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Tania
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Bleu divin
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-03-26:3266173
2022-03-26T08:00:00+01:00
2022-03-26T08:00:00+01:00
« De toutes les icônes exposées, la sienne était la seule à ne pas...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1443819618.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1143468" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/103058864.jpeg" alt="arditi,l'homme qui peignait les âmes,roman,littérature française,iconographie,religion,peinture,sensualité,spiritualité,xie siècle,proche-orient,culture" /></a>« De toutes les icônes exposées, la sienne était la seule à ne pas être recouverte d’or, à l’exception de l’auréole du Christ, marquée par un fin cercle. Le reste du fond était un bleu ciel exceptionnel d’éclat et de profondeur, qu’il avait obtenu grâce à une pierre trouvée sur les hauteurs de Mar Saba, et qu’il avait appelé Bleu divin.<br /><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Sa découverte était due au hasard. Un jour qu’il remontait en direction de Bethléem, un reflet jaillit d’un rocher, qui le frappa par sa brillance. Il s’approcha de la pierre et constata qu’elle contenait des cristaux bleutés. Il en détacha quelques fragments et, à son retour à l’atelier, pulvérisa l’un d’eux avant de le mélanger à de l’huile de lin. La teinte obtenue sur une couche de levkas l’avait laissé sans voix. »</span></span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Metin Arditi,</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"> <a title="Les icônes d'Avner" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/03/16/les-icones-d-avner-3266171.html" target="_blank" rel="noopener">L’homme qui peignait les âmes </a></span></em></p>
Tania
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Les icônes d'Avner
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-03-24:3266171
2022-03-24T08:00:00+01:00
2022-03-24T08:00:00+01:00
Le dernier roman de Metin Arditi , L’homme qui peignait les âmes , conte...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le dernier roman de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Metin_Arditi" target="_blank" rel="noopener">Metin Arditi</a>, <em>L’homme qui peignait les âmes</em>, conte une histoire née d’un questionnement : qui fut l’auteur véritable de l’icône dite du <em>Christ guerrier</em>, conservée au monastère de Mar Saba, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bethléem ? Une analyse récente a remis en question son attribution.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1326602620.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1143467" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/4225716693.jpg" alt="Arditi,L'homme qui peignait les âmes,roman,littérature française,iconographie,religion,peinture,sensualité,spiritualité,XIe siècle,Proche-Orient,culture" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Monast%C3%A8re_de_Mar_Saba" target="_blank" rel="noopener">Mar Saba</a>, monastère chrétien orthodoxe oriental surplombant la vallée du Cédron <br />à mi-chemin entre la vieille ville de Jérusalem et la mer Morte (<a title="Source de l'illustration" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mar_Saba_IMG_0029.jpg" target="_blank" rel="noopener">Wikimedia</a>)</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">L’histoire d’Avner commence à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Acre_(Isra%C3%ABl)" target="_blank" rel="noopener">Acre</a> en l’an 1079. Le gamin juif,</span> <span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">quatorze ans, livre du poisson au monastère de la Sainte-Trinité et chaque fois, Thomas, qui aime sa compagnie et connaît sa gourmandise, lui prépare alors un en-cas. Cette fois, il l’agrémente de quatre petites figues cueillies sur le figuier sauvage près de l’église : Avner aime s’installer sous cet arbre, il a baptisé cet endroit Le Petit Paradis.</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Son père lui a bien ordonné de rester à distance de l’église, mais le garçon aime se laisser bercer par les chants liturgiques, respirer la brise et les senteurs, observer les papillons… Quand il dessine un jour une esquisse du <em>« Roi des Rois »</em>, un grand papillon doré, il est puni par son père qui lui rappelle l’interdit de la représentation, qu’Avner ne comprend pas : célébrer la beauté, n’est-ce pas honorer le Créateur ?</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">De même, quand ses parents l’envoient dormir dans la même chambre que sa cousine Myriam qu’ils ont recueillie, il ne peut résister à son invitation de s’étendre sur elle. Myriam, qui garde les moutons, est devenue sa complice en sensualité. Il lui a montré le figuier sauvage, il lui raconte tout, notamment sa rencontre avec le frère Anastase qui portait une icône. Le fond d’or a ébloui Avner, à tel point qu’un jour, le moine le fait entrer dans l’église pour admirer l’iconostase <em>« qui sépare le monde des vivants de celui de l’Esprit ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Fasciné, Avner se met à fréquenter l’atelier d’Anastase, avec un grand désir de peindre lui aussi de telles images. <em>« Pas peindre, corrigea Anastase, écrire. J’en commence une. Regarde. »</em> Si le garçon veut devenir iconographe, cela implique un chemin très long, l’apprentissage, l’étude des Textes et une conversion sincère au christianisme. C’est chez Anastase qu’Avner fait la connaissance de Mansour, un marchand ambulant qui voyage avec une chamelle, un mulet et une ânesse et lui fournit des pierres rares pour les couleurs, de la feuille d’or. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Jour après jour, le garçon apprend les techniques, le traitement du bois, la préparation des pigments, la cuisson de la colle. Un an plus tard, il reçoit le baptême et prend le même prénom qu’Anastase, qui signifie Résurrection. Les textes et l’enseignement reçu l’ont ébloui, il a décidé de passer outre le fait qu’il ne croit pas à la Révélation – sans l’avouer. Quand son père décide de marier Myriam, Avner lui montre la belle icône où il l’a représentée avec un agneau dans les bras : elle est choquée de voir la petite croix peinte sur son front et le trahit. Son père le chasse de la maison.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Avner a beau se sentir coupable de s’être détaché des siens, de son peuple, il ne peut faire autrement que poursuivre dans la voie qu’il a choisie. Anastase le confie alors à Mansour pour qu’il aille à Mar Saba, là où les moines rivalisent pour créer les plus belles icônes. En voyage, il apprend beaucoup du marchand musulman qui lui raconte ses aventures, sa vie. Il prie avec lui comme un fils.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Dix ans plus tard, au monastère de Mar Saba, les icônes d’Avner suscitent l’admiration de tous et aussi des jalousies. Les figures du jeune iconographe sont incroyablement vivantes et quand on l’accuse de s’écarter des canons traditionnels, il l’admet volontiers, au risque d’être expulsé : <em>« La seule chose que je souhaite, c’est d’écrire la joie de vivre ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a title="Tous les billets T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/arditi" target="_blank" rel="noopener">Metin Arditi</a> rend hommage à l’art sacré de l’icône à travers ce personnage d’artiste attachant pour qui, qu’on soit juif, chrétien ou musulman, ce qui importe, c’est de célébrer la beauté du monde, comme l’annonçait l’épigraphe du roman :<em> « Les joies du monde sont notre seule nourriture » </em>(Giono). Ce récit, riche en rencontres fortes dans le Proche-Orient du XIe siècle, campe des personnages attachants et complexes. En sortant des conventions de son art, à l’écart des violences de son temps, Avner se donne une mission inédite et pacificatrice : peindre les âmes, révéler ce qu’il y a de meilleur dans l’être humain. </span></p>
Tania
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Danser
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-01-08:3127305
2019-01-08T20:20:00+01:00
2019-01-08T20:20:00+01:00
« Elle n’avait jamais dansé avec Lorenzo. Mille fois elle s’était...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3168808802.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1055608" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/106566885.jpg" alt="arditi,metin,loin des bras,roman,littérature française,éducation,enseignement,suisse,culture" /></a>« Elle n’avait jamais dansé avec Lorenzo. Mille fois elle s’était dit : « Un jour, il me fera danser. Quand il aura seize ou dix-sept ans, l’âge d’un vrai jeune homme. Avec une taille d’homme, des épaules d’homme. Nous serons entourés, les gens ne regarderont que nous, je me laisserai guider par lui, et devant tant de grâce chacun tombera d’admiration. » Là comme ailleurs, elle s’était montrée d’une bêtise insondable. Il aurait suffi qu’elle mette un disque au salon et ils auraient dansé. A six ou sept ans, il n’aurait pas refusé. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Metin Arditi,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> <a title="L'institut Alderson (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/12/11/l-institut-alderson-3127297.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Loin des bras</a></span></em></span></p>
Tania
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L'Institut Alderson
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-01-07:3127297
2019-01-07T08:30:00+01:00
2019-01-07T08:30:00+01:00
Dans Prince d’orchestre , Metin Arditi évoque brièvement l’Institut...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dans <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/11/17/un-prince-fragile-3126409.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Prince d’orchestre</em></a>, Metin Arditi évoque brièvement l’Institut Alderson, un pensionnat près de Lausanne où les riches envoient leurs fils. Le fait que l’écrivain suisse a lui-même grandi dans un internat m’a donné envie de lire <em><a title="Site de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/romans-nouvelles-et-recits/loin-des-bras" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Loin des bras</a></em> (2009). J’imaginais y trouver surtout des histoires d’élèves. En réalité, ce sont les professeurs et la direction de l’Institut dont on suit principalement la vie pendant le premier trimestre de l’année scolaire 1959, et en particulier celle de Vera D’Abundo, qui a accepté de remplacer son amie Elena pendant quelques mois.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1249109099.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1055599" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2493731580.jpg" alt="arditi,metin,loin des bras,roman,littérature française,éducation,enseignement,suisse,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Hodler et le Léman (Revue des deux mondes)" href="https://www.revuedesdeuxmondes.fr/ferdinand-hodler-leman-a-lhonneur-centenaire-peintre/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ferdinand Hodler</a> (1853-1918)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La rentrée 1959 est tendue : depuis la mort de son mari trois ans plus tôt, avec qui elle a fondé l’Institut en 1934, Mme Alderson redoute les désistements. Le nombre d’élèves diminue, il faut assurer la bonne marche de l’établissement et rétablir l’équilibre financier après le déficit de l’année précédente. Heureusement, plusieurs enseignants ont accepté de donner plus d’heures et d’élargir leurs attributions. La directrice rassure sa sœur Gisèle qui s’occupe de l’intendance de l’internat, dans son ombre. <em>« Abeille »</em> et <em>« Cigogne »</em>, comme les jumelles s’appellent dans l’intimité, entretiennent une relation très particulière.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dès l’apparition de l’avocat Enrico D’Abundo, le mari de Vera, on comprend que leur couple bat de l’aile – <em>« Son mari serait toujours un être inadéquat. »</em> Elle se réjouissait de voir que leur fils, Lorenzo, avait les mains <em>« splendides »</em> de son grand-père et non celles de son père. De Rome à Lausanne, pendant leur voyage en train, Enrico montre son impatience et sa désapprobation : pour lui, Vera n’aurait pas dû accepter ce remplacement. Installée dans l’appartement d’Elena à Lutry, pas aussi charmant qu’elle ne l’avait dit, elle attend de le voir partir, fatiguée de l’entendre.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A travers son récit jour après jour, Metin Arditi présente les différents professeurs de l’Institut, leur milieu, leurs obsessions, leur état d’esprit. Chacun soigne ses blessures comme il peut. Irina Kowalski joue au casino et s’endette ; elle est la veuve d’un savant allemand qui a travaillé pour les nazis. Brunet, que sa femme a quitté, photographie le lac Léman selon un rituel bien précis, une façon d’échapper à sa mère chez qui il est retourné vivre. Nadelmann traduit Kafka – Hölderlin était son dieu littéraire, mais une phrase entendue en 1937 à Vienne, de la bouche d’un ami, l’a décidé à quitter l’Autriche et <em>« le plus lyrique des poètes ».</em> </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Mme D’Abundo visite l’Institut Alderson : l’internat, les salles de classe, le grand parc et les installations sportives. Mme Alderson explique leurs us et coutumes au nouveau professeur d’italien. Elle n’ignore pas que son intérimaire, <em>« docteur ès lettres »</em>, est dépressive depuis la mort de son fils, elle veille à ne pas la brusquer. A la salle à manger, chaque table a son professeur, et les élèves passent chaque semaine d’une table à l’autre, ce qui leur donne <em>« un contact régulier avec tous les enseignants ».</em> Lenny, le fils du grand dramaturge Gerald Sarnoff, sera dans sa classe.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le tourment du professeur Berthier, c’est son épouse en traitement à l’hôpital psychiatrique pour de graves crises de mélancolie. Treize ans plus tôt, c’était lui qui n’était <em>« rien ni personne »</em> à sa sortie de la prison de Grasse pour collaboration. D’où son exil en Suisse. Le plus aimable de tous ses collègues sera pour Vera le professeur de sport, M. Gülgül, un petit homme corpulent étonnamment gracieux, passionné de football et de yole. En Turquie, il faisait de la lutte. Il donne aussi des cours de danse. Enfin le professeur McAlistair, un Américain de cinquante ans qui avait refusé de se battre contre les Japonais, se fait remarquer par son régime alimentaire, il se dit shintoïste.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Elle n’allait pas y arriver. »</em> Telle est l’impression de Vera dans le tourbillon de la rentrée. A table, la façon de s’exprimer des élèves, insolente et pleine d’allusions, lui donne le tournis. Quand on apprend que Vera a fait du théâtre à Rome, le problème de la pièce de Noël confiée d’habitude à Mlle Perret, le professeur de français victime d’une attaque et remplacée par sa sœur, est aussitôt réglé : on compte sur Mme D’Abundo. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Lenny est élève à l’Institut depuis onze ans, c’est sa dernière année avant l’université. Il ne voit son père que deux ou trois fois par an, n’est retourné qu’une seule fois chez sa mère en Californie. Elle vient le voir pendant l’été, quand elle vient en Europe, <em>« comme on se charge d’un membre éloigné de la famille à qui on veut faire la charité. »</em> C’est lui qui jouera le personnage principal dans la pièce de son père qui a été choisie pour le spectacle. Vera se voit imposer, malgré ses protestations, le rôle de la mère des trois garçons.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Loin des bras</em> déroule le quotidien de la vie à l’Institut Alderson et suit chacun des personnages dans ses activités, ses relations, ses états d’âme. La directrice et sa sœur, qui approchent de la soixantaine, se voient proposer un rachat de l’Institut par un groupe international. Quant à Vera, elle construit doucement sa nouvelle vie, plus libre qu’avec Enrico, et fait plus ample connaissance avec ses collègues. Le souvenir de Lorenzo la hante. La fréquentation de ses élèves et la sympathie de certains professeurs la réveillent à elle-même, en quelque sorte, jusqu’à prendre de grands risques.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La passion des jeux de hasard, l’homosexualité, la nostalgie de l’Orient, le corps, la tentation du désespoir : plus on lit Metin Arditi, plus on découvre de thèmes récurrents dans son œuvre. <em>Loin des bras</em>, dont la parution précède celle du <em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/02/05/peindre-a-tout-prix.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Turquetto</a>,</em> n’en a pas les qualités littéraires, le roman est assez décousu, sautant d’un personnage à l’autre. Cela n’empêche pas de s’attacher à certains et surtout, pour ma part, à deux des enseignants : Vera et M. Gülgül. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">L’auteur s’est inspiré de <a title="Face à face intime : « Mon père sur mes épaules » de Metin ARDITI" href="https://visitart.fr/2018/01/20/face-a-face-intime-pere-epaules-de-metin-arditi/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">sa propre expérience </a>à l’Ecole nouvelle de Paudex, près de Lausanne, où il a été scolarisé dès l’âge de 7 ans, comme l’indique un portrait du physicien devenu écrivain dans <a title="« Des affaires au pensionnat » par Delphine Peras (L’Express, 2009)" href="https://www.lexpress.fr/culture/livre/des-affaires-au-pensionnat_832141.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>L’Express</em> </a>(et aussi qu’il est le cousin germain de Pierre Arditi). Il en avait déjà parlé dans <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.editionszoe.ch/livre/la-chambre-de-vincent-1" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>La chambre de Vincent</em></a> (2002). Malgré les conditions de vie confortables à l’Institut et la bonne éducation reçue, les garçons n’échappent pas au sentiment d’abandon. Comme Lenny, Metin Arditi y a fait beaucoup de <a title="Du théâtre, madame, du théâtre ! par Metin Arditi (La Croix)" href="https://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Du-theatre-madame-du-theatre-par-Metin-Arditi-2016-09-05-1200786712#imageZoom" target="_blank" rel="noopener noreferrer">théâtre</a>, confie-t-il dans un <a title="Source" href="https://www.consultor.fr/devenir-consultant/actualite-du-conseil/4701-metin-arditi-le-chercheur-de-verite.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">entretien</a> : <em>« Les arts m’ont sauvé. Ils m’ont offert les plus belles des émotions ». </em> </span></p>
Tania
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Merle chanteur
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-11-24:3126412
2018-11-24T08:30:00+01:00
2018-11-24T08:30:00+01:00
« Dans l’âme de chacun d’entre nous, il y...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3832643098.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1053875" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2833721302.jpg" alt="metin arditi,prince d'orchestre,roman,littérature française,chef d'orchestre,musique,jeu,secret,solitude,culture" /></a></span></em></span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">« Dans l’âme de chacun d’entre nous, il y a un merle chanteur. La vie consiste à s’en approcher. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Metin Arditi,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> <a title="Un prince fragile (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/11/17/un-prince-fragile-3126409.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Prince d’orchestre</a></span></em></span></p>
Tania
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Un prince fragile
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-11-22:3126409
2018-11-22T08:30:00+01:00
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Prince d’orchestre , au lieu de chef d’orchestre, on verra pourquoi Metin...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Prince d’orchestre</em>, au lieu de chef d’orchestre, on verra pourquoi<a title="Notice de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/contributeurs/arditi-metin" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> Metin Arditi </a>a choisi ce titre pour son roman consacré à la musique et à la direction d’orchestre. Son héros, le bel Alexis Kandilis, va de triomphe en triomphe. Quelles que soient les situations, tout rentre dans l’ordre sous sa baguette et se termine par une ovation, dans les plus grandes villes du monde.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2866506678.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1053874" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2729628058.jpg" alt="metin arditi,prince d'orchestre,roman,littérature française,chef d'orchestre,musique,jeu,secret,solitude,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">L'Orchestre de la Suisse romande au Victoria Hall de Genève</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Au printemps 1997, l’émotion du chef n’est plus la même qu’à ses débuts, il a appris à feindre. <em>« Et comment aurait-il pu en être autrement ? Mêmes grandes salles. Mêmes solistes. Grand répertoire repris, répété, resservi. »</em> Il joue donc aussi l’émotion, bien qu’il n’en puisse plus : <em>« il y avait la gloire, l’argent, la facilité extrême. Alors il poursuivait. »</em><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kindertotenlieder_(Mahler)" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> <em>Les chants des enfants morts</em> </a>de Mahler qui l’avaient bouleversé à vingt ans, le troublent encore, malgré lui.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Saluant sur la scène du Victoria Hall, il reconnaît, tout près de ses proches, le visage de Lenny, un ancien élève de l’Institut Alderson (décor de <a title="Décor d'un précédent roman" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/romans-nouvelles-et-recits/loin-des-bras" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Loin des bras</em></a>) où sa mère l’avait mis en pension<em> « sans crier gare, l’année de ses onze ans »</em>, et s’imagine aussitôt sa femme, Charlotte, cette <em>« crétine »</em>, invitant Lenny à les accompagner au restaurant et lui parlant de la biographie en cours de préparation – <em>« Il ne fallait pas qu’il parle. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Clio, sa mère, si fière de le voir au sommet depuis vingt ans, a admiré une fois de plus son frac, son élégance, sa beauté, mais elle a vu ce petit mouvement du pied qui signale une angoisse, elle s’interroge. Bien sûr, il aurait voulu être compositeur, il était doué pour cela, mais elle s’était opposée à ce métier difficile, mal payé, solitaire : <em>« Alexis était fragile. Il avait besoin de gaieté. De lumière. »</em> Contrarié, il pouvait basculer dans la colère. Quand il le voulait, <em>« il pouvait charmer un cobra ! »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Peu à peu, Metin Arditi présente l’entourage du maestro, les inimitiés, les tensions. <em>« Lenny ne dirait rien. Alexis en était certain. Entre internes, personne n’avait jamais trahi. »</em> L’atmosphère est donc agréable à table, seul le fils d’Alexis garde le silence. L’arrivée d’un célèbre homme d’affaires, Jeffrey Paternoster, attire l’attention : <em>« un charme de vieux riche »</em>, observe Alexis, avant de reconnaître le jeune homme qui l’accompagne, Sacha, <em>« le flûtiste russe de l’orchestre ».<span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Un autre projet excite fort Alexis : le <em>« B16 »</em>, seize pièces de Beethoven à jouer avec l’Orchestre philharmonique de Berlin, un coffret de dix cédés dont il serait la vedette. Il n’est pas encore sûr d’être choisi, mais se juge bien meilleur que son rival, un chef russe qui en fait des tonnes. Ce serait une consécration.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En attendant, il propose à Sacha, le flûtiste, de l’accompagner dans sa limousine entre Lausanne et Genève. Curieux de sa relation avec Jeffrey Paternoster, il découvre que leur intimité est aussi liée au poker : Sacha ne joue pas, mais l’homme d’affaires, son amant, beaucoup et très gros. Ni routine ni usure, le poker est un jeu d’émotions violentes. Alexis y a joué à l’internat et quand le Cercle des Trente lui ouvre la porte de ses luxueuses parties, il ne résiste pas à l’invitation.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Prince d’orchestre</em> fait partager les obsessions, les succès et les angoisses du chef d’orchestre. Sa brillante carrière est un défi permanent. Sa femme et sa mère doivent composer avec ses sautes d’humeur, son égocentrisme, ses peurs. Peu à peu des blessures d’enfance reviennent à la surface. Un chef doit tout contrôler, y compris soi-même, et surtout dans ses rapports avec l’orchestre : diriger, certes, mais sans blesser. Un faux pas lui coûterait très cher, les critiques ne passent rien à ceux qui se prétendent les meilleurs.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Metin Arditi raconte comment celui qui se croyait à l’abri de tout va souffrir de se voir remis en question, jusqu’à mettre sa carrière en péril. Alexis Kandilis pourra-t-il se reprendre, voire se frayer une voie nouvelle ? Ecoutera-t-il les conseils d’hommes sages qui croisent son chemin ? Des femmes aimantes lui ouvrent les bras, mais leur amour ne lui suffit jamais. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Prince d’orchestre</em> (un bon conseil de <em><a title="Le blog de Brigitte" href="https://www.plumesdanges.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Plumes d’Anges</a></em>) est un roman haletant sur la musique, l’orgueil, le jeu, la solitude, la création. Metin Arditi, très actif dans le milieu musical genevois, emmène ses lecteurs vers les sommets de la réussite et dans les gouffres des failles secrètes. Peintre de la maîtrise, comme dans <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/02/05/peindre-a-tout-prix.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Turquetto</em></a>, et connaisseur de l’âme, comme dans <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/08/20/l-enfant-qui-mesurait-3113395.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>L’enfant qui mesurait le monde</em></a>, le romancier s’interroge ici sur la violence destructrice de quelqu’un qui a tout et prend le risque de tout perdre.</span></p>
JMOlivier
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Les Suisses sont géniaux ! (François Garçon)
tag:jolivier.blogspirit.com,2018-10-14:3327958
2018-10-14T12:55:00+02:00
2018-10-14T12:55:00+02:00
Voici un livre qui risque bien de devenir indispensable ! Avec Le Génie...
<p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/02/3704914701.2.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-239511" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/01/3166937786.jpeg" alt="images-1.jpeg" /></a>Voici un livre qui risque bien de devenir indispensable ! Avec <em>Le Génie des Suisses*</em>, l'écrivain et critique François Garçon déclare encore une fois sa flamme pour la Suisse et les Suisses. Il existait déjà un <em>Dictionnaire amoureux de la Suisse**</em>, que Metin Arditi nous a donné l'année dernière. Mais, en comparaison du livre de Garçon, il est très lacunaire, paresseux et bâclé.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;">Pour qui s'intéresse à notre petit pays, <em>Le Génie des Suisse</em> est une véritable mine de renseignements (historiques, politiques, sociaux, culturels). Une fois de plus, Garçon décrit par le détail les singularités de ce pays — et une fois de plus il ne tarit pas d'éloges! «<em> J'ai eu à cœur de mettre en valeur des entreprises, des faits historiques, des scientifiques, des événements, des monuments, des paysages, des mythes, des héros ordinaires, des personnages qui m'ont marqué, quelques escrocs aussi, qui témoignenent de la diversité de ce pays, et de ses limites</em> »</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/712867286.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-239516" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/00/2315585450.jpeg" alt="Unknown-1.jpeg" /></a>Garçon n'est pas un inconnu (c'est son treizième livre, dont plusieurs ouvrages sur le cinéma) et la Suisse, si j'ose dire, est son cheval de bataille : le sujet qu'il connaît le mieux (il a déjà publié <em>La Suisse, pays le plus heureux du monde</em> et <em>Le modèle suisse</em>***) et qui lui tient le plus à cœur. Et le cœur est présent, ici, quand l'auteur raconte ses vacances à Genève, chez son grand-père protestant et taiseux, dit son admiration pour Ella Maillard ou Michel Simon, explique son goût pour l'Étivaz — le meilleur fromage du monde —, les Sugus ou les röstis. On a même droit à une recette originale de Birchermuesli (qui doit bien prendre une matinée de préparation) ! Un dictionnaire du cœur, donc, mais aussi de l'humour (des belles pages sur Schneider-Ammann, roi du rire involontaire, et de beaux souvenirs d'enfance sur les <em>boguets</em>), de la distance critique et des partis-pris.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: large;">Possédant deux passeports (il est double national suisse et français), Garçon est particulièrement bien placé pour connaître les rouages des deux pays qu'il ne cesse de comparer au niveau politique, social, institutionnel. Et la comparaison n'est pas flatteuse pour la France (juste un chiffre : le PIB français était égal au PIB suisse en 1973 ; aujourd'hui, le PIB suisse </span><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="font-size: 19px;">est le</span></span><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: large;"> double du PIB français !). </span><a style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;" href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/02/685209718.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-239517" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/02/3561938673.2.jpeg" alt="Unknown-3.jpeg" /></a><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: large;">Alors que la France est le pays le plus centralisé du monde, rongé par la bureaucratie et se la joue toujours puissance internationale, la Suisse connaît des niveaux de pouvoir échelonnés, fait confiance au mérite et au travail, croit aux vertus de la démocratie directe. Pour Garçon, la France devrait prendre exemple sur ce petit pays discret et sans histoire qui réussit si bien. Hélas, elle ne respecte que les pays qui ont plus de vingt millions d'habitants…</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;">Historien de formation, Garçon nous rafraîchit la mémoire sur des épisodes anciens de notre histoire (les batailles, l'émigration), mais aussi sur les moments récents (la Suisse moderne, la Suisse pendant la guerre, la votation sur l'immigration de masse). Il n'évite jamais les sujets qui fâchent (comme l'islam, l'UDC, la Lega, la question féminine), mais creuse, argumente, approfondit dans un tour d'horizon — une sorte d'état des lieux de la démocratie directe aujourd'hui.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;">Un chapitre intéressant parle de l'éducation, du « miracle de l'apprentissage dual » que bien des pays nous envient, de la relève et des passerelles qui permettent de réintégrer les Hautes Écoles quand on n'a pas de maturité en poche. Entre l'histoire et les mythes, la frontière est souvent incertaine. Le fameux « Pacte fédéral » de 1291 est-il authentique ou a-t-il été écrit après coup ? <a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/01/3988943655.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-239518" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/02/4001985680.jpeg" alt="images-3.jpeg" /></a>Guillaume Tell a-t-il réellement existé ? Se demande-t-on comment Moïse a fait pour partager les eaux de la Mer Rouge ? Ou Jésus pour changer l'eau en vin ? Comme Cyrulnik ou Levi-Strauss, Garçon pense qu'un mythe est une parole qu'on partage : sa fonction est d'abord symbolique. Peu importe que l'épisode ou le héros en question soit réel. À sa manière, ironique et précise, Garçon éclaire nos mythes fondateurs et en tire des leçons de bonheur.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;">Par les temps qui courent, cela fait chaud au cœur.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">* François Garçon, <em>Le Génie des Suisses</em>, Taillandier, Paris, 2018.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">** Metin Arditi, <em>Dictionnaire amoureux de la Suisse</em>, Plon, 2017.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">*** François Garçon, <em>La Suisse, pays le plus heureux du monde,</em> Taillandier, 2015.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">— François Garçon, <em>Le modèle suisse</em>, Perrin, 2011.</span></strong></span></p>
Tania
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Libre arbitre
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-09-08:3113421
2018-09-08T08:30:00+02:00
2018-09-08T08:30:00+02:00
Kosmas à Eliot : « Bien sûr, il y a le destin, ses coups...
<p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Kosmas à Eliot :</span> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><img id="media-1013568" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/290249966.jpg" alt="Arditi Points.jpg" />« Bien sûr, il y a le destin, ses coups de dés, les désordres qu’il sème à tout-va. Pourtant, le libre arbitre existe. Dans les choses petites ou grandes, nous avons toujours une part de liberté, petite ou grande, elle aussi. Moi, lorsque je me sens à deux doigts d’être emporté par la colère, je fais la promenade qui, du monastère, mène jusqu’au phare. Cela n’a l’air de rien. Et pourtant… Cette promenade me transforme chaque fois. Je la poursuis jusqu’à son extrême pointe, là où, par gros temps, les vagues s’écrasent contre les rochers. J’en reviens trempé mais calmé. Et cette promenade, je l’ai faite de ma seule volonté. A toi de chercher ce qui, dans ta vie, dépendra de ta seule volonté. Ne serait-ce qu’une promenade le long de la mer. C’est ta part de libre arbitre. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Metin Arditi,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> L’enfant qui mesurait le monde</span></em></span></p>
Tania
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L'enfant qui mesurait
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-09-06:3113395
2018-09-06T08:30:00+02:00
2018-09-06T08:30:00+02:00
L’enfant qui mesurait le monde est peut-être le roman le plus connu de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Site de l'éditeur" href="https://www.grasset.fr/lenfant-qui-mesurait-le-monde-9782246861423" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>L’enfant qui mesurait le monde</em></a> est peut-être le roman le plus connu de <a title=""Bienvenue chez Metin Arditi" (Bilan)" href="http://www.bilan.ch/luxe/bienvenue-chez-metin-arditi" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Metin Arditi</a>, le plus aimé aussi, et il le mérite bien. Comment ne pas se laisser émouvoir par cette belle rencontre entre Eliot, un architecte américain venu enterrer sa fille sur une île grecque et Yannis, le garçon spécial de Maraki qu’elle élève seule, depuis qu’elle est séparée de son père, Andreas, le maire de Kalamaki ?</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1718182957.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1013556" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1356372456.jpg" alt="metin arditi,l'enfant qui mesurait le monde,roman,littérature française,grèce,enfant,autisme,famille,culture" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Racontée en courts chapitres, leur histoire explore les liens entre parents et enfants et bien plus que cela, même si c’est une part essentielle (son dernier récit paru parle de son <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.grasset.fr/mon-pere-sur-mes-epaules-9782246813194" target="_blank" rel="noopener noreferrer">père</a>). Née aux Etats-Unis, où les parents grecs d’Eliot Peters étaient allés chercher du travail après la guerre (son père tenait une taverne), sa fille Dickie (pour Evridiki, Eurydice, le prénom de sa grand-mère) était passionnée de théâtre. C’est en rencontrant le prêtre Kosmas qu’Eliot découvre comment elle est décédée, accidentellement, sur ce qui reste des gradins d’un théâtre antique, près d’un monastère.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">L’endroit est d’une telle beauté, et les habitants de l’île si gentils avec lui, que l’architecte décide de vendre sa maison de New York et sa part dans le cabinet d’architectes pour s’établir à Kalamaki. Il y achète une maison juste à côté de celle de Maraki et Yannis. Dickie a laissé des tas de notes sur ses recherches et ses projets, Eliot veut à présent prendre le temps de s’y intéresser vraiment, de relire ses courriels trop vite lus ; il veut comprendre pourquoi elle a voulu rester sur cette île.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Parce qu’un jour Yannis a failli se noyer, Maraki lui donne patiemment, semaine après semaine, des leçons de natation. L’enfant renâcle, il lui faut ruser pour le faire progresser, et cela passe par les nombres : compter les pas, les objets, le nombre de gens assis au café Stamboulidis, retenir le poids de la pêche du jour – le travail de Maraki, qui pêche seule à la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Palangre" target="_blank" rel="noopener noreferrer">palangre</a>. Comment aider à grandir un enfant autiste, tel est le défi de sa mère.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">L’intrigue de <em>L’enfant qui mesurait le monde</em> se déroule dans la Grèce actuelle, en proie au déclin économique, où chacun se débrouille pour survivre malgré l’austérité imposée par la Communauté européenne. Quand un grand groupe immobilier projette de construire à Kalamaki un complexe hôtelier de luxe, le Périclès Palace, la plupart des habitants y voient, comme le maire qui défend le projet, une promesse de progrès pour l’économie et l’emploi sur l’île. Pas tous. Certains craignent de voir la côte dévastée, bétonnée. Une journaliste pourtant connue pour ses articles critiques, contactée par InvestCo, accepte de présenter le projet dans son journal, malgré ses problèmes de conscience.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le cœur du roman n’est pas là, mais dans la personnalité de Yannis, le garçon qui épuise sa mère. Eliot, admiratif devant certains comportements de l’enfant qui réalise de magnifiques pliages pour s’apaiser, va s’occuper de lui de plus en plus souvent. A son écoute, convaincu de son intelligence, il va devenir pour lui un véritable mentor. En retour, Yannis lui apprendra à sa manière à mieux comprendre l’ordre du monde.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Entretien (La Tribune de Genève)" href="https://www.tdg.ch/culture/metin-arditi-autiste-famille-cest-peutetre/story/13475518" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Metin Arditi </a>propose dans ce roman une belle approche de la magie des nombres, notamment du Nombre d’Or essentiel dans l’art des justes proportions. Il revisite avec simplicité le génie de la Grèce antique et chante la beauté des sites et paysages grecs. Comme dans <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/le+turquetto" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Turquetto</em></a>, le romancier mêle au destin des personnages une réflexion sur la vie, des paroles de sagesse ou de spiritualité, empreintes d’un profond amour de l’humanité et d’un puissant désir de paix.</span></p>
Tania
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Maîtriser
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-02-06:3111271
2018-02-06T20:20:00+01:00
2018-02-06T20:20:00+01:00
« Elie avait appris à récurer des brosses, fabriquer des enduits...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2357033342.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-196911" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/719672228.jpg" alt="Arditi couverture.jpg" /></a>« Elie avait appris à récurer des brosses, fabriquer des enduits (de trente sortes au moins), broyer des cristaux (jusqu’à en obtenir le granulé juste), mélanger les poudres aux huiles et aux résines, et, pour chaque nuance, à obtenir les proportions parfaites, les couleurs et les transparences. Après deux ans d’atelier, il eut le droit de préparer les couches de fond. D’abord les simples, puis celles qu’il fallait appliquer en dégradé. Un an encore et il put travailler le fini des toiles. Il apprit à peindre des drapés, des dentelles et des visages, des chevelures et des nez, des bouches, des oreilles, et, pour finir, des mains, des gants et des regards. Un an plus tard, on le mit à reproduire certaines œuvres du maître dont on lui commandait des copies. Durant ces six années d’atelier, il reçut pour son travail de quoi se nourrir, des habits usagés, et un gîte qu’il partageait avec d’autres garçons, au bord du rio Sant’Angelo, une pièce humide et à l’odeur pestilentielle, été comme hiver. Il vécut ces duretés dans l’impatience, avec intensité. Il voulait tout comprendre, tout retenir. Maîtriser chaque détail. Faire comme le maître. Aussi bien que le maître. Et mieux que tous les autres. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Metin Arditi,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> Le Turquetto</span></em></span></p>
Tania
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Peindre à tout prix
tag:textespretextes.blogspirit.com,2018-02-05:3111270
2018-02-05T08:30:00+01:00
2018-02-05T08:30:00+01:00
Metin Arditi , l’auteur du récent Dictionnaire amoureux de la Suisse ,...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Metin_Arditi" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Metin Arditi</a>, l’auteur du récent <em><a title="Chez Adrienne" href="http://adrienne.skynetblogs.be/archive/2018/01/11/i-comme-internats-chic-8794422.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Dictionnaire amoureux de la Suisse</a></em>, est un <em>« écrivain suisse francophone d’origine turque séfarade »</em> (Wikipedia). <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/le-turquetto?page=0%2C0#presse" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Turquetto</em></a>, son septième roman (sur douze déjà publiés) fait voyager ses lecteurs entre Constantinople et Venise, au XVIe siècle, dans un monde où il n’est pas facile pour un garçon très doué pour le dessin de réaliser son rêve de peindre à tout prix. Metin Arditi raconte son parcours exceptionnel.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/352342285.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-196885" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/258048007.jpg" alt="arditi,metin,le turquetto,littérature française,suisse,turquie,venise,peinture,xvie siècle,religion,intolérance,gloire,histoire,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Le Titien, <em>Portrait d'homme</em>, dit <em>L'homme au gant</em>, Paris, Louvre <a title="Source" href="https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/l-homme-au-gant" target="_blank" rel="noopener noreferrer">© 2009 RMN</a></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Un détail de <a title="Note explicative du Louvre" href="https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/l-homme-au-gant" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>L’homme au gant</em> du Titien </a>en couverture et une note au lecteur ont de quoi intriguer : la toile du Louvre porte une signature où le « T » est en gris foncé et la suite en gris-bleu. Commandée par un musée de Genève qui l’a reçue en prêt en 2001, une analyse spectrométrique de cette anomalie <em>« laisse à penser que la signature a été apposée en deux temps, par deux mains différentes, et dans deux ateliers distincts »</em> – d’où l’hypothèse que ce tableau ne soit pas du Titien, d’où ce roman.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A Constantinople, en 1531, Elie, un garçon de douze ans vit mal à l’aise entre Arsinée, qui s’occupe de lui depuis la mort de sa mère, et son père Sami, employé pour un vendeur d’esclaves, un homme <em>« maigre, voûté, mal soigné ».</em> Dès qu’il le peut, il se faufile dans les rues, évite le mendiant cul-de-jatte, Zeytine Mehmet, qui voit tout et veut toujours faire la conversation. Elie va épier en cachette au Han, où se déroule la vente des esclaves, le moment où Roza, une Géorgienne, sera dénudée devant l’acheteur.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Son refuge préféré, c’est l’atelier d’un fabricant d’encres, Djelal, qui a remarqué son regard curieux et l’initie à la calligraphie. Djelal reste fidèle aux recettes de son père pour fabriquer des encres moins brillantes que d’autres mais très durables, en dehors de cela, il prie, il danse. Quand le petit, doué pour les portraits, lui offre le sien, il le refuse, la Loi musulmane interdisant la représentation – même s’ils croient au même Dieu, celui d’Abraham, explique-t-il à l’enfant, musulmans et juifs lui parlent <em>« dans des langues différentes ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Arsinée déplore les fréquentations d’Elie : <em>« Chacun reste chez soi. »</em> Son père, méprisé à cause de son métier, n’a pas d’autorité sur lui. C’est chez le pope de Saint-Sauveur, Efthymios, ébloui par les dons du garçon pour copier les fresques et qui le met en garde contre les Turcs – <em>« Grecs, juifs, Arméniens, ils nous chasseront tous »</em> – que le garçon à tête de <em>« petit rat »</em> apprend que Jésus était juif et que les moines chrétiens peuvent peindre, alors que le rabbin l’interdit. A la mort de son père, Elie se sauve. Au port, il se fait passer pour un Grec, Ilias Troyanos, et en échange d’un portrait, persuade un marin italien de le laisser embarquer pour Venise.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">C’est là qu’on le retrouve en août 1574, plus de quarante ans plus tard. Il est devenu un peintre renommé sous le nom de <em>« Turquetto »</em>, <em>« petit Turc »</em> comme on l’appelait à l’atelier où il faisait son apprentissage auprès du Titien. Il a épousé la fille d’un notaire et cela lui a ouvert bien des portes. D’abord connu pour ses portraits, il peint à présent des scènes bibliques. Plein d’admiration pour son maître, <em>« si profondément humain »</em>, lui a opté pour une peinture <em>« qui accueille et rassure ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Rachel, une juive qui vit dans le ghetto de Venise et porte le bonnet jaune, lui sert de modèle ; il est séduit par cette beauté rousse, à rendre jalouse sa femme qui craint pour sa réputation. Au sommet de sa gloire, le Turquetto est choisi pour peindre une <em>Cène</em> immense qui ornera le réfectoire de la confrérie à laquelle il appartient – Cuneo, riche et vaniteux, veut faire sensation avec une œuvre qui devrait placer Sant’Antonio au premier plan. Les confréries rivalisent sans relâche à Venise pour attirer les faveurs des riches et des puissants.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>Le Turquetto</em> raconte l’histoire d’un peintre et de son triomphe avec cette <em>Cène</em> audacieuse qui va éblouir les artistes et les véritables amateurs d’art, mais faire scandale. Au thème de la création artistique et des conditions dans lesquelles travaillent les peintres de Venise se mêlent les intolérances religieuses, les rivalités politiques, l’exclusion sociale, et la mince cloison, parfois, entre la gloire et la chute. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">L’identité d’emprunt du Turquetto, qui se fait passer à Venise pour un juif converti, lui a permis d’accomplir son rêve de peindre. Qui la découvrirait pourrait lui nuire. Metin Arditi s’est beaucoup documenté pour aborder son sujet avec justesse – <em>« Ce souci du détail juste vient peut-être de la formation scientifique de Metin Arditi, qui, dans d’autres vies, fut homme d’affaires et surtout physicien »</em> (Eleonore Sulser, dans <a title="Critique d’Eleonore Sulser (Le Temps, 2011)" href="https://www.payot.ch/Detail/le_turquetto-metin_arditi-9782330018696?cId=0" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le Temps</em></a>). Le romancier genevois offre là un roman passionnant, qui ramènera finalement le Turquetto à Constantinople.</span></p>
Bernard LECOMTE
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Pourquoi une telle défiance ?
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2017-02-15:3087841
2017-02-15T00:24:33+01:00
2017-02-15T00:24:33+01:00
Quelque chose me frappe dans la crise de confiance qui plombe aujourd’hui...
<p><span style="font-family: 'Arial',sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-954454" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/media/01/02/2585250043.jpg" alt="1dupond-moretti.jpg" width="139" height="78" />Quelque chose me frappe dans la crise de confiance qui plombe aujourd’hui les politiques et les journalistes : si les premiers ne cessent d’admettre, plus ou moins maladroitement, qu’il leur incombe de se réformer, les seconds font preuve d’une spectaculaire incapacité à se remettre en question. Qu’un Eric Dupond-Moretti ou qu’un Pierre Arditi ose dénoncer en direct <em>"l’hallali"</em> ou <em>"l’acharnement"</em> dont les médias font preuve à l’égard de François Fillon, et c’est, à chaque fois, un tollé d’indignation corporatiste ! Mes excellents confrères ne feraient-ils pas mieux de se demander sérieusement pourquoi 67 % des Français sont convaincus que les journalistes ne disent pas ce qu’ils pensent ?</span></p>
lelazor
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Au theatre ce soir
tag:lelazor.blogspirit.com,2012-11-21:2936856
2012-11-21T14:52:00+01:00
2012-11-21T14:52:00+01:00
Ma femme en rêvait depuis des années…voir Arditi en vrai, jouer sur...
<p style="text-align: center;"><img id="media-703443" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://lelazor.blogspirit.com/media/01/02/1294445971.jpg" alt="ARDITI_Pierre-24x30-2009.jpg" width="279" height="340" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: left;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Ma femme en rêvait depuis des années…voir Arditi en vrai, jouer sur scène. Pour jouer, il joue, enchainant à Edouard VII deux pièces dans la même soirée : l’une à 19 heures, l’autre à 21 heures…</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Et il fait le plein…pourtant, c’est du Murat, un autre pilier indéboulonnable, les décors semblent ne pas avoir changé depuis le début des années 80 et Edouard VII n’est pas un théâtre où l’on est bien installé …bon, d'accord, la moyenne d’âge du public doit être de 65 ans…</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">La pièce ? A son image, un petit bourgeois de gauche, qui se mettant à gagner mystérieusement beaucoup d’argent, se voit de plus en plus atteint par la folie...un texte irréaliste : un mec de gauche qui touche du pognon fait comme les autres, il ne devient pas fou, il fait comme toi, Arditi, il profite, il fait des cadeaux, il engrange avant la chute..entasse, Pierre, entasse, si on réduit les retraites, c'est fini pour toi, plus de clients.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Pour la folie, elle est peut être ailleurs, car il y a quelque chose de pathétique chez Arditi, qui visiblement commence à faire fatigué : quoi qu’il joue, il remplit….et ce n’est pas donné à tout le monde en ces temps de crise…alors le bonhomme doit fuir une obsédante question : pourquoi ce succès ? Pour son talent ? Je trouve que ce que le bonhomme a fait de meilleur, c’est au cinéma avec Resnais, car au théâtre, c’est un bouffon…alors, doit-il se demander avec angoisse, qu’est ce qui pousse les gens (surtout les femmes) à ce précipiter pour le voir en chair et en os ? Probablement, son charme d’amant mélancolique, car quoi qu’il incarne, quoi qu’il récite, quoi qu’il interprète, le pitre fait péter l’applaudimètre. Mais c’est horrible, doit il penser, après presque 50 ans de carrière, que va-t-on retenir de lui ? Sa gueule, vieux, son image Harcourt, c’est tout…mais quand même, il doit se dire qu’avec des centaines de pièces, films, télés, le public doit apprécier son professionnalisme, ses compétences, son jeu…non, vieux, c’est ton physique qui plait, point….même s’il lisait le bottin en sautant sur un pied, ça passerait…</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Ah, doit marmonner le pauvre bougre dans sa loge, en s’arrachant la peau de désespoir et qui aurait voulu laisser une emprunte dans l’Histoire culturelle française, c’est insoutenable, on dirait du Beckett…dites moi que je suis autre chose qu’un pantin….encore, encore, hurle de rire une meute de cocottes à cheveux gris, joue, joue, joue, ….jusqu'à en crever !</span></p><p style="text-align: left;"> </p>
Dadumas
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Le pain de ménage
tag:ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com,2012-02-11:2584985
2012-02-11T23:08:00+01:00
2012-02-11T23:08:00+01:00
Il (Pierre Arditi) commence ses soirées par « moi je...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;">Il (Pierre Arditi) commence ses soirées par « moi je crois pas », et Elle (Catherine Hiegel), selon l’humeur, dit « moi j’y crois », ou « moi, pareil ». Mais quelle que soit son opinion, lui réfute, ou ratiocine, de façon à entretenir une zizanie qui tient lieu de pain de ménage. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"><img id="media-645896" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://ddumasenmargedutheatre.blogspirit.com/media/02/00/771352500.jpeg" alt="théâtre,grumberg,arditi,humour" />Moi je crois pas !</span></em><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"> de Jean-Claude Grumberg ne montre pas la discorde, seulement les désaccords d’un couple, comme si le moment de discussion stérile devenait, paradoxalement, un moment d’échanges. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;">Oh ! Ils regardent toujours dans la même direction... celle de la télévision. La scénographie de Vincent Tordjman les place face au public. Et dans la mise en scène de Charles Tordjman, ce sont les lumières de l’écran (lumières de Christian Pinaud), qui les réunissent. Ils ne se disent plus « je t’aime », mais, ils vivent toujours ensemble. Ils ne raisonnent plus, ils ont juste besoin de résonner. Programme télé et menu du soir règlent leur différends.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;">Il ricane souvent, il la raille. Elle, impassible conseille : « si ça t’énerve d’avoir tort, essaie d’avoir raison de temps en temps ». A-t-elle atteint la sérénité ? Elle n’en est pas loin, car si on la soupçonnait d’indifférence, la dernière scène, bouleversante, jette un regard plus tendre sur elle et lui…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;">Avec Catherine Hiegel, maussade, bourrue bienfaisante, et Pierre Arditi, rugueux, ombrageux, exaspérant de mauvaise foi, l’auteur ne pouvait rêver meilleurs interprètes. Et ces petits bourgeois franchouillards, arrogants, peureux, affichant un scepticisme teinté de crédulité, à qui ressemblent-ils pour qu'on en rie autant ?</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10.5pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"> </span></p><p class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 9.0pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;">Moi je crois pas !</span></em><span style="font-size: 9.0pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;"> de Jean-Claude Grumberg</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 9.0pt; font-family: Arial; mso-ansi-language: FR;">Jusqu’au 24 mars à 18 h 30</span></p><p class="MsoNormal"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 9.0pt; font-family: Arial; color: maroon; mso-ansi-language: FR;">Théâtre du Rond-Point</span></strong></p><p class="MsoNormal"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 9.0pt; font-family: Arial; color: maroon; mso-ansi-language: FR;">01 44 95 98 21</span></strong></p><p class="MsoNormal"><a title="Moi je crois pas" href="http://www.theatredurondpoint.fr" target="_self"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 9.0pt; font-family: Arial; color: maroon; mso-ansi-language: FR;">www.theatredurondpoint.fr</span></strong></a></p>
Bernard LECOMTE
http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/about.html
Une émission désespérante !
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2011-01-12:2087037
2011-01-12T08:00:00+01:00
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