Last posts on kundera2024-03-29T08:51:39+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/kundera/atom.xmlheure-bleuehttp://heure-bleue.blogspirit.com/about.htmlRisibles amours.tag:heure-bleue.blogspirit.com,2019-07-01:31395722019-07-01T09:55:50+02:002019-07-01T09:55:50+02:00 Vous commencerez impérativement votre texte par la phrase suivante :...
<p style="text-align: center;"><a href="http://heure-bleue.blogspirit.com/media/01/01/1143421687.9.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1069986" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://heure-bleue.blogspirit.com/media/01/01/187968274.15.jpg" alt="lakevio.jpg" /></a></p><p style="background: #FFFFCC;"><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">Vous commencerez impérativement votre texte par la phrase suivante : "</span></strong><em><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi.</span></strong></em><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">" Propos tenu par Milan K., qui plaisante.<br /><br /></span></strong><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">Vous terminerez par la phrase suivante : "</span></strong><em><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">La vie, voyez-vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.</span></strong></em><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">" Ainsi philosophe la bonne Rosalie, personnage de Guy de M., quand il raconte Une Vie.<br /><br /></span></strong><strong><span style="font-family: 'Verdana','sans-serif'; color: #b70000;">Entre les deux, casez ce que vous voulez !</span></strong></p><p><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #ff0000;">Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi.<br /></span>C'était juste une énorme plaisanterie...<br />Je connaissais le succès.<br />Le samedi après Apostrophes, les libraires mettaient mes livres en pile, ils partaient comme des petits pains.<br />J'assurais la trésorerie du samedi de ces dames, les hommes étaient moins nombreux dans cette profession.<br /><br /></strong></span><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Je retournais chez moi pour raison familiale car ma femme se languissait de notre pays.<br />Je crois que comme tous les déracinés, elle le rêvait plus beau qu'il n'était.</strong></span></p><p><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>D'ailleurs, aujourd'hui je vis toujours en France, mystérieux et vieux, mais vivant.</strong></span></p><p><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #ff0000;">La vie, voyez-vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit</span>.</strong></span></p><p> </p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlCe que le balletomane occidental ne voit pas de lui-mêmetag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2013-11-29:29861702013-11-29T11:41:00+01:002013-11-29T11:41:00+01:00 À propos du Ballet national de Chine, il y a deux mois au théâtre du...
<p style="margin-bottom: 0cm;" align="RIGHT">À propos du Ballet national de Chine, il y a deux mois au théâtre du Châtelet.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">À chaque fois qu'il est question de relation entre danse et politique surgit <em>Le Détachement féminin rouge</em>, qui dispute également à <em>Épouses et concubines</em> le titre de grand ballet <em>classique</em> chinois, au sens occidental du terme. Autant dire que j'étais très curieuse de voir et que je n'étais pas la seule. Pour autant, ce ballet ne saurait se résumer à une curiosité que l'on bazarderait dans un coin de son blog comme dans un de ces cabinets du xviii<sup>e </sup>siècle : si l'on veut bien s'y frotter un peu, on remarque que cet objet insolite a tout d'un miroir, qui reflète notre tradition occidentale du ballet, et d'un miroir sans tain, qui plus est, qui laisse apercevoir la manière dont la Chine s'approprie des traditions qui ne sont pas les siennes, adoptant les codes de l'Occident sans en adopter les valeurs.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Comme à peu près tout ballet du répertoire, l'intrigue du <em>Détachement féminin roug</em>e peut se résumer en une phrase : une servante se libère du joug des propriétaires terriens qui l'asservissent et rejoint la phalange féminine de l'Armée rouge, qui fera bien évidemment triompher le communisme, non sans quelque sacrifice héroïque. Sur cette trame somme toute maigre vient se greffer l'attirail du ballet classique, avec variations des solistes, ensembles tirés au cordeau et avancée narrative à coups de pantomime. On y trouve beaucoup de petits pas mesurés, à la manière des pas glissés que l'on peut voir dans l'opéra chinois, et de têtes inclinées, peu compatibles avec la technique classique qui utilise la projection du regard pour tenir le mouvement (mais <a title="Un numéro du cirque de Chine, qui a beaucoup circulé" href="http://www.youtube.com/watch?v=4sMc-p19FIk" target="_blank">quand on danse <em>Le Lac des cygnes</em> sur les épaules et la tête de son partenaire</a>, on ne s'arrêtent pas à de tels détails) mais qui donnent à sentir la prégnance de l'humilité dans les cultures asiatiques. La stylisation n'est jamais loin de la simplification : on nous donne à voir une culture folklorisée, beaucoup plus simple à assimiler puisqu'elle assume déjà notre point de vue d'Occidentaux. <em>Le Détachement féminin rouge</em> est ainsi à la Chine ce que <em>La Bayadère</em> est à l'Inde : on a simplement remplacé les jarres par des sacs de riz.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Les tableaux créés sont redoutablement efficaces ; la salle entière éclate en applaudissement lors d'une traversée des danseuses en grands jetés, l'une après l'autre, comme les balles des fusils qu'elles mettent en joue (Diane <span style="text-decoration: line-through;">et Actéon</span> s'est bien modernisée). Ce passage m'est resté en mémoire comme emblématique du ballet : d'une part, le défilement ininterrompu des danseuses ressemble au déroulé d'un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Zootrope" target="_blank">zootrope</a>, rappelant ainsi que le ballet est l'adaptation d'un film ; d'autre part, le défilé militaire met en lumière l'un des fondements de la danse classique : la discipline. S'il est rare que le corps de ballet incarne sur scène un corps d'armée, il n'en partage pas moins un certain nombre de caractéristiques communes comme les alignements ou la synchronisation, raffinées à l'extrême (que l'on pense par exemple aux barèmes de taille et de poids pour rentrer à l'école de danse de l'Opéra de Paris) – un véritable <a href="http://www.pinterest.com/mimylasouris/bataillon-de-ballet/" target="_blank">bataillon de ballet</a>. Armée de l'air ou de sylphides, l'envol est toujours strictement encadré, limité<a class="sdfootnoteanc" style="font-size: 80%;" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"></a><sup>1</sup> : la vitesse à laquelle les danseuses se succèdent les oblige à faire des grands jetés beaucoup plus longs que hauts. Sur ce plan-là, Opéra de Paris ou Ballet national de Chine, même combat.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La différence fondamentale par rapport au ballet occidental est que la transgression d'Icare ne constitue même plus une tentation : alors que, sous nos latitudes, le corps de ballet sert d'écrin à une soliste que son partenaire aide à défier la pesanteur en la portant, il est le sujet même du ballet. <em>Le Détachement féminin rouge</em> exalte la force du groupe ; l'individu ne s'en distingue pas, sinon comme figure exemplaire, qui tient plus du mythe que du héros. La suprématie du groupe sur l'individu se traduit par l'absence de pas de deux, pourtant un élément essentiel de tout ballet classique (occidental), au point que de nombreuses pièces néoclassiques ne sont plus constituées aujourd'hui que d'une succession de pas de deux. Ce n'est pas un hasard si le chorégraphe, qui maîtrise parfaitement les codes du ballet classique, les a remplacés par des pas de trois (entre l'héroïne et les deux soldats qui la trouvent ; entre l'héroïne, le chef et la cheftaine du bataillon... seule exception : un duo de deux femmes, deux camarades, donc). L'amour, auquel est majoritairement associé le pas de deux dans les ballets du répertoire, est potentiellement source de troubles pour l'ordre social : le prince Albrecht séduit une simple paysanne ; la fille mal gardée agit en cachette de sa mère ; ne parlons même pas de Roméo et Juliette... La tendance des amoureux à se soustraire à la société fait de l'amour une valeur délicate à reprendre au compte de l'idéologie communiste, où chaque relation devrait dans l'idéal inclure un tiers (l'État communiste). En même temps, l'abstraction se communique bien moins aux foules que le sentiment : les pas de trois laissent ainsi affleurer le pas de deux sous surveillance, et l'on prend bien soin de tuer la passion dans l'œuf, en sacrifiant le héros (le prince, dans le schéma des contes) sur l'autel de l'héroïsme (l'<em>exemplum</em> idéologique) – il n'était héros qu'au sens dramaturgique du terme : un personnage principal. Au bout de la formation en V, le drapeau communiste a remplacé le prince.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Cette capacité à reprendre les structures du ballet classique sans en reprendre les valeurs (ou plus simplement, les histoires, l'imaginaire) est fort surprenante, car il ne s'agit pas seulement d'un vocabulaire chorégraphique (dans lequel néoclassiques et contemporains ont pioché à loisir) mais de la structure même du ballet, en actes, variations, ensembles et pantomime. Or cette structure, on ne l'a pour ainsi dire jamais vue à nue ; lorsque des chorégraphes classiques occidentaux la reprennent aujourd'hui, ils reprennent en même temps les thèmes qui lui sont habituellement associés (<em>La Source</em>, <em>Le Petite Danseuse de Degas</em>...). À la surprise de voir ainsi notre ballet décortiqué s'ajoute celle de voir avec quelle habileté la récupération est opérée : dans la structure vidée de ses valeurs, d'autres valeurs sont placées, comme interchangeables – exactement comme la Chine a repris la structure capitaliste de l'économie en remplaçant le libéralisme que nous lui avions associé par l'idéologie communiste. La facilité avec laquelle ce pays adopte les codes de notre société sans être affecté par les valeurs qu'ils véhiculent suggère que nous n'aurons aucun mal à nous laisser berner par leur occidentalisation très superficielle. Il n'y a qu'à voir la manière dont nous nous sommes <em>rendus</em> au spectacle, la manière dont nous avons capitulé devant l'énergie qui y était déployée, après avoir souligné que, quand même, c'est <em>affreusement kitsch</em>.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">L'utilisation massive de ce terme par la critique et les blogueurs m'a fait tiquer : hors Europe de l'Est, le kitsch est habituellement perçu comme une notion esthétique ; or, il prend ici le sens que lui donne Kundera, « un paravent qui dissimule la mort<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="#sdfootnote2sym"></a><sup style="font-size: 80%;">2</sup> » qu'on utilise pour <em><span style="font-style: normal;">exclure « de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="#sdfootnote3sym"></a><sup style="font-size: 80%;">3</sup> ». Le kitsch politique du communisme<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="#sdfootnote4sym"></a><sup>4</sup> réside dans la négation de toute résistance de la réalité à sa doctrine et le camouflage de l'inacceptable parole des dissidents derrière un paravent de propagande. Mais les spectateurs ont-ils seulement conscience de la pertinence du terme qu'ils emploient ? La qualification, souvent étayée par la mention des costumes ou du passage où le héros meurt sous le feu de petites flammèches ridicules, vise bien dans les esprits le sens premier du terme : l'esthétique. Les spectateurs condamnent tour à tour l'esthétique kitsch du ballet et la visée propagandiste du ballet sans s'apercevoir de la contradiction qu'il y a alors à apprécier le spectacle : si, </span></em>dans le cadre d'une œuvre de propagande, dont on ne peut démocratiquement pas prétendre aimer le fond, on n'aime pas non plus la forme, que reste-t-il ? La découverte d'une curiosité, s'empresse-t-on de répondre. Mais alors, pourquoi s'amuse-t-on, au point d'applaudir au milieu de la traversée en grands jetés ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;">À ce stade de la réflexion, soit on est obligé de réhabiliter l'esthétique et d'avouer que les tableaux dansés trouvent grâce à nos yeux, soit on doit envisager le kitsch dans son aspect politique – ce qui revient finalement au même : à reconnaître la force d'attraction du kitsch, qui lie esthétique (le beau) et morale (le bon) dans un semblant de platonisme. On a beau le condamner, il ne cesse de nous fasciner :</p><blockquote><p style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0px;">« À l'instant où le kitsch est reconnu comme mensonge, il se situe dans le contexte du non-kitsch. Ayant perdu son pouvoir autoritaire, il est émouvant comme n'importe quelle faiblesse humaine. Car nul d'entre nous n'est un surhomme et ne peut échapper entièrement au kitsch. Quel que soit le mépris qu'il nous inspire, le kitsch fait partie de la condition humaine<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="#sdfootnote5sym"></a><sup style="font-size: 80%;">5</sup>. »</p></blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;">On a beau jeu de s'amuser de la réception premier degré du parterre de dignitaires chinois, qui arborent tous un brassard comme signe d'appartenance au parti ; l'insistance avec laquelle on condamne le message politique de l'œuvre et l'on tourne en dérision la propagande qui, <em>évidemment</em>, n'a aucun effet sur nous, démocrates que nous sommes, indique que nous n'échappons pas plus au kitsch droits-de-l'hommiste :</p><blockquote><p style="margin-bottom: 0cm; text-indent: 0px;"><em><span style="font-style: normal;">« Le besoin du kitsch de l'</span></em><em>homme-kitsch</em><em><span style="font-style: normal;"> (</span></em><em>Kitchmensch</em><em><span style="font-style: normal;">) : c'est le besoin de se regarder dans le miroir du mensonge embellissant et de s'y reconnaître avec une satisfaction émue<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote6anc" href="#sdfootnote6sym"></a><sup style="font-size: 80%;">6</sup>. »</span></em></p></blockquote><p style="margin-bottom: 0cm;"><em><span style="font-style: normal;">Un bon spectacle et une bonne conscience pour le même prix, ce n'est pas beau, ça ? Le kitsch des autres est reposant, il nous empêche de voir le nôtre (ou alors, c'est juste parce que je n'ai pas encore de place pour </span></em><em>La Belle au Bois dormant</em><em><span style="font-style: normal;">) et instaure un semblant d'entente en s'adressant à lui : « La fraternité de tous les hommes ne pourra être fondée que sur le kitsch<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote7anc" href="#sdfootnote7sym"></a><sup style="font-size: 80%;">7</sup>. » Sûr qu'on s'entendra plus facilement sur un ballet de propagande que sur la peine de mort !</span></em></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">À lire aussi, la critique de <a href="http://www.rue89.com/2013/10/02/detachement-feminin-rouge-a-paris-maoisme-dansant-246224" target="_blank">Rue89</a>.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> <span style="font-size: 11px;"> </span></p><div id="sdfootnote1"><p class="sdfootnote" style="font-size: 80%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc"></a>1 L'idée est développée dans <em>La Fabrique de l'homme occidental</em>, un documentaire réalisé à partir du livre éponyme de Pierre Legendre. Du coup, je ne devrais pas tarder à me mettre à la lecture de <em>La Passion d’être un autre. Étude pour la danse, </em>du même auteur – auquel j'ai également piqué l'idée du titre à partir de <em>Ce que l'Occident ne voit pas de l'Occident</em></p></div><div id="sdfootnote2"><p class="sdfootnote" style="font-size: 80%;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="#sdfootnote2anc"></a>2 Kundera, <em>L'Insoutenable Légèreté de l'être</em>, édition Folio, p. 367.</p></div><div id="sdfootnote3" style="font-size: 80%;"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="#sdfootnote3anc"></a>3 Idem, p. 357.</p></div><div id="sdfootnote4" style="font-size: 80%;"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="#sdfootnote4anc"></a>4 « Ce qui lui répugnait, c'était beaucoup moins la laideur du monde communiste […] que le masque de beauté dont il se couvrait, autrement dit, le kitsch communiste. » Idem, p. 358.</p></div><div id="sdfootnote5" style="font-size: 80%;"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="#sdfootnote5anc"></a>5 Idem, p. 372.</p></div><div id="sdfootnote6" style="font-size: 80%;"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote6sym" href="#sdfootnote6anc"></a>6 Kundera, <em>L'Art du roman</em>, p. 160.</p></div><div id="sdfootnote7" style="font-size: 80%;"><p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote7sym" href="#sdfootnote7anc"></a>7 <em>L'Insoutenable Légèreté de l'être,</em> p. 363.</p></div>
Edouardhttp://blogres.blogspirit.com/about.htmlLes deux littératurestag:blogres.blogspirit.com,2012-10-04:33241942012-10-04T01:32:00+02:002012-10-04T01:32:00+02:00 « Il y a deux types de littérature, écrivait Georges Bataille. La...
<p><em><img id="media-127011" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/00/02/2745512704.jpeg" alt="AVT_Georges-Bataille_5597.pjpeg.jpeg" />« Il y a deux types de littérature, écrivait Georges Bataille. La première, plate et anecdotique, fait la une des gazettes, et se vend bien. La seconde, allégorique et souterraine, fait son chemin dans l'ombre et intéresse les lecteurs à venir. »</em></p><p>On ne saurait mieux définir notre époque qui préfère le plat, le sordide et les mensonges de l'autofiction à la littérature d'invention, la fable, la création d'un monde singulier. Tout se passe comme si, de tous les mouvements littéraires, le réalisme avait définitivement remporté la partie. Il suffit de passer en revue quelques stars de la rentrée française. Dans <em>Les Lisières*</em>, Olivier Adam, nous raconte, pour la énième fois, l'histoire d'un homme abandonné par son épouse, et séparé de ses enfants. Avec force détails et serrements de cœur. <img id="media-127007" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/01/3659768030.jpeg" alt="DownloadedFile-1.jpeg" />L'inénarrable Christine Angot, dans <em>Une semaine de vacances**</em>, nous ressert la resucée de son inceste (une fellation au jambon-beurre) en ne nous épargnant aucun détail. Telle autre, Félicité Herzog***, avec une rage inassouvie, déboulonne la statue de son père, dans un style au plus près du trottoir.</p><p>« Le réalisme, disait mon cher professeur Roger Dragonetti, c'est la lèpre de la littérature. » Et cette lèpre, semble-t-il, a gagné aujourd'hui <em>toute</em> la littérature…</p><p>De l'autre côté, il y a le poème, la fable, le roman philosophique ou satirique. Cette littérature commence avec Homère et passe (pour aller vite) par Rabelais, La Fontaine, Swift, Voltaire, Nerval et, plus près de nous, Joyce, Kafka, Céline, <img id="media-127010" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/00/1915680420.9.jpeg" alt="images-1.jpeg" />Kundera, Quignard****, etc. Il s'agit toujours de rendre compte du monde et de ses aberrations, mais en créant un langage singulier. À chaque époque sa langue, me direz-vous. Rien de plus vrai.</p><p>Et le romancier (le poète en mouvement) doit inventer la sienne pour <em>provoquer</em> (découvrir, dévoiler) la vérité.</p><p><strong>* Olivier Adam, <em>Les Lisières</em>, Flammarion, 2012.</strong></p><p><strong>** Christine Angot, <em>Une semaine de vacances</em>, Flammarion, 2012.</strong></p><p><strong>*** Félicité Herzog, <em>Un héros</em>, Grasset, 2012.</strong></p><p><strong>**** Pascal Quignard, <em>Les désarçonnés,</em> 2012</strong>.</p>
Casadeihttp://casadei.blogspirit.com/about.htmlLa plaisanterie de Kunderatag:casadei.blogspirit.com,2010-05-12:19314412010-05-12T08:09:00+02:002010-05-12T08:09:00+02:00 Opiniâtrement, je continue, tel un métronome, à lire les livres...
<div style="text-align: justify;"><img height="300" width="282" src="http://casadei.blogspirit.com/media/02/01/174100664.jpg" alt="kundera.jpg" id="media-483625" style="margin: 0.7em 0px; float: left; border-width: 0px;" /></div> <div style="text-align: justify;">Opiniâtrement, je continue, tel un métronome, à lire les livres commentés par <strong>Alain Finkelkraut</strong> dans <em><strong>Un coeur intelligent, livre que je lirai quand il sera paru en poche , ce qui me permettra de renouer avec distance avec les lectures qu'il aura provoquées.</strong></em></div> <div style="text-align: justify;">J'avais réservé <strong>Kundera</strong> pour la fin, ou presque, ne sachant plus très bien si j'avais déjà lu ce roman. Je ne l'avais pas lu et j'avais eu tort au moment de sa sortie car c'est un roman formidable, à double lecture.</div> <div style="text-align: justify;">On peut le lire comme un témoignage de la vie quotidienne en <strong>Tchécoslovaquie</strong> après la seconde guerre mondiale. L'émergence d'un homme nouveau pour les naïfs rapidement déçus, celle, plus durable, d'un appareil répressif qui traque tout un chacun jusque dans les replis les plus privés de la vie quotidienne, les mesures disciplinaires, la privation de liberté, l'interdiction de voyager. Tout cela, au fond, aujourd'ui est bien connu, bien documenté.</div> <div style="text-align: justify;">Le seconde lecture est celle d'un monde dévasté, un monde où tous les personnages, <strong>Ludvik, Helena, Lucie, Pavel</strong>... sont désorientés, en situation d'échec, sans estime de soi, sans horizon, où toute entreeprise est vouée à l'échec, professionnelle, familiale, amours, amitiés, où la perte de sens est générale, un monde sans Dieu, sans projets, sans valeurs.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Ce monde là n'a pas disparu avec le communisme, il nous guette, ce qui rend le roman de <strong>Milan Kundera</strong> universel.</div>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlÀ la rencontre de Milan Kunderatag:jolivier.blogspirit.com,2009-05-11:33273452009-05-11T09:40:00+02:002009-05-11T09:40:00+02:00 Destin étrange — et parfaitement dans le siècle — que celui de Milan...
<p style="text-align: justify;"><img src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/01/2950296029.jpeg" id="media-26264" alt="images.jpeg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Destin étrange — et parfaitement dans le siècle — que celui de Milan Kundera. Né en 1929 en Moravie (ancienne Tchécoslovaquie), issu d’une famille de musiciens et d’artistes (son père Ludvik dirige l'Académie musicale de Brno), il se frotte très vite à la littérature moderne, comme au cinéma. Il termine ses études en 1952, non sans avoir dû les interrompre quelque temps suite à des « agissements contre le pouvoir » qui l'excluent du parti communiste. Ce n'est qu'en 1956 qu'il est réintégré, mais il en sera définitivement exclu en 1970.<br /> Déçu par le communisme, il développe dans <i>La Plaisanterie</i> (1967), son premier grand roman, un thème majeur de son œuvre: il est impossible de comprendre et contrôler la réalité. C'est dans l'atmosphère de liberté du Printemps de Prague qu'il écrit <i>Risibles amours (</i>1968). Deux œuvres vues comme des messagers de l'anti-totalitarisme. Suivront <i>La vie est ailleurs</i>, une méditation sur sa condition d’artiste dans un pays bâillonné, puis <i>La Valse aux adieux,</i> qui devait être, pour Kundera, son dernier roman, son adieu à la littérature. Mais l’Histoire en décide autrement…<br /> En 1975, il quitte, avec sa femme Véra, la Tchécoslovaquie pour la France. La nationalité tchécoslovaque lui est retirée en 1979 et il se donc fait naturaliser français. Il n’abandonnera pas seulement son passeport, mais également sa langue, puisqu’il décide, quelques années plus tard, d’écrire directement en français, sa « langue d’accueil ».<br /> Tout cela — vie et œuvre indissolublement mêlés et pris dans les soubresauts de l’Histoire — on le retrouve dans <i>Une rencontre*</i>, le dernier livre de Kundera, qui fête cette année ses 80 ans. En même temps qu’il s’est exilé dans une autre langue, Kundera a peu à peu quitté, semble-t-il, le roman pour l’essai. Au lyrisme doux-amer de <i>L’Insoutenable légèreté de l’être</i> (1984) — un chef-d’œuvre absolu ! — il préfère la réflexion, le recul, la distance qu’autorise l’essai.<br /> Mais qu’est-ce qu’une rencontre ?<br /> L’essentiel de la vie. C’est-à-dire ce qui nous séduit, nous éloigne des sentiers battus, nous révèle à nous-mêmes. Ici, par exemple, la rencontre avec la peinture de Francis Bacon, cette peinture qui interroge « <i>les limites du moi ». « Jusqu’à quel degré de distorsion, demande Kundera, un individu reste-t-il encore lui-même ? Pendant combien de temps un visage cher qui s’éloigne dans la maladie, dans la folie, dans la haine, dans la mort , reste-t-il reconnaissable ?</i> »<br /> Plus loin, Kundera ironise sur les curieux palmarès de l’Histoire (littéraire, entre autres). Pourquoi méprise-t-on aujourd’hui Anatole France qui était adulé à son époque ? Et si les stars d’aujourd’hui (Schmitt, Lévy, Nothomb, Coelho) étaient les oubliés de demain ? Chaque époque dresse ses listes noires (et son hit-parade), manière d’exclure ce qui la gêne. Ainsi en est-il des écrivains maudits comme Céline, Roth, Kerouac, etc. « <i>Si, jadis, l’Histoire avançait beaucoup plus lentement que la vie humaine, aujourd’hui c’est elle qui va plus vite, qui court, qui échappe à l’homme, si bien que la continuité et l’identité d’une vie risquent de se briser. »</i> D’où la nécessité, pour Kundera, d’écrire des romans, qui interrogent l’âme humaine, les désordres de l’Histoire, le hasard et la nécessité de toute vie.<br /> Évoquant les rencontres déterminantes de sa vie (toute lecture n’est-elle pas en soi une rencontre, parfois décevante et parfois exaltante ?), Kundera achève sa réflexion sur une analyse du grand livre (trop méconnu) de Malaparte, La peau. Il y retrouve ses thèmes obsessionnels, mais aussi son goût pour la forme du roman, forme qui doit toujours s’inventer, s’adapter au sujet. Oscillant entre le reportage journalistique, le journal intime et le roman, le livre de Malaparte constitue un modèle pour Kundera : refus de toute psychologie, célébration de la beauté délirante, dénonciation du kitsch sous toutes ses formes, pièges et ironie de l’Histoire. On le voit : Kundera est chez Malaparte comme chez lui. Ce qui donne à ses réflexions une sorte d’intimité touchante qui sonne toujours juste.<br /> La vie est une suite de rencontres qui nous forment et nous transforment. Avec les grandes œuvres, avec les autres, avec l’Histoire qui nous entraîne. Beaucoup de rendez-vous manqués, sans doute. Mais aussi que de découvertes et de surprises ! Milan Kundera les célèbre dans son livre comme Lautréamont, en 1870, célébrait la rencontre, sur une table d’opération, d’un parapluie et d’une machine à coudre !<br /> <br /> <b>* Milan Kundera, <i>Une rencontre</i>, Gallimard, 2009.</b></p>
Nebohttp://incarnation.blogspirit.com/about.htmlParenthèse de l'Être...tag:incarnation.blogspirit.com,2007-09-14:13728842007-09-14T23:01:00+02:002007-09-14T23:01:00+02:00 =--= Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE" =--= "Vouloir être...
<p><a href="http://incarnation.blogspirit.com/parenthese/" target="_blank"><strong>=--=<span style="text-decoration: underline;">Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"</span>=--=</strong></a></p><p> </p><p><em>"Vouloir être dans le vent est une ambition de feuille morte."</em> <strong><span style="text-decoration: underline;">Milan Kundera</span></strong></p>