Last posts on danse
2024-03-28T10:01:40+01:00
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Tania
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Défaire les noeuds
tag:textespretextes.blogspirit.com,2024-03-05:3355152
2024-03-05T18:00:00+01:00
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« J’avais découvert un cahier d’écolier qui portait sur la...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3087548232.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1374814" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2453027667.jpg" alt="Modiano Marie qui défait les noeuds.jpg" /></a>« J’avais découvert un cahier d’écolier qui portait sur la couverture le nom de la danseuse. On y avait recopié la plupart des passages soulignés dans les livres, d’une écriture d’adolescente, et celle-ci ne pouvait être que l’écriture de la danseuse. Et sur l’une des pages était collée la réplique d’un tableau représentant la Vierge dénouant un ruban emmêlé et dont le titre était : </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_qui_d%C3%A9fait_les_n%C5%93uds" target="_blank" rel="noopener">Marie qui défait les nœuds</a></span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">. Elle avait trouvé plusieurs reproductions de ce tableau sous forme de cartes postales qui étaient rangées dans le tiroir de sa table de nuit, et elle m’en avait offert une avec une dédicace en m’expliquant simplement que c’était un porte-bonheur. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Patrick Modiano,</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"> <a title="La danseuse et lui (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2024/02/28/la-danseuse-et-lui-3355151.html" target="_blank" rel="noopener">La danseuse </a></span></em></p>
Tania
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La danseuse et lui
tag:textespretextes.blogspirit.com,2024-03-04:3355151
2024-03-04T06:00:00+01:00
2024-03-04T06:00:00+01:00
Le titre du dernier roman paru de Patrick Modiano , La danseuse ,...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le titre du dernier roman paru de <a title="Bio-bibliographie" href="https://livrecritique.online/la-vie-et-loeuvre-de-patrick-modiano-une-biographie-detaillee/" target="_blank" rel="noopener">Patrick Modiano</a>, <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/La-danseuse" target="_blank" rel="noopener"><em>La danseuse</em></a>, désigne la mère du petit Pierre et le souvenir d’un soir où le narrateur le ramenait chez elle à la Porte de Champerret. Hovine, qui la connaissait depuis leur enfance, leur ouvrait la porte de l’appartement et annonçait que la danseuse ne rentrerait pas, elle répétait un ballet. C’était <em>« un temps où l’on prenait beaucoup moins de photos qu’aujourd’hui »</em> et dont il lui reste des souvenirs épars, <em>« quelques morceaux d’un puzzle ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1794563052.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1374813" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3685964945.jpg" alt="modiano,la danseuse,roman,littérature française,mémoire,danse,rencontres,écriture,culture,paris" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Si Hovine devait s’absenter après le dîner, ce serait moi qui veillerais sur Pierre et l’amènerais peut-être le lendemain matin au cours Dieterlen. »</em> Ces souvenirs très lointains lui reviennent alors qu’il marche dans Paris, ville qui lui est devenue comme <em>« étrangère »</em> depuis qu’elle ressemble à un parc d’attractions, où les passants marchent par groupes, munis de valises à roulettes ou de sacs à dos. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">En attendant de traverser, il reconnaît un homme sur le trottoir d’en face, qu’il croyait mort. <em>« Vous êtes bien Serge Verzini ? »</em> Celui-ci nie d’abord, avant de lui proposer de boire un verre dans un café à proximité. En fait, l’homme n’a aucun souvenir du narrateur, ni de la danseuse ni de son fils, mais sur sa chevalière, ce sont bien ses initiales qui sont gravées. L’homme lui laisse un numéro de téléphone et une adresse s’il veut reparler un jour de ce temps si lointain.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Parfois l’on retrouve dans les rêves la lumière de ce temps-là telle qu’elle était à certains moments précis de la journée. » </em>Celle du matin quand la danseuse arrivait au studio où elle prenait des cours de danse avec <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Kniaseff" target="_blank" rel="noopener">Boris Kniaseff</a>. Celle de sept heures du soir quand elle en sortait. Le professeur russe voyait la danse comme <em>« une discipline qui vous permet de survivre ». </em>De belles pages le montrent. </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« C’était la période la plus incertaine de ma vie. Je n’étais rien. »</em> L’exemple de la danseuse l’a aidé à en sortir. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">A la recherche d’une chambre bon marché, il avait rencontré Verzini qui en louait dans le quartier. L’homme était propriétaire de <em>« La Boîte à magie » </em>où avait lieu un <em>« dîner-spectacle »</em> le samedi soir. C’est là qu’il avait rencontré la danseuse et puis l’avait accompagnée jusque chez elle. </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">L’univers de <a title="Tous les billets sur T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/modiano" target="_blank" rel="noopener">Modiano</a>, ce sont des noms, des lieux, des conversations qui mènent parfois quelque part, souvent au hasard, et des <em>« fantômes du passé ».</em> Beaucoup de questions. Qui est le père du petit Pierre ? De quoi, de qui la danseuse a-t-elle peur, quand elle se retourne ou regarde autour d’elle comme pour vérifier qu’elle n’est pas suivie ? Le narrateur ne l’interrogeait pas, mais il se rappelle des bribes qu’elle ramenait parfois de son passé. Quant à Hovine, ses réponses étaient toujours <em>« évasives ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Pour s’inventer une occupation, le narrateur a dit écrire <em>« des paroles de chansons »</em>, c’est ainsi qu’il se présente au petit groupe autour de la danseuse. <em>« Le hasard des rencontres » </em>l’a mis en contact avec le monde de la danse et aussi, dans un café, avec <em>« un étrange éditeur »</em> qui publie à Paris <em>« des romans en langue anglaise interdits par la censure dans les pays anglo-saxons »</em>. Il lui a proposé de travailler sur un livre et d’y ajouter des épisodes, il a accepté – <em>« Il y a tant de façons d’entrer en littérature. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>La danseuse</em> est un roman court, une exploration de la mémoire qui, en même temps qu’elle cherche à reconstituer la manière de vivre d’une <em>« grande artiste »</em> et les relations entre elle, son fils de sept ans, son entourage et lui-même, présente aussi ses <em>« débuts dans la vie » </em>et dans l’écriture. On le termine en ayant l’impression d’un certain flou, un <a title="Article de Philo magazine" href="https://www.philomag.com/articles/la-danseuse-modiano-ou-la-fabrique-du-flou" target="_blank" rel="noopener">flou</a> certain même, d’où émergent certains repères comme quand on cherche son chemin dans le brouillard ou dans un rêve. Vous pouvez <a title="Collection Ecoutez lire" href="https://www.ecoutezlire.fr/fr/products/la-danseuse-bf5a7929-2b51-419d-9475-50a13e099845" target="_blank" rel="noopener">écouter</a> Denis Podalydès en lire le début, si cela vous tente d’y entrer.</span></p>
CARON
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”Artiste ? ” Axel Alvarez
tag:www.cequiest.com,2024-01-28:3353828
2024-01-28T11:01:00+01:00
2024-01-28T11:01:00+01:00
« Confidences d’un danseur pas si classique »…...
<p style="text-align: center;"><a href="http://www.cequiest.com/media/00/02/1087283949.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1372739" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/00/02/3335305047.png" alt="Axel alvarez,danse,cequiestremarquable" /></a></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000;"><strong><em><span style="font-size: 14pt; color: black;">« Confidences d’un danseur pas si classique »… </span></em></strong></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black;">Janvier 2024, Grand Point Virgule : deux représentations parisiennes exceptionnelles, un show-case éblouissant, un spectacle en quête d’avenir…</span></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black;">Il était une fois Axel Alvarez. Il se forme à la danse classique puis complète cet enseignement artistique par des claquettes, du chant et de l’art dramatique. Des disciplines complémentaires qui aujourd’hui dévoilent un show man aux talents multiples. Le spectacle d’Axel Alvarez titré « Artiste ? » (pourquoi ce point d’interrogation ?) pose une question « Nait-on artiste ou bien le devient-on ? ». Ce questionnement vient à redéfinir l’inné et l’acquis. Pour ma part, je demeure persuadée (peut-être poétiquement) que les êtres ont tous en eux une part artistique… ceci est un autre sujet. Bref. Avec ses grand yeux expressifs, son sourire franc et son don pour s’approprier la scène, Axel Alvarez passe de la dramaturgie à la drôlerie, assure des prouesses dansées d’une haute technicité et chante comme à Broadway</span><span style="font-size: 14pt; font-family: Times; color: black;"> : u</span><span style="font-size: 14pt; font-family: Times; color: black;">n vrai show "à l’américaine".</span></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000;"><strong><em><span style="font-size: 14pt; color: black;">Il est un danseur classique mais pas seulement… </span></em></strong></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black;">La scène du Grand Point-Virgule a du mal à contenir l’énergie dingue déployée par le jeune artiste. Il déballe tout, intercalant sa narration sincère d’exploits artistiques, d’espoirs en déceptions, de confidences en victoires, de facéties touchantes et de critiques mordantes. L’univers de la danse classique et ses institutions en prennent pour leur grade. L’enseignement artistique français en particulier, on le connait si très (trop) codifié, un seul chemin mène à la voie lactée (et d’ailleurs il n’y a pas que pour la danse). A n’en pas douter l’enseignement de la danse classique est d’une rigueur extrême, implacable, et les élus étoilés se comptent sur les doigts de la main. Afin que le spectacle s’adresse au plus grand nombre, il est regrettable à ce moment précis qu’Axel Alvarez n’argumente pas suffisamment son propos en expliquant les traits de cette discipline qui reste encore mal connue par le public : la maitrise du corps et ses transformations, le travail quotidien, ardu, répété, le dépassement de soi, la justesse de l’interprétation, les attentes des chorégraphes et du public… Toutes ces exigences, ces parcours de sacrifices qui en font un art exceptionnel. </span></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: black;">Les ombres qui balayent le parcours d’Axel Alvarez sont finalement celles qui asseyent beaucoup d’artistes à différents moments de leur carrière. Avec un peu de recul, même si la mise en scène du spectacle d’Axel Alvarez demeure soignée, une réécriture resserrée et enrichie transporterait les spectateurs vers un ailleurs bien plus universel, à la hauteur du talent de son interprète. Il est très émouvant d’assister à la naissance d’un phénomène, ce diamant brut a trente ans et il a - à la différence des danseurs (uniquement) classiques dont les carrières sont très courtes - encore de très vastes territoires à découvrir et à conquérir. <em>The show must go on !</em></span></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000;" align="right"><span style="font-size: 14pt; color: black;"> </span><span style="font-size: 14pt; color: black;">Laurence Caron</span></p><p style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; color: #000000; text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 14pt; color: black;"><span style="text-decoration: underline;">contact artiste :</span> we.do.believe.93@gmail.com</span></p>
CARON
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Quatre ballets de Jiří Kylián, jusqu’au 31 décembre à l’Opéra Garnier
tag:www.cequiest.com,2023-12-10:3351888
2023-12-10T09:34:00+01:00
2023-12-10T09:34:00+01:00
Néoclassique. C’est le terme utilisé pour définir la danse du chorégraphe...
<p style="color: #000000; font-family: Helvetica; font-size: 12px; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Néoclassique. C’est le terme utilisé pour définir la danse du chorégraphe tchèque Jiří Kylián, pourtant ce qualificatif semble réducteur pour décrire le don particulier du Maître à réduire l’espace entre le rêve et la réalité. Créant le succès de l’une des plus grandes compagnies de danse contemporaine du monde, le Nederlands Dans Theater à la Haye - pendant plus de vingt ans - Jiří Kylián a conservé un attachement particulier à la France, à nouveau sur la scène de l’<strong><a href="https://www.operadeparis.fr/saison-23-24/ballet/jiri-kylian?utm_source=googleads&utm_medium=cpc&utm_campaign=MarquePure&utm_content=sitelink-jiri-kylian&medium=search&gad_source=1&gclid=Cj0KCQiA4NWrBhD-ARIsAFCKwWvodx7g_Ev-GKuQk19sW9gQ5CPjhhX7dY15zmIJ357gKZXSbZ0nhEAaAs13EALw_wcB">Opéra Garnier</a></strong>, il démontre, à 76 ans, une éternelle jeunesse grâce à l’incontestable renouvellement de son génie créatif. </span></p><p style="color: #000000; font-family: Helvetica; font-size: 12px; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Dans ce nouveau programme, le Ballet de l’Opéra de Paris est au meilleur de sa forme, les quatre pièces chorégraphiques choisis sont à la hauteur de la grande Maison et offrent aux danseurs l’espace d’expression nécessaire à leur travail et à leurs talents. Lumières soignées, costumes élégants, théâtralisation du récit, effets de décors spectaculaires, justesse de la création et des choix musicaux, la sophistication est extrême, aucun détail n’échappe à la vison de l’artiste, comme pour cette danse qui dessine chacune des intentions avec une vertigineuse délicatesse.</span></p><p><img src="http://www.cequiest.com/media/00/01/2066612303.png" id="media-1369854" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Pour une fois, on ne fera pas la moue en découvrant que le musique est enregistrée, inscrite dans son ADN elle demeure essentielle pour Kylián, et les danseurs de l’Opéra de Paris s’y accordent avec virtuosité. Une vague de beauté submerge Garnier, l’émotion est palpable, des soupirs d’émerveillement se font entendre, tout cela n’avait pas été ressenti ici depuis longtemps… </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.cequiest.com/media/02/00/2912478419.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369853" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/02/00/3475536671.jpeg" alt="pdo0ccr9gde8svjmprw0.jpeg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">John Cage et Anton Webern se côtoient sans nullement se gêner dans <em>Stepping Stones</em> déjà entrée au répertoire du Ballet en 2001, puis ce sont trois pièces qui entrent au répertoire : la poétique <em>Petite Mort </em>(création en 1991), la puissante <em>Gods and Dogs </em>(création en 2008), et l’hilarante et adorable <em>Sechs Tänze </em>(création en 1991). Pour ce programme bien construit et joyeux, les distributions des danseurs bougent, cela a peu d’importance, la compagnie de l’Opéra est merveilleuse dans son entier ; pourtant, ce soir-là, on s’arrêtera sur la grâce d’<strong>Hannah O’Neill</strong> dans <em>Stepping Stones</em> et à l’apparition quasi surnaturelle de <strong>Bleuenn Battistoni</strong> dans <em>Petite Mort</em>, et puis à l’ensemble des garçons du corps de ballet qui – désolée pour la distinction de genre – affiche une danse puissante et d’une extrême précision. Bref, loin du bruit et de la fureur de notre monde, soyez assurés que la féerie des fêtes de fin d’année a commencé, et c’est à Garnier que les artistes se chargent de la faire partager.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times, serif; color: #333333;">photo / <span class="component__info-container--desc">Stepping Stones de Jiří Kylián (saison 23/24) - Hannah O'Neill, Hugo Marchand</span><span class="component__info-container--artist full-width ">© Ann Ray / OnP</span></span></span></p>
Tania
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Le même sourire
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-03-18:3339162
2023-03-18T08:00:00+01:00
2023-03-18T08:00:00+01:00
« Lara avait un jour demandé à Cléo comment juger du niveau d’une...
<p><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2837790053.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1351421" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/886963803.jpg" alt="Lafon couverture actes sud.jpg" /></a>« Lara avait un jour demandé à Cléo comment juger du niveau d’une danseuse. La rapidité de ses gestes, sa souplesse, sa grâce ? Devant l’écran, elle comprit que c’était autre chose : cette capacité à ravir l’attention, toutes les attentions, par millions, dont celle de Lara. Cette capacité à donner envie d’être Cléo, agile, athlétique, précise et troublante.<br /></span></em><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Le générique de fin défilait sur les cuisses gainées de lycra noir de Cléo, elle enlaçait une danseuse d’un blond platine, toutes deux arboraient le même sourire laqué vermillon, la même frange de faux cils. La caméra hésita un instant entre elles deux puis choisit Cléo, zoomant sur sa peau scintillante, découpant la danseuse en vignettes dorées : seins, cuisses, fuselage d’une taille prise au plus serré, Cléo en pièces détachées, offerte à la France du samedi soir. » </span></em></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Lola Lafon, </span><a title="Cléo, treize ans (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2023/03/13/cleo-treize-ans-3339137.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Chavirer</span></em></a></p>
Tania
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Cléo, treize ans
tag:textespretextes.blogspirit.com,2023-03-16:3339137
2023-03-16T08:00:00+01:00
2023-03-16T08:00:00+01:00
Qu’écrire encore sur la Cléo de Lola Lafon ? Le titre donné à son roman...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Qu’écrire encore sur la Cléo de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lola_Lafon" target="_blank" rel="noopener">Lola Lafon</a> ? Le titre donné à son roman <a title="Site de l'éditeur et début en ligne" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/chavirer" target="_blank" rel="noopener"><em>Chavirer</em></a> vaut à la fois pour son héroïne, jeune danseuse prise dans le miroir aux alouettes d’une fondation aux vaines promesses de promotion pour les jeunes filles, et aussi pour ses lecteurs, spectateurs navrés de ce parcours d’enfance irrémédiablement gâché par de faux amis adultes et prédateurs.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/413661994.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1351394" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2456309784.jpg" alt="lola lafon,chavirer,roman,littérature française,danse,pédophilie,culpabilité,adolescence,corps,société,spectacle,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Emission Champs-Elysées / Photo <a title="Article source" href="https://www.premiere.fr/Tele/Champs-Elysees-Michel-Drucker-nous-devoile-les-coulisses" target="_blank" rel="noopener">Première.fr</a></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Elle avait traversé tant de décors, des apparences, une vie de nuit et de recommencements. Elle savait tout des réinventions. »</em> Ce sont les premières phrases. Cléo s’est obstinée à se faire une place dans le monde des paillettes auxquelles elle attribue <em>« la beauté de l’incertitude »</em>, <em>« la beauté troublante de ce monde ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">A douze ans presque et demi, pour ne pas la voir traîner devant la télé, ses parents l’avaient inscrite à un cours de danse, un cours privé fréquenté par des élèves d’un milieu aisé, auxquelles elle cache son adresse – <em>« le Fontenay des grands ensembles ». </em>Mais après que Mme Nicolle, devant son manque de grâce, lui a suggéré en fin d’année de faire autre chose, Cléo trouve sa voie en regardant les danseurs sur le plateau de Champs-Elysées : <em>« voilà ce qu’elle voulait faire. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Place donc au modern jazz, au cours de Stan, <em>« un mélange de messe, de fête et de concentration »</em>. Cléo, qui trouve le temps des études interminable, écrit dans son journal que la danse <em>« ferait patienter sa vie, il n’y aurait rien d’autre. »</em> C’est là, dans le hall où les mères viennent chercher leur fille (pas la sienne), qu’une jeune femme élégante vient vers elle avec <em>« un sourire d’hôtesse de l’air ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Cathy représente la fondation <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pygmalion_et_Galat%C3%A9e" target="_blank" rel="noopener">Galatée</a>, qui <em>« soutenait les adolescentes qui présentaient des capacités, des projets exceptionnels »</em>. Elle a <em>« tout de suite</em> repéré <em>Cléo au milieu des autres »</em>, elle admire ses cheveux longs. Une fois Cléo rentrée chez elle, il lui faut «<em> attendre la météo pour pouvoir raconter à ses parents que : une femme très chic / une fondation / une bourse / des écoles incroyables / apprendre beaucoup / [son] futur. » – « Tout était en place pour le reste de</em> l’histoire. <em>Le futur ressemblait à une ivresse. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Cathy lui fait des cadeaux, l’invite au restaurant, fait miroiter un rendez-vous avec un membre du jury pour être sélectionnée et obtenir une bourse. Bien qu’on lui trouve une allure <em>« trop sage »</em>, encouragée à <em>« oser » </em>davantage, Cléo reçoit cent francs de Cathy pour sa prestation. Aux rendez-vous suivants avec des hommes bien habillés qui l’interrogent (d’autres filles attendent sur un canapé), Cléo tâche de ne pas broncher devant les questions indiscrètes, sans se douter des gestes qui vont suivre. Elle réussit à s’échapper sous un prétexte, bouleversée.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Dans son rêve à elle,<em> « Les danseuses, on ne les touchait pas. » </em>Cathy ne se laisse pas démonter pour autant. Quand elle réapparaît, c’est pour proposer à Cléo de faire elle-même du repérage. Elle sera payée pour renseigner <em>« les ambitieuses »</em> parmi les filles du collège et du centre de danse. Sa bonne fortune l’avait déjà rendue plus attirante dans la cour de récréation, plus d’une serait ravie qu’elle les aide à être recrutées.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">L’histoire de Cléo, qui accumule les mauvaises notes scolaires mais deviendra danseuse pour des spectacles de variétés, montre la discipline physique des entraînements jusqu’à la souffrance, la discipline mentale des filles décidées à y arriver coûte que coûte, une vie de solitude et de rencontres. Un corps à corps constant avec soi. Dans cet univers où l’on passe sans cesse de la lumière à la nuit, Cléo donne tout à la danse. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a title="La lecture d'Aifelle (Le goût des livres)" href="http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2020/09/25/38550570.html" target="_blank" rel="noopener">Lola Lafon</a> sait l’art des nuances, elle évite dans <a title="La lecture de Claudialucia (Ma librairie)" href="https://claudialucia-malibrairie.blogspot.com/2020/09/lola-lafon-chavirer-rentree-litteraire.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Chavirer</em></a> le tout blanc ou le tout noir. Son héroïne est prête à tout pour sortir de son milieu, de la vie ordinaire. Le métier de la danse qu’elle a choisi d’exercer est décrit dans tous ses aspects : les coulisses, la condition des danseuses, l’importance des habilleuses, l’admiration ou le mépris des gens pour les spectacles populaires. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Quand, trente-cinq ans plus tard, la télévision diffusera un appel à témoins – <em>« celles qui, âgées d’une douzaine d’années entre 1984 et 1994, ont été en contact avec une certaine fondation Galatée</em> <em>»</em> –, Cléo qui n’a rien oublié de ces années-là, où elle a été à la fois victime et coupable, devra les affronter à nouveau et faire face à certaines figures de son passé à qui elle l’avait tu ou caché.</span></p>
Patrick
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A Bouglon, stage de danse
tag:devantlobjectifdepatrick.blogspirit.com,2022-12-07:3305582
2022-12-07T07:21:24+01:00
2022-12-07T07:21:24+01:00
<p><a href="http://devantlobjectifdepatrick.blogspirit.com/media/02/00/1229034920.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1276383" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://devantlobjectifdepatrick.blogspirit.com/media/02/00/2697497252.png" alt="stage décembre lisa.png" /></a></p>
JF Mabut
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Soirée Années 80's - Kaléidoscope
tag:lejournaldebardonnex.blogspirit.com,2022-09-23:3304241
2022-09-23T08:00:00+02:00
2022-09-23T08:00:00+02:00
nous avons décidé cette année de nous impliquer pour l'association...
<p><a title="CDL-organisation" href="https://www.cdl-organisation.com/" target="_blank" rel="noopener">nous</a> avons décidé cette année de nous impliquer pour l'association <a title="association en faveur de l'enfance à Genève" href="https://lamarmite.org/team/evelyne-vachoux/" target="_blank" rel="noopener">Kaléidoscope</a> !</p><p style="text-align: left;">Cette association, fondée en 2016, a pour but de faciliter l’accès et la participation à l’offre culturelle pour davantage de jeunes enfants (0 à 6 ans) et leur famille.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://lejournaldebardonnex.blogspirit.com/media/02/01/2730068682.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-276256" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lejournaldebardonnex.blogspirit.com/media/02/00/528697119.png" alt="soirée,80's,80,compesières,CDL,cdl-organisation,danse,bouée," /></a></p><p>Le 1er octobre prochain, venez danser sur les tubes des années 80's au centre communal de Compesières. <br />Après avoir soutenu différentes associations ces 15 dernières années, toutes liées à l'enfance,</p>
hommelibre
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Finlande : qui veut la peau de Sanna Marin ?
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2022-08-25:3301101
2022-08-25T13:48:00+02:00
2022-08-25T13:48:00+02:00
Bosser C’est nul. Cette suspicion vient d’adversaires politiques....
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/1556758003.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-275520" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2820804895.jpg" alt="finlande,sanna marin,danse,excuses,reseaux sociaux,larmes,drogue," /></a>Bosser</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est nul. Cette suspicion vient d’adversaires politiques. On peut supposer qu’ils ne cherchent qu’à avoir sa peau pour la remplacer. C’est le monde politique.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La polémique a enflé au travers des rézos socio(pathe)s. Sanna Marin a été amenée à répondre publiquement aux attaques. On lui demandait de faire un test de dépistage de drogue. Elle s’y est soumise. Il était négatif.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’était le seul moyen d’éteindre cette polémique. Pourtant je considère qu’elle n’avait pas à le faire. Car ce faisant elle s’est aussi soumise à ses adversaires et à la sociopathosphère lâchée sur les rézos.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Sanna Marin a construit sa légende sur une enfance difficile, une vie précaire mais une volonté de réussir malgré les difficultés. Selon Wikipedia:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">Issue d’une famille pauvre et ayant grandi dans la précarité, elle est diplômée de l’Université de Tampere après avoir financé ses études avec des « petits boulots », ce qui fait d’elle un symbole de l’ascension sociale finlandaise.</span> »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Plus précisément:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">Diplômée en administration publique à l’université de Tampere, elle est la première membre de sa famille à suivre des études universitaires. Afin de les financer, elle occupe plusieurs « petits boulots » ; dans une boulangerie, livreuse de journaux ou caissière en magasin et ne contracte aucun prêt étudiant de peur de ne pas pouvoir le rembourser</span>. »</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1240785864.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-275521" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2358379376.jpg" alt="finlande,sanna marin,danse,excuses,reseaux sociaux,larmes,drogue," /></a>Danser</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est tout à son honneur.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pourtant cette femme volontaire a été atteinte par les attaques, au point où elle s’est justifiée les larmes aux yeux. Très féminin, ça, de pleurer quand il y a une pression, cela déclenche automatiquement la compassion.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je déplore que cette femme soit l’objet d’un tel procès public. Sa vie privée lui appartient et nous n’avons pas à lui chercher des poux. Mais elle n’avait pas à se justifier de son désir de fête, le test de drogue aurait largement suffi.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je trouve donc qu’elle n’aurait pas dû pleurer en public. Elle devait rester zen, ne pas donner prise. En pleurant elle se victimise, et cherche peut-être à gagner un supplément de sympathie. Ça la rend fragile, et c’est justement ce qu’il fallait éviter.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Elle laisse le pouvoir aux autres. Je pense qu’il faut être droit dans ses bottes avec les rézos, et les envoyer promener. Je regrette ses larmes. Qu’elle danse, encore, si cela lui plaît. Mais qu’elle retienne ses larmes!</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Et puis, quel comportement serait admis pour un leader politique? Le barbecue avec des amis est-il permis? Ou faut-il appliquer dorénavant un calvinisme politique?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je vais plus loin: il faudrait envisager d’interdire aux invités d’une fête de nous photographier ou nous filmer. Sinon, comment mettre fin à ces abus, à ces intrusions dans notre vie privée et à son dévoilement public?</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/b0sO9OV5OdU" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La première ministre finlandaise a reçu une volée de bois vert parce qu’une vidéo la montrait faisant la fête au mois d’août. Et comme elle est jeune (36 ans) elle a été soupçonnée d’avoir consommé de la drogue.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
mmecrochet
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LA ROBE QUI TOURNE BY ANNY
tag:mmecrochetlafemmeducapitaine.blogspirit.com,2021-09-22:3276389
2021-09-22T10:54:00+02:00
2021-09-22T10:54:00+02:00
Anny Duperey est l'heureuse grand-mère d'une joyeuse ribambelle (en...
<p style="text-align: center;">Anny Duperey est l'heureuse grand-mère </p><p style="text-align: center;">d'une joyeuse ribambelle (en majorité des filles !) </p><p style="text-align: center;"><img id="media-519343" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://mmecrochetlafemmeducapitaine.blogspirit.com/media/01/00/3389725691.JPG" alt="anny duperey, couture, tuto gratuit, robe qui tourne, fille, fillette, danse " /></p><p style="text-align: center;">et du coup sa MAC turbine aussi pour ces demoiselles !</p><p style="text-align: center;">qui adorent, bien sûr , <span style="font-size: 14pt;">les robes qui tournent </span>!! <img id="media-519342" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://mmecrochetlafemmeducapitaine.blogspirit.com/media/00/00/1509173251.png" alt="anny duperey, tuto, gratuit, couture, robe qui tourne, fillette, fille, tissu, volant, danse, " /></p><p style="text-align: center;">Anny leur a donc confectionné des robes qui tournent </p><p style="text-align: center;">(la chance les petites filles !)</p><p style="text-align: center;">et en plus nous a fait le tuto ! <a id="media-519344" href="http://mmecrochetlafemmeducapitaine.blogspirit.com/media/00/02/1177669630.pdf">(<span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #ff00ff; text-decoration: underline;">vous pouvez télécharger le pdf</span></span></a><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #ff00ff; text-decoration: underline;">) </span></span></p><p style="text-align: center;">(la chance les copinautes !)</p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Prendre - EN 140 de LARGE - un tissu léger et SOUPLE (viscose ? Coton souple ?)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">2 mètres suffiront amplement pour une enfant de 5-6 ans.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Un peu plus pour plus grande fille, afin de RAJOUTER UN VOLANT en bas, pour plus de longueur.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Couper un carré de 1,40 sur 1,40 et le plier en 4.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Couper à la pliure (centre du carré) en arc de cercle, un trou (10cms de côté ?) qui fera la taille. </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Puis couper ensuite comme sur le dessin, afin d’obtenir…un cercle complet de tissu.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-519345" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://mmecrochetlafemmeducapitaine.blogspirit.com/media/01/00/1767232926.jpg" alt="anny duperey, couture, tuto gratuit, robe qui tourne, fille, fillette, danse " /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Nous avons donc, pour le moment, une jupe de 60 cms de long.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Faire un petit haut à votre goût </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">- à manches, ou à bretelles.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;"> ASSEZ LARGE a la taille pour pouvoir passer la robe PAR LA TÊTE</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;"> sans besoin de fermeture, fermeture éclair etc.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Ajuster la taille découpée de la jupe au haut, et coudre solidement ensemble.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-519346" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://mmecrochetlafemmeducapitaine.blogspirit.com/media/02/01/3134357695.jpg" alt="anny duperey, couture, tuto gratuit, robe qui tourne, fille, fillette, danse " /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Si vous trouverez la taille un peu large </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">( il faut entre 65cms et 80 de tour de taille pour passer aisément la robe par la tête), </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">on peut ajouter une ceinture, maintenue par deux petites coutures </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">au niveau du plat du ventre, et nouées à l’arrière.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Succès garanti !!!</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">ANNY.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Merci Anny, tu as bien mérité que je t'ouvre une catégorie </span><span style="font-size: 10pt;">pour toi toute seule ! </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Donc retrouvez tous les tutos d'Anny dans la colonne de droite</span></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 10pt;">catégorie 6 : Anny's tutos </span></strong></p>
Tania
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Le kankourang
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-01-28:3146237
2020-01-28T20:20:00+01:00
2020-01-28T20:20:00+01:00
« C’est quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? J’interrogeais...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1720859168.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082797" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3447336716.jpg" alt="smith,zadie,swing time,roman,littérature anglaise,amitié,danse,apprentissage,angleterre,afrique,célébrité,culture" /></a>« C’est quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?<br />J’interrogeais Lamin, il était censé être mon guide, mais il semblait à peine se souvenir de mon existence, et encore moins que nous devions embarquer sur un ferry pour traverser la rivière et rejoindre la ville, et de là prendre la direction de l’aéroport afin d’accueillir Aimee. Plus rien de tout cela ne comptait à présent. Seul l’instant, seule la danse importait. Et Lamin, comme je pus m’en rendre compte, savait danser. Je le compris ce jour-là, avant même qu’Aimee le rencontre, bien avant qu’elle perçoive en lui le danseur. C’était flagrant à chaque roulement de hanches, chaque hochement de tête. Mais je ne parvenais plus à voir <a title="Kankourang (Wikipedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kankourang" target="_blank" rel="noopener">l’apparition orange</a>, la foule était si compacte entre elle et moi que je ne pouvais que l’entendre : ce qui devait être ses pieds martelant le sol, un bruit métallique, et des cris stridents, venus d’un autre monde, auxquels les femmes répondaient en chantant et en dansant. Je dansais moi aussi, involontairement, pressée comme je l’étais contre tant d’autres corps en mouvement. <a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1027045233.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082798" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1576544189.jpg" alt="smith,zadie,swing time,roman,littérature anglaise,amitié,danse,apprentissage,angleterre,afrique,célébrité,culture" /></a>Et sans cesser de poser mes questions – « C’est quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? » – mais l’anglais, la « langue officielle », ce lourd manteau guindé que les gens revêtaient uniquement en ma présence, et même alors avec ennui et difficulté, avait été jeté par terre, tout le monde dansait dessus, et je songeai, pour la énième fois en cette première semaine, qu’Aimee allait devoir s’adapter lorsqu’elle arriverait enfin et découvrirait, comme je l’avais fait, le gouffre qu’il y avait entre une « étude de faisabilité » et la vie telle qu’elle apparaissait sur la route ou à bord du ferry, dans le village et dans la ville, chez les gens et à travers une demi-douzaine de dialectes, dans la nourriture, les visages, la mer, la lune, les étoiles. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Zadie Smith,</span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/01/24/swing-time-3146236.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> Swing Time</span></em></a></p>
maplanete
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Avignon : ”Outwitting the Devil”, la fabuleuse fable écologique sur l'urgence climatique d'Akram Khan
tag:maplanetea.blogspirit.com,2019-07-21:3317392
2019-07-21T10:30:00+02:00
2019-07-21T10:30:00+02:00
"J'ai toujours pensé que mon travail était consciemment apolitique (...)...
<blockquote><p><strong><em>"J'ai toujours pensé que mon travail était consciemment apolitique (...) mais nous réfléchissons à l'avenir, à ce que nous laissons derrière nous pour nos enfants." </em></strong>Akram Khan, dans la note d'intention du spectacle</p></blockquote><p>A l'affiche pour la première fois au festival d'Avignon, à 45 ans, <strong>le danseur-chorégraphe</strong> que les Bordelais ont eu la chance de voir à Bordeaux dans "Sacred Monsters", le duo magnifique dansé avec Sylvie Guilhem, prend un virage politique et lance un cri d'alarme pour l'environnement. Dans cette <strong>sombre et merveilleuse création sur l'urgence climatique,</strong> Akram Khan, connu pour fusionner la danse contemporaine avec le kathak indien, puise son inspiration dans <strong>la mythologie</strong> et l'épopée de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilgamesh" target="_blank" rel="noopener"><strong>Gilgamesh</strong></a>.</p><p><strong>"Le premier poème environnemental au monde"</strong></p><p>Ce récit épique de la Mésopotamie antique, complété par des tablettes récemment découvertes en Irak, est comparé par le chorégraphe au "premier poème environnemental au monde". Dans la légende, Gilgamesh, roi de la cité d'Uruk où il aurait régné vers 2650 av. J.-C., et dieu des Enfers dans la mythologie mésopotamienne, assassine Humbaba, gardien de la Forêt des cèdres du Liban. La destruction de la forêt et de ses animaux attise la colère des dieux qui punissent Gilgamesh en tuant son ami Enkidu, le confrontant à la mortalité humaine. </p><p><strong>En Avignon, en juillet 2019</strong>, c'est sur une terre calcinée, au son d'une musique électrisante, métallique et organique et dans un décor de fin du monde, que le vieux Gelgamesh, (Dominique Petit, fabuleux danseur âgé de 68 ans), se souvient du passé, à travers un double plus jeune, (Sam Pratt), qui lutte contre les démons qui tentent de s’approprier le jardin d'Eden, dans un cauchemar qui n'en finit pas de s'étirer. Trop tard : <strong>le meurtre et l'incendie de la forêt</strong> ont eu lieu. La vie a disparu...</p><p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/HgrwCQg-ZOI" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p>Porté par <strong>six danseurs exceptionnels en état de grâce, </strong>issus de<strong> techniques et cultures diverses</strong> (bharata natyam, contemporain, classique et traditionnel, hip hop), le spectacle impressionne, profondément, et laisse sous le choc. La sombre saga écolo où se joue un combat barbare entre la nature et la civilisation, s'achève dans un grondement et une déflagration de fin du monde qui plonge le public, bouleversé, dans le noir. </p><p>Les nombreux fans d'Akram Khan qui n'ont pas pu venir à Avignon pourront se rattraper en septembre : "Outwitting the Devil" fera l'ouverture de la saison du Théâtre de la Ville, à Paris du 11 au 20 septembre. #SaveTheDate</p><p><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener"><strong>Cathy Lafon</strong></a></p><p><strong>►LIRE AUSSI </strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique :<a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/r%C3%A9chauffement+climatique" target="_blank" rel="noopener"> cliquer ICI </a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-367162" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/02/01/406786580.jpg" alt="khan.jpg" /></p><p>Cinquante ans après les premiers pas de l'homme sur la Lune, les Terriens sont confrontés aux démons qu'ils ont eux-mêmes lâchés sur la planète bleue, leur maison. Signe des temps, ce n'est pas vraiment le rêve spatial qui inspire les artistes, mais le double cauchemar du réchauffement climatique et de la catastrophe écologique, ici et maintenant qui investit peu à peu tous les champs artistiques : musique, cinéma, littérature... Et danse, donc, avec la dernière création du Britannique<strong> Akram Khan</strong>, "<strong>Outwitting the Devil</strong>" ("Déjouer le Diable"). Un saisissant récit théâtral dansé autour de l'apocalypse climatique, accueilli par le prestigieux festival d'Avignon, dans la Cour d'honneur du Palais des Papes jusqu'à ce dimanche. </p>
phalexandre
http://blogdewellin.blogspirit.com/about.html
Wellin : démonstration du club de gymnastique le 2 juin...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2019-05-19:3234825
2019-05-19T06:15:00+02:00
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<p style="text-align: center;"><a href="http://static.blogs.sudinfo.be/media/98/1664488760.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-444059" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/1026164337.jpg" alt="affichee gym 2019-page-001.jpg" /></a><img src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p>
Minh2909
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Let’s dance
tag:cine2909.blogspirit.com,2019-03-20:3135636
2019-03-20T17:00:00+01:00
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Parce que la danse c’est toute leur vie, nos potes Emma, Joseph &...
<p style="text-align: left;"><img id="media-1063069" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cine2909.blogspirit.com/media/02/00/681382833.jpg" alt="Stars 2.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1063070" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cine2909.blogspirit.com/media/02/01/1317786863.3.jpg" alt="Aff.jpg" /></p><p>Parce que la danse c’est toute leur vie, nos potes <strong>Emma, Joseph & Karim (Fiorella Campanella, Ryan Bensetti & Mehdi Kerchouche)</strong> ont décidé de venir à <strong>Paris</strong>. C’est là qu’ils comptent passer une audition afin d’intégrer le crew du grand <strong>Youri (Brahim Zaibat)</strong> et c’est ce qu’ils vont réussir à faire. Avec de l’entrainement, ils parviennent à se hisser en finale d’un concours international mais le conte de fées va soudainement se briser. Youri va quitter le groupe après un accrochage avec Joseph qui devient alors le leader bien malgré lui. Avec Karim, ils trouvent refuge chez <strong>Rémi (Guillaume De Tonquédec)</strong>, un professeur de danse classique. Ce dernier va profiter de la présence de ces 2 danseurs pour donner un coup de fouet à ses cours au grand dam de ses élèves.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-1063071" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cine2909.blogspirit.com/media/00/02/1416689473.2.jpg" alt="001.jpg" /></p><p>Metteur en scène jusqu’à présent habitué aux planches des théâtres, <strong>Ladislas Chollat</strong> se lance avec Let’s dance dans sa première réalisation au cinéma. Qui dit Film de danse dit malheureusement scénario limité ce qui n’est pas tant un problème si les chorégraphies sont de qualité. On peut dire que la première grande scène est réussie hélas ce sera aussi la seule du film ! Il y a bien le final qui tente de nous proposer quelque chose de novateur et cela aurait mérité d'être bien plus développé si bien que le résultat est loin de nos espérances. Plutôt que de s’attarder sur la relation <strong>Joseph</strong> / <strong>Chloé</strong> (à noter quand même qu’<strong>Alexia Giodano</strong> attire les regards) trop convenue, on aurait aimé voir plus de danses tout simplement.</p><p style="text-align: center;"> <br /><strong><span style="text-decoration: underline; color: #000000; background-color: #ffff00;">Il faut le voir pour :</span> Passer l’aspirateur avec un casque sur les oreilles, c’est plus fun !</strong></p>
heure-bleue
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Bye bye...
tag:heure-bleue.blogspirit.com,2018-12-03:3126913
2018-12-03T08:13:00+01:00
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Oh ! La peste, avec son nez camus, ses yeux écartés, sa bouche charnue,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-1054812" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://heure-bleue.blogspirit.com/media/01/02/187968274.11.jpg" alt="lakevio.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><strong>Oh ! La peste, avec son nez camus, ses yeux écartés, sa bouche charnue, ses genoux cagneux cachés par la robe trop longue et ses collants trop rouges.<br /></strong></span><br /><br /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><strong>Pauvre gosse, abandonnée à ses penchants pervers, le chat se cache, le rat également, l'auteur se gratte la tête, comment donner de l'humour et de la grâce à cette gosse sans mère et au père absent.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><strong>Le père danse et chante, la môme pleure devant le buffet, sans jambon, sans bœuf, sans coca, seule l'eau coule à flots.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><strong>La douleur, l'absence, les coups sont ses compagnes.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><strong>C'est assez, bye, bye, mon cerveau chauffe.</strong></span></p>
arvem
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Thé dansant
tag:arvem-association.blogspirit.com,2018-11-09:3125664
2018-11-09T07:15:00+01:00
2018-11-09T07:15:00+01:00
Vous aimez danser ! Paris Anim' Centre Maurice Ravel organise une à deux...
<p style="text-align: justify;"><img style="float: left;" src="http://arvem-association.blogspirit.com/media/01/01/3325738512.gif" />Vous aimez danser !</p><p style="text-align: justify;">Paris Anim' Centre Maurice Ravel organise une à deux fois par mois des <a href="http://www.animravel.fr/pages/The-Dansant_article-282.html">après-midis dansants</a> au restaurant "La résidence", 6 avenue Maurice Ravel, 75012 Paris. (participation 7€)</p><p style="text-align: justify;">Prochain rendez-vous le<strong> lundi 12 novembre</strong> à 14h30.</p><p style="text-align: justify;">Au programme et dans une ambiance conviviale : Valse, Tango, Paso, Java … mais aussi Twist, Rock, Salsa, Disco …</p><p style="text-align: justify;">Consommation offerte (thé, café, jus de fruits) avec petits gâteaux).</p><p style="text-align: justify;">Jeanet</p>
phalexandre
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Wellin : démonstration du club de gymnastique ce dimanche 22 avril...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2018-04-08:3234425
2018-04-08T06:30:00+02:00
2018-04-08T06:30:00+02:00
Infos et contact : lavenirdewellin@gmail.com
<p style="text-align: center;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3297523827.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-402973" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/1606717922.JPG" alt="démo gym 2018.JPG" /></a><img src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt; background-color: #ffff00;"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><span style="text-decoration: underline;">Infos et contact</span> : <span style="color: #0000ff;"><a style="background-color: #ffff00; color: #0000ff;" href="mailto:lavenirdewellin@gmail.com" target="_blank" rel="noopener noreferrer">lavenirdewellin@gmail.com</a></span></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p>
CARON
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”La Flûte Enchantée” par le Béjart Ballet Lausanne, au Palais des Congrès jusqu’au 11 février
tag:www.cequiest.com,2018-02-07:3102057
2018-02-07T16:58:00+01:00
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10 Ans que Maurice Béjart ne jette plus son regard bleu acier sur sa...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;"><a style="font-size: 12pt;" href="http://www.cequiest.com/media/00/01/1486466946.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-984149" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/00/01/3429951723.jpg" alt="danse,maurice béjart,gil roman,béjart ballet lausanne" /></a></span><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"><strong><span style="color: #800080;">10 Ans que Maurice Béjart ne jette plus son regard bleu acier sur sa compagnie.</span></strong><span style="font-size: large; font-family: 'Times New Roman';"> <br />Gil Roman lui a succédé, le danseur (aussi chorégraphe) remarqué dans «Adagietto» en 1980, est non seulement à la tête de la compagnie mais il a surtout la très délicate mission de faire vivre l’œuvre, et la compagnie, du chorégraphe "</span><em style="font-size: 14pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: large;">démiurge"</span></em><span style="font-size: large; font-family: 'Times New Roman';">, comme titre, l'auteur et journaliste, Ariane Dollfus pour son ouvrage biographique (1) consacré à Maurice Béjart.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman';"><strong><a href="https://www.viparis.com/fr/site/palais-des-congres-paris/manifestation/bejart-ballet-lausanne-flute-enchantee" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le Palais des Congrès</a></strong> résonne de l’opéra crépusculaire de Mozart, un enregistrement de 1964 par l’orchestre Philharmonique de Berlin sous la baguette de <span style="color: #262527;">Karl Böhm. Etonnamment cette <em>Flûte enchantée</em> ne souffre pas de l’absence physique des musiciens et des artistes lyriques, le <a href="https://www.bejart.ch" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Béjart Ballet Lausanne</a> prend le relais. </span></span></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #262527;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/AU5AHQcyqhk" frameborder="0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: 'Times New Roman';">Comme si la scène n’était jamais un espace suffisant <span style="color: #000000;">:</span></span></strong></span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #262527;"> une arche, sorte de passage symbolique, propose de s’échapper vers un autre ailleurs... Entre féérie et rituels maçonniques, l’atmosphère se charge en émotions, les tableaux se tracent en diagonales, justaucorps et soies colorées, masques surgis des contes de l’extrême orient. Les ensembles, pas de deux, trios et solos se jouent d’un pentagramme marqué au sol. Compositions plastiques, gestes arrêtés, enchainements énergiques, ce ballet est un juste reflet d’une époque extrêmement créative. En ces temps, Maurice Béjart créait le génial Salomé pour Patrick Dupond, impossible de ne pas juxtaposer la flûte de pan de Tamino au masque blanc de Salomé… troublant.</span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #262527;"><br /><a href="https://livre.fnac.com/a10845183/Ariane-Dollfus-Bejart" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-984151" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/00/00/2955374865.jpg" alt="danse,maurice béjart,gil roman,béjart ballet lausanne" /></a><br />Déchaînées, les trois dames d’honneur de la Reine de la nuit sont renversantes, les voix se sont transformées en mouvements. Magique. Papageno traverse la scène à tir d’ailes. Un remarquable Tamino fait étrangement penser à Gil Roman tandis qu'un récitant rythme les scènes par des intermèdes savamment dosés entre élégance et bouffonneries. Pourtant, ce soir de 'générale de presse', les solistes ne sont pas tous à la fête, le corps de la compagnie surpasse les rôles titres par leur énergie et surtout leur interprétation. Sans répit, les danseurs déploient des jambes et des bras délirants. Ils sont beaux les danseurs de Béjart. Athlètes racés et femmes lianes, académique certes mais aux personnalités bien trempées. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; color: #800080;"><strong><span style="font-family: 'Times New Roman';">« Il n'y a qu'un seul public : celui qui vient pour aimer… »</span></strong></span><strong><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #121921;"> </span></strong><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #121921;">(2) </span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman';">et <span style="color: #262527;">la venue du Béjart Ballet Lausanne à Paris est un évènement à aimer. C’est une tournée mondiale, chacun se régalera des intentions chorégraphiques d’un des Maîtres absolus de la danse du XXème siècle, « La Flûte enchantée » ravira initiés et profanes. Pour TOUS !</span></span></p><p align="right"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #262527;">Laurence Caron</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><sup><span style="font-family: 'Times New Roman'; color: #7f7f7f;">1</span></sup><span style="font-family: 'Times New Roman'; color: #7f7f7f;"> tout récent et indispensable ouvrage d’Ariane Dollfus : « <em>Béjart, le Démiurge </em>» aux éditions Arthaud, collection «Traversée des Mondes". </span></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><sup><span style="font-family: 'Times New Roman'; color: #7f7f7f;">2</span></sup><span style="font-family: 'Times New Roman'; color: #7f7f7f;"> citation de Maurice Béjart issue de « <em>Un instant dans la vie d’autrui</em> » </span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'; color: #7f7f7f;">Réservations : 01 40 68 22 22.</span></p>
Caroline Chopin
http://caroline-chopin.blogspirit.com/about.html
26 /11 performance artistique, danse sculpture et musique au LAAC de Dunkerque
tag:caroline-chopin.blogspirit.com,2017-11-19:3098950
2017-11-19T14:14:00+01:00
2017-11-19T14:14:00+01:00
Le geste, l’espace, l’intention, l’étude du corps sont des notions qui...
<p style="text-align: center;"><img id="media-1068098" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://caroline-chopin.blogspirit.com/media/01/02/1905829763.jpg" alt="performance,artcontemporain,sculpture,danse,musique,Dunkerque,LAAC,Sarah Nouveau, Samuel Allain" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;"><span style="color: #000000; font-size: 12pt;">Le geste, l’espace, l’intention, l’étude du corps sont des notions qui nous sont familières. J'ai rencontré la danseuse et chorégraphe Sarah Nouveau lors que nous intervenions conjointement auprès d’un groupe d’enfants pour leur faire découvrir notre discipline respective. </span><br /><span style="color: #000000; font-size: 12pt;">En réfléchissant à une façon ludique de croiser nos disciplines, nous nous sommes rendues compte que la danse et la sculpture parlaient le même langage. L’empreinte que ces enfants laissaient dans la terre en tant que prolongement d’un geste dansé ressenti dans leur corps, créait une émotion qui à son tour déterminait leur geste. </span><br /><span style="color: #000000; font-size: 12pt;">Excitées par cette découverte et par la magie que le métissage de nos arts opérait sur ce groupe d’enfants nous nous sommes lancées dans la recherche d’une façon de reproduire et partager cet instant de grâce, en nous enrichissant mutuellement tout en conservant notre liberté d’expression. L’idée d’une performance s’est naturellement imposée. Nous avions besoin d’un musicien capable d’improviser et de dialoguer avec nous ; Samuel Allain nous a rejointes. </span><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1068099" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://caroline-chopin.blogspirit.com/media/02/01/4105459822.jpg" alt="100-PHOTOSRETOUCHEES.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">"Du geste à l'empreinte",cette performance artistique alliant la danse, la sculpture et la musique est composée de 4 tableaux. Elle est est présentée pour la première fois dans son intégralité ce 26 novembre 2017 au LAAC de Dunkerque et dure un peu plus d'une heure.Samuel Allain, musicien, improvise selon une trame enregistrée et avec des thématiques propres à chaque tableau. Des vidéos de Jean Miaille sont projetées, ponctuant la performance.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1068100" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://caroline-chopin.blogspirit.com/media/00/01/522688466.jpg" alt="invitation performance copie.jpg" /></p><p><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;"><a style="color: #0000ff;" href="http://www.paris-art.com/sarah-nouveau-laac-paysage-mouvement/">Voir l'article paru dans PARISART </a></span></p><p><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;"><a href="http://danse.jeanmiaille.fr/geste.html">Voir extraits</a></span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif;"><strong><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12pt;">Nous cherchons continuellement d'autres lieux qu'ils soient publics ou privés, sièges d'évènements culturels ou d'entreprises désireuses d'associer leur image à l'art contemporain. Cette performance est prévue pour s'adapter en lieux et en durée.</span></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif;"><strong><span style="font-size: medium;">D<span style="color: #000000;">ossier complet sur demande au 0624691276 / carolinechopin@hotmail.com</span></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p> </p><p> </p>
Tania
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Danse
tag:textespretextes.blogspirit.com,2017-11-07:3111221
2017-11-07T20:20:00+01:00
2017-11-07T20:20:00+01:00
Creux, bosses et rides Son grand corps danse au soleil Un...
<p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3856905854.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-194863" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2266194897.JPG" alt="Tronc d'arbre.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;">Creux, bosses et rides</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;">Son grand corps danse au soleil</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;">Un automne encore</span></p>
Dadumas
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Vaincre ses préjugés
tag:ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com,2017-09-13:3096318
2017-09-13T16:56:00+02:00
2017-09-13T16:56:00+02:00
Hillel Kogan est en scène, en équilibre,...
<p> </p><p> </p><p><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></em></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"><a href="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/01/02/2189311468.png" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-972397" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/01/02/136376382.png" alt="danse, Théâtre du Rond-Point, Hillel Kogan" /></a>Hillel Kogan est en scène, en équilibre, immobile dans un rond de lumière (lumières Amir Castro). Puis lentement il vient vers nous et la lumière monte et s’élargit. Il nous explique qu’il « aimerait partager » avec nous les questions qu’il se « pose dans son processus de création ». L’élocution est hésitante, il ne termine pas ses phrases, semble chercher les mots qu’il remplace par des gestes. Il théorise les rapports de la danse et du sol et montre « comment l’espace se laisse pénétrer par le corps ». La plateau est vide mais il affirme que l’espace est arabe ». Il est israélien, il est « de gauche. » </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Et voici que se présente Adi Boutrous. – « C’est arabe ? » - « Oui » répond sobrement Adi qui sera son partenaire dans le travail de création. « Moi je suis dans le rôle du juif. » dit Hillel. Comment montrer clairement l’identité ? L’étoile juive et le croissant ? Et tant pis si Adi est chrétien.</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Ils vont danser, pour montrer « l’unisson du mouvement », prouver qu’ils sont deux artistes et qu’importent les religions, les nations et les races ! Adi est un taiseux. Hillel est devenu volubile. Il cherche les figures, les explique, ratiocine à l’envi. Adi exécute, mutique, le regard ironique. Le summum est atteint quand Hillel présente le « houmous », cette purée de pois chiches très orientale, comme « un lien sacré. »<a href="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/00/01/2221676657.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-972398" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/00/01/4240559344.jpg" alt="danse, Théâtre du Rond-Point, Hillel Kogan" /></a></span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Mais enfin Hillel abandonne ses préjugés. Ils dansent, dans une symétrie parfaite, une fluidité harmonieuse où s’enchaînent les glissades, les déroulés-enroulés-développés, les balancés, les équilibres et les portés.</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">La danse semble alors élaborer une coexistence pacifique et abolir les murs des frontières ? Il a été créé en 2013 à Tel Aviv, et depuis, il tourne. </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">Hillel Kogan serait-il cet artiste universel dont nous rêvons tous ?</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><strong><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial; color: maroon;">Photo : © Gadi Dagon</span></strong></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><strong><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">We love Arabs</span></em></strong> <strong><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;">texte et chorégraphie de Hillel Kogan</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Théâtre du Rond-Point</span></strong></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Jusqu’au 8 octobre à 18 h 30</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">01 44 95 98 21</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">Ensuite tournée internationale jusqu’au 28 juin 2018</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">En Australie, en Belgique, mais aussi en Touraine, en Anjou, en Vendée, en Poitou… Renseignez-vous.</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;">www.theatredurondpoint.fr</span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p><p><span style="font-size: 11.0pt; font-family: Arial;"> </span></p>
mimylasouris
http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.html
Corsaire pirate
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-07-01:3094114
2017-07-01T11:44:52+02:00
2017-07-01T11:44:52+02:00
La venue du ballet du Capitole au théâtre des Champs-Elysées était pour moi...
<p>La venue du ballet du Capitole au théâtre des Champs-Elysées était pour moi l'occasion de voir sur scène mon amie V., que je n'avais pas vu danser depuis dix ans *hem*, depuis le début de sa carrière, en fait, alors qu'elle commençait à tourner avec Europa Danse. Autant vous dire que je n'étais pas <em>hyper</em> concentrée au début du <em>Corsaire</em>, scrutant chaque danseuse aux jumelles pour essayer de la retrouver. Je n'en avais pas besoin : je l'ai reconnue immédiatement à l’œil nu lorsqu'elle est entrée à la scène suivante avec le reste du corps de ballet. Quand vous avez danser plusieurs années aux côtés de quelqu'un, vous reconnaissez immédiatement sa façon de se mouvoir. Toujours ce côté <em>pinch of salt</em>, hop, comme si rien, jamais, n'était difficile ou envahissant. J'étais fière, quand même, un peu.</p><p>Ajoutez à cela que la place était le second volet de mon cadeau de Noël (bah quoi ? faut faire durer le plaisir) et vous comprendrez que, au premier rang de balcon avec Mum, je ne pouvais que passer une bonne soirée. J'ai été un peu surprise, du coup, en découvrant après que pas mal de balletomanes n'étaient pas emballés à l'exception notable des <a href="https://lesballetonautes.com/2017/06/14/9389/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Balletonautes</a>). Mais cela fait sens : à attendre LE <em>Corsaire</em>, tel que présenté l'année dernière par l'<a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/07/03/pirate-3076143.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">English National Ballet</a>, on pouvait effectivement être déçu. Kader Belarbi propose un <em>Corsaire</em> dépouillé du kitsch, de la virtuosité tape-à-l’œil et du bazar narratif qui le caractérise d'ordinaire. Il a éliminé des personnages, sabré des divertissements et réagencé le tout, jusque dans la partition. Le résultat : plus vraiment de <em>Corsaire</em> mais une pièce de danse continue où pas une seconde on se demande qui est cette nana en tutu et si c'est bien la même que tout à l'heure, ni qui a comploté quoi avec qui pour quelle raison. Cela se suit comme une pièce de théâtre : la pantomime et la danse appartiennent à un même monde sans couture, la pantomime se dissolvant dans la danse et le divertissement s'effaçant de celle-ci.</p><p>Cette approche fondamentalement me séduit en ce qu'elle participe d'un désir de redonner du sens à la danse, de réinvestir sa technique classique en vecteur d'expression contemporaine. Quelque part, quoique dans un style différent, c'est aussi ce que cherchait à faire Jean-Guillaume Bart avec sa <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/12/19/une-belle-franco-russe-3084925.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Belle au bois dormant</em></a>. Ces relectures en sont à peine : l'angle de vue, qui chercherait à faire saillir une signification ou à en imposer une nouvelle par surimpression, compte moins que la continuité de la trame narrative : il faut renouer avec la cohérence pour qu'une multiplicité de sens reste offerte au spectateur, sans être figée dans une tradition qui l'évacue. Il s'agit moins, en somme, de relire que de <em>rendre lisible</em>. Et si cela peut décevoir le balletomane*, qui se fiche pas mal de lire ce qu'il connait par cœur, cela me semble en revanche une excellente formule pour les autres, pour tous ceux qui aimeraient aimer la danse et se trouvent rebutés par les divertissements sans queue ni tête, hermétiques à la virtuosité dont il voit le balletomane s'enivrer (on ne va pas se mentir, c'est aussi sympa un shoot de temps en temps).</p><p>L'approche, donc, me plaît bien. Je n'en reconnais pas moins que la réalisation comporte des maladresses, dont une particulièrement malaisante (peut-être parce qu'elle nous renvoie inconsciemment à la part nauséabonde de l'orientalisme, que <a href="https://lesballetonautes.com/2017/06/22/le-corsaire-de-toulouse-singulier-et-pourtant-familier/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cléopold</a> nomme pudiquement "violences fantasmées"**). La belle esclave n'est plus cette beauté espiègle qui fait tourner le sultan en bourrique, c'est une beauté tragique, emprisonnée et… violée, sur scène. C'est un parti pris qui peut se défendre. Mais à ce moment-là, il faut embrasser le drame. Or on enchaîne, avec un tempo proprement comique, sur une scène d'amour lyrique où le corsaire, introduit dans le harem par la favorite, reproduit certains portés à l'identique. Malaise. En s'attaquant à ce ballet bric-à-brac, Kader Berlarbi a songé à la cohérence de la narration, mais non à sa tonalité. Du coup, le formidable travail effectué sur le livret a tendance à souligner l'inconstance des registres, comme cet épisode où une articulation proprement comiques ressurgit en plein drame (pour une fin tragico-épique).</p><p>Il ne manque pas grand-chose, pourtant, pour que cela fonctionne. Le personnage de la favorite, par exemple, est joliment travaillé (et interprété - par une danseuse dont je n'ai malheureusement pas le nom). Le peu de danse <em>stricto sensu</em> qui lui est dévolu montre la marge de manœuvre étroite qui lui reste, aidant la belle esclave à retrouver le corsaire pour mieux la discréditer auprès du sultan - stratège mais pas inhumaine. Le chapeau à corne rebiqué dont elle est affublée est absolument parfait : tout à la fois cocue, magicienne et bête à corne féroce dans sa charge. Les costumes, d'une manière générale, sont aussi sobres que bien pensés (V. m'apprendra à la sortie qu'Olivier Bériot est notamment le costumier de… Luc Besson !) et les décors de Sylvie Olivé sont raccords, tout dans l'épure et la suggestion. Le tout servi par une troupe qui danse d'une même énergie malgré (grâce à ?) des origines très diverses, Natalia de Froberville et Ramiro Gómez Samón en tête, aussi bons dans la danse narrative que dans le morceau de bravoure du pas de deux, conservé intact et justifiant probablement de ne pas renommer ce <em>Corsaire</em> piraté.</p><p>Espérons que la troupe revienne bientôt - et avec un orchestre : les épisodes épiques s'arrangent mal d'une bande enregistrée, franchement désagréable ici et là. Au prix des places vendues par le théâtre des Champs Élysées, c'est plus que limite.</p><p style="text-align: right;">À lire : <a href="http://www.dansesaveclaplume.com/pas-de-deux/426828-intervew-kader-belarbi_le-corsaire_ballet-du-capitole/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">l'interview de Kader Belarbi sur Danses avec la plume</a></p><p><br /><br />* Kader Belarbi a pourtant réservé des gourmandises au balletomane, notamment une scène de rêve avec des odalisques-Willis.<br />** Pour le reste, l'exotisme est très bien dosé, avec une touche d'humour (petit déhanché sur pointes et sur plié) et quelques derviches comme caution spirituelle. </p>
mimylasouris
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Soirée jeunes chorégraphes à Garnier
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-07-01:3093942
2017-07-01T09:31:43+02:00
2017-07-01T09:31:43+02:00
Sans les retours positifs que j'en ai eu (quoique, de manière fort...
<p>Sans les retours positifs que j'en ai eu (quoique, de manière fort amusante, jamais sur les mêmes pièces), j'aurais probablement manqué la soirée jeunes chorégraphes à l'Opéra de Paris. Autant le dire tout de suite, au risque d'attrister ceux qui n'ont pas attrapé une des quatre dates au vol : cela aurait été franchement dommage. Même si je n'ai pas tout également apprécié, c'était stimulant à voir. </p><p><strong><em>Renaissance</em></strong> est un Millepied signé <strong>Sébastien Bertaud</strong> : la musique et la danse évoluent côte-à-côte dans une indifférence polie. Pas déplaisant, pas inoubliable. Là où cela devient intéressant, c'est que le titre est symptomatique : la période de renouveau à laquelle on aspire (re-naissance) se confond avec le passé (la Renaissance avec une majuscule). La sarco-sainte tradition dont se revendique la maison est bien là, mais on sent davantage son poids que son inspiration. Le passé devient ce point lumineux, tout au fond, dans le foyer de la danse, qui brille davantage à mesure qu'il s'éloigne et qu'on le regarde avec davantage de nostalgie. Devant, sur la scène actuelle, les danseurs tentent d'en capter les derniers reflets, mais ni leurs costumes à paillettes ni le disgracieux sol blanc ne suffisent à en renvoyer l'éclat. Ce serait mentir que de nier le plaisir d'un petit <em>moonwalk</em> entre deux pas classiques, mais cela ne suffit pas à réinventer le passé, tout juste à le faire vivoter. L'impression qui domine, du coup, mais peut-être est-elle intentionnelle (et ce sera là quelque chose à creuser), c'est la nostalgie d'un passé que l'on ne parvient pas à rattraper, sans parvenir non plus à s'en détacher. Impression d'une grandeur passée, et d'être passé à côté. </p><p>Ces réserves ne m'empêchent pas d'adresser un grand merci au chorégraphe : grâce à Sébastien Bertaud, je suis moi aussi devenue de la team Pablo Legasa. Merci pour ce solo, donc, qui m'a fait voir ce que je n'avais pu vu jusque là, et je me demande maintenant comment : le danseur a une souplesse que seules les danseuses, <em>certaines </em>danseuses, semblent avoir, des bras et des doigts en voile de soie, comme les fait oublier Myriam Ould-Braham, un bassin, un torse qui s'installent dans la musique comme dans un espace où il y aurait tout le temps du monde, à sculpter, à habiter tranquillement. Je me suis demandée en le voyant si ce n'était pas ça, l'effet d'engouement que pouvait procurer un Polunin (je ne l'ai jamais vu sur scène). J'attends de le revoir avec plus d'impatience que certaines récentes étoiles…</p><p> </p><p>Les trois pièces suivantes rompent complètement avec le néoclassique brillant de la première : il est frappant de constater, en dépit de styles très divers, la noirceur qui les habite. On aurait tort de traduire trop hâtivement <strong><em>The Little Match Girl Passion</em></strong> par <em>La Petite Fille aux allumettes</em> : c'est une passion, comme il existe des passions du Christ (qui fera d'ailleurs une apparition, électrocuté sans chaise par une guirlande électrique).<strong> Simon Valastro</strong> n'a pas occulté cette dimension lorsqu'il a choisi la musique de David Lang ; il l'investit, et fait monter les chanteurs sur scène pour la faire entendre un peu plus. Leurs litanies extrêmement sobres, a cappella, m'accrochent immédiatement : c'est ça, c'est l'émotion blanche que j'aime tant dans le chant, les phrases sujet verbe complément qui prennent aux tripes dans leur dénuement. Je pense immédiatement à <em>Solaris</em>, à <em>Einstein on the beach</em>, à <a href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/%20http:/grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/05/10/transcendanse-3004614.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Borrowed Light</em></a>, surtout, peut-être aussi à cause des longs costumes noirs. Les costumes, les décors… le manteau dont sort, sans qu'on comprenne comment, de la fumée ; la table qui sort et s'enfonce cercueil ; la neige qui tombe partout, jamais là où on l'attend ; les lampes-lucioles… Simon Valastro ne chorégraphie pas seulement, il scénographie avec une maîtrise ahurissante pour offrir un spectacle total comme peuvent en proposer, dans un tout autre style, Akhram Khan ou Russell Mallipant. Il n'y a plus à se demander ce qui relève de la danse, de la musique ou de la mise en scène : tout est là, et instantanément, nous sommes ailleurs.</p><p>On se serait fort bien passé du solo de Marie-Agnès Gillot qui n'apporte rien de plus qu'un nom sur la distribution, mais Eleonora Abbagnato est le <em>cast</em> parfait pour incarner la petite fille, éternelle enfant et vieille déjà d'emprunter le même chemin que sa grand-mère (je le dis depuis des mois qu'on dirait une petite fille, à mesure qu'elle vieillit ; elle trouve là un rôle qui lui va parfaitement et ne souffre pas la nostalgie des belles jeunes filles qu'elle a incarnées chez Roland Petit).</p><p>Le rideau tombe sur des couples en noir qui s'enlacent et dont deux, toujours les mêmes (l'acharnement du sort ne tolère pas la distraction), tombent à chaque fois sous les bras qui n'arrivent pas à temps. Je vois Palpatine très droit, le buste incliné vers l'avant et les avant-bras bien hauts, prêts à applaudir, et ça me fait plaisir de le voir encore plus à fond que moi, après une saison qui confinait au désabusement. (Pour être totalement émerveillée, il m'aurait fallu être au parterre, le nez au l'air, dans la posture de l'enfant qui regarde l'étoile en haut du sapin de Noël - de loin, en hauteur, place qui favorise le recul favorable à la critique, il y a toujours une nuance de <em>look down upon</em>…)</p><p>Curieusement, <em>The Little Match Girl Passion</em>, qui me semble la pièce la plus aboutie de la soirée, n'est pas celle qui emporte le plus d'adhésion… En lisant sur <em><a href="http://www.resmusica.com/2017/06/19/soiree-soiree-bertaudvalastrobouchepaul-a-garnier/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">ResMusica</a></em> la chronique de C. (camarade de conservatoire et de prépa), j'en ai compris la raison à cet énoncé surprenamment candide quand on connaît celle qui l'émet : la lecture des surtitres nuit à l'immersion dans la pièce. Cette soirée de jeunes chorégraphes, assez confidentielle, a attiré un public pour l'essentiel strictement balletomane, qui trouve globalement la pièce trop lyrique et théâtrale : pas assez de danse. Je parie qu'avec un public plus éclectique (à Chaillot, par exemple, ou en l'insérant dans une soirée mixte lyrique et chorégraphique à Garnier), la pièce aurait meilleur accueil encore.</p><p> </p><p>Problème partiel d'adéquation au public, encore, avec <strong><em>Undoing World</em>, de Bruno Bouché</strong>, qui aurait en défrisé certains. Franchement, il ne leur faut pas grand-chose : un petit stage au théâtre de la Ville leur ferait le plus grand bien. La pièce évoque le sort des migrants dans un bric-à-brac de trouvailles dont le seul tort est de ne pas vraiment avoir été travaillées de manière convergente. On a l'impression de voir les idées jaillir l'une après l'autre, puis être à leur tour abandonnées par un chorégraphe dilettante par enthousiasme, chaque nouvel engouement balayant le précédent. Ce sont au final des images assez disparates que je garde en mémoire :<br /><br />des poursuites lumineuses qui balayent une foule affolée comme dans une cour de prison, avec des filets de pêche à la place des barbelés ;<br />des petits sauts accroupis à ras de terre comme dans un sacre (Pina, Béjart ?) ;<br />une descente des ombres avec des couvertures de survie dorées hyper lumineuses et bruyantes ;<br />une gigantesque ronde de part et d'autre d'une structure mi-transparente mi-réfléchissante, qui laisse voir le demi-cercle arrière des danseurs tout en surimprimant le reflet du demi-cercle avant qui semble aller en sens inverse (Agathe Poupeney dévoile une nouvelle corde de son arc en passant de la photographie à la scénographie).</p><p>Et puis le pas de deux d'Aurélien Houette et Marion Barbeau, partenariat auquel je n'aurais pas spontanément pensé, mais qui est évident sur scène, chacun de ces deux danseurs superlatifs réfléchissant la puissance de l'autre.</p><p> </p><p><strong>Nicolas Paul</strong> clôturait la soirée avec <strong><em>Sept mètres et demi au-dessus des montagnes</em></strong>, où des danseurs, inlassablement, remontent la scène (<3 Lucie Fenwick). Ils émergeant de la fosse pour disparaître dans les ténèbres de l'arrière-scène, sous un gigantesque panneau vidéo où ces mêmes danseurs se dissolvent peu à peu dans leur reflet, pied dans l'eau puis bustes de carte à jouer tandis que monte le niveau d'une eau complètement noire (comme dans <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/07/08/la-fascination-du-visible-3010639.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Under the skin</em></a>). Bill Viola n'a qu'à bien se tenir ! L'ensemble est très intelligent, presque trop : difficile pour le spectateur de s'abandonner. Tout reste non pas scolaire, comme je l'avais cru avec <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2009/11/29/replique-muette-sans-secousse-2-3.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Répliques</em></a>, mais intellectuel. L'émotion, si émotion il y a, c'est la tristesse de voir arriver la noyade des corps filmés sans réussir à s'immerger. Mais peut-être en irait-il tout autrement si la musique n'était pas enregistrée : la nostalgie qui émane des motets de Josquin Desprez prendrait certainement aux tripes avec un orchestre et des chanteurs <em>live</em>…</p><p>L'absence d'orchestre constitue le principal et pour tout dire l'unique regret de cette soirée. Les jeunes chorégraphes, malgré leur talent, sont manifestement priés de se s'estimer heureux : l'académie chorégraphique, qui les a accompagné dans leur cheminement créatif, est supprimée par la nouvelle direction. Quand on voit un tel résultat en si peu de temps, c'est bien dommage. C'était là une fort bonne idée de Benjamin Millepied - on devine d'ailleurs sa patte dans les scénographies élaborées de ses poulains : l'ex-directeur sait indéniablement bien s'entourer pour ses créations, et il n'est pas certain que, sans son exemple, les jeunes chorégraphes se soient autorisé de si belles collaborations et utilisations de la technique.</p>
mimylasouris
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Let there dance light
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-06-08:3093203
2017-06-08T22:35:00+02:00
2017-06-08T22:35:00+02:00
Conceal | Reveal, Russell Maliphant au théâtre de Sceaux, les 12, 13 et...
<p>Conceal | Reveal, Russell Maliphant au théâtre de Sceaux, les 12, 13 et 14 mai. J'avais noté les dates dans mon agenda, mais pas pris de place. En réservant un voyage pour Rome ce week-end, là, j'avais mentalement fait une croix sur la seule date qui restait.</p><p>Vendredi à 18h, j'ai eu envie de me retrouver dans le noir, dans l'avant d'une salle de spectacle. J'ai passé un coup de fil à Mum, partante, et j'ai pris deux places, au deuxième rang qui s'est révélé être le premier, le premier n'étant pas attribué.</p><p>Debout dans la salle. Tiens, je le connais lui. Danseur. Opéra. Adieux. Étoile. Nicolas. Nicolas Le Riche. Le temps que mon cerveau opère la reconnaissance, je l'ai regardé une demi-seconde de trop - je l'ai fixé. Quelques minutes plus tard, il se faufile devant nous. Je n'échangerai pas une parole avec lui, fixé sur son téléphone comme un substitut de Palpatine, mais un sympathique regard d'enthousiasme avec Clairemarie Osta : le programme est une vraie gourmandise.</p><p>Russell Maliphant chorégraphie sans esbroufe. Il n'a pas l'écho médiatique d'un Preljocaj, mais ses spectacles me marquent davantage, je crois. Ils infusent, plus secrètement.</p><p>Peu importe le style et la technique de ses interprètes, il poursuit le même geste, celui qui surgit dans l'ombre et disparaît dans la lumière. Aspirés dans une même spirale contemporaine, le hip-hop hypnotique d'<em>Afterlight</em>, le ballet athlétique de <em>Spiral Twist</em>. Les danseurs invités le sont réellement, tout à la fois mis en valeur et intégrés à la compagnie, quoique celle-ci danse toujours seule.</p><p>Dana Fouras, dont l'ombre démultipliée-démesurée peuple la scène tout juste éclairée, a quelque chose d'amateur dans le corps. Et pourtant, et partant, elle accroche étonnamment l'empathie. L'équivalent artistique d'une femme plus séduisante qu'une autre plus belle. <strong><em><< both, and >></em> </strong>La comparaison avec <em>Déesses et démones</em> reflue sitôt qu'elle affleure. Il n'est pas question ici de surface mais de peau.</p><p>Mum le confirmera après <em>Two x Three</em> : elle a quelque chose que ses compagnes n'ont pas. Une espèce de sérénité dans le mouvement - toujours dans l’œil du cyclone, peu importe la force de celui-ci. Les deux danseuses qui l'accompagnent ont une énergie différente, plus immédiate, qui se remarque moins, sauf à se faire guerrière (j'embraye immédiatement, c'est la mienne).</p><p>Lucia Lacarra est assise en <em>boots</em> dans les coulisses. Son regard sur la scène est aussi beau que ce qui s'y passe, quand elle regarde et quand elle danse. Je ne sais pas quel âge elle peut avoir. Son corps n'est plus qu'un long ligament et ce frêle condensé de force et de fragilité la rend incroyablement belle. Marlon Dino, dans la force de l'âge et de la virilité, la soulève et la manipule comme quelque chose de prosaïque et précieux. <strong><em>Spiral Twist</em></strong>. Leurs corps surentraînés disparaissent dans le mouvement, y renaissent en tant que corps sensibles, vacillants. Je suis si près que je vois la laque, l'épaisseur du maquillage, les tendons muscles articulations, le duvet sur les bras, la chair de poule, presque, tout à fait pour moi (cannibale de toute cette vie en suspens, de toute (cette) beauté).</p><p>En suspens reste <strong><em>Afterlight</em></strong>. Cela tourne au ralenti comme le souvenir d'une boule de neige dans son éternel tournoiement. Je découvre avoir déjà vu cette pièce, à Chaillot. Mais la proximité change tout, me dérobe les rosaces de lumière au sol et me donne leur lumière lunaire. À la fin de la pièce, Nicolas Le Riche lance les bravo que je n'ose pas crier. Douce satisfaction précédant celle du basilic qui emplit la bouche dans la fin du sandwich tomates-mozzarella.</p><p><strong><em>Two x Three</em> </strong>me rappelle, probablement à dessein, la pièce via laquelle j'ai découvert le chorégraphe : <em>Two</em>, un solo de Sylvie Guillem. Même jeux avec les frontières de l'ombre, mêmes bras qui écrivent (dessinent, tracent, gravent) le mouvement dans la lumière, bras katana, calligraphie de la persistance rétinienne.</p><p>Russell Maliphant danse la dernière pièce (<strong><em>Piece No. 43</em></strong>) avec ses danseurs, dans des rectangles de lumière qui les font apparaître et disparaître comme les agents spéciaux se téléportent dans les films de science-fiction. Transportant au loin, ramenant de loin, une lumière qui est toujours ailleurs. Sur scène, ce soir-là. Soirée courte, trop courte, mais dont la durée s'étend, s'éternise encore un peu plus dans le souvenir.</p>
mimylasouris
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Domino Day dans l'arche de Noé
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-06-06:3093109
2017-06-06T21:57:43+02:00
2017-06-06T21:57:43+02:00
Les critiques de Noé étaient bonnes ; je me suis ennuyée ferme les deux...
<p>Les critiques de <em>Noé</em> étaient bonnes ; je me suis ennuyée ferme les deux tiers du spectacle. Comme obligé par son sujet, Thierry Malandain se départit de son humour, sans pour autant atteindre la force expressive d'un Preljocaj ou d'un Mats Ek. Restent des effets de vague que l'on voit arriver de loin et qui s'annulent d'eux-mêmes, jolis mais vains, pas beaucoup moins convenus que ce que l'on pouvait faire avec mes amies du conservatoire. Il faut attendre que débarque un couple en académique de nudité pour que la fatalité se lève et que les sourires s'étirent - enfin cela danse avec la jovialité-générosité qui sied si bien au chorégraphe. Quand on a une telle carrière, c'est un peu tard.</p>
CARON
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Noé, Malandain Ballet Biarritz au Théâtre National de Chaillot
tag:www.cequiest.com,2017-05-15:3092240
2017-05-15T18:59:00+02:00
2017-05-15T18:59:00+02:00
Les Ballets de Biarritz sont à Paris. Depuis le 10 mai et jusqu’au 24...
<p style="text-align: center;"><a href="http://www.cequiest.com/media/00/02/2351627593.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-964620" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/00/02/2394471811.jpg" alt="ballet de biarritz,rossini,thierry malandain,theatre national de chaillot," /></a></p><p style="font-family: TimesNewRomanPSMT; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Les Ballets de Biarritz sont à Paris. Depuis le 10 mai et jusqu’au 24 mai, Thierry Malandain présente la création « Noé ». En mélomane inspiré le chorégraphe accompagne son oeuvre par <em>La Messa di Gloria</em> de Rossini sur le plateau du <a href="http://theatre-chaillot.fr/malandain-ballet-biarritz-noe" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Théâtre National de Chaillot </a>jamais quitté par vingt-deux danseurs, archi talentueux, pendant près d’une heure trente. </span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://www.cequiest.com/media/00/00/1905602534.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-964619" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/00/00/345124623.jpg" alt="ballet de biarritz,rossini,thierry malandain,theatre national de chaillot," /></a><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Le très prolifique chorégraphe français est animé par tout ce qui est grand - <em>Don Juan, Roméo et Juliette, Lucifer, Le Portrait de l’Enfante, Orphée et Eurydice, L’après-midi d’un faune</em> - entre autres nombreuses créations depuis 1984, et particulièrement par ce qui est mythique notamment avec <em>L’Envol d’Icare</em>, une commande réalisée pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, en 2006. </span></span></p><p style="font-family: TimesNewRomanPSMT; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Un long banc occupe la profondeur de Chaillot, scène mythique aussi, résolument acquise à ce qu’il se fait de mieux en matière de danse contemporaine. Les danseurs y glissent d’un bout à l’autre dans une alchimie rythmée. Au sol un bleu pacifique et tout autour des vagues de perles bleues enveloppent des interprètes athlétiques et gracieux. Très heureusement, le mythe du déluge n’a pas l’intention de figurer un cortège d’animaux rescapés, Malandain emmène son propos bien au delà, il est question d’une « <em>humanité en mouvement</em> »... </span></p><p style="font-family: TimesNewRomanPSMT; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Les amateurs se régalent. Malandain dresse un panorama à 360 du mouvement néo-classique. Il y a des poignets noués frappant le plat des cuisses qui rappellent les accents dramatiques de la démente <em>Gisèle</em> de Mats Ek, des ensembles frénétiques échappés du somptueux <em>Sacre du Printemps</em> de Pina Bausch, et des avancées qui se forment et respirent à l’unisson, au son de chants lyriques, comme dans la désormais très classique <em>Neuvième </em>de Béjart. Quelle époque ! La danse est un éternel recommencement comme la musique, toute l’Histoire de l’Art en somme. <br /></span><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Rien de nouveau sous le soleil donc, sauf que, libérés de cette technicité inventive du 20ème siècle révélée sans contexte par l’impulsion créatrice de Ninjinski, les danseurs de Malandain apparaissent être des créateurs à leur tour et apportent une interprétation magnifique et radicalement contemporaine. L’enseignement atteint la perfection dont il faut prendre de la graine (d’Etoiles). Les personnalités se distinguent les unes des autres. C’est beau et vraiment intéressant même s’il est parfois difficile de capter son attention à la fois sur le mouvement et sur les voix enregistrées, le regard et l’ouïe se font une concurrence acharnée. </span></p><p style="font-family: TimesNewRomanPSMT; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Noé de Malandain est assurément une anthologie du mouvement pour qui a soif d’exaltation chorégraphique. A apprécier.</span></p><p style="font-family: TimesNewRomanPSMT;" align="right"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Laurence Caron</span></p><p style="font-family: TimesNewRomanPSMT; text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 12pt;">(photo Olivier Houeix) </span></p>
Dadumas
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Un nouveau théâtre sur la rive gauche
tag:ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com,2017-04-26:3091382
2017-04-26T16:48:00+02:00
2017-04-26T16:48:00+02:00
Après bien des péripéties,
une mobilisation...
<p><span style="font-family: Times; font-size: 12pt;"> </span></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times; color: #373737;"><a href="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/01/01/3129215344.jpeg" target="_blank"><img id="media-962801" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/01/01/2187062094.jpeg" alt="Théâtre, culture, danse, musique, cirque, loisirs, " /></a>Après bien des péripéties,
une mobilisation importante de
la part des riverains et grâce à
la volonté du groupe Hammerson, propriétaire des murs, </span><span style="font-family: Times;">le cinéma Le Grand Écran Italie 2 restera dans le monde de la culture.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #373737;">Et c’est grâce à la société de production Juste pour Rire et son président Gilbert Rozon que cet ancien cinéma sera transformé en un lieu culturel pluridisciplinaire.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #373737;">Olivier Peyronnaud, directeur France de Juste pour Rire depuis 2015 après avoir dirigé de nombreuses scènes labellisées (Théâtres de Dole, Compiègne, Maison de la Culture de Nevers) et expérimenté des formes innovantes de gestion, en assurera la direction.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: Times;">Le <span style="font-family: Times;">13<sup>e</sup></span> Art ouvrira ses portes en septembre 2017</span></strong></span></p><p><span style="font-family: Times; color: #ff0051;"><span style="font-size: 12pt;">Un nouveau lieu de vie et de culture dans</span> le <span style="font-size: 14.0pt; font-family: Times; color: #ff0051;">XIII</span><sup><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Times; color: #ff0051;">e</span></sup> … <span style="font-size: 14.0pt; font-family: Times; color: #ff0051;">arrondissement </span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Le 13<span style="font-size: 10pt;"><sup><span style="font-family: Times;">e</span></sup></span> Art sera l’un des plus grands théâtres de la rive gauche. Au cœur de la Place d’Italie, il se pense comme un théâtre de territoire. <span style="color: #373737;">Intégré au Centre Commercial Italie 2,
l a transformation de cette salle de cinéma en salle de spectacles a été confiée au maître d’oeuvre Daniel Vaniche et associés</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #373737;">et aux architectes de DVVD, que l’on connaît pour leurs réalisations à la Salle Pleyel, l’Accorhotels Arena, l’Institut du Monde Arabe ou encore le Complexe MK2 du
12ème arrondissement.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Un espace de 3700 m2 à l’emplacement même de l’ancien cinéma dans l’atrium principal, <span style="color: #373737;">sous les terrasses qui donnent sur la place d’Italie mais dont l’accès est entièrement repensé comme un lieu de transition : les aménagements déclinent des paliers qui accompagnent le spectateur dans le passage d’un monde quotidien à l’univers imaginaire du spectacle.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Une conception architecturale qui s’amuse des jeux de regard pour nous rappeler sans cesse que l’on est au théâtre <span style="color: #373737;">: la salle de spectacles est visible dès l’atrium, le foyer est réinventé en un espace plus majestueux, en double hauteur, le nouvel escalier, laisse voir le foyer depuis l’atrium. Sur le balcon, les spectateurs peuvent voir et être vus. Le rôle social des « espaces publics » des salles de spectacles est ici assumé.</span></span></p><p><span style="font-family: Times; font-size: 12pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #ff0051;">Une programmation pluridisciplinaire</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Le 13<span style="font-size: 10pt;"><sup><span style="font-family: Times;">e</span></sup></span> Art sera un lieu ouvert à toutes les disciplines.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #373737;">La grande salle accueillera du cirque, de l’humour, du théâtre, de la musique, de la danse, du théâtre visuel...
La petite salle, quant à elle, accueillera des artistes émergents et des spectacles jeune public.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Sont notamment attendus pour la saison 2017/2018</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #373737;">Le Cirque Eloize, Arturo Brachetti, L’Orchestre Philharmonique de Prague, James Thierrée, Le National Theatre de Londres,
le Slava’s Snowshow, Romane Bohringer...</span></p><p><span style="font-family: Times; color: #ff0051; font-size: 12pt;">Un fonctionnement singulier </span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times; color: #373737;">Pour la première fois, </span><span style="font-family: Times;">un théâtre privé proposera un abonnement à la saison et accompagnera des artistes dans leur processus de création. <span style="color: #373737;">Un réel défi et une nouvelle configuration dans le paysage culturel français.</span></span></span></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #ff0051;">Une attention toute particulière au public</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times; color: #373737;">Pour l’équipe du 13<span style="font-size: 10pt;"><sup><span style="font-family: Times;">e</span></sup></span> Art, il est essentiel de penser au public et à son confort. </span><span style="font-family: Times;">Seront ainsi proposés des services inédits pour faciliter la venue du public au théâtre : babysitting, parking gratuit, réservation de taxis, soirées sur mesure...</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #373737;">Le 13<span style="font-size: 10pt;"><sup><span style="font-family: Times;">e</span></sup></span> Art se veut être un lieu décalé, surprenant, avant- gardiste, proche du public et des artistes et tourné vers l’international.</span></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #ff0051;">Deux salles de spectacles</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Une salle de 900 places avec un très beau et grand plateau <span style="color: #373737;">(30 m de mur à mur avec
un cadre de scène de 18 m d’ouverture et 12 m de hauteur) permettant d’accueillir entre autres des artistes de cirque</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times; color: #373737;">et </span><span style="font-family: Times;">une salle de 130 places pour recevoir de plus petites formes.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #ff0051;">Un studio télé</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times; color: #373737;">Un studio dédié à l’enregistrement télé. </span><span style="font-family: Times;">Ouvert toute l’année, <span style="color: #373737;">ce studio permettra de filmer des capsules, capter des images pour créer des vidéos, réaliser des séances photos...</span></span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: Times; color: #ff0051;">Un bar-restaurant</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times; color: #373737;">Un lieu de vie ouvert toute
la journée, qui proposera
</span><span style="font-family: Times;">une offre diversifiée, du petit déjeuner au dîner léger le soir avec une carte adaptée aux saisons.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: Times; color: #373737;">Le lieu accueillera également des cafés littéraires, des lectures, du stand up...</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> </span></p>
phalexandre
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Wellin : démonstration de gym et de danse le 1er mai...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2017-04-24:3234115
2017-04-24T06:30:00+02:00
2017-04-24T06:30:00+02:00
<p style="text-align: center;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/542241755.2.JPG" target="_blank"><img id="media-358903" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/925282195.2.JPG" alt="affiche (1).JPG" /></a><img src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p>
mimylasouris
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Cunningham / Forsythe
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-04-17:3090946
2017-04-17T11:10:00+02:00
2017-04-17T11:10:00+02:00
Forsythe, ça se mérite. Pour vérifier que vous êtes vraiment motivé, l'Opéra...
<p>Forsythe, ça se mérite. Pour vérifier que vous êtes vraiment motivé, l'Opéra a programmé avant un Cunningham de 48 minutes. Je me suis étranglée en découvrant la durée de la pièce sur le programme : ce que je pensais un "petit" Cunningham constituait la première partie de soirée. Heureusement, grâce à Pink Lady, j'étais très bien installée dans mon fauteuil de premier rang de troisièmes loges. De quoi re-tenter l'affaire cunninghamienne dans de bonnes conditions. Sait-on jamais, c'est peut-être comme les courgettes, cela finira peut-être par passer.</p><p><strong><em>Walkaround time</em></strong> n'est pas si pire pour un <strong>Cunningham</strong> ; je veux dire, y'a des contacts physiques entre les danseurs, <em>come on</em>, trop l'éclate. Sur des bruits de pas dans des graviers, les neuf danseurs évoluent (<em>walk</em>) autour (<em>around</em>) de blocs en plastique transparents sur lesquels sont dessinés divers schémas géométriques. Évidemment, ils sont habillés en couleur uniforme vieillotte de la tête aux pieds (pas d'académique, cela dit, mais collants et justaucorps assorti pour les filles, collants et T-shirt pour les garçons)(comme toujours, c'est la plus gracile qui se coltine le jaune), évidemment il y a des sauts de grenouille avec accent sur la réception (mais aussi en arabesque, c'te nouveauté délirante), évidemment un danseur reste parfois planté en retiré comme un flamand rose, et évidemment tout le monde fait la gueule de mannequins à un défilé de mode. Cunningham, c'est quand même le seul chorégraphe qui vous donne une idée de la tête que peut faire Amélie Johannidès sur son passeport. Compte tenu de ce que cette danseuse est la joie de vivre incarnée, la performance mérite d'être saluée.</p><p>Comme souvent, l'intérêt est réveillé par ce qui excède la chorégraphie : un regard un peu trop vif, un poignet un peu trop souple, le vivant se glisse sous la géométrie, la déborde. Cunningham devait en être conscient, car il insère en plein milieu un intermède où la chorégraphie s'arrête et le mouvement commence : les danseurs prennent leur pause sur scène, avec leurs vêtements d'échauffement, répètent des phrases chorégraphiques plus classiques, des acrobaties plus hip-hop et causent avec le DJ. Parce que la bande-son ne pouvait pas être enregistrée, voyez-vous. Les bruitages doivent être mixés en direct. Je n'ai pas réussi à savoir si la gestuelle du DJ faisait également partie de la chorégraphie ou s'il avait véritablement le groove à balancer des bribes de discours scientifico-poétiques sur une "mécanique célibataire". Dans cet érotique raté de la géométrie, j'entrevois la fascination des pistons, l'hypnose de la mécanique*. Force est d'avouer que mon ennui n'en est pas vraiment - plutôt une suspension de l'attente, de l'attention. J'observe les aléas de la chorégraphie sans en être affectée. Ça ou autre chose, c'est du pareil au même. Peut-être que c'est ici que se joue Cunningham, dans cette méditation sans objet. L'ataraxie chorégraphique ? J'ai du mal cependant à associer cette absence de tension à un idéal artistique. Car enfin, c'est reposant mais cela ne vit pas. Ce n'est pas Pink Lady qui me contredira, sur laquelle l'hypnose a trop bien fonctionné et qui n'a même pas été réveillée par les embardées de la sono.</p><p>Si contradiction il y a, elle viendrait plutôt de la gamine derrière nous, qui nous a aspergées d'un <em>waou</em> dès le premier porté et a répété ensuite à plusieurs reprises <em>la classe</em>. J'ai souri avec attendrissement et un soupçon de condescendance la première fois. Elle l'a redit lorsque les danseurs ont déplacé les blocs en plastique : j'ai vu leur lumière de glaçons ; je me suis souvenue de la fascination exercée par cette œuvre exposée au MoMA, un coffret de glaçons entretenant je ne sais plus quel rapport de légende avec la Taglioni. Encore <em>la classe</em> et <em>trop la classe</em>, alors que je ne voyais rien. Je n'ai pas osé lui demander à l'entracte ce qui lui plaisait tant là-dedans, parce qu'on n'est pas sérieux quand on a sept ans ; c'est con, la réponse à la vie, l'univers et le reste était peut-être juste derrière moi.</p><p><strong><em>Trio</em> de William Forsythe</strong> après l'entracte. On respire, ça respire, le vivant reprend ses droits, même si c'est toujours un peu barré. Éléonore Guérineau, Maxime Thomas et Hugo Vigliotti, en avant-scène, soulèvent leurs T-shirt bariolés et encadrent de leurs doigts des parties de leur corps comme des pointillés découperaient la côte et le jarret de porc. Le geste rappelle à la fois l'enfant qui montre où il s'est fait mal, le chirurgien esthétique qui définit la zone à reprendre et même, dans le cas d'Éléonore Guérineau qui s'agrippe le poignet pour nous exhiber son avant-bras, la diseuse de bonne aventure. Tenez, voyez, regardez. Beaucoup de coude et de genou : il faut que cela s'articule. Les danseurs se cherchent <span style="text-decoration: line-through;">des poux</span>, (s')attrapent et (s')écartent, montre voir ton avant-bras, je te donne ma jambe, l'autre n'en veut pas, la refile au troisième, mais ce n'est pas non plus ce qu'il cherche, ce n'est pas ce qu'il trouve. Éléonore Guérineau est là d'une densité parfaite, terre-à-terre et intense, juste ce qu'il faut pour communiquer l'humour du chorégraphe sans faire rire. Et je me dis que c'est ça, au-delà de toute gestuelle qui fait que Merce Cunningham lasse et que William Forsythe excite : l'humour ou son absence, par-delà le sérieux de la mécanique.</p><p>C'est bien beau, de chorégraphier que la vie n'a aucun sens, mon cher Merce, mais ça l'est bien davantage d'en profiter. Dans <strong><em>Herman Scherman</em></strong>, comme dans <em>Walkaround time</em>, ça déboule de nulle part pour n'aller nulle part, mais on y prend beaucoup plus de plaisir. Alors qu'avec Merce Cunningham, on vise le terme (la position finale en guise de mouvement et du coup… la fin de la pièce), William Forsythe explore l'entre, l'entre deux positions qui s'effacent au profit du déplacement, de l'étirement, du jeu… de la danse quoi ! Facétie pour cinq danseurs, donc. Dont la silhouette élastique et acérée de Sébastien Bertaud. Puis l'on change de cast et de tonalité, avec un superbe pas de deux entre Eléonora Abbagnato et François Alu. La première a perdu de sa superbe, mais peut-être moins de majesté que d'orgueil, finalement, ce qui est réjouissant. Le second, dont je ne suis pas une inconditionnelle, m'a beaucoup plu ici par la densité qu'il manifeste, la place qu'il se taille dans le geste sans le brusquer… c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il revienne torse nu en jupette jaune fluo assortie à sa partenaire (je ne suis pas très péplum). Fin du lyrisme, mais fin en fanfare. Sacré Bill !</p>
mimylasouris
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Gala des écoles de danse
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-04-15:3090870
2017-04-15T13:48:00+02:00
2017-04-15T13:48:00+02:00
Ne soupçonnant pas que le gala des écoles de danse en rassemblerait autant...
<p>Ne soupçonnant pas que le gala des écoles de danse en rassemblerait autant dans un programme aussi varié, je n'avais pas pris de place. Heureusement, à l'instant où j'apprenais qu'il n'y aurait pas de Pass, gala oblige (lol), une spectatrice s'est offerte de me revendre sa seconde place.</p><p>Quoiqu'il fasse la part un peu trop belle à l'Opéra de Paris eut égard à ses invités*, le programme est bien conçu : les extraits très classiques alternent avec d'autres plus modernes, limitant autant que faire se peut la comparaison. Entendons-nous bien : comparer est ce qui fait tout le sel d'une soirée de ce genre, et la motive. Mais il est humain que, dans l'effort de différenciation par lequel on tente de cerner la spécificité artistique de chacun, on soit tenté de placer nos chouchous au sommet d'un hiérarchie qui égare l'appréciation dans le jugement. Aussi, si par mégarde j'émettais des critiques envers les danseurs de cette soirée, je vous serais gré de bien vouloir les rapporter à l'école dont ils procèdent, car mon intention n'est pas de juger de jeunes gens encore en formation, seulement les choix artistiques et pédagogiques que leur prestation semblent manifester. </p><p><strong>L'école de l'Opéra de Paris</strong> a repris le programme de son spectacle et ouvert le bal avec le troisième acte de <em>Raymonda</em>, un choix qui résume somme toute assez bien la gloire et les limites de l'école française : la pompe est là, on est ébahi par les alignements impeccables des tout jeunes danseurs, admiratif de la propreté et du placement des solistes à peine plus âgés, mais… mais on s'ennuie ferme. Non seulement les danseurs sont trop jeunes pour insuffler à ce ballet la dose de sensualité qui le sauve de la gloriole (même si Margaux Gaudy-Talazc ne ménage pas ses paumes dans la variation de la claque), mais la justesse des poses et positions se fait au détriment de la danse, reléguée dans les mouvements de poignets de la soliste, où seul cela respire.</p><p>L'arrivée de la <strong>John Cranko Shchule</strong> rattachée au ballet de <strong>Stuttgart</strong> fait l'effet d'un électro-choc. Torses nus, chaînes argentées lâchement attachées aux pantalons noirs : les punks débarquent au milieu des tutus. Avant même que je vérifie le nom du chorégraphe, cela crie <em>Mopey ! Friedemann Vogel !</em> dans mon esprit.<em> A spell on you</em> est bien une pièce de Marco Goecke ; j'élargis avec lui mon vocabulaire du pioupiou au rapace. Les quatre danseurs maîtrisent tous la gestuelle du chorégraphe, mais celui qui ouvre seul la pièce (Riku Ota ? Navrin Tumbull ?) est proprement électrisant : gestes acérés malgré la rapidité de leur répétition, présence impressionnante. Je me demande soudain ce que je fais à Paris. Forte envie d'émigrer en Allemagne…</p><p>… ou peut-être à Londres, finalement. Accompagnée par Harris Bell, Hang Yu nous offre le plus beau moment de la soirée avec <em>Concerto pas de deux</em> de MacMillan sur la musique de Chostakovitch. J'oublie qu'il s'agit d'élèves, j'oublie mon indulgence, je suis juste subjuguée par la danseuse, suspendue à ses gestes comme on le serait à des lèvres. La chorégraphie se déploie avec son buste qui s'incline et se cambre au-dessus de ses jambes en quatrième, sur pointes, de profil. Éblouissement orange. Le <strong>Royal Ballet</strong> tient là sa future Sarah Lamb.</p><p>La <strong>San Francisco Ballet School</strong> poursuit l'illustration et la défense des danseurs anglo-saxons. Là encore, les danseurs paraissent un peu plus âgés qu'en début de soirée : est-ce ce qui fait la différence ? À l'aise dans le style néoclassique <em>straightforward</em> décomplexé qui constitue le socle de leur répertoire, ils sont prêts à intégrer la compagnie (on a d'ailleurs plus l'impression d'une compagnie junior que d'une école).</p><p>La <strong>Ballettschule des Hamburg Ballett</strong> est clairement un cran en-dessous : la technique est moins raffinée, et les corps, plus adolescents, encore un peu patauds. Mais… mais on s'en fout pas mal, parce que ça danse (<em>Bach suite 2</em>, de Neumeier). À tout prendre, je préfère largement voir danser ces jeunes artistes épanouis que nos danseurs un peu trop proprets pour ne pas paraître guindés. Lors du défilé final, il faut voir leur sourire qui s'élargit lorsque le public, après quelques secondes à se demander pourquoi ces élèves n'ont pas les mêmes corps et les mêmes justaucorps que les autres divisions, les reconnaît soudain et redouble d'applaudissements…</p><p><strong>L'académie Vaganova</strong> rouvre le bal après l'entracte avec le pas de deux du cygne noir (c'est un gala ou bien ?). Je m'attends à voir débarquer une longue liane gracile et un grand dadais. Eleonora Sevenard et Egor Gerashchenko, bardés de muscles, me poussent à vérifier : non, non, ils sont bien de l'académie Vaganova, pas de l'école du Bolchoï. Ils envoient du lourd. Vraiment lourd. Pour tout dire, c'est assez moche. Les pas de liaison n'existent plus, la musicalité est bombardée, les fouettés entrecoupés de tours à la seconde bras en l'air (hop, sans les mains) : la machine de guerre est lancée sur Garnier, détruisant tout cliché de lyrisme éthéré sur son passage. Efficacité soviétique. Y'a pas à dire, les Russes savent se faire applaudir.</p><p>Retour en terres apaisées avec un joli trio <strong>canadien</strong>, dans des extraits de <em>Chalkboard memories</em>, une chorégraphie sans grande spécificité (ou qu'il aurait fallu voir en entier ?). Les artistes en herbe poussent décidément partout.</p><p>Les élèves de la <strong>Royal Danish Ballet School</strong> se font les dignes représentants du style Bournonville, dans un pas de quatre tiré d'<em>Abdallah</em> (jamais entendu parler). Les trois filles, aux lignes plus Opéra de Paris que l'Opéra de Paris, ne sont pas parachutées dans une technique que des muscles étirés au point d'être invisibles rendent impossible ; tout est ici adapté, harmonieux, mesuré (sans pour autant être facile ; la petite batterie, notamment est redoutable). Les pas de liaisons cessent d'être négligeables ; cela danse, délicat. C'est suranné, peut-être, mais plus vivant que notre pompe parisienne, tout en lui étant le plus apparenté (on remarque d'ailleurs la proximité des écoles lors du défilé final : les élèves danois sont les seuls invités à défiler avec les bras à la seconde, comme leurs hôtes). </p><p><strong>L'école de l'Opéra de Paris</strong> ferme le gala qu'elle a ouvert avec <em>The Vertiginous Thrill of Exactitude</em>. C'est évidemment moins piquant que par leurs aînés, mais cela danse, enfin <span style="text-decoration: line-through;">l'honneur est sauf</span>. Je cherche des yeux Bianca Scudamore, louée par le tout-Twitter balletomane, et trouve sans peine la jeune danseuse mi-Ida Viikinkoski mi-Léonore Baulac (la prochaine décennie de l'Opéra sera blonde). Quitte à passer pour une rabat-joie, cependant, je noterai qu'elle ressort d'autant plus que tous semblent avoir été formés pour tenir les rangs. Comme ailleurs, on trouve à l'école de danse de l'Opéra de jeunes artistes prometteurs, mais ils semblent ici avoir moins été formés comme tels qu'être passés à travers les mailles du formatage. Prophétie autoréalisatrice confortant la hiérarchie "naturelle" : parce que les futures étoiles le sont déjà en puissance et émergeront conformément à leur essence, on forme surtout au corps de ballet… s'assurant par là qu'il n'advienne pas de surprise ; seuls les plus pugnaces déjà repérés seront équipés pour monter jusqu'au sommet. Une tout autre impression** émane de la plupart des écoles invitées où, manifestement, on ne naît pas étoile, on le devient. Mais est-ce bien surprenant ? Toute république qu'elle est, notre nation, lorsqu'il est question de ballet, revient à ce qui a fait son berceau : la danse y demeure quelque part de droit divin… Reste à savoir si cela n'est pas quelque peu anachronique dans un "gala des écoles de danse <em>du XXIe siècle</em>". Avec en filigrane, la question de savoir ce qu'est, ce que devient le style français, et comment on préserve un héritage tout en faisant évoluer les mentalités et l'enseignement qui en sont les gardiens… <br /><br /></p><p>* à moins que chaque école rende la pareille et fasse de même ?<br />** impression, parce que cela reste à relativiser : chaque école a probablement (sûrement) envoyé ses artistes les plus prometteurs et (peut-être) gardé ses bataillons de corps de ballet…</p>
mimylasouris
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Bestioles d'une nuit d'été
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-03-19:3089477
2017-03-19T11:25:42+01:00
2017-03-19T11:25:42+01:00
Quelle idée de faire entrer Le Songe d'une nuit d'été de Balanchine au...
<p>Quelle idée de faire entrer <em>Le Songe d'une nuit d'été</em> de Balanchine au répertoire du ballet de l'Opéra de Paris ? Même s'il nous épargne côté pantomime, le ballet m'a paru assez pauvre au point de vue chorégraphique : battements d'ailes, temps levé, blablabla et saut de chat balanchinien, saupoudré ici et là de quelques bizarreries virtuoses cache-misère (la vitesse d'exécution joue peut-être dans cette impression : <a href="https://lesballetonautes.com/2017/03/17/video-commentee-un-songe-de-reve/" target="_blank">avec le cast original</a>, cela vrombit déjà davantage).</p><p>La plus grande richesse de la production se trouve dans les costumes chatoyants de Christian Lacroix. Refaire faire la garde-robe du ballet par le couturier est toujours une idée plaisante (cf. les <em>Joyaux</em> et <em>La Source</em>), mais n'aurait-on pas pu le solliciter pour un autre ballet que <em>Le Songe</em> ? ou à tout le moins pour un autre <em>Songe</em> que celui de Balanchine ? J'ai découvert il y a peu la version d'Ashton, qui m'a semblée autrement plus intelligente dans la manière de caractériser par la danse les personnages.</p><p>Pour ce qui est de la lisibilité, en revanche, cette pièce de Shakespeare, c'est toujours le foutoir, et <a href="https://lesballetonautes.com/2017/03/09/a-midsummer-nights-dream-plot-summary/" target="_blank">avec un peu de préparation</a>, on ne s'y retrouve pas plus mal chez Balanchine que chez un autre - même le pas de deux de Titania avec un illustre inconnu (Stéphane Bullion en porte-fleurs a fait ma soirée) n'est pas si absurde : il suggère que Titania vit sa vie comme elle l'entend, ne formant avec Obéron qu'un couple symbolique. Et franchement, en pleine forêt enchantée, on n'est pas à une <span style="text-decoration: line-through;">absurdité</span> licence poétique près. On s'en tiendrait à l'acte I que ce serait ma foi plutôt plaisant. Mais <em>Balanchine will be Balanchine</em> : il nous colle au second acte un divertissement qui, tout en restant foutraque, masque la joyeuse bigarrure du premier acte, aplanie sans être unifiée. Cela se traduit également dans les costumes, avec l'apparition soudaine de tutus plateaux et la disparition des couleurs identifiant les deux couples à rebondissements (on ne peut en vouloir à Christian Lacroix : dans la chorégraphie de Balanchine, c'est blanc bonnet et bonnet blanc). Au point où on en était, on aurait pu s'en tenir aux jolis tableaux, tel le final avec les immenses capes du couple royal et les lucioles qui font regretter la magie d'une <em>Bayadère</em>, pourtant bien kitsch.</p><p>Reste le plaisir de retrouver les danseurs, notamment Marion Barbeau dans le rôle de Titania… que je m'obstine à écrire Tatiana : mon inconscient réclame la danseuse dans des rôles dramatiques plus consistants. Même si sa beauté farouche déjoue la niaiserie dans lesquels menacent de tomber certains rôles (elle avait déjà sauvé le <em>Casse-Noisette</em> tricéphale <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/03/26/iolanta-et-clara-3069467.html" target="_blank">de l'an dernier)</a>, il serait bon de ne pas l'y cantonner… Ida Viikinkoski, pour sa part, semble en passe de devenir la nouvelle Stéphanie Rombert, aka la force brute qu'on colle aux fouettés (après Gamzatti, Hippolyte). Comme le reste de la distribution, elle est bonne, mais je n'accroche pas plus que cela (pas même au Puck à juste titre loué d'Hugo Vigliotti)(je crois que j'attendais secrètement Allister Madin). </p><p>Bref, rien de bien nouveau sous les projecteurs : Balanchine a tendance à me barber ; Marion Barbeau, à m'enchanter.</p>
mimylasouris
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La Jeune Fille et la Mort
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-03-19:3089463
2017-03-19T10:10:00+01:00
2017-03-19T10:10:00+01:00
La Jeune Fille et la Mort , de Stephan Thoss par les Grands Ballets...
<p style="text-align: right;"><em>La Jeune Fille et la Mort</em>, de Stephan Thoss <br />par les Grands Ballets canadiens de Montréal,<br />représentation du 14 mars</p><p>Oh, une inversion du <em>Jeune Homme et la Mort</em> ! Palpatine s'offusque de ma culture balleto-centrée : c'est en réalité le ballet de Roland Petit qui est l'inversion de la version de départ, un morceau de Schubert d'après un poème allemand. En allemand (comme en anglais), la mort est masculine et donc personnifiée par un homme. Cela donne dans la pièce de Stephan Thoss (sur un ensemble de musiques n'incluant pas Schubert) un aspect érotique peut-être plus prégnant. On le décèle dans certains passages, notamment lorsque deux jeunes filles marchent en pont, l'une avançant devant un homme qui en devient menaçant, l'autre suivant le sien, son homme/sa mort, docile ou amoureuse. La symétrie inversée des deux couples est intense <span class="st">–</span> une ambiguïté qui n'a pas pour vocation d'être tranchée. L'un est l'autre, l'un va avec l'autre, enchevêtrement-enlacement de la vie et de le mort, comme le rappelle le chorégraphe dans le programme (ça me rappelle ma récente lecture de François Cheng…). Apprendre à aimer l'une pour n'avoir pas peur de l'autre (et je ne cite aucune des deux volontairement, car la proposition est réversible).</p><p>Le chorégraphe cite l'amour et l'espoir comme forces permettant de traverser une vie en s'y épanouissant : je me rends compte ces derniers temps que la danse en a pour moi été une grande également. La question du sens de la vie, comme but ou direction, est chassée par un port de bras et s'évanouit dans le plié, l'effort absorbant tout doute pour n'être plus que muscle, souffle, pensée en mouvement. Avec le recul, je me rends compte que les périodes intenses en danse ont aussi été celles de plus grande stabilité mentale et émotionnelle. Hélas, ce qui vaut pour la pratique est moins évident en tant que spectateur. Ces derniers temps, rédaction de mon projet danse oblige, je me pose pas mal de questions sur le pourquoi, la finalité du mouvement et la raison de ma présence dans la salle. Là, clairement, cela ne fonctionne pas. Palpatine, dont c'était <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2017/03/06/flexible-silence-3088844.html" target="_blank">le tour</a> de pester à la sortie de la salle, a catalogué ça comme du mauvais Preljocaj. Je n'y avais pas pensé : les extraits de Philip Glass et les costumes m'ont ramenée à <em><a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/07/02/neverland-dans-theater-3010185.html" target="_blank">Shoot the moon</a></em>, de Paul Lightfoot et Sol León. Les angoisses existentielles de Stephan Thoss se sont trouvées éclairées par intermittences de la lumière lunaire de cette très belle pièce, si bien que je ne puis dire n'y avoir trouvé aucun intérêt, même si je m'y suis un peu ennuyée.</p><p>Tout y était : la mort en costume noir, des ombres elles aussi noires, et la jeune fille, démultipliée en jeunes filles, en couples multiples, pour tous les âges, tous les lieux, toute la vie. Des valises pour le grand voyage qui s'assemblent en mur, <em>dead end</em>, et des chambranles de portes sans portes, simples seuils que l'on franchit sans savoir où l'on va. On danse de même : sans savoir où l'on va. Par moments, brièvement : beauté : identification éclair : c'est extrêmement poignant. Mais bientôt de nouveau le geste se perd et le mouvement incessant (frénétique même, à prendre ainsi la musique de vitesse) nous expulse de cette vie qui s'agite sous notre nez. On ne perçoit plus grand-chose ; on se voit soi comme spectateur, comme un dieu indifférent à sa création, dont il s'est déjà lassé. Tout s'est déjà passé ; la vie a reflué, on la voit à distance, et on s'applique, on s'ennuie <em>à mourir</em>, sans qu'il y ait plus lieu d'être triste ou ému.</p><p>Ça traverse, la scène, la vie <span class="st">–</span> nous trop rarement. Par moments, brièvement, beauté que l'on soutient, comme notre attention, comme cette table qui reçoit les corps d'un couple où chacun se cherche contre l'autre <span class="st">–</span> un passage très beau (l'un des rares à ralentir un peu, d'ailleurs), parce que c'est au-delà de s'aimer, avoir envie que l'autre déguste à sa place, le cuisiner salement, c'est vivre ensemble, avec soi surtout, dans l'espace fait durée, dans une robe orange-ocre-couleur de terre, de quotidien, de persévérance lasse, courage prosaïque, parce qu'il faut bien, qu'on le veut bien : je suis tombée en fascination pour <a href="https://grandsballets.com/fr/danseurs/detail/jacqueline-lopez/" target="_blank">Jacqueline Lopez</a>, pour son visage farouche à force d'être tranquille. Le reste, doucement, s'est estompé. Ne reste plus, comme dans un halo de lumière, que la main qu'une autre jeune fille approche au ralenti de celle de la mort qui ne bouge pas, ne prend rien sinon le temps, le temps qu'on vienne à elle, que le désir se fraye à travers la crainte, et que l'on finisse par s'y réfugier comme une enfant en fin de soirée dans les bras de son père, qui la porte déjà endormie jusqu'à son lit. (Une autre encore attend, assise sur sa valise <em>pleine de vie</em>, jupe à fleurs et cardigan vert, le genre de fille à quoi rien ne résiste quand elle rêve.)</p>
mimylasouris
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Errance à Chaillot
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-03-06:3088844
2017-03-06T19:30:00+01:00
2017-03-06T19:30:00+01:00
Dans Flexible silence , la chorégraphie de Saburo Teshigawara s'inspire de...
<p>Dans <em>Flexible silence</em>, la chorégraphie de Saburo Teshigawara s'inspire de la musique mais ne s'y accorde pas. Les danseurs semblent plongés en eux-mêmes, évoluant au gré d'un rythme intérieur qui relègue les musiciens en arrière-scène à l'arrière-plan. L'écart entre le geste et la musique ouvre un espace vide où sculpter le silence annoncé par le titre de la pièce. On perçoit le négatif dans les déliés du mouvement, et on s'entraîne à s'émerveiller devant l'immanent, devant le corps qui se défait de ses formes tandis que la danse emprunte au buto, les mains qui fleurissent du tronc et auxquelles poussent soudain des bras. J'accroche plutôt.</p><p>Puis Olivier Messiaen laisse place à Toru Takemitsu, sorte de Varèse nippon. Je ne sais pas si le silence est souple, mais pour la musique, c'est raide. Je pense de plus en plus à la gaufre que je pourrais prendre à la sortie du théâtre, sur l'esplanade du Trocadéro. Puis je n'y pense plus : je m'endors presque. Pas tout à fait, tout de même ; je fais l'erreur de me secouer de ma torpeur. Les quarante minutes qui restent sont interminables. La musique n'a en soi rien d'affreux, et n'empire pas, mais l'indifférence que la danse lui manifeste la transforme en bruit. Le son, de fortuit, en devient indésirable ; il parasite le silence, où rien ne résonne plus mais où tout se perd. La danse est avalée par l'espace qu'elle a ouvert et qui la réduit à néant, et pire qu'au néant : à l'errance. Le spectacle m'est de moins en moins supportable. Il y a peu de choses qui m'exaspèrent davantage que l'errance. Avancer pour n'aller nulle part sans pour autant flâner : il n'en faut pas plus pour me rendre folle. Une chose <em>ne peut pas</em> ne pas avoir de sens sans pour autant être absurde (elle n'a pas le droit de me faire ça, c'est intolérable). <em>Flexible silence </em>ne me fait pas atteindre le degré de frustration de <em>Mulholland Drive</em> (je parie que les coussins se souviennent encore de mes dents), mais c'est assez pour que j'adresse des mimiques de mort lente à <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2017/03/04/silence-pas-si-silencieux" target="_blank">Palpatine</a>, surpris que je ne végète paisiblement comme lui. </p><p>J'ai été ravie ensuite de cracher mes nerfs en pelote auprès de notre voisine manifestement venue pour la musique (elle nous a demandé si c'était toujours dans ce goût-là, Saburo Teshigawara). Comme je suis bien élevée, néanmoins, j'ai attendu d'avoir une crêpe à la crème de marron entre les mains pour mordre. Le vendeur m'a rendu la monnaie sans ôter ses gants plus vraiment hygiéniques. On m'a bien fait les pieds ; ça me fera des anticorps. </p>
mimylasouris
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DOA
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-01-30:3087075
2017-01-30T15:39:00+01:00
2017-01-30T15:39:00+01:00
Motion Picture est une pièce chorégraphiée par Lucy Guerin sur un film...
<p><em>Motion Picture</em> est une pièce chorégraphiée par Lucy Guerin sur un film noir de Rudolph Maté, <em>D.O.A</em> (Dead On Arrival). Il ne s'agit pas d'une adaptation ; le film est utilisé comme une "partition" sonore et lumineuse. D'après le programme, seuls les danseurs doivent voir le film projeté sur des écrans disposés dans la salle, parmi les spectateurs qui ne feraient que l'apercevoir à travers ses reflets. En pratique, depuis le balcon du théâtre des Abbesses, légèrement de côté, on voyait parfaitement l'écran - et il aurait été dommage de s'en priver, car ce sont les allers et retours entre la scène et l'écran qui font tout le sel de <em>Motion Picture</em>.</p><p>Dans un premier temps, les danseurs miment les gestes et paroles des personnages, le regard comme rivé à l'écran (au fond du parterre, j'imagine). Tantôt un danseur incarne un personnage, tantôt celui-ci se trouve dédoublé voire triplé par les six danseurs. Le procédé est facile, mais il induit instantanément une distanciation, bientôt travaillée par d'autres effets, comme les tabourets abruptement replacés et l'orientation des danseurs modifiée à chaque changement de plan (et dans une discussion où c'est presque à chaque réplique, l'analyse filmique en devient joyeusement comique). Hormis une pause de danse pure lorsque les personnages se retrouvent dans un night-club où ça swingue, cela dure ainsi un certain temps. Juste quand on commence à se dire que c'est amusant mais un peu limité, les variations chorégraphiques se font plus poussées*, et la danse s'écarte peu à peu de la trame filmique jusqu'à s'en abstraire… au moment où l'on commence à être bien pris par l'intrigue. Du coup, on regarde un peu plus l'écran et un peu moins la scène, de moins en moins même… jusqu'à s'apercevoir qu'on ne capte plus grand-chose** et que, quitte à flotter, autant flotter avec les corps bien vivants qui sont devant nous, avec nous. On se laisse quand même prendre une dernière fois par le film lors d'une course poursuite… où la bande-son est soudain coupée et le bruit des balles remplacé par des sifflements-onomatopées : dernier effet de distanciation comique pour la route, le film est dans / est mis en boîte.</p><p><em>On arrival</em>, la pièce de Lucy Guerin est inégale, mais intelligente… jusque dans ses moments les plus faibles, qui correspondent <em>in fine</em> aux passages du film où notre attention devient flottante / où notre attention n'a pas encore été captée (le mimétisme du début est d'autant plus bienvenu que l'intrigue tarde à se nouer). À la fin de la soirée, le dispositif est épuisé, mais j'ai beaucoup aimé l'expérience, aussi étonnante qu'amusante.</p><p>(J'ai beaucoup aimé les danseurs, aussi. Jessie Oshodi, qui m'a rappelé la bonne humeur d'@AndieCrispy. Alisdair Macindoe, qui m'a rappelé l'unique danseur que nous avions dans notre petit groupe d'amies danseuses. Et Lauren Langlois, qui ne m'a rappelé personne, mais dont j'aimerais tout particulièrement me rappeler, tant la sensibilité qu'elle laisse affleurer la rend puissante et attachante.)</p><p>* Par exemple, un danseur prend la pose d'un personnage et les cinq autres viennent la répliquer en canon tandis que le premier s'est déjà éloigné pour pérenniser le mouvement par une nouvelle pose. <span style="text-decoration: line-through;">C'est la cheniiiiille qui redémarre.<br /></span>** Je ne suis pas certaine qu'il faille déplorer l'absence de sous-titres : même avec le synopsis, je suis incapable de piger le mécanisme conduisant au meurtre !</p>
mimylasouris
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Souris meet Chauve-Souris
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-01-28:3086635
2017-01-28T12:20:23+01:00
2017-01-28T12:20:23+01:00
L'Opéra de Rome est venu au théâtre des Champs-Élysées avec La...
<p>L'Opéra de Rome est venu au théâtre des Champs-Élysées avec <em>La Chauve-Souris</em>, qui n'avait pas été donné en France depuis sa création. Il me semblait pourtant l'avoir vu il y a quelques années… en DVD. Hormis le carnaval du second acte (oubliable, il faut bien le dire), je m'en souvenais plutôt bien, et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé sur scène ce ballet-vaudeville au second degré (mais y a-t-il des vaudevilles au premier degré ?). Roland Petit offre aux danseurs une partition truculente. Les effets appuyés du chorégraphe, qui alourdissent parfois ses ballets, participent ici de sa légèreté : c'est attendu - avec humour.</p><p>Installée avec Mum au parterre, je me régale de ce cadeau de Noël. Rebecca Bianchi est tout à fait délicieuse - encore plus en épouse délaissée qu'en vamp' prête à la reconquête. Question de costumes, d'une part (la guêpière accentue l'étroitesse de ses hanches et fait paraître ses épaules larges en comparaison, alors que la robe initiale et la perruque rousse lui vont à merveille) et de style, d'autre part : ses mimiques gestuelles sont impayables et la scène où elle s'enroule dans le fil du téléphone, un petit bijou d'humour qui m'a fait repenser à <em>La Voix humaine</em>… Une de mes scènes préférées avec celle des garçons de café chez Maxim's, qui comporte force sauts écarts et autres clins d’œil virtuoses : les trois danseurs (malheureusement non crédités sur le site du théâtre) sont juste excellents, surtout le grand, là, roublard et réjouissant. Quant à Antonello Mastrangelo, il est tout simplement parfait en ami-de-la-famille-à-défaut-d'être-amant. Le danseur a la petite batterie en verve ; il parle avec les pieds comme on dit des Italiens qu'ils parlent avec les mains - on ne peut plus adapté à ce rôle survolté.</p><p>Le casting était complété par Friedemann Vogel, que j'ai fait des pieds et des mains pour voir (pour n'avoir pas vu qu'il y avait deux représentations le même jour - l'échange de billets n'est normalement pas possible). Et la <em>guest star</em> était… à côté de la plaque - au point que Mum a cru que c'était Antonello Mastrangelo que j'attendais avec tant d'impatience. Friedemman Vogel a pourtant pris trois semaines de répétition pour s'imprégner du style de Roland Petit, qu'il n'avait encore jamais abordé, mais il faut croire que ce n'était pas assez. Ou alors il est trop allemand, ainsi que l'a suggéré Palpatine lorsque je lui ai raconté ma déconvenue. Le comique lui échappe. Sa technique est précise, mais son interprétation pataude. Comme s'il n'était pas capable d'auto-dérision. Ou plutôt comme s'il ne parvenait pas à laisser libre cours au sans-gêne du personnage, pourtant indispensable dans ce rôle pour que le danseur atteigne le second degré. Trop humble, paradoxalement, pour se défaire tout à fait du lyrisme où il excelle.</p><p>Parce que c'est l'impression qui a dominé lors de la rencontre animée quelques jours auparavant par Philippe Noisette : Friedemann Vogel est un anti-Roberto Bolle. Incapable de choper les sous-entendus de l'organisatrice quant à sa bogossitude (et ce n'est pas une question de langue : il passe de l'allemand à l'anglais au français sans aucun soucis - et en plus il est polyglotte, ouais). Trouvant tout naturel, parce qu'il est tellement doué que tout lui est venu naturellement, sans vraiment passer par la frustration ou la compétition. Son humilité n'a pas rendu la tâche aisée à Philippe Noisette : les réponses, tournant rapidement court, obligent à multiplier les questions. Il est difficile de le faire parler de lui ou de sujets un peu polémique dans le ballet (il n'a bitché qu'une seule fois à l'insu de son plein gré, lorsqu'il a été question de toutes ces langues qu'il parle : "Dans le monde du ballet, on parle anglais… sauf en France où on parle français."). Il s'étend un peu plus lorsqu'on lui parle de son art : il dit son émerveillement face au talent des chorégraphes, le fait que tout s'assemble comme par magie, la chorégraphie des solistes, des ensembles, la musique, les lumières… (un talent à part qu'il ne se sent pas avoir) et parle avec ferveur de ses interprétations.</p><p>J'ai pensé à JoPrincesse, parce que Friedemann Vogel est manifestement lui aussi un hyper-sensible qui vit les choses instinctivement. Les rôles tragiques, notamment, le laissent exsangue, au-delà de la fatigue physique engendrée par tout ballet un peu costaud : <em>It stays in your system</em>. Après avoir dansé <em>La Belle</em> ou <em>Le Lac*</em>, vous êtes évidemment fatigué, explique-t-il, mais contrairement à un <em>Roméo et Juliette</em>, vous ne vous sentez pas <em>run over by a train</em> (tout le monde a ri).</p><p>J'ai pensé à Anne Deniau, aussi, parce que Friedemann Vogel est un de ces artistes dont on ne peut pas être fan. On peut enclencher le mode <em>fan girl</em>, évidemment, et mimer le pioupiou devant l'oiseau allemand (<a title="(Je dois être responsable de la moitié des visionnages.)" href="https://www.youtube.com/watch?v=Ku7vcOMgIl8" target="_blank">ici à 3'00</a>, si, si, on clique), mais cela ne prend pas - même s'il accueille les manifestations d'enthousiasme avec une gentillesse incroyable. Il déçoit et se doit de décevoir (les attentes) pour nous surprendre à nouveau sans faire <em>du Vogel</em>. Et parfois ça ne marche pas. Bon. Du coup, j'ai été contente que C., croisée à la sortie, se dise enthousiasmée par sa présence. Heureuse aussi d'entendre un danseur de l'Opéra, installé derrière moi, laisser échapper une onomatopée pendant le spectacle (il serait très bien dans <em>La Chauve-souris</em>, soit dit en passant).</p><p>Au final, Friedemann Vogel était peut-être une erreur de casting, mais un bon choix tactique de la part d'Eleonora Abbagnato : la <em>guest star</em> a fait venir du balletomane sans éclipser la troupe qui l'invitait, la mettant même en valeur par un faux pas de côté.</p><p> </p><p>* E. et moi avons bugué sur le non-tragique du <em>Lac</em> avant de nous souvenir que certaines versions ont un <em>happy ending</em>. </p>
mimylasouris
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Des cerises qui valent leur pesant de cacahuètes
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-01-07:3085882
2017-01-07T22:15:55+01:00
2017-01-07T22:15:55+01:00
Impressing the Czar revisite l'histoire de la danse classique, paraît-il....
<p><em>Impressing the Czar</em> revisite l'histoire de la danse classique, paraît-il. Cela commence donc à la cour du roi ou du tsar, ou dans un hôtel, on ne sait pas bien, il n'y a plus de cacahuètes, seulement un bric-à-brac doré pour tout indice baroque (tentures-peintures, fauteuil, arc, flèches…). La scène, divisée en deux, comporte une plateforme dorée à carreaux qui évoque de loin l'échiquier du pouvoir. Dans cet espace morcelé, les messieurs portent ou tombent la redingote (marque intemporelle du passé, qui donne toujours beaucoup d'allure, il faut bien l'avouer), les femmes des robes de bal, sauf une, habillée en Kylian-like, sauf deux en assistantes-de-la-Défense, et leurs homologues masculins en cravate, et ceux qui reviennent en scène, là, et Mr Pnut, qui fait <em>peanuts</em> dans son pagne imprimé faune, tous abdominaux dehors, véritable parodie de Roberto Bolle - l'inspiration de la statuaire, sans doute. Mais s'il est Apollon, la mise en scène est certainement dionysiaque : un chaos organisé, où il y a toujours quelque chose à regarder, toujours quelque chose à zapper. Des bribes d'autres chaînes nous parviennent d'ailleurs, conversation téléphonique avec la réception, news d'Obama à Trump, et une histoire de cerises que Mr Pnut voudrait acquérir.</p><p>On retrouve lesdites cerises dans le tableau suivant, dorées comme un fruit des Hespérides, suspendues au milieu, quelque peu surélevées :<em> In the Middle, Somewhat Elevated</em>. À peine les remarque-t-on lorsque la pièce est donnée seule : c'est une petite touche d’espièglerie, voilà tout. Dans <em>Impressing the Czar</em>, le détail devient l'aiguille qui dégonfle comme une baudruche le morceau de bravoure. À moins que ce ne soit l'exécution sommaire des danseurs - et des danseuses, surtout, danse en force et physiques compacts (sauf une, grande). Je m'étais déjà fait la réflexion que la pièce fonctionne mieux avec des physiques longilignes, qui prolongent d'autant plus le mouvement. Mais cela va au-delà, comme le confirme cette danseuse élancée, qui manque étonnamment de souplesse dans le tronc, alors que ses jambes nous assurent que, non, elle n'est pas raide. Il manque à mon goût un chouilla d'élasticité dans le mouvement et la musicalité (les crashs sonores déchirent souvent des gestes déjà entamés ou gâchent la surprise de ceux qui arrivent avec une fraction de retard). Ce n'est pas bien loin, pourtant : il suffit qu'une danseuse sur pointe défie le déséquilibre en ramenant sa jambe au ralenti pour que ça s'électrise. Retour à la terre, fin du frisson. J'avais un meilleur <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/11/04/semper-forsythe-3021177.html" target="_blank">souvenir</a> du Semperoper Ballett Dresden dans cette pièce : il jouait la nonchalance là où le ballet de l'Opéra de Paris joue <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2012/12/16/je-n-ai-pas-de-titre-mais-je-kiffe-forsythe.html" target="_blank">la provoc</a>, et ça marchait. Là… ça danse, c'est sûr.</p><p>Que faire après avoir mené le ballet à son paroxysme, au bord de la dislocation ? Deux trajectoires possibles. La première est de revenir au classicisme : c'est la position actuelle de Forsythe, qui s'emploie activement à remonter ses anciennes pièces (et quand je dis activement, j'entends qu'il est resté debout derrière moi pendant tout le spectacle, à débriefer en live avec son compère). Le Forsythe de l'époque choisit l'autre option : il continue dans la dislocation et met aux enchères les oripeaux dont il a débarrassé le ballet. On ne sait pas trop à quoi ça rime, pas même la commissaire-priseur prise au dépourvu. Une métaphore, peut-être ? Personne ne répond ; Forsythe surenchérit. Poussé à bout, le ballet n'est plus ? Eh bien, dansez maintenant.</p><p>La danse classique est morte, vive la danse. On revient au cercle primitif, à mi-chemin entre danse de la pluie sioux et débandade disco, le pouvoir dionysiaque amplifié par l'unisson de toute la troupe.<em> Bongo Bongo Nageela.</em> À côté, <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/07/11/triple-bill-3076636.html" target="_blank">Blake Works</a>, c'est <em>peanuts</em> : les jupettes et les déhanchements de la création étaient bien sages par rapport à cette bacchanale d'écolières des deux sexes (qu'on croirait sorties de <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/05/19/dah-dah-sko-dah-dah-didou-3005632.html" target="_blank">Dah-dah-sko-dah-dah</a>). Les hommes, travestis, sont peut-être ceux qui s'en donnent le plus à cœur joie, relevant allégrement les jupes qu'ils n'ont pas d'ordinaire : écolières <em>gone mad</em>.</p><p>Et le tsar, dans tout ça ? Probablement comme deux ronds de flan, la mâchoire Tex Avery. Ou alors tout sourire en coin, mi-amusé mi-indulgent.<br />Et vous, quel genre de tsar Forsythe fait-il de vous ?</p>
mimylasouris
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Lac de soie
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-12-26:3085280
2016-12-26T14:12:52+01:00
2016-12-26T14:12:52+01:00
Dans l'après-midi, après plusieurs essais avec moult pokéballs, je réussis à...
<p>Dans l'après-midi, après plusieurs essais avec moult pokéballs, je réussis à attraper une licorne à 15 € pour<em> Le Lac des cygnes</em> sur la bourse opéra. Le soir, le premier Pass de la série est pour moi, rang 15 ; Palpatine récupère la place en hauteur. Cadeaux de Noël avant l'heure.</p><p style="text-align: center;">*</p><p>Lors de mon premier voyage au Canada, j'ai trouvé dans une librairie de seconde main la biographie de Karen Kain, dont je n'avais alors jamais entendu parler. Heureusement, le bouquin était illustré et je l'ai rapporté de ce côté-ci de l'Atlantique, où il est longtemps resté fermer à cause d'un premier chapitre très mon-père-ma-mère-mon-chien-et-mes-soeurs. Heureusement, un jour je suis passée outre, et j'y ai découvert cette évidence jusque là jamais aussi clairement formulée : être musical ne consiste pas à faire tomber le mouvement pile sur la mesure, mais à jouer avec la musique, à anticiper ou retarder le mouvement selon l'effet souhaité. Un poil de retard sur un adage accentue l'impression d'étirement, par exemple. Une ouverture de couronne légèrement retardée dans un saut lui donne du panache, ainsi que le confirme Léonore Baulac dans la diagonale de sa variation, la première du pas de trois avec Hannah O'Neill et François Alu. </p><p>La danse de Mathias Heymann est technique faite musicalité. Il parvient à ménager une sorte de lenteur au sein même de la rapidité, qui donne à ses gestes un moelleux assez extraordinaire. Comme une écharpe en soie qui retomberait plus lentement qu'elle a été propulsée dans les airs, gonflée de courbes harmonieuses. L'image donnée par mon professeur pour le travail des ports de bras dans les pliés me revient. La retombée avec un temps de retard qui n'en est pas un*. François Alu a cette même intelligence du mouvement, cette même tranquillité en pleine accélération, mais il n'a pas le fini de Mathias Heymann : il peut sauter plus haut, la ligne créée par son pied me ramène immanquablement vers le bas. Il est de plomb là où Mathias Heymann est de soie. On ne choisit certes pas sa densité, mais certaines s'accordent mieux que d'autres. En l'occurence, Mathias Heymann est un partenaire parfait pour Myriam Ould-Braham, qui partage la même qualité de mouvement. </p><p>Ce qui rend cette étoile extraordinaire, c'est qu'elle ne cherche pas l'être. Quand elle entre en scène, le brio et la virtuosité s'effacent ; ils sont là, peut-être, sûrement, mais ce n'est plus le propos. Les pas brillamment juxtaposés par tant d'autres danseuses se fondent dans une continuité qui fait le personnage, le rôle qu'elle incarne. Elle ne s'y glisse pas comme dans un costume qui lui pré-existerait, elle le crée à partir de son corps à elle, l'invoque par sa danse. Parfois, oui, cela arrive, l'interprétation se suspend un instant et Myriam Ould-Braham nous fait alors <em>du Myriam</em> : une danse déliée, légère et délicate. Du cygne blanc par défaut, dégoulinant de lyrisme. Au pire, c'est déjà bien. Mais c'est souvent incomparablement mieux. Tout se met alors à faire sens, y compris (surtout ?) les liaisons, les regards, tous les interstices de la chorégraphie. Les variations perdent de leur caractère exceptionnel ; à la limite, elles sont superfétatoires : c'est le moment où la danse, se montrant comme telle, risque de s'éloigner du sens et d'interrompre l'histoire que Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann content comme personne. Je suis suspendue à leurs corps comme on peut l'être à des lèvres. Les pas de deux et pas de trois (avec Rothbart), qui auraient tendance à m'ennuyer, sont ici le <em>real deal</em>.</p><p>Avec eux, la chorégraphie est si <em>lisible</em> que je suis frappée de détails que je n'avais jamais remarqué. À l'acte II, notamment, lorsque Odette est en attitude devant Siegfried, celui-ci relâche sa prise par les poignets pour passer sa main derrière celle d'Odette, comme une caresse dont il l'enveloppe en l'emmitouflant dans ses ailes. À l'acte III, dans la même position, c'est Odile qui passe ses mains derrière celles de Siegfried pour rabattre ses bras sur elle : Siegfried est bien captif de celle qu'il croit enlacer. </p><p>À l'acte II, Odette arrive par derrière, craintive, et d'un piqué arabesque, se pose sur un bras tendu de Siegfried, comme sur une branche dont il conviendrait de vérifier la solidité. À l'acte III, ce même geste, répété avec Rothbart, donne au cygne des allures de faucon, les mains solidement ancrée comme des serres autour du bras du sorcier. La manière dont elle monte très progressivement sa jambe en arabesque appelle Siegfried à la suivre bien plus clairement que ne le ferait un index pointé et replié, viens voir là. L'arabesque qui monte en s'étirant vers l'arrière est irrésistible, inexorable. </p><p>Alors que son Odette miroite le lac moiré de ses tremblements et frémissements, son Odile tranche et étincelle comme une rivière de diamants. Le mouvement est toujours délicat, mais il est épuré de ce qui semble alors inutiles tergiversations et minauderies. Peut-être les meilleurs cygnes noirs sont-ils ceux des danseuses que l'on imagine davantage en cygne blanc. L'Odile de Myriam Ould-Braham est presque sous-jouée, mais le contraste avec son Odette ne repose pas sur l'emphase (qui peut vite tomber dans la surenchère) : on n'a pas l'habitude de voir l'étoile se déparer de la pudeur et de l'humilité qui font d'elle la danseuse qu'elle est ; débarrassée de ses attributs, la voilà soudain indéniablement autre, fière et séductrice. La manière dont elle court à la fin de l'acte, buste légèrement cambrés, pieds ouvertement balancés vers l'arrière, la montre qui se gargarise d'être l'oiseau de malheur. Avec Rothbart, évidemment, <em>partner in crime</em>.</p><p>Après un premier acte un peu falot, Karl Paquette déploie ses ailes de Loïe Füller. Au troisième acte, c'est Snape qui déboule : je tressaille et ma voisine défaille (elle m'explique à l'entracte être très émue de le voir <em>live</em> après l'avoir vu et revu dans l'enregistrement DVD). Le corps de ballet ne contribue pas peu à la magie de la soirée ; les cygnes sont impeccables et c'est un plaisir d'attraper au vol les sourire dans les danses de cour (notamment le sourire XXL d'Amélie Joannidès). Quand, à la fin, Siegfried disparaît sous une épaisse couche de brouillard, on se demande si l'on n'a pas rêvé tout cela…</p>
mimylasouris
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Roméo et Goliath
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2016-12-25T21:44:00+01:00
2016-12-25T21:44:00+01:00
Je croyais que Roméo et Juliette était la dernière création de...
<p>Je croyais que <em>Roméo et Juliette</em> était la dernière création de Preljocaj. Le ballet, en réalité, a vingt ans, ce qui explique des choses, notamment une moindre maitrise de la narration. On pardonne plus aisément au chorégraphe la transposition de la pièce dans un univers manichéen où les Montaigu sont des va nus pieds qui font la nique à des Capulet armés et harnachés d'amures*. La tension qui naissait de la rivalité entre deux clans rivaux (égaux) est complètement aplanie, piétinée par la marche de ces robots noirs, moins implacable que sans surprise. La rigidité du geste et de l'interprétation est à peine rachetée par le traitement métaphorique subi par la nourrice, affublée d'énormes mamelles et dédoublée de manière à encadrer le lit où repose Juliette endormie ; davantage que les mouvements mécaniques des deux donzelles bicolores comme des pièces d'échecs, c'est l'incohérence narrative qui incite à leur requalification comme figure du destin. </p><p>D'une manière générale, la cohérence narrative n'étouffe pas Preljocaj. Le chorégraphe conserve la mort de Mercutio (passé à tabac par les Capulet sadiques) mais bazarde celle de Tybalt, censée découler de la première et entraîner la suite des événements. JoPrincesse la trouve dispensable : une fois devenu meurtrier, Tybalt (pour lequel Juliette semblait entretenir un attachement vaguement incestueux**) devient à fuir. Pourquoi pas… Il faudra également passer sur le remplacement du poison, sûrement trop <em>old-school</em>, par un drap rouge magique pour Juliette (séquence matador meet David Copperfield) et un coupe-chou pour Roméo qui se fait hara-kiri, parce que, chez Preljocaj, on est multiculturel à mort (Juliette qui, en toute logique, se réveille dans une mare de sang et de tripes, met cinq bonnes minutes à comprendre que Roméo est mort). </p><p>Dans cet écrin en toc, la partition de Roméo et Juliette est pourtant un petit bijou. Les pas de deux sont osés, tant du point de vue de la danse que de sa charge sexuelle. Le lyrisme ne fait pas long feu devant les hormones adolescentes, et Juliette repousse à plusieurs reprises Roméo, déjà sur elle, trop rapide, trop entreprenant. L'éloigner, c'est se donner le temps de l'approcher, d'imposer son rythme pour ne pas se laisser dévorer. Enlacement qu'il voudrait plus ardent, plus complet… dans l'ardeur à s'emparer de Juliette et à se mettre sous sa coupe, Roméo balance ses bras à elle derrière sa nuque à lui, des bras sans volonté ni résistance qui lui donnent un air de pantin désarticulé, préfigurant la fin des amants. Le geste prend en effet tout son sens a posteriori, lorsqu'il est répété par Roméo avec le corps inanimé de Juliette puis par Juliette avec le corps sans vie de Roméo, aucun ne voulant croire à la mort de l'autre, à la fin de son désir. C'est très beau… et le serait sûrement davantage sous forme de suite chorégraphique dans un gala. </p><p><br />* La sentinelle est même pourvue d'un chien d'attaque et d'une lampe torche pour éblouir le public. #soupir<br />** On le devine-imagine dans la scène du bal, LA scène de groupe qui a vraiment de la gueule : ce sont les femmes, prédatrices, qui tournent autour des hommes au garde-à-vous, murés dans une immobilité toute militaire, soudain rendus vulnérable par ce qui fait le reste du temps leur force (aveugle).</p>
mimylasouris
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Quand les lions auront des dents
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2016-12-25T19:17:35+01:00
2016-12-25T19:17:35+01:00
Until the lions est inspiré du Mahabharata et les critiques...
<p><em>Until the lions</em> est inspiré du <em>Mahabharata</em> et les critiques anglo-saxones m'avaient confirmé que c'est le genre d'histoire que seul Joël peut suivre et apprécier. J'ai donc fait l'impasse sur le livret ; ma grille de lecture s'est limitée à ce proverbe africain imprimé dans le programme : « Tant que les lions n’auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur. » Voilà que l'Histoire, (ré)écrite par les vainqueurs, se trouve chorégraphiée depuis un point de vue antagoniste ; c'est une des ruses récurrentes de l'art que de faire triompher stylistiquement ceux qui ont perdu. </p><p>Sur la scène-arène autour de laquelle le public fait cercle, trois personnages : un Homme, grand, chauve, en tunique blanche (Akram Khan <em>himself</em>); une Femme, petite, aux longs cheveux noirs (Ching-Ying Chien) ; une Créature à l'androgénéité très masculine, qui se tracte avec des bras musclés en trainant derrière elle des jambes amorphes (Christine Joy Ritter*). Cela rampe, cela s'accroupit, se dresse, tour à tour fauve et reptile, humain et animal, le plus bestial n'étant pas forcément là où on le croit. Le tout est d'une violence inouï. On pourrait parler de force dans cet univers plus ou moins tribal, présidé par un crâne au bout d'une lance, mais c'est de violence qu'il s'agit, qui surgit dans les rapports de force, à commencer par l'irruption de l'homme trimballant un corps jeté par-dessus son épaule, la femme enlevée à elle-même. Par la suite, c'est elle qui se démènera, jusqu'à faire paraître fragile son <em>ravisseur</em> - dans le plein sens du terme, car toute relation est ici profondément, essentiellement, violemment ambiguë. Pas de nuance ni surtout d'atermoiement, cependant ; l'humain y est entier, jusque dans ses contradictions.</p><p>Attraction et répulsion fonctionnent à plein régime : toucher le visage de l'autre, c'est le lui prendre, de toute la paume, doigts écartés, comme un masque qu'on voudrait arracher, un regard qu'on voudrait étouffer, pour qu'il ne nous dévisage plus, pour qu'il nous regarde enfin. Le même geste est dirigé vers le crâne suspendu au bout d'une lance, qui n'est pas un crâne humain, mais un visage, yeux, nez et bouche pleines en lieu et place des cavités cadavériques, une représentation de l'humain dérangeante d'être sans corps, représentation de l'humanité qui ne l'est plus, touchant au divin. On n'a pas besoin de le comprendre, on le sent, comme on sent la puissance de la femme qui assaille l'homme qui la rejette après l'avoir arrachée, comme on arrache un cri. Petite et puissante, elle lui saute dessus, l'enlace l'étouffe de ses jambes, arrimée, furieuse de désir à son encontre, prête à lui montrer de quel bois elle est faite, de quel bois elle s'échauffe. Et la créature est toujours là prête à ramper et à bondir, comme un chien d'attaque auprès de la femme, d'autant plus forte qu'elle la retient, elle et sa colère. Les lances claquent comme des fouets, des fauves en cage en liberté, prêts à s'affronter. La Femme, la Créature et l'Homme s'échauffent jusqu'à ce que la terre rougeoie et se fende, que le plateau se fende comme sous un tremblement de terre, de terreur, que la lance transperce l'homme, et que la femme vengée se trouve abandonnée, terrible et superbe.</p><p>Après ça, on pourra préciser qu'Amba a été enlevée le jour de ses noces par le guerrier Bheeshma pour un autre qui finalement n'en veut pas tandis que lui a fait voeu de célibat, et qu'elle se venge après s'être tuée et réincarnée en déesse ou en dieu, féminin et masculin étant manifestement interchangeables dans la mythologie indienne (la créature comme le troisième terme de cette polarité), la complexité narrative n'ajoute rien ; ce n'est qu'une coquille vide quand on ne la voit pas incarnée par ces volontés qui se cambrent et se cabrent. </p><p> </p><p>* J'ai cru me tromper en reconnaissant une figure féminine. <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2016/12/20/danser-sur-un-volcan" target="_blank">Palpatine</a> a fait le chemin inverse, d'abord persuadé d'avoir affaire à un homme.</p>
CARON
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”Roméo et Juliette” au Théâtre National de Chaillot, jusqu'au 24 décembre
tag:www.cequiest.com,2016-12-21:3085086
2016-12-21T19:45:00+01:00
2016-12-21T19:45:00+01:00
Déjà, il y a la musique de Prokofiev. Si colorée, si vivante, il est aisé...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><img id="media-947227" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/00/00/1179919456.jpg" alt="angelin preljocaj,prokofiev" />Déjà, il y a la musique de Prokofiev. Si colorée, si vivante, il est aisé de comprendre pourquoi une somme éhontée de compositeurs s'est inspirée à grandes brassées de ces oeuvres éblouissantes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">La tragédie antique gravée dans le marbre par Shakespeare est le passage obligé en matière de création, l’exercice de style n’échappe pas aux auteurs dramatiques, aux compositeurs (pas moins de vingt-quatre Opéras) autant qu’aux chorégraphes. L’entreprise s’avère en réalité des plus ardues, se frotter à toutes formes de comparaisons est bien ce qui est de plus risqué et parfois aussi de plus ingrat.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Le génial chorégraphe Angelin Preljocaj s’est aventuré sur ce terrain avec une sorte d’insolente innocence, la première fois en 1990 avec le Ballet de Lyon avant d’être rejoint par Enki Bilal en 1996 à Aix-en-Provence. Depuis, le spectacle s’est fait voir, entendre, applaudir et a été encensé par les plus attentifs d’entre nous.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;"><img id="media-947228" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.cequiest.com/media/01/01/3797403875.jpg" alt="angelin preljocaj,prokofiev" />Jusqu’au 24 décembre 2016 sur la scène de <strong><a href="http://theatre-chaillot.fr/angelin-preljocaj-romeo-et-juliette" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Théâtre National de Chaillot</a></strong>, le décor monumental prend place, il est à son aise, les lumières s’obscurcissent pour emmener le spectateur sous un régime dictatorial avec son lot d’arrogance, de violence, de crainte, et de suspicion. Les personnages sombres et muets racontent avec leurs corps l’histoire des amants maudits. La talentueuse compagnie d’Angelin Preljocaj écrit la chorégraphie comme on choisit des mots. Angelin Preljocaj est un conteur d’histoires, des histoires d’Amour surtout. Sur les rives extrêmes d’un romantisme foudroyant, les pas de deux qui unissent ces êtres rappellent évidemment les tournoiements et abandons passionnés de l'inoubliable <em>Le Parc</em> (1994). Comme une vague, une sensualité envahit le plateau de Chaillot et remonte les rangs serrés du public pour submerger tout à fait la salle. Preljocaj commande aux frissons avant de faire couler les larmes. L’intention est exacte et d’une justesse incroyable, il n’y a pas un instant ou l’intensité ne se perd. Il s’agit bien d’amour, un amour pressé, sincère, emporté, ce genre d’amour qu’il faudrait avoir vécu au moins une fois même si c’est pour en mourir…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Ce soir là, <strong>Jean-Charles Jousni</strong>, le Roméo de Preljocaj est dans la pleine puissance de sa jeunesse, un acrobate virtuose absolument convaincant, il aime une Juliette fantasque, gracile et forte, souple et cassante, <strong>Emilie Lalande</strong> est magique, une Etoile rare, elle apparaît comme dans un rêve, l’interprète a fait abstraction du monde matériel pour nous traduire ce qui est impalpable. Divine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Cet émouvant Roméo et Juliette demeure un vibrant hommage au ballet classique, sans rien renier Angelin Preljocaj en extrait la substantifique moelle, l’essentiel est là, d’une efficacité redoutable. Les ensembles de danseurs, lors de la scène du bal notamment puis lors des affrontements, font sensiblement penser aux envolées lyriques dessinées par Jérôme Robbins dans West Side Story, une sorte de dédicace qui prend l’air d’une élégante révérence. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Sans contexte, Angelin Preljocaj a cette particularité, tout à fait singulière à ses créations, qui consiste à faire naître les sentiments amoureux par l’expressivité du corps. Assurément bouleversant par sa beauté et son intensité, ce "Roméo et Juliette" est inscrit profondément dans le répertoire de la danse contemporaine du 21ème siècle, et comme souvent pour ces pages historiques de la danse, c'est à Chaillot que cela se passe. Magique et magnifique. </span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Laurence Caron</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 8pt;">photo (C) JC Carbonne </span></p>
Tania
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Akarova dansant
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-12-17:3111043
2016-12-17T08:30:00+01:00
2016-12-17T08:30:00+01:00
« La danseuse belge Marguerite Acarin (1904-1999) s’inspire...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2113632360.jpg" target="_blank"><img id="media-185571" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2179998389.jpg" alt="Vierge folle baugniet_akarova_24.jpg" /></a>« La danseuse belge Marguerite Acarin (1904-1999) s’inspire notamment de l’art géométrique </span><span style="font-size: 12pt;">d’avant-garde d’un groupe d’artistes bruxellois, proches de courants internationaux comme <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/03/18/theo-van-doesburg-1150192.html" target="_blank">De Stijl</a>. Son mari, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel-Louis_Baugniet" target="_blank">Marcel-Louis Baugniet </a>(1896-1995), lui trouva son nom d’artiste à consonance russe <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Akarova" target="_blank">Akarova </a>parce qu’elle admirait les <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ballets_russes" target="_blank">Ballets russes</a>.</span></span></em></p><p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;">Baugniet était un peintre, lithographe et créateur moderniste. Baugniet et sa femme </span><span style="font-size: 12pt;">restèrent bons amis même après leur divorce en 1928. Akarova et Baugniet dessinaient </span><span style="font-size: 12pt;">ensemble ses costumes et les décors de ses ballets et elle jouait le rôle principal dans les </span><span style="font-size: 12pt;">tableaux et gravures de l’artiste. Les photos donnent l’impression que la danse d’Akarova </span><span style="font-size: 12pt;">consistait en poses anguleuses, abstraites et en gestes plutôt dépourvus d’émotions. </span><span style="font-size: 12pt;">Les critiques de l’époque parlent d’une « œuvre d’art géométrique vivante », mais aussi de </span></span></em><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;">« purisme et hédonisme ». » </span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;">Guide du visiteur, <a title="Nel, sa Vierge folle (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/12/07/nel-sa-vierge-folle-1154216.html" target="_blank">« Zot geweld Dwaze maagd »</a></span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><em>, </em></span><span style="font-family: times new roman,times,serif;">Mechelen, Hof van Busleyden, 2016.</span> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-size: 8pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">© Marcel-Louis Baugniet, <a title="Source illustration" href="http://nouveautempolibero.skynetblogs.be/index-3.html" target="_blank"><em>Akarova dansant</em></a>, 1914 (Source : <a title="Source illustration et article" href="http://nouveautempolibero.skynetblogs.be/archive/2015/03/15/place-8402844.html" target="_blank">Nouveau tempo libero</a>)</span></span></span></p>
Tania
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Nel, sa Vierge folle
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-12-15:3111042
2016-12-15T08:30:00+01:00
2016-12-15T08:30:00+01:00
Cela vaut-il la peine de parler d’une exposition alors qu’elle vient de...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Cela vaut-il la peine de parler d’une exposition alors qu’elle vient de fermer ses portes ? Il me semble que oui, quand l’approche est originale : <em><a title="Article de Guy Duplat dans La Libre" href="http://www.lalibre.be/culture/arts/la-folle-et-belle-fille-de-rik-wouters-57f4b1afcd70871fc425d91c" target="_blank">« Zot geweld Dwaze maagd »</a></em> (« folle énergie, vierge folle ») présentait à Malines (Hof van Busleyden) un ensemble d’œuvres d’art autour de <em>La Vierge folle</em>, la fameuse sculpture de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/11/16/rik-wouters-nel.html" target="_blank">Rik Wouters</a> appelée aussi <em>Joie de vivre</em> ou <em>Danseuse folle</em>. Nel, son épouse, son éternel modèle, a souffert pour tenir la pose, sur un pied – fol exercice d’équilibre.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2159490831.jpg" target="_blank"><img id="media-185502" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2412569210.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">https://muse.mechelen.be/bezoekersgids-zot-geweld</span><br /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A l’entrée du musée, situé dans un magnifique palais (actuellement en travaux) construit pour <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_de_Busleyden" target="_blank">Hiëronymus van Busleyden</a>, un notable, humaniste et ami d’Érasme, les visiteurs trouvent sur une table à leur disposition différents éléments pour tester les difficultés à équilibrer une structure, notamment de petits mannequins articulés qu’il n’est pas si simple de faire tenir sur un seul pied. Une grande salle au sous-sol est dédiée aux expositions temporaires.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1244694689.jpg" target="_blank"><img id="media-185503" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3215086407.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Rik Wouters, <em>La Vierge folle</em>, 1912</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Au centre, le chef-d’oeuvre de Rik Wouters. C’est en assistant à un spectacle d’<a title="Article illustré (ShigePékin)" href="http://shigepekin.over-blog.com/article-isadora-duncan-41720024.html" target="_blank">Isadora Duncan</a> au Théâtre de la Monnaie, en décembre 1907, que Rik Wouters a eu l’idée de sculpter cette figure si expressive. Il avait été impressionné, a raconté Nel, par sa danse des Scythes (Gluck) inspirée par des danses grecques anciennes, un tout nouveau style de danse, libre et moderne.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4001695240.JPG" target="_blank"><img id="media-185504" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2457010466.JPG" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><br /><span style="font-size: 8pt;">Vue plongeante sur l'exposition </span><br /><span style="font-size: 8pt;">(Les blancs sont des "boîtes" suspendues dans lesquelles des images et des films sont projetés en continu.)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">L’équilibre (de la tête aux pieds), la danse, la folie, le nu féminin, ce sont les quatre angles de vue choisis pour ce <em>« dialogue d’œuvres d’art autour de la sculpture de Rik Wouters ».</em> Des spécialistes les ont sélectionnées et commentées de manière à inviter les visiteurs à dialoguer eux-mêmes avec les œuvres : peintures, sculptures, photographies, fragments de films, vidéos… Rien de linéaire dans la scénographie, on circule dans l’espace, on entre dans la ronde autour de Nel, la <em>Vierge folle</em> de Rik Wouters. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2455843562.jpg" target="_blank"><img id="media-185505" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1420968013.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br />La<em> Parabole des Vierges sages et des Vierges folles, </em>ca 1560-1563. Gravé par Ph. Galle d’après Bruegel, <a title="Site du musée" href="http://www.museummayervandenbergh.be/Museum_MayerVanDenBergh_NL/MayerVanDenBerghNL/MayerVanDenBerghNL-Wat-is-er-te-zien/Collectie-op-reis/De-parabel-van-de-wijze-en-dwaze-maagden.html" target="_blank">musée Mayer van den Bergh</a></span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">, Anvers</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">La <a title="Texte de la TOB" href="http://lire.la-bible.net/79/lecture/chapitres/traductions/Matthieu/25/TOB" target="_blank">parabole biblique </a>des vierges folles et des vierges sages est illustrée par une gravure d’après Bruegel : comme le rappelle la notice (guide du visiteur), celles-ci <em>« sont industrieuses et leurs lampes à huile brûlent en permanence »</em>, à l’opposé des vierges folles qui dansent avec insouciance et négligent leurs tâches ménagères. <em>« Leurs lampes à huile sont vides. “Donnez-nous un peu de votre huile, nos lampes se sont éteintes,” lit-on en latin sous la gravure. La réponse des vierges sages : “Non, il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous.” La partie supérieure montre clairement à qui le Christ ouvre les portes du Paradis le jour du Jugement Dernier. Sur l’escalier des cinq vierges folles, il est écrit en latin : “Je ne vous connais pas.” »</em> Peut-on jouir de la vie sans penser aux conséquences ou est-ce folie, voilà la question. Le thème a inspiré beaucoup d’artistes.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/690621142.jpg" target="_blank"><img id="media-185506" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1491135495.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Edgar Degas, <a title="Notice du musée d'Orsay" href="http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/notice.html?nnumid=6364" target="_blank"><em>Danseuse, grande arabesque, troisième temps</em></a>, 1921-1931, fondeur Adrien-Aurélien Hébrard, Musée d’Orsay, Paris</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Deux danseuses en bronze de Degas – des études qu’il ne destinait pas au public – montrent et le mouvement et le souci de l’équilibre. D’une tout autre manière, la recherche de la stabilité est au cœur d’un mobile impressionnant qu’on découvre suspendu au plafond en levant les yeux : <em>Horizontale en balance</em> de <a title="Notice et autres oeuvres (nl)" href="http://kunstinhuis.be/kunstenaar/21932" target="_blank">Paul Gees</a>, une installation spectaculaire de trois poutres (deux épaisses et une mince), <em>« tenues ensemble par des pierres »</em> (Guide p. 52), un <em>« jeu de poids et de contrepoids »</em> équilibré sur un seul point comme la sculpture de Rik Wouters.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2965469197.jpg" target="_blank"><img id="media-185515" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/755296729.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: 8pt;"><br /></span><span style="font-size: 8pt;">Auguste Rodin,</span><span style="font-size: 8pt;"> <em><a title="Source de la photo" href="http://www.apollo-magazine.com/review-rodin-private-hands-bowman-sculpture/" target="_blank">Nijinsky</a></em> (1912, édition 1959), <span class="caption-credit">Courtesy Bowman Sculpture</span></span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">D’autres danseuses – sculptées, dessinées, peintes, filmées – tiennent compagnie à la <em>Vierge folle</em>, et aussi un Rodin que je n’avais jamais vu, prêté par une galerie londonienne, <em>Nijinski.</em> <a title="Notice du musée Rodin" href="http://www.musee-rodin.fr/fr/collections/sculptures/nijinski" target="_blank">Rodin </a>l’a vu dans <em>L’après-midi d’un faune</em> de Debussy et a soutenu les Ballets Russes, aussi le danseur russe a-t-il accepté de poser pour des croquis. Ici, le sculpteur l’a représenté en équilibre sur un pied, juste avant un saut. Il a dessiné de nombreuses <a title="Auguste Rodin et la danse (article richement illustré, Dantébéa)" href="https://dantebea.com/2013/11/25/auguste-rodin-1840-1917-et-la-danse/" target="_blank">danseuses </a>cambodgiennes et admirait les danses nouvelles de <a title="Article illustré (Enkidoublog)" href="https://enkidoublog.com/2015/10/25/loie-fuller-femme-tout-a-la-fois-papillon-fleur-flamme-et-serpent/" target="_blank">Loïe Fuller </a>et d’Isadora Duncan. </span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3851510969.jpg" target="_blank"><img id="media-185516" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/116430298.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Pablo Gargallo, <a title="Notice MRBAB" href="https://www.fine-arts-museum.be/fr/la-collection/pablo-gargallo-la-danseuse" target="_blank"><em>Danseuse</em></a>, 1929, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le <a title="Illustration MRBAB" href="https://www.fine-arts-museum.be/fr/la-collection/egide-rombaux-le-venusberg?letter=r&artist=rombaux-egide-1&page=2" target="_blank"><em>Mont de Vénus</em> </a>où Egide Rombaux a sculpté trois nymphes gracieuses illustre une approche plus classique du corps féminin. Les nymphes sont opposées aux bacchantes comme les vierges sages aux vierges folles. De la danse populaire des paysans avec la mariée peinte par <a title="Notice du musée d'Anvers" href="http://www.kmska.be/fr/collectie/albums/Dans_der_bruid.html" target="_blank">Bruegel </a>à la danseuse en fer forgé de Pablo Gargallo, un modèle du <em>« réalisme cubiste »</em>, des œuvres très diverses montrent la liberté de mouvement dans la danse : <em>Danseuse au ruban rose</em> de Rassenfosse, dessins <em>« analytiques »</em> de Kandinsky d’après des photos de la danseuse <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gret_Palucca" target="_blank">Gret Palucca</a>, films de danses contemporaines…</span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1582727925.jpg" target="_blank"><img id="media-185517" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2023559460.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucas_Cranach_l%27Ancien" target="_blank">Lucas Cranach</a> (1472-1553), <em>Eve</em>, Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Quant à la nudité, elle n’apparaît d’abord que dans la représentation des dieux de l’antiquité gréco-romaine. Vénus est la Beauté divinisée, idéale. Il faut attendre la Renaissance pour voir évoluer sa silhouette, dans la Vénus ou l’Eve de Cranach par exemple, et laisser apparaître des formes plus humaines. Au XIXe siècle, quel choc quand Rodin montre <a title="Illustration et notice (Topic Topos)" href="http://fr.topic-topos.com/celle-qui-fut-la-belle-heaulmiere-issy-les-moulineaux" target="_blank"><em>Celle qui fut la belle Heaulmière</em></a>, inspirée par un poème de François Villon. Avec ses seins flétris, le corps ravagé par l’âge (le modèle avait 82 ans), la sculpture est terriblement réaliste, particulièrement dans le grès qui ne joue pas avec la lumière comme le bronze du musée Rodin (prêt du Musée Français de la Carte à Jouer, Issy-les-Moulineaux). Son <em><a title="Illustration" href="http://images.bowmansculpture.com/3075/large/3075-1.jpg" target="_blank">Iris</a>,</em> jambes écartées, n’a pas moins fait scandale.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1581371199.jpg" target="_blank"><img id="media-185518" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2795398020.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><span style="font-size: 8pt;"><br />Rik Wouters, <em>Rêverie</em> (source : site du musée)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Rik Wouters a peint et sculpté Nel habillée ou nue. Dans <em>Rêverie,</em> un pied devant l’autre, elle aurait dû tenir les bras en l’air pour esquisser un pas de danse, mais Nel était malade, elle a laissé tomber les bras, et il en résulte un nu très naturel, comme aussi dans <em>Nymphe,</em> un torse couché en plâtre. Quand l’artiste saisit à l’aquarelle <em>Nel au repos</em>, nue sur le lit avec ses seuls bas noirs, c’est différent, plus érotique. <em>La Vierge folle</em>, elle, si exubérante, sort tout droit d’une scène de bacchanale. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/981494513.jpg" target="_blank"><img id="media-185519" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2063504729.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br />Auguste Leveque (1866-1921), <em>Bacchanale</em>, Musée Royal des Beaux-Arts, Anvers</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;">Non loin d’elle, <em>V. Eeman </em>de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Berlinde_De_Bruyckere" target="_blank">Berlinde De Bruyckere </a>semble l’antithèse absolue de <em>La Vierge folle</em> : la sculpture d’une femme dissimulée sous des couvertures superposées, pieds nus sur une bassine en zinc renversée en guise de socle, incarne la misère et la douleur. Tandis que celle-ci se cache, les nus de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marlene_Dumas" target="_blank">Marlène Dumas</a>, inspirés par des prostituées ou des stripteaseuses, au contraire, provoquent sans ambages, sans joie.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3174665594.jpg" target="_blank"><img id="media-185567" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2707878938.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">©</span> Berlinde De Bruyckere, <a title="Notice Belfius Art Collection" href="https://www.belfius-art-collection.be/be-fr/artwork/v._eeman" target="_blank"><em>V. Eeman</em></a>, 1999, Belfius Art Collection</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le corps, la beauté, la folie sont aussi des thèmes littéraires. Une page de<em> L’illustration</em> montre une publicité pour un parfum Gabilla (parfumeuse syrienne à Paris dès 1910), appelé<em> <a title="photo" href="http://luvparfum.com/collection/Gabilla-LaViergeFolle.jpg" target="_blank">« La Vierge folle »</a></em>, inspiré par la pièce éponyme à succès d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Bataille" target="_blank">Henry Bataille</a>. Six ans après Rimbaud, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Eekhoud" target="_blank">Georges Eekhoud </a>a aussi écrit des vers sous ce titre (pas trouvés en ligne), dans <em>Les Pittoresques.</em> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2762129966.jpg" target="_blank"><img id="media-185524" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1906061368.jpg" alt="wouters,rik,zot geweld dwaze maagd,exposition,malines,mechelen,hof van busleyden,vierge folle,joie de vivre,danseuse folle,danse,équilibre,folie,nu,peinture,sculpture,photographie,cinéma,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Rik Wouters, <em>La Vierge folle</em> ou <em>Joie de vivre</em> ou <em>Danseuse folle</em>, 1912</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><span style="font-size: 12pt;">Bref, si cette balade artistique inédite autour de<em> La Vierge folle</em> vous intéresse, je vous recommande le <a title="Guide du visiteur" href="https://muse.mechelen.be/bezoekersgids-zot-geweld" target="_blank"><em>Guide du visiteur</em></a>, à télécharger en ligne : toutes les œuvres exposées y sont reproduites et commentées en néerlandais, français et anglais. De quoi pa
mimylasouris
http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.html
Le pas de côté de Polina
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-11-27:3083420
2016-11-27T11:45:00+01:00
2016-11-27T11:45:00+01:00
"J'ai vite compris qu'il ne fallait pas m'attacher au beau mais au...
<p><em>"J'ai vite compris qu'il ne fallait pas m'attacher au beau mais au mouvement" </em>raconte Bastien Vivès à propos de sa bande dessinée <em>Polina</em>. L'adaptation au cinéma par Valérie Müller et Angelin Preljocaj suit ce précepte, évitant ainsi les principaux écueils des films-de-danse.</p><p> </p><p><em>X Le scénario, téléphoné, prétexte aux scènes dansées</em></p><p>Le scénario de Polina est tellement peu prétexte à des scènes dansées que le parcours artistique qu'il retrace ne devait même pas, initialement, être dansé. "Au départ, explique Bastien Vivès dans <em>Illimité</em>, je voulais faire le récit d'apprentissage d'un dessinateur mais dessiner des gens qui dessinent, ça ne marche pas. La danse se prête mieux au dessin."</p><p>Dans <em>Polina</em>, aucune scène de danse n'est gratuite* et c'est en cela que le film est fidèle à la bande dessinée, malgré des modifications substantielles. On remarque assez vite l'ajout du background familial qui, malgré son côté spectaculaire (les activités du père ne sont pas franchement légales), modifie assez peu les choses** : la rigueur de la société fait écho à celle de la discipline classique. La modification de la temporalité, pourtant moins visible, a peut-être davantage d'impact : dans la bande dessinée, Polina est étoile lorsqu'elle décide de tout quitter ; dans le film, elle vient d'être acceptée au Bolchoï (c'est moins long et pourtant, il y a déjà une concaténation-confusion entre l'école de sa jeunesse, l'école du Bolchoï et le Bolchoï). Ce n'est plus une artiste au fait de sa gloire qui part, mais un jeune espoir qui se détourne de ce à quoi elle a à peine goûté : le goût du risque tend à prendre le pas sur le désir - non pas celui, amoureux, qui ferait de Polina une tête tournée tête brûlée (elle partira avec ou sans lui), mais l'insatisfaction existentielle. Le désir : regret d'une étoile perdue…</p><p>Dans le film, tout a du sens, même <em>et surtout</em> son absence. Lorsque Polina se plaint à Bojinsky, le professeur redouté de son enfance, d'avoir l'impression d'enchaîner des gestes et de ne pas danser, celui-ci se montre satisfait : c'est la marque des grands que de ne jamais l'être. Sur le moment, on croit qu'il s'agit d'une banale remarque sur le perfectionnisme du danseur - elle évacue le problème, qui se repose plus tard, avec plus d'acuité, lors d'une audition où Poline montre qu'elle sait danser à grand renfort d'extensions de jambe. "Des bras et des jambes, j'en vois toute la journée", lui assène le chorégraphe, qui aimerait autant qu'elle ne danse pas. Désorientée mais pleine de ressource, Polina s'étend à terre, extatique. "Non, ce n'est pas non plus ça." Mais c'est quoi, ça, à la fin, qu'on lui demande et qu'elle cherche en passant d'un professeur puis d'un chorégraphe à un autre ? C'est toute la différence qu'il y a entre vivre et exister. Du sens. Qu'on ne peut pas trouver, parce qu'il faut le construire. Seul moyen de transmuter la gesticulation en geste.</p><p>Cette quête de Polina fait écho à l'un de mes questionnements en tant que spectatrice. Parfois, j'oublie pourquoi j'aime tant la danse et me retrouve soudain perplexe, plus perdue qu'un néophyte : pourquoi diable les danseurs font-ils ces pas, là, sur scène ? ces pas-là et pas d'autres ? sais-je encore pourquoi je les regarde si je gratte les couches sédimentées de causalité, l'achat du billet, le nom du chorégraphe, ma pratique d'amatrice ? Coupure de balletomanie. J'ai perdu le sens sous l'habitude. Il suffit généralement d'un ballet, mais d'un ballet que l'on peut attendre longtemps, pour que les questions soient balayées d'un revers de main, sous l'évidence des corps. <br /><br /><br /></p><p><em>X Les acteurs, mauvais danseurs, ou vice-versa</em></p><p>Casting au top, avec un chiasme parfait : les acteurs ont été sérieusement formés à la danse (contemporaine), et les danseurs (classiques) se révèlent bons acteurs. Parmi les premiers, on trouve Niels Schneider, crédible en danseur contemporain issu du classique (ruse de réalisation : on le découvre dans les <em>vestiaires</em> du Bolchoï) et Juliette Binoche, que je regrette de ne pas avoir vue sur scène avec Akram Khan tant elle est convaincante en chorégraphe-maîtresse de ballet.</p><p>En sens inverse, Jérémie Bélingard, que l'on n'avait pas vu autant danser depuis un moment, découvre à l'écran un charisme que je ne lui ai jamais connu sur scène (je comprends enfin qu'on puisse <em>crusher</em> sur lui), et Anastasia Shevtsova, jeune recrue du Mariinsky, a un cou-de-pied à se damner <em>et</em> un jeu qui sonne juste (même si elle est loin de dégager la même sensualité que le danseur étoile).</p><p>Last but not least : Veronika Zhovnytska, qui joue Polina jeune, a la discrète beauté lunaire des introverties au caractère bien trempé. Lorsque l'on passe à la Polina jeune adulte, je mets du temps à m'acclimater : la détermination de la gamine s'est diluée dans les yeux globuleux d'Anastasia Shevtsova ; sans lumière lunaire, sa Polina paraît essentiellement butée. Visage fermé, impénétrable. Russe jusqu'au bout des pointes. (D'une manière générale, les apprenties danseuses russes ne respirent pas la joie de vivre dans les documentaires…)</p><p> </p><p><em>X Les scènes de danse filmées de manière plate, la caméra remplaçant le spectateur ou le miroir</em></p><p>Même si Angelin Preljocaj profite du film pour caser un extrait d'un de ses ballets, c'est bien avec la caméra qu'il y est chorégraphe. Sans partition pré-existante qu'il craindrait de perdre, le couple de réalisateurs s'autorise à trancher les corps, dans le vif, par un recours fréquent au gros plan. Et pas sur les pieds (ou si, une seule fois, pour montrer la labeur, le parquet brut et les pointes abimées, loin du glamour fétichiste). Les plans rapprochés montrent bien que le sujet n'est pas la danse, mais les danseurs, les personnalités qui se construisent dans le mouvement. Les gros plans et les angles décalés permettent en outre de masquer d'éventuelles faiblesses techniques lorsque c'est nécessaire. Le concours d'entrée de Polina à l'école du Bolchoï est ainsi filmé depuis les cintres : on masque ainsi une variation de la claque qui ne claque pas franchement… tout en montrant que le concours est joué d'avance pour super-Polina.</p><p>Toujours en mouvement, parfois à l'épaule, la caméra participe de la danse ; elle la crée bien plus qu'elle ne la filme.</p><p>En studio, troisième danseur invisible.</p><p>Dans la salle, lorsque Polina découvre <em>Blanche-Neige</em> : le pas de deux auquel elle assiste devient pour ainsi dire un pas de trois, ses yeux brillants mêlés au désir des corps qui les ont écarquillés. Le procédé est classique (on trouve une scène similaire dans <em>Nijinsky</em>, que je découvrais la veille…), mais efficace lorsque les champs-contrechamps sont bien montés.</p><p>En extérieur, aussi, surtout, avec deux très belles scènes : Polina enfant, sur le retour de l'école, dans la neige, et Polina adulte, sur le quai d'un port industriel. Deux travelings comme une traversée des âges.<br /><br /></p><p> </p><p><em>X Le ton tutu la praline</em></p><p>Pas de cliché rose, de mièvrerie tutu la praline : lorsque Bojinsky réclame davantage de grâce de son élève, il le fait en gueulant.</p><p>Pas de cliché noir, non plus (le pendant du rose) : l'anorexie est un non-sujet (pas de scène de repas, une danseuse au visage rond, mince sans être maigre) et la souffrance physique, sans être niée, est évacuée (un unique ongle cassé, prétexte pour le partenaire à changer de sujet - pas le sujet en lui-même, donc).</p><p>Le bon sentiment est tué dans l’œuf pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas de couronnement. Pas de danseuse étoile. Pas même de danseuse au Bolchoï-la-plus-grande-compagnie-de-Russie (Mariinskyphiles évincés). Le bon sentiment est obligé de dégager lorsque Polina fait un pas de côté, lorsqu'elle part pour tenter de se construire dans une autre discipline et d'autres cadres, moins prestigieux.</p><p>Qu'elle le fasse plus tôt dans le film que dans la BD souligne la force de son choix ; dans la bande dessinée, on pouvait avoir l'impression qu'elle se sabordait. Ma lecture s'était accompagnée d'incompréhension (pour quoi fait-elle ça ?) et d'amertume (mais pourquoi ?). Quand quelqu'un a ce que vous désirez et à quoi jamais vous ne pourrez parvenir, vous ne comprenez pas comment il peut s'en détourner. Alors que cela devrait entraîner un soulagement (ce désir n'était pas tout), cela vous met en colère : ce caprice d'enfant gâté vous empêche soudain de vivre par procuration. Parce qu'elle ne se manifestait pas sous la forme de la jalousie, j'ai mis du temps à identifier cette réaction chez moi : je savais entretenir une certaine nostalgie ; je ne pensais pas qu'elle pouvait se traduire par du ressentiment. Je m'en suis aperçue un jour que je regardais avec Palpatine un documentaire sur des apprentis danseurs de comédie musicale ; on faisait un peu autre chose en même temps, je crois, enfin on était assez détaché du truc pour le commenter à voix haute et je me suis aperçue de la dureté de mes remarques, pire que celles de certains de leurs professeur, lorsque Palpatine s'est exclamé "mais ce sont des gamins !" - des êtres en pleine (dé)formation. Prise de conscience lente : en vouloir à ceux qui n'ont que faire d'avoir réussi là où vous avez échoué, c'est comme de dire à quelqu'un de dépressif "tu as tout pour être heureux". Cela se comprend mieux dans le film, ou avec le temps, allez savoir.</p><p>Là, on est surtout admiratif du courage de Polina, et désolé qu'elle soit paumée, à toujours essayer de comprendre ce qu'on attend d'elle, alors que le véritable enjeu est de découvrir ce qu'<em>elle</em> attend d'elle et de la vie. Son parcours montre la difficulté à se couler dans les pas des autres tout en trouvant un sens à ce que l'on fait. La tentation est grande de toujours chercher à plaire aux autres, sans se demander qui l'on veut être (alors qu'on ne leur plaît souvent que lorsqu'on a cessé de vouloir leur plaire). Polina se sauve de ce cercle qui se mord la queue en deux temps : d'abord en abandonnant le classique et le Bolchoï, puis en suivant le conseil implicite de la chorégraphe contemporaine qui lui reproche d'être trop centrée sur elle-même, sur son travail, quand ce qui fait un artiste, c'est son regard sur le monde.</p><p>En cessant de vivre pour danser, Polina finit par retrouver un sens au mouvement. Il jaillit à nouveau de lui-même, en séance d'improvisation, comme, petite, sur le chemin de la maison. La scène finale, très belle, fait ce pont entre l'adulte et l'enfant, par-delà l'errance. C'est pour ainsi dire la seule scène de danse filmée de manière frontale, suggérant le cadre d'une représentation en l'absence de tout contexte. Pas de coulisses, pas de théâtre, pas de spectateurs : l'intimité se partage sans s'exhiber. Le contexte se comprend et s'oublie ; d'une glissade, on passe de l'anecdotique (de la représentation) au symbolique (du souvenir), du décor à la forêt qui l'a inspiré. Le cerf qui s'était agenouillé devant Polina lorsqu'elle avait accompagné son père à la chasse, enfant, revient comme un patronus de ce père décédé et déçu de l'avoir tant rêvée danseuse étoile. Polina s'est retrouvée et s'est du même coup trouvée. Le cliché consisterait à dire qu'elle danse avec son âme, mais c'est plus simple et plus complexe que cela : elle a retrouvé ce qui l'animait enfant.</p><p> </p><p>* "des scènes dansées qui prennent littéralement en charge le récit" J'imagine que c'est pour cela que <a href="http://www.lemonde.fr/cinema/article/2016/11/15/polina-danser-sa-vie-une-danseuse-prend-la-tangente-au-cinema_5031350_3476.html" target="_blank"><em>Le Monde</em> </a>fait le parallèle avec les films de comédie musicale (!).</p><p>** Peut-être parce que le père reprend ce qui, dans la BD, était du ressort de Bojinski (moins présent dans le film, du coup) : Bojinski, explique Bastien Vivès, "est représentatif de mon père qui, lui aussi, dit de grandes phrases emportées qui te restent. Techniquement il ne m'a rien appris, pire, il m'a bloqué, je suis incapable de peindre, mais il m'a donné le feu."</p><p>Ok, on s'en fout et cette chroniquette n'est plus -ette, mais :<br />- J'ai couiné quand Jérémie Bélingard a proposé d'imiter l'animal de son choix. <br />- Avez-vous vu Pablo Legasa, crédité au générique ?<br />- Le couloir de l'école de Bojinsky, ce ne serait pas celui de Vaganova ?</p>
mimylasouris
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Anastasia
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-11-10:3082895
2016-11-10T23:02:00+01:00
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Impossible de me souvenir si j'ai d'abord rencontré Anastasia via le dessin...
<p>Impossible de me souvenir si j'ai d'abord rencontré Anastasia via le dessin animé ou bien via l'énigme présentée dans le journal d'enfant auquel était abonnée ma cousine, qui concluait que le vrai mystère n'était pas de savoir si <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Anderson" target="_blank">Anna Anderson</a>, soit-disant Anastasia, était bien la fille du tsar (les analyses ADN ont prouvé que non) mais comment elle a pu en savoir autant sur elle. C'est en tous cas sans être dupe du conte de fées, dont je savais bien qu'il finissait en réalité mal, que j'ai crushé sur le dessin animé. La faute à la meilleure chauve-souris lâchement badass de tous les temps et à la poésie des ruines, lorsque des images de bal surgissent par bouffées dans le palais abandonné et disparaissent aussitôt, comme des images holographiques - la comparaison étant probablement soufflée par le souvenir du médaillon récupéré dans une boîte de Chocapic, qui abritait un hologramme de la princesse et que j'ai conservé bien après que la charnière ait rendu l'âme. Précieux bout de plastique que celui dans lequel on a investi du rêve. Non mais Anastasia, quoi. Rien que le nom : Anna et Anaïs, mes prénoms-héroïnes préférés, pouvaient aller se rhabiller ; Anastasia, c'était deux fois plus de A, donc deux fois plus de classe (première lettre de l'alphabet, c'était un peu comme première de la classe, un peu comme moi, quoi)(j'avais l'onomastique narcissique, oui).</p><p>Tout ça pour vous dire que, deux décennies plus tard, je réserve un week-end à Londres pour voir un ballet sans même penser à vérifier ce qu'il en est. Il a son nom pour sésame. (Et MacMillan pour chorégraphe.)</p><p>Une semaine avant de partir, je fais une tête de smiley chiffonné en découvrant les critiques très… critiques. Même sans cliquer sur les liens, titres et chapô ne laissent pas beaucoup d'espoir. Dépitée. Tant pis, on verra bien. Le jour J, JoPrincesse et moi arrivons sans beaucoup d'attentes.</p><p>Premier entracte : nous sommes dubitatives… sur les critiques. Ce n'est pas mal du tout, non ? OK, la scène sur le yacht du tsar est aussi dramatiquement centrale que la partie de campagne de <em>La Dame aux camélias </em>(les robes blanches et le chapeau de l'héroïne m'y font penser), mais c'est joliment chorégraphié, plein d'épaulements qui font virevolter Anastasia et ses sœurs comme autant de jeunes filles en fleur. À peine cet éden aristocratique prend-t-il ombrage de la présence des militaires et de la chute du petit frère, indices discret des temps à venir. On se paye même le luxe d'un petit sourire avec des plongeurs en maillots de bain rayés, et l'héroïne qui, dépitée de ne pas avoir pu dire au revoir à son père, se renfrogne d'un geste enfantin, mains sous les aisselles, coudes tombant… à la seconde occurrence, à la fin du deuxième acte, je jurerais un clin d’œil aux <em><a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/01/27/rhapsodie-pour-deux-pigeons-3065280.html" target="_blank">Deux Pigeons</a></em> !</p><p>Second entracte : OK, le remake du pas de deux du cygne noir arrive comme un <span style="text-decoration: line-through;">cheveu sur la soupe</span> divertissement en plein bal, mais osef : on est soufflé par le décor. Love sur Bob Crowley. Déjà, au premier acte, aux jumelles, j'avoue avoir laissé un temps les danseurs hors-champ pour observer la mer, délicatement pailletée, miroiter sous l'effet de la soufflerie. Au deuxième acte, non seulement les deux lustres suspendus sont de toute beauté, mais leur accrochage oblique est de toute intelligence : on <em>voit</em> la salle de bal en pleine guerre, le faste dans la tourmente. Le souffle gagne rétrospectivement jusqu'à la belle cheminée dorée de paquebot du premier acte, penchée dans la même diagonale. Par cet écho ultérieur, le décorateur mime avec un acte d'avance le fonctionnement narratif du ballet et offre un écho visuel à l'attitude totalement décalée du faux cygne noir, affaissé sur son partenaire.</p><p>Sortie du théâtre : OK, c'est au troisième acte que le bas blesse. Ou plus exactement dans l'articulation des deux premiers actes au dernier. Les tableaux des deux premiers actes laissent la danse s'épanouir en reléguant le drame en marge : on annonce au tsar l'entrée en guerre <em>à la fin du premier acte</em>, et il ne faut que quelques minutes <em>à la fin du deuxième </em>pour que les révolutionnaires envahissent le palais et massacrent la famille royale (les corps qui partent dans les coups de feu sont magnifiques… des gerbes… la chute comme jaillissement ; je me surprends à trouver le mouvement non seulement beau mais juste, alors que je ne l'ai (heureusement) jamais vu que joué, au cinéma). Le troisième acte, en revanche, n'est plus un tableau, mais une scène, où le drame, faisant soudain valoir ses droits, réduit à la danse à portion congrue. Nous sommes à l'asile. La scène, comme la psyché traumatisée d'Anastasia (ou affabulatrice d'Anna Anderson), est traversée d'apparitions-souvenirs, les soldats, les sœurs, le promis, le petit frère qui chute qui meurt, la douleur, la folie… C'est dramatiquement fort… et chorégraphiquement faible par rapport aux deux actes précédents, plus richement travaillés ; le dernier acte repose essentiellement sur des déplacements à la Matthew Bourne, le lit d'hôpital sur roulettes rappelant d'ailleurs la fin de son <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2005/12/20/le-lac-des-cygnes-de-matthew-bourne-au-theatre-du-mogador.html" target="_blank"><em>Swan Lake</em></a> (même si chronologiquement, c'est l'inverse, évidemment). Quand on a en mémoire la <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2014/01/06/giselle-fait-le-dos-rond-2990468.html" target="_blank"><em>Giselle</em></a> de Mats Ek ou la Camille Claudel du <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2015/07/16/voiture-balai-des-paleochroniquettes-3052050.html" target="_blank"><em>Rodin</em></a> de Boris Eifman, on se dit qu'il y a des scènes d'asile autrement plus intenses que ce transfuge de <em>Manon</em> (même perruque courte, mêmes tensions et relâchements que dans la scène du bagne). C'est suffisamment intense, cependant, pour rendre falot les deux premiers actes, que l'on avait pourtant fort appréciés tant que leur nature divertissante n'avait pas été pointée du doigt. En ajoutant les deux premiers tableaux au troisième acte, initialement donné seul, MacMillan se tire une balle dans le pied : les deux parties se disqualifient l'une l'autre, les qualités de l'une faisant ressortir les défauts de l'autre.</p><p>MacMillan respecte la chronologie des faits, historique, mais pas la logique de la légende, laquelle part d'Anna et non d'Anastasia. De ce point de vue, le dessin animé est plus réussi, qui a su prendre ses distances avec l'histoire pour mieux orchestrer le récit. Interro de Genette : Fox Animation 1 / MacMillan 0. Cela dit, le dessin animé tombe dans le conte de fée (d'Anna à Anastasia), là où MacMillan a l'honnêteté du drame (d'Anastasia à Anna). Du coup, je ne suis pas certaine que le réflexe, somme toute bateau, de souhaiter une inversion en plaçant le troisième acte au début et en faisant des deux suivants des émanations du premier, se révélerait une bonne idée (en l'état, les rêves n'auraient pas tenu la longueur). On pourrait en revanche imaginer de placer le troisième acte au milieu des deux, en insérant quelques <em>glitches</em> hallucinatoires (ce qu'est déjà, d'une certaine manière, la chute du petit frère), pour créer un continuum entre une réalité déjà hantée par les souvenirs de celle qui se la remémorera, et les hallucinations provoquées par le traumatisme des faits vécus.</p><p>On refait le ballet, indéniablement bancal, comme on referait le monde - avec le même plaisir : dans ses faiblesses même, <em>Anastasia</em> est un ballet attachant. Du coup, même si le <em>storytelling</em> est raté, la soirée, portée par Lauren Cuthbertson, a été fort réussie.</p>
mimylasouris
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Dutilleux dûment dansé
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-10-29:3082207
2016-10-29T11:33:00+02:00
2016-10-29T11:33:00+02:00
Après les ciné-concerts, la Philharmonie propose des concerts dansés. Cette...
<p>Après les ciné-concerts, la Philharmonie propose des concerts dansés. Cette programmation hybride, qui exploite l'aspect théâtral de l'espace, est sans doute plus adaptée que la musique seule, laquelle, dans cette prétendue cathédrale, ne me fait toujours pas vibrer. Enfin <a href="https://www.ft.com/content/585d8606-9a9a-11e6-8f9b-70e3cabccfae" target="_blank">adaptée</a>… si vous n'avez pas un siège de côté au niveau de l'arrière-scène, juste au-dessus des danseurs (je n'avais pas vu lors de le commande que le spectacle était dansé). Un replacement au premier rang du premier balcon nous a assuré une vue imprenable – hélas sur un spectacle guère prenant. </p><p><em>Theorically, I am ready to go to anything – once. If it moves, I'm interested; if it moves to music, I'm in love</em>, écrivait Arlene Groce, critique de danse au New Yorker, dont je lis actuellement un recueil. Je n'ai été qu'"intéressée" par le travail de Robert Swinston : à chorégraphier comme Cunningham, il traite la musique de Dutilleux comme si c'était du Cage. La grille rythmique sur laquelle il trace ses figures géométrique aplanit complètement la partition, et lorsque, par hasard ou par miracle, un mouvement colle à la tonalité de l'instant, la répétition assure qu'il tombe à côté à sa reprise. Comme pour Alban Richard, il y avait donc une raison pour laquelle je n'avais jamais entendu parler de Robert Swinston (même si le nom d'Anna Chirescu dans la liste des danseurs me laisse penser que j'ai dû apercevoir son travail dans le documentaire <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2015/12/05/comme-ils-respirent-3061678.html" target="_blank">Comme ils respirent</a>). </p><p>À la fin des <em>Métaboles</em>, j'étais dépitée et désolée d'avoir incité @phiriboff à récupérer la place de Palpatine. Heureusement, cela s'arrange (un peu) par la suite : on se débarrasse des académiques et les bustes commencent à onduler au lieu de n'être qu'un segment rigide reliant les membres, seuls à avoir le droit de s'articuler. Audace anti-moderne suprême : il y a de l'interaction voire, est-ce bien raisonnable, du contact entre les danseurs, notamment avec le coup classique, mais toujours efficace, du danseur-magnétiseur qui en aimante un autre-marionnette. Cela ne dure pas longtemps, mais fonctionne bien pour le <em>Mystère de l'instant</em>, où l'instant naît de notes comme aimantées, agglomérées en une brève durée avant de se disperser pour qu'un autre instant puisse émerger, sans que la discontinuité (vers la disparition dans le silence) entame la continuité (vers l'éternité du son immuable). Oubliant la danseuse qui se débat à côté de ce paradoxe, je repense à François Jullien : ce qui ouvre du présent, c'est le refus du report. Ce qui ouvre l'instant, ce sont les musiciens ou les pupitres qui sortent du silence pour entrer, débouler (bien plus que les danseurs) dans le jeu, dans l'instant. On y est.</p><p>Robert Swinston n'y est toujours pas, malgré de très bons danseurs. Dans <em>L'Arbre des songes</em>, je dérive vers mes souvenirs de <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/06/03/frankenstein-the-winter-s-tale-3074431.html" target="_blank"><em>The Winter's Tale</em></a> au gré des anticyclones projetés en fond de scène par Patrik André (après la mer, noire, de nuages, comme vue d'avion, échographie d'un monde mouvant). Partagée entre le désir de donner une chance à la danse et celui d'entendre tout le relief de la musique, j'erre entre les musiciens, à peine éclairés par les loupiotes au-dessus des partitions, et la scène qui attire le regard sans réussir à le captiver. Le concert aurait peut-être gagné à n'être pas chorégraphié : au final, on a davantage entendu la danse (en imagination et… lors des réceptions de saut dans des passages <em>piano</em>) que vu la musique…</p><p> </p><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p dir="ltr" lang="fr"><a href="https://twitter.com/philharmonie">@philharmonie</a> avec <a href="https://twitter.com/grignotages">@grignotages</a> <a href="https://twitter.com/hashtag/Dutilleux?src=hash">#Dutilleux</a> <a href="https://t.co/6iIV2F32R9">pic.twitter.com/6iIV2F32R9</a></p>— @phiriboff (@Phiriboff) <a href="https://twitter.com/Phiriboff/status/790641226940878848">October 24, 2016</a></blockquote><script async="" src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script><script async="" src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
mimylasouris
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La Danseuse
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-10-15:3081534
2016-10-15T22:10:00+02:00
2016-10-15T22:10:00+02:00
Dans Philosophie de vivre , ma lecture du moment, François Jullien oppose...
<p>Dans <em>Philosophie de vivre</em>, ma lecture du moment, François Jullien oppose <em>effectif</em> et <em>déterminatif</em>, i.e. la chose en train de se faire et celle, devenue identifiable, que l'on peut nommer : lorsqu'un phénomène est devenu assez saillant pour être déterminé, il est déjà sur le déclin, déjà engagé dans une métamorphose distincte de l'essor qui a rendue son émergence effective. C'est précisément ce qui rend le film de Stéphanie Di Giusto si juste, si beau : lorsqu'on identifie "la danseuse" comme Loïe Fuller, lorsqu'elle coïncide avec le personnage de l'histoire de la danse, elle n'est déjà plus l'artiste intrépide qui a lutté pour concrétiser ses projets, portée par son désir de mouvement.</p><p>Passé le surgissement, le geste chorégraphique tend à disparaître derrière l'exercice physique et la machinerie technique : le film nous montre une Loïe couverte de bleus (à cause du dispositif qu'elle porte pour faire bouger les mètres et les mètres de tissu de sa robe), les yeux injectés de sang (à cause des éclairages) ; on finit par moins la voir danser que s'entraîner avec poids et machine, et préparer, dessins techniques et brevetables à l'appui, les dispositifs scéniques qui l'ont rendue célèbre. Pour parachever la chute-apothéose, la réalisatrice lui prête une aventure malheureuse avec Isadora Duncan (Lily-Rose Depp en nymphette sadique, digne du personnage de Veda dans <em>Mildred Pierce</em>) : "C'est elle, la danseuse" dira Loïe, il est vrai plus artiste que danseuse.</p><p>Ses danses serpentines, hier copiées, sont déjà en voie d'être dépassées, même si elle s'y régénère comme un phénix, disparaissant sous ses voiles pour mieux s'inventer. Une fleur, un calice… Jamais une danseuse. "C'est ma robe qu'ils aiment, pas moi" pressent la jeune femme, terrée dans un coin alors qu'on l'attend pour une soirée en son honneur – créer pour être vue, pour être aimée, pour vivre un peu plus : au-delà du spectacle, éphémère ; en-deça de sa répétition à l'infini, délétère.</p><p>C'est ce qui est très beau dans ce film : comment fait-on pour s'inventer ? pour perdurer ? pour vivre et pour mourir, quoi. Loïe sait exactement ce qu'elle veut et le veut jusqu'à la tyrannie, jusqu'à devenir elle-même et ne plus savoir que faire de cette tautologie. Comme une fin de l'Histoire, c'est la fin du film et la fin de Louis, ce personnage fictif de mécène-ami-amant assez critiqué (Loïe Fuller, quoique brièvement mariée, était lesbienne), mais qui se comprend si on le voit comme une figure du destin, un double de Mary <em>Louise</em> Fuller (il assiste à la naissance des danses serpentines, offre à la danseuse un voile de soie plus léger et c'est encore son argent qui permet à Louise-Loïe de traverser l'Atlantique…).</p><p>Si l'on est honnête, c'est aussi (surtout ?) l'occasion d'offrir au public féminin hétérosexuel un joli moment de Gaspard Ulliel, et de nimber d'une beauté nostalgique supplémentaire Mélanie Thierry, dans le rôle de Gabrielle, la véritable amante de Loïe Fuller, ici gouvernante fidèle. Il fallait bien Soko, dont la réalisatrice souligne qu'elle "peut être à la fois sublime et ingrate", pour faire ressortir chez chacun une beauté plus brute – traits que l'on tire sur le visage des jeunes premiers.</p><p>Un premier film, vous imaginez ?</p>
mimylasouris
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Sae, Fabien, Maria et George
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-10-09:3081158
2016-10-09T21:44:00+02:00
2016-10-09T21:44:00+02:00
Séance publique à l'amphitéâtre Bastille. Maria Calegari, répétitrice du...
<p>Séance publique à l'amphitéâtre Bastille. Maria Calegari, répétitrice du Balanchine trust et boucles d'oreilles qui tintent dans le micro, fait travailler <em>Mozartiana</em> à Sae Eun Park et Fabien Révillon. Après chaque passage, elle marque la chorégraphie pour la dérouler et retrouver ce qu'elle voulait corriger : chaque mouvement remémoré ou presque est ponctué d'un <em>beautiful</em>, <em>that was beautiful</em>, <em>very beautiful</em> port de bras, <em>that was gorgeous</em>… Il s'agit peut-être seulement d'emphase anglo-saxonne, mais je préfère y voir la marque d'une artiste bienveillante qui sait apprécier les autres – même si je ne suis pas une inconditionnelle de Sae Eun Park. Dans certains passages, notamment les menés en arrière avec un port de bras qui ressemble à un baiser que l'on envoie ou à un souvenir que l'on éloigne, la danseuse irradie d'une beauté lunaire – très intériorisée, très <em>orientale</em>, rappelle Palpatine. Dès que la chorégraphie quitte le registre de l'adage, cependant, Sae Eun Park redevient une élève certes incroyablement douée (lorsque son partenaire tarde à venir la seconder, Maria Calegari remarque qu'elle pourrait presque faire le mouvement seule – <em>dancers are strong here</em>…), mais surtout appliquée, à qui l'on répète à loisir de faire plus grand, de voyager plus, <em>more</em>, <em>more</em>, <em>more</em>… Apparemment, Balanchine n'avait que ce mot à la bouche ; rien n'était jamais trop pour lui, contrairement à Jérôme Robbins, qui réclamait toujours <em>less</em> pour rester dans le diaphane, dans le sublime. Du coup, force est d'avouer que Sae Eun Park fait figure d'erreur de casting, surtout aux côtés d'un Fabien Révillon qui a le sens de l'éclate communicatif dans sa gigue, délicieuse de second degré. Oui, une gigue à côté d'un truc romantique… <em>Balanchine will be Balanchine.</em></p><p style="text-align: right;">Compte-rendu plus complet avec des photos <a href="http://balletetcie.fr/en-repetition-de-la-soiree-balanchine-mozartiana/" target="_blank">chez Ballet & Cie</a>.</p><p style="text-align: center;"> </p><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p dir="ltr" lang="en" style="text-align: center;">.<a href="https://twitter.com/saeeun_Park">@saeeun_Park</a> rehearsing Balanchine's Mozartiana with former NYCB principal Maria Calegari <a href="https://t.co/F5P6Gct4m6">pic.twitter.com/F5P6Gct4m6</a></p>— Anne (@Ritournelle__) <a href="https://twitter.com/Ritournelle__/status/785038597535756288">October 9, 2016</a></blockquote><script async="" src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
mimylasouris
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Faire corps de ballet
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-10-09:3081125
2016-10-09T13:47:00+02:00
2016-10-09T13:47:00+02:00
Première tentative. Palpatine est premier dans la file des tarifs réduits ;...
<p>Première tentative. Palpatine est premier dans la file des tarifs réduits ; je suis la première dans la file des Pass jeunes, étrangement confiante : j'aurai un retour. Effectivement, il y a un retour, mais un seul. Je le laisse à Palpatine qui attend depuis quatre heures, et regrette assez rapidement mon geste, non pas tant parce qu'il se retrouve à côté de Tilda Swinton que parce que la place est au deuxième rang de balcon centrée.</p><p>Seconde tentative. Il y a déjà deux Pass jeunes devant moi et une longue file de personnes prêtes à payer cher : c'est mort, je me laisse tomber sur la banquette en velours rouge pour bouloter mes Millie's cookies de consolation… et reste là pour le plaisir de discuter avec ma voisine. Étudiante mélomane-balletomane, A. ressemble étrangement à Bamboo et je reporte spontanément sur celle-là un peu de la sympathie que j'ai pour celle-ci. Dix minutes avant l'heure fatidique, les payeurs comptants sont pourvus et les filles de devant déclarent forfait. Cinq minutes plus tard, nous récupérons deux places côte-à-côte au premier rang de baignoire, et nous y installons comme si nous avions prévu de passer la soirée ensemble. Croyez-le ou non, c'est la première fois que je me retrouve en baignoire à Garnier ; la portion de scène qui nous manque est compensée par la vue dégagée et la proximité avec les danseurs (souvenirs de la loge impératrice). C'est parti pour une belle soirée, qui met à l'honneur le corps de ballet.</p><p> </p><p>Sans une heure préalable de doux ennui balanchinien, <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/03/27/soiree-mousseline-et-chaussettes-3069491.html" target="_blank">comme c'était le cas lors de la saison passée</a>, <strong><em>In Creases </em></strong>perd son statut de cerise sur le gâteau (à la génoise) et se trouve relégué au rang d'amuse-gueule. Le changement de distribution n'aide pas : alors que Letizia Galloni faisait sentir une résistance dans son cambré lorsque le groupe avançait sur elle, Hannah O'Neill ploie de bonne grâce et fait fondre toute tension. Du coup, c'est charmant, mais pas bien excitant. La métaphore-sémaphore des <a href="https://lesballetonautes.com/2016/09/30/soiree-douverture-entre-deux-chaises/" target="_blank">Balletonautes</a> se met à prendre toute la place : j'imagine les danseurs avec des drapeaux triangulaires ou des raquettes de ping-pong avionique dans les mains. Circulez, c'est sans danger.</p><p><strong><em>Blake Work I</em></strong> <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/07/11/triple-bill-3076636.html" target="_blank">fonctionne toujours</a>, même si je suis un peu gênée de ce que les chansons affadissent immanquablement la dynamique qu'elles ont pourtant contribué à mettre en place. Cela finit par donner un tour mélancolique à ce qui se donne de prime abord comme jaillissement continuel, sans cesse renouvelé. Du coup, je vois briller d'un tout autre éclat le pas de deux entre Léonore Baulac et François Alu. Le replacement incessant des bras et des mains sur le visage se donne à sentir comme une tendresse qui s'exaspère, mets ta main là, non pas là, aime-moi comme ci, non pas comme ça, sois présent, davantage là, non pas ici… des êtres qui se cherchent dans un souvenir d'intimité, qu'ils ne parviennent pas à recréer, même s'il en reste la beauté, d'un présent passé qui n'est plus mais ne peut pas leur être retiré - et c'est Alu qui fait un pas en arrière pour magnifier celle qui lui a déjà échappée. Ils repartent main dans la main, actant d'un commun accord la distance de leurs corps.</p><p><strong><em>The Seasons' Canon</em></strong>, voilà ce que, comme tout le monde, j'attendais après <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/09/13/premieres-facettes-de-crystal-pite-3079639.html" target="_blank">la séance de travail avec la chorégraphe</a> et les échos dithyrambiques sur sa création. J'ai été un peu surprise de ce qu'on parle de jamais vu ; le travail de Crystal Pite peut faire penser à une myriade d'autres : à certaines chorégraphies masculines de Maurice Béjart (torses nus, pantalons amples), aux moines Shaolin de <em>Signes</em> de Carolyn Carlson (courses et trépignement-transferts du poids du corps), aux passages de Sidi Larbi Cherkaoui dans <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/03/26/iolanta-et-clara-3069467.html" target="_blank"><em>Casse-Noisette</em> </a>(le porté sous la neige), au <em>Sacre du printemps</em> de Pina Bausch (les pulsations telluriques, les groupes massifs et leur dispersion), à <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/03/03/ballet-de-l-opera-de-lyon-au-theatre-de-la-ville-3067835.html" target="_blank"><em>Xylopgraphie</em></a> de Tânia Carvalho (les canons), aux saccades démultipliées d'<a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/07/07/danser-la-chute-3076396.html" target="_blank">Ohald Naharin</a>… Pour tout vous dire, les poussées et tirées très <em>Radeau de la méduse</em> m'ont même fait penser à <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/03/31/mass-b-de-beatrice-massin-3069797.html" target="_blank">la dernière création de Béatrice Massin</a>, et je ne trouve pas absurde que le nom d'Akraham Khan ait été prononcé. J'y ajouterais même celui de Russell Maliphant pour une esthétique très théâtre de Chaillot. Cela n'est rien enlever à Crystal Pite que de la situer dans un paysage chorégraphique ; la multitude d'influences assure qu'elle les a fondues dans un style propre, qui n'imite personne. L’abasourdissement de certains est juste un rappel étonnant de ce que le public de cette soirée est avant tout le public de Garnier, habitué à une danse policée, rarement animale.</p><p>J'aime quand c'est viscéral. Je ne pouvais donc pas ne pas aimer la danse organique de Crystal Pite. Que cela doit être galvanisant à danser ! Elle ne chorégraphie pas des pas et des déplacements pour une cinquantaine de danseurs : elle taille dans la masse, comme un sculpteur, modèle et pétrit la glaise des corps, d'un seul grand corps - de ballet. C'est comme si l'on avait donné le corps d'Aurélien Houette au corps de ballet : une chatoyance musculaire, mouvante, émouvante. On voit affleurer, surgir et disparaître des épines dorsales, des arêtes, squelette d'une masse protéiforme. Crystal Pite utilise la puissance de l'unisson et des canons sont jamais céder à la facilité (et l'ennui qui pourrait en résulter) : ceux-ci se décalent subrepticement avant d'être achevés, les vagues déferlant-refluant ; celui-là se disperse sitôt passée la surprise de son émergence, comme lorsque les applaudissements brouillons d'une salle se synchronisent soudain, en plein rappel, en un seul battement assourdissant, pour s'éparpiller quelques minutes ou quelques secondes plus tard, lorsque les artistes saluent à nouveau, individuellement. Coups de têtes secs, comme des spasmes : les corps semblent vouloir s'arracher à une gêne, se déprendre du corps collectif, qui écrase leur individualité tout en leur donnant de la puissance au groupe - violence du Léviathan, qui se traduit par une démonstration de force brute chez les hommes ; par une hiérarchie plus calme mais plus cruelle chez les femmes, Marie-Agnès Gillot en reine des abeilles arachnéennes, finalement supplantée par une Éléonore Guérineau marmoréenne, érigée comme le pic d'un cristaux alors que le Léviathan se laisse engourdir par l'hibernation, dernière saison de Vivaldi (toutes magnifiquement remixées par Max Richter).</p><p>C'est le genre de pièce qui vous laisse sans voix. Trop aimable, <strong><em>(sans titre)</em></strong> se charge d'évacuer les émotions auxquelles on aurait pu être confronté, et je soupçonne pas mal de gens de s'en être pris à Tino Sehgal pour masquer leur soulagement (ceux-là même qui décriront <em>The Seasons' Canon</em> comme "une claque", qu'ils ont esquivée). Pour ma part, même si j'aurais préféré que cela ait lieu avant l'entracte, j'ai trouvé ça fort fun et sautillant, la musique d'Ari Benjamin Meyers me faisant un peu l'effet d'<em>In Creases</em> la saison passée. Tino Sehgal s'est amusé à chorégraphier pour les rideaux des coulisses et les lumières de la salle : depuis la baignoire, je suis idéalement placée pour apprécier ce spectacle son et lumière dans les loges-coursives du paquebot Garnier. Les danseurs rentrent in extremis pour secouer tout le monde dans une transe <em>eighties</em> à la <em>Fame</em> et assurer l'évacuation rapide du public vers le grand escalier où ils se retrouvent à chanter. Voilà comment, à l'Opéra, on coupe court aux standing ovations ; dans la joie et la bonne humeur, tout le monde dehors !</p><p> </p><p>(Question existentielle pour ceux qui ont assisté à la soirée : avez-vous pensé à la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=_QzsMlFv9GE" target="_blank">publicité Sanex</a> où le zoom sur l'épiderme faisait apparaître une foule humaine ?)</p>
mimylasouris
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La fabrique des tutus
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-09-24:3080226
2016-09-24T10:32:04+02:00
2016-09-24T10:32:04+02:00
L'atelier costume de l'Opéra de Paris est réparti en deux sites : à...
<p style="margin-bottom: 0cm;">L'atelier costume de l'Opéra de Paris est réparti en deux sites : à Bastille, le lyrique ; à Garnier, le ballet. Autant dire que je suis doublement ravie de me faufiler à l'entrée des artistes de la rue Gluck pour participer à la visite organisée par l'Arop. Elle commence dans l'atelier principal, consacré au flou, i.e. aux tutus et aux robes des filles. La distinction entre flou et tailleur me rappelle <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2015/08/15/dior-et-moi-3053853.html" target="_blank">ce documentaire</a> sur Dior : on retrouve à l'Opéra la même exigence, les mêmes noms (trainent quelques tutus dessinés par <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/07/10/smarties-et-colonnes-de-buren-3076537.html" target="_blank">Lagerfeld</a>) et… les mêmes boîtes de bonbons que dans la haute couture – Haribo pour la première d'atelier chez Dior, Quality Street à Garnier, reconvertis en boîtes à épingles.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">La différence d'espace frappe entre l'atelier flou (spacieux et assez haut de plafond pour y suspendre des tutus sans s'y cogner) et l'atelier tailleurs, un long couloir étroit : je ne sais si cela relève d'une raison pratique (les tutus sont encombrants) ou si cela reflète le prestige rattaché au vêtement emblème du ballet. Encore faut-il voir que le costume ne se limite pas au vêtement : une mezzanine est consacrée à la confection des coiffes, et un autre atelier, plus loin, s'occupe des costumes-décors. On y modèle-sculpte-soude-teinte-bidouille des diadèmes, des masques ou des costumes gigantesques, tels que les jouets <a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2016/03/26/iolanta-et-clara-3069467.html" target="_blank">du <em>Casse-Noisette</em> mis en scène par Tcherniakov</a>. On apprend ainsi que la tête de la poupée a été modelée en terre à petite échelle, puis moulée ; le moulage a ensuite été découpé et ses différentes parties agrandies pour fabriquer la tête finale… On sent dans la voix de notre guide que ces costumes n'ont pas été une mince affaire, surtout lorsqu'il ajoute que, pour que les danseurs ne se sentent pas mal là-dessous, il y avait une gourde intégrée !</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Une fois les costumes créés, il faut encore les rassembler avant les productions (dans la centrale costume, lieu mythique aux boiseries défraichies), les mettre dans les loges et aider les danseurs à les enfiler (c'est le rôle des habilleuses), les récupérer à la fin d'une série pour les envoyer à la laverie, au pressing ou les passer à l'ozone entre deux représentations (cela ne lave pas mais détruit les bactéries, donc les odeurs, ce qui est tout de même plus sympathique lorsque les costumes sont partagés entre plusieurs membres du corps de ballet), et les stocker (en dehors de Paris, chez un prestataire). Les reprises ne sont pas non plus de tout repos, car les costumes doivent être rafraîchis, raccommodés et, selon les distributions, certaines pièces refabriquées. Comme les essayages ne peuvent pas durer des heures et des heures, les couturières travaillent avec des mannequins créés par une société spécialisée dans les prothèses, qui a numérisé toute la troupe et identifié une dizaine de morphotypes. Les prototypes étaient trop réalistes, se rappelle notre guide, on était gêné par les omoplates trop saillantes, on n'avait pas besoin de tout ça, de tous ces détails (par la suite aplanis).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Même si on apprend que les tutus plateaux sont composés de 11 couches de tulle tenues ensemble par des bagues (des points assez larges pour y passer le doigt), les gestes et techniques des différents métiers ne sont pas vraiment abordés. Mais rien que la gestion du service laisse entrevoir la quantité de travail à fournir, que l'on n'imaginait pas. « Si on ne s'en rend pas compte, c'est que c'est réussi », se félicite notre guide. On sent la fierté (combien légitime !) d'appartenir à cette maison.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Chaque costume ou presque est l'occasion d'une anecdote à raconter – visite garantie non rabâchée. Dans l'atelier couture, ce sont les robes roses de la valse du lac, au premier acte, qui ont besoin d'être rafraîchies et… rallongées. Les robes sont toujours coupées sur les danseuses pour être toutes à la même distance du sol, peu importe la taille des danseuses. Cette recherche d'harmonie fait que distribution après distributions, les robes raccourcissent ; arrive inévitablement un jour où il faut en refaire le bas…</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Dans la centrale costume, on tombe sur un pourpoint plus sombre que les autres : Benjamin Pech souhaitait une teinte plus sombre, pour affiner la silhouette (le blanc, c'est l'horreur, ajoute-t-il en désignant du menton les piles de tutus blancs qui attendent le défilé). Du coup, ils ont tenté une teinture du costume fini, avec les broderies et tout, sans trop savoir ce que cela allait donner. Finalement, c'est plutôt bien passer, conclut-il avec soulagement. Autre sujet d'inquiétude : les mites. Les costumes sont traités avec des produits anti-mites, mais « quand on en voit passer une, c'est alerte à Malibu ».</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Sur le point de sortir et de faire à nouveau retentir le <em>ding dong </em>qui accueille chaque visiteur à la centrale, on découvre des encoches dans le dos de la sylphide soliste. Elles servent à accrocher le mécanisme qui fait tomber les ailes à la fin du ballet ; aux premières répétitions, nous confie notre guide, c'est toujours l'affolement, cela ne marche jamais…</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Dernier trip <em>Sylphide</em> dans la salle des costumes-décors. Notre guide soulève un cadre imprimé tartan et nous explique que, si la plupart des costumes tartan sont en lainage tissé, celui d'Effie, qui danse plus que le corps de ballet, est en taffetas et qu'il a donc fallu sérigraphier le motif sur le tissu. Ils se sont ensuite dit que cela ne serait pas plus mal de faire la même chose pour les slips, jusque là en lainage (l'angoisse). Finis les fantasmes, James n'est définitivement pas nu sous son kilt.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Clairement, la visite est plus amusante et émouvante quand les spectacles et les noms des danseurs nous sont familiers. Point <em>people</em> devant les listes de mensurations (taille, tour de taille, mais aussi de tête, avec un vieux document où figure Delphine Moussin) : Lucy Fenwick est de loin la plus grande, mais celle que je pensais immense ne mesure en réalité qu'un centimètre de plus que moi : 179 cm, donc.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Il y a une véritable poésie de l'étiquette : partout, les noms des ballets, sur les boîtes des accessoires, sur les étagères des pots de teinture ; les noms des danseurs écrits au feutre et épinglés aux tutus, aux gilets, pré-imprimés sur des étiquettes en papier pour être attachées aux cintres ou sur des rubans pour être cousus à l'intérieur des vêtements, comme lorsque les enfants partent en colonie de vacances.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">On cherche nos chouchous, en se retenant de sniffer leurs chemises ; on fait des plans sur la comète des prochaines distributions ; bref, on parcourt ces noms d'autant plus sacrés qu'ils sont ici banalement épinglés sur des étoffes qui ont touché leur peau – autant dire des reliques. Au début, on ne touche à rien, on a peur de déranger, peur d'abîmer. Puis on se rend compte que c'est surtout une peur de profaner ou pire, d’idolâtrer : les danseurs, eux, bougent et suent dans ces costumes ; les effleurer du bout des doigts ou du revers de la main ne les abimera pas. Alors comme des gamins au sortir du berceau, on se met à toucher les différentes matières, le tulle, le tissu vaporeux des jupes des sylphides, les perles dodues sur les manches, le rugueux des tartans, l'étonnante souplesse-rigidité des baleines, rangées par taille et numérotées comme des clés à molette sur l'établi d'un mécanicien… Mais rien n'y fait : les reliques restent sacrées. Et c'est peut-être mieux comme ça – le signe que ça nous fait rêver.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;"><a href="https://storify.com/grignotages/getting-started" target="_blank">Clic clic pour le Storify de la visite.</a></p><p> </p>
mimylasouris
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Premières facettes de Crystal Pite
tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2016-09-13:3079639
2016-09-13T19:21:27+02:00
2016-09-13T19:21:27+02:00
Les répétitions publiques sui se tiennent à l'amphithéâtre Bastille sont...
<p style="margin-bottom: 0cm;">Les répétitions publiques sui se tiennent à l'amphithéâtre Bastille sont généralement un beau moment humain. Et lorsque, comme c'était mon cas samedi, on ne connaît pas la chorégraphe, c'est l'occasion de se faire une idée de son style, avant le spectacle. J'ai découvert une femme d'une beauté assez incroyable – perception d'où n'est peut-être pas absente un certain cratylisme : mais comment faire abstraction d'un tel nom, Crystal Pite ? Survêtement, chignon éméché, la chorégraphe hausse souvent les épaules et les garde haussées quelques secondes, le regard vif et la tête rentrée, comme si elle voulait se faire toute petite, petite fille, femme pleine d'humilité et d'humanité.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Même si la chorégraphie du passage proposé est déjà élaborée, c'est une vraie séance de travail à laquelle on assiste : Crystal Pite ne se contente pas de passer le vernis, comme c'est souvent le cas dans ces répétitions publiques, mais modèle encore les mouvements sur ses interprètes. Rien de brillant, donc ; c'est anti-spectaculaire au possible, un travail lent, patient, accompagné d'un flot quasi ininterrompu de paroles pour désigner le mouvement dont il est question, guider, préciser, proposer de nouveaux angles (il faut suivre, du coup ! Je ne sais pas si les danseurs ont un très bon niveau d'anglais ou s'ils devinent, l'intuition du corps et de ses difficultés aidant, là où elle veut les mener).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Je découvre un style de danse très fluide, qui augure bien, même si, du coup, j'ai comme souvent du mal à en percevoir la musicalité – fluidité anguille. C'est bien de mon fait : les danseurs, eux, s'émerveillent de la musicalité de la chorégraphe. Peut-être cela vient-il de voir encore et encore un passage sur lequel les danseurs sont encore en train de s'ajuster. Toujours est-il que la musique, un remix de Vivaldi avec une espèce de résonance électro-acoustique, me plaît beaucoup : les airs trop bien connus sont à la fois reconnaissables et méconnaissables, offrant à la chorégraphe davantage de liberté ; elle respire à son aise dans l'espace sonore que la réécriture lui a ménagé.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Grâce au travail décomposé sur des séquences isolées, on découvre la richesse de l'écriture chorégraphique, et je suis presque déçue lorsque les danseurs reprennent à pleine vitesse : j'ai l'impression de perdre quelque chose, de ne pas pouvoir saisir les nuances, de ne pas avoir le temps d'en ressentir la beauté (comme lorsqu'elle glisse sa tête le long de sa jambe à lui, tête de chat, bras d'aigles).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Vincent Chaillet et Ludmilla Pagliero sont des danseurs qui ne m'ont jamais vraiment émue, même si j'apprécie la prestance de celui-là, et que je comprends ce que veut dire le petit rat en parlant de celle-ci comme d'une Rolls Royce (précision du mouvement, incisif, qui rendrait presque son partenaire brouillon par comparaison). Ludmilla Pagliero danse <em>tout</em> comme une Rolls Royce, alors que ce n'est pas toujours la voiture la plus adaptée, pas forcément celle avec laquelle on se sent à l'aise, en tous cas. Elle est l'équivalent artistique de ces personnes que je peux apprécier objectivement mais avec lesquelles, peu importent les circonstances, je ne serai jamais amie, car cela ne résonne pas intimement. Peu importe cependant : l'heure passée en leur compagnie fut fort bonne et la perspective de les voir rejoints en scène par une cinquantaine d'autres danseurs est réjouissante.</p><p> </p>