Last posts on kyoto2024-03-29T08:35:32+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/kyoto/atom.xmlMarc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlEntretien avec Frédéric Chateau « Le public a besoin qu’on lui raconte sa vie »tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2023-10-26:33471212023-10-26T07:15:00+02:002023-10-26T07:15:00+02:00 Frédéric Chateau est à la fois auteur, compositeur mais aussi un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>Frédéric Chateau est à la fois auteur, compositeur mais aussi un interprète français, qui a écrit pour de nombreux artistes, notamment Pascal Obispo, Hélène Segara, Faudel, Natacha St-Pier et d’autres. Partageant sa vie entre la France et le Japon, son premier roman <em>Kyoto, mon amour</em> (Le Sémaphore, 2023) est une invitation à cheminer dans un pays d’où l’on ne revient jamais, ou si l’on en revient, c’est totalement changé. Un roman donc sur l’ailleurs, qui n’est autre que l’ici et maintenant de la sagesse des philosophes. Rencontre... Cet entretien est paru dans le site du mensuel <em><span style="color: #800000;">Entreprendre</span>.</em> Il est désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>. </strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/548240999.jpeg" id="media-1363196" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-1366522" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/806909584.png" alt="frédéric chateau" />Marc Alpozzo : Vous avez 58 ans, et vous publiez votre premier roman, <em>Kyoto, mon amour</em> (Éditions du Sémaphore, 2023). Mais vous avez un long parcours derrière vous. Qu’est-ce qui vous a inspiré ce roman ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Frédéric Chateau : J’ai l’habitude d’écrire des chansons de quatre minutes. Cette fois-ci, je voulais me plonger dans un format long en prenant le temps de raconter une histoire. C’est une maison à Kyoto dans laquelle j’habitais, sur le célèbre <em>Chemin de la Philosophie</em>, qui m’a inspiré ces personnages ordinaires dans une aventure extraordinaire. La vie quotidienne au Japon s’offrait ainsi à moi, pleine de surprises et de découvertes ; une société aux antipodes de la nôtre, où tout est dans le sens contraire, où les valeurs ne sont pas les mêmes, avec ces balades dans les temples, cette spiritualité qui jongle avec la modernité au cœur de la ville, cette richesse culturelle et ce peuple si respectueux et à la fois si différent des Occidentaux. Une petite voix intérieure me poussait à écrire ce que je voyais, comme un journaliste sur le terrain. Ce que je décris dans mon livre est la réalité d’un quotidien au Japon que peu de gens connaissent en France, à part si vous avez vécu des années dans l’archipel. En tant que témoin privilégié, j’ai voulu, à travers mon livre, inviter des personnages romanesques, à partager ma vie dans cette ville mystérieuse qu’est Kyoto.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Votre roman raconte l’histoire d’un jeune couple qui désire changer de vie, en quittant Paris pour aller s’installer à Kyoto, au Japon. Cette idée de changer de vie est assez à la mode aujourd’hui, pourquoi avez-vous voulu parler de ce voyage et du projet de changer de pays ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">F. C. : Kyoto est un décor de cinéma. La ville peut se montrer romantique à souhait comme dans une comédie anglaise à la Richard Curtis ou étrange à la Miyazaki. J’aime me sentir dans ses rues comme l’acteur d’un destin nouveau. Le changement de vie est un thème qui m’est cher, car j’ai toujours voulu avoir plusieurs vies, professionnelles et personnelles. Changer de vie, cela fait rêver. Et c’est le travail des faiseurs d’histoires, des musiciens, des cinéastes, de faire rêver les gens. J’ai écrit ce livre comme si j’en étais le lecteur. Mon souhait le plus cher est que les gens soient émus par l’histoire et le voyage que je leur propose. Partir à 10.000 kilomètres de Paris pour vivre une autre vie que les embouteillages du périph et les particules fines de la ligne 13 semble pour beaucoup de gens une porte de sortie intéressante. C’est celle d’Alex et Konami dans mon roman, qui plaquent leurs vies de bobos parisiens pour vivre à Kyoto, au milieu des temples et des lucioles. Encore faut-il pouvoir se le permettre. Et c’est parce que changer de vie est souvent inaccessible pour la plupart des gens que cela en devient une machine à rêves. Tout quitter pour un ailleurs, même si l’ailleurs n’est pas toujours si loin que l’on croit. Vivre en ville est devenu difficile. Je suis né à Paris, et bien évidemment, comme beaucoup de gens, après tant d’années, on y étouffe. On a la chance de pouvoir voyager, puis on se pose des questions, et on saute le pas, ou non. J’ai un lien très affectif avec le Japon, je connais maintenant ce pays, et je pense qu’il est amusant d’écrire, d’après mon expérience d’apprenti explorateur social, le destin, qui fut le mien, d’un bon Frenchie qui va devoir se débrouiller tout seul, en conduisant à gauche, en parlant japonais comme une vache espagnole, en croyant faire de l’humour avec des blagues de Carambar, en tombant amoureux de filles qui ne comprennent pas un mot de ce que vous dites, en priant de nouvelles divinités dans des temples cachés dans le brouillard des collines.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Ce couple va aller de surprise en surprise. Le Japon est un pays très mystérieux, très étonnant pour nous. Il est l’est aussi pour vos personnages. Vous vivez vous-même au Japon, quelles sont les différences culturelles entre la France et le Japon ? </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">F. C. : Les deux pays ont en commun une culture forte et une empreinte indélébile de l’histoire dans les paysages, l’architecture, la musique ou le théâtre, sans parler de la littérature. J’aurai tendance à dire que les Japonais, avec fierté, privilégient plus que nous leur langue, leur savoir-faire national. Néanmoins, je peux vous affirmer que les Japonais adorent les Français et inversement. Une Française ou un Français au Japon va se sentir regardé(e) et inversement. Dans mon livre, Alex le personnage principal est très étonné de pouvoir s’acheter dans un magasin, un bon vin de Provence, un camembert de Normandie, une baguette au levain. C’est parce que les Japonais adorent la bouffe et tout ce qui vient de France. Dans les grandes villes, tous les cinq cent mètres, vous pouvez voir des inscriptions en français, sur les vitrines des restaurants, sur les t-shirts des passants. Et si on se balade à Paris, l’inspiration de la cuisine japonaise est une évidence dans beaucoup de métiers de bouche. Dans <em>Kyoto mon amour </em>(et dans la réalité), les Parisiens débarqués à Kyoto, sont confrontés à un relationnel complètement différent. D’ailleurs, dans l’archipel, les Français détestent les autres Français. Mon (anti) héros Alex est triste de voir que les Japonais ne s’invitent pas chez eux, que personne ne va faire un barbecue chez lui, et que les rapports amicaux sont épisodiques, voire inexistants entre étrangers et autochtones. En tournant les pages de mon livre, vous vous apercevrez qu’au Japon la musique est différente, que les programmes télés sont plus joyeux, que les petits enfants rentrent seuls de l’école sur les trottoirs des grandes avenues, que personne ne parle politique, que personne ne tient l’alcool, que les gens vont se défouler en hurlant dans les karaoké…etc. Mais je pourrais vous parler du protectionnisme culturel appuyé, de leur sens de l’honneur primordial et de l’importance, plus que partout en Occident, de ne pas perdre la face dans le business ou en privé. Dans certaines écoles, les enfants en uniforme et les lycéens s’inclinent en entrant et en sortant. En revanche mon personnage Alex, se sent parfois prisonnier d’une psychorigidité dans la vie de tous les jours, parce que comme tout bon Français, il aime sa liberté avant celle des autres.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : Vous êtes avant tout un auteur et un compositeur, vous avez écrit pour des grands noms de la chanson française depuis les années 2000, comme Natasha St-Pier, Faudel, Pascal Obispo, Patricia Kaas, Hélène Segara, etc. Qu’est-ce qui a été véritablement marquant dans ces années-là, années où la chanson française était encore très créative ? Que pensez-vous de la chanson française aujourd’hui ? Quel est son avenir ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">F. C. : Je peux vous dire qu’il ne se passe pas une journée, à ma modeste échelle, sans qu’il y ait une radio, un artiste ou un média qui passe une de mes chansons. De « Mourir demain » pour Obispo à aujourd’hui « Le film de ma vie » pour Louis Bertignac, j’ai la chance d’avoir eu des artistes qui ont fait appel à des faiseurs de chansons comme moi. Mais maintenant, il y a de moins en moins d’interprètes. Les artistes ne citent plus jamais les noms des gens qui travaillent pour eux dans l’ombre. Les mentalités changent, les ventes de disques s’effondrent quand les supports musicaux, heureusement se multiplient. La balance s’équilibre donc un peu. La musique urbaine impose un comportement, le rap envahit les cours de récrés, c’est un style qui existe depuis des décennies et qui perdurera bien sûr, mais je trouve la musicalité souvent uniforme, la musique urbaine a fait disparaitre les guitares, les orchestres de cordes, le saxophone, les choristes, le piano, les arrangements sur les disques d’aujourd’hui font moins travailler les musiciens. Mais quoi qu’il arrive, les styles musicaux qui bouleversent le paysage musical ne sont jamais éphémères : l’électro, le rock, le RnB ou même le jazz sont toujours là. La chanson française existera toujours, qu’elle soit moderne ou populaire. Parce que c’est la langue qui est vectrice de création. Le public a besoin qu’on lui raconte sa vie. Ma seule inquiétude est l’intelligence artificielle. Pourvu qu’elle ne s’immisce pas dans la création musicale et qu’elle puisse devenir ainsi un effet de mode, une référence sonore et émotionnelle. Il ne faut pas que la machine remplace l’artiste sinon, nous ne sommes pas près de rigoler dans les prochaines années à venir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. A. : </strong><strong><span style="color: #202122; background: white;">En 2013, vous rencontrez Bill Clinton pour l’organisation Unitaid, en 2020, vos voyages au Japon vous inspirent un album personnel, pop et introspectif de seize titres (ce qu’on peut lire sur votre fiche Wikipédia). Nous vivons de grands moments de troubles, notamment la guerre en Ukraine et les émeutes des banlieues qui ont causé des dégâts considérables dans tout le pays, et surtout des traumatismes indélébiles dans la population française. Vous avez un parcours exemplaire, et vous avez beaucoup voyagé, vous êtes également un artiste très prolixe, comment voyez-vous la période que nous traversons, la crise qui étrangle la jeunesse, et quel message d’espoir pouvez-vous apporter à tous ces gens qui se sentent laissés au bord de la route ? </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #202122; background: white;"> </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">F. C. : Quand un cancre comme moi, sans un sou de mes parents, compose un jour pour l’association de Bill Clinton ou les Restos du cœur avec Goldman, et réalise son rêve de faire de la musique pour les plus grands, je sais que tout est possible, avec la force de la pensée, beaucoup de travail et un minimum de talent. Il y aura toujours quelqu’un, quelque part qui fera une chose extraordinaire. En Europe, nous payons maintenant, une politique, faite depuis des décennies, désastreuse en matière d’éducation et d’intégration. La cocote minute explose, c’est normal et insupportable. Mais, sur la longueur, face aux forces du mal, le positif finit toujours par l’emporter. Je suis un lucide plein d’espoir. Nous connaissons tous maintenant les enjeux de nos sociétés pour vivre ensemble sur cette terre : le climat, la paix sociale, une économie forte et responsable, une autorité ferme et humaine qui permettra à chacun de vivre dans le respect mutuel. L’espoir pour la jeune génération est de moins regarder son portable et d’aller marcher dans la rue, lire des bouquins, danser jusqu’à l’aube, s’enivrer, savourer l’eau tant qu’il y en a (et surtout l’économiser), faire l’amour, créer, bosser, s’amuser et faire des bêtises (légales) avant qu’on sorte en scaphandre sous cinquante degrés tous les jours de la semaine.</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlRévélationtag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-20:31365212019-04-20T08:30:00+02:002019-04-20T08:30:00+02:00 « Mais, curieusement, je ne me rappelle ni les traits de son...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/533113726.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064609" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1814889673.jpg" alt="Atlan Miroku-Bosatsu 2.jpg" /></a>« Mais, curieusement, je ne me rappelle ni les traits de son visage, ni les circonstances dans lesquelles nous avions fait connaissance, alors que je me remémore avec une extrême précision cette première rencontre avec </span></em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Miroku-bosatsu</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">, l’une des trois statues bouddhiques les plus anciennes et les plus précieuses du Japon. Ce fut pour moi ni plus ni moins que la révélation de la Beauté. Plus encore que la statue réelle, peut-être est-ce aujourd’hui sa représentation mentale, le souvenir sublimé de sa stupéfiante beauté et de l’émotion intense que j’ai ressentie en la découvrant qui en font pour moi une sorte de « chef-d’œuvre absolu ». »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Corinne Atlan,</span><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"> <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/04/08/un-automne-a-kyoto-3136506.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Un automne à Kyoto</a><br /><br /></span></em></span></p><p id="caption-attachment-1230" class="wp-caption-text" style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Miroku Bosatsu, Koryu-ji Temple, Nara (<a href="https://heritageofjapan.wordpress.com/6-nara-period-sees-the-nurturing-of-chinese-culture/tempyo-arts/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">source</a>)</span></p><p class="wp-caption-text" style="text-align: center;"> </p><p class="wp-caption-text" style="text-align: left; padding-left: 180px;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Au plaisir de lire vos commentaires à mon retour. <br /></span><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Bonnes lectures & activités printanières.<br />Bonne fête de Pâques !<br /></span></span></span></span></p><p class="wp-caption-text" style="text-align: left; padding-left: 180px;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">Tania</span></span></span></span></span></span></span></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlUn automne à Kyototag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-18:31365062019-04-18T08:30:00+02:002019-04-18T08:30:00+02:00 Corinne Atlan connaît Kyoto depuis quarante ans. Traductrice française...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a title="Site de l'écrivaine" href="http://www.corinne-atlan.fr/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Corinne Atlan</a> connaît Kyoto depuis quarante ans. Traductrice française d’écrivains japonais classiques et contemporains, elle offre dans <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.albin-michel.fr/ouvrages/un-automne-a-kyoto-9782226437419" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Un automne à Kyoto</em> </a>(2018) bien davantage que la description d’une saison. C’est pour moi la troisième fois, après l’<em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/10/20/beaute-de-l-ombre.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Eloge de l’ombre</a></em> de Tanizaki et les <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/04/11/bouvier-au-japon.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Chroniques japonaises</em> </a>de Nicolas Bouvier, que j’effleure de si près l’atmosphère du Japon de l’intérieur – on peut dire cela de Corinne Atlan qui connaît la langue et la culture de son pays d’élection, qui s’y montre respectueuse des us et coutumes, des rituels. Un bijou.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3014859754.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064595" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1550315230.jpg" alt="corinne atlan,un automne à kyoto,essai,littérature française,japon,culture,kyoto,spiritualité,mentalité,nature" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« Nagatsuki : Septembre, le mois des longues nuits ».</em> Après un été en France, elle retrouve à Kyoto son quartier aux ruelles en pente, sa maison au pied de la colline de Yoshida et se fixe pour objectif de <em>« traduire en mots [sa] perception intime de Kyoto. »</em> Au premier <em>« Moment de la saison »</em> qu’elle décrit, à la mi-septembre – <em>« Les bergeronnettes se mettent à chanter »</em> –, ce sont <em>« Mille nuances de vert, de la teinte fraîche des feuilles d’érable à la luminescence des mousses, de l’émeraude tendre des fougères à l’impérial des grandes feuilles d’aralia, tendues comme des mains fantomatiques. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pour une aube pluvieuse, mieux vaudrait prendre <em>« un bâton d’encre noire, frotté d’un peu d’eau transparente au creux d’une pierre grise »</em>. Parfois un souvenir de voyage dans un autre pays lui revient, elle rapproche Kyoto et Katmandou, deux villes <em>« habitées par le sacré »</em>, deux villes ordonnées autour d’un palais central, à l’abri de montagnes, mais c’est à Kyoto, dans sa maison de <em>« murs sablés, nattes, plancher noirci, cloisons de papier »</em> qu’elle a tissé son cocon : <em>« je rencontre ici quelque chose qui m’accueille, me guérit. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En contrebas de la venelle où elle habite, <em>« une avenue animée, avec arrêts de bus et supermarchés »</em>, mais l’arrière de la maison <em>« donne sur l’enceinte peu fréquentée d’un temple de quartier ».</em> Chaque jour, en empruntant cette direction, la joie l’envahit d’être aussi proche de ce <em>« temple paisible entouré d’érables »</em>, son préféré <em>« parmi les milliers que compte Kyoto ».</em> Cela relève d’un <em>« lien »</em> de longue date avec le Japon, avec cette première ville japonaise qu’elle a visitée à vingt ans. Elle ressent une harmonie profonde dans ce quartier quasi <em>« hors du monde, hors du temps ». « Ni ce lieu ni moi-même n’échapperons à l’impermanence. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>« La modestie – qualité japonaise » </em>: rien de voyant, <em>« des teintes émoussées : gris, parme, ocre, jaune pâle. »</em> Le gris japonais diffère de la pesante grisaille occidentale par sa <em>« luminosité subtile »</em> peut-être liée aux cloisons de papier. Une promenade sur la colline <em>« déserte et silencieuse »</em>, vouée au culte shintô et classée <em>« zone naturelle protégée »</em>, donne l’occasion d’évoquer les pratiques dans la ville ancienne, les chemins jalonnés de<em> « torii »</em> rouges, portiques des terres sacrées, les petits autels, les statues, les arbres. Puis c’est un pavillon de thé, avec sa pierre ronde ficelée de chanvre devant la porte – <em>« un lieu réservé aux seuls initiés ».</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Corinne Atlan n’édulcore pas le tableau pour autant. Le <em>« formalisme exacerbé »</em> (courtoisie, sourires obligés) lui est parfois insupportable, revers d’un mode de vie agréable <em>« dans un environnement pensé pour éliminer toute interrogation superflue ou situation conflictuelle »</em>. C’est aussi parce que les Japonais n’aiment pas se promener dans les cimetières que son quartier est si peu fréquenté. <em>« L’éternité ici n’est pas une ligne tracée vers l’infini, mais un cercle, auquel est soumis tout ce qui vit (…) ».</em> Leçon de finitude et d’impermanence. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les quartiers sont divisés en îlots, ce qui signifie à la fois entraide et surveillance entre habitants de maisons voisines. Les formules polies sont à décrypter : ce qu’on dit, ce qu’il faut comprendre. Certains sujets sont tabous, comme la catastrophe de Fukushima. Dans <em>Un automne à Kyoto</em>, Corinne Atlan décrit et raconte, en même temps que ses journées ou ses promenades, un mode de vie marqué de plus en plus par une double culture, à la japonaise et à l’occidentale, même dans les pâtisseries. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ce qui rend son essai passionnant, ce sont les impressions personnelles mêlées au récit, aux descriptions de jardins, de sanctuaires, d’endroits divers. Observation et introspection y font bon ménage. Les écrivains japonais y sont invités – la première romancière du monde, Murasaki Shikibu (<em>Le Dit du Gengi</em>) et Sei Shônagon, Murakami, entre autres –, les Français aussi qui ont su capter l’âme du Japon (Bouvier, Butor – Michaux pas du tout, il l’a d’ailleurs reconnu). A la manière de Sei Shônagon (<a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/10/06/une-dame-de-la-cour.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Notes de chevet</em></a>), l’autrice dresse de temps à autre des listes : <br /><em>« Choses agréables » – « Se lever à cinq heures et voir le jour se lever »</em>, <em>« Odeurs »</em>, <em>« Choses lues »</em>, <em>« Saveurs »…</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Rites religieux, rituels du thé, fêtes, symbolique des jardins, Corinne Atlan raconte et explique, décrit l’attitude qu’elle adopte au Japon à travers les mots d’Olivier Germain-Thomas : <em>« Se soumettre à un rituel est un acte de modestie. Un esprit moderne se trompe en y voyant une atteinte à la liberté. » (<a title="Site Folio" href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Le-Benares-Kyoto" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le Bénarès-Kyôto</a>) </em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Lisez ce <em>« journal de bord poétique »</em> (Arnaud Vaulerin, <a title="Article source" href="https://next.liberation.fr/livres/2018/09/26/un-automne-a-kyoto-beautes-ephemeres_1681427" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Libération</a><em>)</em> qui parle du Japon, à moins que ce soit de l’existence.</span></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlTokyo, Kyoto, Osaka, face Atag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-06-25:30932502017-06-25T19:32:00+02:002017-06-25T19:32:00+02:00 Paris Le Japon n'était pas un fantasme de voyage....
<p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Couple-de-dos_zpsqq4xt0k1.jpg" alt="" width="80%" /></p><p> </p><p><strong><br />Paris</strong></p><p>Le Japon n'était pas un fantasme de voyage. Pendant des années, cela a même plutôt été une répulsion polie : non merci.</p><p>Pourtant, l'une de mes meilleures amies à l'école primaire était japonaise : c'était un peu la mascotte de la classe, notre tamagochi IRL, super sympa, supra choupie. À son anniversaire, dans la grosse cité grisâtre du bout de l'avenue, on avait fait plein d'origamis dans de jolis papiers colorés. Je lui avais fait remplir un cahier entier de mots en japonais et j'adorais couver l'illusion que j'allais apprendre le japonais en regardant les hiragana danser. Je lui donnais toujours de nouveaux mots à traduire, mais ça s'est vite arrêté ; je n'avais pas compris que c'était sa mère qui écrivait. L'été, quand les cours s'arrêtaient, elle retournait au Japon et allait encore à l'école.</p><p>On a grandi. On a déménagé. J'ai perdu ma porte d'accès à la culture japonaise. Geisha et geekeries ne m'attiraient pas. Estampes <em>boring</em>. L'histoire, pas ma tasse de thé, alors avec des ères de datation spécifiques, pensez-vous. J'ai fait un bref crochet par les manga, quand la famille recomposée de ma cousine m'a fait découvrir <em>Kyo</em> et qu'on a passé l'été, quinze jours en fait, à dessiner. Il y a eu <em>Global garden</em>. Et un autre manga où les personnages se transformaient en animaux et l'héroïne était surnommée boulette de riz. J'ai rapidement arrêté quand je me suis aperçue que ça allait être aussi bref que <em>Les Feux de l'amour</em>. Mangas papier : les animés s’insupportaient. J'ai appris à les regarder, un peu, grâce à Palpatine qui m'a pris par les sentiments avec l'héroïne de <em>Samouraï Champloo</em>, qui ne pense qu'à manger. J'ai commencé à m'identifier. Mais conservé une préférence pour les séries à l'heure du dîner, ne serait-ce parce que je déteste devoir lire quand je suis en train de manger.</p><p>Et puis il y a eu le voyage <em>pourquoi pas ?</em> à Hong Kong ; j'ai découvert qu'il y avait plein de choses excitantes à découvrir.</p><p>Et puis j'ai commencé à développer un tropisme intellectuel pour l'Asie comme échappatoire à la pensée occidentale. Quelque chose de non-spécifique, non-érudit, essentiellement pour penser nos-mes limites, pour explorer les angles morts et peut-être trouver une autre manière de s'insérer dans le cours des choses. La philosophie qu'aborde Fançois Jullien dans ses ouvrages est essentiellement chinoise, mais depuis mon point petit point de vue occidentalo-centrée, tout ça est très loin, très similaire, et il m'a semblé en retrouver des échos dans <em>L'Empire des signes</em> de Roland Barthes. Le passage sur les baguettes m'a mise en transe : j'étais prête pour le Japon.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Reflet sur un building de Kyoto" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Reflet-nuage_zpsyj9q07s0.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>Air France a fait des promos de ouf sur les billets.</p><p>Palpatine en rêvait.</p><p>600 €. On a réservé l'aller-retour, casé au chausse-pied dans l'emploi du temps blindé de Palpatine.</p><p> <br /><br /><strong>Tokyo</strong></p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="One piece tower" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/One-piece-tower_zps6edim6xg.jpg" alt="One piece tower" width="80%" /></p><p> </p><p>Je n'ai pas aimé Tokyo. On n'y a pas fait l'amour. Le lit était minuscule, pourtant.</p><p>Les immeubles sont moins hauts, moins denses, moins modernes qu'à Hong Kong. Peu de buildings de verre et d'acier : de grands cubes de bétons, essentiellement, tagués de leur nom + <em>bldg</em> (que je lisais toujours <em>boulevards</em>).</p><p style="text-align: center;"> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Reflecteur_zpswpa03jtr.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>L'impression d'extrême-urbanité ne vient pas de l'architecture mais de l'absence de tout plan d'urbanisme concerté :<br />des routes aériennes en pleine ville comme dans les films de science-fiction, <br />avec leurs échangeurs, <br />leurs ponts - parfois au-dessus de la rivière, qu'ils transforment en douve ;</p><p>des trous soudains pour un garage ou parking new-yorkais ;<br /><br />des interstices plus fins que des coupe-gorge entre les immeubles, si fins qu'on se demande pourquoi donc ils les ont laissé ; <br /><br />des immeubles <br />de toutes tailles, de toute tristesse,<br />y compris petites,<br />et des maisons en pagaille, toujours alignées sans fantaisie, proprettes à ne pouvoir reproduire la pagaille pittoresque de Hong Kong ;<br />et partout, <br />partout, <br /> par-dessus, <br /> au-dessus, <br />en-dessous,<br />en <br /> tra<br /> vers, <br />enroulés, pendants, tirés : des câbles, partout des câbles, jamais enterrés. Ce sont peut-être ces câbles, avec leurs lignes qui se croisent, se parallèlent, se superposent, s'emmêlent, qui résument le mieux la ville, son hyperconnectivité qui se lit dans une installation digne du tiers-monde : le futur du passé. Tokyo devait être à la pointe de la modernité il y a vingt ans ; aujourd'hui, elle a l'allure rétro-futuriste d'un film de science-fiction déjà un peu daté. Je doute que la ville se soit radicalement transformée depuis que mon grand-père l'a visitée pour raisons professionnelles : j'ai arpenté les cartes postales photographiques qu'il m'a montrées, vaguement bleuies dans leur pochette.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="La photo paraissait nette sur l'écran de l'appareil photo… Je la mets quand même, je l'aime trop. Puis cela montre les poignées en plastique au design très années 1970." src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Plan-metro-Tokyo_zpsd6khvinh.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>À l'école primaire, les étiquettes <em>Modernité</em> et <em>Contemporain</em> de la frise chronologique qui ornait le mur m'ont souvent plongée dans la perplexité. Pour la première fois, je comprends qu'on ait eu envie de donner le nom de modernité à une période de l'histoire dont on savait qu'elle allait passer comme les autres. Peut-être que la modernité appartient déjà au passé.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Petite agence immobilière à Yanaka, le quartier de Tokyo qui ressemble le plus à Kyoto" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Agence-immobiliere-vintage_zps9mknm0gv.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>Je ne retiens jamais les ères, Meji, Showa… Tokyo, c'est l'ère inspecteur gadget. Celle d'avant l'informatique, ou plutôt de ses débuts, comme complément magique de la mécanique. Avant l'ordinateur : la machine. Avant le robot : l'automate. J'ai halluciné du nombre de boutons physiques sur lesquels on a appuyé : sur les distributeurs de boissons, présents partout, au milieu de la rue, d'un parking, à des prix de supermarché ; sur les automates de la billetterie, une personne, deux personnes, deux adultes et un enfant, un adulte et un enfant, trois adultes, tous les cas de figures listés à côté de l'écran ; ou sur les machines de commande des <em>ramen</em>. Un monsieur nous a regardé les photographier sans comprendre : renversement, nous voilà les Japonais des Japonais.</p><p>Les gens m'ont semblé tellement tristes, dans l'ensemble. À Kyoto, c'est plus contrasté, plus décontracté, mais à Tokyo les costards et les sempiternelles mêmes longues jupes sages écrasent les individualités en une masse sans couleur, sans gaité. Guerre plus de deux ou trois lolitas. Les design <em>kawaï</em> partout photographiés semblent moins l'émanation d'une fantaisie intrinsèque qu'une soupape de sécurité, une régression-bonbon pour faire aller. Tout comme les concerts publics de J-pop (nous en avons vu deux : un à Tokyo, un à Osaka) où des gamines faisant du play-back sur des estrades de kermesse sont shootées par un public masculin qui bande au téléobjectif. Les <em>pachinko</em> donnent la même impression de soupape de sécurité lorsque leurs portes coulissantes s'ouvrent sur un vacarme assourdissant moins ludique que violent, fussent les rangées de machines entièrement roses. Chacun dans son espace, sans dépasser. Les gens polis jusqu'à être froids comme des galets. Plus respectueux que généreux. Des corps qui se gênent, dont il faut masquer les bruits aux toilettes par des bruits plus sonores de chasse d'eau et retenir les microbes par des masques de chirurgien dans le métro. (Ces masques qui mangent les visages font naître un érotisme inattendu : on se surprend à essayer de deviner les traits, et on trouve finalement plus de beauté à la découvrir voilée.)</p><p>Un après-midi, j'ai laissé Palpatine à un rendez-vous pro avec l'homonyme exacte de mon amie d'enfance (j'ai ouvert des yeux ronds quand Palpatine, après coup, m'a dit son nom : âge similaire, enfance en France… mais la demoiselle n'a jamais confirmé ou infirmé la coïncidence quand on la lui a rapportée par e-mail). Direction Tokyo Hands, un magasin de 8 étages style BHV, rempli d'objets improbables. J'ai passé un temps fou au rayon cuisine et papeterie, entre les porte-clés sushis, toasters d'onigiri-oreilles de lapins et tampons kawaï. J'ai pris plein de photo ; j'ai tout tripoté ; j'avais envie de tout acheter et je suis devenue folle à essayer de choisir quelques bricoles à ramener, quoi pour qui, ces stickers ou ce carnet, pour X ou pour Y, l'excitation jusqu'au dégoût, la folie de l'abondance comme l'ont peut-être éprouvé les premières générations de la consommation de masse. Née avec, je l'ai redécouverte ailleurs. (De retour, je trouve que j'ai été trop raisonnable.)</p><p>C'est l'avantage de l'<em>autre</em> culture : il y a toujours quelque chose dont rire ou s'étonner, si bien qu'on peut ne pas s'imaginer vivre un seul instant dans une ville et s'amuser à la visiter. Quand même, au bout d'une semaine, après avoir poussé l'exploration jusqu'à tester la fonction bidet des toilettes, j'étais contente de changer de crèmerie. Le trajet en Shinkansen a un peu atténué mon regret de ne pas avoir prévu plus d'endroits (et moins de villes) pour le séjour : le mont Fiju, identifié à posteriori par l'absence d'autre montagne remarquable, était caché dans les nuages et le littoral s'est révélé laid, laid, laid, gris cube, très industrialisé. Il n'y a guère que les rizières qui étaient riantes - et à ce titre dûment photographiées par des petites hordes de photographes en trépied.</p><p> </p><p><strong>Kyoto</strong></p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Kyoto-riviere_zpsw3adcyh9.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>Arrivée à Kyoto, j'ai pu, soulagée, admettre que Tokyo était moche. (Souvent, préférer A à B n'est pas aimer A mais n'aimer pas B. Et souvent, comme on ne veut pas se l'avouer, on se trouve à renchérir sur A : Kyoto, ça oui, j'ai aimé.)</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Séance de selfies en kimono, ou comment se jouer d'un tenue contraignante qui entrave et rend mal assuré le pas." src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Trio-en-kimono_zpsefaigfp5.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>Kyoto, c'est un grand plateau entre deux volées de montagnes, des nuages de l'une à l'autre en guise de pigeon voyageurs, et une rivière le long de laquelle il fait bon se promener le dimanche soir, à notre arrivée, avec des grappes de filles qui se selfisent en kimono et des restaurants sur pilotis qui s'allument peu à peu. Nous ferons nos adieux à la ville un peu moins d'une semaine plus tard au même endroit, moins peuplé, mais toujours ce je-ne-sais-quoi d'horizon qui vous ferait presque un pincement au cœur, comme à San Francisco, le soir dans la baie. Un émotion géologique, comme si une baie, une rivière, des montagnes vous faisaient soudain sentir le passage du temps, celui que l'on n'est pas en mesure de mesurer par le cours de nos vies et qui dévale à flanc de montagne en un gigantesque cimetière, non mentionné par le guide, mais très impressionnant, à quelques pas du temple Kiyomizu-dera (on devrait toujours dévier, on a besoin de s'égarer). On monte et l'on surplombe soudain une foule de fantômes, sagement assis sur leurs stèles dans la lumière, si nombreux avant nous, avec nous.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Gris-rouge_zps7kgmjnra.jpg" alt="" width="60%" /></p><p> </p><p>Bien sûr, la ville comporte son lot de quartiers moches en cubes et béton, que nous avons eu tout loisir d'admirer sur les trois kilomètres entre le château et le pavillon d'or (j'ai un peu râlé contre Palpatine qui a râlé contre le réseau de transports en commun). Mais dans l'ensemble, dans ce que j'en ai constitué comme mémoire en tous cas, cela ressemble à Yanaka, le quartier de Tokyo que j'ai préféré, avec des maisons basses, prises dans les câbles et le pittoresque de bicoques qui crient le chez-soi.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Retroviseur-velo_zpsy5oqhftv.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>Notre hôtel, idéalement situé, donnait sur un réseau de galeries couvertes, dont le Nishiki market, une portion où les boutiques empiètent sur la rue et deviennent marché, moins de fruits et légumes que divers aliments saumurés, grillés, embrocheté, et babioles touristiques au milieu du sésame noir et du thé vert. Sûrement cela joue-t-il aussi dans mon appréciation de la ville - à Tokyo, notre hôtel n'était pas loin d'un gigantesque échangeur au-dessus de l'eau.</p><p>Et il y a les temples, évidemment, dans la ville comme autant de bosquets dans un jardin japonais, bien taillés, circonscrits. D'immenses, qui prennent un pâté de maisons quand on sort de la gare. De tous petits que, sans leur toit, on méprendrait pour des maisons individuelles.</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Le temple près de l'hôtel semblait surtout servir de bon plan parking…" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Reflet-temple-voiture_zpswekm5npu.jpg" alt="reflet d'un temple sur le capot d'une voiture" width="100%" /></p><p> </p><p>C'est parfois un bâtiment, parfois un ensemble de bâtiments, qui valent parfois surtout pour leur jardin et qui parfois aussi n'en ont pas.</p><p>Certains sont shintoïstes, d'autres bouddhistes. Du shintoïsme, je n'ai saisi que la chorégraphie : taper deux fois dans ses mains avant de s'incliner. Mais peut-être n'est-ce pas si superficiel pour ces rites sans religion. On honore les ancêtres. Pas mal de petits temples sont d'ailleurs adossés à des cimetières, plein de grands cartouches calligraphiés qui ressemblent à des skis et des godets qui servent tantôt de vase tantôt d'offrande (d'eau et de thé, mais manifestement les canettes de bières sont aussi appréciées).</p><p>Les temples principaux, d'intérêt touristiques, s'apparentent davantage à une mise en scène, celle de la grandeur, de ce qui n'est pas là et partant de ce qui y est : arbres, montagne, nature, prochain. J'aime beaucoup beaucoup le symbole de la porte, la porte en tant que seuil, qui ne débouche sur rien et qui est à elle-même son propre but : avancer et marquer cette avancée comme la croissance se marque d'un anneau sur le bambou. Plus encore que sous les innombrables <em>torii</em> d'Inari Fushimi-taisha (chouette promenade-grimpette dans la montagne), qui suggèrent que la voie n'est que cela, succession de seuils sans autre buts qu'eux-mêmes, c'est au Nanzen-ji que je l'ai ressenti : pas de <em>tori</em> mais un immense cadre avec d'immenses portes et un chambranle sur lequel nous touristes nous asseyons comme sur un banc pour voir ce qui apparaissait soudain d'être encadré : le jardin, la montagne, la brise agréable d'été.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Une de mes photos préférées, au Nanzen-ji" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Nanzen-ji_zpsasxgvbnn.jpg" alt="" width="80%" /></p><p> </p><p>Non-japonais, le jardin. Nous en avons visité quelques-uns par la suite et ce qui m'a frappé n'a pas tellement été l'aspect miniature ou la netteté des tailles et des tracés que l'atmosphère mortifère qui cela créait, même grouillant de touristes. Ce n'est plus là l'exercice de style que l'on peut voir dans les jardins botaniques, le <em>jardin japonais</em> à côté de la roseraie ou des jardins à la française. Au Japon, les jardins japonais, tenus comme des intérieurs, transpirent la discipline et la résignation. Résignation face à plus grand plus durable que soi. On ne cherche pas, ici, à se rendre comme maître et possesseurs de la nature : on s'est rendu, on a jeté l'éponge et on s'est recroquevillé dans son pré carré, son jardin miniature en attendant de se trouver dans sa boîte miniature - une tombe à ciel ouvert, joliment fleurie. L'impression était particulièrement forte à Tenryu-ji, où les jardins sont dessinés pour être intégrés au paysage. Je m'attendais à une virtuosité paysagiste à la Vaux-le-Vicomte ; j'ai trouvé, en cherchant, une découpe d'arbre suivant la ligne des montagnes forestières, derrière, et je me suis éprouvée en creux de la nature, non en son sein, tombée là comme dans un puits. J'ai trouvé tristes ces tailles contraintes, rabougries à force de ne pas vouloir être encombrantes et j'ai eu très envie de jardins à l'anglaise, d'herbes folles et de chemins qui ne soient pas tout tracés.</p><p> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Jardin-Tenryu-silhouette-encadree_zpsuex4hejw.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p>Certains temples-jardins ont un sens de visite : circulez, touristes, il n'y a rien à voir, chemin nord, chemin sud, A, B, vous avez tout regardé, voilà votre billet bien rentabilisé. On prend des photos depuis notre côté de la barrière de bambou et on suit la colonie de fourmi, dispensé de divaguer. Ce sont des jardins qui <em>se font</em>. On a fait le pavillon d'or, <em>check</em> ; et le pavillon d'argent sans la moindre trace d'argent, <em>check</em>, <em>check</em>. Aux jardins qui se visitent, je préfère les ja
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlTokyo, Kyoto, Osaka, série ocretag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2017-06-25:30938962017-06-25T19:09:00+02:002017-06-25T19:09:00+02:00
<p style="text-align: center;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Velo-pittoresque_zpsyfmdfpgq.jpg" alt="" width="100%" /></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/ombres-tuiles-mur_zpsglll3ll7.jpg" alt="" width="100%"" /></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/temple-ombrage_zpsoqllbbye.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/porte-temple_zps2925bavo.jpg" alt="Lumière qui filtre sous la porte d'un temple fermé" width="100%" /></p>
Arianehttp://ariane.blogspirit.com/about.htmlRéveillons au Japon : tout est possible !tag:ariane.blogspirit.com,2013-01-11:29451312013-01-11T08:01:00+01:002013-01-11T08:01:00+01:00 Nous sommes partis au Japon pour la fin d'année, nous y étions à la fois...
<p>Nous sommes partis au Japon pour la fin d'année, nous y étions à la fois pour Noël et pour le 31 décembre et cela a donné lieu à deux réveillons fort différents.</p><p>Noël n'est pas une fête traditionnelle au Japon, elle existe un peu commercialement mais n'est ni importante ni fériée. Mais nous étions chez notre ami de Tokyo, français, et nous avons donc fait un repas de Noël festif purement occidental, avec dressage d'une fort jolie table.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-712762" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/02/2469322746.JPG" alt="P1060752.JPG" width="392" height="260" /></p><p>Nous avions apporté quelques ressources gourmandes de France dans nos bagages. Il y a par ailleurs de multiples possibilités sur place. On a donc dégusté un délicieux foie gras de canard que j'avais choisi à Paris, avec du pain de chez Kayser, une petite assiette de pâtes cèpes et foie gras, un peu de fromage (entamé la veille), des desserts Pierre Hermé (j'ai eu un faible pour le "2000 feuilles" au praliné-noisettes). Bref un festin comme on aurait pu le faire en France.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-712761" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/02/4063641130.jpg" alt="P1060756_reveillon.jpg" width="466" height="338" /></p><p>Le Réveillon du 31 décembre a une portée très différente. C'est le début d'une période de festivité et de repos pour le passage à la nouvelle année.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-712765" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/305200656.JPG" alt="P1060918.JPG" width="402" height="278" /></p><p>Nous étions cette fois à Kyoto sans projet particulier pour le réveillon et plutôt l'idée de manger "normalement". Mais une grande partie des restaurants avait fermé, les Japonais fêtant plutot cela chez eux, en famille. Nous étions presque résignés à manger du très basique acheté à la superette locale quand nous sommes rappelés d'un restaurant du quartier de Gion, tout près de notre lieu de résidence, où nous avions très bien mangé il y a quelques années. Le restaurant était ouvert, plein mais on nous a proposé de nous servir au sushi-bar où nous étions seuls. Le menu était assez coûteux (beaucoup moins que les repas de réveillon en France toutefois...) mais du coup, on a finalement eu l'impression de vraiment réveillonner. Car le repas s'est avéré tout à fait délicieux avec de nombreux produits de la mer mis en valeur avec finesse et raffinement, ainsi qu'une sorte de pot-au-feu de canard. De plus, le chef sushi ainsi que le patron-sommelier francophile étaient aux petits soins pour que tout se passe au mieux. On s'est régalés et on passé un très bon moment. Toutefois, cela n'avait rien à voir avec le réveillon des Japonais, très codifié, avec des aliments incontournables qui ont tous une signification symbolique.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-712764" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/4067204913.jpg" alt="P1060925_kyoto.jpg" width="568" height="219" /></p><p style="text-align: left;">Et vous, il vous est déjà arrivé de réveillonner à l'étranger ? En suivant les moeurs locales ou pas ?</p><p style="text-align: left;"><em>Petit complément sur la tradition du Nouvel An :</em></p><div>Comme je le disais, c’est le réveillon et le 1er janvier qui sont des moments importants pour les Japonais. Je connaissais quelques éléments sur le Nouvel An et j'ai eu 2-3 fois l'occasion de goûter le repas qui est proposé chaque année chez Toraya à Paris dans les tout premiers jours de Janvier et qui respecte scrupuleusement la tradition : soupe o-zoni et assiette o-sechi, cf un billet d’il y a un an : <a title="http://ariane.blogspirit.com/archive/2012/01/01/tradition-ou-pas.html" href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2012/01/01/tradition-ou-pas.html">http://ariane.blogspirit.com/archive/2012/01/01/tradition-ou-pas.html</a></div><div> </div><div>J’ai lu là-bas un papier intéressant du Japan Times (chance, je l’ai retrouvé en ligne : <a title="http://www.japantimes.co.jp/text/fg20121228mi.html" href="http://www.japantimes.co.jp/text/fg20121228mi.html">http://www.japantimes.co.jp/text/fg20121228mi.html</a>) sur la composition et les symboles du repas, très anciens, dont je vais reprendre quelques éléments. D’abord, avant minuit (et pas après, cela porterait malheur), on mange des soba et leur longueur est signe de longévité. Le repas de Nouvel An a été préparé à l’avance car on ne doit pas cuisiner ces jours-là. Du coup, puisque le contenu date d’une époque sans frigo, on avait des éléments salés, sucrés, saumurés, ... pour qu’ils se conservent. Il semble que beaucoup de personnes en aient un peu assez de ces goûts et aient envie de varier davantage. Elles gardent quelques éléments traditionnels pour le symbole et elles en ajoutent d’autres.</div><div> </div><div>On consomme une soupe o-zoni comprenant des mochi (une sorte de "pâté" de riz gluant et élastique) : les mochi sont incontournables là-bas dans cette période, on en voit partout (cf photo d’une fabrique artisanale). Pour ma part, je ne raffole pas, c’est assez indigeste à manger. J’ai eu l’occasion d’en manger un grillé et cela passe déjà mieux. On raconte d'ailleurs que, chaque année, quelques vieillards meurent étouffés le Jour de l'An en mangeant le mochi... Dans l’assiette o-sechi, il y a par exemple le '”gobo kobumaki”, une algue kombu farcie de racine de bardane qui symbolise une vie longue et stable comme cette racine, un morceau de racine de lotus dont les trous aident à regarder l’année qui commence, divers légumes et des oeufs de saumon synonymes de fertilité, de la purée de patate douce et marron dont la couleur dorée symbolise le souhait de prospérité, des haricots noirs signes de bonne santé, ... C'est donc très codifié (plus de détails dans l’article pour ceux qui lisent l’anglais).<p style="text-align: center;"><img id="media-713248" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/00/2593051144.JPG" alt="japon,réveillon,nouvel an,tokyo,kyoto,repas de fête,cuisine japonaise" width="281" height="216" /></p><p style="text-align: left;">Des Japonais se rendent dans un temple pour entendre les coups de cloche à minuit et surtout, ils sont hyper-nombreux (on l'a constaté à Kyoto, Kobe, Tokyo) à aller au temple (shinto) soit le 1er janvier au matin soit dans les jours suivants pour exprimer leurs voeux et faire des offrandes (photo : des draps sont tendus au Meiji Jingu à Tokyo pour recueillir les pièces tant elles sont nombreuses)</p><p style="text-align: center;"><img id="media-713249" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/629918266.JPG" alt="japon,réveillon,nouvel an,tokyo,kyoto,repas de fête,cuisine japonaise" width="406" height="271" /></p></div><div> </div>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlFrance: la candidate idéale!tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-04-26:32981322012-04-26T14:00:00+02:002012-04-26T14:00:00+02:00 L’énergie devrait faire l’objet d’au moins une soirée entière à la...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1227007657.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2166490976.jpg" id="media-114147" alt="japonaise-1.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-114147" height="451" width="209" /></a>L’énergie devrait faire l’objet d’au moins une soirée entière à la télévision, avec les candidats, des spécialistes, des représentants de toutes les tendances industrielles, des représentants du public. En l’état on reste sur une vague impression post-Fukushima, avec les opposants au nucléaires sans nuance d’un côté et les pragmatiques de l’autre. Tout choix devient émotionnel. La rationalité est comme évacuée.<br /> <br /> Un couple d’amis français est parti faire le tour du monde il y a un an, avec leur petite fille. Un voyage de découverte, de partage et de réflexion sur le monde. Ils ont tenu un journal de bord que l’on peut trouver <a target="_blank" href="http://lesyeuxdejulia.wordpress.com/2012/04/25/un-jour-ou-tout-etait-gris/#comment-18"><span style="text-decoration: underline;"><b>ici sur ce blog</b></span></a>.<br /> <br /> Dans la dernière livraison ils sont à Kyoto au Japon. Un Japon dont ils décrivent l’architecture comme triste et austère. Heureusement il y a les temples, les parcs et - clin d'oeil humoristique - les jeunes japonaises en minijupe pour égayer la ville:<br /> <br /> <i>«Un bon point pour les jeunes japonaises, qui n’hésitent pas à porter les jupes très courtes, dévoilant leurs jolies jambes jusque des hauteurs…inavouables !»</i></p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> Suit une réflexion sur la campagne électorale française.<br /> <br /> <i>«Une campagne historiquement lamentable sera sanctionnée par un vote historiquement lamentable. Nous avions le choix entre deux têtes de file si peu enthousiasmantes !!comment s’étonner du résultat ! dommage que la politique en soit venue à ce niveau de mépris du vrai débat public, et que nos dirigeants n’aient que le courage de faire des promesses électoralistes !</i><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/200763770.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2438740561.jpg" id="media-114148" alt="japonaise2-minijupe.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" name="media-114148" height="323" width="200" /></a><br /> <i><br /> ... En tous cas, notre pauvre Europe est malade, et il semble que l’on ait choisi encore un moment de parler la langue de bois…d’où nous viendra un peu de couleurs ?»</i></p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> Un peu de couleur, une candidature enthousiasmante, le plaisir des japonaises en minijupes... l'envie de prolonger le clin d'oeil humoristique.... et...</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> ... et je crois avoir trouvé la candidate idéale! Si la présidence est une fonction qui représente la nation, elle a toutes les compétences qu'il faut. en terme de représentation. Même l’habit est déjà de couleur bleue - pas le bleu sombre français habituel, mais un bleu revu et joyeux, un turquoise susceptible de nous faire à nouveau rêver de lendemains ensoleillés.<br /> <br /> Donc pour la présidente, l’image 1 (cliquer pour agrandir).</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> Bien sûr on ne peut imaginer avec elle un premier ministre genre Fillon ou Mélenchon. Soyons sérieux: la gaité ou la mort! Donc en première Ministre, l’image 2.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2413571812.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1425829946.jpg" id="media-114149" alt="japonaise3.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-114149" height="222" width="283" /></a>Enfin le nouveau gouvernement devra communiquer avec précision et pédagogie, expliquer ses choix, avoir une ligne claire et montrer la voie à suivre sans ambiguïté. La porte-parole est trouvée (image 3).</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> Onremarquera que les élues mettent en pratique l'austérité vestimentaire pour faire des économies et vont à pieds pour réduire le train de l'Etat. Il est encore temps de tout recommencer. Pour aller plus vite et avoir une présidente le 6 mai, je propose d’élire la candidate par acclamation. Allez, vous aussi Mesdames!</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">On pourrait au passage en profiter pour changer l'hymne national. Cette vieille Marseillaise dégoulinante de sang et remplie de bataillons belliqueux laisserait la place à quelque chose de neuf et fun chanté par les membres du gouvernement.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Elle est pas joyeuse la France comme ça? Françaises, français, vous savez maintenant ce qu'il vous reste à faire. Si vous élisez l'un des deux candidats actuels, c'est que vous l'aurez vraiment voulu...</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><object height="315" width="560" data="http://www.youtube.com/v/2ad2gDHHrw4?version=3&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/2ad2gDHHrw4?version=3&hl=fr_FR" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;">Drôle de campagne. Alors que sévit une crise multiforme: économique, culturelle, relationnelle au sein des sociétés, il n’y a pas de grand débat de société, pas d’analyse soutenue de la situation, pas de grand projet enthousiasmant mis en oeuvre. Juste des catalogues de mesures dont on ne peut saisir la valeur face aux enjeux considérables qui sont là.</p>
Arianehttp://ariane.blogspirit.com/about.htmlLeçon japonaise 5 : être végétarien, ce n'est pas forcément triste !tag:ariane.blogspirit.com,2011-11-30:24420152011-11-30T07:15:00+01:002011-11-30T07:15:00+01:00 Lors de ce voyage, nous sommes notamment allés à Kyoto, une ville...
<p>Lors de ce voyage, nous sommes notamment allés à Kyoto, une ville merveilleuse par ses innombrables temples, jardins, ... emplis de sérénité.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-627085" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/02/66484307.JPG" alt="P1040515.JPG" width="223" height="281" /></p><p>Et du fait de cette culture bouddhiste très présente, la cuisine végétarienne occupe une place importante, inspirée de la cuisine des monastères zen. Le centre de cette cuisine est le tofu, préparé sous diverses formes : frais, bouilli (yudofu), sous forme de yuba (la peau du tofu, bien plus appétissante que celle de notre lait !). On peut se régaler de cette cuisine dans certains restaurants spécialisés.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-627242" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/01/1206541910.JPG" alt="P1040503.JPG" width="396" height="257" /></p><p style="text-align: center;"><em>Dans les petites entrées, du "sashimi de yuba" et une "brouillade de tofu", ...</em></p><p style="text-align: center;"><img id="media-627244" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/00/619008158.jpg" alt="P1040548_tofu.jpg" width="445" height="273" /></p><p style="text-align: center;"><em>... avant le yudofu (tofu bouilli) et du yuba dans son tonyu (lait de soja)</em></p><p>C'est aussi un grand bonheur de déjeuner végétarien dans certains temples. Cette année, nous en avons découvert un nouveau, qui servait un repas copieux dans une série de bols come celle qu'utilisent traditionnellement les moines (mais ils n'en ont pas forcément autant !). C'était délicieux et très varié : une cuisine végétarienne pas du tout monotone !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-627086" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/02/1312741720.JPG" alt="P1040535.JPG" width="264" height="182" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-627241" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/01/01/4004632327.jpg" alt="P1040524_végé.jpg" /></p><p>Les tempura (beignets typiquement japonais) sont aussi l'occasion de préparer des légumes et je me suis ainsi régalée d'un assortiment de tempura entièrement végétarien, composé de dix légumes de saison : courge, plusieurs champignons, racine de lotus, petits oignons, noix de gingko, ...</p><p style="text-align: center;"><img id="media-627087" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/02/658863438.JPG" alt="P1040590.JPG" width="409" height="283" /></p><p style="text-align: left;">Comme je l'ai déjà dit, tout en n'ayant pas d'intention de devenir végétarienne, je suis vraiment ravie de me régaler de plats végétariens. Et je n'ai pas de problème à passer une journée sans viande ni poisson. Et vous ?</p>
Arianehttp://ariane.blogspirit.com/about.htmlCe qu'on ne mange pas au restaurant...tag:ariane.blogspirit.com,2011-02-04:21017892011-02-04T08:15:00+01:002011-02-04T08:15:00+01:00 ...mangeons-le chez nous ! Souvent, on va au restaurant pour manger ce...
<p>...mangeons-le chez nous !</p><p>Souvent, on va au restaurant pour manger ce qu'on ne cuisine pas chez soi. Des plats créatifs, compliqués, ou par exemple en ce qui me concerne, des sushis, une pizza au feu de bois, un couscous, .... Tous plats dont je n'ai ni la compétence ni l'équipement pour les réaliser.</p><p>Mais a contrario, il arrive qu'on cuisine chez soi un plat parce qu'on ne peut pas le trouver au restaurant. Ainsi, je vous donnais il y a quelques jours mes adresses favorites de <a href="http://ariane.blogspirit.com/archive/2011/01/17/restaurants-japonais-paris.html" target="_blank">restaurants japonais</a> à Paris. Eh bien, je n'en connais aucun où l'on puisse manger un "tofu bouilli" (yudofu) comme on le savoure à Kyoto. Un plat traditionnel de la cuisine bouddhiste végétarienne. Du coup, comme on adore le tofu, on s'est mis à le cuisiner à la maison et c'est un régal particulièrement adapté à l'hiver.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-556209" style="margin: 0.7em 0px;" src="http://ariane.blogspirit.com/media/00/00/3725627522.JPG" alt="P1030135.JPG" width="387" height="248" /></p><p>Ce n'est pas compliqué. L'essentiel, c'est d'avoir un bon tofu frais de style japonais (à acheter à Paris chez Ace, Kioko ou Jujiya notamment), de le faire cuire en gros cubes dans une marmite avec du bouillon dashi (avec de l'algue kombu) et des feuilles du chou (optionnel). Puis on trempe les cubes dans une sauce parfumée (à base de sauce soja, dashi, mirin, sucre, gingembre, ciboule par exemple). Et on déguste avec gourmandise même si l'on aimerait bien aussi être à Kyoto...</p><p>Et vous, cuisinez-vous des plats que vous ne trouvez pas ailleurs ?</p><p><img id="media-556210" style="margin: 0.7em auto; display: block;" src="http://ariane.blogspirit.com/media/02/02/2335844529.jpg" alt="alimentation,restaurant,cuisine,japon,tofu bouilli,yudofu,kyoto" width="277" height="396" /></p><p style="text-align: center;"><em>Un "appareil" à yudofu tout intégré que l'on trouve parfois au Japon </em><em>dans les ryokan (auberges traditionnelles) pour le petit déjeuner</em></p>
eurocitoyenhttp://eurocitoyen.blogspirit.com/about.htmlClimat : trop dur pour l'Europe ?tag:eurocitoyen.blogspirit.com,2009-01-29:17028392009-01-29T15:29:00+01:002009-01-29T15:29:00+01:00La commission européenne vient de présenter, ce mercredi 28 janvier, son...
La commission européenne vient de présenter, ce mercredi 28 janvier, son projet de proposition pour les nouvelles négociations mondiales sur le climat. Il s'agit de préparer le nouveau traité international pour limiter les gaz à effet de serre. Ce futur accord, qui doit être validé à Copenhague en décembre prochain, remplacera le protocole de Kyoto (1997). Le commissaire européen a l'environnement, Stavros Dimas, explique que <em>« pour parvenir à un accord, il sera crucial de trouver de nouveaux modes de financement »</em>. L'exécutif européen propose une alternative : ou bien un engagement annuel des pays riches en faveur des pays en développement basé sur les émissions de gaz relatif au PIB ; ou bien un prélèvement sur les recettes de leurs enchères d’émissions.Si les pays industrialisés devraient porter la plus grande part de l’effort, en réduisant collectivement leurs émissions de gaz à effet de serre de 30% d'ici 2020 (par rapport aux volumes de 1990), la Commission européenne souhaite aussi que les pays en croissance économique prennent leur part de responsabilité. En outre, la Commission de Bruxelles propose un marché commun du carbone au sein de l’OCDE d’ici à 2015. Ce serait une étape vers un marché mondial, selon les experts de l'UE. L'Europe des 27 a déjà prévu de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 (30% en cas d'accord à Copenhague).La crise financière mondiale risque de peser lourd dans la négociation, et probablement dans un sens défavorable à la planète. A moins que les Etats développés comme en développement se mettent d'accord sur la nécessité de développer - en commun ! - des énergies sans conséquence sur le changement climatique. En tout cas, la maîtrise des énergies et des matières premières est au coeur de toute nouvelle donne internationale. Et dans ce domaine, l'Europe dans son ensemble paraît avoir peu de moyens de pression, à l'heure qu'il est.