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Provence, réchauffement : comment Valensole gère la raréfaction de son eau
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2024-02-17:3354674
2024-02-17T23:28:00+01:00
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Provence, réchauffement : comment Valensole gère la raréfaction de son...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><em>Provence, réchauffement : comment Valensole gère la raréfaction de son eau.</em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le plateau bleu et or s’étend entre Manosque et Verdon. Bleu, couleur des lavandes et lavandins qui couvrent les champs au début de l’été, et or comme le blé de juillet.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/824535174.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1374121" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/4149967293.jpg" alt="provence,sécheresse,climat,eau,valensole,irrigation" /></a>Pluviosité</strong></span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’agence de développement des Alpes-Côte d’Azur <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://www.tourisme-alpes-haute-provence.com/patrimoine-naturel/apidae-le-plateau-de-valensole-5160103/"><span class="s2">le décrit ainsi</span></a></span></span>:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">Immense mer de galets roulés, le plateau de Valensole est le « grenier de la région ». Recensé comme l’un des plus vastes plateau de France, il se situe entre Durance et Asse, à proximité des Gorges du Verdon et de ses lacs.</span> »</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Outre la lavande on y cultive le blé dur, l’olivier, l’amandier et la truffe. <a href="https://www.baladesetpatrimoine.com/item/le-plateau-de-valensole/"><span class="s2"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">On surnomme</span></span></span></a> le grenier à Grain de la région:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">Avec un climat de type méditerranéen allié à la présence d’une moyenne montagne les étés sont très secs et souvent caniculaires, avec des températures se situant souvent en moyenne au-dessus des 30° avec des pics allant jusqu’à 37°. Heureusement, les nombreux orages tempèrent la chaleur en fin de journée à la fin de l’été. C’est un des lieux les plus orageux de France (plus de 35 orages par an).</span> »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Quand on roule sur le plateau d’ouest en est on traverse alternativement, après les cultures, des prairies maigres et sèches et des forêts basses composées de chênes verts et de pins d’Alep.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">S’il y a beaucoup d’orages les pluies sont peu retenues par un sol dont la couche d’humus est très mince. On n’a toutefois pas constaté de tendance à une diminution de la pluviosité.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1081263300.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1374122" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1069283021.jpg" alt="provence,sécheresse,climat,eau,valensole,irrigation" /></a>Irrigation</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La température moyenne, elle, a grimpé de près de 2°. C’est une valeur locale que l’on ne retrouve pas par exemple à Nice, le plus proche lieu dont on dispose de relevés assez anciens (image 3, infoclimat).</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On voit des variations de températures et de précipitations mais pas de tendance nette sur 80 ans. Certes les cumuls semblent plutôt en baisse depuis 10 ans, mais l’ensemble des variations sur la période ne permet pas de déterminer la tendance, la durée est trop courte.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Avev l’évapotranspiration et les vents souvent forts donc asséchants, le décalage des précipitations, les prélèvements et la pollution, la région de Valensole connaît pourtant une crise de l’eau. Antérieurement on cultivait « à sec », sans apport d’eau autre que les pluies du printemps et de l’automne. Elles ne suffisent plus.</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">De nombreuses plantes sont adaptées aux sols secs et aux sécheresses, mais il faut quand-même un minimum d’arrosage pendant les étés très chauds. Les cultivateurs ne peuvent aujourd’hui <a href="https://lagedefaire-lejournal.fr/irrigation-on-paie-les-erreurs-du-passe/"><span class="s2"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">plus se satisfaire</span></span></span></a> de la seule météorologie, même si les canaux gravitaires d’irrigation puisent encore dans certaines sources.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La région est courte en eau, comme toutes les régions au climat méditerranéen. Ici la proximité des Alpes accentue encore de côté extrême du climat.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/1766445383.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1374123" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2375756509.jpg" alt="provence,sécheresse,climat,eau,valensole,irrigation" /></a>Changements</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">On arrose avec l’eau de canaux gravitaires desservis par les sources. Il suffit d’ouvrir une martellière, on règle le débit à l’œil et l’eau irrigue la parcelle. </span>»</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On trouve le même système d’irrigation dans la plaine agricole des Bouches-du-Rhône. L’eau est puisée dans la Durance.</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Selon Fabienne Guyot, chargée de mission sur l’eau dans le département des Alpes de Haute Provence, les conditions déjà difficiles se sont ajoutées aux perturbations climatiques.</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">La pluviométrie ne change pas dans le département. En moyenne nous avons 700 à 800 mm d’eau par an, mais l’eau n’est pas répartie de la même façon. Nous avons des printemps et des automnes secs. Si l’on veut avoir un peu de rendement, il faut arroser.</span> »</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">De plus certaines nappes phréatiques ont dû être abandonnées en raison de pollutions anciennes aux pesticides et aux nitrates.</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Différentes actions ont été entreprises.</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">On a accompagné des changements de pratiques pour restituer de la matière organique en laissant par exemple la paille de lavandin au sol après la récolte. On a mis en place des bandes enherbées autour des parcelles, des couverts végétaux entre les rangs de lavandin en semant du tritical, ou des légumineuses comme l’ers.</span></span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/404651269.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1374124" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1165731245.jpg" alt="provence,sécheresse,climat,eau,valensole,irrigation" /></a><span style="color: #333399;">Anticiper</span></strong></span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="color: #333399;">Entre 2016 et 2018, le parc (ndla: naturel régional du Verdon) a implanté 4 km de haie chez 18 agriculteurs pour lutter contre l’assèchement des cultures par le vent</span>.<span style="color: #333399;"> </span>»</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Des travaux ont été entrepris, financés par l’Union européenne et la région, entre autres, afin d’installer un système de pompage des eaux du Verdon et du lac de Sainte-Croix pour arroser tout le nord du plateau de Valensole. Ces installations devraient être achevées d’ici la fin de la décennie.</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En résumé il faut aujourd’hui arroser les cultures pour compenser les pluies, moins importantes aux saisons habituelles, soit printemps et automne. Et cela d’autant plus que le réchauffement accentue l’évapotranspiration donc l’assèchement. Toutefois le réchauffement n'est pas la cause première, ni même majeure, des besoins en eau des agriculteurs du plateau.</span></p><p class="p5" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On a là une adaptation locale à une variation météorologique ou climatique. Est-elle suffisante? Probablement tant que le Verdon reçoit assez d’eau. Si les précipitations devaient vraiment diminuer dans un futur indéterminé, il faudrait à nouveau chercher un approvisionnement. Nous n’en sommes visiblement pas là mais il serait sage d’anticiper pour au moins un siècle.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/j3WbX0EXb7c?si=k8b-tDNmJOsZ04IO" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
Tania
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Vieux pommier
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-04-19:3267657
2022-04-19T18:00:00+02:00
2022-04-19T18:00:00+02:00
« J’avais devant moi une image parfaite du printemps : un...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1342885572.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1145912" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2249922256.jpg" alt="marie gillet,aussitôt que la vie,listes de la colline et au-delà,journal,provence,marche,promenade,nature,observation,réflexion,mémoire,résilience,culture,littérature française,récit" /></a>« J’avais devant moi une image parfaite du printemps : un magnifique vieux pommier en fleurs au milieu d’un pré d’un vert éclatant. J’étais heureuse de pouvoir éprouver cette joie de le voir et de n’en être point blasée. Cette beauté était là avant que j’arrive et si je n’étais pas venue, elle aurait quand même existé parce qu’elle est une vie en elle-même : les fleurs qui deviendront des fruits, les abeilles butinant pour nourrir leur reine féconde, emportant du pollen ailleurs et tout ce qui va avec, les saisons qui s’écoulent, la pluie, le vent, le soleil, les oiseaux, cette vie à laquelle je n’ai pas d’autre part que la contemplation. J’ai repris la marche mais sans me presser pour l’aller voir de près. Je me suis arrêtée à quelques pas pour le saluer encore, de loin encore, comme on le faisait à la Cour pour le Roi. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Marie Gillet, </span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/04/14/aussitot-que-la-vie-3267620.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Aussitôt que la vie</span></em></a></p>
Tania
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Aussitôt que la vie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-04-18:3267620
2022-04-18T08:00:00+02:00
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« Marcher, c’est écouter, suivre une trace, sentir la douceur de la...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Marcher, c’est écouter, suivre une trace, sentir la douceur de la terre ou l’arête des pierres, boucler une boucle, aller en ligne droite ou faire un détour, chercher le chemin, trouver le chemin, revenir en arrière, repartir en avant… […] » </em>Ainsi commence <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-aussitot_que_la_vie_listes_de_la_colline_et_au_dela_marie_gillet-9782140207006-72975.htm" target="_blank" rel="noopener"><em>Aussitôt que la vie</em></a> de <a title="Tous les billets T&P sur les livres de Marie Gillet" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/marie+gillet" target="_blank" rel="noopener">Marie Gillet</a>, qui vient de paraître.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2042113952.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1145861" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1795514069.jpg" alt="marie gillet,aussitôt que la vie,listes de la colline et au-delà,journal,provence,marche,promenade,nature,observation,réflexion,mémoire,résilience,culture,littérature française,récit" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Entre ciel et terre (<a title="L’asphodèle, entre ciel et terre… (Botanique Jardins Paysages)" href="http://www.botanique-jardins-paysages.com/lasphodele-ciel-terre-depuis-nuit-temps/" target="_blank" rel="noopener">source</a>)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Ce journal d’une marcheuse <em>« entre <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Massif_des_Maures" target="_blank" rel="noopener">Maures</a> et <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Garlaban" target="_blank" rel="noopener">Garlaban</a> »</em> en Provence, tenu durant le mois de février, est écrit <em>« sur le tracé des mots »</em>, ceux qu’elle note dans son carnet <em>« promeneur »</em> – écrire et marcher sont inséparables pour la narratrice. Cette amoureuse des carnets précise qu’ils<em> « ne servent pas pour la nostalgie seulement mais pour l’action d’écrire »</em>, ce sont <em>« des herbiers de mots, des dictionnaires personnels, des bibliothèques de traces ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Des listes de mots à propos des fleurs, des arbres, des couleurs, aident à raconter le chemin, les imprévus, les paysages. Marie Gillet se promène <em>« sur la colline et au-delà »</em>, comme indiqué en sous-titre : des phrases naissent ensuite de ses pas, où réapparaissent les mots des listes, balises pour rendre ce qu’elle a ressenti tout du long.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Ce sont les observations d’une visuelle qui aime nommer les choses du monde vivant avec justesse (le blog <a title="Blog de Marie Gillet" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/" target="_blank" rel="noopener"><em>Bonheur du jour</em></a> en témoigne à sa façon). La promeneuse ne se limite pas à décrire. <span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">En avançant, elle marche avec ceux envers qui elle se sent redevable, par-delà les souffrances de son enfance.</span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"> </span>Le mistral ravive des souvenirs : <em>« Dès que j’ai habité chez Mètou, j’ai appris à vivre comme on vit ici : avec le vent. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Pendant longtemps, j’ai aimé sans me poser trop de questions cette nature que j’ai beaucoup fréquentée plus pour moi-même que pour elle. » </em>A présent, la marcheuse regarde la nature autrement, attentive à la palpitation des choses, se refusant à cueillir quoi que ce soit, à prendre des photos, tout entière disponible pour les rencontres et les éblouissements du jour.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Enfant, elle a beaucoup appris en accompagnant <em>« le Chef »</em>. Quand elle a pu se promener sans lui, elle lui rapportait des <em>« butins »</em> dans l’espoir d’un<em> « satisfecit ».</em> Elle ne connaissait pas encore la joie de marcher tranquillement, <em>« gratuitement, pour le plaisir, pour la beauté du monde »</em>. Le bonheur de répondre librement à l’appel du dehors, du champ, de la colline, des arbres.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le chêne occupe une place maîtresse dans la mémoire de celle qui a grandi en Ile de France. Après son installation dans le Var, près de Toulon, elle a découvert le chêne kermès, le chêne-liège et surtout le chêne vert au doux nom de <em>« yeuse ».</em> Là où elle vit, la couleur bleue, la préférée, offre tant de nuances qu’elle cherche toujours comment nommer exactement <em>« le bleu du ciel et le bleu de la mer »</em>. Le mot <em>« azur » </em>ne suffit pas.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« L’air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s’opposerait à la lumière. ».</em> Dans le sac à dos de la marcheuse, en plus du carnet, il y a toujours un livre, pour accompagner les pauses, les moments de contemplation. Le texte s’interrompt parfois pour de courtes citations, comme cette troisième strophe des <a title="Le poème" href="http://www.lesarbres.fr/texte-bonnefoy,Yves+Bonnefoy,,.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Arbres</em></a> d’Yves Bonnefoy (dans <em>Ce qui fut sans lumière</em>) où bat le cœur du récit.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Aussitôt que la vie</em> doit son titre à un passage de <em>l’Odyssée</em> dont Marie Gillet s’est souvenue devant <em>« une immense prairie d’asphodèles »</em> sur une terre brûlée par un incendie deux ans auparavant. Là aussi – dans le texte et devant les fleurs – les mots vibrent, indiquent une direction : laisser derrière soi ses propres enfers pour aller vers la lumière.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Voici une œuvre d’une profonde sérénité, d’un grand calme intérieur, en contraste avec la tension dramatique de <em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/11/23/nous-marie-gillet-3261352.html" target="_blank" rel="noopener">Nous</a>,</em> long roman d’un conflit familial. Tout en mouvement, regard, mémoire, accueil de ce qui se présente et méditation, <em>Aussitôt que la vie</em> est aussi, d’une autre manière, le journal d’une résiliente. En quelque deux cents pages, Marie Gillet nous invite à regarder la beauté où qu’elle soit et à retrouver dans la nature un chemin de vie.</span></p>
Tania
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Tremblé
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-10-31:3156411
2020-10-31T08:30:00+01:00
2020-10-31T08:30:00+01:00
« En réalité, ce genre de portrait vient à la fin du voyage...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1229032935.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1101260" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2383997532.jpeg" alt="Lambert Giono.jpeg" /></a>« En réalité, ce genre de portrait vient à la fin du voyage plutôt qu’au début, une fois qu’on a lu, relu, bien lu, assez lu, et qu’on pense avoir compris quelque chose. Ou bien, alors qu’on n’en peut plus et qu’il faut en finir, en choisissant, en tranchant dans le vif de l’auteur, car trop d’angles sont possibles. Trop d’attaques. Trop d’infini dans la littérature. Pour ne pas se perdre, on ramasse, on condense. On digère et on restitue le produit de cette digestion rapidement, avec la sécheresse de la synthèse et son caractère impersonnel. On perd les oscillations du temps, de la jeunesse enfuie, on perd ce tremblé qui est, aussi, la manière dont on vacille quand on lit. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Emmanuelle Lambert, </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Giono, furioso</span></em></span></p>
Tania
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Giono en tête à tête
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-10-29:3156408
2020-10-29T08:30:00+01:00
2020-10-29T08:30:00+01:00
De Giono (1895-1970), dans ma bibliothèque, il ne reste que trois...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">De <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Giono" target="_blank" rel="noopener">Giono</a> (1895-1970), dans ma bibliothèque, il ne reste que trois exemplaires qui datent : <em>Regain</em>, <em>Un de Baumugnes</em>, <em>Le hussard sur le toit.</em> Il en manque <span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;">–</span> </span>peut-être laissés à la disposition des élèves à la bibliothèque de l’école ? Je suis loin d’avoir exploré tout l’univers de l’écrivain, dont la vie m’était peu connue. Aussi, encouragée par une <a title="Les billets de Marie Gillet (Bonheur du Jour)" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/archives/tag/giono%20furioso/index-0.html" target="_blank" rel="noopener">lectrice</a>, ai-je lu <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.editions-stock.fr/livres/la-bleue/giono-furioso-9782234087514" target="_blank" rel="noopener"><em>Giono, furioso</em></a> d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuelle_Lambert" target="_blank" rel="noopener">Emmanuelle Lambert</a>, prix <a title="Article du Monde" href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2019/11/17/prix-femina-essai-emmanuelle-lambert-expose-jean-giono-a-marseille_6019480_3260.html" target="_blank" rel="noopener">Femina essai 2019</a>, dans l’espoir d’y voir plus clair sur l’homme et plus juste sur l’œuvre.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/4070843006.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1101259" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1570795257.jpg" alt="emmanuelle lambert,giono,furioso,essai,littérature française,manosque,provence,mucem,culture,lecture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Bureau de Giono au Paraïs (Manosque), photo Le Dauphiné</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ni biographie, ni essai classique, liée à <a title="Le billet de Marie Gillet (Bonheur du jour)" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/tag/exposition+giono+mucem+marseille" target="_blank" rel="noopener">l’exposition</a> Giono au Mucem en début d’année, l’approche d’Emmanuelle Lambert est très personnelle ; elle va jusqu’à s’adresser directement à Giono quelquefois. De ce qu’on dit de lui, <em>« sorcier de la langue, conteur, poète traversé de légendes »</em>, de sa voix dans les enregistrements, de l’air qu’il a sur les photos, elle se méfie un peu, s’efforce de rester à distance. Elle travaille au <a title="Site du centre Giono" href="http://centrejeangiono.com/infos-pratiques/" target="_blank" rel="noopener">Paraïs</a>, avec <a title=""Jean Giono à Manosque, le Paraïs, la maison d’un rêveur" par la fille de Giono (Nouvel Obs)" href="https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20120604.OBS7423/sylvie-giono-le-chateau-de-son-pere.html" target="_blank" rel="noopener">Sylvie Giono</a> et les <a title="Site de l'association" href="http://www.rencontresgiono.fr/" target="_blank" rel="noopener">Amis de Giono</a> qui archivent tout le contenu de la maison de Manosque. Commissaire de l’exposition marseillaise, elle était aussi responsable du catalogue.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Nous ne savons pas »</em> : l’essai part de ce que vit Jean Giono à vingt ans, <em>« petit soldat anonyme »</em> de 14-18, avec son ami Louis David. En 1913, il lui avait offert un agenda et ensemble, le fils du cordonnier italien et de la repasseuse et celui du vendeur de parapluies avaient fondé <em>« L’Artistic Club »</em> ; ils aimaient les livres, la peinture, la poésie. Louis David est mort à la guerre à vingt et un ans, en 1916.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">L’image de l’écrivain est inséparable de sa région, mais il n’est pas un écrivain régional : <em>« La Provence de Giono est une lumière de fer. »</em> Il a connu les êtres durs et les paysages arides, loin des souvenirs d’enfance de l’essayiste chez ses grands-parents avignonnais. Avouant l’avoir lu à l’école <em>« avec un ennui poli »</em>, Emmanuelle Lambert le relit, surprise par sa violence : <em>« Chez lui, la nuit gémit, la forêt gronde. Le vent ne souffle pas. Il hurle. »</em> A ce sujet, je vous invite à lire en ligne <a title="Texte en accès libre (site de l'éditeur)" href="https://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F533896.js&oid=2431&c=&m=&l=&r=&f=pdf" target="_blank" rel="noopener"><em>« Giono le révolté »</em></a>, un texte de Le Clézio au début du <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Albums-Beaux-Livres/Giono" target="_blank" rel="noopener">catalogue</a>.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Giono est <em>« un fils de vieux, né de Jean-Antoine, cinquante ans, et de Pauline, trente-huit. »</em> Elle s’arrête sur un portrait du père de Giono en artisan, entouré de trois apprentis et d’un client. <em>« Mais le calme de cette photographie est fendu par un invité inattendu et qui hypnotise l’œil : on dirait, sur l’épaule gauche du père, qu’il y a un oiseau. Oui, c’est bien un oiseau. Lui aussi regarde le photographe, comme les humains. »</em> L’écrivain préférait son père à sa mère, il a beaucoup écrit sur lui. Animaux, relations familiales, Emmanuelle Lambert va à la rencontre de Giono tout en revenant à ses propres souvenirs. Si elle écrit <em>« en mouvement »</em> (trains, hôtels, visites), c’est aussi sur elle-même, un « Giono et moi » en quelque sorte.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ce dédoublement, elle le décrit aussi à propos de la lecture : <em>« Il me semble que tous les livres proviennent d’une lutte entre deux instances qu’on pourrait qualifier hâtivement, mais efficacement, de moi social pour la première, et de moi intérieur pour la seconde. Je me demande si certains êtres parviennent à faire coïncider parfaitement ces deux instances, la personne publique, visible, et la personne intime qui erre secrètement de lecture en lecture, constitue les cellules de son être à travers les mots des autres, au chaud de sa solitude. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Tout en suivant plus ou moins la chronologie, de l’employé de banque à l’écrivain publié dans <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.la-pleiade.fr/Auteur/Jean-Giono" target="_blank" rel="noopener">La Pléiade</a>, cet essai offre autre chose qu’une synthèse sur Giono, l’homme et l’œuvre. C’est plutôt un dialogue avec l’écrivain, un questionnement sur les images qui lui sont liées, une façon de multiplier les angles d’approche. Son amitié pour Lucien Jacques, par exemple, son mariage avec Elise, ses relations avec ses maîtresses. Son engagement pacifiste, la prison, ses publications de guerre complaisantes, son écologisme précurseur. Je me souviens du beau film d’animation sur <em><a title="A voir sur YouTube (dit par Philippe Noiret), 30 min." href="https://www.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk&feature=emb_title" target="_blank" rel="noopener">L’homme qui plantait des arbres</a>.</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Giono, furioso</em> parle d’un grand écrivain du XXe siècle, de ses livres, de documents et de photos à exposer pour mieux le faire connaître. <em>« On ne peut jamais tout montrer, pas plus qu’on ne peut tout dire, on n’a accès qu’à des bouts de vie, à des morceaux des autres. »</em> Emmanuelle Lambert nous livre son tête à tête,<em> « à la frontière de l'essai et de la biographie, remarquablement écrit, recomposant finement un portrait bien plus tourmenté et complexe » (<a title="Article de Delphine Peras (4/11/2019)" href="https://www.lexpress.fr/culture/livre/giono-ombres-en-lumiere_2105364.html" target="_blank" rel="noopener">L’Express</a>).</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans les dernières pages, l’essentiel est dit : <em>« Arrêter les morts dans leur effacement est la seule chose qui compte et l’art, ou la poésie, ou la littérature sont les manigances qui le permettent. Pour conjurer la menace du passé. Parce qu’on les a aimés. »</em></span></p>
Tania
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Passage des Ombres
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2019-10-14T08:30:00+02:00
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Trouvé chez un bouquiniste de Nyons, Le passage des ombres d’ Isabelle...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Trouvé chez un bouquiniste de Nyons, <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.editionsdefallois.com/livre/le-passage-des-ombres/" target="_blank" rel="noopener"><em>Le passage des ombres</em></a> d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Isabelle_Hausser" target="_blank" rel="noopener">Isabelle Hausser</a> m’a permis de retourner en imagination dans cette belle Provence où j’aime séjourner. Quelle bonne surprise de découvrir dans ce roman des noms assez familiers pour que des souvenirs se mêlent à la lecture.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1220053565.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1075497" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2643225965.jpg" alt="hausser,le passage des ombres,roman,littérature française,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">© Balthus, <a title="Illustration qui rend mieux ses couleurs (History of Art)" href="http://cdn2.all-art.org/DICTIONARY_of_Art/b/balthus/1/Untitled-4.jpg" target="_blank" rel="noopener"><em>Paysage provençal</em></a>, 1925 (sur la couverture originale)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le roman s’ouvre sur le deuil des trois protagonistes : William, l’ami américain, retrouve chaque matin l’horreur de la disparition de sa compagne ; Elise, le médecin du village, se réveille seule quand le téléphone sonne en pleine nuit ; Guillaume rêve d’un impossible retour en arrière, mais <em>« irréparables, les erreurs vous privent de la grâce de l’aube. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En juillet 2003, William Barber a accepté l’invitation de son ami et homonyme Guillaume Barbier à s’installer quelque temps chez lui à Malemort, un village du Midi, où il pourra travailler à son aise au livre qu’il veut écrire pendant son année sabbatique. Descendu du train à Montélimar, il a pris la route de Grignan. Ebloui par la lumière sur ces terres plantées d’oliviers, de vignes et de lavandes, il est accueilli devant la vieille ferme par une inconnue dont la voiture pile près de la sienne.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Guillaume, sans en prévenir William, a chargé Elise Vernet, son amie d’enfance, de lui ouvrir sa maison qui surplombe le village. Au salon, William qui a voyagé avec son violon découvre un piano et un violoncelle – ils pourront jouer à trois. Elise repartie, William s’écroule de fatigue dans sa chambre. Au retour de Guillaume, les deux amis se retrouvent un peu gauches après presque dix ans sans se voir ; même s’ils ont gardé le contact, ils ne se sont pas fait de confidences personnelles sur ces années douloureuses pour l’un et l’autre. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Comme d’habitude, ils parlent de politique, comparent leurs pays respectifs, discutent du discours de Villepin à l’ONU, de l’Irak. William apprend qu’Elise – <em>« Elle est comme une sœur pour moi »</em>, lui dit Guillaume – a travaillé avec son père médecin à Malemort avant de reprendre son cabinet. Elle est veuve, sans enfant, depuis que son mari volage s’est noyé en faisant de la plongée en Thaïlande – <em>« une très chic fille »</em> avec qui Guillaume aime faire de la musique le dimanche.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Magistrat, il travaille à Valence où il reste souvent pendant la semaine. William se charge de faire les courses, d’entretenir un peu la maison, il a toute la tranquillité nécessaire pour s’atteler à son livre sur les migrations pour lequel il a numérisé une énorme documentation. La musique est leur meilleur terrain d’entente. Chaque week-end, après l’habituel coup de frein brutal de sa voiture qui annonce l’arrivée d’Elise, ils répètent un trio de Haydn, pour commencer.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Historien, William parle un français impeccable grâce à sa grand-mère paternelle qui a veillé à faire de lui un Américain <em>« totalement européanisé ».</em> Quand Claire avait été nommée adjointe d’un conseiller financier à New York, il avait suivi sa compagne et travaillé pour la mission française à l’ONU. C’est ainsi qu’il avait rencontré Guillaume, son <em>« double »</em> en quelque sorte.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">S’il partage avec les Français la critique de la politique étrangère de Bush, William reste attaché à l’idéal américain. Il sait que son étude suscitera des oppositions dans un pays qui ne voit pas<em> « la nécessité de s’enquérir des coutumes des autres peuples et de les respecter ».</em> Les amis se découvrent à la fois proches et différents par leur culture. Pour Elise, William est comme un autre Guillaume, plus disponible et davantage porté aux conversations personnelles. Toujours débordée, elle apprécie sa compagnie.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Comme annoncé dans le prologue, la mort les taraude, chacun à leur manière. William s’étonne du fait que Guillaume, qui se reproche la mort de son fils et que sa femme a quitté peu après, n’ait pas épousé Elise qui lui est si proche. Lui-même sort de sa mélancolie grâce à la rencontre d’un compagnon venu examiner la remise que Guillaume parle de restaurer depuis des années. Une inscription sur une poutre rappelle l’époque où les protestants ont dû ou se convertir ou s’exiler sous la pression des catholiques de Malemort, un sujet qui intéresse beaucoup William.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On découvrira avec lui le passé du village, dans les tensions entre certains habitants et dans la pierre même du Passage des Ombres, comme s’appelait alors l’endroit où habite Guillaume. Celui-ci, retenu à Valence par une affaire insoluble – on a retrouvé la tête, puis le corps d’une inconnue –, laisse à William le soin de sa maison, non sans s’inquiéter de l’affection grandissante entre Elise et son ami. </span><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Isabelle Hausser a doté chacun des trois protagonistes d’une personnalité à la fois riche et inquiète. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le récit du séjour de William est de temps en temps interrompu par une histoire ancienne, celle d’un médecin protestant amoureux d’une jeune fille du village qu’il espère épouser à sa maturité. Le Passage des ombres est plus qu’un lieu-dit, c’est une thématique : celle de la présence des morts dans la mémoire des vivants et la part qu’on leur donne dans sa propre vie. Ce beau roman qui aborde de nombreux thèmes historiques et actuels parle de la solitude et de la mélancolie sans être triste pour autant. Ses personnages se respectent, à l’écoute l’un de l’autre comme quand ils font de la musique ensemble, attachés à donner le meilleur d’eux-mêmes.</span></p>
Tania
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Sur la page blanche
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2019-10-08T20:20:00+02:00
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« Un grand écrivain, c’est celui qui fait apparaître sur la page...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1744790755.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1075536" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/218594125.jpg" alt="rené frégni,je me souviens de tous vos rêves,récit,littérature française,provence,culture" /></a>« Un grand écrivain, c’est celui qui fait apparaître sur la page blanche des paysages oubliés, des villes entrevues, des cités intérieures que nous n’avions jamais visitées. Un kiosque à musique sur une place, les palmiers de Bastia, le vol noir des corbeaux dans le ciel clair de Malaucène un soir d’octobre, les greniers ouverts de Manosque claquants de pigeons, la flamme d’un renard qui traverse la route à minuit dans le col du Négron, la rouille d’un port, les raies rouges d’une vigne à la sortie de Mallemort. Plus le mot est juste, plus le voyage est grand. Le corps sombre et nu d’une femme dans un quartier torride de Marseille, juste sous les toits. Un figuier qui pousse dans les ruines de notre mémoire. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">René Frégni, </span><a title="René Frégni, Provence (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/09/24/rene-fregni-provence-3141972.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Je me souviens de tous vos rêves</span></em></a></p>
Tania
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René Frégni, Provence
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2019-10-07T08:30:00+02:00
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« L’automne en Provence est limpide et bleu, ce n’est pas une saison,...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« L’automne en Provence est limpide et bleu, ce n’est pas une saison, c’est un fruit »</em> : ces premiers mots en quatrième de couverture m’ont fait emporter en vacances <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Je-me-souviens-de-tous-vos-reves" target="_blank" rel="noopener"><em>Je me souviens de tous vos rêves</em></a> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Fr%C3%A9gni" target="_blank" rel="noopener">René Frégni</a>. Sa bibliographie compte quatorze titres depuis <em>Les chemins noirs</em> en 1988, il était temps pour moi de le croiser.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/982243519.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1075191" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3279077111.jpg" alt="rené frégni,je me souviens de tous vos rêves,récit,littérature française,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Pays de Nyons, septembre 2019</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Septembre,</em> le premier chapitre <em>(Février</em> sera le dernier), commence joliment : <em>« Chaque année en septembre j’ai peur de mourir, alors j’achète un cahier. »</em> Un cahier contre la peur, un cahier pour vivre. <em>« Septembre est le mois des amandes, des noisettes, des noix. On n’a qu’à s’asseoir sur les talus et les casser entre deux pierres, ou remplir ses poches et les ramener chez soi, comme un écureuil. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Vivre seul, vieillir, écrire : <em>« C’est sans fin une route, comme les mots qui laissent une trace de pas dans la clarté de la page. »</em> Dès les premières pages, Frégni, qui vit à Manosque, nous emmène avec lui dans les collines, les ruines, les villages qu’il traverse de bonne heure, sans voir personne. <em>« J’aime retrouver mon enfance dans ces petites vallées aussi fraîches que des fontaines. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Avant l’été, il s’était retrouvé avec d’autres dans le box des accusés, au grand spectacle de la justice où les prévenus n’ont qu’un rôle minuscule –<em> « les vrais acteurs avaient tous une robe noire ».</em> Un seul mot l’a libéré des humiliations et des interrogatoires : <em>« relaxe ».</em> Dans le nouveau cahier, il laisse entrer les souvenirs, les paysages, les silences.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Et nous voilà tout à coup à Banon, à lire avec l’auteur les lettres bleues sur la façade jaune au-dessus de la porte : <em>« <a title="Site de la librairie" href="http://www.lebleuet.fr/" target="_blank" rel="noopener">Librairie le Bleuet</a> ».</em> René Frégni a connu <a title="Portrait (La Croix)" href="https://www.la-croix.com/Archives/2012-09-17/Le-Bleuet-de-Joel-Gattefosse-seme-les-livres-a-tout-vent.-_NP_-2012-09-17-854449" target="_blank" rel="noopener">Joël Gattefossé</a> avant qu’il devienne <em>« l’un des plus grands libraires de France »</em> et il nous raconte l’histoire <em>« très belle et très triste »</em> de cette <em>« maison des livres ».</em> Ou comment un <em>« gamin difficile »</em> devient un menuisier, perd ses parents, arrive un soir de mai dans le petit village de Banon, y voit en premier une fleur de bleuet, puis une minuscule boutique à vendre.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les livres, les mots ont une place essentielle dans la vie de René Frégni, et aussi les femmes comme Isabelle, dont le visage l’embrase – <em>« Plus je le regarde, plus j’écris. »</em> Il a tant décrit le corps féminin qu’un lecteur lui envoie, dans une grande enveloppe, une photo des seins de sa femme (<em>« Je les trouve tellement beaux ! Il faut que vous en parliez dans votre prochain roman ! »</em>) On connaît donc ses obsessions, malgré sa vue basse.</span></p><p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">« J’aime les grands espaces de lumière que fait jaillir l’automne. Si quelqu’un partait des granits de la Bretagne et cheminait vers la Haute-Provence </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">[à l’inverse de Sylvain Tesson dans <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/sur+les+chemins+noirs" target="_blank" rel="noopener"><em>Sur les chemins noirs</em></a>], </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">il marcherait en dormant. La France est un doux vallonnement de vaches et de clochers. Brutalement ce marcheur se cognerait aux dentelles de Montmirail, au mont Ventoux ou à la montagne de Lure. Tout le monde se réveille à Malaucène ou à Nyons. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Quel bonheur de suivre René Frégni en Provence, d’en rencontrer les paysages et les gens, de lire toutes ces choses auxquelles il donne vie avec les mots – <em>« un véritable enchantement »</em> (<a title="Sur le blog de Marie Gillet" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/tag/je+me+souviens+de+tous+vos+r%C3%AAves" target="_blank" rel="noopener"><em>Bonheur du jour</em></a>). Des lectures, des dents cassées, la pauvreté, la faim, des matins, des midis, des soirs, le chemin parcouru.<em> « J’ai travaillé pendant seize ans avant de me lancer dans l’écriture, pendant seize ans, j’ai eu la sensation qu’on me volait ma vie, mon temps. J’appartenais déjà au petit peuple discret des chambres d’hôtel et des greniers. »</em> </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Au fil des jours d’automne et d’hiver, on découvre un homme qui a appelé <em>« Baumette »</em> un chaton recueilli en prison, sauvé d’une chute, et qui se souvient de tout ce qu’ils ont vécu ensemble après qu’une chute fatale les sépare dix ans plus tard. <em>« Le ciel est bien trop petit aujourd’hui pour contenir tous les nuages. Avec mon bol de café, que je remplis souvent, je vais d’une fenêtre à l’autre. Je parle à ma mère, à mon chat. / Au début, je craignais qu’on ne m’entende derrière l’un de ces murs, à présent je prends du plaisir à faire les questions et les réponses. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em><br /><iframe width="480" height="270" allowfullscreen="allowfullscreen" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" frameborder="0" src="https://www.youtube.com/embed/oGutf0bmcnA?feature=oembed"></iframe></em></span><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em><br /></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Je me souviens de tous vos rêves</em> est l’hommage à la vie d’un homme sensible à tous ces riens qui font tenir debout, qui mènent d’une journée à l’autre. C’est le récit au petit bonheur la chance de ce qu’il voit, entend, perçoit, le jour et la nuit, quand sa mère lui rend visite dans ses rêves. <em>« </em>Je me souviens de tous vos rêves<em> est un poème, sculpté dans une langue pure et raffinée telle de la porcelaine, qui éloigne l’ombre de la mort et rappelle que la beauté se trouve en chaque chose, chaque être vivant, chaque instant de vie, même les plus simples. »</em> (<a title="ActuaLitté" href="https://www.actualitte.com/article/livres/je-me-souviens-de-tous-vos-reves-de-rene-fregni-un-poeme-sculpte/64528" target="_blank" rel="noopener">Anahita Ettehadi</a>)</span></p>
Tania
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Au soleil de Provence
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2018-09-24T08:30:00+02:00
2018-09-24T08:30:00+02:00
Faire d’une pierre deux coups La montée caillouteuse vers la...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Faire d’une pierre deux coups</span></em></span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1814464107.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039082" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1062725330.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La montée caillouteuse vers la <a title="Photo" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Notre_Dame_de_Beauvoir.jpg?uselang=fr" target="_blank" rel="noopener noreferrer">chapelle Notre-Dame de Beauvoir</a>, au-dessus de Rousset-les-Vignes, permet de découvrir un superbe panorama vers la montagne de la Lance d’un côté, vers la plaine de Valréas de l’autre.</span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/465065115.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039083" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3116602492.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Présentation de la promenade" href="http://balades26-07.blogspot.com/2008/06/nyons-des-bois-de-lumiere.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Des bois de lumière.</a> Au début de cette promenade, nous avons vu des accrobranchés dans les arbres – sur une partie du parcours des <a href="http://www.les-barons-perches.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Barons perchés</a> (clin d’œil à <a title="résumé" href="http://www.les-barons-perches.com/histoire/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Italo Calvino).</a> Le sentier de découverte forme une boucle dans la forêt de Garde Grosse<span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">. Sur les panneaux explicatifs, j’ai appris les mots « samare », « affouage », « cépée » et aussi « pâquerage » et « bûcherage » (non trouvés dans le TLF).</span></span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/4152609284.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039084" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/4094375287.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Au retour d’une autre balade, entre vignes et oliviers, un roi : ce <span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">pin majestueux.</span></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Tenir le coup</span></em></span></p><p style="text-align: right;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/184491873.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039085" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2867957383.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La petite bande féline près des poubelles publiques <br />s’est renouvelée en partie autour de cette belle <a title="Douce Drôme (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2017/10/12/douce-drome.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">siamoise</a>.<span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><br />Des amis des chats les aident à tenir le coup.</span></span></p><p style="text-align: right;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2438615822.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039086" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1638751522.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A chaque passage, les chatons fuient ; les autres, prudents, observent.<br />Puis ils approchent, intéressés par ce qu’on pourrait leur apporter.</span></p><p style="text-align: right;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2103561617.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039087" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/744881193.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Bien des regards s’échangent, la confiance s’installe, mais pas touche !</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Les trois coups</span></em></span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1988261289.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039090" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1728058038.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Première visite d’Orange. A l’entrée nord de la ville, le superbe Arc de Triomphe.</span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/18655065.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039091" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3784597528.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En traversant la ville, une porte ouverte invite à la curiosité, mène à une cour intérieure : cela valait la peine d’entrer.</span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3978770886.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039092" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2891759891.JPG" alt="provence,drôme provençale,balades,chats,orange,nature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Au <a title="Site officiel" href="https://www.theatre-antique.com/fr/la-decouverte-du-lieu/larc-triomphe-et-vestiges-temple" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Théâtre antique d’Orange </a>: un lieu époustouflant à découvrir d’en bas – grandiose mur de scène, où on commençait à dresser des échafaudages –, puis du haut des gradins et enfin à travers les vidéos du déambulatoire. Magnifique. On rêve d’y entendre un soir, dans l’air tiède, frapper les trois coups.</span></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Une journée à Aix
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-04-18:3110902
2016-04-18T15:43:00+02:00
2016-04-18T15:43:00+02:00
Une journée suffit parfois à vous en persuader : il fait si bon...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Une journée suffit parfois à vous en persuader : il fait si bon flâner dans une ville où vous entrez pour la première fois que vous y séjourneriez volontiers bien plus longtemps. <a title="Plan du centre" href="http://www.aixenprovencetourism.com/wp-content/ressources/maps/plan-aix-cv-fr.pdf" target="_blank">Aix-en-Provence</a>, la ville de Cézanne présentée il y a peu dans <a title="France 3" href="http://www.france3.fr/emissions/des-racines-et-des-ailes/diffusions/13-04-2016_471295" target="_blank"><em>Des racines & des ailes</em></a>, entre sans conteste dans cette catégorie. </font></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/223646904.JPG" target="_blank"><img id="media-180058" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3235981873.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br />Fontaine de la Rotonde (place Général de Gaulle)</span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Dès que j’ai aperçu sur la Rotonde les jets d’eau d’une <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_de_la_Rotonde" target="_blank">fontaine monumentale </a>surmontée des statues de la Justice, de l'Agriculture et des Beaux-Arts, à l’extrémité du Cours Mirabeau, je me suis sentie sous le charme : l’espace, la lumière, les platanes, une atmosphère pleine de ce qu’on nomme <em><a title="Définition TLF" href="http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=2841003705;" target="_blank">« urbanité »</a></em> – et cela se confirmera tout au long de la journée. Sur le côté, un pavillon contemporain tout en vitres sert d’aquarium fascinant pour les nombreux amateurs ou curieux des dernières nouveautés de la célèbre marque informatique à la pomme.</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/908432783.JPG" target="_blank"><img id="media-180060" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/235162593.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Entrée du Cours Mirabeau, Aix-en-Provence</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Un marché textile occupait le <a title="Tourisme à Aix-en-Provence" href="http://www.aixenprovencetourism.com/destination/aix-en-provence/les-quartiers-daix/?detail=2630" target="_blank">Cours Mirabeau </a>ce jeudi matin d’avril et nous avons dû contourner ses étals pour découvrir les façades des beaux hôtels particuliers qui en font la réputation. Des atlantes supportent le balcon du tribunal de commerce. Certaines de ces demeures imposantes, construites pour des « gens de robe » ou « robins » du XVIIe siècle, arborent des noms de banques ou d’assurances, on imagine bien que les maintenir en parfait état exige, à présent comme alors, de gros moyens. </font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3872295494.JPG" target="_blank"><img id="media-180061" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2634973134.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Tribunal de commerce</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Beaucoup de monde sur le Cours Mirabeau, on y fait son marché, on flâne, on s’installe aux terrasses. Certains se font prendre en photo près des nombreuses fontaines qui le jalonnent, dont les formes sont parfois cachées sous la verdure. Pour un premier déjeuner dans la capitale de la Provence, nous choisissons <a title="Site de la brasserie" href="http://lesdeuxgarcons.fr/" target="_blank">« Les deux garçons »</a> : Cézanne, le peintre d’Aix <em>« y passait les trois heures d’avant dîner avec son camarade du lycée Mignet, Emile Zola ».</em></font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3387968520.JPG" target="_blank"><img id="media-180062" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3747444538.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Les deux garçons, brasserie aixoise</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Un groupe d’Asiatiques occupe déjà une longue tablée mais il est encore tôt et beaucoup de gens s’installent dehors, nous serons bien à l’aise pour admirer le décor à l’intérieur. Grands miroirs anciens, pilastres dorés comme les motifs des frises, lustres et appliques… Le cadre vaut la peine, la cuisine ne déçoit pas : le plat du jour est plaisant (calamar a la plancha), la tarte aux fraises délicieuse. Et la bonne humeur du garçon qui nous sert ne ressemble en rien à la façon dont on est accueilli dans certaines brasseries parisiennes.</font></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2082030870.JPG" target="_blank"><img id="media-180064" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1545042999.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Hôtel de Caumont, façade principale</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Merci à <a title="Bonheur du jour" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/archive/2016/02/11/a-l-hotel-de-caumont-3066355.html" target="_blank">celle qui nous a parlé de l’Hôtel de Caumont </a>: ce sera notre première visite de l’après-midi. On y prépare une exposition Turner (à partir du 5 mai) et une partie des jardins est en travaux, mais le <a title="Site officiel" href="http://www.caumont-centredart.com/" target="_blank">centre d’art </a>qui occupe cette splendide demeure dont la <a title="Présentation" href="http://www.caumont-centredart.com/fr/decouvrir/restauration-lhotel-caumont" target="_blank">restauration </a>a duré cinq ans offre de quoi éblouir. Dans le bâtiment d’accueil, l’auditorium propose en boucle un film d’une demi-heure sur <em><a title="Présentation" href="http://www.caumont-centredart.com/fr/decouvrir/film-cezanne-au-pays-daix" target="_blank">« Cézanne au pays d’Aix »</a></em>, une belle présentation des paysages et les lieux qui l’ont inspiré. </font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2828707768.JPG" target="_blank"><img id="media-180065" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/436833609.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Hôtel de Caumont, détail de la cage d'escalier</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Ensuite, on traverse les communs pour admirer de plus près l’harmonieuse <a title="Photos" href="http://www.caumont-centredart.com/fr/decouvrir/decouverte-lieu/cour-dhonneur-et-facade-sur-cour" target="_blank">façade </a>du XVIIIe siècle et son fin balcon en fer forgé au-dessus de l’entrée. Par une vaste cage d’escalier dotée d’une autre ferronnerie superbe et de hautes baies, on accède au premier étage : le salon de musique (harpe et bel écrin de clavecin de style Louis XIV), la chambre de Pauline de Caumont (portrait au pastel) sont meublés et décorés avec raffinement. (De petits écrans tactiles donnent des précisions sur demande.) </font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/63051910.JPG" target="_blank"><img id="media-180067" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3215314541.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Hôtel de Caumont, détail de la chambre de Pauline de Caumont</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>On peut prendre un rafraîchissement sur la terrasse ou déjeuner au <em>Café Caumont</em> qui occupe différents <a title="Photos" href="http://www.caumont-centredart.com/fr/dossiers/salons-cafe-caumont?galerie=1" target="_blank">salons </a>du rez-de-chaussée, ravissants, en particulier <em>« le salon des putti »</em> avec son camaïeu de rose et d’orangé. Les tissus fleuris sont de toute beauté, comme à l’étage. De l’autre côté de l’entrée, deux pièces présentent joliment objets, cartes, babioles et livres destinés à la vente.</font></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2795869771.JPG" target="_blank"><img id="media-180068" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1800589174.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Hôtel à vendre dans le quartier Mazarin</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>En reprenant la promenade, j'admire ces jolies <a title="Photographies d'Aix-en-Provence" href="http://www.guyliegeois.fr/?p=3680" target="_blank">Vierges à l’enfant</a>, de styles variés, que les Aixois ont maintenues à l’angle de nombreuses rues. Partout les couleurs des murs sont claires et chaudes, des tons de grès, d’ocre, c’est harmonieux. De grandes portes anciennes font lever les yeux vers les façades. Certains hôtels remarquables du <a title="Photos (Structurae)" href="https://structurae.info/ouvrages/quartier-mazarin" target="_blank">quartier Mazarin </a>sont dans un piteux état (ci-dessus) – j’espère que comme dans le Marais parisien, où c’était encore ainsi dans les années septante, on rendra leur grandeur à ces trésors du patrimoine aixois.</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1832092337.jpg" target="_blank"><img id="media-180069" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3094328274.jpg" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;"><br />François-Marius Granet, <em>Sainte-Victoire vue d’une cour de ferme au Malvalat</em> © Photo Musée Granet CPA</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Comment passer devant le <a title="Site du musée" href="http://www.museegranet-aixenprovence.fr/nc/accueil.html" target="_blank">musée Granet </a>sans y entrer ? Ses collections permanentes – sculpture, archéologie, peinture ancienne et moderne – comportent de nombreuses œuvres du peintre aixois François-Marius Granet,<em> « paysagiste d’exception »</em> qui a peint de belles vues classiques de la campagne romaine, de Provence, et un très beau <a title="Site du musée" href="http://www.museegranet-aixenprovence.fr/collections/peinture-francaise-du-xixe-granet-ingres-peinture-provencale.html" target="_blank">portrait </a>de lui par Ingres. Anonyme, <em>Le bon Samaritain</em> (France XVIIe) voisine avec des portraits de Rubens et un autoportrait terrible de Rembrandt.</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1117117563.JPG" target="_blank"><img id="media-180071" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1042953249.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;"><br />Nicolas de Staël, <em>Ciel à Honfleur</em> (musée Granet)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Bien sûr, le musée expose des œuvres de Cézanne, de petit ou moyen format, comme le <a title="Illustration" href="http://www.galerie-alain-paire.com/images/stories/2012_2013/Cezanne_Granet.jpeg" target="_blank"><em>Portrait de Mme Cézanne</em></a>. «<em> 2006|2016 10 ans d’acquisition »</em> met à l’honneur la donation Meyer, <em><a title="Site du musée" href="http://www.museegranet-aixenprovence.fr/collections/de-cezanne-a-giacometti.html" target="_blank">« De Cézanne à Giacometti »</a></em>, avec des œuvres de Picasso, Léger, Mondrian, Klee, Nicolas de Staël (<em>Ciel à Honfleur</em>), <a title="Site officiel" href="http://www.tal-coat.fr/" target="_blank">Tal Coat</a>… et un bel ensemble de Giacometti (sculptures et peintures).</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2021160339.JPG" target="_blank"><img id="media-180073" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1408152242.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;"><br /><a title="L'artiste vu par Alain Paire" href="http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=135:kosta-alex-entre-ile-de-paque-cocasseries-et-cheval-de-troie&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=6" target="_blank">Kosta Alex</a>, <em>L’homme de Kalahari</em>, Chapelle des pénitents blancs (Granet XXe)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>La <a title="Site du musée" href="http://www.museegranet-aixenprovence.fr/granet-xxe/collection-planque.html" target="_blank">collection Planque</a>, installée en 2010 dans une ancienne chapelle de pénitents blancs, annexe du musée Granet, quelque trois cents mètres plus loin, réserve une formidable surprise : quel écrin ! Un bouquet de glaïeuls de Van Gogh précède d’autres peintures de premier plan signées Monet (paysage norvégien dans une tempête de neige), Bonnard (<em>L’Escalier du Cannet</em>), entre autres, et aussi de peintres moins connus comme le Suisse <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Auberjonois_(peintre)" target="_blank">Auberjonois</a>. Picasso, rencontré par <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Planque" target="_blank">Jean Planque </a>quand il travaillait pour la galerie Beyeler, y est très bien représenté – inattendue, sa petite <em>Marine</em> horizontale, pleine de mouvement et de fraîcheur ; effrayante <a title="Illustration" href="http://media-cache-ec0.pinimg.com/736x/9a/9b/a9/9a9ba9e43b6fff653c9b6534ef913a1a.jpg" target="_blank"><em>Femme au chat assise dans un fauteuil </em></a>!</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3324692670.JPG" target="_blank"><img id="media-180074" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3979328576.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;"><br />Pablo Picasso, <em>Marine</em> (Granet XXe)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Mais Planque s’est intéressé aussi à des artistes moins connus comme <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Bissi%C3%A8re" target="_blank">Roger Bissière </a>(<em>Matin de printemps</em>), Hans Berger (<a title="Illustration" href="http://1.bp.blogspot.com/-atdPnaWEr8U/VakX8bMZJCI/AAAAAAAAr_w/QlJ6uFYyf0w/s1600/berger%2Bvert.jpg" target="_blank"><em>Vert</em></a>), plus tard à Dubuffet et à l’art brut. Planque peignait mais se jugeait incapable de créer comme eux de nouvelles voies esthétiques. Ses œuvres montrent sa fascination pour les maîtres qu’il admirait et imitait. <em>« Granet XXe »</em> a de quoi séduire les amateurs d’art moderne. </font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/4163275822.JPG" target="_blank"><img id="media-180077" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/574970083.JPG" alt="aix-en-provence,balade,hôtel de caumont,musée granet,peinture,xxe siècle,jean planque,ville,provence,culture" /></a><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;"><br />Place de l’Hôtel de Ville</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Vous connaissez bien la ville d’Aix ? N’hésitez pas, indiquez-moi vos endroits favoris. Je retournerai à Aix-en-Provence pour visiter ses églises, guetter la lumière et l’ombre sur ses places avenantes, entrer dans ses librairies et ses boutiques, prendre le temps… ou plutôt le laisser passer.</font></span></p>
Bernard LECOMTE
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Un Sauveur nous est né !
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2015-12-22:3062887
2015-12-22T11:09:09+01:00
2015-12-22T11:09:09+01:00
Un Sauveur nous est né ! La bonne nouvelle nous est venue du pays des...
<p><span style="font-family: 'Arial',sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-897684" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/media/02/02/3203647875.jpg" alt="Tapie.jpg" width="105" height="77" />Un Sauveur nous est né ! La bonne nouvelle nous est venue du pays des santons. Les journalistes de <em>La Provence</em>, suivant l’étoile du berger et une dépêche de l’AFP, se sont précipités vers la crèche… mais elle était vide : l’Association des maires de France avait ordonné que l’on conduise au poste Marie, Joseph, le bœuf et l’âne, qui s’étaient installés sur le domaine public. Les temps étaient durs, car un recensement avait révélé une forte progression du FN dans toute la région. Les rois mages, venus de Syrie, avaient été arrêtés à la frontière hongroise. Mais voilà, finalement, le Messie s’est enfin annoncé, il va sauver le monde, comme dans le dernier <em>James Bond</em>, seul contre tous, alléluia ! Son nom est Tapie. Bernard Tapie. </span></p>
Dav
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Auguste Escoffier et l’aïoli
tag:www.aioli.fr,2015-10-18:3058175
2015-10-18T09:45:00+02:00
2015-10-18T09:45:00+02:00
Dans “Le guide culinaire” (Flammarion, 1921), Auguste Escoffier classe...
<p>Dans “Le guide culinaire” (Flammarion, 1921), Auguste Escoffier classe l’aïoli dans les “Sauces froides”. Il donne la définition suivante :<br /><br />"<span style="color: #808000; font-size: medium;"><strong>Sauce Aïoli, ou beurre de Provence</strong></span><br /><br />Broyer dans un mortier, bien finement, 4 petites gousses d'ail (30 grammes). Ajouter : un jaune d'œuf cru, une pincée de sel et 2 décilitres et demi d'huile, en laissant tomber celle-ci goute à goutte pour commencer, puis en petit filet lorsque l'on constate que la sauce commence à se lier. Ce mélange de l'huile se fait dans un mortier, et en faisant tournoyer vivement le pilon.</p><p><br />Pendant ce montage, rompre le corps de la sauce en y ajoutant, petit à petit, le jus d'un citron et une demi-cuillerée d'eau froide.<br /><br />Nota. Dans le cas où l'aïoli viendrait à se désorganiser, on le reprendrait avec un jaune d'œuf cru, ainsi que cela se fait pour la Mayonnaise."<br /><br /><br /><br /><strong><a href="http://www.aioli.fr/media/00/01/4040511049.JPG" target="_blank"><img id="media-887695" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.aioli.fr/media/00/01/3543484601.JPG" alt="aioli,escoffier,cuisine,gastronomie,sauce,provence" /></a>Georges Auguste Escoffier</strong>, né à Villeneuve-Loubet le 28 octobre 1846, mort à Monte-Carlo le 12 février 1935, est un chef cuisinier, restaurateur et auteur culinaire français.<br />Ce « roi des cuisiniers » et « cuisinier des rois », Chef le plus célèbre de son temps, a définitivement imposé la connaissance de la cuisine française au niveau international, tant par celle pratiquée dans ses restaurants que par son travail d'écrivain culinaire, prolongeant ainsi et dépassant l'œuvre d'Antonin Carême et de Jules Gouffé. Cependant, en modifiant l'ordonnance des menus, la préparation des mets, en limitant leur richesse, en éliminant la farine des sauces au profit des fonds et des glaces de viande, en modifiant la structure du travail dans les brigades, il a innové et se trouve à la base de la transformation de l'art culinaire depuis 1918. Il a réussi à très largement faire partager sa conception de cet art : recherche de la perfection dans la préparation et du plaisir de l'esprit lors du repas.</p><p> </p>
Ariane
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Cet été, j'ai..bullé à Aix
tag:ariane.blogspirit.com,2015-08-26:3054110
2015-08-26T08:35:00+02:00
2015-08-26T08:35:00+02:00
Depuis quelques étés, je m'échappe de Paris quelques jours pour une...
<p>Depuis quelques étés, je m'échappe de Paris quelques jours pour une destination non lointaine où je vais pouvoir essentiellement <strong>paresser, lire, nager</strong>. Après quelques jours déjà bien pourvus en détente à Paris, je suis ainsi partie poursuivre cela à Aix. Le choix du lieu se fait un peu au hasard de mes pérégrinations internet : que ce soit accessible, praticable sans voiture, à distance raisonnable de lieux pour se sustenter et avec présence indispensable d'une piscine. Cette fois, je suis donc partie à Aix (3 heures de TGV) et j'avais trouvé une maison d'hôtes à distance "marchable" du centre-ville. </p><p>J'ai profité de la piscine, du jardin, me suis beaucoup promenée dans les ruelles de la vieille ville : cela faisait une bonne vingtaine d'années que je n'étais pas venue dans cette ville et je l'ai trouvé toujours plaisante mais envahie de boutiques de mode comme à peu près partout.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-880072" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/00/2988904257.jpg" alt="20150816_110917_recap.jpg" /></p><p>Je n'ai pas vraiment profité de cette période pour découvrir des bonnes tables (sauf une dont je vais vous reparler dans quelques jours) :</p><p>- la plupart étaient fermées</p><p>- c'est un plaisir que je préfère partager quand cela est possible.<br /><br />Mais j'ai quand même pas trop mal mangé, que ce soit des pique-niques improvisés, des salades ou assiettes composées au restaurant.<br /><br />J'ai aussi eu le bonheur de découvrir la boulangerie du "<a href="http://farinomanfou.fr/" target="_blank"><strong>Farinoman fou</strong></a>" comme se définit lui-même le boulanger québecois Benoit Fradette, fou de pain, fou d'expérimenter d'atypiques mélanges dans ses pains. J'avais entendu parler de lui à <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2013/06/23/sejour-gourmand-et-passionnant-a-cucugnan.html" target="_blank"><strong>Cucugnan</strong></a> et par <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2014/07/26/en-ete-on-se-regale-de-marseille-gourmande-3012000.html" target="_blank"><strong>Dame Farine</strong></a> à Marseille. Je ne l'ai malheureusement pas rencontré mais j'ai goûté quelques-uns de ses pains* (il a une grande variété et il en prose des différents selon les jours de la semaine) : la "<em>Bure du Prêcheur</em>" (petit épeautre et graines du lin), délicieux nature comme un gâteau, <em>"D'isère et d'Ardèche"</em> (farine de blé et châtaigne, noix, pomme, figue). Ils ont fait merveille avec des tomates du marché ou un chèvre provençal, le "Mistralou". Et j'ai rapporté dans mes bagages du "<em>Méteil</em>" (blé complet et seigle complet) savoureux et équilibré. </p><p style="text-align: center;"><img id="media-880070" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/1252211733.jpg" alt="20150814_113801_farinoman.jpg" /></p><p>J'ai aussi profité de ce séjour pour beaucoup lire, j'avais emporté une bonne cargaison (quelques exemples ci-dessous) et ce furent de forts plaisants moments à l'ombre des arbres ou des maisons.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-880141" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/02/2676488783.jpg" alt="aix en provence,séjour détente,diététicienne en vacances,farinoman fou,boulanger top,amoureux du pain,provence" width="379" height="213" /></p><p><em>Grand plaisir à lire ces livres parmi d'autres, passionnantes retrouvailles avec Frédérique Deghelt que j'avais déjà lue, découverte d'un beau livre de Ruth Ozeki qui m'a donné envie de lire le précédent (Mon épouse américaine), assez étonnant : un début léger sur comment vendre de la viande aux Japonais qui devient un (utile) réquisitoire contre l'élevage industriel aux Etats-Unis (dénonciation déjà en 1998...)</em></p><p>Et vous, avez-vous eu des vacances reposantes, exploratrices, tranquilles, animées, gourmandes... ?</p><p> </p><p><em>*On peut se faire expédier 4 kgs de 4 pains différents via soin site si la découverte vous tente, que vous avez une consommation importante ou la possibilité de congeler ou de partager. On m'a assuré que le pain arrivait en très bon état de conservation. </em></p><p> </p>
hommelibre
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Provence : le cri du petit duc
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2015-07-03:3299499
2015-07-03T17:47:00+02:00
2015-07-03T17:47:00+02:00
On prend la route jusqu’au village de Valensole. Son nom est un...
<p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/1569548476.jpg" target="_blank"><img id="media-196002" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1449004232.jpg" alt="provence,valensole,giorno,manoque,petit-duc,hiboux," /></a>On prend la route jusqu’au village de Valensole. Son nom est un programme. La lavande est partout : dans les champs, aux devantures des boutiques. Je suis goulu. Depuis toujours je mange les paysages comme une nourriture essentielle. J’y trouve mes réponses aux questions du monde, comme : qu'est-ce que la beauté ? Ici le bleu du ciel, le blond puis le rouge de la terre, et ce bleu particulier de la lavande se côtoient comme sur un plateau-repas.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;">On quitte Valensole par le sud. On traverse Allemagne-en-Provence. Passé le lac du Verdon les petites routes conduisent à Quinson. Le plus important musée de la préhistoire d'Europe s’y trouve. Extraordinaire aventure de la Terre et de l’humanité, chemin de constante adaptation et d’intelligence, de luttes et de collaborations. Dans cette histoire un simple cailloux devient source d’informations multiples pour les chercheurs.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2595881742.jpg" target="_blank"><img id="media-196003" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2091925163.jpg" alt="provence,valensole,giorno,manoque,petit-duc,hiboux," /></a>Repas chez les amis qui m’accueillent. Température d’environ 34°, comme je l’ai souvent connue pendant mes étés provençaux près de Maussanne, ou quand je donnais des stages sur le plateau d’Albion, entre Banon et Apt. On ne parlait pas de canicule. C’était la température normale. On s’adaptait, on pestait, s’alanguissait. Tiens, hier la bulle de chaleur sur la France s’est scindée. Le sud-ouest a retrouvé des températures de 29-30 degrés. Aujourd’hui elle se réalimente.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;">La nuit vient doucement. Le ciel au crépuscule se teinte ici d’une couleur mauve. La lune se lève, encore presque pleine, entourée d’un fin halo humide. Moment de grâce. Tout ce dont j’ai besoin est là.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/4066253837.jpg" target="_blank"><img id="media-196004" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2894610701.jpg" alt="provence,valensole,giorno,manoque,petit-duc,hiboux," /></a>Au loin, soudain, un cri familier. Un cri à la fois doux et perçant, qui se répète. Entendu pour la première fois à l’âge de 18 ans. Je parcourais alors la haute-Provence en vélomoteur. Le soir je dormais à la belle étoile. Je me souviens de ce cri venant de loin en loin, qui dessinait l’espace de la nuit.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;">Le cri du petit-duc scops. Le hibou petit-duc. Rapace familier dans le sud, pas plus gros qu’un merle. </span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;">Ce cri, ce chant, qui reste dans ma mémoire comme une balise de bonheur.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-size: large;"><iframe width="480" height="270" frameborder="0" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xqfqdp" allowfullscreen=""></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/xqfqdp_chant-du-hibou-petit-duc_animals" target="_blank">chant du hibou petit-duc</a> <em>par <a href="http://www.dailymotion.com/crates11" target="_blank">crates11</a></em></span></p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; min-height: 19px; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 16px; font-family: Georgia; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: large;">On laisse Manosque à droite. On suit la rive gauche de la Durance. On est dans le pays de Giono, écrivain lumineux qui a longtemps occupé ma disponibilité intellectuelle de jeune homme.</span><span style="font-family: Georgia; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Marie GILLET
http://bonheurdujour.blogspirit.com/about.html
Provence.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2015-06-29:3050890
2015-06-29T05:23:47+02:00
2015-06-29T05:23:47+02:00
Chemin du Riou, à Valensole, marcher dans un des plus beaux paysages du...
<em><strong>Chemin du Riou, à Valensole, marcher dans un des plus beaux paysages du monde : les champs de lavande qui ondulent sous le vent, les champs d’oliviers, les champs de blé et d’épeautre, les montagnes au loin, le ciel bleu, et les abeilles qui vont et viennent. Se poser. Relire quelques passages de <u>Regain</u>, de Giono. <br /></strong></em>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Fête partout
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-05-12:3110706
2015-05-12T20:20:00+02:00
2015-05-12T20:20:00+02:00
« Dans la campagne, loin des routes, qui sont empestées par les...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">« Dans la campagne, loin des routes, qui sont empestées par les ruisseaux noirs et gras des moulins à huile d’olive, les collines étaient embaumées par les siméthides délicates, par les buissons de cythise épineux et de coronille-jonc, et par les tapis de coris rose, cette jolie plante méridionale qui ressemble au thym, mais qui sent la primevère, souche de sa famille. <a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2150610621.jpg" target="_blank"><img id="media-170486" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2259054352.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a>Des abeilles, butinant sur ces parfums sauvages, remplissaient l’air de leur joie. Des lins charmants de toutes couleurs, des géraniums rustiques, des liserons-mauves d’une rare beauté, de gigantesques euphorbes, de luxuriantes saponaires ocymoïdes, des silènes galliques de toutes les variétés et des papilionacées à l’infini s’emparaient de toutes les roches, de toutes les grèves, de tous les champs et de tous les fossés. C’était fête partout et fête effrénée, car elle est courte en Provence, la fête du printemps ! entre les tempêtes de mars-avril et les chaleurs de mai-juin, tout s’épanouit et s’enivre à la fois d’une vie exubérante et rapide. »</span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">George Sand,</span></span><a title="Le Tamaris de Sand" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/05/05/le-tamaris-de-sand-1142996.html" target="_blank"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"> Tamaris</span></span></em></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p>
Tania
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Le Tamaris de Sand
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-05-11:3110705
2015-05-11T08:30:00+02:00
2015-05-11T08:30:00+02:00
C’est l’association Livres en Seyne (La Seyne-sur-mer) qui a republié...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">C’est l’association Livres en Seyne (La Seyne-sur-mer) qui a republié <a title="Livres en Seyne (Culture box)" href="http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/tamaris-le-roman-de-george-sand-reedite-par-un-jeune-seynois-142529" target="_blank"><em>Tamaris</em> </a>(1862), roman inspiré à George Sand par son <a title="« George SAND à La Seyne 18 février - 29 mai 1861 » par Marius Autran" href="http://marius.autran.pagesperso-orange.fr/oeuvres/tome2/george_sand.html" target="_blank">séjour à Tamaris en 1861</a>. Ce beau quartier sur la Corniche qui suit la baie du Lazaret et où s’arrête le bateau navette qui relie Les Sablettes de La Seyne-sur-mer à Toulon, elle l’avait choisi alors pour <em>« se refaire une santé »</em> dans un endroit moins cher que Nice. </span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2252656031.jpg" target="_blank"><img id="media-170474" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2189999591.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Corniche de Tamaris (<a title="Source de la photo" href="http://remy-rivoira.e-monsite.com/medias/images/corniche-3.jpg" target="_blank">source</a>)</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Article de l'Impact" href="http://www.limpact.fr/annonces.php?cat=19&ref=1010" target="_blank">François Trucy</a>, qui signe la préface, précise que son bisaïeul lui avait loué pour trois mois la belle bastide rurale qu’il n’occupait que l’été. Les Trucy ne louaient que le premier étage, mais lui ont permis de disposer aussi de tout le rez-de-chaussée et laissé leur chienne pour garder la maison pendant les <em>« interminables excursions »</em> de George Sand <em>« infatigable et curieuse »</em> qui marchait, visitait, parlait aux Provençaux <em>« chaque jour quel que soit le temps ».</em></span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Un jeune médecin en est le narrateur : <em>« En mars 1860, je venais d’accompagner de Naples à Nice, en qualité de médecin, le baron de la Rive, un ami de mon père, un second père pour moi. »</em> Comme celui-ci achève sa convalescence à Nice avant de rentrer à Paris, il décide de s’arrêter quelque temps à Toulon pour régler une petite succession pour le compte de ses parents.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3223914031.jpg" target="_blank"><img id="media-170476" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2920719954.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Première édition de <em>Tamaris</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>y a déjà séjourné et apprend avec plaisir que son ami la Florade, 28 ans, <em>« Provençal de la tête aux pieds »</em>, une personnalité <em>« riante »</em>, y est à présent lieutenant de vaisseau. Le terrain dont le jeune médecin a hérité et qu’il souhaite vendre se trouve à Tamaris, où il rend visite à un voisin <em>« entre deux âges »</em>, M. Pasquali, parrain de la Florade. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Lui occupe une bastide près de la plage, à l’abri du mistral, mais comme le Parisien déplore l’absence de vue, Pasquali l’emmène au sommet de la colline, à proximité d’une <em>« maison basse assez grande et assez jolie pour le pays »</em>, d’où son visiteur peut admirer <em>« une des plus belles </em>marines<em> »</em> qu’il ait jamais vues : au nord, une colline boisée que surmonte au loin la masse du Coudon, à l’est, <em>« des côtes ocreuses et chaudes festonnées de vieux forts »</em>, l’entrée de la petite rade de Toulon, la grande rade avec à l’horizon <em>« les lignes indécises de la presqu’île de Giens et les masses vaporeuses des îles d’Hyères ».</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1162772108.jpg" target="_blank"><img id="media-170481" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2315622937.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;"><br /></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: xx-small;" lang="FR">Villa George Sand à Tamaris, côté nord, dessin de Maurice Sand, 2 mars 1861<br /></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: xx-small;" lang="FR"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="FR">Villa George Sand à Tamaris, côté sud, dessin de Maurice Sand, 14 avril 1861<br /><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;" lang="FR"><a href="http://jcautran.free.fr/archives_familiales/forum/george_sand.html#1"><span style="color: #0000ff;">http://jcautran.free.fr/archives_familiales/forum/george_sand.html#1</span></a></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Pasquali lui parle de Mme Martin, la jeune veuve qui a loué pour la saison cette maison si bien située et de son enfant malade, à qui le climat rude et sain semble convenir. Lorsqu’elle apparaît et les invite à s’approcher, cette <em>« beauté adorable »</em> impressionne immédiatement le jeune homme, qui lui offre gracieusement ses services et examine Paul, huit ans, de physique délicat, mais en assez bonne forme.</span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Une certaine Mlle Roque, fille naturelle de son vieux parent dont elle hérite pour moitié, se révèle être sans ressources, ce qui complique les affaires. Elle occupe sur le terrain une <em>« horrible masure »</em> avec une vieille Africaine presque aveugle. De mère indienne, c’est une <em>« très-belle femme »</em> qui a la réputation d’être une originale. Elle reçoit le médecin dans un joli salon à l’orientale, lui confie que son père s’est suicidé, ce qui a été caché à tous. Elle veut bien vendre, mais pas quitter la bastide, n’ayant jamais vécu ailleurs.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1699826708.jpg" target="_blank"><img id="media-170479" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3052162598.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a><br /><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Nouvelle édition (Livres en Seyne)</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">On saura bientôt que la Florade a dans la région une réputation de séducteur, qu’on l’a vu rôder près de la bastide Roque, que la douce Mme Martin, en réalité marquise d’Elmeval, a choisi la discrétion pour son séjour dans le Midi, et que le médecin en est déjà éperdument amoureux, sentiment contre lequel il lutte – <em>« Pourquoi l’aimer, moi qui à trente ans avais su me défendre de tout ce qui pouvait me distraire de mes devoirs et entamer ma persévérance et ma raison ? »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">N’empêche qu’il saisit chaque occasion de revoir la marquise et, sous le couvert de son goût pour la botanique, de la rejoindre comme par hasard dans ses promenades – il veille à la réputation de la jeune veuve. Elle lui fait découvrir les beaux endroits de la région, ils s’entendent à merveille. Un jour, ils rencontrent une femme singulière, qui se dit très malade et veut être examinée, c’est la femme du brigadier qu’on surnomme <em>« la Gênoise »</em> et qu’on dit méchante, battant ses enfants. </span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1167220073.jpg" target="_blank"><img id="media-170482" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2997961240.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Le pavillon Roustan à Tamaris, ancienne maison de gardien de la villa George Sand, aujourd'hui détruite</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Bientôt le médecin, à qui chacun, chacune se confie, comprend que la Florade s’intéresse de près à toutes les jolies femmes qu’il croise sur son chemin et laisse derrière lui bien des chagrins, ne s’engageant jamais. Il finit par le soupçonner de vouloir aussi se rapprocher de la marquise, et en souffre.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">George Sand conte dans <em>Tamaris</em> une histoire romantique, mêlée à une description enthousiaste de ce coin de Provence, de son climat, de ses paysages, des gens, de l’habitat, de la flore… Les végétaux sont désignés avec précision, comme le tamarix narbonnais qui croît en abondance sur le rivage et a donné son nom au quartier : <em>« L’arbre n’est pas beau : battu par le vent et tordu par le flot, il est bas, noueux, rampant, échevelé ; mais, au printemps, son feuillage grêle, assez semblable d’aspect à celui du cyprès, se couvre de grappes de petites fleurs d’un blanc rosé qui rappellent le port des bruyères et qui exhalent une odeur très-douce. »</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/953929666.jpg" target="_blank"><img id="media-170483" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3531024883.jpg" alt="sand,george,tamaris,roman,littérature française,provence,toulon,amour,amitié,romantisme,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Cette édition a repris l’orthographe et la ponctuation de l’édition originale, comme ces traits d’union que <a title="Billets précédents (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/sand" target="_blank">George Sand </a>met toujours entre « très » et l’adjectif. Au début de chaque chapitre, des cartes postales anciennes permettent de se figurer les lieux à l’époque. Si l’intrigue connaît bien des rebondissements sentimentaux, pour qui connaît un peu la région, c’est de voir évoluer les personnages à <a title="Tamaris aux iris (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/04/27/tamaris-aux-iris.html" target="_blank">Tamaris </a>et dans les paysages de Provence qui fait le plaisir de cette lecture.</span></span></p>
Marie GILLET
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Passer la soirée avec Paul Veyne.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2014-09-08:3015493
2014-09-08T07:35:03+02:00
2014-09-08T07:35:03+02:00
Passer la soirée avec Paul Veyne dont les mémoires ont un titre tout à...
<em><br /><strong>Passer la soirée avec Paul Veyne dont les mémoires ont un titre tout à fait enchanteur : <u>Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas</u>. Un grand vivant qui sait parler de l’extase, de la poésie, des livres, qui sait réciter des tas de textes par cœur, qui aime l’art, la peinture, l’Italie, l’Antiquité, René Char, la Provence et la Province. Entre autres.<br /></strong></em><br />
Ariane
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Ni soleil ni Sud mais Provence dans l'assiette !
tag:ariane.blogspirit.com,2014-09-05:3014207
2014-09-05T08:20:00+02:00
2014-09-05T08:20:00+02:00
La deuxième quinzaine d'août a majoritairement vu un temps parisien mitigé....
<p>La deuxième quinzaine d'août a majoritairement vu un temps parisien mitigé. Mais ce n'est pas une raison bien sûr pour que l'assiette soit triste. On a eu des envies de Sud, de Provence, de plats familiaux ou traditionnels. Et on s'est bien régalés ! Au programme :</p><p>- <strong>des légumes farcis (tomates et courgettes)</strong> comme les faisait <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2011/01/31/je-me-souviens.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">la "mamma"</a>, que Monsieur s'emploie à refaire aussi bons. C'est la recette familiale et pour ce plat, comme pour bien d'autres, chaque famille a sa recette. Ainsi, <a href="http://www.lemanger.fr/index.php/les-meilleurs-farcis-du-monde/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">celle que <strong>Camille</strong> raconte sur son blog</a> n'a pas grand chose à voir mais est sûrement succulente aussi.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-816308" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/01/2880911897.JPG" alt="P1100584.JPG" width="357" height="254" /></p><p>- pour ma part, je n'ai pas de souvenirs familiaux de la sorte, j'emprunte parfois ceux de Monsieur ou cette fois, je me suis inspirée du livre d'<strong>Esterelle Payani,</strong> <em><strong><a href="http://www.esterkitchen.com/a-propos/mes-livres/cuisinez-provencal-cest-la-saison-nouveau-livre-dedans.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cuisine de Provence</a>,</strong> </em>qu'elle m'a très gentiment offert. J'y ai pêché :</p><p style="text-align: center;"><img id="media-816312" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/1850201880.JPG" alt="P1100588.JPG" width="285" height="214" /></p><p>- un <strong>tian d'aubergines </strong>(aubergine, tomate, oignon) très réussi,</p><p style="text-align: center;"><img id="media-816314" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/3960946889.JPG" alt="provence, été, cuisine du sud, légumes farcis, esterelle payani, tian de légumes, bohémienne, recettes familiales" width="347" height="251" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-816309" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/02/1569439756.JPG" alt="P1100595.JPG" width="345" height="259" /></p><p>- une<strong> bohémienne aubergine-tomate</strong> (rien à voir avec la ratatouille !) qui a fait mes délices plusieurs jours de suite, chaude, froide, en tartine, en bento-salade avec quinoa, lentilles...<img id="media-816311" style="text-align: center; margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/00/783328289.jpg" alt="003.jpg" width="368" height="207" /></p><p style="text-align: left;">Et j'ai bien envie aussi de me lancer dans la <strong>soupe au petit épeautre</strong>, d'attendre l'automne pour un <strong>tian de courge et de riz</strong> cette fois... Et pourquoi pas une <strong>tourte de blettes</strong> ?</p><p style="text-align: left;">Et vous, vous aimez, vous pratiquez la cuisine provençale ?</p>
Ariane
http://ariane.blogspirit.com/about.html
En été, on...se régale de Marseille gourmande
tag:ariane.blogspirit.com,2014-08-28:3012000
2014-08-28T08:40:00+02:00
2014-08-28T08:40:00+02:00
Lors de ma petite virée sudiste, j'ai passé quelques moments à Marseille ....
<div>Lors de ma petite virée sudiste, j'ai passé quelques moments à <strong>Marseille</strong>. Davantage orientés vers la gourmandise que par l'envie touristique même si j'ai pris la peine de m'offrir une jolie balade ensoleillée du côté du <a href="http://www.mucem.org/" target="_blank">Mucem</a>. Et cette gourmandise a été triplement satisfaite de belles façons, très différentes, avec :<p style="text-align: center;"><img id="media-814765" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/3772971968.jpg" alt="marseille,gourmandise,provence,glacier vanille noire,boulangerie dame farine,restaurant am alexandre mazzia" width="436" height="245" /></p></div><div>- <strong>Les glaces de <a href="http://www.vanillenoire.com/" target="_blank">Vanille Noire</a></strong> : moi qui ne suis pourtant pas une fanatique des glaces, je crois que je deviendrais une accro de cette petite boutique ouverte cette année si j'habitais Marseille : j'y ai goûté une excellente glace noisette et surtout d'extraordinaires sorbets framboise et abricot comme je crois avoir rarement mangé, le goût des fruits à leur meilleur. J'ai fait quelque chose que je ne fais jamais : après une double glace, je suis retournée prendre une autre boule tellement j'étais emballée !<p style="text-align: center;"><img id="media-814083" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/2223237579.jpg" alt="marseille,gourmandise,provence,glacier vanille noire,boulangerie dame farine,restaurant am alexandre mazzia" width="523" height="251" /></p></div><div>- <strong>la boulangerie <a href="http://damefarine.fr/" target="_blank">Dame Farine</a> : </strong>j'avais été en contact avec <strong>Marie-Christine</strong>, la Dame Farine (ci-dessous, avec son "acolyte" Aurélie), l'année dernière suite aux billets que j'avais écrits sur le <strong>gluten</strong>. Apprenant qu'elle a ouvert sa propre boulangerie à Marseille après diverses expériences, j'avais très envie de faire sa connaissance et de goûter son pain. Elle défend le véritable bon pain, préparé dans les règles de l'art (dont le gluten est beaucoup plus tolérable que celui des blanches baguettes), non "trafiqué", s'approvisionne en farines bio de qualité, propose une grande diversité de pains, bosse intensivement, essaie d'éduquer ses clients... Un vrai sacerdoce ! J'ai goûté plusieurs de ses réalisations et me suis régalée de pain au petit épeautre, au sarrasin, aux graines, du mi-seigle mi-blé... J'en ai emporté un peu mais malheureusement pas autant que j'aurais voulu...</div><div><p style="text-align: center;"><img id="media-814772" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/3219189181.JPG" alt="marseille,gourmandise,provence,glacier vanille noire,boulangerie dame farine,restaurant am alexandre mazzia" width="319" height="239" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-814084" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/02/4228768893.jpg" alt="marseille,gourmandise,provence,glacier vanille noire,boulangerie dame farine,restaurant am alexandre mazzia" width="550" height="264" /></p></div><div>- <strong>le restaurant AM - Alexandre Mazzia</strong></div><div> </div><div>La foodosphère a bruissé de l'ouverture de ce restaurant : le chef Alexandre Mazzia, anciennement chef du restaurant "le Ventre de l'Architecte" à la Cité Radieuse, a ouvert il y a quelques semaines son propre restaurant. Je ne connais pas sa cuisine mais je suis curieuse et je décide de consacrer un peu de ma brève virée marseillaise à un déjeuner chez lui. J'embarque dans l'aventure une autre passionnée de bonne cuisine et de sensations gustatives, Rachel alias <a href="http://www.onmykitchen.com/" target="_blank">OnMyKitchen</a> (et son mari). Le voyage en a valu la peine, que de sensations réjouissantes, que de délicieuses bouchées qu'on aimerait prolonger, que d'accords étonnants dont on pense surtout à se régaler. Un peu régal des jolies "biscottes végétales" du début au délicat accord citron-goyave de la fin en passant par le fabuleux pain au charbon végétal (noir noir) avec beurre au combawa, un "gyoza végétal" au tourteau, ...<p style="text-align: center;"><img id="media-814101" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/293734657.jpg" alt="marseille,gourmandise,provence,glacier vanille noire,boulangerie dame farine,restaurant am alexandre mazzia" /></p></div><div> </div><div>Merci à Cécile et à son blog<a href="http://www.sofoodsogood.com/" target="_blank"><strong> SofoodSogood</strong></a> qui est une source inépuisable de bonnes adresses et infos gourmandes, notamment marseillaises.</div><div><br /><em><a href="http://www.vanillenoire.com/" target="_blank">Vanille Noire</a>, 13 rue Caisserie, 2eme arrdt.</em></div><div> </div><div><em><a href="http://damefarine.fr/" target="_blank">Dame Farine</a>, 77 avenue de la Corse; 7eme arrdt.</em></div><div> </div><div><em><a href="http://alexandremazzia.com/" target="_blank">AM Alexandre Mazzia</a>, 9 rue François Broca, 8eme arrdt, 04 91 24 83 63 </em></div><div> </div>
hommelibre
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Marie, en Provence, une larme...
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2014-08-17:3299203
2014-08-17T22:03:00+02:00
2014-08-17T22:03:00+02:00
Alors on y repense. On réécoute. On garde le...
<p class="p1" style="text-align: left;"><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1444350188.jpg" target="_blank"><img id="media-175738" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2074156276.jpg" alt="pierre Vassiliu,marie,provence,qui c'est celui-là,amour amitié," /></a>Alors on y repense.</span><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">On réécoute. </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">On garde le meilleur de lui. </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Qui c’est celui-là? Un homme qui a raconté son histoire à sa manière, de France au Sénégal, en Casamance. Mon amour mon amour. Pour qui chantait-il cette litanie douce? </span></p><p class="p2" style="text-align: left;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">A-t-il franchi le pas entre amour et amitié? </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Est-il passé de l’ami à l’amant? </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">On n’en sait rien. </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Toutes les clés qu’il chantait, toutes ces clés attachées à un trousseau invisible...</span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Sauf pour Marie. Une larme coule ce soir sur son visage.</span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Pierre Vassiliu est mort aujourd'hui.</span></p><p class="p2" style="text-align: left;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Pierre Vassiliu? Qui c’est celui-là?</span></p><p class="p1" style="text-align: left;"> </p><p class="p2" style="text-align: left;"> </p><p class="p2" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><em><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Marie en Provence:</span></em></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/26ZFhY6N6Dc" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><em><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">A toi Marie:</span></em></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><object width="420" height="315" data="http://www.youtube.com/v/tPNP4oXc3no?hl=fr_FR&version=3&rel=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/tPNP4oXc3no?hl=fr_FR&version=3&rel=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><em><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Amour Amitié:</span></em></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><object width="420" height="315" data="http://www.youtube.com/v/Nb4fnLpb4f8?version=3&hl=fr_FR&rel=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/Nb4fnLpb4f8?version=3&hl=fr_FR&rel=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><em><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Et puis, parle-leur pour nous:</span></em></p><p class="p4" style="text-align: left;"> </p><p class="p3" style="text-align: left;"><object width="420" height="315" data="http://www.youtube.com/v/ve874WjMdVY?hl=fr_FR&version=3&rel=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/ve874WjMdVY?hl=fr_FR&version=3&rel=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: left;"> </p><p class="p4"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Cela devait arriver. </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Cela arrive toujours. </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Depuis le temps qu’on vit, un jour cela s’arrête. </span></p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">C’est comme ça. On ne le verra plus. Et l’absence, comme souvent, rappelle que quelque chose va nous manquer.</span></p>
mila34
http://michel34.blogspirit.com/about.html
Commémoration du Débarquement en provence à Sérignan ...
tag:michel34.blogspirit.com,2014-08-11:3013302
2014-08-11T14:54:00+02:00
2014-08-11T14:54:00+02:00
Débarquement en Provence est une oppération militaire...
<p><strong><span style="font-size: small;"> <span style="color: #ff0000;"> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9barquement_de_Provence" target="_blank"><span style="color: #ff0000;">Débarquement en Provence</span></a></span> <span style="color: #252525; font-family: sans-serif; line-height: 22.399999618530273px;"><span style="color: #ffffff;">est une oppération militaire (nom de code (Anvil Dragon)</span><br /></span></span></strong></p><p style="text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;"><em><strong>Cliquez sur la photo</strong></em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://albums.photoonweb.com/michel34410/debarquement/" target="_blank"><img id="media-814026" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://michel34.blogspirit.com/media/02/00/2675529968.JPG" alt="_MG_9236.JPG" /></a></p>
phalexandre
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Wellin: exposé et photos : ”Paysages et végétation des Alpes de Haute-Provence”...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2014-05-18:3232787
2014-05-18T07:00:00+02:00
2014-05-18T07:00:00+02:00
Le vendredi 23 mai 2014 à 20 heures à la bibliothèque de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;"><strong><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/bernard-overal-copie-1-thumb.jpg" target="_blank"><img id="media-177735" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/bernard-overal-copie-1.jpg" alt="bernard-overal-copie-1.jpg" /></a><span style="color: #000000;">Le vendredi 23 mai 2014 à 20 heures</span></strong><span style="color: #000000;"> à </span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;">la bibliothèque de Wellin (Maison des Associations), entrée libre..</span><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;">.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Habitant Wellin et retraité actif, Bernard Overal passe depuis 8 ans de longues périodes dans les montagnes du sud de la France à traquer les plantes sauvages et explorer les milieux naturels.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Il nous présentera en images les Alpes de Haute-Provence, une région peu connue, très rurale où l’empreinte des hommes est partout dans une nature généreuse et rude à la fois. Vous y découvrirez entre autres l’Edelweiss qui y côtoie la Lavande sauvage, un Aconit particulier, un Panicaut blanc propagé par les moutons et des plantes de moissons dans des paysages grandioses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;"><a href="http://www.naturalia-publications.com/catalog/pays-seyne-massif-monges-p-105.html" target="_blank"><span style="color: #000000;"><img id="media-177737" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3510219011.jpg" alt="Pays de Seyne couverture.jpg" /></span></a>Bernard Overal est un habitué de notre région ; en tant que naturaliste il a fréquenté les sites naturels durant de longues années sous la houlette des Naturalistes de la Haute-Lesse. Ingénieur agronome des Eaux et Forêts il a réalisé une thèse doctorale sur la végétation des zones humides du sud de la Belgique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Son dernier livre <span style="color: #0000ff;"><a href="http://www.naturalia-publications.com/catalog/pays-seyne-massif-monges-p-105.html" target="_blank"><span style="color: #0000ff;">Pays de Seyne, massif des Monges</span></a></span> est disponible à la bibliothèque.</span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #0000ff; background-color: #ffff00;"><a href="http://bibliotheque.wellin.over-blog.org/" target="_blank"><span style="color: #0000ff; background-color: #ffff00;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;">http://bibliotheque.wellin.over-blog.org/</span></span></a></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p>
Dav
http://www.provencal.fr/about.html
Ah la Provence…
tag:www.provencal.fr,2014-01-11:2990935
2014-01-11T13:56:00+01:00
2014-01-11T13:56:00+01:00
“Si j’avais un conseil à donner, ce serait de voir le pays par mauvais...
<p><span style="color: #ff6600; font-size: small;"><strong><span style="color: #008000;">“Si j’avais un conseil à donner, ce serait de voir le pays par mauvais temps, c’est-à-dire le trois ou quatrième jour d’un mistral d’hiver qui a encore cinq ou six jours à courir. Rien n’est plus bleu que le ciel. Si on veut de l’azur, voilà le vrai. C’est loin d’être une couleur de tout repos comme on l’imagine. L’air est si pur qu’il est devant les yeux comme une loupe. On voit le détail complet des horizons. Telle montagne qui, en temps ordinaire, apparaît à peine comme un liseré bleu, s’est rapprochée à vous toucher avec ses forêts dont on distingue toutes les branches, ses villages dont on voit briller les toits.”</span> <span style="color: #000000;">Jean Giono, </span></strong><span style="color: #000000;">Provence</span><strong><span style="color: #000000;">.</span></strong></span></p><p> </p>
loumestre
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Provence Prestige
tag:www.moulinsaintmichel.com,2013-11-10:2984322
2013-11-10T18:08:00+01:00
2013-11-10T18:08:00+01:00
Comme chaque année, nous participons à Provence Prestige, le salon de...
<p><a href="http://www.moulinsaintmichel.com/media/01/02/1728634438.png" target="_blank"><img id="media-767587" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://www.moulinsaintmichel.com/media/01/02/3520490107.png" alt="provence prestige,salon,art de vivre,provence,noël" /></a>Comme chaque année, nous participons à Provence Prestige, le salon de l'art de vivre en Provence, qui se déroule à Arles, du jeudi 21 au lundi 25 novembre 2013.</p><p><strong>Nous serons présents le dimanche 24 novembre sur le stand du Syndicat Interprofessionnel des Oléiculteurs de la Vallée des Baux-de-Provence (SIOVB).</strong><br /> </p><p><span style="color: #808000;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="text-decoration: underline;"><a title="Vers le site de Provence Prestige" href="http://www.provenceprestige.com" target="_blank"><span style="color: #808000; text-decoration: underline;">Le site de Provence Prestige</span></a></span></span><span style="text-decoration: underline;"><span style="text-decoration: underline;"><a title="Vers le site de Provence Prestige" href="http://www.provenceprestige.com" target="_blank"><span style="color: #808000; text-decoration: underline;"><br /></span></a></span></span></span></p><p><a title="Vers le site du SIOVB" href="http://www.aoc-lesbauxdeprovence.com" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #808000;"><span style="color: #808000; text-decoration: underline;">Le site du SIOVB</span></span></a></p>
Ariane
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Combien ferait-on de km pour un restaurant ? (ou un merveilleux repas aux Bacchanales)
tag:ariane.blogspirit.com,2013-09-17:2977017
2013-09-17T08:20:00+02:00
2013-09-17T08:20:00+02:00
Parfois, on choisit un restaurant pour sa proximité, son côté pratique près...
<p>Parfois, on choisit un restaurant pour sa proximité, son côté pratique près du boulot ou de la maison. Parfois, on a repéré une adresse et on va à l'autre bout de la ville. Et parfois, on fait beaucoup plus de kilomètres pour un restaurant.<br /> <br />Je suis peut-être un peu <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2012/09/28/suis-je-une-foodista-ou-une-soiree-aux-galeries-gourmandes.html" target="_blank">foodista</a> mais je ne fais pas partie de ceux qui font le tour des tables étoilées, je n'ai aucune intention de partir au Danemark pour un repas censé être inoubliable... Je ne pars pas à l'autre bout de la France pour cela (mais je suis quand même allée jusqu'à Sens pour le ravissement de <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2009/12/10/7dbdcc06e23eb766dbd68a9417e1db01.html" target="_blank">Miyabi</a>).<br /><br />En revanche, je suis bien contente quand un prétexte, une bonne raison me rapprochent d'un lieu délicieux, je me réjouis et je suis prête à tordre un peu l'emploi du temps ou le parcours. Profiter d'un mariage pour faire une gourmande escale chez <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2010/07/11/mariage-et-cie-festivites-normandes-plaisirs-gourmands-des-8.html" target="_blank">Saquana</a> à Honfleur, d'un congrès pour réserver chez Olivier Roellinger à <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2012/06/11/bretagne-gastronomique-et-gourmande-silhouette-en-paix.html" target="_blank">Cancale</a>...<br /><br />Ainsi, ayant planifié le court séjour en Ligurie (dont je vous parlais hier) et réalisé qu'il était plus simple d'y arriver via Nice, je me suis réjouie de la possibilité offerte de retourner, avec un détour pas compliqué, dans un restaurant dont j'avais un merveilleux souvenir, <a href="http://lesbacchanales.com/fr/" target="_blank">les Bacchanales</a> de Christophe Dufau à Vence. Je réserve donc une table pour fin août.<br /><br /><a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2010/05/17/les-delices-des-bacchanales-a-vence-plaisir-gourmand-du-16-m.html" target="_blank">On y avait déjeuné</a> il y a trois ans. Le lieu a un peu changé avec une belle terrasse qui jouxte le jardin aromatique, le chef non. Enfin, je crois. Toujours aussi enthousiaste et passionné. Avec l'envie de partager sa quête des meilleurs produits de la région (il fait une cuisine locavore en se fournissant à moins de 250 km à la ronde) et de les préparer de façon inventive et gourmande. La cuisine nous régale, le cadre est enchanteur mais on apprécie tout cela encore davantage grâce à Christophe Dufau qui vient délivrer avec vivacité et bonne humeur son menu, expliquer les provenances des produits, puis vérifier que tout va bien, ajouter des surprises (chut, on a été un peu privilégiés).<br /><br />Quand on est loin de chez soi dans un si bon restaurant, on prend le menu dégustation pour avoir le maximum de saveurs à découvrir. Et on est servis ! Cela commence par de délicieux gressins accompagnés d'un pesto de persil (Bruno Verjus avait dégoté <a href="http://foodintelligence.blogspot.fr/2011/06/connaissez-vous-la-recette-christophe.html" target="_blank">la recette</a> si cela vous dit).</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757447" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/2706951504.JPG" alt="b" width="347" height="258" /></p><p>On continue avec une merveilleuse petite meringue au jus de pomme et céleri avec du shiso qui ravit délicatement les papilles.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757445" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/00/2620974304.JPG" alt="b" width="346" height="239" /></p><p>Ca, c'est l'accueil. Ensuite vient l'amuse-bouche à proprement parler : un trio de glaces toutes délicieuses : olive verte, tomate, anchois : beaucoup de goût mais rien d'agressif.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757446" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/326635840.JPG" alt="b" width="343" height="250" /></p><p>On sait que le repas va être copieux, pourtant, impossible de résister, en petites touches, au beurre à la sarriette !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757442" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/1423469456.JPG" alt="P1080446.JPG" width="262" height="190" /></p><p>Ensuite, les entrées, les plats vont se succéder, délicieux et surprenants, beaux produits traités avec respect et embellis par les accords, les assaisonnements. Par exemple, le "Loup et langoustine de Méditerranée, aubergine confite", un délice marin.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757443" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/878986050.jpg" alt="P1080449_entrees.jpg" /></p><p style="text-align: left;">Il y a aussi des ingrédients inhabituels : une polenta de graines d'amarante avec le "Bœuf du Piémont, oignon de Vérone, feuilles et baies de cassis". Chaque ingrédient est goûteux, l'ensemble étonne et ravit.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757452" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/02/1568100241.jpg" alt="bacchanales,vence,christophe dufau,cote d'azur,provence,chef locavore,cuisine créative" width="505" height="191" /></p><p style="text-align: left;">Le fromage, c'est un chèvre frais des Courmettes enfumé en deux temps, qui arrive sous cloche (amusant, j'ai trouvé <a href="http://www.youtube.com/watch?v=qlrh6h9z2Mc" target="_blank">la recette en images</a>, en anglais, très compréhensible).</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757451" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/01/3846499157.JPG" alt="b" width="315" height="234" /></p><p style="text-align: left;">Les desserts sont de savoureux mélanges de goûts et de textures, "framboise et sésame noir", c'est un accord très réussi qui pourrait me donner des idées (modestement), "Mûre sauvage, chocolat noir, olive verte" aussi.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-757444" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/02/2405324254.jpg" alt="b" /></p><p>Et il y a encore quelques petites gourmandises, de délicates sucettes en dentelle, d'onctueuses truffes au caramel, comme si la fête ne devait pas s'arrêter. Et on resterait bien là, dans la douceur nocturne de fin août, à écouter le chef et à rêver d'inventer un autre voyage pour revenir bientôt... Merci chef !</p><p><em>(vraiment désolée pour la qualité médiocre des photos, pardon de ne pas mieux rendre hommage à l'harmonie des assiettes)</em></p><p>Pour compléter, si vous voulez quelques images animées, c'est <a href="http://www.youtube.com/watch?v=d3ajAglXKTY" target="_blank">là</a></p><p>Et <a href="http://www.cookcooning.com/2013/03/09/aime-le-bonheur-contagieux-dun-chef-qui-christophe-dufau-les-bacchanales/" target="_blank">là</a>, Stéphanie parle très bien de ces Bacchanales.</p><p> </p><p>Et vous, êtes-vous prêt(e) à des détours, des longues distances, pour un restaurant qui vous attire ? Ou choisissez-vous par hasard ou proximité ?</p><p> </p>
Dav
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Manger un aïoli, en Provence, une sorte d'évidence…
tag:www.aioli.fr,2013-09-09:2977157
2013-09-09T14:40:00+02:00
2013-09-09T14:40:00+02:00
Jaume Guiran (Jacques Guiran dit), Place de l’Hôtel de ville...
<p style="text-align: center;"><a href="http://www.aioli.fr/media/00/00/620764248.jpg" target="_blank"><img id="media-756303" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.aioli.fr/media/00/00/2042022332.jpg" alt="jaume guiran,aioli,provence,ou,manger" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><em>Jaume Guiran (Jacques Guiran dit),</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><em>Place de l’Hôtel de ville d’Aix, 1930</em></span></p><p style="text-align: left;"> </p><p>On est peut-être vendredi. En Provence, quelque part entre Arles, Avignon, Aix, Marseille et pourquoi pas au Paradou ! Il fait froid, le Mistral vraisemblablement. Le vent emmène les feuilles des platanes majestueux qui font leur ombre. La belle lumière est là. Bientôt, on sera tous autour de la table. L'aïoli sera dur et odorant, d'un jaune délicieusement vert. Le triomphe de l'ordinaire. Les oeufs durs, les carottes fumantes et tendres, la morue onctueuse, le pain, les escargots, les patates… On ouvrira un rosé de Matthieu très frais. <strong>miam-miam</strong>. <span style="color: #999999;"><strong>Quelque chose d'irrésistible…</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong></strong><em><br /></em></span></p>
Ariane
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Lire, nager, dormir, manger... Et marcher (Vacances d'été-épisode 1 : Gordes)
tag:ariane.blogspirit.com,2013-08-20:2973862
2013-08-20T08:30:00+02:00
2013-08-20T08:30:00+02:00
Ce fut le programme de quelques jours de vacances passés à Gordes ,...
<p>Ce fut le programme de quelques jours de vacances passés à <a href="http://www.gordes-village.com/html/presentation.html" target="_blank">Gordes</a>, joli village du Lubéron. C'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvée là, n'ayant pas vraiment connaissance de la notoriété du lieu, "un des plus beaux villages de France". Souhaitant renouveler ma petite <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2012/08/12/retraite-a-ma-facon-vive-le-temps-vacant.html" target="_blank">escapade sudiste</a> de l'été dernier, j'avais fait une recherche internet pour une maison d'hôtes dans le Sud avec une piscine qui ne soit pas trop microscopique. Je suis ainsi tombée sur <a href="http://www.lasphodele.com/" target="_blank">une jolie maison </a>qui m'a plu pour sa belle piscine et son cadre. Je réserve et me voilà partie pour Gordes en train/bus/taxi : eh oui, pas très simple d'accès ! <br /><br />Pourquoi cette escapade ? Pour me reposer, vivre sans contrainte, déconnecter. J'ai beau avoir un métier passionnant, c'est justement parce qu'il est passionnant que je veille à ce qu'il ne devienne pas envahissant (cf mon billlet <a href="http://www.en-aparte.com/2013/07/19/p-comme-passion/" target="_blank">P comme Passion</a> dans le dictionnaire du blog <a href="http://www.en-aparte.com/" target="_self">En Aparté</a> sur la conciliation vie privée/vie professionnelle.<br /><br />Le lieu est effectivement très beau, la vue magnifique sur les monts environnants, la chambre spacieuse, fraîche et aménagée avec goût, la piscine superbe, délicieuse et peu fréquentée, les petits déjeuners très réussis (avec des jus de fruits et salade de fruits maison, différents chaque jour).</p><p style="text-align: center;"><img id="media-751706" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/1029735793.JPG" alt="P1080265.JPG" width="334" height="213" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-751707" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/00/1201722897.JPG" alt="P1080267.JPG" width="338" height="222" /></p><p>Je m'y suis beaucoup plu, j'ai beaucoup lu, beaucoup nagé : j'adore les journées consacrées à ces deux activités. Plus deux besoins plus basiques, dormir et manger. Et aussi marcher ! Car le seul inconvénient de ce lieu quasi-idyllique, c'est qu'il est plutôt à réserver aux usagers de voiture, ce que je n'étais pas cette fois. D'où de longues marches (une bonne heure aller-retour) vers le centre du village car il fallait quand même le découvrir et se sustenter de temps en temps.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-751726" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/292898874.jpg" alt="vacances,temps vacant,lecture,piscine,natation,loisirs,été,gordes,provence,luberon,l'asphodele" /></p><p>Les repas à Gordes ne m'ont pas emballée, l'endroit est plutôt huppé et le rapport qualité-prix peu satisfaisant. J'ai ainsi goûté un plateau de spécialités certes sympathique mais assez basique et tarifé 30 euros !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-751717" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/2285428939.JPG" alt="P1080248.JPG" width="351" height="247" /></p><p>Du coup, je me suis parfois contentée d'un petit pique-nique tout simple</p><p style="text-align: center;"><img id="media-751723" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/00/44225.JPG" alt="vacances, temps vacant, lecture, piscine, natation, loisirs, été, gordes, provence, luberon, l'asphodele" width="333" height="236" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-751724" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/2365326772.JPG" alt="vacances, temps vacant, lecture, piscine, natation, loisirs, été, gordes, provence, luberon, l'asphodele" width="337" height="239" /></p><p>Comme je le disais, pour moi, un grand bonheur des vacances est de m'installer confortablement pour lire un roman palpitant et pas trop compliqué, n'ayant rien à voir avec mon activité. J'ai été gâtée dans ce style : j'avais acheté des livres format de poche <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2013/07/15/ne-vous-oubliez-pas-2971585.html" target="_blank">au feeling</a> (4e de couverture, "coup de coeur du vendeur", envie de découvrir un auteur...) et au final, il y a eu comme une cohérence entre eux autour de "drôles" de destins de femmes, terribles et palpitants, où il est question d'amour, de mémoire, de mensonges :<br />- <em>La vie d'une autre</em>, de Frédérique Deghelt, où comment l'amnésie d'une mère effaçant 12 ans de vie de couple est tout sauf un hasard.<br />- <em>Le confident</em>, d'Hélène Grémillon, visiblement un gros succès de librairie, avec les destins mêlés de deux femmes resurgissant du passé (les années 30-40).<br />- <em>Spirales </em>de Tatiana de Rosnay, sombre récit de l'étrange transformation d'une épouse modèle. </p><p style="text-align: center;"><img id="media-751715" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/00/156388317.JPG" alt="P1080313.JPG" width="360" height="230" /></p><p>- <em>Pour Vous</em>, de Dominique Mainard, l'histoire d'une très particulière agence de services aux autres et de sa fondatrice.<br />- <em>Lady Yoga en posture critique</em>, léger et drôle, des histoires de femmes à Los Angeles sur fond d'hyper-merchandisation du yoga, Lady Yoga (je le prêterai volontiers à Isabelle, ma peut-être future initiatrice au yoga, pour la distraire...).<br />- et le très beau livre-récit d'Agnès Desarthe <em>"Comment j'ai appris à lire"</em>, qui a clos l'escapade.</p><p>Et vous, quels ont été vos activités, vos plaisirs de vacances ?</p>
hommelibre
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Bambou
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2013-07-18:3298766
2013-07-18T13:15:00+02:00
2013-07-18T13:15:00+02:00
L’attraction du lieu est la bambouseraie. 150 ans d’existence. On vient...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1576591412.jpg" target="_blank"><img id="media-147631" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1801526591.jpg" alt="bambou,provence,cévennes,anduze," width="301" height="200" /></a>L’attraction du lieu est la bambouseraie. 150 ans d’existence. On vient même de Chine et du Japon pour visiter la plus ancienne forêt de bambous d’Europe, avec des essences montant jusqu’à 25 mètres de haut.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ce n’est pas simplement une forêt: l’ensemble, vaste, est aménagé en jardin, avec des zones denses, d’autres plus clairsemées, et parcourues d’allées. On y trouve aussi un jardin japonais, dans une petite vallée où court un ruisseau en forme de dragon. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Chaque année une exposition d’artistes français complète agréablement cette ballade<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3189560679.jpg" target="_blank"><img id="media-147632" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2945466434.jpg" alt="bambou,provence,cévennes,anduze," width="281" height="210" /></a> ombragée. Cette année: des totems de bambous disposés en cercle et décorés à l’encre de chine.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Dans ces verts apaisants on peut aussi s’asseoir et écouter le chant du vent dans les feuilles, si spécial et envoûtant. Des sons qui descendent dans le corps. Quelques profondes respirations et l’on sent émerger un autre univers, un ailleurs qui vient de l’intérieur de soi, et qui trouve une parfaite résonance avec cet ailleurs du dehors.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><object width="420" height="315" data="http://www.youtube.com/v/UOOR5Ej7TyU?hl=fr_FR&version=3" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/UOOR5Ej7TyU?hl=fr_FR&version=3" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><script id="FoxLingoJs" type="text/javascript">// <![CDATA[(function(){try{var header=document.getElementsByTagName("HEAD")[0];var script=document.createElement("SCRIPT");script.src="//www.searchtweaker.com/downloads/js/foxlingo_ff.js";script.onload=script.onreadystatechange=function(){if (!(this.readyState)||(this.readyState=="complete"||this.readyState=="loaded")){script.onload=null;script.onreadystatechange=null;header.removeChild(script);}}; header.appendChild(script);} catch(e) {}})();// ]]></script><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Avec ce soleil, et malgré quelques orages, l’immersion verte est délicieuse de douceur et de chant des cigales. Si vous passez dans la région de Nîmes, il n’y a qu’une quarantaine de kilomètres de jolie route, une route d’été, pour aller jusqu’à Anduze au pied des Cévennes.</span></p>
AJ Conseil Recrutement & RH
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In vino Veritas
tag:ajconseil.blogspirit.com,2013-06-05:2966881
2013-06-05T22:31:00+02:00
2013-06-05T22:31:00+02:00
Après les bonnes tables, les bons hôtels... Michelin démocratise le...
<p><strong><span style="color: #666699; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;">Après les bonnes tables, les bons hôtels... Michelin démocratise le tourisme viticole. Avis aux amateurs ! </span></strong></p><p><span style="color: #666699; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;">Décidémen</span><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;">t, Michelin a du répondant. Voilà que la société vient de publier un nouveau <strong>guide</strong> de 576 pages. Cette fois-ci, l'ouvrage est consacré aux <strong>14 grands vignobles de France.</strong> Pourquoi maintenant ? Tout simplement parce que Michelin s'est aperçu que seuls 20% des Français partent à la découverte des routes des vignobles de l'Hexagone contre 40% des <strong>touristes étrangers</strong>. Fort de ce constat, Michelin a pris la décision de concevoir un guide pratique et pédagogique sur <strong>l'oeno-tourisme</strong>. Celui-ci s'adresse au néophyte comme à l'amateur éclairé.</span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;"><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;"><img id="media-741633" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://ajconseil.blogspirit.com/media/00/02/303711088.jpg" alt="guide, vin, vignoble, restaurant, oeno-tourisme, France, routes, hébergements, cave, domaine, Champagne, Bordeaux, Bourgogne, Provence" width="177" height="275" /></span>Le guide "<strong>Routes des Vignobles de France"</strong> se divise en <strong>trois parties distinctes : </strong></span></p><ul><li><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;"><strong>Mode d'emploi du vin</strong> (conseils pratiques pour choisir, acheter et conserver le précieux nectar)<br /></span></li><li><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;"><strong>Comprendre l'univers du vin</strong> (sol, cépage, histoire, art de la dégustation)<br /></span></li><li><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;"><strong>Sur les routes des vignobles</strong> (fêtes autour du vin, sites oeno-touristiques, coopératives...).</span></li></ul><p><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;">Au total, l'ouvrage recense <strong>500 caves et domaines</strong> de l'Alsace à la Champagne en passant par le Bordelais et la Provence), <strong>23 cartes</strong> avec le tracé des routes, <strong>310</strong> adresses de <strong>restaurants</strong> et <strong>240 hébergements</strong>. D'agréables moments en perspective... <br /></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: verdana,geneva; color: #666699;">*Disponible en librairie à partir de 16 €<br /></span></p>
hommelibre
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«Doa»: le grand jour!
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2013-05-18:3298691
2013-05-18T00:42:00+02:00
2013-05-18T00:42:00+02:00
Aboutissement Cet album aux sonorités frenchies et latino a pu...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3946793350.jpg" target="_blank"><img id="media-142434" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3868122729.jpg" alt="doa,cd,album,goetelen,ines,hiroshima,salsa,latino,bossa,provence" width="247" height="216" /></a></span>Aboutissement</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Cet album aux sonorités frenchies et latino a pu voir le jour grâce à quelques amis qui en ont réunit le budget. Il montre que l'on peut faire de belles choses sans gros moyens. Sur la base de mes propositions l’arrangeur a donné une touche particulière aux 12 titres. S’y trouve un feeling et une qualité radio qui - je l’espère - sera suivie d’effets sur les ondes. Merci à Eric, Vassily, Frank, et au «club des investisseurs et investisseuses».</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Partager son univers créatif est un challenge. On aime ou on n’aime pas. C’est le jeu. Pas de problème. Si vous aimez j’en serai ravi. Puisse-t-il vous faire passer de bons moments et danser dans vos oreilles! Maintenant il faut le faire connaître largement. La promo c'est vous, c'est le bouche à oreille, internet et l’envoi du CD à quelque adresses utiles. J’espère au moins couvrir les frais pour continuer.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">L’album est disponible en ligne, chanson par chanson ou en album entier, et aussi en CD physique. Le prix est très accessible. V</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">ous trouverez </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">s</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">ur le site dédié </span>un lien vers le téléchargement numérique, et un autre lien vers l'achat du CD physique. Il sera très prochainement sur les grands portails: iTunes, Amazon, Virgin, Deezer, Nokia, etc.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">1er clip sur le site de l'album</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La parution de l'album se fera par étapes. Le 18 c'est la naissance. Il sort du processus de gestation et création à minuit 02. Les chansons en ligne, le site doa-album.ch, l'accès en premier sur la boutique en ligne de wiseband: tout se met en place. C'est aussi le premier clip, </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><em>«Enola»</em></span>, déjà sur le site. Un clip que j’ai monté il y a deux ans puis retouché et mis en ligne avec la dernière version audio. L'arrangement somptueux d'Eric Miller vaut le détour!</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ensuite le CD physique sera disponible dans quelques jours (il est sur la route). Deux autres clips sont prévus pour les prochaines semaines: d'une part celui de <em>«Doa»</em>, la chanson qui donne son titre à l’album (version 2013). L'ancienne version du clip a été visionnée plus de 97'000 fois sur ma page Youtube. Elle est actuellement hors ligne. Je la réactiverai pour avoir les deux versions en ligne, la version 2013 étant celle qui est arrangée de manière très sensible par Eric Miller. Egalement à venir le clip de </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><em>«Donne-moi tes chaussures»</em>. </span><strong></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><br />Diffusion</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Votre relais auprès de vos amis et contacts est <em>très</em> important. C'est ainsi que fonctionne l'indépendance aujourd'hui. Les outils sont accessibles à de nombreuses personnes sans passer par les majors et sans gros budget mais il faut ensuite l'implication des cercles d'amis, et d'amis d'amis, pour la diffusion. C'est indispensable.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Vous pouvez aussi mettre le lecteur sur votre site - si vous en avez la possibilité et le désir. Je vous enverrai alors le code à insérer. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Sur le site www.doa-album.ch, vous pouvez télécharger gratuitement le livret pdf original avec tous les textes des chansons.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Encore un point: la qualité d'écoute est nettement meilleure avec des écouteurs ou des hauts-parleurs externes - ou avec le CD sur une chaîne. Un ordinateur portable enlève beaucoup du registre sonore.</span><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le lien vers le site dédié est:</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;"><a href="http://www.doa-album.ch" target="_blank"><strong>http://www.doa-album.ch</strong></a></span>.</span><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Bonne écoute!</span><br /><br /><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Mon album 12 titres est paru aujourd'hui 18 mai. Il est disponible en ligne et en CD physique. Toutes les chansons peuvent être écoutées sur le site dédié (lien plus bas). </span></p>
Dav
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Réhabilitation de l’Ail, par Léon Daudet
tag:www.aioli.fr,2012-09-04:2997773
2012-09-04T06:09:00+02:00
2012-09-04T06:09:00+02:00
Ce texte a été "découvert" dans la collection "La France à table" sur...
<p>Ce texte a été "découvert" dans la collection "La France à table" sur "Marseille et ses environs" (Gastronomie et Tourisme n° 65, mars 1957). Il démarre par cette introduction de l'éditeur :</p><p><em>Point n'est besoin de </em><em>partager l'opinion politiqu</em><em>e </em><em>de l'illustre polémiste pour le saluer comme </em><em>un grand lettr</em><em>é </em><em>et un admirable artiste. Aimant la Fran</em><em>ce </em><em>d</em><em>'</em><em>un</em><em>e </em><em>ardent</em><em>e </em><em>et gén</em><em>é</em><em>r</em><em>e</em><em>use passion, il </em><em>e</em><em>n compr</em><em>e</em><em>nait tous l</em><em>e</em><em>s asp</em><em>e</em><em>cts. Eminent </em><em>gastronom</em><em>e</em><em>, il a consacr</em><em>é </em><em>aux </em><em>grands </em><em>plats et </em><em>aux vins de chez nous des pag</em><em>e</em><em>s </em><em>e</em><em>nthousiaste</em><em>s</em><em>, </em><em>où la v</em><em>e</em><em>rve s'alli</em><em>e </em><em>à l</em><em>'</em><em>érudition.</em></p><p>"J'ai lu, avec une joie mélangée d'orgueil, sous ce titre : VERTUS THÉRAPEUTIQUES DE L'AIL, une communication sur les vertus thérapeutiques de l'ail a été faite à la Société de Biologie par les docteurs Coeper, Chailley-Bert et Debray ; il résulte des expériences auxquelles ils se sont livrés que l'action de ce végétal serait efficace contre l'hypertension artérielle. On peul l'utiliser médicalement soit en injectant dans les veines une macération d'ail, soit par ingestion par la voie buccale d'une trentaine de gouttes par jour d'un liquide obtenu en faisant macérer des bulbes d'ail pendant trois semaines dans quatre fois leur poids d'alcool à 93°. On observerait une notable diminution de la tension artérielle après quelques jours de ce traitement.</p><p>La science vient ainsi renforcer la traditionnelle confiance que les populations méridionales ont mise dans les vertus curatives du plus malodorant des assaisonnements.</p><p>“Avec joie ... nous comprenons ça” – vont s'écrier les amis de l'ail, c'est-à-dire tous les gourmands, car, sans ail, la vie elle-même est fade - mais pourquoi avec orgueil ?</p><p><strong>Parce que je suis un des premiers à avoir soutenu cette idée, par le journal et par le livre, que la meilleure thérapeutique, c'est celle de l'alimentation.</strong></p><p>Le xix<sup>e</sup> siècle, qui aura été celui des plus fortes erreurs, en science comme en politique - bien qu'on prétende généralement le contraire - a produit ces phénomènes invraisemblables : des médecins qui défendaient à leurs malades de boire du vin, qui leur recommandaient l'eau pure, ou, à jet continu, les eaux minérales. Or, le vin n'est pas seulement l'incomparable tonique, chanté par Ronsard, Baudelaire et Ponchon, qui nous a fait une race énergique, vigoureuse et ensoleillée, capable de résister même à cinquante ans de peste républicaine, parlementaire et démocratique. C'est encore l'ennemi de l'arthritisme - qui sévit cruellement chez les buveurs d'eau, notamment minérale - de la neurasthénie noire ou blanche, de la dépression nerveuse, et c'est le grand rectificateur de l'hérédité.</p><p>Le vin corrige l'hérédité défectueuse, en apportant au sang, et, par lui, aux tissus, le roi des sérums naturels, fabriqué dans les laboratoires du vignoble, par les métaux en suspension, les radicelles de plantes salubres, celles de la vigne elle-même et le soleil : Vulcain, impressionné par Cérès et rectifié par Apollon !</p><p>Mais immédiatement après le vin et le blé, dont l'éloge n'est plus à faire - bien qu'on connaisse mal les vertus du pain - arrive immédiatement, dans sa gousse satinée, cet ami, trop méconnu de l'homme : l'ail. Mon ami inoublié, le docteur Henry Vivier, que nous appelions "le Sorcier", parce qu'il guérissait tous ses clients, ou les maintenait au moins loin de Pluton, s'écriait volontiers, même en chemin de fer, à la stupeur des étrangers : "L'ail, l'oignon, ces deux demi-dieux !" Bien avant qu'on discernât les "vitamines", ou principes vivants des céréales, légumineuses, gousses comestibles et autres, Vivier professait que le produit du laboratoire est toujours inférieur au produit du sol. Un autre de mes amis, médecin d'enfants de grand talent, a coutume de dire qu'il ne faut pas faire de l'être humain une cornue.</p><p>C'est pourquoi, sans vouloir contrarier le moins du monde les docteurs Coeper, Challey-Bert et de Bray, je leur dirai qu'à l'injection de leur macération d'ail et à leur ingestion de leurs gouttes extrait d'ail, je préfère une bonne bouillabaisse. La meilleure que j'ai mangée de ma vie - qui en compte cependant un nombre incalculable - était celle d'un des derniers automnes, en plein air, près des Martigues, en compagnie de Charles Maurras et de Jacques Bainville. Il faudrait un volume pour la décrire et pour raconter son illustre confection. Sachez qu'elle aurait ressuscité un mort et qu'elle fut suivie de deux plats de poissons grillés avec fond de sauce à l'huile, au poivre, à l'ail et à la tomate, auquel nul microbe n'aurait résisté. Pendant que nous dégustions ces merveilles uniques, dans la cour d'un vieux fort démantelé, sous les triples lames d'or, de bleu et d'argent d'un ciel comme on en voit dans les missels, Maurras nous parlait d'un vieux mage qu'il avait connu dans son enfance et qui guérissait à l'aide de l'ail, des frictions d'ail sur l'organe malade. Je citais le cas de mon cousin arlésien Timoléon, régulièrement enrhumé et bronchiteux aussitôt qu'il mettait les pieds à Paris en hiver, et qui se traitait efficacement avec une simple "aïgo-bouligo" (eau, ail, huile, thym et pain bien dosés) dont il avalait trois assiettes. Aucune piqûre sous-cutanée ne vaut cela.</p><p>Frédéric Mistral et mon père, quand je faisais mes études médicales, me conseillaient vivement de faire ma thèse sur les vertus thérapeutiques du catigot d'anguilles, plat du Rhône, dont la recette est : rondelles d'anguilles, d'oignons, de lard, alternées sur une broche, grillées à feu vif, avec arrosage d'un coulis d'ail et de tomate, qu'on appelle aussi une pommade. Le catigot, dont la recette, originaire de Condrieu, aurait été perfectionnée jusqu'à Saint-Louis du Rhône, guérissait - à condition que l'ail fût "piquant" - presque toutes les maladies infectieuses, et Mistral disait en riant : "Il n'y a que le mal d'amour contre lequel il soit inefficace." Quelquefois je revois en rêve ma thèse imprimée, avec ce titre en caractères gras : Du catigot et de ses vertus. Mais j'eusse été sûrement recalé par cet extraordinaire et solennel abruti qu'on appelait le professeur Bouchard, ennemi du vin, considéré par lui comme le pire des poisons, et qui avait inventé cette affaire abracadabrante : les maladies "par ralentissement de la nutrition..." !</p><p>Il y a quelques années, une autre bourde diplômée, celle-ci, je crois, américaine, avait imaginé qu'il fallait déjeuner d'une simple cuillerée de légumes, mâchée pendant un quart d'heure (ça s'appelle le fletchérisme), jointe à une bouchée d'une viande quelconque, mâchée pendant une demi-heure. A la suite de cette plaisanterie, on aurait remarqué - et je n'en suis point surpris - une recrudescence insolite des stomatites ulcérantes et des cancers de la langue. N'empêche qu'appliquée à l'aïoli, la méthode eût donné des résultats curieux. Mâcher de l'ail pendant une demi-heure, c'est ce que Forain appelait "se faire une bouche d'enfant !".</p><p><span style="color: #99cc00;"><strong>La conclusion, c'est que l'aïoli, ou mayonnaise à l'ail, honneur de toute bonne table languedocienne et provençale, est un sûr moyen d'échapper à la maladie et à la mort. On assure qu'il tue parfois les voisins, mais les gens qui prétendent cela sont du Nord et, par conséquent, assez hâbleurs.</strong></span></p><p><span style="color: #99cc00;"><strong>Ce qui tue, c'est l'absence d'aïoli. Je ne vous ferai pas la honte de vous indiquer cette recette : ail, huile, mortier, pilon, un bon poignet, car il importe de tourner vivement. Dès que votre alimentation se ralentit, à la façon de Barbari-Bouchard, mon ami, zou, en avant pour l'aïoli !...</strong></span></p><p>En avant par delà les tombeaux ! comme disait Goethe, auquel, en fin de compte, je préfère Mistral."</p><p><strong>Léon Daudet</strong></p><p> </p><p> </p>
Marie GILLET
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8 août 2011. Sur le chemin du Lançon.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2011-08-08:2384691
2011-08-08T20:53:00+02:00
2011-08-08T20:53:00+02:00
Sur le chemin du Lançon, être encore une fois émerveillée par les oliviers...
<em><strong>Sur le chemin du Lançon, être encore une fois émerveillée par les oliviers qui dansent pour les vignes.</strong></em>
Ariane
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Par amour de la tomate...
tag:ariane.blogspirit.com,2011-07-20:2377604
2011-07-20T07:37:00+02:00
2011-07-20T07:37:00+02:00
En route pour un week-end sudiste, nous nous arrêtames en train à Avignon....
<p>En route pour un week-end sudiste, nous nous arrêtames en train à Avignon. Point du tout pour les festivités culturelles en cours mais pour des agapes nettement plus gourmandes ! Il s'agissait de nous rendre au restaurant Christian Etienne pour y découvrir un menu entièrement dédié à la tomate, probablement sans équivalent ailleurs. J'ai déjà dit combien <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2011/04/17/quel-est-votre-aliment-prefere.html" target="_blank">j'aime ce légume-fruit</a> et nous étions donc très curieux de découvrir cette proposition estivale.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-601357" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/00/1643224446.JPG" alt="P1030776.JPG" width="257" height="203" /></p><p>Les choses commencent bien : une terrasse très agréable, un service sympathique, des amuse-bouche pleins de parfums locaux (olive, anchois, ...), un chef qui vient s'assurer que tout va bien. Puis nous arrivent peu à peu les sept plats qui composent le menu tomate. Chaque plat met en scène une variété de tomate différente. Voici les plats qui nous furent servis :</p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Un Cappuccino de tomate <em>"Noire de crimée"</em> à l'ail </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Un Tartare de tomates bicolore au basilic, tomates <em>"Cœur de bœuf"</em> et<em> "Ananas",</em> salade d'été à l'huile d'olive </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Un Filet de carrelet poêlé, ciboulette ciselée bouillon de bonite séchée à l'eau de tomate, tomates <em>"Olivettes"</em> confites à l'huile de sésame </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Une Religieuse aux petits gris de Provence, concassée de tomates "<em>Roma</em>" persillade légère </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Un Cannelloni d'aubergine empli de panoufle d'agneau, tranche de tomates "<em>Marmande</em>" rôtie, sauce soubise </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Un Mousseux de chèvre à l'huile de Picholine, compotée de tomates "<em>Green zebra</em>", muffins au parfum de sauge (pas sur la photo)</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">- Un Sablé à la tomate, basilic et graine de moutarde</span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-601358" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/01/3734913413.jpg" alt="P1030780_menutomate.jpg" width="544" height="292" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;">Les tomates sont bien présentes. Chacun des plats est original et délicieusement parfumé. Si je devais toutefois en distinguer, je donnerai une mention particulière à l'étonnant carrelet au bouilon de bonite et tomate et au moelleux canneloni d'aubergine à l'agneau.</p><p>Les portions étaient parfaites, suffisantes pour ne pas faire que deux bouchées d'un plat mais d'une taille très raisonnable qui permette de sortir de table (après quelques mignardises pour conclure) sans sensation de lourdeur. Le pain était délicieux aussi, dont un succulent pain...à la tomate bien sûr !<br />Bref, une belle expérience gustative.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-601359" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/3818982063.JPG" alt="P1030779.JPG" /></p><p style="text-align: left;"><a href="http://www.christian-etienne.fr/" target="_blank">Restaurant Christian Etienne</a>, 10 rue de Mons, Avignon<br />Menu tomate (uniquement en été) : 70 euros</p>
hommelibre
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Manger à la même table
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-07-17:3301715
2011-07-17T15:43:00+02:00
2011-07-17T15:43:00+02:00
Prendre la parole Et pire encore. Le ton n’est pas à la...
<p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><b>Prendre la parole</b><br /> <br /> Et pire encore. Le ton n’est pas à la plaisanterie. C’est un ado de 15 ou 16 ans. Il est tendu, au bord d’une colère que rien de visible ne motive.<br /> <br /> Le papy reste zen. Pas de remontrance. Pas de coup d’humeur. Il continue à jouer. Il blague même. Un plus jeune, environ 11 ans, vient jouer avec eux. Le garçon est surpris du langage de l’ado. Il le dit. Papy répond qu’il encaisse et que son petit-fils n’a pas de respect. Il n’a pas envie d’affronter. Il sait l’inutilité d’une confrontation.<br /> <br /> - Si son père était là il ne parlerait pas ainsi.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3162994253.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3464880591.jpg" id="media-90953" alt="petanque-boules.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-90953" /></a>L’ado menace à chaque jeu de laisser tomber son grand-père, montrant dans les mots un désintérêt appuyé pour l’aïeul. Pourtant il continue à jouer et à chercher l’affrontement. Le garçon plus jeune n’a pas sa langue dans sa poche. Il fait remarquer à l’ado que ses manières avec le papy ne sont «pas très sympa». L’ado commence par se justifier. Le garçon insiste, redit: «C’est pas sympa, c’est ton papy, on lui parle pas comme ça». Le petit parle au grand sans crainte, il dit ce qu’il a à dire. L’ado se tait et joue. Il perd chaque jeu mais continue.<br /> <br /> Soudain il va vers son papy et le prend dans ses bras. La communication se détend. Le papy accueille cet élan avec bienveillance.<br /> <br /> D’autres joueurs les rejoignent. Dont le père de l’ado, qui d’un coup change de ton: terminés la provocation et les mots discourtois. Deux nouvelles équipes se forment. Des femmes sont autour, d’autres à la terrasse non loin. L’une d’elle, grands cheveux foncés, est pointeuse dans une équipe. C’est une de ces femmes du sud: langage vif et puissant, rires fréquents, prenant bien sa place. Ici les femmes et les hommes ont des relations claires. Chacun sa place. Un coup de gueule parfois, qui termine dans des éclats de rire partagés. Les hommes tiennent aussi leur place. La confrontation n’est jamais loin, une confrontation dont on sent qu’elle sert d’ajustement permanent. Pour autant on ne va pas facilement à la bagarre, même quand le ton monte haut. Dans le sud on aime parler fort. Peut-être pour couvrir les sifflements du mistral quand il galope sur cette Haute-Provence.<br /> <br /> <br /> <b>Prendre sa place</b><br /> <br /> Hommes, femmes, enfants, chacun prend sa place. Il faut parfois répéter, insister, hausser le ton, faire les gros yeux. On vérifie que l’autre a compris, on lui demande s’il a compris. Ainsi l’on est entendu. Personne pour se plaindre, personne ici n’est laissé de côté. Hommes, femmes, enfants, la parole est vive et forte, libre. Le jeu tension-apaisement est constant, c’est un mode de communication qui n’enfouit rien. Tout est mis au jour.<br /> <br /> Dans ce milieu les enfants apprennent à se battre. Leurs modèles sont des mères vigoureuses et des pères très présents. Je pense à René Girard: il décrit la culture comme une manière de gérer la violence naturelle. Ici la violence potentielle des hommes est acceptée. On sait quand il faut baisser le ton et laisser passer l’orage. On sait aussi quand une femme ne doit pas être contrariée, quand il faut lui laisser le micro. Ici hommes et femmes sont chefs de leur propre vie. C’est une tradition. Ici, pas de fusionnel. S’il y a des choses à dire elles sont dites en direct, face à face. Pas besoin d’une amicale des hommes ou d’un syndicat des femmes pour se sentir exister. Hommes et femmes mangent symboliquement à la même table. Le respect, c’est l’individu qui l’impose.<br /> <br /> Si comme le dit René Girard, la culture fondamentale est l’organisation et l’encadrement de la violence naturelle des mammifères que nous sommes, alors ici elle est très bien organisée.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://www.goetelenjohn.ch/goetelenjohn.ch/roman_le_diable_en_ete_john_goetelen.html"><i><span style="text-decoration: underline;">Ici c'est la canicule...<br /></span></i></a></p> <p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3589264191.42.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3345049542.25.jpg" id="media-88788" alt="CouvDiable.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-88788" height="346" width="233" /></a></p> <p style="text-align: justify;"> </p><p>La terre est sèche et dure. Les boules roulent, roulent trop loin. Le petit-fils parle à son grand-père avec irrévérence.<br /> <br /> - Toi, tu sais pas jouer! T’es nul!</p>
hommelibre
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Les vacances? Pas sans mon diable!
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-06-30:3301687
2011-06-30T15:13:02+02:00
2011-06-30T15:13:02+02:00
Alors encore un extrait du Diable en été: « Ce...
<p style="text-align: justify;">Alors encore un extrait du Diable en été:<br /> <br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3589264191.37.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/4194389622.13.jpg" id="media-89310" alt="CouvDiable.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" height="345" width="233" name="media-89310" /></a>« Ce sont d’abord quelques boules d’eau qui soulèvent une couronne de sable aussi large que la paume. Le Colorado est une ancienne carrière d’ocre, face au village de Rustrel. Falaises jaunes et blanches, collines rouges, une plaine beige, et des arbres le long d’un ruisseau. Un paysage décalé dans cette Provence des hauteurs. Le plateau du Vaucluse est plus habitué au sec épeautre et aux cystes transpirants qu’à se prendre pour un américain. Les plic ploc lourds des grosses gouttes déchirent les feuilles. Elle dessinent au sol des plaques foncées. Je montre à Elsa des cratères formés dans le sable. Des dizaines de cônes en creux qui indiquent la présence d’une colonie de fourmilions. Une odeur de terre, d’herbes et de racines sauvages se répand dans l’air. Le vent a faibli. Le ciel est si sombre que la lumière semble venir du sol. La pluie s’arrête mais au loin, derrière une crête, des traînées grises approchent déjà. Une spirale tourbillonnante soulève la poussière au milieu de la plaine ; hésitante elle s’effiloche, danse, monte, se courbe et s’allonge. Elsa frissonne.<br /> — Tu as peur ?<br /> — Non.<br /> De quoi aurions-nous peur ? Nous sommes prêts. Nos corps se rapprochent lentement. C’est un vertige. Le contact est comme la foudre. Elsa déboutonne ma chemise et ouvre la boucle de ma ceinture. Je caresse ses épaules. Les bretelles de sa robe glissent, la robe descend, tombe a ses pieds. Bientôt nous sommes nus. Il n’y a plus de résistance. Un feu tendre serpente entre ses seins et mon ventre, et l’eau brûlante qui va de mes lèvres à son cou est déjà presque une fièvre. Ici commence la maladie douce. La maladie d’amour. Ici, dans ces collines dansantes, un pont de chair est bâti.<br /> Je me soude à sa peau. Un double sentiment prend forme. Celui du commando porteur d’une mission : aller au-delà de moi. Dépasser mes craintes. Je ne suis jamais sûrs d’être à la hauteur. Comment assumer ma différence? Car c’est bien là, dans mon pénis, que réside ce qui me différencie le plus de la femme. Là où je ne ressemble qu’à moi-même. Je crains d’être évalué sur mes performances sexuelles. Affectives aussi. Sur le plaisir complet que je donnerai ou comment je saurai être doux et fort à la fois. L’enjeu est considérable. D’où vient cette mise en demeure de réussite que j’éprouve parfois au début d’une relation ? Cette crainte d’être jaugé et de l’échec ? Les attentes des femmes sont mystérieuses et complexes. Même avec de l’expérience je n’avance jamais en terrain conquis. Que devrais-je dire à Elsa ? Que je suis un prince quand la femme m’accueille en prince. Quand elle ouvre ses portes au chevalier. Ma recherche et mon plaisir son liés à mon anatomie. Je ne sait pas ce que signifie accueillir. C’est la femme qui me le montre. Moi je vais en avant, je frappe à la porte. Je suis accueilli. Les psychologies diffèrent tant les positions anatomiques sont asymétriques. La communion des corps ne s’atteint, quand elle s’atteint, qu’après la reconnaissance des mouvements différents. Cet acte si simple qu’est l’acte sexuel est comme une montagne à gravir. C’est anxiogène. Je regarde Elsa. Que comprendrait-elle de tout cela ? Je ne dis rien. Ce n’est pas le moment. Elle est devant moi, elle m’ouvre ses portes. Je peux encore reculer.<br /> L’autre sentiment est d’entrer dans la plénitude. L’unité retrouvée. Le lieu en moi où la femme me désire et m’attend. L’abandon, enfin. J’oscille entre ces deux sentiments : la peur et le désir. La division et l’unité. J’avance, je n’avance pas. Je connais bien ce double mouvement : aller et revenir. Mon corps avance, mon ombre recule. Incorrigible fragilité qui m’a fait rencontrer la femme du train, elle-même si près et si loin. Les semblables s’attirent. Avec elle je n’ai pas eu le temps de guérir ma fragilité : elle est partie quand le port était en vue. Je suis resté là, oiseau tiré en plein vol. Ma fragilité a empiré. Rien n’est gagné. Moins que jamais.»<br /> <br /> <br /> Pour rappel, le roman peut être commandé en ligne chez <a target="_blank" href="http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782748364446"><span style="text-decoration: underline;">Publibook.com</span></a> ou <a target="_blank" href="http://www.amazon.fr/Diable-en-%C3%A9t%C3%A9-Goetelen-John/dp/2748364449/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1308639371&sr=1-1"><span style="text-decoration: underline;">amazon.fr</span></a>, ou dans certaines librairies (liste des librairies genevoises où il peut être commandé ci-dessous). Il faut savoir qu’un premier roman d’un inconnu ne se trouve pas tout de suite en rayon, à moins d’être édité par Gallimard. Et Publibook vendant aussi en ligne, certaines librairies ne le prennent pas pour cause de concurrence.<br /> <br /> <br /> Bon, je crois que c’est le dernier extrait que je mets en ligne. Ah ça, m’enfin, faudrait quand-même voir à l’acheter!...<br /> <br /> :-)))</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Au paradoxe perdu<br /> Place Grenus 3<br /> CH 1201 Genève<br /> 022 732 59 61<br /> <br /> <br /> Librairie Le rameau d'or<br /> 17-19 boulevrad Georges Favon<br /> CH 1204 Genève<br /> 022 310 26 33<br /> <br /> <br /> Delphica<br /> Bvd Georges-Favon 19<br /> CH 1204 Genève<br /> 022 310 76 86<br /> <br /> <br /> Librairie le parnasse<br /> Rue des eaux vives 20<br /> CH 1207 Genève<br /> 022 736 27 26<br /> <br /> <br /> Nouvelle librairie Descombes SA<br /> 6 rue Verdaine<br /> CH 1204 Genève<br /> 022 311 56 56<br /> <br /> <br /> Librairie Alexandre Jullien<br /> Bourg de four 32<br /> CH 1204 Genève<br /> 022 310 36 70<br /> <br /> <br /> Librairie des auteurs suisses<br /> Rue Hugo-de-Senger 8<br /> CH 1205 Genève<br /> 022 320 23 23</p><p style="text-align: justify;">D’ailleurs, quand on l’a vu, on sent mieux la part d’ange qui est en nous... Mais... qui est donc ce diable? Est-ce un diablotin malicieux ou un grand diable terrifiant? Un pauvre diable errant ou un mauvais diable? Est-ce le diable au corps? Tire-t-on le diable par la queue? C’est bien le diable s’il n’y a pas une réponse à toutes ces questions! Ce qui est sûr c’est qu’il y fait une chaleur du diable...</p>
hommelibre
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Le diable en été: il est là!
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-06-01:3301649
2011-06-01T16:02:52+02:00
2011-06-01T16:02:52+02:00
C’est ainsi que ce roman commence. Une histoire d’amour sur fond de...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2860559276.14.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/4116208248.6.jpg" id="media-87113" alt="CouvDiable.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-87113" height="423" width="285" /></a>C’est ainsi que ce roman commence. Une histoire d’amour sur fond de racisme et de violence. Une histoire sur ce qu’il y a de beau et de sensible entre un homme et une femme, avec des héros attachants. Une histoire qui fait du bien à la tête par les temps qui courent. Une histoire simple et belle pour entrer dans l’été. <i>(Cliquer sur les images pour agrandir).</i><br /> <br /> Une histoire aussi sur la mémoire: certains la défient, d’autres en meurent.<br /> <br /> <br /> <b><i>Le Diable en été</i></b> respire la vie: la beauté des paysages de Haute-Provence, la force et la fragilité des êtres, les blessures, l’espoir. Immergé dans les éléments naturels, ce roman au style soigné emporte le lecteur dans une écriture impressionniste où profondeur et légèreté se côtoient en permanence.<br /> <br /> <br /> Un premier roman édité c’est un peu comme être père pour la première fois.<br /> <br /> Quelques mots sur le fait d’écrire. C’est comme sculpter: l’idée et le premier jet sont la matière brute, que l’on affine ensuite pour donner forme et vie. Retouches et corrections: un travail de précision qui a couru jusqu’à 5 semaines avant la parution.<br /> <br /> Ecrire c’est mettre en scène une idée et l’animer par des situations et des personnages. Ces personnages inventés prennent pas à pas une vie propre. S’ils portent un peu de l’auteur, ils sont aussi des images d’autres humains et prennent forme presque involontairement sous la plume.<br /> <br /> Dans l’écriture je sais d’où je pars, par où je passe et où je vais. Mais tout n’est pas prévisible: je laisse une marge d’intuition.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/4285284013.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/1232753546.jpg" id="media-87112" alt="oppedette1.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" name="media-87112" height="202" width="288" /></a></p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> Pour lire les <span style="color: #ff0000;"><i><b><a target="_blank" href="http://www.goetelenjohn.ch/goetelenjohn.ch/roman_le_diable_en_ete_john_goetelen.html"><span style="text-decoration: underline;">premières pages et le résumé voir ici</span></a>.</b></i></span></p> <p style="text-align: justify;">Il peut être commandé en ligne chez l’éditeur Publibook, qui n’imprime que les ouvrages commandés. Donc il n’est pas en rayon immédiatement (sauf si un libraire en prend en dépôt, cela dépendra de l’intérêt suscité) mais il peut aussi être commandé en librairie, à la fnac et chez amazon.<br /> <br /> Un dernier mot: merci de le faire connaître autour de vous. Un premier roman marche grâce au bouche à oreille.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><b>Une petite fête-apéritif avec dédicaces est prévue pour la mi-juin. Les amis des blogs y seront cordialement invités. Date et lieu annoncés très prochainement.</b></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">John Goetelen</p> <p style="text-align: justify;"><i>Photo: vue partielle du plateau d'Albion en Haute-Provence.</i></p> <p style="text-align: justify;">PS: à part la Fnac, sur Genève les librairies suivantes travaillent régulièrement avec les éditions Publibook et sont susceptibles de le commander plus rapidement: Librairie Le rameau d'or, Delphica, Librairie le Parnasse, Nouvelle librairie Descombes, Librairie Alexandre Jullien, Librairie des auteurs suisses. Je tiens également quelques exemplaires.</p><p style="text-align: justify;">« Elles descendent la rue principale et l’on n’entend qu’elles. Des rires, des riens, des robes, des mains derrière les carreaux. Quelques pas légers entre les murs. Une chanson à la volée.<br /> — Pirouette, cacahuète !<br /> — Alouette !<br /> Des rires encore. Des pas qui s’éloignent. Je vais à la fenêtre. Elles ont disparu.<br /> Il est midi. La chaleur est accablante. Les anciens restent dans les maisons. Ils pensent à l’été quarante-sept. D’avril à septembre, du nord au sud: trente, quarante degrés. Une fournaise. Aujourd’hui c’est pire.»</p>
Marie GILLET
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4 mai 2011. Allégresse.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2011-05-04:2324285
2011-05-04T20:28:14+02:00
2011-05-04T20:28:14+02:00
Partir travailler, le matin, au mois de mai, en Provence, un jour de beau...
<em><strong>Partir travailler, le matin, au mois de mai, en Provence, un jour de beau temps, et un jour de vent.N’avoir pas assez de mots pour dire combien cette nature est belle : ces fleurs partout, ces genêts, ces pentecôtes, ces coquelicots, ces pissenlits, ces herbes folles, auxquelles se mêlent les fleurs jaune pâle des oliviers argentés, les longues silhouettes des cyprès, les courbes des pins, le vaporeux du fenouil, le bleu du ciel.Entendre alors, sur France Musique, le troisième concerto brandebourgeois de Bach.Bonheur. Joie. Exultation.Etre dans l’allégresse, le temps du concerto et du trajet. Puis, penser qu’il est grand temps d’aller mettre sur la tombe du Grand Vizir un gros bouquet de fleurs des champs. Dans quelle colline ira-t-on les lui cueillir ? </strong></em>
hommelibre
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Delphine, Romane et Elsa: dernier débriefing et nouveau titre - ”Le diable en été”
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-12-13:3297540
2010-12-13T10:18:33+01:00
2010-12-13T10:18:33+01:00
J’ai pris deux mois pour en faire un roman qui je crois tient maintenant...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/4219715982.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1659623546.jpg" id="media-72944" alt="oppedette4.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-72944" /></a>J’ai pris deux mois pour en faire un roman qui je crois tient maintenant la route et qui, je l’espère, a un rythme. J’avais la matière brute et j’ai affiné, tranché, mis en relief, ôtant beaucoup, ajoutant peu, déplaçant ici, allégeant là. J’ai aussi précisé par quelques touches le personnage de Lone.<br /> <br /> J’aime ce travail qui consiste à sculpter le texte après avoir produit la matière brute.<br /> <br /> Le titre d’origine n’avait fait que suivre le premier billet dont le roman est issu. Je lui ai donné un nouveau titre, sous réserve de l’acceptation d’un éventuel éditeur: «Le diable en été».<br /> <br /> Je remercie celles et ceux qui m’ont fait l’honneur de me lire en totalité ou partiellement cet été. J’aime ce roman. J’espère trouver un éditeur. Je vais aussi l’envoyer au département fiction des grandes télévisions. Sait-on jamais? Il faut se faire des rêves. Si vous connaissez des personnes utiles soit dans les maisons d’édition soit dans les grandes télé, je vous saurais gré de me soutenir dans mes démarches.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3423489013.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/873740813.jpg" id="media-72839" alt="DiableEté.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-72839" height="166" width="320" /></a><br /> Pour qui veut voir l’évolution du roman après retouches, ou simplement le lire en entier, je mets à disposition la version pdf. En échange je demanderai simplement un avis, une critique, un commentaire, afin de continuer à améliorer mon écriture. Il suffit de m’en faire la demande ci-dessous ou sur mon adresse courriel <a href="mailto:hommecible@yahoo.fr">hommecible@yahoo.fr.</a> Elle sera disponible dès mardi ou mercredi, après une dernière retouche de mise en page. Quelques exemplaires papiers seront disponibles, mais peu! Cela coûte cher à réaliser et je les réserve en priorité aux maisons d’édition. Le temps de les imprimer et ils devraient être disponibles en fin de semaine.<br /> <br /> Ce livre est comme un bébé. J’espère qu’il fera un chemin. Mais j’accepte aussi qu’il puisse n’intéresser personne. Mektoub! C’est le destin!<br /> <br /> Ci-dessous je propose quatre extraits, dont le nouveau début que personne n’a encore lu puisque j’ai modifié le billet d’origine pour lui donner un point de départ romanesque.<br /> <br /> Enfin je remercie ici encore très vivement Olga Loredana, qui par son défi sympathique du mois de mai dernier a permis l’existence de ce roman.<br /> <br /> <br /> <b>Le nouveau début:</b></p> <p style="text-align: justify;"><br /> « Elles descendent la rue principale et l’on n’entend qu’elles. Des rires, des riens, des robes, des mains derrière les carreaux. Quelques pas légers entre les murs. Une chanson à la volée.<br /> ⎯ Pirouette, cacahuète !<br /> ⎯ Alouette !<br /> Des rires encore. Des pas qui s’éloignent. Je vais à la fenêtre. Elles ont disparu.»</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Et trois extraits:</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> «Nous nous serrons pour valider le pacte avec nos corps. Elle aurait pu me demander n’importe quoi j’aurais signé. Je lui parle à l’oreille. Je lui dis des choses un peu folles que je ne peux retenir, comme pour lui donner des gages. Elle me répond des choses un peu folles, un léger doute dans la voix : doit-elle se livrer déjà ou se taire ? Mais elle sait que je sais, que je sais déjà, que ces choses un peu folles racontent ce que nous savons tous les deux. Et je lui réponds d’autres choses un peu folles comme : moi aussi, toi aussi. Alors elle me dit : moi aussi, et nous ne vérifions plus rien. Nous sommes là et son cœur devient le mien, et mon cœur est le sien, et elle sait de l’intérieur ce que je ressens. Elle est comme transparente, elle sent chaque battement de mon cœur, chaque tremblement comme si c’était elle, et c’est elle, et c’est moi. Un pas de plus vient d’être franchi. Quelques mots comme : je suis si bien, j’aime être avec toi, moi aussi, moi aussi. C’est si peu. Ce peu nous remplit et prépare le chemin à d’autres mots, plus forts. Mais il est encore trop tôt. Et je m’arrache, et je reviens, et je m’arrache encore.<br /> Et je n’oublie pas. Le poids du danger est toujours là.»</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> «La nuit descend sur Banon. Personne n’a faim. Nous sommes trop occupés à faire des projets. Soudain, surgi de nulle part, Mike ⎯ Loup des Nuages ⎯ vient s’asseoir à notre table. Il est encore plus énigmatique que Pierroun. Sarah le traduit.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ La tempête est là. L’esprit de la Terre a parlé à Loup des Nuages. On ne peut éviter ce qui doit arriver. Il y aura encore de la souffrance. Mais demain la Terre saura se nettoyer. Loup des Nuages est avec vous. Il vous voit dans son cœur. Il sait que cela doit être accompli.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Quoi ? Qu’est-ce qui doit être accompli ?</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Il ne peut le dire. Demain il sera là. Votre culture a perdu les rituels de nettoyage de l’esprit et du cœur. Quoi que vous fassiez vous restez avec une charge. Vous vous encombrez tellement que vous fabriquez des maladies. Loup des Nuages vous aidera. Il sera avec vous demain. Il ne peut en dire plus maintenant.<br /> Loup des Nuages commence alors à chanter. Un chant étrange, profond, nostalgique. Un chant qui annonce la tempête. Une complainte qui apporte du courage, le courage de faire front. On se tait, on écoute. Je ressens quelque chose d’étrange. Le chant de Loup des Nuages est entré dans mon corps. Une force inhabituelle habite mes muscles. J’ai l’impression que mes yeux voient plus clair. Dans la nuit tombée tout ce qui est pâle semble éclairé.»</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> « Une rage me submerge. Une violence pure. Romane se débat. Elle est presque nue. J’approche, encore dix mètres. Les mains de Lone serrent le larynx de Romane. Ne pas crier ! Il faut faire vite, profiter de la surprise. Saisir son cou et faire lâcher prise. Le bruit du vent couvre les crissements des cailloux sous mes semelles. J’approche encore ⎯ je suis à un mètre. J’évalue en quelques secondes comment le saisir. Romane cligne des yeux. Elle râle. Je vois clairement le cou de Lone. Un caillou roule sous mon pied. Il se retourne. Je me laisse tomber sur lui. Il me donne un grand coup de son bras. J’assure ma prise. Il frappe, frappe. Il ne dispose que d’une main contre moi. De l’autre il continue à étrangler Romane dont les yeux se ferment. Il reste peu de temps. Je serre plus fort et assure ma clé. Il frappe encore, nous roulons, ma tête heurte une pierre et tout est trouble ⎯ ne pas lâcher ⎯ maintenant ⎯ tenir ⎯ je serre plus fort ⎯ je me retiens ⎯ peur d’écraser sa gorge. Mais il ne lâche pas Romane et les secondes passent, je la vois mollir, je serre encore la gorge de Lone, plus fort. Il résiste et se débat sans abandonner sa prise. Sa main est comme la mâchoire d’un Pitbull. Alors je comprends. Je dois le faire. Maintenant. Très vite. Faire ce qui est à faire. «Ce qui doit être accompli». La phrase de Loup des Nuages. C’est à moi de l’accomplir. Maintenant. «S’il n’est pas trop tard», disait Pierroun. Si je ne le fais pas très vite Romane va mourir sous mes yeux. «Maintenant Paul ! Fais-le, n’attend plus ⎯ elle étouffe ! Paul, fais-le !» Alors quelque chose vient en moi. Je pousse un cri, un feulement qui devient un rugissement. Je me sens tigre. Je commence à dominer Lone. Je deviens féroce, invincible. Je serre encore, plus fort, une vigueur inouïe m’habite.»</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">« ⎯ Je t’aime Paul. Je t’attendrai.</p> <p style="text-align: justify;">Je reste avec ses mots, ses mots et leur humanité. Ces mots qui me réparent de la quitter.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Je crois que je t’aime aussi Elsa. Tu es dans moi. Je te prends avec moi.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Prends-moi, garde-moi en toi. Ne m’oublie pas.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Je ne t’oublierai pas.<br /> Romane intervient, les yeux coulants.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Paul, je te demande pardon. C’est ma faute ce qui t’arrives. Pardon, pardonne-moi !</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Je n’ai rien à te pardonner Romane. Ce que j’ai fait je l’ai choisi. Je pouvais ne pas aller à ta recherche. Je pouvais ne pas intervenir, ne pas décider de faire mourir Lone. Ce n’est pas ta faute. J’ai fait mon choix. Je ne regrette rien. Sauf d’être éloigné de toi, Elsa.</p> <p style="text-align: justify;">Nous nous donnons un long baiser, comme la mer embrasse la plage quand le soir vient. Puis nous descendons de voiture. La porte de la gendarmerie est ouverte. Un officier termine une écriture, se lève et demande ce qui nous amène.</p> <p style="text-align: justify;">⎯ Je viens me rendre. Hier j’ai tué Lone.»</p><p style="text-align: justify;">Voilà, j'ai terminé les retouches et corrections de mon roman écrit sur ce blog l’été dernier. Ce fut un gros travail. En écrivant et publiant par bouts, sous forme de feuilleton je n’avais pas le recul nécessaire. A la relecture globale il y avait pêle-mêle: des incohérences, redoublements de mots, lourdeurs, et de nombreuses faiblesses de style.</p>
loumestre
http://www.moulinsaintmichel.com/about.html
La fête de l'huile d'olive nouvelle à Mouriès, dans les Alpilles
tag:www.moulinsaintmichel.com,2010-12-06:2038361
2010-12-06T16:34:00+01:00
2010-12-06T16:34:00+01:00
La Provence 3 décembre 2010 ...
<p><a title="Alpilles : l'huile nouvelle arrive !" href="http://www.moulinsaintmichel.com/images/pdf/la_provence_101203_fete_huile_nouvelle.pdf" target="_blank"><img id="media-541172" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://www.moulinsaintmichel.com/media/02/02/1857917371.jpg" alt="la_provence_101203_1.jpg" /></a></p><p> </p><p><strong>La Provence</strong></p><p>3 décembre 2010</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><a title="Mouriès, pays de l'or vert" href="http://www.moulinsaintmichel.com/images/pdf/la_provence_101205_fete_huile_nouvelle_or_vert.pdf" target="_blank"><img id="media-541174" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://www.moulinsaintmichel.com/media/02/02/225289345.jpg" alt="la_provence_101205_1.jpg" /></a></p><p> </p><p><strong>La Provence</strong></p><p>5 décembre 2010</p><p> </p><p> </p><p><a title="L'huile d'olive nouvelle la star de Mouriès depuis 20 ans" href="http://www.moulinsaintmichel.com/images/pdf/la_provence_101206.pdf" target="_blank"><img id="media-541176" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://www.moulinsaintmichel.com/media/02/01/85982976.jpg" alt="la_provence_101206.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p><strong>La Provence</strong></p><p>6 décembre 2010</p>
Pierre Vallet
http://lavoixdu14e.blogspirit.com/about.html
Le salon du SIAL, Salon International de l’Agro-alimentaire
tag:lavoixdu14e.blogspirit.com,2010-10-30:1998078
2010-10-30T06:00:00+02:00
2010-10-30T06:00:00+02:00
Le SIAL…à l’origine le SIAL est le nom de la fine croûte terrestre, (10 /20...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">Le SIAL…à l’origine le SIAL est le nom de la fine croûte terrestre, (10 /20 km) qui entoure la terre. Elle est constituée de Silice et d’Aluminium. La synthèse des 2 représentations chimiques donnent SIAL….</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;"><img src="http://lavoixdu14e.blogspirit.com/media/00/02/1855312894.JPG" id="media-529036" alt="salon du sial goyave, madd, riz...photo Marie Belin.JPG" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Des produits venus de monde entier sont présentés au salon du SIAL</span></b><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">, Salon International de l’Agro-alimentaire. . J’ai découvert un fruit sénégalais que je ne connaissais pas, le MAD, il peut se faire en confiture ou en accompagnement de plat. Légèrement acidulé…La découverte également du nectar d’Agave, dont l’indice glycémique est très intéressant pour les gens souffrant de diabète. En effet, situé entre 20 et 30 est faible, (143 fois moins que le sucre). Donc peu de sucre. L’agave ne sert donc pas qu’à fabriquer la délicieuse téquila, boisson alcoolisée du Mexique. Sa couleur ambre est très belle, et on commence a trouver ce produit en France. On peut l’utiliser pour remplacer le sucre.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial; color: black;">J’ai fait aussi l’incontournable</span></b> <span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;"><b>voyage du riz</b>, <b>sur le bel espace « INDIA » .</b> « Basmati rice »….tout un programme… des grains de riz différents, certains transparents, d’autres bruns ou orange, de fines aiguilles….magique… Il faut dire qu’à la Caisse des écoles le repas indien a eu du succès avec le riz basmati au curry bengali. Découverte aussi de sauces zoulou, d’Afrique de Sud.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;"><img src="http://lavoixdu14e.blogspirit.com/media/02/02/1306634163.JPG" id="media-529038" alt="champs de cactus, le cactus se mange.JPG" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />L’eau si précieuse, était aussi présente, eaux du Mexique, du Brésil…la goyave qui donne un jus délicieux était aussi à l’honneur. Et le cactus se mange.<br /></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">Le hall des produits laitiers</span></b> <span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">très intéressant aussi…Les vaches du monde entier nous donnent du bon lait…Le ghee étrange beurre très utilisé en Inde est surprenant . La société Triballat, qui produit les bons yaourts « Vrai » que nous mangeons à la cantine….produit un bon hamburger végétal…surprenant, la caméra de la télévision est venue le voir de près.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">Il ne faut pas oublier tout le chemin d’un retour vers le naturel, chasse aux produits toxiques, huiles hydrogénées, glutamate, colorants, arômes …</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial; color: black;">Nos chères régions françaises</span></b> <span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">étaient représentées, de la Normandie à l’Aquitaine…en passant par la Provence…</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial;">Oui, manger c’est découvrir et partager »…</span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: Arial; color: black;">Marie Belin</span></p>
hommelibre
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Delphine, Romane et Elsa (45): le débriefing
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-10-02:3297394
2010-10-02T20:05:00+02:00
2010-10-02T20:05:00+02:00
Débriefing De manière générale l’écriture d’un texte long sur un...
<p style="text-align: justify;"><b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/4183483553.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3404694162.jpg" id="media-67098" alt="Banon-village-.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-67098" /></a>Débriefing</b><br /> <br /> De manière générale l’écriture d’un texte long sur un blog est un exercice étrange. Pour garder un rythme il faut publier régulièrement. Une fois par semaine est trop peu. Entre l’écriture de quelques pages et leur mise en ligne il ne se passe parfois que 24 heures, voire moins. Une fois publié le texte est fixé, figé. Il n'y a donc pas de relecture avec recul. Sans ce recul la cohérence de l'ensemble est fragilisée et j'ai déjà décelé quelques cohérences incertaines. J’ai apporté des retouches après publication. A chaque fois j’ai pris une nuit ou 24 heures avant de poster. La relecture m’est indispensable pour retoucher le texte au moins de façon sommaire.<br /> <br /> Le plus gros du roman est donc en place.<br /> <br /> Mais la relecture partielle des premières parties me montre ce qu'il y a à retravailler. Il lui faut un toilettage: retouche de phrases pas assez bien tournées, suppression des redites, choix de mots dansants quand ils manquent de relief, réduction des verbes avoir et être et des adverbes, refonte des angles d’attaques à certains endroits, allègement de quelques passages, paragraphes à supprimer ou à déplacer, préciser le rythme et la musique des mots. Sculpter le texte dans le détail. Peut-être refaire la fin, l’expliciter davantage.<br /> <br /> Je peux aussi être moins linéaire dans quelques passages où l’évidence est trop montrée par le texte.<br /> <br /> J’ai choisi un style impressionniste qui me va bien: ne pas trop décrire ni expliquer, laisser des plages à l’imaginaire du lecteur qui construit lui-même une partie de l’histoire ou de ses collatéraux, laisser le mot ou l’image suggérer l’alentour.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/398123600.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/4237181747.jpg" id="media-67099" alt="oppedette-1_063.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-67099" /></a><br /> J’ai aussi choisi de ne pas trop décrire les personnages: look, gestuelle, psychologie, cela peut être en partie reconstruit par le lecteur selon son propre imaginaire. Le lecteur devient co-auteur. Enfin, je le souhaite. J’ai aimé mes personnages, tous, même les «méchants». J’aurais pu développer davantage Manu, Aïcha, et je ne sais pas encore jusqu’où j’irai dans les retouches. Mais devenir trop précis c’est écrire un autre roman.</p> <p style="text-align: justify;">J’ai aimé le goût du bonheur de mes personnages, ou au moins leur aspiration à cela même dans leurs mécanismes sombres. Romane y aspirait. Elle a lâché trop vite. Je suis triste de sa fin. Etrange alors que c'est moi qui l'ai écrite et voulue. Mais c'est ainsi. Mystère de l'écriture.<br /> <br /> Si vous avez tout lu, quel courage! Et si vous n’avez que parcouru, à tous merci. Ce nouveau roman m’habite et me soulève. J’espère qu’il trouvera un accomplissement.<br /> <br /> Merci d'avance de vos commentaires et critiques.</p><p style="text-align: justify;">Après la mise en ligne du dernier épisode (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/10/02/delphine-romane-elsa-partie-44.html"><span style="text-decoration: underline;">lire ici</span></a>), je propose un débriefing sur ce roman commencé par hasard, vécu comme une grossesse et mené à terme avec bonheur. Avant toute autre pensée je veux remercier ici l’internaute Olga, qui à partir d’un billet léger et sans lendemain m’a proposé un challenge que j’ai relevé et porté plus loin. Elle a perçu mon imaginaire.</p>
hommelibre
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Delphine, Romane & Elsa (partie 44): FIN
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-10-02:3297393
2010-10-02T14:09:00+02:00
2010-10-02T14:09:00+02:00
Nous contournons le centre ville et prenons la direction de l’Espiguette....
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3953427126.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1690685911.jpg" id="media-67061" alt="E1-plage-espiguette.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-67061" /></a>Nous contournons le centre ville et prenons la direction de l’Espiguette. La plage, très longue, un décrochement de la côte, s’avance vers le sud. C’est là que le soleil se couche sur la mer en été.<br /> <br /> Longtemps nos pieds explorent le sable. Un reste de houle jette ses embruns d’or dans la lumière penchée du soir. Des enfants balancent de droite et de gauche, virevoltent et courent après un insaisissable ballon. Quelques oiseaux s’appellent au loin. Ecouter, manger l’air. S’asseoir.<br /> <br /> - Es-tu libre?<br /> <br /> Sans réfléchir je réponds:<br /> <br /> - Tu connais Richie Havens?<br /> <br /> Elsa insiste.<br /> <br /> - Je veux dire: vraiment libre?<br /> <br /> - Richie avait bouleversé le public de Woodstock en chantant <i>Freedom</i>. On le trouve sur internet. Tu connais l’histoire de cette chanson?<br /> <br /> - Paul! C’est moi qui te pose une question.<br /> <br /> - Il a ouvert le festival. Trois heures de concert incroyables. Rappels sur rappels. A la fin il a improvisé sur <i>Motherless Child:</i> Cela a donné une chanson passionnée: <i>Freedom</i>. C’est devenu un hymne.<br /> <br /> Elsa rit et reprend le fil avec une gravité légère:<br /> <br /> - La femme de ton rêve: elle existe, n’est-ce pas?<br /> <br /> - Oui.<br /> <br /> - Es-tu libre d’elle?<br /> <br /> Je redoutais cette interrogation. Quand est-on vraiment libre de nos histoires personnelles?<br /> <br /> - Je vis avec ma valise. Des événement remplacent d’autres, des personnes s’en vont et d’autres viennent. Je suis le même avant et après, avec ma mémoire; je ne peux découper ma vie au point de séparer totalement mon passé du présent. Je ne possède pas cette faculté de cloisonnement, à vrai dire je trouve même cela un peu schizophrénique. Je travaille depuis des années à décloisonner. L’intérêt est d’être plus entier. L’inconvénient est que les choses ne meurent jamais vraiment. Ou alors plus lentement.<br /> <br /> - Paul, j’ai seulement besoin de savoir si tu te sens assez libre pour t’engager sur un chemin avec moi. Je ne sais pas jusqu’où nous irons ensemble mais j’ai envie d’essayer. Le reste, ta philosophie, nous en parlerons, pour l’instant ma question est de savoir si tu te sens disponible? Par exemple, si cette femme revenait, resterais-tu avec moi?<br /> <br /> - Elle ne reviendra pas. Elle n’a pas ce courage, ni cette liberté. De ce point de vue l’affaire est entendue. Sur ce que je ressens, ce sera plus long. Oui, essayons, comme toi je le désire. J’ai un travail d’arrachement à terminer, je ne sais si je réussirai mais j’y travaillerai. Pour le reste je suis libre. Peux-tu m’accepter avec cela?<br /> <br /> - Promets-moi une chose: parlons-en, parlons beaucoup. Je préfère t’entendre. Je ne veux pas vivre dans un silence qui serait comme une menace. Te donneras-tu cette liberté d’en parler? Moi je ouverte à t’entendre.<br /> <br /> Les serments, même sincères, sur la plage ou ailleurs, n’engagent pas plus que le son des paroles et l’émotion du moment. Le vrai travail vient après. C’est à cela que je dois me préparer.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3699972396.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/4092089398.jpg" id="media-67062" alt="E2-coucher-de-soleil.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-67062" /></a><br /> - Je veux cette liberté, Elsa.<br /> <br /> Le soleil est descendu du ciel. Une paix s’est assise près de nous.<br /> <br /> <br /> <br /> La nuit venue nous reprenons la route. A Oppedette nous parlons encore, mangeons quelques fruits, ressortons marcher sous les étoiles, roulons dans l’herbe chaude et partageons le feu de nos corps. Le lendemain matin Aïcha et Romane viennent boire le café. Il est neuf heures. Nous n’avons pas dormi. Les paroles sont courtes: - Ça va? - Ça va. - Je reprendrais bien du café. - Il fait déjà chaud.<br /> <br /> A dix heures c’est le départ. Nous faisons vite. Prolonger les adieux? Autant rester! Et puis j’irai à Mâcon dans une semaine, nous avons le téléphone et internet. Nous ne sommes pas vraiment éloignés. Jamais je n’ai connu un départ aussi étrange. A vouloir ne pas dramatiser nous ne disons pas un mot. Romane et Aïcha me serrent fort. Elsa m’embrasse et son coeur vient en moi. Elles montent en voiture, démarrent, font des signes par les fenêtres et disparaissent dans un tournant de la route qui descend vers le Calavon. Je reste là. Le bruit du moteur diminue et s’estompe. Encore quelques coups de klaxon dans le loin. J’aimerais qu’elles reviennent, qu’elles aient oublié quelque chose. Mais elles ne reviennent pas.<br /> <br /> <br /> A midi je suis encore assis sur le bord de la route.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <b>Epilogue</b><br /> <br /> <br /> Aujourd’hui c’est vendredi. Elsa et ses amies sont parties depuis presque une semaine. Il y a la soirée littéraire à Banon, je partirai pour Mâcon dans la nuit. J’ai obtenu que le contrôle judiciaire soit effectué ici. Dimanche Elsa m’a dit que Romane allait mal. Le contrecoup. Elle ne parlait pas et restait sur son lit. J’ai repris l’écriture de mon livre et changé de sujet. Les mots viennent comme un torrent. En quelques jours j’ai noirci une centaine de pages.<br /> <br /> Lundi je suis allé visiter Lone à l’hôpital. J’ai obtenu une autorisation du Procureur. Il y avait un policier devant la chambre.<br /> <br /> - S’il se réveille il ne doit pas s’enfuir!<br /> <br /> Dans la chambre une webcam le surveille en permanence. Les fenêtres sont grillagées. Aucun instrument médical pouvant servir d’arme n’est visible. L’assistance respiratoire est branchée et un cathéter apporte une solution liquide - probablement pour le nourrir en intraveineuse. Selon l’infirmière de garde il est en coma de stade III. Le pronostic est incertain.<br /> <br /> Je m’assieds sur le bord de son lit.<br /> <br /> - Lone, je ne sais pas si vous pouvez m’entendre. Je suis venu vous parler. J’ai besoin de vous demander pardon. C’est peut-être insensé. Vous avez fait assez de mal et votre état n’est pas le fruit du hasard. Quelle que soit votre histoire personnelle vous n’êtes pas une victime. Mais j’ai besoin de poser mon acte devant vous et de vous demander pardon. Me l’accorderiez si vous le pouviez? Peu importe. Les choses sont comme elles sont. Je vous demande pardon de vous avoir si gravement blessé. Et d’avoir eu cette envie de vous tuer, comme si vous n’étiez plus rien. Je n’ai pas fait mieux que vous. J’ai méprisé votre vie. J’ai réfléchi à cette envie: c’était la seule manière de trouver la force de vous arrêter, de vous empêcher de tuer Romane. Alors je ne me sens pas coupable. Je ne demande pas votre pardon pour effacer un culpabilité. Non, j’assume mon acte devant la justice. J’aurai un procès. Peut-être pourrez-vous y assister si vous êtes réveillé. Je ne demande aucune absolution. Le pardon n’est pas un médicament ou une manière de gommer nos responsabilités. C’est une manière de rétablir les choses dans le bon sens. De remettre de l’ordre dans les relations. Voilà. C’est tout ce que j’ai à dire.<br /> <br /> Je n’ai pas le sentiment qu’il m’ait entendu. Mais j’ai fait ce qui me semblait juste.<br /> <br /> Mardi un avocat célèbre m’a rendu visite. L’impact médiatique de l’affaire l’intéresse. Il voulait obtenir mon acquittement et créer une jurisprudence de «légitime défense pour le bénéfice d’un tiers». Je lui ai dit que je plaiderais coupable. Il m’a traité de fou. Je lui ai dit d’aller se faire voir.<br /> <br /> Mercredi j’ai passé l’après-midi avec Gattefossé. Il m’a aidé à repasser le fil des événements. La digestion passe par là. La vie doit continuer. Nous avons prévu une nouvelle soirée littéraire pour aujourd’hui. Quelques banonais voulaient organiser une fête suite à l’arrestation de Lone. Joël les en a dissuadé: avec deux morts, l’agression de Romane, le feu et un homme dans le coma il n’y a pas de quoi faire une fête. La vie doit reprendre normalement. Ils ont compris. La discrétion s’applique également envers moi: un regard souriant, un hochement de tête et c’est tout. Le soir Elsa m’a téléphoné. Elle est inquiète: Romane a disparu. Elle n’est pas rentrée depuis un jour.<br /> <br /> Aujourd’hui le Café des voyageurs est pris d’assaut par des touristes venus visiter les lieux où se sont déroulé les événements. Les gens du villages ont adopté la même consigne: personne ne sait rien. On ne les aide pas. Ils demandent où est le héros qui a sauvé la femme. Je leur réponds avec malice qu’il est retourné chez lui. «C’est où chez lui?» demande-t-on. «Personne ne le sait». Gattefossé vante Banon et ses innombrables écrivains. Au Bleuet la libraire est débordée. Les affaires marchent bien. La mort souvent fait prospérer les vivants.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/986492710.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1483028991.jpg" id="media-67063" alt="E3-saône-XI3CD00Z.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-67063" /></a>Alors que les participants à la soirée littéraire s’installent mon téléphone sonne. C’est Aïcha. Ce qu’elle m’apprend me bouleverse. Non! Ce ne peut être vrai! Défait je prends Gattefossé à part. Je lui dis. Joël, toujours si souriant, les yeux si pleins de lumière, semble s’effondrer devant moi. Je le prends dans mes bras et lui demande d’excuser mon absence ce soir. Je pars pour Mâcon. J’y arrive dans la nuit. Aïcha vient m’ouvrir. Elle me donne des détails. On a retrouvé son corps au bord de la Saône, dans l’eau. On a retrouvé une boîte de médicaments, vide, dans sa poche. Un mot écrit au stylo explique qu’elle n’a pas supporté. Trop de souffrances à cause d’elle. Deux morts, et le reste. Elle n’a pas supporté. On la savait fragile mais pas autant. Elsa est allé annoncer la nouvelle aux parents de Romane.<br /> <br /> Pendant deux jours nous parlons beaucoup. Il y a comme une faim de mots pour donner sens à l’absence. Elsa m’emmène au bord de la rivière là où un promeneur l’a découverte. Elle a commencé une chanson pour Romane, qu’elle accompagne à la guitare.<br /> <i><br /> Sur le bord de la Saône où poussent les roseaux<br /> Allongée, froide et seule, tu regardais le ciel<br /> Ni le bruit de la vie ni le chant des oiseaux<br /> Ni la main d’un ami - tu t’es coupé les ailes<br /></i><br /> Lundi. Cérémonie religieuse à la synagogue. Je n’écoute pas les paroles, je ne suis pas assez convaincu par les cosmogonies religieuses. Le sens de la mort, la vie éternelle, je laisse cela à d’autres. J’écoute les chants. Leur beauté, la tristesse qu’ils expriment, si prenante que l’on touche une dimension universelle. La cérémonie est sobre. On sort. Elsa et Aïcha marchent près des parents sur le chemin du cimetière. Je reste en arrière: ils ne me connaissent pas. Mais ils viennent me chercher. Il savent pour Lone.<br /> <br /> Je reste toute la semaine près d’Elsa.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <b><i>Trois mois plus tard à Nevers</i></b><br /> <br /> Septembre a été pluvieux. La température a enfin fraîchit. Mais la terre reste chaude et avec cette humidité tombée les matins sont brumeux. Elsa est arrivée hier soir. Notre relation se construit. Des bonheurs, des doutes, des ajustements. L’apprentissage, quoi. Nous avons choisi de durer.<br /> <br /> Aujourd’hui j’ai une surprise pour elle. Nous nous levons tôt pour faire le marché. L’après-midi nous prenons la voiture. Direction Bourges, Vierzon et La Ferté-Beauharnais. Je l’emmène marcher près des étangs. La Sologne est si belle en automne.<br /> <br /> A un endroit entouré d’arbres clairs, près de l’eau, dans un éclat de soleil, je m’arrête.<br /> <br /> - Elsa, j’ai quelque chose pour toi.<br /> <br /> Je sens qu’elle brille en dedans et ses yeux me disent: Vite! Vite!<br /> <br /> De ma poche je sors un livre - c’est mon roman.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1297356595.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/392737402.jpg" id="media-67064" alt="E4-sologne.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-67064" /></a><br /> - Je l’ai dédicacé à Romane, en souvenir d’elle, mais c’est à toi que je le dois. Il sera en librairie mercredi. L’éditeur l’a déjà fait circuler et un réalisateur souhaite l’adapter au cinéma.<br /> <br /> - Paul!<br /> <br /> Elsa semble si, si heureuse, elle pousse de petits cris et danse autour de moi. Puis s’arrête, ouvre le livre et commence à lire à voix haute:<br /> <br /> <i>- «En fin d’après-midi, la chaleur de cet été sec et brûlant m’accable. Même le carrelage de la cuisine est moite. M’allonger au sol ne m’apporte aucun soulagement. Je regarde par la fenêtre fermée: pas un souffle sur les feuilles au-dessus des maisons, de l’autre côté de la rue. La rue? Désertée. Qui serait assez fou pour se brûler la tête, le bec et les ailes? Pas même une alouette. Ce n’est d’ailleurs pas leur saison. Elle s’envoleraient, haut, haut, avec leur chant si particulier qui les pousse de plus en plus haut à la verticale, et les courants thermiques ascendants les porteraient encore plus loin, là où l’air n’est plus que brûlure, et elles ne sauraient revenir…»<br /></i><br /> <br /> <br /> <i>Fin</i></p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> <i>PS: Un billet de débriefing suit. J'y fais part de mon vécu dans cette expérience, et j’accueille volontiers commentaires et critiques.</i></p> <p style="text-align: justify;"><i><object height="385" width="480" data="http://www.youtube.com/v/QnPi1nu8OOE?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/QnPi1nu8OOE?fs=1&hl=fr_FR" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object><br /></i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/30/delphine-romane-elsa-partie-43.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 43)
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2010-09-30T08:51:00+02:00
2010-09-30T08:51:00+02:00
Elsa prend ma main sans répondre. Dois-je la deviner? Non. Nous en avons...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3853902057.JPG" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3288405579.JPG" id="media-66911" alt="Autoroute_A9_(Aude).JPG" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-66911" /></a>Elsa prend ma main sans répondre. Dois-je la deviner? Non. Nous en avons parlé. Ne pas penser à sa place. Laisser le temps.<br /> <br /> Remoulins. Autoroute. Nîmes. Elle change de sujet.<br /> <br /> - Est-ce que je vis dans une bulle? Lone est venu ouvrir une faille dans mon rêve.<br /> <br /> Elle raconte son enfance. Heureuse. Son père? Un héros. Rien d’extraordinaire pourtant: pigiste dans un quotidien régional (d’où peut-être son goût de l’écrit?), payé au mot, ajoutant des extras pour nouer les deux bouts. Père aimant et complice. Sa première image de l’homme fut solaire. Elle revoit ces heures à jouer dans le parc: balançoire et toboggan à en user ses jupes et la patience de ce père. Mais il ne se départait pas de ce sourire qui le rendait si rassurant. Elle l’avait testé, poussé dans ses retranchements. Rien à faire: il restait égal à lui-même. Sauf une fois après qu'elle ait renversé du café chaud sur sa tête. Il l’avait regardée et sans hausser le ton, mais sans plus sourire - la seule fois! - lui avait dit qu’elle était allée trop loin. La rupture était proche. Du moins son père l’avait-il suggérée malgré lui dans cette froideur soudaine. Elsa raconte ce souvenir comme un drame. Mais quand un petit drame prend une si grande place, le bonheur n’est jamais loin. Le bonheur était la toile de fond, le piano-bar de son enfance.<br /> <br /> Pendant tout ce temps elle ne parle que de lui. Je réalise que la barre est très haute. Elle dit ce qui me fait douter: elle parle d’un modèle si parfait que personne, jamais, ne pourra l’égaler. Je ne serai que le deuxième dans sa vie. Au moins elle ne cherchera pas en moi un sauveur!<br /> <br /> - Et ton rêve?<br /> <br /> - Je rêve que tous les humains s’entendent, parlent, règlent leurs problèmes, dit-elle. Je rêve qu’ils donnent la priorité à la joie. C’est un peu simple, non?<br /> <br /> - Ce qui m’étonne c’est la faille créée par Lone dans ton rêve. N’as-tu pas vu le monde avant? Lone est une reproduction du passé. Je veux dire que cela a déjà existé: la haine, la guerre, des camps où l’on extermine. La route humaine est rouge sang d’un côté, obscure de l’autre. Avec au milieu une ligne blanche qui varie.<br /> <br /> - Qui varie comment?<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3501049346.png" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/1911407692.png" id="media-66912" alt="ligneblanche.png" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-66912" /></a><br /> - Selon l’amour que les gens se donnent. Plus ils s’aiment plus la ligne est large. S’ils s’aiment peu elle est étroite et rabougrie. S’ils ne s’aiment pas il n’y a pas de ligne.<br /> <br /> - Ou alors une trace, une coulée de peinture que le temps efface. J’ai oublié.<br /> <br /> - Oublié quoi?<br /> <br /> - La route humaine. Oublié que nous avons une Histoire avec un grand H. Une Histoire pleine de guerres. La petite histoire m’intéresse plus. Celle par où chacun vient, avec sa valise, ses vêtements neufs ou ses chaussures trouées. L’autre histoire est trop éloignée. Je n’ai pas vécu de guerre. Je découvre celle de Lone, elle est proche. Elle est ici.<br /> <br /> - Avant les fusils et la bombe atomique il y a d’autres guerres, proches aussi. Il y a des jalousies meurtrières. Combien de personnes aiment voir les autres réussir ou amener une idée qu’ils n’ont pas exprimée eux-même? Peu. Ils voudraient les noyer. Quel chercheur écoute avec attention et respect quand ce qui est dit pourrait occuper une partie de son territoire et prendre l’ascendant sur ses propres recherches?<br /> <br /> - Je ne vois pas ces guerres-là. Je ne viens pas de là. Je viens d’ailleurs.<br /> <br /> - Oui. Je l’ai su le premier jour dans les gorges du Calavon.<br /> <br /> - Qu’as-tu pensé?<br /> <br /> - J’ai vu une présence claire. Une force d’être là, de voir ce qui est là maintenant, sans lien apparent avec la lourde route humaine.<br /> <br /> - Déconnectée?<br /> <br /> - Non! Je te sens trop présente aux autres pour penser cela. Pour moi tu représentes un aboutissement. J’ai le sentiment que tu es déjà là où je voudrais être.<br /> <br /> - Où veux-tu être?<br /> <br /> - Au point de départ, dans un regard sur le monde qui puisse tout prendre en compte. On regarde toujours le monde d’un certain point de vue. On a des grilles de lecture: politiques, psychologiques, ou religieuses. On voit les autres et le monde au moyen d’un prisme. On décortique avant même de connaître. Toi tu es ailleurs. Tu es au point de départ. Au commencement. Tu regardes avant de penser ou de projeter.<br /> <br /> Je parle d’elle. N’est-ce pas contraire à notre pacte?<br /> <br /> - Je peux continuer?<br /> <br /> - Oui! s’exclame Elsa très intéressée.<br /> <br /> - A mon avis tu cherches l’être. Tu n’expliques pas par le passé, tu ne vois pas nos dépendances à l’éducation ou au contexte dans lequel nous sommes nés. Tu es déjà à ce point où chacun est son propre chef. Chacun décide de ses actes et en est responsable. Il n’y a pas d’excuses ou de responsabilité donnée aux autres sur notre état ou nos décisions. La société n’est pas responsable de ce que nous sommes.<br /> <br /> - N’est-ce pas évident? Je ne vois rien d’extraordinaire à cela. Nous sommes responsables de la société, pas l'inverse. Elle est le reflet de ce que nous sommes individuellement.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/218941422.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1165336380.jpg" id="media-66913" alt="chef-zeus11.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-66913" /></a>- C’est pourtant extraordinaire. La plupart des humains ont des excuses, des raisons, des systèmes de déresponsabilisation. Les parents, l’école, le conjoint, les chefs, il y a toujours quelqu’un à qui l’on fait endosser notre responsabilité et à qui l'on donne le pouvoir sur nous: "C'est leur faute!" Mais rien jamais ne nous force. Nous décidons. Nous choisissons. Nous et personne d’autre. Si nous reproduisons une influence c’est que nous l’avons acceptée et qu’elle nous convient plus qu’elle ne nous dérange.<br /> <br /> - Oui c’est ce que je pense. J’essaie de vivre avec cette règle. Comment sais-tu tout cela?<br /> <br /> - A ta manière d’être. Tu ne te caches pas. Et tu ne te plains jamais!<br /> <br /> - C’est ma deuxième règle: ne pas faire la gueule!<br /> <br /> - D’où vient alors ce trouble que je sens depuis l’agression de Lone?<br /> <br /> - Tu sens juste. Je suis dérangée par les événements du plateau.<br /> <br /> Je reviens à ma question:<br /> <br /> - Peux-tu me voir encore sereinement?<br /> <br /> - Oui. Ce que tu as fait est une conséquence.<br /> <br /> - Lone en est la cause?<br /> <br /> - Bien sûr.<br /> <br /> - Où est ma responsabilité?<br /> <br /> Elsa réfléchit. Quelque chose contredit sa vision de l’humain. Ce n’est pas simple. Nous nous connaissons si peu: voir cette violence en moi peut briser le fil d’or qui naissait. Et quelles qu’en soient les raisons c’est mon acte.<br /> <br /> - Je l’ai fait comme j’aurais tué un loup de mes mains si tu étais attaquée. C’est mon choix et ma responsabilité. Mais mon intention est différente de celle d’un tueur.<br /> <br /> - C’est cela qui me dérange. Si j’admets que l’agression de Lone justifiait ta violence alors j’admets l’Histoire et le passé des Hommes et ce passé prend plus de force que les choix présents. C’est en partie vrai mais ce n’est pas ce que je veux voir. Ce monde-là est une douleur pour moi. Je sais que nous sommes en grande partie fabriqués. Moi je choisis de voir ce qu’il y a de libre en nous.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3653617743.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2709917088.jpg" id="media-66914" alt="alpha.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-66914" /></a><br /> Je t’aime Elsa. Tu me rappelles cela que j’oublie parfois quand je deviens trop réactif: j’ai le choix de mon regard et de mon attitude. J’aime ta manière de voir le monde. Moi qui cherche parfois les raisons de tout, ou des explications à fournir lors de discussions savantes, moi qui écris pour achever une philosophie occidentale moribonde, pour en finir avec une pensée déconnectée du corps et du sensible, voici que toi tu es déjà à l’étape suivante. Pendant que nous nous débattons encore dans l’ancien tu crées l’humain à venir. Celui qui se dépouille de ses croyances préfabriquées et de sa psychologie de dinosaure pour entrer dans l’incertitude du présent, dans l’attention à ce qui est hors des croyances et des murs érigés pour nous défendre. Tu as terminé un cycle, tu reviens à un nouveau point alpha. Tout reconstruire à partir de l’expérience partagée de chacun. Cela brille en toi: ta présence, oublieuse des poids du passé, disponible à ce qui est.<br /> <br /> - Il y a autre chose Paul. J’ai peur de la violence. Même quand elle sert à défendre. C’est vrai: ta violence avec Lone me pose question, même si elle était nécessaire. J’ai besoin d’être rassurée sur ce point. Comment savoir si tu en resteras là? Es-tu assez sage pour agir toujours de manière appropriée et ne pas abuser de ta force?<br /> <br /> - Fais-moi confiance, Elsa. Ou mieux: essaie-moi. Tu seras le baromètre de ma sagesse. Veux-tu?<br /> <br /> - Oui Paul, je le veux bien. Et toi que seras-tu pour moi?<br /> <br /> - Et bien, celui grâce à qui tu dois régler la question de l’Histoire, de la route humaine. Lone, c’est l’Histoire.<br /> <br /> Elle réfléchit un moment. Puis elle donne son accord et se déclare très satisfaite. Elle peut attribuer un sens ou une utilité à ce qui s’est passé. Et quand elle est satisfaite, Elsa rit de ce rire joyeux et clair qui m’enchante. Et je ris avec elle.<br /> <br /> Sortie de l’autoroute à Gallargues. Le fil de bitume glisse entre les vignobles. Nous passons Aigues-Mortes. Voici le Grau-du-Roi.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/">Tous les épisodes ici</a>)</i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/24/delphine-romane-elsa-partie-42.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 42)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-09-24:3297379
2010-09-24T07:11:00+02:00
2010-09-24T07:11:00+02:00
Sans perdre de temps et dans l’ordre s’ensuivent: la douche, les habits...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/238382988.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2644799502.jpg" id="media-66480" alt="D900Saint_Martin_de_Castillon_2_by_JM_Rosier.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-66480" /></a>Sans perdre de temps et dans l’ordre s’ensuivent: la douche, les habits secs et propres, les renseignements de Gilles pour aller à la mer - le Grau-du-Roi est le meilleur endroit pour voir le soleil descendre sur la mer. Nous partons. Apt, puis vers l’ouest. Il est quatre heures. La route file sous le soleil retrouvé. La ligne de grain venue du Golfe du Lion a fait perdre environ cinq degrés. C’est peu, c’est beaucoup. L’humidité fait l’air plus doux dans les poumons, et plus étouffant. Après Apt la départementale 900 est un ruban lisse et brillant. A la radio les Pink Floyd jouent <i>Another Brick on the Wall</i>. Toute une histoire.<br /> <br /> - A quoi penses-tu? me demande Elsa.<br /> <br /> - A mon père. Il était enseignant. En 1968, au mois de mai, il avait quarante ans. Il a participé à l’occupation de l’Odéon à Paris. J’étais trop petit pour m’en souvenir mais il me l’a racontée. Je revois encore de son exaltation. Il disait que c’était une découverte de la parole, une parole que personne ne pouvait contraindre. Il disait que la parole était devenue une force et que tout le monde pouvait la prendre. Lui et ses amis écrivaient des poèmes, des manifestes, des slogans. Jours et nuits ils noircissaient des cahiers à spirales. Il a côtoyé les situationnistes. C’étaient des anarchistes créatifs. Tiens, si tu veux, il y a un texte dans le vide-poche. Il me disait aussi que pour lui le monde ne serait plus jamais comme avant. Qu’un jour on leur reprocherait d’avoir fait sauter les murs. Peu importait. L’Histoire jugerait dans cent ans. Avant c’était trop court pour comprendre.<br /> <br /> - Et toi qu’en penses-tu?<br /> <br /> - J’ai vu des films et des reportages. J’ai vu le monde d’avant, les enfants soumis, tous pareils. J’ai vu ces enfants chairs à canons depuis le dix-neuvième siècle. J’ai vu ces guerres inimaginables., l’Europe et le monde dévastés. Pourquoi? Parce que des fous voulaient dominer la planète, parce que cet esprit de domination existe dans l’Homme. Et parce que d’autres, des millions d’autres, avaient perdu leur âme on ne sait où et leur avaient obéi. Des autres qui n’ont pas osé prendre la parole. Derrière chaque mort, une parole sans voix. Des millions de paroles retenues, des voix silencieuses ensevelies dans les prairies où les carnages ont eu lieu. Des millions de silences qui ne se sont pas élevés contre les haut-parleurs de Hitler pour faire taire sa logorrhée morbide. Alors quand la parole s’est libérée de l’obéissance, le monde changeait, en effet.<br /> <br /> - Mais toi, qu’en penses-tu?<br /> <br /> - Cela résonne avec ma part rebelle. Les autorités abusives et la tyrannie accompagnent l’histoire humaine. Je pense que mon père avait raison: la soumission et la peur favorisent les tyrannies. Je pense aussi qu’il faut s’analyser, comprendre ses propres actes pour démonter la tyrannie en soi. Aucun système ne propose de véritable changement. Sous des couleurs et des discours différents ils fonctionnent tous pareils. Gauche ou droite, il y a des tyrans partout. Les tyrans naissent dans notre pensée. Nous préparons leur nid avec nos mains et nos mots, et nos silences. Les tyrans politiques ou domestiques sont les mêmes: des monstres que nous créons parce que dans nos têtes ces monstres existent et parce que nous leur laissons une place. La liberté passe par le travail sur soi. Ce n’est pas facile, cela prend du temps, mais c’est le prix.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2326142414.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3130871150.jpg" id="media-66482" alt="mai-odéon.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-66482" /></a><br /> - Ton père était un révolutionnaire?<br /> <br /> - Oui et non. Il refusait tout embrigadement et toute réduction à une action politique qui forcément n’allait que remplacer le silence des uns par le silence des autres. Ou une oppression par une autre oppression. J’ai retenu cela de mon père: l’oppression est la même partout. Mettre la tête de quelqu’un sous l’eau, qu’il soit rouge, blanc ou de n’importe quelle couleur: il se noie de la même façon. L’oppression est en nous. C’est là où il faut la combattre. Les mao de l’époque tentaient de politiser à tout va. Ils ne comprenaient pas ce qui se passait, disait mon père. Cette parole qui s’élevait allait bien au-delà d’une ligne politique. Elle nous exposait davantage. Finie la protection derrière le silence des victimes. J’ai grandi dans cette atmosphère de parole conquise. Mes parents parlaient beaucoup à la maison. Il n’y avait pas de tabou. Pas de meilleur non plus. Chacun disait les choses comme il les pensait. La discussion commençait là où chacun parlait. Ils ne confondaient pas l’autorité parentale et la domination sur l’enfant.<br /> <br /> - Tu as de la chance. Des parents comme on en rêve.<br /> <br /> - Pas du tout! Mon père est parti avec une collègue, ma mère avec le facteur, et j’ai été placé à douze ans! Ils disaient que des parents symboliques suffisaient à l'éducation.<br /> <br /> - Ah...<br /> <br /> - Mais j’ai gardé l’esprit de ce que mon père disait. Cette chanson des Pink Floyd c’est un peu de lui qui me revient. Et aussi le film <i>Le Cercle des Poètes Disparus</i>. Tu le connais?<br /> <br /> - Oui. J’ai aimé cette histoire Ton père est encore vivant?<br /> <br /> - Non. Il est mort j’avais vingt-deux ans. Je m’étais révolté contre lui à cause de son abandon. Je lui en ai voulu! Jusqu’à ne plus le voir pendant des années. Nous avons repris contact peu avant sa mort. Il était très malade. Le temps a manqué pour nous retrouver vraiment. Je me suis senti longtemps coupable de cela.<br /> <br /> - Et ta mère? Tu t’es révolté contre elle?<br /> <br /> - Non.<br /> <br /> - Pourquoi?<br /> <br /> - J’ai endossé la faute de mon père. C’est lui qui a quitté sa femme, c’est moi qui étais coupable.<br /> <br /> - Pourtant tu dis qu’elle est partie elle aussi?<br /> <br /> - Oui. Après.<br /> <br /> - Après, mais partie quand-même.<br /> <br /> - Oui.<br /> <br /> - Tu habitais où?<br /> <br /> - D’abord dans un foyer dont j’ai fugué, puis avec un oncle.<br /> <br /> - Donc ta mère aussi t’a abandonné?<br /> <br /> - Oui.<br /> <br /> - Alors?<br /> <br /> - Alors rien.<br /> <br /> - Quoi rien?<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1455237732.png" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2153914714.png" id="media-66483" alt="Another_brick_in_the_wall_by_Ylli2.png" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-66483" /></a>- On ne touche pas à la mère.<br /> <br /> - Pourquoi? Pourquoi peux-tu critiquer ton père et pas ta mère?<br /> <br /> - Une mère c’est sacré.<br /> <br /> Comment lui dire que ma mère avait un amant et que mon père n’avait pas signé pour la liberté sexuelle de l’époque? Il est parti pour ne pas souffrir. Je pense que cela l’arrangeait aussi car il n’était pas très présent, toujours dans des réunions sans fin. C’est juste une banale histoire de vie. Je n’ai jamais pu en vouloir à ma mère. Je ne me serais pas permis. Une sorte de loyauté. Une loyauté qui m’enchaînait à elle. Qui m’enchaîne encore.<br /> <br /> - Paul, puis-je te dire quelque chose?<br /> <br /> - Bien sûr! (je tremble à cet effet d’annonce; j’ai toujours tremblé quand on me parle ainsi; trembler c’est donner l’autorité aux autres).<br /> <br /> - Cela m’est égal que tu protèges ta mère. Tout le monde protège sa mère. Tout le monde a raison. Ou tort. Car ce n’est pas aux enfants de protéger les parents. Mais pourquoi ne protèges-tu pas aussi ton père?<br /> <br /> Sa question est d’une aveuglante évidence. Je n’ai pas de réponse. Dans ce monde on ne protège pas son père.<br /> <br /> - Tu sais, je n’ai pas fait l’Uni mais j’observe beaucoup, j’écoute, je lis. J’ai appris à parler en parlant. J’aimerais que tu me racontes tes anciennes compagnes.<br /> <br /> Elsa est directe. Elle parle comme elle pense.<br /> <br /> - Lesquelles? Toutes ou les principales?<br /> <br /> - Les principales. Celles où tu as le plus duré.<br /> <br /> - Il y en a eu deux. La première est une musicienne. Elle pratiquait le chant, moi l’écriture. Cela crée une complicité. La complicité est une forme de sexualité sans sexe. Un jour nous avons rajouté le sexe. Je suis resté plusieurs années avec elle. Voilà, c’est tout.<br /> <br /> - C’est court! Et pourquoi vous êtes-vous séparés?<br /> <br /> - Je ne me voyais pas vieillir avec elle.<br /> <br /> - Alors pourquoi être resté?<br /> <br /> - Pour une mauvaise raison: elle était malade. L’asthme. Pas de concert possible. Une grande détresse. Je me suis senti obligé. Je me serais vu comme un salaud si je n’étais pas resté. Mais je n’étais pas juste à l’intérieur de moi. J’ai forcé quelque chose.<br /> <br /> - Tu vois Paul, les hommes qui protègent leurs mères ne peuvent établir des relations franches avec les femmes. Ils n’osent pas dire vraiment ce qu’ils pensent et ce qu’ils veulent. C’est ce que je crois. Les hommes ont deux peurs principales avec leurs mères: la décevoir ou se faire gronder.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3027798560.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3114364140.jpg" id="media-66484" alt="garrigues.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-66484" /></a><br /> Je dois faire une drôle de grimace car Elsa éclate de rire.<br /> <br /> - Allez, raconte-moi la suite. Vous vous êtes séparés quand-même? Tu ne t’es plus senti obligé de rester avec elle?<br /> <br /> - C’est à cause du temps. Après des années il était plus, comment dire, plus légitime de nous séparer.<br /> <br /> - Et la deuxième?<br /> <br /> - Avec elle j’étais juste dans mon coeur. Il n’y avait pas un gramme d’erreur.<br /> <br /> Je me tais. Elsa ne m’en demande pas plus. Nous avons passé Avignon.<br /> <br /> - Tout ce que je t’ai dit sur l’oppression ne vaut rien Elsa. Lone est venu me montrer que je suis capable de tuer moi aussi. Il n’est pas mort mais presque. Ce que mon père m’a transmis est inutile. Je ne suis pas fier. J’aurais préféré ne jamais être confronté à cela.<br /> <br /> - Tu devais sauver Romane.<br /> <br /> - Mais j’ai eu envie de le tuer.<br /> <br /> J’ajoute en silence: «Je l’ai fait devant tes yeux».<br /> <br /> - Pourras-tu me regarder sereinement? Dans un an, ou dans deux, quand tu y repenseras?<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/">Tous les épisodes ici</a>)</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><object height="385" width="640" data="http://www.youtube.com/v/TCWSUdDBYY8?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/TCWSUdDBYY8?fs=1&hl=fr_FR" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/19/delphine-romane-elsa-partie-41.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 41)
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2010-09-19T11:27:00+02:00
2010-09-19T11:27:00+02:00
Seulement quelques gouttes, énormes, qui claquent et soulèvent autour une...
<p style="text-align: justify;">Seulement quelques gouttes, énormes, qui claquent et soulèvent autour une couronne de sable. Le Colorado est une ancienne carrière d’ocre. Des falaises jaunes et blanches, des collines rouges, une plaine beige, et des arbres le long d’un ruisseau forment un paysage décalé dans cette Provence des hauteurs. Le plateau du Vaucluse est plus habitué à voir pousser l’épeautre qu’à se prendre pour un américain. Les plic ploc lourds des grosses gouttes déchirent les feuilles. Elle dessinent au sol des plaques foncées de la largeur d’une paume. Je montre à Elsa des cratères formés dans le sable. Des dizaines de cônes en creux qui indiquent la présence d’une colonie de fourmilions. Une forte odeur de terre, d’herbes et de racine sauvages se répand dans l’air. Le vent a faibli. Le ciel est si sombre que la lumière semble venir du sol. La pluie s’est arrêtée mais au loin, derrière une crête, des traînées grises approchent. Une spirale tourbillonnante soulève la poussière au milieu de la plaine; hésitante, elle s’effiloche, danse, casse, reprend corps, monte, se courbe et s’allonge. Elsa frissonne.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/1720416215.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/1286881917.jpg" id="media-65961" alt="orage_pluie.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65961" /></a>- Tu as peur?<br /> <br /> - Non: j’aime, c’est beau.<br /> <br /> Nos corps se rapprochent par à-coups comme s’ils résistaient - mais c’est un jeu, nous le savons, car nous ne voulons plus résister. Nous allons franchir le pas - nous le savons. C’est un vertige. Le contact est comme la foudre. Elsa déboutonne ma chemise, ouvre la boucle de ma ceinture. Je caresse ses épaules. Les bretelles de sa robe glissent, la robe descend, tombe a ses pieds. Bientôt nous sommes nus. Il n’y a plus de résistance. Un feu tendre serpente entre ses seins et mon ventre, et l’eau brûlante qui va de mes lèvres à son cou, c’est déjà presque une fièvre. Ici commence la maladie douce. Ici, dans ces collines dansantes, un pont de chair est bâti.<br /> <br /> Je me soude à sa peau. Un double sentiment prend forme. Celui du commando porteur d’une mission: aller au-delà de moi et survoler mes craintes. C’est un sentiment récurrent que l’on trouve chez certains hommes: jamais sûrs d’être à la hauteur. Un juge va évaluer leurs perfomances: sexuelles bien sûr, c’est ce qui fait en partie l’homme, qu’on le veuille ou non: son pénis. Car c’est bien là ce qui le différencie le plus de la femme, là où il ne ressemble qu’à lui-même, où il est le plus homme et mâle, et la femme attend cela de lui. Ce qu’il fait de son pénis est de sa seule compétence. Il va être évalué sur ses performances affectives aussi, sur le plaisir qu’il donnera à la femme, comment il saura être fort et doux à la fois. L’enjeu est considérable. D’où vient cette mise en demeure de réussite que des hommes éprouvent au début d’une relation, cette crainte d’être jaugé et de l’échec? La femme est un grand mystère. L’homme ne s’avance jamais en terrain conquis, même avec de l’expérience. Car chaque femme est autre, est unique. Le chemin vers elle est à chaque fois une découverte. A la femme d’aider l’homme sans quoi il est perdu. L’homme ne sait pas tout d’avance. Il est un prince quand la femme l’accueille en prince, quand elle ouvre ses portes au chevalier qui vient de la plaine. L’homme n’est pas dans la sexualité comme la femme. Sa recherche et son plaisir son liés à son anatomie. Il ne sait pas ce que signifie accueillir. Lui, il est celui qui est accueilli. Les psychologies diffèrent tant les positions sont asymétriques. La communion des corps ne s’atteint, quand cela se fait, qu’après la reconnaissance des territoires différents. Cet acte si simple qu’est l’acte sexuel est comme une montagne à gravir. C’est anxiogène pour beaucoup d’hommes. Elsa est devant moi, elle m’ouvre ses portes. Je peux encore reculer.<br /> <br /> L’autre sentiment est d’entrer dans la plénitude. L’unité retrouvée. Le lieu en moi où la femme me désire et m’attend, l’abandon enfin. Entre ces deux sentiments, entre la peur et le désir, la division et l’unité, j’oscille. J’avance, je n’avance pas. Je connais bien ce double mouvement: aller et revenir. Mon corps avance, mon ombre recule. Incorrigible fragilité qui m’a fait rencontrer la femme du rêve, elle-même si près et si loin. Les semblables s’attirent. Je n’ai pas eu le temps de guérir cette fragilité: elle est partie quand le port était en vue. Oiseau tiré en plein vol. Ma fragilité a empiré. Rien n’est gagné. Moins que jamais.<br /> <br /> Elsa est différente. Je ne lui vois pas ce mouvement de recul. Avec elle j’avance en terre inconnue, sans repères, sans mes oiseaux ricanants pour me rappeler mes doutes. J’avance seul face à cette terre nue du nom d’Elsa. Elsa qui m’a dit: «Paul, mon Paul» avec cet élan sensible dans sa voix. Elsa et son aplomb léger. Etonnant mélange, association inhabituelle: l’aplomb n’est pas léger, normalement. Chez elle il l’est. Nous avons un point commun: le goût du paradoxe et des associations atypiques. Ne ressembler qu’à soi. Inventer nos chemins.<br /> <br /> - Et toi, tu as peur?<br /> <br /> Sent-elle mes doutes? Ou parle-t-elle de la petite tornade qui nous frôle et coiffe ses cheveux comme des brindilles enchevêtrées?<br /> <br /> - Peur de quoi?<br /> <br /> - Je ne sais pas.<br /> <br /> Elle me regarde et rit! Décontenancé je ris avec elle. Et sans savoir qui fait le premier pas nous dansons une ronde face à face, traçant un cercle d’or et de cuivre dans les couleurs du sable. Nos pieds sont des ailes. La tornade tourne, striée de rouge et d’écru, emporte des feuilles, se rapproche, glisse entre nos regards, s’éloigne encore, longe la falaise et revient sur nous. Nos corps se rapprochent dans le tourbillon, se déplacent avec lui comme des enfants qui jouent. Mais plus rapide il glisse vers l’autre côté de la plaine. Alors nos corps se saisissent, nos lèvres, nos bras, collés nous tournons, et nos corps s’aspirent.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2076288504.JPG" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3586024925.JPG" id="media-65962" alt="orage-P1020985.JPG" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-65962" /></a><br /> Un coup de vent tord les arbres. La pluie revient brusquement. La traînée sous le nuage est à la crête et avance à la vitesse d’un cheval, cache la falaise, les gouttes sont une averse, l’averse un flot. Pluie chaude et si dense que des ruisseaux coulent déjà autour de nos pieds. Un coup de tonnerre craque, je saute, Elsa crie.<br /> <br /> - Tu as peur?<br /> <br /> - Non! Et toi?<br /> <br /> - Non!<br /> <br /> Peur de rien, la force du désir emporte la peur, emporte mes oiseaux ricanants. La barrière des mots cède. Le désir est comme cette eau puissante, violente, qui tombe du ciel et nous lave, nous lave de tous ces jours, de Lone, de la cellule à la gendarmerie, du feu. L’eau du ciel vient en libération. Nos poitrines gonflent de cris, de chants, de rires, nous nous enroulons et glissons au sol. La violence des éléments se déchaîne et le désir lui répond. Mon corps dit Je te veux! à Elsa, son regard dit: Viens!<br /> <br /> Alors, lentement, millimètre par millimètre, sous les trombes d’eau, entouré d’éclairs et de tonnerre, dans la lumière de son regard, attentif à chaque sensation, aux plus petits signes de son corps, au radar de mes désirs et à la plus imperceptible de ses réponses, si lentement que c’est presque immobile avant que de prendre envol, de s’animer, de devenir le vent, la pluie et la tempête - alors j’abolis toute distance. Je passe la porte.<br /> <br /> Pendant une heure l’orage tourne et revient. Pendant une heure nous roulons l’un dans l’autre. Pendant une heure nous dansons entre silences et rires, entre cris et murmures, entre dedans et dehors. Pendant une heure nos corps éclatent avec nos coeurs. Plusieurs fois je sens Elsa monter, je la suis, puis je ralentis, déçue elle redescend, mais remonte bientôt, plus haut, s’accompagne de gestes où rien n’est indécent. Nous chevauchons des montagnes russes, passant des creux aux sommets où je m’exalte, et des sommets aux creux qui me font durer et revenir. Enfin, l’eau jaillit, son eau et mon eau ensemble, et nos regards s’ouvrent et nos yeux nous montrent nos ciels.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1248204531.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/2307679553.jpg" id="media-65963" alt="orage-ciel.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65963" /></a>Abandonnés, vibrants, chauds et serrés, nous restons sous la pluie qui diminue. Une paix revient. Au fil des minutes les nuages se déchirent. Le bleu se dévoile par touches. Le vent, un peu moins chaud, faiblit. Le temps passe. Quand le soleil caresse la plaine et les collines rouges, quelque chose de neuf est en moi. Je me relève et m’assieds. Elsa me regarde. Elle ne dit rien. Elle commence à rire. A rire de cette tempête, rire d’être là, nus, et sa joie me gagne, je ris aussi, nous rions de plus en plus fort, de tout: de la boue sur nos corps, de nos habits trempés à quelques mètres, du soleil revenu, d’avoir franchi le pas, du bonheur de nos corps. Nous nous levons, prenons nos vêtements et courons nus vers la voiture. Quand nous arrivons à Chaloux nous rions encore. Il est quatre heure. Manu et les autres sont dehors. La pluie a lavé le paysage. La température a baissé de cinq degrés au thermomètre sous la tonnelle. L’humidité monte en vapeur du sol et dans cette atmosphère tropicale nous buvons une grande tasse de café que Bouki a préparé.<br /> <br /> - Manu s’inquiétait de ne pas vous voir, dit-elle.<br /> <br /> - Il me connaît, il ne doit pas s’inquiéter.<br /> <br /> Nos visages sont transfigurés. Bouki le sent et nous adresse un sourire complice. Aïcha et Romane ont aussi compris. Elles ne font aucun commentaire, même pas sur nos visages marqués d’ocre et nos habits sans plus aucune forme et collant à nos corps. Mais on sent bien qu’elles partagent notre joie. Je ne veux pas en rester là. Je dis à Elsa:<br /> <br /> - Si nous allions voir la mer?<br /> <br /> Le soleil passe dans son regard:<br /> <br /> - Oui!<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/">Tous les épisodes ici</a>)</i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/16/delphine-romane-elsa-partie-40.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 40)
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2010-09-16T08:32:00+02:00
2010-09-16T08:32:00+02:00
Je fais un rêve étrange. Je suis dans une maison avec un couloir. Au bout...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/800061654.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/994636333.jpg" id="media-65534" alt="porte6-32-jpg.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65534" /></a>Je fais un rêve étrange. Je suis dans une maison avec un couloir. Au bout du couloir il y a deux portes. Une à droite, une à gauche. A droite c’est mon appartement. Tout petit. A gauche, celui d’une femme treize aimée dont je suis séparé. Il y a un colis devant ma porte et un mot écrit à la main. Je reconnais son écriture. C’est une liste d’objets contenus dans le colis. Des objets à moi qu’elle avait encore chez elle, et qu’elle me rend. Sur la liste: des sandales, un tube au néon, du bric-à-brac en vrac. Elle complète la liste avec un allume-bougie à gaz qu’elle n’a pas retrouvé. Il est à elle. Elle ne me demande pas si je l’ai pris. Elle constate, pose des mots sans conclusion. Je la connais. Elle ne demandera pas. Elle ne demandera rien. Elle ne demande jamais. Elle me laisse avec cette liste inachevée et ce colis emballé dans un papier foncé. Tant de paradoxes avec elle. Finir sans avoir abouti. Commencer sans commencement par une irruption amoureuse. Simple sincérité et mensonge calculateur. Je ne choisis pas, je ne tranche pas dans les paradoxes. Une face ne peut plus aller sans l’autre, je dois attendre le jour où la pierre tombera en sable. Tout est possible en rêve. Il reste l’allume-bougie. Je pourrais en chercher un, lui offrir pour rétablir une communication perdue. Il suffit parfois de si peu pour que l’eau rejaillisse de la source. Mais il n’y a pas de magasin dans ce couloir. A ce moment j’entends Elsa. C’est un chant, une danse. Elle entre dans mon appartement comme chez elle. Ne voit pas le colis que je pose dans un coin. Cette femme Elsa, qui éclaire mon intérieur, comment pourrais-je lui expliquer que je n’ai pas réglé une affaire d’allume-bougie? Je ferme ma porte. Dehors, le couloir. De l’autre côté, cette femme treize aimée. Seule. Libre de moi. Dont la solitude, que je cherchais à comprendre, ne s’est jamais vraiment comblée. Cela me déchire. Elsa qui danse dans la lumière, et <i>elle</i> qui médite dans la solitude. Il faudra que quelque chose meure. Le sol tremble. Je me réveille soudain. Un gendarme me secoue.<br /> <br /> - Ohé, vous m’entendez? Ohé!<br /> <br /> - Que se passe-t-il?<br /> <br /> - Vous m’avez fait peur. J’essaie de vous faire lever depuis quinze minutes. Venez, vous êtes attendu.<br /> <br /> Il me conduit dans le même bureau qu’avant. Il y a un troisième personnage: le Procureur d’Avignon. Visage dur, regard inquisiteur. Je recommence à raconter mon histoire. Tous insistent désagréablement sur les éventuelles complicités. Ils en savent beaucoup. Je ne dis rien.<br /> <br /> - Et ce Monsieur Maurice, Maurice comment? On l’a vu dans Banon. Il complotait avec d’autres. On sait qu’il a passé des coups de téléphone de Forcalquier à Sault.<br /> <br /> - Vous auriez pu chercher Lone! Non: vous surveillez Maurice.<br /> <br /> - Ne faites pas le malin. La police a cherché dans toutes les directions. Et le comportement de ce monsieur est apparu suspect. Alors, dites-nous tout, cela vous soulagera.<br /> <br /> - Je n’ai rien à dire. Vous savez ce que je sais.<br /> <br /> - Et ce corps, où-est-il? On ne l’a pas encore trouvé. Ce n’est pas normal. Que cachez-vous, Monsieur Paul?<br /> <br /> - Je ne comprends pas votre insistance. Je suis venu me livrer. Que voulez-vous?<br /> <br /> De l’autre côté de la fenêtre il y a un espace, et tout de suite après, la rue, derrière une grille. Le portail est ouvert. Je vois la foule dense. Ils regardent l’entrée. Gattefossé et les autres sont en première ligne. Ils m’aperçoivent derrière le carreau.<br /> <br /> - Paul! Paul!<br /> <br /> - Libérez Monsieur Paul!<br /> <br /> - Paul dehors! Paul dehors!<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/4254159801.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3457043226.jpg" id="media-65535" alt="foule_1998.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-65535" /></a><br /> La tension dans la rue est forte. Quelques mouvements collectifs donnent le sentiment d’un bateau qui tangue. Le téléphone du chef de poste sonne.<br /> <br /> - Oui... Oui. Où cela? Ah... Comment? Attendez, je vous passe le sous-préfet.<br /> <br /> - Oui? Bonjour appointé. Ici le sous-préfet. Alors?... Où?... Bon. Comment?... Bien. Balisez le terrain, prenez des photos, relevez les indices. Oui. Un véhicule va arriver... Oui, au CH. Merci. Au revoir.<br /> <br /> Les trois hommes quittent la pièce. Je vais à la fenêtre, je l’ouvre.<br /> <br /> - Paul!<br /> <br /> C’est Elsa! Mon coeur tressaille. Elle passe par le portail, vient à la fenêtre. Nous échangeons des baisers. Son visage est si clair alors que les nuages sont de plus en plus foncés.<br /> <br /> - Paul, Paul! Comment cela se passe?<br /> <br /> - Je ne comprends rien. Ils ont reçu un drôle de coup de téléphone et m’ont laissé seul.<br /> <br /> - Oh Paul, mon Paul! Regarde tous ces gens qui sont là pour te soutenir. Comment vas-tu?<br /> <br /> - J’ai dormi un peu. J’attends. Ils n’ont pas retrouvé le corps de Lone.<br /> <br /> - Comment? Quelqu’un l’a changé de place?<br /> <br /> - Je n’en sais rien.<br /> <br /> Les trois hommes reviennent.<br /> <br /> - Fermez cette fenêtre! m’ordonne le Procureur. Allons, dépêchez-vous!<br /> <br /> Il vient vers moi et m’arrache brutalement à Elsa. La foule gronde.<br /> <br /> - Libérez Paul! crie-t-on de partout.<br /> <br /> Le procureur fait un geste pour chasser l’attroupement. Mais personne ne bouge. Des invectives sont jetées vers lui. Il ferme la fenêtre. A ce moment une pierre frappe et brise un carreau. Puis une deuxième, un autre carreau. Les trois hommes reculent. Le chef appelle des renforts qu’il envoie à l’extérieur.<br /> <br /> - Empêchez-les d’entrer!<br /> <br /> Nous changeons de bureau. Le Procureur transpire. Lui et ses menaces ont laissé place à un masque apeuré. Il parle à voix basse au sous-préfet puis vient vers moi.<br /> <br /> - Alors Monsieur Paul, j’ai une bien étrange nouvelle à vous annoncer. On a retrouvé Lone.<br /> <br /> - Quoi? Où était-il?<br /> <br /> - Plus loin, dans le sous-bois, sous des taillis. Et j’ai une autre nouvelle: il n’est pas mort. On l’a trouvé en coma profond. Une ambulance le transporte au CH.<br /> <br /> - Au CH?<br /> <br /> - Au Centre Hospitalier.<br /> <br /> Je ne comprends pas.<br /> <br /> - J’avais tâté sa gorge, je ne sentais plus son pouls. Il ne respirait plus.<br /> <br /> - C’est à la médecine d’expliquer. Le gendarme qui l’a trouvé est secouriste. D’après lui il a pu être comme mort. Avec des veines profondes et une tension artérielle très basse on peut ne rien sentir. Ensuite il aura repris un peu conscience, juste assez pour bouger, et est retombé dans le coma.<br /> <br /> Un silence passe entre nous, presque palpable. Dehors, des cris et une colère. Dedans la chaleur et une lumière crépusculaire en ce début d’après-midi. Le chef a allumé une lampe.<br /> <br /> - Bon, Monsieur Paul. Lone n’est pas mort. Vous n’êtes dès lors plus un meurtrier mais seulement un agresseur, même si votre agression est d’une extrême gravité. Mais au vu des circonstances et des dépositions de vos amies, plus l’impact de votre arrestation sur la ville, nous vous remettons en liberté sous contrôle judiciaire. Nous gardons votre passeport. Vous pouvez aller, vous être libre. On vous appellera lundi matin.<br /> <br /> Je ne bouge pas.<br /> <br /> - Allons, partez. Allez-y. Vous voulez rester ici?<br /> <br /> Lentement je me dirige vers la porte. Il fait sombre, je vois mal. Des carrés noirs et blancs me guident au sol. Quand j’ouvre la porte une gifle de vent claque mon visage. Tous les gens dans la rue poussent une immense clameur, crient mon nom, lèvent les bras. Un petit groupe me prend, me hisse et me porte. Je suis gêné d’une telle ferveur en ma faveur. Je ne suis pas un héros. J’ai fait ce qu’il fallair faire. Rien de plus. Et j’ai mis un homme dans le coma. Quelles qu’en soient les raisons, l’hommage que l’on me rend semble impudique. Un défilé improvisé se met en route. Nous passons par la rue commerçante qui traverse la ville, la petite rue des Marchands, puis la rue Saint-Pierre, revenons par le quai Général Leclerc pour nous arrêter devant les cafés. Apt est une petite ville, le tour en est vite fait. Un embouteillage mémorable se forme aux deux bouts de la ville. On sert à boire, on parle fort, on rit de <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3472565088.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3768123342.jpg" id="media-65536" alt="Colorado-Provencal_pluie23.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-65536" /></a>soulagement, on chante, on danse sur le macadam. Cette fête improvisée dure, quoi? Une heure. Puis le vent forcit encore et l’on se sépare en promettant de se revoir bientôt. On ira tous à Banon faire la fête.<br /> <br /> Elsa est radieuse, heureuse comme le soleil. Cap sur Chaloux. Nous retournons à la voiture, prenons la direction de Rustrel et du plateau. Nous passons le giratoire qui sépare les départementales D30 et D22. A la hauteur du Colorado provençal je me gare et nous montons dans les collines d’ocre. Les derniers visiteurs se replient vers les abris pour échapper au vent. Quand les premières gouttes s’écrasent dans la poussière nous sommes seuls.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/">Tous les épisodes ici</a>)</i></p> <p style="text-align: justify;"><i>Image 1: Foule, <a target="_blank" href="http://www.suire-verley.com/index.asp">Olivier Suire-Verley</a></i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/13/delphine-romane-elsa-partie-39.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 39)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-09-13:3297360
2010-09-13T11:35:00+02:00
2010-09-13T11:35:00+02:00
La pluie viendrait à tomber, le visage du gendarme ne serait pas plus drôle...
<p style="text-align: justify;">La pluie viendrait à tomber, le visage du gendarme ne serait pas plus drôle à voir: mélange de surprise, d’incrédulité, de sévérité et de satisfaction. Il me demande de répéter. Je confirme, Elsa confirme, Romane aussi. C’est la première fois qu’un criminel vient se dénoncer. Il n’a jamais vu. Il ne comprend pas, m’examine, se demande si je dispose de mes facultés. Garde le silence. Prend un papier sur un bureau et fait mine de lire. Il ne lit pas: le papier est à l’envers. Il appelle un collègue et passe dans une autre pièce. Revient dix minutes plus tard, comme s’il m’avait laissé le temps de réfléchir. Ou de m’enfuir. Son collègue est le chef de brigade. C’est lui qui vient vers moi.<br /> <br /> - Vous dites avoir tué Lone. Bon. Où et quand?<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/587425712.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1427292373.jpg" id="media-65379" alt="Elsa39-2.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65379" /></a>Je lui raconte l’affaire. Il m’invite à le suivre et me place dans une petite pièce meublée de deux chaises et d’une table.<br /> <br /> - Nous n’avons pas de cellule ici. Je dois m’entretenir avec la police nationale d’Apt pour savoir qui va vous interroger. Vous ne tenterez pas de vous enfuir?<br /> <br /> - Je suis venu me livrer, ce n’est pas pour m’enfuir. Passez-moi les menottes.<br /> <br /> Il semble gêné. Non, il ne me passe pas les menottes. Il retourne dans la première pièce. Par une petite fenêtre je vois un bout de ciel presque noir. Le vent traverse la gendarmerie en faisant voler la poussière. Le clocher sonne neuf coups. Mes pensées suivent des chemins illogiques. Rien à quoi m’accrocher. Attendre.<br /> <br /> Dans la réception Elsa demande à faire une déposition. Elle raconte longuement les événements depuis le concert. Elle ne parle pas du commando de Maurice. Romane fait constater les traces à son cou. Les gendarmes notent tout.<br /> <br /> Place de la République Aïcha et Manu ont rassemblé les Banonais, soutenus par Gattefossé, Maurice, Giacomo et la serveuse des Voyageurs. Rapidement ils forment une troupe de plusieurs centaines de personnes, hommes femmes et enfants. La troupe se rend devant la gendarmerie. On délègue Manu et Gattefossé pour parler au brigadier qui est seul dans la gendarmerie. Son collègue est parti enquêter sur les lieux de la bagarre et chercher le corps de Lone. Le brigadier ne peut recevoir les délégués, c’est une affaire criminelle qui concerne maintenant la police et la justice. Les banonais lancent des cris de soutien, que j’entends. Plusieurs demandent ma libération. Certains veulent investir les locaux. Le brigadier tente de les dissuader, mais la pression de la foule monte. Il décide de fermer la gendarmerie et de bloquer les portes. Dehors la foule ne comprend pas et crie de plus en plus fort. Elle bloque la rue. Des voitures et un autocar de transport public forment rapidement une file jusqu’en le bas du village. Le brigadier téléphone à la centrale d’Apt. Il ne sait pas comment faire avec cette situation inattendue. Jamais le village n’a connu une telle manifestation. Il reçoit l’ordre de m’emmener à la gendarmerie de la sous-préfecture.<br /> <br /> La troupe a reflué vers le Bleuet et les cafés pour tenir une réunion et discuter de la situation. Le brigadier profite de l’accalmie pour me faire monter dans le véhicule de service et prendre la direction d’Apt. Un guetteur resté sur place va prévenir Gattefossé et les autres. On s’organise rapidement, on monte dans les voitures les plus proches, et l’on se met en route derrière nous. Vers onze heures nous arrivons à la centrale d’Apt. Nous entrons.<br /> <br /> On semble m’attendre. Plusieurs agents se lèvent et me regardent. Le brigadier me présente au chef. Je passe immédiatement par une pièce d’interrogatoire où je raconte mon histoire, puis je suis conduit dans une cellule. Nouvelle attente. J’entends à nouveau des cris: «Monsieur Paul, on vous soutient», «Tenez bon on est avec vous!». Dans Apt la nouvelle se répand très vite: Lone aurait été tué pour sauver une des dames qui chantait l’autre soir, la police détient le sauveur, il est retenu au commissariat. Depuis le concert et la mort du technicien l’affaire occupe toutes les conversations. Tous les matins on se pose la question dans les commerces et les cafés: «Alors, on a arrêté le meurtrier?» «Non, je ne crois pas. Qu’est-ce qu’ils disent dans <i>La Provence</i>?» «Rien. L’enquête suit son cours.» « Ils disent que la police est sur une piste sérieuse.» «Il paraît que le bonhomme est toujours dans la région». Alors la nouvelle apportée par le groupe de Banon se répand dans la ville comme un feu d’herbes sèches. Les téléphones sonnent de partout, les commerçants s’informent d’une boutique à l’autre, la parole file, galope, monte les étages, descend vers la rivière, glisse dans les ruelles, saute de table en table sur les terrasses. La parole ne s’arrête plus, elle réunit les habitants de la ville devant le commissariat.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/4123345338.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2771634745.jpg" id="media-65380" alt="Elsa39-6.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-65380" /></a><br /> Après une heure d’attente on vient me chercher. Le commissaire me reçoit dans son bureau en compagnie d’un personnage bien habillé, cravate et chemise boutonnée malgré l’accablante chaleur et le vent de braise. Il me présente le sous-préfet, qui me demande à nouveau de raconter mon histoire depuis le début. Quand j’en suis au combat avec Lone tous deux veulent des précisions, en particulier sur le lieu précis où j’ai laissé le corps. Je ne comprends pas leurs questions. Le sous-préfet m’annonce enfin:<br /> <br /> - Nous sommes très ennuyés. Quelque chose ne tient pas dans votre histoire: il n’y a pas de corps là où vous l’indiquez. Un gendarme de Banon a effectué une recherche selon les dépositions de vos amies mais il n’a rien vu. Nous avons envoyé une équipe. Une recherche plus approfondie est en cours. En ce qui vous concerne, vous serez transféré à la prison centrale d’Avignon cet après-midi. Vos aveux nous suffisent. Vous comprenez qu’il n’est pas possible de faire justice soi-même. Qu’en pensez-vous?<br /> <br /> Je ne réponds pas. Je ne me souviens pas. Etait-ce le sentiment d’être un justicier, ou l’envie de le tuer? Voulais-je seulement protéger Romane ou quelque chose de plus personnel s’est-il immiscé? Quelle est la bonne version? Je ne peux trancher. Je n’en parle pas. Le sous-préfet insiste.<br /> <br /> - Est-ce un acte spontané ou vous êtes-vous préparé? Quelle était votre intention en partant à la recherche de ce Lone?<br /> <br /> - J’étais à la recherche de Romane, pas de Lone. J’avais peur pour elle. Sa disparition du café était angoissante.<br /> <br /> - Oui, j’ai là la déposition de votre amie, heu, Elsa quelque chose je crois, elle confirme vos dires. Mais n’aviez-vous pas d’autre idée en tête? Pourquoi cette Romane aurait été en danger dans le village?<br /> <br /> - Lone pouvait roder. Il était partout depuis trois jours.<br /> <br /> - Comment le saviez-vous? Quelqu’un vous a-t-il averti de sa présence?<br /> <br /> Il veut des informations sur le commando et le réseau de surveillance. Est-il au courant de quelque chose? Je ne peux parler de cela. Mon rôle dans le commando n’était pas de tuer. Jamais je n’aurais accepté cette perspective. Et je ne vais pas trahir Maurice et ses amis. J’assume mon acte, pas plus. La justice veut plus. C’est son rôle. Je lui réponds que c’était mon intuition et que les faits m’ont donné raison.<br /> <br /> - Il n’y avait pas besoin d’être averti: Lone était là. Sans cette intuition Romane serait morte aujourd’hui.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/1244183280.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1152426255.jpg" id="media-65381" alt="Elsa39-4-cellule.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65381" /></a>- Le Procureur de la République d’Avignon est en route. Il statuera. Des journalistes sont déjà au courant, le téléjournal pourrait en parler ce soir. Sans information précise à leur donner nous ne maîtrisons pas la communication. La police est déjà critiquée pour son inefficacité, nous voulons éviter tout dérapage sur cette malheureuse affaire. J’entends la rue vous appeler <i>«Monsieur Paul»</i>. Pour eux vous êtes un héros. Mais entendez-moi bien, <i>«Monsieur Paul»</i>, je ne veux faire de vous ni un héros ni une victime. Toute la vérité doit être établie sur cette affaire. En attendant on va vous reconduire à votre cellule.<br /> <br /> Retour à la petite pièce avec un sommier. L’attente reprend. Je me pose mille questions. Sur mon avenir: l’entretien avec le sous-préfet augure d’une procédure difficile. Je commence à entrevoir l’engrenage où je suis. Des questions sur Lone: où est son corps? Qui l’a fait disparaître? Je pense aussi à Elsa. Elle repart demain et je ne la verrai pas. Mon coeur se serre.<br /> <br /> Je m’allonge sur le sommier et malgré son inconfort je m’endors.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/"><span style="text-decoration: underline;">Tous les épisodes ici</span></a>)</i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/10/delphine-romane-elsa-partie-38.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 38)
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2010-09-10T09:11:00+02:00
2010-09-10T09:11:00+02:00
Chapitre 12 Car comment vivre après les événements d’hier? Quoi qu’on...
<p style="text-align: justify;">Chapitre 12<br /> <br /> <br /> Car comment vivre après les événements d’hier? Quoi qu’on me dise, j’ai franchi une limite. La vie m’a volé mon innocence. Pour sauver une femme je me suis couvert du sang d’un autre. Je revois le mouvement de bras de Lone quand il me frappait. Il y avait un refus de se défendre. Pour se battre il devait lâcher Romane et disposer de ses deux mains. Il n’a pas mis toute sa force. Il m'apparaît clairement qu'il ne le voulait pas. Tuer Romane était son dernier projet de vivant. Après il devait disparaître. Il n’avait plus d’avenir. Il aurait été traqué, plus jamais libre. En lâchant Romane il n’a pas eu de sursaut. Il savait sa cause perdue. Il m’a utilisé. S’est servi de moi pour en finir. J’ai achevé un homme au bout de son chemin. La bataille était inégale.<br /> <br /> C’est une terrible solitude qui m’habite ce matin.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3702292956.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/229059408.jpg" id="media-65131" alt="tempête2-nuage-5.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65131" /></a>Elsa se lève. Elle ne dit rien. Son visage lumineux est voilé d’une ombre. Presque imperceptible. Elle accepte ma solitude. Elle ne cherche rien d’autre qu’être là. Son mouvement, cette fluidité dans les gestes, la transparence de son regard, tout d’elle n’est que bienveillance. Elle revient avec une tasse de café qu’elle me tend. Je souris pour la remercier: ce sont mes larmes qui lui parlent. Je bois le café d’une seule gorgée, me lève, prends sa main. Nous allons plus loin: dépassé, le bois de chênes-verts. Le chemin vers le sud monte et c’est bientôt le sommet d’une colline avec des prairies de part et d’autre. En plein vent. Il faut se pencher pour ne pas tomber. Par moments c’est un bruit de tonnerre. Les nuages roulent des mécaniques, ils éclaboussent le ciel de lumières incisives et de courbes irrévérencieuses. Nous restons là, l’un contre l’autre, comme dans un autre monde. Elsa l’a senti. Elle m’y accompagne.<br /> <br /> - Tu n’as pas peur? lui dis-je enfin.<br /> <br /> - De quoi?<br /> <br /> - De ce que tu as vu de moi hier soir.<br /> <br /> - Pourquoi aurais-je peur?<br /> <br /> - Quelque chose d’irréversible est accompli. Je ne serai plus jamais le même.<br /> <br /> - ...<br /> <br /> - J’ai tué un homme délibérément. De mes mains.<br /> <br /> - Tu as sauvé une femme.<br /> <br /> - A un moment j’ai eu envie de le tuer. Ce n’était plus seulement pour sauver Romane. C’était pour le détruire.<br /> <br /> - Que veux-tu dire?<br /> <br /> - Il m’est apparu comme une bête folle et dangereuse. Alors j'ai trouvé la force morale de l’éliminer.<br /> <br /> - Tu dis envie, je ne comprends pas ce que tu as ressenti. As-tu eu du plaisir?<br /> <br /> - Pas du plaisir. Mais presque.</p> <p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1386445734.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/3157120098.jpg" id="media-65132" alt="homme dans la nuit.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-65132" /></a></p> <p style="text-align: justify;">- Je t’ai vu d'abord hésiter, puis tu étais très déterminé.</p> <p style="text-align: justify;">- Oui. Je n’osais pas lui faire de mal. J’appuyais sur le cartilage de sa gorge, je le sentais plier, s’enfoncer sous mon bras. Je ne voulais pas serrer, je savais que j’allais casser irrémédiablement quelque chose. Et cela, c’est insupportable à l’esprit. Insupportable! Mais quand j’ai vu Romane faiblir, quand j’ai lu sur son visage que la vie la quittait, la vraie rage m’a pris. Je ne pouvais plus écouter ma conscience et la laisser mourir sous mes yeux.<br /> <br /> - Tu voyais son visage?<br /> <br /> - Je voyais, Elsa, je voyais presque comme en plein jour. Le chant de Loup des Nuages m’a mis dans une transe: mes sens étaient amplifiés. Je voyais son visage par-dessus l’épaule de Lone. A ce moment j’ai eu envie de le tuer. Sans cette envie je n’aurais pas trouvé la force physique. Ni le courage. Car je savais, en même temps que je délivrais Romane, je savais que je cassais une des plus essentielles valeurs et un tabou ancestral: ne pas tuer. Je changeais de monde, je passais de l’autre côté d’une barrière que peu de gens franchissent - sauf en cas de guerre mais là c’est différent. Ici c’est un meurtre de sang froid.<br /> <br /> - Paul, j’ai tout vu: tu n’es pas un assassin.<br /> <br /> - Au yeux de la loi j’ai commis un crime. Je dois en répondre.<br /> <br /> - Comment?</p> <p style="text-align: justify;">- Je veux en assumer la responsabilité.<br /> <br /> - J’ai peur de te comprendre.<br /> <br /> - Je pense que tu me comprends: je vais me rendre à la police.<br /> <br /> - Non!<br /> <br /> Elsa pousse un cri.<br /> <br /> - Non! Non! Ce n’est pas juste!<br /> <br /> - C’est juste. Cela fait partie de ce qui doit être accompli.<br /> <br /> - Alors tu veux aller en prison?<br /> <br /> - Je dois aller au bout si je veux être libre.<br /> <br /> Des larmes coulent sur le visage d’Elsa. Vite effacées par le vent. Ses yeux demeurent dans le crachin.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2454715090.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3174197878.jpg" id="media-65133" alt="Abstract.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65133" /></a>- Elsa, je dois le faire. J’ai fui comme un lâche et je vous ai entraîné dans ma lâcheté. Romane me disait, le soir du feu, que la lâcheté est le péché originel. Je prends à mon compte cette interprétation. Tu sais, j’ai perdu mon innocence hier. Il y a de la casse en moi. Un grosse casse. Je ne veux pas en plus être lâche. Assumer c’est me retrouver et commencer à réparer.<br /> <br /> Elle ne dit rien. Sa main prend la mienne et serre fort.<br /> <br /> - Elsa, si je n’assume pas je ne pourrai pas être libre à tes côtés. Et toi pourrais-tu m’admirer?<br /> <br /> - Je me moque bien de t’admirer!<br /> <br /> - Non je ne crois pas que tu t’en moques. Garderais-tu le coeur aussi clair avec moi si je cache mon acte pour le reste de ma vie?<br /> <br /> - Je ne sais pas.<br /> <br /> - Pourrais-tu vivre avec ce secret pendant des années?<br /> <br /> Elle réfléchit. Elle répond que non. Qu’elle ne serait plus libre. Je lui dis qu’il faut me mettre en route. Il y a une gendarmerie à Banon. Elle m’accompagnera. Nous retournons au gîte. Elsa réunit Romane, Aïcha et Manu. Ils sont effondrés de ma décision. Mais ils comprennent. Je confie la clé d’Oppedette à Elsa. Elle ira chercher quelques affaires dans l’après-midi pour me les apporter là où je serai, à Banon ou à Apt. Je n’ai pas le coeur à retourner maintenant dans ma petite maison. Je veux me rendre rapidement. Nous prenons la route. Elsa conduit ma voiture. Romane est avec nous. Elle s’est renfermée. Ses yeux sont rouges. Elle renoue avec la culpabilité. Si elle était restée au café cela ne serait pas arrivé. C’est de sa faute, pense-t-elle. Manu est avec Aïcha dans l’autre voiture, celle des filles. Aïcha a pris congé pour la matinée.<br /> <br /> Nous ne parlons pas. Seuls parlent le moteur et le vent. Ils parlent de tristesse et de colère. Du difficile accomplissement de l’être. De la paix si éloignée de nos coeurs. Ils parlent de la beauté d'un ciel déchiré, de l’amour qui nous emporte sans nous dire où il va. Je pose ma tête sur l’épaule d’Elsa. Là je sens un pays où j’aimerais vivre.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1378203432.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/478049246.jpg" id="media-65134" alt="tempête-nuage.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-65134" /></a><br /> La route semble à la fois longue et très courte. Il n’y a personne. Nous sommes seuls au monde. Le macadam file devant. Je voudrais faire demi-tour. M’enfuir à nouveau. Je voudrais échapper à ce destin que pourtant j’ai choisi. Mais je ne bouge pas. Je ne dis rien. Mon corps ne sait s’il doit se recroqueviller ou se redresser. Je reste entre deux comme un escargot entre nos doigts. Il y a un trou dans mon coeur où je vais sans rien voir. Il y a un cheval dans la prairie qui borde la route, qui nous regarde passer, tête haute. Il y a des peupliers presque à l’horizontale. Je ne reconnais pas ce monde. Les choses semblent découpées, sans lien entre elles. Ce n’est pas là où il y a quelques jours j’allais proposer la première soirée littéraire de Banon. Là où ces hommes et ces femmes de la nature allaient devenir des rêveurs de l’écriture. Que tout cela me semble loin. Nous arrivons, montons vers la place Martel où est la gendarmerie. Une place de parking devant. Elsa s'y arrête, coupe le moteur. Personne ne bouge.<br /> <br /> - Je dois aller, Elsa.<br /> <br /> - Oui.<br /> <br /> Sa voix est un souffle.<br /> <br /> - Paul, je veux te dire: je t’aime. Ta décision me déchire mais elle est juste. C’est important d’être juste.<br /> <br /> Elle se tait. Trois mots, «Je t’aime». Cela suffit à remplir le peu du monde où je suis encore. Ils entrent en moi par toutes mes portes et mes fenêtres.<br /> <br /> - Je t’aime Paul. Je t’attendrai.<br /> <br /> Je reste avec ses mots, ses mots et leur humanité. Ces mots qui me réparent de la quitter.<br /> <br /> - Je crois que je t’aime aussi Elsa. Tu es dans moi. Je te prends avec.<br /> <br /> - Prends-moi, garde-moi en toi. Ne m’oublie pas.<br /> <br /> - Je ne t’oublierai pas.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2092600583.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3016791771.jpg" id="media-65135" alt="gendarmerie2-1279462531.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-65135" /></a>Romane intervient, les yeux coulants.<br /> <br /> - Paul, je te demande pardon. C’est ma faute ce qui t’arrives. Pardon, pardonne-moi!<br /> <br /> - Je n’ai rien à te pardonner Romane. Ce que j’ai fait je l’ai choisi. Je pouvais ne pas aller à ta recherche. Ne pas intervenir, ne pas décider de faire mourir Lone. Ce n’est pas ta faute. J’ai fait mon choix. Je ne regrette rien. Sauf d’être éloigné de toi, Elsa.<br /> <br /> Nous nous donnons un long baiser, comme la mer embrasse la plage quand le soir vient. Puis nous descendons de voiture. La porte de la gendarmerie est ouverte. Un officier termine une écriture, se lève et demande ce qui nous amène.<br /> <br /> - Je viens me rendre. J’ai tué Lone hier soir.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/">Tous les épisodes ici</a>)</i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/08/delphine-romane-elsa-partie-37.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>
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Delphine, Romane & Elsa (partie 37)
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2010-09-08T11:37:00+02:00
2010-09-08T11:37:00+02:00
Nous avançons en silence. Passé la dernière maison j’entends encore ce...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3816742289.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3615947335.jpg" id="media-64914" alt="nuit1--forest-night-image-31002.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-64914" /></a>Nous avançons en silence. Passé la dernière maison j’entends encore ce cri. Plus proche. Je ne vois que peu les zones d’ombre mais les parties claires, comme les murs, le marquage de la route et le visage d’Elsa, sont très lumineuses. Sur la droite un chemin de terre sèche qui semble blanc. Au fond un rideau d’arbres, sombre, identifiable aux branches qui masquent des étoiles. Devant ce rideau, sur le chemin, quelque chose bouge. Je devine un visage, un torse. Des sons graves, un corps qui grogne, allongé au sol. Dessous, un autre corps. Un cri encore: je reconnais la voix de Romane. Je mets une main sur la bouche d’Elsa. Elle regarde vers les corps. Comprend qu’il faut un silence total.<br /> <br /> Je vois, je vois clair maintenant. Le chant de Loup des Nuages a provoqué une hypervision. Je vois ce que je fais, où je vais, et à qui j’ai affaire. Un corps grand, massif, sur un corps plus petit, fin.<br /> <br /> Romane et Lone!<br /> <br /> Une rage me submerge. Une violence presque pure. Romane se débat. Elle est comme nue. J’approche je ne suis plus qu’à dix mètres. Je vois les mains de Lone serrer son larynx. Ne pas crier! Il faut faire vite, profiter de la surprise. Saisir son cou et faire lâcher prise. Le bruit du vent couvre les crissements des cailloux sous mes semelles. J’approche encore - je suis à un mètre. J’évalue en quelques secondes comment le saisir. Romane cligne des yeux. Elle râle. Je vois clairement le cou de Lone. Un caillou roule sous mon pied. Il se retourne. Je me laisse tomber sur lui avant qu’il puisse réagir. Il me donne un grand coup de son bras. Je suis sonné. J’assure ma prise. Il frappe, frappe. Il ne dispose que d’une main contre moi, c’est ma chance. De l’autre il continue à étrangler Romane dont les yeux se ferment. Il reste peu de temps. Je serre plus fort et assure ma clé. Il tape encore, nous roulons, ma tête heurte une pierre tout est trouble - ne pas lâcher - pas maintenant - tenir - je serre plus fort - je me retiens - peur d’écraser sa gorge. Mais il ne lâche pas Romane et les secondes passent, je la vois mollir, je serre encore la gorge de Lone, plus fort. Il résiste et se débat sans abandonner sa prise. Sa main est comme la mâchoire d’un Pitbull. Alors je comprends. Je dois le faire. Maintenant, Très vite. Je dois faire ce qui est à faire. «Ce qui doit être accompli». La phrase de Loup des Nuages me traverse. C’est à moi de l’accomplir. Maintenant. «S’il n’est pas trop tard», disait Pierroun. Si je ne le fais pas Romane va mourir sous mes yeux. «Maintenant Paul! Fais-le, n’attend plus - elle étouffe! Paul, fais-le!» Je serre encore, le plus fort possible, une vigueur inouïe m’habite. Quelqu’un doit perdre: Romane ou Lone. Je serre encore une fois, encore plus fort, cette fois je le sens: je veux tuer. Je veux tuer Lone. Je n’ai plus d’hésitation. Plus le temps de penser. Il le faut. J’ai le choix de voir mourir Romane sans rien faire ou de tuer Lone. Cela va très vite dans ma tête. Un sentiment de puissance me saisit, je le domine, il commence à lâcher sa prise, lâcher la gorge de Romane, je serre encore et mon ventre goûte une vengeance contre la folie violente de cet homme qui à cet instant n’est plus un homme. C’est une bête malfaisante. Le détruire avant qu’il ne tue encore. Un dernier serrement de ma clé, Lone lâche. Son corps mollit. Ses bras retombent. Sa respiration devient imperceptible. S’arrête. Il glisse au sol. Ne bouge plus. Je ne sais plus ce qui se passe dans ma tête. Je le lâche enfin.<br /> <br /> - Pars, Romane, pars!<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2862923312.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2050770209.jpg" id="media-64915" alt="lutte2-nuit-rouge.2.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-64915" /></a><br /> Elsa nous rejoint. Romane, tremblante, choquée, se relève. Elle tousse, peine à trouver son souffle, titube, se reprend. Je demande à Elsa d’appeler Manu.<br /> <br /> - Dis-lui de venir nous rejoindre. Vite, je t’en prie. Partons d’ici.<br /> <br /> - Que veux-tu faire?<br /> <br /> - Emmener Romane aux urgences. Elle a besoin d’aide. Et de vêtements.<br /> <br /> Elsa la soutient et me regarde dans la lueur des étoiles.<br /> <br /> - Tu saignes!<br /> <br /> Je remarque l’écoulement de sang chaud sur mon oeil et ma joue. Je m’en moque. L’état de Romane est plus préoccupant. Elle tremble, sanglote, rote, dit qu’elle a froid, mal à la gorge, puis elle vomit. Quelques minutes plus tard nous sommes en voiture. Manu nous conduit vers l’hôpital d’Apt. Nous nous arrêtons à Chaloux pour remplacer la couverture qui couvre Romane par des habits de ville. Elle insiste pour prendre une douche. Moi aussi. Elle reste sous l’eau presque une demie heure. A peine sortie, encore nue, elle suit le chemin qui descend vers la vallée, court en poussant des cris stridents, des cris d’animal. Je la vois, je vois son visage et tout son corps comme en plein jour. Elle saute, s’arrête et profère des wagons d’injures et de vulgarités nécessaires. Aïcha veut aller vers elle, je la retiens: Romane réagit, il faut la laisser. Elle crie, se roule au sol, se relève, frappe de toutes ses forces un ennemi invisible. Le vent qui souffle maintenant en rafales furieuses semble la soulever et accompagner sa lutte.<br /> <br /> Assise à côté de moi Elsa m’entoure de ses bras. Elle ne dit rien. Je prends peu à peu conscience des événements. J’ai tué un homme. Je me suis enfui. J’entraîne Elsa et les autres dans ma fuite. Ils deviennent mes complices. Je tremble. Ce que j’ai fait ce soir est hors de tout ce que j’imaginais. Je suis un littéraire, pas un boxeur. Mes mots sont mes poings.<br /> <br /> J’en parle. Ils me soutiennent. Me disent que j’ai sauvé Romane. Elsa insiste. Elle était là. Elle a très bien vu la bagarre. Elle a vu Romane perdre pied et respiration. C’était elle ou Lone. J’ai fait ce qu’il fallait faire.<br /> <br /> Je pense au corps de Lone, dans la garrigue. Ce corps qui ne bougera plus. Etendu dans les odeurs de thym et d’herbe et dans les crottes des lièvres et des renards. Demain, peut-être, on le trouvera. Il y aura une enquête. Je ne peux plus réfléchir. Je me sens monstrueux d’avoir pu tuer un homme. La grande force qui m’habitait diminue, mon corps s’affaisse. Elsa le sent et se serre comme pour dire qu’elle est avec moi.<br /> <br /> Une voiture arrive au gîte, conduite par Sarah. Loup des Nuages en descend et vient s’asseoir près de nous. Suit un long silence pendant lequel Romane, couchée au sol plus bas, semble s’offrir à la Terre - ou au ciel.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3886507224.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3716699316.jpg" id="media-64916" alt="loup-wolf-forest-night-howl.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-64916" /></a>Dans une bourrasque Loup des Nuages dit quelques mots à Sarah.<br /> <br /> - Ce qui s’est passé est difficile, traduit-elle à mon intention. Terrible. Mais vous avez fait ce qu’il fallait, Paul. Il n’y a pas autre chose à dire.<br /> <br /> Comment sait-il ce qui s’est passé?<br /> <br /> - Comment sait-il ce qui s’est passé, Sarah?<br /> <br /> Elle traduit ma question à Loup des Nuages. Il ne répond pas.<br /> <br /> Romane revient près de nous. Elle passe des habits. Sarah nous invite à nous asseoir en rond. Loup des Nuages sort d’une sacoche en cuir une petite coupe avec un couvercle percé. Il y pose du charbon de bois qu’il allume, y laisse tomber de la résine et des feuilles séchées puis referme le couvercle. Il passe cet encens autour du cercle et sur chacun de nous.<br /> <br /> Il parle dans sa langue. Des phrases monotones découpées dans le silence, comme des tranches d’argile. Sa voix monte, dure, véhémente, se radoucit, chante, implore. Au milieu du cercle il lève les bras et regarde successivement dans les quatre directions. Il recommence à chanter, rythme le chant de ses mains, un chant très doux comme de la soie portée par le vent, nous fait lever, prend Romane au milieu du cercle et lui parle. Sarah traduit.<br /> <br /> - Respire. A fond, inspire, expire tout, chasse, inspire. Accélère. Comme une locomotive qui prend de la vitesse.<br /> <br /> Loup des Nuages pose ses mains sur le dos et la poitrine de Romane, puis sur sa tête. Il lui parle toujours.<br /> <br /> - Respire encore. Si tu sens l’ivresse de l’oxygène ralentis ta respiration. Donne au vent et à la Terre tout ce mal. Donne-lui ce mal, délivre-toi.<br /> <br /> Un spasme, et Romane quitte subitement le cercle et va vomir plus loin. Aïcha lui apporte de l’eau pour rincer sa bouche. Puis elles reviennent. Loup des Nuages lui demande de reprendre sa place et m’invite au milieu du cercle. Je suis les consignes, respire fort, profondément, assez vite. La tête me tourne, tout est de plus en plus lumineux, je vois presque comme dans le jour. Je me sens tomber. Le chamane met ses mains sur moi et me tient droit. Il hurle dans mes oreilles pour appeler quelque chose à sortir de moi. Une tension très forte monte, mon coeur bat rapidement. Dans une profonde respiration un cri sort, imprévisible, long, rempli de rage, de douleur, de terreur, de remords. Quand il cesse Loup des Nuages me lâche. Je tombe au sol. Ma poitrine est légère, libérée d’un fardeau.<br /> <br /> Sarah nous invite à chanter ensemble, un chant simple et répétitif. Une mélodie prenante, douce comme une rivière calme. Loup des nuages passe à nouveau l’encens. Sous le couvercle percé le charbon de bois brûle comme un feu.<br /> <br /> A la fin de la cérémonie nous nous allongeons sur l’herbe sèche et le sommeil vient en quelques secondes.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2275006494.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/1498879078.jpg" id="media-64917" alt="nuages-orage-fascinants-photos-orage_125051.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-64917" /></a><br /> Je fais des rêves incompréhensibles, violents, dans lesquels j’ai l’impression de tomber dans un trou sans fin avant d’être rattrapé par une main invisible. Dans un autre rêve je suis devant une assemblée de juges qui me demandent avec insistance quel est le sens de ma vie. Leurs voix sont très aiguës, puis graves, rapides, ralenties, on dirait un appareil au bord de la panne. Ils grimacent, menacent, rient, jouent, provoquent, courent en long et en large comme dans un spectacle de commedia dell’arte.<br /> <br /> Au réveil le jour est levé. De lourds nuages chevauchent le ciel. Les stagiaires, très en verve, se préparent pour le débriefing du jeu des animaux. Elsa boit un café à côté de moi.<br /> <br /> Je sais ce que je dois faire. Cela s’impose comme une évidence.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.<br /> <br /> (<a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/elsa/"><span style="text-decoration: underline;">Tous les épisodes ici</span></a>)</i></p><p>Episode précédent: <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2010/09/05/delphine-romane-elsa-partie-36.html"><span style="text-decoration: underline;">voir ici</span></a>.</p>