Last posts on mabanckou2024-03-28T20:20:28+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/mabanckou/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlTout fairetag:textespretextes.blogspirit.com,2013-01-12:31102192013-01-12T08:30:00+01:002013-01-12T08:30:00+01:00 « J’ai envie de tout faire dans ma vie. Je veux être acteur de cinéma...
<p><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">« J’ai envie de tout faire dans ma vie. Je veux être acteur de cinéma pour embrasser les actrices des films indiens, je veux être Président de la République pour faire de longs discours au stade de la Révolution et écrire un livre qui parle de mon courage contre les ennemis de la Nation, je veux être chauffeur de taxi pour ne pas trop marcher sur le goudron qui chauffe à midi, je veux être directeur du port maritime de Pointe-Noire pour prendre gratuitement les choses qui viennent de l’Europe, je veux être un docteur vétérinaire, mais je ne veux pas être un agriculteur à cause de tonton René qui veut que je sois agriculteur. Je veux aussi écrire des poèmes pour Caroline. Je lui dis ça, elle sourit, me rappelle que la vie est trop courte pour que quelqu’un fasse toutes ces choses. Il faut en faire certaines, et surtout bien les faire. »</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 14pt;"><span style="font-size: medium;">Alain Mabanckou,</span><a title="Michel, Pointe-Noire" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/01/07/michel-au-congo.html" target="_blank"><em><span style="font-size: medium;"> Demain j’aurai vingt ans</span></em></a></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1898189943.jpg" target="_blank"><img id="media-138161" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1276737114.jpg" alt="mabanckou,demain j'aurai vingt ans,roman,littérature française,congo,enfance,culture" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /><span class="MsoHyperlink"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; text-decoration: none; text-underline: none;"><span style="color: #0000ff;">Photo <a title="Source de la photo" href="http://www.lexpress.fr/culture/livre/demain-j-aurai-vingt-ans_913285.html" target="_blank">L’Express</a></span></span></span><br /></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p><p> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlMichel, Pointe-Noiretag:textespretextes.blogspirit.com,2013-01-10:31102182013-01-10T08:21:39+01:002013-01-10T08:21:39+01:00 Dédié à sa mère, à son père et à Dany Laferrière , Demain j’aurai vingt...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dédié à sa mère, à son père et à <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dany_Laferri%C3%A8re" target="_blank">Dany Laferrière</a>, <em>Demain j’aurai vingt ans</em> (2010) d’<a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Mabanckou" target="_blank">Alain Mabanckou</a> donne la parole à Michel, un gamin de <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pointe-Noire_(Congo)" target="_blank">Pointe-Noire</a>, la ville où l’écrivain est né en 1966 (il vit actuellement en Californie). C’est le récit à la première personne d’une enfance, d’une famille, d’une culture : <em>« Dans notre pays, un chef doit être chauve et avoir un gros ventre. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1082945589.jpg" target="_blank"><img id="media-138160" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/209102906.jpg" alt="mabanckou,demain j'aurai vingt ans,roman,littérature française,congo,enfance,culture" /></a><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt;"><a href="http://stellamaris.blog.lemonde.fr/2006/08/01/2006_08_alain_mabanckou/"><span style="color: #0000ff;">http://stellamaris.blog.lemonde.fr/2006/08/01/2006_08_alain_mabanckou/</span></a></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il y a d’abord maman Pauline et tonton René, son frère, <em>« un vrai chef »</em> à la CFAO qui vend des voitures, même s’il n’est ni chauve ni ventru : <em>« Il a un téléphone et une télévision chez lui. »</em> L’oncle </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">est riche mais</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> se prétend communiste. Années septante, dix ans après l'indépendance. Michel est, comme tous les enfants, membre du Mouvement national des pionniers et futur membre du Parti congolais du travail, le PCT. Chez son oncle, il mange sous la photo de Lénine, non loin de celle de Marx et d’Engels, <em>« de notre Immortel, le camarade président <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marien_Ngouabi" target="_blank">Marien Ngouabi </a>»</em> et enfin, pour quelque temps encore, de Victor Hugo. Michel n’a pas tout compris de ses idées politiques mais en a tiré une insulte : <em>« Opium du peuple ! »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le garçon qui transpire la nuit sous la moustiquaire est amoureux de Caroline – <em>« une fille </em>évoluée<em> »</em> d’après maman Pauline – leurs parents sont amis. Elle a quitté l’école qu’il fréquente encore pour une autre <em>« au quartier Chic ».</em> C’est la sœur de Lounès, son meilleur ami, déjà au Collège des grands. Monsieur Mutombo, leur père, est <em>« le meilleur tailleur de la ville » </em>; leur mère, grosse <em>« comme une femelle d’hippopotame »</em>. Caroline et Michel se sont mariés un dimanche après-midi et ont partagé leurs projets : économiser pour quand leurs deux enfants seront grands, acheter une belle voiture rouge à cinq places, avoir un petit chien tout blanc. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Michel n’aime pas trop quand sa mère se fait belle et met <em>« des pantalons orange qui brillent »</em> et attirent tous les regards sur elle, surtout quand elle ne dit pas où elle va. Il voudrait être Superman, Hulk, Astérix ou Obélix pour la défendre. Si elle va chez son frère, c’est pour des affaires d’héritage. Et quand ils se disputent, René lui rappelle que Roger n’est pas le vrai père de Michel mais un <em>« père nourricier »</em> qui vit avec sa première femme, maman Martine, et leurs sept enfants. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Employé d’hôtel, papa Roger ramène un jour une radiocassette qu’il a reçue d’un client blanc, un habitué dont il s’occupe toujours. Ce sera un secret, personne dans le quartier ne doit être mis au courant, <em>« on doit rester très modestes »</em>. La cassette introduite, une grosse voix se met à chanter : <a title="La chanson sur YouTube" href="http://www.youtube.com/watch?gl=BE&v=ikEOQH8KvwU" target="_blank"><em>« Auprès de mon arbre, je vivais heureux… »</em></a> Le blanc à moustache, Brassens, emploie deux mots qui l</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">intriguent, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« saligaud »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> et </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« alter ego »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">. Mais il faudra du temps pour que Michel comprenne qu’on puisse pleurer un arbre. C’est un garçon qui écoute bien : son oncle sur les communistes et les capitalistes ; Monsieur Mutombo sur les blancs, les noirs, les arabes ; papa Roger sur le président et les militaires.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Le site de l'écrivain" href="http://www.alainmabanckou.net/accueil.html" target="_blank">Alain Mabanckou</a>, comme l’écrit Le Clézio dans la préface, <em>« nous fait pénétrer à l’intérieur de l’âme d’un jeune enfant »</em> du <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Congo-Brazzaville" target="_blank">Congo-Brazzaville</a>, nous montre le monde vu par des yeux <em>« naïfs et attentifs »</em> ; son jeune héros découvre <em>« la vie, les chagrins, les émotions et les ruses qui préparent au métier d’homme. »</em> La chanson de Brassens est un leitmotiv parmi d’autres, avec <em>« La Voix de l’Amérique »</em> que son père aime écouter, celle du journaliste Roger Guy Folli ; le destin du chah d’Iran après la Révolution ; Idi Amin Dada, le monstrueux chef d’Etat analphabète ; et surtout, surtout, Arthur, <em>« le jeune homme au visage d’ange »</em> sur la couverture d’<em>Une saison en enfer</em>, trouvé dans la bibliothèque paternelle et feuilleté en secret.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Mais le plus grave de ce qui arrive à Michel, c’est la trahison de Caroline, qui le quitte pour Mabélé, un joueur de foot. Comment la reconquérir ? Scènes d’école, vie du quartier, ambiances familiales, rêves et douleurs d’enfant, voilà le sujet d’un <a title="« Trouver une langue », analyse du roman par Virginie Brinker (La plume francophone)" href="http://la-plume-francophone.over-blog.com/article-alain-mabanckou-demain-j-aurai-vingt-ans-58716831.html" target="_blank">roman de style oral</a> qui s’intéresse aux rapports entre les personnes, aux discours, à la diversité des valeurs proposées à un garçon d’une dizaine d’années. Un jour, Michel devra choisir. <em>« Moi, je cherche une autre route, ma route du bonheur, celle que je prendrai pieds nus, en plein soleil, même si le goudron me brûle. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Vous découvrirez <a title="Dossier Mabanckou chez Gangoueus" href="http://gangoueus.blogspot.be/search/label/Auteur%20%3A%20Mabanckou%20Alain" target="_blank">chez Gangoueus</a> le dernier ouvrage de <a title="« Alain Mabanckou, l'enfant noir » par G. L. (BibliObs, 19/8/2010)" href="http://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20100819.BIB5508/alain-mabanckou-l-039-enfant-noir.html" target="_blank">Mabanckou</a>, <em>Lumières de Pointe-Noire</em> (2013), qui revient de manière très différente sur la ville de son enfance et les personnages de <em><a title="Vidéo : Un livre, un jour (13/10/2010)" href="http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/4302411001/alain-mabanckou-demain-j-aurai-vingt-ans.fr.html" target="_blank">Demain j’aurai vingt ans</a>.</em></span></p>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlDernières nouvelles d'Hollywoodtag:jolivier.blogspirit.com,2012-10-29:33276552012-10-29T08:50:00+01:002012-10-29T08:50:00+01:00 Ce matin, je suis allé courir au bord de l’océan, de Santa Monica à...
<p><strong><img id="media-128808" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/00/2929193609.2.jpeg" alt="images.jpeg" />Ce matin, je suis allé courir au bord de l’océan, de Santa Monica à Venice, Californie, un peu moins de dix kilomètres. Il faisait beau. L’air était pur. Ici, le ciel ne connaît pas l’orage. Des SDF, emmitouflés dans leur sac de couchage, dormaient sur le sable rincé par les marées. Des surfeurs jouaient à taquiner les vagues. Non loin d’ici, à Santa Barbara, l’un d’eux s’est fait croquer par un requin. Aujourd’hui, je ne me baignerai pas.</strong></p><p><span style="font-size: 10.0pt;">Invité par deux grandes universités (UCLA et Long Beach), j’ai parlé de mes livres (un peu), de littérature romande (beaucoup) et de Jean-Jacques Rousseau (passionnément). J’ai évoqué, également, les particularités de ce petit pays, la Suisse, qui est au centre de l’Europe, mais n’en fait pas partie. Et j’ai fêté, avec beaucoup d’émotion, la traduction américaine de deux de mes romans.</span></p><p class="MsoBodyTextIndent3"><span style="font-size: 10.0pt;"><img id="media-128811" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/02/1644526353.jpeg" alt="images-4.jpeg" />Il faut venir ici, dans ce jardin d’Eden, pour rencontrer des étudiants passionnés de lecture, des découvreurs et des passeurs qui cherchent tous les jours à faire partager leur enthousiasme pour les littératures francophones. À UCLA, j’ai fait la connaissance de Jean-Claude Carron (à gauche), valaisan d’origine, genevois par ses études et professeur émérite de littérature française à Los Angeles. <img id="media-128809" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/00/2739000731.2.jpeg" alt="images-3.jpeg" />Et j’ai retrouvé mon ami Alain Mabanckou, poète et romancier franco-congolais, qui enseigne également dans la Cité des Anges. Il faut venir ici, à l’autre bout du monde, pour évoquer les noms de nos Pères : Ramuz, Cendrars, Haldas, Bouvier — et tant d’autres. Et que ces noms suscitent une attente, une émotion, un vrai désir de donner sens au monde. Un désir et une curiosité qui n’existent plus, hélas, dans nos universités en état de mort cérébrale.</span></p><p class="MsoBodyTextIndent3"> <span style="font-size: 10.0pt;">Et bien sûr, un peu plus haut, il y a les collines d’Hollywood. La Mecque du cinéma. On oublie bien souvent que le cinéma est un hommage à la littérature. Les plus grands films sont tirés de romans à succès. Et parfois de romans inconnus, qui deviennent des succès au cinéma. Ainsi fonctionne la magie d’Hollywood. On prend un verre à la terrasse du Savoy et un type vient s’asseoir à la table voisine. Mal rasé et mal habillé. Je connais son visage. Le Terminal. Forrest Gump. Une jolie blonde vient le rejoindre. Il ne faut pas déranger Tom Hanks. <img id="media-128810" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/02/3879866444.jpeg" alt="images-2.jpeg" />Une limousine s’arrête un peu plus loin. Un couple d’acteurs<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>s’engueulent sur le trottoir. Ils ont plein de soucis avec leurs enfants, la plupart adoptés. Le dernier vient de se faire exclure de l’école française de Los Angeles parce qu’il jouait avec des allumettes. Je ne les ai jamais rencontrés, mais je les connais bien.</span></p><p class="MsoBodyTextIndent3"><span style="font-size: 10.0pt;">Ici, encore plus qu’ailleurs, la vie est un roman. Je retrouve les visages et les voix que j’ai inventés dans mes livres. Ils sont vrais puisque je les inventés. La route toute en lacets de Mulholland Drive. Le soleil qui rend fou. Le vieux type à petites lunettes noires qui me tend le contrat. <em>L’Amour nègre</em></span><span style="font-size: 10.0pt;"> sera tourné l’année prochaine. Ou dans deux ans. Casting de rêve. Otis Redding murmure sa vieille rengaine, <em>Sitting on the Dock of the Bay.</em></span><span style="font-size: 10.0pt;"> Je regarde le soleil se coucher sur les collines bleues.</span></p><p class="MsoBodyTextIndent3"><span style="font-size: 10.0pt;">Je signe toute la paperasse sans la lire.</span></p>