Last posts on puzzle2024-03-29T02:25:35+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/puzzle/atom.xmlmimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlTroisième personne singulièretag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2015-01-04:30331422015-01-04T21:41:53+01:002015-01-04T21:41:53+01:00 Dans Puzzle , Paul Haggis adopte une narration polyphonique tout ce qu'il y...
<p>Dans <em>Puzzle</em>, Paul Haggis adopte une narration polyphonique tout ce qu'il y a de plus romanesque. Mais les personnages sont si bien incarnés et le storytelling si efficace que l'on ne se préoccupe guère de construction narrative. À peine cherche-t-on à relier les différentes histoires. On veut savoir si Julia, mère paumée qui cumule les contretemps, va réussir à récupérer la garde de son fils, confiée à son père, artiste new-yorkais qui vit dans son loft avec sa nouvelle copine, une jeune femme sensible au chagrin du gamin et aux malheurs de la mère. On veut savoir si Sean, un Américain qui a l'air d'un Italien mais qui déteste à peu près tout de l'Italie à l'exception des costumes dont il vient s'inspirer, va aider Monica, belle femme tzigane croisée dans un bar, à récupérer sa fille kidnappée ; s'il va croire la mère en détresse ou plutôt son banquier, qui le met en garde contre ce qui a tout l'air d'une escroquerie ; s'il continuera à être fasciné par la belle, arnaqueuse ou amoureuse. On veut savoir ce que va révéler le nouveau livre de Michael, écrivain à succès en mal d'inspiration qui s'est réfugié dans un bel hôtel parisien où il reçoit la visite d'Anna, jeune femme aussi ravissante qu'indépendante pour laquelle il vient de quitter sa femme, et avec laquelle il partage des jeux érotiques mi-tendres mi-cruels, dont on ne sait pas s'ils vont davantage les lier ou les séparer.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Les plans s'enchaînent si bien que l'on remarque moins les transitions au noir qu'on ne le ferait des pages blanches séparant les chapitres d'un livre. Il faut attendre la première incohérence flagrante pour que l'on commence à y prêter attention. Pourquoi donc Michael trouve, sur le bureau vieille France de sa chambre, un papier au dos duquel Julia a griffonné une numéro de téléphone à la hâte, alors qu'elle faisait la chambre... d'un hôtel ultra-moderne, au mobilier design ? Alors seulement, dans le télescopage des ors et moulures avec la vitre et le métal, prend-t-on réellement conscience des lieux, de leur éloignement et de l'étrangeté qu'il y a à faire se côtoyer des personnages qui ne se croiseront pas.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Si le film de Paul Haggis est un puzzle, c'est l'un de ces puzzles monochromes à plus de mille pièces, auquel il faut s'atteler à plusieurs personnes ; trois personnes, en l'occurrence, qui ont avancé chacune dans leur coin et fait émerger trois îlots distincts, dont on s'étonne soudain qu'une pièce puisse les relier. À vrai dire, la métaphore paraît bien trop peu adéquate pour qu'on ne soupçonne pas le traduction française d'avoir, sous couvert de mot « bilingue », choisi un cliché, et l'on commence à s'intéresser un peu plus au titre original, <em>The Third Person</em>. Qui peut bien être cette troisième personne ? La femme de Michael dans le binôme qu'il forme avec Anna ; le complice/maître chanteur de Monica, qui exige de Sean des sommes toujours plus élevées ; la copine du peintre, qui tend un mouchoir à Julia, en larmes d'avoir raté le rendez-vous avec l'avocate, ou bien encore le fils qu'elle n'a pas vu depuis deux ans ?<br /><br /></p><hr /><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">Attention : zone à haute densité de spoilers<br /><br /></p><hr /><p style="margin-bottom: 0cm;">Même si le motif du trio et l'incertitude des personnes à y inclure dans le cas de Julia a son importance, c'est une phrase d'Anna qui donne la clé du titre : découvrant le journal de Michael, elle s'amuse de ce qu'il parle de lui-même à la troisième personne. La troisième personne, c'est la mise à distance de soi par la fiction ; <em>c'est</em> la fiction, c'est tout le film, c'est Michael dans son journal, et Sean et Monica et Julie et tous les autres.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><em>The Third Person</em> ne propose pas de résolution magistrale, qui nouerait subitement les trois fils narratifs juxtaposés pendant tout le film et nous conduirait à oublier les histoires de chacun au profit de la ruse qui les a brillamment rassemblées. Au lieu de cela, les histoires sont absorbées, réincorporées, dans la fiction que s'efforce d'écrire Michael : les incohérences se trouvent levées par ce rattachement logique, mais surtout, surtout, l'histoire de l'auteur se trouve diffractée dans celles de ses personnages qui en assument chacune une facette, avec toute la force qui lui est propre.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Le fils enlevé à Julia, la fille kidnappée de Monica, le fils que Sean ne reverra plus... la présence de ces enfants, pour certains révélée tardivement, se révèle être le motif qui relie souterrainement les trois histoires, ces trois histoires que Michael n'a peut-être écrites que pour révéler, tout en le masquant, le secret qui lui pèse : pour prendre un appel de sa maîtresse, il a détourné la tête quelques secondes, quelques secondes d'inattention pendant lesquelles sa fille s'est noyée. Alors Julia qui, en pleine dépression, a failli tuer son enfant, c'est lui ; et Sean, qui a perdu son fils dans une noyade et vide son compte en banque pour sauver un enfant qui n'existe pas, c'est lui aussi, qui paye littéralement, littérairement, sa faute.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Diviser son histoire n'est peut-être qu'une manière d'essayer d'alléger la culpabilité. Et de retrouver un contact humain, après qu'Anna l'a quitté en apprenant sa part de responsabilité. On ne sait d'ailleurs pas très bien si c'est au terme du séjour parisien ou si celui-ci n'a été qu'une parenthèse rêvée par le romancier, qui n'aurait alors pas hésité à affubler Anna d'un secret qui pèserait au moins autant que le sien (un inceste poursuivi jusqu'à l'âge adulte) pour trouver une autre explication à l'échec de leur relation. À moins que le drame d'Anna soit réel. Au sein de la fiction. Peu importe, au final, de savoir ce qui a été écrit ou vécu par le romancier : le réalisateur nous l'a de toute manière fait vivre, dans une formidable démonstration de la puissance de la fiction.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">Mit <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2014/12/21/metapuzzled" target="_blank">Palpatine</a></p>
Minh2909http://cine2909.blogspirit.com/about.htmlSaw VItag:cine2909.blogspirit.com,2009-11-23:18555702009-11-23T17:00:00+01:002009-11-23T17:00:00+01:00 Si John Kramer (Tobin Bell) est bien mort, l’œuvre de Jigsaw...
<div style="text-align: center"><img src="http://cine2909.blogspirit.com/media/00/01/2127106701.43.jpg" id="media-423650" alt="aff.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" name="media-423650" /></div> <p>Si <b>John Kramer (Tobin Bell)</b> est bien mort, l’œuvre de <b>Jigsaw</b> continue de plus belle et on a encore découvert de nouvelles victimes de ce jeu pervers. Tout porte à croire que l’inspecteur <b>Peter Straham (Scott Patterson)</b> est le complice de Jigsaw car on a retrouvé ses empreintes sur les paupières de la dernière victime. Une version des faits totalement fausse et <b>Mark Hoffman (Costa Mandylor)</b> le sait très bien puisque c’est lui qui a tout manigancé, il profite de cette fausse piste pour organiser un nouveau jeu. Sa victime se nomme <b>William Easton (Peter Outerbridge)</b> et il a été personnellement choisi par John avant que celui-ci ne meurt.</p> <div style="text-align: center"><img src="http://cine2909.blogspirit.com/media/02/01/792908594.46.jpg" id="media-423652" alt="01.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" name="media-423652" /></div> On doit forcément y passer alors allons-y tout de suite ; si vous voulez de la boucherie vous allez être servi avec beaucoup de <b>Saw VI</b>. Devenue une véritable tradition, la sortie de ce nouveau <b>Saw</b> est l’occasion de voir des pièges machiavéliques et surtout des litres de sang souiller le grand écran. Allant toujours plus loin dans la perversité, il faut quand même dire que si vous êtes venus chercher du gore, vous pourriez être un peu déçus car en dehors de la scène d’ouverture, ça s’est un peu assagi. On repart sur les bases de <b><span style="background-color: #00ff00;"><a href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2007/12/05/saw-iv.html">Saw IV</a></span></b> où on nous révèle certains points du passé de <b>Jigsaw</b> mais les surprises sont vraiment trop minces pour justifier cette saga à rallonge et on sait désormais qu’on aura encore une suite !<br /> <br /> <p style="text-align: center;"><b><span style="background-color: #ffff00;"><span style="text-decoration: underline;">Il faut le voir pour :</span></span> Vérifier qu’il vous reste bien de la chair à saucisse à la maison (ça peut aussi servir pour les spaghettis bolognaises, je tiens ça d’un grand chef égyptien).</b></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><b>En savoir plus sur <span style="background-color: #00ff00;"><a target="_blank" href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2005/12/13/saw.html">Saw</a></span> ?</b></p> <p class="MsoNormal" align="center"><b>En savoir plus sur <a target="_blank" href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2006/12/01/saw-ii.html"><span style="background-color: #00ff00;">Saw II</span></a></b> <b>?</b></p> <p class="MsoNormal" align="center"><b>En savoir plus sur <span style="background-color: #00ff00;"><a href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2006/11/30/saw-iii.html"><span style="text-decoration: underline;">Saw III</span></a></span> ?</b></p> <p class="MsoNormal" align="center"><b>En savoir plus sur <span style="background-color: #00ff00;"><a href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2007/12/05/saw-iv.html">Saw IV</a></span> ?</b></p> <p class="MsoNormal" align="center"><b>En savoir plus sur <span style="background-color: #00ff00;"><a target="_blank" href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2008/12/03/saw-v-n.html">Saw V</a></span> ?</b></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlVarda-plagestag:textespretextes.blogspirit.com,2009-03-19:31094502009-03-19T08:30:00+01:002009-03-19T08:30:00+01:00 Elle ne raconte pas sa vie, mais elle en parle. Elle ne raconte pas ses...
<p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Elle ne raconte pas sa vie, mais elle en parle. Elle ne raconte pas ses films, mais ils y sont. Elle ne raconte pas ceux qu’elle aime, mais elle les montre. <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Agn%C3%A8s_Varda" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Agnès Varda</a> vient de recevoir un César (le César du documentaire, faute de catégorie adéquate) pour <em><a title="Fiche Allociné" href="http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=2492.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Les plages d’Agnès</a></em> (2008), qu’une seule salle présente à Bruxelles, le <a title="Séances et programme du Vendôme" href="http://www.cinenews.be/Movies.ByPlace.cfm?YellowID=76&lang=fr" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Vendôme</a>. C’est la deuxième semaine, n’attendez pas si vous voulez vous offrir une heure cinquante de bonheur sur grand écran.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Varda a étudié la photographie, et la photo est partout dans ce film. Portraits d’inconnus trouvés aux Puces, souvenirs de famille, expositions thématiques – superbes photos de Jean Vilar exposées à Avignon, par exemple. Pourquoi la photographe est-elle devenue cinéaste ? Parce qu’aux images, elle voulait ajouter des mots, dit Varda. Etait-elle cinéphile ? Non. Elle s’est lancée comme ça, avec l’envie de faire des choses.</span></span> </p><div style="text-align: center;"><table border="0" cellspacing="0" cellpadding="0"><tbody><tr><td style="font-family: arial; font-size: 11px; color: black;">Agnès Varda</td></tr><tr><td style="align: center; border: solid 1px silver;"><p><img style="margin: 8px auto; border: 1px solid black; display: block;" src="http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/rsz/420/x/x/x/medias/nmedia/18/67/31/86/19012289.jpg" /></p></td></tr><tr><td style="align: center; border: solid 1px silver;"> </td></tr><tr><td style="font-family: arial; font-size: 11px; color: black; text-align: right;"><a title="Galerie complète sur AlloCiné" href="http://www.allocine.fr/film/galerievignette_gen_cfilm=131875&cmediafichier=.html">Galerie complète sur AlloCiné</a></td></tr></tbody></table></div><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Les plages d’Agnès</em> sont un festival de créativité. Ce n’est pas une vie racontée, reconstituée, même si la cinéaste retourne dans la maison d’Ixelles, à la mer du Nord où elle a passé toutes les vacances de son enfance, même si elle se rappelle la vie sur un voilier à Sète, les débuts à Paris, les gens en Californie, ses impressions en Chine… Varda mélange souvenirs et fictions, images d’archives et fabrication d’images. C’est gai, léger, coloré, on en sort plus optimiste qu’on n’y est entré.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">A plusieurs reprises, Varda utilise le mot <em>« puzzle »</em> pour décrire sa façon de travailler, et ce film en est un. Plutôt kaléidoscope que déroulé chronologique. Elle procède par <a title="Interview sur Allociné" href="http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18852500&cfilm=131875.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">collage</a>. Sur <em>« la plage belge »</em>, au début du film, elle installe des miroirs devant la mer, elle installe des éclats dans l’image, elle joue avec les points de vue. Elle se montre, elle montre les autres. Elle invente, elle s’amuse. Et nous sommes conviés à cette fête. Une artiste donne forme à ses souvenirs comme à ses rêves. La baleine, par exemple, parce que l’histoire de Jonas la fascine. Dans une baleine (fabrication maison), elle s’aménage une chambre de toile où elle s’étend, heureuse comme un poisson dans l’eau.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Face à la caméra, une femme nous regarde, nous parle, et dans une telle connivence que l’on comprend pourquoi autour d’elle il y a tant d’amour et d’amitié. Une femme de cœur. La petite qui a appris à remailler les filets avec un pêcheur. La grande qui a pris ses cliques et ses claques pour aller en Corse, toute seule. Celle qui aime les couleurs, les écharpes dans le vent, les chats, celle qui photographie ses voisins. Cette femme toute simple qui a fait tourner des débutants : Noiret, Depardieu, Birkin, Bonnaire. Calder venait construire ses mobiles dans sa cour, Jim Morrison assister à un tournage. Il y a des étoiles dans son ciel. Jacques Demy dans son cœur.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Oui, on peut avoir quatre-vingts ans (quatre-vingts balais, vous verrez ce que c’est) et rester curieuse de ce que la vie offre, rester allègre. Séquence clin d’œil à Sempé : un cortège de jeunes manifestants et sur le côté, une petite vieille (Agnès Varda) qui brandit une pancarte <em>« J’ai mal partout ».</em> La séquence où Agnès Varda dit que le cinéma, c’est sa maison, a pour décor une <em>« cabane »</em> de verre : contre les vitres, déroulées, des pellicules de scènes tournées avec Deneuve et Piccoli, traces d’un film jamais achevé. La lumière traverse leurs visages. A l’intérieur, une pile de bobines, où elle s’assied - elle est chez elle.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Il faut un sacré culot pour mettre ainsi en scène sa vie, son univers, avec ce naturel du travail bien fait. Si Agnès Varda achète les fiches de cinéma sur ses films dans les bacs des brocanteurs, elle ne laisse pas sa vie en friche. Son regard est plein de malice tendre. Les plages d’Agnès sont un carnet de voyage dans la mémoire – <em>« Je me souviens pendant que je vis. »</em></span></span></p>