Last posts on yehoshua2024-03-29T12:17:03+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/yehoshua/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlExaltationtag:textespretextes.blogspirit.com,2020-10-27:31562782020-10-27T18:00:00+01:002020-10-27T18:00:00+01:00 « S’il devait mettre en scène un film en Espagne, Mozes estime...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1362023665.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1101015" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3084006548.jpg" alt="Yehoshua couverture.jpg" /></a>« S’il devait mettre en scène un film en Espagne, Mozes estime qu’il y ferait figurer non seulement la concierge de nuit de l’hôtel et le pèlerin, mais aussi cet homme-là pour qu’il exprime tout ce qui lui passe par la tête pendant une demi-minute. Car il paraît doué d’un réel talent de comédien pour mouliner ses propos à un débit trépidant et d’une voix mélodramatique, sans une pause, face à un interlocuteur qui ne comprend pas un traître mot, convaincu, sans doute, que la musique et l’exaltation de sa voix sont capables d’endoctriner une oreille bouchée. A en juger par la paralysie qui a frappé la serveuse figée sur place, cafetière en main, son emphase a l’air de captiver le tout-venant, fût-il ignorant du contexte et du sujet. Mais, lorsque Mozes perçoit à plusieurs reprises les noms de Kafka et de Trigano et voit l’Espagnol évoquer, de ses mains frêles,</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em> l’</em>anim</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">al</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> et la</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> sinag</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">oga</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> et, de là, passer au </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">servicio militar</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> et au</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> desier</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">to,</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> pour arriver au</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> tre</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">n</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> et à l’</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">accidente</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">, il comprend que ce puits de science a pénétré au plus profond de ses œuvres anciennes et tente de les synthétiser en une somme philosophique. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Avraham B. Yehoshua, </span><a title="Rétrospectivement (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/10/22/retrospectivement-3156253.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Rétrospective</span></em></a></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlRétrospectivementtag:textespretextes.blogspirit.com,2020-10-26:31562532020-10-26T08:30:00+01:002020-10-26T08:30:00+01:00 Hasard des emprunts à la bibliothèque, l’intrigue de Rétrospective , un...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Hasard des emprunts à la bibliothèque, l’intrigue de <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.grasset.fr/livres/retrospective-9782246771517" target="_blank" rel="noopener"><em>Rétrospective</em></a>, un roman d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Avraham_Yehoshua" target="_blank" rel="noopener">Avraham B. Yehoshua</a> (2011, traduit de l’hébreu par <a title="Notice" href="https://onechapteraday.fr/person/jean-luc-allouche/" target="_blank" rel="noopener">Jean-Luc Allouche</a>), se déroule dans sa plus grande partie à Saint-Jacques-de-Compostelle. Yaïr Mozes, un réalisateur israélien, y est invité à une rétrospective de trois jours en son honneur. Ruth l’accompagne, l’actrice qui fut sa muse et la compagne du scénariste de ses premiers films, devenue <em>« la compagne de voyage attitrée de Mozes ou, plus précisément, une « figure » qu’il a prise sous son aile. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2235655343.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1101010" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/144227940.jpg" alt="yehoshua,rétrospective,roman,littérature hébraïque,israël,cinéma,réalisation,tournage,vieillesse,création,culture,conflit israélo-palestinien,saint-jacques-de-compostelle" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mattheus Meyvogel, <em>Charité romaine</em>, Rome, vers 1628</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Juan de Viola, le directeur des archives cinématographiques (un prêtre consacré, découvrira-t-il avec étonnement), lui annonce un programme chargé : deux films au moins par jour, plus les repas et les débats, qui devraient être nourris, vu l’abondance des questions déjà formulées par des professeurs et des étudiants curieux du <em>« cinéma de l’Etat juif »</em>, sans compter celles des amateurs.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Mozes et Ruth logent au luxueux <a title="Site de l'hôtel" href="https://www.parador.es/es/paradores/parador-de-santiago-de-compostela" target="_blank" rel="noopener">parador</a> en face de la cathédrale où on leur a réservé une grande chambre avec un lit double au lieu de deux chambres – cela leur est déjà arrivé, ils s’en accommodent chastement. Fatiguée, Ruth s’est vite glissée sous l’énorme édredon. Mozes s’inquiète pour elle, qui refuse de faire de nouveaux examens sanguins prescrits par son médecin traitant. Quand il se couche, il remarque au mur un tableau étrange : <em>« un homme chauve au torse dénudé, assis ou agenouillé aux pieds d’une jeune fille à la poitrine découverte ».</em> Puis il ôte ses lunettes et ses appareils auditifs et finit par s’endormir.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Au réveil, il examine de plus près la <em>« mystérieuse scène mythologique »</em> et découvre son titre, <em>« Caritas romana, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Charit%C3%A9_romaine" target="_blank" rel="noopener">Charité romaine</a> »</em>. Mozes se demande si Trigano connaissait ce sujet, si proche de la raison de leur rupture brutale, à la suite d’une scène qu'il avait annulée à la fin d’un film. Une jeune femme (jouée par Ruth), qui venait de quitter la clinique après avoir accouché d’un enfant donné à l’adoption, était censée allaiter un vieillard dans la rue. L</span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">’actrice était si mal à l’aise au moment du tournage, malgré le paravent placé pour la soustraire aux regards, qu’elle s’était réfugiée dans le camion de la production. En l’apprenant, Trigano avait voulu la convaincre de reprendre la scène, mais Ruth n’avait pas cédé. Furieux, le jeune scénariste, <em>« jadis le disciple bien-aimé et fidèle de Mozes »</em>, avait rompu définitivement avec le réalisateur et avec sa compagne.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Rétrospective</em> raconte par le menu le déroulement de ces trois journées à Saint-Jacques-de Compostelle. Il y est abondamment question de cinéma, forcément. Yaïr Mozes est étonné du choix des films – uniquement ses premières réalisations, celles dont Trigano avait écrit le scénario – et du doublage particulièrement soigné des projections en espagnol. Il apprendra par la suite que celui-ci a été supervisé par Trigano lui-même, qui hante véritablement les pensées du cinéaste. </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Saint-Jacques-de-Compostelle constitue un fabuleux décor pour cette histoire, la cathédrale en particulier, qu’ils voient de leur chambre donnant sur la place et qu’ils visitent. Avraham B. Yehoshua explore la mémoire du réalisateur, ses souvenirs des tournages et de ses relations avec Trigano, avec Tolédano, son directeur de la photographie décédé, tombé lui aussi amoureux de Ruth. <a title="Entretien avec l'écrivain par Florence Noiville (Le Monde, 6/11/2012)" href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/11/06/avraham-b-yehoshua-vieil-homme-emu_1759792_3260.html" target="_blank" rel="noopener"><em>La Charité romaine</em></a> (peinte par Mattheus Meyvogel, a-t-il appris) l’obsède jusqu’à son retour en Israël, où tout ce que la rétrospective a réveillé en lui va se prolonger : préoccupations, rencontres, questions intimes.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Rétrospective</em> aborde également la situation en Israël, évoquée métaphoriquement dans les films du réalisateur, et de façon très concrète lorsque Mozes se déplace dans des zones troublées par le conflit israélo-palestinien. Il veut savoir quel rôle a joué Trigano dans cette rétrospective espagnole et se demande si son scénariste, l’ancien complice, </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 16px;">l<span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">’</span>ami </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">devenu son ennemi (il refuse tout contact), connaît les véritables raisons pour lesquelles Ruth a refusé de jouer la scène proche de </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">La Charité romaine</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt;">, raisons qu’elle a révélées à Mozes durant leur séjour.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le titre en hébreu, <em>« חסד ספרדי »</em>, signifie <em>« Grâce espagnole » </em>(Wikipedia). Il faut aller au bout des cinq cents pages du roman pour découvrir la scène finale extraordinaire conçue par le romancier. Mozes, malgré son âge, veut continuer son œuvre cinématographique et il retournera à Saint-Jacques. <a title="Un beau portrait de l'écrivain par André Clavel (L'Express, 2/10/2012)" href="https://www.lexpress.fr/culture/livre/retrospective-l-itineraire-spirituel-d-avraham-b-yehoshua_1168666.html" target="_blank" rel="noopener">Yehoshua</a>, né à Jérusalem en 1936, met en scène dans <em>Rétrospective</em> (prix Médicis étranger 2012) un trio de personnages particulièrement intéressants. Mozes, en retrouvant les intentions de ses premiers films ; Ruth, encore belle, troublée de se revoir dans sa jeunesse ; Trigano, avec sa rébellion. Le temps, l’âge les met tous à l’épreuve, sans éteindre en eux la flamme qui les fait souffrir, qui les fait vivre.</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlLe feutag:textespretextes.blogspirit.com,2009-12-19:31096002009-12-19T08:30:00+01:002009-12-19T08:30:00+01:00 « Le feu est un être vivant. Jamais en repos, protéiforme et...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Le feu est un être vivant. Jamais en repos, protéiforme et versicolore, il dévore tout sur son passage, crépite et réchauffe. L’homme peut l’allumer ou l’étouffer, souffler dessus pour l’attiser ou pour l’éteindre. Le feu est l’unique chose au monde que l’on peut faire mourir et ressusciter. La plupart des activités de l’homme, de même que ses entreprises de destruction en dépendent. Le feu est<br /> un ami qui concourt à la vie, il désinfecte et purifie, mais il est également son pire ennemi. D’ailleurs, la découverte du feu est peut-être la clé de la compréhension de la mort. »</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Avraham B. Yehoshua, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/12/16/un-voyage-sans-lui.html" title="Un voyage en solo">Un feu amical</a></em></span></span> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/917157772.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2337202801.jpg" alt="feu.jpg" name="media-63451" id="media-63451" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div>