Last posts on caravage2024-03-29T12:49:12+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/caravage/atom.xmlMarc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlEntretien avec Stéphane Barsacq « Ma morale est avant tout une morale du feu poétique »tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2023-01-31:33348912023-01-31T06:03:00+01:002023-01-31T06:03:00+01:00 Stéphane Barsacq publie le dernier volume d’une trilogie de pensées, de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>Stéphane Barsacq publie le dernier volume d’une trilogie de pensées, de maximes et d’aphorismes. Un ouvrage à savourer, à méditer. Cet entretien a paru dans le <em><span style="color: #800000;">Livr'arbitres </span></em>de la<em><span style="color: #800000;"> </span></em>livraison n°41. Il est désormais en accès libre dans l’<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/790336366.png" id="media-1346045" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-1347960" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/3335682759.jpeg" alt="stéphane barsacq,blaise pascal,la rochefoucauld,caravage,michel clouscard,michel houellebecq,arthur rimbaud,honoré de balzac,victor hugo,roger nimier,antoine blondin" />Marc Alpozzo : Cher Stéphane, c’est toujours un grand plaisir de vous lire. Ce troisième volet de la trilogie <em>Mystica</em>, est encore un très beau texte, où s’y mêlent des aphorismes, des exercices d’admiration, des extraits de votre journal intime, et des lettres, ainsi que de longues citations d’auteurs, d’éclaireurs pour notre temps. Vous faites une fois de plus œuvre de moraliste, du type XVIIe. </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: black;"> </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Stéphane Barsacq : Je vous remercie pour votre invitation à dialoguer de nouveau, cher Marc. Dès l’abord, je dois m’interroger sur le sens d’un mot. Vous parlez de « moraliste ». Suis-je un moraliste ? Si l’on entend un homme attaché à faire la morale à autrui, le prêcheur d’une moralité, voire d’une moraline, je ne le suis en rien, dois-je le confesser. Le mot morale, pourtant si beau, a tellement été démonétisé, qu’on ne l’entend d’ailleurs plus guère que sous sa forme héritée du grec, et qui, bien que plus ancienne, est plus récente, je veux parler de l’éthique. On pourrait même avancer que ceux qui parlent d’éthique le font par peur de la morale, comme si la morale était une branche du catéchisme, et l’éthique, de la philosophie ! Pour autant, s’il s’agit d’être sérieux, il est vrai que le courant moraliste est l’un de nos plus forts courants littéraires. Il s’est illustré autour des acteurs déchus de la Fronde, comme La Rochefoucauld, ou avant lui, autour des femmes de lettres qui ont forgé notre langue, comme Mme de Sablé. Pour moi, s’il est un moraliste dont l’œuvre a modelé, pour partie, ma vie, c’est Pascal. Que dire de lui, que tous ne sachent déjà ? Pascal a été un grand mathématicien de la mystique, et un mystique génial de la raison : un écrivain que je pratique depuis l’adolescence chez lequel « l’esprit de géométrie » ne fait qu’un avec « l’esprit de finesse ». Pascal a voulu dire le Tout de la création, et a laissé une œuvre inachevée, ce qui est, somme toute, la plus riche possibilité d’accéder à l’entièreté des phénomènes, parfois si complexes. Mais de quoi est-il question chez Pascal ? Non pas de la morale, entendue comme un ensemble de règles contraignantes, dont le propre serait de rétrécir nos vies à de la pauvreté. C’est tout le contraire. Il y va d’une observation des misères et des grandeurs, de ce qui permet de convertir les unes aux autres. C’est une manière de ressaisir un élan vers la hauteur. A cet égard, je crois nécessaire de tenir la balance entre la lucidité, qui est l’observation de la pesanteur, et l’espérance, qui est cette grâce, d’où notre vie tire son énergie pour ne pas céder. Mais si je me sens proche de Pascal, dois-je ajouter aussitôt un nom ? Ce serait celui du Caravage, qui offre un double un Pascal, de même que son suiveur, Georges de La Tour. Regardez les tableaux du Caravage : il est question d’une noirceur et d’une lumière qui la rachète, d’un monde comme dévoré par le mal et l’horreur, mais qui se soumet à une autre loi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1346049" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/454299698.png" alt="Capture d’écran 2023-01-05 à 16.12.03.png" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Nous vivons cependant une époque absolument amorale, sur divers plans. En quoi selon vous, le moraliste au début de ce siècle empreint de nihilisme, a-t-il son rôle à jouer ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">S. B. : <span style="color: black;">Diversité imposée, vivre-ensemble conflictuel, écriture inclusive, discrimination positive, intersectionalité, indigénisme, communautarisme, <em>gender studies</em>, <em>black lives matter</em>, <em>politically correct</em>, <em>cancel culture</em>, <em>black face</em>, <em>mansplaining</em>, <em>manspreading</em>, <em>white privilege</em>, et, bien sûr, transition de genre incontrôlée, voire pédophilie d’élite et de réseau : nous vivons une époque étonnante dans la mesure où l’amoralité, sinon l’immoralité, se donne parfois pour le degré suprême du moralisme. C’est l’aboutissement de la logique libérale-libertaire prophétisée par Michel Clouscard et mise en scène par son disciple, Michel Houellebecq – une logique qui avance à pas de géant avant « liquidation », puisque le mot d’ordre semble celui des soldes : <em>Tout doit disparaître</em>. Je ferais volontiers remarquer pour enfoncer le clou que le dernier poème des <em>Illuminations</em> est non pas « Génie », mais « Soldes », où Rimbaud écrit avec une prescience surhumaine la situation de notre époque, mieux qu’aucun critique. Jugez-en ! Que dit le poète qui est tout sauf un rêveur, ou dit autrement qui est celui dont l’œil voit en face l’avenir : « </span><span style="color: black;">À vendre les Corps sans prix, hors de toute race, de tout monde, de tout sexe, de toute descendance ! » Mais si ce n’était que cela ! Rimbaud voit tout : « À vendre l'anarchie pour les masses ; la satisfaction irrépressible pour les amateurs supérieurs ; la mort atroce pour les fidèles et les amants ! » Heureusement qu’on ne l’a pas mis au Panthéon ! On n'imagine pas notre président réciter ces mots qui dévoileraient la finalité de son programme. Rimbaud continue : « À vendre les habitations et les migrations, sports, féeries et comforts parfaits, et le bruit, le mouvement et l'avenir qu'ils font ! » Non, vraiment : trop, c’est trop ! De fait, </span><span style="color: black;">dès lors que le commerce trouve son intérêt, tout devient licite, comme nous le voyons, et l’objet de croisades pour le Bien, même s’il est le Mal, je pense à tout ce qui touche à la GPA, à la traite au profit de passions tristes des utérus de femmes pauvres. Sans doute peut-on continuer les développements sur des pages. Ce qu’on appelait Satan se déchaîne en ricanant contre toute illumination rimbaldienne. </span>C’est assez dire si ma morale, si jamais ce mot a un sens, est avant tout une morale du feu poétique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : </strong><strong><em><span style="color: black; background: white;">Solstices </span></em></strong><strong><span style="color: black; background: white;">(Corlevour, 2022) est le troisième volet d’une trilogie qui commence par </span></strong><strong><em><span style="color: black; background: white;">Mystica </span></em></strong><strong><span style="color: black; background: white;">(Corlevour, 2018) puis se continue avec <em>Météores</em></span></strong><span style="color: #202122; background: white;"> </span><strong><span style="color: black; background: white;">(Corlevour, 2020). Après votre très beau roman </span></strong><strong><em><span style="color: black; background: white;">Le piano dans l’éducation des jeunes filles </span></em></strong><strong><span style="color: black; background: white;">(Albin Michel, 2016), vous aviez opté en 2018, pour une forme plus ramassée, le recueil d’aphorismes. Pourquoi ?</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">S. B. : Je me souviens d’un texte ironique de Jacques de Lacretelle sur La Rochefoucauld. Il montrait que La Rochefoucauld était d’abord <em>romancier</em>. Il citait un aphorisme du duc, et le continuait par une narration parfaitement conforme à l’art du roman traditionnel, une narration elle-même arrêtée par un nouvel aphorisme, puis reprise sur plusieurs pages, jusqu’à un nouvel aphorisme. Autrement dit, il montrait que l’aphorisme était le point de gouverne d’un art du roman, qui n’offrait guère que des transitions, plus ou moins développées, d’un aphorisme à l’autre, ce qui est certes vérifiable jusqu’à Balzac et Hugo, voire Roger Nimier ou Antoine Blondin. À cet égard, tout bon recueil d’aphorismes est avant toute chose un art du roman, qui a su faire sauter les parties intermédiaires, pour laisser l’imagination plus libre. Pour moi, il est vrai par ailleurs que j’ai toujours aimé changé de forme : j’ai écrit de la poésie, de la critique, de la philosophie, de la musicologie, mais encore un livre sur l’art. Après un roman, art du développement, j’ai voulu faire le contraire : proposer des essences. On peut être long et court, ce qui est propre des romans ratés, qu’on pourrait ramener à une nouvelle, mais aussi court et long, comme Cioran, chez lequel tout engage soudain le cosmos.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1346048" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/450617969.png" alt="Capture d’écran 2023-01-05 à 16.11.05.png" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><em>La vocation de Saint Matthieu</em> de Caravage</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Votre premier volet, <em>Mystica</em>, pose la question du salut. Avec <em>Solstices</em>, on a l’impression que vous posez la question de l’entre-deux, l’entre-deux mondes, l’entre-deux humanités, l’entre-deux époques, la nuit et le jour. </strong><strong><em><span style="color: #202122; background: white;">Inter canem et lupum</span></em></strong><strong>, entre chien et loup, il nous incombe de choisir, n’est-ce pas ? Et vous choisissez la lumière, non pas celle des ténèbres, mais la lumière du divin.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">S. B. : <span style="color: black;">Je parlais du Caravage. Combien de fois suis-je allé à Saint-Louis-des-Français à Rome ? En 1600, grâce à ses amitiés dans le milieu pro-français, Caravage obtient la commande de la Vocation et du Martyre de saint Matthieu. Cette première grande commande de sujets religieux marque le principal tournant de sa carrière, lui permettant de démontrer sa capacité à traiter ce type de peinture. Son approche des sujets religieux est aussi ambivalente que la vie en clair-obscur qu’il mène entre les salons des princes et les bagarres de rue. Cette attitude le rend inclassable. Autant qu’une manière picturale, le clair-obscur est le reflet de sa propre recherche spirituelle. <span style="background: white;">Au-dessus de la main du Christ, une fenêtre ouverte, à meneaux en forme de croix, annonce la mort et la résurrection du Christ par laquelle il rachète les péchés. La vocation de Matthieu devient alors, non seulement le pardon de ses fautes, mais aussi une naissance, le passage de la mort à la vie, de l’ombre à la lumière. Le Christ lui-même sort de l’ombre, son entrée dans la pièce n’a rien d'éblouissant ; de même que la lumière qui accompagne son appel, si elle vient toucher tous les personnages, ne trouble pas l’intérêt que le jeune et le vieillard mettent à compter leur argent. Les visages des différents personnages expriment une certaine distance vis-à-vis de la scène : ont-ils de l’indifférence ? De la surprise ? De la défiance Matthieu a gardé une main posée sur ses pièces, mais avec l’autre il hésite à se désigner. Cette réponse au dialogue ouvert par le Christ nous fait douter que ce personnage soit bien celui de Matthieu. Il ne s’est pas encore levé, son expression est étonnée : toute la scène est dans l’instant où la grâce passe. Et le Christ attend la réponse de Matthieu qui va devoir laisser son argent pour suivre ces hommes dont les pieds nus expriment la pauvreté. Saint Pierre est situé entre le spectateur et le Christ. Il est celui sur qui le Christ a bâti son Église, médiatrice entre Dieu et les hommes. C’est ainsi l’Église qui répète à son tour le geste du Christ invitant à le suivre. Toute proportion gardée, je me place dans tradition de Pascal et de Caravage, tels, je l’espère, les personnages de Georges de La Tour.</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1346047" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/1398394004.png" alt="Capture d’écran 2023-01-05 à 16.10.20.png" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Hélène Grimaud</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Peut-on dire que votre principe de composition est avant tout musical ? Vous faites de nombreuses références aux compositeurs et aux musiciens, notamment votre amie Hélène Grimaud, à laquelle vous consacrez des lettres émouvantes dans <em>Solstices</em>.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">S. B. : Ma conception de l’écriture est aussi bien musicale qu’architecturale. Je cherche aussi bien à développer une ligne à l’horizon, que de faire que chaque page puisse être verticale. Sans doute ai-je le plus appris auprès des musiciens, je pense naturellement à Bach, chez qui tout est conçu comme un art de l’amour des notes entre elles. Pour aller plus avant, je dirais volontiers qu’on apprend mieux à écrire à écouter Glenn Gould qu’à potasser Roland Barthes. Je m’explique : Gould, quand il joue Bach, joue chaque morceau selon son énergie propre, mais encore dans une économie d’ensemble, comme si chaque morceau était une note d’une plus vaste partition, elle-même à entendre avec ce qu’on appelait « la musique des sphères ». Hélène Grimaud, rencontrée quand nous étions tous deux très jeunes, est une femme de génie. Je n’ai cessé d’être inspiré par elle, par tout ce qu’elle m’a montré dans un sens ascendant, avec un panache, une insolence, une liberté qui sont le propre des êtres marqués par l’étoile. J’aime que cette artiste n’ait rien sacrifié à la mode pour se gagner et obtenir d’être elle-même. Je lui suis reconnaissant de m’avoir démontré que les grandes figures du passé ne lui appartiennent pas, mais sont des tremplins pour pouvoir vivre nos vies à l’octave du destin. En arrière, quel travail ! Mais c’est le propre de nos vies qu’elles sont ce que nous en faisons. Je regrette de ne pas la voir plus souvent, mais elle est toujours au-devant de ce que je devine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Dans vos trois textes, vous abordez aussi de nombreuses figures d’inspiration comme Chénier, Novalis, Hölderlin, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, André Suarès, Paul Valéry, Gustave Thibon, Simone Weil, Armel Guerne, Jean Baudrillard, Lucien Jerphagnon et, naturellement, les deux maîtres de votre adolescence : Edmond Jabès et Emil Cioran. En relisant l’ensemble de votre trilogie, j’ai d’abord le sentiment qu’on peut la voir comme un formidable exercice d’admiration, pour les morts comme pour les vivants, ce qui nous tient en éveil, et ce qui donne du sens à nos existences. N’est-ce pas ainsi qu’il faut avant tout la lire ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">S. B. : <span style="color: black;">Oui, sans doute. « Dans mon pays, on dit merci », comme l’a écrit René Char, - le même René Char qui a lui aussi l’œuvre de Georges de La Tour. Je le cite : « <span style="background: white;">La reproduction en couleur du <em>Prisonnier</em> de Georges de La Tour que j’ai piquée sur le mur de chaux de la pièce où je travaille, semble, avec le temps, réfléchir son sens dans notre condition. Elle serre le cœur mais combien désaltère ! » Ces propos, je pourrais les tenir à mon tour au sujet de ceux que vous avez cité. Car si j’aime les citer, c’est parce que je les sais profitables à chacun. Pour moi, les grands écrivains sont des amis d’une folle prodigalité – peu importe qu’ils soient morts depuis des années. Au cœur de leurs écrits, ils sont plus vivants que quiconque. Par ailleurs, dans la tradition qui court de Baudelaire à Breton, en passant par Apollinaire, j’ai souci de parler de peintres vivants, que je tiens en haute estime. Ainsi de Stanislas Bouvier. Un ami comme le sont Paul Kichilov, Denis Polge, Pierre-Edouard et Augustin Frison-Roche. Sans les peintres, au même titre que les musiciens, manqueraient
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlMoisson.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2018-02-10:31021362018-02-10T05:00:00+01:002018-02-10T05:00:00+01:00 Sur le chemin de la boulangerie, prendre le temps de papoter avec une...
<em><strong>Sur le chemin de la boulangerie, prendre le temps de papoter avec une voisine qui habite un peu plus bas dans la rue ; on la sait seule, avec comme unique compagnon son petit chien de treize ans qu’elle porte souvent dans les bras car il commence à avoir du mal à marcher.<br />Prêter à l’infirmière qui vient quasi tous les jours le livre de Bea Johnson, <u>Zéro déchet</u> et en parler avec elle à chaque fois car elle aussi voudrait limiter ses déchets à la maison car, comment faire pour ceux de son travail ? Avec l’infirmière qui vient les autres jours, parler chats.<br />Commencer la relecture de <u>La peste</u>, de Camus et se souvenir des personnages ; quand on en rencontre un, au fil des pages, on dit : « ah oui, lui…. ».<br />Ecouter Philip Glass, <u>Tissue n°7</u> pour violoncelle et piano, et <u>Opening</u>. Plusieurs fois.<br />Tricoter un bonnet, taille trois mois. <br />Regarder une belle émission sur Caravage, dont on ne se souvenait plus qu'il se prénommait Michel Angelo et, après, feuilleter le beau catalogue qu’on avait acheté à Montpellier il y a quelques années.<br />Remarquer que l’ipomée commence à avoir de minuscules nouvelles petites feuilles. Les anciennes sont toutes racornies par l’hiver mais on ne sait pas s’il faut les couper.<br />Rester un moment, debout, dans le grand soleil lumineux d’une après-midi de mistral, en hiver.</strong><br /><br /></em>
Blog NEIDINGERhttp://blogdesylvieneidinger.blogspirit.com/about.htmlDécollations muséales: j'aimais bien le XXème siècle...tag:blogdesylvieneidinger.blogspirit.com,2016-04-23:33263312016-04-23T18:12:00+02:002016-04-23T18:12:00+02:00 " Judith décapitant Holopherne ." L'oeuvre originale du...
<div id="contentRight"><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong>" Judith décapitant Holopherne</strong>."<img id="media-209994" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://blogdesylvieneidinger.blogspirit.com/media/00/02/4157548822.GIF" alt="caravage.GIF" width="324" height="251" /></span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">L'oeuvre originale du Caravage vient de sortir du néant.</span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #0000ff;"><strong><a style="color: #0000ff;" href="http://www.parismatch.com/Culture/Art/Immense-decouverte-le-dernier-des-Caravage-949474"> Redécouverte dans un grenier de la région de Toulouse</a> </strong></span>suite à une fuite d'eau sous pente.</span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Le cabinet d'expert Turquin vient d'évaluer l'oeuvre à 120 millions d'euros.</span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">L'état français publie un décret de non sortie du territoire pour trois ans.</span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Et le monde de s'extasier de la redécouverte.</span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Il y a tout de même un petit problème... Sinon plusieurs.<br /></span></div><div> </div><div> <span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">1) ORIGINE DE PROPRIETE?</span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">L'ancêtre de l'heureux néo-propriétaire était officier de Napoléon. Le tableau est probablement un butin des guerres d'Italie ? </span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Débat clos: le tableau appartient à une Histoire qui remonte à la première moitié du... XIXème siècle tout de même. </span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Le débat sur la légitimité de propriété semble ici passablement dépassé deux siècles plus tard.</span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"> Il avait été pris à qui et ou cet objet? Nul ne le sait<br /></span></div><div><strong><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Le monde de l'Art estime miraculeuse la résurrection de cette toile et s'en extasie.</span></strong></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"> [Nota Il n'y a pas de hasard, d'ailleurs à ce que le British Museum et le Louvre soient les deux musées les plus volumineux au monde. </span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Les deux anciennes puissances coloniale ont accumulé des objets des territoires sous leur contrôle. </span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Débat sur ce point ? Quand on voit la destruction actuelle, massive du patrimoine proche-oriental in situ, on trouve que le réseau mondial des musées- et pas seulement ces deux musées majeur- a finalement protégé une partie du patrimoine de l'humanité.]</span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">2-<span style="color: #0000ff;"><strong><a style="color: #0000ff;" href="http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/04/14/03015-20160414ARTFIG00034-affaire-caravage-des-doutes-venus-d-italie.php">Les Italiens viennent tempérer l'enthousiasme hexagonal contestant </a></strong></span>que l'oeuvre retrouvée soit un original du Caravage. Normal, c'est de bonne guerre.</span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Alors où est le problème??</span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><a id="a_img0" class="zoom" style="cursor: crosshair;" href="http://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/mah/images_museumplus/big/0001314000/0001314101_0000046409_OG.jpg" name="zoom"><img id="img0" src="http://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/mah/images_museumplus/500/0001314000/0001314101_0000046409_OG.jpg" alt="" /></a></span></div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">3)....Le sujet: une décapitation ! <br /></span></div><div> </div><div> </div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Ou ici la <span style="color: #0000ff;"><strong><a style="color: #0000ff;" href="http://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/mah/collections/detail.php?type_search=simple&lang=fr&criteria=D%C3%A9collation+de+saint+Jean-Baptiste&terms=all&pos=5&id=1314101">décollation de Saint-Jean Baptiste</a></strong></span> 1496-1499 oeuvre visible au MAH<br /></span></div><div><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/mah/collections/result.php?adv_auteur=Juan+de+Flandes">[Ici Juan de Flandes</a> </span>( vers 1465 - Palencia, 1519)<span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://www.ville-ge.ch/musinfo/bd/mah/collections/result.php?adv_auteur=Hans+Memling">Hans Memling</a></span> (Memelingen, entre 1425 et 1440 (ou près d'Aschaffenburg, vers - Bruges, 1494), ancienne attribution.</span>(</span></span></span>Huile sur bois 87 x 47 x 1 cm. Mention obligatoire : Musée d'art et d'histoire, Genève. Legs Gustave Revilliod, Genève, 1890 N° d'inventaire : CR 0365<span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">)]<br /><br /></span></span><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong>J'aimais bien le XXème siècle...</strong> quand on croisait ces scènes atroces du comportement humain seulement et uniquement au détour des couloirs de musées.</span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Que l'on pouvait regarder ou ignorer.</span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong> Ces oeuvres d'art nous évoquaient la barbarie de l'antiquité. Et ouf, on se disait que de tels temps atroces étaient révolus.</strong><br /></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Et nous de gloser, jauger, soupeser, analyser tranquillement du regard les clairs obscurs, la touche spécifique de l'artiste.<br /></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong>Et puis le XXIème siècle barbare nous gicle en pleine figure.</strong><br /></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #0000ff;"><span style="color: #000000;"> On a décapité dans la plus grande indifférence jusqu'à ce que des occidentaux subissent le sort. Ce qui a enclenche enfin une alerte mondiale en 2013.</span></span> </strong></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><strong>Mais surtout ces crimes de guerre se poursuivent.<br /></strong></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Les ados et lycéens commençaient à partager sur les portables dans les cours des établissements scolaires ces scènes chaudes d' un nouveau genre dans l'indifférence sociétale la plus absolue. </span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">C'était l'époque du partage sans limite, à tout va, infra rouge ou bluetooth aujourd'hui révolu.<br /></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Les parents qui savaient rouspétaient, mettaient en garde. Leur progéniture était informée Et les autres? <br /></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #0000ff;"><strong><a style="color: #0000ff;" href="http://blogdesylvieneidinger.blogspirit.com/tag/video+de+decapitation">facebook participait volontairement au partage macabre encore en 2013 en refusant de retirer une video enclenchant une ire mondiale puis en acceptant finalement </a></strong></span></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #0000ff;"><span style="color: #000000;">Aujourd'hui 1) celui qui cherche sur internet trouve toujours ces images et surtout 2) les criminels continuent leurs ignobles exactions, à l'heure de la modernité.</span></span></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #0000ff;"><span style="color: #000000;"> Les tableaux du type Judith& Holoperne n'étaient au fond que des pigments sur toiles rappelant de vieilles lunes.</span></span></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #0000ff;"><span style="color: #000000;">J'aimais bien le XXème siècle...</span></span></span></p><p><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #0000ff;"><span style="color: #000000;"> Sylvie Neidinger</span></span></span></p></div><div> </div><div> </div><br id="contentLeft" /><div> </div><div> </div></div>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.html20 juillet 2012. Caravage.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2012-07-21:29158602012-07-21T21:07:32+02:002012-07-21T21:07:32+02:00 Aller à Montpellier voir l’exposition Caravage. N’avoir pas assez de ses...
<em><br /><strong>Aller à Montpellier voir l’exposition Caravage.<br />N’avoir pas assez de ses deux yeux pour regarder toutes ces splendeurs.</strong></em><br />