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Tania
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Le kankourang
tag:textespretextes.blogspirit.com,2020-01-28:3146237
2020-01-28T20:20:00+01:00
2020-01-28T20:20:00+01:00
« C’est quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? J’interrogeais...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1720859168.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082797" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3447336716.jpg" alt="smith,zadie,swing time,roman,littérature anglaise,amitié,danse,apprentissage,angleterre,afrique,célébrité,culture" /></a>« C’est quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?<br />J’interrogeais Lamin, il était censé être mon guide, mais il semblait à peine se souvenir de mon existence, et encore moins que nous devions embarquer sur un ferry pour traverser la rivière et rejoindre la ville, et de là prendre la direction de l’aéroport afin d’accueillir Aimee. Plus rien de tout cela ne comptait à présent. Seul l’instant, seule la danse importait. Et Lamin, comme je pus m’en rendre compte, savait danser. Je le compris ce jour-là, avant même qu’Aimee le rencontre, bien avant qu’elle perçoive en lui le danseur. C’était flagrant à chaque roulement de hanches, chaque hochement de tête. Mais je ne parvenais plus à voir <a title="Kankourang (Wikipedia)" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kankourang" target="_blank" rel="noopener">l’apparition orange</a>, la foule était si compacte entre elle et moi que je ne pouvais que l’entendre : ce qui devait être ses pieds martelant le sol, un bruit métallique, et des cris stridents, venus d’un autre monde, auxquels les femmes répondaient en chantant et en dansant. Je dansais moi aussi, involontairement, pressée comme je l’étais contre tant d’autres corps en mouvement. <a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1027045233.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082798" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1576544189.jpg" alt="smith,zadie,swing time,roman,littérature anglaise,amitié,danse,apprentissage,angleterre,afrique,célébrité,culture" /></a>Et sans cesser de poser mes questions – « C’est quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? » – mais l’anglais, la « langue officielle », ce lourd manteau guindé que les gens revêtaient uniquement en ma présence, et même alors avec ennui et difficulté, avait été jeté par terre, tout le monde dansait dessus, et je songeai, pour la énième fois en cette première semaine, qu’Aimee allait devoir s’adapter lorsqu’elle arriverait enfin et découvrirait, comme je l’avais fait, le gouffre qu’il y avait entre une « étude de faisabilité » et la vie telle qu’elle apparaissait sur la route ou à bord du ferry, dans le village et dans la ville, chez les gens et à travers une demi-douzaine de dialectes, dans la nourriture, les visages, la mer, la lune, les étoiles. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Zadie Smith,</span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/01/24/swing-time-3146236.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> Swing Time</span></em></a></p>
Tania
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Tapie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-12-23:3110623
2014-12-23T20:20:00+01:00
2014-12-23T20:20:00+01:00
« Dans les familles de par le monde, en...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/442308487.jpg" target="_blank"><img id="media-164380" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2987108375.jpg" alt="smith,zadie,ceux du nord-ouest,roman,littérature anglaise,londres,quartiers,amitié,couple,milieu social,culture" /></a></span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">« Dans les familles de par le monde, en diverses langues, cette phrase finit tôt ou tard par être prononcée : « Je ne te reconnais plus. » Elle était toujours là, tapie dans un coin retirée de la maison, attendant son heure. Empilée avec les tasses ou coincée entre les DVD ou derrière quelque autre appareil électro-ménager : « Je ne te reconnais plus ! »</span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="La critique du Magazine littéraire" href="http://www.magazine-litteraire.com/mensuel/542/zadie-smith-destins-loup-10-04-2014-121315" target="_blank">Zadie Smith</a>,</span></span><a title="Celles du Nord-Ouest (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/12/12/celles-du-nord-ouest-1137654.html" target="_blank"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> Ceux du Nord-Ouest</span></span></em></a></p>
Tania
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Celles du Nord-Ouest
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-12-22:3110621
2014-12-22T08:30:00+01:00
2014-12-22T08:30:00+01:00
Etonnant roman de Zadie Smith , Ceux du Nord-Ouest ( NW , 2012, traduit...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">Etonnant roman de <a title="Billets précédents (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/smith" target="_blank">Zadie Smith</a>, <em>Ceux du Nord-Ouest</em> (<em>NW</em>, 2012, traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson), propose une immersion dans un quartier au NO de Londres, </span><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">la cité de Caldwell où ont grandi ses personnages, et en particulier dans la vie de deux amies d’enfance, Leah et Keisha, d’où le féminin pour intituler ce billet.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1194630507.jpg" target="_blank"><img id="media-164125" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1281304196.jpg" alt="smith,zadie,ceux du nord-ouest,roman,littérature anglaise,londres,quartiers,amitié,couple,milieu social,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Feuilleter le livre en ligne" href="http://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F39467.js&oid=3&c=&m=&l=&r=&f=pdf" target="_blank"><em>« Apparition »</em></a>, première des cinq parties, montre Leah étendue à l’ombre dans le hamac du jardin de son immeuble, à l’écoute de la radio où une phrase prononcée lui semble valoir la peine d’être notée : <em>« je suis le seul auteur d’un dictionnaire qui me définit ».</em> C’est alors qu’on sonne en insistant à sa porte. Derrière la vitre, quelqu’un hurle : <em>« S’IL VOUS PLAIT, oh mon Dieu, aidez-moi, s’il vous plaît… »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Une fille aux ongles sales s’engouffre dans l’ouverture de la porte malgré la chaîne de sécurité : elle tombe, supplie, elle s’appelle Shar, elle a besoin d’aide, sa mère a été transportée à l’hôpital, elle ne sait comment y aller, n’a pas d’argent... Leah la fait entrer, lui offre du thé, appelle un taxi. L’inconnue la reconnaît, elles ont toutes deux fréquenté le lycée Brayton. Shar s’en va, reconnaissante, avec la promesse de rembourser bientôt.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Michel, d’origine africaine, le mari coiffeur de Leah, la juge très naïve d’avoir ainsi donné trente livres. Leah, trente-cinq ans, ne lui dit pas ce qui pourtant le rendrait heureux, à savoir qu’elle se sait enceinte depuis peu. La première fois que c’est arrivé, avant leur mariage, elle a avorté. Un jour où ils se promènent ensemble avec Olive, leur chienne, Leah aperçoit Shar dans un magasin et Michel la traite de voleuse avant qu’elle ne s’enfuie. Leah a épousé un homme bon, travailleur, <em>« plein d’espoir ».</em> Elle travaille dans l’aide sociale, un emploi où exercer ses facultés d’empathie dans ce que Zadie Smith appelle le <em>« multivers ».</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Natalie et Frank, leurs amis les plus proches, ont deux enfants ; tout chez eux respire la réussite, sur tous les plans. Leah se demande comment Natalie, nouveau prénom de son amie Keisha, a fait pour devenir à ce point <em><a title="Propos recueillis par Marine Landrot (Telerama, 15/4/2014) " href="http://www.telerama.fr/livre/zadie-smith-je-ne-crois-pas-que-l-ecriture-permette-d-acceder-a-la-maturite,111111.php" target="_blank">« adulte »</a>.</em> Elle les trouve embourgeoisés, condescendants vis-à-vis de Michel. Soucieuse d’envoyer ses enfants dans une bonne école, Natalie demande à Leah de l’accompagner à la vieille église que fréquente sa mère pour se renseigner, elles finissent par la découvrir dans un quartier improbable, et aussi une <em>« Vierge en bois de tilleul couleur de jais »</em> avec son bébé emmailloté, qui émeut Leah.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Après un coup de téléphone menaçant, une voix d’homme sous laquelle Leah pense reconnaître la voix de Nathan, un dealer connu, lui intimant de laisser Shar tranquille, Leah et Michel vont apercevoir celui-ci dans une cabine : les deux hommes se bagarrent, la chienne reçoit de violents coups de pied… Leur histoire fait sensation le soir auprès des invités au dîner donné par Natalie, Leah et Michel en sortent accablés par la conversation des <em>« bobos ».</em> Le lendemain matin, leur chienne est morte. Bref, la tension monte, entre eux aussi puisque Leah a de nouveau avorté et cache à Michel qu’elle prend la pilule, tandis que celui-ci envisage de recourir à l’insémination artificielle.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">La deuxième partie (« <em>convive </em>») est axée sur d’autres habitants du quartier : Felix, de passage chez son père qu’il ne voit quasi plus, un voisin blanc <em>« toujours du côté du peuple »</em> prenant des nouvelles de son petit frère (en prison) et de ses sœurs, des souvenirs de défonce aggravée avec les années qui passent, un marchandage autour d’une vieille MG rouge, une visite à une ancienne maîtresse…</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">185 séquences numérotées composent la troisième partie – <em>« hôte » </em>: la vie de Keisha / Natalie, la meilleure amie de Leah, s’appliquant à étudier, devenant une avocate reconnue, l’épouse de Frank, la mère de Naomi et Spike. Derrière son parcours apparemment parfait, Natalie a soigneusement caché son moi profond, ses désirs, ses frustrations. Mais elle est au bord de l’explosion, comme on le lira dans la partie suivante – «<em> traversée ».</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les gens du Nord-Ouest ont leurs codes, leurs lignes de métro, leurs habitudes, certains vivent dans l’insécurité permanente. Zadie Smith rend compte des croisements entre vies faciles ou précaires, fait entrer dans la danse l’alcool, la drogue et la violence, le tout mêlé à des questions sur le sens à donner à sa vie, sur les rapports avec les autres, sur la famille, le couple, les enfants, la ville, la nature… L’amitié entre Leah, rousse d’origine irlandaise, et Natalie, jamaïquaine et sexy, semble leur vrai point d’ancrage, malgré les non-dits.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">La langue originale permet sans doute de mieux apprécier la diversité des tons, des voix, des langages dans ce roman où l’écriture et la structure offrent de multiples variations (le nombre « 37 » y joue un rôle particulier). <em>« Zadie Smith s’infiltre dans les pensées, les souvenirs de ses personnages, pour dresser un portrait impressionniste du quartier de son enfance, à la manière d’une Virginia Woolf du XXIe siècle »</em>, peut-on lire en <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Ceux-du-Nord-Ouest" target="_blank">quatrième de couverture</a>. En effet, le monologue intérieur est roi dans <a title="La critique du Temps" href="http://www.letemps.ch/Page/Uuid/eec66376-c19c-11e3-baea-9b676e0ffb93/Zadie_Smith_retrouve_la_Babel_londonnienne_de_son_enfance" target="_blank"><em>Ceux du Nord-Ouest</em></a>, mais le récit présente aussi un versant plus réaliste, comme le souligne <a title="L'article traduit (Courrier international)" href="http://www.courrierinternational.com/article/2012/09/13/zadie-smith-passage-du-nord-ouest" target="_self">Zenga Longmore</a>, dans <em>The Daily Telegraph</em>, qui la rapproche de Dickens.</span></span><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><br /></span></p>
Tania
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Micromanagement
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-04-22:3110492
2014-04-22T20:20:00+02:00
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« Je suis une adepte du micromanagement . Je commence avec la...
<p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Je suis une adepte du </span></em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">micromanagement</span><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">. Je commence avec la première phrase d’un roman, et je finis avec la dernière. L’idée ne me viendrait jamais de choisir entre trois dénouements différents, car je ne sais pas comment s’achève mon roman avant d’arriver à la fin – ce qui ne surprendra pas mes lecteurs.</span></em> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3595581625.jpg" target="_blank"><img id="media-156220" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2051592189.jpg" alt="Borremans The House of Opportunity.jpg" /><br /></a><span style="font-size: xx-small; line-height: 115%; font-family: Arial, sans-serif;" lang="EN-US">© </span><span style="font-size: xx-small; font-family: Arial, sans-serif; line-height: 115%; color: #000000;"><a title="Borremans au Palais (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/03/01/michael-borremans-1125538.html" target="_blank">Michaël Borremans </a><em>The House of Opportunity</em> (Im Rhönlandshaft) 2004<br /> Stedelijk Museum voor Actuele Kunst, Ghent Courtesy Zeno X Gallery Antwerp</span> </p><p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les adeptes du </span></em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">macroplanning</span><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"> ont déjà pour ainsi dire achevé la construction de leur maison dès le premier jour ; ainsi, leur obsession est interne : ils changent sans cesse le mobilier de place. Ils mettront une chaise dans la chambre, dans le salon, dans la cuisine, puis à nouveau dans la chambre. </span></em><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les adeptes du </span></em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">micromanagement</span><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"> construisent leur maison étage par étage, discrètement et dans sa globalité. Chaque étage doit être solide, entièrement décoré, avec tout le mobilier bien en place avant de procéder à l’étage suivant. Il y a du papier peint sur les murs du couloir, même si les escaliers ne mènent nulle part. »</span></em><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: medium;">Zadie Smith,</span><em><span style="font-size: medium;"> Mille fois sur le métier (<a title="Changer d'avis (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/04/18/changer-d-avis-1128533.html" target="_blank">Changer d’avis</a>)</span></em></span></p>
Tania
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Changer d'avis
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-04-21:3110491
2014-04-21T08:30:00+02:00
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De Zadie Smith ( De la beauté , vous vous souvenez de ce roman ?), le...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">De Zadie Smith (<a title="Beauté et vérité (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/05/26/beaute-et-verite.html" target="_blank"><em>De la beauté</em></a>, vous vous souvenez de ce roman ?), le titre d’un recueil d’essais – des conférences, des chroniques – a piqué ma curiosité : <a title="Feuilleter le livre en ligne" href="http://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F39575.js&oid=3&c=&m=&l=&r=&f=pdf" target="_blank"><em>Changer d’avis</em></a> (<em>Changing my mind</em>, 2009, traduit de l’anglais par Philippe Aronson). Née en 1975 d’un père anglais et d’une mère jamaïcaine, l’auteure y a mis cette épigraphe en premier : <em>« Je vais vous dire quand on peut porter un jugement définitif sur les gens : jamais ! »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/985606503.jpg" target="_blank"><img id="media-156168" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/646537857.jpg" alt="smith,zadie,changer d'avis,essai,littérature anglaise,lecture,cinéma,autobiographie,écriture,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Dès l’avant-propos, <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Zadie_Smith" target="_blank">Zadie Smith</a> éclaire le titre choisi pour ces <em>« essais ponctuels »</em> où elle voit son opinion évoluer au fil des ans : <em>« Lorsque vous publiez jeune, votre écriture grandit avec vous – et devant témoins. »</em> Douée pour <a title="« Zadie Smith, ou l'importance d'être inconstant », entretien au Nouvel Obs, 15/3/2013" href="http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130314.OBS1981/zadie-smith-ou-l-importance-d-etre-inconstant.html" target="_blank"><em>« le doute et l'interrogation »</em></a> voire <em>« l’incohérence idéologique »</em>, elle a rassemblé ses textes en cinq parties : <em>« Lire »</em>, <em>« Etre »</em>, <em>« Voir »</em>, <em>« Sentir »</em> et <em>« Se souvenir ».</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Quand elle a eu quatorze ans, sa mère lui a offert le roman de <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Zora_Neale_Hurston" target="_blank">Zora Neale Hurston</a>, <em>Une femme noire</em> (étrange traduction de <em>Their Eyes Were Watching God</em>), convaincue que le livre lui plairait. Mais Zadie résistait : devait-elle l’aimer parce qu’elle était noire ? Plutôt méfiante a priori, elle découvre en lisant ce roman ses qualités, la force de caractère de l’héroïne, et reconnaît à cette écrivaine une vertu à laquelle les blancs ont tendance à s’identifier, <em>« l’universel ».</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3047312247.jpg" target="_blank"><img id="media-156223" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4203689203.jpg" alt="smith,zadie,changer d'avis,essai,littérature anglaise,lecture,cinéma,autobiographie,écriture,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Zadie Smith écrit sur</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;"> </span><em style="font-size: 11px;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">« </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"><em><a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Morgan_Forster" target="_blank">E. M. Forster</a> ou la voie médiane »</em> en présentant un recueil de ses chroniques à la BBC. C’est une véritable défense de cet écrivain britannique considéré comme « mineur ». Elle loue sa modestie et son empathie par rapport au grand public auquel il s’adressait à la radio.</span> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Loin des réserves d’Henry James à l’égard de <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Eliot" target="_blank">George Eliot</a>, dans </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Middlemarch et nous »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, elle analyse la composition de ce roman </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« prolixe »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> écrit à 55 ans, qualifie l’effet éliotien d’équivalent narratif du </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« son surround »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">. Le souci qu’a la romancière de rendre à chaque personnage son intégrité est une des raisons qui font de </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Middlemarch</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> le roman préféré des Anglais. Zadie Smith aborde aussi Barthes, Nabokov, Kafka, entre autres.</span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2600244307.jpg" target="_blank"><img id="media-156224" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/872912826.jpg" alt="smith,zadie,changer d'avis,essai,littérature anglaise,lecture,cinéma,autobiographie,écriture,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">La deuxième partie, <em>« Etre »</em>, porte d’abord sur sa propre pratique d’écrivain, qu’elle décrit très concrètement et avec une bonne dose d’autodérision dans une conférence donnée en 2008,<em> « Mille fois sur le métier »</em>. Dans <em>« Glossolalie »</em>, l</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">’</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">écrivaine métisse reconnaît que son ancienne voix a fini par disparaître sous sa voix actuelle, le ton de Cambridge, et rend hommage à <a title="Obama, le fils (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2012/01/23/obama-le-fils.html" target="_blank">Obama </a>qui a su garder </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« une double voix ».</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> Entre ces deux textes, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Une semaine au Liberia »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, pays où elle s’est rendue pour Oxfam en 2006, est une observation sans concession de la situation des habitants dans la </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">désastreuse</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;"> </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« république de Firestone ».</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Katharine Hepburn dans <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Indiscr%C3%A9tions" target="_blank"><em>Indiscrétions</em> </a>(film de George Cukor) ! Zadie Smith admire entre toutes l’actrice <em>« impérieuse, royale et rousse »</em>, son caractère et sa ténacité, son amour pour <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Spencer_Tracy" target="_blank">Spencer Tracy</a>. (C’est elle, dans le rôle de Tracy Lord, qui prononce la phrase citée en épigraphe à propos du jugement.) <em>« Hepburn et Garbo »</em> ouvre magnifiquement la troisième série d’essais, <em>« Voir ».</em> Elle y fait également un beau portrait d’Anna Magnani dans <a title="Fiche du film" href="http://www.cinemalefrance.com/fiches/Bellissima.pdf" target="_blank"><em>Bellissima</em></a> de Visconti et des observations désopilantes sur un week-end à la cérémonie des Oscars.</span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/456567275.jpg" target="_blank"><img id="media-156171" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3547070600.jpg" alt="smith,zadie,changer d'avis,essai,littérature anglaise,lecture,cinéma,autobiographie,écriture,culture" /><br /></a><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">Cary Grant et Katharine Hepburn dans <em>Indiscrétions</em> de G. Cukor (<a title="Site source" href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm-746/photos/detail/?cmediafile=18810213" target="_blank">Allociné</a>)</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Après une évocation de <em>« Noël chez les Smith »</em>, fête dont sa mère était la gardienne des rituels incontournables, Zadie Smith consacre deux textes touchants à son père, Harvey Smith, à qui son recueil est dédié : <em>« Héros accidentel »</em> sur son engagement volontaire en 1943 – il a participé à la guerre avec <em>« une bonne étoile au-dessus de sa tête »</em> – et <em>« Le dernier rire »</em> sur son goût pour les comiques, si bien communiqué à ses enfants que Ben, le frère de Zadie, en fera sa profession.</span><span style="font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Cet arrière-plan personnel de l’écrivaine, ses remarques <a title="« “Changer d’avis”, un recueil hétéroclyte (sic) de Zadie Smith » par Nelly Kaprièlian (Les Inrocks, 27/2/2013)" href="http://www.lesinrocks.com/2013/02/27/livres/changer-davis-un-recueil-heteroclyte-de-zadie-smith-11372927/" target="_blank">sur l’écriture</a> et la lecture, voilà ce qui m’a le plus intéressée dans <a title="« Zadie Smith, Aristote et «Buffy contre les vampires» » par Thomas Stélandre (Libération, 3/4/2013)" href="http://blogs.lalibre.be/admin/posts/%20http:/www.liberation.fr/livres/2013/04/03/zadie-smith-aristote-et-buffy-contre-les-vampires_893450" target="_blank"><em>Changer d’avis</em></a>, mais lire les fines observations de Zadie Smith même sur des sujets qu’on ne connaît pas, comme <em>Brefs entretiens avec des hommes hideux</em> de<a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Foster_Wallace" target="_blank"> David Foster Wallace</a>, à la fin du recueil – elle lui emprunte sa seconde épigraphe : <em>« C’est à vous de décider en quoi vous croyez »</em> –, permet d’apprécier sa voix singulière dans la littérature anglaise contemporaine.</span></p>
Tania
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Ensemble
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2009-06-13T08:30:00+02:00
2009-06-13T08:30:00+02:00
« Harry voulait simplement qu’Howard se rassoie, qu’ils puissent...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Harry voulait simplement qu’Howard se rassoie, qu’ils puissent recommencer. Il restait quatre heures de programmes de qualité avant d’aller se coucher – des émissions sur les antiquités, l’immobilier, les voyages, des jeux – qu’il se serait fait une joie de partager avec son fils en bonne camaraderie, avec un commentaire de temps à autre sur les dents proéminentes de tel présentateur, les petites mains ou la sexualité de tel autre. Et ce serait une façon de dire :</em> ça fait plaisir de te voir. Ca fait trop longtemps. Nous sommes de la même famille. <em>Mais Howard ne pouvait pas le faire quand il avait seize ans et ne le pouvait toujours pas à présent. Il ne croyait tout simplement pas, à l’encontre de son père, que l’amour se mesure en temps passé ensemble. Et donc, pour éviter une conversation sur une actrice australienne de télé, Howard alla dans la cuisine laver sa tasse et les deux ou trois autres choses dans l’évier. Dix minutes plus tard, il partait. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Zadie Smith, <em><a title="Beauté et vérité" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/05/26/beaute-et-verite.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">De la beauté</a></em> (traduit de l’anglais par Philippe Aronson)</span></span> </p><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/646076791.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-54293" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1752387298.jpg" alt="Hay, Bernard Portrait of an old beardy gentleman 1864 Florence.jpg" name="media-54293" /></a></span></div>
Tania
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Beauté et vérité
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2009-06-11T08:30:00+02:00
2009-06-11T08:30:00+02:00
Zadie Smith , née en 1975, a publié De la beauté en 2005. Chapeau....
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Notice Wikipedia (anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Zadie_Smith" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Zadie Smith</a>, née en 1975, a publié <em>De la beauté</em> en 2005. Chapeau. Cette Londonienne de mère jamaïcaine et de père anglais y raconte une de ces histoires à décor universitaire dont les Anglo-Saxons ont le secret, où les rivalités professorales ne sont qu’un thème parmi d’autres : les liens qui se font ou se défont dans une famille ; le désir de beauté et le désir de vérité, leur antagonisme ; les rapports entre hommes et femmes, entre groupes sociaux, entre blancs, noirs et métis, par exemple.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">D’abord deux clans se mettent en place : Jerome, étudiant à Londres, fils aîné d’Howard et Kiki Belsey, a accepté l’hospitalité des Kipps après la perte de son logement, malgré l’hostilité entre Monty Kipps, professeur très conservateur, et son père gauchiste, le professeur Belsey. Tous deux étudient Rembrandt – l'un en Angleterre, l'autre aux Etats-Unis – et Monty ne se prive pas de détruire publiquement les thèses subversives d’Howard en la matière. Mais Jerome est tombé sous le charme des Kipps. Leur maison, leur mode de vie, leurs conversations, tout lui plaît, et aussi Victoria, la très jolie fille du professeur Kipps, qu’il croit avoir séduite, confie-t-il à son père dans un courriel. Si Kiki refuse de prendre cette nouvelle trop au sérieux, Howard en est bouleversé, de même que leur fille Zora. Le frère de Jerome, Levi, déteste l’université et reste indifférent à ce qui agite sa famille. Passionné de musiques urbaines, il a d’autres préoccupations, et refuse même d’utiliser leur langage policé.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><div style="text-align: center;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2534674734.png" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-54290" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1487256679.png" alt="Maîtresse Erzulie par Hector Hyppolite.png" name="media-54290" /></a></span></div><div style="text-align: center;"><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><span lang="FR-BE" style="mso-ansi-language: FR-BE;" xml:lang="FR-BE"><a href="http://revel.unice.fr/loxias/document.html?id=120"><span style="font-family: Times New Roman; color: #800080; font-size: x-small;">http://revel.unice.fr/loxias/document.html?id=120</span></a></span></span></p></div><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">La fête que donnent les Belsey pour leurs trente ans de mariage catalyse toutes les tensions. Les invités sont surtout les collègues d'Howard à l’université de Wellington, près de Boston. Impossible finalement de ne pas y convier en dernière minute la famille Kipps qui a récemment emménagé dans le quartier, le professeur étant invité pour des conférences à l’université de son rival. Levi a de son côté invité Carl, un jeune slammeur qu’il connaît à peine, mais son père, qui n’en sait rien, ne le laisse pas entrer. Carlene Kipps, la femme de Monty, malade, n’accompagne pas son mari et ses enfants, à la grande déception de Kiki, qui a éprouvé d’emblée de la sympathie pour elle – ce qui se passe entre ces deux femmes est rendu avec une grande délicatesse. Zadie Smith, dans ses remerciements préliminaires, rend hommage à <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Morgan_Forster" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Forster</a>, et plus d’une fois, en lisant <em>De la beauté</em>, j’ai pensé à <em>Howards End</em>, pour la qualité des échanges, d’une grande sensibilité. <em>« On trouve refuge l’un dans l’autre »</em>, répétait Carlene en demandant à Kiki si elle aimait la poésie.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Pour le couple Belsey, cet anniversaire sonne le glas d’une complicité sans nuage. Un geste furtif trahit l’intimité d’Howard avec une collègue et Kiki découvre la part du mensonge qui s’est introduite dans leur vie – <em>« l’explosion avait eu lieu, mais personne n’était mort – seulement des blessés à perte de vue ».</em> Kiki, <em>« reine noire »</em> dont la beauté s'allie avec l’âge à un solide embonpoint, souffre énormément de cette infidélité – Claire Malcolm, anglaise et blanche comme Howard, est son contraire physique mais c’était aussi une amie. Leur fille Zora, étudiante brillante, se bat pourtant bec et ongles pour pouvoir assister au cours de la poétesse, tandis que Victoria Kipps s’inscrit à celui d’Howard et cherche à attirer son attention de toutes les manières.</span></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-weight: bold;" xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Les êtres beaux ne sont pas sans blessure »</em>, dit un poème (<em>De la beauté</em> de <a title="Notice Wikipedia (anglais)" href="http://en.wikipedia.org/wiki/Nick_Laird" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Nick Laird</a>) au centre du roman. Pour Howard Belsey, la beauté n’est que le masque du pouvoir et l’esthétisme, le langage raffiné de l’exclusion. A ses étudiants, il présente l’art comme <em>« un mythe occidental, qui nous permet à la fois de nous consoler et de nous construire ». <a title="La critique de Marine Landrot dans Télérama" href="http://www.telerama.fr/livres/de-la-beaute,20731.php" target="_blank" rel="noopener noreferrer">De la beauté</a></em>, sous les difficultés amoureuses ou personnelles des protagonistes, propose une réflexion sur le rôle de la culture dans la vie et dans la société. Peinture – notamment cette <em>Maîtresse Erzulie</em> signée Hector Hyppolite (Haïti) –, musique, littérature s’y glissent constamment dans l’appréhension de l’autre, de l’amitié, de l’amour, du sexe, qu’il s’agisse des jeunes ou des vieux.</span></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Dans cette comédie « multiculturelle » <a title="La critique d'André Clavel sur le site de TV5" href="http://www.tv5.org/TV5Site/litterature/critique-652-zadie-smith_de-la-beaute.htm" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Zadie Smith</a> particularise merveilleusement la façon de parler de chacun de ses personnages, elle donne ainsi à son récit trépidant le rythme et les couleurs de la vie.</span></p>