Last posts on marchandise2024-03-29T06:22:13+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/marchandise/atom.xmlJPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlUn résumé de Gunther Anders- L’obsolescence de l’homme 1956tag:necronomie.blogspirit.com,2021-04-17:32510602021-04-17T11:11:46+02:002021-04-17T11:11:46+02:00 La morale au service de la marchandise : Apprends à...
<p> </p><h1><strong><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">La morale au service de la marchandise : </span></strong></h1><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">Apprends à convoiter ce que le marché propose </span></h1><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">Ne pas consommer est un acte de sabotage, un manque de civisme, celui qui s'abstient bafoue les droits de la marchandise, il est pire que le voleur, qui ne paye pas, mais convoite.</span></h1><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">Le besoin ne précède plus la consommation mais lui succède : on achète « ce qui sort », et une fois acheté, on le considère comme un besoin. </span></h1><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">Toute la marchandise ressemble à la boisson Coca Cola, qui n'arrête pas la soif, mais la reproduit, et la reproduit comme soif de Coca Cola ; une fois acheté un produit, le consommateur « s'approprie » les besoins <em>du produit lui-même </em>(besoin de compléments, de carburant, de techniques de maintenance, d'équipement pour recyclage périodique de son « look », etc.) ; après s'être lié à la proliférante famille des objets, personne n'a plus à réfléchir à ses besoins : les objets expriment les leurs, et exigent d'être satisfaits ; nous ne sommes plus que leurs serviteurs imparfaits, qu'ils rappellent sans cesse à l'ordre.</span></h1><p><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;">La consommation de masse ne peut s'accomplir que dans l'isolement de chacun : chaque consommateur est un travailleur à domicile non payé coopérant à produire l'homme de masse</span></p><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">La croyance dans le progrès était une croyance dans le caractère <em>infini </em>du processus, pétrie d'optimisme et ignorante de l'existence du négatif </span></h1><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">La croyance dans le progrès rendait inutile d'imaginer l'avenir, qui se faisait tout seul : il faut à présent comprendre que rien ne se fait tout seul, mais que nous le faisons </span></h1><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">Dans le travail conçu comme valeur morale en soi, le travail lui-même justifie le produit (le résultat), au sujet duquel toute interrogation devient superflue : la production du pire est encore de la production, donc sacro-sainte</span></h1><p> </p><p><strong><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;">Les Médias</span></strong></p><h1><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif; color: windowtext;">La réalité devient un rêve, le rêve une réalité : la même apparence médiatique traitant à la fois le réel et la fiction, cette apparence ne peut plus apparaître comme spécifiquement « esthétique », elle devient elle-même clandestine et permanente ; les vieilles dames américaines tricotent des pull-overs pour des personnages de feuilleton, et envoient des paquets de cadeaux pour des naissances fictives. Ces tricoteuses sont les Parques de l'irréalité moderne ; les gens illusionnés jusque dans leur vie affective, de cette façon, sont encore plus anéantis que ceux qui n'avaient que des opinions illusoires. Le sentiment devient dès lors synonyme de bêtise ; que le spectateur prenne au sérieux ce qui ne l'est pas, et inversement, correspond à un besoin du système : le spectateur doit être en permanence l'homme de l'incertitude, face auquel les médias gardent toute initiative.</span></h1><p><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;">Habitué dans le travail à l'action <em>mécanique </em>du corps et des fonctions mentales, le salarié recherche des distractions qui prolongent cet état, et entretiennent sa passivité ; dans ce contexte, la question du sens (de la signification) des activités ne peut plus être posée, ne correspond à rien : les organes s'accrochent en toute « liberté » au premier prétexte venu ; « être occupé » doit être compris comme on dit d'un taxi ou des WC qu'ils sont « occupés » : ils sont bouchés, et inaccessibles.</span></p><p><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;">Par l'image, l'homme cherche à construire la dénégation de sa finitude : la vedette cinématographique entre dans l'éternité pour avoir consenti à devenir une pure image.</span></p><p><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"> La vedette fait facilement de la publicité pour une marchandise, car l'âne se frotte à l'âne : les immortels en famille.</span></p><p><span style="font-size: 18.0pt;">À notre époque, le <em>but </em>de l'existence consiste à produire des <em>moyens </em>Le but assigné à un but est d'être un moyen pour les moyens — Les moyens justifient les fins et non pas l’inverse.</span></p><p><span style="font-size: 18.0pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;">Dans le monde moderne, l'individu ne dispose de choix que parce que ceux-ci sont déjà faits.</span></p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlUn résumé de Gunther Anders- L’obsolescence de l’homme 1956tag:necronomie.blogspirit.com,2021-04-17:32510592021-04-17T11:08:00+02:002021-04-17T11:08:00+02:00 La morale au service de la marchandise : Apprends à...
<p> </p><h1><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><span style="color: windowtext;">La morale au service de la marchandise : </span></span></h1><h1><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: windowtext;">Apprends à convoiter ce que le marché propose. </span></h1><h1><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: windowtext;">Ne pas consommer est un acte de sabotage, un manque de civisme, celui qui s'abstient bafoue les droits de la marchandise, il est pire que le voleur, qui ne paye pas, mais convoite.</span></h1><h1><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: windowtext;">Le besoin ne précède plus la consommation mais lui succède : on achète « ce qui sort », et une fois acheté, on le considère comme un besoin. </span></h1><h1><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: windowtext;">Toute la marchandise ressemble à la boisson Coca Cola, qui n'arrête pas la soif, mais la reproduit, et la reproduit comme soif de Coca Cola ; une fois acheté un produit, le consommateur « s'approprie » les besoins <em>du produit lui-même </em>(besoin de compléments, de carburant, de techniques de maintenance, d'équipement pour recyclage périodique de son « look », etc.) ; après s'être lié à la proliférante famille des objets, personne n'a plus à réfléchir à ses besoins : les objets expriment les leurs, et exigent d'être satisfaits ; nous ne sommes plus que leurs serviteurs imparfaits, qu'ils rappellent sans cesse à l'ordre.</span></h1><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">La consommation de masse ne peut s'accomplir que dans l'isolement </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">de chacun : chaque consommateur est un travailleur à domicile non </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">payé coopérant à produire l'homme de masse.</span></p><h1><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: windowtext;">La croyance dans le progrès était une croyance dans le caractère <em>infini </em>du processus, pétrie d'optimisme et ignorante de l'existence du négatif. </span></strong></span></h1><h1><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: windowtext;">La croyance dans le progrès rendait inutile d'imaginer l'avenir, qui se faisait tout seul : il faut à présent comprendre que rien ne se fait tout seul, mais que nous le faisons. </span></strong></span></h1><h1><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: windowtext;">Dans le travail conçu comme valeur morale en soi, le travail lui-même justifie le produit (le résultat), au sujet duquel toute interrogation devient superflue : la production du pire est encore de la production, donc sacro-sainte.</span></strong></span></h1><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><strong>Les Médias</strong></span></p><h1><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: windowtext;">La réalité devient un rêve, le rêve une réalité : la même apparence médiatique traitant à la fois le réel et la fiction, cette apparence ne peut plus apparaître comme spécifiquement « esthétique », elle devient elle-même clandestine et permanente ; les vieilles dames américaines tricotent des pull-overs pour des personnages de feuilleton, et envoient des paquets de cadeaux pour des naissances fictives. Ces tricoteuses sont les Parques de l'irréalité moderne ; les gens illusionnés jusque dans leur vie affective, de cette façon, sont encore plus anéantis que ceux qui n'avaient que des opinions illusoires. Le sentiment devient dès lors synonyme de bêtise ; que le spectateur prenne au sérieux ce qui ne l'est pas, et inversement, correspond à un besoin du système : le spectateur doit être en permanence l'homme de l'incertitude, face auquel les médias gardent toute initiative.</span></strong></span></h1><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Habitué dans le travail à l'action <em>mécanique </em>du corps et des fonctions mentales, le salarié recherche des distractions qui prolongent cet état, et entretiennent sa passivité ; dans ce contexte, la question du sens (de la signification) des activités ne peut plus être posée, ne correspond à rien : les organes s'accrochent en toute « liberté » au premier prétexte venu ; « être occupé » doit être compris comme on dit d'un taxi ou des WC qu'ils sont « occupés » : ils sont bouchés, et inaccessibles.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Par l'image, l'homme cherche à construire la dénégation de sa finitude : la vedette cinématographique entre dans l'éternité pour avoir consenti à devenir une pure image.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"> La vedette fait facilement de la publicité pour une marchandise, car l'âne se frotte à l'âne : les immortels en famille.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">À notre époque, le <em>but </em>de l'existence consiste à produire des <em>moyens </em>Le but assigné à un but est d'être un moyen pour les moyens — Les moyens justifient les fins et non pas l’inverse.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"> </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Dans le monde moderne, l'individu ne dispose de choix que parce que ceux-ci sont déjà faits.</span></p>