Last posts on pirzâd2024-03-29T09:58:28+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/pirzâd/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlUn bureautag:textespretextes.blogspirit.com,2019-07-20:31400422019-07-20T08:30:00+02:002019-07-20T08:30:00+02:00 « Sur le guéridon, au centre du hall, était posé un grand vase en...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/481177717.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1071070" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/231668064.jpg" alt="pirzâd,on s'y fera,roman,littérature persane,iran,condition de la femme,famille,travail,amour,maison,téhéran,culture" /></a>« Sur le guéridon, au centre du hall, était posé un grand vase en cristal rempli d’arums blancs. Arezou ouvrit une porte sur la droite, pénétra dans le corridor qui menait aux chambres, passa devant trois portes closes : la pièce de la télévision, sa chambre de jeune fille, le bureau de son père. Quand ils avaient fait construire cette maison, son père avait dit : « Un bureau ? Mais, madame, pourquoi faire ? Moi, je travaille à l’agence. » Mah-Monir, qui feuilletait un magazine, avait relevé la tête en regardant fixement son mari : « Toutes les maisons nobles ont un bureau ! Nous aussi, nous en aurons un. » Son père avait éclaté de rire : « Alors, nous voilà nobles ! Eh bien ! Va pour un bureau ! » Mah-Monir avait jeté sa revue de décoration sur la table : « Toi, tu es devenu noble, moi, je le suis de naissance. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Zoyâ Pirzâd, </span><a title="Une agence à Téhéran (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/07/15/une-agence-a-teheran-3140032.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On s’y fera</span></em></a></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlUne agence à Téhérantag:textespretextes.blogspirit.com,2019-07-18:31400322019-07-18T08:30:00+02:002019-07-18T08:30:00+02:00 Zoyâ Pirzâd m’avait charmée en décrivant la vie quotidienne en Iran à...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/pirz%C3%A2d" target="_blank" rel="noopener">Zoyâ Pirzâd</a> m’avait charmée en décrivant la vie quotidienne en Iran à travers des personnages attachants dans <em>C’est moi qui éteins les lumières</em> ou <em>Un jour avant Pâques</em>. <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.zulma.fr/livre-on-sy-fera-475.html" target="_blank" rel="noopener"><em>On s’y fera</em></a> (traduit du persan (Iran) par Christophe Balaÿ) est un roman d’une atmosphère et d’un ton très différents, il comporte de nombreux dialogues.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/71325453.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1071065" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2455217843.jpg" alt="zoya pirzad,on s'y fera,roman,littérature persane,iran,condition de la femme,famille,travail,amour,maison,téhéran,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Édifice Ettehâdiyeh</span><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: 8pt;">(<a href="http://www.teheran.ir/?article2110#gsc.tab=0" target="_blank" rel="noopener">Source</a> : La trace de l’histoire dans les anciennes maisons de Téhéran)</span></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A nouveau, les femmes y jouent les premiers rôles : Arezou, une femme divorcée, indépendante, dirige l’agence immobilière depuis la mort de son père ; avec sa fille Ayeh, étudiante à l’université, la relation est tendue, et aussi avec Mah-Monir, sa mère qui aime tout régenter et prend volontiers le parti de sa petite-fille contre elle. Arezou peut compter, au bureau et en privé, sur l’appui d’une amie, Shirine, qui se charge d’écarter les appels téléphoniques importuns.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Un de leurs clients, monsieur Zardjou, est à la recherche d’un appartement <em>« haut de plafond, et qui plus est dans un immeuble en briques, lumineux, spacieux, avec de grandes chambres, un salon donnant sur la montagne »</em>, bref, cet homme exigeant rêve d’un bien de caractère, quasi introuvable. Shirine persuade Arezou d’aller lui montrer une maison ancienne disposant d’une belle cour avec des kakis.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La vieille maison plaît effectivement à Zardjou qui prend son temps pour la visiter, pose des questions, demande même son avis sur la couleur qu’elle conseillerait pour les murs. Arezou, impatiente, a l’impression de perdre son temps, laisse tomber son téléphone qui se casse. Elle râle intérieurement, mais tout va changer quand Zardjou conclut sur le pas de la porte : <em>« J’achète ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Arezou et Shirine vont souvent manger ensemble, elles ont leurs habitudes dans les restaurants. Quand Arezou lui raconte cette visite, Shirine la surprend en lui disant que cet homme courtois <em>« en pince »</em> sans doute pour elle. Arezou a l’habitude d’entendre sa mère proposer de bons partis pour Ayeh, elle s’étonne que son amie, opposée par principe au mariage, la pousse dans les bras d’un homme. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pour Shirine, il n’est pas question d’un nouveau mari ; elle voit Zardjou comme <em>« une aspirine »</em> pour Arezou : quelqu’un qui l’apaiserait avec de gentilles attentions, des fleurs, des gâteries, sans plus. Les échanges entre ces deux femmes actives (comme on dit) qui se disent tout (jusqu’à un certain point) sont révélateurs de la façon dont elles se débrouillent pour conserver leur liberté malgré les contraintes sociales auxquelles elles doivent encore se soumettre.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Premières pages du roman (BibliObs)" href="https://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20071022.BIB0215/on-s-039-y-fera-de-zoya-pirzad-premieres-pages.html" target="_blank" rel="noopener"><em>On s’y fera</em></a> dépeint un mode de vie bourgeois contemporain dans une ville de Téhéran livrée aux promoteurs immobiliers, où subsistent çà et là des traces de vie à l’ancienne. Les relations conflictuelles d’Arezou avec sa mère et avec sa fille, sa nervosité permanente contrastent avec le calme et la patience de Zardjou. Celui-ci, prévenant, va peu à peu bouleverser ses habitudes, ses préjugés, sa manière de considérer les autres. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Zoyâ Pirzâd raconte leur histoire sur un ton très familier. On la lit jusqu’au bout par curiosité et on découvre à travers ces vies de femmes une société iranienne pas si éloignée de la nôtre qu’on ne pourrait l’imaginer. Ce roman laisse moins de place à la délicatesse par laquelle cette romancière m’avait touchée jusqu’à présent. Dans un <a title="« Zoyâ Pirzâd : "Les mots dépendent des personnages" » Propos recueillis par Nils C. Ahl (Le Monde, 18 juin 2009)" href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/06/18/zoya-pirzad-les-mots-dependent-des-personnages_1208231_3260.html" target="_blank" rel="noopener">entretien au Monde</a>, elle confiait son souci de <em>« ne jamais ennuyer le lecteur ».</em> Pour résumer mon impression sur <em>On s’y fera</em>, j’emprunterai un titre à Heinrich Böll : un <em>« portrait de groupe avec dame »</em>, à l’iranienne.</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlComment décriretag:textespretextes.blogspirit.com,2013-11-02:31103852013-11-02T08:30:00+01:002013-11-02T08:30:00+01:00 « Je me demandais comment décrire Emile Simonian. Ce dont je me...
<p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">« Je me demandais comment décrire Emile Simonian. Ce dont je me souvenais, c’était ses yeux qui vous regardaient comme de très loin, et sa façon de s’asseoir, de marcher, de manger, tous ses mouvements qui étaient empreints de douceur et de calme. Mais tout cela n’avait guère d’importance aux yeux de ma sœur. « Il est grand, lui dis-je, élégant… bel homme. » Je regrettai aussitôt d’avoir dit ça. Le troisième chou à la crème s’immobilisa entre la boîte en carton et la bouche d’Alice. « Quel âge ? » »</span></em><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Zoyâ Pirzâd,</span><a title="Le monde de Clarisse (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/10/19/le-monde-de-clarisse-1118616.html?c" target="_blank"><em><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> C’est moi qui éteins les lumières</span></em></a></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2199737754.jpg" target="_blank"><img id="media-149589" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3421007978.jpg" alt="Pirzad couverture poche.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ne manquez pas la belle page d’accueil <br />des <a title="Le site de l'éditeur" href="http://www.zulma.fr/" target="_blank">éditions Zulma </a></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><em><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"><br /></span></em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><em><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"><br /></span></em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlLe monde de Clarissetag:textespretextes.blogspirit.com,2013-10-31:31103842013-10-31T08:30:00+01:002013-10-31T08:30:00+01:00 Dans C’est moi qui éteins les lumières de Zoyâ Pirzâd (traduit du...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Dans <em>C’est moi qui éteins les lumières</em> de <a title="Notice biographique" href="http://www.zulma.fr/auteur-zoya-pirzad-300.html" target="_blank">Zoyâ Pirzâd</a> (traduit du persan (Iran) par Christophe Balaÿ), ce « moi », c’est Clarisse, que ses enfants trouvent au retour de l’école, comme d’habitude, dans sa cuisine. Les jumelles ramènent avec elles Emilie, la fille des nouveaux voisins qui ont emménagé dans l’appartement qu’occupait Nina, l’amie de Clarisse.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3571489904.JPG" target="_blank"><img id="media-149585" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/2924231766.JPG" alt="pirzâd,c'est moi qui éteins les lumières,roman,littérature persane,iran,arméniens,culture" /><br /></a><span style="font-size: 11px;">"Notre menu à nous était un riz avec du ragoût de gombos."<br /><br />Photo et <a title="Recette du ragoût aux gombos (Au gré du marché)" href="http://augredumarche.blogspot.be/2011/04/ragout-de-gombos-okras-et-riz-libanais.html" target="_blank">recette</a> : </span><a style="font-size: 11px;" href="http://augredumarche.blogspot.be/">http://augredumarche.blogspot.be/</a><span style="font-size: 11px;"> (merci)</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Armen, leur grand frère de quinze ans, observe à distance. Les fillettes veulent montrer à Emilie la poupée Raiponce aux mains blanches comme les siennes. Le goûter commence à peine qu’on sonne : une toute petite dame, trois rangs de perles autour du cou, réclame sa petite-fille. A peine les présentations faites, Elmira Simonian se fâche sur Emilie et l’emmène, sous le regard médusé des enfants.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Artush, le mari de Clarisse, l’écoute à peine quand il lit le journal le soir, mais il réagit au nom des nouveaux venus. Emile Simonian, le père de la petite, a été muté récemment dans son entreprise. Clarisse observe celui qu’elle a épousé dix-sept ans plus tôt, il a pris vingt kilos, il a beaucoup changé. Puis ils vont se coucher et c’est Clarisse qui éteint les lumières.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Le lendemain, sa mère lui raconte tout ce qu’elle sait des Simonian, elle a des idées très arrêtées sur les Arméniens de Jolfa, sur ceux de Tabriz, et se fait du souci pour son autre fille, Alice, qui <em>« ne va pas bien »</em>. Elle est partie s’acheter des chocolats quand la nouvelle voisine vient frapper à la porte : pour s’excuser de son attitude de la veille, elle a apporté un gâteau, et complimente Clarisse pour sa cuisine <em>« originale »</em> (fleurs séchées, pots de faïence, guirlandes de piments rouges et tresses d’ail) et ses belles manières – elle a fait glisser le gâteau sur un plat avant de lui servir du thé. Après avoir parlé de sa vie à Paris, à Londres, à Calcutta, elle invite toute la famille pour dîner, ils feront ainsi connaissance avec son fils Emile.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><span style="font-family: 'times new roman', times;">Artush déteste ce genre de <em>« mondanités »</em> mais s’incline. Emilie leur ouvre la porte en jolie robe blanche, sa grand-mère porte une longue robe de soie noire et d’imposants bijoux. Et voilà Emile Simonian qui fait le baise-main à Clarisse, à sa grande surprise. Etonnante aussi, la soudaine politesse d’Armen qui serre la main d’Emilie. Les jumelles observent avec de grands yeux – <em>« Comme au cinéma »</em>, dit l’une. Clarisse remarque une belle armoire indienne dans l’appartement pauvrement meublé. <em>« Lorsque l’on décrit une maison, on montre le caractère de son personnage »</em> a déclaré la romancière dans un entretien au Courrier international.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">De cette soirée plutôt guindée, Artush retiendra surtout le sort peu enviable d’Emile, accaparé par sa mère qui répond à sa place, ne cesse de lui donner des ordres et se plaint de devoir tout faire elle-même, alors qu’en Inde elle avait des domestiques.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"><em>« Abadan </em>(la ville natale de l’auteure)<em> ne connaît pas de printemps, mais la chaleur et l’humidité »</em>, commente Armen en écoutant la radio du matin annoncer du temps printanier à Téhéran. Clarisse apprécie l’esprit de son aîné, qui change beaucoup ces derniers temps. Une fois tout le monde parti, elle ferme la porte à clé, savoure ce moment de solitude avant l’arrivée de sa sœur et de sa mère : elle a le temps de réfléchir, de se souvenir (de son père surtout), tout en vaquant à ses tâches ménagères. Alice est bientôt là, avec un carton de pâtisseries, elle veut tout savoir des voisins, du fils ingénieur en particulier. Alice cherche un célibataire à épouser.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"><em>C’est moi qui éteins les lumières</em> décrit la vie quotidienne de cette famille arménienne en Iran : sorties, fréquentations, courses, repas, école, activités des enfants… Artush a trouvé en Emile un bon partenaire aux échecs, mais le juge un peu à part, dans <em>« un monde de légendes et de poésie ».</em> Or Emile et Clarisse sont souvent sur la même longueur d’onde, ils aiment la lecture, les fleurs, les petits plats raffinés – elle est une excellente cuisinière. Quand ils ont l’occasion de parler ensemble, Clarisse en est toute retournée, elle avait perdu l’habitude de tant d’attention et de délicatesse à son égard.</span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Zoyâ Pirzäd raconte des riens avec finesse, comme dans <a title="Pâques en Iran (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/11/23/paques-en-iran.html" target="_blank"><em>Un jour avant Pâques</em></a>, et peu à peu, toute une société prend vie sous nos yeux avec ses coutumes, ses rites, ses préoccupations. Les femmes y sont souvent au foyer, à part la secrétaire d’Artush, qui donne des conférences pour sensibiliser les femmes à leur nouveau droit de vote. <em>« Immense succès en Iran »</em>, <em>« romancière adulée de ses lecteurs »</em>, peut-on lire sur la quatrième de couverture. Simple et profonde, la Clarisse de <em><a title="Vidéo: Zoyâ Pirzâd (Librairie Mollat)" href="http://www.dailymotion.com/video/xk22vv_zoya-pirzad-c-est-moi-qui-eteins-les-lumieres_news" target="_blank">C’est moi qui éteins les lumières</a></em> nous reste en tête bien après qu’on a fermé ce roman <em>« tchekhovien ».</em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlPetits matinstag:textespretextes.blogspirit.com,2009-12-01:31095902009-12-01T20:20:00+01:002009-12-01T20:20:00+01:00 « Tôt le matin, la cuisine m’appartenait exclusivement. Je faisais...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Tôt le matin, la cuisine m’appartenait exclusivement. Je faisais le thé. Je disposais sur la table le nécessaire du petit déjeuner, sans cesser de parler tout seul. Avec moi-même, ou avec d’autres : mon père, ma mère, mes professeurs, ma tante ou ma grand-mère. Les personnages de mes petits matins étaient comme j’aimais qu’ils fussent : mon père courtois et affable, ma mère riant tout le temps, mes professeurs indulgents. Ma tante et ma grand-mère éprouvaient pour ma mère de l’affection. Moi, j’avais des réponses justes et raisonnables pour chacun. »</em></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Zoyâ Pirzâd, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/11/23/paques-en-iran.html" title="Pâques en Iran">Un jour avant Pâques</a></em></span></span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3013849574.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2283066866.jpg" alt="Maamoul de Pâques sur Paperblog.jpg" name="media-62463" id="media-62463" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <p class="MsoNormal"> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlPâques en Irantag:textespretextes.blogspirit.com,2009-11-30:31095892009-11-30T08:24:00+01:002009-11-30T08:24:00+01:00 Traduit du persan (Iran), Un jour avant Pâques de Zoyâ Pirzâd (2008)...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Traduit du persan (Iran), <em>Un jour avant Pâques</em> de <a target="_blank" href="http://www.zulma.fr/auteur-zoya-pirzad-300.html" title="Biographie et entretien avec l’auteur sur le site des éditions Zulma">Zoyâ Pirzâd</a> (2008) raconte l’histoire d’une famille d’abord installée au bord de la mer Caspienne puis à Téhéran. Edmond Lazarian a grandi dans une maison mitoyenne avec l’église et l’école arméniennes. A douze ans, il est surtout l’ami de Tahereh, la fille du concierge de l’école – son père ne voit pas d’un bon œil qu’il fréquente une famille musulmane. Quelques jours avant Pâques, lorsque les orangers de la cour intérieure fleurissent,<br /> il capture une coccinelle : la légende dit qu’à la première coccinelle aperçue, on peut faire un vœu qui sera exaucé avant Pâques. Toute la journée, il se tracasse en classe,<br /> il a oublié de trouer la boîte d’allumettes et craint pour la vie de sa prisonnière. Et comme son père, à la sortie de l’école, l’oblige à l’accompagner chez le coiffeur, au retour, il est trop tard. La coccinelle est morte, et l’enfant en pleurs.</span></span> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/61103961.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/305089797.jpg" alt="Miniature arménienne.jpg" name="media-62462" id="media-62462" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><a href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Christ_on_throne_from_Etchmiadzin_gospel_989.jpg"><span style="font-family: Times New Roman; color: #800080;">http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Christ_on_throne_from_Etchmiadzin_gospel_989.jpg</span></a></span></span></div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Ainsi commence l’évocation d’une enfance marquée par <a target="_blank" href="http://www.armeniens.culture.fr/index.php" title="A déouvrir : Les petites Arménies d'Europe et de Méditerranée">la culture arménienne</a> – Madame Grigorian, une amie de sa grand-mère, en est la dépositaire respectée, <em>« la seule Arménienne de la ville à avoir vu <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9nie" title="Notice Wikipedia">l’Arménie</a> ».</em> Au cimetière de l’église, où il est interdit de jouer, mais dont Tahereh qui est un peu sorcière aime faire un terrain de cache-cache, Edmond est particulièrement impressionné par la tombe <em>« de la femme du marchand ».</em> A la mort de son mari, celle-ci s’est fait sculpter en train de lire, grandeur nature, pour lui tenir compagnie – avant de partir avec le sculpteur. Mais<br /> <em>« la plus belle femme du monde »</em>, pour le garçon, c’est la mère de Tahereh, grande et mince, discrète, malheureuse victime des mauvais traitements de son époux. Edmond l’aperçoit un jour, en larmes, qui se confie au directeur de l’école dans sa pièce <em>« pleine de livres ».</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans la deuxième partie du roman, un jour avant Pâques, Alenouche, la fille d’Edmond, annonce à ses parents qu’elle va se marier avec Bezhad, ce qui laisse sa mère Marta sans réaction. Heureusement, se dit le père, que sa grand-mère est morte : épouser un non-arménien ! Depuis l’enfance, sa fille se montre rebelle à la religion. Edmond est maintenant le directeur de l’école, mais se laisse remplacer de plus en plus souvent par Danik, la surveillante-générale, devenue la meilleure amie de Marta. A la naissance d’Alenouche, sa femme qui s’entendait particulièrement bien avec la grand-mère d’Edmond avait reçu d’elle sa bague de fiançailles en diamant.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Si le récit, de chapitre en chapitre, change de génération, Zoyâ Persâd intègre dans chacun d’eux de multiples flash-backs. Par exemple, Edmond se souvient des disputes entre ses propres parents et du jour où sa mère avait récupéré une armoire et un lit pour les installer dans un débarras non loin de sa chambre de garçon : ce serait dorénavant la chambre de sa mère, ornée avec soin, une pièce très agréable où il aimait à se tenir près d’elle. Quant à Bezhad, l’étudiant dont Alenouche ne cesse de faire l’éloge, à sa première invitation chez eux, il déclare : <em>« Il n’y a qu’une seule chose que je ne tolère pas, c’est l’intolérance. »</em> Pas étonnant qu’il s’entende avec sa fille qui, du haut de ses six ans, avait un jour répliqué à sa mère : <em>« Maman, je n’ai pas la patience d’écouter tes sermons ! »</em></span></span> <span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les souvenirs d’Edmond envahissent de plus en plus le récit, concernant sa mère, son enfance, son mariage, les déménagements.</span></span></p> <p><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Au dernier chapitre, c’est à nouveau la veille de Pâques – le moment le plus fort de la religion arménienne. Sa femme Marta n’est plus, ni sa mère qui lui avait offert, le jour de sa réussite au baccalauréat, un stylo-plume avec un flacon d’encre verte parce qu’elle aimait <em>« tout et tous ceux qui se distinguent ».</em> Alenouche s’est éloignée, mais Danik est toujours là pour fêter Pâques avec lui et lui donner un cadeau, un geste que Marta faisait si bien, elle qui avait toujours le cadeau approprié pour chacun, alors qu’Edmond ne sait jamais quoi offrir. Il y a beaucoup de délicatesse et de sensibilité dans <em><a target="_blank" href="http://www.lelitteraire.com/article3369.html" title="Une belle analyse du roman par Isabelle Laroche sur Le Littéraire.com (2008)">Un jour avant Pâques</a></em>, une délicieuse incursion dans les rituels et dans l’intimité d’une famille arménienne qui évolue avec son temps, mais garde ses traditions les plus précieuses.</span></p>