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2024-03-28T22:38:52+01:00
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Tania
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Dignement
tag:textespretextes.blogspirit.com,2024-01-13:3352942
2024-01-13T08:00:00+01:00
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« Vieillir dignement, avoir l’attitude ou la sagesse qui sied à...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1538676555.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1371524" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1628848505.jpeg" alt="hesse,eloge de la vieillesse,essai,littérature allemande,textes courts,poèmes,vie,mort,jeunesse,vieillesse,sagesse,prix nobel de littérature,extrait" /></a>« Vieillir dignement, avoir l’attitude ou la sagesse qui sied à chaque âge est un art difficile. Le plus souvent notre âme est en retard ou en avance sur notre corps, mais ces différences sont corrigées par les bouleversements que subit notre rapport intime à la réalité, par les tremblements et les angoisses qui nous agitent au plus profond de nous-mêmes lorsque surviennent dans notre existence un événement décisif, une maladie. Il me semble qu’on a alors le droit de se sentir et de demeurer petit face à cela, à l’instar des enfants pour qui les pleurs, la faiblesse constituent le meilleur moyen de retrouver un équilibre après un incident perturbant. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Hermann Hesse, <a title="Vieillir selon Hesse (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2024/01/06/vieillir-selon-hesse-3352941.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Eloge de la vieillesse</em></a></span></p>
Tania
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Vieillir selon Hesse
tag:textespretextes.blogspirit.com,2024-01-11:3352941
2024-01-11T08:00:00+01:00
2024-01-11T08:00:00+01:00
Les « plus beaux textes des dernières années de Hermann Hesse »...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Les <em>« plus beaux textes des dernières années de Hermann Hesse »</em> ont été publiés sous le titre <em><a title="Edition de poche" href="https://www.livredepoche.com/livre/eloge-de-la-vieillesse-9782253933762" target="_blank" rel="noopener">Eloge de la vieillesse</a> </em>(traduit de l’allemand par Alexandra Cade). Des textes courts à propos de souvenirs, des poèmes, des réflexions sur l’âge. Le premier, qui relate une promenade solitaire au printemps, se termine sur ce souhait : <em>« la mélodie de l’éphémère m’accompagnera joyeusement sur mon chemin, pleine d’acquiescement, pleine de consentement, pleine d’espoir. » </em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1241633110.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1371523" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2164447824.jpg" alt="hesse,eloge de la vieillesse,essai,littérature allemande,textes courts,poèmes,vie,mort,jeunesse,vieillesse,sagesse" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Hermann Hesse dans la bibliothèque de la Casa Rossa,1955<br />(<a title="Source" href="https://www.martinhesse-fotoarchiv.ch/hermann-hesse-in-der-casa-rossa/" target="_blank" rel="noopener">Site</a> de Martin Hesse (1911-1968), son fils cadet)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">La frontière entre la jeunesse et la vieillesse se franchit parfois tôt, parfois tard dans la vie d’un être humain –<em> « et soudain, presque de jour au lendemain, nous avons le sentiment d’être devenu vieux. »</em> <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermann_Hesse" target="_blank" rel="noopener">Hesse</a> (1877-1962) situe à la cinquantaine le changement de regard de l’homme sur son existence : <em>« Il apprend à attendre, il apprend à se taire, il apprend à écouter, et même si ces dons s’acquièrent au prix de quelques défauts, de quelques faiblesses, il considère ce sacrifice comme un gain. » </em></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">S’il est vrai qu’on meurt <em>« par petits bouts »</em>, quand la santé s’enfuit – et cela peut survenir à tout âge –, ce qui fait ressentir la vieillesse me semble particulièrement bien décrit ici : <em>« Rien n’est sans doute plus difficile que de venir à bout d’une souffrance physique lorsque celle-ci se prolonge. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">La meilleure façon de se ressourcer, pour lui, est de retrouver après des mois d’absence <em>« [sa] colline du <a title="Article Swissinfo" href="https://www.swissinfo.ch/fre/culture/hermann-hesse--le-tessin-dans-la-peau/4142814" target="_blank" rel="noopener">Tessin</a> »</em>. Ses <em>« Retrouvailles avec Nina »</em> rappellent le ton de son <a title="T&P" href="https://www.blogspirit.com/admin/posts/l'art%20de%20l'oisiveté%20-%20Textes%20&%20prétextes%20(blogspirit.com)" target="_blank" rel="noopener"><em>Art de l’oisiveté</em></a>. A chaque fois <em>« surpris et ému »</em> par la beauté du paysage, il mesure aussi <em>« le degré d’avancement du processus qui peu à peu dépouille ce lieu enchanteur de sa pureté longtemps préservée en le submergeant des bienfaits de la civilisation ».</em> Déboisement, constructions, vieux jardin merveilleux disparu… Mais le bonheur, après avoir cheminé avec peine jusqu’à son hameau retiré, de revoir la vieille Nina et de boire le café avec elle.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Critique par rapport au culte excessif de la jeunesse (une <em>« adoration »</em> qu’il prête aux Américains en particulier), l’auteur estime que la vieillesse <em>« n’a pas moins de valeur que la jeunesse »</em> et qu’elle offre <em>« le pouvoir de manier avec plus de liberté, d’aisance, d’expérience et de bonté la faculté d’aimer. » </em></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le cours des saisons lui sert souvent d’appui, du spectacle réjouissant de l’arbre en fleur à la feuille morte. Un très beau texte rend hommage au <em>« petit hêtre » </em>sur son terrain qui garde opiniâtrement son feuillage durant l’hiver et puis soudain, au printemps, apparaît transformé : <em>« Il a perdu son ancien feuillage et sort ses tendres bourgeons tout neufs recouverts de rosée. »</em> Les nuages dans le ciel, le vent, le <em>« chant »</em> du peuplier un jour d’orage et la <em>« danse »</em> de sa cime sont autant d’approches du mystère du monde. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Etre vieux représente une tâche aussi belle et sacrée que celle d’être jeune ou de se familiariser avec la mort. »</em> Sans nier les douleurs, <a title="T&P" href="https://www.blogspirit.com/admin/posts/le%20curiste%20-%20Textes%20&%20prétextes%20(blogspirit.com)" target="_blank" rel="noopener">l’affaiblissement</a>, les renoncements de la vieillesse, Hermann Hesse, prix Nobel de littérature 1946, incite à regarder aussi les bons côtés, <em>« ses sources de consolation et ses joies »</em> dont le <em>« trésor d’images »</em> gardées en mémoire après une longue vie et l’abandon de la <em>« course folle »</em> pour accéder à la <em>« vita contemplativa »</em>. Il faut <em>« être capable de se métamorphoser, de vivre la nouveauté en y mettant toutes nos forces. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Il est souvent question de la mort dans <em>Eloge de la vieillesse</em>. Hesse entretient avec elle un rapport apaisé : <em>« je ne la hais ni ne la crains. »</em> Revenant sur ses <em>« relations les plus fréquentes » </em>en dehors de sa femme et de ses fils, il apparaît que ce sont celles avec des morts : des musiciens, poètes et peintres de tous les siècles dont l’être, <em>« concentré dans leur œuvre, continue de vivre et revêt pour [lui] plus de présence et de réalité que la plupart des [ses] contemporains »</em> ; des parents ou amis disparus qui font partie de lui-même, de sa vie, avec qui il continue à s’entretenir.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Pour terminer, parmi les nombreux passages que j’ai soulignés ou cochés dans ce livre, je choisis celui-ci : <em>« C’est seulement en vieillissant que l’on s’aperçoit que la beauté est rare, que l’on comprend le miracle que constitue l’épanouissement d’une fleur au milieu des ruines et des canons, la survie des œuvres littéraires au milieu des journaux et des cotes boursières. »</em></span></p>
Tania
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De la musique
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-31:3148465
2020-03-31T18:00:00+02:00
2020-03-31T18:00:00+02:00
« L’enfant regardait les doigts blancs experts de l’exécutant, il...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/281099217.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1087000" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1830675544.jpg" alt="hesse,le jeu des perles de verre,roman,littérature allemande,initiation,musique,apprentissage,maître et élève,liberté,culture" /></a>« L’enfant regardait les doigts blancs experts de l’exécutant, il voyait le cours du développement se refléter légèrement sur son visage concentré, tandis que ses yeux, sous ses paupières mi-closes, demeuraient sans regard. Le cœur de l’enfant eut un élan de vénération, d’amour pour ce Maître ; son oreille enregistra cette fugue, il lui sembla entendre ce jour-là de la musique pour la première fois ; derrière cette œuvre musicale qui naissait devant lui, il devinait l’esprit, l’harmonie enivrante de la loi et de la liberté, de la soumission et de l’autorité, il se donna et se voua à cet esprit et à ce Maître ; durant ces minutes, il vit sa vie, le monde entier guidés, équilibrés par l’esprit de la musique qui leur donnait leur sens. <a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/829329980.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1087001" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1886460546.jpg" alt="hesse,le jeu des perles de verre,roman,littérature allemande,initiation,musique,apprentissage,maître et élève,liberté,culture" /></a>Et quand le Maître eut fini de jouer, il vit cet être vénéré, ce magicien, ce prince rester encore quelques instants le front légèrement penché sur les touches, les paupières mi-closes, le visage faiblement éclairé par une lueur intérieure, et il se demanda si ces minutes de bonheur le feraient crier de joie ou s’il n’allait pas pleurer de les voir terminées. Le vieil homme se leva alors lentement de sur son tabouret, ses gais yeux bleus lui lancèrent un regard pénétrant, et en même temps d’une gentillesse inexprimable :<br />– Rien, dit-il, ne permet plus facilement à deux êtres de devenir amis que de faire de la musique. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Hermann Hesse,</span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/03/27/le-jeu-des-perles-3148464.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> Le Jeu des perles de verre</span></em></a></p>
Tania
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Le Jeu des perles
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-30:3148464
2020-03-30T08:30:00+02:00
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Le jeu des perles de verre (1943, traduit de l’allemand par Jacques...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Site de l'éditeur" href="https://calmann-levy.fr/livre/le-jeu-des-perles-de-verre-9782702120699" target="_blank" rel="noopener"><em>Le jeu des perles de verre</em></a> (1943, traduit de l’allemand par Jacques Martin) de <a title="Biographie" href="https://www.hermann-hesse.de/fr/litt%c3%a9rature" target="_blank" rel="noopener">Hermann Hesse</a> (1877-1962), prix Nobel de littérature 1946, demande une lecture patiente. Le sous-titre de ce gros roman est plus explicite : <em>« Essai de biographie du Magister Ludi Joseph Valet accompagné de ses écrits posthumes ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3559850868.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1086986" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/327275863.jpg" alt="hesse,le jeu des perles de verre,roman,littérature allemande,initiation,musique,apprentissage,maître et élève,liberté,culture" /></a></span><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">© Hermann Hesse, <em>Bei Muzzano Cortivallo</em>, 1928 (<a title="Source illustration" href="https://www.ludorff.com/werke/hermann-hesse-bei-muzzano-cortivallo" target="_blank" rel="noopener">source</a>)</span><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">D'autres aquarelles <a title="A sauts et à gambades" href="http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2016/03/22/promenades-d-hermann-hesse-5777919.html" target="_blank" rel="noopener">chez Dominique</a>, qui m'a conseillé ce roman - merci.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">L’Ordre du Jeu des perles de verre se veut une <em>« aristocratie de l’esprit »</em>, spécialisée dans un jeu intellectuel combinant les mathématiques et la musique, au départ sur un boulier de perles de verre. Contre la mécanisation de la vie, l’abaissement de la morale, le manque de foi, le caractère frelaté de l’art, le Jeu propose un idéal spirituel et revendique une totale liberté de l’esprit, hors de toute tutelle religieuse.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Après l’introduction à l’histoire de ce Jeu, le roman raconte la vie de Joseph Valet, entre histoire et légende, dans un futur indéterminé, intemporel. D’origine modeste, il obtient une bourse à douze, treize ans pour étudier dans un établissement classique où il apprend le latin et la musique. La visite du Maître de la Musique, un homme doux et souriant qui lui demande de jouer pour lui au violon, le remplit de bonheur. Le Maître apprécie ce garçon <em>« spontané et modeste »</em> ; pour celui-ci, la<em> « minute de la vocation »</em> a sonné.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Etre admis aux écoles des élites fait de Joseph quelqu’un d’admiré et de moqué par ses condisciples, mais cela cesse quand il arrive en Castalie, la <em>« province pédagogique »</em> où l’on forme les meilleurs. Ses grandes qualités s’y épanouissent. A dix-sept ans, il est invité avec un camarade chez le Maître de la Musique, qui lui apprend la méditation. Le voilà prêt pour Celle-les-Bois, <em>« mère de l’industrieuse tribu des Joueurs de perles de verre ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est là que l’Ordre a ses institutions. On y valorise l’universalité, la fraternisation des sciences et des arts. Dans cette école, un ancien couvent de cisterciens, tout lui paraît <em>« ancien, vénérable, sanctifié, chargé de tradition »</em>. Joseph s’y lie d’amitié avec Carlo Ferromonte, comme lui passionné de musique, tandis qu’un auditeur libre, Plinio Designori, le trouble par sa défense du <em>« siècle »</em> que les Castaliens ont le tort d’ignorer, selon lui.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Consulté, le Maître de la Musique lui conseille de continuer à fréquenter Plinio, bon orateur et polémiste, et de défendre Castalie en élevant le niveau de la discussion. Comme Joseph se dit tiraillé entre le monde extérieur et les valeurs castaliennes, le Maître lui parle de ce qu’il a appris d’un <em>« yogin »</em> : l’importance de la méditation pour surmonter les crises. Une grande liberté est donnée aux étudiants sortis de Celle-les-Bois. Joseph apprend le chinois puis rend visite à un ermite. Au Bois des Bambous, celui-ci l’accepte comme élève, à condition qu’il soit obéissant et silencieux <em>« comme un poisson d’or ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est là que Joseph vit son premier <em>« éveil »</em>, avant d’accéder à l’Ordre des Joueurs de perles de verre, dirigé par Thomas de la Trave, <em>« Magister Ludi »</em>. On l’envoie alors comme professeur chez des Bénédictins qui s’intéressent au Jeu. Il quitte son ami Fritz Tegularius, joueur brillant mais de santé fragile et rebelle envers les règles, pour se rendre à Mariafels. Il y adopte le mode de vie des moines, plus lent, plus solide, patient, et comprend peu à peu qu’il est envoyé là autant pour apprendre que pour enseigner. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Avec le Père Jacobus, grand historien, il découvre l’histoire des Bénédictins et les valeurs de premier plan propres aux <em>« deux ordres »</em>. Bientôt on confie à Joseph une mission <em>« diplomatique ».</em> A la mort du <em>« Magister Ludi »</em>, il sera désigné dans cette fonction suprême qui ne lui laissera plus guère de liberté et le privera de l’activité qu’il préfère, enseigner.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Musique, étude et apprentissage, méditation, amitié, yoga, écoute des autres, contemplation de la nature, exercice du pouvoir, <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/hesse" target="_blank" rel="noopener">Hermann Hesse</a> aborde de nombreux thèmes à travers l’histoire de Joseph Valet, on les retrouve dans les <a title="Table des matières" href="http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=23269" target="_blank" rel="noopener">récits annexes</a>. Il décrit l’élite intellectuelle de façon critique et rapproche la philosophie occidentale et la pensée chinoise. La lecture du roman est ardue, exaltante dans les passages pleins de lyrisme, de fraternité ou de sagesse, mais complexe ; le <a title="Commentaires analytiques (Wikipedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jeu_des_perles_de_verre#Commentaires_et_analyses_de_l'%C5%93uvre" target="_blank" rel="noopener">Jeu</a> lui-même, d’une grande abstraction, reste hermétique.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Audio : le commentaire du biologiste Henri Atlan (France Culture)" href="https://www.franceculture.fr/emissions/lidee-culture/henri-atlan-au-sujet-du-livre-le-jeu-des-perles-de-verre-de-hhesse-une-province-imaginaire-ou-la" target="_blank" rel="noopener"><em>Le jeu des perles de verre</em></a> est un grand récit d’initiation, où la relation de maître à disciple, la liberté de choix sont des leitmotivs. Son héros, exemplaire dans son art de servir Castalie, est fasciné par les êtres qui se mettent en retrait, comme le vieux Maître de la Musique dont le sourire <em>« n’avait rien perdu de sa clarté et de sa grâce, de sa sûreté et de sa profondeur ».</em> Restant attiré et par l’Ordre et par le monde, quand il retrouvera Plinio, que la vie adulte a changé et qui souffre, il cherchera à le comprendre et à le tirer de sa mélancolie, sans cesser de se remettre lui-même – et son rôle dans la vie – en question.</span></p>
Tania
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Ephémère
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-05-07:3137632
2019-05-07T20:20:00+02:00
2019-05-07T20:20:00+02:00
« Une feuille morte poussée par le vent à travers la fenêtre est...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2558346791.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1066390" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1615729816.jpg" alt="Hesse Le curiste.jpg" /></a>« Une feuille morte poussée par le vent à travers la fenêtre est venue se poser au bord du bassin. C’est une petite feuille tombée d’un arbre dont le nom ne me revient plus. Je la regarde attentivement, déchiffre les lignes de ses nervures et de ses veines, respire son odeur si particulière qui nous rappelle que nous ne sommes pas éternels. Nous tremblons face à la mort, et pourtant rien de beau n’existerait sans elle. Il est merveilleux de constater à quel point la beauté et la mort, le plaisir et l’éphémère représentent des principes indissociables, à quel point l’existence de l’un implique nécessairement celle de l’autre. En observant cette feuille, je sens tout à coup avec précision la frontière qui sépare la nature de l’esprit. Les fleurs sont éphémères et belles ; l’or est éternel mais il est ennuyeux. De la même manière, tout ce qui anime la vie de la nature est passager et magnifique, tandis que l’esprit est immuable et lassant. […]</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Pour exister, l’or doit se faire à la fois corps et âme. Non décidément, à cette heure tiède du matin, allongé entre un sablier et une feuille morte, je n’ai pas envie d’entendre parler de cet esprit que je suis tout à fait capable de vénérer en d’autres circonstances ; je désire être éphémère, je veux être enfant et fleur. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Hermann Hesse,<em> <a title="Hesse en curiste (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/05/06/hesse-en-curiste-3137614.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le curiste</a> </em> </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 14pt;"> </span></p>
Tania
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Hesse en curiste
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-05-06:3137614
2019-05-06T10:06:00+02:00
2019-05-06T10:06:00+02:00
Le curiste de Hermann Hesse (1925, traduit de l’allemand par Alexandra...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Le curiste</em> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermann_Hesse" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Hermann Hesse </a>(1925, traduit de l’allemand par Alexandra Cade), suivi de <em>« Souvenirs d’une cure à Baden »</em> (1949) est un récit autobiographique inspiré par sa première cure à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Baden-Baden" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Baden </a>pour soigner une sciatique. (Comme on disait « prendre des bains (Baden) à Baden », la ville thermale a pris en 1931 le nom de Baden-Baden.) </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/977484619.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1066374" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/4004739024.jpg" alt="hesse,le curiste,roman,littérature allemande,cure thermale,baden,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Source photo" href="https://visit.baden-baden.de/en/media/attractions/friedrichsbad-spa" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Friedrichsbad </a>à Baden Baden</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En disant <em>« Nous, les curistes de Baden »</em> dans l’avant-propos, le narrateur est conscient de faire comme s’il ne parlait pas en son nom propre, <em>« mais au nom de toute une catégorie de personnes, de toute une classe d’âge »</em> (<em>« quarante-cinq ans révolus »</em>), sans doute une illusion, voire une erreur. Le récit est à la première personne du singulier.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Arrivé à Baden en train, le futur curiste est <em>« immédiatement saisi par la magie de l’endroit ».</em> Remarquant à la gare d’autres voyageurs souffrant comme lui de sciatique, il observe leur allure, les <em>« mimiques »</em> personnelles de chacun, et reconnaît des <em>« compagnons d’infortune ».</em> Il leur trouve l’air plus contrarié que lui et se réjouit d’être moins atteint, un sentiment qui grandit encore en descendant vers les bains : comparé aux autres malades, il se trouve<em> « l’air jeune et bien portant ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Une voix intérieure qu’il s’efforce de ne pas écouter contredit cette <em>« douce euphorie »</em> : il boite légèrement sur sa <em>« <a title="CRCB" href="http://www.crcb.org/toujours-en-jonc-la-canne-du-compagnon/.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">canne de Malaca </a>»</em> et ne remarque pas les individus plus jeunes et plus droits que lui. A l’hôtel Heilingenhof arrive le moment délicat pour<em> « un homme à la fois ermite et écrivain »</em> de choisir la chambre <em>« la plus calme »</em>, la difficulté venant souvent de la porte de communication vers une chambre voisine ou du plafond qui résonne sous les pas.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Hesse adopte dès le début un point de vue ironique pour décrire sa situation et son état d’esprit : il veut faire preuve d’optimisme, y compris en ce qui concerne le médecin qui va diriger sa cure. Il attend de lui <em>« qu’il possède une forme de savoir humaniste »</em> et se réjouit de découvrir sur son visage<em> « une expression intelligente qui laissait supposer un esprit ouvert. »</em> Bref, tout lui semble réconfortant.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Chaque journée de cure commence par un matin – pour lui, de manière générale, le moment le plus pénible de la journée, celui où il est de mauvaise humeur, sous le poids des problèmes <em>« qui empoisonnent et compliquent [son] existence »</em> ; ce n’est qu’à partir de midi que <em>« les choses redeviennent supportables et agréables »</em> ; le soir est son moment préféré. Il est insomniaque, d’où cette détresse matinale. Mais il arrive tout de même à suivre l’horaire des curistes, ravi de prendre un bain chaud matinal au sous-sol où le décor est magnifique, de boire un verre d’eau à la source et puis de retourner au lit, sur prescription médicale.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">S’il détaille ses réactions, Hesse décrit aussi les autres curistes, leur mode de vie, leurs loisirs – <em>« nos déjeuners sont de véritables représentations théâtrales »</em>. Il mange seul à une petite table ronde et prend plaisir à observer les autres convives, une séance d’observation mutuelle en quelque sorte. D’abord méprisant pour les amusements habituels des curistes, au fur et à mesure que la cure le fatigue (beaucoup plus qu’il ne le croyait au début), il va lui aussi se relâcher et trouver du plaisir à manger plus qu’il ne faudrait, à écouter de la musique de second plan.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Tout un chapitre est consacré au Hollandais qui occupe la chambre voisine avec sa femme. Alors que lui-même offre à ses voisins un silence parfait, la porte de communication ne lui épargne ni les bavardages ni les rires de ces personnes qui restent le plus souvent dans leur chambre et y reçoivent des visites, ne lui offrant du répit qu’entre minuit et six heures du matin.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Bref, bientôt, il ne lui reste plus grand-chose de l’optimisme du début. Il lui faudra tout un travail sur lui-même pour accepter la cure et son environnement. Dans le dernier chapitre, <em>« Rétrospection »</em>, qui commence par <em>« Ces pages n’ont pas été rédigées à Baden »</em>, il avoue avoir <em>« en vérité, (…) éprouvé bien du mal à quitter Baden. »</em> </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Avez-vous déjà fait l’expérience d’une cure thermale ? Cela m’est arrivé il y a longtemps. Le récit de Hermann Hesse m’en a rappelé certains aspects, agréables ou non. J’ai lu <em>Le curiste</em> avec grand plaisir : l’écrivain y a mis beaucoup de vie, de fine observation des autres et de lui-même, avec une bonne dose d’ironie qui incline à sourire. Se moquer de soi-même s’avère au fond assez reconstituant.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">* * *</span></p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Merci beaucoup pour vos commentaires et vos visites en mon absence. <br />Je vais les découvrir avec grand plaisir dès mes rangements terminés. <br />A bientôt.</span></p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Tania</span></p>
Tania
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Quelqu'un qui voie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-09-04:3109748
2010-09-04T17:21:45+02:00
2010-09-04T17:21:45+02:00
« S’il faut des hommes qui construisent des maisons et les...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« S’il faut des hommes qui construisent des maisons et les abattent, qui plantent des forêts et les coupent, qui peignent les volets et sèment les jardins, il faut bien aussi quelqu’un qui voie tout cela, qui soit témoin de toute cette activité, qui laisse son regard se pénétrer de l’image de ces murs et de ces toits, qui les aime et essaie de les peindre. »</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Hermann Hesse, <em><a target="_blank" href="http://www.paperblog.fr/2133198/aux-couleurs-d-un-sage/" title="« Aux couleurs d'un sage » par Jlk, 18 juillet 2009 ">Aquarelle</a> (<a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/08/18/hesse-l-ermite.html" title="Hesse en ermite">L’art de l’oisiveté</a>)</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3366772533.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1534021230.jpg" alt="Hesse_Hermann_Rotes-Haus-am-Hang.jpg" name="media-76247" id="media-76247" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">Hermann Hesse, <em>Maison rouge sur un coteau<br /></em>© <a target="_blank" href="http://www.leopoldmuseum.org/exhibitions.php?nav=2&id=2&sub=17&zaehler=1&total=2" title="Hermann Hesse, Dichter & Maler (2007)">Leopold Museum</a></span></span></p> <br /></div>
Tania
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Hesse en ermite
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-09-02:3109747
2010-09-02T08:30:00+02:00
2010-09-02T08:30:00+02:00
Un demi-siècle nous sépare de l’époque où paraissaient dans la presse...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Un demi-siècle nous sépare de l’époque où paraissaient dans la presse allemande des articles plus ou moins longs signés <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hermann_Hesse" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Hermann Hesse</a>, l’auteur de l’inoubliable <em><a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Siddhartha_(roman)" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Siddharta</a></em>. <em>L’art de l’oisiveté</em> rassemble une trentaine de textes écrits entre 1899 et 1959, <em>« articles occasionnels (…) rédigés au gré des circonstances dans un style un peu léger, souvent teinté d’ironie »</em>, précise-t-il en 1932, pour combattre <em>« l’optimisme mensonger »</em> de l’opinion publique.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><div style="text-align: center;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1088282638.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-76246" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1346694740.jpg" alt="Hermann_Hesse_1927_Photo_Gret_Widmann.jpg" name="media-76246" /></a><br /></span><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-margin-top-alt: auto; mso-margin-bottom-alt: auto;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><strong><span lang="DE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: DE;" xml:lang="DE">Hermann Hesse</span></strong> <span lang="DE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: DE;" xml:lang="DE">photographié en 1927 par <a title="Hesse sur Wikimedia commons" href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hermann_Hesse_1927_Photo_Gret_Widmann.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Gret Widmann</a> (†1930)</span></span></p></div><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Propos sur les joies modestes de l’existence</em> montre à quel point <em>« la valorisation excessive de chaque minute écoulée »</em> et de la vitesse <em>« détruisent de manière radicale toute joie de vivre. »</em> (1899) Hesse y invite à relever la tête, à contempler le ciel chaque matin pour sentir <em>« la fraîcheur dont la nature vous fait grâce entre le repos et le travail. »</em> Apprendre à <a title="Oeil-de-boeuf" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/08/15/oeil-de-boeuf.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">voir</a>, clé de la gaîté, de l’amour et de la poésie, des <em>« petites joies »</em> qui nous soulagent des tensions quotidiennes. L’article éponyme, sous-titré <em>Une leçon d’hygiène artistique</em>, défend l’oisiveté comme une nécessité pour les artistes, qui ne peuvent créer de façon continue, et reconnaît aux Orientaux une maîtrise supérieure de l’inactivité pratiquée comme un art. Mais c’est le recueil dans son ensemble qui manifeste son amour de la liberté.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Critique à l’égard de son époque, l’écrivain fulmine contre <em>« les horreurs de l’activité touristique effrénée qui se déploie aujourd’hui »</em>, décrit les voyageurs conformistes (<em>Propos sur les voyages</em>, 1904), observe que les rituels de la mode ont remplacé ceux de la religion. Dans <em>Gubbio</em>, un très beau texte sur la vieille cité d’Ombrie, Hesse s’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à la visiter un jour de temps <em>« frais et pluvieux »</em> et plus largement, sur la signification du désir qui le pousse à se rendre dans les villes anciennes : «<em> Il faut éprouver à nouveau de façon sensible la présence du passé, la proximité des époques éloignées, la permanence du beau. Cela éveille à chaque fois en nous un sentiment de surprise et de bonheur. »</em></span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Le Portail Hermann Hesse" href="http://www.hermann-hesse.de/fr/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Hesse</a> s'inspire souvent de sa propre vie dans ses aspects les plus concrets. <em>Nuits d’insomnie</em> débute de manière abrupte – <em>« Il est très tard. Tu es allongé dans ton lit et tu ne peux pas dormir. La rue est calme. De temps à autre, le vent agite les arbres dans les jardins. »</em> Etre privé du sommeil, <em>« un des dons les plus délicieux de la nature »</em>, peut aussi présenter <em>« un aspect formateur »</em>, éduquer à la maîtrise de son corps et de ses pensées, pousser les insomniaques à faire <em>« de nécessité vertu »</em> –<em> </em>il leur souhaite courage et guérison.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Parfois le moraliste abuse du verbe « devoir » – <em>« Nous ne devons pas… Nous devons… Cela ne doit pas… ».</em> Parfois il s’emporte : <em>« Une personne incapable de se familiariser avec un paysage inconnu, incapable de s’enthousiasmer pour ce qu’elle découvre à l’étranger ou d’éprouver une sorte de nostalgie après avoir aperçu fugitivement un lieu, manifeste une carence profonde. Elle ne vaut pas mieux qu’une personne inapte à comprendre, à choyer et à aimer un être en dehors de ses propres enfants et de la tribu familiale. »</em> (<em>Propos sur l’art de jouir des beautés de la nature</em>). Inlassablement, il cherche à dire ce qui donne sens à l’existence.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">D’un article à l’autre, le ton, la forme changent, ce qui fait le charme de ce recueil. Hesse conte l’histoire d’un peintre, décrit ses impressions lors d'un concert, parle de sa ville natale. <em>Correspondance d’un poète</em> comprend une série de lettres échangées entre un écrivain et ses éditeurs entre avril 1906 et juillet 1907. On s’amuse du contraste entre les formules convenues qui d’abord font peu de cas du débutant et celles qui, plus tard, le sollicitent à grands coups d’encensoir. </span></span> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Il se décrit volontiers en ermite – <em>« J’ai entre autres choses appris à me défaire du besoin de parler. »</em> (<em>Salutations de Berne</em>) – mais ne prétend pas être un sage ni un penseur. De la souffrance, il a appris que «<em> Tout ce que nous sommes incapables d’accepter, d’aimer, de savourer avec reconnaissance devient poison. A l’inverse, tout ce que nous savons chérir, tout ce qui nous insuffle de l’énergie représente une source de vie et un trésor. »</em> (<em>Recueillement</em>) <em>L’art de l’oisiveté</em> révèle les différentes préoccupations d’un humaniste amoureux de la culture : «<em> Il est possible de perdre de l’argent, la santé, la liberté, la vie, mais les valeurs spirituelles que nous avons vraiment acquises, qui font désormais partie de nous-mêmes, ne peuvent nous être retirées sans qu’on nous ôte en même temps la vie. »</em> (<em>Richesse intérieure – « Texte écrit à l’intention des prisonniers de guerre »</em>, 1916)</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Nuages du soir</em> évoque magnifiquement les délices d’une <em>« porte étroite donnant sur un balcon »</em>, son bien <em>« le plus précieux »</em> à cause de la vue sur un vieux parc planté de palmiers, de camélias, de rhododendrons, de mimosas, d’un arbre de Judée. <em>Aquarelle</em> décrit le bonheur d’une soirée propice à la <a title="Aquarelles de Hermann Hesse peintre" href="http://www.hermann-hesse.de/fr/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">peinture</a>. <em>Oppositions</em> propose une véritable fable qui pourrait s’intituler « Le magnolia et le cyprès nain ». Une lettre très émouvante à un ami chante les délicates nuances des zinnias et leur exquise manière de vieillir (<em>Zinnias</em>). <em>L’art de l’oisiveté</em> d’Hermann Hesse, vous l’avez compris, est un véritable art de vivre.</span></span></p>
Tania
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Oeil-de-boeuf
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-08-17:3109740
2010-08-17T20:20:00+02:00
2010-08-17T20:20:00+02:00
Au bonheur des passants : la grille originale d’un œil-de-bœuf, aperçue en...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Au bonheur des passants : la grille originale d’un œil-de-bœuf, aperçue en attendant le bus (en route pour le <a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/08/14/au-mont-des-arts.html" title="Au Mont des Arts">Mont des Arts</a>).</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3428151004.JPG"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1497578574.JPG" alt="P1050740.JPG" name="media-75939" id="media-75939" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Quiconque a fait le premier pas peut apercevoir sur sa route des choses délicieuses, sans perdre une minute de son temps. Discerner ainsi ce qui nous entoure n’a rien de fatigant ; au contraire, cela revigore et rafraîchit le regard, mais aussi tout le reste. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Hermann Hesse, <em>Propos sur les joies modestes de l’existence (L'art de l’oisiveté)</em></span></span></p>