Last posts on middlemarch2024-03-28T12:11:49+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/middlemarch/atom.xmlMarie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlUn printemps avec George Eliot : Middlemarch, et autres romans dont la liste des personnages est longue.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2019-04-09:31364032019-04-09T05:00:00+02:002019-04-09T05:00:00+02:00 Middlemarch est désormais sur son étagère, avec Le moulin sur la Floss...
<em><strong><u>Middlemarch</u> est désormais sur son étagère, avec <u>Le moulin sur la Floss</u> et <u>Silas Marner</u>. On y ajoutera prochainement <u>Daniel Redonda</u> (deux volumes) et si on peut les trouver d’occasion, <u>Adam Bede </u>et L<u>es scènes de la vie du clergé</u>. Désormais, on va se plonger dans <u>L’autre George</u>, de Mona Ozouf qu’il faut penser à rendre prochainement à la Médiathèque, et pour changer de George Eliot, commencer le dernier roman de Yoko Ogawa, <u>Instantanés d'ambre</u>, et terminer <u>Né d'aucune femme</u> de Franck Bouysse.<br />Mais revenons sur la lecture de ce <u>Middlemarch</u> fabuleux. On avait déjà retrouvé en grande partie, lors de la relecture du <u>Moulin sur la Floss</u>, la façon qu’on avait de lire du temps de l'adolescence : en se plongeant totalement dans l’œuvre, sans se rendre compte du jour qui baisse, sans plus rien entendre des bruits alentour, sans se souvenir des obligations domestiques comme penser à faire réchauffer le dîner et mettre la table avant que tout le monde ne rentre affamé. On avait aussi retrouvé cette façon de repartir en arrière pour ne rien rater car, tout à trac, un personnage nous interrogeait et on se demandait : « Mais qui c’est celui-là déjà ? », jusqu’à ce qu’on prenne l’habitude de noter le nom des personnages sur des feuilles volantes, bien souvent le dos d’enveloppes. - On se permet un aparté : ce ne fut que pour Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Gorki, ou Gontcharov qu’on prit la peine d’avoir un cahier de brouillon sur lequel on écrivit les noms des personnages. – Ainsi, pour <u>Middlemarch</u> avait-on, avant de le ranger, une foultitude de dos d’enveloppes présentant des noms et des noms et des noms, des prénoms et des prénoms, des titres, des indications de parenté, et des rajouts. Ainsi du Docteur Lydgate. On a d'abord écrit "Dr Lydgate" puis son prénom n'apparaissant qu'après, on l'a rajouté : Tertius... Ah, les prénoms et les noms des personnages de romans....<br /><br /></strong></em>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlUn printemps avec George Eliot : Dorothea Brooke existe vraiment.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2019-04-02:31360582019-04-02T05:00:00+02:002019-04-02T05:00:00+02:00 Les très grands romans sont ceux qui racontent des histoires dont on finit...
<em><strong>Les très grands romans sont ceux qui racontent des histoires dont on finit par croire qu’elles ont vraiment eu lieu. Il en est de même pour les grands personnages de ces grands romans écrits par de grands écrivains : bien qu’on sache, au début du livre, qu’ils sont inventés, au fur et à mesure de la lecture, ils s’incarnent totalement. Par leurs aventures, certes, mais surtout par leurs états d’âme, leurs fragilités, leurs forces, leurs défauts, leurs erreurs et leurs victoires, ils s’humanisent progressivement et deviennent de réels compagnons. Après la lecture, le compagnonnage se poursuit : on peut parler d’eux comme si on les avait rencontrés en chair et en os ; à des moments particuliers, on se souvient d’eux parce qu’on vit soi-même ou quelqu’un d’autre, une situation identique à celle qui les a abattus ou qui, au contraire, les a fait grandir.<br />Ainsi de Dorothea Brooke, un des personnages clés de <u>Middlemarch</u>, de George Eliot. Elle est merveilleusement idéaliste et veut vivre intensément en se mettant au service de grandes causes. Pas de juste milieu pour elle ; pas d’eau tiède. Voilà pourquoi elle épouse un homme érudit qui prépare depuis des années l’écriture du livre qui bouleversera le monde. Elle veut être de cette aventure et elle fonce car elle doit donner du sens à sa vie. Elle devient une épouse parfaite, particulièrement attentionnée, commence à apprendre le grec et le latin, … jusqu’au jour où elle se rend compte qu’elle a épousé un égoïste qui n’a pas du tout l’intention de l’associer à son œuvre, œuvre dont on sait depuis le début du roman qu’elle est plus qu’improbable.<br />C’est au milieu du roman que ses yeux se décillent. Elle se rend compte qu’elle s’est trompée. Elle mesure qui est cet homme à qui elle a lié sa vie tout autant que son propre aveuglement.<br />Enfin ! se dit-on. Car depuis le début, bien sûr, lecteur avisé, on avait bien tout compris avant elle ! On participe à son combat intérieur quand elle est accablée par sa découverte ; on l’encourage : « Défends-toi ! Ne te laisse pas faire ! » Hélas, elle voit son mari qui monte l’escalier, il a l’air chagrin, fatigué, et elle a pitié de lui. « Oh, le pauvre, comme il doit être malheureux, en fait », se dit-elle certainement. Elle lui prend la main et lui redonne une deuxième chance. Le lecteur avisé est furieux contre elle mais…. il se souvient avoir rencontré plusieurs Dorothea, de ces hommes ou de ces femmes qui, dans une relation, finissent par s’oublier eux-mêmes, qui veulent tellement bien faire, qui espèrent tellement être irréprochables. Lucide sur ce que son mari pense d’elle, elle va continuer encore à tenter de le convaincre qu’elle est quelqu’un de bien.<br />Et ce qui est formidable dans <u>Middlemarch</u>, c’est qu’au milieu du roman, alors qu’on connait déjà la fin puisqu’on a l’a déjà lue, on marche encore et on voudrait immédiatement aller voir Dorothea, cette bonne copine, pour lui faire entendre raison !<br /><br /><br /></strong><br /></em>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlMoisson.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2019-03-30:31359172019-03-30T05:00:00+01:002019-03-30T05:00:00+01:00 Recevoir une carte parisienne, une reproduction d’un tableau d’Hammershøi...
<em><strong>Recevoir une carte parisienne, une reproduction d’un tableau d’Hammershøi exposé actuellement au Musée Jacquemard André. Une belle surprise.<br />Recevoir un lundi la lettre lilas annoncée pour un mardi.<br />Ranger les placards de la cuisine.<br />Donner un exemplaire du <u>Journal d’une seconde vie</u> à la Bibliothèque pour tous de La Seyne sur mer.<br />En attendant son tour au laboratoire d’analyses, terminer <u>Middlemarch</u> de George Eliot.<br />Faire des biscuits de guerre et en donner largement. Ils sont appréciés. <br />Admirer les arbres de Judée à la belle floraison rose.<br />Découvrir les premières glycines en fleurs au détour d’une route nouvelle.<br />Continuer à offrir, par série de deux volumes, les mangas racontant l’histoire de Chi à une petite fille qui en raffole. <br />Monter l’escalier sans se tenir à la rampe.</strong><br /></em>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlUn printemps avec George Eliot : Middlemarch : prendre le temps de lire ce qui fut long à écrire.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2019-03-27:31357012019-03-27T05:00:00+01:002019-03-27T05:00:00+01:00 Par moments, l’urgence est là et un seul livre s’impose comme étant du...
<em><strong>Par moments, l’urgence est là et un seul livre s’impose comme étant du matin, du sac à main et du soir, et de tous les instants où on peut grappiller un moment de lecture : <u>Middlemarch</u>, de George Eliot. 1150 pages en édition Folio. C’est ainsi qu’à un moment où on sort le livre de son sac on sent les regards alentour converger vers ce « pavé ». Les questions fusent – sachez que ce sont des questions pour lesquelles celui ou celle qui les pose n’attend pas de réponse, et on n’a pas répondu : « Mais c’est encore un nouveau livre ? », ou encore : « Mais qu’est-ce que vous lisez ! et celui-là, c’est pas de la tarte, visiblement… » (et de prendre le volume dans la main pour le soupeser) ; on entend aussi : « Mais vous vous y retrouvez, dans tous les personnages ? », « Mais c’est pas trop compliqué, cette histoire ? », « Mais ça ne vous fait pas mal aux yeux, car c’est quand même écrit petit ? », « Mais… mais…. Vous écrivez sur les pages ? Au stylo ? », « Et c’est qui, George Eliot ? » … Puis la remarque fatale en rendant le volume : « Faut du temps, pour lire ça. »<br />Ah oui, le temps… En y réfléchissant bien, c’est de cela dont on aimerait parler : le temps de la lecture. Lire un roman pareil, c’est long. Même si on est passionné par l’histoire, même si on ne rate aucune occasion de lire, même si on y consacre le plus de temps possible dans une journée ordinaire et qu’on ne regarde pas la télévision, c’est long. Pas question, pendant la lecture de <u>Middlemarch</u>, 1150 pages avec préface, chronologie et notes, de céder aux sirènes des nouveautés littéraires dont la plupart, il faut le reconnaître, n’atteint pas les 500 pages. Si on veut arriver au bout, il est préférable de ne pas s’éparpiller, au risque de faire baisser la moyenne de livres lus par mois (il y en a qui note ça…) <br />On pense aussi à l’auteur qui a écrit tout ça à la main. On est allé voir quelques pages manuscrites sur le site de la British Library… On imagine un premier jet, une première version, une deuxième peut-être, une version définitive… Le bruit de la plume sur le papier… Un énorme travail pour que nous, lecteurs, nous ayons des heures de lecture passionnée. Des heures de création, des heures d’écriture, un projet pensé de la première à la dernière page : la notice en fin de volume donne à ce sujet des informations très intéressantes. Et une culture… Quelle femme, cette George Eliot, au courant de tout ce qui se passait de son temps, ayant lu elle-même quantités d’ouvrages, ayant des idées et sachant les exprimer, ayant des opinions et faisant tout pour convaincre.<br />Mais poursuivons la lecture…<br /></strong></em><br /><br /><br /></strong></em>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlUn printemps avec Georges Eliot.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2019-03-19:31354412019-03-19T05:00:00+01:002019-03-19T05:00:00+01:00 En refermant Le moulin sur la Floss , roman de George Eliot paru en 1860,...
<em><strong><br />En refermant <u>Le moulin sur la Floss</u>, roman de George Eliot paru en 1860, on se disait que c’était quand même bien dommage qu’on lise de moins en moins de romans ; les statistiques de vente de livres indiquent que les lecteurs achètent plus de livres de développement personnel que d'autres genres littéraires.<br />Lire un roman (un bon roman) a tellement d'avantages. <br />En effet, durant cette lecture, <br />-pas un moment d’ennui. On lit, on lit, on lit, en se rapprochant de plus en plus de la page au fur et à mesure que la lumière baisse. On trépigne d'impatience quand le repas s'éternise. On oublie de balayer. On est avide de savoir la suite ; par exemple, on se retrouve en haut de la page 466 ? Immédiatement, on se demande ce qu’il y aura page 467, et 468. Etc.<br />-beaucoup de moments très très drôles (On relira toujours ce passage désopilant de la tante Pullet montrant à sa sœur son nouveau chapeau).<br />-des familles comme on en connait bien ; des tantes, des oncles, des cousines qu’il faut recevoir à la maison, qui se mêlent de tout car ils ont un avis sur tout ; on les adore, puis on les déteste car on espérait un beau cadeau mais en fait ils sont radins. <br />-des pauvres malheureux, parfois même bossus et, en plus, orphelins !<br />-des méchants, qui envient le bien des autres, qui trompent leur fiancée<br />-des pères et des mères qui imposent leurs point de vue à leurs enfants qui soient adhèrent totalement, soit n’en veulent pas, mais restent finalement sous le joug d’un sens du devoir qui les mènera à leur perte.<br />-de l’amour – et on dit à Maggie « mais allez, allez, dis-lui oui ! » et quand elle lui dit « non », on en a les bras qui tombent.<br />-de la haine – et on dit à Tom : « Ecoute, Tom, c’est pas tes oignons, laisse tomber ! » et quand il cède, on a de la peine pour lui.<br />-des joies et des drames, des pardons donnés et peut-être pas complètement reçus, des lâchetés.<br />-et on peut lire en restant allongé sur un canapé, vautré à plat ventre sur un lit, en grignotant des muffins et en buvant du thé, en pyjama ou chemise de nuit, c’est selon.<br /><br />Mais aussi, on poursuit encore et encore la réflexion qu’on mène depuis toujours sur les dégâts que peuvent provoquer l’étroitesse d’esprit, le respect des conventions, le quand dira-t-on, les contraintes qu’on peut s’imposer, les intransigeances qu’on a envers soit-même … Et on pense à la liberté, ce bien fondamental : Maggie fut-elle jamais libre ? <br /><br />Prochaine lecture : <u>Middlemarch</u>.<br /></strong></em>