Last posts on ulysse2024-03-28T11:27:03+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/ulysse/atom.xmlMarc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlEntretien avec Laurent James. Fernandel, un saint méconnutag:marcalpozzo.blogspirit.com,2022-01-14:32621982022-01-14T06:00:00+01:002022-01-14T06:00:00+01:00 L’éditeur de Laurent James m’a adressé un curieux récit, décrivant...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">L’éditeur de Laurent James m’a adressé un curieux récit, décrivant l’acteur populaire Fernandel, de la première moitié du XXe siècle, comme on ne l’avait jamais montré. Selon l’auteur de ce court essai, Fernandel serait un saint. Très intrigué, j’ai décidé d’aller à la rencontre de cet écrivain, qui s’est largement expliqué sur sa thèse. Compte-rendu... Cet entretien est d'abord paru dans la revue en ligne <span style="color: #800000;"><em>Boojum</em></span>. Il est désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/2851427008.jpeg" id="media-1136751" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-1136752" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/1863604330.jpeg" alt="laurent.jpeg" />Marc Alpozzo : Pour le cinquantenaire de la mort de l’acteur Fernandel, vous nous proposez une hagiographie intitulée Saint Fernandel. On pourrait penser à un canular ou une provocation. Mais non, vous êtes très sérieux. Vous voyez en Fernandel « le guérisseur universel de toutes les misères du monde et le dispensateur cosmique de tous les bonheurs humains » (« Carte-Préface » par Michel Marmin). Pouvez-vous nous éclairer ?<br /><br /></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Laurent James : La question du rire, et surtout du rire fernandélien, est un sujet à considérer avec un très grand sérieux, ce même sérieux que nous mettions en jeu lorsque nous étions enfants. Ce n’est pas pour rien que mon ouvrage se termine sur un clin de moustache à Nietzsche… Il n’y a en effet ni canular ni provocation chez moi. Il existe une analogie substantielle entre les métiers de médecin et de comique, tous deux relevant de la sécularisation de la prêtrise. Et lorsque le comique atteint ce niveau de guérison universelle noté par Marmin, on peut affirmer qu’il est parvenu à être également médecin : c’est donc un prêtre complet. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">De manière complémentaire à la fonction éminemment solitaire du prophète, celle du prêtre consiste à tenter de guérir à la fois la collectivité humaine et chaque individu qui la constitue, afin d’opérer en notre fin de cycle cette « transmutation qualitative » dont parlait avec ferveur Raymond Abellio, crucifiant le Fils de l’Homme sur le cercle de la multiplicité pour l’élever au statut de Fils de Dieu. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Pour répondre de manière littérale à votre question, le seul éclairage que je puisse vous apporter est la confirmation que c’est bien Fernandel, et lui seul, qui nous éclaire. Il fait partie de cette petite troupe ambulante de porteurs de Feu du vingtième siècle, dont la mission est de nous préparer à la Pentecôte, ce surgissement concomitant d’abondance de malheur et de surabondance de la Grâce qui marque notre époque terminale.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M.</strong> </span><strong style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">A. : Fernand Contandin, dit Fernandel, est né le 8 mai 1903 à Marseille et il est mort le 26 février 1971 à Paris. C’était un acteur, un humoriste, un chanteur et un réalisateur français. Ayant campé cent quarante-huit rôles au cinéma, on peut dire que vous vous attaquez à une icône de la culture française. Fernandel représente à lui tout seul le cinéma populaire de la première moitié du XXe siècle. Que vous inspire cette disparition, à laquelle vous avez voulu rendre hommage en publiant cet essai pour le cinquantenaire de la mort de Fernandel ? Une autre icône du cinéma populaire a également disparu récemment, celle-ci appartenant plus à la seconde moitié du XXe siècle, Jean-Paul Belmondo. Est-ce que pour vous cela signe la disparition de la culture française telle que nous l’avons connu jeunes ?<br /><br /></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong>L.<strong> </strong></span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">J. : Fernandel a tourné au moins autant de longs-métrages après 1945 qu’avant, avec des rôles aussi marquants que Crésus, Don Camillo, Dagobert ou Ali Baba. Et je n’insisterai jamais assez sur l’importance tout à fait fondamentale de </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Heureux qui comme Ulysse</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">, son dernier film où il endosse le rôle d’un garçon de ferme vivant une authentique Odyssée camarguaise pour sauver un cheval vieillissant des griffes d’un picador. Votre formule « icône de la culture française » n’est que partiellement vraie. D’abord, il est tout à fait juste que Fernandel soit une icône : il a représenté tellement de saints à l’écran, tellement d’hommes exemplaires parvenant à emprunter la voie droite quelles que soient les circonstances et les lieux de leur existence (ce qui est la définition même de l’Église catholique </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">et</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> orthodoxe), qu’il est devenu saint lui-même. Chaque film de Fernandel ruisselle de gouttes de sueur tombées du voile de Véronique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">En revanche, je ne suis pas d’accord avec le fait que l’icône fernandélienne relève de la culture française, ce qui me permet de répondre à votre dernière question. Ce qui disparaît avec la mort de Fernandel, c’est bien la fraction gauloise de la culture cinématographique française. J’ai toujours écrit que la mission historique de la France avait été d’éradiquer toute trace de civilisation celte sur ses terres : langue, musique, vêtements, cuisine, danse, … et même religion, puisque le christianisme gaulois a été mis au pas, pontificalisé et filioquisé par les Carolingiens. Jean Phaure notait que la démolition de la tour de Boulogne-sur-Mer par Louis XIV était le dernier acte d’une longue série de destructions de tout élément d’architecture gauloise par les rois de France. N’oubliez jamais que ce que la République fait subir à la France, la France l’a fait subir à la Gaule. Eh bien, vous remarquerez que le cinéma intègre cette double dynamique du meurtre à son propre niveau historique. La présence d’acteurs profondément ancrés dans la terre de Gaule comme Fernandel ou Raimu n’était concevable qu’au début du vingtième siècle. La France a pris ensuite le relais, avec de Funès ou Belmondo, dont j’admets la grandeur indiscutable – même si, pour moi, elle est absolument incomparable avec celle de Delon, l’un des rares génies de notre temps, tous secteurs artistiques confondus. Et, aujourd’hui, nous n’avons plus de cinéma français depuis belle lurette, mais un cinéma républicain. Jacques Dufilho a eu du mal à se faire une petite place, entre Bruel et Omar Sy…<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. </strong></span><strong style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">A. : Fernandel ré-enchanteur, dites-vous, homme total, Fernandel un saint. Quel héritage laisse-t-il aujourd’hui pour les générations futures, selon vous ?<br /><br /></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong>L. </span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">J : Fernandel nous laisse entrevoir la possibilité d’un grand Renversement ; il nous montre les prémices de ce que Jean Parvulesco appelait le Retour des Grands Temps. Un an après son entrevue avec Don Camillo, Pie XII publiait son encyclique </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Ad Coeli Reginam</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> appelant au renouveau marial de l’Église triomphante, saluant Marie comme « Reine et Maîtresse des cieux et de la terre ». L’héritage de Fernandel n’a rien à voir avec une quelconque cinéphilie des catacombes : il s’agit d’abattre le moralisme abject de Rome, de synthétiser dans sa propre chair </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Don Camillo en Russie</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> et </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Don Camillo et les contestataires</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> en hâtant la fin concomitante du communisme et du libéralisme, et bâtissant la réunification du Grand Continent, avec le Saint-Esprit comme viatique. Je laisse le dernier mot à Parvulesco : « Être en armes, n’est-ce pas être, à jamais, au centre, au centre absolu ? Et tout ce qui, à présent, va devoir se faire, s’y fera sous le signe de la réintégration finale du cycle dont la marche historique dans les temps avait été constituée, affirmée en avant de par la seule désintégration de sa propre unité virginale des origines : à l’Immaculée Conception des Commencements va devoir répondre, une fois le cycle actuel entièrement révolu, et n’est-il pas en passe de l’être, l’Immaculée Conception de la Fin ».</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #800000;">À voir aussi :</span></strong><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/O9X2nGmKDbo?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Fernandel et Gino Cervi dans <em>Le retour de Don Camillo</em> (de Julien Duvivier, 1953)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>Laurent James, <em>Saint Fernandel</em>, Éditions Nouvelle Marge, Août 2021.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800000;"><strong>En ouverture : Fernandel dans le rôle de Don Camillo.</strong></span></p>
Marc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlIl ne lira jamais ces lignes. Adieu Roland Jaccard ! - On ne se remet jamais d'une enfance heureusetag:marcalpozzo.blogspirit.com,2021-09-22:32585492021-09-22T06:00:00+02:002021-09-22T06:00:00+02:00 Mardi 21 septembre 2021, à dix heures moins dix, j’apprends par...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Mardi 21 septembre 2021, à dix heures moins dix, j’apprends par l'entremise de l’écrivain et ami Jean-Michel Olivier, que Roland Jaccard s'est suicidé la veille. Voici mon hommage à cet ami disparu désormais au sommaire de mon livre <em><span style="color: #800000;">Galaxie Houellebecq (et autres étoiles)</span> </em>paru aux éditions Ovadia (2024).</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/3686575976.jpeg" id="media-1130114" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><img id="media-1130161" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/3339545903.jpeg" alt="roland jaccard,gabriel matzneff,emil cioran,ulysse,itjaque,pénélope,dominique noguez,clément rosset,dostoïevski,woodyl allen,benjamin constant,louise brooks,max pécas,piscine deligny,donald trump,guido ceronetti,car gustav jugn,signmund freud,alexandre vinet,stefan zweig,paul nizon,jean-paul belmondo,jean-luc godard,l'ecclésiaste" />Son recueil d’articles, <em>On ne se remet jamais d'une enfance heureuse</em>, débute par ces mots : « Quand j’ai quitté Paris ce 13 juillet 2020, j’étais dans la peau d’Ulysse revenant à Ithaque. Mais nulle Pénélope ne m’attendait. Le voyage avait été tumultueux. Il touchait à son terme. » À croire que cet incipit était prophétique. Depuis ces quelques lignes, en guise d’introduction à un merveilleux recueil de textes, enchanteurs, intitulé « Le Retour d’Ulysse », Roland Jaccard s’est donné la mort après être rentré chez lui à Lausanne. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>La suite de cet article figure dans <em>Galaxie Houellebecq (et autres étoiles)</em></strong></span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Ce livre peut être commandé directement sur <span style="color: #800000;"><strong><a style="color: #800000;" href="https://www.amazon.fr/Galaxie-Houellebecq-autres-%C3%A9toiles-litt%C3%A9raire/dp/2363925580/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=25U0PD2N43VK1&dib=eyJ2IjoiMSJ9.vgykXS1d59QCgrxgdRGwOg.5IsgY0rW0y241IIlP-IGyvRbZPzJhY6eOfgheV1Ettw&dib_tag=se&keywords=galaxie+houellebecq&qid=1711088390&s=books&sprefix=galaxie+houellevbe%2Cstripbooks%2C1135&sr=1-1" target="_blank" rel="noopener">Amazon</a></strong></span></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1376309" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/3490426616.2.png" alt="roland jaccard,gabriel matzneff,emil cioran,ulysse,pénélope,dominique noguez,clément rosset,dostoïevski,benjamin constant,louise brooks,max pécas,piscine deligny,donald trump,guido ceronetti,car gustav jugn,signmund freud,alexandre vinet,stefan zweig,paul nizon,jean-paul belmondo,jean-luc godard,l'ecclésiaste,ithaque,woody allen,allen" /></p>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlOdysseus/Ulysse. 3.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2021-07-20:32558682021-07-20T05:00:00+02:002021-07-20T05:00:00+02:00 Odysséus/Ulysse, c’est depuis toujours qu’on l’aime. Sachant tout juste...
<em><strong>Odysséus/Ulysse, c’est depuis toujours qu’on l’aime. Sachant tout juste lire, on avait reçu en cadeau un livre d’images racontant ses aventures. Banco : Odysseus/Ulysse, c’est un héros sur lequel on peut s’appuyer : confronté aux pires difficultés, il a toujours une solution, il sait quoi faire et donc, il s’en sort. Et Vivant.<br /><br />C’est ainsi qu’en le prenant comme modèle, on s’est toujours méfié du chant des Sirènes qui disent toujours ce qu’on voudrait bien entendre, ce qui est une solution de facilité à laquelle il est préférable de ne pas se laisser aller parce qu’on risquerait de le regretter. <br /><blockquote>« Par ici, viens par ici, le bel Ulysse ! Gloire au joyau des Achéens !<br />Personne qui n’ai croisé par ici, non, pas un noir vaisseau,<br />Avant d’avoir senti le miel de notre voix couler de notre bouche :<br />Tout le monde s’en va ravi et rempli de savoir. » <br />(L’Odyssée, trad. E. Lascoux, Chant XII, vers 184/188).</blockquote> « le miel de notre voix »… Tu parles !...<br /><blockquote>« Viens, Ulysse fameux, gloire éternelle de la Grèce,<br />Arrête ton navire afin d’écouter notre voix !<br />Jamais aucun navire noir n’est passé par là<br />Sans écouter de notre bouche de doux chants. » <br />(L’Odyssée, trad. P. Jaccottet, Chant XII, vers 184/188)</blockquote><blockquote>« Viens ici ! viens à nous ! Ulysse tant vanté ! l’honneur de l’Achaïe! … Arrête ton croiseur : viens écouter nos voix ! Jamais un noir vaisseau n’a doublé notre cap, sans ouïr les doux airs qui sortent de nos lèvres ; puis on s’en va content et plus riche en savoir, car nous savons les maux, tous les maux… »<br />(L’Odyssée, trad. V. Bérard, Chant XII, lignes 184/189).</blockquote><blockquote>« Viens, ô illustre Odysseus, grande gloire des Akhaiens. Arrête ta nef, afin d’écouter notre voix. Aucun homme n’a dépassé notre île sur sa nef noire sans écouter notre douce voix ; puis il s’éloigne, plein de joie, et sachant de nombreuses choses. »<br />(L’Odyssée, trad. Leconte de l’Isle, Rhapsodie XII, p. 207)</blockquote>Vaisseau, navire, croiseur, nef… On opte pour navire.<br /><br />De même, des Cyclopes prêts à tout dévorer, ces tyrans qui fonctionnent à la peur sous prétexte qu’ils sont forts, ceux pour qui tout gentil est une possible proie, eh bien, à chaque fois qu’on en a rencontré un, on lui a dit qu’on n’était personne. Non non non ! On a déjà fait demi-tour ! Il n’y a personne à dévorer !<br /><br /><blockquote>« Personne, c’est mon nom : oui, c’est Personne que m’appellent<br />Ma mère, mon père, et tout le monde, tous mes compagnons. »<br />(L’Odyssée, trad. E. Lascoux, Chant IX, vers 366/368)</blockquote><blockquote>« Je m’appelle Personne, et Personne est le nom<br />Que mes parents et tous mes autres compagnons me donnent. »<br />(L’Odyssée, trad. P. Jaccottet, Chant IX, vers 366/367)</blockquote><blockquote>« C’est Personne, mon nom : oui ! mon père et ma mère <br />et tous mes compagnons m’ont surnommé Personne. »<br />(L’Odyssée, trad. V. Bérard, Chant IX, lignes 366/368)</blockquote><blockquote>« Mon nom est Personne. Mon père et ma mère <br />et tous mes compagnons me nomment Personne. » <br />(L’Odyssée, trad. Leconte de l’Isle, Rhapsodie IX, page 154).</blockquote><br />Croyez-le, enfant confronté à une situation familiale chaotique, être personne, on aurait bien aimé. Le joli volume illustré dans lequel on lisait, relisait, relisait sans cesse l'Iliade et l'Odyssée, on le garda longtemps. Il disparut un jour. Mais on le reconnaîtrait entre mille. Non, entre des millions de livres. Et même, car nul doute que ce livre héroïque a survécu à toutes les bennes du monde et qu’il est possiblement quelque part, entre des milliards de livres.<br /></strong></em><br />
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlOdysseus/Ulysse. 2tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2021-07-18:32558252021-07-18T05:00:00+02:002021-07-18T05:00:00+02:00 Ils sont presque tous là, les livres sur la Grèce antique. Quelques-uns,...
<em><strong><br />Ils sont presque tous là, les livres sur la Grèce antique. Quelques-uns, par les aléas de la vie, s’en sont allés vivre leurs vies ailleurs – on ne sait pas où et c’est comme ça. D’autres, on ne les a jamais eus sur un rayonnage parce qu’on les a empruntés dans les différentes médiathèques/bibliothèques fréquentées au fil des temps. Ces « quelques-uns » et ces « d’autres », si on voulait les avoir, on pourrait les acheter ou on pourrait les emprunter à nouveau, même si on a changé de médiathèques. Mais ce n’est pas si simple. Ainsi, de <u>L’Anabase</u>, de Xénophon. Sans l’avoir jamais possédé mais uniquement emprunté, il est encore possible d’en parler avec fougue, d’écrire à son sujet, et de se remémorer outre le contenu, l’après-midi tranquille de septembre au cours de laquelle, face à une fenêtre donnant sur les toits argentés de Paris jusqu’à la Tour Eiffel, on l’a lu d’une traite il y a plusieurs dizaines d’années. Ce n’est pas si simple parce que même si on va à la Librairie Charlemagne au bout de la rue pour y acheter <u>L’Anabase</u> de Xénophon, ce ne sera pas ce livre qu’on a lu ce jour-là. Il n’en aura pas la couleur, l’odeur, le toucher doux des pages mille et mille fois tournés par des lecteurs innombrables et anonymes et nul doute que l’histoire s’en ressentira. Pourquoi prendre le risque d’une déception ?<br />Ils sont donc presque tous là et on les a réunis sur une seule étagère désosrmais puisque cet été, on le passe avec Odysseus/Ulysse. On a sorti Eschyle, Euripide et Sophocle du rayon Littérature, tous les Hérodote, Claude Mossé, Moses Finley, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, Pierre Levêque, Hatzfeld et consorts du rayon Histoire, le Comelin du rayon Dictionnaire, Mendelsohn de son rayon Biographies et bien sûr Homère de son rayon Poésie. Ils ont tous été lus, relus, annotés, post-ités, sauf le Lascoux qui commence à subir le même sort, soit sa vie de livre dans cette bibliothèque ; il ne tient qu’à lui d’être à la hauteur de tous ses prédécesseurs. Ils sont parfois un peu jaunis, ont quelques points d’humidité ou une pliure sur la couverture. Sur les pages de garde, une date, un mot ; parfois une carte de remerciement – oui, il y en a une qui émeut encore intensément. <br />Tout ceci à cause d’Homère qui n’a jamais eu de bibliothèque et d’Odysseus/Ulysse qui n’a jamais lu une ligne ! Tant pis. <br /></strong></em>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Filles de Mai (III)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2020-05-28:33328202020-05-28T21:51:00+02:002020-05-28T21:51:00+02:00 III : Les Arbres de Mai Le châtelain de Dardagny...
<section class="clearfix box-body"><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt;">III : Les Arbres de Mai</span></strong></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt;">Le châtelain de Dardagny </span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Reviendra-t-elle ma compagne ?</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Au troubadour de Cartigny</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Elle était belle ma campagne !</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Tout près de ma mie je rêve</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Ce sont les jours qui vont qui viennent</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Lors entre les émois la trêve</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Murmure mes lèvres sont tiennes</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Ainsi qu’Ulysse voyagea</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Puis regagna vainqueur Ithaque</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Toi dont l’amour seul me changea</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Seras-tu de retour à Pâques ?</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">T’embrasserai-je sous un mai ?</span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Ma dévotion mon bien aimé…</span></p><p> </p><p><span style="font-size: 12pt;">Jacques Davier (Mai 2018)<br /></span></p></section><p><span style="font-size: 10pt;">Cycle de poèmes écrits en hommage à la Femme</span></p>
Marc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlLes dix images du Buffletag:marcalpozzo.blogspirit.com,2019-11-07:31401142019-11-07T06:00:00+01:002019-11-07T06:00:00+01:00 La sagesse chinoise apprécie particulièrement les contes et les...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">La sagesse chinoise apprécie particulièrement les contes et les métaphores afin de nous délivrer un message universel, comme le font les allégories et les mythes dans la Bible ou chez Platon, par exemple. Pierre Taïgu Turlur décrypte pour nous, dans un beau petit livre intitulé <em>Apprivoiser l’éveil</em>, les dix images du buffle. Un régal de littérature et de spiritualité, je vous le garantis... Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne <span style="color: #800000;"><em>Boojum</em></span>, et elle est désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>. </span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/1085751171.jpg" id="media-1071362" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><img id="media-1071361" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/87296069.jpg" alt=" bufle.jpg" />L’orgueil démesuré de la philosophie occidentale, a fait dire un jour : « L’Orient ignore le concept, parce qu’il se contente de faire coexister le vide le plus abstrait et l’étant le plus trivial, sans aucune médiation », ce qui n’a pas manqué de faire sursauter Anne Cheng (professeur au Collège de France) qui a écrit un livre qu’il est bon de lire et de relire régulièrement <em>Histoire de la pensée chinoise<a href="#_ftn1" name="_ftnref1"><strong>[1]</strong></a></em>, fille également de François Cheng, dont j’espère avoir l’occasion de parler dans ces pages bientôt.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">François Jullien répond à cette affirmation en disant : « Si, notamment en Extrême-Orient, des pensées se sont développées sans passer par la commodité du concept, ni emprunter à la logique formelle, c’est qu’elles se défiaient de la toute-puissance du logos pour accéder à l’immanence ; et, si elles n’ont pas tout misé sur la quête de la Vérité, comme, pour sa part, y a été de plus en plus portée la philosophie [européenne], se vouant à son projet de connaissance, c’est qu’elles se refusaient à séparer l’activité de la pensée d’une nécessaire transformation de soi. »<a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><strong>Vivre l’instant présent</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Mais voici que dans le livre de Pierre Taïgu Turlur, on n’apprend pas à « penser à penser » ce qui serait le postulat clairement grec de la philosophie, et donc une affaire historialement européenne, mais plutôt à cesser de penser. C’est donc, au contraire, par cet ouvrage, paru chez Albin Michel, une autre façon de philosopher. Et l’on peut ainsi vous montrer, que la philosophie chinoise est une sagesse, au même titre que n’importe quelle sagesse antique (personne ne me fera croire que les Grecs anciens ne sont jamais allés se balader en terres chinoises et qu’ils n’y ont pas ramené cet enseignement qu’ils ont remis à leur goût et leur idée !) Les deux s’entremêlent en ayant la même fin, autrement dit une finalité qui ne pourrait être autre qu'elle-même, est qui est la vérité ultime, l’ultime vérité, celle qu’elle porte en soi, et qui l’oblige à partir, c’est-à-dire à mettre un pas dans un autre pas, comme un pèlerin, parti pour un long et périlleux voyage, obligé de traverser les mondes successifs et de triompher de nombreuses épreuves.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je recommande à ce propos l’introduction de Pierre Taïgu Turlur, qui est très suggestive sur le sujet. Écoutons-le un instant :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« Déjà le long périple d’Ulysse, plus qu’une aventure dans une géographie méditerranéenne fantasmée, constitue le récit d’un voyage dans les profondeurs du moi. De même, les récits enluminés et imagés du cycle arthurien mélangent les grands thèmes de la tradition celtique à la lumière naissante du christianisme et conduisent les chevaliers au plus près d’un Chaudron-Graal qui pourrait être une métaphore de la conscience éveillée. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il me semble que vous avez dans ce seul passage toute la quintessence de ce texte, dont l’objet n’est autre que de nous présenter et nous expliquer « Les Dix Images du buffle », plus connues sous le nom des « Dix Étapes du dressage du buffle », et, dont « le chemin commence là où nous en soupçonnions le moins la présence, au cœur de l’anodin, dans le plus ordinaire ». Ou ce qui va sûrement vous intéresser plus encore, ce chemin partira d’ici pour arriver ici, l’ailleurs ne pouvant être autre que ce qu’il est, à savoir dans l’<span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2013/09/13/ici-ou-ailleurs-combattre-nos-illusions-2977730.html" target="_blank" rel="noopener">ici et maintenan</a>t</span>, c’est-à-dire là où vous êtes.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071364" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/1272136679.gif" alt="Boeuf4.gif" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><strong>Invitation à rester sur place et à s’asseoir</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Vous venez d’ouvrir ce livre (bon, disons que vous êtes sur le point de l’ouvrir !), bravo, vous êtes sur la voie ! « Au sein de cette réalité abrupte, de cette routine harassante, au beau milieu d’une vie désespérante, vide et monotone comme ce paysage de neige, un accident vient de se produire : une rencontre, celle de l’enseignement, de la pratique véritable ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les dix images symbolisent alors ce chemin que nous avons désormais pris, afin de chercher le buffle, retrouver ses traces, l’attraper, le dresser, le chevaucher, l’oublier, enfin atteindre la source et être dans le monde. Dix images d’enseignement, de méditation, de transformation et d’’éveil, afin de comprendre que ce buffle « n’a jamais été perdu », il a toujours été auprès de vous, mais ayant crû le perdre, il vous a fallu partir le chercher. On n’est pas très loin de la parabole de Jésus et de brebis égarée. Cela me fait également penser aux Chemins qui ne mènent nulle part de Heidegger, et de sa clairière, ce moment où l’être apparaît. Probablement le moment où voyageur, que nous sommes tous, réalise que « seul le chemin demeure, un chemin qui n’est autre que celui de la première image ». </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071365" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/1991469655.gif" alt="Boeuf5.gif" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><strong>Ne pas agir et tout accomplir</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Nous sommes là dans la pensée bouddhiste. Une philosophie, ou plutôt une sagesse qui nous demande de nous asseoir. Très bien ! Asseyons-nous ! Il est vrai que la folle agitation à laquelle nous nous soumettons sans cesse, à la fois pour s'oublier, à la fois pour se prêter au jeu social, à la fois pour fuir l’ennui n’est pas bien propice à <span style="color: #ff0000;"><a style="color: #ff0000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2013/08/02/l-emergence-de-la-joie-une-ethique-de-la-rejouissance-297351.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #800000;">la joie et à l’harmonie intérieure</span></a></span>. C’est ainsi que Pierre Taïgu Turlur, par ce livre, nous invite à une forme de lâcher-prise avec l’hystérie de notre époque, notamment l’hystérie collective de l’Occident, toujours dans le faire et le déplacement. Par de nombreux points, il me fait penser à la vie en pleine conscience à laquelle <span style="color: #ff0000;"><span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2018/05/02/vivre-en-pleine-conscience-avec-thich-nhat-hanh-3103912.html" target="_blank" rel="noopener">Thich Nhat Hanh</a></span> </span>nous invite de son côté.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« Le secret du sceau de l’esprit du Bouddha est ouvert, juste ici et maintenant, dans tes propres yeux. Ne fais rien, sois sans fabrication. Abandonne toute affaire, l’idée d’être quelqu’un d’autre ou de réaliser quelque chose de spécial. Ici, le voyageur, le chemin et la destination ne sont ni deux ni un. Ainsi assis, assis dans l’ainsi, cultive l’intention de te tenir droit et cependant ne le réalise pas ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">À travers les dix images du buffle, l’auteur nous amène progressivement à comprendre qu’une intention portée par le cœur sera toujours plus efficace que la force de l’esprit et l’action qu’elle met en place visant un but, qui sera de toute façon toujours manqué. Cette médiation, cette allégorie est donc une fable pour nos temps modernes, systématiquement dans l’urgence, dans l’agitation permanente, dans le faire et le vouloir-faire, mais qui n’accomplit jamais rien. Il nous propose aussi des exercices pratiques, que nous pouvons réaliser au quotidien, sachant toutefois, que, s’inscrire dans la finalité des choses demande une très grande habileté et une attention de chaque instant. C’est donc avec l’humilité et la répétition, que nous pourrons, peut-être, sortir de la confusion des sens, et retrouver cette nature originelle dont nous nous sommes longtemps sentis séparés. </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071363" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/4164988306.jpeg" alt="turlur.jpg.jpeg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; color: #191e23; background: white;">Pierre Taïgu Turlur</span></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #191e23; background: white;">Pierre Taïgu Turlur, <em>Apprivoiser l’éveil, à travers les dix images du buffle</em>, Albin Michel, « Spiritualités vivantes », mars 2018.</span></strong></p><p style="text-align: justify;">______________________________________________</p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Édition du Seuil, 1997. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> François Jullien, vendredi 7 mars 2008, Institut Catholique de Paris (FASSE), présentation de son livre : De l’universel, de l’uniforme, du commun, et du dialogue entre les cultures, Paris, Fayard, 2008.</span></p>
Marc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.html« Demeure » de François-Xavier Bellamy, plaidoyer pour une vie mesuréetag:marcalpozzo.blogspirit.com,2019-04-04:31294452019-04-04T06:39:00+02:002019-04-04T06:39:00+02:00 François-Xavier Bellamy, dans son deuxième essai, aborde les dogmes de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif;">François-Xavier Bellamy, dans son deuxième essai, aborde les dogmes de l’époque, la religion du progrès, l’impératif universel du mouvement, l’optimisme radical de la pensée progressiste, le rêve scientiste du <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/transhumanisme/" target="_blank" rel="noopener">transhumanisme</a></span>, le nomadisme technologique et économique, ce que réclame le positivisme postmoderne qui veut croire désormais non plus en Dieu mais en n’importe quoi. Cette recension est d'abord parue dans la revue en ligne <span style="color: #800000;"><em>Boojum</em></span>, et elle est désormais en accès libre dans l'<em>O<span style="color: #800000;">uvroir</span></em>. </span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/4258223352.jpg" id="media-1059399" alt="" /></p><h3 style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><br /><br /><img id="media-1059400" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/827761949.jpeg" alt="François-Xavier Bellamy" /><span style="font-size: 14pt;">Le bien commun</span></strong></span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Notre époque souffre de deux maux inédits : le mouvement et la vitesse. On veut avaler les distances ; abolir le temps. La raison moderne déteste les détours, et cherche à nous libérer du mouvement afin de permettre le progrès. Le vœu pieux délivré par Descartes au seuil du monde moderne touche à son but : « Nous rendre maîtres et possesseurs » d’une réalité avec laquelle nous parviendrons enfin à coïncider parfaitement. À la radicalité de Parménide, on préfèrera désormais, relativisme d’Héraclite. Le devenir plutôt que l’être, les hommes ne devenant plus qu’une somme d’individus, une quantité mesurable et additionnable, la vie un mouvement sans fin auquel nous devons nous adapter. À la stabilité de l’être, on préfère l’emportement du mouvement.<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Celui qui parle dans ce texte, est un jeune philosophe agrégé et normalien de 33 ans. Auteur d’un premier essai sur le climat de pauvreté intellectuelle et spirituelle qui naît de notre passivité et l’urgence de la transmission, il n’y a pas un gramme de défaitisme dans la pensée de ce jeune penseur, qui veut revenir à « la frontière de l’empire intérieur ».<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Pourtant, dès l’introduction de son deuxième essai, le constat est sans détour : nous nous abandonnons à un mirage nouveau, celui du mouvement sans fin. Nous refusons le silence. Nous refusons d’habiter le monde. Nous voulons le parcourir sans fin jusqu’à épuisement, recherchons les fluctuations, nous nous voulons « capables de manipuler presque tout dans le réel ». Face à une nouvelle génération gavée de nouveau et de rapidité, l’auteur n’ignore pas que se cache derrière cette vaine euphorie une crise sans précédent de la modernité. Car, dit-il à juste titre, le problème fondamental est « le sens de l’homme ». Quel sens donner à un « homme oscillant » perpétuellement emporté par un mouvement sans fin ? Quel camp faut-il choisir ? Celui de la mobilité sans fin ou celui de la stabilité ? <br /><br /></span></p><blockquote class="wp-block-quote"><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">« Malheur à celui qui n’est pas assez mobile, pas assez souple et adaptable, pour se couler dans le flux : il constitue une objection vivante à ce monde nouveau, à ce monde du nouveau, qui ne lui pardonnera pas de rester comme un fossile encombrant au milieu de l’innovation triomphante. »<br /><br /></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Et c’est donc à cette idéologie du mouvement sans fin que François-Xavier Bellamy s’attaque. Il écrit contre cette nouvelle grande folie, car la « modernité se caractérise par une immense colère contre ce qui ne se met pas à son rythme », contre ce monde dans lequel nous serions tous des « migrants » alors même que le concept « ne peut […] être qu’une aberration coupable. » La morale du mouvement contribuant à une autre religion, celle du progrès. Critique du sophisme naturaliste ; critique de la raison technique ; critique de<span style="color: #800000;"> <a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2019/06/26/peter-sloterdijk-et-le-parc-humain-faut-il-craindre-la-scien-3139435.html" target="_blank" rel="noopener">la raison transhumaniste</a></span> ; critique de la condition de l’homme moderne.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071822" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/02/1530503882.jpg" alt="françois-xavier bellamy,gorgias,calliclès,ulysse,transhumanisme,parménide,héraclite" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Des migrants sur une embarcation au large de la Grèce, en 2016. AFP</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Dans ce progressisme qui entraîne dans sa trajectoire les libertés individuelles, et oppose les individus entre eux, au point de les prendre en otage d’un mouvement sans fin et d’une guerre de tous contre tous, il semble qu’un bien commun devienne alors parfaitement impossible.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><h3 style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><strong>Habiter le monde</strong></span></h3><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Il y a alors, pour le philosophe, une urgence à se rappeler que l’on doit <em>habiter le monde</em>. Car en effet, dans ce démentiel mouvement sans fin, ce nomadisme technologique et économique, contre ce positivisme postmoderne irrésistible qui semble nous emporter tous dans sa folie, où pouvons-nous réellement aller ? Les impasses, les apories du discours, les pièges sont nombreux. Alors que l’idéologie du moment prétend que la vraie vie est ailleurs, toujours ailleurs, jamais là, jamais où l’on est, mais toujours là où l’on est pas, nous condamnant à une irrésistible course, qui, au final, semble être une sorte de surplace, cette soif de nouveau, de conquête, de progrès oublie, un peu trop vite, que « l’homme n’a pas simplement besoin d’un toit », que l’on ne peut brouiller ainsi le « lieu familier », le « point fixe », le « repère autour duquel le monde entier s’organise ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Éloge de la demeure, cette critique de la raison agissante, du dynamisme, de la passion de l’avenir, de l’irrésistible envie de changement, est une invitation à « faire l’expérience de la pesanteur des choses, de la résistance de la matière, de la consistance de l’espace ». Ce plaidoyer en faveur de l’ici, plutôt que du là-bas, celui du « lieu de vacances, habité par d’autres souvenirs, d’autres images, d’autres odeurs, d’autres peines et d’autres joies », cette apologie de la vie non pas sédentaire, mais centrée autour de son axe, la vie ancrée, nous dit qu’« habiter un monde, c’est être quelque part, c’est-à-dire savoir qu’on ne peut être partout ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Plaidoyer de la vie mesurée contre la démesure, Françoix-Xavier Bellamy accepte d’endosser le rôle de Socrate dans le <em>Gorgias</em>, opposant à un Calliclès chancre de la démesure et de la vie déséquilibrée, une existence tempérée, faite de mesure, de tranquillité, de désirs mesurés et de sagesse. Ulysse, qui parcourut les mers, les océans, qui a bravé tous les dangers, et qui a vécu mille aventures, ne sait-il pas mieux que tout le monde, que le bonheur n’est pas dans le mouvement, dans l’instabilité permanente, mais dans un lieu fixe, en son centre, à l’intérieur de soi, lorsqu’on a enfin trouvé son axe, et « la terre ferme ».<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1070286" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/01/1246145967.jpg" alt="françois-xavier bellamy" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">François Xavier-Bellamy<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">François-Xavier Bellamy, <em>Demeure, Pour échapper à l’ère du mouvement perpétuel</em>, Grasset, octobre 2018.</span></strong></p>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlMoisson.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2018-05-25:31063272018-05-25T05:00:00+02:002018-05-25T05:00:00+02:00 Passer vaillamment la semaine « salles d’attente ». Renouveler son...
<em><strong>Passer vaillamment la semaine « salles d’attente ».<br />Renouveler son abonnement à la Médiathèque de Sanary.<br />Préparer pour le club des cousettes un cake aux fruits rouges.<br />S’engager à faire des petites couvertures en laine pour l’Ecole du chat.<br />Remettre le soir même le dessus de lit lavé le matin et séché tout le jour au soleil. Ça sent bon.<br />Admirer la première capucine, d’un bel orange vermillon, plantée tout contre l’ipomée.<br />Refaire des biscuits de guerre dont N. a rappelé la recette l’autre après-midi, tout en tricotant des chaussettes : 1 verre de vin blanc, 1 verre d’huile, 1 verre de sucre, 5 verres de farine. Parfumer à la vanille.<br />Brosser les deux grands chats et jouer avec le petit chaton.<br />Regarder en replay sur Arte une belle émission sur James Joyce et ensuite feuilleter <u>Ulysse</u> et <u>Les gens de Dublin</u> et ensuite relire <u>Les morts</u>.<br /></strong><br /></em>
Edouardhttp://blogres.blogspirit.com/about.htmlL'enfant qui aimait grimper aux arbres (Bernadette Richard)tag:blogres.blogspirit.com,2017-12-14:33247032017-12-14T02:32:00+01:002017-12-14T02:32:00+01:00 par Jean-Michel Olivier C'est à Joachim du Bellay que Bernadette...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><em>par Jean-Michel Olivier</em></span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://blogres.blogspirit.com/media/01/01/3902280620.2.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-230119" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/01/01/2012968554.jpeg" alt="Unknown-1.jpeg" /></a>C'est à Joachim du Bellay que Bernadette Richard emprunte le titre de son dernier livre, <em>Heureux qui comme*</em>, un livre en forme de bilan, baigné tout à la fois de nostalgie et de jubilation, de regret du foyer natal (c'est le thème du poème de Du Bellay, 1558) et de retour à la nature.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">C'est un homme, étrangement, qui tient la plume ici et nous entraîne dans ses souvenirs d'enfance : sa passion de la solitude, son plaisir à grimper dans les arbres à la fois pour se cacher et pour observer le monde. Il nous raconte aussi ses rêves de vol, son amour des oiseaux qu'il étudie quotidiennement (le Dr Freud interprète ce fantasme de vol comme un désir d'érection!). Cette enfance enchantée par la nature va peu à peu laisser la place à une vie de photographe pris dans une ronde frénétique de voyages, une vie grisante de découvertes et de rencontres (qui ressemble beaucoup à celle de Bernadette Richard, grande « écrivaine aux semelles de vent »). </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/02/2656007606.4.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-230116" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/02/3342091311.4.jpeg" alt="Unknown.jpeg" /></a>Ce voyage passe par des étapes obligées : Katmandou, Woodstock où le narrateur rencontre une fille du Bas (lui qui est du Haut!). Mariage, enfant, séparation. Nouveaux voyages pour oublier ses racines et découvrir le monde. À la passion des arbres et des oiseaux s'ajoute bien vite celle des lacs, que Bernadette Richard décrit avec infiniment de poésie. Le lac Atitlan, le lac Titicaca, puis le lac Baïkal, ses états d'âme, ses impatiences, « ses toquades et ses arpèges météorologues ». </span></p><p><span style="font-size: large;">Mais Ulysse, on le sait, a la nostalgie de sa terre natale. Après tant de pérégrinations, de beautés entrevues aux quatre coins du monde, tant de fleuves et de cascades, de lacs et de déserts, il est bon de rentrer chez soi. Car le </span><em><span style="font-size: 19px;">hostos</span><span style="font-size: large;"> —</span></em><span style="font-size: large;"> le foyer — est au cœur du voyage. C'est une petite fille, Orsanne, qui va ramener le narrateur à ses premières amours : les arbres, les lacs, les grottes, les oiseaux. Comme Du Bellay quitte sans douleur « le mont Palatin pour son petit Liré », le narrateur, ayant conquis la toison d'or du voyage, aime à revenir sur ses terres, « pour vivre entre ses parents le reste de son âge. »</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Il y a, dans ce retour au bercail, un peu de nostalgie, mais aussi beaucoup de bonheur (« Le bonheur est une idée neuve en Europe », écrivait Saint-Just). Bonheur de redécouvrir les lieux enchantés de l'enfance, bonheur aussi de marcher au bord de l'abîme, au Creux-du-Van, par exemple, dans ces contreforts du Jura qu'il aime tant. Le voyageur qui a roulé sa bosse n'est plus blasé : il redécouvre la joie des paysages, le plaisir des flâneries, la complicité d'Orsanne. Lui qui croyait posséder le savoir occulte de ses odyssées, il n'a que « des images intérieures qui se délitent au fil des mois » et « ses photos jaunissent dans des cartons ». Lui qui croyait que la beauté était ailleurs, exotique et insaisissable, il doit admettre que sa patrie lilliputienne la lui offre chaque jour, et qu'il n'a jamais su la voir. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">« <em>C'est peut-être ça, la sagesse : réaliser que l'ailleurs n'est nulle part et partout, même chez soi.</em> »</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">C'est un chemin vers la sagesse, un chemin solitaire et vagabond, qu'emprunte Ulysse, toujours en quête de soi, et qui le mène, après avoir beaucoup erré, dans ce petit village dont il a vu, de loin, fumer les cheminées, près de cette pauvre maison « qui lui est une province, et beaucoup davantage. »</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Un très beau livre, donc, riche, profond, original, peut-être le meilleur livre de Bernadette Richard qui a beaucoup donné à la littérature romande et est encore trop injustement méconnue.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>* Bernadette Richard, <em>Heureux qui comme,</em> éditions d'autre part, 2017.</strong></span></p>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlL'enfant qui aimait grimper aux arbres (Bernadette Richard)tag:jolivier.blogspirit.com,2017-12-11:33279202017-12-11T11:20:00+01:002017-12-11T11:20:00+01:00 C'est à Joachim du Bellay que Bernadette Richard emprunte le titre de...
<p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/00/712867286.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-230113" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/01/2315585450.jpeg" alt="Unknown-1.jpeg" /></a></span><span style="font-size: 14pt;">C'est à Joachim du Bellay que Bernadette Richard emprunte le titre de son dernier livre, <em>Heureux qui comme*</em>, un livre en forme de bilan, baigné tout à la fois de nostalgie et de jubilation, de regret du foyer natal (c'est le thème du poème de Du Bellay, 1558) et de retour à la nature.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">C'est un homme, étrangement, qui tient la plume ici et nous entraîne dans ses souvenirs d'enfance : sa passion de la solitude, son plaisir à grimper dans les arbres à la fois pour se cacher et pour observer le monde. Il nous raconte aussi ses rêves de vol, son amour des oiseaux qu'il étudie quotidiennement (le Dr Freud interprète ce fantasme de vol comme un désir d'érection!). Cette enfance enchantée par la nature va peu à peu laisser la place à une vie de photographe pris dans une ronde frénétique de voyages, une vie grisante de découvertes et de rencontres (qui ressemble beaucoup à celle de Bernadette Richard, grande « écrivaine aux semelles de vent »). </span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/2236455280.2.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-230116" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/01/1450114330.2.jpeg" alt="Unknown.jpeg" /></a>Ce voyage passe par des étapes obligées : Katmandou, Woodstock où le narrateur rencontre une fille du Bas (lui qui est du Haut!). Mariage, enfant, séparation. Nouveaux voyages pour oublier ses racines et découvrir le monde. À la passion des arbres et des oiseaux s'ajoute bien vite celle des lacs, que Bernadette Richard décrit avec infiniment de poésie. Le lac Atitlan, le lac Titicaca, puis le lac Baïkal, ses états d'âme, ses impatiences, « ses toquades et ses arpèges météorologues ». </span></p><p><span style="font-size: large;">Mais Ulysse, on le sait, a la nostalgie de sa terre natale. Après tant de pérégrinations, de beautés entrevues aux quatre coins du monde, tant de fleuves et de cascades, de lacs et de déserts, il est bon de rentrer chez soi. Car le </span><em><span style="font-size: 19px;">hostos</span><span style="font-size: large;"> —</span></em><span style="font-size: large;"> le foyer — est au cœur du voyage. C'est une petite fille, Orsanne, qui va ramener le narrateur à ses premières amours : les arbres, les lacs, les grottes, les oiseaux. Comme Du Bellay quitte sans douleur « le mont Palatin pour son petit Liré », le narrateur, ayant conquis la toison d'or du voyage, aime à revenir sur ses terres, « pour vivre entre ses parents le reste de son âge. »</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Il y a, dans ce retour au bercail, un peu de nostalgie, mais aussi beaucoup de bonheur (« Le bonheur est une idée neuve en Europe », écrivait Saint-Just). Bonheur de redécouvrir les lieux enchantés de l'enfance, bonheur aussi de marcher au bord de l'abîme, au Creux-du-Van, par exemple, dans ces contreforts du Jura qu'il aime tant. Le voyageur qui a roulé sa bosse n'est plus blasé : il redécouvre la joie des paysages, le plaisir des flâneries, la complicité d'Orsanne. Lui qui croyait posséder le savoir occulte de ses odyssées, il n'a que « des images intérieures qui se délitent au fil des mois » et « ses photos jaunissent dans des cartons ». Lui qui croyait que la beauté était ailleurs, exotique et insaisissable, il doit admettre que sa patrie lilliputienne la lui offre chaque jour, et qu'il n'a jamais su la voir. </span></p><p><span style="font-size: 14pt;">« <em>C'est peut-être ça, la sagesse : réaliser que l'ailleurs n'est nulle part et partout, même chez soi.</em> »</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">C'est un chemin vers la sagesse, un chemin solitaire et vagabond, qu'emprunte Ulysse, toujours en quête de soi, et qui le mène, après avoir beaucoup erré, dans ce petit village dont il a vu, de loin, fumer les cheminées, près de cette pauvre maison « qui lui est une province, et beaucoup davantage. »</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Un très beau livre, donc, riche, profond, original, peut-être le meilleur livre de Bernadette Richard qui a beaucoup donné à la littérature romande et est encore trop injustement méconnue.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;"><strong>* Bernadette Richard, <em>Heureux qui comme,</em> éditions d'autre part, 2017.</strong></span></p><p> </p>
Bredinhttp://bar-zing.blogspirit.com/about.htmlLes Tarzanides du grenier n° 257tag:bar-zing.blogspirit.com,2017-06-24:30938672017-06-24T17:24:00+02:002017-06-24T17:24:00+02:00 Tout à fait par hasard, ce matin, j’ai laissé tourner le...
<p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Tout à fait par hasard, ce matin, j’ai laissé tourner le programme télé pour regarder la fin d’un film italien réalisé sans être réussi pendant l’année 1954. Le sujet à trait à ULYSSE ou, plus globalement, au voyage mythique, donc initiatique du roi de l’île d’Ythaque. </span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Pourquoi m’être attardé devant ce navet qu’aujourd’hui vous taxerez de nanar ? Probablement parce que je me souviens vaguement l’avoir déjà vu pendant ma douzaine d’années. Et puis, j’ai toujours apprécié le comédien Kirk Douglas, en particulier dans le genre western où j’aime le placer bien plus haut que John Wayne.</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Aucun des soupirants ne réussit à … bander l’arc d’Ulysse. C’est connu : seul, Ulysse réussit l’exploit. (Alors demandons nous pourquoi ce guerrier n’a pas emporté avec lui cette arme efficace lorsqu’il allait conquérir la cité de Troie).</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">L’arc d’Ulysse était, c’est certain, un arc dit « arc réflexe », parfois aussi appelé « arc précontraint ». Des historiens attribuent au peuple Perse, ennemi héréditaire du peuple grec l’invention mécanique d’un tel arc. On sait que les soupirants de la prétendue chaste Pénélope ne réussissent pas à courber l’arc: leur échec venait du fait qu’ils ignoraient que pour ployer un tel engin il leur fallait utiliser une de leurs deux jambes en même temps que leurs deux bras </span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Ici, ne croyez pas que nous sommes égarés loin de nos Tarzanides. Car TARZAN lui même paraît avoir utilisé un fameux « arc réflexe », notamment dans les dessins que Hogarth crayonna et dont il confia l’encrage final à son successeur Rubimor. </span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-967728" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://bar-zing.blogspirit.com/media/00/00/1205725562.jpg" alt="bd,bandes dessinées de collection,tarzan,tarzanides,ulysse,john wayne,kirk douglas,ythaque,pénélope,silvana mongano,tarzan contre orizu khan.rubimor" /></p><pre style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Tarzan 23 septembre 1945. </span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">l’image appartient à l’épisode intitulé </span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>TARZAN CONTRE ORIZU KHAN.</em></span></pre><p style="text-align: center;" align="justify"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span></p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Tarzan vient d’abattre un ennemi asiatique pour s’emparer d’un arc à double courbure. Toujours est-il qu’au cours des aventures du héros le carquois de forme orientale est porté suspendu à la hanche, non pas porté sur le dos, et qu’il sert à ranger les flèches. Mais en réalité, dans son utilisation ancienne, c’est l’arc qui est rangé dans ce genre de carquois. </span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Dans le film italien de 1954, et par une malice dont peut se régaler tout psychanalyste, la magicienne Circé (qu’aucun coït n’assouvit jamais) ET Pénélope (l’épouse dite fidèle) sont toutes deux interprétées par une seule et même comédienne : Silvana Mongano. </span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Beaucoup des grands-mères d’aujourd’hui, admiratrices amoureuses de Kurt Douglas pendant leur jeunesse, regrettèrent sans doute que la barbe d’Ulysse leur cache la fameuse fossette creusée dans le menton de l’acteur américain.</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Quant à moi, l’Odyssée me fait souvenir d’un certain souper où j’étais invité. Parmi les sujets les plus divers, la maîtresse de maison demanda le plus sérieusement du monde : « Qu’est ce que la tapisserie ? ».</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Je crus devoir répondre par un bon mot :</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">- « C’est Pénélope sans Ulysse ! ».</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;">Et voilà comment à l’approche de mes vingt ans, je prenais étourdiment le risque de ne plus être invité dans un hôtel particulier de l’Avenue Foch, là où des couloirs semblent plus larges que la salle à manger d’une HLM.</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"> </p>
gorge profondehttp://lefranc-tireurmarseillais.blogspirit.com/about.htmlLes avatars d’Ulyssetag:lefranc-tireurmarseillais.blogspirit.com,2012-03-12:27983182012-03-12T12:03:23+01:002012-03-12T12:03:23+01:00 La campagne électorale va son train, à coups de petites...
<p> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;">La campagne électorale va son train, à coups de petites phrases, de dérapages verbaux, de palinodies calculées et de repentirs impudiques. Il semble qu’on soit entré dans une surenchère de multiples promesses entre les challengers, alors qu’on sait que l’avenir qui nous attend est celui de l’Espagne, de l’Italie et qui sait de la Grèce. Les grands problèmes semblent gommés de la campagne. N’en pas parler surtout, il faut communiquer et rassurer ! Que peut une campagne qui ne dit pas les vrais enjeux qui nous occupent, lesquels très vite nous rattraperont ? C’est très précisément à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui même. Même les médias s’enferrent dans leur proximité avec les politiques. Quoique les bons docteurs puissent dire sur notre état chagrin, la crise est grave et loin d’être guérie. Les médecins de Molière sont kyrielle. Mais nous, qui sommes malades, qu’y pouvons-nous ? On ne veut plus de Sarkozy, l’affaire est entendue. Veut-on pour autant de Bayrou, d’Hollande, de Marine et du fier à bras Mélenchon ? Pas plus. La quadrature est là : si l’on veut se débarrasser de l’hôte de l’Elysée, si humble quand il est en campagne, si arrogant quand il est au pouvoir, il faut voter Hollande, qu’on ne sent pas très fiable. Qu’en est-il par exemple de sa stature auprès des autres dirigeants du monde ? Bayrou ? Il y a du Don Quichotte en lui, et les moulins qu’il pourfend vaillamment par son « produire en France » sont les cours financiers, la pagaille du monde qui n’est, il faut le dire, plus régie par personne. Marine Le Pen veut nous réduire à revenir au franc. Pourquoi pas au denier ? Mélenchon, en tribun convaincu, sait bien que les mots seuls ne peuvent changer le monde... Une telle agitation donne bien sûr le tournis. Il semble que nous, Français, sommes à côté de nos baskets dans ce Monopoly qu’est devenu le monde. Nous n’avons pas encore pris la mesure qu’une élection n’obéit pas aux mêmes règles qu’une téléréalité ou qu’un jeu vidéo. Nos concurrents économiques mondiaux ne seront pas réduits en appuyant uniquement sur un bouton. Mais notre peuple vénère les beaux discours et le chant des sirènes. Je crains qu’Ulysse ne rejoigne son île d’Ithaque déguisé en Français. Pire même : en mendiant bleu-blanc-rouge ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;"> Yves CARCHON </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;"><br /></span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;"><br /></span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Comic Sans MS'; color: #000000;"><br /></span></p>
Cinématiquehttp://cinematique.blogspirit.com/about.htmlCELLES QU'ON N'A PAS EUES (2/8)tag:cinematique.blogspirit.com,2011-12-27:25021112011-12-27T16:34:00+01:002011-12-27T16:34:00+01:00 "Je serai à toi à la Noël...", m'avait-elle murmuré. Et puis Noël passa. V....
<p>"Je serai à toi à la Noël...", m'avait-elle murmuré. Et puis Noël passa.</p><p>V. était le portrait craché de Jean Seberg et je crois bien que c'était sciemment qu'elle se coiffait comme elle. J'ai longtemps pensé que le français n'était pas sa langue maternelle (elle disait "la" Noël, "des" pantalons, et parlait encore de chandails ou de corsages en plein milieu des années 90), mais ces tournures n'étaient rien d'autre que les restes vieillots d'une éducation bourgeoise. Prodigieusement belle donc, et usant d'expressions démodées, elle faisait doublement fuir les hommes. A cette époque, j'aimais entourer de mots compliqués et de jugement paradoxaux, des goûts finalement très simples et des idées sur le monde qui ne l'étaient pas moins. Comme elle ne recherchait que cela (une forme sinueuse et chamarrée masquant un fond mal assuré), elle s'intéressa à moi. Au fil des mois, des Straub à Duras et d'<em>Ulysse</em> aux poètes roumains, nous laissions libre cours à la vanité de notre jeunesse. Nous haussions les épaules avec le plus grand des mépris face aux lignes claires, aux idées nues, aux oeuvres classiques, et gardions notre estime pour les styles les plus heurtés, les romans les plus illisibles, les films les plus lents : nous n'avions tout simplement pas trente ans. Parfois j'essayais quelque approche moins éthérée mais toujours elle me repoussait avec une drôle de tendresse, qui n'allait pas du tout avec ses lèvres légèrement gonflées et l'ardeur de son regard. Comme je me faisais avec le temps de plus en plus pressant, elle m'assura un jour que nous serions amants à Noël, comme une sorte de cadeau qu'elle me ferait. Et puis Noël passa.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-635895" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cinematique.blogspirit.com/media/00/01/278643446.jpg" alt="James joyce, Ulysse, Fritz Lang, Marguerite Duras, Jean Seberg, Balzac," /></p><p>1994 débuta sans que je la revis, et j'appris plus tard qu'elle avait quitté la France pour retrouver je ne sais qui dans les Highlands. Je ne cherchais pas à la rejoindre, d'autant que dans sa lettre d'adieu, pleine d'adjectifs inappropriés et de relatives enchaînées les unes aux autres, elle déclarait qu'elle avait préféré ne pas se donner à moi "car je méritais mieux que ça". Je ne sus jamais s'il y avait derrière cette sentence absurde, l'inquiétude d'une vierge, la névrose d'une femme frigide, ou bien plutôt un dégoût de soi des plus effrayants. Elle me fuyait en somme comme nous avions fui les lignes claires, les idées nues, les oeuvres classiques, comme je me fuyais moi-même, comme on fuit l'aveuglement d'une révélation.</p><p>C'est à cette époque que laissant tomber Joyce et <em>Le Camion</em>, je découvris le cinéma de Lang et la Comédie Humaine.</p>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.html12 novembre 2010. L’olivier.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2010-11-13:20109092010-11-13T07:51:07+01:002010-11-13T07:51:07+01:00 Rentrer le soir après une journée trop lourde de souvenirs.Dans le calme...
<em><strong>Rentrer le soir après une journée trop lourde de souvenirs.Dans le calme et la solitude de la soirée, alors que la lampe au pied d’olivier est allumée, lire un beau texte de Mario Rigoni Stern sur cet arbre dans lequel on retrouve ces vers d’Homère : « Il y avait un tronc d’olivier aux riches frondaisons dans la cour / florissant, vigoureux, il était gros comme une colonne / c’est autour de lui qu’il bâtit les murs de sa chambre ». </strong></em>
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlLa nature...tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2009-12-13:18660852009-12-13T11:25:00+01:002009-12-13T11:25:00+01:00 Notre ami Ulysse vient de publier sur son blog mots et photos dont il a le...
<p>Notre ami Ulysse vient de publier sur son blog mots et photos dont il a le secret ! Son secret n'est-il pas son oeil ! Il sait voir ce qui nous échappe et pour notre bonheur il partage ses images vivantes, tendres, fortes... et si tentantes !</p> <p>Aujourd'hui j'ai envie de vous faire partager ces quelques mots qui se suffisent à eux mêmes !</p> <p><b><span style="color: #993300;">"la nature est le dernier domaine où l’ on reçoit sans avoir à donner"</span></b></p> <p>Je n'ai qu'un conseil à vous donner... un ordre ? pourquoi pas... En haut, à gauche, vous voyez cette petite liste de sites... cliquez sur ELDORAD'OC... vous n'en reviendrez pas !</p> <p>Merci Ulysse pour toutes ces découvertes que, sans toi, je... nous... n'aurions jamais faites.</p>
Philippe PINAULThttp://fr.philippepinault.com/about.htmlPremier workshop européen blogSpirittag:fr.philippepinault.com,2007-12-13:14424102007-12-13T00:55:00+01:002007-12-13T00:55:00+01:00Nous accueillerons demain notre réseau européen pour un workshop à Paris....
Nous accueillerons demain notre réseau européen pour un workshop à Paris. Cette journée sera l'occasion de présenter à nos distributeurs licenciés nos résultats sur 2007 et aussi et surtout nos axes de développement pour l'an prochain avec la présentation d'un nouveau produit de "conversations en ligne".Ce type de manifestation est une première pour moi. C'est une première aussi pour blogSpirit et une étape importante dans le développement. De mon point de vue, cette journée est <strong>la conclusion de 3 années de création de l'entreprise</strong> qui ont vu la création et le développement d'un produit déployé à travers plus de 40 services de blogs pour des grands comptes, la validation d'un go-to-market, la validation d'un modèle économique qui a nous a permis de rester indépendant et de financer notre croissance sur nos fonds propres, la construction d'un réseau de distribution au niveau européen. <strong>Nous ouvrons avec ce premier séminaire un nouveau cycle de développement de l'entreprise.</strong> Ce développement passera notamment par la mise en œuvre d’une démarche « industrialisée » de nos process de vente, de développement et d’exploitation, le passage d’une logique logicielle à une logique de service et le lancement d’un modèle SAAS (Software As A service), le développement de nouveaux produits pour aller chercher des relais de croissance supplémentaires – et des investissements R&D importants, l’élargissement de notre réseau de partenaires distributeurs sur les marchés européens.