Last posts on cachette2024-03-29T13:41:04+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/cachette/atom.xmlPierre Vallethttp://www.paris14.info/about.htmlRendez-vous théâtre avec l'oeil éclairé d'Agnès notre critique du 14èmetag:www.paris14.info,2019-11-14:31436752019-11-14T02:11:56+01:002019-11-14T02:11:56+01:00 Adieu Monsieur Haffmann 4 molières en 2018 rien que cela pour cette pièce...
<p>Adieu Monsieur Haffmann</p><p>4 molières en 2018 rien que cela pour cette pièce écrite et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre!…</p><p>A la vue de ce spectacle, l'on peut dire que ces récompenses sont bien méritées. Tout est judicieux, que ce soit côté écriture, mise en scène ou interprétation…</p><p>L'histoire est celle de Joseph Haffmann juif bijoutier qui en plein nazisme propose à son employé de s'occuper de son magasin s'il consent à le cacher jusqu'à ce qu'une époque plus favorable survienne…</p><p>Un arrangement des plus singuliers va se mettre en place entre eux. Que résultera t-il de cet accord, c'est un des enjeux de la pièce.</p><p>Le jeu des comédiens authentique, sobre, harmonieux et sonnant juste, nous happe jusqu'à la dernière minute. La mise en scène accompagnée d'un éclairage fait pour la circonstance et d'une musique assez douce est bien rythmée. Avec parfois de brefs moments de jeu habilement ponctués par des noirs. L'absurdité de la situation qui règne en ces temps de persécution et d'étoile jaune bien décrite dans ce texte ressort ici avec panache, et l'humour qui en découle est fin est astucieux. Vraiment poignant…</p><p> </p><p>Agnès Figueras-Lenattier</p><p>Plus d'infos :</p><p>Théâtre rive Gauche rue de la Gaité</p><p>Métro : Edgar Quinet, Montparnasse</p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlCache-cachetag:textespretextes.blogspirit.com,2011-05-26:31098862011-05-26T08:34:00+02:002011-05-26T08:34:00+02:00 Nina la chatte a ses cachettes. Dans le nouvel appartement, elles se sont...
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">Nina la chatte a ses cachettes. Dans le nouvel appartement, elles se sont multipliées. Dehors, dedans. Elle disparaît de la terrasse. Sur les toits voisins, pas un chat. Je la débusque sous le lierre qui déborde d’une jardinière, camouflage et ombre, endroit parfait dont elle occupe l’envers. Noire, elle se confond avec les ardoises du mur mitoyen : vous la cherchez des yeux, elle vous observe.</span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3096215781.JPG"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/762644877.JPG" alt="Nina.JPG" name="media-90018" id="media-90018" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /></span></div> <p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;"><br /> Tapis, écharpes, coton frais, coussin brodé, peignoir éponge, elle sait les secrets des étoffes. Y abrite ses silences de velours. Une chatte sans grelot se déplace incognito. Je me retourne, elle dort au bord du grand châle russe dont la laine est fine, les franges attirantes. Un instant plus tard, elle n’y est plus. Faites-lui une place libre sur le bureau, elle la dédaigne, mais s’installe volontiers sur le carton du calendrier, des papiers épars.</span></p> <p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">L’absent, l’absente a toujours tort. A son retour, elle boude, sans trahir les heures immobiles à guetter le bruit de l’ascenseur et de la porte d’entrée. Le rituel accompli, elle vient s’enrouler autour des jambes, roucoule, appelle la caresse, retrouve son peps. Les dernières emplettes l’intéressent : la tête dans le sac, elle s’informe. Elle adore les papiers de soie, tous ceux qui crissent. A l’instant, fine mouche, la voilà qui se signale d’un cri flûté et se couche sous ma chaise, se sent-elle l’héroïne du jour ?</span></p> <p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">Elle aussi s’éclipse à ses heures. Un chat sait se faire oublier. Au-dessus d’une armoire. Sous un bureau. Sur une chaise de la salle à manger. Sourd aux appels. La plupart des visites l’importunent, Nina s’esquive. Elle préfère les heures calmes, la musique, le piano surtout, ne riez pas. Elle se berce aux pages tournées au-dessus d’elle, au bruit léger qu’on fait en écrivant, en tapotant le clavier. Ouvrez un tiroir, à la recherche d’une carte, d’une fiche, d’une enveloppe : elle s’y couche aussitôt, dans un paradis de papier. Les penderies aussi sont lieux magiques aux recoins sombres, parfumés d’odeurs familières. Les griffes se jouent des portes coulissantes, sachez-le.</span></p> <p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">Sur un appui de fenêtre, entre rideau et tenture, merveilleusement dissimulée, la chatte sommeille. Suit les allées et venues des pigeons sans qu’ils le sachent, surveille les toits, le ciel. A la nuit tombée, on adore jouer à cache-cache, surprendre et être surprise. Entamer une course poursuite, la queue en panache, pour éloigner – ou fêter ? – l’heure du coucher.</span></p> <p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">Difficile à photographier, un chat noir. Sa fourrure a besoin de lumière pour vibrer sous l’objectif. C’est avant tout une silhouette. Une ombre chinoise. Il y faudrait des pinceaux. Nina la chatte pose volontiers, mais déteste l’appareil photo, prend plaisir à bouger au dernier moment, à fermer les yeux, soudain très lasse. Parfois, bonne fille, elle patiente, vous observe à chercher la bonne hauteur, l’angle adéquat, à changer la position de la molette. Et c’est ainsi que la compagne invisible de tant de livres lus, de tant de pages écrites, devient texte, mystère de la sujétion.</span></p>