Last posts on cyrulnik
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Tania
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Circuiter
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2022-07-26T18:00:00+02:00
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« Les êtres humains sont capables d’orienter les représentations...
<p><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1193429836.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1153198" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/4294562695.jpg" alt="cyrulnik,des âmes et des saisons,psycho-écologie,essai,littérature française,développement du cerveau,hommes et femmes,société,culture,langage,psychisme,environnement,évolution,petite enfance" /></a>« Les êtres humains sont capables d’orienter les représentations mentales des autres avec des comportements de menace ou de séduction, avec des symboles de décorations vraies ou fausses, et surtout avec des mots. Dès le 4e mois, l’attention d’un bébé est capturée par des sonorités vocales particulières. La répétition de ces mots circuite la zone des sons sur son lobe temporal gauche, le transformant, jour après jour, en « zone du langage ». Ce qui revient à dire que parler à un bébé, c’est circuiter son lobe temporal gauche, lui faisant acquérir une facilité à reconnaître des mots pour exprimer ses émotions et agir sur le monde des autres.<br />Dès que ces mots venus des autres ont circuité cette zone du cerveau, le bébé devient capable d’attribuer à autrui des émotions et des intentions, comme le fait mon chat </span></em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">[son </span><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">« très beau chat noir aux yeux dorés »</span></em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">]</span><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">, mais aussi des croyances vraies ou fausses, comme ne le fait pas mon chat.<br />A partir d’indices sensoriels perçus, la verbalité vient de créer une aptitude à se représenter un monde impossible à percevoir. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Boris Cyrulnik, </span><a title="Psycho-écologie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/07/20/psycho-ecologie-3271962.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Des âmes et des saisons</span></em></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Georges Lemmers (1871-1944), <em>Berceau</em></span></p>
Tania
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Psycho-écologie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-07-25:3271962
2022-07-25T08:00:00+02:00
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Des âmes et des saisons , l’essai de Boris Cyrulnik publié l’an...
<p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a title="Site de l'éditeur" href="https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/resilience/des-ames-et-des-saisons_9782738154118.php" target="_blank" rel="noopener"><em>Des âmes et des saisons</em></a>, l’essai de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Cyrulnik" target="_blank" rel="noopener">Boris Cyrulnik</a> publié l’an dernier, a pour sous-titre <em>« Psycho-écologie ». « L’homme n’est pas séparable de son environnement dont son corps est un carrefour. Son âme, elle aussi, est à la croisée des contraintes. » </em>S’appuyant sur des données scientifiques, ici souvent empruntées aux neurosciences, Cyrulnik examine le développement d’un être vivant dans une approche qui intègre <em>« une cascade de causes hétérogènes qui convergent pour conjuguer l’âme et le corps : habitat climatique, ambiance affective, structure sociale, entourage verbal et récits culturels. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3399092873.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1153197" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3173766479.jpg" alt="cyrulnik,des âmes et des saisons,psycho-écologie,essai,littérature française,développement du cerveau,hommes et femmes,société,culture,langage,psychisme,environnement,évolution" /></a></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Le neuropsychiatre aborde dans leur évolution historique la manière dont se distribuent les rôles des hommes et des femmes, d’une part, et la façon dont le cerveau se développe, d’autre part. Pour ce qui est des rôles masculin et féminin, ses raccourcis stéréotypés me laissent souvent perplexe. Par exemple quand il fait dire aux femmes à l’époque des <em>« chasseurs musclés »</em> : <em>« OK, je serai ta femelle servante et tu seras mon mâle protecteur. »</em> Il constate que la domination <em>« qui a été une adaptation pour survivre »</em> ne produit que du malheur aujourd’hui, dont nous ne sortirons qu’en prenant une nouvelle direction <em>« vers l’unité de la Terre et du monde vivant ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">J’ai été plus intéressée par ses explications sur le cerveau humain <em>« sculpté différemment selon les pressions des milieux précoces », </em>Dans l’utérus puis dans le foyer, la construction du cerveau est influencée par les émotions ressenties dans un milieu sécurisant ou adverse. On a mesuré, par exemple, que la réception de la douleur est plus ou moins tolérée selon qu’on a acquis ou pas un facteur de protection dans les premières années de sa vie, étant donné que le cerveau est <em>« circuité par le milieu ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Un bon départ dans la vie renforce la résistance <em>« aux inévitables agressions de l’existence »</em>, mais un mauvais départ ne signifie pas que ce soit perdu pour toujours – <em>« le cerveau se transforme sans cesse selon les apprentissages et les expériences de la vie »</em> (I. Mansuy). Après un traumatisme, certains se servent de la parole pour atténuer leur douleur quand d’autres<em> « aggravent leurs souffrances en ruminant »</em> (syndrome post-traumatique). Pour un psychologue, <em>« ce qui est vrai n’est vrai que pour chacun d’entre nous ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Cyrulnik évoque aussi la résilience dont peuvent faire preuve les plantes et les animaux, mais il s’attache surtout au développement humain en interaction avec les autres et avec le monde : <em>« L’esprit des êtres humains organise le milieu qui sculpte le corps et l’âme de ceux qui y vivent. Depuis les chasseurs-cueilleurs, nous avons incroyablement modifié le milieu, qui nous a incroyablement modifiés. »</em> Le cerveau ne cesse de changer sous les pressions naturelles et culturelles toujours en changement.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Après avoir montré à l’aide de nombreux exemples à quel point la <em>« niche affective » </em>joue un rôle positif ou négatif sur l’avenir d’un bébé – les mille premiers jours de la vie sont la période où le cerveau est le plus sensible –, l’auteur se penche sur la période critique de l’adolescence. Il n’y a pas pour autant de déterminisme social dans l’évolution d’un individu, ce sont des probabilités et non des certitudes, des cas contraires en témoignent.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">A l’adolescence, le cerveau réduit ses circuits mais améliore ses performances. Pourquoi tant de souffrance chez un tiers des moins de dix-huit ans ? se demande-t-il. Cela l’amène à examiner les effets secondaires indésirables du progrès : surpopulation, dilution affective, perte de sens. Boris Cyrulnik décrit les problèmes d’une société où, de plus en plus souvent, on naît hors mariage, on se sépare, on postpose la maternité ou on la refuse, où on ne voit plus bien quel rôle est le sien, où on prend conscience que l’homme n’est pas au-dessus de la nature mais dans la nature...</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Deux citations de <a title="Tous les billets T&P sur Cyrulnik" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/cyrulnik" target="_blank" rel="noopener">Cyrulnik</a> que j’ai trouvées encourageantes pour conclure cet aperçu d’un livre stimulant, qui souligne l’importance des débuts de la vie et de l’éducation. D’abord, ce qui peut paraître une évidence, mais qui n’en est pas une : <em>« Ceux qui meurent sont ceux qui ont eu la chance de vivre. »</em> Et puis celle-ci : <em>« Les catastrophes écologiques et sociales sont souvent l’occasion de nouvelles directions. »</em></span></p>
Tania
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Remanier
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-04-02:3266526
2022-04-02T08:00:00+02:00
2022-04-02T08:00:00+02:00
« Nous ne sommes pas maîtres du sens que nous attribuons aux...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/885808782.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1144019" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1281061520.jpg" alt="cyrulnik,la nuit,j'écrirai des soleils,essai,littérature française,enfance,trauma,résilience,écriture,culture" /></a>« Nous ne sommes pas maîtres du sens que nous attribuons aux choses, mais nous pouvons agir sur le milieu qui agit sur nous et façonne les sentiments qui donnent du sens aux choses. Le récit de soi qui donne une forme verbale à la manière dont on ressent les événements dépend de son articulation avec les récits d’alentour, familiaux et culturels. Comme le sujet n’arrête pas de vieillir et comme les expériences de sa vie modifient sans cesse sa manière de voir les choses, comme les familles ne cessent de changer avec les mariages, les naissances et les morts, comme les cultures ne cessent de débattre, d’envisager les problèmes différemment et comme la technologie est en train de provoquer une évolution culturelle fulgurante, vous pensez bien qu’il est impossible de ne pas remanier, de ne pas voir autrement la représentation de son passé. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Boris Cyrulnik, </span><a title="Pour tisser un lien (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/03/23/pour-tisser-un-lien-3266494.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">La nuit, j’écrirai des soleils</span></em></a></p>
Tania
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Pour tisser un lien
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-03-31:3266494
2022-03-31T08:00:00+02:00
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Son arrestation le 10 janvier 1944 à l’âge de six ans, alors enfant juif...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Son arrestation le 10 janvier 1944 à l’âge de six ans, alors enfant juif sans le savoir, le neuropsychiatre <a title="Cyrulnik se souvient (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/11/29/cyrulnik-se-souvient.html" target="_blank" rel="noopener">Boris Cyrulnik</a> y revient régulièrement dans ses livres et quand on l’invite à prendre la parole, comme encore à La Grande Librairie le 16 mars dernier. Il en avait déjà été l’unique invité en avril 2019 pour <em><a title="Site de l'éditeur" href="https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/la-nuit-j-ecrirai-des-soleils_9782738148285.php" target="_blank" rel="noopener">La nuit, j’écrirai des soleils</a>.</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1294288975.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1144021" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3875551652.jpg" alt="cyrulnik,la nuit,j'écrirai des soleils,essai,littérature française,enfance,trauma,résilience,écriture,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=B82Ecgjo-pw">Boris Cyrulnik parle résilience dans « La nuit j’écrirai des soleils » - YouTube</a><br />La Grande Librairie, 19/4/2019</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Pourquoi tant d’enfants orphelins, d’enfants négligés ou rejetés, sont-ils devenus écrivains </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">? Quel rôle a joué pour eux l’écriture ? C’est le sujet de cet essai, tourné vers la mémoire traumatique de l’enfance et vers la résilience, concept qu’il a considérablement vulgarisé même s’il n’en est pas l’inventeur. <em>« On parle pour tisser un lien, on écrit pour donner forme à un monde incertain, pour sortir de la brume en éclairant un coin de notre monde mental. Quand un mot parlé est une interaction réelle, un mot écrit modifie l’imaginaire. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Cyrulnik s’attache à montrer comment la <em>« niche sensorielle »</em> d’un nouveau-né, le corps de sa mère ou une autre <em>« figure d’attachement »</em> (père, grand-mère, tante…) peut être altérée par toutes sortes de malheurs <em>« qui ne sont pas rares dans l’aventure humaine ». </em>De grands romans ont témoigné des carences affectives qui en résultent. Le cas de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Genet" target="_blank" rel="noopener">Jean Genet</a>, bébé abandonné puis placé dans une gentille famille, est un de ceux sur lesquels Boris Cyrulnik revient volontiers, pour montrer la complexité des parcours. Lui-même sans famille depuis le début de la seconde guerre mondiale, il croit que ses premiers mois de vie ont été bien entourés et lui ont donné un socle plus fiable.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Dans un même contexte de carence affective, certains enfants parviennent à se nourrir d’un minuscule indice émotionnel alors que d’autres, pour obtenir le même résultat, auront besoin de tonnes de nourritures affectives pour être rassasiés. »</em> Villon, Rimbaud, Verlaine : <em>« Les voyous littéraires, avec leurs jolis mots et leurs histoires tragiques, métamorphosent l’horreur. Ils la transforment en beauté quand ils déposent des pépites verbales dans la fange du réel. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Après s’être ennuyé durant ses études à Paris où il vivait dans une <em>« solitude sordide »</em>, Cyrulnik rêvait – la rêverie étant son grand refuge – d’un avenir où il serait médecin, <em>« un métier tellement utile que tout le monde [l’] accepterait ».</em> De chapitre en chapitre, il approfondit son analyse du développement affectif et neuronal de l’enfant, décrit ce qui se passe et comment certains réagissent en recréant leur monde alors que d’autres ne s’en sortent que par la transgression. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Suffirait-il d’écrire pour ne plus être malheureux ? Ce serait trop simple. Outre sa propre expérience, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Cyrulnik" target="_blank" rel="noopener">Boris Cyrulnik</a> évoque de nombreux écrivains et artistes – Perec, Charles Juliet, Romain Gary, Anne Sylvestre, Depardieu, par exemple –, mais ils sont bien plus. Il s’attache à décrire comment l’enfant accède aux mots, comment la fiction peut donner une forme réelle à notre imaginaire, notre besoin de <a title="Extrait (Bonheur du Jour)" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/archive/2017/11/05/a-la-librairie-baba-yaga-3098430.html" target="_blank" rel="noopener">sens</a>.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Quand le malheur entre par effraction dans le psychisme, il n’en sort plus. Mais le travail de l’écriture métamorphose la blessure grâce à l’artisanat des mots, des règles de grammaire et de l’intention de faire une phrase à partager. »</em> Le sujet de <em>La nuit, j’écrirai des soleils</em>, est développé en spirale : je veux dire par là que Cyrulnik raconte un parcours, passe à un autre, témoigne pour lui-même, revient en approfondir certains. Sa logique est de montrer les enjeux, à chaque étape. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Nicole Bétrencourt rend compte sur son blog des éléments scientifiques exposés par Boris Cyrulnik dans cet essai, bien mieux que je ne pourrais le faire, voici le lien vers <a title="Lecture de Nicole Bétrencourt sur son blog" href="https://my-psychologie.com/2019/10/22/au-sujet-du-livre-la-nuit-jecrirai-des-soleils/" target="_blank" rel="noopener"><em>Un autre regard sur la psychologie</em></a>. Pour ma part, j’ai été surtout attentive à la manière dont l’auteur approche la littérature de son point de vue particulier, se penche sur des parcours d’écrivains ou analyse le rôle de l’écriture qui, dans son cas personnel, lui a permis de raccommoder son<em> « moi déchiré »</em>.</span></p>
Pierre Vallet
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Boris Cyrulnik « Des âmes et des saisons »
tag:www.paris14.info,2021-05-06:3252187
2021-05-06T14:13:00+02:00
2021-05-06T14:13:00+02:00
Le milieu, source de notre transformation Boris...
<p><span class="Apple-converted-space"><img id="media-1120098" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.paris14.info/media/00/01/3326124094.jpg" alt="cyrulnik,milieu,influence" /><img id="media-1120079" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.paris14.info/media/00/01/4038414228.jpg" alt="cyrulnik,milieu,influence" /> Le milieu, source de notre transformation</span></p><p> </p><p> </p><p>Boris Cyrulnik neuropsychiatre auteur de livres à succès<span class="Apple-converted-space"> </span>est à l’origine du concept de résilience. Dans ce nouveau livre, il démontre au moyen de faits très concrets l’importance du milieu sur l’évolution de notre cerveau.<span class="Apple-converted-space"> </span>Chaque cerveau est personnalisé explique t-ill , ce qui implique des comportements très différents selon les situations. Deux personnes évoluant exactement dans le même milieu auront des visions très différentes de la vie. On le voit bien avec les jumeaux qui sont la preuve même de cette influence du milieu sur l’être humain. Un livre qui nous fait prendre conscience que nous sommes les premiers responsables de ce que nous sommes…<span class="Apple-converted-space"> </span></p><p> </p><p>Lorsque Boris Cyrulnik est né avant l la seconde guerre mondiale, n’existaient ni la sécurité sociale, ni la caisse de retraite. 12% d’enfants de pauvres faisaient médecine alors qu’aujourd’hui » c’est seulement 1%.<span class="Apple-converted-space"> </span>Le monde évolue constamment et le cerveau de l’être humain en même temps. Il y a 40 ans que l’on a pris conscience qu’un cerveau est sculpté par son milieu. « Notre premier milieu ‘explique Boris Cyrulniik c’est le ventre de notre mère comme disent les Asiatiques. »</p><p>Le premier habitat c’est l’utérus, le 2ème le bras des mères avec un père plus important que l’on croyait et le troisième le monde de la verbalisé, des récits, des images. Le foetus est réactif aux informations affectives composées par la saveur du liquide amniotique et des basses fréquences de la voix maternelle. Si les enfants ne sont pas stimulés sur le plan affectif, le contrôle de leurs émotions ne peut se faire et ils ne peuvent que « craquer »<span class="Apple-converted-space"> </span>à la moindre remarque. En fonction de la façon dont son milieu précoce est établi, un cerveau peut savourer le bonheur de petites choses ou au contraire avoir du dégoût pour l’existence. Chaque cerveau a été sculpté différemment selon les pressions des milieux précoces. Ce qui explique que lorsqu’un accident se produit abîmant une zone cérébrale,, les réactions diffèrent. La névrose ou la schizophrénie peuvent être dus à une infection virale en début de grossesse où à un stress maternel excessif durable.</p><p><span class="Apple-converted-space"> </span>L’importance de la parole</p><p> </p><p>Tout est régi par le milieu. Ainsi par exemple en France, chez les filles les premières règles apparaissent vers l’âge de 13 ans chez les filles blanches et vers 9 ans chez les noires. Un milieu plus paisible pour les blanches en serait la raison. . L’argent des parents peut aussi modifier la date d’apparition des règles.<span class="Apple-converted-space"> </span>Par exemple la hauteur de l’habitat a un impact sur la violence dans les sociétés.<span class="Apple-converted-space"> </span>La taille des êtres humains peut énormément varier aussi. Cela dépend de la stimulation par l’environnement physique de la partie du cerveau qui induit les sécrétions neuro-hormonales. C’est ainsi que Monsieur et Madame Cro-_magnon étaient très grands ( il y a 40.000 ans) 1m95 pour Monsieur et 1M90 pour Madame alors qu’au Néolithique<span class="Apple-converted-space"> </span>(il y a 10.000 ans) les ancêtres ne mesuraient qu’1m 60. Boris Cyrulnik parle de jumeaux qui évoluant dans un contexte social similaire ont une vision du monde très différente. « ’ La même situation était nommé « liberté par l’un et « abandon » par l’autre »…<span class="Apple-converted-space"> </span></p><p>Chose importante la parole qui agit sur notre mémoire et peut modifier la représentation de notre passé. Seule la mémoire traumatique reste figée.<span class="Apple-converted-space"> </span>En parlant de mémoire, des phénomènes surprenants peuvent se produire. Ainsi après une amputation, le malade peut continuer à souffrir du membre qu’il n’a plus. Un pied amputé dont le trajet neurologique est encore circuit dans le cerveau peut provoquer des douleurs à cause d’une réelle empreinte dans les circuits cérébraux de la douleur. Les veuves entendent souvent la respiration de leur mari la nuit ou ses pas le soir. Elles en éprouvent une certaine honte alors qu’en fait il s’agit d’une mémoire physiologique saine, circuitée dans le cerveau par des années de coexistence.<span class="Apple-converted-space"> </span></p><p>Que serons-nous demain? En tout cas, nous serons différents d’aujourd’hui, c’est bien ce que montre ce neuropsychiatre dans cette ouvrage très détaillé et qui ne manque pas de nous surprendre à certains moments…</p><p>Agnès Figueras-Lenattier</p>
Tania
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Dieu psychothérapeute
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-15:3136682
2019-04-15T08:30:00+02:00
2019-04-15T08:30:00+02:00
En écoutant Boris Cyrulnik présenter son dernier livre à La Grande...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En écoutant Boris Cyrulnik présenter <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/la-nuit-j-ecrirai-des-soleils_9782738148285.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer">son dernier livre </a>à La Grande Librairie, je me suis dit que je préfère généralement l’écouter que <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/11/29/cyrulnik-se-souvient.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">le lire </a>; sa pensée me semble plus fulgurante quand il parle. Il n’est pas écrivain, mais neuropsychiatre, il est vrai. J’étais en pleine lecture de <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/psychotherapie-de-dieu_9782738138873.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Psychothérapie de Dieu</em> </a>(2017), dont le sens du titre s’éclaire dans l’avant-propos : <em>« Dieu psychothérapeute ou l’attachement à Dieu ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3975533841.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064841" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2838453843.jpg" alt="cyrulnik,psychothérapie de dieu,essai,littérature française,religion,spiritualité,psychologie,famille,société,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br />© <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/04/03/taf-wallet-et-la-mer-3136237.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Taf Wallet</a>, <em>Lumière de Dieu</em></span></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">« <em>Six petits vieux âgés de 12 ans avaient été des enfants-soldats ».</em> Un de ces enfants broyés par la guerre du Congo lui a demandé <em>« pourquoi il ne se sentait bien qu’à l’église ».</em> Elie Wiesel, plongé dans l’enfer d’Auschwitz à 14 ans, y a survécu <em>« avec une déchirure intime »</em> : pourquoi Dieu avait-il permis cela ? Cyrulnik, incapable de leur répondre, a mené une enquête – «<em> ce livre voudrait bien éclairer ce qui, dans l’âme humaine, tisse l’attachement à Dieu. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Tout part du socle familial : <em>« un enfant qui n’a jamais été aimé ne peut réactiver la mémoire d’un bonheur qu’il n’a jamais connu ».</em> Une famille aimante ou un substitut affectif constitue une <em>« base de sécurité ».</em> Définissant l’extase, qui peut être <em>« déclenchée par une substance chimique autant que par une représentation mentale »</em>, comme la sensation intense de <em>« se sentir hors de soi, transporté »</em>, Cyrulnik tente de définir le profil neurophysiologique des <em>« âmes troublées »</em> qui s’apaisent en s’élevant vers Dieu.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Selon lui, les athées ont le lobe gauche du cerveau dominant et plutôt euphorisant, un fait peut-être lié à un développement paisible, ce qui expliquerait qu’ils aient moins besoin de <em>« la réaction spirituelle de défense ».</em> Les croyants, face à la guerre ou à la précarité sociale, doivent s’entraîner pour développer un mécanisme de défense et, quand ils trouvent dans ce contexte <em>« une spiritualité et une religiosité »</em>, arrivent à vaincre leur difficulté à vivre. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« La religion est un phénomène humain majeur qui structure la vision du monde, sauve un grand nombre d’individus, organise presque toutes les cultures… et provoque d’immenses malheurs ! »</em> D’où l’intérêt de <em>« comprendre cette terrifiante merveille »</em>, d’étudier <em>« l’attachement à Dieu »</em> à l’aide de la psychologie <em>« développementale »</em>, des expériences psychosociales et des découvertes récentes du fonctionnement cérébral.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« La religion est un phénomène relationnel et social, alors que la spiritualité est un prodige intime. »</em> Le premier attachement d’un être humain va, par imprégnation, à sa langue maternelle et au Dieu de sa famille ou bien à autre chose, par exemple une utopie sociale ou un «<em> éden matérialiste ». « Les milieux qui n’offrent rien à leurs enfants les privent de tuteurs de développement, ils en font des errants sans rêves et sans projets dans un désert de sens où les gourous viennent faire leur marché. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On comprend rapidement pourquoi Cyrulnik considère Dieu comme un thérapeute, la religion fonctionnant comme une niche mentale affective sécurisante, <em>« une aide paisible pour ceux qui avaient acquis un attachement sécure ».</em> Ceux qui <em>« aiment gaiement Dieu comme ils aiment les hommes » </em>sont apaisés par la relation d’aide. La forme que Dieu prend diffère selon les religions. Le travail psychique modifie le fonctionnement et la structure de certaines zones du cerveau.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« La tolérance parentale, en supprimant les cadres, désoriente les jeunes. »</em> Cyrulnik observe que les parents <em>« démocratiques » </em>qui veulent laisser leurs enfants complètement libres les voient parfois se convertir à une religion totalitaire ou extrême, souvent à travers la rencontre d’un gourou. Le milieu social joue aussi un rôle important : au Danemark <em>« où chacun est attentif à l’autre »</em>, l’athéisme règne, la religion est inutile. Dans un milieu rude, la religion sécurise.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Critique de La Croix" href="https://www.la-croix.com/Culture/Livres-et-idees/Boris-Cyrulnik-bute-psychotherapie-Dieu-2017-09-28-1200880472" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Psychothérapie de Dieu</em></a> explore les situations diverses, les liens entre les croyances et les émotions, la manière d’affronter la souffrance, qu’on soit croyant ou non-croyant. Sur la terre, l’extension discrète de la minorité de 500 millions de non-croyants (pour 7 milliards de croyants) coexiste aujourd’hui avec l’affirmation voyante de toutes les religions.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Certaines généralités font réagir. <em>« La religion calme la peur de vivre »</em>, <em>« Les sans-dieu acceptent volontiers l’incertitude »…</em> Boris Cyrulnik aborde son sujet sous de nombreux angles, s’appuyant le plus souvent sur des études et sur l’observation : mariages arrangés ou non, bénéfices des rituels religieux, santé mentale… Son essai montre que la relation avec Dieu «<em> aide à affronter les souffrances de l’existence et à mieux profiter du simple bonheur d’être ».</em></span></p>
Edouard
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La mémoire brûlée de Boris Cyrulnik
tag:blogres.blogspirit.com,2012-11-22:3324214
2012-11-22T02:04:00+01:00
2012-11-22T02:04:00+01:00
par Jean-Michel Olivier La vie de Boris Cyrulnik est un roman,...
<p><strong>par Jean-Michel Olivier<br /></strong></p><p><strong><img id="media-130702" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/01/02/1586447112.jpeg" alt="images.jpeg" />La vie de Boris Cyrulnik est un roman, tragique et édifiant. Longtemps, ce roman est resté prisonnier d'une crypte, enfermé dans les oubliettes de sa mémoire. Il en savait des bribes. Il essayait de mettre bout à bout les images de ce film demeuré trop longtemps muet. Car pour attester un souvenir, surtout lointain et flou, il faut la présence d'un témoin. Sinon, la folie guette à chaque instant…</strong></p><p>C'est une enquête sur son passé, mêlant récit autobiographique et réflexion sur la mémoire, que mène Cyrulnik dans son dernier livre, <em>Sauve-toi, la vie t'appelle*</em>. Le jour de sa première naissance, en juillet 1937, il n'était pas là, raconte-t-il. Son corps vient au monde, mais il n'en garde aucun souvenir. Il est obligé de faire confiance aux autres. À la parole des autres. Sa seconde naissance a lieu en 1944. Elle est en pleine mémoire. Des soldats allemands viennent l'arrêter. Son père, qui s'était engagé dans l'armée secrète de la Résistance, a été emprisonné, puis déporté à Auschwitz. <img id="media-130432" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/01/1072060335.3.jpeg" alt="images-3.jpeg" />Sa mère (à droite, avec Boris âgé d'un an) suivra hélas le même chemin sans retour. Il s'en faut de très peu pour que le petit Boris, parqué avec d'autres Juifs dans une synagogue, parte à son tour pour les camps de la mort. Mais il parvient à s'échapper. Une infirmière le cache sous un matelas, sur lequel agonise une jeune femme qu'on transporte à l'hôpital. C'est sa chance. À partir de ce moment-là, la vie de Boris Cyrulnik est une suite de miracles. Ou, si l'on veut, de circonstances heureuses et cependant tragiques. « <em>Mon existence a été charpentée par la guerre. Ai-je vraiment mérité la mort ? Qui suis-je pour avoir pu survivre ? Ai-je trahi pour avoir le droit de vivre ?</em> »</p><p>Reconstituant les images de cette mémoire blessée, Cyrulnik s'aperçoit que nous refaçonnons et réhabitons, à chaque instant, nos souvenirs. Non pas pour les enjoliver. Mais parce que nos souvenirs sont labiles, ils changent de forme et de couleur, selon le moment de notre existence. Nous réinventons nos souvenirs pour survivre au malheur, à la séparation ou à la mort. <img id="media-130434" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/01/767650979.3.jpeg" alt="DownloadedFile.jpeg" />Rousseau ne fait pas autre chose dans ses <em>Confessions</em>. Il cherche moins à se faire pardonner des fautes vénielles qu'à réenchanter son passé, afin de chercher à comprendre qui il est à présent. « <em>Le mot « représentation » est vraiment celui qui convient. Les souvenirs ne font pas revenir le réel, ils agencent des morceaux de vérité pour en faire une représentation dans notre théâtre intime. Quand nous sommes heureux, nous allons chercher dans notre mémoire quelques fragments de vérité que nous assemblons pour donner cohérence au bien-être que nous ressentons. En cas de malheur, nous irons chercher d'autres mocreaux de vérité qui donneront, eux aussi, une autre cohérence à notre souffrance.</em> »</p><p><img id="media-130435" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/01/4105864202.2.jpeg" alt="images-2.jpeg" />On comprend mieux, en lisant l'autobiographie de Boris Cyrulnik, comment et pourquoi il en est venu à forger le concept essentiel de <em>résilience</em>. Sa vie est l'exemple et la preuve de cette capacité extraordinaire de résistance au malheur. Et cette résistance passe par la parole qui nous aide à représenter le malheur, pour mieux le tenir à distance et le neutraliser. Voilà pourquoi, même dans les circonstances les plus tragiques, la vie appelle toujours à se sauver.</p><p>C'est la leçon de ce livre magistral qui raconte, avec lucidité et émotion, la vie d'un homme qu'on voulait abattre, mais qui a survécu à la folie des autres hommes. Un <em>survivant</em>, donc, porteur d'une mémoire vive qui montre que chacun, quel que soit son malheur, sa souffrance ou sa solitude a une chance de salut.</p><p><strong>* Boris Cyrulnik, <em>Sauve-toi, la vie t'appelle</em>, Odile Jacob, 2012.</strong></p>
Tania
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Le goût du monde
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-11-30:3109786
2010-11-30T20:20:00+01:00
2010-11-30T20:20:00+01:00
« Le tempérament, c’est l’apprentissage d’un style de relation....
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Le tempérament, c’est l’apprentissage d’un style de relation. C’est une sorte de « goût », c’est ce « goût du monde » que l’on acquiert très tôt dans la vie. Il y a des gens qui goûtent le monde de manière amère, d’autres qui le goûtent de manière sucrée ; il y a des goûteurs tristes, des goûteurs accueillants et des goûteurs hostiles. Et ce « goût du monde » explique nos réactions souriantes ou méfiantes, intellectuelles ou désespérées. Ce goût de monde est une empreinte très précoce. »</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Boris Cyrulnik, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/11/27/cyrulnik-se-souvient.html" title="Cyrulnik se souvient">Je me souviens…</a></em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3173733158.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/361739802.jpg" alt="Ecole russe Deux enfants à table.jpg" name="media-80952" id="media-80952" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div>
Tania
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Cyrulnik se souvient
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-11-29:3109785
2010-11-29T08:30:00+01:00
2010-11-29T08:30:00+01:00
« L’exil de l’enfance » , ainsi s’intitule la présentation par...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« L’exil de l’enfance »</em>, ainsi s’intitule la présentation par Philippe Brenot du <em>Je me souviens…</em> de <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Cyrulnik" title="Notice Wikipedia">Boris Cyrulnik</a> (Odile Jacob poches, 2010), les minutes de deux journées à Pondaurat et à Bordeaux, en septembre 2008. Le neuropsychiatre de la <em>« <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9silience_(psychologie)" title="Notice Wikipedia">résilience</a> »</em>, né à Bordeaux en 1937, y a été séparé de ses parents juifs polonais en juillet 1942 (un ébéniste engagé dans la Légion, blessé au combat puis déporté vers Auschwitz, comme son épouse, résistante, un an plus tard). L’enfant est placé dans différentes familles d’accueil de la région, puis caché, arrêté en janvier 1944, évadé peu après. Il n’est revenu à Bordeaux qu’en 1985, plus de quarante ans après la guerre.</span></span> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3101296617.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1241856499.jpg" alt="Puits de la citadelle à Bordeaux.jpg" name="media-80951" id="media-80951" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a href="http://www.carte-france.info/photos/bordeaux-33000/"><span style="color: #800080;">http://www.carte-france.info/photos/bordeaux-33000/</span></a></span></p> </div> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Du premier défilé de l’armée allemande auquel il ait assisté, lors de son entrée à Bordeaux, Cyrulnik se souvient qu’il était <em>« tellement beau »</em> qu’il ne s’expliquait pas alors pourquoi des gens pleuraient autour de lui. De même, il ignorera longtemps que le <em>« pont Dora »</em> de ses souvenirs désigne en réalité <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pondaurat" title="Notice Wikipedia">Pondaurat</a>, où, employé dans une ferme, il dormait sur la paille dans une grange. <em>« C’est difficile de rassembler les souvenirs en un ensemble cohérent. Je retrouve plutôt un patchwork d’où émergent des images très précises : des morceaux de vérités claires dans un ensemble flou, incertain. »</em> Les enfants sans famille, à cette époque, n’avaient pas de valeur, on leur parle pas, on les fait travailler, on leur donne des coups. Mais en observant Adèle, la fille bossue de la ferme, que les hommes humilient en permanence, il comprend que c’est là une souffrance pire que les coups. La seule affection lui venait d’un <em>« Grand »</em> de l’Assistance publique, un garçon de quatorze ans, qui l’appelait <em>« Pitchoun ».</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Cyrulnik creuse son expérience de <em>« l’émotion enfouie »</em> : aucun souvenir d’émotion, en fait, uniquement des images et des mots, son nom d’alors, <em>« Jean Laborde ».</em> A la source de sa vocation pour l’éthologie, la <em>« psychologie animale »</em>, il y a<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> cette carence affective qu’il compensait alors en s’intéressant aux animaux, aux fourmis qui lui semblaient <em>« les seuls êtres amusants, poétiques, intéressants ».</em> Dans <em>« le monde du vivant »</em> se posent des questions fondamentales comme la finalité de la vie, le sens de la survie, des problèmes <em>« vertigineux ».</em> En retrouvant la ferme de Pondaurat, le puits où on l’envoyait puiser l’eau, il vérifie à quel point la mémoire n’est pas un simple retour du souvenir, mais une <em>« représentation du passé ».</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><br /> L’impression forte provoquée par une gravure représentant Loth est ses filles sert d’appui à sa règle de vie : toujours aller de l’avant, ne pas pleurer ni se plaindre, ne pas se retourner, une véritable stratégie de survie pour lui comme pour <em>« tous ceux qui enclenchent un processus de résilience ».</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les circonstances de son arrestation, un matin, par des policiers français en lunettes noires (la nuit !) – la rue barrée par des soldats allemands, des camions, plusieurs tractions pour un enfant de six ans et demi – l’amènent à penser que <em>« les adultes n’étaient pas des gens très sérieux ». « Ca m’a rendu complètement psychiatre et, très tôt, je me suis interrogé : « Quelle est cette manière d’établir des rapports entre les humains ? Il faut que je comprenne ce qui se passe dans la vie. » - C’est ainsi que je me suis mis à lire, à rencontrer des gens, à poser des questions. »</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Cyrulnik revient aussi sur son évasion de la synagogue où l’on avait regroupé les juifs arrêtés, un endroit <em>« très beau et très gai »</em> (des couleurs, de la lumière). Il s’y comporte en rebelle – l’insoumission, la force de désobéir font partie du processus résilient. Il ne s’agit pas de s’opposer à tout, mais de se déterminer par rapport à soi. «<em> Les croyants m’inquiètent, les douteurs me rassurent. »</em> Ecouter les adultes, il comprend très tôt que c’est une voie délétère : les cartons de lait Nestlé servent d’appât pour regrouper les enfants, il se tient à part, se cache sous le plafond des toilettes, parvient à s’enfuir. Cette évasion réussie explique sans doute l’absence chez lui de syndrome psychotraumatique. <em>« Car, même enfant, je pensais ainsi : « Ils ne m’auront pas, il y a toujours une solution. » »</em></span></span></p> <p><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Il se souvient de l’ambulance et de la belle dame blonde qui lui a fait signe quand il est sorti de la synagogue ; en réalité, c’était une camionnette et Mme Descoubès, retrouvée grâce à France 3 Aquitaine, une vieille dame aux cheveux blancs. Les lieux retrouvés sont moins vastes que dans sa mémoire. <em>« En fait, c’est le faux souvenir qui a rendu mon souvenir cohérent, puisque le réel était folie. »</em> Le remaniement du passé est un facteur de résilience, sinon on reste prisonnier de son histoire. Boris Cyrulnik, à Bordeaux, en 44, a su provoquer la chance, et la chance lui a souri. Son<br /> <em><a target="_blank" href="http://lancelot-d-oslo.over-blog.com/article-29690469.html" title="Le billet de Bernard Olivier Lancelot (Souvenirs et impressions littéraires)">Je me souviens…</a></em>, comme l’a écrit Bernard Olivier Lancelot sur son blog, est <em>« profondément émouvant ».</em></span></p>