09:21:23+01:00 En France, il semble que Martine Aubry l’ait emporté sur Ségolène Royal....
<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/221679417.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/452489396.jpg" id="media-17343" title="" alt="Aubry3.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" /></a>En France, il semble que Martine Aubry l’ait emporté sur Ségolène Royal. De 42 voix. De quoi alimenter la contestation. Car n’oublions pas que Madame Royal n’a qu’une ambition, tenace, farouche: être la première femme présidente de la République, avec en filigrane une énorme revanche à prendre sur son père et sur les hommes. En fille spirituelle de Mitterrand, seule cette ambition compte. Le parti n’est là que comme un tremplin. Les mots, le style décalé, tout n’est là que pour focaliser sur elle. Elle vend la promesse de bonheur, d’amour, elle promet d’allumer les étoiles, elle parle comme un curé qui fait la morale. Pourvu qu’on la voie! Et comme disait Mitterrand: peu importe ce qu’on raconte pour se faire élire; une campagne n’est faite que pour gagner, après on décide de ce que l’on fait. L’illuminée n’aura peut-être pas la possibilité d’utiliser à ses fins le PS, comme l’avait fait Mitterrand.<br /><br />En Floride, un internaute s’est suicidé en direct devant sa webcam en avalant des médicaments. Ceux qui le regardaient l’encourageaient à passer à l’acte. Après quelques heures d’immobilité, la police a été appelée: il était mort.<br /><br />A 11’000 mètre d’altitude, au-dessus du Kazakhstan, une suédoise a accouché d’une petite fille dans l’avion. La porte-parole de la Finnair a offert à la famille des billets gratuits aller-retour pour Bangkok. "L'accouchement s'est tellement bien passé que le plan B, qui consistait à atterrir d'urgence à Moscou et à utiliser les services de MedLink, n'a pas été nécessaire", a précisé Mme Nurmi.<br /><br />Dans nos supermarchés, les rayons regorgent déjà de chocolat, champagne, et gâteries en tous genre.<br /><br /><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/483991210.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/352949874.jpg" id="media-17344" title="" alt="Somalie 2.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" /></a><br /><strong>Et pendant ce temps-là. en Somalie...</strong><br /><br />Le pirates des mers deviennent richissimes et organisent des mafias dans un Etat où le droit n’est plus qu’un lointain souvenir.<br /><br />Une milice armée islamiste fouette 32 danseurs qui auraient contrevenu à la Charia: danser entre hommes et femmes des danses traditionnelles...<br /><br />Les bateau de vivres pour la populations sont protégés par des bateaux de guerre afin qu’ils ne soient pas détournés par les pirates.<br /><br />Car pendant ce temps-là, en Somalie, la famine ravage le pays, et des millions de personnes vivent dans le dénuement le plus total. Le pays, accablé par une sécheresse exceptionnelle, ne produit plus de quoi les nourrir.<br /><br />Allez, champagne!...<br /><br /><br /><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1727716634.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2708102507.jpg" id="media-17345" title="" alt="913Tripoli.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" /></a><br />Qui pourrait écrire la symphonie du monde? Se mélangeraient marche triomphale, moments dramatiques, interludes légers, complaintes, adagios, le tout sur un mix de musiques classiques, guitares rock, ballades folk, world musique. La symphonie du monde, quelle oeuvre incroyable. Comme celle qui se déroule quotidiennement sous nos yeux.<br />
ElGrecohttp://rachedelgreco.blogspirit.com/about.htmlVoyage de nuit (4)tag:rachedelgreco.blogspirit.com,2007-10-20:14023812007-10-20T15:05:00+02:002007-10-20T15:05:00+02:00 De Hargeisa à Mogadiscio . Il est déjà...
<p align="center"> <b><span style="font-size: 24pt; color: #993300; font-family: 'Tempus Sans ITC'">De Hargeisa</span></b></p> <p align="center"><b><span style="font-size: 24pt; color: #993300; font-family: 'Tempus Sans ITC'">à Mogadiscio</span></b></p> <p> <b><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">.</font></span></b></p> <p align="justify"><b><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Il est déjà minuit en Somaliland, mon baluchon sur le dos, j’attends stoïquement, le cœur battant, l’arrivée maintes fois confirmée de cinq 4*4.</font></span></b></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Le suspens me brouille l’esprit, me saisit la gorge et m’anesthésie presque sous le porche de notre hôtel. Cela fait des mois que je tente avec une équipe de <b><i>Médecins Sans Frontières</i></b>, de faire le voyage <b><i>Hargeisa-Mogadiscio</i></b>. La solution est au fait simple et logique. Ces jeunes et courageux médecins s’attaquent à un impitoyable foyer de variole, au sud de la Somalie , tout en gardant une base arrière en Somaliland. Le dernier convoi du mois précèdent a fait quatorze morts dont un médecin. C’est ce dernier que je remplace pour ce voyage qui me permettra d’accéder à la ville de Mogadiscio.<br /> <img name="media-68004" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/02/01/28ea0a2b2ea38817f7d7420fac0ad60d.jpg" alt="32b5578ffc75091c7da166a894f09897.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-68004" /><br /> <b><span style="color: #993300">Elles sont là, belles, rutilantes, et noires</span></b>.</font></span> <span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Elles démarrent, suivies de trois petits camions empruntant la seule route asphaltée du pays. La nuit est profonde, et nos 4*4 foncent tous feux éteints, vers la Somalie. Partagé entre le sommeil, l’angoisse et l’euphorie, je passe ces heures de voyage en écoutant le récit de mes trois amis médecins. Le premier est Kenyan, le second Algérien et le troisième Italien. J’espère trouver le temps un jour de raconter la saga de ces héros des temps modernes, sans qui la variole envahirait tout le continent et franchirait allègrement la Méditerranée. Il est cinq heures du matin, Mogadiscio s’éveille sans Bécaud aucun. Le contrat moral de mon transporteur bénévole s’arrête à l’entrée de cette immense bourgade. Tout cela était prévu et je dois être présent à treize heures, à l’autre bout de la ville, dans un petit aéroport clandestin, pour rentrer enfin à Hargeisa.</font></span></p> <p align="justify"><b><span style="font-size: 14pt; color: #993300"><font face="Times New Roman">Les taxes sont inexistantes au pays</font></span></b> <span style="font-size: 13pt"><br /></span><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Cette petite journée au pays des fous mérite à elle seule tout un Astrolabe de narration. Comment expliquer la fureur, la haine, la bêtise, l’aveuglement et la hantise des parias qui dirigent cet ersatz de pays ?</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><br /> <font face="Times New Roman"><b>Un peu plus vaste que la France et dix fois moins peuplée, la Somalie occupe la corne de l’Afrique avec une savane qui couvre 60% du pays.</b></font> <span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">I</font></span></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">ndépendante depuis 1960, elle a vu sa constitution s’effondrer en 1991, avec un chef d’Etat désigné et 20 parlementaires, sur 245, nommés par Djibouti. Treize ans de guerre civile créent une véritable économie de contrebande en l’absence d’Etat. Les ports de Bossasso et de Berbara viennent de rouvrir et permettent à la Somalie d’exporter du bétail, des bananes, de la myrrhe et des encens, principalement vers l’Arabie Saoudite. Oublié par les grands argentiers de la planète, le pays accélère la marche de sa planche à billet et les trafiquants impriment leurs shillings somaliens en Indonésie. Les taxes étant inexistantes au pays, cela permet aux trafiquants de tous poils d’importer des produits d’Asie du Sud-est et de les revendre aux pays voisins à de bas prix.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt; color: #993300"><br /> <font face="Times New Roman">Depuis la fermeture de l’aéroport de Mogadiscio en 1995 et en l’absence d’un service bancaire, le gouvernement crée la B.U .S. Banque Universelle de Somalie, qui vient épauler les huit « <b><i>hawalas</i></b> » ou sociétés de transferts de fonds.</font></span></p> <p align="justify"><font face="Times New Roman"><span style="font-size: 13pt">Mais le triste « <b><i>september Eleven</i></b> » a gelé l’avoir de ces derniers en Amérique, W. Bush soupçonnant ces hawalas de soutenir le réseau de Ben Laden. Une première lueur pour sortir ce pays de son encerclement et étouffement vient sous la forme de petites compagnies aériennes privées qui désenclavent le pays en attendant des jours meilleurs !<br /> <br /> Mon nouveau compagnon n’a que douze ans. Hirsute et filiforme, Ali me conduit à travers les champs de la ville. Soudain, mon pied heurte une timbale blanche décorée d’oiseaux bleus. Le sang séché sur l’anse évoque de sinistres souvenirs. Quel est l’enfant qui fut ravagé par une balle perdue ou volontaire avec sa timbale en main ? La larme à l’œil je prends délicatement cette timbale et la remplie tout au long de notre marche de plusieurs douilles perdues. Ils feront avec moi le voyage de Tunis.<br /> <br /> <b><span style="color: #993300">La ville s’éveille</span></b>.</span></font></p> <p align="justify"><font face="Times New Roman"><span style="font-size: 13pt"> Ça et là fleurissent de nouveaux étals de toutes sortes. Le premier marchand vend des pastèques, le second des tee-shirts, le troisième de la poudre de riz et de sorgho et le quatrième des chaussures. Mais avec Ali on avait un autre shopping en tête. Au bout de deux heures de recherches, nous tombâmes sur le bon marchand. Après un rapide conciliabule, j’achetais une liasse de dix centimètres d’épaisseur de billets de banque somaliens et enfin, pour le deal, pour le jeu, pour l’aventure, là, en pleine rue, <b><i>un véritable et authentique passeport somalien</i></b>. Vert et orné d’une étoile dorée, il n’attend que la photo de son nouveau propriétaire. Pour 25 US$ j’avais un nouveau document de voyage, très recherché par une certaine mafia qui arrive à obtenir ainsi un salvateur asile politique en Grande Bretagne surtout. Mon petit « <b><i>Musée du Voyageur</i></b> » de Tunis s’enrichira d’un nouveau trophée !<br /> <br /></span><b><span style="font-size: 14pt; color: #993300">Curieux pays de Punt</span></b></font> <span style="font-size: 13pt"><br /> <font face="Times New Roman">« <b><i>Et pourtant elle tourne</i></b> » disait Galilée ! Elle fut pourtant grande et illustre, cette Somalie ou Terre de Punt, nommée Pouanit par les Egyptiens et Aromates par les Romains, <b><i><span style="color: #993300">Bar El Agaiéb</span></i></b> ou <b><i><span style="color: #993300">Bilad Somal</span></i></b> ou <b><i><span style="color: #993300">Zumal</span></i></b> (peuple riche en bétail) par les Arabes. Quant au nom même de Somalie, il vient de « soo mal » ou « va traire » en somali, la langue du pays, en allusion à : « <b><i>va traire du lait que tu offriras à tes hôtes</i></b> ! » Tel était déjà le sultanat de Harrar en 1400, avant de subir l’invasion des Portugais en 1506 et le protectorat anglais en 1887. Le nord, future République de Somaliland, est occupé par les Anglais. Les Français prennent la côte qu’ils appellent Côtes françaises de Somalie et, au sud, les Italiens se chargent du Jubalaland, qui deviendra colonie en 1905.</font></span></p> <p align="justify"></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Après la cession, par l’Angleterre, en 1948, de l’Ogaden à l’Ethiopie, l’Italie reçoit un mandat onusien de 10 ans pour administrer le pays. Indépendance de la Britsih Somalia du nord, qui fusionne alors avec Somalia italiana en 1960, pour former enfin la République de Somalie. Siyad Barré fomente son célèbre coup d’Etat en 1969, perd l’Ogaden et fait adhérer son pays à la ligue arabe. Les soviétiques prennent pied mais seront expulsés 10 ans plus tard, en 1989, aux émeutes de Mogadischio. L’évêque Mgr Salvatore Colombo est assassiné, Barré finira par fuir et le Somaliland se déclare ainsi République indépendante en 1991. Pour restaurer l’équilibre, l’ONU s’enlise et instaure « Restore hope et Provide Relief ». L’Amérique participe avec 28 150 soldats et signe avec le général Aïdid en 1992 une paix précaire. Une simple trêve qui sera suspendue, en 1995, après la perte de centaines de casques bleus. Les milices ne sont pas désarmées et la paix civile est absente !</font></span> <span style="font-size: 13pt"><br /> <b><span style="color: #993300"><br /> <font face="Times New Roman">Nous essayons de restreindre nos mouvements au centre-ville pour éviter les balles perdues et les kidnappeurs sanguinaires et hirsutes... et....voilà que...</font></span></b></span><span style="font-size: 13pt"><b><span style="font-size: 11pt"><font face="Times New Roman"><span> </span></font></span></b></span></p> <p align="justify"><b><span style="font-size: 11pt"><font face="Times New Roman"><span> </span><span> </span> (à suivre : <i>Comment quitter ce pays ?)</i></font></span></b></p> <p align="justify"> </p>
ElGrecohttp://rachedelgreco.blogspirit.com/about.htmlIncroyabe Somalie(3)tag:rachedelgreco.blogspirit.com,2007-10-16:13987552007-10-16T08:55:00+02:002007-10-16T08:55:00+02:00 Au pays de Dahir Rayl Kahin Avec le prince du...
<p align="center"><font color="#000080"><b><span style="font-size: 20pt; color: #006600; font-family: Rockwell">Au pays de</span></b><span style="font-size: 20pt; color: #006600; font-family: Rockwell"><span> </span></span></font></p> <p align="center"><span style="font-size: 20pt; color: #006600; font-family: Rockwell"><b><font color="#000080">Dahir Rayl Kahin</font></b></span></p> <p align="center"><b><span style="font-size: 14pt; color: #ff6600; font-family: Rockwell"><em><font color="#008000">Avec le prince du Qatar…</font></em></span></b></p> <p align="justify"><font face="Times New Roman"><b><i><span style="font-size: 13pt">Le voyage au Somaliland se poursuit. 3<sup>e</sup> escale. </span></i></b> </font></p> <p align="justify"><font face="Times New Roman"><i><span style="font-size: 14pt; color: navy"><strong>A peine ma phrase achevée, qu’un ordre sec est donné à mon chauffeur pour passer enfin la grille du palais présidentiel …</strong></span></i></font></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Une petite lampe suspendue à un fil baladeur est perchée sur un fromager jouxtant un avocatier et une allée fleurie. Deux soldats m’escortent dans cette allée de bougainvillées rouges et blancs pour aboutir à une marche d’escaliers bloquée par un soldat qui dort à même le sol. L’antre du président est gardé par ses fidèles. Réveillé en sursaut, le garde entame en somali, avec mon compagnon, une palabre monotone et monocorde, celle du vieil arbre à palabres d’Afrique.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><img name="media-65081" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/00/00/0000622ff0c05d74ddec6c990769765f.jpg" alt="f0b7fd4372161dde68424a73bd337f83.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-65081" /><br /> <br /> Au bout de cinq minutes d’attente, j’ai droit au chef du protocole qui me pose une seule et unique question, à savoir le nom du journal que je représente. Enfermé dans une sordide salle d’attente, je m’amuse à compter le nombre de trous des fauteuils en cuir noir, le nombre des carreaux manquants et à constater la poignée cassée de la fenêtre défoncée et l’état des murs jaunes délabrés. Soudain une tornade inattendue pousse la porte avec grand fracas. Monsieur Gees, ou Guez, <span> </span>ministre des Affaires étrangères de Somaliland est envoyé en éclaireur par le Président.<br /> <br /> <b><span style="color: #006666">Il m’offre trois prospectus, me vante la république et pleure la France , l’Italie et l’Angleterre qui ne reconnaissent toujours pas son pays. Une fois « briffé » j’ai enfin droit au Président.</span></b></font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Je lui arrive à peine à l’épaule, je me dirige vers son fauteuil de l’autre côté du bureau pour lui offrir un petit calendrier <b><i>Astrolabe</i></b>. Il n’en fallait pas plus pour que l’on devienne amis et pour que, vers minuit, nous achevions le tour de la question, le Somaliland et sa propre adhésion au CIGV.. .<br /> <br /> Nous entamons une large discussion à bâtons rompus. Confortablement installés dans un salon en cuir rouge encore recouvert de plastique, face à un tableau symbolique : une chamelle blanche avec deux jeunes Somaliennes qui viennent la traire. Il est vrai que la Somalie a le premier cheptel de dromadaires du monde, soit 6 millions de têtes. De l’autre côté du bureau, s’ouvre la <b><i>Golaha</i></b> <b><i>wassirada</i></b> ou salle du conseil des ministres, avec un <b><i>Quodoba da dooda</i></b> ou ordre du jour prévu pour 20h.<br /> <br /> Fin disert et courtois le président commence par décrire le drapeau de son pays qui trône sur son bureau et poursuit avec l’histoire de sa jeune nation: « <span style="color: #006666">Notre drapeau national est formé de trois bandes Rouge, Blanche et Verte, avec au centre, une étoile noire surplombée d’une phrase pieuse</span> « <b><span style="color: #006666">Il n’y a de dieu que Dieu</span></b> »<span style="color: #006666">en lettres noires</span> ».</font></span></p> <p align="justify"><img name="media-65082" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/01/02/bc52cd17586df9acb2417e3bff3056b1.jpg" alt="0ddf3e52aabe4dfb8f9626c8e48909e8.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-65082" /></p> <p align="justify"><b><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Dahir Rayl Kahin</font></span></b><font face="Times New Roman"><span style="font-size: 13pt">, ancien professeur d’histoire à l’université de Mogadiscio, préside d’une main de fer sa république de 3,5 millions d’habitants, principalement soutenue par 2 millions de compatriotes expatriés, le véritable poumon économique du pays. Loquace, il décrit la grande Somalie qui était formée de cinq régions, sous cinq dominations différentes. Les italiens occupaient Mogadiscio, la France Djibouti , la Grande Bretagne la région de Hargeisa, l’Ethiopie la région de l’Ogaden et le Kenya la région du N.F.D..<br /> <br /> « <i>Nous avons pourtant obtenu l’indépendance de la Somalie le 26 juin 1960 et nous acceptâmes au Somaliland une union, quatre jours plus tard, mais les évènements n’étaient pas en notre faveur. Face à nous, aujourd’hui, vous avez un pays qui vit sans gouvernement, qui imprime son argent dans des caves isolées, qui par exemple, accorde vingt-sept concessions de téléphone portable avec pourtant un PNB par habitant de seulement 160 US$. Les Emirats voisins profitent de cette confusion pour exporter par la Somalie , à travers toute l’Afrique. Ici, nous avons l’ordre et la paix, une administration qui tourne, un multipartisme à sept voix, une presse libre et une grande tolérance. Le monde devrait s’associer à nous pour nous reconnaître, nous aider à mieux nous structurer et nous développer. Nous ne voulons plus nous associer à la Somalie. Notre rêve est l’unité de notre peuple, sa paix et sa stabilité. C’est ce message que je veux principalement adresser à la France , à la Grande Bretagne et à l’Italie. L’Ethiopie qui a perdu l’Erythrée trouve chez nous un précieux accès à la mer.</i> »<br /> <br /></span><b><span style="font-size: 14pt; color: #006666">Le Prince du Qatar</span></b></font><span style="font-size: 13pt"><br /> <br /> <font face="Times New Roman"><span style="color: #006666">Ce soir, dernier jour de ma visite en Somaliland, je suis invité par le directeur de l’hôtel à participer à la rupture du jeun de Ramadan qui touche à sa fin.</span></font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><span style="color: #006666"><img name="media-65354" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/01/02/12c8c5c325cfb309cf4d861fde17890e.jpg" alt="30ca4cd15ba1f343d9ffdf5805bf0e64.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-65354" /><br /> <br /></span>Un autre client, entouré de trois gardes du corps et d’un compagnon à la barbe effrayante, ne pense lui ni à la rupture du jeun, ni à ses compagnons de table. C’est son ordinateur portable qui le préoccupe ardemment. Je me penche sur son écran et découvre un vol simulé d’un avion à réaction. En quelques secondes, je revois défiler dans ma tête, mon journal télévisé présentant la bande à Bader et celle à Ben Laden. Mais le profil de notre nouveau compagnon est à l’opposé des deux fauteurs en question. Une petite quarantaine, une coupe de cheveux parfaite, un costume en tweed gris et une belle cravate bleue confèrent à notre ami le titre de <b><i><span style="color: #006666">Prince El Thani du Qatar.</span></i></b> Le voyage, cette magie de la vie, transformera notre dîner en périple extraterrestre. Hamed Ali décida, un jour de printemps, de prendre son petit avion privé et de faire le tour du monde en soixante jours, à l’âge de vingt trois ans. Aujourd’hui, à la tête de plusieurs compagnies aériennes basées à Dubaï, il est en visite officielle à Hargeisa pour doter le pays d’un port et d’un aéroport. Notre nouveau Cigéviste a du pain sur la planche !</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><img name="media-65083" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/02/00/5cdef50675f8e38025594f792119ac82.jpg" alt="b777273a28f6470616182f0dc479927c.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-65083" /><br /> <br /> Quatre dattes noires et dures, accompagnées d’un verre de lait, inaugurent notre festin d’un soir qui se résume à trois petites briques sans œuf mais farcies de viande hachée et de pomme de terre, une « <b><i>assida</i></b> » une sorte de crème à base de semoule blanche et de larges tranches de pastèques suivies d’un verre de thé bien fort.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><b><i><span style="color: #006666"><font face="Times New Roman">Il est déjà minuit, mon baluchon sur le dos, j’attends stoïquement, le cœur battant, l’arrivée maintes fois confirmée de cinq 4*4 de Médecins Sans Frontières pour aller de nuit à Mogadiscio l’impossible … le froid est sec ! Ma main est presque moite ! Mon cœur bat la chamade ! Que va-t-il enfin se passer ? Viendra ? Ne viendra pas ?</font></span></i></b></span></p> <p align="justify"> <span style="font-size: 13pt; color: #006666"><font face="Times New Roman"><strong><em>(</em></strong><font color="#000000"><em>A suivre:</em> <strong>Comment sortir de Somalie?</strong></font><strong>)</strong></font></span></p>
ElGrecohttp://rachedelgreco.blogspirit.com/about.htmlChez le Président (2)tag:rachedelgreco.blogspirit.com,2007-10-09:13928022007-10-09T12:05:00+02:002007-10-09T12:05:00+02:00 Ahhh L'Aaafrique! . Le voyage somalien se...
<p align="center"><span style="font-size: 26pt; color: navy"><font face="Times New Roman">Ahhh L'Aaafrique!</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><span> .</span></font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><span style="color: maroon"><font color="#003300"><em>Le voyage somalien se pousuit...Seconde escale!</em></font> <strong> Elle est là, à Hargeisa, <span> </span>face à moi sur le tarmac de l’aéroport, belle dans la nudité de son regard. Farouche dans ses habits noirs. Effrayante par son kalachnikov porté à bout de bras. Je revis un instant ma guerre du Rwanda…et….</strong></span></font></span></p> <p align="justify"> </p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Je retrouve alors dans un coin de mémoire ces belles Tutsi langoureuses et longilignes, au pays des montagnes, la Suisse de l’Afrique, victime d’un génocide sans pareil, qui emporta à coup de machettes 500 000 êtres vivants en 100 jours à peine.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><em>La guerre la plus horrible que la planète ait connue avec le plus monstrueux génocide en un temps si court<br /></em><br /> <img name="media-61933" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/00/01/5a859f59ef961663c0a1325c570fe37c.jpg" alt="61e8f12401af36799679dcc94db92420.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-61933" />Ma belle Tutsi soulève langoureusement un coin de son voile noir qui lui cachait un œil vif et malicieux. Elle accepte généreusement mon invitation : mon bras autour de sa taille pour immortaliser l’instant face à ma petite caméra. Etant face au seul étranger de l’aéroport, elle oublie cette parenthèse ou familiarité et me somme de la suivre immédiatement, dans la bâtisse d’en face. J’ai beau lui lancer des « capitaine » et des « colonel » à tour de bras, rien n’y fait.<br /> <br /> <b>Dans un « broken english », elle me demande, pour la 10ème fois, où est mon visa et je réponds, pour la 10ème fois, que je n’avais pas de visa et que je suis prêt à l’acheter sur le champ.</b></font></span></p> <p align="justify"><font face="Times New Roman"><span style="font-size: 13pt">Commence alors une palabre sans fin, digne de l’Afrique de toujours où 1 et 1 peuvent peut-être faire deux. Le problème est simple, ils sont trois officiers de police ou de sécurité à sortir un formulaire et un stylo pour me proposer chacun un visa à un prix différent.<br /> <br /> <font color="#000080"><b>Finalement, le marché est emporté par la belle Tutsi qui me vend son visa à 25 US dollars, en papier vert trébuchant et non sonnant</b>.<br /></font><br /> <img name="media-62767" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/02/00/8be4872070757821b1b08b47835bb262.jpg" alt="01172c36fe6498a572f76ddbad59bdc6.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-62767" />Cinq jours plus tard, dans ma chambre d’hôtel de Djibouti, après une journée passée dans les entrailles d’un volcan éteint, situé au cœur de la mère des failles, la Riftvalley , je découvrirai que le reçu de la dame portait un autre nom de passager. Elle m’avait fourgué le reçu du touriste précèdent.<br /> <br /> <br /></span><b><span style="font-size: 16pt; color: red">HOTEL AMBASSADOR</span></b></font><span style="font-size: 13pt"><br /> <br /> <font face="Times New Roman">L’occasion est trop belle pour la trentaine de personnes, agglutinées à la porte de l’aéroport : chacun propose au voyageur solitaire, contre vingt ou trente dollars, de l’accompagner en taxi à son hôtel <b><i>Ambassador</i></b>. Excédé par ce nouveau marchandage, je retourne vers ma Tutsi préférée pour lui demander la distance qui m’éloigne de l’hôtel Ambassador.</font></span></p> <p align="justify"> </p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Son regard s’habille de malice et de coquetterie. Elle me prend par le bras et me demande de la suivre tout en déposant dans une guérite sa lourde arme à feu. Dans les bras de mon colonel de fortune, je traverse cette foule comme un poisson dans l’eau et me trouve face à un petit bus blanc, tout propre tout neuf. Le nom magique qui barde sa portière est l’explication de l’énigme : Ambassador, l’hôtel que j’ai réservé envoie son bus à l’aéroport pour ramener l’unique client de la journée. La réservation a donc bien marchée. Et le vrai voyage commence.<br /> <br /></font><font face="Times New Roman"><b><font color="#000080">Il n’est que 20 heures. Le tour de village fait, le dîner consommé et le téléviseur fermé, l’ennui m’accable, l’aventure me démange et la curiosité de connaître ce pays hors du temps monte mon taux d’adrénaline au septième ciel.</font><br /></b><br /> A la réception de l’hôtel, le concierge me fait répéter trois fois de suite ma question pourtant simple. Je demandais tout simplement l’adresse de la Présidence de la République.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><font color="#000080">Finalement, c’est le chauffeur du bus de l’aéroport, tout enchanté par cette idée, qui se propose de me conduire sur-le-champ à la Présidence de la République. Quatre kilomètres de routes et de lacets macabres, noirs et déserts aboutissent à une large muraille blanche et fissurée.</font><br /> <br /> Un nouveau voyage commence enfin. Face au palais, un policier nous arrête. Il est petit, mal fringué, surtout mal luné et refuse obstinément de comprendre notre question. Un deuxième policier vient au secours du premier et nous intime l’ordre de ne pas ouvrir la portière de notre bus, d’arrêter le moteur et d’éteindre la lumière. Un troisième policier, un peu plus grand, plus viril et beaucoup plus méchant, nous demande de préciser l’heure de notre rendez-vous avec le Président de la République. C ’est finalement un quatrième policier qui a le réflexe de nous demander si on avait vraiment rendez-vous avec le président de la république ?</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><span> </span>Il a le mérite et l’intelligence de pousser la grille du palais et de demander du renfort. Emmitouflé dans trois châles colorés et une veste grise en fourrure, le lieutenant de service me pose une seule question en parfait anglais : « <b><i><span style="color: #ff3300"><font color="#0000FF">pourquoi voulez-vous voir le Président ?</font></span></i></b> ».</font></span></p> <p align="justify"><font face="Times New Roman"><span style="font-size: 13pt">La réponse est tout aussi sobre : <i><strong>«</strong> <span style="color: #ff3300"><font color="#0000FF">dites-lui qu’il a parfaitement raison d’avoir instauré depuis dix ans la république de Somaliland et je que je souhaite l’interviewer pour que le monde puisse apprécier cet acte libérateur d’une Somalie en guerre</font></span></i> ».<br /> <br /></span><b><i><span style="font-size: 14pt; color: navy"><font color="#800000">A peine ma phrase achevée, qu’un ordre sec est donné à mon chauffeur pour passer enfin la grille du palais…</font></span></i></b></font><span style="font-size: 13pt"><font color="#008000" face="Times New Roman"> </font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font color="#008000" face="Times New Roman"> <strong> A suivre</strong></font></span></p>
ElGrecohttp://rachedelgreco.blogspirit.com/about.htmlVouloir la Somalie...tag:rachedelgreco.blogspirit.com,2007-10-03:13874342007-10-03T16:15:00+02:002007-10-03T16:15:00+02:00 Daallo Airlines Voyage en enfer . Hargeisa....
<p align="center"><span style="font-size: 36pt; color: maroon; font-family: 'Harlow Solid Italic'">Daallo Airlines</span></p> <p align="center"><span style="font-size: 22pt; font-family: 'Harlow Solid Italic'"><font color="#3366FF" style="background-color: #ffffff">Voyage en enfer</font></span></p> <p align="left"><b><span style="font-size: 13pt; color: maroon"><font face="Times New Roman">. </font></span></b></p> <p align="justify"><b><span style="font-size: 13pt; color: maroon"><font face="Times New Roman">Hargeisa. (Janvier 2003).</font></span></b> <span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Comment diable aller à Mogadiscio quand on sait que la Somalie est, non seulement un pays fermé, mais surtout dirigé par une douzaine de chefs de rébellion qui tuent à tour de bras ?</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><strong>Leurs soldats ou leurs « tueurs » vous ôtent la vie pour une simple cigarette, pour un café, ou même pour une simple ration aphrodisiaque de Qat.</strong></font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><br /> <img name="media-57052" src="http://rachedelgreco.blogspirit.com/media/00/00/b98b00c5c2035c66e597c70423fc0805.jpg" alt="8bc6b7c329062a1ad3396b87325dbbd4.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-57052" /><span style="color: maroon">Mogadiscio n’a ni aéroport international opérationnel, ni hôtel en fonction. Et pourtant, je veux y aller. Conjurer le sort, affronter l’impossible et envisager ce départ est déjà un stimulant sans pareil. C’est parce que c’est inutile et insensé que c’est peut-être nécessaire…</span><br /></font></span></p> <div style="text-align: center"></div> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"><br /> La solution vint un soir d’elle-même, par la bouche d’un Cigéviste allemand, le professeur Hans Illy qui faisait « escale dans mon bureau ». Il passe sa vie à essayer d’inculquer des rudiments d’écologie et d’économie aux pays d’Afrique et d’Amérique latine. La clé de sésame est toute trouvée : Il faut passer par Hargeisa pour aller à Mogadiscio. Mais comment diable aller de Tunis à Hargeisa ?<br /> <br /> <b><span style="color: maroon">Là, commence la tourmente habituelle de tout grand voyageur qui finit par trouver le chemin des écoliers qui passera, cette fois, par Addis-Abeba la millénaire, capitale juchée à 2 500 mètres d’altitude, en Ethiopie.</span></b><br /> <br /> Tôt le matin, je dépose mon gros sac noir à ladite chambre forte du Hilton d’Addis- Abeba pour rejoindre l’aéroport. Cette chambre dite forte me réservera la surprise, à mon retour de Hargeisa, de me restituer un bagage transformé en parfait gruyère. Les rats de la maison auraient-ils découvert un bâton de chocolat suisse enfoui dans mon bagage ?<br /> <br /> Sur le tarmac de l’aéroport, un vieil Antonov 24 porte sur son flanc un nom magique : Daallo Airlines. Le voyage commence. La surprise est de taille. Je vacille entre l’inquiétude et le scepticisme, entre la surprise et la stupeur. J’ai beau me frotter les yeux mais je constate que mon siège est bien situé face à une trentaine de baluchons, de gros baluchons ficelés comme des saucissons. Nous sommes quatre passagers : trois autochtones et un paumé. Les trois habitués entament derechef, leur sieste sur un siège qu’ils basculent directement en lit de camp. Je m’incruste dans mon petit siège avant et profite des bagages pour balancer bien haut mes jambes, sans ceinture de sécurité aucune, sans tablette et sans accoudoirs.<br /> <br /> <b>Commence alors un décollage hors du temps. Mais le plus curieux est ailleurs. Il est blond, grand et barbu tout autant que son vieux compagnon.</b></font></span></p> <div style="text-align: center"></div> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman">Leurs salopettes bleues furent, sans doute, lavées l’année précédente et leur démarche est empreinte d’un air euphorique semblable à la mydriase de leur oeil. Ils sont rapidement rejoints par trois autres acolytes tout aussi blonds, tout aussi mal fagotés et tout aussi distraits. Soudain, l’un d’eux tire bruyamment un escabeau métallique qu’il jette à mes côtés, évitant de justesse de m’écraser, ferme la porte de l’avion et s’engouffre rapidement avec ses compères dans la cabine de pilotage. Inquiet, je m’extirpe de l’échelle et des bagages et entrouvre la porte de la cabine.<br /> <br /> <span style="color: maroon">Le bruit des moteurs est assourdissant, la carlingue frémit de tous ses vis, boulons et entrailles et décolle comme un vieil oiseau rompu aux usages coutumiers. La dernière heure de la machine ne sera donc pas pour aujourd’hui !</span><br /> <br /> Eperdus sur leur nuage euphorique, les pilotes, copilotes et techniciens lancent à tour de bruit des « da…da…da…da ». C’est que la compagnie aérienne Daallo Airlines est équipée de vieux avions russes de plus de trente ans, pilotés par des Russes qui ont fui pour une raison ou une autre leur Ukraine ou leur Biélorussie natales.<br /> <br /> Plus d’une heure de voyage dans cet insolite capharnaüm pour atterrir dans un vacarme hallucinant à l’aéroport de Hargeisa. L’échelle métallique est à nouveau sortie pour libérer enfin les passagers de l’avion.<br /> <br /> <b><i><span style="color: maroon">Elle est là, face à moi, belle dans la nudité de son regard. Farouche dans ses habits noirs. Effrayante par son kalachnikov porté à bout de bras. Je revis un instant ma guerre du Rwanda…et…</span></i></b></font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 13pt"><font face="Times New Roman"> A suivre</font></span></p>