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Tania
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Une vocation
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-11-07:3110808
2015-11-07T08:30:00+01:00
2015-11-07T08:30:00+01:00
« La perception de ces vérités me causait de la joie ; pourtant...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em><span style="mso-ansi-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2315113441.jpg" target="_blank"><img id="media-175587" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/165394908.jpg" alt="Proust Le temps retrouvé Poche.jpg" /></a>« La perception de ces vérités me causait de la joie ; pourtant il me semblait me rappeler que plus d’une d’entre elles, je l’avais découverte dans la souffrance, d’autres dans de bien médiocres plaisirs. Alors, moins éclatante sans doute que celle qui m’avait fait apercevoir que l’oeuvre d’art était le seul moyen de retrouver le Temps perdu, une nouvelle lumière se fit en moi. Et je compris que tous ces matériaux de l’oeuvre littéraire, c’était ma vie passée ; je compris qu’ils étaient venus à moi, dans les plaisirs frivoles, dans la paresse, dans la tendresse, dans la douleur emmagasinée par moi, sans que je devinasse plus leur destination, leur survivance même, que la graine mettant en réserve tous les aliments qui nourriront la plante. Comme la graine, je pourrais mourir quand la plante se serait développée, et je me trouvais avoir vécu pour elle sans le savoir, sans que jamais ma vie me parût devoir entrer jamais en contact avec ces livres que j’aurais voulu écrire et pour lesquels, quand je me mettais autrefois à ma table, je ne trouvais pas de sujet. Ainsi toute ma vie jusqu’à ce jour aurait pu et n’aurait pas pu être résumée sous ce titre : Une vocation. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><span style="mso-ansi-language: FR-BE;">Marcel Proust, </span><em><span style="mso-ansi-language: FR-BE;">Le temps retrouvé</span></em></span></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
Tania
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Le Temps retrouvé
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-11-05:3110807
2015-11-05T08:30:00+01:00
2015-11-05T08:30:00+01:00
Le temps retrouvé ramène le narrateur à Combray. Il a rejoint Gilberte à...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>Le temps retrouvé</em> ramène le narrateur à Combray. Il a rejoint Gilberte à Tansonville, et ses impressions ne sont plus celles de l’enfance : les faits, les choses prennent un sens nouveau, il avait mal interprété alors le regard de Gilberte derrière la haie qu’il croyait méprisant, alors qu’elle avait envie de le connaître. Saint-Loup ne rend que de brèves visites à son épouse, élancé, rapide, <em>« d’une vivacité fébrile » – une « allure de coup de vent ».</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1102085074.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-175586" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2800102950.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,le temps retrouvé,roman,littérature française,relire la recherche,charlus,mme verdurin,amitié,amour,art,écriture,vocation littéraire,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Le billet de Dominique (A sauts et à gambades)" href="http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2015/09/27/saint-loup-philippe-berthier-5691006.html" target="_blank" rel="noopener">Robert de Saint-Loup </a>refuse de parler des invertis avec son ami, se prétend <em>« un soldat qui n’y connaît rien »</em> ; en fait, il cache son amour pour Morel derrière des maîtresses. En parlant de lui et d’Albertine avec Gilberte, le narrateur se convainc davantage encore qu’ <em>« aimer est un mauvais sort comme ceux qu’il y a dans les contes, contre quoi on ne peut rien jusqu’à ce que l’enchantement ait cessé. »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En lisant là le <em>Journal</em> des Goncourt (Proust en cite des extraits, un pastiche !), il prend conscience de sa manière à lui d’observer les gens, très différente : <em>« Goncourt savait écouter, comme il savait voir ; je ne le savais pas. »</em> Quoique la vérité en art ne soit pas celle d’un document, il regrette de n’être pas assez doué pour la littérature. Il y renonce. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">A sa sortie d’une maison de santé, en 1916, le narrateur découvre les toilettes à la mode de guerre, la manière nouvelle dont on parle de certaines choses comme l’affaire Dreyfus, les changements mondains. Mme Verdurin, qui a déménagé, invite à présent les <em>« ennuyeux »</em> qui la sollicitent. Le couvre-feu donne l’impression, le soir, de se promener dans le noir à la campagne.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Gilberte lui écrit : elle a été obligée d’héberger des Allemands, Méséglise a été détruit. Saint-Loup montre sa <em>« vraie noblesse »</em> dans la guerre. En permission, il se montre aussi discoureur que Charlus, <em>« aussi affable et charmant de caractère que l’autre était soupçonneux et jaloux ».</em> Rencontré sur les boulevards, celui-ci est de plus en plus isolé et sa brouille avec Mme Verdurin perdure, elle l’accuse même d’être un espion, à cause de sa germanophilie. On meurt à la guerre et ailleurs (le Dr Cottard, M. Verdurin). Le baron de Charlus se moque des discours militaristes, des lieux communs sur la guerre, des expressions de M. de Norpois et se montre odieux d’autosatisfaction. Mais il a laissé s’installer dans son hôtel un hôpital militaire.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">L’église de Combray est détruite. A Paris, les raids de gothas, les aéroplanes, les projecteurs font lever les yeux la nuit vers le ciel. Pour étancher sa soif, un soir, le narrateur entre dans le seul hôtel ouvert sur son chemin, d’où il croit voir sortir Saint-Loup, et se retrouve dans une maison de passe. Jupien procure là au baron, qui se fait enchaîner, des plaisirs sado-masochistes – un véritable pandémonium où le narrateur observe les jeux aberrants et la <em>« folie »</em> de Charlus.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Peu après avoir cherché en vain sa croix de guerre (égarée chez Jupien), Saint-Loup meurt au front, en cherchant à protéger ses hommes. Le narrateur écrit à Gilberte, sa veuve, mais pas à la duchesse de Guermantes qu’il croyait indifférente à son neveu, alors qu’elle en tombe malade de chagrin. Malgré tout, se rappelant sa mauvaise volonté envers Robert, il pense <em>« au peu de chose que c’est qu’une grande amitié dans le monde. »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les péripéties de la guerre font place, lorsque le narrateur est invité à une matinée chez le prince de Guermantes, aux plus belles pages de Proust sur la vocation littéraire. Alors qu’il n’y croyait plus, une sensation <em>« d’une extrême douceur »</em> ressentie en traversant les rues en voiture pour s’y rendre ressuscite un <em>« passé glissant, triste et doux »</em>, suivie d’un véritable choc en découvrant Charlus devenu tout blanc comme le roi Lear et s’exprimant avec difficulté.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En butant contre des pavés dans la cour des Guermantes, lui qui se pensait voué aux plaisirs frivoles retrouve ces <em>« joies de l’esprit »</em> déjà ressenties (arbres, clochers, <a title="La madeleine et le savant (Marque-pages)" href="http://christianwery.blogspot.be/2015/11/la-madeleine-et-le-savant.html" target="_blank" rel="noopener">madeleine</a>, sonate) et se rappelle ces dalles inégales à Venise où il avait buté de même. Tous ces signes qui se multiplient, ponts entre présent et passé, entre lieux lointains et actuels, lui rendent <em>« foi dans les lettres »</em>, confiance en son instinct : l’impression sera son <em>« critérium de vérité ».</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Retrouvant dans la bibliothèque du prince de Guermantes (où il attend la fin du concert pour entrer au salon) <em>François le Champi</em> que lui lisait sa mère à voix haute, il oppose le <em>« pouvoir de résurrection »</em> à l’art réaliste. L’écrivain est un traducteur du réel – <em>« Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats. »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="L'Art et la Vie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/02/02/d-un-seul-trait.html" target="_blank" rel="noopener"><em>« La grandeur de l’art véritable… »</em></a>, cette <a title="Extrait plus large" href="http://www.alarecherchedutempsperdu.org/marcelproust/462" target="_blank" rel="noopener">page </a>fameuse et sublime (reprise dans Lagarde & Michard) exprime la conception proustienne du travail de l’artiste : le narrateur sait maintenant que <em>« l’œuvre d’art était le seul moyen de retrouver le Temps perdu »</em> et que tout ce qu’il n’a su <em>« ni écouter ni voir »</em> est enregistré à une profondeur où il peut retrouver la matière de son livre. Tout ce qu’il a vécu, ses chagrins amoureux, ses échecs, prend une signification nouvelle.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Comme pour ces figures vieillies reconnues avec peine chez le prince de Guermantes, le temps a passé sur lui. En voyant quelqu’un chercher son nom sur son visage, il s’interroge sur <em>« l’apparence d’arbousier ou de kangourou que l’âge (lui) avait sans doute donnée ».</em> Bloch est devenu quelqu’un, Mme Verdurin est à présent princesse de Guermantes par son troisième mariage, le Faubourg Saint-Germain ressemble à une <em>« douairière gâteuse ».</em> Gilberte a grossi.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">La vie finit par tout feutrer <em>« de ce beau velours inimitable des années ».</em> Résolu à vivre désormais dans la solitude pour ce <em>« rendez-vous urgent, capital »</em> avec lui-même, pour écrire son livre, le narrateur voit à présent comment la société s’est transformée, <em>« comme toutes choses changent en ce monde. »</em> A lui de retisser les <em>« fils mystérieux »</em> entre les êtres, les événements, de construire son livre <em>« comme une église »</em>, s’il en a la force – <em>« Il était grand temps. »</em></span> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"> Relire La Recherche (12)</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"> <a title="Vivre sans Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/10/05/vivre-sans-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (11)</a></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"> <a title="Concert et comédie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/10/concert-et-comedie.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;">Relire La Recherche (10)</span></a><br /><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="L'amour en cage (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/07/l-amour-en-cage.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (9)</a><br /></span></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="Charlus et Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/27/charlus-et-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (8)</a><br /></span></span><span style="font-size: medium;"><a title="Le côté de Guermantes (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/20/le-cote-de-guermantes.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Relire La Recherche (7)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/10/rencontrer-albertine.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Relire La Recherche (6)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (5</a>)</span></span><br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Relire La Recherche (4)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></a> <br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></a></span> </p>
Tania
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Place réservée
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-10-06:3110790
2015-10-06T20:20:00+02:00
2015-10-06T20:20:00+02:00
« Une heure est venue pour moi où, quand je me rappelle le...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3072469740.jpg" target="_blank"><img id="media-174735" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2502707554.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,la fugitive,albertine disparue,roman,littérature française,relire la recherche,albertine,charlus,mme verdurin,jalousie,amour,homosexuels,musique,art,venise,culture" /></a>« Une heure est venue pour moi où, quand je me rappelle le baptistère, devant les flots du Jourdain où Saint Jean immerge le Christ, tandis que la gondole nous attendait devant la Piazzetta, il ne m’est pas indifférent que dans cette fraîche pénombre, à côté de moi, il y eût une femme drapée dans son deuil avec la ferveur respectueuse et enthousiaste de la femme âgée qu’on voit à Venise dans la </span></em><a title="Illustration" href="http://mh.viviani.org/ste_ursl/pages/steursul.html" target="_blank"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Sainte Urs</span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">ule</span></a><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a title="Illustration" href="http://mh.viviani.org/ste_ursl/pages/steursul.html" target="_blank"> de Carpaccio</a>, et que cette femme aux joues rouges, aux yeux tristes, dans ses voiles noirs, et que rien ne pourra plus jamais faire sortir pour moi de ce sanctuaire doucement éclairé de Saint-Marc où je suis sûr de la retrouver parce qu’elle y a sa place réservée et immuable comme une mosaïque, ce soit ma mère. »</span></em> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Marcel Proust,<em> La fugitive</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: xx-small; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Le baptême du Christ. Vers 1352-54. Venise, Basilique Saint-Marc. Mosaïque du vestibule du Baptistère.<br /></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: xx-small; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://cedidoca.diocese-alsace.fr/bible-en-images/nouveau-testament/la-vie-publique-du-christ/le-bapteme-du-christ/"><span style="color: #0000ff;">http://cedidoca.diocese-alsace.fr/bible-en-images/nouveau-testament/la-vie-publique-du-christ/le-bapteme-du-christ/</span></a></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"> <br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p>
Tania
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Vivre sans Albertine
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-10-05:3110785
2015-10-05T08:30:00+02:00
2015-10-05T08:30:00+02:00
Alors que dans La prisonnière , Proust rappelle régulièrement le désir...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Alors que dans <a title="L'amour en cage (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/04/l-amour-en-cage-1145823.html" target="_blank" rel="noopener"><em>La prisonnière</em></a>, Proust rappelle régulièrement le désir du narrateur de rompre avec Albertine, son départ est pour lui un véritable choc. <em>La fugitive</em> (autrefois <em>Albertine disparue</em>) le confirme : sa souffrance contredit le sentiment antérieur qu’il ne l’aimait pas vraiment. Il en ressent un coup <em>« physique »</em> au cœur : <em>« Ce malheur était le plus grand de toute ma vie. »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3568756214.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-174733" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/895783073.jpg" alt="Proust Nuage de mots Albertine.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Source : <a href="http://ycreange.blogspot.be/2012/01/la-recherche-du-temps-perdu-du-cote-de.html">http://ycreange.blogspot.be/2012/01/la-recherche-du-temps-perdu-du-cote-de.html</a></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Il s’efforce d’abord de nier le caractère définitif de leur séparation, demande à Françoise de garder la chambre d’Albertine en ordre, imagine son retour pour bientôt. Apprenant qu’elle est chez sa tante en Touraine, il lui écrit une lettre d’adieux et fait appel à Saint-Loup (aussi étonné de découvrir qui a été sa maîtresse secrète que lui en rencontrant <a title="Qui se cache derrière Rachel ? (Interligne)" href="http://interligne.over-blog.com/article-qui-se-cache-derriere-rachel-dans-l-oeuvre-de-proust-97020821.html" target="_blank" rel="noopener">Rachel</a>) pour tenter une ultime démarche auprès de Mme Bontemps, sans se laisser voir de sa nièce.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Donner trente mille francs à la tante (<em>« pour le comité électoral de son mari »</em>), donner cinq cents francs à une petite fille qu’il a fait monter chez lui pour se donner l’illusion d’une présence (les parents porteront plainte, sans suite), le narrateur agit sur impulsion et multiplie les maladresses. Albertine, qui a vu arriver Saint-Loup, traite le narrateur d’insensé par télégramme et lui reproche de ne pas lui avoir écrit directement : <em>« J’aurais été trop heureuse de revenir ; ne recommencez plus ces démarches absurdes. »</em> A quoi il répond qu’il ne le lui demandera pas – <em>« Adieu pour toujours. »</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Tour à tour, il espère que cette lettre la fera revenir, qu’elle refusera, se reproche de l’avoir écrite, se récite des vers de <em>Phèdre</em> sur la douleur de la séparation. Quand Françoise lui montre les deux bagues d’Albertine oubliées dans un tiroir, c’est un nouveau motif d’accablement : leur ressemblance prouve qu’elle a menti sur leur origine. Le rapport de Saint-Loup, qui a entendu Albertine chanter chez sa tante, n’a rien de rassurant. Elle y voit d’autres filles, une actrice, elle n’a pas du tout l’air de souffrir.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Pourquoi lui reprocher des désirs que lui-même s’autorise ? L’amant jaloux est prêt maintenant à tout lui permettre. De désespoir, il lui télégraphie de revenir à n’importe quelles conditions – <em>« Elle ne revint jamais. »</em> Un télégramme de Mme Bontemps lui annonce la mort d’Albertine, <em>« jetée par son cheval contre un arbre »</em>, suivi de deux lettres de la jeune femme, la première à propos d’Andrée (il lui a écrit qu’il envisageait de se lier avec elle), la seconde pour lui demander de revenir – <em>« je prendrais le train immédiatement. »</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Alors ma vie fut entièrement changée. »</em> <em>La fugitive</em> est le récit de la douleur et de l’oubli. Les tendres souvenirs envahissent ses pensées, les projets qu’il croyait empêchés par elle, comme aller à Venise, ne lui disent plus rien sans elle. <em>« On n’est que par ce qu’on possède, on ne possède que ce qui vous est réellement présent, et tant de souvenirs, de nos humeurs, de nos idées partent faire des voyages loin de nous-même, où nous les perdons de vue. »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3158681745.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-174736" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2381588663.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,la fugitive,albertine disparue,roman,littérature française,relire la recherche,albertine,charlus,mme verdurin,jalousie,amour,homosexuels,musique,art,venise,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Albertine n’est plus, mais sa curiosité pour elle persiste. Il charge Aimé (le maître d’hôtel) de se renseigner sur ce qui se passait dans les douches où elle se rendait à Balbec, à cause d’une rougeur soudaine observée un jour qu’ils en parlaient. Sa vie lui paraît un <em>« double assassinat »</em> : de sa grand-mère, auprès de qui il s’est comporté en égoïste et qu’il a trop vite oubliée, et à présent d’Albertine.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« On désire être compris parce qu’on désire être aimé, et on désire être aimé parce qu’on aime. »</em> Il aimait Albertine, enfin il se l’avoue. <em>« Mais elle était morte. Je l’oublierais. »</em> C’est l’heure du bilan où défilent les femmes de sa vie, et celles d’un instant. Quand Aimé revient avec les confidences d’une doucheuse sur les rencontres coquines d’Albertine, Balbec devient l’Enfer de ses soupçons confirmés.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Je me voyais perdu dans la vie comme sur une plage illimitée où j’étais seul et où, dans quelque sens que j’allasse, je ne la rencontrerais jamais. »</em> Puis vient le temps du doute : la doucheuse, Aimé ont-ils dit vrai ? Une petite blanchisseuse qui a simulé pour Aimé ce qu’elle faisait avec Albertine ne l’a-t-elle pas puni pour sa curiosité ? <em>« Ce que nous sentons existe seul pour nous et nous le projetons dans le passé, dans l’avenir, sans nous laisser arrêter par les barrières fictives de la mort. »</em> Enfin, il lui pardonne.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">S’habituer à vivre sans elle. Eviter la Touraine, la Normandie. Lire le journal avec prudence – un rien peut réveiller la douleur. Rencontrer Andrée, tâcher de savoir tout de même. Ramener d’autres filles chez lui, mais aucune n’est Albertine. Enfin, Le Figaro publie un article de lui ! Quand Andrée lui révèle la relation entre Albertine et Morel, il ne souffre plus : <em>« Comme certains bonheurs, il y a certains malheurs qui viennent trop tard, ils ne prennent pas en nous toute la grandeur qu’ils auraient eue quelque temps plus tôt. »</em> Comprendra-t-il jamais pourquoi Albertine l’a quitté ? Tout en elle, toujours, est et restera mobile – fugitif.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Sa mère emmène le narrateur quelques semaines à <a title="Marcel Proust à Venise (Interligne)" href="http://interligne.over-blog.com/article-marcel-proust-a-venise-80231839.html" target="_blank" rel="noopener">Venise</a>. Ils y font des rencontres inattendues, mais c’est surtout <a title="Proust et Venise (Interligne)" href="http://interligne.over-blog.com/article-proust-et-venise-108353066.html" target="_blank" rel="noopener">la beauté de la ville</a> qui l’occupe, et la peinture vénitienne. Il prend des notes pour un travail sur Ruskin, visite Saint-Marc avec sa mère, reconnaît dans un tableau de Carpaccio le manteau de Fortuny porté par Albertine, admire les anges-oiseaux de Giotto à Padoue. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Au moment du départ, le courrier leur annonce deux mariages inattendus : Gilberte Swann, devenue Mlle de Forcheville par le remariage de sa mère, épouse Saint-Loup ; le <em>« petit Cambremer »</em> épouse la nièce de Jupien (elle mourra peu après de fièvre typhoïde). Gilberte de Saint-Loup devient une personne très en vue, mais aucune situation mondaine ne l’est une fois pour toutes. Son mari s’affiche avec des maîtresses – un leurre. Saint-Loup est aussi un <em>« inverti »</em>, et en l’apprenant de source sûre, son ami – en fait l’était-il ? – en ressent beaucoup de peine.</span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"> Relire La Recherche (11)</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"> <a title="Concert et comédie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/10/concert-et-comedie.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (10)</a><br /></span></span></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="L'amour en cage (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/07/l-amour-en-cage.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (9)</a><br /></span></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="Charlus et Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/27/charlus-et-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (8)</a><br /></span></span><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Le côté de Guermantes (T&P)" href="http://textespretextes.bloghttp//textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/20/le-cote-de-guermantes.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (7)</a><br /><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/10/rencontrer-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (6)</a><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (5</a>)</span></span><br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Relire La Recherche (4)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></a> <br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></a></span> </p>
Tania
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Simulation
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-09-12:3110776
2015-09-12T08:30:00+02:00
2015-09-12T08:30:00+02:00
« Je lui dis que j’avais vu un auteur dramatique, Bloch, très ami de...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/806168690.jpg" target="_blank"><img id="media-173934" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1741042592.jpg" alt="Proust la prisonnière folio.jpg" /></a>« Je lui dis que j’avais vu un auteur dramatique, Bloch, très ami de Léa, à qui elle avait dit d’étranges choses (je pensais par là lui faire croire que j’en savais plus long que je ne disais sur les cousines de Bloch). Mais par un besoin d’apaiser le trouble où me mettait ma simulation de rupture, je lui dis : « Albertine, pouvez-vous me jurer que vous ne m’avez jamais menti ? » Elle regarda fixement dans le vide, puis me répondit : « Oui, c’est-à-dire non. J'ai eu tort de vous dire qu'Andrée avait été très emballée sur Bloch, nous ne l’avions pas vu. – Mais alors pourquoi ? – Parce que j’avais peur que vous ne croyiez d'autres choses d’elle ; c'est tout. » Elle regarda encore et dit : « J’ai eu tort de vous cacher un voyage de trois semaines que j’ai fait avec Léa. Mais je vous connaissais si peu. – C'était avant Balbec ? – Avant le second, oui. » Et le matin même, elle m’avait dit qu'elle ne connaissait pas Léa ! Je regardais une flambée brûler d’un seul coup un roman que j’avais mis des millions de minutes à écrire. A quoi bon ? A quoi bon ? »</span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Marcel Proust,</span><a title="Concert et comédie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/05/concert-et-comedie-1145840.html" target="_blank"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"> La prisonnière</span></em></a></p>
Tania
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Concert et comédie
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2015-09-10T08:30:00+02:00
2015-09-10T08:30:00+02:00
Nous étions au milieu de La prisonnière . Pour vérifier les dires...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Nous étions au milieu de <a title="L'amour en cage (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/04/l-amour-en-cage-1145823.html" target="_blank" rel="noopener"><em>La prisonnière</em></a>. Pour vérifier les dires d’Albertine au sujet de Mlle Vinteuil, le narrateur se rend à une soirée des Verdurin, curieux de découvrir par lui-même le fameux salon qui fut le foyer de l’amour de Swann pour Odette (Swann mort, désormais réduit à un nom.) Mais Brichot le détrompe, les Verdurin ont déménagé depuis et le <em>« Quai Conti »</em>, leur nouvelle adresse, n’a plus à ses yeux le charme d’antan. </span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1003830064.JPG" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173930" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2835864542.JPG" alt="proust,a la recherche du temps perdu,la prisonnière,roman,littérature française,relire la recherche,albertine,charlus,mme verdurin,jalousie,amour,homosexuels,musique,art,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Le baron de Charlus y a organisé un grand <em>« tra la la musical »</em> pour mettre Morel en avant, il cherche aussi à lui faire donner la Légion d’honneur. Très en verve, Palamède de Guermantes a perdu de sa prudence et plaisante en voyant le professeur de la Sorbonne arriver en compagnie du jeune homme. Il a lui-même choisi les invités pour cette soirée musicale. Mme Verdurin, fâchée de ses exclusives (en plus, M. de Charlus a persuadé Morel de refuser un concert à des amis de la Patronne), ne supportera pas de voir les relations du baron défiler pour le féliciter, lui, et l’ignorer, elle, l’amie des arts et des artistes.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Si les évocations fameuses de la sonate dans <em>Un amour de Swann</em> sont un enchantement, celles du septuor de Vinteuil dans <em>La prisonnière</em> – Proust décrit longuement le concert – comptent aussi parmi les plus belles qu’il ait écrites sur l’art musical : <em>« je me demandais si la Musique n’était pas l’exemple unique de ce qu’aurait pu être – s’il n’y avait pas eu l’invention du langage, la formation des mots, l’analyse des idées – la communication des âmes. »</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Le narrateur se reproche souvent sa paresse pour écrire, sa vie mondaine. En découvrant ce soir-là l’œuvre du compositeur (grâce à l’amie de sa fille qui a passé des années «<em> à débrouiller le grimoire laissé par Vinteuil »</em>), il entend un appel : <em>« l’étrange appel que je ne cesserais plus jamais d’entendre comme la promesse qu’il existait autre chose, réalisable par l’art sans doute, que le néant que j’avais trouvé dans tous les plaisirs et dans l’amour même, et que si ma vie me semblait si vaine, du moins n’avait-elle pas tout accompli. »</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">En fin de soirée, Brichot, toujours curieux, retient le baron de Charlus, l’interroge sur les<em> « invertis »</em> du passé et du présent ; il sait que le sort du protecteur de Morel est scellé. Les Verdurin ont décidé de les séparer et on assiste à une scène cruelle où M. de Charlus, si combatif d’habitude, s’effondre, secouru par la seule reine de Naples revenue chercher son éventail oublié et qui l’emmène avec elle. Les mêmes Verdurin s’arrangeront par ailleurs pour verser secrètement une rente au vieux Saniette ruiné en bourse.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Les lumineuses rayures à la fenêtre d’Albertine dans la nuit – <em>« un trésor en échange duquel j’avais aliéné ma liberté, la solitude, la pensée »</em> – rallument l’incessant débat intérieur sur leur avenir : tantôt ils s’amusent à imaginer comment ils meubleraient leur yacht s’ils en avaient un, tantôt c’est l’interrogatoire masqué et les réponses qui échappent à la jeune femme, trahissant d’anciens mensonges. Alors il lui joue la comédie de la rupture nécessaire, veut qu’elle s’en aille dès le lendemain : <em>« La vie que vous menez ici est ennuyeuse pour vous ».</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Quand j’étais rentré, ç’avait été avec le sentiment d’être un prisonnier, nullement de retrouver une prisonnière. »</em> Elle proteste, se dit heureuse chez lui, ils finissent – comme il l’espérait – par se réconcilier. Il y voit la préparation d’une rupture véritable, inévitable, au moment qu’il choisira le plus propice pour éviter de trop en souffrir. <em>« Toutes les heures d’Albertine m’appartenaient. Et en amour il est plus facile de renoncer à un sentiment qu’à une habitude. »</em> Elle redevient son <em>« ange musicien »</em> <a title="Albertine et le pianola (Le fou de Proust)" href="http://lefoudeproust.fr/2015/03/albertine-pianola/" target="_blank" rel="noopener">au pianola</a>, son <em>« œuvre d’art la plus précieuse ».</em> Jusqu’à ce qu’un matin, Françoise lui annonce qu’Albertine a fait ses malles, qu’elle est partie.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Lire <em>La Prisonnière</em>, c’est s’interroger constamment sur la vérité des sentiments. Le narrateur est si convaincu qu’il doit paraître détaché pour qu’Albertine lui reste attachée, plaider le faux pour récolter le vrai, et la jeune femme si encline à lui jouer la comédie qu’on a vraiment du mal à comprendre leur relation. Proust décrit l’équilibre instable d’un amour <em>« réduit à la souffrance, à l’incertitude, et parfois même, paradoxalement, à l’indifférence dans l’assurance de la possessivité. Ambivalent, il est une source intarissable de frayeurs et de questionnement. »</em> (<a title="Lecture de La Parafe" href="http://www.laparafe.fr/2010/09/la-prisonniere-de-marcel-proust/" target="_blank" rel="noopener">La Parafe</a>, 2009)</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"> Relire La Recherche (10)</span></span></span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="L'amour en cage (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/07/l-amour-en-cage.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (9)</a><br /></span></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="Charlus et Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/27/charlus-et-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (8)</a><br /></span></span><span style="font-size: medium;"><a title="Le côté de Guermantes (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/20/le-cote-de-guermantes.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">Relire La Recherche (7)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/10/rencontrer-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (6)</a></span><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (5</a>)</span></span><br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Relire La Recherche (4)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></a> <br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></a></span> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p>
Tania
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Inquisitorial
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2015-09-08T20:20:00+02:00
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« Je me souvenais ; j’avais connu une première Albertine, puis...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3062349956.jpg" target="_blank"><img id="media-173929" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/4288480175.jpg" alt="Proust la prisonnière.jpg" /></a>« <a title="Extrait de "La Prisonnière"" href="http://alarecherchedutempsperdu.com/marcelproust/342" target="_blank">Je me souvenais </a>; j’avais connu une première Albertine, puis brusquement elle avait été changée en une autre, l’actuelle. Et le changement, je n’en pouvais rendre responsable que moi-même. Tout ce qu'elle m’eût avoué facilement, puis volontiers, quand nous étions de bons camarades, avait cessé de s’épandre dès qu’elle avait cru que je l’aimais, ou, sans peut-être se dire le nom de l’Amour, avait deviné un sentiment inquisitorial qui veut savoir, souffre pourtant de savoir, et cherche à apprendre davantage. Depuis ce jour-là, elle m’avait tout caché. »</span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Marcel Proust,</span><a title="L'amour en cage (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/09/04/l-amour-en-cage-1145823.html" target="_blank"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"> La prisonnière</span></em></a></p>
Tania
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L'amour en cage
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2015-09-07T08:30:00+02:00
2015-09-07T08:30:00+02:00
La prisonnière de Marcel Proust commence par un réveil, quand les bruits...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>La prisonnière</em> de Marcel Proust commence par un réveil, quand les bruits de la rue, du tramway, précédant la lumière, font deviner au narrateur d’<em>A la recherche du temps perdu</em> si le jour est <em>« morfondu dans la pluie ou en partance pour l’azur. »</em> Personne ne sait qu’Albertine habite avec lui à Paris depuis leur retour de Balbec, <em>« cachée à tout le monde »</em>, à part sa mère (à Combray) et Françoise. Il l’a installée dans le «<em> cabinet à tapisseries »</em> de son père au bout du couloir, <em>« à vingt pas »</em>, où elle va dormir après leur baiser du soir. </span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Sa séparation d’avec ses amies réussissait à épargner à mon cœur de nouvelles souffrances. »</em> </span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3885069416.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173893" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2156184839.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,la prisonnière,roman,littérature française,relire la recherche,albertine,charlus,mme verdurin,jalousie,amour,homosexuels,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;"><a title="Notice Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Somm" target="_blank" rel="noopener">Henry Somm</a>, Elégantes</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Albertine respecte la consigne : personne ne peut entrer dans la chambre du narrateur avant qu’il ait sonné. Sans lui parler de mariage, il cherche à lui rendre la vie agréable, et pour éviter les motifs de jalousie, a demandé à Andrée de la guider dans Paris. Il se considère guéri des remous intérieurs d’avoir appris par elle à Balbec qu’elle connaissait Mlle Vinteuil.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Ce n’est pas certes, je le savais, que j’aimasse Albertine le moins du monde. »</em> Pas amoureux, mais très soucieux de son emploi du temps (Gomorrhe étant <em>« dispersée aux quatre coins du monde »</em>) : savoir où se trouve Albertine et avec qui ou la savoir chez lui évite le réveil de sa <em>« maladie chronique »</em>, la jalousie. Le mariage lui paraît redoutable en ce qu’il signerait la fin des <em>« joies de la solitude » </em> il voudrait en réalité guérir d’Albertine, retrouver sa liberté d’aller et venir.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Au lieu de cela, il consulte la duchesse de Guermantes sur <em>« les brimborions de la parure »</em> qui plaisent à sa compagne, lui fait constamment des cadeaux coûteux comme ces <a title="« Fortuny, le magicien de Venise » par Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE (Interligne)" href="http://interligne.over-blog.com/article-fortuny-le-magicien-de-venise-118946082.html" target="_blank" rel="noopener">robes de Fortuny</a> <em>« d’après d’antiques dessins de Venise »</em> vantées par Elstir. En sortant de chez la duchesse, il aperçoit Charlie Morel venu avec M. de Charlus chez Jupien, dont la nièce est sa <em>« fiancée ».</em> Le baron encourage ce mariage qui garderait le jeune musicien à sa portée. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Car la possession de ce qu’on aime est une joie plus grande encore que l’amour »</em> : c’est le thème de <em>La prisonnière</em>. Albertine, de plus en plus élégante, est aussi <em>« extrêmement intelligente » </em>: elle lit, elle écoute, elle cite, elle dit sa reconnaissance au narrateur de lui avoir ouvert <em>« un monde d’idées ».</em> Tout en savourant la douceur domestique de sa présence qui l’apaise, comme le faisait le baiser du soir de sa mère, celui-ci est conscient que la jeune fille l’intéressait davantage à Balbec, inaccessible, que depuis qu’il la connaît davantage.</span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/718274012.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173902" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1862399102.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,la prisonnière,roman,littérature française,relire la recherche,albertine,charlus,mme verdurin,jalousie,amour,homosexuels,culture" /></a><span style="line-height: 115%; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><br /><a title="Source de l'illustration" href="http://www.cinemapassion.com/film/La-Captive-5908.php" target="_blank" rel="noopener">L’affiche de « La Captive »</a>, film de Chantal Akerman (2000) inspiré par <em>La prisonnière</em> de Marcel Proust</span></p><p style="text-align: left;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Enfermée chez lui comme un animal domestique, offerte comme une plante à son regard quand elle dort, d’une docilité qui l’étonne chaque fois qu’il exprime un souhait, Albertine accepte ses caresses, son rythme de vie, sa surveillance. Françoise voit en elle une profiteuse et déplore que son maître tolère le vice et la vulgarité sous son toit.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><em>« Il faudrait choisir de cesser de souffrir ou de cesser d’aimer. »</em> Se rappelant l’enfant <em>« sensitif »</em> qu’il était, devenu plus pondéré et railleur, le narrateur perçoit à présent en lui des ressemblances avec ses parents, s’entend parler comme eux. Il s’amuse avec Albertine à écouter <a title="Extrait de "La Prisonnière"" href="http://alarecherchedutempsperdu.org/marcelproust/351" target="_blank" rel="noopener">les cris des marchands des rues </a>– <em>« C’est l’enchantement des vieux quartiers aristocratiques d’être, à côté de cela, populaires. »</em> Sa curiosité amoureuse n’en reste pas moins insatiable : une petite laitière, une serveuse accorte, une passante suscitent mille rêves. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Quand <em>Le Figaro</em> annonce un spectacle avec Mlle Léa, cette comédienne qu’Albertine a feint de ne pas connaître quand ils avaient croisé deux de ses amies, son obsession <em>« gomorrhéenne »</em> est ravivée. Il élabore stratégie sur stratégie pour qu’elle ne rencontre pas ce genre de femmes, bien qu’elle nie en être et en fréquenter. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Elle le rassure sans cesse : <em>« Mon chéri et cher Marcel, (…) Toute à vous, ton Albertine. » – « J’étais plus maître que je n’avais cru. Plus maître, c’est-à-dire plus esclave. »</em> Le servage d’Albertine a fait perdre au bel <em>« oiseau captif »</em> toutes ses couleurs, elle est devenue la <em>« grise prisonnière ».</em> Mais son esclavage est devenu le sien. Ses mensonges dévoilés, encore plus douloureux quand il ne les a pas envisagés, sa torture.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; padding-left: 450px;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">(A suivre)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;">Relire La Recherche (9)<br /></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;"><a title="Charlus et Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/27/charlus-et-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (8</a>)<br /></span></span><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Le côté de Guermantes (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/20/le-cote-de-guermantes.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (7)</a><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/10/rencontrer-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (6)</a></span><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (5</a>)</span></span><br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Relire La Recherche (4)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></a> <br /></span><span style="font-size: medium;"><a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></a><br /></span><span style="font-size: medium;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></a></span> </p>
Tania
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Retrouver un nom
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2015-08-29T08:30:00+02:00
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« Dans ce grand « cache-cache » qui se joue dans...
<p><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2691922511.jpg" target="_blank"><img id="media-173752" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/415544947.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a></span></em></p><p><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">« Dans ce grand <a title="Cache-cache (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/05/25/cache-cache.html" target="_blank">« cache-cache »</a> qui se joue dans la mémoire quand on veut retrouver un nom, il n’y a pas une série d’approximations graduées. On ne voit rien, puis tout d’un coup apparaît le nom exact et fort différent de ce qu’on croyait deviner. Ce n’est pas lui qui est venu à nous. Non, je crois plutôt qu’au fur et à mesure que nous vivons, nous passons notre temps à nous éloigner de la zone où un nom est distinct, et c’est par un exercice de ma volonté et de mon attention, qui augmentait l’acuité de mon regard intérieur, que tout d’un coup j’avais percé la demi-obscurité et vu clair. » </span></em></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Marcel Proust, <a title="Charlus et Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/25/charlus-et-albertine-1145670.html" target="_blank"><em>Sodome et Gomorrhe</em></a></span></span></p>
Tania
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Charlus et Albertine
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2015-08-27T08:30:00+02:00
2015-08-27T08:30:00+02:00
Sodome et Gomorrhe tourne autour de ces deux personnages essentiels de...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Sodome et Gomorrhe</em> tourne autour de ces deux personnages essentiels de <em>La Recherche</em>. <a title="Proust, ses personnages" href="http://proust-personnages.fr/?page_id=44" target="_blank" rel="noopener">Le baron de Charlus</a>, dont le narrateur surprend par hasard le manège avec <a title="Proust, ses personnages" href="http://proust-personnages.fr/?page_id=69" target="_blank" rel="noopener">Jupien</a>, est donc de ceux que Proust appelle les hommes-femmes. <em>« Jusque-là, parce que je n’avais pas compris, je n’avais pas vu. » </em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3251451096.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173745" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3604618158.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a><br /><span style="line-height: 115%; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">© Candida Romero, <em>Marcel l'Insecte</em>, 1998</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: xx-small;"><a href="http://www.candidaromero.com/sodome.html">http://www.candidaromero.com/sodome.html</a></span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Monsieur de Charlus lui apparaît désormais comme <em>« une personne nouvelle »</em> de la race des <em>« invertis »</em> : <em>« fils sans mère »</em> à qui ils sont obligés de mentir, <em>« amis sans amitiés »</em>, <em>« sans honneur que précaire »</em>, <em>« sans situation qu’instable » – « franc-maçonnerie »</em> plus étendue que l’autre. Dans ce long exposé sur la place des homosexuels (Proust n’emploie pas ce mot) dans la société fleurissent des métaphores inattendues : <a title="Début de « Sodome et Gomorrhe »" href="http://promethee.philo.ulg.ac.be/engdep1/download/proust/french/single_books/4Sodome_et_Gomorrhe.htm" target="_blank" rel="noopener"><em>« Méduse ! Orchidée ! »</em></a></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il comprend à présent la drôle de soirée chez le baron, observe ses manœuvres pour recommander Jupien et sa nièce brodeuse à <em>« toute une brillante clientèle »</em>, remonte aux récits bibliques éponymes, puis conclut à propos des invertis: <em>« Certes ils forment dans tous les pays une colonie orientale, cultivée, musicienne, médisante, qui a des qualités charmantes et d’insupportables défauts. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">A la fameuse soirée chez la princesse de Guermantes, le narrateur est surpris de la voir se lever pour l’accueillir, lui qu’elle ne connaît pas. Son d’ambiance : le jacassement du baron de Charlus et le susurrement de M. de Sidonia, tous deux <em>« monologuistes »</em>, qui <em>« avaient pris la détermination, non de se taire, mais de parler chacun sans s’occuper de ce que dirait l’autre ».</em></span> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le narrateur à présent sait <em>« l’exacte valeur du langage parlé ou muet de l’amabilité aristocratique »</em> : tant de gentillesse n’est qu’une fiction <em>« pour être aimés, admirés, mais non pour être crus » – « croire l’amabilité réelle, c’était la mauvaise éducation. »</em> Cherchant quelqu’un pour le présenter au prince de Guermantes, il croise des invités, entend les commentaires des uns sur les autres. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Grand moment, sa marche avec la duchesse de Guermantes entre une double haie d’invités curieux du <em>« jeune homme »</em> qui accompagne Oriane. Elle trouve le palais trop <em>« historique »</em> à son goût, critique Swann qui veut la présenter à sa femme avant de mourir. Celui-ci est mal vu depuis qu’il a pris parti pour Dreyfus, lui qu’on considérait comme un Juif si <em>« français ».</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Au retour, pas d’Albertine chez lui comme espéré. Quand elle téléphone enfin, se dit empêchée, il la réclame, inquiet du bruit qu’il entend autour d’elle, et la persuade de venir tout de même ; Françoise est mécontente d’être dérangée si tard. <em>« Pour Albertine, je sentais que je n’apprendrais jamais rien, qu’entre la multiplicité entremêlée des détails réels et des faits mensongers je n’arriverais jamais à me débrouiller. »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/872489673.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173748" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/429497668.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il écrit à Gilberte pour tenir la promesse faite à Swann, mais il ne ressent plus rien pour sa fille, qui a hérité des millions d’un oncle de Swann. Quant à Odette, son salon est devenu très élégant, avec Bergotte en vedette, et ses soirées passent pour être plus excitantes, plus intellectuelles que chez la princesse. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Puis c’est le deuxième séjour à Balbec, très différent du premier. Le narrateur rêve à présent du <a title="La Raspelière, à Combray, selon Le Fou de Proust" href="http://lefoudeproust.fr/2014/06/la-raspeliere-a-combray/" target="_blank" rel="noopener">château de la Raspelière</a>, loué pour la saison par Mme Verdurin au marquis de Cambremer. Le Grand Hôtel réveille brutalement le souvenir de sa grand-mère –<em> « Car aux troubles de la mémoire sont liées les intermittences du cœur. »</em> Il rêve d’elle, la revoit dans sa mère qui a pris avec elle des affaires à elle, un sac, des volumes de Mme de Sévigné…</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il se reproche et son chagrin capricieux, celui de sa mère est véritable, et son aveuglement lors du premier séjour : Françoise lui a dit à quel point déjà elle se sentait mal alors. Une vraie journée de printemps fait renaître le désir d’Albertine, tenue à l’écart. Leurs sorties, leurs promenades à peine recommencées, une remarque du Dr Cottard au Petit Casino, où ils la regardent danser avec Andrée, éveille ses premiers soupçons <em>« gomorrhéens ». </em></span><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Désormais, il se méfie de toutes les femmes qu’elle regarde, pense à Swann <em>« joué toute sa vie »</em> par Odette, craint une tromperie continuelle. Quand il le lui dit, Albertine proteste – <em>« L’être aimé est successivement le mal et le remède qui suspend et aggrave le mal. » </em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Sodome et Gomorrhe</em> déroule le fil des mondanités à Balbec : Mme de Cambremer invite à Féterne – <em>« On vous sent si vibrant, si artiste »</em> – Mme Verdurin à La Raspelière. Propriétaire et locataire se disputent leurs invités. Le narrateur y retrouve le baron de Charlus, entiché de Morel, jeune militaire et violoniste très demandé chez les Verdurin. Il fait la connaissance des fidèles, tous persuadés qu’elle est ce qu’il y a de plus chic, et de Saniette, leur souffre-douleur.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les conversations, les étymologies de Brichot pour qui les toponymes n’ont pas de secret, l’effet surprise que produit M. de Charlus, avec ses incroyables reparties, les manœuvres de Morel pour cacher que son père était valet de chambre, tout va crescendo jusqu’à l’arrivée chez Mme Verdurin des Cambremer eux-mêmes, la marquise et <em>« Cancan »</em> comme on appelle son mari. Bourgeois et aristocrates se mêlent en villégiature, le narrateur observe l’instabilité croissante des situations et des jugements mondains. </span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1790168197.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173749" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/462823455.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Tous les jours, il sort avec Albertine, en train ou en voiture, lui fait des cadeaux, la fait passer pour sa cousine. Le baron de Charlus apprécie ses jolies toilettes – <em>« Il n’y a que les femmes qui ne savent pas s’habiller qui craignent la couleur. »</em> Entre le baron et Morel, il sert quelquefois d’intermédiaire. L’idée de se marier avec Albertine lui semble une folie – il annonce à sa mère qu’il va rompre – mais quand la jeune femme lâche incidemment qu’elle connaît bien l’amie de la fille de Vinteuil, il fait tout pour l’empêcher d’aller la retrouver, songe à nouveau au mariage, alors qu’il voit s’éteindre toute espérance de bonheur avec elle.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;">Relire La Recherche (8)<br /></span></span><span style="font-size: medium;"> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Le côté de Guermantes (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/20/le-cote-de-guermantes.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (7)</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/10/rencontrer-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (6)</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (5</a>)</span></span><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Relire La Recherche (4)</span></a><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></a> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></a><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></a></span></p>
Tania
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Point de vue
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-08:3110756
2015-08-08T08:30:00+02:00
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« On ne reçoit pas la...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/313543304.jpg" target="_blank"><img id="media-173453" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1749988336.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,à l'ombre des jeunes filles en fleurs,noms de pays : le pays,balbec,grand-hôtel,saint-loup,charlus,roman,littérature française,relire la recherche,noms,lieux,culture" /></a></span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">« On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner, car elle est un point de vue sur les choses. » </span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Marcel Proust,</span></span><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> A<a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/02/rencontres-a-balbec-1145174.html" target="_blank"> l’ombre des jeunes filles en fleurs</a></span></span></em></p>
Tania
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Rencontres à Balbec
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2015-08-06T08:30:00+02:00
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Après avoir longtemps rêvé de Balbec , c’est dans « Noms de...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Après avoir longtemps <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/10/rever-des-lieux-1144527.html" target="_blank" rel="noopener">rêvé de Balbec</a>, c’est dans <em>« Noms de pays : le pays »</em> (<em>A l’ombre des jeunes filles en fleurs</em>, seconde partie) que nous y retrouvons le Narrateur, deux ans plus tard, en compagnie de sa grand-mère. Les séparations ne sont jamais pour lui sans douleur, sa mère a rejoint son père à Saint-Cloud : <em>« Pour la première fois, je sentais qu’il était possible que ma mère vécût sans moi… »</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1820958671.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173452" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2023938244.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,à l'ombre des jeunes filles en fleurs,noms de pays : le pays,roman,littérature française,relire la recherche,noms,lieux,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;"><a href="http://proust-personnages.fr/">http://proust-personnages.fr/</a></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Emporté de gare en gare, <em>« d’un nom à un autre nom »</em>, il est l’objet de la sollicitude de sa grand-mère qui l’encourage à lire, en particulier Mme de Sévigné – <em>« une grande artiste de la même famille qu’un peintre que j’allais rencontrer à Balbec et qui eut une influence si profonde sur ma vision des choses, Elstir. »</em> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Arrivé à <a title="Notice Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Balbec" target="_blank" rel="noopener">Balbec</a>, il lui faut voir d’abord l’église, dont le site, la réalité diffèrent absolument de ce qu’il avait imaginé. C’était bien plus, mais <em>« moins aussi peut-être. »</em> La Vierge métamorphosée en <em>« petite vieille de pierre »</em> achève de le décevoir. A Balbec-Plage, le Grand-Hôtel, le directeur, le lift, tout l’intimide et aussi la chambre inconnue, inhospitalière : sa grand-mère convient avec lui des trois petits coups contre la cloison pour communiquer entre eux. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Mais le lendemain matin ! »</em> Joie d’avoir sous les yeux la mer changeante, d’observer les gens. Les habitués appellent le maître d’hôtel par son prénom, Aimé ; les bourgeois restent entre eux ; une vieille dame ne se montre qu’en compagnie de sa femme de chambre et d’un valet de pied. Mlle de Stermaria l’attire, mais chacun ici limite ses relations à sa classe sociale. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">L’apparition miraculeuse de la marquise de Villeparisis, amie de sa grand-mère, améliore leur statut au Grand-Hôtel, <em>« théâtre social ».</em> La visite de la princesse du Luxembourg à la marquise et son amabilité à leur égard parachèvent leur bonne réputation. </span></span><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Invité aux excursions de Mme de Villeparisis, il l’écoute parler des églises, des écrivains qu’elle a connus. En revenant de Carqueville où elle lui a montré l’église couverte de lierre, il ressent soudain, en apercevant trois vieux arbres, ce <em>« bonheur profond »</em> ressenti à Combray avec les clochers de Martinville.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Le Grand-Hôtel, la chambre, deviennent un foyer familier. Mme de Villeparisis, très aimable, leur offre roses, melons, livres, promenades et effusions verbales. Il goûte ses mots d’esprit. A sa grand-mère, il confie un soir qu’il ne pourrait vivre sans elle – troublée, elle tâche de le raisonner.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Le jeune neveu de la marquise, qui prépare Saumur, fascine le Narrateur dès son arrivée : «<em> grand, mince, le cou dégagé, la tête haute et fièrement portée »</em>, la peau <em>« aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s’ils avaient absorbé tous les rayons du soleil ». « Vêtu d’une étoffe souple et blanchâtre comme je n’aurais jamais cru qu’un homme eût osé en porter »</em>, des yeux <em>« de la couleur de la mer »</em> quand son monocle en tombe, il attire tous les regards : <em>« on savait que ce jeune marquis de Saint-Loup-en-Bray était célèbre pour son élégance. »</em></span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">L’air hautain de Saint-Loup se mue, une fois les présentations faites, en une grande aisance à parler de littérature, et, <em>« les premiers rites d’exorcisme une fois accomplis »</em>, en amitié véritable : le jeune homme se révèle un intellectuel aux idées socialistes, il conquiert sa grand-mère par son <em>« naturel »</em> et ses attentions pour son petit-fils. Très vite, ils sont <em>« de grands amis pour toujours ».</em> Le Narrateur en est aussi touché qu’embarrassé, il sait n’être lui-même que dans la solitude et malgré lui, il observe en Robert de Saint-Loup le <em>« noble »</em>, <em>« comme une œuvre d’art ».</em> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Bloch, croisé sur la plage, où il s’affiche avec sœurs, parents et amis, soupçonne son ami de snobisme en le voyant fréquenter Saint-Loup, alors que c’est lui qui est <em>« mal élevé, névropathe, snob ».</em> Il les invite tous deux chez lui, mais Saint-Loup attend son oncle Palamède, autrement dit le baron de Charlus – autre portrait d’anthologie. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Lors des présentations, le Narrateur est impressionné par le <em>« terrible regard en coup de sonde »</em> de <em>« Palamède de Guermantes ».</em> C’est la révélation soudaine d’une appartenance qui lui avait échappé : Mme de Villeparisis est liée aux Guermantes ! Grand ami de Swann, le baron de Charlus a des manières très libres sous son masque de bel aristocrate, un <em>« parti-pris de virilité »</em> conjugué à une <em>« sensibilité des plus fines »</em>, une voix où se glisse parfois <em>« une douceur imprévue »</em>. Il l’étonne en lui apportant un soir un livre de Bergotte, informé de ses insomnies, et le lendemain, en lui assénant une <em>« petite douche »</em> verbale pour lui apprendre à exprimer ses sentiments avec plus de réserve. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">(A suivre)</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (5)</span></span></strong></span></span></span></p><p style="text-align: center;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (4)</span></span></strong></span></a></p><p style="text-align: center;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></span></strong></a></p><p style="text-align: center;"> <a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></span></span></span></strong></a></p><p style="text-align: center;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></span></strong></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"> </p>