Last posts on surréalisme
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Tania
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Jane Graverol
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2023-12-04T08:00:00+01:00
2023-12-04T08:00:00+01:00
Quand de temps à autre, assez rarement, je vois une peinture de Jane...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Quand de temps à autre, assez rarement, je vois une peinture de Jane Graverol comme celle-ci, <em>Le don de la Parole</em>, qui figure au <a title="Catalogue Bonhams, lot 21" href="https://www.bonhams.com/fr/auction/29165/belgian-masterpieces/" target="_blank" rel="noopener">catalogue</a> d’une vente aux enchères d’<a title="Présentation Bonhams" href="https://www.blogspirit.com/admin/posts/Bonhams%20:%20Belgian%20Masterpieces%20chez%20Bonhams%20Cornette%20de%20Saint%20Cyr%20à%20Bruxelles%20le%204%20décembre" target="_blank" rel="noopener">art belge</a> aujourd’hui même, je me dis chaque fois que cette peintre associée au mouvement surréaliste est trop méconnue. Son nom vous est-il familier ?</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1860562025.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369436" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1096625748.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">© Jane Graverol, <em>Le don de la parole</em>, 1961, huile et velours sur panneau, 54 x 45 cm</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Interpréter une composition de ce genre est difficile : dans un parallélipipède lumineux entre deux pans de couleur sombre, une rose unique se dresse sur un rosier feuillu devant un paysage de montagne. On pourrait y voir une vue sur un jardin depuis une fenêtre, dans l’embrasure des rideaux. Trois gouttes d’eau ovales sont accrochées à ses pétales roses, onze gouttes rondes que ne relie aucun fil lui font comme un collier autour du cou. </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le titre encourage une vision anthropomorphique : la rose évoque-t-elle ici une femme aux boucles d’oreilles et collier de perles ?</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/4001899957.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369445" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3054192216.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Monographie de <a title="Article du Monde, 1975" href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1975/05/12/portrait-jane-graverol-ou-le-surrealisme-au-present_3102394_1819218.html" target="_blank" rel="noopener">René de Solier</a></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">L’ouverture des rideaux crée une sorte de faisceau lumineux, comme on éclaire une personne qui prend la parole sur scène devant un micro. (« Parole » et « perle », voilà qui me rappelle un <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/12/24/la-parole.html" target="_blank" rel="noopener">poème</a> de René-Guy Cadou.) Tout cela est ambigu : allusion au langage des fleurs – la rose est assurément chargée de connotations – ou à la féminité ? Qu’en pensez-vous ?</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1935055755.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369440" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3826157089.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">© Jane Graverol, <em>Jeune femme assise</em>, 1927</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le <a title="Notice" href="https://peintres.kikirpa.be/Detail_notice.php?id=2653" target="_blank" rel="noopener"><em>Dictionnaire des peintres belges</em></a> présente Jane Graverol (née à Bruxelles en 1905 et décédée à Fontainebleau en 1984) comme une artiste qui a réalisé des collages et des pastels pour des compositions <em>« surréalistes et oniriques »</em>. Elève de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/05/20/montald-l-idealiste-3150569.html" target="_blank" rel="noopener">Montald</a> et de Delville, elle a peint dans les années trente des paysages et des natures mortes. Elle a exposé ses œuvres dans diverses galeries bruxelloises, puis à Paris. Sur la Toile, j’ai trouvé ce portrait de jeunesse, <em>Jeune femme assise</em>, qui date de 1927, l’année de sa première exposition à Bruxelles.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1042660488.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369447" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1683948069.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">© Jane Graverol, <em>Le trait de lumière</em>, 1959, huile sur isorel; 80 x 60 cm (<a title="Source de l'illustration" href="https://www.bonhams.com/auction/28235/lot/100/jane-graverol-1905-1984-le-trait-de-lumiere/" target="_blank" rel="noopener">Bonhams</a>)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Avant même sa rencontre avec Magritte et les surréalistes en 1949, sa peinture est <em>« <a title="Site web Surrealism, présentation de Jane Graverol et nombreuses illustrations datées" href="https://surrealism.website/Graverol.html" target="_blank" rel="noopener">surréaliste</a> ». </em><a title="Notice Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Graverol" target="_blank" rel="noopener">Wikipedia</a> résume dans sa biographie les rencontres, influences, mariages et liaisons de Jane Graverol. L’artiste est très active dans le monde artistique, créant <em>Temps mêlés</em>, une revue d’avant-garde, avec André Blavier en 1952, puis une autre, <em>Les lèvres nues</em>, avec Marcel Mariën et Paul Nougé en 1954. Dans <a title="Illustration" href="https://www.bastjaens.com/post/jane-graverol-verviers-la-goutte-d-eau" target="_blank" rel="noopener"><em>La goutte d’eau</em></a>, œuvre conservée à Liège (La Boverie), <a title="notice et galerie photos (Mes cimaises, Liège)" href="https://www.bastjaens.com/post/galerie-jane-graverol-verviers" target="_blank" rel="noopener">Graverol</a> a représenté les principaux surréalistes belges. Elle aimait aussi l’art de <a title="Article et 3 peintures de Graverol (Mu in the City)" href="https://www.mu-inthecity.com/de-chirico-et-les-surrealistes-belges#&gid=1&pid=4" target="_blank" rel="noopener">Chirico</a>.<br /></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3156479003.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369448" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3472889067.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">© Jane Graverol, <em>La goutte d'eau</em>, 1964 (<a title="Source de l'illustration" href="https://www.bastjaens.com/post/jane-graverol-verviers-la-goutte-d-eau" target="_blank" rel="noopener">source</a>)<br />"Au sein de cet authentique portrait de famille, on reconnaît Marcel Mariën, Louis Scutenaire, René Magritte, Paul Nougé, Achille Chavée, Camille Goemans, André Souris, Paul Colinet, Marcel Lecomte, Irène Hamoir, E.L.T. Mesens, Geert van Bruaene. <br />En haut de la toile, dominant l’assemblée, Graverol s’est autoportraiturée parmi ceux qui sont désormais ses pairs."<br />(Extrait du catalogue du musée des Beaux-Arts de Liège) </span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Où sont les femmes au musée ? »</em> Dans <a title="Article source" href="https://www.lalibre.be/culture/arts/2023/12/01/ou-sont-les-femmes-se-poser-la-question-cest-saisir-le-probleme-du-musee-T3JCBGXE2BA5FG3QZHSDO2NQAI/" target="_blank" rel="noopener"><em>La Libre</em></a> du 1<sup>er</sup> décembre, Aurore Vaucelle reprend le titre d’une exposition en cours au <a title="Site du PBA de Lille" href="https://www.instagram.com/p/C0Q-_RSMz2-/?img_index=1" target="_blank" rel="noopener">Palais des Beaux-Arts de Lille</a>, une «<em> enquête sur les artistes femmes du musée »</em> qui part d’un constat : sur 3000 œuvres exposées, 12 sont signées par des femmes. Dans l’ensemble des collections du Palais, 135 sur 60000, soit 0,25 %.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/4080742041.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369446" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3260687751.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">© Jane Graverol, <em>Lolita,</em> 1960, huile sur unalit, 32,5 x 40 cm; <br />Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : J. Geleyns - Art Photography</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le XXIe siècle se montre tout de même plus encourageant envers les femmes artistes, même si je me souviens de la mise en garde de Siri Hustvedt sur le machisme du marché de l’art dans son magnifique roman <em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/10/13/artiste-mais-femme.html" target="_blank" rel="noopener">Un monde flamboyant</a>.</em> En 2017, le centre d’art du Rouge Cloître a consacré une <a title="Site du centre d'art du RC" href="http://www.rouge-cloitre.be/fr/evenements/jane-graverol-le-surrealisme-au-feminin.html" target="_blank" rel="noopener">exposition</a> à Jane Graverol, hélas manquée. Grâce au legs d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ir%C3%A8ne_Hamoir" target="_blank" rel="noopener">Irène Hamoir</a> en 1996 – avec son mari, Louis Scutenaire, elle fréquentait le groupe surréaliste bruxellois –, les Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles possèdent <a title="Site des MRBAB" href="https://fine-arts-museum.be/fr/la-collection/jane-graverol-lolita?artist=graverol-jane-1" target="_blank" rel="noopener">quelques œuvres</a> de Graverol, dont une <em>Lolita</em> aux cheveux noués par un étonnant papillon.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3539088006.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369442" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3902599931.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">© Jane Graverol, <em>Nu dans les rochers</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">En 1959, l’artiste peint à l’huile <a title="Drouot : deux records mondiaux" href="https://www.gazette-drouot.com/article/deux-records-mondiaux-pour-les-artistes-femmes-surrealistes/43343" target="_blank" rel="noopener"><em>Le trait de lumière</em></a> (ill. 4), une de ses toiles proches de l’univers de Magritte : une découpe en forme de silhouette féminine entre des rochers évoque un paysage marin au couchant. Dans <a title="Illustration (Pinterest)" href="https://www.pinterest.fr/pin/334040497340575699/" target="_blank" rel="noopener"><em>L’Esprit saint</em></a> (1964), au titre impertinent, la peintre joue encore plus audacieusement sur la rencontre de deux espaces contraires, l’intérieur et l’extérieur. <a title="Illustration (Bonhams)" href="https://www.bonhams.com/auction/29022/lot/25/jane-graverol-1905-1984-la-chute-de-babylone/" target="_blank" rel="noopener"><em>La chute de Babylone</em></a>, un collage de 1967, reprend le même procédé.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1288335551.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1369444" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1646774393.jpg" alt="jane graverol,surréalisme,art,peinture,belgique,femme artiste,culture" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">© Jane Graverol,<em> L’École de la Vanité</em>, 1967. Photo: Renaud Schrobiltgen (source : <em>Historiek)</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">A la Biennale de Venise de 2022, on pouvait voir <em>L’Ecole de la Vanité</em> (<a title="Catalogue de l'exposition de 1967, illustrations" href="https://mouvements-ruevisconti.com/livres-d-art/838-graverol-jane-ranelagh.html" target="_blank" rel="noopener">1967</a>) de Jane Graverol, <em>« entrelacement de mythologie et de technologie »</em>, <em>« une figure féminine qui peut modeler son propre destin en transformant les parties de son corps en armes d’émancipation sociale »</em>, selon <a title="Article source" href="https://www.labiennale.org/en/art/2022/witchs-cradle/jane-graverol" target="_blank" rel="noopener">Stefano Mudu</a>. Remarquez que cette sphinge tient une rose entre ses pattes. Eliane Van den Ende a commenté cette peinture sur le site <em><a title="Article source" href="https://historiek.net/jane-graverol-een-surrealistisch-leven-als-kunstenares/148207/" target="_blank" rel="noopener">Historiek</a>.</em> Enfin, cette année, le <a title="Site du musée" href="https://museedemontmartre.fr/exposition/expo-surrealisme-au-feminin/" target="_blank" rel="noopener">musée de Montmartre</a> a choisi <em><a title="Voir l'affiche sur le site de Radio France" href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/une-exposition-met-en-lumiere-les-femmes-surrealistes-oubliees-de-l-histoire-de-l-art-4543284" target="_blank" rel="noopener">Le sacre du printemps</a> </em>de Jane Graverol pour l’affiche de son exposition<em> « <a title="Article de Radio France" href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/une-exposition-met-en-lumiere-les-femmes-surrealistes-oubliees-de-l-histoire-de-l-art-4543284" target="_blank" rel="noopener">Surréalisme au féminin ?</a> »</em></span></p>
Tania
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A l'aveuglette
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-12-29:3166040
2020-12-29T18:00:00+01:00
2020-12-29T18:00:00+01:00
« Au printemps de 1921, deux appareils photographiques...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2626195944.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1105437" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/700401714.jpg" alt="Sontag-Sur-la-photographie-Bourgois Titres.jpg" /></a>« Au printemps de 1921, deux appareils photographiques automatiques, qui venaient d’être inventés à l’étranger, furent installés à Prague : ils reproduisaient l’image de la même personne six fois, dix fois ou plus sur la même épreuve.<br />Quand j’amenai à Kafka une série de ces photos, je lui dis avec enjouement : « Pour quelques couronnes, on peut se faire photographier sous tous les angles. Cet appareil est un </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Connais-toi toi-même</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> mécanique.<br />– Vous voulez dire un </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Méprends-toi toi-même</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">, répondit Kafka avec un léger sourire.<br />– Que voulez-vous dire ? protestai-je. L’appareil photo ne saurait mentir !<br />– Qui vous a dit une chose pareille ? » Kafka pencha la tête sur son épaule. « La photographie concentre le regard sur la surface. Pour cette raison, elle obscurcit la vie secrète dont la faible lueur traverse les contours des choses comme un jeu de lumière et d’ombre. Cela, même la lentille la plus fine ne saurait le saisir. Il faut le sentir à l’aveuglette… Cet appareil photo automatique ne multiplie pas le regard des hommes ; il se contente de lui donner, en infiniment plus simple, un regard de mouche. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Extrait de <em>Conversation avec Kafka</em>, Gustav Janouch</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Cité par Susan Sontag à la fin de <em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/12/27/sur-la-photographie-3165998.html" target="_blank" rel="noopener">Sur la photographie</a> (Petite anthologie de citations)</em></span></p>
Tania
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Sur la photographie
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2020-12-28T08:00:00+01:00
2020-12-28T08:00:00+01:00
Dans Sur la photographie , paru en 1977, devenu « livre culte sur...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dans <a title="Site de l'éditeur" href="https://bourgoisediteur.fr/catalogue/sur-la-photographie" target="_blank" rel="noopener"><em>Sur la photographie</em></a>, paru en 1977, devenu <em>« livre culte sur le sujet »</em>, <a title="Site officiel (en)" href="http://www.susansontag.com/SusanSontag/index.shtml" target="_blank" rel="noopener">Susan Sontag</a> (1933-2004) expose <em>« quelques-uns des problèmes, esthétiques et moraux, que pose l’omniprésence des images photographiques »</em> ; son premier article publié en 1973 dans une revue new-yorkaise en a engendré un autre et ainsi de suite, six en tout. Les relisant pour l’édition française (traduction de Philippe Blanchard avec la collaboration de l’auteur), elle constate que <em>« Ecrire sur la photographie, c’est écrire sur le monde. Et ces essais sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1181938264.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1105382" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1830133599.jpg" alt="susan sontag,sur la photographie,essai,littérature américaine,pouvoir de l'image,réalisme,surréalisme,société,regard,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« L’espèce humaine s’attarde obstinément dans la caverne de Platon et continue, atavisme ancestral, à faire ses délices des simples images de la réalité. »</em> Différentes des images plus artisanales du passé, les images se sont multipliées, enseignant <em>« un nouveau code visuel »</em> : <em>« les photographies modifient et élargissent notre idée de ce qui mérite d’être regardé et de ce que nous avons le droit d’observer. »</em> En faire collection, c’est <em>« collectionner le monde ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">En photographiant, nous nous approprions l’objet photographié, nous entretenons avec le monde un <em>« rapport de savoir, et donc de pouvoir »</em>. Or les photographies, <em>« qui bricolent l’échelle du monde »</em>, deviennent quand elles sont publiées dans un livre <em>« l’image d’une image »</em>. Parlant des <em>« pièces à conviction »</em> dont fait usage la police et des documents photographiques servant de preuves, Sontag examine les limites du procédé, vu que <em>« les photographies sont autant une interprétation du monde que les tableaux et les dessins. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/967826485.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1105384" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3571359219.jpg" alt="susan sontag,sur la photographie,essai,littérature américaine,pouvoir de l'image,réalisme,surréalisme,société,regard,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Portrait de Sontag par <a title="Source Wikimedia" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Susan_Sontag_by_Juan_Bastos.JPG" target="_blank" rel="noopener">Juan Fernando Bastos</a> (pastel)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est souvent par une affirmation surprenante qu’elle ouvre son analyse de ce qui se passe quand on utilise un appareil photo, en prenant soin de rappeler l’évolution de cette technologie. Suzanne Sontag évite les lieux communs et donne matière à réflexion en rebondissant d’un paragraphe à l’autre, d’un essai à l’autre, c’est passionnant. Dès le début, on s’interroge sur la fonction sociale de la photographie, activité artistique pour certains, art populaire ou divertissement pour d’autres. Dans les années 70, elle y voit principalement <em>« un rite social, une défense contre l’angoisse et un instrument de pouvoir. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">On prend une photo <em>« pour donner réalité au vécu »</em> (en famille, en voyage, en vacances…). <em>« L’activité photographique a institué une relation de voyeurisme chronique avec le monde, qui nivelle la signification de tous les événements. »</em> Chez le reporter contemporain, photographier <em>« est par essence un acte de non-intervention »</em>. Sontag analyse finement comment prendre une photo est une agression et comment <em>« l’œuvre de dissolution incessante du temps »</em> se glisse dans cette manière de découper un instant en le fixant. <em>« Une photo est à la fois une pseudo-présence et une marque de l’absence. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3211874367.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1105385" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3654258456.jpg" alt="susan sontag,sur la photographie,essai,littérature américaine,pouvoir de l'image,réalisme,surréalisme,société,regard,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt; color: #000000;"><span style="background: white;">Susan Sontag (2000) Photo © Gérard Rondeau</span></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Contre l’idée de connaître le monde en l’acceptant tel que la photographie le montre, l’essayiste démontre comment, <em>« rigoureusement parlant, on ne comprend jamais rien à partir d’une photographie ». </em>La compréhension a besoin de temps, d’explication : <em>« Seul le mode narratif peut nous permettre de comprendre. »</em> Susan Sontag, ne l’oublions pas, est aussi romancière (<a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/en+am%C3%A9rique" target="_blank" rel="noopener"><em>En Amérique</em></a>, <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/l%27amant+du+volcan" target="_blank" rel="noopener"><em>L’amant du volcan</em></a>).</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Elle examine le travail des grands photographes américains (<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Walker_Evans" target="_blank" rel="noopener">Walker Evans</a>, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Stieglitz" target="_blank" rel="noopener">Stieglitz</a>, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_Arbus" target="_blank" rel="noopener">Diane Arbus</a>…) aux intentions parfois opposées, à partir de la révolution culturelle proposée par <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Walt_Whitman" target="_blank" rel="noopener">Walt Whitman</a> qui invite à regarder au-delà des différences <em>« entre le beau et le laid, l’important et l’insignifiant »</em> : <em>« les faits, dès qu’ils se jettent dans le monde, sont inondés de lumière ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/636679429.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1105386" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/383139638.jpg" alt="susan sontag,sur la photographie,essai,littérature américaine,pouvoir de l'image,réalisme,surréalisme,société,regard,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Multiples sont les définitions. <em>« Photographier, c’est conférer de l’importance. »</em> La photographie, <em>« seul art surréaliste par nature ».</em> Le photographe, <em>« version armée du promeneur solitaire »</em>. L’appareil photo <em>« fait de chacun un touriste du réel d’autrui et finalement du sien ».</em> Chacune de ses affirmations s’appuie sur une exploration des enjeux, des manières de faire, des effets produits. Sontag a le sens de la formule, des contrastes. Des photos, qui sont forcément des artefacts, elle écrit : <em>« Elles sont les nuages du rêve et la grenaille de l’information. » </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Sur la photographie</em> est un essai à lire et à relire tant il est dense, stimulant, bourré d’exemples qui nous font revisiter les étapes de la photographie, ses rapports avec l’art, la façon dont elle construit et détruit en même temps, banalisant l’effroyable ou les débris de notre société. La photographie a chamboulé la notion du beau, valorisé de façon extraordinaire les apparences, <em>« changeant du même coup jusqu’à l’idée de réalité, et de réalisme. » </em><a title="Lynn Berger, Dit is de vrouw die onze kijk op gruwelijke foto’s (De Correspondent, 2014, nl)voorgoed veranderde (" href="https://decorrespondent.nl/2258/dit-is-de-vrouw-die-onze-kijk-op-gruwelijke-fotos-voorgoed-veranderde/75234302-6041f06c" target="_blank" rel="noopener">Susan Sontag</a> montre à quel point la photographie a modifié notre regard et notre sensibilité. Magistral.</span></p>
Pierre Vallet
http://www.paris14.info/about.html
Exposition ” Le surréalisme au féminin”
tag:www.paris14.info,2020-03-09:3147668
2020-03-09T04:24:00+01:00
2020-03-09T04:24:00+01:00
Du 7 au 11 mars 2020, aura lieu l'exposition consacrée à 8 femmes artistes...
<p>Du 7 au 11 mars 2020, aura lieu l'exposition consacrée à 8 femmes artistes du surréalisme des années 1930 aux années 1990, organisée par les Beaux Yeux dans l'atelier de la peintre Eugénie Dubreuil , 5 rue Barrault dans le 13<sup>ème</sup> arrondissement.</p><p>"Le but explique Eugénie Dubreuil est de montrer le processus de création du surréalisme à partir de collages comme le faisait Max Ernst… "</p><p>Ce sera l'occasion de découvrir les premières gravures de la peintre et illustratrice Valentine Hugo maîtresse de Paul Eluard et d'André Breton. De mieux se familiariser avec Marie-Laure de Noailles femme du fils d'Anna de Noailles. Tous deux ont financé les surréalistes en particulier " L'âge d'or" film de Dali et de Bunuel tourné aux Baléares… Ou encore d'admirer l'art de Dar Maar l'une des amantes et muses de Picasso...</p><p>Ce n'est pas tous les jours que la femme artiste est célébrée, et cette belle initiative d'Eugénie Dubreuil mérite qu'elle soit honorée…</p><p>Ouvert tous les jours de 15h à 19h</p><p>A.F.L</p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Postérité
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-11-26:3143988
2019-11-26T20:20:00+01:00
2019-11-26T20:20:00+01:00
« La postérité a donné raison à Magritte même si de leur vivant,...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1479084946.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1079217" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/698139503.jpg" alt="Dali Magritte (93).jpg" /></a>« La postérité a donné raison à Magritte même si de leur vivant, Dalí fut la star jusqu’à New York alors que la reconnaissance de Magritte n’arriva que très tard. Mais Dali n’a pas eu de suivants en art, alors que Magritte reste très contemporain. Toute sa vie, il a peint la pensée et le mystère. Son interrogation sur la dissociation entre le mot et la chose, entre l’image et la réalité, entre nos sens et le monde reste d’une stupéfiante modernité. C’est d’ailleurs ce Magritte-là, <a title="Citation T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/06/01/conception.html" target="_blank" rel="noopener">conceptuel</a>, qui séduisit après-guerre, les grands peintres américains comme Jasper Johns, Warhol, Rauschenberg qui achetèrent Magritte. Aux Etats-Unis, il est d’abord un conceptuel dans la continuité de la peinture comme « cosa mentale » disait Léonard de Vinci. » </span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Guy Duplat, </span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Magritte et Dali : le choc de deux icônes à Bruxelles</span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">, La Libre Belgique, 10/10/2019.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Exposition <a title="Dali & Magritte" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/11/22/dali-magritte-3143973.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Dalí & Magritte</em></a>, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles > 9/2/2020</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">© Magritte, <em>Le beau langage</em>, 1952 (Collection privée)</span></span></p><p> </p>
Bredin
http://bar-zing.blogspirit.com/about.html
Salvador Dali
tag:bar-zing.blogspirit.com,2017-06-28:3094008
2017-06-28T10:19:00+02:00
2017-06-28T10:19:00+02:00
Il se savait immortel Ils vont l'exhumer
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>Il se savait immortel</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>Ils vont l'exhumer</strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-967915" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://bar-zing.blogspirit.com/media/01/00/2379343738.jpg" alt="Savador-Dali-exhumation.jpg" /></p>
hommelibre
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Révolvers aux poings, tirer au hasard dans la foule
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2015-12-13:3299681
2015-12-13T13:15:00+01:00
2015-12-13T13:15:00+01:00
Étranges résonances L’auteur est André Breton, fondateur de l’école...
<p style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3238860421.jpg" target="_blank"><img id="media-204877" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/201035145.jpg" alt="jeunesse,surréalisme,andre breton,djihad,daech,attentat,bataclan,mort,romantisme,écologie,arthus bertrand,onc,dadaïsme,bombe,anarchiste,morale," /></a>Étranges résonances</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’auteur est André Breton, fondateur de l’école artistique surréaliste. L’extrait entier est tiré du <em>Second manifeste du surréalisme</em>: « <span style="color: #4d4b4b;"><span style="color: #5e5c5c;">L’acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu’on peut, dans la foule.</span> </span>»</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Ce qui était une provocation virtuelle à l’époque trouve d’étranges résonances aujourd’hui. Les djihadistes modernes seraient-ils des néo-surréalistes? Leur esthétique est évidente, bien que macabre. Le spectacle est total. Il provoque une réflexion au-delà de tout ce que les auteurs engagés auraient pu espérer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Nos sociétés dormaient? Ils les réveillent à la bombe, à plus large échelle que le surréalisme de l’époque. Le surréalisme a suivi le Dadaïsme et avait pour vocation de casser les codes artistiques, intellectuels et conceptuels de la société bourgeoise. André Breton haïssait la famille, supposée brider la créativité des jeunes gens. Dans ce livre cité plus haut il écrit: «Tout est à faire, tous les moyens doivent être bons à employer pour ruiner les idées de famille, de patrie et de religion ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">André Breton voyait la famille comme un empêchement à l’amour vrai, qui est bouleversement. Il affirmait que le surréalisme était né «<span style="color: #5e5c5c;"> d’une affirmation de foi sans limites dans le génie dans la jeunesse. </span>»</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2422501947.jpg" target="_blank"><img id="media-204878" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2709005095.jpg" alt="jeunesse,surréalisme,andre breton,djihad,daech,attentat,bataclan,mort,romantisme,écologie,arthus bertrand,onc,dadaïsme,bombe,anarchiste,morale," width="310" height="491" /></a>Esthétique de la mort</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En ce sens le surréalisme était un avatar du romantisme, lequel cultivait une esthétique de la mort. Esthétique partagée par les anarchistes de la fin du XIXe siècle qui prônaient la propagande par le fait. Le fait étant la violence politique et le meurtre par attentats. Déjà! Le célèbre Ravachol, Auguste Vaillant, Emile Henry, étaient passés à l’acte. Au point où l’image de l’anarchiste était associée à une bombe, comme la caricature de Mahomet associe le prophète et une bombe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il n’y a pas de divergence factuelle entre les anarchistes et les djihadistes. Tuer est justifié au nom de la purification de la corruption. Le but est de créer le désordre pour instaurer un ordre nouveau. Moi-même étant assez proche d’un anarchisme libéral, malgré ma reconnaissance de la nécessité d’autorités justes et de hiérarchies de transmission ou de décision, j’ai quelque peine à admettre que ces anarchistes se soient donné le droit de tuer. Le droit de vie ou de mort est le droit suprême du tyran, quelle que soit sa motivation idéologique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pour les anarchistes comme pour les djihadistes, tuer est un spectacle. Un spectacle destiné à sidérer, à déstabiliser les sociétés. André Breton ne cherchait pas autre chose quand il a écrit cette citation en titre de mon billet. Lui-même et les surréalistes ne sont jamais passé à l’acte mais ils ont en quelque sorte légitimé l’attentat comme un acte esthétique autant que politique. Ils ont fait des petits aux Etats-Unis, ou les massacres réguliers commis par des tireurs isolés sont l’exacte application de l’injonction du surréaliste.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/133606655.jpg" target="_blank"><img id="media-204879" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3336115387.jpg" alt="jeunesse,surréalisme,andre breton,djihad,daech,attentat,bataclan,mort,romantisme,écologie,arthus bertrand,onc,dadaïsme,bombe,anarchiste,morale," /></a>Le culte de la jeunesse</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’esthétique de la mort est aujourd’hui partout: dans les vidéos de décapitation sur fond de désert, dans le bruit des kalachnikov dans les rues parisiennes, dans l’image du soldat partant fleur au fusil faire le bien, soit défendre sa patrie, alors que sur le terrain il n’y a rien d’esthétique à trouer la tête de l’ennemi pour en faire gicler la cervelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les djihadistes sont dans la même ligne, bien que pour d’autres raisons et par d’autres moyens, que les anciens anarchistes, les surréalistes, ou les théoriciens du genre et ceux qui détruisent la famille et l’identité sexuée. Le mal de la société vient de loin. Il est profond et la nouvelle révolution culturelle à venir aura une tâche inouïe. Il y faudra plusieurs générations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les djihadistes étonnent par leur jeunesse, cette jeunesse dont André Breton vantait le génie. Or après les attentats François Hollande disait qu’à travers les morts du Bataclan c’est la jeunesse qui était visée. Le progrès et l’avenir seraient aux mains de la jeunesse. Il faut savoir. Soit la jeunesse est l’avenir, soit elle tue. Mais à coup sûr on ne peut lui assigner la responsabilité d’être le monde, de refaire le monde.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je lis beaucoup d’avis sur la politique climatique mondiale. Un des grands arguments moraux est de sauver la planète pour nos enfants, donc pour notre jeunesse. Je conteste radicalement cette pseudo-morale. Ce n’est qu’une esthétique narcissique visant à nous faire nous sentir <em>bien</em>. Ne prétendons pas sauver le monde pour nos enfants: un jour ils nous reprocheront de leur avoir pris leurs propres prérogatives. Faisons ce qui nous semble juste et eux feront de même par la suite. Quel monde laissons-nous à nos enfants? Il faut réaliser tout ce qu’il y a de paternalisme étouffant dans cette question, et cesser de toute urgence de nous la poser.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3138982311.jpg" target="_blank"><img id="media-204880" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2168012670.jpg" alt="jeunesse,surréalisme,andre breton,djihad,daech,attentat,bataclan,mort,romantisme,écologie,arthus bertrand,onc,dadaïsme,bombe,anarchiste,morale," /></a>La morale sans narcissisme</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’ai écouté un moment de <em>On n’est pas couché</em> hier soir, avec Yann Arthus Bertrand. YAB, l’homme qui ne parle que de lui-même quand il parle des autres, comme disent certains commentateurs. L’homme qui dégouline tellement de bonne morale qu’il finit par nous en dégoûter. On sent ce qu’il y a de tyrannique dans la personne et dans cette morale, derrière une façade <em>humanistoïde, altruistoïde, bienveillante</em>. YAB: le narcissisme sur fond d’humanisme culpabilisant. La nouvelle pureté est de <em>sauver la planète</em>, un prétexte qui sert à démolir le génie humain et tout ce qu’il a inventé pour améliorer la vie (voir image 4). La pire soupe de la modernité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je préconise d’abandonner la morale en tant que comportement démonstratif du bien. Yann Arthus Bertrand disait que « cela fait du bien d’agir pour la planète ». C’est donc cela qu’il cherche: une sorte de selfie moral. Une autosatisfaction narcissique, la preuve auto-administrée, mais si possible confirmée par l’admiration reçue des autres, qu’il est une personne de valeur. Quel déficit personnel ne cesse-t-il de vouloir combler? La vraie morale n'est ni démonstrative ni sentencieuse, comme le sont nombre d'écologistes accusateurs. Elle se pratique en silence, à l’intérieur de soi, sans démonstration ni auto-satisfaction. Internet a réinventé le tribunal populaire, avec ses mises à mort médiatiques et ses bons sentiments dégoulinants de conformisme, mais la société n’est pas juge de soi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2221810682.jpg" target="_blank"><img id="media-204881" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3557276439.jpg" alt="jeunesse,surréalisme,andre breton,djihad,daech,attentat,bataclan,mort,romantisme,écologie,arthus bertrand,onc,dadaïsme,bombe,anarchiste,morale" /></a>Bullshit. On n’agit pas pour se dire que l’on est quelqu’un de bien. On agit d’abord par la meilleure morale possible: celle de l’auto-préservation, du respect de l'autre et de la justice. Si l’on veut diminuer la pollution ce n’est pas pour nos enfants, c’est parce que celle-ci nous dérange nous, et parce qu’elle devient trop coûteuse. Ce sont les meilleures motivations pour agir, réelles, sans se raconter d’histoire. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Car les histoires trop <em>morales</em>, la quête de la pureté narcissique qui sous-tend la morale esthétique, finit comme on le sait: dans le sang au Bataclan ou dans les sables du désert en Syrie. Gardons la tête sur les épaules et agissons pour nous-mêmes, ce qui implique tôt ou tard le meilleur des altruismes: agir pour son propre bien passe aussi par le fait d’agir pour le bien d’autrui.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Jésus disait: fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse. On n’a pas encore trouvé mieux. Le vrai humanisme est aussi un véritable égoïsme, assumé, lumineux, ouvert aux autres par nécessité sans renier ni ses besoins ni sa propre conscience lucide.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Cette phrase pourrait sortir du best-seller djihadiste: <em>« Gestion de la barbarie »</em>, le livre qui détaille l’horreur en cours d’installation au Proche Orient et ailleurs. Mais non. Elle est bien plus proche de nous. Elle est issue de notre culture européenne du XXe siècle. </span></p>
hommelibre
http://leshommeslibres.blogspirit.com/about.html
Pacific 231
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2014-03-19:3299033
2014-03-19T21:23:00+01:00
2014-03-19T21:23:00+01:00
La défaite contre la Prusse en 1871 lui avait ôté une partie de l’Alsace...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1270305112.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-166174" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/1930984237.jpg" alt="pacific 231,honegger,musique,russie,europe,trains,france,guerre,dada,surréalisme,andré breton,hitler" /></a>La défaite contre la Prusse en 1871 lui avait ôté une partie de l’Alsace et de la Lorraine, annexés par le IIe Reich allemand. Une humiliation telle que la statue de Strasbourg, place de la Concorde à Paris, fut voilée de noir jusqu’en 1918. L’esprit de revanche rôdait. Victor Hugo lui-même écrivait:</span><br /><br /><span style="color: #000080;"><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Deux provinces écartelées ;</span></em></span><br /><span style="color: #000080;"><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Strasbourg en croix, Metz au cachot ;</span></em></span><br /><span style="color: #000080;"><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Sedan, déserteurs des mêlées,</span></em></span><br /><span style="color: #000080;"><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Marquant la France d'un fer chaud ;</span></em></span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La France a repris l’Alsace et la Lorraine en 1918, dans la grande humiliation contre le Reich défait. Elle a ensuite pratiqué une politique d’apartheid, les citoyens locaux n’ayant pas le même statut selon leur origine. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">(Rien que ce va-et-vient de revanches préparant de nouvelles guerres, suivies d’autres revanches, me fait penser que la construction européenne a du sens et a été au départ courageuse.</span>)<br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">1923. Le mouvement dadaïste, sorte de grande douche intellectuelle, venait de mourir. Le surréalisme préparait la relève. André Breton en publierait le premier manifeste l’année suivante. On ne savait pas encore - ou l’on refusait de penser - que l’humiliation de l’Allemagne appellerait à une revanche. Le monde était en sursis. Hitler pensait sa théorie, qu’il allait poser sur papier en 1924 dans «Mein Kampf». Dix ans plus tard il prendrait le</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/680577616.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-166175" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3770851153.jpg" alt="pacific 231,honegger,musique,russie,europe,trains,france,guerre,dada,surréalisme,andré breton,hitler" /></a> pouvoir. Vingt ans plus tard l’Europe serait rouge de sang et noire de bombes</span>.<br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">1923. Les fabricants de cigarettes se demandaient comment en vendre plus. Le publicitaire Edward Bernays eut la réponse: faire fumer les femmes. La première grande conquête du féminisme se préparait: stimuler la consommation de clopes en faisant fumer les suffragettes sous prétexte d’égalité.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">1923. Le charleston faisait un tabac en Amérique. Les robes des femmes raccourcissaient. Le style Art Déco était partout, signe tangible de la mondialisation des idées et des réalisations en architecture. Igor Stravinski achevait l’orchestration des <em>Noces</em>, pièce musicale d’après des chants populaires, surprenante et jouissive, relatant le mariage d’un paysan russe. L'oeuvre fut créée cette même année 1923 aux Ballets russes de Serge de Diaghilev, dans une chorégraphie de Bronislava Nijinska.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">1923. Le métal des chars et des fusils cède temporairement la place à celui des automobile. Les 24 heures du Mans connaissent leur première édition. Le premier autogire, ancêtre de l’hélicoptère, se soulève du sol. On vole à une vitesse folle: 429,925 km/h. Les trains se lancent à l’assaut de tous les continents.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les trains. De plus en plus longs, lourds. Ils transportent voyageurs et marchandises. Ils sont tirés par des locomotives d’une puissance exceptionnelle. Dont la Pacific 231, qui fit </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/822319792.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-166173" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/77248149.jpg" alt="pacific 231,honegger,musique,russie,europe,trains,france,guerre,dada,surréalisme,andré breton,hitler," /></a></span>le bonheur des voyageurs de l’Orient Express et des amateurs de trains électriques. Pacific est une locomotive express, à vapeur. 231 signifie : de chaque côté 2 roues porteuses avant, 3 roues motrices, 1 roue porteuse arrière.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">En 1923 le compositeur français Arthur Honegger crée <em>«Pacific 231»</em>, aussi appelé <em>«Mouvement symphonique n° 1»</em>. Honegger use de l’atonalité, propose des sonorités auxquelles l’oreille n’est pas encore habituée. Sous les notes il exprime la sensualité de la locomotive. Honegger eut une influence considérable à son époque, entre autre sur Gershwin. A propos des trains et de cette musique qui représente la modernité, le compositeur dit ceci:</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small; color: #000080;">«J'ai toujours aimé passionnément les locomotives. Pour moi, ce sont des êtres vivants... Ce que j'ai cherché dans Pacific, ce n'est pas l'imitation des bruits de la locomotive, mais la traduction d'une impression visuelle et d'une jouissance physique par une construction musicale. Elle part de la contemplation objective : la tranquille respiration de la machine au repos, l'effort du démarrage, puis l'accroissement progressif de la vitesse, pour aboutir à l'état lyrique, au pathétique du train de 300 tonnes, lancé en pleine nuit à 120 à l'heure. Comme sujet, j'ai choisi la locomotive type Pacific, symbole 231, pour trains lourds de grande vitesse.»</span><br /><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Voici la loco imaginée par Arthur Honegger, <em>«Pacific 231»</em></span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><em>, </em>dans le film à l'intitulé identique de Jean Mitry. Réalisé en 1949, le son est de moindre qualité. C'est un document pour cinéphiles. Et puis, il y a cette introduction en bruitages de gare:</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/rKRCJhLU7rs" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">1923. Dans cette période d’après-guerre tout semble permis. L’Allemagne a été défaite. Humiliée. L’empire austro-hongrois détruit, l’empire ottoman démembré. La France occupe illégalement, de son propre chef, le bassin de la Ruhr, région industrielle de l’Allemagne, pour se payer des dommages de guerre. Personne ne bouge. La France fait ce qu’elle veut. </span></p>
hommelibre
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Rêverie d’ailleurs, ou d’autre part
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-08-31:3301775
2011-08-31T19:43:22+02:00
2011-08-31T19:43:22+02:00
Eric Satie, artiste du mouvement impressionniste puis surréaliste, créait...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3611078203.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2694615264.jpg" id="media-94843" alt="satie2.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-94843" height="296" width="211" /></a>Eric Satie, artiste du mouvement impressionniste puis surréaliste, créait une musique pour libérer l’esprit de ses formes rigides. Pour cela il utilisait des images musicale poétiques incitant à plonger dans ses propres profondeurs. Il incitait les musiciens eux-mêmes à trouver leur chemin dans ses compositions. Ainsi il ne donne pas de mesure pour cette Gnossienne, laissant l’interprète s’y aventurer sans garde-fou.<br /> <br /> Il appose sur la partition des indications surprenantes: «Conseillez-vous soigneusement», «Munissez-vous de clairvoyance», «Seul, pendant un instant», «Sur la langue», «Postulez en vous-même», ou encore: «De manière à obtenir un creux». L’interprète est appelé a briser ses propres cadres pour pénétrer dans un langage qui ne s’explicite, peut-être, que par l’intuition. Certains pensent que c’est avant tout une forme d’humour propre au musicien.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <i>«<a target="_blank" href="http://maxd.blog.lemonde.fr/2007/04/16/gymnopediste-et-gnossien/"><span style="text-decoration: underline;">De son vrai nom Alfred Éric Leslie Satie</span></a>, né à Honfleur le 17 mai 1866 et mort à Paris le 1er juillet 1925, ce compositeur et pianiste français était l’humour en personne. Pour s’en convaincre et sans même parler de sa vie, de sa personnalité et de sa musique proprement dite, il suffit d’énumérer différents titres de ses œuvres, Sonatine bureaucratique (1917), Pièces froides - trois airs à fuir (1897), Pièces froides - trois airs de travers (1910), Embryons desséchés (1913), Trois morceaux en forme de poire (1903), 4 Préludes flasques (pour un chien) (1912), Musique d'ameublement que l'on doit jouer " pour qu'on ne l'écoute pas " (1920) et lire certaines de ses citations dont on attribuerait volontiers la paternité à Alphonse Allais ou Pierre Dac. Exemples :</i><br /> <br /> <i>Il ne suffit pas de refuser la Légion d'Honneur ; encore faut-il ne pas la mériter !<br /> <br /> Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux.<br /> <br /> Si je ris, c'est sans le faire exprès.</i><br /> <i><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3606699789.2.png" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3424722409.2.png" id="media-94844" alt="satie1.png" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-94844" /></a><br /> Difficile à croire que ce compositeur de génie avant-gardiste, excentrique et provocant, à la fois sociable et solitaire, n’arriva pas à vivre de son art malgré sa célébrité et, à la grande surprise de ses proches auxquels il cacha sa pauvreté, mourut dans le dénuement.»<br /></i><br /> <br /> Claude Debussy et Maurice Ravel l’ont considéré comme un précurseur de leur propre musique. Les sonorités et la mélodie invitent des images, des voyages, comme ceux que les deux grands musiciens nous feront découvrir.<br /> <br /> L’origine du nom Gnossienne pourrait être liée à la gnose, à la connaissance mystique. Eric Satie a fréquenté un temps de ces groupes. Mais une autre interprétation serait Knossos, capitale de la Crète au temps du roi Minos, il y a très longtemps.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> Plusieurs versions existent de cette Gnossienne No 1. J’ai choisi celle-ci pour sa fluidité et sa retenue, toute en nuances. Presque romantique.<br /> <br /> <br /> Alors, entrons dans le charme, si vous le voulez bien.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <div><object height="270" width="480" data="http://www.wat.tv/swf2/408054nIc0K112681273" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="id" value="wat_2681273" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowScriptAccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.wat.tv/swf2/408054nIc0K112681273" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></div> <div class="watlinks" style="width: 480px; font-size: 11px; background: none repeat scroll 0% 0% #cccccc; padding: 2px 0pt 4px; text-align: center;"><a target="_blank" class="waturl" href="http://www.wat.tv/video/erik-satie-gnossiennes-no-1lgvt_2gsyx_.html" title="Vidéo Erik Satie - Gnossiennes No 1 sur wat.tv"><b>Erik Satie - Gnossiennes No 1</b></a> Vidéo <a class="waturl altuser" href="http://www.wat.tv/m0squit0" title="Retrouvez toutes les vidéos m0squit0 sur wat.tv">m0squit0</a> sélectionnée dans <a href="http://www.wat.tv/theme/people/recent" class="waturl alttheme" title="Toutes les vidéos People sont sur wat.tv">People</a></div> <p><br /> <br /> Et si vous le voulez toujours, Satie raconté par Jean-François Zygel (le bonheur fait musicien):</p> <p> </p> <p><iframe src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x48hri" frameborder="0" height="276" width="480"></iframe><br /> <a href="http://www.dailymotion.com/video/x48hri_jean-francois-zygel-s-comme-satie_music" target="_blank">Jean-François Zygel "S" comme Satie</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/odette11" target="_blank">odette11</a></i></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://www.goetelenjohn.ch/goetelenjohn.ch/roman_le_diable_en_ete_john_goetelen.html"><span style="text-decoration: underline;"><i>Parfois, la Haute-Provence est comme une musique de Satie, et le rire d'une femme est une mélodie claire qu'un piano joue derrière une fenêtre ouverte...<br /></i></span></a></p> <p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2860559276.9.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/4116208248.12.jpg" id="media-94394" alt="CouvDiable.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-94394" height="367" width="247" /></a></p><p style="text-align: justify;">C’est un chant bien étrange. Une musique des roseaux, ou de la lune. La nuit est peut-être douce. Ou fraîchissante. La saison, indéfinissable. Ce pourrait aussi bien être l’hiver du nord aux craquelures dansantes, ou la moiteur des lagunes aux bordures d’Asie.</p>
Tania
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Conception
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-06-01:3109696
2010-06-01T20:20:00+02:00
2010-06-01T20:20:00+02:00
« Pour moi, la conception d’un tableau, c’est une idée d’une chose...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Pour moi, la conception d’un tableau, c’est une idée d’une chose ou de plusieurs choses, qui peuvent devenir visibles par ma peinture. La conception d’un tableau, c’est-à-dire l’idée, n’est pas visible dans le tableau : une idée ne saurait pas être vue par les yeux. Ce qui est représenté dans un tableau, c’est ce qui est visible pour les yeux, c’est la chose ou les choses dont il a fallu avoir l’idée. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/05/27/au-musee-magritte.html" title="Au musée Magritte">René Magritte</a></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"> <img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/262091023.jpg" alt="Magritte La clairvoyance.jpg" name="media-72078" id="media-72078" style="BORDER-RIGHT-WIDTH: 0px; MARGIN: 0.7em 0px; BORDER-TOP-WIDTH: 0px; BORDER-BOTTOM-WIDTH: 0px; BORDER-LEFT-WIDTH: 0px" /></p> <div style="text-align: center"> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="FONT-FAMILY: Arial; FONT-SIZE: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE">René Magritte, <i>La Clairvoyance</i> (autoportrait), 1936, Galerie Isy Brachot, Bruxelles</span><br /> <a href="http://mdurisotti.wordpress.com/2008/03/29/11/"><span style="font-family: Times New Roman; color: #800080;">http://mdurisotti.wordpress.com/2008/03/29/11/</span></a></span></p> <p style="TEXT-ALIGN: center"> </p> <p style="TEXT-ALIGN: center"> </p> <br /> </div>
Tania
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Au musée Magritte
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-05-31:3109695
2010-05-31T08:30:00+02:00
2010-05-31T08:30:00+02:00
Voilà presque un an, le très attendu Musée Magritte Museum ouvrait ses...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Voilà presque un an, le très attendu <a target="_blank" href="http://www.musee-magritte-museum.be/Typo3/index.php?id=43&L=1" title="Le site officiel du Musée Magritte">Musée Magritte Museum</a> ouvrait ses portes au public place Royale, dans l’<a target="_blank" href="http://www.google.be/imgres?imgurl=http://www.lemoniteur.fr/media/IMAGE/2009/08/27/IMAGE_2009_08_27_577431.jpg&imgrefurl=http://www.lemoniteur.fr/157-realisations/article/actualite/685337-feuilleton-musees-episode-9-9-le-musee-magritte-redonne-vie-a-un-ancien-hotel-neo-classique&usg=__0Ka4hIUtBS0ZkQ8OQnbr2fD007g=&h=510&w=900&sz=117&hl=fr&start=24&um=1&itbs=1&tbnid=y9vYPVJGQF8A_M:&tbnh=83&tbnw=146&prev=/images%3Fq%3Dbruxelles%2Bhotel%2Baltenloh%26start%3D20%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26rls%3Dcom.microsoft:fr-be:IE-SearchBox%26rlz%3D1I7ADBF_fr%26ndsp%3D20%26tbs%3Disch:1" title="Photo et article sur le moniteur.fr">hôtel Altenloh</a>, un des bâtiments des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, qui possèdent la plus grande collection au monde d’œuvres de Magritte. Il est devenu un « incontournable » pour les visiteurs de la capitale belge. On y accède par la belle entrée de l’<a target="_blank" href="http://blogsimages.skynet.be/images/000/116/785_Gresham.jpg" title="Photo sur Bruxelles, ma ville">hôtel Gresham</a>, un peu plus loin, qui mène au grand hall des MRBAB, et de là vers le Musée d’art moderne, où se trouve le comptoir d’accueil du Musée Magritte. Un ascenseur hisse les visiteurs en haut du musée consacré au grand surréaliste belge, présenté en trois périodes : <em>« La conquête du surréalisme », « L’échappée belle », « Le mystère à l’ouvrage ».</em> <a target="_blank" href="http://www.musee-magritte-museum.be/Portail/Site/Typo3.asp?lang=FR&id=languagedetect" title="Présentation du Musée">Trois étages</a> qui se visitent de haut en bas. (A ne pas confondre avec la <a target="_blank" href="http://www.magrittemuseum.be/code/fr/index1.htm" title="Site du musée René Magritte à Jette">maison-musée</a> de René Magritte à Jette.)</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1854885903.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/881443462.jpg" alt="Musée Magritte Museum - le Guide du musée.jpg" name="media-71978" id="media-71978" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /></span> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">La couverture du Guide du musée Magritte museum (Hazan, 2009)</span></span></p> </div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Murs sombres, lumière tamisée, chuintement des audioguides, visites guidées, il y a du monde dès le matin au musée Magritte, et l’on y entend des langues étrangères. A l’entrée de chaque niveau figurent des repères biographiques, clairs et bien illustrés. L’œil est attiré par les citations gravées sur les murs, dans toutes les salles : <em>« par respect des textes littéraires de Magritte »</em>, uniquement en français, mais traduites en néerlandais sur des étiquettes (Bruxelles est une ville bilingue) – on peut aussi les<br /> lire en anglais, en allemand et en espagnol, dans une brochure gratuite (publiée grâce au soutien des <a target="_blank" href="http://www.fine-arts-museum.be/site/FR/frames/F_association.html" title="Présentation de l'association Amis des musées">Amis des Musées</a>).</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> <em>« Ce que je ferai dans tous les domaines est imprévisible tout autant que l’apparition d’une réelle image poétique ».</em> <a target="_blank" href="http://www.magritte.be/" title="Biographie détaillée sur le site de la Fondation Magritte">René Magritte</a></span></span> <span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">(1898–1967) entre en surréalisme après avoir rencontré <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/E._L._T._Mesens" title="Notice Wikipedia">E.L.T. Mesens</a>, qui lui fait découvrir le dadaïsme, et puis le poète <a target="_blank" href="http://www.servicedulivre.be/fiches/n/nouge.htm" title="Notice du Service du Livre luxembourgeois">Paul Nougé</a>. Avec <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Goemans" title="Notice Wikipedia">Camille Goemans</a> et le musicien André Souris, ils posent les bases du surréalisme belge. En plus des affiches publicitaires signées Magritte, dont ce fut le premier travail, les premières salles proposent de très nombreux textes de l’artiste et de ses comparses. Par exemple, après avoir énuméré les choses qu’il déteste et qu’il aime, Magritte ajoute : <em>« Je souhaite l’amour vivant, l’impossible et le chimérique. Je redoute de connaître exactement mes limites. »</em> S’agit-il ici de peinture ou d’autre chose ? <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Giorgio_De_Chirico" title="Notice Wikipedia">Chirico</a>, remarque l’artiste, est «<em> le premier qui ait pensé à faire parler la peinture d’autre chose que de peinture. »</em> L’aspect esthétique est accessoire pour Magritte, ce qui compte, c’est l’idée.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les premières toiles exposées, du début des années 1920, sont de styles divers : des <em>Baigneuses</em> plutôt géométriques, <a target="_blank" href="http://www.mattesonart.com/Data/Sites/1/magritte/L%27%C3%89cuy%C3%A8re,%201922.jpg" title="Illustration sur mattesonart.com"><em>L’Ecuyère</em></a> – une amazone noire sur un cheval blanc, un paysage stylisé, dans l’esprit du constructivisme –, un <em>Portrait de <a target="_blank" href="http://www.servicedulivre.be/fiches/b/bourgeoispierre.htm" title="Notice du service du livre luxembourgeois">Pierre Bourgeois</a></em> plutôt fauve. <em><a target="_blank" href="http://www.fine-arts-museum.be/art-foto/mod/Internet/Magritte-11679dig-L.jpg" title="Illustration du musée">La Voleuse</a></em> porte une combinaison noire à la Fantômas comme <em><a target="_blank" href="http://4.bp.blogspot.com/_ilfXgneu34s/SxWGz245kAI/AAAAAAAAAe8/XAWDcD9WXQ4/s1600/l_homme_du_Large.jpg" title="Illustration">L’homme du large</a></em>, on entre dans la manière propre à Magritte de combiner des éléments inattendus. Ainsi, dans le <em><a target="_blank" href="http://www.mattesonart.com/Data/Sites/1/magritte/portrait%20of%20paul%20nouge%201927.jpg" title="Illustration sur mattesonart.com">Portrait de Paul Nougé</a></em>, le poète en smoking se dédouble, la main sur la poignée d’une porte découpée ; dans <em>Découverte</em>, la chair d’un nu féminin prend par endroits l’apparence du bois, avec ses veines et ses nœuds.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Non seulement toutes les périodes de l’artiste sont représentées au musée Magritte, mais les peintures sont entourées de dessins, gouaches, affiches, lettres, photographies… En vitrine ou en diaporama sur des écrans, toutes sortes de documents : des partitions musicales illustrées par Magritte, des pages de la revue <em>7 Arts</em> ou de Ma<em>R</em>iE (« <em>journal bimensuel pour la belle jeunesse</em> »), des tracts de la <em><a target="_blank" href="http://homepage.mac.com/emmapeel/correspondance/home.html" title="A voir sur ce site, de Bleu 1 à Nankin 22">Correspondance Nougé-Goemans-Lecomte</a></em>. De nombreuses photos où l’on voit Magritte, sa femme Georgette, leurs amis. Pour terminer le parcours des années ’20<br /> et ‘30, voici <em><a target="_blank" href="http://www.extra-edu.be/theme_07.php?lang=fr" title="Dossier pédagogique">Les mots et les images</a></em>, une série de dessins d’objets aux légendes décalées, sorte d’introduction aux principes de sa peinture où les objets se passent de nom, où les noms tiennent lieu d’images – Magritte interroge le lien arbitraire entre les mots et les choses représentées, c’est son célèbre <em>« Ceci n’est pas une pipe ».</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En bas des marches, au deuxième étage, une grande sculpture en bronze,<br /> <em>Les travaux d’Alexandre</em> : <em>« Qu’a-t-elle de spécial, cette souche ? »</em> demande une mère à ses deux enfants. La hache est dessous et non dessus, au lieu de l’entaille en creux, des échardes se dressent comme une crête à la surface. Le surréaliste est joueur.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Un portrait de <em><a target="_blank" href="http://www.dfdenderleeuw.be/2009-2010/magritte_Georgette.jpg" title="Illustration">Georgette</a></em> Magritte montre son visage dans un cadre ovale doré, classique, accroché au ciel ; Magritte l’entoure d’objets flottant dans l’air : une tourterelle, du laurier, une bougie allumée, un gant, un bout de papier sur lequel est écrit le mot « vague », une clef. Ce ne sont pas des symboles, assure le peintre –<br /> <em>« Je peins l’au-delà, mort ou vivant, l’au-delà de mes idées par des images. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Plusieurs variantes des <em><a target="_blank" href="http://www.google.be/imgres?imgurl=http://www.lexpress.fr/medias/295/magritte-17_185.jpg&imgrefurl=http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/culture/art-plastique/le-musee-magritte-ouvre-ses-portes-a-bruxelles_764460.html%3Fp%3D17&usg=__BLCHk_fZdmh6DfM6Nt4yEclUZNQ=&h=403&w=605&sz=59&hl=fr&start=5&um=1&itbs=1&tbnid=NPVKPf6DTzLOeM:&tbnh=90&tbnw=135&prev=/images%3Fq%3Dmagritte%2Bcompagnons%2Bde%2Bla%2Bpeur%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26rls%3Dcom.microsoft:fr-be:IE-SearchBox%26rlz%3D1I7ADBF_fr%26tbs%3Disch:1" title="Diaporama de L'Express.fr">Compagnons de la peur</a></em>, un groupe de hiboux-plantes devant des sommets montagneux contrastent avec l’oiseau aux ailes déployées du <em><a target="_blank" href="http://www.google.be/imgres?imgurl=http://www.thearttribune.com/IMG/jpg/Magritte_Retour.jpg&imgrefurl=http://www.thearttribune.com/spip.php%3Fpage%3Ddocbig%26id_document%3D1769&usg=__-mZG6f3tbCfGHuBSyvHF2hfZT8g=&h=498&w=645&sz=78&hl=fr&start=3&um=1&itbs=1&tbnid=Z9qg9eNHdUNQKM:&tbnh=106&tbnw=137&prev=/images%3Fq%3Dmagritte%2Ble%2Bretour%26um%3D1%26hl%3Dfr%26rls%3Dcom.microsoft:fr-be:IE-SearchBox%26rlz%3D1I7ADBF_fr%26tbs%3Disch:1" title="Illustration">Retour</a></em>, au-dessus d’un nid. Magritte aime métamorphoser. Une salle dédiée aux femmes<br /> présente <em><a target="_blank" href="http://www.google.be/imgres?imgurl=http://2.bp.blogspot.com/_DtsajQefh2s/SbuWT_d5_5I/AAAAAAAAWow/keU_pNINhmw/s400/Magritte,%2BLe%2Bgalet%2B1948.jpg&imgrefurl=http://femmefemmefemme.wordpress.com/2009/03/18/rene-magritte-1898-1967-7/&usg=__jLiKYl1COdn7kq1kmL4IcDk8fHw=&h=400&w=314&sz=46&hl=fr&start=1&um=1&itbs=1&tbnid=EiJ8A3IhW-hG6M:&tbnh=124&tbnw=97&prev=/images%3Fq%3Dmagritte%2Ble%2Bgalet%26um%3D1%26hl%3Dfr%26rls%3Dcom.microsoft:fr-be:IE-SearchBox%26rlz%3D1I7ADBF_fr%26tbs%3Disch:1" title="Illustration">Le Galet</a></em>, à la Matisse, et la fameuse <em><a target="_blank" href="http://blogoth67.files.wordpress.com/2010/04/magritte-7_175.jpg" title="Illustration">Magie noire</a></em> : en appui contre un muret, une femme nue bleue de la tête jusqu’à la taille (à hauteur de la ligne d’horizon entre mer et ciel à l’arrière-plan) retrouve plus bas les couleurs de la chair.<br /> Si Georgette, la femme de Magritte, est son modèle favori, plusieurs études sont inspirées par la blonde <a target="_blank" href="http://www.rtbf.be/info/societe/culture/magritte-de-lenfance-au-tableau-inacheve-110330" title="Magritte: de l'enfance au tableau inachevé (RTBF info, 22.05.2009)">Anne-Marie Crowet</a> (la baronne Gillion Crowet, mécène du musée), qu’on retrouve dans <em>Le Combat</em> et dans <em>La fée ignorante</em>.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Au premier étage, <em><a target="_blank" href="http://www.musee-magritte-museum.be/typo3/fileadmin/templates/images/zoom_oeuvre_semaine.jpg" title="Illustration du musée">La Joconde</a></em>, une grande sculpture, variante des peintures du même nom, pour un collectionneur privé : pas de Mona Lisa en vue, mais trois rideaux et un grelot, une mise en scène. Sur chaque palier sont diffusés en permanence, sous d’énormes abat-jours, des films tournés par Magritte, avec cette improbable alliance de convention (messieurs en costume, dames en robe, chapeaux) et de facéties auxquelles se livrent Magritte et sa bande. C’est au niveau +1 que sont exposés, dans les dernières salles, les chefs-d’œuvre de la collection des Musées royaux et aussi des <a target="_blank" href="http://www.musee-magritte-museum.be/Portail/Site/Typo3.asp?lang=FR&id=languagedetect" title="Comme "La lunette d'approche" (The Menil Collection)">œuvres prêtées</a> moins connues. J’y ai découvert <em>Le bain de cristal</em>,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> une girafe dans un verre ; <em>Shéhérazade</em>, regard et parole (des yeux et une bouche dans un montage<br /> de perles). La Flore printanière de Botticelli, au dos d’un homme au chapeau melon, compose <em>Le bouquet tout fait</em>. <em><a target="_blank" href="http://www.google.be/imgres?imgurl=http://www.lexpress.fr/medias/295/magritte-13_181.jpg&imgrefurl=http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/culture/art-plastique/le-musee-magritte-ouvre-ses-portes-a-bruxelles_764460.html%3Fp%3D13&usg=__D7cGB4eY35M0AR2xGIIEZzHTOxo=&h=493&w=605&sz=69&hl=fr&start=7&um=1&itbs=1&tbnid=pX2LC2XG4kqo-M:&tbnh=110&tbnw=135&prev=/images%3Fq%3Dmagritte%2Bla%2Bvoix%2Bdu%2Bsang%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26rls%3Dcom.microsoft:fr-be:IE-SearchBox%26rlz%3D1I7ADBF_fr%26tbs%3Disch:1" title="Diaporama L'Express.fr">La Voix du sang</a></em>, un splendide paysage nocturne, ouvre le tronc d’un arbre sur une maison aux vitres éclairées, surmontée d’un grelot.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"> <p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1237747726.JPG"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3683651861.JPG" alt="Maison de Magritte (1).JPG" name="media-72080" id="media-72080" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></div> <div style="text-align: center"> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">Rue des Mimosas à Schaerbeek, la dernière maison habitée par Magritte</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> </div> <div style="text-align: center"></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><em><a target="_blank" href="http://4.bp.blogspot.com/_hVoMssC1a2Q/StgvpjifSVI/AAAAAAAABV0/kpJ67qzujbM/s400/oiseau_de_ciel_1966.jpg" title="Illustration">L’oiseau de ciel</a></em> (qui a servi d’emblème à la Sabena) précède le clou de la collection : <em>L’Empire des Lumières</em>, fascinant paysage nocturne et diurne, visible pour le moment en deux versions. Notre regard va de celle que nous connaissons le mieux à Bruxelles, au format vertical, avec le réverbère et la maison qui se reflètent dans l’eau, à celle de la Baronne Gillion-Crowet, horizontale, où quatre fenêtres sont éclairées au premier étage. C’est la première version qui figurait sur la <a target="_blank" href="http://archeologue.over-blog.com/article-20122466.html" title="Ceci n'est pas un trompe-l'oeil: le futur musée Magritte ">bâche originale en trompe-l’œil</a> devant la façade du musée Magritte pendant les travaux préparatoires, et dont l’idée est reprise en couverture du Guide officiel du musée. Tout près de la sortie, la façade art nouveau d’Old England attire le regard vers le <a target="_blank" href="http://www.mim.be/fr" title="Le site du MIM">MIM</a>, le Musée des instruments de musique. Un peu plus bas, <em><a target="_blank" href="http://blogsimages.skynet.be/images_v2/002/617/267/20071230/dyn010_original_800_610_pjpeg_2617267_cce225ba94d3042fd508928fe58bf7eb.jpg" title="L’oreille tourbillonnante de Calder sur Bruxelles-Photos">L’oreille</a></em> de Calder indique la direction du Mont des Arts. Des escaliers intérieurs du Musée Magritte, on a par les hautes fenêtres de belles vues plongeantes sur ce quartier qui retrouve de sa superbe au fil des ans.</span></p> </div>
hommelibre
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La vie, rue Tabaga
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-04-02:3297031
2010-04-02T23:32:00+02:00
2010-04-02T23:32:00+02:00
A l’angle de la rue Tabaga avec la rue Tagada, un saxophoniste manchot...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3954586010.jpg" target="_blank"><img id="media-52459" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1649697520.jpg" alt="bosch3-image_9241.jpg" name="media-52459" /></a>A l’angle de la rue Tabaga avec la rue Tagada, un saxophoniste manchot accompagne à l’harmonica un maréchal ferrant et son marteau volant. Les dings et les pings sonnent clairs dans l’air frais du matin et tintinnabulent sous la férule du dey d’Alger.<br /> <br /> Rue Mathologue se déroule le prologue du proctologue amoureux, pièce en 8 actes et 6 pactes écrit sur papier de Chine à l’encre Saint-Patrick dans un pub des rues bleues de Dublin, quand dehors la bruine chine dans les âmes et les oreilles des ânes.<br /> <br /> Rue Barbe, dite rue des constipés, on fait la queue devant la boutique antique où une jeune femme vend tout à trac des objets en toc et des trucs en plume, plumes de bananes, plumes d’aras qui rient, et de haras kyrie. Wal.<br /> <br /> Dans la Rue Dimentaire passent les diamantaires et pissent les marins délétères au goût de bière et de sapin, et de poules marinières assises en première classe dans le train de jour, train de nuit et train-deux-trois nous irons au bois - pourquoi pas?<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/552942176.jpg" target="_blank"><img id="media-52461" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3180317246.jpg" alt="bosch1_fleur400.jpg" name="media-52461" /></a><br /> Rue Pestre peste en vain l’alpestre devin contre le bourgemestre qui va son chemin, et Clitemnestre y cache sa main, et au loin la basilique et ses décorations d’estragon sur des lits à baldaquins.<br /> <br /> Rue Pture, ça crie, ça pue, ça crache, ça rote, ça proute, ça renifle à plein coude, rue Pture ça sent la saumure, la friture, la chapelure, le chapelier, le chamelier assis sous la tonnelle, sous la citronnelle, sous la dentelle où serpente une ruelle, anguille au teint d’airelle ou vol d’une hirondelle.<br /> <br /> Rue Tanana, il y a toi, qu’es belle comme un soleil, et qui m’aime pareil que moi je t’aime toi, nue comme une abeille sur le pergélisol, pas loin de la rue Tabaga.</p><p style="text-align: justify;"><br /> C’est comme ça.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><object width="480" height="385" data="http://www.youtube.com/v/Dv8Sa-8ZRjg&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/Dv8Sa-8ZRjg&hl=fr_FR&fs=1&" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object><br /> <br /> <br /> <br /> <br /> PS: .... Max .... ot.... dhafi .....age .....Libye ..... suisse.....</p><p style="text-align: justify;">C’est grouillant, dansant, proliférant de vie, rue Tabaga. Il y a de tout: des cafards de Bornéo aux mollusques des Moluques, des ours des Carpates aux oiseaux à quatre pattes, tout ce que compte d’étrangetés la surface du pergélisol s’est donné rendez-vous ici, rue Tabaga.</p>
shako
http://doelan.blogspirit.com/about.html
CR72 - le paysan de Paris - Louis Aragon
tag:doelan.blogspirit.com,2009-02-02:1705088
2009-02-02T22:11:00+01:00
2009-02-02T22:11:00+01:00
Tout est magique avec Aragon : la moindre vitrine banale, un reflet de...
<p style="text-align: justify;"><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/419MENH385L._SL500_AA240_.jpg" alt="419MENH385L._SL500_AA240_.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Tout est magique avec Aragon : la moindre vitrine banale, un reflet de lumière, un métier manuel, une impasse etc. Ce livre merveilleux est une suite de réflexions métaphysiques, philosophiques et surréalistes enrobées de poésie.<br /> Mais la notion précisément développée dans <i>le paysan de Paris</i> (paysan dans le sens "habitant le pays de Paris" ou aussi dans le sens où tel un paysan débarquant dans la ville, le poète s'émerveille de tout) est celle de mythologie moderne : l'architecture urbaine a remplacé les églises, et parce que tout dans les villes obéit à des règles fonctionnelles, le passant peut alors laisser libre cours à son imagination et voir telle chose derrière telle autre (par exemple une mosquée derrière une usine, une école de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d'un lac (celui des buttes-chaumont !)..ah non, ça c'est un autre mais Aragon quelque part rappelle Rimbaud et son Alchimie du verbe.</p> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><br /> <i>Ces idoles ont entre elles une parenté qui les rend redoutables. Bariolés de mots anglais et de mots de création nouvelle, avec un seul bras long et souple, une tête lumineuse sans visage, le pied unique et le ventre à la roue chiffrée, les distributeurs d'essence ont parfois l'allure des divinités de l'Egypte ou de celles des peuplades anthropophages qui n'adorent que la guerre. O Texaco motor oil, Eco, Shell, grandes inscriptions du potentiel humain ! bientôt nous nous signerons devant vos fontaines, et les plus jeunes d'entre nous périront d'avoir considéré leurs nymphes dans le naphte.</i></p> <p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><br /> <i>L'idée de Dieu est un mécanisme psychologique. Ce ne saurait en aucun cas être un principe métaphysique. Elle mesure une incapacité de l'esprit, elle ne saurait être le principe de son efficience.</i></p> <p style="text-align: justify;"><br /> Une sorte de manifeste du surréalisme. Littéralement jubilatoire.</p> <p>note : 4/5<br /> lecture du 26.01 au 30.01.09<br /> à venir : <i>le rivage des Syrtes</i>, Julien Gracq</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Cobra libre
tag:textespretextes.blogspirit.com,2009-01-01:3109398
2009-01-01T08:30:00+01:00
2009-01-01T08:30:00+01:00
L’aventure Cobra (1948-1951) fait l’objet, pour ses soixante ans, d’une...
<p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">L’aventure <a title="Dossier de Karine Guihard sur Cobra et le surréalisme, 1998." href="http://www.andershus.fr/articles/cobra.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cobra</a> (1948-1951) fait l’objet, pour ses soixante ans, d’une belle exposition aux Musées Royaux des Beaux-Arts, visible jusqu’au 15 février 2009.<br />Il y avait du monde, dimanche dernier, pour s’amuser aux facéties, aux couleurs et aux jeux de mots des artistes de COpenhague, BRuxelles et Amsterdam qui décidèrent, en novembre 1948, de libérer l’art des « ismes » en tous genres, dont le parisianisme. Il fallait <em>« échapper au règne de la raison »</em> (Asger Jorn, <em>Discours aux pingouins</em>, 1947), refuser de s’embrigader <em>« dans une unité théorique artificielle »</em> (<em>La cause est entendue</em>, 1948). Le serpent acronyme, leur emblème, était du côté de l’instinct contre l’idée.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« L’esthétique est un tic de la civilisation.<br />Qui nie le bonheur sur terre nie l’art.<br />Pas de bon tableau sans un gros plaisir.<br />En art pas de politesse – l’art c’est du désir brut. »</em> (<em>Cobra</em> n° 4, 1949)</span></span></p><div style="text-align: center;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><img id="media-46258" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3807486491.jpg" alt="Alfelt Else Paysage de Montagne Islande 1948.jpg" name="media-46258" /></span></div><div style="text-align: center;"><p class="MsoNormal" style="margin: 4.8pt; text-align: center;" align="center"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-size: 8pt; color: #000000; font-family: Verdana; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">Else Alfelt sur <a href="http://chpeamuseum.art-i.dk/#0.0"><span lang="NL" style="mso-ansi-language: NL;" xml:lang="NL">http://chpeamuseum.art-i.dk/#0.0</span></a></span></span></p></div><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Photos et revues des surréalistes révolutionnaires hollandais, belges et danois rappellent le contexte d’après-guerre. On voit d’emblée que les artistes du groupe Cobra ont beaucoup écrit. Dotremont surtout, aux innombrables trouvailles : <em>« Et je ne vais dans les musées que pour enlever les muselières. »</em> La revue <em>Cobra</em> connaîtra dix numéros – le premier publié à Copenhague, le dernier à Liège – sans compter <em>Le petit Cobra</em> où se côtoient joyeusement textes et dessins.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans le groupe danois, à côté d’Asger Jorn, le fondateur, j’ai découvert Else Alfelt à travers deux oeuvres vibrantes peintes en 1948 : <em>Rêve d’été (Norvège)</em>, une aquarelle diaprée, et ce <em>Paysage de montagne (Islande)</em>, de puissantes arêtes obliques à l’assaut du ciel. Carl-Henning Pedersen, son époux, est représenté par de grandes toiles où les jaunes et les bleus dominent, même dans <em>Personnage souriant et bateau rouge</em> (1950).</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Nous sommes peintres et le matérialisme est d’abord, pour nous, sensation du monde et sensation de la couleur. »</em> (<em>Cobra</em>, n° 2, 1949) La vivacité des tons dans <em>Petits masques de la désobéissance</em>, une toile de Constant (Hollande) se retrouve aussi dans <em>Rouge imaginaire</em> de Anders Osterlin (Suède), faux collage de figures humaines et animales. Des oiseaux, des mains à quatre doigts, des soleils, chez Constant, ce sont des jeux de grands enfants, pleins de fraîcheur. D’Alechinsky, ne ratez pas les neuf eaux-fortes sur le thème des métiers : le coiffeur, le pêcheur et les autres y sont drôlement campés. Le pompier, par exemple. Une hache et un tuyau en spirale pour la tête, une échelle, des extincteurs - et hop !</span></span></p><p class="MsoNormal"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Cobra, ce sont aussi des sculpteurs. Sonja Ferlov-Mancoba, danoise, avec des bronzes : une bête étrange à trois pattes ; une tête penchée, <em>La petite douce</em>. De son compatriote Henry Heerup, plusieurs sculptures en pierre, dont un charmant <em>Eskimo</em>, posées sur un parterre de charbon. Du belge Reinhoud, décédé l’an dernier, un tonitruant coq en cuivre. Des ardoises gravées de Raoul Ubac. Les photographies en noir et blanc de Serge Vandercam reposent un peu les yeux, dont un très bel <em>Hommage à Giacometti</em>, où des tiges de métal se dressent dans le sable.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Cet univers plein de fantaisie détonne sans doute moins aujourd’hui que dans les années ’50. Il y souffle un vent de liberté créatrice très réjouissant. On n’a pas cité tous les artistes, les Karel Appel, Corneille, Van Lint, Hugo Claus, et compagnie. Connus, peu connus, ils sont tous à la fête, au Palais des Beaux-Arts aussi, dans une exposition parallèle, <em>Estampes et imprimés</em>, bientôt clôturée (jusqu’au 4 janvier). L’expo Cobra des MRBA se termine sur des œuvres mixtes : Reinhoud & Alechinsky, Claus & Vandercam, un grand paravent d’Alechinsky, <em>Abrupte fable</em>, avec un poème de Dotremont. Celui-ci s’y montre partout – textes, peintures, calligraphies – fidèle à sa conviction : <em>« La vraie poésie est celle où l’écriture a son mot à dire. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="padding-left: 30px; text-align: left;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><strong>Chère lectrice, Cher lecteur, que l'année 2009 vous soit douce et légère !</strong></span></span></p>
Bernard LECOMTE
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Ni pour, ni contre...
tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2008-05-16:1552031
2008-05-16T09:30:00+02:00
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Pour les 15 ans de sa boîte de com, le publicitaire Laurent Rebeyrotte, basé...
Pour les 15 ans de sa boîte de com, le publicitaire Laurent Rebeyrotte, basé à Autun, au coeur du Morvan, a donné une fête à l’ombre de la cathédrale Saint-Lazare, hier soir. Il a notamment monté un débat surréaliste sur le thème <em>Ni pour, ni contre, bien au contraire ! </em>Avaient accepté de traiter ce thème - aussi inattendu que décalé - le maire de la ville, un important syndicaliste agricole, un journaliste et... l'évêque d'Autun, Mgr Rivière. Surprise : ce fut passionnant ! Alors que le déconcertant intitulé rappelait furieusement cette vieille devinette qui a servi d’introduction :<em>- Quelle est la différence entre un corbeau ?- Il a les deux pattes pareilles… surtout la droite ! </em>
BlueGrey
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Chroniques de l'oiseau à ressort - Haruki Murakami (1994)
tag:descaillouxpleinleventre.blogspirit.com,2006-12-19:1119646
2006-12-19T21:15:00+01:00
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Le personnage principal de ces chroniques, Toru Okada, est...
<p align="justify"><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /><img name="media-16077" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px" id="media-16077" /></p> <p align="justify"> </p> <p align="justify"><img src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/medium_chroniquesdeloiseau.gif" alt="medium_chroniquesdeloiseau.gif" style="float: left; margin: 0.5em 0.5em 0em 0em; border-width: 0px" />Le personnage principal de ces chroniques, Toru Okada, est un jeune homme ordinaire vivant dans la banlieue de Tokyo. C'est un chômeur à la vie bien rangée qui s'occupe petitement durant la journée en attendant le retour du travail de sa femme qu'il adore, Kumiko. Il est un peu englué dans son existence banale mais il en est heureux, de son existence banale. Du moins, c'est comme ça que ça nous parait au début, avant que le quotidien de Toru ne dérape dans l'absurde. Son chat disparaît, une inconnue joue de ses charmes au téléphone, puis sa femme le quitte sans raison apparente, et l'on comprend que la grisaille du contexte n'était là que pour mieux souligner le surgissement du fantastique. Car ces évènements anodins suffisent à faire basculer la vie de Toru à la frontière entre réel et imaginaire. L'espace limité de son quotidien devient alors le théâtre d'une quête où rêves, réminiscences et réalités se confondent. Petit à petit toute la vie de Toru va basculer dans un univers parallèle, sans jamais lâcher totalement prise avec la vraisemblance, tout en s'en éloignant concentriquement. Car autour de Toru, homme ordinaire et seul, vrombissent des forces occultes : les femmes disparaissent, profèrent des sentences médiumniques, errent avec un chapeau de plastique rouge sur la tête, jouent les lolita ou deviennent des prostituées de la conscience.</p> <p align="justify"><span style="color: #D4702B;"><b>« Sans aucun doute, ma vie prenait un tour étrange. Le chat avait disparu. Des femmes bizarres me donnaient des coups de fil insensés. J'avais fait la connaissance d'une femme étrange, j'étais entré dans le jardin de la maison vide de la ruelle, appris que Noboru Wataya avait violé Creta Kano. Malta Kano avait prédit que je retrouverais ma cravate. Ma femme m'avait dit que ce n'était plus la peine que je cherche du travail. J'éteignis la radio, remis les «Carnets de la ménagère» sur l'étagère, bus une autre tasse de café. »</b></span></p> <p align="justify">Toru aborde ces évènements avec placidité, et le lecteur, à sa suite, accepte les étrangetés du récit en les incluant dans la normalité. Alors, quand Toru descend au fond d'un puits pour y faire l'expérience de la mort, on l'y suit, sans hésitation, en trouvant ça presque normal et anodin.</p> <p align="justify">Qualifié de "surréalisme soft", le style de Haruki Murakami est envoûtant et son écriture est magistrale, capable de nous horrifier totalement pour nous désarçonner juste après, et cela sans jamais se départir d'un humour où perce la détresse. Haruki Murakami emmène doucement le lecteur de la réalité vers l'imaginaire, voire le fantastique, dans un récit labyrinthique à la profusion de sens noyauté par l'absurde où, toujours plus fuyante, la réalité n'en devient que plus envoûtante.</p> <p align="justify"><span style="color: #D4702B;"><b>« Cela me rappelait les films d'art et d'essai que j'allais voir quand j'étais étudiant, où rien de ce qui se passait n'était jamais expliqué. Toute explication logique risquait de porter atteinte au "réalisme" du film. C'était une façon de voir, une philosophie comme une autre. Mais pour moi, homme réel et non de pellicule, c'était étrange de me trouver plongé dans ce monde-là. »</b></span></p> <p align="justify">Le lecteur se délecte de chaque mot, chaque phrase, chaque intrigue entremêlée, et, au fil des pages, est pris de vertige au point qu'il lui devient franchement difficile d'en démêler le sens final. Et c'est précisément dans cette forme d'égarement que se trouve une partie de la magie de l'écriture de Haruki Murakami.</p> <p style="text-align: left;">______________________________</p> <p style="text-align: left;">Haruki Murakami, <i>Chroniques de l'oiseau à ressort</i>, traduit du japonais par Corinne Atlan et Karine Chesneau, éd. du Seuil, coll. Points, 2004, 847 pages, 10 €.</p> <p style="text-align: left;">Du même auteur : <a target="_self" href="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/archive/2009/05/29/kafka-sur-le-rivage-%E2%80%93-haruki-murakami-2003.html">Kafka sur le rivage</a></p>