Last posts on lodge2024-03-29T01:47:45+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/lodge/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlChez mes parentstag:textespretextes.blogspirit.com,2017-01-14:31110602017-01-14T08:30:00+01:002017-01-14T08:30:00+01:00 « Mon mode de vie n’était pas très différent de celui d’un...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2721070584.jpg" target="_blank"><img id="media-186116" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/634960278.jpg" alt="Lodge en 1974.jpg" /></a>« Mon mode de vie n’était pas très différent de celui d’un étudiant du continent où il n’est pas rare encore aujourd’hui d’aller à l’université la plus proche et de vivre chez soi. Pour la plupart des étudiants britanniques après la guerre, vivre loin de la maison une bonne partie de l’année, comme cela avait toujours été la tradition à Oxbridge </span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">[Oxford et Cambridge]</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">, constituait une part essentielle de leur enseignement supérieur. Quand le système a évolué dans les années soixante et soixante-dix, l’Etat a fait construire de nouvelles universités en brique sur le modèle des campus américains et mis à la disposition de leurs étudiants toujours plus nombreux des résidences universitaires appelées </span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">halls of residence</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"> – une expression quelque peu archaïque qui évoquait l’héritage d’Oxbridge. Moi, je vivais chez mes parents et allais tous les jours à la fac en train ou en métro, au milieu des employés de bureau ou de magasin. Je me suis parfois demandé si, en ne logeant pas en résidence universitaire, je n’étais pas passé à côté de quelque chose, mais d’après ce que j’ai pu entendre de collègues qui n’en gardaient pas un bon souvenir, je n’aurais sans doute pas été mieux loti. »</span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">David Lodge,</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"> <a title="Lodge par lui-même (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2017/01/04/lodge-par-lui-meme-1154672.html" target="_blank">Né au bon moment</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo de David Lodge en 1974 à Birmingham par Paul Morby (<a title="Source photo" href="https://www.theguardian.com/books/2015/feb/01/quite-a-good-time-to-be-born-review-david-lodge-memoir" target="_blank">The Guardian</a>)</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlLodge par lui-mêmetag:textespretextes.blogspirit.com,2017-01-12:31110592017-01-12T08:30:00+01:002017-01-12T08:30:00+01:00 David Lodge aura bientôt 81 ans. Dans Né au bon moment (1935-1975),...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Lodge" target="_blank">David Lodge </a>aura bientôt 81 ans. Dans <a title="Site de l'éditeur" href="http://payot-rivages.net/livre_Ne-au-bon-moment-David-Lodge_ean13_9782743635657.html" target="_blank"><em>Né au bon moment</em> </a>(1935-1975), première partie de son autobiographie (<em>Quite A Good Time to Be Born</em>, traduit de l’anglais par Maurice Couturier, 2016), l’écrivain anglais s’estime chanceux. Enfant unique d’une famille modeste, il a bénéficié de la Loi sur l’enseignement de 1944, <em>« qui garantissait la gratuité de l’enseignement secondaire et des bourses calculées sur les revenus familiaux pour les étudiants. »</em> Les études lui ont permis d’accéder à la bourgeoisie, <em>« les couches sociales de la Grande-Bretagne d’avant-guerre se sont désagrégées pour donner naissance à une société plus ouverte. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/911204710.jpg" target="_blank"><img id="media-186114" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1088657322.jpg" alt="lodge,david,né au bon moment,autobiographie,1935-1975,littérature anglaise,catholicisme,études,sexualité,société,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo de David Lodge entre 6 et 7 ans (couverture)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Eduqué dans le catholicisme, qu’il a vu évoluer dans les années soixante et dont il s’est largement inspiré (surtout pour ce qui est de la vie sexuelle), il a entrepris de décrire comment il est devenu auteur <em>« de romans et de critiques littéraires ».</em> Avec un grand souci d’exactitude, il rapporte les expériences et les influences qui ont nourri son œuvre, en commençant par présenter ses parents, un père <em>« musicien d’orchestre »</em> autodidacte et une mère secrétaire, <em>« intelligente et discrète »</em> totalement dévouée à sa famille.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En 1936, ils déménagent dans une petite maison où ils vivront jusqu’à leur mort et lui, jusqu’à son mariage, au 81 Millmark Grove (Brockley, au sud de Londres). <em>« Une des choses qui m’a (sic) incité à <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/08/26/lodge-raconte-wells-1115861.html" target="_blank">écrire sur la vie et l’œuvre de H. G. Wells</a> a été son intérêt frénétique pour l’architecture domestique et sa conviction que la santé, le bonheur et le comportement des gens sont affectés de manière cruciale par leur habitat, bon ou mauvais. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">La guerre éclate quand David Lodge a quatre ans et demi, juste au moment où une fausse couche de sa mère les prive d’une petite sœur annoncée. Sa mère et lui se réfugient à la campagne, ce qui l’amène à changer plusieurs fois d’école et à élargir son champ d’expérience – <em>« Une expérience intéressante, c’est de l’argent en banque pour un romancier, et il n’est jamais trop tôt pour ouvrir un compte. »</em> La vie de pensionnaire dans un couvent l’a durablement angoissé, bien que sa mère, heureusement, l’en ait délivré au bout d’une ou deux semaines.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Il y a un côté encyclopédique dans le récit de David Lodge, tant il s’applique à tout raconter, décrire, avec un maximum de précision, au risque d’être ennuyeux. Il restitue bien les personnalités rencontrées sur son chemin, comme sa tante Eileen, la jeune sœur de sa mère,<em> « jolie, pimpante et pleine de vie, et excessivement bavarde »</em>, qui a beaucoup compté pour lui, ou son oncle Victor, un cousin de sa mère, qui les a logés chez lui pendant la guerre.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Bombardements, <a title="photo d'archives" href="http://www.histoire-en-questions.fr/deuxieme%20guerre%20mondiale/bataille%20angleterre/domicileabri.jpg" target="_blank">abri Morrison </a>dans leur salon, c’est le contexte de son retour à Londres lorsqu’à sept ans, il fait sa première communion à l’église paroissiale. Lodge décrit les préparatifs en vue de ce qu’on annonçait aux communiants comme <em>« le jour le plus heureux »</em> de leur vie, alors qu’il espérait surtout la fin de la guerre et le retour de son père. Quand cela se produit, son père court à nouveau le cachet dans des bals et des clubs.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A l’école, ce sont les premières lectures marquantes, comme <em>Ivanhoé.</em> Son père lui fait lire <em>Alice au pays des merveilles</em> et écouter beaucoup de musique, mais sans lui apprendre à jouer d’un instrument, ce que David Lodge a regretté plus tard. A l’académie Saint Joseph, tenue par des <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_des_%C3%A9coles_chr%C3%A9tiennes" target="_blank">frères de La Salle</a>, le niveau des études était médiocre, l’enseignement religieux encore pire : <em>« un endoctrinement au moyen du <a title="texte en ligne" href="https://foicatholique.files.wordpress.com/2015/05/catc3a9chisme-penny.pdf" target="_blank">catéchisme Penny</a> »</em> dont les élèves doivent retenir les questions et les réponses, et la récitation du rosaire. Les châtiments corporels y étaient courants, mais aucune affaire de pédophilie dont il ait eu connaissance, écrit Lodge. </span><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Malachy Carroll, un nouveau prof d’anglais, les fait écrire <span style="font-size: medium;">en troisième </span>sur <em>« les techniques de la poésie </em>» et deviendra son mentor.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Culpabilité et angoisse de la masturbation, intérêt pour la sexualité des adultes – dans son milieu, il était inimaginable que les adolescents en aient une – seront des problèmes abordés dans ses romans, dont David Lodge cite les passages les plus fidèles à ce qu’il a vécu (ils sont nombreux). Des vacances d’été à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Heidelberg" target="_blank">Heidelberg </a>chez sa tante Eileen, en 1951, vont lui procurer un peu plus de confiance en soi, notamment en fréquentant ses amis et en partageant leurs loisirs.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">C’est à l’université que sa vie prend une direction plus claire, d’abord à <a title="Site officiel" href="https://www.ucl.ac.uk/" target="_blank">University College</a>, ouvert à tous contrairement à Oxford et Cambridge réservés exclusivement aux <em>« membres de l’Eglise d’Angleterre ». </em>Il y rencontre Mary Jacob, catholique comme lui. Sans le savoir alors, il bénéficie là du <em>« meilleur département d’anglais du pays après Cambridge et Oxford ».</em> Les cours de Winifred Nowottny sur Shakespeare ont donné à David Lodge <em>« pour la première fois l’excitation et le bonheur intellectuels que peut procurer l’analyse littéraire ».</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A la maison, sa mère le soigne <em>« comme un coq en pâte »</em> plus dévouée qu’une domestique. <em>« Je n’avais rien d’autre à faire que de poursuivre mes études et me livrer à mes activités préférées. »</em> Mary, elle, partage un studio avec une autre étudiante. <em>« Il est très difficile de se souvenir avec précision de ses sentiments et de son attitude soixante ans après, si bien que toute trace écrite est éclairante, et parfois surprenante. »</em> Leur correspondance de jeunesse l’étonne par son style artificiel et littéraire. Le premier texte qu’il écrit, une nouvelle, tourne autour de la chasteté avant le mariage et de la confession (le thème de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_de_maux" target="_blank"><em>Jeux de maux</em></a>)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A l’œuvre d’Henry James, il préfère l’<em>Ulysse</em> de James Joyce dont il admire l’art de <em>« créer des styles distinctifs pour ses deux principaux personnages, Stephen et Bloom (…) ainsi qu’un troisième pour Molly Bloom (…) ».</em> Comme il l’espérait, il obtient un <a title="Wikipedia : Degree classification" href="https://en.wikipedia.org/wiki/British_undergraduate_degree_classification#Degree_classification" target="_blank">« <em>First</em> »</a><em> – </em>le grade le plus convoité pour mener une carrière universitaire. Son service militaire l’a convaincu <em>« à quel point était enviable une occupation où on était payé à lire, méditer et discuter de livres, tout en écrivant. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Ce sont deux années perdues, à ses yeux de <em>« <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Angry_young_men" target="_blank">Angry Young Man </a>»</em>, comme on a appelé cette génération, si grande était la frustration de ces jeunes gens issus <em>« de la petite bourgeoisie et des classes laborieuses »</em> en constatant que la guerre n’avait pas modifié les rapports de force dans la société. Une expérience sur laquelle il écrira, bien sûr.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">La <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/British_Library" target="_blank">British Library </a>alors au British Museum, à moins d’un kilomètre de University College, David Lodge la trouve si fascinante qu’il en fera le décor d’un de ses romans. Inscrit en maîtrise, il choisit d’écrire un mémoire sur <em>« Le roman catholique depuis le Mouvement d’Oxford : ses formes littéraires et son contenu religieux ».</em> Au récit de ses travaux s’ajoute celui des amitiés qui se forment, parfois pour la vie, comme celle de l’Américain<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Park_Honan" target="_blank"> Park Honan </a>et de sa femme Jeannette. Mary et lui, plus patients, se fiancent en 1957 et se marient en 1959. Tandis qu’il <em>« candidate »</em> à tous les postes universitaires pour lesquels il est <em>« éligible »</em>, leur respect des pratiques catholiques en matière de contraception mène rapidement Mary à se retrouver enceinte, contrairement à leurs souhaits.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="« un régal » pour Christine Marcandier (Diacritik, 22/3/2016)" href="https://diacritik.com/2016/03/22/david-lodge-une-vie-a-ecrire-i-ne-au-bon-moment/" target="_blank"><em>Né au bon moment</em> </a>relate toutes les péripéties du cursus universitaire de David Lodge et sa vie privée en parallèle, ses lectures, ses rencontres, ses voyages. Alors qu’il se reproche au début du récit de s’être trop peu intéressé à sa mère, par rapport à son père, il m’a semblé que lui-même est si focalisé sur ses propres projets – bien sûr, il doit gagner sa vie et faire vivre sa famille – que ceux de Mary, coincée par la maternité (une fille, puis deux garçons) et par les déménagements, eux, tombent souvent à l’eau.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="Lodge et l'écriture (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/01/21/lodge-et-l-ecriture.html" target="_blank">David Lodge</a>, finalement professeur en titre à Birmingham, se raconte avec un grand souci de réalisme et d’honnêteté, sans gommer ses défauts : maladresse dans les décisions pratiques, esprit d’économie souvent excessif, naïveté par rapport à l’éducation religieuse comme devant l’importance des pistons dans les processus de sélection… Avec simplicité, il montre ce que ses romans doivent à ce qu’il a vécu (ce qui ne peut qu<span style="font-size: medium;">’</span>intéresser ses lecteurs <span style="font-size: medium;">–</span> merci, C.) J’aurais aimé qu’il y mette moins de détails et beaucoup plus d’humour – paradoxalement, cette ironie si plaisante est ici très rare. </span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlEpousertag:textespretextes.blogspirit.com,2013-08-31:31103512013-08-31T08:30:00+02:002013-08-31T08:30:00+02:00 – « Tu pourrais épouser Blanco White. » Elle...
<p class="MsoNormal"><em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> – « Tu pourrais épouser Blanco White. »<br /></span></em><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Elle écarquilla les yeux. « Tu veux plaisanter ?<br /></span></em><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">– Pas du tout. Je l’ai vu hier à Londres. C’est un jeune homme très bien, et il est toujours désireux de t’épouser. »<br /></span></em><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Amber_Reeves" target="_blank">Amber</a> renversa la tête et émit un rire légèrement hystérique. « Ah vraiment ? Tu es donc allé le trouver et tu lui as offert de me rendre à lui, c’est cela ? Sans me consulter, moi. Le grand champion des droits de la femme, le valeureux critique de la société patriarcale, est prêt à se débarrasser de sa maîtresse encombrante en la refilant à un avocat noble et généreux qu’elle n’aime point. As-tu offert de me pourvoir d’une dot à titre d’incitation ? »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">David Lodge,</span><a title="Lodge raconte Wells (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/08/26/lodge-raconte-wells-1115861.html" target="_blank"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-size: medium;"> Un homme de tempérament</span></em></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3752399844.gif" target="_blank"><img id="media-147831" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/630979811.gif" alt="lodge,un homme de tempérament,roman,biographie,littérature anglaise,wells,amour libre,mariage,sexualité,hommes et femmes,socialisme,société,progrès,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></em></p><p class="MsoNormal"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></em></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlLodge raconte Wellstag:textespretextes.blogspirit.com,2013-08-29:31103502013-08-29T08:30:00+02:002013-08-29T08:30:00+02:00 H. G. Wells (1866-1946), l’auteur de La guerre des mondes , était un...
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/H._G._Wells" target="_blank">H. G. Wells</a> (1866-1946), l’auteur de <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Guerre_des_mondes" target="_blank"><em>La guerre des mondes</em></a>, était un fervent défenseur de l’Amour Libre. <a title="Billets précédents (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/lodge" target="_blank">David Lodge</a>, dans <em>Un homme de tempérament (<a title="“Lodge's Wells is a monster, too, but a lovable and sometimes pathetic one.” Blake Morrison (The Guardian, 9/4/2011)" href="http://www.theguardian.com/books/2011/apr/10/man-parts-david-lodge-review" target="_blank">A Man of Parts</a></em>, 2011) raconte sa vie en plus de 600 pages où l’on ne s’ennuie pas une seconde – quel personnage que cet écrivain qui aimait les femmes ou, plus exactement, qui aimait leur faire l’amour : <em>« Je n'ai jamais été un grand romantique, bien que j'aie aimé très profondément beaucoup de gens. »</em>, a écrit Wells dans <em>An Experiment in Autobiography</em> (1934).</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/30648172.jpg" target="_blank"><img id="media-147815" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1569261906.jpg" alt="lodge,un homme de tempérament,roman,biographie,littérature anglaise,wells,amour libre,mariage,sexualité,socialisme,société,progrès,culture" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;">Dans ce </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;">« roman »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> biographique, Lodge restitue tout Wells – le penseur, le graphomane, le socialiste engagé. Il décrit sa manière de vivre en se basant sur des sources factuelles : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;">« Tous les personnages sont des représentations de personnes réelles, dont les relations étaient telles qu’elles sont décrites »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;">, avertit-il, même s’il a enrichi le récit de détails imaginaires.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"><em>Un homme de tempérament</em> s’ouvre sur la mort de H. G. Wells peu après la seconde guerre mondiale, dans sa maison de Londres. En 1944, son fils Anthony West téléphone à sa mère, <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rebecca_West" target="_blank">Rebecca West</a>, la romancière de 26 ans plus jeune que l’écrivain dont elle est séparée depuis vingt ans, pour lui annoncer que Wells souffre d’un cancer du foie. Quand elle vient le voir, le malade a toujours ses carnets près de lui. Il se demande combien de temps il lui reste : <em>« Je ne veux pas mourir, Panthère »</em> dit-il à celle qui continue à l’appeler <em>« Jaguar ».</em></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3182190744.jpg" target="_blank"><img id="media-147816" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1045427125.jpg" alt="lodge,un homme de tempérament,roman,biographie,littérature anglaise,wells,amour libre,mariage,sexualité,socialisme,société,progrès,culture" /><br /></a><a style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: 8pt; line-height: 115%;" href="http://conwayhall.org.uk/h-g-wells"><span lang="EN-US">http://conwayhall.org.uk/h-g-wells</span></a></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">En 1935, dans une notice nécrologique <em>« humoristique »</em>, il se disait <em>« l’un des écrivaillons les plus prolifiques »</em> du début du XXe siècle : une centaine de livres, des milliers d’articles. Lodge insère souvent dans son récit des « questions – réponses » et la manière dont il titille son sujet dans ces dialogues y met beaucoup de piquant. Wells était très sensible à ce qu’on disait de lui. Par exemple, <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Orwell" target="_blank">Orwell</a> avait déclaré à la BBC que <em>« H.G. Wells imaginait que la science allait sauver le monde, alors qu’elle avait beaucoup plus de chances de le détruire. »</em> En rage, celui-ci avait répondu : <em>« Je ne dis pas cela du tout, espèce de salopard. Lisez mes premiers ouvrages. »</em></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">L’intérêt de Wells pour la science (quelques-unes de ses prédictions se sont vérifiées) et le sexe, sa vie privée non-conformiste, ses déclarations ont nourri bien des polémiques, des disputes, même avec ses amis les plus proches. Loin du récit biographique habituel, le roman de David Lodge est tout en élans, en réactions, en rebondissements, au fil des projets ou des lubies de H. G. Wells, qu’il s’agisse d’écrire, de séduire, de déménager, d’entreprendre…</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2914158610.jpg" target="_blank"><img id="media-147817" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/4249108938.jpg" alt="lodge,un homme de tempérament,roman,biographie,littérature anglaise,wells,amour libre,mariage,sexualité,socialisme,société,progrès,culture" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;">D’origine modeste, il estimait qu’une alimentation trop pauvre était responsable de sa petite taille. A quinze ans, il quitte l’école pour devenir apprenti drapier, souhait de son père. Mais les livres lui ont fait découvrir <em>« un monde plus passionnant, plus épanouissant »</em>. Wells veut <em>« sortir de cet enfer »</em> de la pauvreté respectable, l’esclavage moderne tel qu’il l’a montré dans <a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Kipps" target="_blank"><em>Kipps</em></a>. Intelligent, mais sans instruction, il obtient un emploi d’appariteur à la <a title="Notice Wikipedia" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Midhurst_Grammar_School" target="_blank">Midhurst Grammar</a> : en échange de l’enseignement donné à de jeunes élèves, il y bénéficie de quelques heures d’enseignement gratuites. Le succès dans ses études lui vaut une bourse pour des études supérieures, il montre <em>« des capacités d’assimilation »</em> peu ordinaires. Mais il échoue en troisième année, faute d’avoir consacré assez de temps à ses cours de sciences. Amoureux de sa cousine Isabel, il enseigne dès lors dans une école privée et gagne assez d’argent pour l’épouser.</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">Isabel, il le découvre alors, répugne aux rapports physiques. Leur vie commune révèle une incompatibilité totale <em>« de corps et d’esprit »</em>. Aussi est-il très sensible à l’admiration de <em>« Miss Robbins »</em> qui suit son cours de biologie, une jeune femme d’un milieu social un peu plus élevé. La tuberculose va écarter Wells de l’enseignement, mais le rapprocher de son élève. Isabel l’oblige à choisir. Il la quitte pour vivre avec Amy Catherine Robbins, rebaptisée <em>« Jane »</em> (elle n’aimait pas son premier prénom, lui n’aimait pas le second). Et voilà qu’elle aussi le déçoit au lit. Inconsciemment, n’aimait-il que le sexe <em>« illicite, transgressif »</em> ? Wells écrit alors des nouvelles et surtout des articles humoristiques, <em>« sa principale source de revenus ».</em></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> Il vivra désormais de sa plume.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1297116908.jpg" target="_blank"><img id="media-147819" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/842019926.jpg" alt="lodge,un homme de tempérament,roman,biographie,littérature anglaise,wells,amour libre,mariage,sexualité,socialisme,société,progrès,culture" /><br /></a><a href="http://www.folkestonehistory.org/index.php?page=sandgate"><span lang="EN-US">http://www.folkestonehistory.org/index.php?page=sandgate</span></a></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">Wells considérait ses mariages comme des déceptions, non des échecs. Jane, sa compagne à vie, comprenait ses besoins et s’en accommodait, à certaines conditions. La prospérité venue, ils font construire <a title="Notice Wikipedia" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Spade_House" target="_blank">Spade House</a> à Sandgate. L’écrivain peut alors soigner davantage son corps et sa mise. <em>« Le prestige de sa réputation littéraire »</em> attire à lui des femmes <em>« sensibles »</em>, et le petit appartement que Wells loue à Londres est très commode pour ce genre de relations. Jane et lui auront deux fils.</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">Hostile aux religions institutionnelles, Wells considérait qu’il avait une mission à accomplir dans la société. La fréquentation des <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fabian_Society" target="_blank">Fabiens</a>, de tendance socialiste et réformatrice, (trop conservateurs et bourgeois, d’après lui, en particulier sur les questions de sexualité) lui fera rencontrer Amber Reeves, la fille d’un couple d’amis. Celle-ci est très féministe et applaudit les discours de Wells sur l’indépendance économique de la femme et sa liberté personnelle. Devinez la suite.</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3894506325.jpg" target="_blank"><img id="media-147821" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2925654668.jpg" alt="lodge,un homme de tempérament,roman,biographie,littérature anglaise,wells,amour libre,mariage,sexualité,socialisme,société,progrès,culture" /></a><a style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: 8pt; line-height: 115%;" href="http://thisrecording.com/today/2012/11/27/in-which-we-hate-waiting-about.html">http://thisrecording.com/today/2012/11/27/in-which-we-hate-waiting-about.html</a></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">Wells correspond avec les écrivains de son temps. A <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_James" target="_blank">Henry James</a>, il envoie ses livres, savoure ses réponses subtiles, mais quand il s’amuse à parodier son style dans un article de presse, c’est la provocation de trop. <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Bernard_Shaw" target="_blank">Bernard Shaw</a> se montrera plus compréhensif, y compris à propos de sa vie privée. Il y aura beaucoup d’autres femmes : la romancière <a title="Violet Hunt sur PhenixWeb" href="http://www.phenixweb.net/HUNT-Violet-La-Nuit-des-Saisons" target="_blank">Violet Hunt</a>, Dorothy Richardson qui veut un enfant de lui, Rosamund Bland qui n’oublie pas sa promesse d’un voyage à Paris ensemble, la comtesse <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_von_Arnim" target="_blank">Elizabeth von Arnim</a>… Toutes lui inspirent des héroïnes de roman. Mais dans la vie réelle, cohabiter avec une autre que Jane, si cela satisfait sa sensualité, se solde chaque fois par un échec : seule sa deuxième épouse assure son confort et le laisse en paix, pourvu qu’il lui revienne.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: medium;">Rebecca West attire son attention en rédigeant <em>« une critique cinglante de </em><a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Marriage_(novel)" target="_blank">Mariage</a><em> dans </em>The Freewoman<em> »</em>. Piqué au vif, il lui écrit et l’invite à déjeuner pour en discuter plus avant. Début d’un nouvel épisode dans sa vie tumultueuse. Sur les torts qu’il a causés à certaines jeunes femmes, à leur réputation et parfois à leur avenir, <a title="Un entretien passionnant : David Lodge, "Il faut s'ouvrir aux littératures qui ne vous ressemblent pas", par Julien Bisson (Lire/L’Express, 31/01/2012)" href="http://www.lexpress.fr/culture/livre/david-lodge-il-faut-s-ouvrir-aux-litteratures-qui-ne-vous-ressemblent-pas_1076832.html" target="_blank">le Wells de Lodge</a> a toujours une réponse prête qui lui évite le mauvais rôle, accusant les parents ou la société. L</span></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium;">es propos et le comportement de ce p</span><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif;">artisan du féminisme m'ont fait sursauter à maintes reprises. <em>« N’étiez-vous donc pas capable de tirer des leçons ? – Pour ce qui est des femmes, il semblerait que non. »</em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlSur la consciencetag:textespretextes.blogspirit.com,2013-03-26:31102612013-03-26T20:20:00+01:002013-03-26T20:20:00+01:00 « Quand Stuart Sutherland affirmait que rien n’avait été écrit sur...
<p><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Quand Stuart Sutherland affirmait que rien n’avait été écrit <a title="L'odeur du café (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/03/22/l-odeur-du-cafe.html" target="_blank">sur la conscience</a> qui vaille la peine d’être lu, il exprimait un jugement assez méprisant pour tous les travaux publiés dans le champ professionnel de la psychologie, mais sans le vouloir (j’espère du moins que c’était le cas), il balayait le corpus entier de la littérature du monde – parce que s’il existe des archives de la conscience humaine, c’est bien la littérature qui nous les fournit, et ce sont les plus riches et les plus complètes qui soient. La poésie lyrique est sans doute la plus achevée des tentatives de l’homme pour décrire les </span></em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">qualia</span><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">. Le roman est peut-être le plus abouti de ses efforts pour dépeindre l’expérience d’individus traversant le temps et l’espace. »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: medium;"><a title="Billets précédents (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/lodge" target="_blank">David Lodge</a>,</span><em><span style="font-size: medium;"> La conscience et le roman <a title="Lodge et l'écriture (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/01/21/lodge-et-l-ecriture.html" target="_blank">(A la réflexion)</a></span></em></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3513630918.jpg" target="_blank"><img id="media-141539" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/967829478.jpg" alt="lodge,littérature anglaise,pensées secrètes,a la réflexion,conscience,science,littérature,qualia,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><em><span style="font-size: medium;"><br /></span></em></span></p><p> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlL'odeur du cafétag:textespretextes.blogspirit.com,2013-03-25:31102602013-03-25T08:30:00+01:002013-03-25T08:30:00+01:00 Y a-t-il sujet plus mystérieux que la conscience ?...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">Y a-t-il </span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 18px;">sujet</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 18px;"> </span><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">plus mystérieux que la conscience ? <a title="Pensées secrètes h/f (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/03/02/pensees-secretes-h-f.html" target="_blank"><em>Pensées secrètes</em></a> m’a poussée à rouvrir <a title="Lodge et l'écriture (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/01/21/lodge-et-l-ecriture.html" target="_blank"><em>A la réflexion</em></a> de David Lodge pour relire une interview sur ce roman, en particulier, et le tout dernier article du recueil, <em>La conscience et le roman</em>. Les <a title="Jacuzzi (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/03/04/jacuzzi.html" target="_blank">dialogues</a> entre le professeur Ralph Messenger et la romancière Helen Reed m’ont incitée à le relire avec plus d’attention.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1078534809.jpg" target="_blank"><img id="media-141537" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/195415435.jpg" alt="lodge,littérature anglaise,pensées secrètes,a la réflexion,conscience,science,littérature,qualia,culture" /><br /></a><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">Turner, <em>Soleil couchant sur un lac</em>, 1840-1845</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">Il est assez piquant, dans l’entretien avec <a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Craig_Raine" target="_blank">Craig Raine</a> (rédacteur en chef de la revue <a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Aret%C3%A9" target="_blank"><em>Areté</em></a>) publié en 2001, de comparer la manière dont Lodge et lui parlent des personnages de <em>Pensées secrètes</em>. C.R. juge qu’Helen Reed <em>« est une femme délicieuse et intelligente, mais que comme écrivain, elle oscille entre le médiocre et le passable »</em> et qu’elle n’est pas <em>« aussi intéressante que Ralph Messenger »</em>. Il ajoute que dans le roman, le plus brillant vient de Lodge lui-même, <em>« en la personne du narrateur omniscient à la troisième personne. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">L’insistance de l’interviewer à dévaloriser son personnage féminin rencontre pas mal de résistance du côté de Lodge qui répond finement : <em>« Je ne suis assurément pas parti avec l’idée de faire d’Helen un écrivain de second ordre (…), je voulais qu’elle soit une bonne romancière. » – « Je pense donc que rien de ce que vous avez dit n’est incompatible avec le livre – mais ce n’est pas la seule façon de le comprendre. »</em> David Lodge a incarné dans le duo de <em>Pensées secrètes</em> deux approches différentes de la conscience, sans les hiérarchiser. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">C.R. aborde un autre passage où Messenger et son épouse réagissent différemment à un suicide, il demande à Lodge de quel côté il se situe. Dans le roman, l’écrivain a voulu montrer deux points de vue opposés, sans prendre parti, mais dans la vie réelle, il dit ne pas pencher du côté de Ralph, mais de sa femme. Et ainsi de suite. Un dernier passage résume bien sa position d’ouverture : <em>« C’est un livre sur la conscience vue sous tous ses angles et dans toutes ses implications. La façon dont vous interprétez mon livre, en critique littéraire professionnel, m’intéresse, me séduit, et me surprend légèrement. C’est évidemment celle qui vous correspond. (…) Je ne dis pas que votre lecture soit erronée, mais ce n’est pas comme ça que j’ai créé le livre. » </em>(</span><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 18px;">«</em><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;">Une conversation à propos de </em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;">Pensées secrètes </span><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 18px;">»</em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;">)</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/980475921.jpg" target="_blank"><img id="media-141538" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2764653088.jpg" alt="lodge,littérature anglaise,pensées secrètes,a la réflexion,conscience,science,littérature,qualia,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;">Ralph raconte à Helen </span><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;">« une vieille blague que ressortent presque tous les livres sur la conscience, l’histoire de deux psychologues <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9haviorisme" target="_blank">behavioristes</a> qui font l’amour, et après l’un dit à l’autre : « Pour toi, c’était bien, comment c’était pour moi ? » »</em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;"> Avant de passer à l’article sur la conscience et le roman, voici un autre extrait du roman (le spécialiste des sciences cognitives parle de son travail sur l’intelligence artificielle).</span></p><p class="MsoNormal"><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">«</span></em><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">« Le fait que vous soyez un être conscient n’a rien qui vous étonne ou vous intrigue ? <br />– Pas vraiment. Le contenu de ma conscience, oui, bien sûr. Les sentiments, les sensations, les souvenirs. Ils posent tout un tas de questions. Est-ce de cela dont vous parlez ? <br />– Disons qu’ils en font partie. Dans notre langage, nous les nommons </span></em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">qualia</span><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">. <br />– </span></em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">Qualia</span><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> </span><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">?</span><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> <br />– Le caractère spécifique de nos perceptions subjectives du monde, telles l’odeur du café ou la saveur de l’ananas. Elles sont indubitables, mais très difficiles à décrire. Personne n’est encore parvenu à les expliquer. Il n’a même jamais été prouvé qu’elles existent réellement. » Sentant Helen sur le point de protester, il ajoute : « Certes, elles semblent bien réelles, mais elles ne sont peut-être que les produits annexes de quelque chose de plus fondamental et mécanique. <br />– Les câblages dans le cerveau ? » dit-elle d’un ton qui souligne sa citation. <br />Le visage de Ralph s’épanouit : « Vous avez suivi mes émissions à la télé ? » »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">A <a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Stuart_Sutherland%20(en%20anglais)" target="_blank">Stuart Sutherland</a>, auteur d’un <em>Dictionnaire international de psychologie</em>, selon qui <em>« rien n’avait été écrit sur la conscience qui vaille la peine d’être lu »</em>, David Lodge répond, comme Helen à Ralph, par une superbe défense de la littérature. Au moyen de métaphores et de comparaisons, les écrivains décrivent les <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Qualia" target="_blank"><em>qualia</em></a>, font voir, entendre, sentir. <em>« La conscience et le roman »</em> propose une riche confrontation entre les théories scientifiques à propos de la conscience et l’art de raconter des histoires propre aux êtres humains, <em>« comme les araignées tissent leurs toiles et les castors construisent des barrages ».</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;">Lodge cite à l’appui des écrivains qui ont exploré en profondeur l’âme humaine. Comme ce paradoxe de Henry James : <em>« Il me semble que je reste le même au fil du temps, et pourtant mon flux de conscience me présente un Soi continuellement changeant. »</em> Kundera, Jane Austen, <em>« le premier auteur anglais à avoir utilisé toutes les potentialités du style indirect libre »</em>, Proust, Virginia Woolf – <em>« La vie est comme un halo de lumière, une enveloppe translucide qui nous entoure du début à la fin de la conscience. »</em> – Joyce…</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; line-height: 115%;">David Lodge aborde aussi l’impact du choix, pour la narration, entre la première ou la troisième personne. La réticence de plus en plus forte chez les romanciers à recourir aujourd’hui à un narrateur omniscient explique selon lui <em>« la popularité croissante des récits à la première personne au cours de la période postmoderne »</em> : <em>« Dans un monde où rien n’est certain, où les croyances transcendantales ont été sapées par le matérialisme scientifique, et où même l’objectivité de la science est teintée de relativité et d’incertitude, la voix humaine racontant seule sa propre histoire peut apparaître comme l’unique façon authentique de rendre la conscience. »</em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlJacuzzitag:textespretextes.blogspirit.com,2013-03-05:31102492013-03-05T20:20:00+01:002013-03-05T20:20:00+01:00 « – Oh, ne partez pas ! proteste Ralph. Vous avez l’air contente...
<p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">« – Oh, ne partez pas ! proteste Ralph. Vous avez l’air contente d’être là. <br />– C’est divin, dit-elle en penchant la tête en arrière pour regarder le ciel. Se prélasser dans un bain chaud en contemplant les étoiles au-dessus de soi ! Ma mère piquerait une crise si elle me voyait. Elle s’écrierait : « Tu vas attraper la mort avec le froid qu’il fait. » <br />– Mais non, lui assure Ralph. <br />– On trouve des jacuzzis comme ça en Angleterre ? <br />– Non, pas en séquoia, autant que je sache. Nous l’avons fait venir de Californie à prix d’or, et c’est l’entrepreneur du coin qui s’est chargé de l’installer. <br />– C’est une merveilleuse invention, dit Helen en allongeant les jambes et en les laissant affleurer à la surface de l’eau. Je suppose qu’il a un thermostat. Est-ce que ça signifie qu’un jacuzzi est conscient ? <br />– Pas de soi, en tout cas. Il ne sait pas qu’il passe un bon moment, ainsi que nous en avons conscience tous les deux. <br />– Je croyais qu’il n’existait pas une telle chose que le soi. <br />– Une telle chose, non, si vous parlez d’une entité fixe et définie. Mais il y a le moi que nous élaborons sans cesse. Comme vous élaborez vos histoires. <br />– Voulez-vous dire que notre vie est purement fictive ? <br />– En un sens. C’est l’un des produits de nos réserves de capacité cérébrale. Nous brodons sur le thème de notre moi. »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">David Lodge,</span><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Pensées secrètes h/f (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/03/02/pensees-secretes-h-f.html" target="_blank"> Pensées secrètes</a></span></em><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3342695788.jpg" target="_blank"><img id="media-140645" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2972883667.jpg" alt="lodge,pensées secrètes,roman,littérature anglaise,pensée,conscience,sexualité,université,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><br /></span></em></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlPensées secrètes h/ftag:textespretextes.blogspirit.com,2013-03-04:31102482013-03-04T08:30:00+01:002013-03-04T08:30:00+01:00 Il étudie le fonctionnement de la pensée, elle enseigne l’écriture, sur le...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il étudie le fonctionnement de la pensée, elle enseigne l’écriture, sur le même campus : ils sont faits pour se rencontrer. Bienvenue dans la vie universitaire (imaginaire) à Gloucester, version <a title="Lodge et l'écriture (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/01/21/lodge-et-l-ecriture.html" target="_blank">David Lodge</a> : <em>Pensées secrètes</em> (<em>Thinks</em>…, 2001, traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux).</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1616159531.jpg" target="_blank"><img id="media-140588" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1659478067.jpg" alt="Lodge Thinks.jpg" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Ralph Messenger, la cinquantaine, a décidé de confier à un dictaphone ses pensées fortuites, pour ses études sur la structure de la pensée. Ce gadget lui a déjà servi lors d’un colloque : à l’insu d’une partenaire épisodique, il avait enregistré leurs ébats </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« pour tester la portée du micro »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> – une microcassette rangée Dieu sait où, il ne faudrait pas que Carrie, sa femme, tombe dessus. Mais s’il veut dévoiler une pensée </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« essentiellement intime, secrète »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, impensable de confier à quelqu’un la tâche de dactylographier ses paroles, problème…</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les enregistrements à bâtons rompus du professeur Messenger alternent avec le journal d’Helen Reed qui vient de s’installer dans une des maisonnettes du campus. Romancière, 40 ans, elle est chargée pour un semestre du cours de création littéraire, un remplacement pour lequel elle a accepté de quitter sa maison de Londres après la mort de son mari, Martin. Depuis elle n’arrive plus à écrire de la fiction, c’est pourquoi elle a décidé de tenir un journal, pour ne pas perdre la main.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/4280371619.jpg" target="_blank"><img id="media-140589" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1318366824.jpg" alt="Pensees-Secretes affiche Montparnasse.jpg" /><br /></a><a style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small; line-height: 115%; text-align: right;" href="http://www.francetv.fr/culturebox/isabelle-carre-dans-pensees-secretes-de-lodge-redoutable-et-si-romantique-79308">http://www.francetv.fr/culturebox/isabelle-carre-dans-pensees-secretes-de-lodge-redoutable-et-si-romantique-79308</a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Le passage de l’un à l’autre permet de comparer les points de vue, souvent les deux versions de moments partagés, comme ce premier dîner mondain chez Richmond, le doyen de la faculté des lettres, où Helen rencontre pour la première fois Ralph et Caroline Messenger, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« les convives les plus éminents »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> : lui est un </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« chouchou des médias »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, il dirige l’Institut Holt Belling des sciences cognitives ; sa femme américaine le nomme par son patronyme, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Messenger »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">. Helen surprend le mari embrassant la maîtresse de maison dans la cuisine, sans qu’ils s’en rendent compte.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Parfois, un narrateur prend le relais, nous raconte un déjeuner au cours duquel Ralph s’étonne qu’Helen soit entrée dimanche dans la chapelle du campus pour suivre la messe. Elle y retourne de temps à autre depuis la mort brutale de Martin, d’un anévrisme. <em>« C’était dur pour vous, mais pour lui une façon rêvée de s’en aller »</em>, dit Messenger, ce qui manque de fâcher Helen, mais les amène à discuter de l’âme et de l’esprit – le dada de Ralph qui travaille sur l’intelligence artificielle et une préoccupation forte pour Helen en deuil.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est la première, mais pas la dernière de leurs discussions sur la conscience, son contenu, son fonctionnement, un sujet qu’il aborde exclusivement sous l’angle scientifique alors qu’Helen y voit la matière même des romanciers depuis plus de deux siècles – elle l’épate en récitant de mémoire les premières lignes des <em>Ailes de la Colombe</em> d’Henry James, bel exemple d’un </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">« flux de conscience ». </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Côté littérature,</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Lodge intègre également quelques exercices d</span></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">écriture et d</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">amusants pastiches d</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">écrivains connus.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">La visite de l’Institut des sciences cognitives, un bâtiment étrange dont l’escalier en colimaçon s’enroule dans le même sens que la double hélice de l’ADN, permet à la romancière de découvrir à quel genre de travail on s’y livre et surtout, au deuxième étage, d’admirer une fresque impressionnante sur différentes expériences et théories. Une énorme chauve-souris noire illustre un célèbre article philosophique, <em><a title="Notice Wikipedia (Nagel)" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Quel_effet_cela_fait-il_d'%C3%AAtre_une_chauve-souris_%3F" target="_blank">« Comment c’est d’être une chauve-souris ? »</a>.</em> Plus loin, la <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikibooks.org/wiki/Philosophie_de_l'esprit/Ce_que_Marie_ne_savait_pas" target="_blank">Mary de Frank Jackson</a>, spécialiste des couleurs : enfermée dans un environnement monochrome, elle apprend tout sur la couleur en termes scientifiques mais n’en fait l’expérience que le jour où on la laisse enfin voir une rose rouge. Très intéressée, Helen s’en inspirera pour exercer ses étudiants à rédiger des textes d’imagination.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans les pensées intimes de Ralph Messenger, qui s’est procuré un logiciel de reconnaissance vocale satisfaisant, le sexe revient régulièrement, et toutes sortes de pensées sur ses proches, sur l’argent, la mort, son travail, l’Institut… Helen Reed note dans son journal les faits marquants de ses cours, ses impressions sur les étudiants, sur ses collègues. Pour échapper au campus et à la solitude, elle fait un peu de shopping à <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheltenham" target="_blank">Cheltenham</a>, la ville la plus proche, et est ravie d’y croiser Carrie qui l’invite à prendre le thé.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Elle devient une intime des Messenger, qui l’inviteront aussi dans leur maison de campagne le week-end. Carrie a un projet de roman, qu’elle voudrait lui montrer. Si elle et ses enfants sont un peu las d’entendre Raph parler du cerveau et de la pensée, Helen est bon public, le sujet l’intéresse et leurs manières différentes d’aborder la conscience humaine ouvrent de nouvelles perspectives.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Si vous avez déjà lu <a title="En sourdine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/05/17/en-sourdine.html" target="_blank">David Lodge</a>, vous attendez bien sûr le moment où quelque chose d’autre va se passer entre les deux protagonistes, le professeur séducteur et la veuve retenue par les doux souvenirs de son entente sexuelle avec Martin. <em>Pensées secrètes</em>, avec intelligence, subtilité, humour et franchise sur tous les sujets, montre jusqu’à quel point on peut connaître ou méconnaître l’autre. Quand Helen lui confie qu’elle écrit sur sa vie au campus, Ralph rêve d’un échange inédit qui leur permettrait d’entrer dans le psychisme d’autrui, enregistrements contre journal, et davantage encore : de découvrir les pensées intimes d’une personne du sexe opposé. Acceptera-t-elle ?</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlTerminétag:textespretextes.blogspirit.com,2013-01-29:31102292013-01-29T20:20:00+01:002013-01-29T20:20:00+01:00 « Quand on a terminé, ce n’est pas vraiment qu’on a terminé, mais plutôt...
<p><em><span style="line-height: 115%; font-family: times new roman,times; font-size: medium;">« Quand on a terminé, ce n’est pas vraiment qu’on a terminé, mais plutôt qu’on a résolu de ne plus y toucher. » </span></em></p><p><em></em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">David Lodge,</span><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"> Le roman comme forme de communication (<a title="Lodge et l'écriture (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/01/21/lodge-et-l-ecriture.html" target="_blank">A la réflexion</a>)</span></em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1417900798.jpg" target="_blank"><img id="media-138799" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1904003611.jpg" alt="Lodge A la réflexion.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlLodge et l'écrituretag:textespretextes.blogspirit.com,2013-01-28:31102282013-01-28T08:30:00+01:002013-01-28T08:30:00+01:00 En 1989, Jeu de société est publié en français chez Rivages, et depuis...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">En 1989, <em>Jeu de société</em> est publié en français chez Rivages, et depuis lors<em> « l’augmentation remarquable »</em> du nombre de ses lecteurs français est <em>« l’un des aspects les plus surprenants et les plus gratifiants »</em> de sa vie d’écrivain, confie <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Lodge" target="_blank">David Lodge</a> (né en 1935). Dans <em>A la réflexion</em> (2004), le romancier anglais, qui a été professeur de littérature anglaise à l’université de Birmingham, a rassemblé des articles et des conférences sur ses propres romans, au risque de paraître égocentrique, pour les lecteurs intéressés par cette <em>« entreprise de réflexion et de révélation »</em> sur sa pratique d’écrivain. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3302563697.jpg" target="_blank"><img id="media-138790" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1119946586.jpg" alt="lodge,a la réflexion,essai,littérature anglaise,écriture,roman,écrivain,style,création,lecture,culture" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">David Lodge - </span></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; mso-ansi-language: EN-US;" lang="EN-US"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Photo Sophia Evans (<a title="Source de la photo" href="http://www.guardian.co.uk/books/2012/jan/20/david-lodge-small-world-book-club" target="_blank">The Guardian</a>)</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">David Lodge écrit dans de nombreux registres : romans, nouvelles, critique universitaire, comptes rendus de lecture, journalisme… Ecrire –<em> « la seule chose que je sache vraiment faire »</em> – offre des résultats durables : <em>« Les textes n’appartiennent pas seulement à la mémoire. Ils sont recréés chaque fois que quelqu’un les lit. »</em> Issu de la <em>« toute petite bourgeoisie »</em> catholique, l’écrivain a grandi dans la banlieue de Londres, unique enfant d’un mariage mixte entre un père<em> « non-catholique »</em> et une mère <em>« croyante, mais sans ostentation »</em>. Vers seize ans, ses lectures le rendent de plus en plus critique <em>« à l’égard de la culture « ghetto » catholique »</em> hostile envers les arts et lorsqu’il lit <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Portrait_de_l'artiste_en_jeune_homme" target="_blank"><em>Portrait de l’artiste en jeune homme</em></a>, il s’identifie immédiatement à Stephen Dedalus. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« J’appartiens à la dernière génération d’Anglais pour qui le mariage était la seule façon socialement autorisée d’avoir des relations sexuelles »</em> affirme Lodge dans<em> « L’amour et le mariage dans le roman ».</em> Il constate que les deux plus grands romanciers modernes de langue anglaise ont défié la conception traditionnelle du mariage tout en s’y conformant : <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/D._H._Lawrence" target="_blank">D. H. Lawrence</a> s’enfuit avec <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Frieda_von_Richthofen" target="_blank">Frieda Weekley</a>, la femme d’un professeur de lettres françaises, avec qui il aura trois enfants – une union chaotique mais il lui reste fidèle ; <a title="Biographie sur Arte" href="http://www.arte.tv/fr/biographie/554550,CmC=554576.html" target="_blank">Joyce</a> s’enfuit avec <a title="Notice Wikipedia (en anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Nora_Barnacle" target="_blank">Nora Barnacle</a>, une femme de chambre, et proteste quand on l’accuse d’immoralité : <em>« de toute ma vie, je n’ai aimé qu’une seule femme. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1931602510.jpg" target="_blank"><img id="media-138795" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1475474159.jpg" alt="lodge,a la réflexion,essai,littérature anglaise,écriture,roman,écrivain,style,création,lecture,culture" /></a></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Joyce est pour Lodge la référence majeure. En 1979, il assiste au Symposium international James Joyce à <a title="Voir les dernières photos - Images de Zurich (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/zurich" target="_blank">Zurich</a>, ville où l’Irlandais a passé la première guerre mondiale et où il est <a title="Photo de leur tombe (Zurich) sur le site de la Fondation internationale James Joyce" href="https://joycefoundation.osu.edu/people/joyce-1" target="_blank">mort</a> pendant la seconde. On y trouve un authentique bar de Dublin (démonté et rebâti), le <a title="Le Pub zurichois" href="http://www.jamesjoyce.ch/106/" target="_blank">James Joyce Pub</a>. Bien sûr les spécialistes s’y retrouvaient le soir – les congrès internationaux sont pour Lodge <a title="Trilogie du campus (Payot)" href="http://www.payot-rivages.net/livre_Trilogie-de-Rummidge-David-Lodge_ean13_9782743609061.html" target="_blank"><em>« un matériau de fiction »</em></a> d’une grande richesse.<em> « Mon Joyce »</em> revient sur ce compagnonnage avec un écrivain lu et relu, commenté et enseigné.<em> « Je lisais Joyce mais (…) en un certain sens, je fus aussi « écrit » par lui ».</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Vous trouverez dans <em>A la réflexion</em> de quoi éclairer les romans de David Lodge, de <em>Un tout petit monde</em> à <a title="La critique de Frédéric Grolleau" href="http://www.fredericgrolleau.com/article-david-lodge-pensees-secretes-108216887.html" target="_blank"><em>Pensées secrètes</em></a>, ainsi que de nombreux éléments autobiographiques, même si avec son humour habituel, l’écrivain prévient : <em>« Il faut reconnaître que ce qui se donne ici pour une sorte de confession ou d’aveu est souvent une façon de dissimuler ou de se construire une image – mais n’est-ce pas là l’origine de la fascination qu’exercent les miroirs que se tend un auteur ? »</em> (Préface)</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2962642185.jpg" target="_blank"><img id="media-138794" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3917559270.jpg" alt="lodge,a la réflexion,essai,littérature anglaise,écriture,roman,écrivain,style,création,lecture,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Lodge raconte comment ses sujets lui viennent, comment il griffonne dans un cahier <em>« entièrement consacré au projet »</em>, comment il trouve les lignes directrices avant de composer. Il insiste sur l’importance de concevoir une<em> « idée de structure »</em>, comme Joyce l’a fait dans <em>Ulysse</em> avec <em>L’Odyssée</em>, c</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">est pour lui </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« le stade le plus important de la genèse d’une œuvre. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> Par exemple, dans <em>Thérapie</em>, il voulait écrire sur la dépression et c’est quand il a pensé que son narrateur <em>« devrait peut-être lire Kierkegaard »</em> que son projet a pris forme.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les rapports entre réalité et fiction sont <em>« ambivalents et contradictoires »</em>. Dans son œuvre, Birmingham devient <em>« Rummidge »</em>, un lieu fictif, ce qui permet à l’auteur d’exagérer ou de déformer la réalité : <em>« Un roman est un jeu, un jeu qui nécessite la présence de deux joueurs, un lecteur aussi bien qu’un écrivain. »</em> Il va sans dire que les lecteurs fidèles de David Lodge retrouvent avec plaisir dans cet essai ses personnages et leurs situations souvent comiques (mais pas<em> « frivoles »</em>, selon sa distinction).</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3603991115.jpg" target="_blank"><img id="media-138796" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1578435186.jpg" alt="lodge,a la réflexion,essai,littérature anglaise,écriture,roman,écrivain,style,création,lecture,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>A la réflexion</em> s’attache à situer le roman actuel dans l’histoire du genre et dans la société contemporaine,<em> « un statut ambigu entre l’œuvre d’art et le bien de consommation ».</em> Lodge remarque qu’au moment où la critique universitaire poststructuraliste a décrété la « mort de l’auteur », les auteurs contemporains suscitent vers leur personne un intérêt public sans précédent. <em>« Le succès commercial de la littérature dépend de la collaboration entre l’écrivain, l’éditeur et les médias. »</em> Il évoque la dérive financière des grands groupes d’édition et la recherche <em>« frénétique »</em> du best-seller. Lodge revient en particulier sur l’à-valoir faramineux obtenu par <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Amis" target="_blank">Martin Amis</a> pour <em>L’information</em> en 1995. Il aborde aussi la question des cours de création littéraire et le rôle de la <a title="« David Lodge, la posture impossible de la critique universitaire » par Maxence Alcade (Osskoor)" href="http://osskoor.com/2012/07/09/david-lodge-la-posture-impossible-de-la-critique-universitaire/" target="_blank">critique</a>.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Moi qui aime partager <a title="En sourdine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/05/17/en-sourdine.html" target="_blank">mes lectures</a> avec vous, j’ai lu avec une attention particulière <em>« Le roman comme forme de communication ».</em> David Lodge rappelle qu’<em>« il est quasiment impossible de discuter d’un roman sans le résumer ou sans supposer que votre interlocuteur connaît l’histoire ; ce qui ne signifie pas que l’intrigue soit la seule ou même la principale raison de s’y intéresser, mais plutôt, que c’est le principe fondamental qui le structure. (…) Le récit s’intéresse au </em>processus<em>, c’est-à-dire au changement qui intervient dans un certain état de choses ; ou bien, il convertit les problèmes et les contradictions de l’expérience humaine en processus pour les comprendre ou les résoudre. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3283112798.jpg" target="_blank"><img id="media-138792" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/498668302.jpg" alt="lodge,a la réflexion,essai,littérature anglaise,écriture,roman,écrivain,style,création,lecture,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: medium;"><em>« La conscience et le roman »</em>, un texte plus ambitieux d’une centaine de pages, termine le recueil. J’ai apprécié la simplicité avec laquelle David Lodge explique sa conception de l’écriture et expose son « savoir-faire ». Et aussi qu’il se réfère, dans la littérature anglo-saxonne principalement, à des écrivains comme Graham Greene ou Henry James, mais aussi à Jane Austen, Virginia Woolf ou Jane Smiley, entre autres. S’il n’en parle pas, Lodge est sans doute très conscient de ce qu’aujourd’hui, la plupart de ses <a title=""L'homme perdu" pour la lecture ? (Marque-pages)" href="http://www.christianwery.be/article-l-homme-perdu-114106575.html" target="_blank">lecteurs</a> sont des lectrices.</span></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlDays / Jourstag:textespretextes.blogspirit.com,2010-06-05:31096942010-06-05T08:30:00+02:002010-06-05T08:30:00+02:00 What are days for? Days are where we live. They come,...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>What are days for?</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Days are where we live.</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>They come, they wake us</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Time and time over.</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>They are to be happy in:</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Where can we live but days?</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em><br /></em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Ah, solving that question</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Brings the priest and the doctor</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>In their long coats</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Running over the fields.</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1238872111.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1522076321.jpg" alt="Cadran solaire Langlet.jpg" name="media-72079" id="media-72079" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /> <a href="http://www.cadran-solaire.fr/">http://www.cadran-solaire.fr/</a><br /></div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>A quoi servent les jours ?</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Les jours sont là où nous vivons.</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Ils viennent, ils nous réveillent</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Sans cesse renouvelés,</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Ils sont faits pour être heureux :</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Où vivre ailleurs sinon des jours ?</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Ah, résoudre cette question</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Fait venir le prêtre et le médecin</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Dans leurs longs manteaux</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>En toute hâte à travers champs. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://www.philiplarkin.com/biog.htm" title="Biographie sur le site de la Philip Larkin Society (en anglais)">Philip Larkin</a> (1922-1985)</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 150px;"><span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;"><br /> in</span></span> <span xml:lang="EN-GB" lang="EN-GB" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN-GB;"><span style="font-family: Times New Roman;">David Lodge, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/05/17/en-sourdine.html" title="En sourdine">La vie en sourdine</a></em><br /></span></span> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlEn sourdinetag:textespretextes.blogspirit.com,2010-06-03:31096932010-06-03T08:30:00+02:002010-06-03T08:30:00+02:00 Pour traduire Deaf sentence , le titre du dernier roman de David Lodge...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Pour traduire <em>Deaf sentence</em>, le titre du dernier roman de <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Lodge" title="Notice Wikipedia">David Lodge</a> (2008), Maurice et Yvonne Couturier ont opté pour <em>La vie en sourdine</em>, ce qui convient très bien à la situation de Desmond Bates, professeur de linguistique à la retraite, devenu dur d’oreille. S’appuyant sur sa propre expérience, Lodge décrit avec humour et précision les difficultés que sa mauvaise audition provoque dans la vie sociale de son narrateur – en réunion, les prothèses auditives ne sont jamais à la hauteur – et dans sa vie de couple.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1849479301.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/107179384.jpg" alt="lodgemccabe512.jpg" name="media-71638" id="media-71638" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /> <span xml:lang="EN" lang="EN" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Le studio de David Lodge, une photo de Eamonn McCabe</span> <span xml:lang="EN" lang="EN" style="font-family: Symbol; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-font-family: Arial; mso-ascii-font-family: Arial; mso-hansi-font-family: Arial; mso-char-type: symbol; mso-symbol-font-family: Symbol;"><span style="mso-char-type: symbol; mso-symbol-font-family: Symbol;">Ó</span></span> <span xml:lang="EN" lang="EN" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: EN; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><a target="_blank" href="http://www.guardian.co.uk/books/2007/mar/02/writers.rooms.david.lodge" title="Writers' rooms: David Lodge guardian.co.uk, 2 March 2007 ">The Guardian</a></span></span></div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoBodyText2" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans la galerie où il s’est rendu avec Winifred, sa femme qu’il appelle Fred, pour le vernissage d’une exposition, une jeune femme blonde s’est adressée à lui, et au bout d’un quart d’heure, il ne sait plus comment lui dire qu’il ne comprend rien dans ce vacarme et se contente d’acquiescer poliment. Lorsque sa femme l’interroge, sur le chemin du retour, il avoue n’avoir même pas compris son nom. Fred, épousée après<br /> la mort de sa première épouse, est de huit ans plus jeune que lui ; elle tient un magasin de décoration et l’emmène à toutes sortes d’événements mondains. La terreur de rester seul fait que son époux s’accroche à ce <em>« carrousel socioculturel »</em> malgré son audition dégradée. Sinon, il lui reste la télévision, <em>« le salut des sourds »</em> avec le télétexte et les oreillettes.</span></span></p> <p class="MsoBodyText2" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Quand la communication orale devient ardue, <em>« le contrôle absolu que l’on a sur le discours écrit devient de plus en plus appréciable »</em>, note le professeur en rédigeant son histoire, ou plutôt l’histoire de sa surdité, apparue vingt ans plus tôt, quand il s’est rendu compte qu’il avait du mal à entendre ses étudiants. Sa surdité précoce aux hautes fréquences, plus ou moins compensée par un appareillage, l’ont poussé à prendre sa retraite quatre ans avant l’âge habituel. <em>« La surdité est comique, alors que la cécité est tragique »</em>, écrit-il, quelle inégalité entre ces <em>« fenêtres de l’âme »</em> si expressives que sont les yeux et ces drôles de choses charnues voire poilues que sont les oreilles ! <em>« La surdité est une sorte d’avant-goût de la mort, une très<br /> lente introduction au long silence dans lequel nous finirons tous par sombrer. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Etre sourd permet, c’est le seul avantage, de s’isoler d’un tas de bruits irritants et désagréables, c’est pourquoi Bates enlève son appareil dans le train, <em>« avec l’impression magique d’être promu instantanément de la seconde à la première classe »</em>, quand il se rend dans la banlieue de Londres chez son père, un vieil homme presque aussi sourd que lui, que Fred et sa famille n’apprécient guère, dont l’avenir le tourmente, car il pressent qu’il ne pourra plus vivre seul très longtemps.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mais <em>La vie en sourdine</em>, en fait le journal du professeur, est tout sauf lugubre. Une certaine Alex lui téléphone un matin : la jeune femme rencontrée à la galerie s’étonne de ne pas l’avoir vu au rendez-vous qu’il lui avait accordé. Elle tient à lui parler de sa recherche universitaire et, une fois qu’il lui a avoué son handicap, l’invite à passer chez elle, pour plus de facilité, ce qu’il n’ose refuser. Après <em>« une espèce de congé sabbatique prolongé »</em>, le rythme de l’année universitaire manque au vieux professeur, avec sa succession de tâches qui lui évitaient d’avoir à répondre à la question qu’il se pose à présent chaque matin : <em>« Que vais-je faire de moi aujourd’hui ? »</em> Que quelqu’un s’adresse à lui pour ses compétences redonne un peu d’intérêt à sa vie.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Alex Loom, chez qui il se rend sans en parler à sa femme, consacre sa thèse à <em>« une étude stylistique des lettres de suicidés »</em>, un sujet hors du commun. Comme elle ne s’entend pas avec le Prof. Butterwoth, elle aimerait que ce soit lui qui le remplace. Il ne peut pas, parce qu’il est à la retraite et par égard pour son confrère, mais accepte d’en parler avec elle et de replonger dans sa spécialité, l’analyse du discours. Quand il découvre chez lui, dans la poche de son manteau, une petite culotte de femme, il regrette aussitôt d’avoir pris contact avec cette effrontée et la lui renvoie par la poste en mettant les points sur les i. Et voilà qu’Alex le relance chez lui, heureusement en l’absence de Fred : elle a senti que le sujet de sa recherche l’intéressait, s’excuse, promet de ne plus téléphoner chez lui s’il consent à l’aider.</span></span></p> <p><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Comment le professeur va donc s’intéresser au langage des candidats au suicide, comment Alex Loom, une manipulatrice, va se comporter de plus en plus étrangement, comment vont se dérouler en famille les fêtes de Noël et de fin d’année qu’adore Fred, et que Desmond déteste, comment se font et se défont les tensions dans un couple, entre parents et enfants, c’est le sujet de <em><a target="_blank" href="http://www.payot-rivages.net/livre_La-vie-en-sourdine--David-Lodge_ean13_9782743618445.html" title="David Lodge présente son roman sur le site des éditions Rivages (vidéo en anglais avec sous-titres), avec un index des thèmes abordés dans l'entretien">La vie en sourdine</a></em>, où David Lodge aborde avec un détachement très anglais et une grande franchise les malentendus d’un homme avec la vie.</span></p>