Last posts on situationnisme2024-03-29T00:50:45+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/situationnisme/atom.xmlJPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlIsidore Isou vs Stanislas Guerinitag:necronomie.blogspirit.com,2021-01-28:32289792021-01-28T14:08:00+01:002021-01-28T14:08:00+01:00...
<p><a href="https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/entreprendre/aides/vie-active-stanislas-guerini-propose-un-pret-de-10-000-euros-pour-les-jeunes-de-18-a-25-ans_4272533.html">https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/entreprendre/aides/vie-active-stanislas-guerini-propose-un-pret-de-10-000-euros-pour-les-jeunes-de-18-a-25-ans_4272533.html</a></p><p><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;"><img class="rg_i Q4LuWd" src="https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSMuTuuvNJdj-W6-P7HBocJJCTjr22HWP7qyw&usqp=CAU" alt="1951 - La rupture lettriste: Isidore Isou | sonore visuel" width="289" height="175" data-src="https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSMuTuuvNJdj-W6-P7HBocJJCTjr22HWP7qyw&usqp=CAU" data-lt="" /></span></span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">Isidore Isou père du lettrisme et économiste est le premier à parler du capital lancement. À ceci près qu’il ne lie pas à un endettement quelconque comme Stanislas Guerini.J’adhère à cette idée pas à celle de Guerini pilleur d’idée aménagée à la sauce REM idole du moment.<br /></span></span></p><p><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><span style="left: 94.4882px; top: 203.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.93085);">Le premier volume du </span><span style="left: 248.851px; top: 204.15px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.927492);">Soulèvement de la Jeunesse</span><span style="left: 447.372px; top: 203.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.904817);"> </span><span style="left: 94.4882px; top: 223.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.939117);">présente la formulation </span><span style="left: 94.4882px; top: 243.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.920017);">mathématique de la notion d’EXTERNITÉ – somme hors </span><span style="left: 94.4882px; top: 263.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.935999);">circuit.</span><span style="left: 94.4882px; top: 303.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.915103);">Ces millions d’externes (détachés) sont obligés, pour en</span><span style="left: 94.4882px; top: 323.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.970122);">trer dans le circuit des agents, malgré l’opposition des </span><span style="left: 94.4882px; top: 343.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.99936);">homini economici, de bouleverser incessamment les </span><span style="left: 94.4882px; top: 363.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.966482);">moyens de production et les formes de gouvernement </span><span style="left: 94.4882px; top: 383.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.933443);">établi, créant la DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE dont l’ex</span><span style="left: 94.4882px; top: 403.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.970512);">plication n’a jamais pu être donnée par les théoriciens </span><span style="left: 94.4882px; top: 423.884px; font-size: 16.6667px; font-family: sans-serif; transform: scaleX(0.940196);">du circuit.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;">LE SOULÈVEMENT DE LA JEUNESSE PREMIER MANIFESTE (1950)par Isidore Isou</span></p><p><span style="font-size: 20.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif;"> </span></p><p><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">DE L’EXTRÊME DROITE À L’EXTRÊME GAUCHE, tous les partis se targuent de représenter les jeunes, ou de lutter pour leur avenir ! En fait, chacun défend les intérêts d’une « masse » définie, « prolétaire », « classe moyenne » ou « éléments sains de la Nation », en lui asservissant cette force jaillissante qu’est NOTRE JEUNESSE.Ceux qui emploient cette « masse » nient l’existence d’une souffrance des jeunes en tant que tels. Leur argument principal est celui-ci <em>: « Si le prolétaire ou le bourgeois (l’agent économique) reste définitivement dans sa condition, et s’avère obli-gé de défendre ses intérêts, la jeunesse n’est qu’un état passager, fluctuable. On n’est jeune qu’un nombre X d’années. »</em>Cette affirmation est fausse. Ni le prolétaire, ni le bour-geois ne restent définitivement dans leur condition. Ils meurent. Ils quittent leur place pour une autre, différente : la Mort.</span></p><p><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">Ils ne seront « prolétaires », « bourgeois », qu’un nombre X d’années. Mais pour qu’un mouvement existe, il faut qu’il y ait à tout moment une masse d’individus se découvrant intégrée obligatoirement dans la structure des intérêts du mouvement, et luttant en ses cadres pour sa libération.</span></p><p><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">Les « établis » sont passifs, parce qu’ils ne veulent pas se compromettre à sortir dans la rue. Ils ont des biens ou des enfants à défendre ! Les jeunes, qui n’ont rien à perdre, représentent l’Attaque, l’Aventure même. Ce sont les jeunes qui ont fait la Résistance, et non les dirigeants qui distribuaient les ordres et commandaient de leurs fauteuils confortables. Les révolutions ont été faites par les jeunes, hors de toute classe, qui se sont alliés à ces classes pour être trahis par elles et rejetés. Que les jeunes cessent de servir de marchandise pour devenir consommateurs de leur propre élan.</span></p><p><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">SI VOUS NE SAUVEZ LA JEUNESSE,LA JEUNESSE VOUS PERDRA.</span></p><p><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">Isou propose donc :</span></p><p> </p><p><em><span style="font-size: 12.5pt; font-family: 'Arial',sans-serif;">Le Capital de lancement Pour éviter la surexploitation hiérarchique, il faut avancer à des groupes de jeunes, dirigés selon un plan d’équilibre des fonctions, les sommes nécessaires à la création de nouvelles entreprises. (Laisser circuler une somme de monnaie au-dessus du montant de la couverture pour prévenir les masses de richesses immédiates des ex-ternes. On rejoint Keynes, on le justifie)</span></em></p><p><span style="font-size: 14pt;">Voilà chers amis nécronomistes, il faut rendre à César ce qui appartient à César plutôt que de s'approprier les idées des autres sans même les comprendre.</span></p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlPléonectiquement votretag:necronomie.blogspirit.com,2021-01-10:32073342021-01-10T17:11:00+01:002021-01-10T17:11:00+01:00 j'ai eu le plaisir de recevoir à la maison Mehdi Belhaj Kacem pendant...
<p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/00/3632954871.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1106857" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/00/742855182.jpg" alt="MBK.jpg" /></a>j'ai eu le plaisir de recevoir à la maison Mehdi Belhaj Kacem pendant quelques jours. </span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;">Mehdi va me rejoindre dans mes aventures nécronomiques confirmant par là qu'il est le Unabomber de la philosophie. Je vous en dirai plus prochainement. Je vous recommande de lire son dernier livre et de ne pas louper la future sortie du livre d'entretiens qu'il a eu avec le regretté David Graeber l'anarchiste activiste d'Occupy Wall Street</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;">Une analyse parfaite du mouvement des GJ de Mehdi</span></p><p><a href="http://www.journaldumauss.net/?Gilets-jaunes-mon-amour"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;">http://www.journaldumauss.net/?Gilets-jaunes-mon-amour</span></a></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;">une interview stratosphérique par-delà le bien et le mal à écouter absolument</span></p><p><a href="https://www.mixcloud.com/Le_Confort_Moderne/theorist-run-space-1-mehdi-belhaj-kacem/"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;">https://www.mixcloud.com/Le_Confort_Moderne/theorist-run-space-1-mehdi-belhaj-kacem/</span></a></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;"><a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/00/2467518409.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1106858" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/02/00/2588911220.jpg" alt="Systeme-Du-Pleonectique.jpg" /></a></span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Poèmes de la Lune Rouge (XVII)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2020-10-24:33328352020-10-24T17:45:00+02:002020-10-24T17:45:00+02:00 XXXIII Jacob avait été à deux doigts d'abandonner définitivement,...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>XXXIII<br /></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Jacob avait été à deux doigts d'abandonner définitivement, mais il finit par revenir au manuscrit, presque trois ans plus tard. Il tourna et retourna dans sa tête cette question obsédante. Pourquoi la lune rouge? Après quelques instants, il se souvint du livre sur le druidisme que lui avait donné Oona, dont l'auteur, Robert Deacon, un professeur d'histoire des religions spécialiste des Celtes, assez excentrique et versé dans les sciences occultes, avait été banni de l'université. Il y lut une étrange histoire.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">En effet, au détour d'un chapitre consacré à saint Colomban et à l'évangélisation de l'Europe, cet auteur affirmait qu'un moine irlandais, Lug Waldo Glaber, était venu à Saint-Gall au neuvième siècle, essentiellement pour travailler en tant que copiste, mais qu'il se disait dans certains cercles qu'il aurait surtout écrit un cycle de poèmes sataniques, les fameux <em>Poèmes de la Lune Rouge</em>.<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Vérité? Mensonge? Toujours est-il que Lug Waldo Glaber finit au bûcher, officiellement pour arianisme, et son livre avec lui. Et son livre, vraiment? Certaines sources contradictoires affirment, elles, que le manuscrit aurait été sauvé par un autre moine, et caché en lieu sûr, connu de quelques initiés seulement, dont il ne serait plus ressorti depuis.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Quoiqu'il en soit, aucun livre portant ce titre ne figure dans le catalogue, pourtant extrêmement riche, de la Bibliothèque médiévale de l'Abbaye de Saint-Gall. Cette bibliothèque abrite en effet, tout comme la Vadiana, parmi ses ouvrages philosophiques et mathématiques, de nombreux manuscrits et incunables ésotériques et alchimiques, notamment une collection très complète d'alchimie ayant appartenu à Bartolomé Schlesinger (1415-1514), prospère marchand et bourgmestre de la Ville de Saint-Gall, alchimiste à ses heures et probable auteur de ces écrits, tables et diagrammes fortement inspirés par ceux du pseudo Raimundus Lullus. <br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Alors, ces poèmes existent-ils, ou ne sont-ils que le fruit de l'imagination d'une poignée de moines hérétiques? Nul ne le saura probablement jamais. Et Jacob ne pouvait même pas aller demander plus de détails au professeur Deacon, celui-ci ayant péri dans l'incendie, apparemment accidentel, mais le doute a toujours subsisté, de son appartement. Il se rendrait tout de même à Saint-Gall pour tirer cela au clair!<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">A peu près au moment où Jacob découvrit le manuscrit du carton dans le dépôt du libraire, et avant qu'il ne lût le livre de Oona, à l'Université, dans le cours ex cathedra de poésie française du fameux professeur Michael Tudor, un spécialiste qui venait à Genève chaque semaine de Cambridge, Jacob ouït dire par un étudiant que le fameux manuscrit de Saint-Gall, qui n'était pas un cycle de poèmes sataniques mais un traité de religion celtique, n'avait jamais été caché par des moines occultistes pour en préserver le savoir, mais tout simplement volé par un bibliophile pour en admirer la somptueuse calligraphie et les enluminures, notamment celles des lettrines! D'ailleurs, à un moment donné le manuscrit resurgit, puis passa de mains en mains, pour finalement arriver entre celles du poète symboliste français Jules Laforgue.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Ce dernier s'en serait inspiré pour écrire son <em>magnum opus</em>, les vrais <em>Poèmes de la Lune Rouge</em>, réputé perdu, hélas. Inutile de dire que le professeur Tudor démentit avec véhémence cette théorie, qu'il qualifiait de sottises et de billevesées!</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Jacob n'était pas plus avancé! Il conclut qu'il n'avait d'autre choix que de reprendre l'examen attentif du paquet de feuilles, dans lequel il avait trouvé quelques poèmes, dédiés à la lune rouge, c'est vrai, dont certains carrément écrits en rouge, mais dont aucun ne semblait être dû à Jules Laforgue, ou à un moine hérétique médiéval! Mais il n'était un spécialiste ni de Laforgue, ni de littérature médiévale, ni de religion celtique, il le reconnaissait volontiers. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, il se prépara une belle platée de spaghettis sauce tomates, et, cela s'imposait, déboucha une bouteille de chianti, achetée chez le petit épicier italien du coin, qui l'avait toujours bien conseillé.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Pendant qu'il mangeait ses pâtes, après deux ou trois verres de vin, Jacob joua le disque <em>Harvest</em>, de Neil Young. L'écoute de cette musique country rock lui fit immanquablement penser à Oona, et le plongea dans une douloureuse nostalgie. <em>Harvest</em> était en effet un de leurs disques, et il repassa plusieurs fois, comme ils avaient l'habitude de le faire, le morceau "Alabama", sur lequel stridulent les guitares électriques de Neil et de Ben Keith.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">"Oh Alabama<br />The devil fools<br />With the best laid plan<br />Swing low Alabama<br />You got the spare change<br />You got to feel strange<br />And now the moment<br />Is all that it meant."</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Jacob avait toujours aimé cette chanson anti-sudiste et anti-raciste; en l'écoutant, il laissait souvent le CD enchaîner avec <em>The Needle And The Damage Done</em> et <em>Words (Between The Lines Of Age)</em>. Lorsque le reste des spaghettis fut froid et la bouteille vide, il remarqua qu'il était onze heures passées. Décidément, trop tard pour travailler! De toute manière, il n'était plus en état. Il finit son verre de chianti, puis alla se coucher, accompagné par les dernières notes de <em>Words</em>.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacques Davier (Août 2020)</span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.</span></p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Poèmes de la Lune Rouge (V)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2020-08-10:33328002020-08-10T12:39:00+02:002020-08-10T12:39:00+02:00 XVI Lors de sa dernière visite au dépôt, après l'épisode du visiteur,...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>XVI</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Lors de sa dernière visite au dépôt, après l'épisode du visiteur, Jacob était parti prudemment en traversant la cour sans bruit et en passant par la porte arrière du magasin, qui était ouverte. Arrivé au bureau du libraire, à l'entrée côté rue, il le trouva plongé dans un livre. Il lui dit qu'il en avait terminé pour le moment, et lui présenta les quelques volumes qu'il avait retenus de son exploration. Le libraire lui fit un bon prix. Jacob prit son courage à deux mains, car il craignait que ce qu'il allait dire ne lui interdît à l'avenir l'accès au dépôt, et parla au libraire du visiteur. Le libraire ne parut pas le moins du monde surpris. Il lui répondit qu'il avait bien, le sachant déjà sur place, laissé monter un bibliophile bulgare, client sporadique parlant assez mal français mais le lisant très bien, et qu'en effet il ne l'avait pas vu repartir, en concluant qu'il avait dû passer par la porte de l'immeuble. Jacob n'insista pas.<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Ce jour, il était là pour une nouvelle visite au dépôt, que le libraire lui autorisa de faire le sourire aux lèvres. Il faut dire que Jacob était un fort bon client!</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Le carton était toujours à sa place, apparemment personne n'y avait touché depuis sa dernière venue. Jacob le tira à lui, l'ouvrit et y plongea la main, qui en ressortit tenant une liasse de feuilles. Il entreprit de les passer en revue une à une. Sa première constatation, c'était que ces feuilles étaient dans un grand désordre. Certaines étaient numérotées, d'autre non, et si les versos étaient dans la plupart des cas vierges d'écriture, il y en avait certains qui comportaient des annotations, des notules, des corrections du texte figurant au recto, voire des ajouts de paragraphes entiers. Mais, globalement, il y avait assez peu de ratures ou de corrections. Le texte devait se trouver dans un état assez proche de l'état définitif. Quoi qu'il en soit, ce ne serait pas facile de mettre de l'ordre là-dedans, pensa-t-il.<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">En continuant son examen, il constata que, sur certaines pages, le texte était imprimé en rouge. Rouge? Pourquoi? Il se souvint alors du titre figurant sur la première page du paquet de feuilles, <em>Essai de Cahier des Charges pour La Lune Rouge (Zermatt)</em>. La lune rouge, étrange. Il avait vu la lune prendre une couleur rouge, ou rougeâtre, de nombreuses fois. C'est ainsi qu'elle apparaît quand elle est basse sur l'horizon, ou lors des éclipses de lune. On l'appelle aussi lune rousse, lune de sang, voire lune cuivrée. Et le rapport avec Zermatt? Il y vit, lors de ses séjours, de magnifiques lunes rouges, mais il ne voyait pas d'autres rapport entre le phénomène astronomique et la station valaisanne. Il pensa aussi à Verlaine, et à son "Heure du Berger", <em>La lune est rouge au brumeux horizon</em>, qu'il allait lire, assis dans l'herbe au pied du grand arbre, en bordure du verger, lorsqu'il rentrait du collège, l'été...<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Il prit une feuille écrite en rouge. Y figurait un poème en vers libres. Il le lut.</span></p><p style="text-align: left;"> </p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt;"><em>L'Homme Terminal</em></span></strong></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je suis l’Homme terminal</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Mes mains sont des serres, ma bouche une gueule </span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je plaque les pécheurs au sol, les dévisage d’un coup de patte</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Et les pécheresses je les étête</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je suis l’ultime animal, intelligent, froid, calculateur, machine à tuer</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Mes états d’âme vous glaceraient les sangs</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Mes joies et mes peines je ne les connais plus le mal que je fais vaut le bien ultime</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Les rayons de mes yeux lacèrent les orbites noires des hommes sans âge et sans mémoire</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Le cri de ma gorge paralyse les bouches muettes de mes victimes vagabondes</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Mon nez sent vos effluves nauséabonds d’un bout de l’Univers à l’autre</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je me mets alors en mouvement et fonds sur vous tel l’éclair</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Mon esprit travaille à la vitesse de la lumière</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je sais où vous êtes avant même que je vous y voie</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je guette depuis mes retraites innombrables mes proies ignorantes</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je suis l’Homme terminal </span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">L’âge de glace est mon idéal j’agis dans le froid polaire lacérant mille Frankenstein</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Ce carnage est le vil tribut que le monde me doit</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Pas de remord, pas de sentiment, mon cœur de pierre est un monolithe numérique</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je viens de la fin des temps où jadis la Conscience initiale m’enfanta</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je viens de l’extrême cosmos où demain le monde ira s’abîmer</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Car je suis comptable de vos crimes et de vos fautes et tous sont inscrits dans le Livre</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Dont les pages sont mes feuillets de route</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Un à un je vous traquerai hommes postmodernes sans foi ni Dieu</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Vos péchés innombrables génèrent les flots de sang dont je me gave</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je suis l’Homme terminal</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Mes os sont d’un métal que mille bombes H laissent froid</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Ma chair frissonne à peine au contact de vos projectiles misérables </span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je suis Celui que vous verrez dans vos cauchemars lorsque l’Heure sera venue</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Je suis l’Homme terminal, la Vérité nue…</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacob restait perplexe. On était ici très loin de Verlaine! En reposant la feuille, il remarqua une annotation au dos, écrite en noir, <em>Poèmes de La Lune Rouge</em>. Le mystère s’épaississait. Le manuscrit du carton était-il seulement un récit, un roman, ou bien aussi un recueil de poésie? Jacob</span><span style="font-size: 12pt;"> décida d'y aller franchement, et de parler du carton et de son manuscrit au libraire.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacques Davier (Mars 2020)</span></p><p> </p><p><span style="font-size: 10pt;">Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.</span></p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Poèmes de la Lune Rouge (IV)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2020-08-08:33328342020-08-08T12:26:00+02:002020-08-08T12:26:00+02:00 XII Oona la belle, Oona la merveilleuse, Oona la splendide, Oona la...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>XII<br /></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Oona la belle, Oona la merveilleuse, Oona la splendide, Oona la seule! Elle tenait à porter elle-même ses skis, ses bâtons et son sac. Il avait garé la voiture, une puissante BMW sportive, au bas de l'immeuble. Les skis furent disposés sans difficulté sur le porte-skis, alors que les bagages prirent le chemin du coffre, qu'ils remplirent presque car il était assez exigu, et les bâtons celui de l'habitacle.<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Ni une, ni deux, quelques minutes plus tard la voiture roulait en direction de l'autoroute. Ni Oona, ni Jacob n'aimaient attendre ou tarder, et il bénissait le Ciel que sa compagne ne fût pas une de ces femmes tête-en-l'air qui, une fois installée dans un véhicule, en ressortait aussitôt pour aller chercher quelque objet capital, forcément capital, oublié dans l'appartement, comme un bâtonnet de rouge à lèvres ou une énième paire de gants, tu sais, les rouges en laine que tu adôôôôres! Certaines femmes ont toujours l'angoisse de faillir à leur mission première, qui est de plaire, mais pas Oona, car, souveraine et royale, elle n'avait jamais eu le moindre doute à ce sujet, ce que son sourire charmant confirmait à chaque instant, et, surtout, elle était au-dessus de tout cela, en vraie femme libre!<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Ils allaient à Zermatt. A cette heure, en fin d'après-midi, l'autoroute commençait à se charger, mais cela les indifférait, car ils avaient tout leur temps. Même, et surtout, celui de s'arrêter au Relais du Saint-Bernard pour faire le plein et manger un sandwich à une table inoccupée du restaurant, main dans la main, en regardant le soleil se coucher sur le petit lac. Ils se réjouissaient de ce week-end de ski, qu'ils attendaient depuis des semaines, et profitaient de ce bref moment d'intimité en public, sur la route...<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Une fois arrivés à Taesch, Jacob gara la BMW dans l'immense parking qui jouxtait la gare et, pendant qu'il déchargeait les bagages, Oona alla chercher un chariot. Elle l'aida à disposer les bagages sur ce dernier, puis ils se mirent en marche en direction des guichets, lui poussant le chariot, elle surveillant les sacs afin qu'ils ne tombassent pas. Ils achetèrent leurs billets au ghichet, puis rejoignirent le quai. Le train arriva quelques minutes plus tard. Ils prirent place sur une banquette, après avoir laissé le chariot dans l'espace réservé, et l'avoir dûment attaché au crochet </span><span style="font-size: 12pt;">avec la sangle prévue à cet effet.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Lors de la montée vers Zermatt, il faisait nuit et, du fait de la lumière qui éclairait le wagon, on ne pouvait plus profiter de la vue sur le paysage montagneux fait de forêts et de neige, ni sur la gorge impressionnante que surplombait la voie du chemin de fer. Jacob attendait, comme chaque fois depuis qu'il était enfant, d'entendre, au début de la montée, le choc métallique de la roue dentée que le machiniste faisait tomber sur le rail à crémaillère, alors que Oona avait posé la tête sur son épaule et s'était assoupie.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt;">Il la réveilla quelques minutes avant d'entrer en gare de Zermatt. Oona cligna des yeux, s'étira, lui donna un bisou puis, après être restée quelques instants comme prostrée, se leva. Jacob l'imita, et ils se dirigèrent vers leur chariot. Ils n'eurent aucune difficulté à trouver un taxi, qui les déposa en quelques minutes au pied du chalet. Les skis, les chaussures de ski et les bâtons rangés dans le skiroom, il prirent l'ascenseur et montèrent vers leur appartement. Ils déposèrent le reste des bagages dans leur chambre, se débarbouillèrent rapidement, puis ressortirent dans l'air froid et sec de Zermatt, engoncés dans leurs anoraks. Oona et Jacob avaient en effet décidé d'aller manger une raclette au Restaurant du Pont, car, malgré le sandwich, tout cela leur avait donné faim. Une faible lune croissante se devinait parfois entre les nues. Profitons du moment présent, demain serait un autre jour, se dirent-ils!<br /></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacques Davier (Août 2020)</span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.</span></p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Poèmes de la Lune Rouge (II)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2020-08-05:33327982020-08-05T11:01:00+02:002020-08-05T11:01:00+02:00 X [...] Le libraire l'avait autorisé à continuer son inspection des...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>X<br /></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">[...] Le libraire l'avait autorisé à continuer son inspection des rayons de poésie dans le dépôt du premier étage. Il faut dire que, le premier jour, Jacob lui avait acheté un lot d'une vingtaine de volumes. Et pas n'importe lesquels. Jacob était très heureux de sa pioche, qui comprenait notamment plusieurs ouvrages des poètes symbolistes Albert Samain et Paul Fort, et surtout quelques éditions originales, par la maison Gallimard, de la poétesse genevoise Edith Boissonnas, tous trois quelque peu oubliés, hélas, par une époque qui délaisse la poésie pour s'adonner au culte du Veau d'Or!<br /></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacob aimait la poésie plus que tout, et il était toujours à l'affût de poètes inconnus, de poèmes ignorés. La poésie dit le monde, et d'une certaine manière le crée, pensa-t-il, alors que le capitalisme nie le monde, et très certainement le détruit.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Notre explorateur en chambre, impatient, commença par continuer sa lecture du manuscrit du carton. Au dos de la feuille qu'il avait lue lors de sa première visite, Jacob trouva le texte suivant :</span></p><p style="text-align: left;"><em><span style="font-size: 12pt;">Le narrateur avait jeté sur le papier quelques idées générales, inspirées de Guy Debord, pas (par) trop vagues, lui permettant de cerner un peu mieux ses personnages. Il en ferait bon usage dans son roman.<br /></span></em></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 12pt;"><strong>Idées Générales</strong></span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Description du monde spectaculaire – télé, pub, état de la culture, abrutissement généralisé, transformation du vivant en marchandise, consumérisme des sentiments, marché du sexe versus sexe partie prenante d’une relation harmonieuse</span></em><br /><br /></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Destruction consécutive de la possibilité même de relation amoureuse, étant donné que les individus sont dépossédés d’eux-mêmes. Dans cette optique, la relation idéale est justement celle qui n’est purement qu’idée, imagination, à l’exemple des relations spectaculaires, virtuelles, qui ont remplacé les relations réelles. [...]</span></em><br /><br /></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Voilà pourquoi le « héros » a la sensation diffuse de ne pas vivre sa propre vie, et de se trouver plus réel dans l’imaginaire que dans la réalité ; voilà pourquoi sa relation avec Oona n’est possible que dans l’imagination, et toute tentative de la réaliser, de la vivre concrètement s’est vue annihilée d’emblée. Folie.</span></em><br /><br /></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Personnage de Oona : difficulté. Elles est très belle, éminemment, son visage est parsemé de quelques taches de rousseur qui lui donnent cet inimitable style irlandais, qu’elle met en valeur avec un habillement choisi, dans les tons automnaux, brun, ocre, roux… Ses cheveux sont d’un auburn sombre, presque châtain, elle les arrange souvent en chignon, et cela est fort beau…</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacob fut frappé de constater que le personnage de Oona, tel que décrit, lui rappelait furieusement son Oona à lui... Il repensa à leurs escapades zermattoises, et cela le plongea dans une rêverie dont les pas résonnant dans les escaliers finirent par le tirer.</span><span style="font-size: 12pt;"><br /></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacques Davier (Mars 2020)<br /></span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.</span></p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Poèmes de la Lune Rouge (I)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2020-07-31:33327972020-07-31T20:01:00+02:002020-07-31T20:01:00+02:00 VII Jacob suivit le libraire vers le fond de la boutique. Une porte...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>VII</strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacob suivit le libraire vers le fond de la boutique. Une porte ouvrait sur un petit escalier menant à une cour intérieure, pavée, vieillotte, envahie d'objets hétéroclites. De ci, de là, on voyait un peu de mousse entre les pavés. Le libraire se retrouva en un tournemain dans la cour, mais Jacob, toujours gêné par son genou blessé, peina à le suivre. Au-dessus des toits, on apercevait le ciel hivernal, d'un bleu profond, toile sur laquelle était posée une lune un peu pâlotte. Son guide se retourna, et lui dit :<br /></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">- Le dépôt se trouve au premier étage.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacob monta un autre escalier à sa suite, et pénétra enfin dans la pièce qu'un plafonnier juste allumé éclairait faiblement. Le libraire lui indiqua les rayons où se trouvait la poésie, en précisant qu'après son examen il pouvait tout laisser en l'état, et qu'en partant il n'avait pas besoin de fermer la porte.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Une fois son hôte parti, Jacob inspecta son nouvel environnement, se retournant à gauche, puis à droite. Soudain, il avisa un carton, posé sur une étagère de la bibliothèque à laquelle il tournait initialement le dos. Il recula, puis tira le carton à lui, de sorte qu'il restât en équilibre sur le bord du plateau en bois. Il l'ouvrit, et aperçut un paquet de feuilles à l'intérieur. L'élastique qui les tenait ensemble avait lâché, et collait par endroits au papier. C'était apparemment un manuscrit. Il s'empara de la première feuille, et commença la lecture, assez pénible du fait de l'éclairage insuffisant :</span></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 12pt;"><strong>Essai de Cahier des Charges pour La Lune Rouge (Zermatt)</strong><br /></span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Le narrateur, célibataire, passe tous ses Noëls à Zermatt, en famille, dans un chalet.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Il skie. Il se complaît dans le ressassement d’un amour perdu, essentiellement par sa faute, du moins le pense-t-il.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Il s’intéresse aux eskimos, au Groënland.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Blanc versus blanc. Skis versus raquettes. Journées de glisse et de sublime solitude. Silence de la neige. Il est nécessaire d’effectuer un retour à la nature, mais l’entreprise apparaît comme quasiment impossible, tout comme l’amour.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Il tente de se guérir de ses mauvaises habitudes. Le sport l’aide beaucoup. Il devient un intégriste sportif, après avoir été un traîne-savates appliqué et paresseux. Le processus a pris quelques années : fréquentation des bars nocturnes.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Intérêt pour la poésie, pour Apollinaire en particulier, discussion avec un client (« As-tu connu Guy au galop… »). Peut faire un </span></em><span style="font-size: 12pt;">chapter</span><em><span style="font-size: 12pt;">…</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">A Zermatt, au tout début des années 70, Guy Debord se trouvait incognito, dans le cadre d’un projet de livre sur la société spectaculaire touristique. L’aliénation par les loisirs.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">L’Internationale Situationniste battait de l’aile. Il fréquentait alors une jeune et riche Suisse allemande d'origine irlandaise par sa mère, menant une vie de bohème, qu’il mit enceinte. Celle-ci ne resta que quelques mois en sa compagnie, la vie les sépara, lui pour l’errance de plus en plus radicale, elle pour le retour sur le « droit chemin » et le mariage.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">L’enfant qu’elle mit au monde se nommait Oona. La mère cacha à sa fille la véritable identité du géniteur. Bien plus tard, elle lui laissa toutefois croire qu’il s’agissait d’un vieil ami de passage, Ernest, rencontré lors de sa période hippie…en 1970-71.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Rencontre de Oona et du narrateur : lors d’une série de cours à l’Université de Genève. Incommunicabilité, angoisses, terreur de se lancer dans une relation. Qui est-elle ? Jamais il ne le sut vraiment.</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt;">Plot</span><em><span style="font-size: 12pt;"> : grosso modo raconter la tentative avortée de relation amoureuse, sublimée </span></em><span style="font-size: 12pt;">in fine</span><em><span style="font-size: 12pt;"> dans l’écriture romanesque. La vie s’efface devant le livre, la femme devant l’idée de la femme.</span></em><span style="font-size: 12pt;"><em> Prendre le contre-pied de Cohen chez Chancel, de « Belle du seigneur », et s’engager dans la voie post-moderne des relations potentielles, qui ont remplacé les relations réelles, des relations romanesques, au sens strict, qui ont envahi la réalité, le mental, le monde.</em></span></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Dans l’idéal, il faudrait montrer combien le narrateur est incapable de réellement comprendre toutes ces notions, qu’il essaie vainement de fixer par écrit dans un roman. L’échec est ici la règle, mais il n’est pas méprisable ; il est au contraire grandiose, glorieux, à l’image de l’Homme qui est grand justement de son imperfection. Ainsi, le « retour » (tout relatif, car elle n’est jamais « partie », puisqu’elle n’a jamais été avec lui) de l’aimée est encore imaginaire ; c’est le fruit d’une folie qui s’empare peu à peu de lui. C’est peut-être un retour dans le roman. Ou non. </span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt;">Jeu de pistes, tout s’embrouille. </span><span style="font-size: 12pt;">On ne sait plus où on (en) est… On ne sait plus si le récit est vrai ou imaginaire. Mais n'est-ce pas au fond la même chose ?</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt;">Étrange, se dit Jacob. Formellement, cela ressemblait à une ébauche, à un brouillon. Le texte était raturé, corrigé à la main. C'était peut-être un synopsis, ou un résumé, ou quelques idées jetées sur le papier pour mettre en forme un texte à venir. Ou bien était-ce le texte définitif? Difficile de savoir. Qui pouvait bien en être l'auteur? Le libraire? </span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Deux choses l'avaient frappé. D'abord, un personnage se prénommant Oona. Ensuite, des événements survenus à Zermatt, comme si c'était une partie de sa propre vie qui se retrouvait, en miroir déformant, dans cette page. Tout cela commençait à l'intriguer au plus haut point! Jacob, voyant le temps passer, remit la feuille dans le carton, rangea celui-ci, et s'attaqua à l'examen des rayons de poésie. [...]<br /></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacques Davier (Mars 2020)<br /></span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire.<br /></span></p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlSequence musicale Faineant par Dupaintag:necronomie.blogspirit.com,2017-09-10:31553222017-09-10T17:57:20+02:002017-09-10T17:57:20+02:00 Au vu de l'actualité est sur les conseils avisés de Marcel......
<p>Au vu de l'actualité est sur les conseils avisés de Marcel...</p><p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=AVp1p3Vz2jo">https://www.youtube.com/watch?v=AVp1p3Vz2jo</a></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlMarine Tagada : il n’y a pas de fascisme en Francetag:leshommeslibres.blogspirit.com,2017-05-03:33000792017-05-03T13:10:00+02:002017-05-03T13:10:00+02:00 Culture française A minima il s’agit d’un symptôme d’un mal...
<p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/960210970.jpg" target="_blank"><img id="media-223814" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/118394563.jpg" alt="france,élection,le pen,macron,fascisme,mussolini,situationnisme,souverainisme,mondialisme," /></a>Culture française</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">A minima il s’agit d’un symptôme d’un mal endémique en France: la guerre intellectuelle entre factions, l’absolutisme d’une pensée qui n’est plus pensée, l’incapacité à prendre en compte le pluralisme des opinions et courants de pensée. Ou encore la certitude que le débat et le dialogue se résument à des affirmations assénées les unes contre les autres par petites phrases ou grandes théories, sans aucune interaction entre les protagonistes. En France on ne dialogue pas, on fait du rapport de force permanent un simulacre de dialogue.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les conséquences de cette culture politique sont déjà désastreuses. D’une part le pays semble voué à un durable clivage plus qu’à une simple alternance. Les uns et les autres n’existent que tant qu’ils s’opposent les uns aux autres. Des exemples? Les diverses oppositions catégorielles: patron-ouvriers, gauche généreuse-droite égoïste, société ouverte-société fermée, xénophile-xénophobe, entre autres. À cela s’ajoutent aujourd’hui les oppositions mondialistes-souverainistes, femmes-hommes, libéral-contrôlant.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le clivage gauche-droite, plus prégnant en France que dans d’autres pays européens, en est un exemple bien visible. Cette animosité politique et sociale génère des divisions durables au sein de la nation française – et pourtant il y a des souverainistes et des mondialistes à droite comme à gauche. Ces attitudes décrivent un ADN politique autoritaire et intellectuellement centralisateur sur une seule idée. De ce point de vue la France est un obstacle à l’Europe et ne peut réellement être en phase avec l’Allemagne, <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2013/09/11/sortie-en-librairie-du-livre-federalisme-allemand-centralisme-francais/" target="_blank">pays habitué au fédéralisme</a></span>. Le jeu de dominant-dominé ne cessera que quand il aura disparu de la culture française. Autant dire que ce n’est pas pour demain.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Aujourd’hui l’élection présidentielle propose un candidat qui se positionne comme ni gauche ni droite. Le propos est plus qu’opportuniste: il recèle de manière peu visible une tentation totalitariste. Le slogan ou la revendication ni droite ni gauche est considéré comme élément de pensée appartenant au fascisme, comme le soutient l’historien israélien <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://lodel.irevues.inist.fr/cahierspsychologiepolitique/index.php?id=2879" target="_blank">Zeev Sternhell</a></span>.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3343344833.jpg" target="_blank"><img id="media-223815" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/751772039.jpg" alt="france,élection,le pen,macron,fascisme,mussolini,situationnisme,souverainisme,mondialisme," /></a>Définition du fascisme</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Toutefois le fascisme ne saurait être réduit à ce seul paramètre. La philosophe Hannah Arendt a longtemps été la référence intellectuelle dans l’analyse du phénomène totalitariste. Elle a pourtant peu fait cas du fascisme, tel qu’il s’est développé en Italie en parallèle à la montée des nationaux-socialiste d’Adolf Hitler.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Depuis les années 1990 d’autres penseurs et historiens ont élargi l’approche du totalitarisme. Un <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2006-2-page-119.htm" target="_blank">article paru</a></span> sur l’excellent site cairn-info et signé par Emilio Gentile, professeur d’histoire contemporaine, propose des repères pour comprendre le totalitarisme, le fascisme et la religion politique.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">De ce long et riche article j’extrais sa définition du totalitarisme, théorie praxis politique que l’on retrouve aussi bien chez le Fasciste Mussolini que chez le Marxiste Georges Sorel (l’un des penseurs qui a introduit le marxisme en France au XIXe siècle).</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« 1. Le totalitarisme est une expérience de domination politique mise en œuvre par un mouvement révolutionnaire et organisée par un parti à la discipline militaire.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">2. Le totalitarisme se caractérise par une conception intégraliste de la politique et aspire au monopole du pouvoir ; après avoir conquis ce dernier par des voies légales ou non, il s’attache à détruire ou à transformer le régime préexistant pour construire un État nouveau, fondé sur le régime du parti unique.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">3. L’objectif principal du totalitarisme est de réaliser la conquête de la société, c’est-à-dire la subordination, l’intégration et l’homogénéisation des gouvernés : l’existence humaine, qu’elle soit individuelle ou collective, est considérée comme intégralement politique et se voit interprétée selon les catégories, les mythes et les valeurs d’une idéologie palingénésique, elle-même sacralisée sous la forme d’une religion politique.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">4. La religion politique tend à remodeler l’individu et les masses en provoquant une révolution anthropologique qui doit aboutir à la régénération de l’être humain et à la création d’un homme nouveau.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">5. Cet homme nouveau est consacré corps et âme aux projets révolutionnaires et expansionnistes du parti totalitaire, dont le but ultime est alors la création d’une nouvelle civilisation supra-nationale. »</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/4008707154.jpg" target="_blank"><img id="media-223816" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3387096002.jpg" alt="france,élection,le pen,macron,fascisme,mussolini,situationnisme,souverainisme,mondialisme," /></a>Benito Mussolini</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les antifascistes du XXe siècle ont posé la synthèse suivante. Dans le fascisme: « il y avait le rôle de la pensée mythique, la mobilisation des masses, le culte du chef, le parti unique, l’organisation de la culture ou encore les projets de régénération collective. » </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le fascisme est étatiste, dirigiste, aux mains d’un parti unique, anti-parlementaire, et les chemises noires subordonnées à un chef charismatique et mythifié, belliciste. Les citations suivantes de Benito Mussolini sont explicites:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« La clé de voûte de la doctrine fasciste est sa conception de l'État, de son essence, de ses fonctions et de ses objectifs. Pour le fascisme, l'Etat est absolu, les individus et les groupes relatifs. »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« Le fascisme est une religion. Le XXe siècle sera reconnu dans l’histoire comme le siècle du fascisme. »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« La transformation de l’instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste de mes réformes. »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://www.cevipof.com/fichier/p_publication/431/publication_pdf_cahierducevipof39.pdf" target="_blank">Moi, je suis</a></span> pour la discipline rigide. Nous devons nous imposer à nous-mêmes une discipline de fer, parce qu’autrement, nous n’aurons pas le droit de l’imposer à la nation. Et c’est seulement à travers la discipline de la nation que l’Italie pourra se faire entendre dans le concert des autres nations. La discipline doit être acceptée. Quand elle n’est pas acceptée, elle doit être imposée. … les fascistes de toute l’Italie (qui) doivent avoir un dogme portant un seul nom : discipline! »</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il y a d’évidentes similitudes entre la fascisme italien, le national-socialisme hitlérien et le communisme stalinien. Je rappelle qu’en France dans les années 1950, il était aussi mal vu de se déclarer communiste que lepéniste aujourd’hui. Le coco avait toujours le couteau entre les dents!</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/1066028946.jpg" target="_blank"><img id="media-223817" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/543108741.jpg" alt="france,élection,le pen,macron,fascisme,mussolini,situationnisme,souverainisme,mondialisme," /></a>France: les candidats</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Quel offre électorale se situerait aujourd’hui dans la mouvance fasciste en France? À mon avis aucune.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Tous les partis acceptent le parlementarisme et les élections. Il serait malhonnête de prétendre qu’il en serait autrement une fois au pouvoir. La démocratie représentative est un modèle politique ancré dans les esprits et personne ne préconise l’avènement du parti unique.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les seuls mouvements qui se proclament révolutionnaires sont Force Ouvrière et le Nouveau Parti Anticapitaliste. Mélenchon appelle à une révolution sans la vouloir hors des urnes.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le culte du chef charismatique existe avec Mélenchon et Macron. Jean-Luc Mélenchon se défend de tout culte de la personnalité en invoquant le fait que son programme est celui de la base. Mais dans les faits tout passe par lui dans les meetings et dans la médiatisation. C’est sa personne qui sert de référence et qui est adulée au point de provoquer une forte adhésion émotionnelle.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Emmanuel Macron a tout misé sur sa personne. Tout passe par lui. En principe un parti est l’émanation d’une sensibilité de citoyens et le candidat est choisi par ce parti. Avec Macron c’est l’inverse: il a créé un mouvement pour lui et par lui. Quand il dit qu’il a montré sa capacité à être un chef il cultive son image de leader. Il s’en convainc en même temps car sa jeunesse et son manque d’expérience et d’une base populaire le fragilisent. Il doit donc forcer. Ses envolées, ses cris même étranglés, participent à cette volonté de se montrer comme le seul chef à bord. Son ni droite ni gauche entre en résonance avec les anciens thèmes fascistes. Son ascension rapide n’est balancée par aucun garde-fou. Il se réclame d’une révolution. Il veut gouverner par ordonnances, sans les parlementaires. Cela ne signifie pas qu’il est fasciste mais il ne dédaigne pas une praxis autoritaire et utilise des mots connotés.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2522346420.png" target="_blank"><img id="media-223818" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/642830719.png" alt="france,élection,le pen,macron,fascisme,mussolini,situationnisme,souverainisme,mondialisme," /></a>Marine Tagada</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Marine Le Pen n’est pas vraiment charismatique. Elle est l’émanation de son parti. Elle laisse régulièrement ses lieutenants intervenir dans les médias. Son patriotisme fait référence à un État idéalisé, et ceci est dans la tendance fasciste. La lutte contre une immigration vécue comme trop nombreuse ou de culture trop différente et qui relativise celle en place, n’est pas la désignation d’un bouc émissaire par l’État. On peut crier Marine fasciste, Marine raciste ou Marine Tagada, c’est un écran de fumée: on ne fait qu’évacuer le besoin de débat qui pourtant l’a portée au second tour.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Tous les pays du monde préservent leur propre culture et c’est normal. Les mélanges doivent être progressifs, mesurés et procéder par assimilation. La multi-ethnicité est un fait non-dérangeant, mais le multiculturalisme est la voie vers le communautarisme et l’affaiblissement des processus historiques qui ont constitué les nations. Imaginer comme je le lis parfois que le sourire de MLP cache un couteau qui doit sortir de sa bouche une fois élue et qu’elle interdira le parlementarisme et militarisera la société est un saut idéologique qui me paraît gravement excessif et irrationnel.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Si l’on analyse les candidatures à l’aune des définitions d’Emilio Gentile, il n’y a pas à craindre de renouveau du fascisme. Il reste dès lors une légitimité démocratique à discuter des programmes, mais c’est un autre débat. Un débat que malheureusement le brouhaha anti-Le Pen a tendance à neutraliser. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/1434191305.jpg" target="_blank"><img id="media-223819" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/57198146.jpg" alt="france,élection,le pen,macron,fascisme,mussolini,situationnisme,souverainisme,mondialisme," /></a>Néo-situationnisme </strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Désigner le Mal par rapport au Bien dans cette campagne est un écran de fumée. Ce qui doit compter sont les programmes, les intentions affichées et l’organisation interne des partis en présence. De cela on peut déduire s’il y a ou non un risque de fascisme. Cela ne me paraît pas être le cas.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pour ma part je ne suis partisan ni d’un souverainisme trop rigide ni d’une mondialisation où les citoyens perdent le contrôle de leur vie. Je ne crois pas au sens de l’Histoire comme une vague irrésistible et normative. Je ne crois pas plus qu’il y aurait une vocation naturelle d’une Europe ouverte. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Soyons lucides: cette ouverture, par exemple aux migrations numériquement très importantes et homogènes, et de cultures très différentes, répond au besoin économique de main d’oeuvre et non à un idéal humaniste. On ne se soucie d’ailleurs pas de la perte des ressources humaines pour les pays d’origine que produisent les grands mouvements migratoires. Quand l’immigration <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/07/24/la-guyane-face-au-probleme-persistant-des-clandestins-par-laetitia-van-eeckhout_1222452_3224.html" target="_blank">clandestine était déjà dénoncée</a></span> par <em>Le Monde</em> en 2009 en Guyane, personne n’a crié au racisme ni au fascisme. Parce que les Guyanais ne sont pas très blancs?</span></p><p class="p1" style="text-align<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La peur, la haine et le rejet extrêmement violent contre Marine Le Pen m’apparaissent comme stupéfiants, dans les deux sens du terme. Cet orgasme émotionnel agit comme un opium ou une drogue euphorisante par lesquels toute réflexion nuancée et personnelle est balayée ou annihilée.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlL’aliénation : une idée dinguetag:leshommeslibres.blogspirit.com,2014-11-04:32992882014-11-04T15:44:40+01:002014-11-04T15:44:40+01:00 L’aliénation était un concept imparable. En effet, si une personne est...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/863907428.jpg" target="_blank"><img id="media-180925" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/4054199570.jpg" alt="aliénation,situationnisme,éducation,liberté,debord,marx," /></a>L’aliénation était un concept imparable. En effet, si une personne est aliénée, elle ne peut être consciente qu’elle l’est, justement parce qu’elle l’est. Succulent, non? L’aliénation poserait un voile sur la conscience de soi et sur la liberté de choix. Nous serions «agis» de manière invisible par des suggestions, des inductions, des incitations et des influences que nous ne percevrions pas et qui gouverneraient notre vie.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Les prostituées qui ont décidé librement de louer leurs services sexuels ne seraient que des inconscientes, des aliénées qui ne savent pas ce qu’elles font. L’aliénation ferait de nous des esclaves - on ne sait exactement de qui. Du «Système», selon Guy Debord. La personnification d’un système tout-puissant est de nature paranoïaque et fait penser à 1984. On n’a d’ailleurs pas assez exploré ce qu’il y a de parano dans les analyses critiques de la société de cette époque.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Le mot «aliéner» signifie: céder, comme céder un droit de propriété. De là vient l’idée de «rendre étranger» à soi. De cette étrangeté découle la folie. Asile d’aliénés: lieu où l’on garde et soigne des personnes qui ne s’appartiennent plus, dont l’esprit est égaré. La signification politique est certes un peu différente, mais elle court sur la même piste: l’aliénation économique ou mentale est le fait de ne pas posséder sa propre vie, d’être devenu étranger à soi-même.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Le sens politique, comme le sens médical, contient l’idée que le sujet ignore sa propre aliénation. C’est bien pratique: tout ce qu’il dit ou fait devient dès lors une confirmation de son aliénation, même ses dénégations! C’est dingue.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Bien sûr qu’il y des des éléments conditionnants, voire prédéterminants, dans la vie d’un homme ou d’une femme. L’origine géographique, la langue, les croyances religieuses, la classe sociale, les modèles et l’éducation familiale, la culture en général, formatent l’individu. Ce formatage est d’abord une éducation au sens noble du terme: un moyen de comprendre le monde et d’y exister sans y être étranger. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Dès le moment où l’on décide par soi-même, on doit être considéré comme libre, même si notre éducation nous prépare plus à certains choix qu’à d’autres. Le fait de décider fait de nous des être certes formatés, mais libres de reproduire ou non le formatage reçu. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">C'est un changement radical de paradigme par rapport aux décennies qui ont suivi Mai 68.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Dans le nouveau Situationnisme comme je le propose, l’être humain doit être considéré comme fondamentalement libre et non aliéné par le système ou au système. La condition de base n’est pas l’aliénation, elle est la liberté. Que cette liberté soit en partie sous influence et qu’elle grandisse avec le temps n’y change rien.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Que l’on soit athée, de gauche, de droite, djihadiste, chrétien, russe, américain, la condition commune est la liberté présupposée. Liberté d’endosser ou non, de reproduire ou non les outils culturels reçus pour nous construire dans un monde donné, dans un spectacle du monde, dans une «situation» <em>(un contexte, un pattern culturel)</em> spécifique.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Celui qui dit que les humains sont aliénés, se poste en supérieur. C’est lui le tyran, l’aliénant.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; text-align: justify;">Elle fit les beaux jours de Mai 68. Elle fut convoquée régulièrement par Guy Debord et les situationnistes <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2014/11/03/pour-un-nouveau-situationnisme-261392.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #800000;">comme je le mentionnais hier</span></a>. Elle était, paraît-il, le voile invisible de la société de consommation. Elle fut, bien avant cela, utilisée avec quelque succès par Karl Marx.</span></p>