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Tania
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Dans la forêt
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-10-28:3349191
2023-10-28T08:00:00+02:00
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« Dans la forêt, il n’y avait plus de chemin, plus de destination, on...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1978099451.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1366181" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2432503041.jpg" alt="le clézio,avers,des nouvelles des indésirables,nouvelles,littérature française,prix nobel de littérature,injustice,errance,indifférence,culture,société" /></a>« Dans la forêt, il n’y avait plus de chemin, plus de destination, on pouvait se perdre, marcher des jours sans voir le soleil, sans trouver d’eau, sous la voûte des feuilles, à travers les branches emmêlées, enserré par les géants cuipos, les cocobolos, les cèdres amers, les multipliants, par les lianes, les buissons, les pièges d’épines, dans l’angoisse du silence, dans le vide, les jambes serrées par les racines, les pieds enfoncés dans les gués de feuilles mortes, le visage frôlant les réceptacles des sépales chargés de tiques. Yoni n’avait jamais connu cela, un lieu sans hommes, sans intelligence, d’où avaient disparu les mots et les pensées, où il ne restait que les sensations, les odeurs, les touchers, les murmures. La forêt enserrait, enfouissait, noyait. »<br /><br /></span></em><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif'; font-size: 12pt;">J. M. G. Le Clézio, <em><a title="Ecouter le début lu par J.M.G. Le Clézio (France culture 21:35)" href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club/bienvenue-au-club-emission-du-mardi-07-fevrier-2023-5757113" target="_blank" rel="noopener">Etrebbema</a>*</em> in <a title="Des indésirables (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2023/10/07/des-indesirables-3349189.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Avers</em></a></span></p><p><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">* Dans la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ember%C3%A1_(langue)" target="_blank" rel="noopener">langue emberá</a>, l’inframonde (note de l’auteur)</span></p>
Tania
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Des indésirables
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-10-26:3349189
2023-10-26T08:00:00+02:00
2023-10-26T08:00:00+02:00
J. M. G. Le Clézio présente Avers. Des nouvelles des...
<p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">J.</span><strong><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';"> </span></strong></span><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif'; font-size: 12pt;">M. G. <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/J._M._G._Le_Cl%C3%A9zio" target="_blank" rel="noopener">Le Clézio</a> présente <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Avers" target="_blank" rel="noopener"><em>Avers. Des nouvelles des indésirables</em></a> (2023) en ces termes : <em>« Pour moi, l’écriture est avant tout un moyen d’agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n’est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l’injustice de ce qui leur arrive. »</em> (Quatrième de couverture)</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3118471978.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1366180" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4142233234.jpg" alt="le clézio,avers,des nouvelles des indésirables,nouvelles,littérature française,prix nobel de littérature,injustice,errance,indifférence,culture,société" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Baie aux huîtres, Ile Rodriguez, Maurice (Océan Indien), <a title="Fichier source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Baie_aux_Hu%C3%AEtres25.jpg?uselang=fr" target="_blank" rel="noopener">photo</a> Wikimedia Commons</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Avers,</em> la première nouvelle éponyme, la plus longue, a pour héroïne Maureez Samson, la fille d’un pêcheur mauricien. Sur sa pirogue, la dernière lettre de Maureen avait coulé et formait une sorte de « z », il avait trouvé cela joli et l’appelait désormais Maureez. Quand son père ne revient pas à la baie Malgache, Maureez (dont la mère est morte à sa naissance) est livrée à la méchanceté de Lola, la compagne de son père bientôt remplacé par Zak, un buveur de bière. Il l’attire à lui, Maureez s’échappe. Errante, elle se met à grossir, à inventer un langage chantant pour s’adresser à Bella, une amie imaginaire, une présence qu’elle ressent à ses côtés.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Un vieux pêcheur qui a connu son père l’abrite, mais quand Lola et Zak retrouvent la trace de Maureez, il la met en sécurité à Baladirou, au refuge du Cœur saint de Marie sur la falaise. Les sœurs l’y accueillent bien, mais pas les autres filles. La chance de Maureez, c’est sa <a title="Ecouter l'anecdote racontée par Le Clézio à LGL (YouTube)" href="https://www.youtube.com/watch?v=405rzkDS2hQ" target="_blank" rel="noopener">voix</a> : elle fera merveille à la chorale, mais à nouveau, elle devra s’enfuir. <em>« Il est question dans cette nouvelle-titre d’une pièce d’or, qui passe de main en main… Le nom de sa propriétaire ne figure pas sur l’avers, mais elle est le symbole de la recherche d’identité de Maureez, et le seul lien qui l’unit à son père disparu en mer. </em>» (Le Clézio, dans un entretien)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">S’enfuir, se cacher, se débrouiller, c’est aussi le sort de deux enfants échappés d’un camp d’enfants esclaves en Amérique latine dans <em>« <a title="A rapprocher du Sentier Lumineux au Pérou (Wikipedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sentier_lumineux" target="_blank" rel="noopener">Chemin lumineux</a> »</em> ou des gamins de <em>« La Pichancha »</em> (nouvelle publiée dans un recueil d’Amnesty International sous le titre <em>« Rats des rues »</em>). A Nogales, sur la frontière américano-mexicaine, ces gamins passent par les égouts pour aller chaparder de quoi subsister chez les gringos, de l’autre côté.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Fantômes dans la rue »</em> se déroule à Paris, où l’on observe différents <em>« êtres humains » </em>comme Renault, un ancien employé des Ressources Humaines devenu clochard, comme Aminata, une Africaine qui vient en aide à un vieil homme qui n’a pas de quoi payer son pain, comme le fantôme du métro, une silhouette en longue robe claire qui passe tous les soirs entre le pont Saint-Michel et Babylone. Le Clézio a choisi un point de vue original pour raconter ces scènes drôles ou tristes, ce n’est qu’à la fin qu’il le dévoile et c’est très fort, cela donne à penser.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Avers</em> contient des nouvelles inédites et d’autres déjà publiées dans des revues. Toutes sont centrées sur des personnages en situation difficile : un ouvrier maghrébin sur chantier qui partage une chambre avec deux frères (<em>« L’amour en France »</em>) ; des enfants qui fuient la guerre au Liban (<em>« Hanné »</em>) ; Yoni, au Panama, qui se réfugie dans la forêt, y retrouve les siens avant d’en être chassé par les narcotrafiquants </span><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">(« <em>Etrebbema</em> »).</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« La rivière Taniers »</em> s’inspire d’un souvenir ancien, <em>« si ancien qu’il pourrait simplement avoir été inventé. »</em> (première phrase) Le Clezio y évoque <a title=""LE CLÉZIO et NICE : une longue et douloureuse histoire" (Nice rendez-vous, 2008)" href="https://www.nicerendezvous.com/200810105831/actu-n-4380.html" target="_blank" rel="noopener">Nice</a>, sa ville natale, où il habitait enfant avec sa mère et ses grands-parents. Quand la sirène d’alarme retentissait, pendant la guerre, son grand-père refusait de descendre à la cave. Sa grand-mère, pour rassurer l’enfant, lui chantait une chanson créole :</span></p><p style="padding-left: 40px;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">« Waï waï mo zenfant<br />Faut travail pou gagne so pain<br />Waï waï mo zenfant<br />Faut travail pou gagne so pain »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Cette chanson des esclaves mauriciens, c’est Yaya, <em>« la vieille nénéne de mon grand-père »</em>, fille d’esclave, qui la lui chantait. <em>« Elle, Yaya, qui la connaît vraiment ? Savait-on d’où elle venait, sur quel bateau arrachée aux derniers trafiquants, les Morice, Malard, Samson, Surcouf, et offerte aux planteurs de canne à sucre et de tabac, pour illustrer leurs maisons à colonnades et péristyles, leurs palais de bois peints en blanc au milieu de leurs jardins de bambous et de jamlongues, leurs bassins et leurs cascades. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">La chanson, la musique, les sonorités des langues sont très présentes dans les textes de ce recueil. <em>« Yaya avait sa vie, mais qui s’en est soucié ? »</em> Cette question vaut au fond pour tous les personnages d’<em>Avers</em>, ces <em>« indésirables »</em> de la société à qui <a title="Tous les billets T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/le%20cl%C3%A9zio" target="_blank" rel="noopener">Le Clezio</a> s’est attaché, dans ces récits, à rendre leur humanité, dénonçant l’injustice sous toutes ses formes et la terrible indifférence envers ces gens <span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« qu’on voit mais qu’on évite »</em> (<a title="A écouter sur France Culture" href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club/bienvenue-au-club-emission-du-mardi-07-fevrier-2023-5757113" target="_blank" rel="noopener">Entretien</a> sur France Culture)</span>.</span></p>
Tania
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Récits de Gospodinov
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-09-14:3346391
2023-09-14T08:00:00+02:00
2023-09-14T08:00:00+02:00
Il y a des années que j’ai lu pour la première fois le nom de Guéorgui...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Il y a des années que j’ai lu pour la première fois le nom de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gu%C3%A9orgui_Gospod%C3%ADnov" target="_blank" rel="noopener">Guéorgui Gospodinov</a>, sur le blog <em><a title="Le blog de Claude" href="http://jeanlau.canalblog.com/archives/2014/08/03/30355082.html" target="_blank" rel="noopener">De Bloomsbury en passant par Court green..</a>. <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.arlea.fr/L-Alphabet-des-femmes" target="_blank" rel="noopener">L’alphabet des femmes</a></em> (<em>I drougui istorii</em>, <em>Et d’autres histoires</em>) rassemble une vingtaine de récits, traduits du bulgare par Marie Vrinat. Cette année, Gospodinov a remporté l’International <a title="Francetvinfo" href="https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/prix-litteraires/l-ecrivain-bulgare-gueorgui-gospodinov-laureat-de-l-international-booker-prize-avec-son-roman-time-shelter-sur-la-maladie-d-alzheimer_5844473.html" target="_blank" rel="noopener">Booker Prize</a> pour <em>Le Pays du Passé</em> (<em>Time Shelter</em>). C’est l’écrivain bulgare le plus traduit en français.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3049676509.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1362184" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/790696391.jpg" alt="guéorgui gospodinov,l'alphabet des femmes,récits,nouvelles,littérature bulgare,culture" /></a><br /><span style="font-size: 8.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif'; color: #991a01; background: white;">Георги Господинов, <a title="Source de l'illustration : la couverture originale inspirée d'un des récits (La boucle d'oreille bulgare)" href="https://www.book.store.bg/c/p-pc/id-531/knigi-ot-georgi-gospodinov.html" target="_blank" rel="noopener">И други истории</a></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le recueil s’ouvre sur la nouvelle éponyme : à la suite du coup de téléphone pressant d’un ancien ami qu’il n’a plus vu depuis vingt ans, un écrivain, en panne d’inspiration, accepte de le recevoir immédiatement <em>« pour une heure, pas plus ». </em>Wilhelm, qu’on appelait <em>« Double V » </em>à l’école, a besoin de son aide. En fait, l’écrivain est un excellent raconteur d’histoires et W. en a une à lui proposer, lui qui, toute sa vie, n’a eu <em>« qu’une passion : les lettres et les femmes »</em>.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">D’après lui, ce sont les sablés que sa mère préparait pour Pâques, chacun en forme de lettre, qui seraient à l’origine de cette obsession, ainsi que son premier amour, à treize ans, pour une certaine Anna, la prof de biologie – <em>« l’aleph »</em> de son alphabet de séducteur. A présent, le voilà bloqué à la lettre « W », c’est pourquoi il a besoin de l’aide de l’écrivain. Je ne vous dirai pas comment.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Les histoires de Gospodinov sont drôles : des rencontres, des faits de la vie ordinaire qui prennent une tournure inattendue. La surdité est le thème de <em>La huitième nuit</em>, l’histoire d’un homme dont l’arrière-grand-père était devenu sourd et muet une nuit où il s’était endormi en faisant paître ses moutons. Quand l’homme eut l’impression de devenir sourd à son tour, il s’est rappelé qu’enfant, il avait pensé qu’entre la cécité et la surdité – s’il fallait choisir – il opterait pour la seconde. Et le voilà confronté à la réalité.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">S’ensuit, lors d’une huitième conférence nocturne, l’histoire de sa maladie, du diagnostic, des divers remèdes testés, de la vie qui change quand le téléphone et la radio <em>« deviennent hors d’usage »</em> et que la seule consolation réside dans ce que l’œil observe : <em>« ce que l’on voit sur les lèvres, les mimiques, les gestes »</em> et que <em>« l’œil devient l’oreille véritable »</em> – <em>« Un œil-oreille, orœil ou œille. »</em> On aura droit à la <em>« Liste des choses qui doivent être entendues »</em> et même au chat qu’il regarde dresser l’oreille au moindre bruit – <em>« Il aimait dire que le chat était son chien. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Gospodinov sait raconter des histoires, des histoires d’histoires racontées – formidable <em>Histoire d’une histoire</em> – ou des histoires de noms, de rêves ou de cauchemars. Vous pouvez vous en faire une idée en lisant la plus courte, <em>« Une mouche dans les pissotières »</em>, reprise <a title="A lire sur le blog de Claude" href="http://jeanlau.canalblog.com/archives/2014/08/03/30355082.html" target="_blank" rel="noopener">ici</a> et suivie de la table des matières, assez indicative des sujets abordés.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">L’humour n’est pas son seul talent. Cet observateur de la vie quotidienne écrit aussi des récits très émouvants, notamment sur des vieilles gens – <em>« Il ne reste plus une âme »</em>, <em>« Offrande tardive »</em>, par exemple. Ici et là, c’est la vie vécue ou subie en Bulgarie qui est rendue, comme dans une histoire de voisins burlesque – <em>« Les caleçons blancs de l’histoire ». </em></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Nous sommes tous pris entre le passé et le futur, mais quel terrible don est celui de Vaïcha (<em>Vaïcha l’aveugle</em>), une belle femme aux yeux vairons : <em>« Avec l’œil gauche, elle ne pouvait voir qu’en arrière, dans le passé, avec le droit – uniquement ce qui devait avoir lieu dans l’avenir. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Pour en savoir plus sur la littérature bulgare et sur <a title="Autres oeuvres lues par Claude" href="https://www.canalblog.com/rechercher/posts/Gospodinov%20site%3Ajeanlau.canalblog.com" target="_blank" rel="noopener">Gospodinov</a>, également <a title="5 poèmes traduits" href="http://litbg.eu/gueorgui-gospodinov/5-poemes.html" target="_blank" rel="noopener">poète</a>, je vous recommande le site </span><a href="http://litbg.eu/"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">http://litbg.eu/</span></a><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';"> animé par Marie Vrinat-Nikolov, professeur des universités en langue et littérature bulgares à Paris et traductrice littéraire du bulgare vers le français, sa langue maternelle. Amateurs de bonnes histoires, de nouvelles, de livres courts, ou de littérature tout court, laissez-vous tenter par <em>L’alphabet des femmes</em>.</span></span></p>
arvem
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Nouvelle ”Entre les murs”
tag:arvem-association.blogspirit.com,2023-08-23:3346958
2023-08-23T07:15:00+02:00
2023-08-23T07:15:00+02:00
Ce soir, Greta est triste, ses parents l’ont quittée depuis peu, sans retour...
<p style="text-align: justify;">Ce soir, Greta est triste, ses parents l’ont quittée depuis peu, sans retour possible. Elle est entrée en internat, une place était disponible dans un lieu où l’on voulait bien l’accueillir sans lui poser trop de questions sur sa vie passée, ni sur ses souhaits pour les mois à venir.</p><p> </p><p style="text-align: justify;">Dès le premier jour elle se sent différente, ses compagnes ne la regardent pas, certaines l’ignorent en détournant la tête, les autres l’observent de biais, elle imagine leurs pensées. "D’où vient-elle, ce prénom nous est inconnu, qui est-elle, sa peau laiteuse aux joues légèrement rosées, ses yeux bleus, sa chevelure lisse aux reflets lumineux sous la lumière froide des néons, elle vient probablement d’ailleurs".</p><p style="text-align: justify;">Dès les premiers échanges son accent nordique la met déjà à l’écart, ses compagnes feignent de ne pas la comprendre, elles prennent plaisir à lui faire répéter, articuler chaque mot, ce qui la met mal à l’aise. Son éducation lui avait permis d’exprimer ses sentiments, d’échanger librement, Ici ce ne sont que moqueries entre chaque retenue. Elle observe ses compagnes, quelle attitude doit t- elle prendre, elle se sent perdue.</p><p style="text-align: justify;">Greta retient ses larmes, si hélas quelques-unes coulent, qui verra son émotion, personne ne prête attention à sa tristesse ? Elle aimerait montrer un sourire ou échanger quelques mots avec sa voisine, mais à quoi bon, elle doit garder le silence, écouter et suivre le règlement intérieur. Il lui semble que les autres l’ont bien compris, elles ont pris leurs marques.</p><p style="text-align: justify;">Ses longs cheveux blonds sont retenus sur la nuque, pour être comme ses voisines elle craint qu’ils ne soient coupés au carré, ou teints de gré ou de force, voire rasés, afin qu’ils repoussent comme par miracle plus bruns, elle serait alors dans la norme. Sa personnalité est effacée sous ce triste uniforme bleu marine rehaussé d’un chemisier blanc, une longue tenue ceinturée flottant le long du corps masque ses formes, tenue identique pour toutes, blanche comme la pureté imposée, sombre comme ses nuits prévues entre ces murs gris.</p><p style="text-align: justify;">À l’appel du soir, toutes les jeunes filles sont côte à côte, les mêmes corps longilignes qu’elles doivent couvrir du cou aux chevilles. Elle ne sait que faire de ses mains gantées de blanc, pourquoi les couvrir, une cérémonie est-elle prévue, de quel danger doit-elle se protéger ? Plus tard on lui demandera sans doute de les activer pour effectuer des tâches qu’elle n’a pas choisies, ou de les joindre pour prier, d’oublier tout contact physique avec ses voisines, garder ses distances avec ses supérieures, l’encadrement ne semble être que de femmes.</p><p style="text-align: justify;">En réunion elle ne devra pas manifester ses sentiments par des sourires ou des pincements de lèvres, pas de regards insistants ou implorants, baisser les yeux à la moindre remarque, comme les autres elle devra s’oublier, se fondre dans le groupe, et ce, jusqu’à ce qu’elle sorte d’ici, si d’ailleurs elle en sort un jour.</p><p style="text-align: justify;">Greta a été accueillie dans cette structure sans aucune information, elle n’a pas eu le choix, sinon où serait-elle allée, qui a donc décidé pour elle, qui ne s’est pas manifesté quand elle a eu besoin. Est-ce un lieu de retraite pour jeunes filles à conduire vers un meilleur chemin, est-ce un centre pour enseigner les métiers majoritairement féminins, ou une école pour formation médicale, est-ce une institution pour s’initier aux codes de la bourgeoisie ? Elle ne tardera pas à le savoir, mais elle ne se reconnait dans aucune de ces catégories.</p><p style="text-align: justify;">La première nuit, sous ses draps elle s’imagine loin de là, se remémore son bonheur d’avant. Elle a grandi dans un pays au climat plus froid, aux jours plus courts, mais entourée d’une chaleur familiale, aucune journée n’était semblable à la veille, elle n’était pas enfermée entre quatre murs, ses vêtements de laine lui réchauffaient le corps, ses amis lui réchauffaient le cœur en l’entrainant dans des aventures en toute liberté. Elle a envie de chanter, de courir, de crier qu’elle veut une autre jeunesse, elle envisage même de fuir par une nuit de pleine lune.</p><p style="text-align: justify;">Les jours sombres et les nuits sans étoiles passent, elle les compte, elle se demande combien de temps elle va tenir, va-t-elle mourir de tristesse ou rêver d’une autre vie ?</p><p style="text-align: justify;">Un mois plus tard elle reçoit un courrier venant de Stockholm, Il lui semble reconnaitre cette écriture, mais ne se souvient pas de qui, elle n’est donc pas oubliée, un rayon de soleil la réchauffe. Les mains tremblantes elle ouvre l’enveloppe, déplie une carte postale au paysage parsemé d’iles enneigées. Ces quelques mots tracés la font fondre en larmes de joie.</p><p style="padding-left: 40px;">Ma chère Greta, <br /> Dimanche à l’aube je viendrai te chercher pour te conduire vers une nouvelle vie. <br /> Reçois toute mon affection. <br /> Tante Aga. </p><p style="text-align: justify;">Greta se questionne. Qui est donc cette tante Aga qu’elle ne connait pas ? La vie est vraiment pleine de surprises.</p><p style="text-align: justify;">Annick D.</p>
arvem
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Nouvelle ”Les petits ruisseaux”
tag:arvem-association.blogspirit.com,2023-08-07:3346306
2023-08-07T07:15:00+02:00
2023-08-07T07:15:00+02:00
Lors de ma randonnée dominicale, j’ai rencontré Héloïse, personnage reconnu...
<p style="text-align: justify;">Lors de ma randonnée dominicale, j’ai rencontré Héloïse, personnage reconnu au village. Tout en marchant d’un bon pas, nous avons échangé, comme nous l’avons souvent fait, c’était l’heure des confidences.</p><p style="text-align: justify;">Héloïse est enseignante en maternelle depuis de nombreuses années à l’école des Petits ruisseaux. Visage souriant, coiffure bouclée brune, pulls colorés en hiver, chemisiers fantaisie aux beaux jours, elle ouvre sa classe toujours de bonne humeur. Si parfois elle est soucieuse elle ne le manifeste pas devant ses élèves.</p><p style="text-align: justify;">Elle connait bien les familles, a vu grandir les fratries jusqu’au lycée, ne les a pas perdues de vue, aime suivre leur parcours. Au début de sa carrière, elle a même accueilli dans sa classe, certains bambins, qu’elle retrouve en tant que parents, elle les revoit avec émotion. En fin de journée, après la classe elle écoute, rassure ou guide qui en a besoin, son temps n’est pas compté. Quand tous ont quitté les lieux, elle remet tout en place, prépare le matériel pour les activités du lendemain, en rangeant elle réfléchit à qui va faire quoi, quel enfant va-t-elle mettre en avant pour le valoriser.</p><p style="text-align: justify;">Sa maison située à l’écart du village est le prolongement de sa vie professionnelle. Dans son jardin poussent des idées qu’elle fait fructifier selon les besoins à venir.</p><p style="text-align: justify;">À la fin de l’hiver, Héloïse pense déjà au spectacle de fin d’année. Son garage est transformé en atelier de décors, peinture, découpages, fabrication de marionnettes. Comme elle a quelques notions de couture, sous une fenêtre elle a installé un atelier réservé à la confection de costumes en tissus ou papiers divers. Héloïse a toujours été très manuelle, très imaginative, a aussi appris au cours de ces années à faire avec peu, récupérer du petit matériel par-ci par-là, trouver de l’aide auprès des parents, leur faire confiance. Parfois elle met de sa poche afin de terminer à temps un projet entrepris. Le weekend elle sollicite certains élèves de primaire, après avoir entendu leur demande pour des activités créatrices.</p><p style="text-align: justify;">Sa tête bouillonne jour et nuit, mais il lui manque souvent le temps et les moyens pour les concrétiser. Si à l’heure de s’endormir elle pense avoir fait relâche, parfois un rêve la réveille en sursaut, elle se lève et note pour ne pas oublier. </p><p style="text-align: justify;">Le Vendredi après-midi, l’heure du conte est attendue. Les histoires sont imaginées et écrites par elle-même. La veille, elle les répète seule, plusieurs fois à voix haute, face à son chat pour auditoire, elle teste les mimiques, les sons, les gestes devant la glace. Elle se vêt selon l’ambiance et le héros du conte : jupe à volants, collier et boucles d’oreille à grosses perles, chapeau, fanfreluches ou pantalon frangé, c’est selon.</p><p style="text-align: justify;">À sa demande, les enfants s’assoient en demi-cercle sur des coussins. Tout en étant attentive à chacun, elle entre dans le personnage, elle est une autre. Les yeux écarquillés, aucun spectateur ne bouge, certains s’endorment en se caressant les cheveux ou en suçant leur pouce.</p><p style="text-align: justify;">En fin de semaine Héloïse vérifie si le programme a été suivi, elle aimerait bien le modifier, certaines directives la gênent, elle fait alors comme elle le sent. L’essentiel est ce qu’elle donne, et non ce qu’elle doit rendre. Peut-être éveillera-t-elle ces petits à la lecture ou à tout autre intérêt artistique</p><p style="text-align: justify;">Héloïse se souvient.</p><p style="text-align: justify;">Étant enfant, elle était en admiration devant Madame Loriot, sa maitresse qui l’a suivie tout au long de ses classes primaires. Pour faciliter la lecture au tableau noir, elle était placée à la première table, juste devant l’estrade, elle suivait les mots, les gestes, les déplacements de Madame Loriot avec attention.</p><p style="text-align: justify;"> Le jeudi à la maison, avec son frère un peu plus jeune, elle jouait à l’école, tenait toujours le rôle de la maitresse devant son frère en élève attentif.</p><p style="text-align: justify;"> Son père lui disait "Tu ferais mieux d’aider ta mère au ménage". Elle lui répondait que lorsqu’elle sera plus grande, elle ne sera pas ménagère mais institutrice. Oui, institutrice, ce mot lui plaisait, il résonnait dans ses oreilles, comme si elle posait chaque syllabe sur un piédestal plus haut que l’estrade de Madame Loriot. Un avenir professionnel était en gestation.</p><p style="text-align: justify;">Héloïse est en fin de carrière, en Juillet elle quittera Les petits ruisseaux avec regrets. La fête de fin d’année sera pour elle la dernière. Sûr, elle ne coupera pas les liens, elle rencontrera les enfants devenus grands, ou les parents sur les chemins de randonnée, elle longera d’autres petits ruisseaux et marchera vers de nouvelles aventures.</p><p style="text-align: justify;">Annick D </p>
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Nouvelle ”Voir sans être vue”
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2022-08-03T07:15:00+02:00
2022-08-03T07:15:00+02:00
Avant même l’ouverture du supermarché, bien avant le lever du rideau...
<p style="text-align: justify;">Avant même l’ouverture du supermarché, bien avant le lever du rideau métallique, la petite femme brune est déjà là depuis plusieurs heures pour briquer les allées. Le spectacle de la consommation va bientôt commencer.</p><p style="text-align: justify;">Le visage dégagé, ses longs cheveux lisses tirés en arrière sont retenus par une natte mettant en valeur ses fines boucles d’oreille en perles bleues. Elle est vêtue d’une blouse grise aux plis encore marqués par le repassage, sous cette couleur sombre elle se sent comme effacée, voire invisible, et pourtant elle est bien là, surtout quand on a besoin d’elle. Le prénom de Marie est épinglé sur la pochette de sa blouse, côté cœur, si toutefois un client est mécontent il saura vite la désigner.</p><p style="text-align: justify;">Marie est postée à l’entrée de l’allée centrale, balai à franges à la main, les yeux mi-clos comme si elle manquait de sommeil. Elle pourrait bien piquer du nez, mais elle se ressaisit, le devoir l’appelle, ce qui ne tarde pas. Allant de droite à gauche entre les clients pour faire disparaitre le moindre papier, légèrement courbée, elle arrive jusqu’au stand de fruits et légumes où il y a fort à faire voyant ces produits frais tombés au sol. Ah ! Si elle avait vu le coupable, plutôt contrariée aurait-elle osé lui faire remarquer ce gâchis, non ce n’est pas son rôle. Elle a tant de mal à boucler ses fins de mois, de ceci bien sûr elle n’en parle pas à ses collègues.</p><p style="text-align: justify;">Marie jette un œil sur sa montre, elle sent un coup de fatigue, comme un petit creux, mais pas question de gouter la clémentine un peu abimée qui pourtant ne sera pas vendable, elle risquerait de perdre son emploi, ce serait un pépin pour sa famille. Même à tort, le client a toujours raison, alors elle restera sur sa faim.</p><p style="text-align: justify;">Marie sourit au passage des clients, mais eux ne la voient pas, toujours pressés ils l’ignorent jusqu’à la bousculer. Elle connait les habitués venant aux jours et heures réguliers, surtout les retraités du Lundi matin faisant la chasse aux promos, ils lui sourient, ils ont le temps.. Pour tous elle reste aimable, elle doit être aimable auprès des grincheux comme ce râleur l’invectivant.</p><p> --- Vous avez encore déplacé les rayons, les articles ne sont jamais à la même place.</p><p> --- Peut-être Monsieur, peut-être…</p><p> --- Mais je connais cette voix, ce râleur est mon voisin de palier, évidemment il ignore que je travaille ici, nous n’avons jamais vraiment échangé. Si par hasard je le croise à l’entrée de l’immeuble, sans vraiment remarquer qui je suis, il me dit à peine bonjour, sacoche ordinateur en bandoulière, en grande conversation son portable à la main.</p><p style="text-align: justify;">Quand Marie rentre chez elle en fin de matinée, elle le rencontre, lui, frais comme un gardon, elle, marchant au ralenti en pensant que sa journée n’est pas terminée, d’autres tâches l’attendent.</p><p style="text-align: justify;">Annick D.</p>
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Nouvelle ”cinéma rétro”
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2021-11-26T07:18:00+01:00
2021-11-26T07:18:00+01:00
Comme chaque année, ce week-end de Pâques la famille s’est retrouvée. Nous...
<p>Comme chaque année, ce week-end de Pâques la famille s’est retrouvée. Nous avions prévu une randonnée au bois de la Garenne, mais par ce temps pourri, il a bien fallu organiser une autre évasion plaisant à tous.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Yves, n’étant jamais à court d’idées, propose de visionner des diapos découvertes ces jours-ci au fond d’une boîte soigneusement ficelée. Curieux de tout, surtout de l’inconnu, il ne résiste pas, certaines photos nous révèleront peut-être des instants oubliés ou ignorés de nous, peut-être même des secrets tus jusqu’à ce jour. </p><p style="text-align: justify;"> Au bas de ces petites fenêtres cartonnées rien n’est noté, pas de dates pas de noms, au centre seulement apparaissent des ombres en transparence. </p><p style="text-align: justify;"> - <em>Nous verrons bien, ce sera la surprise du jour. </em> </p><p style="text-align: justify;">Le temps d’installer l’appareil de projection plutôt poussiéreux qui n’a pas vu le jour depuis bien longtemps, de se remémorer le fonctionnement, nous nous calons les uns contre les autres sur les canapés, les plus jeunes sur des coussins posés au sol, nous sommes impatients.</p><p style="text-align: justify;">Lumière éteinte, rideaux tirés, silence on tourne.</p><p style="text-align: justify;"> En l’absence de fond sonore, un clic annonce chaque photo défilant en noir et blanc, d’autres en couleurs plutôt passées.</p><p style="text-align: justify;">Clic, la plage à Saint Gilles en soixante-seize, été chaud, tous à l’eau, même ceux qui ne savent pas nager.</p><p style="text-align: justify;">Reclic, le camping sauvage en Ardèche, par une nuit de grand vent, la tente s’est arrachée, nous avons terminé la nuit à la belle étoile pour le plaisir de tous.</p><p style="text-align: justify;">Clac, le passage du Gois à Noirmoutier, trop long démarrage de la Diane qui a pris l’eau, les cousins ont été sauvés à temps. </p><p style="text-align: justify;">Clic, la descente des pistes à la Plagne, se terminant par une jambe plâtrée. </p><p style="text-align: justify;">Clac, le départ dans les Landes, la Dauphine hyper chargée, du coffre à la galerie, sans oublier le vélo accroché à l’arrière. Que d’aventures, que de souvenirs !</p><p style="text-align: justify;"> - <em>Ah vous pouvez vous marrer, c’était vraiment l’aventure, la sécurité n’était pas au programme.</em></p><p style="text-align: justify;"> Les images inanimées défilent toutes aussi évocatrices, aussi parlantes, chacun ajoute son commentaire entre les rires. Nous nous reconnaissons jeunes et beaux, nous tentons de nous remémorer les lieux, les visages, les noms, depuis certains ont disparu, d’autres sont nés, les questions ne manquent pas.</p><p style="text-align: justify;">Un instant, silence, pause sur une image un peu plus sombre, un peu plus trouble. Nous devinons une jeune fille assise sur un banc en fer forgé, tirant sur ses genoux le bas de sa robe semblant neuve, que veut-elle donc cacher ? Elle tient à la main un bouquet de violettes qu’elle serre contre elle. Entourée d’un couple se tenant très droit, aux visages fermés, aux lèvres pincées, engoncés dans leur costume de fête, probablement ses parents, ça ne semble pas la joie. Qui peut bien être cette petite brune aux longues boucles tombant sur les épaules, au regard lointain à demi caché sous sa frange ?</p><p style="text-align: justify;"> Soudain, d’une voix à peine perceptible, la tante Marguerite se manifeste. </p><p style="text-align: justify;"> <em> - Mais je la reconnais, il me semble que c’est Héloïse à dix-huit ans, passez-moi mes lunettes, oui c’est bien elle, comme je l’aimais, cette petite.</em></p><p style="text-align: justify;">Sur cette photo, Héloïse ne sourit pas, Héloïse semble muette, Héloïse regarde sans doute le photographe mais elle semble être ailleurs. Marguerite, reconnue comme la mémoire de la famille, nous raconte la suite.</p><p style="text-align: justify;"> <em>- Regardez bien cette photo, ça devait être un jour de fête, sauf pour elle, le cœur n’y était pas. Héloïse semble un peu arrondie dans sa robe bleue à volants atténuant ses formes. Elle ne sait pas ce qui l’attend, si, plutôt elle s’en doute, étant enceinte depuis peu, elle va devoir se marier bon gré malgré. Elle a bien pensé à étouffer l’affaire clandestinement bien sûr, avant que ses parents ne découvrent la faute, mais elle ne connaissait personne de confiance. Ou sinon, elle avait envisagé un aller et retour en Suisse, mais elle craignait les questionnements de ses parents, de plus, étant étudiante et mineure elle n’avait pas les finances, elle s’est donc résignée. Le jour où elle ne pouvait plus se serrer, que sa mère a découvert le pot aux roses, elle a eu droit à toutes les insultes.</em></p><p style="text-align: justify;"> <em>- On t’avait pourtant mis en garde, une fille-mère chez nous, la honte de la famille, que vont dire les amis, les voisins, nous voilà bien, Il faut te marier au plus vite. Cet enfant nous l’élèverons si tu n’en n’es pas capable, un de plus dans la famille ça ne changera pas grand-chose. Et le père dans tout ça, si c’est ce petit vaurien avec qui on t’a vu, et bien ma pauvre fille, que vas-tu devenir. Bon, marie-toi, ensuite on avisera.</em></p><p style="text-align: justify;"><em> Alors le clan va décider pour elle. La mère a déjà contacté Juliette la couturière qui ne fera pas courir le bruit, elle est muette comme une carpe. La robe sera blanche malgré la virginité n’étant plus au programme, mais on fera comme si. La taille sera à peine marquée, on relâchera les pinces si nécessaire, dans un mois ses rondeurs seront plus visibles. La coiffure sera une fine couronne de roses blanches, les épines soutiendront le voile, il n’y a pas de roses sans épines, le parfum des roses est éphémère, les pétales se fanent mais les épines restent.</em></p><p style="text-align: justify;"><em>Ah ! La pauvre Héloïse sur cette diapo, elle ne sourit pas, elle ne pleure pas, elle garde ses larmes pour plus tard, toute gamine c’est ce qu’on lui disait, elle a retenu la leçon.</em></p><p style="text-align: justify;">Depuis, qu’est devenue Héloïse ? Marguerite, fière de nous voir curieux de cette affaire, nous déroule la suite du film.</p><p style="text-align: justify;"> <em> - Si vous voulez tout savoir, pour éviter le mariage qu’elle appréhendait comme une fin de vie à peine commencée, Héloïse s’est enfuie huit jours avant la date fatidique, elle voulut s’éloigner aussi loin que possible. En fin de journée elle chargea son sac à dos de quelques vêtements indispensables marcha discrètement jusqu’à la gare d’Austerlitz, sauta dans un train de nuit, puis un bus qui la déposa à un carrefour complètement désert, elle termina son trajet à pied tout en sanglotant, épuisée, vidée. Au lever du jour je la vis arriver devant ma porte pour y trouver refuge, pourquoi était-elle venue jusqu’ici ? Olmet, mon petit village perdu au fin fond du Massif Central, elle y était attachée, ayant passé tous les étés de son enfance. Ses parents me l’envoyaient afin qu’elle prenne un bon bol d’air, elle y serait mieux qu’à Belleville, je devinais qu’ils seraient surtout tranquilles pendant deux mois. </em></p><p style="text-align: justify;"><em> Ce matin-là, auprès de moi elle savait qu’elle trouverait une épaule où s’appuyer, une oreille pour l’écouter, qu’il ne lui serait fait aucun reproche, qu’elle serait loin de l’orage provoqué par sa décision, personne ne viendrait la chercher dans ce village isolé.</em></p><p style="text-align: justify;"><em> Elle y vécut plusieurs mois, le temps de mettre sa fille au monde, d’y voir plus clair. Personne ne s’est inquiété de son départ, personne n’a su où elle était, depuis ce jour elle n’a plus revu ses parents. Tout en reprenant ses études, elle a élevé seule sa fille, a construit sa vie au mieux comme elle l’entendait.</em></p><p style="text-align: justify;"><em> Les années passant, elle concrétisa son projet mûrement réfléchi en créant un foyer pour mères isolées dans la région Lyonnaise. Ne reculant pas face aux doutes, aux portes fermées, aux démarches invraisemblables, elle n’a jamais désespéré, pierre après pierre elle a réussi. Pour l’inauguration j’étais la première invitée, elle m’a présentée comme sa mère de cœur.</em></p><p style="text-align: justify;"><em>Héloïse fut montrée du doigt comme la honte de la famille, à ce jour elle est la fierté de ceux qui savent, ceux qui par la suite se sont intéressés à elle, l’ont soutenue dans ses combats.</em></p><p style="text-align: justify;">Nous restons tous émus de cette histoire, nous sentons l’émotion dans la voix de Marguerite. Yves nous invite à faire une pause autour d’une coupe de Champagne en l’honneur de notre honorable tante et sa mémoire, nous sommes certains qu’elle pourrait nous dévoiler d’autres secrets. </p><p style="text-align: justify;">Par la fenêtre, quelques rayons de soleil apparaissent, nous sortons au jardin, nous échangeons sur les souvenirs remontés à la surface grâce à ce jour de pluie. </p><p style="text-align: justify;">Soudain le bruit d’un moteur attire notre attention, puis s’arrête, nous n’attendions personne mais il sera bienvenu. Une voiture blanche se gare, la portière claque, apparait une femme avançant d’un pas léger. Sa robe bleue mi-longue laisse deviner une fine silhouette, sa longue chevelure brune ondulée vole au vent, qui est donc cette inconnue ? Avant même qu’elle se présente, Marguerite lève de nouveau la voix,</p><p style="text-align: justify;"> <em>- mais c’est Héloïse, je te reconnais, quel bon vent t’amène ? </em> </p><p style="text-align: justify;"> - <em>Mon bon vent c’est toi, je savais que ce jour de Pâques tu serais parmi les tiens, tu m’as souvent parlé de cette tradition, je n’ai pas oublié, je n’ai rien oublié.. Tu es ma force, de tout mon cœur je te remercie.</em></p><p style="text-align: justify;">Marguerite l’enlace, la serre fort contre elle, tout en lui chuchotant à l’oreille.</p><p style="text-align: justify;"> <em> - Je sais que ce soir tu partiras, mais je suis heureuse de ton chemin parcouru.</em></p><p style="text-align: justify;">Annick D.</p>
Tania
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Personnellement
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2021-08-24T18:00:00+02:00
2021-08-24T18:00:00+02:00
« Ayant maîtrisé l’art de l’invention verbale à la perfection, il...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1930604303.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1127722" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/4006568847.jpg" alt="nabokov,mademoiselle o,printemps à fialta,nouvelles,littérature américaine,souvenirs,amour,culture" /></a>« Ayant maîtrisé l’art de l’invention verbale à la perfection, il se vantait beaucoup d’être un tisseur de mots, titre qu’il mettait plus haut que celui d’écrivain ; personnellement, je n’ai jamais compris à quoi cela servait d’imaginer des livres ou de transcrire des choses qui ne s’étaient pas vraiment produites d’une façon ou d’une autre, et je me rappelle lui avoir dit un jour, bravant l’ironie de ses hochements d’encouragement, que, si j’étais écrivain, je ne permettrais qu’à mon cœur d’avoir de l’imagination et que, pour le reste, je compterais sur la mémoire, cette ombre de notre vérité personnelle qui s’allonge au soleil couchant. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Vladimir Nabokov, </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="La Nina de Fialta (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/08/20/la-nina-de-fialta-3257280.html" target="_blank" rel="noopener">Printemps à Fialta</a> </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">(in</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> Mademoiselle O</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">)</span></p>
Tania
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La Nina de Fialta
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2021-08-23T08:00:00+02:00
2021-08-23T08:00:00+02:00
Lire des nouvelles une à une, voilà un bon conseil reçu ici et mis en...
<p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Lire des nouvelles une à une, voilà un bon conseil reçu ici et mis en application en reprenant le recueil de Vladimir <a title="Biographie" href="https://www.vladimir-nabokov.org/biographie-vladimir-nabokov/" target="_blank" rel="noopener">Nabokov</a>, <em>Mademoiselle O</em> (<em>Nabokov’s Dozen</em>, traduit de l’américain par Yvonne et Maurice Couturier), qui en contient treize. Sa jolie couverture en 10/18</span>, <span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">un détail de </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>The Seashore</em> de William Henry Margetson, entre en résonnance ce matin avec <em>L’heure bleue</em> du <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/sundborn+ou+les+jours+de+lumi%C3%A8re" target="_blank" rel="noopener">peintre de Skagen</a>, le Danois Peder Severin Krøyer, dont Aifelle a évoqué en commentaire l’exposition en cours au <a title="Site du musée" href="https://www.marmottan.fr/expositions/lheure-bleue/" target="_blank" rel="noopener">musée Marmottan</a>.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3119230301.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1127674" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1818634893.jpg" alt="nabokov,mademoiselle o,printemps à fialta,nouvelles,littérature américaine,souvenirs,amour,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">William Henry <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Henry_Margetson" target="_blank" rel="noopener">Margetston</a> (1861-1940), <em>The Seashore</em>, 1900</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Mademoiselle O</em>, la première nouvelle, m’a bien sûr rappelé les pages d’<a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/05/05/rivages-nabokoviens-3252094.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Autres rivages</em></a> où l’écrivain retrace ses jeunes années passées en Russie et décrit avec affection l’institutrice suisse qui lui a appris le français. <em>« Très forte, toute ronde comme son nom, Mademoiselle O arriva chez nous comme j’entrais dans ma sixième année. »</em> Il se souvient de ses crayons, de ses habitudes, de sa merveilleuse voix : <em>« Quel nombre immense de volumes nous a-t-elle lus par ces après-midi tachetées de soleil, sur la véranda ! »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Printemps à Fialta</em> commence comme un récit de vacances, au début des années 1930, dans une <em>« une charmante ville de Crimée »</em> aux <em>« petites rues en pente »</em> vers la mer (une ville imaginaire dont le nom fait penser à Yalta). C’est par ce printemps très humide, alors qu’il observe un Anglais en culotte de golf, qu’il suit son regard et voit Nina :</span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Chaque fois que je l’avais rencontrée durant les quinze années de notre… enfin, j’ai du mal à trouver le mot exact pour définir notre genre de relation… elle n’avait jamais paru me reconnaître tout de suite ; et cette fois encore elle demeura totalement impassible pendant tout un moment, sur le trottoir d’en face, à demi tournée vers moi avec un air d’incertitude bienveillante mêlée de curiosité, seul son foulard jaune s’avançant déjà comme ces chiens qui vous reconnaissent avant leur maître – et alors elle poussa un cri, les mains en l’air en faisant danser ses dix doigts et là en plein milieu de la rue, n’obéissant qu’à la franche impulsivité d’une vieille amitié (tout comme elle aimait faire sur moi un rapide signe de croix à chaque fois que nous nous quittions), elle m’embrassa par trois fois à pleine bouche mais avec peu de sincérité, et puis marcha à mes côtés, s’accrochant à moi, réglant son pas au mien, gênée par son étroite jupe marron sommairement fendue sur le côté.<br />– Oh oui, Ferdie est ici, lui aussi, répondit-elle, et aussitôt demanda gentiment des nouvelles d’Elena. » </span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La première fois qu’il avait rencontré Nina, vers 1917, à l’occasion d’un anniversaire à la campagne chez sa tante, le narrateur venait de terminer ses études au Lycée impérial et Nina était déjà fiancée à un soldat de la Garde impériale, devenu depuis lors <em>« un ingénieur prospère »</em>. Quand ils étaient sortis pour une promenade dans la neige, il avait glissé et laissé tomber sa torche éteinte ; la «<em> petite forme courbée »</em> qui marchait devant lui s’était retournée :</span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« « Qui est-ce ? » demanda-t-elle d’un air intéressé – et déjà j’embrassais son cou doux et affreusement brûlant sous le long renard de son col de manteau qui ne cessait de se trouver sur mon chemin, si bien qu’elle finit par me serrer l’épaule et, avec la candeur qui était la sienne, appliqua gentiment ses lèvres généreuses et dociles sur les miennes. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Si ces deux échanges de baisers vous plaisent, lisez <em>Printemps à Fialta</em>. La nouvelle raconte ces rencontres de hasard entre eux, en Russie d’abord, puis, après l’exode, à Berlin, à Paris, des rencontres <em>« insouciantes en apparence mais, en fait, désespérées ».</em> L’amour silencieux qu’il porte à Nina, un beau personnage de femme, vous rappellera peut-être l’un ou l’autre souvenir de rencontre avec quelqu’un qu’on aurait pu aimer pour de bon si les circonstances ou Dieu sait quoi d’autre avait été différent.</span></p>
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Nouvelle : ”Titine tousse”
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2021-03-05T07:15:00+01:00
2021-03-05T07:15:00+01:00
Titine elle a fait que tousser, atchoumer, se lamenter sur son sort tout le...
<p>Titine elle a fait que tousser, atchoumer, se lamenter sur son sort tout le dimanche et toute la nuit.<br />N'en pouvant plus ce lundi à l'aube, elle a annulé toute affaire cessante, est accourue au cabinet médical sous une pluie battante armée de son petit parapluie rouge (rouge pour faire joyeux "I'm sigging in the rain).... </p><p>... Elle trouve une file de 15 souffreteux. Alors Titine elle veut un café à la machine à café, elle met sa pièce, sélectionne "café court sans sucre" : elle a que de l'eau chaude !!!</p><p>Elle revient à sa place : son sac à dos contenant son parapluie et son journal ont disparus. "Qu'est-ce à dire ?". C'est juste que "quelqu'un l'a porté à l'accueil, croyant le sac oublié".</p><p>Ouf ! Titine retrouve son précieux sac. Mais toujours pas de café réconfortant. Elle s'adresse à l'accueil, gobelet d'eau chaude à l'appui :<br /><em>"- la machine à café ne fonctionne pas"</em><br /><em>"- mais si ! j'en ai pris un, elle marche bien, la machine".</em></p><p>Titine, elle a pas d'chance. Même la machine à café est contre elle. Laisse béton.</p><p>Une jeune-enceinte-jusqu'au-cou débarque, affublée d'un petit en poussette ... "Il a 40 de fièvre le petit" !!!! Conciliabule entre patients : "faut le laisser passer avant tout l'monde !"<br />Oh ben ouich! ben sûr ! on fait passer !<br />Ya aussi une très vieille dame à la main et au genou cassés, un homme qui se tient la tête tel un noyé au bord du gouffre. Qui on fait passer d'abord ? Oh ben oui Titine elle a qu'un rhume. Fo pas êt' égoisst dans la vie !<br /><br />2 heures passent..<br /><br />" M A D A M E Titine"... <br />Oohhh ! Cette Madame appelée par un docte Monsieur c'est t'y bien Titine ? elle arrive, elle accoure, mais au fait... elle avait quoi à lui dire à ce docte Monsieur ? Juste un petit mal de gorge.<br /><br />OUF ! elle a vu le docte Monsieur, Titine, 5 mn et elle se sent guérie : rien de grave, un p'tit virus, une p'tite infection. Antibio/antistaminique et tout rentrera dans l'ordre.<br />Merci Docteur ! </p><p>MartineC</p>
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Nouvelle : ”Titine va faire ses courses”
tag:arvem-association.blogspirit.com,2021-02-19:3240407
2021-02-19T07:18:00+01:00
2021-02-19T07:18:00+01:00
En ce samedi matin ensoleillé, Titine s'en va toute guillerette à son...
<p style="text-align: justify;">En ce samedi matin ensoleillé, Titine s'en va toute guillerette à son supermarché préféré.<br />Pour sûr elle va dénicher huîtres / foie gras / poulardes / fromages de toutes régions et autres succulences à 3 sous, vus dans le catalogue à la page "super samedi 2 juillet". Elle s'en pourlèche les babines à l'avance et aura de quoi régaler ses amis jusqu'à Noël. I's'ront épatés par tant d'merveilles !</p><p style="text-align: justify;">[Elle les entend déjà... "Titine, ces huîtres, cette viande, ces fromages... mais quel délice ! Tu les as dénichés où ? Chez Fauchon, chez Haudiard ? Quelles sont tes adresses ?..." ... Titine fière comme Artaban...!].</p><p style="text-align: justify;">Elle scrute tous les rayons alimentaires, Titine.<br />Diable ! Pas vrai !!! Toutes les bonnes affaires du catalogue ont été raflées dès potron minet.<br />Elle se rabat alors sur un poulet fermier-ka-couru- nourri-o-grains-en-verts-paturages-français à 2€54/kg, un saucisson-made-in-France-de-cochons-d’Asie- à 0.98€, un vrai camembert de Normandie mûri en IDF à 1.26€, un méga paquet de chips cuites au four de la maison à 0.24€. <br /><br />Elle repasse devant le rayon "Légumes frais" : Tiens ! 2 concombres pour 1€29, c'est point cher ! Va pour 4 concombres. Si trop d’concombres, Titine elle se f’ra un "gratin d'concombre" (recette vue sur Internet). Et tiens ! Un melon de Cavaillon à 1€ (nulle en géo, la Titine : elle savait pas qu’au Maroc, ya aussi une ville qui s’appelle Cavaillon ! et k es-spéciale en melons. Ben ouichhh ! c’est écrit sur l’étiquette «Melon de Cavaillon du Maroc ». Ben vrai ! On s’cultive chez ce supermarché). <br /><br />Dépitée la Titine, elle refait le tour, re-passe devant le rayon "Bonnes Affaires". Tiens ! v'là un "kit de jardinage pour fleurs" à 1€99, ça alors ! Enfin…. elle va pouvoir jardiner la Titine, dans son appart, en plus. Elle rêve k’d’ça ! Élever des fleurs !<br />Bientôt elle aura dans son salon des Soleils plus hauts qu'elle (Titine elle fait 1m80), des Soucis jaunes pour lui rappeler que les soucis gris de la vie deviennent couleur Soleil, des Gueules de loup pour lui dire que les gens i'sont des fois des loups mais i'peuvent être gentils comme les jolies fleurs de son appart’. <br /><br />Bon, Ce s'ra pas un r’pas d’ "riches" les gars, mais un champ de fleurs fabuleux dans un p'tit appart’ …<br />SOLEIL/SOUCIS/GUEULES DE LOUPS…<br /><br />Patience Amis... le Jardin de Titine i'pousse... i’pousse !</p><p style="text-align: justify;">MartineC</p>
Tania
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On frappe à la porte
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-06-02:3150835
2020-06-02T18:00:00+02:00
2020-06-02T18:00:00+02:00
« Mme Maria Gron pénétra dans la grande pièce du rez-de-chaussée...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2996621872.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1092154" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1123550269.jpg" alt="buzzati,toutes ses nouvelles,1942,littérature italienne,culture,nouvelles" /></a>« Mme Maria Gron pénétra dans la grande pièce du rez-de-chaussée de la villa, avec son nécessaire de travail. Elle jeta un regard circulaire, pour constater que tout se trouvait comme à l’accoutumée, déposa son nécessaire sur une table, s’approcha d’un vase empli de roses, dont elle huma le parfum. Stefano, son mari, Federico son fils – qu’on appelait Fredi – se trouvaient tous les deux assis près de la cheminée, Giorgina sa fille lisait tandis que le docteur Eugenio Martora, un vieil ami de la famille, fumait un cigare.<br /><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">– </span>Elles sont toutes fanées, elles sont finies, murmura-t-elle en se parlant à elle-même, et elle passa une main sur les fleurs pour les caresser. Quelques pétales se détachèrent et tombèrent aussitôt. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ainsi commence la nouvelle de <a title="Buzzati 1942 (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/05/29/buzzati-1942-3150833.html" target="_blank" rel="noopener">Buzzati</a> <em>Et pourtant, on frappe à la porte</em>. Je ne vous en ai pas parlé dans le billet précédent, elle me trotte en tête. On y découvre comment une famille bourgeoise à la vie bien réglée, conventionnelle, Mme Gron surtout, la maîtresse de maison, refuse de se laisser déranger par l’inattendu. Ce récit résonne étrangement en ces temps qui ne le sont pas moins.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le <a title="Ina.fr" href="https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/theatre-de-l-etrange" target="_blank" rel="noopener"><em>Théâtre de l’Etrange</em></a> en avait tiré une excellente adaptation radiophonique (42:38), à écouter <a title="Audio : Théâtre de l'étrange - On frappe pourtant à la porte (1965)" href="https://www.youtube.com/watch?v=c4neRG77vJk" target="_blank" rel="noopener">ici</a>.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">© Charles Van Roose (1883-1960), <em>Bouquet de roses au guéridon</em></span></p>
Tania
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Buzzati 1942
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-06-01:3150833
2020-06-01T08:32:00+02:00
2020-06-01T08:32:00+02:00
Quand je découvre la présentation d’un recueil de nouvelles, je me demande...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Quand je découvre la présentation d’un recueil de nouvelles, je me demande souvent pourquoi j’en lis peu. Juste avant la réouverture de la bibliothèque, j’avais sorti de la mienne un recueil de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dino_Buzzati" target="_blank" rel="noopener">Buzzati</a>, <em>Toutes ses nouvelles, tome I, 1942-1966</em>, où <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Breitman" target="_blank" rel="noopener">Michel Breitman</a> a rassemblé par ordre chronologique <em>« des nouvelles déjà publiées en français, du vivant et avec l’aval de Dino Buzzati ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/980724179.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1092152" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/523591834.jpg" alt="buzzati,toutes ses nouvelles,1942,littérature italienne,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">J’ai relu celles de 1942 et cela m’a donné quelques éléments de réponse. L’une des neuf nouvelles de cette première section s’était gravée dans ma mémoire, lue à l’hôpital à la veille d’une opération, il y a longtemps – je la garde pour la fin. Je m’étais dit que le récit bref siérait à ce genre de séjour et qu’avec ce gros volume de sept cents pages, j’aurais de quoi tenir un moment. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La première, <em>Les sept messagers</em>, est une histoire de voyage ou de temps, c’est peut-être la même chose. Un homme de trente ans décide d’explorer le royaume de son père ; plus de huit ans plus tard <em>« d’une route ininterrompue »</em>, il n’est pas encore parvenu aux frontières du royaume, plus vaste, plus varié qu’il ne l’imaginait. Parmi les cavaliers de son escorte, il en a choisi sept au départ pour communiquer avec les siens et leur a donné de nouveaux prénoms pour les envoyer dans le bon ordre, commençant par A, B, C, D, E, F et G. Mais plus il s’éloigne, plus l’aller et le retour des messagers prennent du temps. Où cela finira-t-il ?</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans <em>L’attaque du grand convoi</em>, un brigand sorti de prison retrouve ses compagnons dans la montagne. Ils ne reconnaissent pas immédiatement leur chef, qui comprend que son temps est révolu et va s’installer dans une baraque en forêt qui lui servait de refuge. C’est là qu’un jeune de dix-sept ans le rejoint, désireux de faire un grand coup avec lui et sa bande. Retrouver les siens n’apporte pas toujours le bonheur espéré, c’est ce que raconte aussi <em>Le manteau</em>, avec le retour d’un soldat dans sa famille : il fait la joie de sa mère, mais pourquoi son fils ne veut-il pas retirer son manteau ?</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La vie, chez Dino Buzzati, est une longue attente, un voyage vers la désillusion. Nombreuses sont ses nouvelles, comme <em>Vieux phacochère</em> ou <em>La mise à mort du dragon</em>, plus fantastique, qui rapprochent vertigineusement la vie et la mort. Dans <em>Une ombre au Sud</em>, un voyageur repère une silhouette qui reparaît et disparaît continuellement sur son chemin ; il la cherche du regard d’abord, puis cherche à la fuir. Chercher ce qu’il faudrait fuir, c’est ce qui se passe aussi dans <em>Une chose qui commence par un L.</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Sept étages</em>, la nouvelle dont j’avais gardé un souvenir si vif, débute ainsi : <em>« Après une journée de voyage en train, Giuseppe Corte arriva, par un matin de mars, à la ville où se trouvait la fameuse maison de repos. Il avait un peu de fièvre, mais n’en voulut pas moins faire à pied le chemin qui menait de la gare à l’hôpital, en portant sa valise. »</em> Atteint d’une forme <em>« bénigne et débutante »</em> de l’unique maladie traitée dans cet établissement, il est ravi de découvrir au septième et dernier étage une chambre très agréable, tranquille et accueillante.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">En interrogeant une infirmière, il apprend que les malades sont répartis <em>« étage par étage en fonction de la gravité de leur cas ».</em> Le septième est réservé aux malades légers, le premier aux moribonds. Impressionné par les témoignages de certains sur les étages inférieurs, Giuseppe Corte, bien que sa fièvre persiste, est décidé à ne pas quitter son étage. Mais quand une dizaine de jours plus tard, on lui demande de changer de chambre pour laisser la sienne à une dame qui arrive avec deux enfants et a besoin de trois chambres contiguës, il donne courtoisement son accord, avant de comprendre que cela implique de descendre temporairement au sixième étage…</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Publié dans la presse en 1937, <em>Sept étages</em> a fort frappé les esprits, la nouvelle a été adaptée pour le théâtre, sous le titre <em>Un caso clinico</em>, puis en français par Albert Camus. Dans l’introduction d’<a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-theatre/Un-cas-interessant" target="_blank" rel="noopener"><em>Un cas intéressant</em></a>, celui-ci y voit un mélange original entre <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_d%27Ivan_Ilitch" target="_blank" rel="noopener"><em>La mort d’Ivan Illitch</em></a> et <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Knock_ou_le_Triomphe_de_la_m%C3%A9decine" target="_blank" rel="noopener"><em>Knock</em></a>. L’inquiétude du malade conjuguée avec la bonhomie rassurante des médecins donne un récit implacable.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2719424236.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1092153" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1531761479.jpg" alt="buzzati,toutes ses nouvelles,1942,littérature italienne,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La suite du recueil attendra, non seulement parce que j’ai ramené des livres de la bibliothèque, mais parce que mon problème est celui-ci. Michel Breitman, dans la préface, cite Gide : <em>« La nouvelle est faite pour être lue d’une seule haleine »</em>. Très juste. J’aime le tempo de la nouvelle, mais je n’aime pas enchaîner avec la suivante, puis encore la suivante, et ainsi changer de climat, quitter une atmosphère, un personnage pour un autre. Je préfère inscrire ma lecture dans la durée, la reprendre là où j’ai glissé un signet ; j’ai du plaisir à me rappeler ce qui précède, à attendre la suite, à reconnaître un univers qui m’accompagne même quand le livre est fermé, à retrouver un ton, une écriture singulière. J’aime laisser le récit s’inscrire dans mon propre temps. Et vous, comment lisez-vous ?</span></p>
Edouard
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Délicieuses morsures (Luc Jorand)
tag:blogres.blogspirit.com,2019-08-13:3324834
2019-08-13T12:25:00+02:00
2019-08-13T12:25:00+02:00
par Jean-Michel Olivier Luc Jorand est un grand voyageur. De ses...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><em>par Jean-Michel Olivier</em></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><a href="http://blogres.blogspirit.com/media/00/02/2812349086.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-246378" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/01/01/883458006.jpeg" alt="Unknown-1 12.23.31.jpeg" /></a>Luc Jorand est un grand voyageur. De ses séjours en Chine, en Russie, en Bretagne, à Genève, il a ramené une douzaine de nouvelles, qui sont autant de joyaux, et qu'il a eu la bonne idée de rassembler sous le titre <em>Morsures*</em>, car le style de Luc Jorand est à la fois érudit et mordant. Un vrai bonheur de lecture.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Tout commence, comme chez Jean de la Fontaine, par une fable animalière où un vieux hibou rencontre une ratte, puis une paonne, puis un putois, puis une truie, etc. Nous sommes ici dans une basse-cour qui ressemble à la ferme des animaux d'Orwell, et Jorand, en ironiste voltairien, en tire une leçon exemplaire…</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><a href="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/02/1316418649.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-246264" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/02/1205927553.jpg" alt="IMG_6524.jpg" /></a>De Genève, où il a longtemps vécu (il vit désormais à Besançon), Luc Jorand a tiré cinq nouvelles, parfois de brèves satires mondaines (une inauguration, un barbecue, un sapin de Noël servent de prétextes à de savoureux tableaux sociaux), et parfois une longue nouvelle policière. On se laisse prendre sans résistance par ce « Meurtre aux Délices » qui conte l'assassinat, dans le jardin de l'Institut Voltaire, d'un ancien professeur d'Université, grand collectionneur de manuscrits de Voltaire et Rousseau. Sous des noms à peine cryptés, on reconnaît plusieurs personnalités genevoises et quelques grands noms de la bibliophilie internationale (dont le fameux Gérard Lhéritier, fondateur de la société Aristophil). L'enquête est palpitante, l'intrigue bien menée et le dénouement aussi surprenant que possible.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Avec la section « Fausses nouvelles », Jorand change de ton et aborde des thèmes sans doute plus intimes, ou personnels, comme la mort de son père, ou son séjour en Chine. Mais c'est dans un texte plus long, encore une fois, intitulé « Fausse route », que Jorand déploie toute l'étendue de son talent. Il s'agit d'une longue errance en voiture, dans la campagne française, où les souvenirs, heureux et malheureux, déferlent sur le narrateur, comme la pluie s'abat sur le pare-brise de sa voiture. On pense à Proust, pour la somptuosité de ces phrases en lacets, ou à Quignard qui évoquait lui aussi, dans les dédales de la mémoire, l'afflux des souvenirs perdus. «<em> Il revit ce jeune garçon déambuler avec son père, près de la salle des fêtes, de retour d'une soirée électorale. Il se vit lui-même, tel qu'il n'aurait pas voulu se voir, tel qu'il était tous les matins, chaque jour. Il s'en voulait parfois de sa niaiserie, de son manque d'à-propos. Il avait toujours manqué les moments essentiels.</em> » Dans ce texte qui épouse parfaitement tous les méandres de l'écriture, Jorand retarde l'échéance finale, fatale. Le narrateur évoque ici avec tendresse (et désarroi) la femme qu'il a épousée, qu'il ne comprendra jamais et qui l'attend chez lui, tout au bout du chemin.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Dans cette même veine, les deux dernières nouvelles de <em>Morsures</em> évoquent des amours perdues, sitôt qu'entrevues. Le style de Jorand s'y déploie avec bonheur. Voltaire s'efface devant Rousseau, et <em>Candide</em> devant <em>Les Confessions</em> ou <em>les Rêveries du Promeneur solitaire</em>. Mais le plaisir de lecture est le même. Il faut se laisser mordre par ces <em>Morsures</em> !</span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">* Luc Jorand, <em>Morsures</em>, éditions de La Ligne d'Ombre, 2019.</span></strong></p>
JMOlivier
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Délicieuses morsures (Luc Jorand)
tag:jolivier.blogspirit.com,2019-08-08:3327985
2019-08-08T12:40:00+02:00
2019-08-08T12:40:00+02:00
Luc Jorand est un grand voyageur. De ses séjours en Chine, en Russie, en...
<p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/01/2058415205.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-246263" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/3670578713.jpeg" alt="Unknown-1.jpeg" /></a>Luc Jorand est un grand voyageur. De ses séjours en Chine, en Russie, en Bretagne, à Genève, il a ramené une douzaine de nouvelles, qui sont autant de joyaux, et qu'il a eu la bonne idée de rassembler sous le titre <em>Morsures*</em>, car le style de Luc Jorand est à la fois érudit et mordant. Un vrai bonheur de lecture.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Tout commence, comme chez Jean de la Fontaine, par une fable animalière où un vieux hibou rencontre une ratte, puis une paonne, puis un putois, puis une truie, etc. Nous sommes ici dans une basse-cour qui ressemble à la ferme des animaux d'Orwell, et Jorand, en ironiste voltairien, en tire une leçon exemplaire…</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/00/500501529.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-246264" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/01/1733528498.jpg" alt="IMG_6524.jpg" /></a>De Genève, où il a longtemps vécu (il vit désormais à Besançon), Luc Jorand a tiré cinq nouvelles, parfois de brèves satires mondaines (une inauguration, un barbecue, un sapin de Noël servent de prétextes à de savoureux tableaux sociaux), et parfois une longue nouvelle policière. On se laisse prendre sans résistance par ce « Meurtre aux Délices » qui conte l'assassinat, dans le jardin de l'Institut Voltaire, d'un ancien professeur d'Université, grand collectionneur de manuscrits de Voltaire et Rousseau. Sous des noms à peine cryptés, on reconnaît plusieurs personnalités genevoises et quelques grands noms de la bibliophilie internationale (dont le fameux Gérard Lhéritier, fondateur de la société Aristophil). L'enquête est palpitante, l'intrigue bien menée et le dénouement aussi surprenant que possible.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Avec la section « Fausses nouvelles », Jorand change de ton et aborde des thèmes sans doute plus intimes, ou personnels, comme la mort de son père, ou son séjour en Chine. Mais c'est dans un texte plus long, encore une fois, intitulé « Fausse route », que Jorand déploie toute l'étendue de son talent. Il s'agit d'une longue errance en voiture, dans la campagne française, où les souvenirs, heureux et malheureux, déferlent sur le narrateur, comme la pluie s'abat sur le pare-brise de sa voiture. On pense à Proust, pour la somptuosité de ces phrases en lacets, ou à Quignard qui évoquait lui aussi, dans les dédales de la mémoire, l'afflux des souvenirs perdus. «<em> Il revit ce jeune garçon déambuler avec son père, près de la salle des fêtes, de retour d'une soirée électorale. Il se vit lui-même, tel qu'il n'aurait pas voulu se voir, tel qu'il était tous les matins, chaque jour. Il s'en voulait parfois de sa niaiserie, de son manque d'à-propos. Il avait toujours manqué les moments essentiels.</em> » Dans ce texte qui épouse parfaitement tous les méandres de l'écriture, Jorand retarde l'échéance finale, fatale. Le narrateur évoque ici avec tendresse (et désarroi) la femme qu'il a épousée, qu'il ne comprendra jamais et qui l'attend chez lui, tout au bout du chemin.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Dans cette même veine, les deux dernières nouvelles de <em>Morsures</em> évoquent des amours perdues, sitôt qu'entrevues. Le style de Jorand s'y déploie avec bonheur. Voltaire s'efface devant Rousseau, et <em>Candide</em> devant <em>Les Confessions</em> ou <em>les Rêveries du Promeneur solitaire</em>. Mais le plaisir de lecture est le même. Il faut se laisser mordre par ces <em>Morsures</em> !</span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">* Luc Jorand, <em>Morsures</em>, éditions de La Ligne d'Ombre, 2019.</span></strong></p>
Tania
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Admiration
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-09:3136268
2019-04-09T20:20:00+02:00
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« C’est l’admiration qui m’a rendue libre, et aussi une...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/696368788.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064208" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1051277452.jpg" alt="sontag Debriefing.jpg" /></a></span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">« C’est l’admiration qui m’a rendue libre, et aussi une certaine timidité, rançon d’une intense admiration. »</span></em></span></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Susan Sontag,</span></span></span> <em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Pèlerinage </span></em></span></span></em></span></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">« Creusons le passé. Admirons tout ce qui peut être admiré chaque fois que cela nous est donné. Mais aujourd’hui les gens sont tellement avares de leur sympathie dès qu’il s’agit du passé. »</span></em></span></em></span></span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Susan Sontag,<em> Exposé (<a title="Susan Sontag chez Mann" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/04/03/susan-sontag-chez-mann-3136264.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Debriefing</a>)</em></span></p>
Tania
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Susan Sontag chez Mann
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-08:3136264
2019-04-08T08:30:00+02:00
2019-04-08T08:30:00+02:00
Quoique je lise peu de nouvelles, j’ai ouvert Debriefing , un recueil de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Quoique je lise peu de nouvelles, j’ai ouvert <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.christianbourgois-editeur.com/fiche-livre.php?Id=1771" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Debriefing</a><em>,</em> un recueil de <a title=""Se souvenir de Susan Sontag" (LaPresse.ca)" href="https://www.lapresse.ca/arts/litterature/201801/16/01-5150202-se-souvenir-de-susan-sontag.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Susan Sontag</a> (1933-2004), dont j’avais aimé les romans <em>En Amérique</em> et <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/10/09/l-amant-du-volcan.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>L’amant du volcan</em></a>. En réalité, il s’agit de <em>« textes courts de fiction »</em> comme elle en a écrit toute sa vie. Le recueil rassemble des textes publiés à l’origine dans la presse américaine dans les années 1960-1970.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2308946738.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064207" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/682960258.jpg" alt="sontag,debriefing,nouvelles,littérature anglaise,etas-unis,recueil,pèlerinage,thomas mann,lecture,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">La <a title="Wikipedia" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Mann_House" target="_blank" rel="noopener noreferrer">villa de Thomas Mann</a> (1550 San Remo Drive, Pacific Palisades, Los Angeles)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">J’ai beaucoup aimé le premier, <a title="Début à lire en ligne" href="https://www.christianbourgois-editeur.com/une-nouvelle.php?Id=299" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Pèlerinage</em> </a>(traduit par Marie-France de Paloméra) où Susan Sontag raconte d’abord son bonheur, à quatorze ans, de s’élancer bientôt vers la réalité,<em> « une fois délivrée de ce long emprisonnement qu’était l’enfance ».</em> Sa mère, <em>« veuve affligée d’une incurable bougeotte »</em>, venait de déménager <em>« du désert de l’Arizona du Sud vers la côte sud de la Californie »</em> et l’adolescente s’était fixé pour tâche <em>« d’éviter l’imbécillité (…), les stupidités des copains de classe et des professeurs, les platitudes affolantes »</em> qu’elle entendait à la maison.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Lectrice insatiable depuis sa « plus tendre enfance », elle a vite repéré une librairie où elle se rend après l’école : <em>« pour lire, debout, quelques-uns des ouvrages de la littérature mondiale, les achetant quand je le pouvais, les volant quand je l’osais » - « il me fallait posséder mes livres ».</em> Elle a bientôt quelques amis, plus vite qu’elle ne s’y attendait, avec qui elle peut parler de ses lectures et découvre la musique avec Elaine qui joue de la flûte et Mel du piano.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Son <em>« meilleur ami » </em>s’appelle Merrill, un garçon d’un autre lycée avec qui elle projette de <em>« rentrer ensemble à l’université de Chicago » - « vraiment intelligent et donc susceptible d’être rangé dans une catégorie à part »</em> - il joue également du piano. Dans la voiture de ses parents, ils jouent à <em>« Ecoute et dis-moi ce que c’est »</em> (reconnaître les œuvres de Mozart, Debussy, Stravinski…).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« J’accumulais les dieux. Ce que Stravinski était pour la musique, Thomas Mann le devint pour la littérature. »</em> Elle achète <a title="Billets T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/la+montagne+magique" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>La montagne magique </em></a>et ne lâche pas son livre, l’emporte partout pendant un mois : <em>« les personnages étaient des idées et les idées, des passions, comme je l’avais toujours pressenti. »</em> Puis elle le fait lire à Merrill, qui l’adore aussi et lui dit un jour : <em>« Pourquoi n’irions-nous pas le voir ? »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Susan savait que des écrivains et musiciens célèbres habitaient en Californie du Sud, mais il lui paraissait <em>« inimaginable d’entrer en contact avec l’un d’eux ».</em> Merrill, malgré son opposition, a cherché le numéro de téléphone de Mann dans l’annuaire. Il a eu la femme de Mann au téléphone puis sa fille Katia qui est allée demander à son père s’il souhaitait rencontrer deux lycéens qui avaient lu ses livres ; il avait accepté. <em>« Il nous attend pour le thé dimanche prochain à quatre heures. »</em> Le récit de cette rencontre vaut vraiment la peine d’être lu.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les dix textes de <em>Debriefing</em> sont très différents les uns des autres et assez déroutants, parfois davantage des notes éparses qu’un récit. Début et fin de <em>Projet de voyage en Chine </em>: <em>« Je vais en Chine. Par le pont Lo Wu, je franchirai la rivière Shum Chun pour aller de Hong Kong en Chine. » – « Peut-être vais-je écrire le récit de mon voyage en Chine avant d’y partir. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les relations entre les femmes et les hommes, la sexualité, le rôle qu’on joue en famille ou dans la société sont des thèmes récurrents. <em>Le mannequin</em> raconte comment un homme fait fabriquer un mannequin vivant qui lui ressemble parfaitement pour <em>« parler, manger, travailler, marcher et copuler »</em> à sa place. Son remplaçant fait illusion mais après quelques mois, souffre de la même lassitude que lui…</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Bébé</em> est une terrible fable sur un enfant <em>« précoce ».</em> La nouvelle raconte, séance après séance, les entretiens de ses parents avec un médecin <em>« spécialisé dans ce genre de problèmes »</em> ou plutôt leurs réponses à ses questions, que le lecteur imagine, ainsi que la vie chaotique de cette famille. On ne peut s’empêcher d’y voir un écho des difficultés de <a title="Portrait (France-Culture)" href="https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/susan-sontag-essayiste-et-romanciere-americaine-1933-2004" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Susan Sontag</a> avec son fils unique, qu’elle a eu à dix-neuf ans.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pour vous donner un aperçu de son style dans <em>Debriefing,</em> voici pour terminer un paragraphe extrait de <em>Retour aux vieilles doléances</em>, où la narratrice voudrait quitter une organisation : <em>« Une seule façon de s’en sortir. (La candeur récompensée.) En mettant par écrit mes sentiments dans tout leur indécent illogisme, j’ai franchi le cercle magique dans lequel ils m’enfermaient. En affirmant que ce en quoi je crois est faux, et en le faisant en toute sincérité, j’ai conjuré le charme de la crédulité. Grâce à la magie blanche et libératrice de la raison, j’éprouverai peut-être des sentiments à l’égard de l’organisation, à l’égard de moi-même, comme je l’ai expliqué. Mais je n’y croirai plus. »</em></span></p>
Tania
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Collision
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-03-02:3134538
2019-03-02T08:30:00+01:00
2019-03-02T08:30:00+01:00
« – J’ai adoré Canterbury, dit-elle. Instantanément il s’alluma....
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2744830136.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1061187" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2265825080.jpg" alt="Woolf la soirée de Mrs D.jpg" /></a>« – J’ai adoré Canterbury, dit-elle. <br />Instantanément il s’alluma. Tel était son don, son destin. <br />– Vous l’avez adoré, répéta-t-il. Je vois cela. <br />Ses tentacules lui envoyèrent le message que Roderick Serle était sympathique.<br /><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Leurs yeux se rencontrèrent, ou plutôt entrèrent en collision, car chacun sentait que l’être solitaire derrière les yeux, celui qui se cache dans le noir pendant que son acolyte agile et superficiel se démène et gesticule sur scène pour assurer la continuité du spectacle, venait de se lever, d’arracher sa cape et d’affronter l’autre. C’était inquiétant ; c’était magnifique. »</span></em></span></span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Virginia Woolf,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> Ensemble et séparés (<a title="Autour de Mrs Dalloway (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/02/25/autour-de-mrs-dalloway-3134536.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">La soirée de Mrs Dalloway</a>)</span></em></span></p>
Tania
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Autour de Mrs Dalloway
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-02-28:3134536
2019-02-28T08:30:00+01:00
2019-02-28T08:30:00+01:00
Les sept textes de Virginia Woolf publiés dans La soirée de Mrs Dalloway...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les sept textes de Virginia Woolf publiés dans <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.lesallusifs.com/catalogue/66-la-soiree-de-mrs-dalloway.html?page=3" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>La soirée de Mrs Dalloway</em></a>, je les avais déjà lus dans d’autres recueils. Ils sont ici traduits par <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/huston" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Nancy Huston </a>qui introduit ce petit livre de façon convaincante, suivant Stella McNichol dans son initiative <em>« de rassembler des nouvelles thématiquement et temporellement proches du roman » Mrs Dalloway.</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2414657700.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1061176" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/698341582.jpg" alt="woolf,virginia,la soirée de mrs dalloway,nouvelles,littérature anglaise,traduction,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Mrs Dalloway dans Bond Street</em>, la première nouvelle, est la seule dont Clarissa Dalloway est l’héroïne principale. Le plaisir de relire cette déambulation londonienne dans le but de s’acheter des gants (à rapprocher d’une autre qu’elle m’a rappelée, à la recherche d’un crayon à mine de plomb) a redoublé en comparant cette traduction à celle de Josée Kamoun (dans le recueil <em>La fascination de l’étang</em>).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ce pourrait être le premier chapitre d’un roman, comme elle l’écrivait dans son <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/05/virginia-1919-1922.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Journal</em> </a>en 1922. Huit pages sur douze décrivent les impressions de Mrs Dalloway en chemin ; les suivantes, ce qui se passe dans la boutique. Un régal d’écriture du <em>« flux de conscience »</em> chez une femme <em>« charmante, posée, ardente, aux cheveux étrangement blancs vu le rose de ses joues : c’est ainsi que la vit Scrope Purvis, C.B., qui se hâtait vers son bureau. »</em> (N. H.) – <em>« charmante, équilibrée, pleine de goût de vivre ; curieux ces cheveux blancs avec ces joues roses ; ainsi la voit Scope Purvis, compagnon de l’Ordre du Bain, qui court à son bureau. »</em> (J. K.)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les temps changent, je m’en étonne. Big Ben <em>« sonne »</em> ou <em>« sonnait »</em>, les passages du passé au présent varient d’une traduction à l’autre, le présent étant en principe réservé au monologue intérieur. On aimerait une édition bilingue pour voir ce qu’il en est dans le texte original. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les nouvelles suivantes se déroulent à la soirée : homme ou femme, les invités dont Virginia Woolf rapporte les états d’âme sont mal à l’aise. Un camarade d’école n’a pas osé décliner l’invitation de Richard Dalloway croisé dans le quartier de Westminster, qu’il n’avait plus vu depuis vingt ans. <em>« Pas du tout son genre »</em> de s’habiller pour une soirée, mais il ne veut pas être impoli. Il observe : <em>« Oisifs, bavards et surhabillés, sans la moindre idée en tête, ces dames et ces messieurs continuaient de parler et de rire »</em> (N. H.) – <em>« Et tout ce beau monde de rire et de papoter, ces gens désœuvrés, bavards, trop élégants ! »</em> (Hélène Bokanowski dans le recueil <em>La Mort de la phalène</em>)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Il faudra bien qu’il joue le jeu lui aussi quand Dalloway lui présentera Miss O’Keefe, une trentenaire à l’air arrogant, avec qui il tiendra une conversation désaccordée après laquelle ces deux <em>« amoureux du genre humain »</em> se quitteront, <em>« se détestant, détestant toute cette maisonnée qui leur avait fait vivre une soirée de douleur et de désillusion »</em> (<em>L’homme qui aimait le genre humain</em>).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Virginia Woolf aimait et craignait en même temps la vie mondaine, son <em>Journal</em> l’atteste. Nul doute qu’elle prête à Lily Everit ses propres sentiments quand elle écrit que sa vraie nature était <em>« de faire de grandes promenades solitaires méditatives, d’escalader des portails, de patauger dans la boue, le brouillard, le rêve et l’extase de la solitude, d’admirer la roue du pluvier et de surprendre des lapins »</em> etc. <em>(Présentations)</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Ancêtres</em> puis <em>Ensemble et séparés</em> illustrent à sa manière, subtile et ironique, les malentendus qui naissent de devoir converser aimablement avec des gens qu’on ne connaît pas et qui ne savent rien de votre vie. Faire bonne figure, écouter patiemment ceux qui ne s’intéressent aucunement à vous, tout peut être source d’irritation dans la grande comédie du paraître qu’est la vie mondaine. Même et parfois surtout, pour Mabel comme pour celle qui invente son histoire, la façon dont on est habillé (<em>La nouvelle robe</em>).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La dernière nouvelle, <em>Un bilan</em> (chez Nancy Huston, <em>Mise au point</em> chez Hélène Bokanowski), en moins de six pages, emmène deux invités des Dalloway dans le jardin : un fonctionnaire «<em> très estimé »</em> (lui aussi compagnon de l’ordre de Bath) et Sasha Latham, <em>« dame élancée et élégante aux mouvements quelque peu indolents »</em>, contente de prendre l’air en compagnie de cet homme <em>« sur qui l’on pouvait compter, même dehors, pour parler sans arrêt »</em>, ce qui lui permet de marcher <em>« majestueuse, silencieuse, tous les sens en éveil, les oreilles dressées, les narines humant l’air, telle une créature sauvage mais très contrôlée, qui prenait son plaisir la nuit. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le génie de Virginia Woolf est d’enchaîner ainsi les situations, les sensations, les dialogues et le ressenti, l’ennui et l’émerveillement, donnant vie à ses personnages, avec admiration ou avec ironie, souvent avec empathie. <em>« </em>La soirée de Mrs Dalloway<em> est aussi, sur le fond, une réflexion magistrale sur le thème de l’imperfection humaine. »</em> (Nancy Huston)</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1724399906.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1061175" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2213120213.JPG" alt="woolf,virginia,la soirée de mrs dalloway,nouvelles,littérature anglaise,traduction,culture" /></a><br /><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;"><em>Textes & prétextes</em>, <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/02/29/vivre-dans-le-feu.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">onze ans</a><br />Merci pour vos visites & vos commentaires.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Tania</span></p>
Tania
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Au verger
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-10-23:3125152
2018-10-23T20:20:00+02:00
2018-10-23T20:20:00+02:00
« Et puis, au-dessus du pommier et du poirier deux cents pieds...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/184602543.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1050921" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/4209718914.jpg" alt="woolf,virginia,rêves de femmes,nouvelles,littérature anglaise,femmes,féminisme,culture" /></a>« Et puis, au-dessus du pommier et du poirier deux cents pieds au-dessus de Miranda endormie dans le verger le sinistre tintement de cloches à la voix sourde, entrecoupée, édifiante sonna les relevailles de six pauvresses de la paroisse ; et le pasteur rendit grâce au ciel.</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Et puis plus haut encore avec un grincement perçant la penne d’or au sommet du clocher tourna du sud à l’est. Le vent avait changé. Il rugit très haut sur tout cela, au-dessus des bois, des prés, des monts, des miles au-dessus de Miranda endormie dans le verger. Il ratissa le ciel, sans voir, sans penser, sans rencontrer aucune résistance, puis faisant volte-face il souffla de nouveau en direction du sud. Des miles en dessous, dans un espace étroit comme le chas d’une aiguille, Miranda se redressa en s’écriant : « Oh, je vais être en retard pour le thé. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Virginia Woolf,</span></span></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> Au verger (Rêves de femmes)</span></em></span></span></em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Vanessa Bell,</span></span></span></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><em> Virginia Woolf dans une chaise-longue</em>, 1912</span></span></span></span></em></span></p>
Tania
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Nouvelles de Virginia
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-10-22:3125151
2018-10-22T08:30:00+02:00
2018-10-22T08:30:00+02:00
Des nouvelles de Virginia Woolf ? Cela tombe bien pour ma 1000 e note...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Des nouvelles de <a title="Virginia, Mrs W. (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/03/12/virginia-mrs-w.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Virginia Woolf </a>? Cela tombe bien pour ma 1000<sup>e</sup> note sur ce blog (soit une note pour deux billets par sujet en général). <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-classique/Reves-de-femmes" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Rêves de femmes</em> </a>comporte six nouvelles (traduites et éditées par Michèle Rivoire) précédées d’un essai, <em>« Les femmes et le roman »</em> et suivies d’un petit dossier sur ce génie de la littérature anglaise.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/263057737.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1050918" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/933417745.jpg" alt="woolf,virginia,rêves de femmes,nouvelles,littérature anglaise,femmes,féminisme,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Edition dérivée de la <a title="« Virginia Woolf, le souffle vif » par Virginie Despentes (Le Monde des livres, 12/4/2012)" href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/04/12/virginia-woolf-le-souffle-vif_1684134_3260.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Bibliothèque de la Pléiade </a>»</em>, indique l’éditeur. J’hésite souvent devant ces nouveaux petits recueils, qui reprennent des textes déjà publiés par ailleurs. Et c’est bien le cas pour ce Folio classique : quatre de ces nouvelles figuraient déjà dans<em> La mort de la phalène</em> et dans <em>La fascination de l’étang</em> (édités au Seuil). Lisons, relisons. Ces textes datent de 1920 à 1940.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Les femmes et le roman »</em> reprend deux conférences données à Cambridge, avec des arguments que Virginia Woolf développera dans <em>Une chambre à soi</em>. <em>« L’histoire de l’Angleterre est l’histoire de la branche masculine, non de la branche féminine. »</em> Comment écrire l’histoire des femmes et parmi elles, des femmes créatives ? Pourquoi faut-il attendre la fin du XVIIIe siècle et le tournant du XIXe pour croiser en Angleterre des femmes qui <em>« s’adonnent à l’écriture »</em> avec succès ? Voilà à quoi elle entreprend de répondre, en espérant un âge d’or où les femmes auront <em>« un peu de temps libre, un peu d’argent et un lieu à elles. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ce thème se prolonge dans <em>« Une société »</em> : six ou sept amies se retrouvent <em>« un soir après le thé »</em> et se penchent sur le cas de l’une d’elles, Poll, à qui son père a légué sa fortune <em>« à condition qu’elle lise tous les livres de la London Library ».</em> Quelle déception devant tant de livres médiocres à côté des Shakespeare, Milton ou Shelley ! Jane, la plus âgée, s’interroge : <em>« Voyons, si les hommes écrivent de telles sornettes, pourquoi faudrait-il que nos mères aient gâché leur jeunesse à les mettre au monde ? »</em> </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ainsi naît leur <em>« société de questionneuses ».</em> Elles font le serment de ne pas avoir d’enfant<em> « avant d’en avoir le cœur net »</em>. Ecrite en réaction aux opinions misogynes d’Arnold Bennettt, cette nouvelle satirique est très drôle, davantage que <em>« Le legs »</em> où un veuf hérite du journal intime de sa femme… et des surprises qu’il contient.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dans <em>« Un collège de jeunes filles vu de l’extérieur »</em>, c’est la lune qui jette un coup d’œil par les fenêtres, en particulier dans la chambre d’Angela où, sans souci du règlement, se trouvent aussi Sally, Helena, Bertha. Une nuit entre sommeil et rires où l’on entre dans les pensées d’Angela, où l’on épouse les songes de la lune observant<em> « cette vapeur »</em> qui s’exhale des chambres des dormeuses, <em>« qui s’accrochait aux arbustes, comme la brume, et puis, libérée, s’envolait dans les airs. » </em>Une vision impressionniste à rapprocher de <em>« Au verger »</em> où Miranda dort et rêve dans une chaise longue sous un pommier.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Moments d’être : « Les épingles de chez Slater ne piquent pas » »</em> est riche en sous-conversation. Fanny s’interroge sur cette remarque inattendue de Miss Craye (Julia), son professeur de piano, célibataire, qui lui semble bizarrement heureuse. <em>« C’est dans le champ, sur la vitre, dans le ciel – la beauté ; et je ne peux l’étreindre, ni l’atteindre, moi (…), moi qui l’aime passionnément, et qui donnerais tout au monde pour la posséder ! »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Si plusieurs de ces nouvelles contiennent des allusions saphiques, comme Virginia Woolf l’a confié à <a title="Vita & Virginia (T&P)" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Vita Sackville-West</a>,<em> « Lappin et Lapinova »</em> se veut une comédie sur le mariage, à partir de petits noms secrets entre les époux. Ce jeu de langage permet un certain temps à Rosalind de se sentir heureuse, complice avec son mari Ernest, même en dehors de leur <em>« territoire privé »</em>, par exemple quand elle s’ennuie au milieu de sa belle-famille. Mais le jeu durera-t-il ?</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Rêves de femmes</em> offre un aperçu de la condition féminine et des questions qu’elle soulève chez Virginia Woolf. Il me semble que pour apprécier ces nouvelles et en goûter les allusions, il vaut mieux déjà connaître un peu sa vie et son œuvre ou, en tout cas, lire les notes finales du recueil. A travers ces figures de femmes dans leur intimité, elle montre leur désir d’autonomie, tout en explorant l’art du récit et de la suggestion.</span></p>
Tania
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Usés
tag:textespretextes.blogspirit.com,2017-05-23:3111124
2017-05-23T20:20:00+02:00
2017-05-23T20:20:00+02:00
« Depuis lors, cette histoire de mots m’a poursuivi, dit Sergeï....
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3182858349.jpg" target="_blank"><img id="media-190729" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3056684164.jpg" alt="willems,paul,la cathédrale de brume,littérature française,belgique,nouvelles,poésie,imaginaire,écrivain belge,culture" /></a>« Depuis lors, cette histoire de mots m’a poursuivi, dit Sergeï. Oui. Les mots s’usent, ou pire : ils tombent en panne. Tous ces mots que l’on voit chaque jour dans les journaux. Autos très usées. Il n’y a rien à faire. Il est trop tard. Nous sommes usés aussi et nous n’avons plus de plaine pour y élever des stèles. Je m’en rends compte depuis que j’ai perdu Macha. Ma fille. Si petite. Elle avait douze ans. Et je n’ai pas trouvé de mots pour parler d’elle dans ma mémoire. Alors j’ai fait une langue pour elle. Une langue secrète. Est-ce que j’ose dire : sacrée ? »</span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Paul Willems,</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"> Dans l’œil du cheval (<a title="Paul Willems rêve (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2017/04/21/paul-willems-reve-1157898.html" target="_blank">La cathédrale de brume</a>)</span></em></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Source de la photo : http://www.papillonsdemots.fr/2014/07/05/memoire/</span></p>
Tania
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Paul Willems rêve
tag:textespretextes.blogspirit.com,2017-05-22:3111123
2017-05-22T08:30:00+02:00
2017-05-22T08:30:00+02:00
Une trouvaille à la Librairie du Port de Toulon, où je ne pensais pas...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Une trouvaille à la Librairie du Port de Toulon, où je ne pensais pas rencontrer le nom de l’écrivain <a title="Notice de l'Académie (Arllfb)" href="http://www.arllfb.be/composition/membres/willems.html" target="_blank">Paul Willems</a>, le fils de Marie Gevers, évoqué <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/02/23/l-ombre-du-chat.html" target="_blank">ici </a>ou <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/02/08/gevers-a-missembourg-1124000.html" target="_blank">là </a>sur ce blog : <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.fatamorgana.fr/livres/la-cathedrale-de-brume" target="_blank"><em>La cathédrale de brume</em> </a>est un recueil de six nouvelles imprimées sur vergé ivoire, une belle édition ornée de bois de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/09/29/enluminures.html" target="_blank">Max Elskamp </a>(nouvelle édition Fata Morgana, 2005, celle de 1983 n’étant plus disponible). Pages non coupées, comme autrefois, pour ces six textes où Paul Willems raconte, rêve et fait rêver.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2634586123.jpg" target="_blank"><img id="media-190689" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3651924709.jpg" alt="willems,paul,la cathédrale de brume,littérature française,belgique,nouvelles,poésie,imaginaire,culture" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">L’incipit de <em>Requiem pour le pain</em> met en appétit : <em>« Il ne faut jamais couper le pain, dit ma grand-mère, il faut le rompre. Et elle me prend le couteau des mains. Je ne réponds pas. On se tait quand on entend des paroles sacrées. »</em> Cette première histoire concerne la grand-mère et deux enfants, son petit-fils et sa cousine, une histoire d’amour et de mort, où Ostende – <em>« Avant la guerre, Ostende flottait sur la mer »</em> – est un lieu clé.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">On voyage beaucoup dans <em>La cathédrale de brume </em>: à Helsinki (<em>Un voyage d’archevêque</em>), en Extrême-Orient (<em>Dans l’œil du cheval</em>), en Bulgarie <em>(Tchiripisch).</em> Si Le<em> palais du vide </em>n’est pas localisé, la nouvelle éponyme nous ramène en Belgique, «<em> dans la forêt d’Houthulst »</em> au milieu des chênes et des hêtres. Entre blessures et bonheurs – <em>« le bric-à-brac du non-dit qui s’est accumulé en moi au cours de ma vie et qui est devenu lentement la matière de mon rêve. »</em> (<a title="Site de l'Académie (Arllfb)" href="http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications/willems14061980.pdf" target="_blank"><em>Ecrire</em></a>, communication à l’Arllfb, 1981)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;">Avez-vous lu ce beau roman que Paul Willems a intitulé <em>Tout est réel ici </em>? Vous retrouverez dans ce recueil son art de créer du rêve avec peu, par la magie des mots et des silences. Racontées à la première personne, ses histoires s’ancrent dans la réalité concrète. Parfois c’est un objet qui donne l’impulsion, comme le pain de la grand-mère ou cette toque de fourrure – <em>« une merveilleuse chose en kloupki à poil doré »</em></span> <span style="font-size: 12pt;">– aperçue à la vitrine d’un chapelier. </span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;">Souvent, c’est une rencontre : avec un comte et sa femme dans <em>« un immense appartement moderne »</em> tout blanc, du moins à la première impression ; avec un <em>« ethnologue en chambre » </em>et professeur d’université, qui l’emmène en voyage dans sa voiture ; avec un ingénieur soviétique dont il a fait la connaissance en avion. </span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Comme il l’écrit dans <a title="Site de l'Académie (Arllfb)" href="http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications/willems101288.pdf" target="_blank"><em>Le pays noyé</em></a>, un autre texte dont vous pouvez lire des passages en ligne sur le site de l’Académie, <em>« Tous, pourtant, emportaient des souvenirs. Étrangement, ils ne choisissaient pas seulement les souvenirs heureux, mais aussi les chagrins, « car, disaient-ils, l’ombre fait briller la lampe d’une lumière plus claire ». » </em></span><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><em>La cathédrale de brume</em> appartient aux récits « venus de la mémoire profonde », des textes <span style="font-size: medium;">mi-biographiques, mi-oniriques</span> <em>« d’une simplicité bouleversante » </em>(<a title="Septentrion, 1998" href="http://www.dbnl.org/tekst/_sep001199801_01/_sep001199801_01_0020.php" target="_blank">Liliane Wouters</a>).</span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Dans l’univers de Paul Willems, l’étrange est familier. Des choses improbables se passent naturellement, c’est le monde d’un poète ou la poésie du monde. Il nous en reste des images, des sensations, impalpables comme celles que nous laissent nos rêves, mais qui flottent longtemps à la surface de nos souvenirs. Embarquez-y, si vous voulez, ou plutôt, comme sur les bois gravés de Max Elskamp qui ouvrent et ferment le recueil, posez-vous là comme un oiseau sur la branche et laissez le vent des mots vous balancer.</span></p>
Edouard
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Une vie de chien (Julien Sansonnens)
tag:blogres.blogspirit.com,2017-05-18:3324669
2017-05-18T02:44:00+02:00
2017-05-18T02:44:00+02:00
par Jean-Michel Olivier J'avais beaucoup aimé, l'année...
<p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">par Jean-Michel Olivier</span></em></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a href="http://blogres.blogspirit.com/media/00/02/3902280620.jpeg" target="_blank"><img id="media-224259" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/00/02/2012968554.3.jpeg" alt="Unknown-1.jpeg" /></a>J'avais beaucoup aimé, l'année dernière, <em>Les Ordres de grandeur*</em> (voir <a href="http://jmolivier.blog.tdg.ch/archive/2016/11/11/un-faux-polar-haletant-julien-sansonnens-280102.html">ici</a>), un polar haletant qui mêlait politique et médias, un roman au style vif et généreux, assez rare sous nos latitudes protestantes. L'auteur, Julien Sansonnens, récidive cette année avec un texte plus court (une longue nouvelle) qui possède néanmoins les mêmes qualités que son précédent livre. Cela s'appelle <em>Quatre années du chien Beluga</em>**, et c'est une merveille.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Qualité d'écriture tout d'abord : précise, limpide, coupante comme un scalpel. Sansonnens a du style, et c'est un bonheur de le lire. Qualité de construction ensuite : le récit est parfaitement mené, à un rythme soutenu, mais avec des pauses, de réflexion ou d'anecdotes, alternant les descriptions (promenades au bord du lac, randonnées en montagne, innombrables bêtises du chien Beluga) et la narration plus serrée, plus intime. </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce petit livre d'une grande profondeur : raconter l'intimité — le lien d'intimité — qui se noue entre un chien et ses maîtres (la narration, très « brechtienne », pose d'emblée les relations familiales en relations de pouvoir). <a href="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/02/01/2656007606.2.jpeg" target="_blank"><img id="media-224258" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/02/01/3342091311.3.jpeg" alt="Unknown.jpeg" /></a>Beluga, que ses maîtres adoptent alors qu'il n'a que quelques mois, vient apporter sa folie, ses névroses (il n'aime pas les enfants), son inébranlable joie de vivre à toute la maisonnée. Il devient l'enfant chéri (et folâtre) de ses maîtres, qui l'emmènent en voyage avec eux, lui abandonnent leur plus beau fauteuil. Il est de toutes les bringues et de tous les bonheurs. </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Cela se gâte, pourtant, quand le couple attend son premier enfant. Étrangement, le chien tombe malade. Il a des absences, des pertes d'équilibre. « Est-il envisageable que la naissance de l'enfant ait provoqué le mal dont souffre le chien ? » demande le narrateur, qui n'évite pas les crises de culpabilité. Il fera tout pour sauver Beluga, l'emmenant chez le vétérinaire (« une belle ordure») à quatre heures du matin. Mais rien n'y fait. L'enfant prospère, tandis que le chien décline, inexorablement. De quoi souffre-t-il ? Épilepsie, cancer. Le chien Beluga quitte la scène après une vie de jeu, de caresses, de courses folles (il adore courir en rond). Sansonnens évoque très bien le vide que l'animal laisse dans le cœur de ses maîtres : c'est de là que surgit l'écriture.</span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">* Julien Sansonnens, <em>Les Ordres de Grandeur</em>, roman, édition de l'Aire, 2016.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">** Julien Sansonnens, <em>Quatre années du chien Beluga</em>, nouvelles, édition Mon Village, 2017.</span></strong></p>
JMOlivier
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Une vie de chien (Julien Sansonnens)
tag:jolivier.blogspirit.com,2017-05-16:3327896
2017-05-16T09:35:00+02:00
2017-05-16T09:35:00+02:00
J'avais beaucoup aimé, l'année dernière, Les Ordres de grandeur* (voir...
<p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/01/712867286.jpeg" target="_blank"><img id="media-224254" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/2315585450.jpeg" alt="Unknown-1.jpeg" /></a>J'avais beaucoup aimé, l'année dernière, <em>Les Ordres de grandeur*</em> (voir <a href="http://jolivier.blogspirit.com/archive/2016/11/11/un-faux-polar-haletant-julien-sansonnens-280102.html">ici</a>), un polar haletant qui mêlait politique et médias, un roman au style vif et généreux, assez rare sous nos latitudes protestantes. L'auteur, Julien Sansonnens, récidive cette année avec un texte plus court (une longue nouvelle) qui possède néanmoins les mêmes qualités que son précédent livre. Cela s'appelle <em>Quatre années du chien Beluga</em>**, et c'est une merveille.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Qualité d'écriture tout d'abord : précise, limpide, coupante comme un scalpel. Sansonnens a du style, et c'est un bonheur de le lire. Qualité de construction ensuite : le récit est parfaitement mené, à un rythme soutenu, mais avec des pauses, de réflexion ou d'anecdotes, alternant les descriptions (promenades au bord du lac, randonnées en montagne, innombrables bêtises du chien Beluga) et la narration plus serrée, plus intime. </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce petit livre d'une grande profondeur : raconter l'intimité — le lien d'intimité — qui se noue entre un chien et ses maîtres (la narration, très « brechtienne », pose d'emblée les relations familiales en relations de pouvoir). <a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/1393850989.jpeg" target="_blank"><img id="media-224258" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/02/1265356194.jpeg" alt="Unknown.jpeg" /></a>Beluga, que ses maîtres adoptent alors qu'il n'a que quelques mois, vient apporter sa folie, ses névroses (il n'aime pas les enfants), son inébranlable joie de vivre à toute la maisonnée. Il devient l'enfant chéri (et folâtre) de ses maîtres, qui l'emmènent en voyage avec eux, lui abandonnent leur plus beau fauteuil. Il est de toutes les bringues et de tous les bonheurs. </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Cela se gâte, pourtant, quand le couple attend son premier enfant. Étrangement, le chien tombe malade. Il a des absences, des pertes d'équilibre. « Est-il envisageable que la naissance de l'enfant ait provoqué le mal dont souffre le chien ? » demande le narrateur, qui n'évite pas les crises de culpabilité. Il fera tout pour sauver Beluga, l'emmenant chez le vétérinaire (« une belle ordure») à quatre heures du matin. Mais rien n'y fait. L'enfant prospère, tandis que le chien décline, inexorablement. De quoi souffre-t-il ? Épilepsie, cancer. Le chien Beluga quitte la scène après une vie de jeu, de caresses, de courses folles (il adore courir en rond). Sansonnens évoque très bien le vide que l'animal laisse dans le cœur de ses maîtres : c'est de là que surgit l'écriture.</span></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">* Julien Sansonnens, <em>Les Ordres de Grandeur</em>, roman, édition de l'Aire, 2016.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">** Julien Sansonnens, <em>Quatre années du chien Beluga</em>, nouvelles, édition Mon Village, 2017.</span></strong></p>
JMOlivier
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Vernissage, ce soir, de Regards croisés sur Genève (Slatkine)
tag:jolivier.blogspirit.com,2017-03-15:3327889
2017-03-15T10:56:00+01:00
2017-03-15T10:56:00+01:00
Vingt et un auteurs vous entraînent à travers Genève. Grâce à ces...
<p style="text-align: center;"><a href="http://blogres.blog.tdg.ch/media/01/00/2656007606.jpeg" target="_blank"><img id="media-222232" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blog.tdg.ch/media/01/00/3342091311.jpeg" alt="Unknown.jpeg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Vingt et un auteurs vous entraînent à travers Genève. Grâce à ces textes drôles, engagés, rêveurs, haletants, nostalgiques ou critiques, vous découvrirez des quartiers, des rues de Genève mais aussi les secrets, les traces d’histoires passées, les flux et les reflux qui agitent une ville.</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Alain Bagnoud, Olivier Beetschen, Pierre Béguin, Laurence Boissier, Anne Brécart, Daniel de Roulet, Jean-François Duval, Catherine Fuchs, Silvia Härri, Joseph Incardona, Max Lobe, Antonin Moeri, Jean-Michel Olivier, Georges Ottino, Michaël Perruchoud, Valérie Poirier, Guillaume Rihs, Marina Salzmann, Aude Seigne, Luc Weibel, Jean-Michel Wissmer, tous écrivains vivant à Genève nous donnent à lire leur ville, accompagnés par les encres inédites de Pierre Wazem.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Puisse cette promenade littéraire inciter les lecteurs à ouvrir tout grand leurs yeux dans le sillage des écrivains dont ils partagent le quotidien !</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><strong>Préface de Darius Rochebin</strong></span></p>
JMOlivier
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À lire et à offrir : Désir d'enfant (Marc Bressant)
tag:jolivier.blogspirit.com,2016-12-21:3327861
2016-12-21T03:00:00+01:00
2016-12-21T03:00:00+01:00
On voyage beaucoup avec Marc Bressant (qui fut ambassadeur de France),...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/02/808307639.jpeg" target="_blank"><img id="media-209034" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/02/148961597.2.jpeg" alt="images.jpeg" /></a>On voyage beaucoup avec Marc Bressant (qui fut ambassadeur de France), et l’on ne s’ennuie jamais. On se balade dans l’espace et le temps, de Vienne à Guernesey (avec l’infatigable Hugo qui aimait tant les femmes et la littérature), de la Scandinavie aux côtes du Pays de Galles, mais aussi de la Préhistoire au XIXe siècle. On croise mille et un personnages singuliers, taraudés dans leur chair par un obscur <em>Désir d’enfant</em>*. On les rencontre, on les écoute, on se prend d’affection pour les confidences qu’ils nous font, l’air de rien, dans chacune des nouvelles qui composent ce recueil épatant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Au centre du livre, donc, ce mystérieux besoin, pour l’homme comme pour la femme, de se prolonger en se reproduisant, de laisser une trace vivante de son passage sur terre, de dépasser sa finitude ou encore, plus prosaïquement, de perpétuer l’espèce. Marc Bressant en explore toutes les facettes, les plus ordinaires comme les plus crues et les plus insolites.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Car ce besoin, souvent enfoui dans la chambre noire de notre identité, touche à peu près tout le monde. Ainsi le Général Haudemain qui s’écrie un jour, à la grande stupeur de ses invités : « J’ai toujours rêvé d’être mère ! » Ou ces deux cœurs solitaires, si peu faits pour l’un pour l’autre, qui se retrouvent sur une plage galloise pour soigner un chagrin d’amour. Ils défient l’eau glacée et nagent, chaque jour, jusqu’au radeau qui scellera leur union (hasardeuse, mais fertile). Ou encore cette jeune néanderthalienne, en proie au mal d’enfant, qui brave tous les dangers pour aller retrouver le père de ses enfants, déjà bien occupé, dans sa grotte obscure, à lutiner d’autres femelles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/01/82827033.2.jpeg" target="_blank"><img id="media-209035" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/02/740213737.jpeg" alt="images-2.jpeg" /></a>« Instinct vital, avancent les bons auteurs quand ils veulent fonder le désir d’enfant, ou bien encore pulsion d’éternité, désir de normalité sociale, sans oublier l’amour, une motivation qui, après tout, en vaut d’autres. La seule certitude, c’est qu’à la faveur de la pilule et du sperme pour chacun, et de ce qui en découle, le libre-arbitre pour tous, le besoin d’engendrer est devenu une névrose qui s’est installée en maître chez les humains. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"> Cette névrose (« Vous avez des enfants ? »), qui est au cœur de la vie moderne, Bressant en explore les secrets, parfois inavouables. Et le lecteur prend un malin plaisir à croiser le destin de ces personnages hauts en couleur qui viennent raconter leur histoire. Il y a du Nabokov dans ces nouvelles finement ciselées, d’une ironie douce-amère, qui jette une lumière crue sur l’humaine condition. Et Proust, certainement, aurait adoré ces Mardis d’un divan russe où la baronne Eugénie d’Ausseville ouvre son cœur à son amie de trente ans, la comtesse de Mérignac, en lui contant les ruses qu’elle a dû déployer pour séduire son mari, autrefois grand coureur de jupons. Ici, contrairement à la norme en vigueur, c’est l’amour qui met un frein au désir d’enfant. « Nous nous sommes trop aimés, dit la baronne. Pas un instant nous n’avons éprouvé l’envie d’associer quiconque à notre histoire. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Deux ans après Brebis galeuses et moutons noirs (voir <a href="http://jolivier.blogspirit.com/archive/2014/03/03/les-fables-de-bressant-253624.html">ici</a>), <a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/01/647929986.jpeg" target="_blank"><img id="media-209036" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/02/3074561608.jpeg" alt="images-3.jpeg" /></a>Marc Bressant interroge le mystère du mal d’enfant en quatorze nouvelles qui sont autant de fables drôles et édifiantes, qui se dévorent sans restriction.</span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 14pt;">* Marc Bressant, <em>Désir d’enfant (et autres nouvelles)</em>, éditions de Fallois, Paris, 2016.</span></strong></p>
hommelibre
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News de la semaine: Bouc - Blondes - Briana
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2015-07-18:3299518
2015-07-18T09:12:00+02:00
2015-07-18T09:12:00+02:00
B comme Blondes La socialiste Anne-Marie Rey s’offusque de la...
<p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial;"><span style="background-color: #f4eaff;"><strong>B comme Blondes</strong></span></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">La socialiste Anne-Marie Rey s’offusque de la proposition du Conseil Fédéral d’empêcher d’avorter comme bon leur semble selon l’unique critère <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/4024786538.jpg" target="_blank"><img id="media-197164" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3306031138.jpg" alt="news,nouvelles,conrad,bouc macho,blonde,one direction,tom, felicity,arrow," /></a>du désir individuel. Elle veut faire accepter l’avortement selon le sexe de l’enfant. <span style="-webkit-text-stroke-width: initial;">« Un enfant comme on le veut », semble-t-elle vouloir défendre, sans restriction à l’IVG. A la carte, quoi. C’est la liberté individuelle. Pourquoi la société imposerait-elle des contraintes en matière de grossesse et de choix de reproduction ?</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Evidemment cela ouvre un peu plus la porte aux enfants faits sur mesure. Les gènes diront dès la conception si les yeux sont bleu turquoise ou bleu outremer. Ce qui change évidemment dans le décor du salon à côté du canapé crème. Abusif, l’enfant sur mesure ? La société renoncerait-elle à se protéger contre les abus et contre une fabrication « esthétique » de l’espèce ? Personnellement je trouve préférable de laisser faire la nature, qui favorise la biodiversité et l’enrichissement génétique.</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Enfin, sauf si c’est pour mettre au monde quelques blondes dans le style de Felicity, de la série Arrow…</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;"><span style="background-color: #d8fcfc;"><strong>B comme Bouc</strong></span></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Les paysans suisses ont leur mascotte : Conrad, le bouc viril. Dans une des ses aventures il se vante d’avoir plus de liberté que la plupart des hommes. <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/416923067.jpg" target="_blank"><img id="media-197165" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3074400017.jpg" alt="news,nouvelles,conrad,bouc macho,blonde,one direction,tom, felicity,arrow," /></a>C’est vrai : ses conquêtes ne se comptent plus alors que les mecs doivent se contenter d’une seule femelle. Et il assure. Avez-vous déjà vu un bouc à l’oeuvre ? Infatigable. L’espèce survivra aux humains. Chez ces derniers les mâles deviennent trop pâles.</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Evidemment il n’en faut pas plus pour relancer l’évangile de la femme objet. Pire : sur une affiche Conrad le bouc affirme qu’avec sa paysanne il est au régime des prairies fleuries. Et hop, accusation de sexisme. Lier féminité et diète serait un stéréotype insupportable et le bouc un vilain macho. </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Mais non ! D’abord, à voir la solide carrure de bien des paysannes, peu d’entre elles font la diète. Ensuite la prairie fleurie est un endroit délicieux pour faire crac-crac. Comment, vous n’avez pas essayé ? En troisième lieu, oui, les femmes ont pendant longtemps été maîtresses de la nutrition. C’est un peu dans leur nature, cela commence avec leurs seins. Elle est chiante la nature. Chassons le naturel ! Faisons des bébés à la carte et imposons aux hommes de faire cuire le surgelé dans le micro-ondes. Ainsi le machisme sera éliminé, pensent-elles. </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Seulement chacun fait c’qui lui plaît-plaît-plaît. Même le bouc. Et surtout le bouc macho ! C’est un bon exemple de mâle, de ceux qui ne font pas à bouffer mais qui ravissent leurs femelles. Mesdames, il faut choisir : un homme rose dont la quéquette ne se dresse qu’aux heures autorisées par votre agenda, ou un vrai mâle qui préfère le resto au frigo et la grande prairie à la petite maison de poupée. Le mariage à trois a de l’avenir : un homme rose pour le micro-ondes, un vrai mâle pour le lit. Elle est pas belle la vie avec le bouc macho ? Sûrement mieux qu’avec Sonia, autre mascotte des paysans suisses. Sonia, elle est vache.</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;"><span style="background-color: #faefbb;"><strong>B comme Briana</strong></span></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Briana Jungwirth est une ex-copine de Louis Tomlison, un membre du groupe pour pré-ados <em>One Direction</em>. Un beau parti, financièrement. Elle a <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/840644448.jpg" target="_blank"><img id="media-197166" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/819776026.jpg" alt="news,nouvelles,conrad,bouc macho,blonde,one direction,tom, felicity,arrow," /></a>entretenu une relation de deux mois avec lui, avant qu’ils ne rompent. Et hop, elle est enceinte. Pas de contraception ? Pas de préservatif ? Parents après deux mois et une séparation ? Les cons !</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Il aurait pu faire attention. A moins qu’elle ne l’ait manipulé. Mais enfin, il semble content et va habiter plus près de chez elle. Pour voir son enfant. Moi je dis : il le verra s’il paie assez. </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">La maman se porte bien. Le futur enfant est la promesse d’un revenu élevé. L’avenir de madame est assuré. Une vraie femelle, cette Briana : tout pour une bonne reproduction. Elle dispose en plus de quelques arguments esthétiques indiscutables. </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Elle est quand-même mieux comme ça que de faire un enfant avec un pauvre. Qui a dit que les blondes étaient bêtes ?</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; color: #444444; -webkit-text-stroke-color: #444444; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #444444; font-family: Georgia; font-size: 18px; -webkit-text-stroke-color: #444444;">Heureux le pays qui n’a que le bouc pour sujet de discorde. Heureuse la maman dont l’avenir financier est assuré. Heureux encore les hommes qui préfèrent les blondes. Trois news, sérieuses ou pas, moisson d’une chaude semaine. Un peu de futilité vaut mieux que d’être dans la Daech.</span></p>
Jean Taillardat
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Un cadeau pour vous !
tag:editionsvaleursdavenir.blogspirit.com,2013-02-05:2950739
2013-02-05T15:11:00+01:00
2013-02-05T15:11:00+01:00
Nous sommes très proches des dirigeants de l’ESS...
<p class="MsoNormal" style="text-indent: 14.2pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> Nous sommes très proches des dirigeants de l’ESS (Économie sociale et solidaire) et Jean-François Noubel qui prône l’économie du don – par opposition à l’économie de marché. L’économie de marché est câblée contribution/rétribution, vente/paiement, achat/paiement… alors que l’économie du don, si chère aux peuples premiers, fait le pari que le don fait gratuitement aujourd’hui recevra récompense et retour plus tard, sous une forme ignorée au moment du don. Wikipedia et un modèle d’économie du don, comme l’a été internet du temps de sa création. La mise en ligne et le téléchargement gratuit des œuvres de compositeurs/musiciens en est une manifestation. Si vous aimez ces œuvres, vous aurez à cœur de soutenir leurs créateurs, vous les ferez connaître, vous achèterez les supports, vous assisterez à leurs concerts.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;"> Eh bien, c’est ce que nous vous proposons. Rendez vous sur le site de <a href="http://www.editionsvaleursdavenir.fr/fr/" target="_self">www.editionsvaleursdavenir.fr</a></span><span style="font-size: medium;">, téléchargez une, deux ou trois… des nouvelles de Camille Valleix et prenez plaisir à les lire. Si vous les aimez, vous en ferez profiter vos amis, vos proches et le nom de Camille Valleix apparaîtra au firmament… déclenchant un tsunami de ventes de ses ouvrages !</span></span></p>
JaCk DesBrumes
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Studio Babel N°3 : En avant Mars !
tag:lunanavis.blogspirit.com,2012-12-13:2940958
2012-12-13T20:39:00+01:00
2012-12-13T20:39:00+01:00
Si vous voulez lire de fabuleuses nouvelles ayant pour cadre la planète Mars,...
Si vous voulez lire de fabuleuses nouvelles ayant pour cadre la planète Mars, jetez-vous sur le dernier numéro de <strong>Studio Babel </strong>consacré à la planète rouge, dépaysement garanti ! Une de mes nouvelles y figure ("Olympus Mons") ;)<br />56 pages de SF en lecture gratuite :<br /><div style="text-align:center;"><div style="margin:8px 0px 4px;"><a href="http://www.calameo.com/books/0007884132acfc7d6dc86" target="_blank">Studio Babel N°3 - En avant, Mars !</a></div><iframe src="http://v.calameo.com/?bkcode=0007884132acfc7d6dc86" width="420" height="272" seamless="seamless" frameborder="0" allowtransparency="true" style="margin:0 auto;"></iframe><div style="margin:4px 0px 8px;"><a href="http://www.calameo.com/">Publish at Calameo</a> or <a href="http://www.calameo.com/browse">read more publications</a>.</div></div><br /><br />Vous pouvez télécharger le fichier ici (format epub), toujours gratuitement :<br /><a href="http://www.lulu.com/shop/gr-746/studio-babel-n3/ebook/product-20567236.html" target="_blank">http://www.lulu.com/shop/gr-746/studio-babel-n3/ebook/product-20567236.html</a><br /><br />Si vous tenez à l'acquérir en version papier, ce n'est plus gratuit. Je précise qu'il s'agit du prix coutant, aucun des auteurs ou des illustrateurs n'est rémunéré.<br /><a href="http://www.lulu.com/shop/gr-746/studio-babel-n3-couleur/paperback/product-20569222.html" target="_blank"><br />http://www.lulu.com/shop/gr-746/studio-babel-n3-couleur/paperback/product-20569222.html</a> (tout couleur)<br /><a href=" http://www.lulu.com/shop/gr-746/studio-babel-n3-n-et-b/paperback/product-20569263.html" target="_blank"><br /><br />http://www.lulu.com/shop/gr-746/studio-babel-n3-n-et-b/paperback/product-20569263.html</a> (intérieur noir et blanc, couverture couleur)<br /><br /><a href="http://babel-lgdm.forumpro.fr/" target="_blank">Les forums de Studio Babel, la Ghilde des Mondes.</a>
Bernard LECOMTE
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Des nouvelles de Lucette Desvignes
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2011-12-10:2472485
2011-12-10T10:30:00+01:00
2011-12-10T10:30:00+01:00
Normal 0 21...
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Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Glaner
tag:textespretextes.blogspirit.com,2011-11-15:3109984
2011-11-15T20:20:00+01:00
2011-11-15T20:20:00+01:00
« Pour garder dans sa mémoire le souvenir de quelques minutes...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><em><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">« Pour garder dans sa mémoire le souvenir de quelques minutes heureuses, il faut chaque jour s’exercer à y penser, chaque jour les glaner, comme ces femmes ramassant pour se chauffer l’hiver un peu de bois mort qu’elles serrent au creux de leur tablier. »</span></span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><br /><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Françoise Lefèvre,</span></span><em><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"> Consigne des minutes heureuses</span></span></em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2297637728.jpg" target="_blank"><img id="media-106774" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3936106636.jpg" alt="Courtens Parc et ramasseuse de bois.jpg" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;" lang="FR">Franz Courtens, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ramasseuse de bois</em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Minutes heureuses
tag:textespretextes.blogspirit.com,2011-11-14:3109983
2011-11-14T08:30:00+01:00
2011-11-14T08:30:00+01:00
« Vous êtes la marchande de la boutique des minutes heureuses !...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Vous êtes la marchande de la boutique des minutes heureuses ! »</em> Cette parole de l’écrivain <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Hardellet" target="_blank">André Hardellet</a> à <a title="Quelques œuvres lues par Clarabel (Quartiers d'été)" href="http://quartiersdete.blogspot.com/2006/07/franoise-lefvre.html" target="_blank">Françoise Lefèvre</a> est à la source d’un recueil de nouvelles intitulé <em>Consigne des minutes heureuses</em> (1998). Des nouvelles ? Plutôt une sorte de puzzle où l’auteur du <a title="Résumé" href="http://calounet.pagesperso-orange.fr/resumes_livres/lefevre_resume/lefevre_cannibale.htm" target="_blank"><em>Petit prince cannibale</em></a> rassemble les pièces les plus claires de son paysage mental, décidée à écarter pour un temps les zones d’ombre, non pas pour se raconter mais pour dire comment elle aime, elle a aimé la vie.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/72924122.jpg" target="_blank"><img id="media-106772" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/932381142.jpg" alt="lefèvre,consigne des minutes heureuses,nouvelles,littérature française,bonheur,nostalgie,vie quotidienne,culture" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;" lang="FR">Rodolphe Wytsman, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Matinée d’automne</em></span> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">En ressuscitant <em>La dernière promenade d’André Hardellet</em>, qui avait le double de son âge quand elle avait trente ans, et qu’obsédait le temps qui lui restait (<em>Donnez-moi le temps</em>), Françoise Lefèvre écrit contre le deuil, le malheur, le chagrin, la ruine. Elle a décidé de recenser les <em>« miracles quotidiens »</em>, de dire les joies qui l’habitent encore alors qu’elle est <em>« entre deux âges, ni jeune ni assez âgée pour ne vivre que de </em>(ses)<em> souvenirs ».</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Chacune de ses nouvelles est dédiée à l'un de ses proches. Pour ses enfants, ses petits-enfants, ses amis, une femme qui cache sa mélancolie sous un sourire appris depuis longtemps pour ne pas peser, exprime son moi trop souvent masqué. Dans <em>Les tresses d’Hermine</em>, par exemple, elle se souvient de la vieille maison entourée de forêts où, un matin de brouillard, elle réveille sa fille de onze ans. Jeune violoncelliste, celle-ci n’aime pas l’école –<em> « c’est trop long ».</em> Tandis qu’elle tresse lentement les longs cheveux blonds de la fillette, c’est le quart d’heure des rêves, des rires, des souhaits absurdes, avant une longue journée de travail pour Hermine – école et musique – comme le veut ce monde où l’on apprend très tôt à devenir <em>« endurante ».</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Le premier miracle de la journée, le premier bienfait, c’est elle. C’est l’eau du matin. Elle coule sur votre visage, vos épaules. Elle chasse les mauvais rêves. On se sent régénérée par je ne sais quel baptême. Et les mots viennent. »</em> (<em>L’eau du matin</em>) Les instants de solitude, Françoise Lefèvre les préfère depuis toujours. Guère sociable, elle se tient en général à distance du groupe. Silence, solitude, paix – voilà ce qui l’attire loin des conversations à voix haute. «<em> L’écriture naissait du rêve. Et l’écriture c’est du silence. Une autre façon de parler. »</em> Si tout lui semble avoir changé, c’est d’abord parce qu’elle-même a changé, que l’insouciance s’est perdue (<em>Plus rien n’est comme avant</em>).</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Sous cette quête des heures lumineuses, on le comprend très tôt, rôde une profonde mélancolie. Françoise Lefèvre chante l’aube, quand <em>« les bruits de la vie éclaircissent enfin l’eau saumâtre des cauchemars. »</em> (<em>Volupté de se rendormir après une nuit d’i</em>nsomnie) Elle le confie : <em>« Je me demande à quelle source cachée je puise mes forces pour continuer de vivre, rire ou faire semblant ». </em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Alors elle fait une liste de ce qu’elle a aimé, de ce qu’elle aime encore : l’odeur de la soupe aux poireaux, le camion à pizzas l’hiver, la cueillette des framboises, une lampe allumée, la première neige… <em>« Reconnaître la joie où elle se trouve. </em>» (<em>Un amour invisible</em>) Une panne du téléviseur, provoquant d’abord manque et furie, suscite bientôt un supplément de minutes heureuses, à l’abri de la fureur du monde. Ecouter les nouvelles à la radio s’avère bien suffisant pour en garder le pouls. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Lorsqu’on a atteint les deux tiers de sa vie, qu’on apprend la fatigue, le détachement, <em>« être à ce qu’on fait »</em> importe, dans une attention constante à chaque geste, par exemple, pour préparer une tarte aux pommes. Garder un enfant fiévreux à la maison mais pas trop malade. Regarder fleurir une jacinthe bleue l’hiver à la cuisine. Suspendre le linge dehors, <em>« en plein vent, en plein champ »</em>, entourée d’enfants avec qui jouer aux fantômes ou à cache-cache derrière les draps,. Les minutes heureuses de Françoise Lefèvre sont celles d’une mère et d’une grand-mère, et d’une femme d’écriture qui laisse affleurer les phrases, attentive à ne pas passer à côté de l’essentiel, à côté de la vie.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 48.2pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Loin de l’allègre <a title="Extraits sur le site de l'auteur" href="http://www.colettenysmazure.be/biblio/celebration_quotidien.php" target="_blank"><em>Célébration du quotidien</em></a> de Colette Nys-Mazure, que m’avait rappelée son titre, <a title="La lecture enthousiaste d’Aifelle (Le goût des livres)" href="http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2011/07/13/21601550.html#comments" target="_blank"><em>Consigne des minutes heureuses</em></a> recueille une joie de vivre le plus souvent évoquée au passé, conjuguée à l’enfance, empreinte de nostalgie. L’auteur reconnaît elle-même le <em>« parfum testamentaire »</em> de son entreprise. Malgré son art d’évoquer les joies simples, son envie d’écrire l’impalpable de la vie intérieure, il me semble que ce titre de Françoise Lefèvre est un trompe-l’œil sous lequel erre, plus puissante que tout, une <em>« vive impression d’être en sursis ».</em></span></span></p>
Tania
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Famille
tag:textespretextes.blogspirit.com,2011-08-23:3109935
2011-08-23T20:20:00+02:00
2011-08-23T20:20:00+02:00
« La famille n’est pas très grande et tout le monde a répondu...
<p><em><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">« La famille n’est pas très grande et tout le monde a répondu présent, tout le monde voulait faire la fête, personne ne voulait manquer l’anniversaire de Gustave ! Sont présents également et chantent tout aussi fort que les autres, les deux grands amis de Gustave, ses amis de toujours : Arthur le boucher et Simon le fermier du champ voisin ainsi que leurs femmes respectives.<br /></span></span><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Seule Annette est absente. »</span></span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Nicole Versailles, <em>Les amis de Gustave (<a title="Tant d'histoires (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/08/09/tant-d-histoires.html" target="_blank">Les dessous de tables</a>)</em></span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3601070033.jpg" target="_blank"><img id="media-97940" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1686405273.jpg" alt="versailles,les dessous de tables,nouvelles,littérature française,belgique,culture" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /></span><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; mso-bidi-font-weight: bold;">Festen</span></em><span style="color: black; line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; mso-bidi-font-weight: bold;"> (Thomas Vinterberg)<span style="display: none; mso-hide: all;">Festen</span></span><span style="color: black; line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; display: none; mso-hide: all;">, Thomas Vinterberg</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p> </p><p> </p>
Tania
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Tant d'histoires
tag:textespretextes.blogspirit.com,2011-08-22:3109934
2011-08-22T08:30:00+02:00
2011-08-22T08:30:00+02:00
Nicole Versailles a ému bien des lecteurs avec L’enfant à l’endroit,...
<p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Biographie du Service du Livre luxembourgeois" href="http://www.servicedulivre.be/fiches/v/versailles.htm" target="_blank">Nicole Versailles</a> a ému bien des lecteurs avec <em><a title="Mal à l'enfance (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/01/29/mal-a-l-enfance.html" target="_blank">L’enfant à l’endroit, l’enfant à l’envers</a></em> (2008), un récit autobiographique où elle revient sur l’histoire d’un amour manqué, entre sa mère et elle. Animatrice d’ateliers d’écriture, elle sait monter une histoire comme on monte une sauce, doser les ingrédients, accentuer ici ou là une saveur, une couleur, ménager le suspense. <em>Les dessous de tables</em>, un recueil de nouvelles qu’elle a publié l’an dernier, propose une vingtaine de nouvelles.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_KSrGiz0h3Zc/TI3SVod-DPI/AAAAAAAAArQ/aQLDUOMcTo8/s1600/dessousTables.JPG" alt="dessousTables.JPG" /></p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Quoi de plus révélateur qu’une cuisine, qu’une table dressée, qu’un repas de famille ou entre amis sur les relations que nous nouons avec les autres, sur ce que nous montrons ou cachons de nos sentiments ? En Grèce ou en Palestine, à Bruxelles ou ailleurs, les femmes et les hommes se débrouillent comme ils peuvent avec leurs attentes, leurs craintes, leurs limites.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">La première nouvelle raconte l’histoire de Myrto, <em>« un nom de premier matin du monde »</em> mais <em>« une fille de tous les soirs ».</em> Les femmes du village, les <em>« régulières »</em>, fatiguées du ménage et des enfants, ont fini par accepter la présence d’une prostituée <em>« comme un mal nécessaire »</em>, à condition qu’elle reste à l’écart et ne reçoive pas leurs hommes en plein jour. Seule la femme de Yanis interdit à son mari de la fréquenter, lui seul parle de Myrto méchamment. Un jour, celle-ci rencontre un inconnu, quelqu’un d’étrange avec un bandana rouge dans ses cheveux noirs et qui « la regarde vraiment » : il est à la recherche de Yanis, mais il plaît tellement à Myrto qu’elle l’invite à passer chez elle avant. Nikos accepte un verre de <em>retsina</em>, elle lui prépare un <em>mezze</em>, ils bavardent tranquillement et l’homme finit par s’assoupir contre le grand coussin doré. A l’aube, quand elle se réveille, il n’est plus là. On découvrira pourquoi le bel étranger avec qui Myrto s’inventait déjà une nouvelle vie ne reviendra plus jamais (<em>Juste un petit verre de retsina</em>).</span></span> </p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Ce qui lie et sépare les couples est un des thèmes récurrents des <em>Dessous de tables </em>: ici des convives observent le manège d’un homme devenu roi d’un jour grâce à la fève flirtant effrontément sous les yeux de sa femme avec une autre qu’il a couronnée de carton doré, comme au spectacle (<em>Le roi et la reine de la fève</em>). Un vieil homme se prépare une soupe et se rappelle les bons potages frais que sa femme, dont il ne supportait plus les jérémiades, lui préparait quand elle vivait encore. Le silence dont il rêvait alors le plonge dans d’étranges interrogations (<em>Une bonne soupe en sachet</em>). </span></span> </p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">La mère allemande d’un petit garçon français en 1955, la mère anéantie d’une petite fille gravement malade, une épouse enfermée dans la dépression, une mère qui a fleuri sa table d’une rose rouge pour fêter son anniversaire avec son fils qui tarde à arriver… Nicole Versailles décrit la solitude ordinaire, le plus souvent au féminin. Ou dévoile les déchirures masquées sous les apparences lisses de la vie sociale. Tant d’histoires…</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Agressions, viols, meurtres, la face cachée de certaines histoires est très noire. Des familles se déchirent. Le désespoir rend fou. Des retrouvailles anodines autour d’un verre, autour d’une table, se muent en drames profonds. C’est parfois violent, parfois drôle. Ainsi quand Charles-Henri se montre plus brillant et séduisant que jamais en ce soir d’anniversaire : son discours retient l’attention de tous, mais il en est deux qui portent ailleurs le regard. Marie-Solange, son élégante épouse, qui s’ennuie terriblement, remarque l’effet du décolleté subtil de sa robe haute couture sur ses voisins de table et commence à s’amuser (<em>Dilemme</em>). </span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Natacha prépare avec soin un osso bucco pour un dîner où Christian et elle ont une grande nouvelle à annoncer. Tout est fin prêt à l’arrivée des invités, mais au moment où elle lève son verre pour prendre la parole, lui se lance tout excité dans l’éloge du dernier bijou technologique annoncé dans la presse, emmène tout le monde dans son bureau pour faire admirer ses dernières photos numériques, repousse constamment l’heure de manger. Jusqu’au coup d’éclat de sa femme qui va tous les planter là (<em>Le jardin de la colère</em>).</span></span></p><p><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR">Les nouvelles de <a title="Le site de l'auteur" href="http://nicole.versailles.free.fr/nicole.htm" target="_blank">Nicole Versailles</a> dépassent rarement une dizaine de pages. Le style y est le plus souvent parlé, contemporain, et elle recourt de temps à autre aux italiques pour intercaler dans le récit des pensées intimes. Certaines phrases sont d’une précision sans faille : <em>« Elle claque la porte d’un coup sec et tranchant comme sa vie coupée en deux par l’annonce guillotine. »</em> (<em>Cuisine intérieure</em>) <em><a title="Le billet d'Aifelle (Le goût des livres)" href="http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2010/10/15/19332874.html" target="_blank">Les dessous de tables</a> </em>: un titre parfait pour ces tranches de vie déshabillées.</span></span></p><p><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR;" lang="FR">A <a title="Petites paroles de Coumarine, le blog de Nicole Versailles" href="http://coumarine.blogspot.com/" target="_blank">Coumarine</a>, fort éprouvée en ce moment, un salut amical et mes souhaits de prompt rétablissement.</span></span></p><p> </p>
JMOlivier
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Blind date
tag:jolivier.blogspirit.com,2011-06-12:3327564
2011-06-12T13:45:00+02:00
2011-06-12T13:45:00+02:00
Pourtant, elle a cédé aux demandes de sa fille, Morgane, qui la harcèle...
<p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Pourtant, elle a cédé aux demandes de sa fille, Morgane, qui la harcèle depuis des mois. Elle s’est inscrite sur un site de rencontre. Elle a défini son « profil ». Elle a envoyé sa plus belle photo. En trichant un peu. Comme c’est la règle dans ce grand bal masqué. Une photo déjà ancienne prise par Philippe sur la terrasse de leur maison de Provence. Les glycines sont en fleur. L’ombre est rafraîchissante à l’heure de l’apéro. En tendant l’oreille on entend le mistral dans les champs de lavande. Elle a rempli consciencieusement toutes les rubriques en mentant sur son âge et sa situation familiale (célibataire, sans enfants). Elle a parlé de ses passions : les livres, les films, les voyages à travers le monde. Sans insister sur ses lectures : les hommes se méfient toujours des femmes trop cultivées. Elle a vanté ses talents culinaires (<i>un homme se prend au lit</i></span><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">, disait sa mère, <i>mais il se garde à la cuisine).</i></span> <span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Elle qui arpente surtout la ville en talons hauts, elle s’est vantée d’être une grande randonneuse. Les joies simples de la Nature. Il n’y a que ça de vrai. Tous les hommes aiment les femmes sportives et élégantes.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Ensuite, elle a pris tout son temps pour rechercher l’homme idéal. 40-50 ans. Non-fumeur. Un physique agréable. Aimant les escapades dans la nature. Mais aussi les soirées <i>cosy</i></span> <span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">au coin du feu. Indépendant financièrement et libre dans sa tête. Raffiné sans être <i>snob</i></span><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">. La perle rare, quoi. Quelque chose entre Robert Redford (<i>L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux</i></span><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">) et Clint Eastwood (<i>Sur la route de Madison</i></span><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">)…</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Cette image, brusquement, la fait sourire.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">On peut toujours rêver, non ?</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Enfin, tremblant comme une adolescente, elle a appuyé sur <i>enter.</i></span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Un peu comme si elle appuyait sur le bouton rouge déclenchant une bombe atomique.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Impossible de revenir en arrière.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Elle pense à tout cela en traversant la ville d’un pas rapide. C’est un champ de bataille. Partout des bâches et des échafaudages. Des ruelles éventrées. Des hommes casqués de jaune arc-boutés sur des marteaux piqueurs. Elle zigzague entre les obstacles, saute dans un bus, passe devant le journal où travaillait Philippe.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Est-ce que le grand amour existe ?</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Oui. Elle l’a connu. Il n’était pas parfait, pas tous les jours, non, il n’était pas sans silence et sans faille : il était absolu.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Le bus s’arrête devant l’entrée du journal. Elle a envie de descendre. De débouler dans son bureau sans crier gare. Parée comme une guerrière. Comme autrefois. Stupeur. Colère. Surprise. Mais quelqu’un d’autre, aujourd’hui, occupe le bureau du rédacteur en chef. Le nom même de Philippe a disparu. Seuls les plus anciens collaborateurs se souviennent de lui. Son amour de la boxe et du vélo. Sa passion pour le côtes-du-rhône. Et surtout sa curiosité insatiable pour les artistes et les fous. Les gens de peu, de rien. Les anonymes de la vie.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Quand le bus redémarre, vivement, elle détourne la tête.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Mais c’est trop tard.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Une ombre passe devant ses yeux…</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 28pt;"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Nuit et jour elle est là, toujours à la même place, dans la maison pleine de soleil et de parfums. La maison des amis. La maison de Provence. Jour après nuit son rire résonne dans la pièce. Car il est bien vivant, le temps d’un rêve, dans la chaleur de cet après-midi d'août, la chemise entrouverte, replaçant de sa main les lunettes qui glissent sur son nez. Il boit une gorgée de vin. Mais comme son verre est vide, le rire éclate encore une fois. O<i>n meurt de soif ici !</i></span> <span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Autour de la grande table les autres rient comme des enfants. Sans attendre qu'on remplisse son verre, l'homme se lève pour se verser un grand verre d'eau. Sa tête tourne. Il s'appuie à la table, rien qu'un instant, pour chasser le vertige. Il se lève et repart, guerrier vaillant, pour se désaltérer. Jour après nuit c'est là qu’Adèle veut arrêter le film. Là qu'elle veut crier <i>stop !</i></span> <span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Mais bien sûr la bobine est lancée. Les images défilent. Philippe fait deux pas dans la pièce pleine de soleil et soudain tout bascule. C'est la scène capitale. Le coup de grâce. Personne ne comprend rien. Elle encore moins qu'une autre qui le connaît pourtant mieux qu'elle-même. Philippe s'écroule sur le sol. Il appelle. Il étouffe. Mais quelques secondes seulement. Tout va si vite. Dans sa tête c'est peut-être un éclair. Une brusque poussée de fièvre. Qui peut le dire ? La mort l'arrache d'un coup en plein été. Cette image-là — l'homme foudroyé les yeux ouverts dans la cuisine — est la plus terrible. À cet instant, elle sent que la vie le trahit. Quelque chose se brise. Un poignard invisible perce son cœur. Et le film s'arrête là. Elle aimerait le sauver, le protéger encore une fois de toute la force de son amour. Elle hurle à pleine voix pour l'avertir. Elle veut changer la fin du film. Effacer cette image maudite. Mais bien sûr l'homme s'écroule à chaque coup. Il n'entend pas sa voix. Il ne sait pas ce qui lui arrive…</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Maintenant, elle est arrivée.</span></p> <p><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Elle pousse la porte du Café King’s.</span></p><p><img src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/01/2775943524.2.jpeg" id="media-87824" alt="images.jpeg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-87824" /></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Devant sa glace, elle se demande si elle n’en fait pas trop. Un coup de blush sur les pommettes. Du mascara pour rendre plus profond le regard assassin. Un rouge à lèvres couleur sang. Des créoles en argent pour fasciner le regard comme un serpent qui danse.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Elle se regarde encore une fois dans le miroir et elle se plaît. Elle est prête au combat.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">C’est la première fois qu’elle accepte de rencontrer un inconnu. D’habitude, ce n’est pas son genre. Sans être esclave des conventions, elle est un peu <i>old style.</i></span> <span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">Elle aime la galanterie et les longues conversations. Les promenades silencieuses. Les regards doux comme une caresse. Elle préfère les vieux livres qui sentent le papier jauni aux écrans plats d’ordinateur.</span></p> <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: 10pt; font-family: Palatino;">L’amour à fleur de peau aux amours virtuelles.</span></p>
Tania
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Une crique
tag:textespretextes.blogspirit.com,2011-04-19:3109865
2011-04-19T20:20:00+02:00
2011-04-19T20:20:00+02:00
« - Là ! Tous les soirs, ils cherchaient une crique....
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« - Là !</em></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Tous les soirs, ils cherchaient une crique. Les voyages aux quatre vents rendent exigeant. Il leur fallait un mouillage calme et extrêmement sauvage. La moindre trace de présence humaine déconsidérait tout endroit. Rien ne les déprimait davantage qu’une colonne de fumée plantée dans le moutonnement des arbres. Pas question de partager un paysage avec qui que ce soit. Si une route desservait la plage où le vent les avait conduits, ils viraient de bord. Sur l’eau et dans la vie, le demi-tour garantit le bonheur. L’enfer, ce n’est pas les autres, c’est l’éventualité qu’ils arrivent. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Sylvain Tesson, <em>La crique (<a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/04/13/le-sens-de-la-chute.html" title="Le sens de la chute">Une vie à coucher dehors</a>)</em></span></span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1763386835.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/453212530.jpg" alt="Voile à l'horizon.jpg" name="media-87592" id="media-87592" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></em></span></div>
Tania
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Le sens de la chute
tag:textespretextes.blogspirit.com,2011-04-18:3109864
2011-04-18T08:34:00+02:00
2011-04-18T08:34:00+02:00
Lisez-vous souvent des nouvelles ? Une vie à coucher dehors (Prix...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Lisez-vous souvent des nouvelles ? <em>Une vie à coucher dehors</em> (Prix Goncourt de la nouvelle, 2009) de <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvain_Tesson" title="Notice Wikipedia">Sylvain Tesson</a> en rassemble quinze, où vous devriez trouver quelque bonheur de lecture, à défaut d'optimisme. <em>L’asphalte</em>, la première nouvelle du recueil, tourne autour de l’obsession d’Edolfius, un paysan de Tsalka, en Géorgie. Une piste caillouteuse traverse son village <em>« au bord d’un lac à l’abri des ondulations de collines »</em> et les nuages de poussière qui s’en élèvent le font tousser. Pourquoi ne couvre-t-on pas cette route d’asphalte pour <em>« rabouter Tsalka à son siècle »</em> ? Tract, pétition, contacts… Edolfius arrive à ses fins. Avec le ruban d’asphalte, les villageois découvrent la vitesse, la proximité de la ville, un nouveau mode de vie. Et le paysan son malheur.</span></span> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3541463160.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2994240500.jpg" alt="Voilier à l'entretien (La Seyne sur mer).jpg" name="media-87581" id="media-87581" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Tesson, géographe et voyageur teinté d’un moraliste, plante sa plume ici ou là sur le planisphère : à lire la vraie vie d’un élevage de cochons dans le Dorset (<em>Les porcs</em>), pas sûr qu’on ait encore envie d’en manger. Qu’elles vivent au Népal ou au Texas, en Inde, en France ou au Mexique, les femmes savent comment se venger des hommes impossibles (<em>Le bug</em>). Et les ours de ceux qui les piègent (<em>Le lac</em>).</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En Afghanistan, Zaher le démineur est excédé : sa femme vient d’accoucher d’une cinquième fille. En nettoyant les champs, l’équipe de déminage met régulièrement au jour des vestiges anciens, et cette fois Zaher tombe sur une gracieuse statuette. <em>« Le génie grec féconda la mystique orientale. Un art nouveau naquit. Quinze siècles plus tard, les Talibans abattaient les canons de la beauté avec les canons de leur bêtise. La petite déesse enfouie devant Zaher était une alluvion de ces âges tumultueux. »</em> Il décide de sauver l’objet, de lui substituer une pierre, y voit la promesse d’une nouvelle vie, d’un fils… Avec toute la prudence dont il est capable, réussira-t-il ? (<em>La statuette</em>)</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Parmi quelques nouvelles maritimes – <em>« Le bateau convient aux âmes fragiles que le chaos du monde rebute »</em> (<em>La crique</em>) –, je vous recommande <em>L’île</em>, l’histoire d’un naufrage. Quelques rescapés échouent sur une petite île, avec assez de vivres pour subsister. Lothka, un professeur hongrois, va les sauver de l’ennui en leur racontant des histoires, quand vient la nuit. Ses compagnons d’infortune ignorent qu’il a récupéré sa malle pleine de livres et qu’elle est sa source d’inspiration. Leur réaction quand ils l’apprennent est une leçon de bêtise.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Sylvain Tesson a le sens de la chute, une loi du genre. En quatrième de couverture d’<em><a target="_blank" href="http://www.passiondulivre.com/livre-67496-une-vie-a-coucher-dehors.htm" title="Revue de presse (Passion du Livre)">Une vie à coucher dehors</a></em>, il annonce la couleur : <em>« Rien ne sert à l’homme de trop s’agiter dans l’existence, car la vie, même quand elle ne commence pas très bien, finit toujours mal. Et puis une mauvaise chute vaut mieux qu’une fin insignifiante. »</em></span></span></p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3541463160.jpg"></a></div>
JaCk DesBrumes
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Me, myself, Hendaye
tag:lunanavis.blogspirit.com,2011-04-11:2306222
2011-04-11T18:20:22+02:00
2011-04-11T18:20:22+02:00
Un titre avec un jeu de mots pareil à de quoi faire peur, je le reconnais^^...
<p>Un titre avec un jeu de mots pareil à de quoi faire peur, je le reconnais^^</p><p>Tout ça pour annoncer un billet entièrement consacré à moi; y'a pas de raison :p Enfin, plus exactement à mes nouvelles et autres bidules que j'écris régulièrement.</p><p>En complèment de mon <a href="http://jdreuille.e-monsite.com/" target="_blank">site perso</a>, j'ai créé un nouveau blog consacré exclusivement à mes écrits (SF, Fantastique, Fantasy...) z'ici : <a href="http://jackdesbrumes.blogspot.com/" target="_blank">http://jackdesbrumes.blogspot.com/</a></p><p>Plusieurs de mes nouvelles sont dispos aux formats PDF, EPUB, Kindle par là : <a href="http://fr.feedbooks.com/user/161595/profile" target="_blank">http://fr.feedbooks.com/user/161595/profile</a></p><p>Et si l'envie vous prenait de vouloir écouter de chouettes histoires (les miennes par exemple^^), c'est possible là : <a href="http://www.audiolivres.net/cataloguemembre/dreuille.html" target="_blank">http://www.audiolivres.net/cataloguemembre/dreuille.html</a></p><p>Il va de soit que tout ceci est gratuit :)</p><p style="text-align: center;"><img id="media-578610" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://lunanavis.blogspirit.com/media/02/00/1429054837.jpg" alt="nouvelles,ebooks,audiolivres,feedbooks.com," /></p><p> </p>
Tania
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Nouer et dénouer
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-08-28:3109744
2010-08-28T08:30:00+02:00
2010-08-28T08:30:00+02:00
« L’unique passagère du wagon tricotait d’un air absent, elle...
<p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« L’unique passagère du wagon tricotait d’un air absent, elle ignorait peut-être la taille du propriétaire de ce pull-over, ou ne s’en souciait pas, mais elle tricotait comme si son travail était la chose la plus nécessaire du monde. De la même façon, nouer et dénouer mes souvenirs était pour moi la plus urgente des nécessités. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Luis Sepúlveda, <em>L’île (<a title="Vaincre l'oubli" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/08/18/vaincre-l-oubli.html" target="_blank" rel="noopener">La lampe d’Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli</a>)</em></span></span></p><div style="text-align: center;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1892577384.JPG" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-76010" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/4051716012.JPG" alt="P1050364.JPG" name="media-76010" /></a></span></div>
Tania
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Vaincre l'oubli
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-08-26:3109743
2010-08-26T08:30:00+02:00
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De La reconstruction de la cathédrale à La petite flamme têtue de la...
<p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">De <em>La reconstruction de la cathédrale</em> à <em>La petite flamme têtue de la chance</em>,<br /><em>La lampe d’Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli</em> propose douze nouvelles de <a title="« Luis Sepúlveda, le libre conteur » présenté sur Chilé Excepción" href="http://www.chile-excepcion.com/ecrivains-du-chili-luis-sepulveda.html" target="_blank" rel="noopener">Sepúlveda</a> que je répartirais en deux catégories : les récits d’aventures et les histoires sentimentales. La première, dédiée à ses <em>« amies et amis des Asturies »</em>, ce qui rappelle la dédicace de <em><a title="Ombres chiliennes" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/06/11/ombres-chiliennes.html" target="_blank" rel="noopener">L’ombre de ce que nous avons été</a></em>, et la deuxième racontent des voyages non sans risques, d’abord dans la forêt amazonienne, puis à Tres fronteras, <em>« là où, dans l’indifférence générale, se côtoient les frontières illusoires entre le Pérou, la Colombie et le Brésil »</em>, dans un hôtel où la forêt <em>« lentement, prend possession des chambres </em>» (<em>Hôtel Z</em>).</span></span></p><div style="text-align: center;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2245311053.JPG" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-76008" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/912344701.JPG" alt="Vieux mélèze.JPG" name="media-76008" /></a></span></div><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Le vent sableux du désert s’était arrêté au crépuscule et la vieille<br />Méditerranée a mêlé son odeur saline au parfum subtil des magnolias. C’était le meilleur moment pour quitter la <a title="Photos de la maison musée du poète grec" href="http://www.aaha.ch/photos/musee-cc.htm" target="_blank" rel="noopener">maison musée de Kavafis</a>, aussi pauvre que digne, et aller se promener dans les ruelles d’Alexandrie avant de rentrer à l’hôtel. »</em> L’incipit de <em>Café Miramar</em> a touché davantage mon imagination. Du balcon de sa chambre d’hôtel, le narrateur entend soudain chanter une voix de femme à l’accent berlinois, et entame une conversation avec sa voisine. Ensemble ils boivent un verre en regardant la mer et elle lui donne rendez-vous le lendemain au Café Miramar. A la fin de la journée suivante, quand il se renseigne sur le lieu de rendez-vous, il apprend que celui-ci n’existe plus depuis des années et, plus troublant encore, que la chambre voisine de la sienne n’est jamais occupée – <em>« on y rangeait les meubles de l’ancienne propriétaire, une Allemande qui… »</em></span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Comment vaincre l’oubli ? Dans <em>Un dîner en compagnie de poètes morts</em>, des amis se retrouvent dans un restaurant bohême de Santiago et parlent de ceux qui ne sont plus là, trop tôt enlevés à la vie. En particulier de Hugo Araya et de la manière fabuleuse dont il avait su consoler un petit cireur de chaussures à qui on avait volé son attirail. <em>« Il était comme ça Hugo, le Sauvage, dit quelqu’un. – Non. Il est comme ça, le Sauvage, car tant que nous prononcerons leur nom et raconterons leurs histoires, nos morts ne mourront jamais, a ajouté un autre. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Ding dong ding dong ! Son las cosas del amor</em> conte la merveilleuse histoire d’un garçon et d’une fille de quatorze ans qui se rencontrent pour la première fois au banquet de fin d’année du <em>« cours de bonnes manières »</em> au centre catalan de Santiago. Marly est une fille de la bourgeoisie, lui fréquente le lycée <em>« réputé pour<br />le tempérament turbulent et gauchiste de ses élèves »</em>, mais tout se passe dans les règles à table, puis au bal, où on impose la valse à ces adolescents qui préféreraient<br />du rock. A la surprise générale, pour faire plaisir à sa petite-fille, son grand-père bouscule la tradition en demandant au disc-jockey de passer une chanson de Leonardo Favio, <em>Ding dong ding dong, son las cosas del amor</em>. Et les jeunes de s’étreindre, de s’unir, de se toucher enfin ! Si Marly n’est pas venue le lendemain ni la semaine suivante au rendez-vous convenu ce soir-là, le jeune homme ne l’a pas oubliée pour autant. Mais <em>« leur chanson »</em> reviendra, et les réunira bien plus tard, <em>« car, que diable, c’est ainsi, ding dong ding dong, que sont les choses de l’amour. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Autre histoire d’amour dans un pays où <em>« les hommes s’appelaient Dirk, Jan, Jörg, Hark, et les femmes Anke, Elke, Silke. »</em> L’une d’entre elles dira : <em>« Les mains sont les seules parties du corps qui ne mentent pas. Chaleur, sueur, frémissement, et force. Voilà le langage des mains. »</em> (<em>L’île</em>) Brève histoire d’un arbre, un vieux mélèze sur l’île Lenox (<em>L’arbre</em>). Et une autre histoire encore qui semble écrite pour un amoureux des <a title="Le blog de Damien" href="http://ileslointaines.blogs.courrierinternational.com/" target="_blank" rel="noopener">îles lointaines</a>, <em>La lampe d’Aladino</em> : <em>« Le Turc savait que les îles sont des bateaux de pierre ; elles n’ont pas d’habitants mais des équipages qui arrivent, restent quelque temps et s’en vont. »</em></span></span></p><p><span lang="FR-BE" style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;" xml:lang="FR-BE">Je ne vous dirai rien du vétéran et de son chien Cachupín (<em>La petite flamme têtue de la chance</em>), si ce n’est que la dernière nouvelle du recueil vous convaincra définitivement du talent de conteur de de Sepúlveda. L’écrivain chilien a le don de nous faire voyager dans l’espace et dans le temps, mais aussi sur la carte du Tendre, avec plus de pudeur qu’il n’y paraît.</span></p>
BlueGrey
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Le boxeur manchot – Tennessee Williams [1945-1954]
tag:descaillouxpleinleventre.blogspirit.com,2010-05-30:1939637
2010-05-30T19:58:00+02:00
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Jeune homme mis à la porte de l'entrepôt qui...
<p style="text-align: justify;"><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /> <img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /> <img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /> <img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/demi%20%C3%A9toile.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" name="media-16077" /> <img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/%C3%A9toile%20p%C3%A2le.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" name="media-16077" /></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/02/01/1181241922.gif" id="media-489252" alt="Le boxeur manchot.gif" style="border-width: 0; float: left; margin: 1em 0.3em 0em 0;" name="media-489252" />Jeune homme mis à la porte de l'entrepôt qui l'employait pour avoir griffonner des poèmes sur les couvercles des cartons à chaussures ; jeune fille qui reste enfermée dans sa chambre, les volets clos, avec pour seule compagnie celle de sa collection de bibelots en verre coloré qui brillent de mille éclats dans l'obscurité ; jeune femme qui gifle son excentrique pasteur de père et va courir les lieux de plaisir de la Nouvelle-Orléans ; poète qui vit dans un baraque en bois, sur une plage, et qui distille de l'alcool de racines tout en prêchant aux jeunes gens ; vieille fille en quête d'amis qui s'immisce dans la relation des deux jeunes hommes partageant la chambre voisine ; jeune matelot et boxeur devenu manchot et prostitué puis meurtrier...</p> <p style="text-align: justify;">Tennessee Williams dépeint un univers chaotique peuplé de gentils cinglés, d'êtres détraqués, de doux rêveurs, de poètes, de vagabonds, de marginaux, de mystiques, de criminels... tous oscillant entre l'amour et la mort, à la frontière du désastre. Pas des monstres, non, mais des "inadaptés", des êtres d'exception qui échappent, ou tentent d'échapper à l'ordre social, et qui s'offrent en expiation de toutes les imperfections du monde (la métaphore christique revient régulièrement).</p> <p style="text-align: justify;">Dans chacune des nouvelles composant ce recueil, on retrouve des motifs récurrents : homosexualité latente, sexualité refoulée, excentricité voire douce folie, violence, solitude... Tennessee Williams dissèque les failles du genre humain, se montrant tour à tour cruel et fraternel envers ses personnages, envers ses congénères, sur lesquels il porte un regard à la fois caustique, compassionnel et amical. Car finalement, c'est bien à ces êtres "à la marge", ces exclus du monde moderne, que va la tendresse de Tennessee Williams, une tendresse fraternelle qui transparaît de chacune de ses pages, de chacune de ses lignes. Ces êtres "à part", Tennessee Williams les érige en martyrs, il les sanctifie. Il leur offre l'éternité.</p> <p style="text-align: justify;">______________________________</p> <p><a target="_self" href="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/archive/2009/11/03/challenge-100-ans-de-litterature-americaine.html"><img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/logo%20challenge%20litt%C3%A9rature%20am%C3%A9ricaine.gif" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.3em 0.5em 0em 0;" id="media-322211" name="media-322211" /></a>Tennessee Williams, <i>Le boxeur manchot</i>, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Maurice Pons, éd. Robert Laffont, coll. Pavillons poche, 2005 (1945-1954), 215 pages, 7,90 €.</p>
Pierre Vallet
http://www.paris14.info/about.html
Rendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du XIVè
tag:www.paris14.info,2010-03-15:1908381
2010-03-15T10:57:07+01:00
2010-03-15T10:57:07+01:00
La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules En...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">En 1997, Philippe Delerm va se faire connaître grâce à son recueil de nouvelles « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules ». Marc Rivière scénariste et réalisateur a décidé de l’adapter au théâtre et de le mettre en scène. Cette idée lui est apparue comme une nécessité première. « Le bonheur doit se faire partager » écrit-il. C’est sa première mise en scène. Avec l’aide précieuse de Jean-Louis Foulquier créateur des Francofolies de la Rochelle , homme de radio et acteur de cinéma, il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> exploite avec brio ce texte.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Jean-Louis Foulquier à la voix claire et agréable dit les mots de Philippe Delerm avec jubilation et on sent qu’il apprécie les phrases qu’il énonce. Il le dit lui-même, il adore ce livre. Par moment son visage s’illumine , il sourit. A d’autres instants, il se fait jouisseur et fait résonner avec sensualité les petits plaisirs intimes de la vie. Comme par exemple écosser des petits pois, déguster les gâteaux du dimanche, sentir un couteau gonfler dans sa poche, voir les clients d’un restaurant loucher sur son assiette lorsqu’on se fait servir un banana split. Ou encore sentir l’odeur des pommes, ou siroter sa première gorgée de bière... Autre personne remarquable dans ce spectacle la jolie et gracieuse Maëva le Berre. Elle accompagne délicieusement Jean-Louis Foulquier. Et donne l’impression tellement elle est habile de faire l’amour avec son violoncelle. Sans compter les autres instruments qu’elle fait tinter avec douceur et délicatesse. Bref c’est un trio qui doit sûrement réjouir l’auteur car ses nouvelles sont bien mises en valeur. C’est une autre manière de les considérer et ça donne envie à ceux qui ne les connaissent pas de se plonger dedans.. Un seul regret cependant, le fait que tout passe par l’intermédiaire d’un micro invisible. Il aurait sans doute été préférable de savourer ce spectacle sans artifice..</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Agnès Figueras-Lenattier</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Plus d’infos :</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Théâtre du Rond-Point 2 bis av. Franklin-Roosevelt</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Métro : Franklin-Roosevelt</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p>
Tania
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Messager du sommeil
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-01-26:3109622
2010-01-26T19:09:00+01:00
2010-01-26T19:09:00+01:00
« Tout le monde avait un messager du sommeil. Dans la journée, il se...
<p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Tout le monde avait un messager du sommeil. Dans la journée, il se retirait quelque part au fond d’une forêt lointaine d’où il sortait la nuit pour visiter son maître. Et il frappait sur les osselets au fond de nos tympans. En entendant ce signal, les gens tombaient dans le sommeil. Le messager remplissait fidèlement sa mission. Qu’il neige ou qu’il vente, il réitérait ses visites sans se reposer. Mais un jour il s’affaiblissait. Il restait de plus en plus souvent anéanti dans sa petite cabane entourée de conifères. Toutefois, il n’oubliait pas ses visites. Il partait, même en rampant. Un après-midi, à l’abri des regards, le messager rendait son dernier soupir. C’était la mort… Voici ce que je pensais. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Yoko Ogawa, <em>Les ovaires de la poétesse</em> in <em><a title="Ogawa la sensitive" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/01/23/ogawa-la-sensitive.html" target="_blank" rel="noopener">Les paupières</a></em></span></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3046650951.JPG" alt="Brunin André, La sieste (détail).JPG" /><br /><span lang="FR-BE" style="font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">André Brunin, La sieste (détail)</span></span></p>
Tania
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Ogawa la sensitive
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-01-25:3109621
2010-01-25T08:30:00+01:00
2010-01-25T08:30:00+01:00
En lisant Les paupières de Yoko Ogawa, on reconnaît l’univers de La...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">En lisant <em>Les paupières</em> de Yoko Ogawa, on reconnaît l’univers de <em><a title="Conte d'enfance" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/04/30/conte-d-enfance.html" target="_blank" rel="noopener">La Marche de Mina</a></em> ou de <em><a title="Déconcertant Japon" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/03/20/deconcertant-japon.html" target="_blank" rel="noopener">La Formule préférée du professeur</a></em>, entre autres romans de cette romancière japonaise. Fermer les yeux, s’endormir, ouvrir les yeux, observer – le corps et l’appréhension du monde et des autres par tous les sens, voilà le fil conducteur des huit nouvelles de ce recueil au titre tout à fait approprié.<br />Des récits à la première personne.</span></span> </p><div style="text-align: center;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/476264635.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1776518655.jpg" alt="Foujita NU.jpg" /></a></span><span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><br /></span></span></span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Nu de <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tsugouharu_Foujita" target="_blank" rel="noopener">Foujita</a></span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><br /><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>C’est difficile de dormir en avion</em> rapproche une jeune femme qui se rend à Vienne et un homme d’une trentaine d’années. En manque de sommeil, dérangée d’abord par son voisin, elle l’écoute ensuite avec intérêt : il ne travaille jamais à bord d’un avion où il sent comme dans un <em>« labyrinthe temporel » </em>– <em>« Il n’y a qu’à rester immobile, les yeux fermés, en attendant d’arriver à la sortie, sans se laisser distraire par les réalités terrestres, comme les dossiers ou les documents. »</em> Lorsque elle lui confie ses difficultés à s’endormir, il lui explique comment <em>« dans l’obscurité se déroule le récit qui (le) conduit au sommeil. »</em> Pour lui, c’est l’étrange rencontre, un jour, avec une vieille dame viennoise dans l’avion qui la ramenait du Japon. Elle s’y était rendue sur la tombe d’un homme à qui elle écrivait depuis trente ans et dont elle avait une photo. En se rendant chez lui, elle avait compris que ses lettres étaient mensongères et même la photo (celle d’un acteur). La vieille dame, jamais mariée, tenait un commerce de tissus. Mais son allergie aux crevettes avait bouleversé la fin du voyage. Une fois cette histoire terminée, vient le moment pour les deux voyageurs de fermer les yeux.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Une autre vieille femme, dans <em>L’art de cultiver les légumes chinois</em>, fait du porte à porte pour vendre ses légumes, par nécessité. La narratrice, celle qui lui ouvre sa porte, s’étonne du vernis rose sur les ongles de ses mains ridées et brûlées par le soleil, alors que le visage ne porte aucun maquillage. La vieille insiste tellement qu’elle lui achète quelque chose. En prime, elle reçoit des graines d’un légume chinois assez rare à faire pousser à l’intérieur et à l’ombre. Au bout d’une semaine apparaissent des pousses, puis les légumes grandissent à vue d’œil, quoique frêles comme des nouilles. L’acheteuse et son mari hésitent à en manger. Une nuit, ils se rendent compte que les légumes brillent, quasi phosphorescents, <em>« comme si leur corps couleur crème déteignait tranquillement dans l’obscurité. »</em> Comme la première nouvelle, celle-ci débouche sur une enquête et sur un mystère.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Ogawa aime mettre en contact des générations différentes. La nouvelle éponyme, <em>Les Paupières</em>, montre une jeune fille de quinze ans si sensible à la vue d’un homme mûr qui saigne du nez à la suite d’une chute, en pleine ville, qu’elle sort son mouchoir pour lui essuyer la figure. Il n’est pas du tout ivre, comme l’ont vite supposé d’autres passants, et elle l’accompagne chez lui, dans sa toute petite maison sur l’île où on se rend avec le ferry. Ils sympathisent. Chaque fois qu’elle est censée se rendre au cours de natation, qu’elle n’aime pas, la jeune fille se rend avec son sac de bain chez N qui lui montre son hamster. Un jour, il l’invite au restaurant, lui raconte comment autrefois il est tombé amoureux d’une violoniste qu’il adorait regarder jouer : <em>« La forme de<br />ses paupières, alors, était belle. Elles dessinaient une courbe parfaite. Comme<br />les tiennes. »</em> – <em>« Je n’avais jamais fait attention à mes paupières. Je ne savais même pas qu’elles avaient une forme. Je clignai des yeux. »</em> Avant de rentrer chez elle, elle prend une douche pour mouiller son maillot de bain et ses cheveux, devant lui. Jusqu’au jour où l’homme se fait arrêter.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Le cours de cuisine</em> - une grosse dame donne des leçons à une seule élève dans sa vieille maison</span> <span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">–</span></span> <span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">tourne presque au fantastique avec l’arrivée d’ouvriers qui proposent le nettoyage des canalisations. Moins inquiétant, tout de même, que <em>La collection d’odeurs</em>, le récit suivant. Un homme est tombé amoureux d’une jeune fille qui a pour passe-temps <em>« de rassembler toutes les odeurs du monde ».</em> Partout, elle prélève des échantillons qu’elle enferme dans des pochettes en plastique, puis dans des bocaux, chez elle, qui s’accumulent, soigneusement étiquetés, sur des étagères. Il adore que cette collectionneuse particulière le coiffe ou qu’elle lui coupe les ongles.<br />Un soir où elle tarde à rentrer, il regarde de plus près les flacons de verre posés sur l’étagère la plus élevée et y fait des découvertes surprenantes, pour ne pas dire davantage.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Backstroke</em> conte l’étrange destin d’un garçon doué pour la natation et de sa sœur obsédée par les piscines. <em>Les ovaires de la poétesse</em>, l’histoire d’un séjour dans une ville étrangère dans le but premier de reconquérir un sommeil perdu. Un jour, une voyageuse insomniaque est invitée à visiter un musée méconnu, la maison d’une poétesse, gardée intacte par sa petite-fille. Dans <em>Les jumeaux de l’avenue des Tilleuls</em>, un écrivain rend visite en Autriche à Heinz, son traducteur allemand, qui vit avec son frère jumeau au quatrième étage d’un immeuble. En s’intéressant à l’histoire de leur vie et en découvrant qu’à la suite d’un accident, Heinz n’en est plus sorti depuis des années, l’écrivain décide de le prendre sur son dos et de l’emmener en promenade.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Comment se passent nos rencontres, avec des inconnus ou avec ceux que nous croyons connaître ; comment les gestes parlent ou troublent ; comment nous occupons notre temps ou laissons le temps s’occuper de nous ; comment le passé affleure le présent ; comment les failles du quotidien s’ouvrent à l’irraisonné – voilà quelques thèmes qui reviennent dans les nouvelles apparemment simples et très « kinesthésiques » de <a title="Biographie et présentation des œuvres de Yoko Ogawa sur le site de Xavier PLATHEY" href="http://www.plathey.net/livres/japon/ogawa.html" target="_blank" rel="noopener">Yoko Ogawa</a>, une sensitive qui écrit au plus près des perceptions humaines.</span></span></p>
Françoise
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Dans ma boîte à lettres...
tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2010-01-13:1878324
2010-01-13T12:30:00+01:00
2010-01-13T12:30:00+01:00
Il fut un temps où je restais parfois deux ou trois semaines sans ouvrir ma...
<p>Il fut un temps où je restais parfois deux ou trois semaines sans ouvrir ma boîte à lettres; je ne recevais que de mauvaises nouvelles....</p> <p>J'ai changé, (il était temps) ! J'ai définitivement supprimé les pubs ! un auto collant avec un joli petit oiseau prévient "pas de pubs" et dans l'ensemble ça marche.</p> <p>Changement radical, j'ouvre toutes les lettres que je reçois... ce qui n'a pas toujours été le cas ! Depuis l'annonce faite à grand renfort de pub, chaque jour j'attends mon invitation à me faire vacciner contre... devinez quoi ? Rien, on m'a oubliée. Peut être suis je déjà morte pour eux... ou sur le point de passer l'arme à gauche... ou classée dans les catégories "pas de risque, blindée parce que vieille" ???</p> <p>Et maintenant ils bradent mon vaccin ? est ce que la Sécu va me reverser un pourcentage sur ma dose ? (chut, faut rien leur dire, je ne l'aurais pas utilisée, mais quand même c'est la "mienne à moi"... merde alors, de qui se moque-t-on ?)</p>
BlueGrey
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La colère des aubergines - Bulbul Sharma (1997)
tag:descaillouxpleinleventre.blogspirit.com,2009-10-19:1840083
2009-10-19T13:47:00+02:00
2009-10-19T13:47:00+02:00
Ce recueil est composé de nouvelles savoureuses qui...
<p style="text-align: justify;"><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /><img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/%C3%A9toile%20p%C3%A2le.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" name="media-16077" /><img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/%C3%A9toile%20p%C3%A2le.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" name="media-16077" /></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/01/627037219.gif" id="media-412440" alt="La colère des aubergines.gif" style="border-width: 0; float: left; margin: 1em 0.3em 0em 0;" name="media-412440" />Ce recueil est composé de nouvelles savoureuses qui titillent nos papilles ! <i>La Colère des aubergines</i>, <i>Folie de champignons</i>, <i>Le poisson-lune</i>... En plus d'un titre évocateur, chaque nouvelle est accompagnée/complétée de recettes traditionnels indiennes : <i>Aubergines "bharta"</i>, <i>Curry d'agneau</i>, <i>Pickle de mangue</i>... Et chaque nouvelle-recette est aussi savamment assaisonnée en sentiments exacerbés : passion amoureuse, affres de la jalousie, secrets révélés...</p> <p style="text-align: justify;">En effet, les histoires racontées ici sont certes pleines de saveurs épicées et d'odeur de cuisine, mais elles parlent également avec tendresse et drôlerie de la vie quotidienne d'une maisonnée indienne et des rapports et conflits entre ses membres (les relations entres les différents générations vivants sous le même toit, entre maris et femmes – et maîtresses –, brus et belles-mères, problèmes avec la domesticité...). Elles évoquent aussi la dualité d'une société tiraillée entre le poids des traditions (et de la religion hindouiste et de ses rites – jeûne rituel, tractations avant mariage, culte des morts –) et son désir de modernité (émancipation des femmes, droit au divorce...).</p> <p style="text-align: justify;">Ces petits "récits gastronomiques" assez délirants servent ainsi d'écrin à la fois à de délicieuses recettes qui éveillent nos sens, mais aussi à une description amusée et détaillée d'une société en mutation.</p> <p style="text-align: left;">______________________________</p> <p style="text-align: left;">Bulbul Sharma, <i>La colère des aubergines (The Anger of Aubergines)</i>, traduit de l'anglais (Inde) par Dominique Vitalyos, éd. Philippe Picquier, coll. Picquier poche, 2002 (1997), 201 pages, 6,50 €.</p> <p style="text-align: left;"><a target="_self" href="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/archive/2009/02/17/la-chaine-des-livres-c-est-partiii.html"><img name="media-322211" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/418827320.gif" alt="petit livre.gif" style="border-width: 0; float: left; margin: 0em 0.5em 0em 0;" id="media-322211" /></a></p> <p style="text-align: left;">Un livre proposé par <a target="_blank" href="http://www.armande22.com/">Armande</a>.<br /> Les avis de <a target="_blank" href="http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-28205367.html">Keisha</a>, <a target="_blank" href="http://alivreouvert.over-blog.net/article-28620532-6.html">Chimère</a>, <a target="_blank" href="http://carnets.over-blog.fr/article-29203722.html">Pascale</a>, <a target="_blank" href="http://yoshi73.canalblog.com/archives/2009/06/21/14157240.html">Yoshi</a>, <a target="_blank" href="http://leiloona.canalblog.com/archives/2009/07/20/14466085.html">Leiloona</a> & <a target="_blank" href="http://legrandnullepart.over-blog.com/article-35441232.html">Restling</a>.</p>
CompagnieduBarrage
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Les résultats du concours d'été 2009
tag:compagniedubarrage.blogspirit.com,2009-09-19:1826293
2009-09-19T19:17:00+02:00
2009-09-19T19:17:00+02:00
Le concours d'été ayant pour thème l'été a accueilli la...
<div style="text-align: left"></div> <div style="text-align: left"></div> <div style="text-align: left"></div> <div style="text-align: left"><img src="http://compagniedubarrage.blogspirit.com/media/02/00/1959118647.jpg" alt="binh.jpg" id="media-402061" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Le concours d'été ayant pour thème l'été a accueilli la participation de 50 nouvelles. Outre les textes français, des textes provenant de Roumanie ou encore de Belgique. Le jury a décidé d'éditer quatre auteurs et quatre nouvelles, dans cet ordre:</div> <p>Danièle Tournié <em>Partons demain</em></p> <p>Claire Thiollent <em>Les terrasses d'Icarie</em></p> <p>Yann Minh <em>Un été 1945 en Indochine</em></p> <p>Béla Haller <em>L'avant-dernière plage</em></p> <p>Des entretiens avec ces auteurs seront publiés sur les blogs de la Compagnie et des Editions du Barrage très prochainement. Conformément au règlement du concours, ce choix donne lieu à l'édition d'un recueil de nouvelles en format mini-poche dont la couverture sera illustrée par la photographie de Ngûyen Van Binh, père de Yann Minh, témoin de la nouvelle <em>Un été 1945 en Indochine</em> (l'auteur de la photographie n'est pas connu)<em>.</em> Tous les auteurs- participants du concours d'été recevront un exemplaire du recueil de nouvelles à parution fin-novembre 2009.</p> <p> </p>
Tania
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Indifférence
tag:textespretextes.blogspirit.com,2009-08-15:3109528
2009-08-15T08:32:00+02:00
2009-08-15T08:32:00+02:00
« Car les chats ont tous une nature plus ou moins réservée et devant...
<p class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Car les chats ont tous une nature plus ou moins réservée et devant des tiers ne se montrent jamais tendres à l’égard de leur maître, mieux encore font exprès<br /> de se comporter avec une extrême indifférence. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Junichirô Tanizaki, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/08/11/lily-la-chatte.html" title="Lily la chatte">Le chat, son maître et ses deux maîtresses</a></em></span></span></p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2691390770.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/764854673.jpg" alt="Chat couché.jpg" name="media-57328" id="media-57328" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div>
Tania
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Lily la chatte
tag:textespretextes.blogspirit.com,2009-08-13:3109527
2009-08-13T08:30:00+02:00
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Une chatte, un homme, deux femmes – tout de suite, on pense à La Chatte...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Une chatte, un homme, deux femmes – tout de suite, on pense à <a target="_blank" href="http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/5716" title="« La Chatte » de Colette lue par... Saint Jean-Baptiste !"><em>La Chatte</em> de Colette</a>, délicieux roman de la jalousie. <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jun'ichir%C5%8D_Tanizaki" title="Notice Wikipedia">Junichirô Tanizaki</a> (1886-1965), dans <em>Le chat, son maître et ses deux maîtresses</em> (1936), conte en une centaine de pages le sort de la chatte Lily, chère au cœur de Shozo, <em>« homme aimé des femmes »</em> avec l'air d’éternel gamin qu'il garde à trente ans.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/08/08/retour-en-russie.html" title="Comme "Une poignée de gens" d'Anne Wiazemsky">Hasard de lecture</a>, le récit débute ici aussi par une lettre. Shinako, l’ex-femme de Shozo renvoyée à la solitude d’une chambre modeste chez sa sœur, prie Fukuko, la nouvelle compagne de Shozo, de bien vouloir lui céder la chatte pour lui tenir compagnie. <em>« Je vous rappelle qu’il m’a jetée dehors pour se mettre en ménage avec vous, parce qu’il ne me supportait plus. Or s’il avait besoin de sa Lily tant qu’il a vécu avec moi, qu’est-elle d’autre qu’un obstacle maintenant que vous êtes ensemble ? »</em></span></span> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/4243810241.JPG"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/964076111.JPG" alt="Chat caché.JPG" name="media-57326" id="media-57326" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Fukuko n’est pas insensible aux arguments de sa rivale. Sous ses yeux, Shozo joue avec la chatte qu’il nourrit de <a target="_blank" href="http://www.alimentation-france.com/aliments/poissons/chinchard.html" title="Tout sur le chinchard">chinchards</a> marinés, un plat préparé par Fukuko, qui les déteste, pour le seul plaisir de Shozo. Lui se contente d’en suçoter le vinaigre pour les abandonner à Lily dans un jeu bien rodé de part et d’autre. En complotant avec la mère de Shozo et quelques autres pour éjecter Shinako, Fukuko a feint d’aimer les chats. C’était facile avec Lily, <em>« une chatte très jolie comme on n’en voyait guère dans les environs, tant par son pelage doux au toucher, le lustre de son poil, que par son minois et son allure ».</em> Fuyant comme une anguille, Shozo ne prend pas sa compagne au sérieux quand elle lui demande de laisser Lily à Shinako, reste évasif. Or plus elle y pense, plus Fukuko tient à voir partir l’animal qui prend trop de place entre eux. La voilà qui pince <em>« férocement »</em> les fesses de Shozo pour obtenir une réponse claire et nette : Lily ou elle, qui veut-il garder ? Shozo cède et obtient tout de même une semaine de délai.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Une fois déjà, Shozo avait abandonné la chatte à un marchand de quatre-saisons, mais un mois plus tard, Lily était revenue par elle-même chez son maître, tout ému de cette preuve d’affection. Dix ans plus tôt, en apprentissage dans un restaurant, Shozo avait adopté le joli chaton écaille de tortue et depuis lors, n’avait cessé d’apprécier son caractère irrésistible et son intelligence – «<em> il se disait en son for intérieur que quiconque n’avait pas durablement partagé comme lui <a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/06/01/le-chat-du-prof.html" title=""Je suis un chat" de Soseki">la vie d’un chat</a> ne peut rien comprendre à leur charme. »</em> Ce n’est que pour la paix du ménage que Shozo fait enfin porter Lily chez Shinako, espérant que la chatte vieillissante y soit bien traitée.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">La stratégie de sa première épouse repose évidemment sur l’affection entre le maître<br /> et l’animal. Pour se venger des machinations qui l’ont séparée de son mari, Shinako espère voir Shozo revenir vers elle pour prendre des nouvelles de la chatte. En attendant, Lily reste prostrée dans sa nouvelle chambre, refuse de s’alimenter. A la première occasion, elle s’enfuit, mais réapparaît à la fenêtre trois jours plus tard. <em>« Puis, chose inouïe, elle s’avança tout droit sur Shinako, assise sur sa couche,<br /> et posa les pattes avant sur ses genoux. »</em> C’est au tour de Shinako de mettre le<br /> nez <em>« dans la fourrure enrobée de cette odeur de foin propre aux <a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/01/05/amoureux-des-chats.html" title=""Dictionnaire amoureux des chats" de F. Vitoux">chats</a> »</em> et de s’exclamer <em>« ma Lily ! »</em> comme Shozo autrefois. Et l’on verra si le maître tombera<br /> ou non dans le piège qui lui a été tendu.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Trois nouvelles suivent ce récit de Tanizaki : <em>Le petit royaume</em> (1918), <em>Le professeur Rado</em> (1925) et <em>Le professeur Rado revisité</em> (1928). Les deux dernières tournent autour de la visite que rend un journaliste à un éminent professeur dans sa villa pour un entretien. Très en retard et fort négligé, le professeur Rado s’ennuie visiblement, répond à peine aux questions. Ce n’est qu’en faisant le tour de la maison en partant, quand il aperçoit une scène très inattendue entre une adolescente et le professeur dans son bureau que le journaliste comprendra mieux ce qui intéresse son hôte. Quelques années plus tard, ils se rencontreront à nouveau dans un cabaret, et cette fois, curieux d’une belle danseuse qui le fascine, le professeur en dira davantage au journaliste.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Quant au <em>Petit royaume</em>, c’est l’histoire assez effrayante d’un instituteur sans le sou qui finit par s’installer à la campagne en espérant y faire vivre mieux sa femme et ses sept enfants. Professeur <em>« compétent, dévoué et juste »</em>, Kaijima observe l’étrange manège de sa classe autour d’un nouvel élève, Numakura, qui leur tient tête à tous et devient rapidement un meneur respecté. Fort de son expérience, il convoque un jour<br /> le <em>« chef de bande »</em> et le félicite pour ses qualités, tout en lui demandant de les mettre au service du bien et des bonnes manières. D’abord désorienté par ce pacte inattendu, l’intéressé sourit et devient le héros de sa classe, bientôt considérée comme <em>« modèle »</em> dans l’établissement. Le fils de Kaijima, qui est son condisciple et refuse absolument de moucharder, est tout de même forcé d’expliquer d’où viennent les sucreries et objets divers qu’il rapporte à la maison, de prétendus cadeaux qu’il n’a<br /> pu se payer avec le maigre argent de poche dont il dispose. Kaijima découvre alors l’étendue du pouvoir de Numakura et comment il s’enrichit alors que son professeur court à la ruine – de quoi lui faire perdre la raison.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Tanizaki, avec Kawabata, <em>« l’un des premiers écrivains japonais qui aient été lus et appréciés en Occident de leur vivant »</em> (<em>Encyclopedia Universalis</em>), est l'auteur d'un essai fameux, <em><a target="_blank" href="http://cf.geocities.com/letempsperdu/tanizaki_jun.htm" title="Présentation">Eloge de l’ombre</a></em>, qui m' a été <a target="_blank" href="http://espacesinstants.blogs.courrierinternational.com/" title="par Colo, "Espaces, instants" au Courrier international">recommandé</a> - un jour viendra. Dans ses nouvelles, l'auteur ne juge pas ses personnages. Il les décrit, ainsi que leurs conditions de vie, leurs obsessions, sans fioritures, attentif à ces moments où <em>« une petite lueur de vie »</em> s’allume dans leur regard. Comme l’écrit J.-J. Origas, <em>« chaque récit de Tanizaki est un piège. »</em></span></span></p>