Last posts on etats-unis
2024-03-29T07:30:47+01:00
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Tania
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Alors
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2024-02-03T08:00:00+01:00
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« Le passé peut-il servir à se cacher du présent ? Ce livre que vous...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/593365290.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1372928" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/107194025.jpg" alt="Hustvedt Babel.jpg" /></a>« Le passé peut-il servir à se cacher du présent ? Ce livre que vous lisez maintenant est-il ma quête d’une destination nommée </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Alors</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"> ? Dites-moi où finit la mémoire et où commence l’invention ? Dites-moi pourquoi j’ai besoin de vous pour m’accompagner dans mon voyage, pour être mon autre, tantôt ravi, tantôt grincheux, ma moitié pour la durée du livre. Qu’est-ce qui fait que je peux sentir votre foulée à mes côtés pendant que j’écris ? Qu’est-ce qui fait que je vous entends presque siffloter pendant que nous marchons ? Je ne sais. Je ne sais. Je ne sais. Mais si : Mon amour des inconnus.<br />Tout livre est un repli de l’immédiat vers le réfléchi. Tout livre inclut un désir pervers de faire cafouiller le temps, de tromper son cours inévitable. Blablabla, et tam-ta-di-dam. Je cherche quoi ? Je vais où ? Suis-je en train de chercher en vain l’instant où le futur qui est maintenant le passé m’a fait signe, avec son visage vaste et vide, et où j’ai tremblé ou trébuché ou couru dans la mauvaise direction ? Mes souvenirs, douloureux ou joyeux, apportent-ils une preuve ténue de mon existence ? »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Siri Hustvedt, </span><a title="S. Hustvedt, 1978-79 (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2024/01/29/s-hustvedt-1978-79-3353871.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Souvenirs de l’avenir</span></em></a></p>
Tania
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S. Hustvedt, 1978-79
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2024-02-01T08:00:00+01:00
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Par où commencer pour évoquer ces Souvenirs de l’avenir de Siri...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Par où commencer pour évoquer ces <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/souvenirs-de-lavenir" target="_blank" rel="noopener"><em>Souvenirs de l’avenir</em></a> de Siri Hustvedt ? Le titre reprend littéralement celui du roman traduit de l’anglais par Christine Le Bœuf, <em>Memories of the Future</em> (2019). Il lui ajoute une rime bienvenue – en phase avec cette traversée du temps et son souci du rythme dans l’écriture.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3582070178.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1372824" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1710197981.jpg" alt="hustvedt-memories-of-the-future-web-400x-q80.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Site de l'autrice" href="https://www.sirihustvedt.net/work/publications/books/memories-of-the-future" target="_blank" rel="noopener">Memories of the Future | Siri Hustvedt | Writer</a></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Pour une fois, je partirai de la dernière phrase : <em>« Une histoire en est devenue une autre. »</em> J’aurais pu choisir celle-ci : <em>« Ce livre est un portrait de l’artiste en jeune femme, l’artiste venue à New York pour lire, souffrir et écrire son mystère. » </em>Cette jeune femme, S. H., a les mêmes initiales que Sherlock Holmes, qui a son rôle dans le roman. On l’appellera bientôt <em>« Minnesota »</em>, d’après le pays qu’elle a quitté en août 1978 pour l’île de Manhattan.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Elle s’était donné un an pour écrire un roman. Elle avait vingt-trois ans, une licence en philosophie et en anglais, cinq mille dollars économisés en travaillant comme barmaid. Elle avait loué un appartement sombre au 309 de la 109e Rue Ouest. New York, la ville des films, des livres, réelle autant qu’imaginaire, elle voulait d’abord l’apprivoiser. Ecrire le matin, circuler en métro l’après-midi, user de sa <em>« liberté toute neuve » </em>pour explorer, observer la variété des êtres, écouter les langues parlées, excursionner jusqu’à Greenwich Village. </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Là surgit une personnalité de premier plan dans<em> Souvenirs de l’avenir</em> : <em>« la baronne <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Elsa_von_Freytag-Loringhoven" target="_blank" rel="noopener">Elsa von Freytag-Loringhoven</a>, née Elsa Hildegard Plötz, artiste proto-punk et absolue rebelle » </em>dont la plupart des poèmes étaient inédits et dont S. H. ne retrouve aucune trace au Village. Une figure de l’insurrection qu’elle oppose aux abus de pouvoir des <em>« grands hommes ».</em> </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Regarder les gens et la manière dont ils sont habillés, découvrir les librairies, les bibliothèques, lire, lire pour s’augmenter soi-même jusqu’à devenir <em>« cette géante »</em> qu’elle voulait être. </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Cette année-là, elle a tenu un journal, <em>« Ma nouvelle vie »</em>, où elle dessinait aussi (comme sur son <a title="Site de l'écrivaine" href="https://www.sirihustvedt.net/" target="_blank" rel="noopener">site</a>), un cahier retrouvé il y a peu – <em>« je l’accueillis comme si c’était un parent bien-aimé que j’avais cru mort »</em> – en triant avec sa sœur les affaires de sa mère qui devait quittait son appartement. Sa mère oubliait tout, certains jours plus que d’autres. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Dans son journal de septembre 1978, figurent son héros imaginaire Ian Feathers (I. F. ou <em>« if »</em>) et sa voisine de palier qui psalmodie tous les soirs <em>amsah, amsah, amsah</em>. Elle mettra un certain temps à comprendre qu’<em>amsah</em> est en réalité <em>« I’am sad »</em> (je suis triste). </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Lucy Brite, comme indiqué sur la boîte aux lettres de sa voisine, siffle souvent et cela rappelle à S. H. son père médecin, qui sifflait quand il était de bonne humeur. Dès le premier chapitre s’entremêlent passé, présent et avenir, de l’enfance au <em>« maintenant » </em>de la narratrice, âgée de soixante et un ans en 2016, mariée avec un physicien, Walter, dans leur maison de Brooklyn.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Ce gros roman, qui comporte une dizaine de dessins de l’autrice, ne se résume pas. Outre la mystérieuse Lucy (qui a l’air normal quand elle la voit), la plus importante rencontre à New York est celle de Whitney, une <em>« artiste-poète »</em> qui s’assied à côté d’elle pour écouter John Asbery lire ses poèmes au centre-ville : <em>« belle, sophistiquée, un être effleuré par une brise féerique »</em>, elle deviendra et restera sa meilleure amie au sein de la bande des cinq qui se forme autour d’elles.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes à NY. Un soir, un homme à l’air poli, croisé dans la rue, s’approche de son visage et l’insulte, plein de rage. Elle rentre chez elle <em>« le cœur battant »</em> – se sent vulnérable. Elle vivra d’autres expériences de ce genre, bien plus déstabilisantes. Quand elle parle à Whitney des voix et des propos bizarres de Lucy le soir, son amie trouve à sa voisine <em>« un potentiel fictionnel énorme »</em>. S. H. n’a toutefois pas mentionné le stéthoscope (cadeau de son père) qu’elle utilise parfois pour mieux l’écouter : il lui faut éclaircir ce mystère, une énigme peut-être criminelle.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Toute histoire porte en elle une multitude d’autres histoires. »</em> Malcolm Silver, un inconnu attirant qui l’a dévisagée lors d’une réunion, réapparaît à une conférence sur Shelley donnée par Paul de Man, <em>« grand homme » </em>tenant tout le public sous son charme (on ignorait alors que ce professeur de littérature <em>« portait la souillure du fascisme »</em>). A la fin, M. Silver lui adresse la parole et lui conseille <em>Surveiller et punir</em> de Foucault. <em>« Toquée d’amour »</em>, elle va le lire ainsi que Derrida, Lacan, Kristeva, Barthes et les auteurs alors en vogue. <em>« Fille rencontre Garçon » </em>: son idylle avec Malcom durera deux mois et demi. Une des variations du roman sur le désir et le masculin.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Peut-on être belle et intelligente, amoureuse et féministe, imaginative et curieuse du réel, sorcière et critique, victime et dangereuse ? Siri Hustvedt, <em>« qui n’aime rien tant que jouer avec les idées, les étirer comme des élastiques ou les retourner comme les doigts d’un gant »</em> (<a title=""« Souvenirs de l’avenir » : Siri Hustvedt d’hier, Siri Hustvedt d’aujourd’hui" (2019)" href="https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2019/10/17/souvenirs-de-l-avenir-siri-hustvedt-d-hier-siri-hustvedt-d-aujourd-hui_6015902_5473203.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Monde</em></a>), raconte dans <em>Souvenirs de l’avenir</em> de multiples histoires entre lesquelles les liens s’étoffent au fur et à mesure. Si l’on accepte de la suivre ou plutôt de se laisser <em>« dérouter »</em> dans ce récit morcelé, dans les va-et-vient entre celle qu’elle fut, celle qui se souvient et celle qui écrit, on est époustouflé par sa manière de tirer les fils l’un après l’autre en titillant notre curiosité, tout en appelant à l’esprit critique.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Je vous recommande la première des vidéos proposées sur le site de l’éditeur : <a title="Tous les billets sur T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/hustvedt" target="_blank" rel="noopener">Siri Hustvedt</a> y parle de son intention d’écrire sur la mémoire et le temps, de ses débuts difficiles pour ce roman avant qu’elle reprenne pour aboutir à cette <em>« forme organique complexe » </em>où la narration et l’imagination s’interpénètrent. La <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/souvenirs-de-lavenir" target="_blank" rel="noopener">vidéo</a> sous-titrée illustre bien sa lucidité, la clarté de sa pensée, sa drôlerie aussi – jusqu’à rire, comme S. H. le fait si souvent avec son amie dans <em>Souvenirs de l’avenir.</em></span></p>
Tania
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Tensions
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-11-11:3349882
2023-11-11T08:00:00+01:00
2023-11-11T08:00:00+01:00
« De quoi a-t-on peur quand on a peur de tout ? Du temps qui...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3321458352.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1367154" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1582628227.jpg" alt="adam haslett,imagine que je sois parti,roman,littérature anglaise,etats-unis,famille,dépression,anxiété,apprentissage,musique,culture,psychiatrie" /></a>« De quoi a-t-on peur quand on a peur de tout ? Du temps qui passe et du temps qui ne passe pas. De la mort et de la vie. Je pourrais dire que mes poumons n’étaient jamais assez remplis d’air, quel que soit le nombre de bouffées que j’inhalais. Ou que mes pensées étaient trop rapides pour aboutir, tronquées par des accès de vigilance. Mais même dire ça serait encourager le mensonge selon lequel on peut décrire la terreur, alors que tous ceux qui l’ont connue savent qu’elle n’a pas de composants, mais se trouve partout en vous en même temps, jusqu’à ce qu’on n’arrive plus à se reconnaître autrement que par les tensions qui enchaînent une minute à la suivante. Et pourtant je continue de mentir en la décrivant, car comment pourrais-je, sinon, éviter cette seconde, et celle qui va suivre ? Et c’est en ça que consiste cet état : le besoin incessant d’échapper à un instant qui n’a jamais de fin. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Adam Haslett, </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a title="Au coeur de l'anxiété (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2023/10/23/au-coeur-de-l-anxiete-3349879.html" target="_blank" rel="noopener">Imagine que je sois parti</a></span></em></p>
Bernard LECOMTE
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Présidentielles en vue !
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2023-11-06:3350470
2023-11-06T10:47:39+01:00
2023-11-06T10:47:39+01:00
L’année prochaine, deux grands pays procéderont à leurs élections...
<p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif;"><img id="media-1367967" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/media/02/02/443921278.jpg" alt="pout.jpg" width="105" height="97" />L’année prochaine, deux grands pays procéderont à leurs élections présidentielles. Les Etats-Unis, d’abord, où les électeurs auront le choix entre un très vieux monsieur presque sénile, Jo Biden, et un milliardaire menteur, sexiste et inculte, Donald Trump.Les infos venues de là-bas laissent penser que c’est Trump, probablement, qui va l’emporter. L’autre pays, c’est la Russie. Le choix y est beaucoup plus clair. D'ailleurs, le Kremlin a déjà annoncé le résultat : le dictateur en place depuis 23 ans, Vladimir Poutine, sera réélu.</span></p>
Tania
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Fugue
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-08-31:3346369
2023-08-31T08:00:00+02:00
2023-08-31T08:00:00+02:00
2. Puis, mon âme apparut. Qui es-tu, demandai-je. Et mon âme...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">2.<br /></span></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2332104666.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1362168" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1299815696.jpg" alt="louise glück,averno,recueil,poésie,littérature anglaise,etats-unis,perséphone,vie,mort,âme,enfance,culture,prix nobel de littérature" /></a>Puis, mon âme apparut. <br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Qui es-tu, demandai-je.</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Et mon âme répondit,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">je suis ton âme, ce charmant étranger.</span></span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">7.<br />J’ai posé le livre. Qu’est-ce que l’âme ?<br />Un drapeau hissé<br />trop haut sur le mât, si tu vois ce que je veux dire.<br />Le corps <br />se tapit dans le sous-bois comme dans un rêve.</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">13.<br />Dans l’ombre, mon âme me dit<br />je suis ton âme.</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Personne ne peut me voir ; seulement toi – <br />seulement toi peux me voir.</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Louise Glück, <em>Fugue</em> (extraits) in <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2023/08/03/louise-gluck-averno-3346275.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Averno</em></a></span></p>
Tania
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Louise Glück, Averno
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-08-28:3346275
2023-08-28T08:01:00+02:00
2023-08-28T08:01:00+02:00
Averno. Forme latine : Avernus. Petit lac volcanique, situé à environ...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1588096578.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1362024" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3944288570.jpeg" alt="louise glück,averno,recueil,poésie,littérature anglaise,etats-unis,perséphone,vie,mort,âme,enfance,culture,prix nobel de littérature" /></a>Averno. Forme latine : Avernus. Petit lac volcanique, <br />situé à environ 16 kilomètres de Naples en Italie. <br />Considéré comme étant l’entrée des enfers par les anciens Romains.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Cette note figure au début du recueil de poèmes de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Gl%C3%BCck" target="_blank" rel="noopener">Louise Glück</a>, <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Averno" target="_blank" rel="noopener"><em>Averno</em></a> (2006, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie Olivier, 2022). Je cherchais son recueil le plus connu, <a title="Quelques poèmes du recueil (Cairn.info)" href="https://www.cairn.info/revue-poesie-2014-3-page-46.htm" target="_blank" rel="noopener"><em>L’iris sauvage</em></a> (prix Pulitzer 1992), j’ai trouvé à la bibliothèque cette édition bilingue parue deux ans après que le <a title="Article du Monde (2020)" href="https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/10/08/le-prix-nobel-de-litterature-est-decerne-a-la-poetesse-americaine-louise-gluck_6055277_3246.html" target="_blank" rel="noopener">prix Nobel de littérature</a> a couronné cette poétesse américaine <em>« pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l’existence individuelle universelle »</em>. Le texte original est très accessible : des vers libres comme des phrases découpées, un vocabulaire assez simple en général.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Comme l’annonce le titre de cet autre<em> </em></span><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« recueil magistral, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone en captivité d’Hadès, le dieu de la mort »</em> (Le Monde), </span></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">s’y mêle aux impressions du « je » l’histoire de Perséphone et de Déméter, la fille et la mère. Déesse du monde souterrain, Perséphone <em>« est également associée au retour de la végétation lors du printemps dans la mesure où chaque année, elle passe huit mois sur Terre puis quatre (l’hiver, sans végétation) dans le royaume souterrain avec Hadès. (…) La mythologie grecque détaille son enlèvement par Hadès et la quête entreprise par sa mère pour la retrouver. »</em> (Wikipedia)</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Dès le beau poème à l’entrée du recueil, <a title="Début du recueil à feuilleter en ligne" href="https://r.cantook.com/eden/sample/aHR0cHM6Ly93d3cuZWRlbmxpdnJlcy5mci9zYW1wbGUvNzQzMTQyL3dlYl9yZWFkZXJfbWFuaWZlc3Q_Zm9ybWF0X25hdHVyZT1wZGY" target="_blank" rel="noopener"><em>Les migrations nocturnes</em></a>, il est question de la vie sur terre – <em>« les baies rouges du sorbier sur la montagne »</em></span> <span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">– et de la mort – <em>« Cela me peine de penser / que les morts ne les verront pas »</em> – ainsi que de l’âme –<em> « Que fera l’âme pour se réconforter alors ? » </em>Le ton est donné.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Dans <em>Octobre,</em> long poème en six séquences, une voix interroge et constate :<br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« L’été après l’été s’est achevé,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">baume après la violence :</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">cela ne me fait aucun bien</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">de me faire du bien à présent ;</span><br /><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">la violence m’a changée. »</span><br /></span>C’est la voix <em>« de son esprit »</em>, dit-elle.<br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Dis-moi que c’est cela le futur,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je ne te croirai pas.</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Dis-moi que je suis en vie,</span><br /><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je ne te croirai pas. »</span><br /></span>Ou encore :<br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Ce que les autres trouvent dans l’art,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">je l’ai trouvé dans la nature. Ce que les autres ont trouvé</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">dans l’amour, je l’ai trouvé dans la nature.</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Très simple. Mais là, il n’y avait pas de voix. »</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Perséphone l’errante</em> est une méditation sur l’enlèvement de Perséphone et sur la terre, vouée à la neige et au vent froid quand elle est étendue dans le lit d’Hadès. Est-elle en prison aux Enfers ? Elle pense <em>« avoir été prisonnière depuis qu’elle est la fille de sa mère. » – « On dérive entre la terre et la mort / qui semblent, finalement / étrangement similaires. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Au questionnement existentiel se mêlent des éléments concrets, la vie ordinaire, la <a title="Marguerites (La Croix)" href="https://poesie.blogs.la-croix.com/marguerites-par-louise-gluck/2021/04/21/" target="_blank" rel="noopener">nature</a> : <em>« Le jaune / surprenant de l’hamamélis, veines / de mercure qui étaient le lit des rivières » (Prisme)</em> et les étoiles, un chien, la lune, la pluie, une chambre, la nuit.<br /><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Une fois que je pus imaginer mon âme,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">je pus imaginer ma mort.</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Lorsque je pus imaginer ma mort,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">mon âme mourut. De cela,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">je me souviens clairement. »<em><br /></em></span></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Après ce début du poème <em><a title="Texte intégral (Le grand continent)" href="https://legrandcontinent.eu/fr/2020/10/09/louise-gluck/" target="_blank" rel="noopener">Echos</a>,</em> la poétesse rappelle le déménagement de ses parents à la montagne quand elle était <em>« encore très jeune »</em>, dans <em>« la région des lacs »</em>.<br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Je me souviens d’une paix d’un genre<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">que je ne connus jamais plus.</span></span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Quelque temps plus tard, <br />je pris sur moi de devenir artiste, <br />de donner voix à ces impressions. »</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;">Tantôt elle-même, tantôt Perséphone, tantôt « je » universel, <a title="Quelques textes en anglais (Nobelprize)" href="https://www.nobelprize.org/prizes/literature/2020/gluck/poetry/" target="_blank" rel="noopener">Louise Glück</a> donne voix dans <em>Averno</em> à toutes les saisons de la vie et souvent à l’enfance. Des images lui reviennent, comme celle où après un été très sec, <em>« une jeune fille mit le feu à un champ / de blé. »</em> <em>Rotonde bleue</em>, un très beau poème où elle évoque sa mère, y renvoie explicitement :</span> <br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Je sais où nous sommes</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">dit-elle</span><br /><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">c’est la fenêtre quand j’étais enfant »</span>.<br /></span>Le poème se termine sur ces vers :<br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Ici, dit la lumière,</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">ici est l’endroit où tout est à sa place. »</span></span></p>
Tania
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Sèchement
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-03-28:3339704
2023-03-28T18:00:00+02:00
2023-03-28T18:00:00+02:00
« La maman de ma maman est venue me chercher dans sa longue...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2305948599.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1352170" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3998632608.jpg" alt="Gibbons Ellen_Foster couverture originale.jpg" /></a>« La maman de ma maman est venue me chercher dans sa longue voiture qui ressemblait à celle de l’enterrement, sauf que la sienne était couleur crème. J’ai redit à Roy et à Julia encore une fois que je voulais pas y aller.<br />Si on doit vivre ensemble, tu pourrais au moins m’adresser la parole et avoir l’air de t’apercevoir que je suis dans ta voiture, j’avais envie de lui dire. J’imaginais qu’elle allait peut-être se dégeler.<br />Mais la seule chose qu’elle m’ait demandé</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"> [sic] </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">pendant le trajet, c’est : quand est-ce que l’école reprend ?<br />Mon Dieu mais ça vient à peine de finir, et je me réjouis beaucoup de passer l’été chez toi, j’ai dit pour briser la glace.<br />Je t’ai demandé quand l’école reprend. Je n’ai pas besoin de tes commentaires, elle me répond sèchement.<br />Bon alors septembre. J’ai dit septembre. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Kaye Gibbons, </span><a title="Ici personne crie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2023/03/23/ici-personne-crie-3339703.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Ellen Foster</span></em></a></p>
hommelibre
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Réchauffement et sécheresse : pas de lien statistique
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2023-01-31:3336198
2023-01-31T11:37:09+01:00
2023-01-31T11:37:09+01:00
Réchauffement et sécheresse : pas de lien statistique. Les sécheresses...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><em>Réchauffement et sécheresse : pas de lien statistique.</em></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les sécheresses ne sont pas dues à la chaleur. Elles sont dues à une raréfaction des précipitations. Cette raréfaction peut être temporaire, de quelques semaines à quelques mois, ou durables et se compte en années ou en dizaines d’années.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2980779411.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1347952" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/734142642.jpg" alt="sécheresse,inondation,climat,chaleur,etats-unis,colorado" /></a>Instantané</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La chaleur peut évidemment aggraver une sécheresse en raison de l’évaporatranspiration mais elle n’en est pas la cause.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La sécheresse en Europe de l’ouest en 2022 a fait des bulles. En particulier dans les têtes de certains journalistes. – ceux qui sont gagnés par le <em>populisme climatique</em>, et ils sont nombreux. C’est quoi ce <em>populisme</em> comme je l’appelle avecun peu de malice?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est quand chaque événement météorologique devient une catastrophe climatique mondiale, de préférence irréversible, et hautement anxiogène. Étant donne qu’on ne lit pas l’histoire du climat on n’a aucun point de repère avec le passé. Cette instantanéité est un trait de notre époque et un sabre à mémoire.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On la constate sur les réseaux sociaux, dans la rapidité à réagir collectivement à n’importe quel événement, dans la pression mise sur la population au nom d’une moderne apocalypse presque attendue, dans le fait de tout ramener à une notion – simpliste dans cette utilisation – de réchauffement, entre autres.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3813930882.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1347953" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3783086022.jpg" alt="sécheresse,inondation,climat,chaleur,etats-unis,colorado" /></a>Ampleur</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On sait que la presse amplifie les annonces du Giec et choisit souvent de parler des pires scénarios (les moins probables). La rentabilité médiatique impose de maximiser les événements météorologiques intenses et de les associer au réchauffement (anthropique ou non).</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Mes propres lectures invalident largement ces affirmations. Les sécheresses même longues et intenses comme en 2022 ne sont pas causées par le réchauffement. Rien ne permet de l’affirmer. Je me fonde sur diverses documentations statistiques et leurs conclusions, dont celles du Giec lui-même.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Dans son livre <em>Climat, la part d’incertitude</em>, Steven Koonin commente les données du Giec. Par exemple le Giec dit ceci (AR5 chap. 5):</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">Nous pouvons affirmer avec une grande confiance que les sécheresses, au cours du dernier millénaire, ont été d’une ampleur supérieure et d’une durée plus longues que celles qui ont été observées depuis le début du XXe siècle dans de nombreuses régions.</span> »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Si nous prenons l’ensemble des États-Unis par exemple, en 2007, des parties du territoire <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://nca2009.globalchange.gov/water-resources/index.html">voyait la tendance</a></span></span> aux sécheresses augmenter (image 2, en brun) et d’autres parties la voyait diminuer (en bleu).</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/936699559.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1347954" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/4268358462.jpg" alt="sécheresse,inondation,climat,chaleur,etats-unis,colorado" /></a>Combinaisons</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Penchons-nous un instant sur l’ouest et surtout le sud-ouest des États-Unis, dont la Californie est l’État le plus peuplé. Sécheresses et feux de forêt font la une régulièrement depuis deux décennies.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Sur l’ensemble de l’ouest américain une étude réalisée à partir des cernes des arbres montre les importantes variations de surface du territoire touchée par les sécheresses depuis 1’200 ans (image 1, clic pour agrandir, <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://www.mercurynews.com/2020/04/16/megadrought-underway-in-california-american-west-new-study-finds/">source</a></span></span>).</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On constate <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://nca2009.globalchange.gov/long-term-aridity-changes-west/index.html">deux grandes périodes</a></span></span> de sécheresse, longues, extrêmes: de 900 à environ 1100, puis de 1150 à presque 1300. Enfin une période moins intense de 1350 à 1450. Le début du XXe siècle fut excessivement humide.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">D’ailleurs est-il fondé de lier chaque extrême météorologique au réchauffement? Pas vraiment. <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://www.ethique-politique.fr/consequences-du-rechauffement-climatique/">Selon le groupe</a></span></span> de scientifiques du Climate Science Special Report (CSSR):</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">Il est encore plus difficile de parler des sécheresses comme conséquences du réchauffement climatique car elles résultent, certes, d’une absence de précipitation, mais impliquent des combinaisons de température, d’humidité du sol et de son potentiel de ruissellement, l’irrigation, ou non, à partir de nappes phréatiques. Pour le GIEC, « il y a une faible confiance concernant la tendance observée à l’échelle mondiale de la sécheresse depuis le milieu du 20e siècle.</span> »</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/912837663.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1347955" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2569128932.jpg" alt="sécheresse,inondation,climat,chaleur,etats-unis,colorado" /></a>Arbres</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Si le réchauffement n’est pas la cause directe des sécheresses, celles-ci étant l’affaiblissement du cycle de l’eau (pluie, rivières, nappes, sols), une vague de chaleur sur un sol sec rend le matériel végétal encore plus inflammable.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les sécheresses sont aussi aggravées par l’expansion humaine: villes, agriculture intensive, coupe du couvert arborisé pour implanter des villas, etc.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Cela nous rappelle l’importance des arbres et des forêts: préservation des sols et de leur humidité, rafraîchissement des températures, productions d’aérosols qui favorisent la pluie, entre autres. En image 5 je propose cette <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://notalotofpeopleknowthat.wordpress.com/2015/04/17/californias-long-history-of-drought/">reconstruction des sécheresses</a></span></span> des régions de l’ouest depuis 2000 ans. Elle est extraite d’un atlas des sécheresses d’Amérique du Nord.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/227156525.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1347956" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3862899560.png" alt="sécheresse,inondation,climat,chaleur,etats-unis,colorado" /></a></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
Tania
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De Calliope à Cal
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-01-30:3335812
2023-01-30T08:00:00+01:00
2023-01-30T08:00:00+01:00
De Jeffrey Eugenides , je n’ai lu que Le roman du mariage , il y a...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">De <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeffrey_Eugenides" target="_blank" rel="noopener">Jeffrey Eugenides</a>, je n’ai lu que <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/le+roman+du+mariage" target="_blank" rel="noopener"><em>Le roman du mariage</em></a>, il y a quelques années. En commentaire, quelqu’un m’avait alors conseillé de lire <em>Middlesex,</em> <em>« un must »</em>. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marc Chodolenko, <a title="Site de l'éditeur" href="http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782879293622-middlesex" target="_blank" rel="noopener"><em>Middlesex</em></a> (prix Pulitzer 2003) est un gros roman (679 pages) où le rôle du narrateur à la première personne est tenu par <a title="Muse de la poésie épique (Wikipedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Calliope" target="_blank" rel="noopener">Calliope</a> ou Callie, jusqu’à ce qu’elle se fasse appeler Cal.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2879350306.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1347412" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1254870378.jpg" alt="eugenides,middlesex,roman,littérature anglaise,etats-unis,famille grecque,émigration,detroit,berlin,génétique,identité de genre,hermaphrodisme,roman d'apprentissage,société,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">L’incipit renseigne tout de suite le lecteur : <em>« J’ai eu deux naissances. D’abord comme petite fille, à Detroit, par une journée exceptionnellement claire du mois de janvier 1960 </em>[comme l’auteur]<em>, puis comme adolescent, au service des urgences d’un hôpital proche de Petoskey, Michigan, en août 1974. Il est possible que certains lecteurs aient eu connaissance de mon cas en lisant l’article publié en 1975 par le Dr. Peter Luce dans le </em>Journal d’endocrinologie infantile<em> sous le titre : « L’identité de genre chez les pseudohermaphrodites masculins par déficit en 5-alpha-réductase de type 2. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">A 41 ans, Cal Stephanides, <em>« Grec orthodoxe peu pratiquant, employé au Département d’Etat américain »</em>, sent le moment venu de <em>« consigner une fois pour toutes l’errance mouvementée de ce gène unique à travers le temps » </em>dans une famille<em> « au fort degré de consanguinité ». </em>Son histoire familiale débute à la fin de l’été 1922 en Asie mineure, près de Bursa, où vit une importante communauté grecque. Desdemona (sa grand-mère) y poursuit après la mort de ses parents leur élevage de vers à soie, tout en prenant soin de son frère Lefty (Eleutherios), d’un an plus jeune qu’elle.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Sa mère a fait promettre à Desdemona de lui trouver une femme, mais aucune n’est aussi attirante aux yeux de Lefty que sa sœur, qui est aussi sa cousine au troisième degré. L’attirance est réciproque. Quand les troupes turques partent à la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_gr%C3%A9co-turque_(1919-1922)" target="_blank" rel="noopener">reconquête de Smyrne</a> où ils ont fui les incendies et les massacres, ils montent à bord du Jean-Bart pour aller à Athènes, d’où ils comptent partir pour l’Amérique et rejoindre leur cousine Sourmelina déjà installée à Detroit. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Les grands-parents de Cal, Desdemona et Lefty, sont mariés lorsqu’ils retrouvent Lina devenue une Américaine. Celle-ci gardera leur secret comme eux gardent le sien : Lina a épousé Jimmy Zizmo, intéressé par sa dot, sans lui dire qu’elle était lesbienne. Les jeunes mariés vont habiter chez eux et Jimmy fait entrer Lefty à l’usine Ford. Voilà le tableau de départ de <em>Middlesex.</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Les grands-parents de Callie-Cal ignoraient qu’ils étaient tous deux porteurs d’un gène récessif sur le cinquième chromosome. Comme leur cousine Theodora (Tessie), la fille de Lina et Jimmy, leurs deux enfants, Milton et Zoé, sont nés tout à fait normaux, malgré les craintes de Desdemona. Plus tard, celle-ci se fera ligaturer les trompes.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Commençant souvent ses chapitres par le présent – la vie de Cal à Berlin et sa rencontre avec une photographe d’origine asiatique, Julie Kikuchi –, le romancier reprend ensuite le fil de l’histoire familiale sur trois générations, une succession de péripéties haute en couleur où défilent plein de personnages secondaires, comme le vieux Dr Philobosian, le père Mike (un prêtre orthodoxe un temps fiancé à Tessie), Chapitre Onze (le frère de Calliope), etc.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Tout au long du roman, Eugenides distille les informations sur le cas de Callie-Cal, de sa naissance jusqu’à ses quatorze ans quand sa singularité génétique sera connue. Elevée en fille à Detroit, dans un quartier pauvre que ses habitants blancs finiront par fuir après les émeutes raciales de 1967, elle connaît d’abord des conditions de vie modestes avant que son père, dont le restaurant sur le déclin a brûlé lors de ces événements, achète une grande maison moderniste à Grosse Pointe, sur Middlesex Boulevard, et fonde une affaire très rentable.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Vie familiale, génétique, traditions culturelles, mythologie grecque, éducation, condition sociale, travail, troubles de l’adolescence, sexualité, hermaphrodisme, amitié et rencontres amoureuses, les thèmes ne manquent pas dans <em>Middlesex.</em> L’auteur passe constamment d’une époque ou d’un problème à l’autre, piquant la curiosité des lecteurs comme dans un roman feuilleton, entre comédie et tragédie, sans s’appesantir sur les drames.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">J’avais déjà déploré les longueurs dans son roman précédent, non que je sois allergique aux longs romans, mais j’avoue que j’ai dû m’accrocher pour aller jusqu’au bout de <em>Middlesex,</em> qui me laisse une impression de trop-plein. Ce roman de style avant tout narratif est divertissant, bien que le ton choisi m’ait souvent laissée à distance.</span> <span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Sur ce thème rare de l’intersexualité, il nous fait prendre conscience des difficultés vécues par ceux qui la vivent.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Middlesex</em> n’est pas autobiographique, ni Jeffrey Eugenides hermaphrodite, même s’il s’est inspiré de ses origines et de la vie de ses grands-parents pour rendre son récit crédible. Wikipedia signale qu’il l’a écrit après avoir lu la traduction des <em>Mémoires</em> de Herculine/<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Abel_Barbin" target="_blank" rel="noopener">Abel Barbin</a> (1838-1868),<em> « première personne à voir son identité de genre modifiée à l’état civil en France ».</em></span></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Un samedi de juin
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-09-01:3272915
2022-09-01T08:00:00+02:00
2022-09-01T08:00:00+02:00
Un samedi de juin, en début d’après-midi, Jack Kennison mit ses lunettes...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2851630817.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1155004" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2645826423.jpg" alt="incipit,roman,littérature anglaise,etats-unis,elizabeth strout" /></a>Un samedi de juin, en début d’après-midi, Jack Kennison mit ses lunettes de soleil, prit place dans sa voiture de sport après avoir baissé la capote, passa la ceinture de sécurité sur son épaule et son ventre proéminent, puis mit le cap sur Portland – à près d’une heure de route – pour acheter un gallon de whisky sans risquer de tomber sur Olive Kitteridge à la supérette de Crosby, dans le Maine. Ou sur cette autre femme qu’il avait croisée à deux reprises dans le magasin, lui, sa bouteille de whisky à la main, elle, monologuant sur la météo. La météo ! Cette femme – son nom lui échappait – était veuve, elle aussi.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif;">Elizabeth Strout</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #666666; background: white;">Photographie par Leonardo Cendamo / Getty (The New Yorker)</span></p>
Tania
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Farandole
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-07-23:3271740
2022-07-23T08:00:00+02:00
2022-07-23T08:00:00+02:00
« Olive comprend pourquoi Chris [son fils] n’a jamais eu...
<p><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/4103707655.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1152748" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3623712402.jpeg" alt="Strout poche.jpeg" /></a>« Olive comprend pourquoi Chris </span></em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">[son fils]</span><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"> n’a jamais eu beaucoup d’amis. Il lui ressemble sur ce plan, il ne supporte pas les bla-bla. Surtout pour avoir les oreilles qui sifflent dès qu’on leur tourne le dos. Il y a bien longtemps, quand quelqu’un avait laissé devant leur porte un panier rempli de bouse de vache, la mère d’Olive avait dit : « Ne fais jamais confiance aux gens, ma fille. » Cette façon de penser agaçait Henry, mais Henry était agaçant, lui aussi, avec sa naïveté tenace – comme si la vie ressemblait à cette farandole de gens souriants qui s’étalent dans les pages de catalogues de vente par correspondance. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Elizabeth Strout, </span><a title="Olive, Ms. Kitteridge (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/07/12/olive-ms-kitteridge-3271716.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Olive Kitteridge</span></em></a></p>
Tania
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Inhibitions
tag:textespretextes.blogspirit.com,2021-04-10:3250387
2021-04-10T08:00:00+02:00
2021-04-10T08:00:00+02:00
« Quand nous nous arrêtons devant une vitrine, comme à cet instant,...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2444590602.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1116451" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/989333897.jpg" alt="vivian gornick,attachement féroce,récit,autobiographie,littérature anglaise,etats-unis,apprentissage,new york,famille,culture,relations" /></a>« Quand nous nous arrêtons devant une vitrine, comme à cet instant, nous devons bien reconnaître que certaines femmes réfléchissent à leur tenue, et nous mesurons alors notre propre incapacité commune, incarnant alors ce que nous sommes souvent : deux femmes aux inhibitions étonnamment proches, liées parce qu’elles ont passé toute leur vie ou presque dans l’orbite l’une de l’autre. A des moments comme celui-ci, notre rapport mère-fille sonne comme une note étrangère. Je sais que c’est parce que nous sommes mère et fille et que nos réactions sont la même image inversée dans un miroir, et pourtant le mot filial ne me semble pas approprié. Au contraire, l’idée de famille, d’une vie de famille, nous déconcerte : elle soulève des doutes chez elle autant que chez moi. Nous sommes tellement habituées à nous voir comme deux femmes mal préparées à la vie, socialement inadaptées (elle veuve, moi divorcée), incapables à jamais d’avoir une vie de famille. Et pourtant, devant ce magasin, la « vie de famille » semble être un fantasme pour elle autant que pour moi. Les vêtements exhibés là me donnent l’impression que nous sommes dans la confusion sur notre identité profonde, et sur la façon de parvenir à nos fins. »</span></em></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;">Vivian Gornick, </span><a title="Mère et fille (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/04/05/mere-et-fille-3250381.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt;">Attachement </span><span style="font-size: 12pt;">féroce</span></em></a></span></p>
Tania
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Mère et fille
tag:textespretextes.blogspirit.com,2021-04-08:3250381
2021-04-08T08:00:00+02:00
2021-04-08T08:00:00+02:00
Vivian Gornick (née en 1935) a écrit Attachement féroce ( Fierce...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Vivian Gornick (née en 1935) a écrit <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/attachement-f%C3%A9roce-9782743638672" target="_blank" rel="noopener"><em>Attachement féroce</em></a> (<em>Fierce Attachments : A Memoir</em>) en 1987, longtemps avant <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/la+femme+%C3%A0+part" target="_blank" rel="noopener"><em>La femme à part</em></a>, même si les traductions françaises par Laetitia Devaux ont été publiées dans la foulée (2017 et 2018) aux éditions Rivages. Cette fois encore, une belle photo en noir et blanc en couverture, d’une femme et d’une fillette regardant New York d’un bateau, on les imagine mère et fille.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/4083213568.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1116450" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3802287112.jpg" alt="vivian gornick,attachement féroce,récit,autobiographie,littérature anglaise,etats-unis,apprentissage,new york,famille,culture,relations" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est bien de cette relation-là qu’il s’agit dans ce texte autobiographique de l’écrivaine américaine. A un peu plus de cinquante ans, elle remonte le temps pour parler de sa mère et elle dans l’immeuble du Bronx, où elle a habité de six à vingt et un ans (<em>« vingt logements, quatre par étage »</em>). Presque tous ses souvenirs sont liés aux femmes qui vivaient là, <em>« toutes vulgaires comme Mrs Drucker ou féroces comme ma mère ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Et moi, la fille qui grandissait en leur sein, je me construisais à leur image, je les inhalais comme du chloroforme versé sur un tissu que l’on m’aurait plaqué sur le visage. J’ai mis trente ans à comprendre combien je les comprenais. »</em> (Un blanc.) <em>« Ma mère et moi marchons dans la rue. Je lui demande si elle se souvient des femmes dans cet immeuble du Bronx. « Bien sûr », me répond-elle. Je lui explique que, selon moi, c’est la tension sexuelle qui les rendait folles. « Absolument, dit-elle sans ralentir le pas. (…) »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Et la voilà qui évoque Drucker, Zimmerman, Nessa… <em>« Je n’ai pas de bonnes relations avec ma mère et, à mesure que nos vies avancent, il semblerait que ça empire. Nous sommes toutes deux prisonnières d’un étroit tunnel intime, passionné et aliénant. Parfois, pendant plusieurs années, l’épuisement prédomine, et il y a une sorte de trêve entre nous. Puis la colère ressurgit, brûlante et limpide, érotique tant elle force l’attention. En ce moment, ça ne va pas. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Si ces passages dans les premières pages vous parlent, ce livre est pour vous. Quelle que soit la relation que nous avons, que nous avons eue, avec notre propre mère, nous savons qu’elle contient les clés de notre propre vie. Vivian Gornick jette un regard assez impitoyable sur la sienne, à qui elle reproche de s’être drapée dans son statut de veuve inconsolable à la mort de son mari et, éternelle dépressive, de vouloir toujours focaliser l’attention sur elle-même.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Si <a title="La chronique littéraire de Sophie Creuz" href="https://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_chronique-litteraire-attachement-feroce-de-vivian-gornick?id=10088134" target="_blank" rel="noopener"><em>Attachement féroce</em></a> est principalement consacré à leurs rapports entre mère et fille, souvent conflictuels mais dans une grande proximité persistante, c’est aussi un récit d’apprentissage sans complaisance. Vivian Gornick y raconte son éducation de jeune fille juive d’un milieu très modeste, sa formation dont sa mère est très fière tout en rejetant ses discours trop intelligents, ses premiers pas hésitants avec les hommes – ceux qu’elle choisit sont forcément critiqués par sa mère. On y découvre aussi à quel point il lui importe d’être lucide, de dire et d’écrire les choses avec justesse.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Mais c’est en écrivant ces mémoires, la cinquantaine passée, qu’elle s’est sans doute libérée du fardeau de sa mère, tellement désemparée à la fin de sa vie que sa fille en aura « le cœur fendu », comme si elle lui pardonnait. </em>Attachement féroce<em> est un récit d’une sincérité désarmante, d’une lucidité tragique, un condensé explosif de frustrations et de rancœurs, d’amour maladif et de haine irrationnelle. » </em>André Clavel (<a title="André Clavel, La vie titubante de Vivian Gornick, Le Temps, 24/3/2017" href="https://www.letemps.ch/culture/vie-titubante-vivian-gornick" target="_blank" rel="noopener">Le Temps</a>, 24/3/2017)</span></p>
Bernard LECOMTE
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L'avenir des démocraties...
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2021-01-19:3224255
2021-01-19T22:27:00+01:00
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La parenthèse Trump se referme. Vient le temps d'y réfléchir très...
<p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif;"><img id="media-1108016" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/media/00/01/3340296942.jpg" alt="trumpp.jpg" width="115" height="92" />La parenthèse Trump se referme. Vient le temps d'y réfléchir très sérieusement. Et de répondre à deux questions : 1) Comment un gros beauf sexiste et analphabète peut arriver à la tête d’un pays comme les Etats-Unis ? Relire, pour cela, très attentivement les péripéties de 2016 ! 2) Qu’est-ce qui explique que 74 millions d’Américains aient voté, en novembre, pour ce crétin arrogant, menteur, infantile et dangereux ? Cette réponse-là est urgente, car elle jette une étrange lumière sur l’avenir. J’entends : l’avenir de la démocratie américaine, mais aussi de toutes les démocraties modernes. Y compris la nôtre.</span></p>
Tania
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Pourquoi elle écrit
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-12-10:3157753
2020-12-10T08:00:00+01:00
2020-12-10T08:00:00+01:00
Je referme Dévotion (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Je referme <em>Dévotion</em> (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard, 2018) avec un sentiment ambivalent : <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Patti_Smith" target="_blank" rel="noopener">Patti Smith</a> n’y atteint pas la grâce de ses <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/03/01/attentive-a-l-infime.html" target="_blank" rel="noopener">textes</a> précédents, mais j’aime ce qu’elle raconte ici de l’écriture. C’est son véritable sujet, montrer pourquoi et comment elle écrit. Le choix des photographies qui accompagnent ses textes le montre clairement : en frontispice, une photographie de manuscrit ; trois pages de sa main pour terminer (<em>« Ecrit dans un train »</em>).</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/4008363257.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1103956" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3783621494.jpg" alt="patti smith,dévotion,récit,littérature anglaise,etats-unis,paris,france,écrivains français,écriture,culture,estonie,patinage artistique" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a title="A voir sur YouTube" href="https://www.youtube.com/watch?v=d6Z0yqFTdkc" target="_blank" rel="noopener">Vidéo</a> : « Patti Smith sous influence française » (Entrée libre, 21/12/2018)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le préambule l’annonce : <em>« L’inspiration est la quantité imprévue, la muse qui vous assaille au cœur de la nuit. La flèche vole et on n’est pas conscient d’avoir été touché, on ignore qu’une multitude de catalyseurs, étrangers les uns aux autres, nous ont clandestinement rejoint pour former un système à part, nous inoculant les vibrations d’un mal incurable – une imagination brûlante – à la fois impie et divin. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Esprit, mode d’emploi »</em> s’ouvre sur la bande-annonce d’un film, <a title="Bande-annonce" href="https://www.bing.com/videos/search?q=Risttuules+%3a+La+crois%c3%a9e+des+vents&FORM=VDVVXX" target="_blank" rel="noopener"><em>Risttuules : La croisée des vents</em></a>, «<em> le requiem de Martti Helde pour les milliers d’Estoniens déportés en masse dans les fermes collectives de Sibérie au printemps 1941. »</em> Ces images font naître une <em>« ligne mentale »</em> vers <em>« une forêt de sapins, un étang et une petite cabane en bois ».</em> Quelque chose d’autre en sortira.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Elle lit <em>Accident nocturne</em> de Modiano, emporté <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/12/30/au-cafe-avec-patti-s-3127932.html" target="_blank" rel="noopener">au café</a> du coin le lendemain matin. Voilà le fil conducteur de <em>Dévotion</em> : un voyage en France où elle est invitée par son éditeur français, des <em>« rencontres avec des journalistes pour parler écriture. »</em> Dans sa valise, un livre sur Simone Weil et <em>Un pedigree</em> de Modiano.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">A Saint-Germain-des-Prés, les souvenirs d’un voyage avec sa sœur en 1969 – elles avaient vingt ans – se mêlent à ses promenades, sur les traces des écrivains français, déjà. Sur l’écran, dans sa chambre d’hôtel, elle regarde du patinage artistique, soufflée par une patineuse russe de seize ans d’une concentration absolue – <em>« Dans mon sommeil, le génie combine, régénère. […] J’escalade le flanc d’un volcan sculpté dans la glace, la chaleur émanant du puits de dévotion qu’est le cœur féminin. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Visite chez Gallimard. Marches dans Paris. Voyage avec un ami à Sète, où ils cherchent la tombe de Valéry. Sur une tombe ancienne, elle remarque le mot français <em>« <span style="font-size: 10pt;">DEVOUEMENT </span>»</em> que son ami lui traduit par <em>« Dévotion »</em> (sic). Vous l’avez compris, le mot du titre fait son chemin dans le récit.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Patti Smith passe d’une chose à l’autre, traversée par des émotions de lectures ou de choses vues. <em>« Le plus souvent, l’alchimie qui produit un poème ou une œuvre de fiction est dissimulée dans l’œuvre elle-même, voire incrustée dans les stries enroulées de l’esprit. »</em> Ainsi naît <em>« Ashford »</em>, un poème sur la tombe de Simone Weil. Ensuite vient <em>« Dévotion »</em>, l’histoire d’une jeune fille remarquée par un homme dans la rue, qui la suit dans le tramway puis à pied jusqu’à un étang gelé près d’un bois, où il la regarde chausser des patins à glace et évoluer avec un art surprenant.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ainsi commence cette nouvelle, l’histoire d’Eugenia, qui a grandi là tout près avec sa tante Irina. Peu avant ses seize ans, celle-ci l’a laissée seule. Plus rien ne compte pour elle que l’art de patiner. Elle en parle dans son journal intime où elle reconstitue aussi son passé : fille d’un professeur d’université, elle est née dans une maison <em>« avec un superbe jardin dont [sa] mère s’occupait avec une grande dévotion. » </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Avant d’être expulsés de leur village, pressentant le danger, ses parents l’ont confiée à la belle Irina, la jeune sœur de sa mère, qui allait quitter le pays avec un homme <em>« deux fois plus âgé et très riche ».</em> Après la mort de celui-ci, Irina et Eugenia se sont installées dans une maison reçue en héritage, à la lisière de la forêt. Eugenia, à son tour, est aimée par un homme <em>« transpercé »</em> par sa grâce, qui lui offre des cadeaux puis l’emmène avec lui. Un conte d’amour et de mort.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Un rêve n’est pas un rêve »</em> reprend la question : <em>« Pourquoi est-on poussé à écrire ? »</em> Patti Smith raconte en huit pages son voyage à Lourmarin, à l’invitation de Catherine, la fille de Camus, qui lui offre l’hospitalité. Un très beau cadeau lui est fait là, qui mène à une réponse. Ces pages-là sont superbes. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans <a title="Christine Marcandier & Jean-Philippe Cazier, Entretien avec Patti Smith sur Dévotion (Diacritik, 2/10/2020)" href="https://diacritik.com/2020/10/02/les-mains-dans-les-poches-patti-smith-devotion/" target="_blank" rel="noopener"><em>Diacritik</em></a> (un entretien où tout est révélé, je vous le déconseille si vous envisagez de lire <em>Dévotion</em>)<em>,</em> Patti Smith résume son livre ainsi : <em>« C’est quelque chose que j’ai aussi appris du </em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/03/27/le-jeu-des-perles-3148464.html" target="_blank" rel="noopener">Jeu des perles de verre</a><em> de Hermann Hesse, qui est un de mes livres préférés. C’est un jeu d’interconnexions avec des étapes, des pierres de gué qui peuvent être des notes de musique, des mots, des images qui se développent et étendent la conscience et la sensibilité des joueurs, sans recours aux drogues… J’adore ces connexions et c’est vraiment le sujet de </em>Dévotion<em>. »</em></span></p>
maplanete
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Etats-Unis : l'élection présidentielle et le climat
tag:maplanetea.blogspirit.com,2020-11-05:3317663
2020-11-05T14:00:00+01:00
2020-11-05T14:00:00+01:00
Mais, si la thématique du dérèglement climatique est devenue un véritable...
<p>Mais, si la thématique du dérèglement climatique est devenue un véritable enjeu de campagne, après une année marquée par des incendies records aux Etats-Unis mais aussi également en Amazonie, en Australie et dans les zones arctiques, l'électorat américain qui se déchire entre pro et anti-Trump, se divise aussi sur la question climatique, en fonction de son affiliation partisane. C'est ce que met en lumière le sondage publié par le <strong><a href="https://www.nytimes.com/interactive/2020/11/01/climate/polls-what-voters-think-climate-global-warming.html" target="_blank" rel="noopener">New York Times</a></strong> et le Siena College qui montre que sa perception et son importance varient selon le camp politique des sondés.</p><p><strong>Un électorat divisé sur la question climatique</strong></p><p>Sans surprise, 90 % des votants pour Biden, le candidat démocrate, disent être préoccupés par le réchauffement climatique. Sans surprise non plus, ce n’est le cas que de 23 % des supporteurs de Trump, le président républicain sortant qui brigue un second mandat. Depuis son entrée en fonction, ce dernier n’a eu de cesse de nier l’existence du réchauffement climatique, qu’il présente comme un complot chinois, et de vouloir favoriser les énergies fossiles, de retirer des financements au scientifiques, d’affaiblir les législations de protection de l’environnement en vigueur, ou de faire sortir les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. </p><p><strong>Le changement climatique peut-il faire pencher la balance dans les swing states?</strong></p><p>Le sondage s'est aussi penché notamment sur les électeurs des "swing states", ces Etats changeant régulièrement de couleur politique d’un scrutin à l’autre. Ils peuvent faire basculer le résultat d’une élection. Au sein de ces Etats, comme la Floride, un Etat menacée par la montée des eaux, la question climatique qui divise aussi fortement les pro-Trump et les pro-Biden aura-t-elle joué pour faire basculer un certain nombre d'électeurs républicains en faveur du vote démocrate ? </p><p>Pour l'heure, concernant le résultat du scrutin, le suspense continue.</p><p><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener"><strong>Cathy Lafon</strong></a></p><p><strong>►A LIRE</strong></p><ul><li><a href="https://www.sudouest.fr/2020/10/27/climat-1972-2020-la-trop-longue-marche-pour-sauver-la-planete-8010355-5022.php" target="_blank" rel="noopener"><strong>Réchauffement climatique : 1972–2020, la (trop) longue marche pour sauver la planète</strong></a></li><li><strong>Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/r%C3%A9chauffement+climatique" target="_blank" rel="noopener">cliquer ICI </a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-380153" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/02/01/3282843758.jpg" alt="election présidentielle,etats-unis,2020,réchauffement climatique" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>L'été 2020 a été marqué par des incendies records en Californie. Photo AFP </em></span></p><p>En cas de victoire de Donald Trump, le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat devient effectif. Si Joe Biden est élu, le pays reste dans l’Accord. Alors que depuis les années 1970, les dégradations de l’environnement ne cessent d'augmenter, le résultat de l’élection présidentielle américaine aura aussi un impact sur l’avenir du climat.</p><p>À l’échelle nationale, 58 % des Américains disent se sentir "très concernés" ou "concernés" par le fait que leur communauté puisse être impactée par le changement climatique. À l’inverse, 39 % affirment se sentir peu concernés, voire ne pas l’être du tout.</p>
Tania
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L'amitié
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-10-13:3155887
2020-10-13T18:00:00+02:00
2020-10-13T18:00:00+02:00
« Au meilleur de soi-même. Pendant des siècles, ce fut le concept...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2735922697.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1100240" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/948572018.jpg" alt="vivian gornick,la femme à part,récit,littérature anglaise,etats-unis,new york,culture" /></a>« Au meilleur de soi-même. Pendant des siècles, ce fut le concept clef de toute définition de l’amitié : l’ami est un être vertueux qui s’adresse à la vertu elle-même. Combien ce concept nous est à présent étranger, nous autres enfants de la psychanalyse ! De nos jours, nous ne cherchons pas à voir, encore moins à affirmer, le meilleur de nous-même en l’autre. Au contraire, c’est la transparence dont nous faisons preuve envers nos émotions négatives – la peur, la colère, l’humiliation – qui stimule les liens de l’amitié contemporaine. Rien ne nous attire davantage vers quelqu’un que la sincérité avec laquelle nous affrontons notre plus grande honte en sa présence. Coleridge et Wordsworth craignaient de se livrer. Nous adorons ça. » </span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">Vivian Gornick,<em> La femme à part</em></span></p>
Tania
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Rare
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-07-04:3151734
2020-07-04T08:30:00+02:00
2020-07-04T08:30:00+02:00
« En 1882 Wadsworth* meurt et son âme tombe sur la petite...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2246796524.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1093973" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/993767293.jpg" alt="bobin,la dame blanche,essai,littérature française,emily dickinson,poésie,vie,littérature anglaise,etats-unis,création,maison,art,foi,culture" /></a><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3609604304.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1093974" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3947909547.jpg" alt="bobin,la dame blanche,essai,littérature française,emily dickinson,poésie,vie,littérature anglaise,etats-unis,création,maison,art,foi,culture" /></a>« En 1882 Wadsworth* </span></em><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">meurt et son âme tombe sur la petite balance d’un Dieu diamantaire. Il n’y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu’un qui voit le même monde que nous. C’est comme apprendre que l’on n’était pas fou. « Sur les sujets dont au fond nous ignorons tout, tous les deux nous croyons et doutons cent fois par heure – ce qui laisse à notre foi toute sa souplesse. » Parler sans fin de ce qui se dérobe sans fin est une jouissance en regard de laquelle toutes les autres ne sont rien. Rencontrer quelqu’un, le rencontrer vraiment – et non simplement bavarder comme si personne ne devait mourir un jour –, est une chose infiniment rare. La substance inaltérable de l’amour est l’intelligence partagée de la vie. En perdant Wadsworth, Emily perd la moitié du ciel. Apprenant sa mort elle confie à des amis : « Il était mon berger. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Christian Bobin, </span><a title="Bobin chez Emily D. (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/06/27/bobin-chez-emily-d-3151731.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La dame blanche</span></em></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">*[un pasteur presbytérien rencontré à Philadelphie et devenu son <em>« plus cher ami sur terre »</em>] </span></p>
Tania
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Bobin chez Emily D.
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2020-07-02T08:30:00+02:00
2020-07-02T08:30:00+02:00
La dame blanche de Christian Bobin raconte, à sa façon non linéaire,...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-un-et-l-autre/La-dame-blanche" target="_blank" rel="noopener"><em>La dame blanche</em></a> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Bobin" target="_blank" rel="noopener">Christian Bobin</a> raconte, à sa façon non linéaire, la vie d’Emily Dickinson (1830-1886), résumée en dix lignes par Eduardo Galeano dans <em>Mujeres</em> (à lire sur <a title="Le billet de Colo sur son blog" href="https://espacesinstants.blogspot.com/2020/06/emily.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Espaces, instants</em></a>). Sortant peu de sa chambre d’<a title="Vue de la ville en 1886 (Wikimedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Amherst_(Massachusetts)#/media/Fichier:View_of_Amherst_MA_in_1886_-_LOC_00406u.jpg" target="_blank" rel="noopener">Amherst</a>, dans le Massachussetts, <em>« Emily écrit des textes dont la grâce saccadée n’a d’égale que celle des proses cristallines de Rimbaud ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1946376113.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1093971" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/465041190.jpg" alt="bobin,la dame blanche,essai,littérature française,emily dickinson,poésie,vie,littérature anglaise,etats-unis,création,solitude,art,foi,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Couverture de la première édition de <em>Poèmes</em>, publié en 1890</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Pour évoquer son existence et son œuvre, il commence par la mort d’Emily Dickinson, à cinquante-cinq ans. Susan, sa belle-sœur chérie, n’assiste pas à l’enterrement – parce que<em> « son mari, Austin, frère d’Emily, y a invité sa maîtresse, Mabel Todd »</em> – mais c’est elle qui l’a revêtue de la robe mortuaire <em>« fraîchement repassée »</em>, <em>« son ultime armure blanche ». </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Millicent, la fille de Mabel, six ans, qui <em>« se souvient d’une mystérieuse dame en blanc aux cheveux roux qui ne sortait jamais »</em>, assure la transition vers la petite Emily de deux ans et demi confiée à la tante Lavinia quand sa mère va accoucher de Vinnie, la petite sœur. Emily voudrait rentrer chez elle, sa mère lui manque. Plus que son père, Edward Dickinson, trésorier du collège local, avocat, sénateur, dont les yeux noirs <em>« vous fouillent, vous jugent, vous condamnent et finalement ne vous ont jamais regardé ». </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans les années 1850, la mort prend à Emily, vingt ans, plusieurs amies de son âge, puis Benjamin Newton, le secrétaire de son père qu’elle appelait <em>« maître »</em>, qui lui prêtait des livres et l’encourageait à écrire. Cette année-là, le père triomphe : Amherst est reliée par le chemin de fer aux autres villes de la région, grâce à sa ténacité. <em>« Mon père ne voit rien de mieux que « la vie réelle » - et sa « vie réelle » et « la mienne » entrent parfois en collision »</em>, écrit-elle. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Heurtée par ses exigences, sa violence quand il fouette un cheval jusqu’au sang, elle cherche à ouvrir son cœur : elle joue du piano, elle fait le pain de la maison. Le père d’Emily mourra en 1874, sa mère aura une attaque de paralysie l’année suivante. <em>« Les parents voient leurs enfants, jamais leurs âmes. Celle d’Emily tient dans une goutte de rosée. L’infime est son royaume. Elle contemple le ciel à travers le vitrail des ailes d’une libellule, et s’aménage un béguinage à l’intérieur d’une clochette de muguet. »</em> Autour d’elle, <em>« chacun veut être quelque chose, elle fait le rêve souverain de n’être rien et de mourir inconnue. L’humilité est son orgueil, l’effacement son triomphe. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">De dix à vingt-quatre ans, la famille habite dans une maison toute en bois près du cimetière, pour Emily, <em>« sa »</em> maison d’où elle contemple les tombes. Puis on retourne dans la première maison rachetée en 1855, la maison de son père, celle où elle est née et où elle mourra, entre la rue principale et un verger avec une serre.</span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Un poète, c’est joli quand un siècle a passé, que c’est mort dans la terre et vivant dans les textes. Mais quand c’est chez vous, un enfant épris d’absolu, bouclé dans sa chambre avec ses livres, comme un jeune fauve dans sa tanière enfumée par Dieu, comment l’élever ? Les enfants savent tout du ciel jusqu’au jour où ils commencent à apprendre des choses. Les poètes sont des enfants ininterrompus, des regardeurs de ciel, impossibles à élever. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Austin, devenu à son tour trésorier du collège d’Amherst, est un conquérant, <em>« cassant avec tous, sauf avec Emily ».</em> Celle-ci sera la <em>« petite mère »</em> de son frère et de sa sœur qui nourrit les chats, <em>« petits courtisans aux yeux d’or d’une dame en cachemire noir »</em>, balaie, fait les courses et assume son rôle : <em>« Mon frère avait Amherst – et Emily avait la pensée. »</em> Au collège, on la surnommait <em>« Socrate »</em>. Quand on veut convertir les élèves à la <em>« nouvelle Eglise »</em>, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Emily_Dickinson" target="_blank" rel="noopener">Emily Dickinson</a> est la seule à refuser. Le retour de son père après quelques mois d’absence signe la fin de ses études, <em>« la maison se referme sur elle comme une huître sur sa perle. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Quand nous avons tout perdu, quelque chose nous en prévient au creux du ventre, une meule de deux cents tonnes tombée du ciel dans nos entrailles »</em> : sa mère qui dépendait d’elle meurt en 1882. <em>« Emily sait quelque chose que les autres ne savent pas. Elle sait que nous n’aimerons jamais plus d’une poignée de personnes et que cette poignée peut à tout moment être dispersée, comme les aigrettes du pissenlit, par le souffle innocent de la mort. Elle sait aussi que l’écriture est l’ange de la résurrection. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Son jardin, son amour des fleurs, la robe blanche portée chaque jour après la mort de son père, les lys blancs, Higginson, <em>« ancien pasteur, militaire luttant pour l’abolition de l’esclavage, homme de lettres curieux des écritures nouvelles »</em> les découvre chez les Dickinson en août 1870. Emily lui soumet quelques poèmes, il est<em> « soufflé ».</em> Au retour, il écrit <em>« ce qu’il vient d’entendre »</em> de celle pour qui la poésie est une <em>« affaire vitale »</em>, bouleversé par Emily, la <em>« femme du dedans »</em>, la contemplative : la <a title="Site de l'éditeur" href="https://editions.flammarion.com/Catalogue/hors-collection/litterature-etrangere/poesies-completes" target="_blank" rel="noopener">poète</a>.</span></p>
Tania
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Grandeur
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-10:3147506
2020-03-10T20:20:00+01:00
2020-03-10T20:20:00+01:00
« Nous naissons au sein de significations et d’idées qui façonnent...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1220084445.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085202" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3749533648.jpg" alt="hustvedt,siri,vivre,penser,regarder,essai,littérature anglaise,etats-unis,philosophie,psychologie,littérature,culture,lecture,écriture,art" /></a>« Nous naissons au sein de significations et d’idées qui façonnent la manière dont nos esprits incarnés affrontent le monde. Dès l’instant où je franchis les portes du Prado ou du Louvre, par exemple, je pénètre dans un espace culturellement sanctifié. A moins d’être une</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> al</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">ien</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> venue d’une autre galaxie, je me sentirai envahie par le silence de la grandeur, par l’idée que ce que je vais voir a reçu l’</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">imprimatur</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> de ceux qui savent, les experts, les conservateurs, les faiseurs de culture. Cette idée de grandeur, matérialisée par les dimensions des salles et les rangées de peintures et de sculptures, affecte ma perception de ce que je vais voir. L’attente de la grandeur est susceptible de jouer un rôle dans ma perception, même si je me considère comme dépourvue de préjugé et ne me rends pas compte que ma façon de voir a été subtilement altérée par l’endroit où elle se trouve. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Siri Hustvedt, </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Visions incarnées (<a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/02/25/essais-de-curiosite-3147272.html" target="_blank" rel="noopener">Vivre, Penser, Regarder</a>)</span></em></p>
Tania
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Regarder une oeuvre
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-09:3147494
2020-03-09T08:30:00+01:00
2020-03-09T08:30:00+01:00
Siri Hustvedt / 3 La dernière section de Vivre, Penser, Regarder...
<p align="right"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Siri Hustvedt / 3</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La dernière section de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/02/25/essais-de-curiosite-3147272.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Vivre, Penser, Regarder</em></a> m’a passionnée, davantage que la précédente. Siri Hustvedt l’ouvre sur <em>« Quelques réflexions à propos du regard »</em>, dont la dernière est toute simple : <em>« Je regarde et parfois je vois. »</em> Le recueil se termine avec <em>« Visions incarnées – Que signifie regarder une œuvre d’art ? »</em> Pour répondre à cette question, elle aborde l’univers de différents artistes, hommes et femmes, contemporains et anciens.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/710678155.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085145" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/373055206.jpg" alt="Hustvedt Vermeer.jpg" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Johannes Vermeer, <a title="Source illustration" href="https://www.metmuseum.org/toah/works-of-art/1979.396.1/" target="_blank" rel="noopener"><em>Etude d’une jeune femme</em></a>, vers 1665–67, <br />The Metropolitan Museum of Art, New York<br /><em>« Je n’étais pas une enfant sûre de moi et, dans son visage, <br />je me reconnais au même âge. » </em>(S. H.)<br /></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ma première intention était de reprendre dans chacun des treize articles une phrase que j’y avais soulignée et de vous montrer en regard (l’expression s’impose), une des œuvres commentées. Mais au bout du compte, il y en avait trop. J’ai donc sélectionné quelques phrases pour vous en donner l’esprit et quelques-unes des peintures ou sculptures ou « installations » regardées par l’écrivaine (aucune n’est illustrée dans le livre).</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2809790638.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085146" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/84785443.jpg" alt="Hustvedt Morandi.jpg" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Giorgio Morandi, <a title="Source illustration" href="http://www.italyonthisday.com/2017/07/giorgio-morandi-painter.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Nature morte</em></a>, 1952<br /><em>« Ce à quoi l’on s’attend est capital pour la perception. » </em>(S. H.)<br /></span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/morandi" target="_blank" rel="noopener">Morandi</a> aimait énormément Chardin et ce que ces deux artistes ont en commun, outre la nature morte, c’est que, chacun à sa façon, l’un et l’autre</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> enchantai</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">ent</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> leurs objets. »<br /></span></em><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Morandi, à ce qu’il me semble, explore activement le drame de la perception, et il joue avec les deux niveaux de vision : le préattentif et l’attentif. Il a dit un jour : </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Le seul intérêt qu’éveille en moi le monde visible concerne l’espace, la lumière, la couleur et les formes. »</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> »</span></em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3951482375.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085147" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1283564116.png" alt="Hustvedt Louise-Bourgeois-Rejection-2001-Fabric-lead-and-steel-63.5-x-33-x-30.5-centimeters.png" /></a><br /><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-size: 8pt;">© Louise Bourgeois<span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">,</span> <a title="Source illustration" href="https://art-sheep.com/art-sheep-features-louise-bourgeois-2/" target="_blank" rel="noopener"><em>Rejet</em></a>, 2001-2002</span></span><br /></span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">« Le visuel et le linguistique occupent dans le cerveau des sites différents. » </span></span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">(S. H.)</span></span></span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Je sais que ces figures cousues, balafrées sont dérangeantes, mais elles sont aussi pour moi du nombre des œuvres les plus belles et les plus compatissantes de <a title="Dossier Centre Pompidou" href="http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-bourgeois/ENS-bourgeois.html" target="_blank" rel="noopener">Bourgeois</a>. Ce sont des poupées de perte et d’immortalité. »</span></em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1592391156.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085148" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/4076420371.jpg" alt="Hustvedt Ducciomadonna.jpg" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Duccio di Buoninsegna, Vierge à l’Enfant, 1290-1300, The Metropolitan Museum of Art, New York<br /></span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;"><em>« Tout objet photographié devient un signe de disparition parce qu’il appartient au passé. »</em> (S. H.)</span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Malgré sa composition, qui conserve le caractère abstrait d’une icône byzantine, avec ses personnages idéalisés habitant le nulle part étincelant d’un fond d’or, et le détail inhabituel du parapet au-dessous d’eux, qui les éloigne encore plus encore de l’espace du spectateur, la résonance affective entre cette mère et son bébé est reconnaissable dans sa profonde humanité. »</span></em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4276722353.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085149" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3938463169.jpg" alt="Hustvedt Kiki Smith Lilith.jpg" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">© Kiki Smith, <em><a title="Source" href="https://lilithtamere.wordpress.com/2015/04/06/lilith-une-sculpture-effrayante-par-kiki-smith/" target="_blank" rel="noopener">Lilith</a>,</em> bronze et yeux de verre, 1994, The Metropolitan Museum of Art, New York<br /><em>« Pour moi, une œuvre d’art doit être une énigme. » </em>(S. H.)<br /></span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Regarder l’œuvre de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/kiki+smith" target="_blank" rel="noopener">Kiki Smith</a>, c’est pénétrer dans une zone frontière où disparaissent souvent les lignes tracées entre dehors et dedans, tout et partie, éveil et veille, humain et animal, « moi » et « pas moi ». C’est un territoire d’associations mouvantes et de métamorphoses, tant visuelles que linguistiques. »<br /></span></em><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« L’indifférence est le chemin le plus court vers l’amnésie et, en définitive, les seules œuvres d’art qui comptent sont celles dont nous nous souvenons et celles dont nous nous souvenons, ce sont, me semble-t-il, celles qui nous ont émus. »</span></em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1966990874.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085150" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/4170663471.jpg" alt="Hustvedt Richetr moritz-2000.jpg" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">© Gerhard Richter, <em>Moritz,</em> 2000, huile, toile, De Pont Museum of Contemporary Art, Tilburg, Netherlands</span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Ce qu’est la beauté, qui le sait ? une réaction à ce que nous voyons, dont une partie semble être une attitude génétiquement programmée pour la symétrie, la lumière, la <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/10/15/couleur.html" target="_blank" rel="noopener">couleur</a> ; le reste, sûrement, est appris. »<br /></span></em><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« La dynamique entre photo et peinture prend un caractère de révélation et de dissimulation, de vision et de cécité, de jeu d’une dimension contre et avec l’autre, et de création entre elles d’ambiguïté. »</span></em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1634568665.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1085151" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2346493379.jpg" alt="Hustvedt Messager Mes trophées.jpg" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">© <a title="Notice ArtWiki" href="http://www.artwiki.fr/wakka.php?wiki=AnnetteMessager" target="_blank" rel="noopener">Annette Messager</a>, <em>Mes Trophées</em>, 1986-88, Collection Fonds National d’Art Contemporain</span></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Certains se souviennent bien de leur enfance. Ils se rappellent ce que c’était de jouer et de faire semblant. D’autres non. Leur</span></em><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Persona_(psychologie_analytique)" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> person</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">a</span></a><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> infantile a disparu derrière les nuages de l’amnésie. D’autres encore, dont certains sont des artistes, continuent toute leur vie à jouer et à faire semblant. »</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Tous, nous abordons une œuvre d’art avec des pensées et des sentiments, ainsi qu’avec des expériences passées qui ont influencé notre vision, tant culturelle que personnelle. Chacun de nous peut néanmoins lutter contre ses propres idées préconçues en adoptant une attitude <a title="Définition CNRTL" href="https://www.cnrtl.fr/definition/ph%C3%A9nom%C3%A9nologique" target="_blank" rel="noopener">phénoménologique</a>. Après avoir regardé une œuvre d’art pendant assez longtemps et avec une attention suffisante, j’ai souvent vu ce que je n’avais d’abord pas aperçu. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">En plus des artistes cités dans ce billet, il est question aussi, dans <em>Vivre, Penser, Regarder</em>, de <a title="Info Paris Art" href="https://www.paris-art.com/paintings-4/" target="_blank" rel="noopener">Richard Allen Morris</a>, de <a title="Site de l'artiste" href="http://www.margaretbowland.com/" target="_blank" rel="noopener">Margaret Bowland</a>, de <a title="Ses peintures noires comme "Saturne dévorant un de ses fils"" href="https://deuxieme-temps.com/2018/05/15/analyse-goya-saturne-devorant-fils-1823/" target="_blank" rel="noopener">Goya</a>, de la main qui dessine <span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">– <em>« Cette vivante main »</em> – </span> et de photographies. </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Si le regard de Siri Hustvedt sur l’art vous intéresse, je vous signale ses précédents e</span><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">ssais sur la peinture,</span> <em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">Les mystères du rectangle </em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">(2006) et surtout son roman </span><a style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;" title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/un+monde+flamboyant" target="_blank" rel="noopener"><em>Un monde flamboyant</em></a><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;"> (2014), magistral.</span></p>
Tania
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Dans l'émotion
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-07:3147404
2020-03-07T08:30:00+01:00
2020-03-07T08:30:00+01:00
« Si la narration est, comme l’écrit Paul Ricoeur dans...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/717769217.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1084977" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1152944278.jpg" alt="Hustvedt LTL 2.jpg" /></a></span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Si la narration est, comme l’écrit Paul Ricoeur dans </span></em><a title="Dossier sur la narrativité" href="https://penserlanarrativite.net/documentation/bibliographie/ricoeur#un" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Temps et réci</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">t</span></a><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">, une reconfiguration de différentes actions temporelles ou épisodes tant existentiels que fictionnels en un tour significatif, je crois que le sens a son fondement essentiel dans l’émotion. Il me paraît sensé qu’un récit, forme universelle de la pensée humaine, imitant la mémoire elle-même, se concentre sur ce qui est significatif et laisse de côté ce qui ne l’est pas. Les choses auxquelles je suis indifférente, je les oublie, en général. Les histoires de souvenirs et de fiction sont aussi faites d’absences : tout ce qui a été laissé de côté. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Siri Hustvedt, </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Trois histoires émotionnelles (<a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/02/25/essais-de-curiosite-3147272.html" target="_blank" rel="noopener">Vivre</a>, <a title="Penser et ressentir (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/02/29/penser-et-ressentir-3147400.html" target="_blank" rel="noopener">Penser</a>, Regarder)</span></em></p>
Tania
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Penser et ressentir
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-05:3147400
2020-03-05T08:30:00+01:00
2020-03-05T08:30:00+01:00
Siri Hustvedt / 2 La deuxième partie de Vivre, Penser, Regarder ,...
<p align="right"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Siri Hustvedt / 2</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La deuxième partie de <a title="Essais de curiosité (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/02/25/essais-de-curiosite-3147272.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Vivre, Penser, Regarder</em></a>, le recueil de Siri Hustvedt, commence avec <em>« L’histoire vraie »</em>, un essai sur ce qui distingue la vie et l’œuvre, la fiction et l’autobiographie. <em>A la recherche du temps perdu</em> est un excellent exemple de récit romanesque où l’on est tenté de confondre le narrateur et l’auteur, alors que <em>« les deux Marcel, celui de la vie et celui de la fiction, ne sont pas identiques ».</em> Le récit dit autobiographique ne peut pas non plus être considéré comme <em>« la vérité »</em>. La remémoration, étudiée par les neurosciences, ne consiste pas à <em>« récupérer quelque fait originel stocké dans le « disque dur » de la mémoire ».</em> Ce que nous nous rappelons, c’est <em>« la dernière version d’un souvenir donné. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1705568595.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1084976" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1789202822.jpg" alt="hustvedt,siri,vivre,penser,regarder,essai,littérature anglaise,etats-unis,philosophie,psychologie,littérature,culture,lecture,écriture" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Siri Hustvedt à Lausanne lors de la remise du <a title="Site" href="https://fondation-veillon.ch/archive/index.php?tag/2019-siri-hustvedt" target="_blank" rel="noopener">prix européen de l’essai Charles Veillon</a> 2019<br />pour <em>Les mirages de la certitude</em> © Alain Herzog-Fondation Charles Veillon <br />(prix 2020 remporté par Alessandro Baricco pour <em>The Game</em>)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Qui n’a pas observé qu’un même événement vécu en famille a laissé à chacun des protagonistes un souvenir différent ou que, même, l’un puisse s’en souvenir et pas l’autre ? Les notions d’authenticité et de réalisme ne sont pas aussi simples qu’elles le paraissent. Opposant <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/06/23/glissements.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Les yeux bandés</em></a> où, bien qu’elle ait donné à la narratrice son prénom inversé,<em> « Iris »</em>, et utilisé des éléments de son expérience personnelle, les aventures de l’héroïne sont de la fiction et non pas les siennes, à <a title="Résumé" href="https://artherapievirtus.org/siri-hustvedt-la-femme-qui-tremble/" target="_blank" rel="noopener"><em>La femme qui tremble</em></a>, récit autobiographique où elle explore le sens des affections psychosomatiques, Siri Hustvedt définit ainsi le <em>« pacte de non-fiction »</em> : <em>« ne pas mentir délibérément. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans <em>« Excursions aux îles des Happy Few »</em>, l’essayiste <em>« vagabonde »</em> rassemble ses observations dans les domaines de l’art, des neurosciences et de la psychanalyse. Notre époque privilégie l’hyperspécialisation et l’expertise au point de rendre le dialogue impossible d’une discipline à l’autre, notre monde est <em>« un monde de fragmentation intellectuelle ».</em> Dans <em>« De la lecture »</em>, activité qu’elle définit comme <em>« perception sous forme de traduction »</em>, chacun reconnaîtra ses questions, son expérience de lecteur. Jamais deux expériences de lecture ne sont identiques, elle l’illustre par sa relecture de <a title="Billets sur Middlemarch (Bonheur du jour)" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/tag/middlemarch" target="_blank" rel="noopener"><em>Middlemarch</em></a> de George Eliot – <em>« Le texte est le même, moi pas. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Stig Dagerman »</em> (sur <em>Le Serpent</em>, principalement), <em>« L’analyste dans la fiction »</em> (comme Erik Davidsen, le narrateur d’<em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/08/30/je-me-sens-si-seul.html" target="_blank" rel="noopener">Elégie pour un Américain</a></em> ou Dick Diver, le psychanalyste dans <em>Tendre est la nuit</em> de Fitzgerald), les sujets de cette partie centrale du recueil, <span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: 12pt;">la plus difficile d’accès pour les non initiés,</span> </span>sont fort axés sur les questions psychanalytiques, surtout <em>« L’aire de jeu selon Freud »</em> où elle compare la création de fictions à un <em>« rêve éveillé »</em>. Siri Hustvedt a même rencontré personnellement Freud et Anna Freud… dans un rêve !</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Notes critiques sur le climat verbal »</em> porte sur le discours politique contemporain et la volonté de diviser dans la sphère politique américaine, mais on n’a aucun mal à l’interpréter plus largement. A travers les huit articles de <em>« Penser »</em>, j’ai été particulièrement intéressée par les développements sur la mémoire et l’imagination, que l'essayiste aborde de points de vue différents. L’expérience de la lecture, notre perception subjective du temps, les souvenirs et les pulsions, tout donne à penser à Siri Hustvedt : <em>« Nous ne sommes ni des machines, ni des ordinateurs mais des créatures incarnées guidées par un vaste inconscient et un ressenti émotionnel. » </em></span></p>
Tania
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Ma pluralité
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-03:3147299
2020-03-03T18:00:00+01:00
2020-03-03T18:00:00+01:00
« Qu’en est-il des femmes qui écrivent ? Nous avons, nous...
<p><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3536113048.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1084800" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/4187217799.jpg" alt="Hustvedt VPR.jpg" /></a>« Qu’en est-il des femmes qui écrivent ? Nous avons, nous aussi, des pères et des mères littéraires. Pendant la majeure partie de ma vie, il m’a semblé que la lecture et l’écriture sont précisément les deux lieux de la vie où je suis libérée des contraintes de mon sexe, où la danse avec l’identité de l’autre peut se danser sans obstacle et où le libre jeu des identifications permet de pénétrer une multitude d’expériences humaines. Quand je travaille, je ressens cette extraordinaire liberté, ma pluralité. Mais j’ai découvert que, dans le monde qui m’entoure, l’appellation de « femme écrivain » est encore, sur un front d’écrivain, un stigmate malaisé à effacer, qu’il demeure préférable d’être George plutôt que Mary Ann. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Siri Hustvedt,</span><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"> Mon père / Moi (<a title="Essais de curiosité (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/02/25/essais-de-curiosite-3147272.html" target="_blank" rel="noopener">Vivre</a>, Penser, Regarder)</span></em></p>
Tania
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Essais de curiosité
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-03-02:3147272
2020-03-02T08:30:00+01:00
2020-03-02T08:30:00+01:00
Siri Hustvedt / 1 Un an avant Le Monde flamboyant , son roman...
<p align="right"><strong><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Siri Hustvedt / 1</span></span></strong></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Un an avant <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/un+monde+flamboyant" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Monde flamboyant</em></a>, son roman extraordinaire sur le monde de l’art contemporain, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Siri_Hustvedt" target="_blank" rel="noopener">Siri Hustvedt</a> avait publié un gros essai : <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/pochebabel/vivre-penser-regarder-babel" target="_blank" rel="noopener"><em>Vivre, Penser, Regarder</em></a> (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Le Bœuf, 2013). Je vous présenterai ce recueil de cinq cents pages (trente-deux articles écrits de 2006 à 2011) au fur et à mesure de ma lecture. La première section – <em>« Vivre »</em> – contient les essais <em>« les plus personnels »</em>, de <em>« Variations sur le désir »</em> à <em>« Fleurs ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2736445910.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1084799" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2122086386.jpg" alt="hustvedt,siri,vivre,penser,regarder,essai,littérature anglaise,etats-unis,philosophie,psychologie,littérature,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Elle l’introduit ainsi : <em>« Après avoir lu les essais rassemblés dans ce volume, j’ai compris que, quelle que soit la diversité de leurs sujets, ils ont en commun leur curiosité constante à l’égard de ce qu’être humain signifie. Comment voyons-nous, nous souvenons-nous, comment ressentons-nous autrui et comment communiquons-nous avec lui ? Que signifient dormir, rêver et parler ? Lorsque nous utilisons le mot </em>moi<em>, de quoi parlons-nous ? »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est une curiosité d’écrivaine et une curiosité scientifique – Siri Hustvedt, diplômée en littérature anglaise à Columbia, s’intéresse particulièrement aux neurosciences et est chargée de cours en psychiatrie à la faculté de médecine de Cornell. Philosophie, neurosciences, psychologie, psychanalyse, neurologie, littérature, cela peut impressionner, mais elle a fait le choix d’utiliser dans son travail un langage courant qui rend ses recherches accessibles aux profanes.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ainsi, pour analyser le processus du désir, elle part d’un souvenir familial : quand sa sœur Asti avait trois ans, elle désirait pour Noël un téléphone Mickey Mouse devenu introuvable. La tension qui s’était installée dans toute la famille était telle que l’arrivée <em>« triomphale »</em> du père, la veille de Noël, les avait mis tous en joie – une histoire qui <em>« prit dans la famille des proportions mythiques ». </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Ne fais rien que tu n’aies pas réellement envie de faire »</em> : ce conseil que lui a donné un jour sa mère, en lui parlant comme à une adulte, introduit une réflexion sur le cerveau, les émotions, l’empathie et le sentiment de culpabilité. Fille d’une mère norvégienne et d’un père américain d’origine norvégienne, Siri Hustvedt a parlé le norvégien avant de parler anglais. <em>« Méditations sur le mot Scandinavie »</em> explore la composante norvégienne de sa personnalité <em>« divisée ».</em> Elle rend aussi hommage à la grande poétesse danoise <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Inger_Christensen" target="_blank" rel="noopener">Inger Christensen</a> qu’elle avait rencontrée deux fois.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans <em>« Ma drôle de tête »</em>, Siri Hustvedt analyse les migraines chroniques, <em>« affection mal connue »</em> qu’elle a cessé, avec les années, de considérer comme une ennemie. La migraine peut causer des hallucinations, qui peuvent surgir aussi <em>« à la lisière entre veille et sommeil ».</em> Cette réflexion sur les rapports entre <em>« psyché et soma »</em> ainsi que sur le rôle de l’attitude face à une maladie m’a passionnée. Elle se penche aussi sur l’insomnie (<em>« Dormir / Ne pas dormir »</em>) ou encore sur l’image de soi et <em>« </em>l’idée<em> de ce que nous sommes »</em> véhiculée par la façon dont on s’habille (<em>« Hors du miroir »</em>). </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Vous vous rappelez peut-être son apparition formidable à La Grande Librairie (11/1/2018) où elle était invitée (pour <em>Les mirages de la certitude</em></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">) avec Paul Auster (pour <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/4321" target="_blank" rel="noopener"><em>4321</em></a>), Isabelle Carré, Philippe Delerm et Olivier Adam (<a title="Vidéo : LGL du 11/1/2018 (YouTube)" href="https://www.youtube.com/watch?v=-SIBFQB3MeM" target="_blank" rel="noopener">à revoir</a> sur YouTube – Siri H. y intervient à partir de la 52e minute). L’essai sur le mot <em>« <a title="T&P (Les yeux bandés)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/06/23/glissements.html" target="_blank" rel="noopener">ambiguïté</a> »</em> évoque irrésistiblement son univers romanesque. <em>« Le roman est un caméléon »</em>, écrit-elle dans <em>« Jeu, pensées sauvages et sous-sol d’un roman »</em>, un bel éloge du genre et une exploration du lien entre mémoire et imagination. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Mon père / Moi »</em> est l’essai le plus long de cette première section de <em>Vivre, Penser, Regarder</em>, une trentaine de pages. <a title="Site de l'écrivaine (en)" href="http://sirihustvedt.net/" target="_blank" rel="noopener">Siri Hustvedt</a> y parle de la paternité, de l’attitude de son père dans leur famille de quatre filles : il incarnait l’autorité, le patronyme, et aussi l’amour, la bienveillance. (Elle ne s’y réfère pas aux filles du Dr March, mais bien à une série télévisée familiale, <em><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Papa_a_raison" target="_blank" rel="noopener">Papa a raison</a>.</em>) Cette réflexion sur l’identification ou le conflit entre père et fils, entre père et fille, se termine par des pages très émouvantes sur une conversation entre son père et elle, la première fois qu’ils ont parlé de son œuvre, <em>« comme des égaux ».</em></span></p>
Tania
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Délicieusement vivant
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-12-21:3144987
2019-12-21T08:30:00+01:00
2019-12-21T08:30:00+01:00
« J’aime la solitude comme certaines gens aiment les...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/463031479.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1080523" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1141392824.jpg" alt="Roth pourquoi écrire Folio.jpg" /></a></span></em></p><p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">« J’aime la solitude comme certaines gens aiment les réceptions. J’en retire un sentiment de très grande liberté avec la conscience aiguë d’être délicieusement vivant, sans compter qu’elle m’apporte, dois-je le dire, le calme et l’espace dont j’ai besoin pour que mon imagination se mette en mouvement et que mon travail soit accompli. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Philip Roth, </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A suivre </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">(paru dans l'Ontario Review, automne 1974) in </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pourquoi écrire ?</span></em></p>
Tania
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Pourquoi écrire ?
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-12-19:3144986
2019-12-19T08:30:00+01:00
2019-12-19T08:30:00+01:00
Philip Roth (1933 - 2018) avait pris « sa retraite...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_Roth" target="_blank" rel="noopener">Philip Roth</a> (1933 - 2018) avait pris <em>« sa retraite d’écrivain »</em> en 2010, selon la chronologie qui clôture <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Pourquoi-ecrire" target="_blank" rel="noopener"><em>Pourquoi écrire ?</em></a> (2017, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Michel et Philippe Jaworski, Josée Kamoun et Lazare Bitoun). Ce recueil rassemble trois séries de textes publiés de 1960 à 2013 : <em>Du côté de Portnoy</em>, <em>Parlons travail</em> et <em>Explications.</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1384812557.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1080522" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3291167725.jpg" alt="roth,philip,pourquoi écrire ?,littérature anglaise,etats-unis,essai,articles,discours,entretiens,textes,kafka,primo levi,appelfeld,ivan klima,singer,bruno schulz,kundera,mary mccarthy,malamud,guston,saul bellow,edna o'brien,littérature,écrire,lire,société,démocratie,antisémitisme,misogynie,critique,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les premiers articles, <em>« à titre d’archives »</em>, comme Roth l’écrit dans la <a title="Texte intégral sur le site Pileface.com" href="https://www.pileface.com/sollers/spip.php?article2115" target="_blank" rel="noopener">préface</a>, <em>« appartiennent à la période difficile du début de [sa] carrière ».</em> La publication de <a title="Le billet de Christian Wéry (Marque-pages)" href="https://christianwery.blogspot.com/2018/10/portnoy-et-son-complexe.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Portnoy et son complexe</em></a> en 1969, son livre le plus lu, a pesé sur sa réputation : on l’a accusé d’antisémitisme, de misogynie, on a lourdement confondu le personnage et l’auteur, en y voyant <em>« une confession en forme de roman ».</em> Il a même dû déménager pour retrouver un peu de tranquillité. Or, précise-t-il, sur ses trente et un livres publiés, vingt-sept, dont celui-là, étaient <em>« des œuvres d’imagination ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La première partie comporte des articles, des entretiens, divers documents. Philip Roth répond en 1974 à des questions sur son œuvre, ses rapports avec sa famille, sa vision de la société américaine. S’il a bien cherché dans <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Tricard-Dixon-et-ses-copains" target="_blank" rel="noopener"><em>Tricard Dixon</em></a> <em>« à objectiver dans un certain style ce qu’il y a de grotesque dans le caractère même de Richard Nixon »</em>, sa révolte en tant que romancier portait <em>« bien davantage contre [ses] habitudes de langage et les contraintes de [sa] propre imagination que contre les forces qui se disputent le pouvoir dans le monde. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">N’ayant lu ni ses premiers livres ni <em>Portnoy,</em> je ne m’y attarderai pas, mais j’ai compris qu’après ses premiers succès, Roth n’était pas satisfait de son travail. Il a voulu rompre avec une certaine facilité, avec les conventions du romanesque, avec la décence et les bienséances. <em>« Le Bouffon Pur et le Terrible Sérieux sont mes plus chers amis ; c’est en leur compagnie que je me promène dans la campagne au déclin du jour. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Roth parle des écrivains qu’il lit, américains ou autres ; l’index à la fin du recueil est précieux pour les retrouver. <em>« Regards sur Kafka »</em> s’ouvre sur un extrait du <em>Champion de jeûne</em>. Roth <em>« contemple »</em> une photo de Kafka lorsqu’il avait 40 ans (son âge quand il écrit ce texte) et s’interroge sur ce que l’écrivain qui lui est cher entre tous aurait fait s’il avait vécu jusqu’à l’avènement du nazisme. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Aurait-il choisi l’exil ? En 1923, <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/03/17/kafka-dans-la-nuit-3135366.html" target="_blank" rel="noopener">Kafka</a> avait pour la première fois réussi à quitter ses parents pour s’installer avec Dora Dymant dans un faubourg de Berlin. Juste après avoir rappelé les circonstances de sa mort en 1924, Roth entreprend un récit : en 1942, il a neuf ans et son professeur d’hébreu, le Dr Kafka, cinquante-neuf. Cette quinzaine de pages où Roth s’imagine en élève de Kafka sont merveilleuses et émouvantes.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Parlons travail</em>, en deuxième partie, est consacré à une dizaine d’écrivains que Roth a rencontrés pour la plupart, comme Primo Levi à Turin, Appelfeld à Jérusalem, Ivan Klíma à Prague, Edna O’Brien à Londres. Avant d’échanger avec Primo Levi sur son œuvre et sur Auschwitz, il fait un très beau portrait de l’homme. Bien sûr, avec ses amis juifs, il aborde la question de ce que signifie être juif dans leur vie, dans leur travail. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ils échangent sur Kafka, sur Kundera, sur Vaclav Havel, sur la démocratie. Ce sont des conversations en profondeur sur le travail d’écrivain et sur bien plus que cela. Ils parlent des écrivains qu’ils aiment, de leur relation aux langues, aux œuvres qu’ils admirent : <em>« Celui qui voudrait s’amuser à raconter </em>Madame Bovary<em> du point de vue de Charles ou </em>Anna Karenine <em>de celui de Karenine trouvera le parfait manuel dans</em> <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/01/27/les-lettres-d-herzog.html" target="_blank" rel="noopener">Herzog</a><em> »</em> (Roth dans <em>Relectures,</em> où il commente six œuvres de Saul Bellow).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Enfin, <em>Explications</em> rassemble des récits, discours, réflexions. J’ai lu cette dernière partie souvent avec jubilation : <em>« Jus ou sauce »</em>, <em>« Patrimoine »</em>, par exemple. Dans <em>« Yiddish / anglais »</em>, il raconte un dîner entre quatre amis à Cambridge (Massachusetts) : Bellow et Appelfeld se mettent tout à coup à parler yiddish entre eux. Roth, qui ne connaît pas le yiddish, est stupéfait de voir les deux hommes changer de comportement, de mimiques, de visage même. <em>« Pas étonnant qu’ils aient semblé si pétillants et joyeux qu’ils donnaient presque l’impression d’être fous, ces deux admirables artistes d’ici et maintenant : ils remontaient l’horloge de l’histoire, là, sous nos yeux. […] Nous étions tous sous l’emprise du yiddish. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La lettre de Roth à Wikipedia pour dénoncer des inexactitudes vaut le détour. Quand il en a demandé correction, il s’est vu signifier qu’il n’était <em>« pas une source crédible »</em> et qu’il fallait <em>« une confirmation par des sources secondaires »</em> – d’où cette lettre ouverte. Philip Roth était pessimiste sur l’avenir du <em>« nombre de lecteurs amateurs capables de prendre plaisir à lire avec discernement des œuvres littéraires »</em> et de <em>« ce grand parc d’attractions complètement idiotes qu’est devenu le monde »</em>. <em>Pourquoi écrire ?</em> donne d’excellentes leçons d’intelligence, avec sérieux, avec humour.</span></p>
maplanete
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Trump et le climat : rendez-vous dans un an pour la sortie (ou pas) de l'Accord de Paris des Etats-Unis
tag:maplanetea.blogspirit.com,2019-11-08:3317457
2019-11-08T10:30:00+01:00
2019-11-08T10:30:00+01:00
Les « attaques contre notre magnifique charbon propre » Le président...
<p><strong>Les « attaques contre notre magnifique charbon propre »</strong></p><p>Le président américain a enfoncé le clou dans un <strong>discours ahurissant</strong> vu le contexte planétaire, dans la petite ville de Lexington, dans le Kentucky, où il s'est félicité d'avoir mis fin « aux attaques contre notre magnifique charbon propre ». Sous un tonnerre d'applaudissements tout aussi ahurissants. Enregistrés, comme dans une mauvaise émission de télé-réalité ? Même pas. « Nous avons mis fin à la guerre contre notre magnifique charbon propre. J'ai abrogé le soi-disant propre "Clean Power Plan" et supprimé le moratoire fédéral d'Obama sur le charbon. Nous remettons nos super mineurs au travail ! », a-t-il énuméré fièrement devant ses soutiens. Ahurissant, donc. Reste qu'on n'en est (encore) qu'au niveau du symbole : le retrait américain ne change rien immédiatement.</p><p><strong>Un délai d'un an</strong></p><p><strong> </strong>"L'heure est venue de quitter l'accord de Paris", avait déclaré le 1er juin 2017 le président républicain, en ajoutant : "J'ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris." Si les Etats-Unis ont désormais formellement notifié ce lundi à l'ONU leur sortie de l'accord de Paris sur le climat, <strong>le départ n'aura lieu au plus tôt que le 4 novembre 2020, le lendemain de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis,</strong> où Donald Trump compte briguer un second mandat. D'ici là, les Américains enverront des délégations aux grands sommets climatiques de l'ONU, à commencer par la COP de décembre, en Espagne. </p><p><strong>Les conservateurs satisfaits</strong></p><p>La raison officielle du retrait est que Washington considère l'accord injuste pour les Etats-Unis, bien que la philosophie du texte soit que les pays fixent librement leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le but alors annoncé par Barack Obama était d'ailleurs moins ambitieux que d'autres pays. Dans son communiqué, Mike Pompeo a invoqué<strong> "le fardeau économique injuste imposé aux travailleurs, entreprises et contribuables américains"</strong>. Donald Trump pourra faire valoir à ses électeurs qu'il a tenu sa promesse et les conservateurs américains ont salué l'annonce.</p><p><strong>Des réactions consternées </strong></p><p>Mais le parti démocrate a dénoncé une <strong>"insulte à l'humanité"</strong>. "C'est honteux", a tweeté<strong> Joe Biden,</strong> possible rival de Trump pour la présidentielle de 2020. La présidente de la chambre basse du Congrès,<strong> la démocrate Nancy Pelosi,</strong> y a vu <strong>"une nouvelle décision anti-science (...) qui vend l'avenir de notre planète et de nos enfants".</strong> "Ce n'est rien de plus que la concrétisation d'une promesse de campagne cynique et insensée dans le seul but de gagner les faveurs de l'industrie des énergies fossiles", a dit le sénateur démocrate Patrick Leahy. "Elle est mue par ", a commenté Andrew Steer, président du World Resources Institute. <strong>Les ONG et les experts</strong> se sont , quant à eux, offusqués de l'égoïsme du deuxième émetteur de gaz à effet de serre mondial, alors que la Chine reste engagée dans le processus. </p><p><strong>Des réactions consternés dans le monde entier</strong></p><p><strong>La Chine,</strong> premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, <strong>la France et la Russie</strong> ont réagi à l'annonce américaine. "Nous espérons que les Etats-Unis feront preuve de davantage de responsabilité et qu'ils contribueront davantage au processus de coopération multilatérale, au lieu d'ajouter de l'énergie négative", a indiqué mardi un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, en "déplorant" la mesure américaine.</p><p><strong>La France</strong> a également dit "regretter" la décision américaine. "Cela rend encore plus nécessaire le partenariat franco-chinois sur le climat et la biodiversité", a indiqué la présidence française alors qu'Emmanuel Macron entamait mardi à Shanghai la deuxième journée d'une visite en Chine.</p><p>Un coup "sérieux" à l'accord de Paris, a commenté le porte-parole du <strong>Kremlin</strong>, Dmitri Peskov. "Cela porte atteinte à l'accord de la manière la plus sérieuse qui soit, car il s'agit d'un pays leader en matière d'émissions" de gaz à effet de serre, a-t-il ajouté.</p><p><strong>Pas d'effet domino</strong></p><p><strong>La bonne nouvelle, c'est que les Etats-Unis n'ont pas fait tache d'huile.</strong> La décision de Donald Trump n'a pas créé d'effet domino comme certains le craignaient dans des pays comme l'Australie et le Brésil. Elle a même eu l'effet inverse, en galvanisant de multiples acteurs américains non-fédéraux : <strong>Etats gouvernés par les démocrates, villes et entreprises qui se sont engagés à la neutralité carbone d'ici 2050</strong> ou à d'autres actions. Cela compensera en partie l'inaction fédérale. En définitive, l'accord de Paris ne s'est pas effondré, renforcé par <strong>la mobilisation des jeunes pour le climat</strong> observée depuis l'an dernier.</p><p>Le résultat de l'élection de 2020 pourrait être plus déterminant. Si le pays repart dans une administration Trump pour quatre ans, les conséquences seront alors très différentes. LTous les adversaires démocrates potentiels de Donald Trump se sont engagés à revenir dans l'accord, ce qu'ils pourront faire à leur éventuelle prise de fonction, le 20 janvier 2021.</p><p>La balle est désormais dans le camp des électeurs américains. Ils ont un an pour se décider.</p><p><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener"><strong>Cathy Lafon</strong></a> avec l'AFP</p><p><strong>►LIRE AUSSI </strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/r%C3%A9chauffement+climatique" target="_blank" rel="noopener">cliquer ICI</a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-370780" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/00/02/3359914257.jpg" alt="réchauffement climatique,accord de paris,etats-unis,donald trump,sortie" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Donald Trump, le 4 novembre 2019, à Lexington, dans le Kentucky. AFP</em></span></p><p><strong>Donald Trump</strong> avait prévenu dès le mois de juin 2017:<strong> les Etats-Unis se retireraient de l'accord de Paris sur le climat.</strong> C'est donc sans surprise que le pays de l'Oncle Sam, après avoir respecté le délai juridique de rigueur, a notifié ce lundi 4 novembre les Nations unies son intention, confirmant le déni climatique américain incarné par son président. Selon le texte négocié fin 2015 par Barack Obama, aucun pays ne pouvait sortir avant le troisième anniversaire de son entrée en vigueur, le 4 novembre 2016. C'est-à-dire lundi. Largement critiquée dans le monde entier, la mesure reste, pour un an encore, très symbolique et n'a pas eu d'effet domino. Décryptage. </p>
Tania
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Mimas
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-11-05:3143172
2019-11-05T20:20:00+01:00
2019-11-05T20:20:00+01:00
« « Le voilà, dit Loki, inutilement. C’est Mimas. » Des sons...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3315263605.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1077796" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/967386834.jpg" alt="richard powers,l'arbre-monde,roman,littérature anglaise,etats-unis,avenir,planète,forêts,séquoias de californie,environnement,écologie,engagement,arbres,nature,société,culture" /></a>« « Le voilà, dit Loki, inutilement. C’est Mimas. »<br />Des sons surgissent et s’échappent de la bouche de Nick, des syllabes qui veulent dire, en gros : </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Oh nom de Dieu c’est pas possible</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">. Cela fait des semaines qu’il voit des arbres géants, mais jamais un monstre pareil. <br /><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mimas_(G%C3%A9ant)" target="_blank" rel="noopener">Mimas</a> : plus large en diamètre que la vieille ferme de son arrière-arrière-arrière-grand-père. D’ici, tandis que le couchant les drape, la sensation est primitive : le darshan, une exposition en face à face avec la divinité. L’arbre s’élève tout droit comme une butte rocheuse du désert et oublie de s’arrêter. Vu d’en dessous, ce pourrait être <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Yggdrasil" target="_blank" rel="noopener">Yggdrasil</a>, l’Arbre-Monde, qui a ses racines dans le monde souterrain et sa cime dans le monde céleste. A huit mètres de hauteur, un tronc secondaire surgit de l’étendue du flanc, en une branche plus grosse que le Châtaignier d’Hoel. Deux autres troncs bifurquent plus haut. Le tout ressemble à un exercice de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cladistique" target="_blank" rel="noopener">cladistique</a>, l’Arbre de Vie, l’Arbre de l’Evolution : une grande idée qui éclate en une famille de branches nouvelles, tout là-haut au fil du temps long. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Richard Powers, </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Arbre Monde Vie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/10/30/arbre-monde-vie-3143171.html" target="_blank" rel="noopener">L’Arbre-Monde</a>.</span></em></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><em>Yggdrasil</em>, peinture attribuée à <a title="Source de l'illustration" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Yggdrasil.jpg" target="_blank" rel="noopener">Oluf Bagge</a> (Edda, 1847), Wikimedia Commons</span></p>
Tania
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Arbre Monde Vie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-11-04:3143171
2019-11-04T08:30:00+01:00
2019-11-04T08:30:00+01:00
Le bandeau 10/18 annonce deux prix attribués à L’Arbre-Monde de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le bandeau 10/18 annonce deux prix attribués à <a title="Site de 10/18" href="https://www.lisez.com/livre-de-poche/larbre-monde/9782264074430" target="_blank" rel="noopener"><em>L’Arbre-Monde</em></a> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Powers" target="_blank" rel="noopener">Richard Powers</a> (<em>The Overstory</em>, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Serge Chauvin) : le Grand Prix de littérature américaine en 2018, le Pulitzer en 2019. Voilà qui encourage à lire ce roman de plus de sept cents pages (10/18) en quatre parties intitulées <em>« Racines »</em>, <em>« Tronc »</em>, <em>« Cime »</em>, <em>« Graines ». </em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1655823727.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1077794" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2642970776.jpg" alt="richard powers,l'arbre-monde,roman,littérature anglaise,etats-unis,avenir,planète,forêts,séquoias de californie,environnement,écologie,engagement,arbres,nature,société,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Au début il n’y avait rien. Et puis il y eut tout. »</em> L’ouverture est quasi mystique. Une femme assise contre un pin entend l’arbre lui dire <em>« des choses, en mots d’avant les mots. »</em> <em>« Racines »</em> raconte successivement comment les neuf protagonistes du roman, dont un couple, qui évoluent au départ dans des sphères très différentes, ont noué chacun une relation particulière avec des arbres. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le premier chapitre s’ouvre sur un festin de châtaignes grillées. Au dix-neuvième siècle, Hoel, un Filnlandais qui travaille sur les chantiers navals de Brooklyn, épouse Vi, une voisine irlandaise. La nationalité américaine obtenue, ils s’installent dans l’Iowa pour cultiver la terre sur une vingtaine d’hectares. Au printemps, Vi est enceinte et son mari enfonce dans la prairie sans arbres autour de leur cabane six châtaignes retrouvées dans une poche, loin de l’habitat naturel des châtaigniers, dans l’idée qu’un jour, ses enfants <em>« secoueront les troncs et mangeront gratis. »</em> Magnifique chapitre sur <em>« le Châtaignier d’Hoel »</em> qui deviendra un point de repère dans le paysage, un <em>« arbre sentinelle ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>L’Arbre-Monde</em> est aussi arbre-temps : la vie d’un arbre ne se mesure pas à la vie d’un homme. Les décennies, les générations se succèdent. Le romancier alterne arrêts sur images et accélérés. C’est à notre époque, aux Etats-Unis, que se déroule un combat très dur pour sauver ce qui reste des forêts primaires, une lutte collective pour préserver des arbres de l’abattage industriel ou urbain. Tous les personnages vont être liés d’une manière ou d’une autre à cette problématique – on pourrait dire cette fuite en avant.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Tout ce qu’on sait aujourd’hui sur la survie des arbres et les écosystèmes, Richard Powers, qui a eu une formation scientifique, l’intègre dans ce roman qui fait place aussi bien à la recherche universitaire qu’à l’activisme écologiste radical et aux affrontements épiques entre les militants de la cause des arbres (on voit comment ceux-ci s’organisent pour habiter leur ramure) et les bûcherons, les promoteurs, les exploitants, la police.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le combat pour la protection des plus vieux <a title="Séquoias géants en Californie" href="https://www.monumentaltrees.com/fr/arbres/sequoiageant/californie/" target="_blank" rel="noopener">séquoias</a> du monde en Californie, vers lequel convergent les différents personnages, est d’une violence terrible. Quand chacun d’eux prend conscience de ce qui se passe, du danger, c’est un devoir d’en rendre les autres conscients à leur tour. L’attention à l’environnement peut faiblir chez ceux qui s’échappent dans un monde virtuel, comme l’auteur le montre à travers la fabuleuse réussite de Neelay, un génie des jeux vidéo.</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Même si le roman est long et si l’incessant va-et-vient entre les personnages</span> <span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">lasse parfois, <a title="La lecture de Keisha (en lisant, en voyageant)" href="https://enlisantenvoyageant.blogspot.com/2018/10/larbre-monde.html" target="_blank" rel="noopener"><em>L’Arbre-Monde</em></a> est un énorme cri d’alarme pour l’avenir de la planète. Il met en scène des personnages sentinelles, des hommes et des femmes très différents, qui vont jusqu’au bout de leur engagement et en payent souvent le prix fort. Le roman dénonce les dérives de notre époque et ne laisse guère de place à l’optimisme. </span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/856653220.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1077795" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1450659460.jpg" alt="richard powers,l'arbre-monde,roman,littérature anglaise,etats-unis,avenir,planète,forêts,séquoias de californie,environnement,écologie,engagement,arbres,nature,société,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">C’est pourtant un appel puissant à regarder, à comprendre, à planter, à construire plutôt qu’à détruire. <a title="Compte rendu Payot" href="https://www.payot.ch/Detail/larbre_monde-richard_powers-9782749158273" target="_blank" rel="noopener">Richard Powers</a> souligne la nécessité de faire cause commune entre arbres et humains pour défendre notre survie terrestre. Nous avons beaucoup à apprendre des forêts, clame <em><a title="Critique de Libération" href="https://next.liberation.fr/livres/2018/09/19/l-arbre-monde-le-desarroi-des-forets_1679852" target="_blank" rel="noopener">L’Arbre-Monde</a> </em>; même si nous n’entendons pas parler les arbres, nous pouvons, nous devons nous mettre à leur écoute.</span></p>
Tania
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Maryna
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2019-08-31T08:30:00+02:00
2019-08-31T08:30:00+02:00
« D’après son miroir, le seul ami sincère de l’actrice, Maryna...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2562562384.2.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1072722" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1793444357.2.jpg" alt="sontag,en amérique,roman,littérature anglaise,etats-unis,théâtre,vie communautaire,pologne,californie,communauté,culture" /></a>« D’après son miroir, le seul ami sincère de l’actrice, Maryna admit qu’elle était plus mince que lorsqu’elle avait quitté la Pologne, pourtant elle savait qu’elle ne paraîtrait pas trop mince, vraiment mince, quand tous les costumes qu’elle avait apportés auraient été réajustés ; que son visage avait vieilli, en particulier autour des yeux, même si elle n’ignorait pas que sur une scène, avec la magie normale du maquillage et de la lumière du gaz, on ne lui donnerait pas plus de vingt-cinq ans. Il est certain, écrivait-elle à Henryk, que la vivacité et l’entrain d’une jeune fille sont maintenant loin de moi, mais ma joie et mon enthousiasme sont intacts. Je crois pouvoir donner une imitation impeccable des émotions qui peuvent se dérober à moi dans la vie réelle. Je n’ai jamais été une grande actrice d’instinct, mais je suis infatigable et forte. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Susan Sontag, </span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/en+am%C3%A9rique" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En Amérique</span></em></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Portrait d’Helena Modrzejewska par Tadeusz Ajdukiewicz, 1880<br />(l'actrice polonaise qui a inspiré le personnage de Maryna)<br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">* * *</span></p><p style="text-align: left; padding-left: 80px;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Une pause dans les réponses à vos commentaires, <br />voici pour moi le temps des vacances. <br />Bonne rentrée de septembre !</span></p><p style="text-align: left; padding-left: 80px;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Tania</span></p>
Tania
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En Amérique (Sontag)
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-08-29:3140723
2019-08-29T08:30:00+02:00
2019-08-29T08:30:00+02:00
Après l’appétissant chapitre Zéro d’ En Amérique , Susan Sontag ouvre...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Après l’appétissant chapitre <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/08/06/chapitre-zero-3140624.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Zéro</em></a> d’<em>En Amérique</em>, Susan Sontag ouvre l’histoire de Maryna (inspirée par celle d’Helena Modrzejewska, dont le vieux <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Stary_Teatr" target="_blank" rel="noopener">théâtre</a> de Cracovie porte aujourd’hui le nom) avec une gifle – dans la loge où elle se prépare, d’une actrice rivale qui espérait son rôle. <em>« Parfois, on a besoin d’une claque en plein visage pour réaliser ce qu’on ressent vraiment. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1896378164.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1072725" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/476594843.jpg" alt="sontag,en amérique,roman,littérature anglaise,etats-unis,théâtre,vie communautaire,pologne,californie,communauté,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Bogdan, le mari de Maryna, s’inquiète – elle le rassure. La crise est là, pourtant. <em>« Elle avait aimé être actrice parce que le théâtre lui apparaissait tout simplement comme la vérité. Une vérité plus haute. En jouant dans une pièce, une grande pièce, on devenait meilleur qu’on ne l’était en réalité. On ne disait que des mots sculptés, essentiels, exaltants. On avait l’air aussi belle qu’on pouvait l’être, grâce aux artifices, à son âge. »</em> Cela ne lui suffit plus.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Bogdan organise une soirée à l’hôtel Saski pour fêter le succès de la première, avec des amis qui ne lui veulent que du bien. Ils ignorent qu’au cœur de sa réussite brillante, elle aspire à une nouvelle vie. Dans le cabinet d’Henryk, qui soigne son demi-frère Stefan très malade, elle osera dire ce qui la préoccupe, sa crainte de mourir si elle n’accomplit pas <em>« quelque chose de téméraire… de grandiose ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">C’est pour voir Stefan jouer qu’elle est entrée pour la première fois dans un théâtre, à sept ans. Elle s’était dit alors que devenir actrice était le meilleur moyen de revenir dans un théâtre. A seize ans, elle avait épousé Heinrich Zalezowski, un des pensionnaires de sa mère qui lui donnait des cours d’allemand ; il avait dirigé une troupe de théâtre ambulant et croyait en son avenir, à une condition : <em>« l’assiduité quotidienne ».</em> Elle l’avait fait, elle était devenue une grande actrice. Après son divorce, elle avait épousé le comte Dembowski. A présent, la voilà <em>« déboussolée et lassée du théâtre ! »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Susan Sontag peint le portrait de Maryna par touches : des confidences à l’un, à l’autre, des soliloques. Parfois la narratrice commente. <em>« Dieu est un acteur, lui aussi. Il apparaît depuis d’innombrables saisons dans une grande variété de costumes anciens. »</em> Maryna est impatiente. Au <em>« sommet de sa gloire »</em>, à trente-cinq ans, en mai 1876, elle annule tous ses engagements et s’enfuit à Zakopane, un village de montagne où elle a l’habitude de passer un mois à la fin de l’été.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« L’accompagnaient son mari, Bogdan Dembowski, son fils de sept ans, Piotr, sa sœur veuve, Józefina, le peintre Jakub Goldberg, le </em>jeune premier<em> Tadeusz Bulanda, et le professeur Julian Solski et sa femme, Wanda. »</em> Les rumeurs, les questions vont bon train dans la presse polonaise – serait-elle malade ? A contraire. Maryna mène une vie très saine à Zakopane : bain matinal dans le ruisseau, promenade, lait de brebis, exercices de respiration, « pensées positives »…</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Leur petite communauté fascinée par les idées de Fourier, la vie à la campagne, l’agriculture, se laisse persuader par Maryna et Bogdan, qui a épousé la « folie » de sa femme : ils iront vivre ensemble en Amérique. Après la mort de Stefan, rien ne peut plus les retenir, pas même l’affection d’Henryk, si triste de la voir s’éloigner du théâtre de Cracovie et de lui.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ryszard l’écrivain (lui aussi amoureux de Maryna) et Julian embarquent les premiers, chargés de leur trouver un endroit où vivre. C’est à travers les lettres de Maryna à Henryk qu’on apprend plus loin comment s’est passée sa propre traversée de l’Atlantique, ses premières impressions sur les Polonais installés en Amérique, sur les spectacles où elle se rend pour observer ce qui plaît aux spectateurs américains.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Finalement ils trouvent une propriété à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Anaheim" target="_blank" rel="noopener">Anaheim</a>, en Californie, vantée alors comme <em>« le paradis du travailleur ».</em> C’est là que naît leur communauté utopique, sur une terre propice à la culture de la vigne louée à des Allemands. Maryna est euphorique, la vie simple lui plaît : balayer, écosser les haricots, s’occuper de la jeune Aniela, seize ans, emmenée pour tenir compagnie à son fils. <em>« Vivre dans le présent ! Au soleil ! »</em> Tout lui semble facile, chacun prend ses tâches à cœur, les hommes et les femmes. Mais l’entreprise coûte cher tant qu’elle ne rapporte pas, et le défi n’est pas gagné d’avance.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pour la belle, la grande Maryna, aimée par Bogdan et secrètement par Ryszard, la vie collective est-elle l’aboutissement d’un rêve ou une tentative ? Pourra-t-elle se passer définitivement de la scène ou se lancera-t-elle de nouveaux défis ? Vous devinez la réponse. Susan Sontag campe autour de Maryna, à chaque étape de sa vie en Amérique, des personnages très vivants, attachants, qui ont leurs propres démons. Suivre leurs aventures est passionnant.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>En Amérique</em> est un roman magnifique : une héroïne exceptionnelle, l’esprit de liberté et une manière de raconter qui se renouvelle constamment. On y parle beaucoup, forcément, de théâtre – le jeu, la voix, l’interprétation, la présence, les grands textes… – et de la vie commune – le couple, les amis, les discussions… De la vie tout court, quand le cœur bat. Un roman qu’on n’a pas envie de quitter.</span></p>
Tania
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Chapitre Zéro
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-08-26:3140624
2019-08-26T08:30:00+02:00
2019-08-26T08:30:00+02:00
En Amérique de Susan Sontag (2000, traduit de l’anglais (Etats-Unis)...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Site de l'éditeur" href="https://www.christianbourgois-editeur.com/catalogue.php?IdA=12" target="_blank" rel="noopener"><em>En Amérique</em></a> de Susan Sontag (2000, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Guiloineau) a été sorti de la bibliothèque et posé à portée de main depuis longtemps, peu après avoir refermé <em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/04/03/susan-sontag-chez-mann-3136264.html" target="_blank" rel="noopener">Debriefing</a>.</em> Rien que la photographie de couverture, très belle, tient déjà compagnie. Le plaisir de la découverte en 2001 est revenu d’emblée en relisant le premier chapitre, intitulé <em>Zéro.</em> Aussi n’ai-je pas voulu entamer le suivant avant de revenir sur les ingrédients qui en font l’originalité.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/401415472.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1072447" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/506372598.jpg" alt="Sontag En Amérique.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo : Onésipe Aguado, <a title="Notice du Metropolitan Museum of Art (en)" href="https://www.metmuseum.org/art/collection/search/283121" target="_blank" rel="noopener"><em>Femme vue de dos</em></a>, ca. 1862</span><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">(MET, New York)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Un bref <em>Avertissement</em> signale que le livre <em>« s’inspire de l’histoire d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Helena_Modjeska" target="_blank" rel="noopener">Helena Modrzejewska</a>, la plus célèbre actrice polonaise, qui a émigré aux Etats-Unis en 1876 »</em>, accompagnée de son mari, de son fils et de quelques amis. Sontag précise : <em>« « S’inspire », pas moins et pas plus. »</em> La plupart des personnages sont inventés <em>« et ceux qui ne le sont pas diffèrent de façon radicale de leurs modèles réels. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Voici l’incipit. <em>« Hésitante, non, frissonnante. Je m’étais introduite dans une réception donnée dans la salle à manger d’un hôtel. A l’intérieur, je sentais encore l’hiver, mais aucune des femmes en robe du soir et aucun des hommes en redingote qui se pressaient dans la longue salle obscure ne semblait remarquer la fraîcheur, aussi j’eus le poêle carrelé dans un coin, au fond, pour moi toute seule. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Portrait de groupe avec dame – décidément ce titre de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Portrait_de_groupe_avec_dame_(roman)" target="_blank" rel="noopener">Böll</a> me revient en tête (Romy Schneider y jouait le premier rôle dans le film d’Aleksandar Petrović). A la description de la pièce, des invités, se mêlent des bribes de conversation que la narratrice tente de saisir au vol, dans une langue qu’elle ne connaît pas, et pourtant elle devine que cela concerne une femme et un homme, voire deux hommes. Aussitôt elle cherche laquelle de ces femmes élégantes se distingue des autres et la repère : une femme dans la trentaine <em>« avec une masse de cheveux blond cendré », « pas d’une beauté exceptionnelle » – « Mais plus je l’observai, plus elle devint irrésistible. »</em></span></p><p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">« Quand elle se déplaçait dans la pièce, elle était toujours entourée ; quand elle parlait, on l’écoutait toujours. Je crus avoir compris son prénom – Helena ou Maryna – et en supposant que cela m’aiderait à déchiffrer l’histoire si je pouvais identifier le couple ou le trio, quel meilleur point de départ que de leur donner des prénoms, je décidai de penser à elle comme Maryna. Puis je cherchai les deux hommes. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La scène se déroule comme dans un film, la narratrice braquant sa caméra sur l’un ou l’autre invité, l’un ou l’autre détail du décor. Susan Sontag donne vie à ces personnages à partir d’un vêtement, d’un regard, d’un geste. <span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">J’ai l’impression que la romancière nous raconte</span>, tout en contant leur histoire, comment elle s’y prend pour les créer, les faire siens, peut-être à partir d’une photographie d’archives. Elle hésite, puis décide. Elle comprend qu’on commente un choix, qu’on le désapprouve – <em>« Mais son devoir est ici. C’est irresponsable et sans aucun… »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Parmi ces invités, certains se demandent si c’est <em>« bien »</em> ou <em>« mal »</em> – <em>« et leur « mal », leur « bon » et leur « mauvais », qui à mon époque continuent à mener une vie gémissante et atrophiée, ainsi que leurs autres termes, aujourd’hui complètement discrédités, « civilisé » et « barbare », « noble » et « vulgaire », ou ceux devenus aujourd’hui incompréhensibles, « altruisme » et « égoïsme » – excusez les guillemets (je n’en mettrai plus), je ne les utilise ici que pour souligner l’intensité particulière et poignante de ces termes. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Parfois ils parlaient français – <em>« la seule langue étrangère que je parle bien »</em> – mais <em>« sa »</em> Maryna s’écrie <em>« Oh, ne parlons plus français ! »</em> et la narratrice de commenter : <em>« Quel dommage, parce que c’était elle qui parlait le français le plus vivant. Elle avait une voix grave qui s’attardait de façon délicieuse sur les voyelles finales. »</em> Ses gestes, son aisance, tout lui plaît, comme si elle tombait amoureuse de son héroïne.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Aucun alinéa dans les premières pages de ce chapitre <em>Zéro.</em> Tout est fluide, la vision, l’écoute, la recherche des mots, l’évocation d’un souvenir, et le récit revient toujours à la femme qu’elle a décidé d’appeler Maryna, à propos de qui quelqu’un parle de <em>« symbole national ».</em> Une actrice, <em>« cela expliquerait pourquoi sa grande allure s’imposait aux autres comme de la beauté ; les gestes précis, le regard impérieux ; et la façon dont parfois elle ruminait et hésitait, sans conséquences. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En même temps, elle finit par donner un prénom, une profession, à certains de ceux qui l’entourent. L’un a <em>« tout du médecin dans une pièce de Tchekhov »</em>, l’autre, qui interrompt le brouhaha pour leur faire écouter le bruit de la grêle, sera un régisseur de théâtre, <em>« car il s’inquiétait de trouver des effets ».</em> Maryna <em>« les ensorcelait ». « Je me demandai si elle pouvait m’ensorceler, si j’étais comme eux, pas seulement quelqu’un qui les observait, qui essayait de les percer à jour. Je pensais avoir le temps pour leurs sentiments, leur histoire ; et la mienne. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Maryna pouvait tout se permettre, porter un pantalon comme George Sand, jouer merveilleusement Rosalinde, et aussi Nora ou Hedda Gabler, si elle acceptait ces rôles. La narratrice se rappelle la première fois qu’elle a vu de près, dans un grand restaurant où un riche soupirant l’avait invitée, une diva en compagnie d’un homme âgé, et qu’elle l’a entendue lui dire : <em>« Monsieur Bing. (Pause) Soit nous faisons les choses à la manière de la Callas, soit nous ne les faisons pas du tout. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Voilà qui vous donne une idée, j’espère, de cette vingtaine de premières pages formidables d’<em>En Amérique</em> où Susan Sontag glisse entre parenthèses, après s’être demandé pourquoi quelqu’un suit quelqu’un d’autre ou refuse de le suivre : <em>« Ecrire c’est comme suivre et conduire, en même temps. »</em> Nous, lectrices et lecteurs, pouvons la suivre ou non. Pour ma part, je ne céderai pas ma place de passagère dans ce voyage imaginaire où la romancière nous emmène à la rencontre de ses personnages inspirés par la célèbre actrice et son entourage.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Fin du chapitre <em>Zéro</em> : <em>« On peut espérer se trouver parmi des gens au grand cœur, la passion est une belle chose, ainsi que la compréhension, la possibilité de comprendre quelque chose, ce qui est une passion, ce qui est un voyage aussi. Les serveurs apportaient leurs manteaux à Maryna et aux autres. Ils s’apprêtaient à partir. Avec un frisson d’anticipation, je décidai de les suivre à l’extérieur, dans le monde. »</em></span></p>
maplanete
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”Quand les animaux sauvages emménagent en ville” : une étonnante série documentaire à découvrir sur ARTE
tag:maplanetea.blogspirit.com,2019-05-04:3317303
2019-05-04T10:30:00+02:00
2019-05-04T10:30:00+02:00
Le retour de la faune sauvage... dans les villes En Amérique du Nord ,...
<p><strong>Le retour de la faune sauvage... dans les villes</strong></p><p>En <strong>Amérique du Nord</strong>, la frontière entre la civilisation et la nature n’a sans doute jamais été aussi fine. La côte Est est traversée, du Québec à la Floride, par une immense forêt qui abrite de nombreuses espèces sauvages. Alors que de plus en plus de villes grignotent les bois, <strong>les ours noirs, les cerfs à queue blanche et les ratons laveurs</strong> ont appris à vivre dans un environnement citadin à la nourriture abondante et aux prédateurs inexistants.</p><p><strong>Comment cohabiter avec cette faune sauvage urbaine qui bouscule toutes les règles ?</strong></p><p>Après des décennies de campagnes de protection,<strong> les Grandes Plaines</strong> voient revenir quelques-unes de leurs espèces emblématiques comme <strong>les coyotes, les oies du Canada et les chiens de prairie</strong>. Mais pas toujours là où on les attend… Comment cohabiter avec cette faune sauvage urbaine qui bouscule toutes les règles ? Citadins et scientifiques s'efforcent de trouver des solutions pour assurer aux animaux une coexistence harmonieuse avec les hommes.</p><p>Pour nous faire découvrir ce phénomène et nous aider à le comprendre, du <strong>lundi 6 au mercredi 8 mai 2019 à 19 h, ARTE</strong> nous propose d'explorer les <strong>grands écosystèmes nord-américains</strong> dans une étonnante série documentaire en trois volets sur les nouvelles habitudes des animaux sauvages et la délicate cohabitation de ces nouveaux citadins et des hommes : <strong>"Quand les animaux sauvages emménagent en ville". </strong></p><p><iframe width="640" height="360" style="transition-duration: 0; transition-property: no; margin: 0 auto; position: relative; display: block; background-color: #000000;" allowfullscreen="allowfullscreen" frameborder="0" scrolling="no" src="https://www.arte.tv/player/v3/index.php?json_url=https%3A%2F%2Fapi.arte.tv%2Fapi%2Fplayer%2Fv1%2Fconfig%2Ffr%2F069813-001-A%3Fautostart%3D0%26lifeCycle%3D1&lang=fr_FR&mute=0"></iframe></p><p><strong><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cathy Lafon</a></strong></p><p><strong>►A VOIR</strong></p><ul><li><strong>"Quand les animaux sauvages emménagent en ville". </strong>Une série documentaire de Guy Beauché et Sébastien Lafont. Coproduction : ARTE France, Bonne Pioche Télévision, Productions Nova Média (2018), du lundi 6 mai au mercredi 9 mai à 19 h, et en replay jusqu’au 4 juillet 2019 sur arte.tv.</li></ul><p><strong>►LIRE AUSSI</strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur la biodiversité :<a href="http://maplanetea.blogspirit.com/biodiversite/" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> cliquer ICI</a></strong></li><li><strong>Les articles de Ma Planète sur les animaux :<a href="http://maplanetea.blogspirit.com/animal/" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> cliquer ICI</a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-364294" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/02/00/1578741059.jpg" alt="animal,animaux sauvage,retour,ville,etats-unis,canada" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>"Quand les animaux sauvages emménagent en ville", épisode 1. Photo ARTE France</em></span></p><p>La<strong> biodiversité</strong> est en danger, et<strong> les espèces animales disparaissent à un rythme effréné.</strong> Pourtant aux États-Unis et au Canada, <strong>certains animaux chassées de leur habitat naturel résistent en trouvant refuge... dans les villes américaines.</strong> Ils ont élu domicile dans les rues, les parcs et les jardins et leur présence insolite fait régulièrement la Une des médias. La cohabitation avec les humains n'est pas sans poser parfois problème.</p>
maplanete
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Glyposate et phytosanitaires : mercredi noir pour les pesticides chimiques, des Etats-Unis à la Gironde
tag:maplanetea.blogspirit.com,2019-03-28:3317286
2019-03-28T14:00:00+01:00
2019-03-28T14:00:00+01:00
Un jugement historique aux Etats-Unis Aux Etats-Unis, c'est une deuxième...
<p style="text-align: left;"><strong>Un jugement historique aux Etats-Unis</strong></p><p>Aux Etats-Unis, c'est une deuxième défaite judiciaire de taille accusée par Monsanto, condamné ce mercredi à verser plus de 80 millions de dollars à<strong> un retraité malade d'un</strong> <strong>cancer qu'il attribue au Roundup. C'est la deuxième fois en quelques mois qu'un jury populaire de San Francisco</strong> conclut que <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/archive/2017/12/19/glyphosate-ca-bouge-un-peu-chez-bayer-1061927.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><strong>le désherbant vedette du groupe, racheté par l'allemand Bayer,</strong></a> a causé un cancer et que la firme américaine est coupable de n'avoir rien fait pour prévenir des dangers possibles de son produit au <strong>glyphosate</strong>.</p><p><strong>Edwin Hardeman</strong>, 70 ans, avait été diagnostiqué d'un<strong> lymphome non hodgkinien</strong> en 2015, avant d'attaquer la firme l'année suivante, estimant que <strong>sa maladie était due au Roundup</strong>, dont il s'est servi pendant plus de vingt-cinq ans pour désherber sa propriété en Californie. Lors d'une conférence de presse organisée peu après, l'une de ses conseils, Aimee Wagstaff, a estimé que ce jugement, au terme d'un procès qui a duré plus d'un mois, était « historique ». Le plaignant et sa femme,tout sourire, ont quant à eux remercié le jury et leurs avocats.</p><p><strong>Monsanto a agi « avec malveillance »</strong></p><p>La semaine dernière, les jurés avaient déjà estimé que le Roundup était un « facteur substantiel » dans le cancer d'Edwin Hardeman, qui est actuellement en rémission. Mercredi, ils ont conclu que Monsanto avait également mis sur le marché un produit ayant un « défaut de conception », que les bidons de Roundup auraient dû mentionner des « avertissements » sur les risques potentiels et que Monsanto avait été « négligent » en ne prévenant pas les usagers de risques de cancer. </p><p><strong>Estimant que la direction de Monsanto avait agi « avec malveillance » et avait sciemment négligé la sécurité</strong>, le jury a attribué<strong> 75 millions de dollars au plaignant en dommages « punitifs »</strong>, selon le terme juridique américain. À cette somme s'ajoutent notamment les dommages destinés à compenser les dépenses de santé et les pertes économiques passées et à venir du plaignant ainsi que sa souffrance morale. Au total, ce sont 8<strong>0,3 millions de dollars</strong> que doit débourser Monsanto. </p><p><strong>« La science nous montre depuis quarante ans que le Roundup peut causer le cancer »</strong></p><p>« La science nous montre depuis quarante ans que le Roundup peut causer le cancer. Quand on regarde les documents internes à Monsanto, il est aussi très clair qu'ils le savaient », a aussi dit Jennifer Moore, l'autre avocate du plaignant. <strong>Bayer</strong> qui s'est d'ailleurs dit « déçu par la décision du jury » dans un communiqué, a annoncé qu'il allait faire appel de ce jugement. Le groupe estime qu'elle « ne change rien au poids de quarante ans de science et de conclusions d'agences de régulation dans le monde entier qui soutiennent que (leur) désherbant au glyphosate est sûr et qu'il n'est pas cancérigène ». </p><p>L'association environnementale américaine <strong>Environmental Working Group</strong> a salué le jugement, estimant dans un communiqué qu'il « place Bayer au pied du mur à mesure que grimpent les coûts des procès tandis que son cours de Bourse s'effondre ». De fait, le titre Bayer reculait fortement ce jeudi matin à la Bourse de Francfort après la condamnation la veille de sa filiale Monsanto. </p><p>En Gironde,<strong> Château Vernous était saisi par Sylvie Berger, une salariée viticole âgée de 47 ans,</strong> victime de la <strong>maladie de Parkinson</strong>. Le caractère professionnel de sa maladie a également été reconnu. Une première scrutée par le monde viticole qui pourrait faire jurisprudence. </p><p><strong><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cathy Lafon</a> </strong>avec l'AFP</p><p><strong>►LIRE AUSSI </strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur les pesticides : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/pesticides" target="_blank" rel="noopener noreferrer">cliquer ICI</a></strong></li><li><strong>Les articles de Ma Planète sur le glyphosate : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/glyphosate" target="_blank" rel="noopener noreferrer">cliquer ICI </a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-363021" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/00/02/1687723039.jpg" alt="Des bouteilles du désherbant Roundup de Monsanto en vente dans un magasin de Glendale (Californie), le 19 juin 2018 1/5 © AFP, Robyn Beck" /></p><div id="DescTitle" class="module" style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Des bouteilles du désherbant Roundup de Monsanto en vente aux Etats-Unis. Photo archives AFP</em></span></div><p>Double victoire judiciaire contre les pesticides chimiques, ce mercredi 27 mars 2019.</p><p>Aux Etats-Unis, <strong>Monsanto a été condamné à verser plus de 80 millions de dollars</strong> à un retraité qui accuse son désherbant, <strong>le Roundup</strong>, d'être responsable de son cancer. De l'autre côté de l'Atlantique, <strong>en Gironde, dans le Médoc</strong>, <strong>la faute inexcusable d'un château du Bordelais</strong> utilisant des produits phytosanitaires a été reconnue pour la première fois par le tribunal de grande instance de Bordeaux, explique le site Internet de "Sud Ouest" dans un article publié ce jeudi : <strong><a href="https://www.sudouest.fr/2019/03/27/pesticides-et-parkinson-la-faute-inexcusable-d-un-chateau-du-bordelais-reconnue-5935439-2780.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer">"Pesticides et Parkinson : la faute inexcusable d’un château du Bordelais reconnue"</a>.</strong> </p>
Tania
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Dis-moi ce que tu vois
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2019-01-12T08:30:00+01:00
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« J’ai abandonné tout ça sur mon lit et suis allée au Caffè...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2075284535.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1056816" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2856226826.jpg" alt="patti-smith-m-train-gallimard.jpg" /></a>« J’ai abandonné tout ça sur mon lit et suis allée au Caffè Dante. J’ai laissé mon café refroidir et songé aux enquêteurs de police. Au sein d’un binôme, chacun dépend du regard de l’autre. Le premier dit : dis-moi ce que tu vois. Son associé doit parler d’une voix assurée, sans rien omettre. Mais un écrivain n’a pas de partenaire. Il est obligé de se demander : dis-moi ce que tu vois. Mais comme il se parle à lui-même, il n’est pas obligé d’être parfaitement intelligible, car quelque chose en lui se remémore toute partie manquante – ce qui n’est pas clair ou n’est que partiellement explicité. Je me suis demandé si j’aurais été une bonne enquêtrice. J’enrage de devoir l’avouer, mais je pense que non. Je ne suis pas très observatrice. Mes yeux semblent se tourner vers l’intérieur. J’ai réglé l’addition, émerveillée de constater que les mêmes décorations de Dante et Béatrice tapissent les murs du café depuis ma première visite, en 1963. Je suis sortie pour aller faire des courses. J’ai acheté la nouvelle traduction de </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">La Divine Comédie</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> et des lacets pour mes bottes. J’ai remarqué que je me sentais optimiste. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Patti Smith,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> <a title="Au café avec Patti S. (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/12/30/au-cafe-avec-patti-s-3127932.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">M Train</a></span></em></span></p>
Tania
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Au café avec Patti S.
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2019-01-10T08:30:00+01:00
2019-01-10T08:30:00+01:00
Quelle excellente compagnie pour une fin d’année morose que M Train de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Quelle excellente compagnie pour une fin d’année morose que <em>M Train</em> de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/patti%20smith" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Patti Smith </a>(traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard). La première phrase est parfaite : <em>« Ce n’est pas si facile d’écrire sur rien. »</em> C’est ce que dit le cow-boy qui apparaît régulièrement dans ses rêves. <em>« En ouvrant les yeux, je me suis levée, suis allée d’un pas chancelant dans la salle de bains où je me suis vivement aspergé le visage d’eau froide. J’ai enfilé mes bottes, nourri les chats, j’ai attrapé mon bonnet et mon vieux manteau noir, et j’ai pris le chemin si souvent emprunté, traversant la large avenue jusqu’au petit café de Bedford Street, dans Greenwich Village. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3843336229.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1056807" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/100212960.jpg" alt="patti smith,m train,récit,littérature anglaise,etats-unis,café,new york,lecture,souvenirs,rites,rencontres,voyages,vie,musique,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Elle racontera, beaucoup plus loin, comment a été prise la photo de la jaquette du livre, la première et la dernière d’elle au Café ’Ino. <em>« Ma table, flanquée de la machine à café et de la baie vitrée qui donne sur la rue, m’offre un sentiment d’intimité, je peux me retirer dans mon monde. »</em> A neuf heures du matin, fin novembre, il est vide ; la phrase du rêve tourne dans sa tête et elle lui répond : <em>« Je suis certaine que je pourrais écrire indéfiniment sur rien. Si seulement je n’avais rien à dire. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Zak, le gamin qui la sert, lui annonce que c’est son dernier jour. Il va ouvrir <em>« un café de plage sur la promenade de Rockaway Beach ».</em> Il ignore qu’elle avait rêvé de faire pareil (elle ignore encore ce qui va se passer un jour à cet endroit). Quand elle est arrivée à New York en 1965, <em>« pour vagabonder »</em>, elle fréquentait le <a title="Site du Caffè Dante, NY" href="http://www.dante-nyc.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Caffè Dante </a>– elle avait les moyens de boire du café, pas de se payer à manger – et puis s’était installée pas loin. C’est là qu’elle avait lu <em>Le café de la plage</em> de <a title="Notice Bibliomonde" href="http://www.bibliomonde.com/auteur/mohamed-mrabet-99.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Mrabet </a>et avait rêvé d’en ouvrir un, <em>« le Café Nerval, un petit havre où poètes et voyageurs auraient trouvé la simplicité d’un refuge. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Si ce début vous plaît, <em>M Train</em> est fait pour vous. Patti Smith nous embarque dans ses rêves, ses rites et ses souvenirs. Son projet était tombé à l’eau après sa rencontre avec <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Frederick_Dewey_Smith" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Fred « Sonic » Smith </a>à Detroit, elle était partie vivre avec lui. Contre la promesse d’un enfant, il lui avait offert de l’emmener où elle voulait : ce fut Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane française, pour voir les vestiges de la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagne_de_Saint-Laurent-du-Maroni" target="_blank" rel="noopener noreferrer">colonie pénitentiaire </a>et cette <em>« terre sacrée »</em> dont parle Genet dans <em>Journal du voleur</em>. Elle raconte leur voyage, l’illustre de quelques polaroïds (une cinquantaine dans <em>M Train</em>), avant de proposer à Zak d’investir dans son affaire – <em>« Vous aurez du café gratuit pour le restant de vos jours. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Sa façon de faire l’impasse sur Thanksgiving, de passer Noël avec ses chats et une petite crèche flamande, puis la Saint-Sylvestre <em>« sans résolution particulière »</em>, m’a plu, sereine et détachée. Elle termine un poème en hommage à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Roberto_Bola%C3%B1o" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Roberto Bolaño</a>, reconnaissante qu’il ait passé la fin de sa courte vie à écrire <em>2666</em>, <em>« son chef-d’œuvre ».</em> Patti S. parle avec ses objets familiers, aussi bien avec la télécommande qu’avec une photo, un bol, une chaise (celle de son père).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Une invitation tombe à point pour la sortir de sa <em>« léthargie apparemment incurable »</em> : le Continental Drift Club (CDC) se réunira mi-janvier à Berlin. Un peu par hasard, elle est devenue membre de cette petite société formée dans les années 80 à la mémoire d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Wegener" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Alfred Wegener</a>, <em>« pionnier de la théorie de la dérive des continents »</em>. Elle avait écrit à l’Institut A. Wegener pour obtenir l’autorisation de photographier les bottes de l’explorateur et, invitée à la conférence du Club à Brême, en 2005, avait été admise, vu son enthousiasme, parmi ce groupe de scientifiques. Lors de leur réunion à Reykjavík, deux ans plus tard, elle avait photographié la table de la fameuse partie d’échecs disputée en 1972 et même – une séquence loufoque – rencontré <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bobby_Fischer" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Bobby Fisscher </a>en personne.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Patti Smith adore les séries policières et en particulier <em>The Killing</em>, avec Sarah Linden, son enquêtrice préférée : <em>« elle n’a beau être qu’un personnage dans une série télévisée, c’est un des êtres qui m’est le plus cher. Je l’attends chaque semaine, redoutant en silence le moment où </em>The Killing<em> s’achèvera et où je ne la reverrai plus jamais. »</em> A Berlin, son hôtel n’est pas loin du Café Pasternak où elle a aussi sa table préférée, sous la photo de Boulgakov. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le titre de sa conférence a été mal traduit – <em>« Les Moments perdus d’Alfred Wegener »</em> au lieu de ses <em>« derniers »</em> moments</span> <span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">–, par confusion entre <em>« last »</em> et <em>« lost ».</em> Son évocation de la mort de l’explorateur au Groenland –<em> « Chemin blanc, ciel blanc, mer blanche »</em> – et de ses dernières visions (discours griffonné sur des serviettes à l’hôtel) suscite des protestations, on ne sait rien de sa mort (il a été retrouvé gelé dans son sac de couchage) : «<em> Ce n’est pas de la science, c’est de la poésie ! » </em>Un désastre. Inspirée, elle trouve la formule magique pour conclure et dit d’une voix mesurée : <em>« J’imagine que nous pourrions nous entendre sur le fait que les </em>derniers <em>moments d’Alfred Wegener ont été </em>perdus<em>. – Leur rire franc dépassait de beaucoup tout espoir que j’avais pu nourrir vis-à-vis de sympathique groupe un peu austère. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Patti Smith parle de ses rencontres, des écrivains qu’elle lit, qu’elle aime, de son chez-soi : <em>« Ici règnent la joie et le laisser-aller. Un peu de mescal. Un peu de glandouille. Mais pour l’essentiel du travail. – Voici comment je vis, me dis-je. »</em> A sa table au Café ’Ino, elle lit Murakami, titre après titre ;<em> Chroniques de l'oiseau à ressort</em> fait partie de ce qu’elle appelle <em>« des livres dévastateurs ».</em> On ne veut pas les quitter, à peine terminés on veut les relire. Combien de sortes de chefs-d’œuvre existe-t-il ? Deux, trois sortes ? Une seule ?</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Et ainsi de suite, régalez-vous. Pourquoi <em>« <a title="Le billet d'Annie (Une vie à lire)" href="https://uneviealire.blogspot.com/2018/07/m-train.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">M Train </a>»</em> ? J’ai d’abord pensé à son évocation de ce <em>« jeu ancien, inventé depuis longtemps contre l’insomnie »</em>, entre autres usages, <em>« une marelle intérieure qui se joue mentalement et non pas sur un pied »</em> : <em>« prononcer un flux ininterrompu de mots commençant par la lettre choisie, disons la lettre M. Madrigal menuet maître mère montre magnétophone maestro mirliton merci marshmallow meringue méfait marais mental etc., sans s’arrêter, en avançant mot par mot, case par case. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Mais au milieu de son récit, Patti Smith nous emmène à la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_Frida-Kahlo" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Casa Azul</a>, dernière demeure de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/04/01/le-monde-de-frida.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Frida Kahlo</a>, où elle va prononcer une conférence et chanter. Elle ne sent pas bien, la directrice insiste pour qu’elle se repose dans la chambre de Diego Rivera. La voilà allongée sur le lit de Diego, pensant à Frida. Elle pourra tout de même tenir son rôle le soir, devant deux cents personnes, dans le jardin. Ensuite elle ira au bar, boira une tequila<em> « légère »</em> : <em>« J’ai fermé les yeux et vu un train vert avec un M à l’intérieur d’un cercle ; le même vert décoloré que le dos d’une mante religieuse. » </em>Un <a title=""rencontre avec Patti Smith" par Elisabeth Franck-Dumas (Libération, 2016)" href="https://next.liberation.fr/livres/2016/04/22/ecrire-sans-destination-rencontre-avec-patti-smith_1448017" target="_blank" rel="noopener noreferrer">train mental</a><em>.</em></span></p>
Tania
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Paysage perdu, JCO
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2018-10-15T08:30:00+02:00
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Joyce Carol Oates a sous-titré Paysage perdu (2015, traduit de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Joyce_Carol_Oates" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Joyce Carol Oates</a> a sous-titré <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.philippe-rey.fr/livre-Paysage_perdu-353-1-1-0-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Paysage perdu</em> </a>(2015, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban, 2017) <em>« De l’enfant à l’écrivain ».</em> Ce récit autobiographique montre la façon dont sa vie <em>« (d’écrivain, mais pas uniquement) a été modelée dans la petite enfance, l’adolescence et un peu au-delà »</em>. Ce <em>« paysage des premiers temps »</em> est aussi un véritable paysage rural, dans l’ouest de l’Etat de New York, au nord de Buffalo.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/599045728.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1050556" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3403214622.jpg" alt="joyce carol oates,paysage perdu,de l'enfant à l'écrivain,récit,littérature anglaise,etats-unis,enfance,études,famille,écriture,littérature,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Au commencement, nous sommes des enfants imaginant des fantômes qui nous effraient. Peu à peu, au cours de nos longues vies, nous devenons nous-mêmes ces fantômes, hantant les paysages perdus de notre enfance. »</em> Ce récit en séquences est nourri d’articles reproduits ou remaniés. La fille de Carolina Bush et de Frederic Oates y fait leur portrait et surtout y relate concrètement ses liens très forts avec ses parents, jusqu’à leur mort.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Son père travaillait dans une usine parce que la petite ferme dans laquelle ils vivaient ne suffisait pas à les nourrir. Toute petite, Joyce Carol y avait un animal préféré, <em>« Heureux le poulet »</em>, qui la suivait partout et qu’elle caressait. Plus tard, ce seront surtout des chats. Vingt ans après sa mère, elle va dans la classe unique à l’école du district ; elle aime apprendre. Son père, toujours très actif, apprend à piloter un Piper Cub, peint des lettres pour des enseignes durant son temps libre. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">JCO, enfant solitaire et secrète, a un premier coup de cœur littéraire pour <em>Alice</em>, cadeau de sa grand-mère juive, Blanche Morgenstern, qui lui offrira aussi sa première machine à écrire. La romancière sait que la mémoire est trompeuse et qu’écrire sur le passé est un exercice périlleux. <em>« C’est la transcription des émotions, non celle des faits, qui intéressent l’écrivain. » « L’écrivain est un déchiffreur d’indices – si l’on entend par « indices » un récit souterrain et discontinu. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Promenade du dimanche, harcèlement des garçons qu’elle fuit en courant très vite, rapprochement avec la fille d’une voisine battue par son mari, fréquentation d’une église méthodiste, puis protestante (sans jamais croire en l’existence de Dieu), les relations de Joyce Carol avec les autres sont timides et souvent décevantes. Elle perd son amie Cynthia, d’un milieu aisé, pour qui elle a fait tant d’efforts, chez qui elle était reçue, et qui finira par se suicider. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1178291140.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1050566" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1225777069.jpg" alt="joyce carol oates,paysage perdu,de l'enfant à l'écrivain,récit,littérature anglaise,etats-unis,enfance,études,famille,écriture,littérature,culture,autobiographie" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: 8pt;">Carolina Oates et Joyce, dans le jardin de la maison de Millersport, mai 1941 © (Fred Oates) in</span> <span style="font-size: 8pt;"><em>Paysage perdu</em></span></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« La solitude fait de nous tellement plus que ce que nous sommes au milieu de gens qui prétendent nous connaître. »</em> Quand après son frère Robin naît une petite sœur, le jour même de ses dix-huit ans, l’honneur que lui font ses parents en la laissant choisir son prénom – contente du sien, elle l’appellera Lynn Ann – elle vivra une autre perte : celle qui lui ressemble comme une sœur jumelle est autiste et n’aura jamais de contact avec elle. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les études, la lecture, l’écriture, voilà l’autre noyau de sa vie. Les bibliothèques font son bonheur, les revues littéraires. Sa première nouvelle est publiée dans <em>« Mademoiselle »</em> à dix-neuf ans. En 1960, JCO sort <em>« major »</em> de sa promotion. <em>« Cela a été le mantra de ma vie. Je n’ai pas d’autre choix que de</em> continuer.<em> »</em> Le troisième cycle la déçoit, une approche de la littérature plus érudite, centrée sur les « notes de bas de page », mais elle y rencontre son mari, <a title="Wikipedia (en)" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Raymond_J._Smith" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Raymond Smith </a>; tous deux enseigneront.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Lynn Ann détruit tout. Ses parents protègent sa petite sœur avec un amour total. Muette et coupée du monde, elle sera placée à quinze ans dans une institution pour handicapés mentaux. Devant cette <em>« vie sans langage »</em> qui met sa sœur en opposition avec elle, la romancière écrit :<em> « Pas ce que nous méritons, mais ce qui nous est donné. Pas ce que nous sommes, mais ce qu’il nous est donné d’être. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En revenant sur ses années universitaires, <a title="Article illustré de photos du recueil par Christine Mercandier (Diacritik)" href="https://next.liberation.fr/livres/2017/09/29/quand-paysage-perdu-fait-resonner-l-oeuvre_1599816" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Joyce Carol Oates </a>se souvient de son épuisement à cette époque : insomnies, lectures accumulées, tachycardie. Elle s’y est fait une amie qui lui fera ressentir<em> « le frôlement des ailes de la folie ».</em> Quand elle échoue à l’oral d’admission au doctorat, son mari l’encourage : <em>« tu vas pouvoir écrire ».</em> Bien des années plus tard, elle sera reçue docteur honoris causa à Madison ; à 61 ans, on y donnera un grand dîner en son honneur : <em>« Je pense que nous sommes tous des chats à neuf vies, ou même davantage. Nous devons nous réjouir de notre félinité insaisissable. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Auprès de Ray, <a title="JCO sur T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/oates" target="_blank" rel="noopener noreferrer">JCO </a>connaît une nouvelle atmosphère de bien-être, intimité, contemplation. <a title="Critique de Thomas Stélandre (Libération)" href="https://next.liberation.fr/livres/2017/09/29/quand-paysage-perdu-fait-resonner-l-oeuvre_1599816" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Paysage perdu</em> </a>raconte leurs déménagements successifs, en fonction de leurs charges de professeurs, et ses succès littéraires, avant de revenir sur les figures aimées de ses parents. Le recueil se termine avec <em>« Les courtepointes de ma mère »</em>, un très bel hommage à sa mère qui lui a cousu tant de belles choses.</span></p>
Tania
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Voyages
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2018-10-06T08:30:00+02:00
2018-10-06T08:30:00+02:00
« Le temps se déplaçait dans deux directions parce que chaque pas...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2637626393.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039882" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/253294537.jpg" alt="Auster 4321.jpg" /></a>« Le temps se déplaçait dans deux directions parce que chaque pas dans l’avenir emportait avec lui un souvenir du passé, et même si Ferguson n’avait pas encore quinze ans, il avait déjà assez de souvenirs pour savoir que le monde qui l’entourait était façonné par celui qu’il portait en lui, tout comme l’expérience que chacun avait du monde était façonnée par ses souvenirs personnels, et si tous les gens étaient liés par l’espace commun qu’ils partageaient, leurs voyages à travers le temps étaient tous différents, ce qui signifiait que chacun vivait dans un monde légèrement différent de celui des autres. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Paul Auster,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> 4 3 2 1</span></em></span></p>
Tania
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Auster 4321 Ferguson
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2018-10-04T08:30:00+02:00
2018-10-04T08:30:00+02:00
Paul Auster captive d’un bout à l’autre de 4 3 2 1 (traduit de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Notice de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/contributeurs/auster-paul" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Paul Auster </a>captive d’un bout à l’autre de <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/4-3-2-1" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>4 3 2 1</em></a> (traduit de l’américain par Gérard Meudal) en racontant le monde d’Archie Ferguson de 1947, l’année de sa naissance (comme Auster), aux années 1970. Un millier de pages pour décrire l’enfance et la jeunesse d’Archie jusqu’à la fin de ses études : tout ce qui se passe en lui, toutes les premières fois, et autour de lui, dans sa famille et avec ses amis. Le monde de Ferguson, c’est aussi l’histoire des Etats-Unis dans la seconde moitié du XXe siècle.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2685695767.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039648" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/653073688.jpg" alt="paul auster,4321,roman,littérature américaine,etats-unis,apprentissage,enfance,jeunesse,culture,écriture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le monde <em>des</em> Ferguson, en fait. La légende familiale remonte au grand-père de Ferguson débarquant à New York en 1900 – on découvre l’origine cocasse de son nom et puis celle du prénom d’Archie (Archibald) choisi par Rose Adler et Stanley Ferguson, ses parents. Rose a une sœur, Mildred ; Stanley, deux frères. Cet arbre généalogique ne changera pas, mais bien les événements qui se produisent dans ces deux familles, puisque ce n’est pas une seule vie d’Archie Ferguson qui nous est contée, mais quatre versions différentes.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Sa mère, à qui Archie voue un amour total, est photographe ; son père, qu’il voit moins, a le sens du commerce. Si un épisode de fièvre vaut au garçon de découvrir le base-ball a la télévision avec sa nounou, dans la première des versions, c’est au début de la deuxième que survient une révélation, à six ans, après s’être cassé la jambe en tombant d’un arbre : <em>« Quelle idée intéressante de penser que les choses auraient pu se dérouler autrement pour lui, tout en restant le même. »</em> Si… Si… Si…</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Quand une cousine lui rapporte en pleurs que les <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethel_et_Julius_Rosenberg" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Rosenberg </a>ont été <em>« grillés sur la chaise électrique »</em>, Archie comprend qu’il ne sait pas grand-chose de l’Amérique, du monde où il vit, et que l’avenir est <em>« totalement incertain ».</em> Dans la troisième version, la mort va le frapper de beaucoup plus près et son mode de vie, radicalement changer : <em>« Le monde n’avait plus aucune réalité. »</em> Enfin, dans la quatrième, Archie Ferguson découvre, grâce au mari de sa tante maternelle, qu’on peut aussi gagner sa vie en écrivant des livres.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Enfant unique, Archie est ravi de passer l’été au camp Paradise avec son cousin Noah, un camp de vacances de l’Etat de New-York. Presque tous les garçons et filles autour d’eux sont des juifs new-yorkais, Ferguson est le seul à venir de banlieue. Il s’y plaît, puis tout change. <em>« Tout est parfaitement solide pendant un temps puis un matin le soleil se lève et le monde se met à fondre. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/186515670.png" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039651" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/4003812597.png" alt="paul auster,4321,roman,littérature américaine,etats-unis,apprentissage,enfance,jeunesse,culture,écriture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La première fille qui attire Ferguson est sans doute <em>« la fille dessinée sur les bouteilles de White Rock »</em>, l’eau de Seltz qu’achète sa mère : à moitié nue, séduisante, <em>« deux ailes diaphanes dans le dos ».</em> Ou la jeune Indienne du beurre Land O’Lakes avec ses nattes noires qui tient devant elle une plaquette de beurre identique – <em>« un monde à l’intérieur d’un monde, qui était contenu dans un autre monde qui était lui-même dans un autre monde (…) ».</em> Des camarades d’école lui montreront comment découper l’emballage pour la transformer en «<em> bombe pulpeuse ».</em> Mais c’est d’abord au sport, et surtout au base-ball qu’Archie Ferguson excelle.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Sa première petite amie (belge) donne une leçon amère au garçon qui n’a pas de goût pour les filles <em>« prévisibles ».</em> Le monde lui semble aller mieux après la victoire de Kennedy, puis la marche sur Washington et le discours de Martin Luther King. Le couple de ses parents bat de l’aile – <em>« et comme c’était étrange, profondément étrange d’être vivant ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La vie devient plus passionnante une fois qu’il rencontre Amy Schneiderman, seize ans, lors d’un barbecue de fin d’été pour fêter la victoire de sa mère à un concours de photos. Elle est la petite-fille de l’ancien patron photographe de Rose. Avec Amy, Archie a enfin une interlocutrice avec qui il peut tout partager, lectures, projets d’études, cinéma, musées, discussions au café. Elle ne jure que par New York, toutes les autres villes s’appelant pour elle <em>« Morneville ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A dix ans, Ferguson a écrit tout seul les vingt-et-un articles d’un journal scolaire ; il aime le <em>« grand foutoir bouillonnant »</em> des journaux où tout se côtoie, à la différence des livres <em>« solides et durables ».</em> Sa réticence à y laisser participer le premier de classe lui vaudra des ennuis, mais il tient au ton choisi pour traiter les sujets, un esprit <em>« incisif, enjoué et vif ».<span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><br /></span></em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2298868241.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1039653" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1222339337.jpg" alt="paul auster,4321,roman,littérature américaine,etats-unis,apprentissage,enfance,jeunesse,culture,écriture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Bibliothèque de l'université Columbia, NY, où Auster a fait ses études</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>4 3 2 1</em> déroule, séquence par séquence, quatre récits où la vie de Ferguson change en fonction des circonstances. On se perd parfois sur ces voies parallèles, mais on s’attache à ce garçon sous ces quatre avatars, cet adolescent, ce jeune homme archicurieux du monde qui l’entoure et souvent rebelle. Toutes les questions existentielles se posent, de la découverte des autres si différents de soi-même au problème de l’existence de Dieu, de la véritable amitié aux désordres amoureux. Littérature, cinéma, musique, manifestations, tout est porteur d’élans nouveaux.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Paul Auster a trouvé le moyen d’enchâsser dans son roman mille et une péripéties individuelles et collectives vécues par sa génération : <em>« le monde était fait d’histoires ».</em> <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_Columbia" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Colu</a><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_Columbia" target="_blank" rel="noopener noreferrer">mbia</a> ou <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_Princeton" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Princeton </a>? New York ou Paris ? Partout, le monde est<em> « densité, immensité, complexité ».</em> Comment vivre dans un pays où les émeutes raciales se multiplient, où les jeunes gens sont envoyés au Vietnam ? De toute façon, Ferguson mène la guerre à <em>« Nobodaddy, le personnage inventé par William Blake »</em>, le symbole de « <em>tous ces hommes irrationnels qui avaient la charge de gouverner le monde ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Comment devient-on ce qu’on est ? Pour Ferguson, de toute façon, après avoir lu <em>Crime et châtiment</em> (formidable passage lu par Isabelle Carré à <em>La Grande Librairie</em>), pas de vie sans écriture – écrire, c’est être plus vivant. Ni sans sexe, et là aussi, il hésite sur la voie à prendre. Archie déteste <em>« l’approche pratique de la vie »</em>, les convenances, les règlements. Ferguson, comme Paul Auster, a fait sienne la phrase notée au tableau par sa prof d’anglais : <em>« contre la destruction du monde, il n’y a qu’une seule défense : l’acte créateur ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les lecteurs fidèles de Paul Auster reconnaîtront au passage des noms, des événements, des jeux d’initiales, des titres ou des lieux de romans précédents. <em>4 3 2 1 </em>est aussi le livre d’un livre en cours d’écriture, quand on reconnaît soudain un paragraphe déjà lu dans une autre partie. Ce roman total d’un conteur magicien donne le vertige.</span></p>
maplanete
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Bonne nouvelle : aux Etats-Unis, les énergies vertes sont en plein boom
tag:maplanetea.blogspirit.com,2018-10-03:3317129
2018-10-03T10:30:00+02:00
2018-10-03T10:30:00+02:00
Un bond de 14% Quinze mois après la sortie des Etats-Unis de...
<p><strong>Un bond de 14% </strong></p><p>Quinze mois après la sortie des Etats-Unis de<a href="http://maplanetea.blogspirit.com/archive/2017/06/02/trump-sort-de-l-accord-du-climat-de-paris-quelles-consequenc-1058056.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><strong> l'Accord du climat</strong>,</a> annoncée le 1er juin 2017 par le président Trump qui affirmait vouloir relancer<strong> l'industrie du charbon</strong> dans le pays, une de ses promesses de campagne, mâts d'éoliennes et panneaux photovoltaïques fleurissent au quatre coins du pays. Y compris au <strong>Texas</strong>, Etat pétrolier particulièrement conservateur, où<strong> l'éolien est même déjà la source d'énergie la moins chère du marché,</strong> selon Bloomberg New Energy Finance (BNEF), précise les "Echos".</p><p>Les capacités de p<strong>roduction d'électricité renouvelable ont ainsi bondi de 14 %</strong> l'an dernier, la progression la plus importante jamais enregistrée, et le rythme de croissance devrait être comparable en 2018. L'éolien en construction représente une capacité de plus de 19 gigawatts, un record, selon l'American Wind Energy Association (AWEA). Et quelque 73 gigawatts de capacités d'électricité solaire supplémentaires entreront en service d'ici à 2022, prévoit l'Agence internationale de l'énergie.</p><p><strong>Le charbon américain poursuit son déclin</strong></p><p>N'en déplaise aux rodomontades de Donald Trump,<strong> le charbon américain poursuit donc son déclin,</strong> remplacé par les centrales au gaz et les renouvelable. En 2018, près de 13 gigawatts de capacités de génération à partir de charbon devraient disparaître. Il est vrai qu'au demeurant, le président américain n'a pas touché aux <strong>généreuses subventions fédérales,</strong> sous forme de crédits d'impôt, qui favorisent depuis les années 1990 le secteur des renouvelables, sources d'emplois dans les Etats ruraux. Leur croissance devrait se poursuivre, au rythme de 20 gigawatts de capacités supplémentaires par an ou plus d'ici à 2025. S'il devient possible d'améliorer les systèmes de stockage (notamment batteries), ressources éoliennes et solaires pourraient même fournir 80% de la demande en électricité aux Etats-Unis, ont indiqué des chercheurs américains dans un article paru le 27 février 2018 dans la revue <strong><a href="https://pubs.rsc.org/en/Content/ArticleLanding/2018/EE/C7EE03029K#!divAbstract" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Energy & Environmental Science.</a></strong></p><p><strong>La Californie</strong>, Etat américain le plus peuplé, où le solaire sera la source la moins onéreuse d'électricité dès le début de la prochaine décennie, vise quant à elle <strong>une électricité d'origine 100 % renouvelable en 2045.</strong> En voilà d'excellentes nouvelles pour la planète !</p><p><strong><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cathy Lafon</a></strong></p><p><strong>►LIRE AUSSI</strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur les énergies renouvelables : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/energie-renouvelable/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">cliquer ICI </a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"> <img id="media-356301" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/02/02/2357839532.jpg" alt="énergies renouvelables,etats-unis" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Un champ d'éoliennes aux Etats-Unis. Photo archives AFP</em></span></p><p>Et toc ! Un beau pied de nez à Donald Trump et à son gouvernement climatosceptique ! Selon <strong><a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0302283228856-malgre-trump-les-etats-unis-accelerent-leur-virage-vers-les-energies-vertes-2209237.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer">le site Internet des "Echos", les Etats-Unis accélèrent leur virage vers les énergies vertes.</a></strong> Loin de régresser ou encore moins d'être stoppées, au pays de l'Oncle Sam, les énergies renouvelables progressent plus vite que jamais : <strong>hydraulique, solaire et éolien représentent aujourd'hui 18 % de l'électricité produite dans le pays</strong>, soit deux fois plus qu'il y dix ans.</p>
Tania
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Curiosité
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-09-11:3113334
2018-09-11T20:20:00+02:00
2018-09-11T20:20:00+02:00
« Et puis, le lundi matin, je ne pus m’empêcher de me rendre à...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/906018694.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1013413" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/401963028.jpg" alt="joyce carol oates,valet de pique,roman,littérature anglaise,etats-unis,suspense,thriller,culture" /></a>« Et puis, le lundi matin, je ne pus m’empêcher de me rendre à l’audience, en fin de compte.<br /><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Je sais, il y avait ma promesse à Eliott Grossman. Il m’avait expressément conseillé, à plusieurs reprises, de me tenir à l’écart. Mais j’en fus incapable.<br /><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">J’étais trop angoissé pour rester chez moi. Il me vint la terrible idée que l’avocat avait mal interprété l’assignation et que, faute de se présenter, </span></span></span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Andwer J. Rash </span></span></span><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">[son nom y est mal orthographié]</span></span></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> serait passible d’arrestation pour « mépris du tribunal ».<br /><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Et puis j’étais tenaillé par la curiosité, je voulais savoir qui était </span></span></span></span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">C. W. Haider</span></span></span></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">. Personne n’avait jamais déposé plainte contre moi pour quoi que ce soit, </span></span></span></span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">a fortiori</span></span></span></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> pour « vol » et « plagiat ». J’avais veillé misérablement une bonne partie de la nuit dans l’attente de l’audience. </span></span></span></span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Il me fallait voir l’ennemi</span></span></span></span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">. »</span></span></span></span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Joyce Carol Oates, <em>Valet de Pique</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 14pt;"> </span></p>
Tania
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Inquisition
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-05-19:3111327
2018-05-19T08:30:00+02:00
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« C’est incroyable, quand on y pense, que tout ce qu’on a pu...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3885514609.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-200967" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3702392987.jpg" alt="roth,philip,exit le fantôme,roman,littérature anglaise,etats-unis,vieillesse,désir,culture" /></a>« C’est incroyable, quand on y pense, que tout ce qu’on a pu réussir, accomplir dans la vie, quelle qu’en soit la valeur, s’achève par le châtiment d’une inquisition menée par votre biographe. De l’homme qui maîtrisait les mots, de l’homme qui a passé sa vie à raconter des histoires, on retiendra, après sa mort – si on se souvient encore de lui –, une histoire sur son compte qui exposera sa vilenie cachée et la décrira avec une franchise, une clarté, une assurance sans faille, une attention consciencieuse aux exigences les plus subtiles de la morale, et une indéniable délectation.</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;">Voilà, j’étais le suivant. Pourquoi m’avait-il fallu attendre jusqu’à maintenant pour me rendre à l’évidence ? Sauf si je le savais depuis le début. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: times new roman,times,serif;">Philip Roth,</span></span></span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"> <a title="Retour à New York (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/05/11/retour-a-new-york-1166644.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Exit le fantôme</a></span> </em></span></span></em></span></p>
Tania
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Retour à New York
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-05-17:3111326
2018-05-17T08:30:00+02:00
2018-05-17T08:30:00+02:00
« Je n’étais pas retourné à New York depuis onze ans. » Ainsi...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>« Je n’étais pas retourné à New York depuis onze ans. »</em> Ainsi s’ouvre <em>Exit le fantôme</em> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_Roth" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Philip Roth </a>(2007, traduit de l’anglais, Etats-Unis, par Marie-Claire Pasquier). Nathan Zuckerman, son double fictif, n’a quitté son coin perdu des Berkshires, à deux cents kilomètres au nord, que pour un séjour à Boston (ablation de la prostate). A présent, un urologue l’a persuadé de tenter un traitement contre l’incontinence par injection de collagène.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1825206511.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-200966" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2918651842.jpg" alt="roth,pilip,exit le fantôme,roman,littérature anglaise,etats-unis,vieillesse,désir,culture" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Seul dans la petite maison achetée à la campagne, il vivait seul avec ses livres et sa machine à écrire, sans télévision ni ordinateur. Des courses en ville une fois par semaine, un dîner hebdomadaire chez un voisin bien décidé à casser sa vie de solitaire radical – au point de lui amener deux chatons roux adorables, qu’il lui a rendus après avoir joué avec eux quelques jours, pour ne pas se retrouver <em>« métamorphosé en un autre homme par deux petits chats ».</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A l’hôpital, il reconnaît la voix d’une petite dame âgée montée dans l’ascenseur et la suit jusque dans un snack. Amy Bellette, dont il se souvient même s’il ne l’a rencontrée qu’une seule fois, porte une drôle de robe fabriquée dans une chemise d’hôpital ; quand elle enlève son chapeau, Nathan voit le côté rasé de son crâne et une cicatrice sinueuse. Il n’ose pas l’aborder.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">L’optimisme du médecin a suscité un regain d’espoir : <em>« à nouveau la vie semblait sans limites ».</em> Zuckerman se voit déjà fréquenter la piscine publique sans crainte de laisser derrière lui le sillon d’une fuite urinaire. D’avoir revu Amy lui donne envie de relire E. I. Lonoff dont il rachète les six recueils de nouvelles dans une librairie d’occasion, même s’ils sont dans sa bibliothèque à la maison. <em>« Il était aussi bon écrivain que dans mon souvenir. Meilleur, même. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Lonoff, cet <em>« écrivain américain du XXe siècle qui ne ressemblait à aucun autre »</em>, était malheureusement tombé dans l’oubli, faute d’avoir pu achever le roman qu’il avait commencé. Comment s’étaient passées les cinq dernières années de sa vie, <em>« avec la fin brutale de son mariage avec Hope et la nouvelle vie engagée aux côtés d’Amy Bellette »</em> ? Celle-ci, l’étudiante de Lonoff et sa dernière compagne, pourrait sans doute lui répondre.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A la veille de rentrer chez lui, Zuckerman lit dans la <em>New York Review of Books</em> une petite annonce qui semble faite pour lui : un jeune couple d’écrivains échange pour un an son appartement trois pièces contre <em>« une retraite rurale tranquille ».</em> Sans attendre, conscient de faire une sottise, lui qui s’est coupé volontairement <em>« de toutes relations humaines suivies »</em>, il les appelle. Leur appartement n’est qu’à quelques rues du restaurant. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Billy Davidoff et Jamie Logan lui réservent un accueil chaleureux ; Nathan est séduit par la gentillesse de Billy, qui adore visiblement sa femme, et encore plus par la personnalité de Jamie, <em>« la plus brillante des deux »</em>, qui a déjà vu une de ses nouvelles publiées. C’est la fille d’un industriel du pétrole à Houston, elle a dû batailler pour faire accepter son mariage avec un fils de commerçant juif. L’idée de quitter New York vient d’elle, traumatisée par le 11 septembre : elle ne veut pas <em>« être pulvérisée au nom d’Allah ».</em> Ils tombent d’accord.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">De l’hôtel, Zuckerman prévient Rob Massey, son homme à tout faire à la campagne, pour lui faire emballer les affaires dont il aura besoin à New York. Un vrai coup de folie, se dit-il, d’autant plus que l’intervention s’avère décevante. Puis il reçoit un appel d’un homme qui se présente comme un ami de Jamie Logan et de Billy Davidoff, un journaliste free-lance, Richard Kliman. Celui-ci projette d’écrire une biographie de E. I. Lonoff, Jamie lui a donné son numéro de téléphone, il sait que Zuckerman l’a rencontré et l’admire.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>« La dernière chose au monde que souhaitait Lonoff, c’est d’avoir un biographe. »</em> Malgré l’opposition et les arguments de Zuckerman, le jeune journaliste parvient à éveiller sa curiosité pour le <em>« grand secret »</em> de Lonoff ; il voudrait aussi qu’il intercède en sa faveur auprès d’Amy Bellette qui ne lui répond plus. Son interlocuteur est tenace et sûr de lui, comme Nathan l’était à son âge. Celui-ci finit par raccrocher. Peu après, Billy l’appelle, Jamie et lui regrettent d’avoir donné son numéro à l’ancien <em>« petit ami »</em> de Jamie à Harvard, qui les a informés du tour de leur conversation.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>« En m’engageant précipitamment dans un nouvel avenir, j’étais sans le vouloir retombé dans le passé – trajectoire inversée plus fréquente qu’on ne croit, mais qui n’en est pas moins troublante. »</em> Le voilà invité par le couple d’écrivains à suivre chez eux la soirée des élections : ils sont persuadés que Kerry va l’emporter contre Bush. Malgré son âge, son handicap sexuel, la perspective de revoir Jamie lui fait accepter l’invitation – <em>« Comme si la présence de cette jeune femme pouvait faire naître un espoir. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Une soixantaine de pages et tous les thèmes d’<em>Exit le fantôme</em> sont introduits : la vie sociale et la solitude, l’ambition littéraire, le désir, <a title="Vieillesse ennemie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/06/07/vieillesse-ennemie.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">la dégradation physique</a>, l’évolution de l’Amérique. En onze ans, le New York qu’il a quitté à la suite de menaces de mort sérieuses a changé, les gens téléphonent tout haut dans la rue, les femmes y portent des tenues très légères. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Nathan est sous le charme de Jamie Logan : <em>« Cette femme était en moi avant même d’être apparue ».</em> Il écrit des dialogues imaginaires entre elle et lui. Kliman ne désarmant pas, Zuckerman décide de le contrer à tout prix et revoit Amy Bellette. Celle-ci se rappelle des paroles de Lonoff peu avant sa mort – une citation ? Elles pourraient être de lui : <em>« La fin est si immense qu’elle contient sa propre poésie. Il n’y a pas à faire de rhétorique. Juste dire les choses simplement. »</em></span></p>
Tania
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Un certain éclat
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-03-31:3111302
2018-03-31T08:30:00+02:00
2018-03-31T08:30:00+02:00
« En bas – faible lumière, copeaux de bois par terre – on avait...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3287334884.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-198734" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/308839805.jpg" alt="Tartt Le chardonneret Plon.jpg" /></a>« En bas – faible lumière, copeaux de bois par terre – on avait le sentiment d’être dans une étable, avec de grosses bêtes qui attendaient patiemment dans l’obscurité. Hobie m’a enseigné le caractère des bons meubles, parlant de chacun en termes de « il » ou de « elle », de la qualité musculaire, presque animale, qui distinguait les meubles superbes de leurs pairs rigides en forme de boîte cubiques et plus recherchés, sans parler de la manière affectueuse dont il faisait courir sa main le long des flancs sombres et luisants de ses buffets et de ses commodes comme s’il s’était agi d’animaux domestiques. C’était un bon prof et très vite, en me faisant examiner et comparer, il m’a appris à identifier une copie : cela se voyait à l’usure trop égale (les vieux meubles étaient toujours usés de manière asymétrique) ; à des bords découpés à la machine au lieu d’être rabotés à la main (un doigt sensible sentait un bord découpé à la machine, même avec peu de lumière) ; mais surtout à cause de l’aspect plat et mort du bois auquel il manquait un certain éclat, ainsi que la magie provenant des siècles durant lesquels ils avaient été touchés, utilisés, et étaient passés entre des mains humaines. Contempler les vies de ces vieilles commodes et de ces vieux secrétaires – des existences plus longues et plus douces que la vie humaine – me plongeait dans le calme comme une pierre en eaux profondes, si bien que lorsque venait l’heure de repartir je sortais de là abasourdi et clignant des yeux, pour retrouver le vacarme de la 6<sup>e</sup> Avenue en sachant à peine où j’étais. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Donna Tartt,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> <a title="Un thriller énorme (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/03/19/un-thriller-enorme-1164447.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le Chardonneret</a></span></em></span></p>
Tania
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Un thriller énorme
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-03-29:3111300
2018-03-29T08:30:00+02:00
2018-03-29T08:30:00+02:00
Enorme, c’est l’épithète qui convient au Chardonneret de Donna...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Enorme, c’est l’épithète qui convient au <em>Chardonneret</em> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Donna_Tartt" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Donna Tartt</a>, dont j’avais dévoré <em>Le maître des illusions</em>. Ce roman-ci (traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Edith Soonckindt), qu’on ne lâche pas sans connaître le sort du petit tableau qui lui sert de titre et de fil conducteur, gêne parfois par sa profusion – il compte près de huit cents pages.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-198730" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1542898815.jpg" alt="tartt,donna,le chardonneret,roman,littérature anglaise,etats-unis,thriller,peinture,fabritius,culture" /><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Carel Fabritius, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chardonneret" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le chardonneret</em></a>, 1654, La Haye, Mauritshuis</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La catastrophe initiale est fascinante : au Metropolitan de New York où il visite avec sa mère une exposition de peinture hollandaise, à un moment où ils se sont brièvement séparés, Theo Decker, treize ans, revient à lui après une terrible explosion, dans une atmosphère de catastrophe. Près de lui, un homme tient à lui parler durant le peu de temps qui lui reste. Ce vieux monsieur qu’il avait remarqué en compagnie d’une petite fille rousse le pousse à emporter pour le sauver un petit panneau tombé près d’eux : le fameux <em>Chardonneret</em> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Carel_Fabritius" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Fabritius</a>, une des rares œuvres de ce peintre du XVIIe siècle, dont l’atelier fut détruit par l’explosion d’une poudrière.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le vieux Welty, avant de mourir, a donné sa bague à Theo et une adresse où la porter de sa part. En état de choc, entouré de cadavres et de décombres, sans trouver sa mère, le garçon arrive à quitter les lieux avant l’arrivée des secours. Fidèle au code habituel entre eux, il rentre chez lui, l’attend – en vain. Quand il finit par appeler le numéro d’information sur le drame, c’est pour se retrouver quasi seul au monde, sans nouvelles de son père, dont le départ a été le début d’une vie plus heureuse avec sa mère, ni de ses grands-parents hostiles.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pour échapper aux services sociaux qui risquent de le placer dans une institution, Theo se rend chez son copain Andy, qui habite un luxueux appartement dans un vieil immeuble chic sur Park Avenue. Par chance, la riche Mrs. Barbour, sa mère, contente de leur amitié qui fait du bien à son fils, accepte de l’abriter le temps qu’il voudra et le protège des ennuis, particulièrement attentive, malgré ses quatre enfants.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Quand il commence à émerger du traumatisme, Theo finit par appuyer sur la sonnette verte à l’adresse indiquée par le vieil homme du musée, apparemment une obscure boutique d’antiquaire : Hobie Hobart, restaurateur de meubles réputé, vit là et veille sur Pippa, la petite fille rousse du musée, la petite-fille de Welty, gravement blessée par l’explosion, qui a survécu.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Autour des protagonistes, la romancière américaine tisse une toile de fond : New York, les endroits que Theo et sa mère fréquentaient, la haute bourgeoisie, l’atelier de restauration ; puis, quand le père de Theo réapparaîtra, la Californie où il se fait un ami pour la vie, Boris, un Ukrainien qui lui fait partager ses recettes pour supporter les cahots de l’existence, alcool et drogue, et qui l’entraînera un jour à Amsterdam.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Donna Tartt maintient le suspense en ne parlant que par moments du petit tableau que Theo garde soigneusement caché sans oser en parler à personne, avec des sueurs froides chaque fois qu’il est question dans les médias de tableaux volés ou disparus. Quel sera son sort, se demande-t-on tout le long, et celui de son voleur ?</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La tentative de vie commune entre père et fils sera un fiasco. Theo reviendra à New York ; c’est auprès de Hobie et de Mrs. Barbour qu’il se sent chez lui. La romancière plonge son lecteur dans les dérives et les angoisses du héros durant quatorze ans, on se demande parfois comment il tient encore debout. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Chacune des pistes ouvertes dans le roman est explorée à fond : commerce de meubles anciens, pratiques mafieuses, rituels mondains pour préparer un mariage dans la haute société... Trafics en tous genres, mensonges, coups foireux, violence, secrets, inquiétude, l’atmosphère est sombre le plus souvent. Heureusement les questions sur l’existence, les rapports entre les personnages, le goût du beau, l’érudition équilibrent le tout. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dona Tartt a remporté le prix Pulitzer 2014 avec <a title="Le billet de Claudialucia (Ma librairie)" href="https://claudialucia-malibrairie.blogspot.be/2014/05/dona-tartt-le-chardonneret.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Chardonneret</em> </a>: «<em> maelström d'émotions, de sensations, de réflexions fondu dans les mots mêmes, sculpté dans une écriture violente, brutale et admirablement cinématographique »</em> (Fabienne Pascaud, <em><a title="Article et source" href="http://www.telerama.fr/livres/le-chardonneret,106981.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Télérama</a>), « thriller littéraire d’une grande efficacité »</em> (Bruno Corty, <a title="Article et source" href="http://www.lefigaro.fr/livres/2014/04/15/03005-20140415ARTFIG00179-donna-tartt-prix-pulitzer-pour-le-chardonneret.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Figaro</em></a>), <em>« roman cathédrale »</em> (Laurence Houot, <em><a title="Article et source" href="https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/le-chardonneret-roman-cathedrale-de-donna-tartt-150439" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Culturebox</a>).</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">De belles citations ouvrent chacune des parties, de <em>« L’absurde ne délivre pas, il lie »</em> (Camus) à <em>« L’art et rien que l’art, nous avons l’art pour ne point mourir de la vérité »</em> (Nietzsche). Les passages sur <a title="Dossier vidéo du Mauritshuis de La Haye à propos du Chardonneret (en anglais)" href="http://puttertje.mauritshuis.nl/en/around-the-world" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Chardonneret</em> de Fabritius</a> sont merveilleux, qu’il s’agisse de la peinture même ou de son sujet : un oiseau qui semble vivant, qui pourrait s’envoler, si une chaîne à la patte ne le retenait.</span></p>
Tania
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Charisme
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-03-24:3111296
2018-03-24T08:30:00+01:00
2018-03-24T08:30:00+01:00
« Spielberg met ici en scène le prequel du...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2308941689.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-198581" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3153432087.jpg" alt="les-hommes-du-president-affiche.jpg" /></a>« Spielberg met <a title="Liberté de la presse (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/03/15/liberte-de-la-presse-1164275.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">ici </a>en scène le <a title="Définition Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9quelle" target="_blank" rel="noopener noreferrer">prequel </a>du « Watergate », dans un style d’un classicisme hollywoodien à la <a title="Les hommes du Président (Wikipedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Hommes_du_pr%C3%A9sident_(film)" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Pollack</a>. C’est, d’une part, le récit palpitant d’un bras de fer entre le pouvoir exécutif et la presse. Et d’autre part, c’est la trajectoire d’une femme, que les circonstances conduisent à un choix douloureux : être fidèle à ses amis ou assumer sa responsabilité.</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1688785688.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-198582" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2133016236.jpg" alt="Spielberg Pentagon-Papers.jpg" /></a>Par leur charisme, l’ampleur de la carrière, l’amour du public, Meryl Streep et Tom Hanks sont les héritiers des grands acteurs de l’âge d’or hollywoodien, la Katharine Hepburn et le James Stewart de notre époque. Ils jouent à l’ancienne mais avec leur modernité et leur profondeur, ils emportent jusqu’à aujourd’hui toute une tradition, une expérience, un idéal qui vient de Capra et communiquent la nature de leur personnage, sans avoir recours aux mots. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Fernand Denis, <a title="Article source" href="http://www.lalibre.be/culture/cinema/pentagon-papers-l-hommage-de-spielberg-au-journalisme-5a660b91cd70b09cefcc6e16" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>"Pentagon Papers" : L'hommage de Spielberg au journalisme</em></a>, La Libre Belgique, 24/1/2018</span></p>
Tania
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Liberté de la presse
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-03-22:3111295
2018-03-22T08:30:00+01:00
2018-03-22T08:30:00+01:00
On peut aller voir un film pour un formidable duo d’acteurs – en...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On peut aller voir un film pour un formidable duo d’acteurs – en l’occurrence, Meryl Streep et Tom Hanks – et sortir du cinéma emballé par un puissant éloge de la liberté de la presse, ou bien l’inverse. Dans <em>The Post</em> (diffusé chez nous sous le titre <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pentagon_Papers_(film)" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Pentagon Papers</em></a>, au Québec, <em>Le Post</em>, tout simplement), <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Steven_Spielberg" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Spielberg </a>raconte avec l’art et le fini qu’on lui connaît ces jours historiques pour le journal <a title="Site du journal" href="https://www.washingtonpost.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">The Washington Post</a>, en 1971. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/540113548.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-198580" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/100010812.jpg" alt="pentagon papers,the post,spielberg,meryl streep,tom hanks,cinéma,etats-unis,nixon,vietnam,the new york times,the washington post,presse écrite,liberté,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ecœuré par les mensonges du gouvernement américain sur ses succès militaires au Vietnam, un analyste militaire est à l’origine du dévoilement de ces archives confidentielles du Pentagone : une étude sur les avancées réelles de la guerre au Vietnam dont plusieurs présidents américains, successivement, n’ont pas tenu compte, prolongeant le mensonge d’Etat et l’envoi de jeunes soldats, toujours plus nombreux, dans le bourbier vietnamien.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">C’est le <a title="Site du journal" href="https://www.nytimes.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">New York Times </a>qui publie en primeur ces documents secrets à la une, mais très vite, une injonction de la justice à la demande de Nixon lui interdit de continuer à porter ainsi atteinte à l’image des Etats-Unis. Le rédacteur en chef du Post, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Bradlee" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ben Bradlee </a>(interprété par Tom Hanks) y voit une occasion inespérée pour un journal à l’audience plus limitée et qui cherche de nouveaux moyens financiers pour se développer : il voudrait persuader la directrice du journal, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Katharine_Graham" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Katharine Graham </a>(interprétée par Meryl Streep) de publier ces « Pentagon Papers » s’il arrive à mettre la main dessus. Elle hésite d’autant plus qu’elle est stressée par l’entrée en bourse imminente du Post, groupe familial dont elle a pris la direction après le suicide de son mari.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Au comité d’administration, les conseillers sont nombreux à préférer la prudence, surtout en ces circonstances où il vaudrait mieux ne pas affoler les banquiers. Spielberg filme à de nombreuses reprises la directrice du Post entourée d’hommes en costume et cravate, seule présence féminine dans un monde majoritairement masculin – il fallait du cran. Certains n’hésitent pas à la mettre en cause, à dévaloriser ses compétences, d’autant plus qu’elle est arrivée à son poste parce qu’elle était l’épouse du directeur précédent.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Plusieurs scènes montrent bien l’attention de Spielberg à cette question du genre : lorsqu’elle fait son discours pour l’entrée officielle en bourse ; lorsqu’elle donne une réception et se retire avec les dames à l’heure où celles-ci laissent les messieurs discuter entre eux ; lorsqu’elle quitte le tribunal à la fin, après que le Post et le New York Times ont gagné devant la Cour Suprême des Etats-Unis – laissant le patron du New York Times pavoiser devant les micros des journalistes, la patronne du <a title="Photo de la une du Post" href="https://www.washingtonpost.com/news/retropolis/wp-content/uploads/sites/62/2017/12/court-headline.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Washington Post </a>descend les marches de son côté, entre de nombreuses jeunes filles levant vers elle un regard admiratif.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le thème majeur du film est la liberté de la presse, et en particulier, la liberté de critiquer la politique gouvernementale. Le début du film illustre parfaitement le décalage entre la réalité du terrain (les soldats morts au Vietnam) et le discours de propagande des responsables politiques, pour le prétendu bien du pays, alors même qu’ils viennent d’être informés de défaites calamiteuses.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Spielberg montre la proximité entre les journalistes et la sphère politique : la directrice du Post considère <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_McNamara" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Robert McNamara </a>comme un ami. Quand son rédacteur en chef soulève la question de son indépendance réelle, elle riposte en lui rappelant ses propres liens avec le président Kennedy et sa femme. Le film souligne également le rôle crucial de la justice pour protéger les droits des uns et des autres. Désobéir à l’injonction d’un magistrat peut conduire en prison, le journal risque gros dans l’aventure – et tous ses employés. Spielberg a construit <em>« un haletant suspense uniquement avec des discussions, des réunions et des échanges téléphoniques »</em> (Marcos Uzal, <a title="Article source" href="http://next.liberation.fr/cinema/2018/01/23/pentagon-papers-leaks-de-luxe_1624648" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Libération</a>)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pentagon Papers a été présenté comme <a title="Article de la DH" href="http://www.dhnet.be/medias/cinema/the-post-le-film-anti-trump-de-steven-spielberg-qui-va-faire-beaucoup-de-bruit-58c04b8acd704dd7c0cf84c6" target="_blank" rel="noopener noreferrer">un film « anti-Trump »</a> : Tom Hanks est un opposant notoire au président actuel des Etats-Unis, celui-ci n’a pas hésité à dévaloriser la réputation de Meryl Streep, récemment récompensée par un <a title="Pas d'Oscar pour Spielberg (NY Times)" href="https://www.nytimes.com/2018/01/31/movies/steven-spielberg-oscars-snub.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Oscar </a>pour son premier rôle dans <em>The Post</em>. Le journalisme est un métier de passion, c’est ce qu’incarnent parfaitement Meryl Streep et Tom Hanks dans les <a title="Article du NYTimes sur les personnages" href="https://www.nytimes.com/2017/12/25/movies/the-post-katharine-graham-meryl-streep-ben-bradlee-tom-hanks.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">rôles </a>principaux, et aussi Bob Odenkirk dans le rôle de Ben Bagdikian décidé à tout risquer pour cette cause juste, comme Matthew Rhys dans celui de Daniel Ellsberg, le lanceur d’alerte.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Où en est la grande presse presque cinquante ans plus tard ? Quelle est son indépendance par rapport aux gouvernants dont elle ne fait trop souvent que répéter le discours, au détriment de l’analyse et de la critique ? On mesure aussi, devant les superbes images des salles de rédaction, de la composition des articles au plomb, de l’impression, des rotatives, de l’empaquetage, à quel point le travail technique a changé, sans parler du recul actuel de la presse papier au profit du numérique. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Le blog de Dasola" href="http://dasola.canalblog.com/archives/2018/02/02/36101269.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Pentagon Papers</em> </a>de Spielberg, qui nous plonge littéralement dans l’époque et le décor des années septante, m’a passionnée de bout en bout. Je laisse la conclusion à Armelle Barguillet : <em>« Ce film tombe au bon moment pour deux raisons : primo, il rend compte du devoir de vérité d’une presse indépendante et courageuse ; secundo, il se glisse dans l’actuel débat féministe sur les inégalités de traitement faites aux femmes, les humiliations quotidiennes qu’elles subissent en affirmant leurs convictions, leur intelligence et leur perspicacité, y compris dans les décisions historiques de la nation. »</em> (<em><a title="Article source" href="http://laplumeetlimage.over-blog.com/2018/01/pentagon-papers-de-steven-spielberg.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">La Plume et l’Image</a></em>)</span></p>
Tania
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Cloche
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2018-03-03T08:30:00+01:00
2018-03-03T08:30:00+01:00
Puis-je t’offrir cette cloche marchande le murmure Elle est...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/742231392.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-197924" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3214928523.jpg" alt="patti smith,glaneurs de rêves,récit,littérature anglaise,etats-unis,enfance,poésie,nature,culture,woolgathering,traduction" /></a><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Puis-je t’offrir cette cloche</span><br /><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"> marchande le murmure </span><br /><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Elle est extrêmement précieuse, </span><br /><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">une pièce de collection, qui n’a pas de prix </span><br /><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Non merci, répondis-je</span><br /></span><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">je ne souhaite pas de possessions <br />Mais c’est une cloche fabuleuse <br />une cloche de cérémonie <br />une belle cloche <br />Ma tête est une cloche <br />chuchotai-je <br />entre mes doigts bandés <br />déjà endormie</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Patti Smith, <em>Rubis indien</em> (<a title="Attentive à l'infime (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/02/26/attentive-a-l-infime-1163587.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Glaneurs de rêves</em></a>)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo de couverture : Patti Smith, CM1, 1955, New Jersey</span></p>
Tania
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Pulsation
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-01-27:3111265
2018-01-27T08:30:00+01:00
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« Et qu’avait fait Charlotte dans Boca Grande ? Marine...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/949591008.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-196690" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/982086388.jpg" alt="didion,joan,un livre de raison,littérature anglaise,etats-unis,roman,traduction,culture" /></a>« Et qu’avait fait Charlotte dans Boca Grande ? Marine Bogart voulait-elle savoir ce que Charlotte avait fait de sa vie ou comment elle avait bien pu se faire tuer ? Dans un cas comme dans l’autre la réponse est obscure. Dans la mesure où je suis incapable de tirer des conclusions définitives. Je sais comment établir le schéma moléculaire de la vie, représenter les hélices simples, doubles des acides aminés, mais lorsque je m’efforce de définir le modèle du « caractère » de Charlotte Douglas je ne vois qu’une pulsation lumineuse. Je songe à ces arcs-en-ciel sur les taches d’huile des boulevards de Progreso après la pluie. Il me faut tenter de percevoir ce modèle. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Joan Didion,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> <a title="Je serai le témoin (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/01/23/je-serai-le-temoin-1162673.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Un livre de raison</a></span></em></span></p>