Last posts on narrative2024-03-28T09:12:32+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/narrative/atom.xmlThierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlRésister, c’est pensertag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2020-10-11:31559542020-10-11T16:14:00+02:002020-10-11T16:14:00+02:00 Certificat d’études en poche à l’âge de douze ans,...
<p> </p><p> </p><p> </p><p>Certificat d’études en poche à l’âge de douze ans, Lucien, mon futur père, et un de ses cousins s’en allèrent louer leurs jeunes bras dans les fermes alentour. Ma grand-mère, veuve de guerre d’un journalier agricole, n’avait qu’un petit potager; la Vendée d’alors était loin de tout et son économie totalement paysanne. Ils trouvèrent du travail chez un « propriétaire ». Le contrat: logés sous une soupente, nourris à la table du maître et une paye à la mesure de leur âge. Cependant, Lucien se posa très vite des questions sur la pitance qui était servie le soir, bien maigre à vrai dire. Il aurait pu penser qu’en ces années d’après-guerre la vie était dure pour tout le monde et faire confiance à l’ordre des choses. Mais il avait un doute. Aujourd’hui, il serait qualifié de complotiste. Une nuit, il redescendit discrètement l’échelle qui menait à son grenier et lorgna par une fente des volets. Son doute fut levé: une fois les gamins censés dormir, les maîtres se remettaient à table. Son cousin serait peut-être resté, lui s’en alla sur le champ sans tirer sa révérence.</p><p><br />Je suis un peu le reflet, à ma manière, de ce morceau de vie. De par la posture prospective de mon métier mais aussi du fait des expériences que j’ai vécues, je suis habitué à remettre en question les histoires dominantes et à aller voir instinctivement au delà du halo que projète le réverbère. On ne fait pas de prospective en campant sur l’idée qu’à quelques degrés près demain sera comme aujourd’hui. On ne contribue pas au développement de l’humain si l’on se contente du récit qui fige les individus dans un rôle définitif. S'il devait en être ainsi, nos efforts seraient inutiles. Mais l’histoire, les histoires, qu’elles soient collectives ou personnelles, sont pleines de bifurcations que peu de gens ont vu venir. Les « ça c’est toujours passé comme cela » ou « je la connais, elle ne changera pas », ou encore « c’est un expert qui le dit », expressions péremptoires qui invitent certains à dormir, sont pour moi le signal de l’assaut. Les siècles abondent d’experts pontifiants qui se sont trompés, d’erreurs que l’on a mis des décennies et parfois des siècles à débusquer, d’individus qui ont brisé le moule dans lequel on les enfermait. Le mystère du futur est une semence dissimulée dans le présent. Peut-être, même, n’est-elle pas dissimulée et nous crèverait-elle les yeux si nous savions seulement les ouvrir.</p><p><br /><em>Curiosité, audace et imagination</em></p><p><br />A une telle école, une des conséquences est que, systématiquement, on doute. Mais le doute n’est-il pas le pilier de la philosophie cartésienne ? Doutant, on descend l’échelle et on va regarder par la fente des volets, ou alors on prend sa lampe de poche et on va voir plus loin. « La vérité est ailleurs » proclamait une affiche dans le bureau de <img id="media-1100411" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/media/00/01/4047312147.jpeg" alt="Thetruthisoutthere.jpeg" />Fox Mulder*. L’invraisemblable n’est jamais qu’un rapport à nos croyances sur les choses ou les êtres. Avant toute véritable avancée, il y a la reconnaissance de notre incommensurable ignorance, qui nous invite à l'école de la curiosité. C’est, dans le monde, la recherche des fameux signaux faibles et, chez l’autre, celle des « fines traces » d'une histoire préférée chères aux Approches narratives. C’est aussi et surtout peut-être une école de l’audace. Puisque j’essaye de percevoir les contours de ce que personne ne décrit, d’une réalité que personne ne garantit et qu’à la limite on nie ou travestit, si je veux avancer en compréhension je suis bien obligé de m’autoriser de moi-même. Enfin, c’est une école de l’imagination. En effet, quand en grande partie le paysage est noyé dans les brumes de l’incertitude, il s’agit de rapprocher des éléments qui émergent, éloignés les uns des autres, en apparence même étrangers entre eux, pour essayer de se le représenter. Toutes les combinaisons de signaux, certes, ne sont pas signifiantes, mais certaines - et pas les moins surprenantes - le sont. Comme le disait Napoléon Ier: « Il n’arrive que l’imprévu ».</p><p><br /><em>La crise sanitaire</em></p><p><br />L’épidémie, sa proclamation, son administration, les effets collatéraux de celle-ci et surtout ses nombreuses zones d’ombre, proposent aux citoyens que nous sommes censés être une singulière matière à penser.</p><p><br />Oui, mais…</p><p><br />Quand nous nous étonnons de certains phénomènes sociaux, comme la crédulité des gens, leur docilité aux mesures les plus abracadabrantes ou la naïveté que traduisent les réponses à certains sondages, nous n’imaginons pas ce que représente pour beaucoup d’entre nous, qui ne sont pas « rodés » à le faire, la conduite d’une investigation au sein d’une société de divertissement surabondant. Concevoir l’idée qu’il peut exister des informations qui, pour n’être pas servies au 20-heures par des notables, méritent cependant au moins autant d’intérêt; les trouver, les comparer, prendre le temps nécessaire, se fier à sa jugeote et s’exposer au jugement d’autrui, tout cela peut paraître rebutant au possible. Pourtant, il ne manque pas de faits qui devraient susciter en nous l’urgence de le faire. Ne trouvez-vous pas extravagante cette opération qui, d’un médicament qui existe depuis soixante-dix ans et qui est administré continûment à des millions de personnes pour les protéger de la malaria, a fait une substance soudainement toxique ? Cela ne vous incite-t-il pas à vous interroger sur la nature cachée du monde dans laquelle nous sommes, du spectacle qu’il prétend nous donner ?</p><p><br />A défaut de conduire une réflexion déterminée, sans peur et sans vergogne, ce sont les réflexes conditionnés, le psittacisme, qui prennent le dessus sur la faculté de penser. Car il n’y a pas que l’estomac des chiens de Pavlov qui réagit au stimulus de la clochette, notre cerveau aussi peut devenir une machine digne des Temps Modernes de Chaplin. Que se passe-t-il quand la pensée démissionne ? Nous pouvons imaginer des « couches de sédimentations culturelles » superposées, comme des « applis » que nous activons paresseusement en fonction des situations à traiter. La plus profonde de ces couches sédimentaires - acquise dès les premiers jours d’école - énonce qu’il existe deux statuts: celui des sachants qui parlent et celui des non-sachants qui doivent, immobiles, muets, les écouter. Le verbe « écouter » en l’occurence est à entendre comme « se taire » et « obéir ». Des années plus tard, cela donne : « Face aux experts des médias et aux ministres de la République, tu fais partie de ceux qui n’ont pas l’intelligence nécessaire pour s’intéresser à la vérité, qui n’ont pas à réfléchir mais seulement à faire ce qu’on leur dit de faire ». Intériorisé, ce discours donnera par exemple: « Moi, je n’ai pas fait d’études de médecine, je n’ai pas fait l’ENA, je fais confiance à ceux qui savent ».</p><p><br /><em>Et si les sachants ne sont pas d’accord entre eux ?</em></p><p><br />Et si les sachants ne sont pas d’accord entre eux ? Eh! bien, à condition évidemment que nous soyons conscients de leur différend, c’est là que par défaut peuvent s’intercaler des programmes de secours. Le choix de notre opinion dépendra de ceux que nous avons enregistrés au cours de notre vie. Par exemple, pour les uns, le plus grand nombre a forcément tort; pour les autres il a forcément raison. Pour les uns, ceux qui ont l’air marginaux sont forcément du bon côté; au contraire, pour les autres, ils ne peuvent être que du mauvais. Ou encore: quelqu’un qui ressemble au père ou à la mère, pour les uns ne pourra être que spécieux, pour les autres que fiable. Sans que nous nous fatiguions, ces mécanismes décideront ainsi pour nous. Cela rappelle que, pour certains de nos concitoyens, le choix de voter pour Emmanuel Macron se fit sur la rencontre d’une aspiration légitime à « autre chose » avec le style du gendre idéal. Nombre de femmes ont même voté pour lui par sympathie pour le jeune mari d’une épouse de leur âge. Ainsi, en l’absence d’un effort rationnel, l'on accorde ou non sa confiance sur la base de critères sans rapport avec le sujet. Un réchauffiste la donnera plus facilement à quelqu’un qui partage ses convictions climatiques qu’au professionnel plus compétent mais climato-sceptique avéré. Sur un sujet qui n’a pourtant rien de politique, on rejettera les avis scientifiques de celui qui - même s’il n’en fait pas partie - semble attirer les gens dont on honnit les idées. Faire l’impasse de la pensée, c’est exploiter des amalgames dénués de sens.</p><p><br /><em>Malheur à qui sème le doute !</em></p><p><br />J’évoquais le doute. Le doute est le ferment de l’intelligence. Mais, vous l’aurez vraisemblablement remarqué, malheur à celui qui le sème ! Le doute est l’ennemi, tant pour un troupeau soucieux de préserver sa torpeur intellectuelle que pour ceux qui s’arrogent d’en être les bergers. Entre les deux, il y a malheureusement une forme de connivence.</p><p>Une des subtilités de mon métier a été d’offrir à des cadres une sorte d’école buissonnière au sein d’organisations où certains hommes de pouvoir, afin de les mener plus facilement, ne voulaient surtout pas de ce qu’ils brocardaient du terme de « tourisme intellectuel ». Notez bien qu’il ne s’agissait pas de remettre en question le fonctionnement du management. Il ne s’agissait que de prospective et d’explorer, sur le mode de l’intelligence collective, l’évolution des tendances qui, en nous et autour de nous, produisent la matrice de l’avenir. Heureusement, j’ose le dire, l’honnêteté de mon travail me faisait bénéficier de soutiens décisifs, mais j’ai dû jouer parfois très fin et n’ai pas toujours réussi à éviter une certaine forme de censure. C’est pourquoi, aujourd’hui, alors que - nous le ressentons tous, je le crois - les sociétés humaines sont à la croisée des chemins, je suis particulièrement sensible à des faits que l’instrumentalisation de l’épidémie a - dangereusement selon moi - multipliés. Je citerai des vidéos arbitrairement supprimées par les plateformes de réseaux dits sociaux, ou ce manifeste de 200 scientifiques interdit de publication - après avoir été accepté - par rien de moins que le JDD**. Je ne m’imaginais pas que ce genre de chose pût se produire dans mon pays et, pour moi, au delà de l’affront fait au peuple français, c’est un légitime motif d’inquiétude.</p><p><br /><em>Une condition de la démocratie</em></p><p><br />Si un régime est démocratique, la phrase attribuée à Voltaire n'y souffre pas d’exception : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dîtes, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ». Venant après les conférences qui furent annulées par peur d’ultra-minorités violentes, la censure des publications dessine dans notre pays l’alliance menaçante de deux phénomènes croissants: la volonté dominatrice des uns, la couardise des autres. Mais, quel que soit le contexte, que la parole y soit libre ou contrôlée, la démocratie n’est viable qu’avec des citoyens qui font l’effort de penser.</p><p><br />* Dans la série « X Files », à côté d’une autre affiche: « Le gouvernement nous ment ».</p><p>** <a href="https://covidinfos.net/covid19/censure-les-pr-toussaint-toubiana-et-200-autres-scientifiques-universitaires-et-professionnels-de-sante-censures-par-le-jdd-lisez-la-tribune-interdite/2368/">https://covidinfos.net/covid19/censure-les-pr-toussaint-toubiana-et-200-autres-scientifiques-universitaires-et-professionnels-de-sante-censures-par-le-jdd-lisez-la-tribune-interdite/2368/</a></p><p> </p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlDu confinement comme initiationtag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2020-03-25:31483822020-03-25T19:30:00+01:002020-03-25T19:30:00+01:00 Sur le site des Errances Narratives (1), un article d’Elizabeth...
<p> </p><p><br />Sur le site des Errances Narratives (1), un article d’Elizabeth Feld, un peu technique mais que j’ai trouvé électrisant, propose de voir le confinement que nous vivons comme un passage, un rite initiatique. Pour ceux qui peut-être les découvrent ici, je dirai - en simplifiant certes beaucoup - que, selon les Approches narratives, « plus que ce qui nous arrive, ce qui compte est ce que nous nous racontons à propos de ce qui nous arrive ». En l’occurrence, nous inviter à voir un passage ou un rite initiatique dans le confinement que nous imposent les Pouvoirs Publics ne peut que rendre féconde une période qui, pour le moment, est dominée par un récit de peur, de perte et de frustration. Pour beaucoup de gens, me semble-t-il, la seule attente est celle d’un retour au <em>statu quo ante</em>. D’une part, il y a selon moi beaucoup d’illusion dans cette attente; d’autre part, je pense que l’on peut mieux faire que passer notre confinement à ne souhaiter rien d’autre que ce retour en arrière. C’est pourquoi transformer cette période inattendue que nous sommes obligés de vivre en un passage ou un rite initiatiques est la garantie de tirer de notre liberté étroitement cantonnée une miraculeuse valeur ajoutée. J’avertis ici tout de suite mes lecteurs que j’écris au fur et à mesure que je pense, voire que j’écris pour penser. Je tâtonne pour essayer de m’approprier le mieux possible une idée qu’à peine découverte j’ai adoptée, embrassée même, intuitivement. Je ne suis pas anthropologue ni même spécialiste des Approches narratives: je ne suis qu’un touche-à-tout autodidacte qui, en l’occurrence, tente d’enrichir sa vie d’une métamorphose qu’on lui propose comme un cadeau.</p><p> </p><p>S’agissant des caractéristiques des rites initiatiques, ce qui me vient d’abord à l’esprit, c’est évidemment le retrait. Le retrait, la mise entre parenthèses, est un moment plus ou moins long selon les cultures et les circonstances, mais c’est toujours un moment de vie soustrait à l’habituel, au banal, à l’ordinaire. Il me revient soudain d’avoir déjà « fait retraite »: c’était l’année de mes douze ans. Fils de familles chrétiennes et catholiques, on nous isola deux jours dans un lieu pour nous inhabituel - le collège des filles, seul établissement de la ville tenu par des soeurs - en prévision de notre communion solennelle. Le retrait que demande le rite initiatique a donc pour objectif une préparation. Une préparation, pourrait-on dire, à ce qu’est une vie pleine, une vraie vie, dans une culture singulière qui lui en fournit la référence. Mais pourquoi se retirer, se retrancher ? Il me semble qu’une des dimensions du retrait est, comme le chabatt, le Jour du Seigneur ou les jours fériés de l’Antiquité, de signifier qu’il y a quelque chose de plus grand que nous, un ordre supérieur à notre petit monde affairé et à nos passions ordinaires. Il est d’ailleurs significatif que notre société matérialiste trouve encombrantes ces coutumes d’un autre temps comme le repos dominical: elles ralentissent la machine à produire et consommer qui est devenue la divinité de ce monde.</p><p> </p><p><em>Alors, dans notre confinement actuel, quel est ce plus grand que nous, cet ordre supérieur, vers lesquels nous devrions nous tourner, auxquels nous devrions ouvrir notre esprit et notre coeur ?</em></p><p> </p><p style="text-align: center;">◊</p><p> </p><p>Dans les traditions dont mes lectures m’ont laissé le souvenir, le rite initiatique utilise la perturbation des repères spatio-temporels. C’est bien ce qu’induit notre confinement en nous privant d’une grande partie des points d’appuis que sont nos habitudes, nos perceptions coutumières, le rythme de nos jours ordinaires, et en nous mettant face à des places désertes, à des rues devenues aveugles de leurs commerces clos, à des rayons et des étals dégarnis, à des lieux de convivialité interdits. En nous faisant croiser, sur le chemin de la boulangerie, des gens qui rasent les murs, masqués, les yeux ailleurs à moins qu’ils portent en biais, les uns sur les autres, un regard de crainte qu’accompagne parfois un soupçon de détestation. C’est que, dans ce cauchemar sans drogue, par virus interposé, l’autre peut devenir mon assassin autant qu’à mon corps défendant je peux devenir le sien. Perdus au milieu d’un vide artificiel peuplé d’un ennemi invisible, nous faisons l’expérience du sentiment de vulnérabilité et de ses dérives.</p><p> </p><p><em>Qu’avons à apprendre de nous, quand nous sommes ainsi sous la pression d’une situation extravagante ?</em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;">◊</p><p> </p><p>Le rite initiatique, aussi, est un moment qui marque un avant et un après. C’est qu’il a pour substance un processus de transformation. C’est un chemin qui permet à celui qui accepte d’être néophyte d’accéder à un niveau d’être supérieur pourvu qu’il accepte et fasse l’effort de se transformer, ce qui veut dire qu’il renonce à ce « vieil homme » qu’il a traîné là. Entre l’avant et l’après, celui qui s’est engagé dans l’initiation effectue, selon les termes d'Elizabeth Feld dans l’article précité, une « migration d’identité ».</p><p> </p><p><em>De quelle transformation de notre être intérieur, de quelle migration de notre identité notre confinement pourrait-il être l’opportunité ?</em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;">◊</p><p> </p><p>Le rite initiatique implique l’épreuve, celle-ci pouvant revêtir des formes très diverses. Notre confinement, d’évidence, est une épreuve. Cela peut paraître paradoxal car il ne prive pas le plus grand nombre d’entre nous du confort matériel que notre civilisation place au dessus de tout. Nous aurions à faire en quelque sorte avec une «épreuve confortable». L’expression, d’évidence, est un un oxymore: la comprendre pourrait guider une quête.</p><p> </p><p>Nous laisserons de côté le versant du confort. Nous ne sommes pas en panne de nourriture, de boisson, d’abri, d’Internet, de téléphone, de télévision ou même de papier-toilette. Ceux qui le sont l’étaient déjà avant le confinement et depuis longtemps. Sur le versant de l’épreuve, il y a matière à méditer. Il y a, osons le dire, l’expérience de la peur - de plusieurs peurs confusément mélangées - inédite pour la plupart d’entre nous. Puis, en opposition brutale à une époque qui prône l’accès de tout à tous à tout moment, il y a l’expérience d’une privation sévère de mobilité. Ici, par exemple, sur notre cote vendéenne, quelque solitaire que nous soyons, nous n’avons plus accès au littoral, aux quais, aux forêts, aux marais, à la mer. Mais, et peut-être surtout, le caractère le plus étrange de l’expérience du confinement est de ressentir sur soi une autorité qui, par sa surveillance, ses interdictions et les nouveaux rites qu’elle nous impose, nous enserre étroitement, pénétrant jusque dans notre sphère privée quand, par exemple, elle condamne les regroupements familiaux ou amicaux, la participation aux obsèques et aux cultes. On est très au delà du contrôle de vitesse sur les autoroutes.</p><p> </p><p>N’en déplaise aux masochistes, l’épreuve en soi ne présente aucun intérêt si l’on n’y voit que la souffrance. La souffrance pour la souffrance n’a aucun sens, elle n’est pas une finalité. Si Jésus va jeûner dans le désert pendant quarante jours, Lui qui, plus tard, transformera l’eau en vin, multipliera les pains et les poissons et partagera le repas des pécheurs au nez et à la barbe des puritains, ce n’est pas pour la souffrance. En revanche, la nature de la privation nous dit quelque chose de la sublimation à accomplir ou de la compréhension à y gagner.</p><p> </p><p><em>De quoi le confinement nous prive-t-il particulièrement ? Qu’est-ce que cela nous dit de la nature de la transformation personnelle et des changements de société que nous pourrions entreprendre dès notre « retour » ?</em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;">◊</p><p> </p><p>Pour achever ce propos - mais non pour conclure sur son sujet - plus large est la question du « passage » collectif. Là, mon choix est de dire qu’il ne peut s’agir seulement de notre petit moi et des commodités qu’il veut retrouver. Il s’agit de nous, de la communauté des humains, de son histoire. L’ombre que projète sur nous l’invisible virus montre qu’à ce point de son parcours des questions essentielles sont posées à notre espèce.</p><p> </p><p>Un passage est comme un gué. Nous y sommes. Pas encore au milieu.</p><p> </p><p>D’où venons-nous tous ensemble et pourquoi ne devons-nous pas y revenir ? Où irons-nous tous ensemble une fois sur l’autre rive de notre confinement ?</p><p> </p><p>(1) <a href="https://www.lafabriquenarrative.org/blog/blog/il-y-aura-un-avant-et-un-apres.html">https://www.lafabriquenarrative.org/blog/blog/il-y-aura-un-avant-et-un-apres.html</a></p>
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlEnfin...tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2016-04-10:30704222016-04-10T11:21:18+02:002016-04-10T11:21:18+02:00 Ben oui, c'est le foutu livre dont je parlais depuis si longtemps....
<p style="text-align: center;"><img id="media-914359" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://legranddeblocage.blogspirit.com/media/00/00/1111174120.jpg" alt="couverture livre.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">Ben oui, c'est le foutu livre dont je parlais</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">depuis si longtemps.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">Pauvre chat il a les oreilles et</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">les pattes coupées...</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">Cela ne l'a pas empêché d'écouter la souris</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">et de l'accompagner dans ce beau voyage...</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">Quand chat et souris cheminent ensemble</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">parfois cela devient une belle rencontre.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">Il me semble que c'est le cas ici.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">Si vous avez envie d'en savoir plus...</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 12pt;">vous savez comment faire.</span></p><p style="text-align: center;"> </p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlL'école de la violencetag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2010-05-03:19278332010-05-03T12:15:00+02:002010-05-03T12:15:00+02:00 Ce retour de fraîcheur et de grisaille est sans doute cause des souvenirs...
<p>Ce retour de fraîcheur et de grisaille est sans doute cause des souvenirs qui me revenaient ce matin, ceux de lointaines rentrées. Pourtant, je me rappelle mon premier jour d'école, il n'avait rien d'automnal. Le soleil brillait, le ciel était bleu et, tout au moins quand j'ai quitté la maison ce matin-là, l'air était aussi léger que mon cœur. Puis, au fil des ans, la rentrée s'est associée à l'odeur des feuilles mortes...</p> <p> </p> <p>Les écoles de notre enfance - je parle des années cinquante - pourraient passer pour des havres de paix à les comparer avec celles dont les médias nous rapportent les avanies. Je ne me souviens pas qu'on ait jamais proféré un juron en classe, ou que la TSF ait évoqué comme banals des faits de déprédation ou d'émeute et encore moins une violence faite à un professeur. Cependant, c'est l'école qui m'a appris la révolte. Le ver de la violence actuelle était déjà dans le fruit. Ce qui empêchait la dérive, c'était la puissance d'oppression des adultes sur les jeunes et le fait que nous étions d'accord sur une histoire commune : « ils » avaient le pouvoir parce qu'ils étaient des adultes, unis en outre et d'accord là-dessus face à nous, et nous ne l'avions pas parce que nous étions des enfants. Et toute la société se racontait cette même histoire et il ne fallait pas espérer trouver auprès de sa famille une quelconque complicité si l'on voulait critiquer son maître. « Maître » : le mot, d'ailleurs, était bien choisi.</p> <p> </p> <p>Le ver était dans le fruit, disais-je. C'est que l'abus de pouvoir et l'injustice minent de l'intérieur n'importe quelle légitimité. Ma première institutrice - j'avais cinq ans - utilisait systématiquement la menace de l'humiliation. Dès le premier jour de classe - alors que j'avais attendu d'être là avec impatience - j'ai compris la règle du jeu et j'ai décidé que la mégère ne « m'aurait pas ». Autrement dit, notre relation s'est construite d'entrée de jeu sur un antagonisme. Bien sûr, s'il avait été explicite, le conflit aurait tourné à mon désavantage. Aussi, ai-je dissimulé derrière un personnage de Père Tranquille, de bon élève discipliné, l'alchimie complexe de peurs et de colères qui bouillonnait en moi en permanence. D'autres, pour des motifs futiles, prenaient des claques ou se retrouvaient au coin, les fesses à l'air (je parle de la petite classe).</p> <p> </p> <p>Je me suis épargné ces humiliations d'autant que, grâce à Dieu ou à la génétique, j'avais un cerveau qui fonctionnait plutôt bien. Mais, moi qui avais attendu le moment d'y être admis, j'ai aussitôt détesté l'école. Plus tard, il y a eu Mai 68. D'intérieure, individuelle et autocensurée, la révolte est devenue collective et ouverte. Elle a explosé. J'étais alors, déjà, dans la vie active et je n'ai compris qu'après coup ce qui se passait. Je renvoie ceux que cela intéresse aux analyses d'Alfred Sauvy. Mai 68 a été, dirais-je, en résumant bestialement, le deuxième palier de la dégradation. La génération de mai 68, c'est la mienne, celle qui a connu le monolithe d'autorité que j'évoquais plus haut, et c'est la première génération de l'histoire qui va prendre le parti de ses enfants contre les maîtres. La comparaison qui me vient est celle des peuples colonisés qui, voyant leurs maîtres ébranlés lors de la deuxième guerre mondiale, comprennent que leur supériorité n'est pas innée, qu'ils ne sont plus à la hauteur du pouvoir qu'ils exercent, et conçoivent l'idée de s'en libérer.</p> <p> </p> <p>Le troisième palier est amené par la « crise » qui a succédé aux Trente glorieuses. La société que nous avons connue dans notre enfance pouvait être oppressive, elle était également protectrice. Chacun avait la possibilité d'y faire sa niche : la CGT faisait scandale lorsqu'on flirtait avec la barre des 300 000 chômeurs. Aujourd'hui, deux générations plus loin, cette époque bénie ressemble au légendaire âge d'or. On ne peut plus prétendre que seuls ceux qui sont incompétents ou paresseux se trouvent exposés à la misère. Le fait d'aller à l'école ne garantit plus rien, surtout si vous habitez dans certains quartiers et avez hérité de vos parents une insertion déjà très relative. Ce que se racontent alors les jeunes qui s'estiment voués à l'exclusion, c'est que des « inclus » - les enseignants - viennent les mettre sous contrainte. Du coup, la discipline scolaire revêt les apparences de l'arbitraire et l'enseignant, à son corps défendant, devient le garde-chiourme d'un nième épisode de Prison Break, le représentant d'une société qui ne veut pas de vous, qui vous rejette et qui, néanmoins, exige quelque chose de vous.</p> <p> </p> <p>Dès lors, une nouvelle histoire se construit - et, j'insiste là-dessus, une histoire <i>commune</i>, au sens où elle est partagée et - je sais, je vais faire hurler - co-créée. Une histoire comme celles qui, à certaines époques, précipitent les peuples les uns contre les autres. Une histoire de guerre inexpiable entre les élèves et les enseignants, où chacune des parties projette sur l'autre ses peurs, ses humiliations et ses colères, où chacun entre en lice le poil dressé, tous sens exacerbés, prêt à rugir, à mordre et à griffer. D'un lieu où apprendre, la salle de classe est devenue un morceau de jungle qu'il faut tenir.</p> <p> </p> <p>Comment rompre le cercle vicieux ? Comment réécrire une histoire féconde au sein de laquelle les talents des uns fertiliseront les potentialités des autres ?</p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlRaconter sa vietag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2010-04-29:19263802010-04-29T18:29:11+02:002010-04-29T18:29:11+02:00 Une fois n'est pas coutume, je vous invite à lire un billet que j'ai écrit,...
<p>Une fois n'est pas coutume, je vous invite à lire un billet que j'ai écrit, dans un style différent de celui que je pratique habituellement ici, pour le site d'une amie: <a href="http://www.dinascherrer.com/">http://www.dinascherrer.com/</a></p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlRencontrestag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2010-04-09:19183562010-04-09T10:45:30+02:002010-04-09T10:45:30+02:00 "Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères,...
<p><em> "Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets: c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit: "Venez et je vous ferai pêcheurs d'hommes". Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent."</em> Matthieu 4, 18-22.</p> <p>Ce court récit est emblématique. Il faut relire avec fraîcheur ces lignes trop connues afin de se représenter, au sein d'une vie qui semblait calée pour l'éternité, le surgissement de l'inconcevable. Qui n'a connu, tout au moins à une échelle plus modeste, de telles rencontres qui nous découvrent soudain de nouveaux paysages, de nouveaux registres à notre réalisation ? J'ai eu cette chance à plusieurs reprises, mais je rendrai dans ce domaine un particulier hommage à Suzanne Privat. C'était il y a bien longtemps - une sale période de ma vie - et j'ai consulté cette graphologue toulousaine pour qu'elle m'aide à faire le point sur moi-même. Après avoir analysé les documents manuscrits qu'à sa demande je lui avais fournis, elle m'a donné rendez-vous rue des Arts, dans son petit salon bleu, au dessus de la librairie. Là, elle m'a parlé des potentialités que révélait mon écriture. Un entretien de deux heures qui a changé ma vie.</p> <p>Une vraie rencontre nous révèle d'abord à nous-mêmes. Ceci nous ouvre à une autre vision de notre vie. Quelquefois, aussi, de <i>la</i> vie. Après cet entretien, quoique j'eusse passé la trentaine, j'ai décidé de reprendre des études. Une année sabbatique. Et personne n'a été plus heureux que moi de se consacrer à apprendre la comptabilité générale et analytique, le marketing, le droit social, la gestion financière - j'en passe et, comme on dit, des meilleures. Moi qui avais terminé poussivement ma seconde avant de décrocher, j'avalais tout. Curieusement, mes capacités intellectuelles semblaient s'être réglées sur l'évaluation de la graphologue. Un bel effet Pygmalion ! A partir de là, le monde est devenu généreux - je n'ai pas dit facile. </p> <p>Suzanne Privat m'a ouvert à mes propres potentialités. Une histoire en amenant une autre, je pense à cet ado en difficulté du 9-3 - un « segpa » - qui, parmi bien d'autres maintenant, a croisé Dina Scherrer et son "coaching narratif". Je vous laisse imaginer la galère de sa vie et ce que cela pouvait signifier pour ce garçon de « choisir une orientation ». Quand on se dit « gogol », qu'on est par principe suspect de tous les mauvais coups et qu'au surplus il n'y a même plus assez d'emplois pour les rejetons des bourges d'à côté, tout se vaut, c'est-à-dire rien. Après avoir revisité son histoire et la représentation qu'il avait de lui-même, le voilà en apprentissage chez un chef parisien... Et heureux comme un nanti de naissance ne le sera jamais.</p> <p>Parfois, il s'agit d'oser penser ce qui est déjà là, à l'intérieur de soi. Oser penser qu'on a envie, par exemple, d'une autre vie que ce cocon de conformité et de respectabilité grâce auquel nous nous sommes intégrés dans la société, mais parfois au prix de notre désintégration intérieure. Oser penser, c'est l'âme de la philosophie. Il n'y a pas de pensée sans audace. Mais il n'y a pas non plus de pensée qui évolue sans dialogue. C'est pourquoi nous avons besoin aussi de maïeuticiennes comme Eugénie Vegleris. Eugénie est une sage-femme. Elle ne vous lâchera pas tant que vous n'aurez pas mis bas. Mais faites-lui confiance, elle n'accouche que de beaux enfants. Comme les salles de classe que hante Dina, le salon d'Eugénie est un lieu de renaissance. De renaissance à soi.</p> <p>Si nous voulons tirer parti, comme nous y invite Edgar Morin, de l'époque de métamorphose dans laquelle nous sommes entrés, il est urgent de libérer l'humain de ses formatages. Il nous faut plein de Dina et d'Eugénie.</p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlQuelle histoire vous racontez-vous ?tag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2010-01-30:18878072010-01-30T16:56:00+01:002010-01-30T16:56:00+01:00 Cette note figure désormais dans le recueil Les ombres de la...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;">Cette note figure désormais dans le recueil</p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Les ombres de la caverne</span></strong></p><p style="text-align: center;">Editions Hermann, juillet 2011</p>
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlDe retour...tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2009-05-25:17616082009-05-25T22:50:07+02:002009-05-25T22:50:07+02:00 Hier rien... aujourd'hui trop à dire. Mais pas ici ! Ce que j'ai vécu...
<p>Hier rien... aujourd'hui trop à dire. Mais pas ici ! Ce que j'ai vécu aujourd'hui est extraordinaire, mais inracontable parce que confidentiel.</p> <p>Une très belle séance de thérapie narrative à laquelle j'ai participé activement. C'est énorme, émouvant et magnifique. C'est tout !</p> <p>Bonne nuit à tous.</p> <p> </p>
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlfin du petit chaperontag:legranddeblocage.blogspirit.com,2008-08-06:16060122008-08-06T10:45:00+02:002008-08-06T10:45:00+02:00Souvenez vous ! chaperon, triste, quitte la forêt ! Le bûcheron...
Souvenez vous ! chaperon, triste, quitte la forêt ! Le bûcheron profondémentendormi, perdu dans ses rêves, a ignoré sa présence.De retour chez elle, Chaperon enlève ses habits bleus, se jette sur son litet s'endort aussitôt.Elle rêve de bois, de forêt, de clairière... d'un espace de lumière et de calme !Cette belle image la tire de son sommeil.Elle décide alors de retourner illico dans la forêt. Elle ne peut pas vivre dansl'incertitude. Et si le bûcheron dormait, tout simplement. Elle n'avait pas à intervenir dans la vie de cet homme. Si elle "s'était bourré le mou" ?Quand même, elle se dit qu'il ne faut pas faire mentir la légende. Aujourd'hui, elle s'habille tout en rouge. Il faut qu'elle soit telle qu'on l'imagine,telle qu'elle a toujours été, telle qu'elle est.On peut changer une histoire, mais on ne peut pas mentir sur soi.D'un seul coup, comme par magie, elle se sent mieux.Toute légère et heureuse, la voilà repartie vers son destin ! Comme par hasard (existe t il ?) elle retrouve son chemin sans même lechercher. Ses pas la mènent directement...... à la maison du bûcheron.Il est là assis devant sa porte, son chat roux ronronnant à ses pieds.Il l'accueille avec un grand sourire, heureux de la revoir, un peu comme s'il l'attendait,on dirait presque qu'elle lui avait manqué.Elle oublie l'épisode du "grand sommeil"Chaperon retrouve très vite le sourire et la sérénité !Et entre eux, tout recommence comme avant.Pour être plus précis... pas comme avant, mais mieux qu'avant !Le bûcheron est plus détendu que par le passé.Chaperon est attentive.Elle comprend mieux ce qu'il veut lui faire entendre.Il est moins abstrait ! moins mystérieux.Deux personnes se retrouvent face à face, côte à côte !Ce ne sont plus des images, des histoires ou des contes ! Ils sont vrais ! ils existent !Ainsi se termine (pour le moment) La vraie vie du Chaperon !Un petit secret : c'est une "histoire sans fin"... qui se terminera un jour !
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlmais que se passe t il ?tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2008-08-03:16041422008-08-03T16:40:00+02:002008-08-03T16:40:00+02:00Dimanche... je vis ce jour comme les autres !Avant, je me demande vraiment...
Dimanche... je vis ce jour comme les autres !Avant, je me demande vraiment pourquoi, puisque je ne travaille pas, c'était un jour mort ! un jour odieux !un jour qui traînait en longueur ! un jour noir, triste ! Mais avant quoi au fait ??? hein je vous le demande... Je suis un peu filoute sur les bords parce que je sais très bien "avant quoi"Et je ne suis pas la seule à le savoir !Ce qui me surprend, (et là je suis franche) je ne pige pas comment une telle "mutation" se fait... sansque je m'en aperçoive vraiment... Comme si "je ne me demandais pas mon avis".Je glisse lentement d'un état à l'autre.Je suis certaine d'être toujours la même, et je suis certaine de n'être plus vraiment la même !C'est clair n'est ce pas ?Maintenant il va falloir que je m'explique... mais pas ici ! pas aujourd'hui ! une bonne semaine encore pour réfléchir; heureusement. Affaire à suivre........Je vous tiendrai au courant.
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlsuite du petit chaperontag:legranddeblocage.blogspirit.com,2008-08-03:16040622008-08-03T12:54:40+02:002008-08-03T12:54:40+02:00Un jour, une fois... il était le Petit Chaperon Rouge... mais rebelle comme...
Un jour, une fois... il était le Petit Chaperon Rouge... mais rebelle comme pas deux, elle décide de faire mentir le conte... encore plus qu'avant ! Donc elle s'habille tout en....... bleu !Et la voilà repartie pour un petit tour en forêt à la rencontre du bûcheron !Le nez en l'air, le sourire aux lèvres, sifflotant avec les oiseaux... elle s'engage sur le chemin qui mène à la cabane !Rien... elle ne voit rien ! Elle a du se tromper de chemin... mais non pourtant, les trois chênes qui étaient derrière la petite maison... elle les reconnaît ! Un peu déçue elle commence à tourner en rond en espérantretrouver l'homme providentiel !Oh ! surprise! il est bien là, au frais, les pieds dans l'eau de la petite rivière qui coule en contrebas !Elle court vers lui, et lui adresse un bonjour plein de joie !Silence, pas de réponse... il dort profondément, un gros matou lové au creux de son épaule !Ah ! que faire ? du bruit pour le tirer de son sommeil ? lui lancer des petits cailloux, tout doucement ?Déception ! il est comme mort... pourtant aux mouvements de sa poitrine on voit bien qu'il respire !Tiens... il bouge une main ! une esquisse de sourire ! et puis plus rien ! Il rêve, il est dans un autre monde.Aujourd'hui, elle n'existe pas pour lui !Dépitée, tristounette elle repart... mais pas comme elle est venue ! plus de sourire ! ni de bonne humeur !Elle rumine et se dit que décidément il ne faut pas trop compter sur les autres et que c'est peut être une leçon qu'il a voulu lui donner pour lui apprendre à se débrouiller toute seule.Et puis où est passée sa maison ? ce sommeil profond comme la mort ! cette absence... elle la vit comme une séparation un peu dure à avaler !Résultat : elle pense à lui encore plus qu'avant...à suivre........
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlDéjà 23h15 !tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2008-07-20:15969452008-07-20T23:24:44+02:002008-07-20T23:24:44+02:00Comme disait un ami à ses invités"si j'étais chez vous, c'est à cette heure...
Comme disait un ami à ses invités"si j'étais chez vous, c'est à cette heure ci que je partirais"Pas mal pour mettre les gens à la porte !En mai 68, il m'appelait "sa petite panthère révolutionnaire"PUtaing ! déjà 40 ans... et je n'ai pas changé d'un poil depanthère... pour le côté révolutionnaire ! Pas changé au fond de moi, toujours fidèle à soi !Mais dehors ???Angles arrondis dans la communication "sociale", En grandissant (je n'ai pas dit vieillissant) l'agressivité s'émousse !La tolérance "innée" croît et embellit !Ouverture sur les autres...Ah, le langage... plus facile à contôler ! on devient "diplomate"J'en passe... c'est l'heure de s'endormir un livre à la main !Une confidence : si j'avais été à 35 ans ce que je suisaujourd'hui... je serais au moins Présidente de la République !ou Prix Nobel de Littérature !Le rêve appartient à tout le monde !Bonne nuit grands et petits !