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Tania
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Musique
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-12-29:3110838
2015-12-29T20:20:00+01:00
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« La musique est donc ce qui revient. Elle est un...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3093432849.jpg" target="_blank"><img id="media-176947" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/355296305.jpg" alt="ladjali,cécile,aral,roman,littérature française,mer d'aral,polllution,amour,musique,culture" /></a></font></span></em></p><p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>« La musique est donc ce qui revient. Elle est un souvenir. Une tension en direction de ce qui fut et qu’on rappelle. Les vagues. Les ondes. Le ressac. Voilà à quoi ressemble la musique. Elle est un fleuve Alphée qui retourne au mouvement qui l’a engendré. Elle est un antipoison à la disparition. Je n’ai jamais composé avec du temps mais avec de la durée. Avec des lignes brisées, dans des intervalles, aux creux des interstices que me laissait la mémoire ou me confiait le hasard. Ma musique est une sorte d’anomalie. J’en ai conscience. »</font></span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Cécile Ladjali,</font></span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font> <a title="Aral, Ladjali" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/12/26/aral-ladjali-1148617.html" target="_blank">Aral</a></font></span></em></p>
Tania
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Aral, Ladjali
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-12-28:3110837
2015-12-28T08:30:00+01:00
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La première fois que j’ai entendu parler d’elle, c’était pour Eloge de...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>La première fois que j’ai entendu parler d’elle, c’était pour <a title="Présentation et extraits (La scie rêveuse)" href="http://lasciereveuse.hautetfort.com/archive/2010/05/25/george-steiner.html" target="_blank"><em>Eloge de la transmission : le maître et l’élève</em> </a>(2003), écrit en collaboration avec George Steiner. <a title="Biographie (Le livre sur les quais)" href="http://www.lelivresurlesquais.ch/auteur/cecile-ladjali/" target="_blank">Cécile Ladjali </a>dédie son roman <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/aral" target="_blank"><em>Aral</em> </a>(2012) <em>« aux dames blanches de la pouponnière à Lausanne, même si je ne garde d’elles aucun souvenir »</em> et cite Proust en épigraphe : <em>« Mais c’était surtout en moi que j’entendais avec ivresse un son nouveau rendu par le violon intérieur » (<a title="Billets sur « La Prisonnière » (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/la+prisonni%C3%A8re" target="_blank">La Prisonnière</a>).</em></font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3873564486.jpg" target="_blank"><img id="media-176946" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1330366406.jpg" alt="ladjali,cécile,aral,roman,littérature française,mer d'aral,polllution,amour,musique,culture" /></a><br /><span style="font-size: 8pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">La mer d'Aral en 2000 (voir <a title="Source photo (TéléStar)" href="http://www.telestar.fr/2014/photos/mer-d-aral-les-photos-de-son-terrible-assechement-47793#offset0" target="_blank">ici </a>l'évolution de 1973 à 2014)</span> <span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">©</span> Nasa</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Alexeï et Zéna vivent à Nadezhda, près de la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_d%27Aral" target="_blank">mer d’Aral </a>asséchée. Enfants, ils venaient y pêcher. C’est Alexeï qui raconte : <em>« Le gouvernement russe a détourné l’eau des fleuves Syr-Daria et Amou-Daria l’année de ma naissance en 1960 pour intensifier l’irrigation des champs de coton. C’est à cette date précisément que la mer a commencé à se vider comme une baignoire. »</em></font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>La première partie commence là, en <a title="Extrait (A propos de livres)" href="http://aproposdelivres.canalblog.com/archives/2012/04/14/23906619.html" target="_blank">août 1982</a>. Ils préparent leur mariage. Zéna n’est pas gênée d’épouser un garçon devenu sourd, bien qu’il l’ait vue parfois rougir de honte chez des amis qui se moquaient de lui. Alexeï joue du violoncelle et compose, il n’entend plus les voix humaines. Ses parents sont venus au Kazakhstan pour travailler au bord de la mer, fuyant l’Ukraine où <em>« les rafles nazies furent massives »</em> (ses grands-parents ont été déportés pour avoir caché des juifs). Le recul de la mer a tout changé.</font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Alexeï et Zena sont nés le même jour, ils ont grandi ensemble, fréquenté la même classe. Zena brillait en calcul, <em>« elle est ingénieur et s’occupe du dossier des eaux dans la région » </em>; lui n’excellait qu’en musique. Le pope l’ayant surpris à composer sur l’orgue de l’église, il avait conseillé des cours de piano. Alexeï entendait parfaitement jusqu’à l’âge de dix ans. </font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Un vieux pêcheur lui a offert son violoncelle avant de mourir, un instrument ancien <em>« et d’une qualité exceptionnelle ».</em> Même s’il connaissait ses problèmes d’audition, Dmitri savait qu’il pourrait <em>« entendre les sons qui sortaient de l’instrument. Grâce aux vibrations. »</em> Alexeï se réfugie dans la musique.</font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font><em>Aral</em> raconte la vie du couple, avant et après leur mariage, c’est un roman d’amour. C’est aussi le récit de la mer qui s’en va et de la pollution industrielle (avec son lot d’intoxications, de malformations et de mort). Enfin, c’est une belle évocation de la musique au cœur d’une existence. </font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Cécile Lajdali décrit la plage, la poussière, le soleil, un paysage minéral fascinant et inquiétant. Des années septante aux années quatre-vingts, les habitants voient le paysage changer : la mer <em>« fond »</em>, <em>« le désert salé engloutit tout. »</em> Et c’est dans la proximité physique de cette terre empoisonnée que les personnages se rencontrent et s’aiment. </font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Alexeï se rend à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Almaty" target="_blank">Almaty </a>pour donner un concert, Zena reste à leur cabane <em>« de bois rouge et vert »</em> pour s’occuper des funérailles d’une voisine. Le musicien n’est pas mécontent de s’éloigner un peu des tensions quotidiennes. Le directeur de l’opéra, quoique sceptique devant l’ambition du compositeur (trouver <em>« la huitième note »</em>) lui passe commande d’une œuvre <em>« révolutionnaire »</em> qui illustrera <em>« l’affranchissement radical »</em> du Kazakhstan par rapport à la Russie. La joie d’Alexeï de rentrer avec un bon contrat est bientôt ternie par le soupçon : dans le hall de l’hôtel, il a perçu l’odeur de Zena, l’imagine dans les bras d’un autre. Quand il rentre et l’accuse, elle pleure, le traite de fou. Il lui fera d’autres scènes encore, à elle qui est l’âme de sa vie et de sa musique, au risque de la perdre.</font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>C’est un curieux roman qu’<em>Aral</em>, souvent dans la tension, la peur. Le style rappelle parfois celui de Camus dans <em>L’étranger </em>: présence forte des éléments, distance entre les êtres. <em>« Envoûtant roman sur une mer disparue »</em> écrit Anne Brigaudeau <em>(<a title="Article source" href="http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/romans/cecile-ladjali-publie-aral-envoutant-roman-sur-une-mer-disparue-75065" target="_blank">CultureBox</a>),</em> en rappelant que Cécile Ladjali enseigne à des enfants sourds. Pour <a title="Article source (L'Express)" href="http://www.lexpress.fr/culture/livre/francois-busnel-a-lu-aral-par-cecile-ladjali_1103281.html" target="_blank">François Busnel</a>, <em>« la réussite de ce roman ardent tient à l’esprit des lieux autant qu'à l’histoire qui unit – ou sépare – Zena et Alexeï ».</em> S’il est souvent question de musique dans <em>Aral,</em> je reste pour ma part sur une étrange impression de silence.</font></span></p>