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Jacques Davier
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Blancs linéaments couronnés
tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2023-12-24:3352532
2023-12-24T23:10:00+01:00
2023-12-24T23:10:00+01:00
Pour Alfred Jarry Blancs linéaments couronnés dans les trompes...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Pour Alfred Jarry</span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Blancs linéaments couronnés dans les trompes d'Eustache essentialisent les roses firmaments déroulés en cervelles spongieuses.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Cirques enfumés mélangés de milliers de lobes tiédis verdissent à l'écoute parabolique de cristaux losanges rouges comme l'azur perdus sous d'éthérées catalepsies.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Palabres palatins ourdissent d'oursins complots pelotonnés au gré des marées milliaires et de maints soleils explosés dans les solstices cramoisis.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Cerbères pliés en sept bêlent jaune sur les prairies cloutées d'argent et de nacre, avant de s'envoler vers les rugissantes nues tiédies des hémisphères amarante.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Fugaces coups de dés infiniment roulant leurs onyx sur les mers troglodytes vagissantes, à l'orée d'îles incarnat et vénusiennes, comme autant de ptyx naufragés.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Purulents essaims de gemmes opalines sécrétées à rebours en de laiteuses racines, nées des amours féériques des pierrots et de la lune.<br /></span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Jacques Davier (Décembre 2023)</span></p><p> </p>
Tania
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Vert
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-07-16:3110325
2013-07-16T20:20:00+02:00
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« Les doigts de verre en suspension se tendent vers le bas. La...
<p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Les doigts de verre en suspension se tendent vers le bas. La lumière ruisselle le long du verre et s’égoutte en une mare verte. A longueur de journée, les dix doigts du lustre font tomber goutte à goutte leur verdeur sur le marbre. Les plumes de perruche – leur cri strident ! – les lames affûtées des palmiers – vertes, elles aussi. Aiguilles vertes scintillant au soleil. Mais le verre solide s’écoule sur le marbre ; les flaques flottent au-dessus du désert, les chameaux titubent au travers ; les flaques s’installent sur le marbre, les joncs les bordent, les herbes les envahissent ; ici et là, un bourgeon blanc ; la grenouille s’affale dessus ; la nuit, les étoiles s’y déposent sans se briser. Vient le soir, et l’ombre efface le vert sur la cheminée ; la surface troublée de l’océan. Aucun bateau ne vient ; les vagues ondulent sans but sous le ciel vide. Il fait nuit. Les aiguilles laissent tomber des gouttes bleues. Fini le vert. »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Virginia Woolf,</span><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;"> </span><em><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-size: medium;"><a title="Autre traduction, texte intégral" href="http://www.poesie-fertile.fr/?p=3968" target="_blank">Bleu et vert</a>, </span></em></em><span style="font-size: medium;">1921 (</span><a title="Réponse à un poète (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/07/14/reponse-a-un-poete-1114022.html" target="_blank"><em><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><span style="font-size: medium;">Lettre à un jeune poète</span></em></em></a><span style="font-size: medium;">)</span></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/429455935.jpg" target="_blank"><img id="media-146114" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/175222041.jpg" alt="Lustre en verre Murano.jpg" /></a></p><p><span style="font-size: medium;"><br /></span></p>
Tania
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Réponse à un poète
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-07-15:3110324
2013-07-15T08:30:00+02:00
2013-07-15T08:30:00+02:00
La Lettre à un jeune poète rédigée par Virginia Woolf en 1931 – il est...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">La <em>Lettre à un jeune poète</em> rédigée par Virginia Woolf en 1931 – il est peu crédible, note Maxime Rovere dans la préface, qu’elle ait pu lire les<a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lettres_%C3%A0_un_jeune_po%C3%A8te" target="_blank"><em> Lettres à un jeune poète</em></a> de Rilke, posthumes (1929) et traduites en anglais seulement cinq ans plus tard – n’est pas une véritable lettre, mais une réponse à une question de <a title="Notice Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Lehmann" target="_blank">John Lehmann</a> (1907-1987).</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3835150204.jpg" target="_blank"><img id="media-146026" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1536298354.jpg" alt="woolf,virginia,lettre à un jeune poète,essai,littérature anglaise,poésie,prose,vie,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">De 25 ans son cadet, ce jeune poète « manager » d’une collection de poésie à la Hogarth Press où il sera lui-même publié deux fois, l’interroge sur la place des poètes dans ce monde en plein changement au début du XXe siècle (techniques, paysages, mode de vie…), marqué par la première guerre mondiale et la crise économique de 1929. Qu’il y est difficile d’être poète ! Qu’en pense-t-elle ?</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Site de l'éditeur" href="http://www.payot-rivages.net/livre_Lettre-a-un-jeune-poete-Virginia-Woolf_ean13_9782743625443.html" target="_blank"><em>Lettre à un jeune poète</em></a> rassemble six textes écrits par Virginia Woolf entre 1918 et 1931, certains inédits en français. <em>« Mon cher John »</em> : le texte éponyme, le plus tardif, prend la forme et le ton d’une lettre privée – une vingtaine de pages où elle a l’art de mener une réflexion de fond avec la légèreté d’une conversation amicale pleine d’humour.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Contre les <em>« nécrophiles »</em> pour qui l’art épistolaire est mort, <a title="Votre Virginia W. (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/09/02/votre-virginia-w.html" target="_blank">Virginia Woolf</a> considère que celui-ci vient à peine de naître – <em>« il est l’enfant du timbre-poste ».</em> Elle compare les lettres du passé, <em>« écrites pour la postérité »</em>, des envois coûteux destinés à la lecture à voix haute, aux échanges plus intimes (qu’il est souvent préférable de brûler pour éviter les indiscrétions).</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/4200142259.jpg" target="_blank"><img id="media-146028" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/4167230924.jpg" alt="woolf,virginia,lettre à un jeune poète,essai,littérature anglaise,poésie,prose,vie,culture" /><br /></a><span style="line-height: 115%; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">© The Estate of Virginia Woolf, 2011</span></p><p style="text-align: center;"><a style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: 8pt; line-height: 115%;" href="http://www.theparisreview.org/blog/2011/08/03/document-woolfs-letter-to-a-young-poet/">http://www.theparisreview.org/blog/2011/08/03/document-woolfs-letter-to-a-young-poet/</a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">A quel titre écrire sur la poésie, elle qui manque </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« d’une formation universitaire solide »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, ne peut distinguer « iambe » et « dactyle », et s’exprime en prose ? Mais elle lit les poètes et ceux-ci ne meurent pas : Keats, Shelley, Byron </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« sont vivants ».</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> Aux jeunes poètes, à leur tour, de définir </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« le juste rapport »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> entre le monde extérieur et leur moi. </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Le poète essaie de décrire avec honnêteté et exactitude <br />un monde qui n’existe peut-être que pour une personne précise, à un moment précis. »</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">La poésie a besoin de <a title="Affaire de rythme (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/09/02/cet-elan.html" target="_blank">rythme</a> et de vie. <em>« Laissez votre sens du rythme se déployer et onduler parmi les hommes et les femmes, les omnibus, les moineaux – toutes les choses, quelles qu’elles soient, qui traversent la rue – jusqu’à ce qu’il les ait tissées ensemble en un tout harmonieux. »</em> L’art d’écrire amène à suggérer plus qu’à dire et cela s’apprend par la lecture – <em>« il est impossible de lire trop » </em></span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">–</em><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> <br />« Et pour l’amour du ciel, ne publiez rien avant d’avoir trente ans. »</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans <em>« La fiction, la poésie et l’avenir »</em> (1927), <a title="Billets précédents (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/woolf" target="_blank">Virginia Woolf</a> insiste sur la curiosité, un esprit ouvert à tout : <em>« La beauté comporte une part de laideur ; l’amusement, une part de dégoût ; le plaisir, une part de douleur. »</em> Dans un poème de Keats sur une nuit de printemps, <em>« le chagrin est l’ombre qui accompagne la beauté. »</em> Le poète et le romancier puisent aux mêmes sources. <em>« La vie est toujours et inévitablement plus riche que nous qui voulons l’exprimer. »</em></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/154289237.jpg" target="_blank"><img id="media-146029" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/203856803.jpg" alt="woolf,virginia,lettre à un jeune poète,essai,littérature anglaise,poésie,prose,vie,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Comment six ou sept jeunes femmes, en 1914, soutiennent Poll, l’une d’entre elles, dont le père a précisé dans son testament qu’elle n’hériterait </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« qu’à la condition qu’elle ait lu tous les livres conservés à la bibliothèque de Londres »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, voilà le point de départ d’un drôle de petit récit, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Une association »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (1921), à propos des hommes et des femmes.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">De la lecture de <em>Lettre à un jeune poète</em>, je retiens l’optimisme de Virginia et son goût pour le présent. Aussi je dédie cet extrait au coursier à vélo qui l</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">a déposée dans ma boîte aux lettres : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Eh bien, notre optimisme est en grande partie instinctif. Il a pour source le beau temps, le vin et la conversation. Il a pour source le fait que si la vie dispose tant de trésors au quotidien, si elle suggère chaque jour plus que n’en pourraient dire les plus volubiles, nous aurons beau admirer les morts, nous préférons la vie comme elle est. Il y a quelque chose dans le présent que nous ne voudrions pas échanger, même si l’on nous offrait de vivre au choix dans l’un des siècles passés. Et la littérature moderne, avec toutes ses imperfections, exerce sur nous le même charme et la même fascination. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (</span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Ce qui frappe un contemporain »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, 1923)</span></p>
Tania
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Tout Max Jacob
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-04-15:3110272
2013-04-15T08:34:00+02:00
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1824 pages, 203 documents, tout Max Jacob en Quarto : Oeuvres . Je...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">1824 pages, 203 documents, tout <a title="Notice de l'Encyclopédie Larousse" href="http://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Jacob/174194" target="_blank">Max Jacob</a> en Quarto : <em>Oeuvres</em>. Je ne m’attendais pas à trouver cette brique de papier à la bibliothèque, je l’ai emportée chez moi avec curiosité. Cette édition de 2012<em> « établie, présentée et annotée par Antonio Rodriguez »</em> s’ouvre sur une belle photo noir et blanc d’André Rogi, <em><a title="Sur le Portail de la photographie" href="http://www.photo-arago.fr/C.aspx?VP3=SearchDetail&VBID=27MQ2JI596J7&PN=26&IID=2C6NU04IXYFK" target="_blank">« Portrait de Max Jacob méditant </a>»</em> (1937) : de profil, à sa table de travail, souriant, la main gauche soutenant le front, la droite tenant un livre ouvert sur ses feuilles, sa plume posée sur le papier.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/913744539.jpg" target="_blank"><img id="media-142149" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3251787286.jpg" alt="max jacob,oeuvres,littérature française,poésie,prose,esthétique,peinture,art,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">En couverture : Marie Laurencin, <em>Portrait de Max Jacob</em>, 1907. </span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Allais-je tout lire ? Non, pas tout, pas d’un coup. Mais faire mon miel çà et là, et d’abord, de la préface de </span><a style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;" title="Billets précédents (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/goffette" target="_blank">Guy Goffette</a><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Portrait de Max en accordéon »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, trois volets qui commencent ainsi : </span></p><p class="MsoNormal" style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« I. La première image, c’est un petit homme frêle,</em><br /><em>mais qui ne tient pas en place une fois qu’on l’appelle…<br /></em><br /></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">II. C’est un petit homme gris, mais il a des yeux d’opéra, <br />des yeux de femme, des yeux de velours noirs avec comme une aura… <br /><br />III. C’est un petit homme grave, mais qui pleut en courant comme une averse d’été <br />quand la terre a soif et que l’âme penche du mauvais côté… »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Un auteur <em>« touchant, déroutant »</em>, un projet esthétique, poétique et narratif dont la puissance et la cohérence n’ont cessé de fasciner les peintres et les écrivains de la première moitié du XXe siècle, annonce <a title="Entretien avec Antonio Rodriguez (Fondation La Poste)" href="http://www.fondationlaposte.org/article.php3?id_article=1465" target="_blank">Rodriguez</a>. Max Jacob est déjà l’ami de Picasso – rappelez-vous <a title="Bohèmes à Paris (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2012/09/08/bohemes-a-paris.html" target="_blank"><em>Bohèmes</em></a> de Dan Franck – quand il est bouleversé, à 33 ans, par une apparition mystique – <em>« christique »</em> – sur un mur de sa chambre, un des signes qui le mèneront, lui qui est juif, à se convertir au catholicisme.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/696574865.jpg" target="_blank"><img id="media-142150" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3717925444.jpg" alt="max jacob,oeuvres,littérature française,poésie,prose,esthétique,peinture,art,culture" /></a><br /><span style="font-size: xx-small; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Max Jacob par Picasso, 1907. </span></p><p style="text-align: left;"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Max Jacob est aujourd’hui un classique du modernisme. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (Rodriguez) Sa vie et son œuvre </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">(1876-1944) </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">sont très bien présentées, la chronologie richement illustrée de photographies, autoportraits, manuscrits où dessin et texte se côtoient, citations, couvertures anciennes... La <a title="Photo 10 sur le site de Véronique Chemla (3/7/2011)" href="http://www.veroniquechemla.info/2011/07/archives-de-la-vie-litteraire-sous.html" target="_blank">dernière photo</a> de Max Jacob a été prise (par/avec Marcel Béalu) le 20 février 1944, quatre jours avant son arrestation à son domicile par la police allemande. Ensuite ce sera Drancy où il décèdera, deux jours avant la date prévue pour sa déportation vers Auschwitz.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Photo de l'édition originale" href="http://chezleslibrairesassocies.blogspot.be/2013/01/nouveautes.html" target="_blank"><em>Histoire du roi Kaboul Ier et du marmiton Gauwain</em></a> (1904), première œuvre publiée, est un conte drôle et féroce où le jeune François Gauwain, fils d’un maréchal-ferrant, arrive à se faire engager comme cuisinier au service du roi. Son rêve : épouser la plus jeune fille du souverain – il y arrivera, bien sûr.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2779379057.jpg" target="_blank"><img id="media-142151" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3576606344.jpg" alt="max jacob,oeuvres,littérature française,poésie,prose,esthétique,peinture,art,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small; line-height: 115%;">Max Jacob par Picasso en 1915.<br />Picasso déclara avoir voulu voir <br />« s’il pouvait encore dessiner comme tout le monde » </span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Je me suis surtout intéressée aux textes de Max Jacob sur l’art et sur l’écriture, comme cette </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Lettre à un éditeur</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (1907) pour accompagner un envoi de poèmes. Il y précise ses principes : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Un artiste doit considérer deux objets : la création ou réunion de forces constituant un noyau nouveau dans l’univers ; et l’émotion esthétique qui doit résulter de la création. L’émotion esthétique est </em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">une joie</span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> Il revient sur le conseil donné aux artistes d’</span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">étonner</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Les vieux psychologues disaient avec raison, selon moi, que le plaisir est dans le mouvement, il faut </em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">balloter</span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> le spectateur ; l’émotion esthétique, c’est le doute. »</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Après vient le cycle Matorel : <em>Saint Matorel</em>, roman publié chez Kahnweiler, galeriste et éditeur de livres d’artiste, est suivi des <em>Œuvres burlesques et mystiques de frère Matorel mort au couvent</em>. Y sont reprises les belles <a title="Illustration" href="http://catalogue.drouot.com/ref-drouot/lot-ventes-aux-encheres-drouot.jsp?id=1389667" target="_blank">gravures sur bois d’André Derain</a> qui contribuent au plaisir de la lecture. L’ensemble sera dédié plus tard à Picasso :<em> « pour ce que je sais qu’il sait / pour ce qu’il sait que je sais. »</em></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-142153" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/31814607.jpg" alt="max jacob,oeuvres,littérature française,poésie,prose,esthétique,peinture,art,culture" /><br />P<span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">icasso et Max Jacob devant La Rotonde, photo Jean Cocteau, 1916.</span></p><p style="text-align: left;"><em style="text-align: left; font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Brouillard, étoile d’araignée. » </em><a title="Hommage de Karel Logist" href="http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_529371/max-jacob-le-cornet-a-des" target="_blank"><em style="text-align: left; font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Le cornet à dés</em></a><span style="text-align: left; font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, l’ouvrage le plus connu de Max Jacob, un chef-d’œuvre dans l’histoire du poème en prose, offre des images éblouissantes. </span><em style="text-align: left; font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Dans la nuit d’encre, la moitié de l’Exposition universelle de 1900, illuminée de diamants, recule de la Seine et se renverse d’un seul bloc parce qu’une tête folle de poète au ciel de l’école mord une étoile de diamants. » (Un peu de modernisme en manière de conclusion)</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Le nuage est la poste entre les continents »</em> est le premier vers du poème <em>A M. Modigliani pour lui prouver que je suis un poète (Le laboratoire central).</em> En 1922 paraît <em>Art poétique</em>, un ensemble de maximes dont l’édition originale se présentait au format de poche : <em>« Le bleu de la couverture annonce bien ce livre « céleste » et qui, par chance, entre dans ma poche, dite « de revolver » – Je ne le quitte plus. Il me défendra plus qu’une arme »</em> écrit Jean Cocteau à <a title="Le site des Amis de Max Jacob" href="http://www.max-jacob.com/index.html" target="_blank">Max Jacob</a>.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3044353878.jpg" target="_blank"><img id="media-142154" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3018791882.jpg" alt="max jacob,oeuvres,littérature française,poésie,prose,esthétique,peinture,art,culture" /><br /></a><span style="font-size: xx-small; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Max Jacob par Cocteau (1961)</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Les amitiés sont fortes dans la vie du poète : Picasso, Apollinaire, Modigliani, Cocteau… En revanche, cet homosexuel discret ne masque pas sa misogynie, ses rares jugements sur les femmes sont imbuvables. L’édition <a title="Table des matières (Gallimard)" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/OEuvres3" target="_blank">Quarto</a> permet de se faire une idée plus complète de cet artiste inclassable. Saviez-vous qu’il avait écrit des </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Conseils à un jeune poète</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> ? des </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Conseils à un étudiant</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> ? C’est dans ces derniers que j’ai repris ceci, pour terminer : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Courteline disait à Jules Renard : « Ne vous amertumisez pas. » Ah ! quelle profonde parole ! Pas d’amertume ! Qualité rare. Rester un enfant, un enfant prudent, intelligent, profond, sensible. Pas d’amertume, jamais de votre vie. Pourquoi seriez-vous amer ? Dieu est avec vous. »</em></p>
Marie GILLET
http://bonheurdujour.blogspirit.com/about.html
25 janvier 2013. Passer la soirée avec Henry, Pierre et Blanche.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2013-01-25:2947279
2013-01-25T05:45:19+01:00
2013-01-25T05:45:19+01:00
Passer la soirée à lire le livre d’Henry Bauchau : Pierre et Blanche....
<em><strong><br />Passer la soirée à lire le livre d’Henry Bauchau : Pierre et Blanche. Recopier sur un carnet ce texte en prose de Pierre Jean Jouve à propos de Blanche : « J’ai un trésor qui est toi, et bien que sans cesse menacé par le Temps voleur : trésor. Tu es trésor par l’intervention que tu as osé faire jadis pour transformer en moi cent choses de profondeur, et me conduire à moi-même. Tu es trésor par la présence incessante, constante et fidèle à tous les tourbillons, crises, malheurs passagers. Tu es trésor de jugement, pendant des âges et des âges. Tu es trésor de patience et d’impatience, quand tu aides à toutes solitudes en ajoutant de singulières lumières. Tu fus trésor par la connaissance hardie et dangereuse où tu m’as plongé et entretenu. Je ne pense plus désormais qu’au Temps et au danger que le temps suspend sur mon trésor, mais comme toi-même le proclames, je fais confiance au trésor pour toujours ».<br />Se dire qu’il faudrait essayer d’être un Trésor, peut-être ? ….</strong></em><br />
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Frondaisons
tag:textespretextes.blogspirit.com,2009-12-08:3109594
2009-12-08T20:20:00+01:00
2009-12-08T20:20:00+01:00
« Heureuses les villes qui sont gardées par les arbres ! Des...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Heureuses les villes qui sont gardées par les arbres ! Des bois ceignent Paris, Vienne, La Haye, Berlin. L’avant-garde de Bruxelles est une forêt. Le sol de la Flandre est plein de graines qui deviennent moissons, celui du Hainaut est compact de charbons qui deviennent du feu, celui de l’Ardenne et le Namurois (sic) est lourd de pierres qui deviennent des édifices, celui du Brabant est traversé de racines qui deviennent des troncs, des branches et des feuilles avant de se muer en splendeur et quiétude et santé. Ceux de nous qui habitèrent Bruxelles n’ont jamais pu se défendre d’un violent amour pour ce mouvant et admirable voisinage. Quand le travail nous épuisait, ce nous était une joie d’aller sous les frondaisons proches nous refaire de la force, et nous retremper dans la solitude. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://emileverhaeren.com/" title="Verhaeren, le visionnaire">Emile Verhaeren</a>, <em>Les chantres de la <a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/11/29/peindre-la-foret.html" title="Peindre la forêt">Forêt de Soignes</a></em><br /> in R. Stevens & L. Van der Swaelmen, <em>Guide du promeneur dans la forêt de Soignes (</em>G. Van Oest & Cie, Bruxelles-Paris, 1914).</span></span> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2284685201.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/990989468.jpg" alt="Lorrain Jenny, Verhaeren.jpg" name="media-63020" id="media-63020" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Verhaeren par Jenny Lorrain<br /> (Musée d’Ixelles)</span></span></div>
Jipes
http://jipesmood.blogspirit.com/about.html
De Blanc peu à peu
tag:jipesmood.blogspirit.com,2008-12-04:1675911
2008-12-04T14:09:41+01:00
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Longtemps passée l'enfance et l'etreinte Le doute et l'angoisse au...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><b>Longtemps passée l'enfance et l'etreinte<br /></b></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><b>Le doute et l'angoisse au fond du coeur</b></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><b>Mes tempes de blanc se sont teintes</b></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><b>Ne reste plus que la rancoeur</b></span></p>
Jipes
http://jipesmood.blogspirit.com/about.html
L'Ombre plane
tag:jipesmood.blogspirit.com,2008-03-04:1500348
2008-03-04T21:20:00+01:00
2008-03-04T21:20:00+01:00
Il est encore de retour, tout de noir paré Mon corbeau du passé, enfoui...
<div align="center"><strong>Il est encore de retour, tout de noir paré<br /></strong> <div align="center"><strong>Mon corbeau du passé, enfoui comme il était<br /> a attendu son heure, le revoilà affûté comme l’acier<br /> qui tranche en rondelles mon esprit apeuré<br /> <br /> Je l’avais repoussé, laissé pour mort et enterré<br /> mais c’est mal connaitre mon double de noirceur<br /> il a pris tout son temps et surgit comme un diable<br /> de sa boite mentale ou il etait coincé<br /> <br /> Pas de repos et pas d’échappatoire<br /> il est là sournois et sa voix est si forte<br /> la lutte est inégale car il me connait bien<br /> usant mes faiblesses et puis mon désespoir<br /> <br /> La fuite, encore, toujours car il est bien trop fort<br /> l’ombre s’étend et son fog grisatre<br /> s’empare de mon âme, effacant mon enfance<br /> les souvenirs, les pires reviennent à la charge<br /> <br /> Plus rien, il fait noir, la lumière se meurt, il a gagné.....</strong></div> <br /></div>