Last posts on maalouf2024-03-29T13:05:11+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/maalouf/atom.xmlBernard LECOMTEhttp://lecomte-est-bon.blogspirit.com/about.htmlTrop blancs, les Autrichiens ?tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2021-01-10:32073292021-01-10T11:43:00+01:002021-01-10T11:43:00+01:00 Est-ce parce qu’il a été violemment banni des médias français pendant...
<p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif;"><img id="media-1106847" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/media/02/01/3415809259.jpg" alt="maalouf.jpg" width="104" height="84" />Est-ce parce qu’il a été violemment banni des médias français pendant trois ans pour des accusations d’agression sexuelle qui se sont avérées fausses, que le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf donne aujourd’hui des gages au <em>"politiquement correct"</em> ? Le voilà qui s’indigne que l’Orchestre philharmonique de Vienne <em>"manque de diversité ethnique"</em> : trop blancs, les Autrichiens ! La violoniste chinoise Zhang Zhang lui a vertement fait remarquer que l’Opéra de Pékin et les orchestres d’Afrique sud-saharienne manquaient, eux aussi, de diversité. Maalouf l’a aussitôt insultée en la traitant de fasciste. Bigre. <em>"De la musique avant toute chose", </em>écrivait Verlaine...</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlHarmonisationtag:textespretextes.blogspirit.com,2019-08-10:31404472019-08-10T08:30:00+02:002019-08-10T08:30:00+02:00 « Je suis effectivement de ceux qui pensent que lorsqu’on investit...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2999763198.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1072212" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1515622679.jpg" alt="Maalouf Le naufrage.jpg" /></a>« Je suis effectivement de ceux qui pensent que lorsqu’on investit intelligemment dans l’harmonisation sociale, on peut atténuer les tensions entre les différentes composantes d’une nation. Je suis même tenté de redire ici ce que j’ai dit à propos de Mandela et de sa manière de remédier aux tensions raciales dans son propre pays : il arrive que la générosité soit la moins mauvaise solution ; et il arrive qu’une bonne action soit aussi une bonne affaire. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Amin Maalouf,</span><a title="Vers le naufrage ? (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/07/31/vers-le-naufrage-3140446.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> Le naufrage des civilisations</span></em></a></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlVers le naufrage ?tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-08-08:31404462019-08-08T08:30:00+02:002019-08-08T08:30:00+02:00 Dix ans après Le dérèglement du monde , Amin Maalouf confirme sa grande...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dix ans après <em>Le dérèglement du monde</em>, <a title="Notice de l'Académie française" href="http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/amin-maalouf" target="_blank" rel="noopener">Amin Maalouf</a> confirme sa grande inquiétude pour l’avenir dans <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.blogspirit.com/admin/posts/%20https:/www.grasset.fr/le-naufrage-des-civilisations-9782246852179" target="_blank" rel="noopener"><em>Le naufrage des civilisations</em></a> : sommes-nous sur le Titanic ? allons-nous vers le naufrage ? Son livre est dédié à ses parents <em>« et aux rêves fragiles qu’ils [lui] ont transmis ».</em> La <a title="Le Monde" href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/03/20/le-dereglement-du-monde-d-amin-maalouf_1170409_3260.html" target="_blank" rel="noopener">critique</a> du premier essai dans Le Monde m’amène à penser que l’auteur a voulu préciser ici les craintes qu’il y avait exprimées. Le <a title="Lire le début en ligne" href="https://liseuse-hachette.fr/file/106595?fullscreen=1#epubcfi(/6/2[html-cover-page]!/4/1:0)" target="_blank" rel="noopener">prologue</a> s’ouvre sur des vers de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Cavafy" target="_blank" rel="noopener">Cavafy</a> : <em>« Ce que réserve l’avenir, seuls les dieux le connaissent,/ eux seuls sont possesseurs de toutes les lumières. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1539793610.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1072205" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3417469696.jpg" alt="maalouf,le naufrage des civilisations,essai,littérature française,liban,orient,occident,idéal,civilisation,société,évolution,histoire,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Amin Maalouf (photo <a title="Source / Entretien" href="https://www.journal-laterrasse.fr/amin-maalouf-citoyen-du-monde-nous-parle-de-limportance-de-la-place-de-la-culture/" target="_blank" rel="noopener">La terrasse</a>)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Je suis né en bonne santé dans les bras d’une civilisation mourante […] »</em> Les premières pages résument la disparition de <em>« l’univers levantin »</em> dont Maalouf a été le témoin. <em>« Autrefois, les hommes avaient le sentiment d’être éphémères dans un monde immuable »</em> : ses grands-parents et leurs ancêtres depuis douze générations étaient nés sous la même dynastie ottomane. <em>« En l’espace d’une vie, on a le temps de voir disparaître des pays, des empires, des peuples, des langues, des civilisations. »</em> Nul doute, il le reconnaît, que sa propre expérience ne nourrisse sa vision du monde, mais il s’est efforcé de prendre de la distance pour examiner son sujet.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« L’idéal levantin, tel que les miens l’ont vécu, et tel que j’ai toujours voulu le vivre, exige de chacun qu’il assume l’ensemble de ses appartenances, et un peu aussi celles des autres. »</em> Des amis d’autres religions ou pays, une proximité entre les diverses communautés, voilà une mentalité qu’il a vue disparaître autour de lui. Il ne veut pas dire que c’était mieux avant, mais s’inquiète devant les nombreuses dérives contemporaines qui sapent les civilisations et réveillent la barbarie dans le monde.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Né à Beyrouth en 1949, Amin Maalouf rappelle la situation du Liban et des pays voisins cette année-là, l’assassinat du <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hassan_el-Banna" target="_blank" rel="noopener">fondateur</a> des Frères musulmans en réponse à celui du Premier ministre égyptien. L’affrontement entre l’organisation islamiste et les autorités du Caire, qui se poursuit encore, a eu des retombées dans le monde entier. Sa mère l’emmenait souvent dans la capitale égyptienne où son père, journaliste, avait publié en 1940 <em>« une anthologie des auteurs levantins en langue anglaise »</em> et épousé sa femme en 1945, à l’église grecque-catholique – l’Egypte était leur seconde patrie, jusqu’à la mort de son grand-père en 1951 (il s’était installé à Heliopolis, la ville neuve fondée par le baron Empain).</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les prémisses de la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_du_canal_de_Suez" target="_blank" rel="noopener">crise du canal de Suez</a>, les émeutes antioccidentales, le grand incendie du Caire, l’émergence de Nasser qui va mettre fin à la monarchie, tout cela a affecté sa famille maternelle qui a eu <em>« le sentiment d’avoir été injustement chassée du paradis terrestre ».</em> Chassée ? Poussée à partir ? <em>« Mon sentiment à ce sujet s’est modifié plus d’une fois au fil des ans. »</em> A <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gamal_Abdel_Nasser" target="_blank" rel="noopener">Nasser</a>, <em>« dernier géant du monde arabe »</em>, il reproche l’abolition du pluralisme, <em>« l’arrêt de mort de l’Egypte cosmopolite et libérale ».</em> A un autre grand homme, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Winston_Churchill" target="_blank" rel="noopener">Churchill</a>, victorieux contre le nazisme, il reproche sa politique en Egypte et surtout en Iran, qui a favorisé le nationalisme arabe. Il imagine pour ces grands hommes à la fois admirables et destructeurs un <em>« Panthéon de Janus »</em> dans un musée imaginaire de l’histoire universelle.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le tournant décisif dans l’histoire de cette partie du monde, il le situe en 1967, avec la <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Six_Jours" target="_blank" rel="noopener">guerre israélo-arabe</a> (il avait dix-huit ans) : une défaite que les Arabes n’ont jamais surmontée, contrairement à la Corée du Sud, par exemple, qui a su faire face en développant l’enseignement et l’économie. <em>« La défaite est quelquefois une opportunité, les Arabes n’ont pas pu la saisir. La victoire est quelquefois un piège, les Israéliens n’ont pas su l’éviter. »</em> Amin Maalouf examine longuement les conséquences pour les uns et les autres, et l’impossible paix due aux colonisations <em>: « plus d’un demi-million d’Israéliens vivent sur des terres qui avaient été arabes jusqu’en juin 1967 ».</em> Les conflits ont gagné son propre pays. <em>« Le jour où j’ai quitté le Liban en guerre sur une embarcation de fortune, en juin 1976, tous les rêves de mon Levant natal étaient déjà morts, ou agonisants. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En s’efforçant de saisir <em>« l’esprit du temps »</em>, l’auteur élargit son champ d’analyse pour comprendre la marche de l’histoire. 1979 : révolution islamique en Iran et <em>« révolution conservatrice au Royaume-Uni »</em> (Thatcher) qu’il rapproche de celle inaugurée en Chine en 1978 par Deng Xiaoping, l’année de l’arrivée de Jean-Paul II au Vatican. Un peu partout dans le monde, l’Etat-Providence qui modérait les inégalités sociales recule. On oppose moins les gros et les petits salaires que les gens qui travaillent et ceux qui <em>« profitent »</em> du système. <em>« En particulier, il me semble qu’il y a, au sein de chacune de nos sociétés, comme au niveau de l’humanité entière, de plus en plus de facteurs qui fragmentent, et de moins en moins de facteurs qui cimentent. »</em> La recherche de son propre intérêt, la fascination de la richesse ont pris le pas sur le principe d’égalité.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Amin Maalouf étaye son propos de nombreux faits politiques et sociaux pour déplorer finalement la disparition d’un état d’esprit ouvert et l’expansion du mercantilisme. Il observe une <em>« dérive orwellienne »</em> dans la manière dont les Etats usent des nouvelles technologies pour combattre leurs ennemis, veiller à la sécurité, laissant croître en même temps <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Brother" target="_blank" rel="noopener">Big Brother</a> dans nos communications, nos espaces privés, sans se préoccuper des abus possibles. <em>« Mais quelque chose se perd en route. La liberté d’aller et de venir, de parler et d’écrire, sans être constamment surveillés. Comme l’huile d’un réservoir percé, notre liberté fuit, goutte après goutte, sans que nous nous en préoccupions. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Vivons-nous, vivrons-nous le naufrage des civilisations ? Le pire se profile si l’on reste <em>« dans le déni, l’aveuglement et l’irresponsabilité »</em>. A 70 ans, Amin Maalouf, qui inclut dans sa réflexion les fabuleux progrès scientifiques et médicaux dont il se réjouit, veut avant tout éveiller les consciences. Il a écrit <em>Le naufrage des civilisations</em> dans le souci d’expliquer, d’exhorter, de prévenir des périls qui menacent l’humanité.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dans un <a title="Lire la Société" href="https://www.lirelasociete.com/interview-damin-maalouf" target="_blank" rel="noopener">entretien</a>, il se défend d’être pessimiste : <em>« Je n’ai pas le sentiment que mon livre diffuse le pessimisme. Je pense que j’ai voulu être lucide. Je crois que les choses sont tellement graves aujourd’hui qu’il ne faut pas se cacher la vérité. Il faut faire un constat juste, et à partir de là chercher des solutions. Je pense qu’il y a des solutions. Je pense que l’humanité aujourd’hui a les moyens de résoudre le problème. Ce qui lui manque, c’est la prise de conscience et la volonté de résoudre le problème. Et donc le rôle de celui qui écrit est de dire ce qui ne va pas, et d’encourager ses contemporains à réagir, à provoquer un sursaut. »</em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlL'écoutetag:textespretextes.blogspirit.com,2018-10-20:31251112018-10-20T08:30:00+02:002018-10-20T08:30:00+02:00 « Il est vrai que j’ai, depuis l’enfance, l’habitude de faire...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2178623869.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1050883" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1631543143.jpg" alt="maalouf,amin,les désorientés,roman,littérature française,exil,amitié,liban,culture" /></a>« Il est vrai que j’ai, depuis l’enfance, l’habitude de faire raconter aux gens leurs histoires sans leur dire grand-chose en retour. C’est là un défaut que je reconnais d’autant plus volontiers qu’il procède d’une qualité. J’ai plaisir à écouter les autres, à m’embarquer par la pensée dans leurs récits, à épouser leurs dilemmes. Mais l’écoute, qui est une attitude de générosité, peut devenir une attitude prédatrice si l’on se nourrit de l’expérience des autres et qu’on les prive de la sienne. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 14pt;"><span style="font-size: 12pt;">Amin Maalouf,<em> <a title="Les désorientés de Maalouf (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2018/10/11/maalouf-les-desorientes-3125109.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Les désorientés</a> </em></span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2012/01/26/schirren-coloriste.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ferdinand Schirren</a>, <em>Conversation au jardin</em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlLes désorientés de Maalouftag:textespretextes.blogspirit.com,2018-10-18:31251092018-10-18T08:30:00+02:002018-10-18T08:30:00+02:00 Dans Les désorientés (2012), Amin Maalouf a choisi Adam, professeur...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Dans <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.grasset.fr/les-desorientes-9782246772712" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Les désorientés</em> </a>(2012), <a title="Notice de l'Académie française" href="http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/amin-maalouf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Amin Maalouf </a>a choisi Adam, professeur et écrivain installé à Paris, pour évoquer une bande d’amis que la vie a séparés et, pour la plupart, exilés. <em>« Je porte en mon nom l’humanité naissante, mais j’appartiens à une humanité qui s’éteint, notera Adam dans son carnet deux jours avant le drame » </em>: ainsi commence ce roman qui débute par un coup de téléphone : Tania, l’épouse de Mourad, l’appelle au chevet de son mari ; il va mourir et demande à le voir.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3421443116.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1050781" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3302834304.jpg" alt="Maalouf Les désorientés.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La compagne d’Adam, Dolorès, l’y encourage, même s’ils ne se sont plus parlé depuis vingt ans. <em>« C’est un ancien ami »</em>, répond-il à ceux qui mentionnent Mourad en sa présence, et non pas <em>« vieil ami »</em>, vu leur brouille. Mais peut-on refuser une telle demande sur un lit de mort ? Le soir même, Adam sera au pays. Durant le vol, il se prépare à ces retrouvailles, incertain <em>« qu’il faille pardonner à ceux qui meurent ».</em> Mourad a trahi durant les années de guerre les valeurs qui leur étaient communes. Comme toujours, Adam réfléchit par écrit : <em>« Si j’étais resté au pays, je me serais peut-être comporté comme lui. De loin, on peut impunément dire non ; sur place, on n’a pas toujours cette liberté. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le roman d’Amin Maalouf alterne entre les notes d’Adam en italiques et le récit de son séjour au pays natal. Il s’installe d’abord à l’hôtel, sans prévenir personne. Le lendemain, l’épouse de Mourad l’appelle sur son téléphone portable : <em>« Il n’a pas pu t’attendre. »</em> Il va s’incliner devant la dépouille à la clinique. A peine rentré dans sa chambre, il entreprend de résumer l’histoire de leur amitié rompue.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A l’origine de leur groupe, une soirée en 1971 chez Mourad – sur la terrasse de sa belle maison familiale – avec Tania, Albert, Naïm, Bilal, <em>« la belle Sémi »</em>, Ramzi et Ramez : <em>« Nous entrions dans la vie étudiante, un verre à la main, la rébellion au cœur, et nous croyions entrer dans la vie adulte. »</em> Le plus âgé avait vingt-trois ans ; Adam, le plus jeune, dix-sept ans et demi, se sentait « <em>incurablement étranger. Sur la terre natale comme plus tard sur les terres d’exil. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On les surnommait <em>« les Byzantins »</em>, tant ils aimaient discuter, argumenter, convaincus que leurs idées pourraient <em>« peser sur le cours des choses ».</em> De cette terrasse où ils se retrouvaient, ils assisteraient à la fin de la <em>« civilisation levantine ».</em> Ils appartenaient à toutes les confessions, avant que chacun se voie redevenir chrétien, musulman ou juif, avec <em>« les pieuses détestations qui vont avec. »</em> Naïm et sa famille étaient partis s’établir au Brésil, sans avertir personne. Bilal était mort dans un échange de tirs, ils ignoraient tous qu’il avait pris les armes. Six mois plus tard, Adam partait pour la France.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">S’il assiste aux funérailles de Mourad, Adam sera tenu de prendre la parole. Il s’y refuse, prétend qu’il doit rentrer pour ses étudiants. En réalité, il préfère prolonger son séjour <em>« en brouillant ses traces ».</em> Il ira à l’Auberge Sémiramis, à la montagne, chez une amie qui lui avait fait promettre de <em>« passer la voir le jour où il reviendrait au pays ».</em> Elle est prête à le loger discrètement dans son hôtel peu fréquenté en avril et l’accueille comme un prince. A quarante-huit ans, elle n’a rien perdu de son charme.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">C’est là qu’Adam va mettre par écrit leur histoire, relire les lettres de ses anciens amis qu’il a emportées avec lui, faire le point sur leurs destinées si diverses et sur la manière dont leurs liens se sont distendus. Il est difficile à un historien de parler de sa propre époque, mais Adam veut y voir plus clair, même s’il est censé avancer dans la biographie d’Attila commandée par son éditeur.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Un soir de leur jeunesse, en la reconduisant chez elle, Adam avait eu envie d’embrasser Sémiramis ; les circonstances l’en avaient empêché. Elle lui confie qu’elle-même le désirait alors, déçue de sa timidité. Les voilà proches à nouveau, sans rien qui trouble leur complicité renaissante, sinon Dolorès, la compagne d’Adam, l’amie de Sémiramis qui ne voudrait pas la trahir.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Sémiramis sera aux côtés de Tania à l’enterrement, Adam rendra visite à la veuve plus tard, quand elle sera moins accaparée par les visiteurs. En mémoire de Mourad et de leur jeunesse partagée, celle-ci voudrait les réunir tous prochainement. Adam accède à sa demande, il va les contacter et essayer de les rassembler tous au pays natal avant de rentrer chez lui.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Négar Djavadi, dans <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/11/21/desorientale.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Désorientale</em> </a>(2016), creuse surtout son propre passé. L’auteur des <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/01/26/re-lire-amin-maalouf.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Identités meurtrières</em></a> le fait ici à travers un portrait de groupe, avec la volonté de comprendre le cheminement de chacun d’entre eux dans sa propre voie et aussi ses propres choix. <em>« Dans </em>Les désorientés<em>, je m’inspire très librement de ma propre jeunesse. Je l’ai passée avec des amis qui croyaient en un monde meilleur. Et même si aucun des personnages de ce livre ne correspond à une personne réelle, aucun n’est entièrement imaginaire. J’ai puisé dans mes rêves, dans mes fantasmes, dans mes remords, autant que dans mes souvenirs. »</em> (A. M.)</span></p>
Casadeihttp://casadei.blogspirit.com/about.htmlAmin Maalouftag:casadei.blogspirit.com,2012-06-15:29069692012-06-15T09:12:00+02:002012-06-15T09:12:00+02:00 Amin Maalouf a été officiellement reçu à l' Académie française . Le...
<p style="text-align: justify;"><strong>Amin Maalouf</strong> a été officiellement reçu à l'<strong>Académie française</strong>. Le discours de réception de <strong>Jean-Christophe Rufin</strong> est remarquable et sera apprécié par tous ceux qui portent le <strong>Liban</strong> dans leur coeur:</p><p>http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_reponses/rufin.html</p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-675267" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://casadei.blogspirit.com/media/01/00/3415809259.jpg" alt="maalouf.jpg" /></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlRéconciliertag:textespretextes.blogspirit.com,2010-05-11:31096822010-05-11T20:22:00+02:002010-05-11T20:22:00+02:00 “Réconcilier, réunir, adopter, apprivoiser, pacifier sont des gestes...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>“Réconcilier, réunir, adopter, apprivoiser, pacifier sont des gestes volontaires, des gestes de civilisation, qui exigent lucidité et persévérance; des gestes qui s’acquièrent, qui s’enseignent, qui se cultivent.”</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://www.aminmaalouf.net/fr/sur-amin/" title="Biographie sur le blog "avec amin maalouf"">Amin Maalouf</a>, <em>Le Dérèglement du Mon</em>de (Grasset, 2009), cité par Jean Boghossian, <em>Des rêves et des passions</em> (in <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/05/03/villa-empain.html" title="Villa Empain">La Villa Empain</a></em>, 2009)</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1769502512.JPG"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3026517423.JPG" alt="Villa Empain (4).JPG" name="media-70462" id="media-70462" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; padding-left: 30px;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Comment ne pas relier cette phrase à la situation actuelle de mon pays ?<br /> Pour ceux qui voudraient mieux la comprendre, un document d’Arte TV<br /> (je ne souscris pas à son titre pessimiste) :</span> <a href="http://fr.video.yahoo.com/watch/6691965/17383190"><span style="font-family: Times New Roman; color: #800080;">http://fr.video.yahoo.com/watch/6691965/17383190</span></a></span></p>