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Tania
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Etre une femme
tag:textespretextes.blogspirit.com,2024-03-11:3355574
2024-03-11T06:00:00+01:00
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Peut-être êtes-vous de celles (voire de ceux) qui, une fois lu le premier...
<p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Peut-être êtes-vous de celles (voire de ceux) qui, une fois lu le premier tome du <a title="Couverture originale en poche" href="https://bouquinbettybook.com/produit/journal-1931-1934-anais-nin-le-livre-de-poche/" target="_blank" rel="noopener"><em>Journal</em></a> d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ana%C3%AFs_Nin" target="_blank" rel="noopener">Anaïs Nin</a> paru au Livre de Poche, attendiez impatiemment la parution du tome suivant ? Aux six tomes de ce <em>Journal</em> (1931-1966) édité d’abord chez Stock, dans une traduction de Marie-Claire Van der Elst relue par l’auteur, s’est ajouté en 1982 le <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.editions-stock.fr/livre/journal-t07-1966-1974-9782234014121/" target="_blank" rel="noopener">septième</a> et dernier tome (1966-1974), traduit de l’anglais par <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atrice_Commeng%C3%A9" target="_blank" rel="noopener">Béatrice Commengé</a> – celui-ci n’est pas dans ma bibliothèque, voilà que je doute de l’avoir lu. La même a traduit de l’américain, en 1977, <em>In Favor of The Sensitive Man and Other Essays</em>, devenu en français <em><a title="Site du Livre de poche" href="https://www.livredepoche.com/livre/etre-une-femme-et-autres-essais-9782253107217" target="_blank" rel="noopener">Etre une femme</a> et autres essais.</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/454563039.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1375404" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/869603305.jpg" alt="anaïs nin,etre une femme,essais,littérature américaine,journal,féminisme,écriture,bergman,culture,société" /></a></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ce recueil de conférences, articles, entretiens, critiques qu’Anaïs Nin (1903-1977) avait classés elle-même de son vivant comporte trois parties : <em>Femmes et hommes</em> (que je viens de relire) ; <em>Livres, Musiques, Films</em> ; <em>Lieux enchantés.</em> On peut lire <a title="A feuilleter (Le Monde d'Arthur)" href="https://www.lemondedarthur.fr/livre/20145158-etre-une-femme-et-autres-essais-et-autres-essais-anais-nin-le-livre-de-poche" target="_blank" rel="noopener">ici</a> les premières pages, en commençant par <em>« L’érotisme féminin » </em>où elle observe le lien entre amour et sexualité qui distingue en général les femmes des hommes et la manière dont la voix des femmes à propos de leur sensualité a longtemps été étouffée. Les livres de D. H. Lawrence ont été brûlés, ceux d’Henry Miller ou de James Joyce bannis, sans qu’on s’en prenne à eux personnellement, tandis que le <em>« dénigrement continu de la critique » </em>envers les femmes qui osaient écrire des scènes sensuelles en ont poussé beaucoup à signer leurs œuvres de noms d’hommes pour échapper aux préjugés.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Anaïs Nin rapporte, d’après le <em>Journal</em> de George Sand, que Zola <em>« qui la courtisait, obtint d’elle une nuit d’amour ; et parce qu’elle fit vivre si librement sa sensualité, il laissa en partant de l’argent sur la table de nuit, donnant à entendre qu’à ses yeux, une femme passionnée était une prostituée. » </em>Trouvant Kate Millett injuste à l’égard de Lawrence, Nin le défend et cite son passage préféré de <em>L’amant de Lady Chatterley</em>. Rappelant la distinction entre érotisme et pornographie, elle appelle les femmes à se chercher de nouveaux modèles pour l’écriture érotique, à se libérer de leurs tabous.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Dans une conférence donnée à San Francisco en avril 1974, à l’occasion de la <em>« Célébration de la Femme dans les Arts »</em>, Anaïs Nin explique ce qui pousse à écrire ou à créer une œuvre d’art. Parmi les phrases que j’y ai cochées, en voici une qui me plaît particulièrement et qui illustre bien les raisons de tenir un journal comme elle l’a fait toute sa vie : <em>« Nous écrivons pour goûter la vie deux fois, sur le moment et rétrospectivement. »</em> Et aussi : <em>« Si vous ne respirez pas en écrivant, si vous ne criez pas en écrivant, si vous ne chantez pas en écrivant, alors n’écrivez pas, car notre culture n’en a nul besoin. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><em>« Etre une femme »</em> est le titre d’une interview parue dans <em>Vogue</em> en octobre 1971. On l’interroge sur sa redécouverte par les jeunes, sur Henry Miller avec qui elle a eu une liaison passionnée, sur le rôle des hommes dans son œuvre, sur <em>« la femme nouvelle »</em>… Ses réponses nuancées s’appuient toujours sur son expérience personnelle, ses lectures, la psychanalyse. </span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Dans <em>« Notes sur le féminisme »</em> (1972), elle rappelle qu’elle n’a cessé de dénoncer dans son <em>Journal</em> les <em>« nombreuses restrictions dont la femme est victime ». « Le Journal était en lui-même une façon d’échapper au jugement, un endroit où je pouvais analyser la vérité sur la situation de la femme. »</em> Pour l’efficacité du mouvement féministe, elle appelle à des actions lucides menées par des femmes <em>« libérées affectivement »</em>, refuse <em>« la colère aveugle et l’hostilité »</em> non maîtrisées, les généralisations, toujours fausses. <em>« Il est moins important d’attaquer les écrivains hommes que de découvrir et de lire les écrivains femmes, de s’en prendre aux films mis en scène par des hommes que de faire faire des films par des femmes. » </em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Une préface à <em>Ma sœur, mon épouse : une biographie de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lou_Andreas-Salom%C3%A9" target="_blank" rel="noopener">Lou Andreas-Salomé</a></em> par H. F. Peters – <em>« un portrait sensible qui nous fait aimer son talent et son courage »</em> –, un article sur E<em>ntre moi et la vie : biographie de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Romaine_Brooks" target="_blank" rel="noopener">Romaine Brooks</a></em> par Meryle Secrest sont des textes plus intéressants, à mes yeux, que son aperçu sur les femmes et les enfants au Japon.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">L’article éponyme (en anglais) termine cette première section d’<em>Etre une femme</em> : <em>« Pour l’homme sensible »</em>. De ses rencontres avec des jeunes femmes universitaires, elle dégage un <em>« nouveau type d’homme »</em> désiré par <em>« un nouveau type de femme »</em>. Non pas le <em>« mâle »</em> dans sa fausse virilité, mais <em>« l’homme sincère, naturel, sans arrogance ou vanité, l’homme qui n’impose rien, attaché aux vraies valeurs et non à l’ambition, celui qui déteste la guerre et la cupidité, le mercantilisme et l’opportunisme politique. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Anaïs Nin a rencontré de ces couples sans <em>« guerre des sexes »</em>, qui se partagent les tâches, qui <em>« désirent voyager tant qu’ils sont jeunes, vivre dans le présent » plutôt que de passer leur vie « à la poursuite de la fortune »</em>. Sa description du <em>« nouveau couple »</em> annonce très justement la manière d’envisager la vie que nous observons de plus en plus souvent autour de nous. Nous les voyons davantage aujourd’hui, ces hommes chez qui la sensibilité n’est pas faiblesse, qui osent montrer leurs émotions et cherchent la compréhension plutôt que le pouvoir sur l’autre.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Dans la deuxième partie de l’essai (<em>Livres, Musiques, Films</em>), je n’ai relu que la belle conférence d’Anaïs Nin sur Ingmar Bergman. En voici un extrait pour terminer, sautez-le si vous détestez ses films. <em>« Bergman dit que nous sommes assez intelligents pour faire notre analyse personnelle de l’expérience qu’il nous fait partager. Il nous demande de la</em> ressentir, <em>parce qu’il sait que seule l’émotion et non l’analyse, peut nous transformer. Il communique directement avec notre inconscient. Celui qui ne cherche que la clarté d’une analyse reste un touriste, un spectateur. Et je suppose, devant l’incompréhension dont Bergman est l’objet, que beaucoup se sentent mieux dans leur rôle de touristes et ne souhaitent pas remuer, éveiller, déranger, ces obscures parties d’eux-mêmes qu’ils ne veulent même pas reconnaître. »</em></span></p>
guy-sembic
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Journal de bord inachevé
tag:parolesetvisages.blogspirit.com,2022-12-28:3328078
2022-12-28T08:30:48+01:00
2022-12-28T08:30:48+01:00
… Une œuvre d’écrivain, de témoin de son temps qui raconte… L’œuvre de...
<p class="western" align="justify">… <span style="font-size: medium;">Une œuvre d’écrivain, de témoin de son temps qui raconte… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">L’œuvre de tout homme ou femme de ce monde qui, sa vie durant, porte à la connaissance de personnes de son entourage (et, par extension, dans un espace de relation et de communication plus élargi) tout ce qu’il, elle exprime, écrit… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Une œuvre d’artiste…</span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">L’œuvre dans ses divers registres et dans son évolution époque après époque et qui ne cesse de se construire… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Œuvre de toute une vie… </span></p><p class="western" align="justify"> </p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Toute œuvre s’édifiant jour après jour par le travail et par ce qu’il y a de déterminé, de permanent en nous, et de passion (et parfois d’inné)… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Toute œuvre demeurera inachevée </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Sera comme un bagage laissé sur le quai avant que nous soyons poussé dans le wagon d’un train dont la destination nous est inconnue </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Portera en elle tout ce qui n’aura pas été dit, écrit, joué, dessiné, peint … Et qui existait avant que nous le disions, l’écrivions, le jouions, le dessinions, le peignions</span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Sera ce journal de bord inachevé d’un cosmonaute naufragé devenu silhouette de poussière dans une capsule-canot en errance dans l’espace… </span></p><p class="western" align="justify"> </p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Dieu ou ce qui ressemble à dieu</span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Ou l’extraterrestre archéologue explorateur de vestiges et de traces de vie, découvreur bienveillant et voyant… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">C’est l’Interlocuteur que le cosmonaute naufragé tout seul dans sa capsule-canot, imagine jusqu’à le faire exister, tant qu’il peut encore écrire dans le journal de bord… </span></p><p class="western" align="justify"> </p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Mais sur la Route avant la gare, avant le quai d’embarquement</span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Il y avait déjà tous ces humains le long de la route </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Qui étaient Dieu ou ce qui ressemblait à dieu</span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Ou qui étaient l’archéologue découvreur parfois voyant et attentionné parfois pas trop bienveillant mais qui était l’Interlocuteur… </span></p><p class="western" align="justify"> </p><p class="western" align="justify"> </p>
Tania
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On se croira
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-11-05:3278982
2022-11-05T08:00:00+01:00
2022-11-05T08:00:00+01:00
« Mes camarades de classe avaient raison : écrire est un...
<p><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1165081865.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1175860" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1895778810.jpeg" alt="Lafon Quand tu écouteras.jpeg" /></a>« Mes camarades de classe avaient raison : écrire est un mélange de </span></em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">n’importe quoi</span><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">, en périphérie du réel, loin de la vérité, car elle n’existe pas. Et ces précieux </span></em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">n’importe quoi </span><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">nous lient les uns aux autres, écrivains aux lecteurs, comme un serment, un contrat dont on ne respecterait qu’un terme : on se croira.<br /></span></em><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Nous sommes les enfants des romans que nous avons aimés, ils se déposent au creux de nos peines, de nos manques, ils contiennent tout ce qui se dérobe à nous, qui passe sans qu’on ait pu le comprendre, nous sommes faits d’histoires qui ne nous appartiennent pas, elles nous irriguent et nous hantent, nous qui « marchons dans la nuit au-dessous de ce qui est écrit là-haut, également insensés dans nos souhaits, dans notre joie, notre affliction » (Diderot). »</span></em></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Lola Lafon, <a title="La nuit de Lola Lafon (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/11/01/la-nuit-de-lola-lafon-3278981.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Quand tu écouteras cette chanson</em></a></span></p>
Tania
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La nuit de Lola Lafon
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2022-11-03T08:00:00+01:00
2022-11-03T08:00:00+01:00
De sa nuit au musée Anne Frank le 18 août 2021, Lola Lafon avait parlé...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">De sa nuit au musée Anne Frank le 18 août 2021, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lola_Lafon" target="_blank" rel="noopener">Lola Lafon</a> avait parlé avec émotion à <a title="Lola Lafon sur les traces d’Anne Frank / La Grande Librairie du 8/9/2022 (YouTube)" href="https://www.youtube.com/watch?v=QUz0WSSf8B4" target="_blank" rel="noopener"><em>La Grande Librairie</em></a>. La lecture de <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.editions-stock.fr/livres/ma-nuit-au-musee/quand-tu-ecouteras-cette-chanson-prix-decembre-2022-9782234092471" target="_blank" rel="noopener"><em>Quand tu écouteras cette chanson</em></a> m’a bouleversée. Elle y rend hommage à la jeune fille juive qui a tenu son journal dans <em>« l’annexe »</em>, où sa famille a vécu cachée des nazis pendant plus de deux ans, une jeune autrice à part entière.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2274108603.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1175859" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/640970888.jpg" alt="lola lafon,quand tu écouteras cette chanson,récit,littérature française,ma nuit au musée,anne frank,journal,juifs,shoah,écriture,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Fac-similé du Journal d'Anne Frank exposé au Anne Frank Zentrum de Berlin en 2008.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Quand tu écouteras cette chanson</em> touche à l’intime, au non-dit. Lola Lafon s’y dévoile avec pudeur, avec intensité. Elle parle de ses origines, de sa famille, de ses rapports avec la <em>« judaïté »</em>, de la jeune fille qu’elle a été, de choses et de personnes sur qui elle n’avait jamais écrit jusque-là. <em>« Anne Frank, que le monde connaît tant qu’il n’en sait pas grand-chose. » </em></span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Lors d’un entretien préalable, le directeur du Musée lui demande ce que la jeune Anne représente pour elle, ce qui la met mal à l’aise. Elle lui envoie un mail qui se termine sur cette citation de Duras : <em>« Si on savait quelque chose de ce qu’on va écrire, avant de le faire, on n’écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Laureen Nussbaum est <em>« l’une des dernières personnes en vie à avoir bien connu les Frank, […] une pionnière : elle étudie le</em> Journal <em>en tant qu’œuvre littéraire depuis les années 1990. »</em> Elle raconte à Lola Lafon combien Anne, onze ans, la sœur de son amie Margot, était bavarde, <em>« pénible et adorable »</em> pour les adultes. Les deux sœurs étaient très gâtées par leur père Otto, <em>« un homme moderne, pour l’époque »</em>, attaché à ce que ses filles soient éduquées et critiques.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Après avoir fui l’Allemagne en 1933, leurs familles s’étaient rencontrées à Amsterdam. La capitulation de la Hollande en mai 1940 les prend au piège, puis les premières mesures antijuives. Anne Frank énumère le 20 juin 1942 tout ce que les juifs doivent faire et tout ce qui leur est interdit – première page où elle rend compte <em>« d’autre chose que de son quotidien d’écolière ».</em> Tous craignent la <em>« convocation »</em> envoyée aux jeunes juifs de seize à vingt ans. Le 6 juillet 1942, Margot, seize ans, n’étant pas au cours, Laureen passe chez elle : <em>« La porte de l’appartement des Frank est entrouverte. Les pièces sont vides, les lits défaits. » </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Laureen Nussbaum invite Lola L. à lire les quatrièmes de couverture du <em>Journal </em>(<em><a title="Edition originale" href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/78/Original_Book_Copy.jpg" target="_blank" rel="noopener">Het Achterhuis</a> </em>en néerlandais)<em>, « extrêmement révélatrices » </em>de ce que les éditeurs ont souligné et des mots qu’ils ont évités. En laissant dans l’ombre l’essentiel : Anne écrivait pour être lue, et non <em>« vénérée »</em> comme une sainte ou un symbole. En mars 1944, dans l’Annexe, Anne Frank avait entendu à la radio le ministre de l’Education en exil demander aux Hollandais de <em>« conserver leurs lettres, leurs journaux intimes »</em> comme futurs témoignages précieux. Aussitôt elle s’était mise à retravailler son texte.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Autorisée à passer la nuit dans <a title="Het Achterhuis (fondation Anne Frank)" href="https://www.annefrank.org/nl/anne-frank/het-achterhuis/" target="_blank" rel="noopener">l’Annexe</a>, Lola Lafon sait qu’elle passera dix heures dans un lieu vide – Otto Frank, le seul survivant, a exigé que l’appartement reste dans l’état. <em>« On dira : dans l’Annexe, il y a</em> rien <em>et ce</em> rien, <em>je l’ai vu. »</em> Huit personnes sont restées vingt-cinq mois ensemble dans cette cachette au-dessus des bureaux de l’entreprise, où cinq employés leur fournissaient <em>« vivres, livres et encouragements ».</em> Silencieux, immobiles, sauf une heure pendant la pause du déjeuner.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Lola Lafon raconte comment elle s’est préparée, ce qu’elle a lu, elle qui <em>« depuis l’adolescence, détourne les yeux ; celle qui ne regarde pas de documentaire sur la Shoah. Celle qui n’a lu que peu de livres à ce sujet. » </em>Mais elle « <em>sait</em> » cette histoire. L’histoire des familles russes, polonaises, qui ont tout quitté pour rejoindre <em>« une France de fiction, celle d’Hugo, de Jaurès et de la Déclaration des droits de l’homme ».</em> C’est l’histoire de sa famille, <em>« l’abîme »</em> auquel elle a tourné le dos à l’adolescence.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Aspirant plus que tout à être <em>« normale »</em>, elle restait vague sur ses origines russo-polonaises – <em>« ma blondeur était un passeport vers la tranquillité. »</em> Jamais elle ne disait qu’elle était juive. Elle a grandi en Bulgarie et en Roumanie, elle est trilingue : français, anglais, roumain, mais <em>« aucun accent, aucune appartenance ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Au <a title="Site néerlandais" href="https://www.annefrank.org/nl/" target="_blank" rel="noopener">Musée Anne Frank</a>, Teresien da Silva lui raconte les préparatifs d’Otto Frank jusqu’au 5 juillet 1942 : Margot a reçu la convocation redoutée, ils partiront le lendemain matin, Anne <em>« ne pourra emporter que l’essentiel. » </em>C’est dans la chambre étroite des parents et de Margot qu’un lit de camp a été installé pour l’écrivaine, la chambre d’Anne est juste à côté.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Pourquoi elle écrit, son enfance en Roumanie et son arrivée à Paris à l’âge de douze ans, pourquoi on tient un Journal, la publication du <em>Journal</em> d’Anne, l’arrestation et le sort des Frank, la rencontre d’une déportée… La nuit passe et Lola Lafon n’arrive pas à franchir la porte de la chambre d’Anne Frank. Rien de convenu dans <em>Quand tu écouteras cette chanson</em>, plutôt des battements de la sensibilité, de la mémoire – d’où surgiront des mots qu’elle n’avait jamais écrits. Entrer dans la nuit de Lola Lafon au musée Anne Frank est une lecture à part, intime, troublante, au cœur de l’absence et de la présence.</span></p>
Tania
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Vieux pommier
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-04-19:3267657
2022-04-19T18:00:00+02:00
2022-04-19T18:00:00+02:00
« J’avais devant moi une image parfaite du printemps : un...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1342885572.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1145912" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2249922256.jpg" alt="marie gillet,aussitôt que la vie,listes de la colline et au-delà,journal,provence,marche,promenade,nature,observation,réflexion,mémoire,résilience,culture,littérature française,récit" /></a>« J’avais devant moi une image parfaite du printemps : un magnifique vieux pommier en fleurs au milieu d’un pré d’un vert éclatant. J’étais heureuse de pouvoir éprouver cette joie de le voir et de n’en être point blasée. Cette beauté était là avant que j’arrive et si je n’étais pas venue, elle aurait quand même existé parce qu’elle est une vie en elle-même : les fleurs qui deviendront des fruits, les abeilles butinant pour nourrir leur reine féconde, emportant du pollen ailleurs et tout ce qui va avec, les saisons qui s’écoulent, la pluie, le vent, le soleil, les oiseaux, cette vie à laquelle je n’ai pas d’autre part que la contemplation. J’ai repris la marche mais sans me presser pour l’aller voir de près. Je me suis arrêtée à quelques pas pour le saluer encore, de loin encore, comme on le faisait à la Cour pour le Roi. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Marie Gillet, </span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2022/04/14/aussitot-que-la-vie-3267620.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Aussitôt que la vie</span></em></a></p>
Tania
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Aussitôt que la vie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2022-04-18:3267620
2022-04-18T08:00:00+02:00
2022-04-18T08:00:00+02:00
« Marcher, c’est écouter, suivre une trace, sentir la douceur de la...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Marcher, c’est écouter, suivre une trace, sentir la douceur de la terre ou l’arête des pierres, boucler une boucle, aller en ligne droite ou faire un détour, chercher le chemin, trouver le chemin, revenir en arrière, repartir en avant… […] » </em>Ainsi commence <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-aussitot_que_la_vie_listes_de_la_colline_et_au_dela_marie_gillet-9782140207006-72975.htm" target="_blank" rel="noopener"><em>Aussitôt que la vie</em></a> de <a title="Tous les billets T&P sur les livres de Marie Gillet" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/marie+gillet" target="_blank" rel="noopener">Marie Gillet</a>, qui vient de paraître.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2042113952.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1145861" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1795514069.jpg" alt="marie gillet,aussitôt que la vie,listes de la colline et au-delà,journal,provence,marche,promenade,nature,observation,réflexion,mémoire,résilience,culture,littérature française,récit" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Entre ciel et terre (<a title="L’asphodèle, entre ciel et terre… (Botanique Jardins Paysages)" href="http://www.botanique-jardins-paysages.com/lasphodele-ciel-terre-depuis-nuit-temps/" target="_blank" rel="noopener">source</a>)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Ce journal d’une marcheuse <em>« entre <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Massif_des_Maures" target="_blank" rel="noopener">Maures</a> et <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Garlaban" target="_blank" rel="noopener">Garlaban</a> »</em> en Provence, tenu durant le mois de février, est écrit <em>« sur le tracé des mots »</em>, ceux qu’elle note dans son carnet <em>« promeneur »</em> – écrire et marcher sont inséparables pour la narratrice. Cette amoureuse des carnets précise qu’ils<em> « ne servent pas pour la nostalgie seulement mais pour l’action d’écrire »</em>, ce sont <em>« des herbiers de mots, des dictionnaires personnels, des bibliothèques de traces ».</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Des listes de mots à propos des fleurs, des arbres, des couleurs, aident à raconter le chemin, les imprévus, les paysages. Marie Gillet se promène <em>« sur la colline et au-delà »</em>, comme indiqué en sous-titre : des phrases naissent ensuite de ses pas, où réapparaissent les mots des listes, balises pour rendre ce qu’elle a ressenti tout du long.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Ce sont les observations d’une visuelle qui aime nommer les choses du monde vivant avec justesse (le blog <a title="Blog de Marie Gillet" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/" target="_blank" rel="noopener"><em>Bonheur du jour</em></a> en témoigne à sa façon). La promeneuse ne se limite pas à décrire. <span style="font-family: 'Times New Roman', 'serif';">En avançant, elle marche avec ceux envers qui elle se sent redevable, par-delà les souffrances de son enfance.</span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"> </span>Le mistral ravive des souvenirs : <em>« Dès que j’ai habité chez Mètou, j’ai appris à vivre comme on vit ici : avec le vent. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Pendant longtemps, j’ai aimé sans me poser trop de questions cette nature que j’ai beaucoup fréquentée plus pour moi-même que pour elle. » </em>A présent, la marcheuse regarde la nature autrement, attentive à la palpitation des choses, se refusant à cueillir quoi que ce soit, à prendre des photos, tout entière disponible pour les rencontres et les éblouissements du jour.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Enfant, elle a beaucoup appris en accompagnant <em>« le Chef »</em>. Quand elle a pu se promener sans lui, elle lui rapportait des <em>« butins »</em> dans l’espoir d’un<em> « satisfecit ».</em> Elle ne connaissait pas encore la joie de marcher tranquillement, <em>« gratuitement, pour le plaisir, pour la beauté du monde »</em>. Le bonheur de répondre librement à l’appel du dehors, du champ, de la colline, des arbres.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Le chêne occupe une place maîtresse dans la mémoire de celle qui a grandi en Ile de France. Après son installation dans le Var, près de Toulon, elle a découvert le chêne kermès, le chêne-liège et surtout le chêne vert au doux nom de <em>« yeuse ».</em> Là où elle vit, la couleur bleue, la préférée, offre tant de nuances qu’elle cherche toujours comment nommer exactement <em>« le bleu du ciel et le bleu de la mer »</em>. Le mot <em>« azur » </em>ne suffit pas.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« L’air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s’opposerait à la lumière. ».</em> Dans le sac à dos de la marcheuse, en plus du carnet, il y a toujours un livre, pour accompagner les pauses, les moments de contemplation. Le texte s’interrompt parfois pour de courtes citations, comme cette troisième strophe des <a title="Le poème" href="http://www.lesarbres.fr/texte-bonnefoy,Yves+Bonnefoy,,.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Arbres</em></a> d’Yves Bonnefoy (dans <em>Ce qui fut sans lumière</em>) où bat le cœur du récit.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>Aussitôt que la vie</em> doit son titre à un passage de <em>l’Odyssée</em> dont Marie Gillet s’est souvenue devant <em>« une immense prairie d’asphodèles »</em> sur une terre brûlée par un incendie deux ans auparavant. Là aussi – dans le texte et devant les fleurs – les mots vibrent, indiquent une direction : laisser derrière soi ses propres enfers pour aller vers la lumière.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Voici une œuvre d’une profonde sérénité, d’un grand calme intérieur, en contraste avec la tension dramatique de <em><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/11/23/nous-marie-gillet-3261352.html" target="_blank" rel="noopener">Nous</a>,</em> long roman d’un conflit familial. Tout en mouvement, regard, mémoire, accueil de ce qui se présente et méditation, <em>Aussitôt que la vie</em> est aussi, d’une autre manière, le journal d’une résiliente. En quelque deux cents pages, Marie Gillet nous invite à regarder la beauté où qu’elle soit et à retrouver dans la nature un chemin de vie.</span></p>
Tania
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Contradictions
tag:textespretextes.blogspirit.com,2021-03-20:3249101
2021-03-20T08:00:00+01:00
2021-03-20T08:00:00+01:00
« Tu es parfois si distraite par les événements traumatisants qui se...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2345606677.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1114187" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3806400719.jpg" alt="Hillesum une-vie-bouleversee-points.jpg" /></a>« Tu es parfois si distraite par les événements traumatisants qui se produisent autour de toi que tu as ensuite toutes les peines du monde à refrayer le chemin qui mène à toi-même. Pourtant il le faut bien. Tu ne dois pas te laisser engloutir par les choses qui t’entourent, en vertu d’un sentiment de culpabilité. Les choses doivent s’éclaircir</span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"> en toi</span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">, tu ne dois pas, toi, te laisser engloutir par les choses.</span></em></p><p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Un poème de Rilke est aussi réel, aussi important qu’un garçon qui tombe d’un avion, mets-toi bien cela dans la tête. Tout cela, c’est la réalité du monde, tu n’as pas à privilégier l’un aux dépens de l’autre. Et maintenant va dormir. Il faut accepter toutes les contradictions ; tu voudrais les fondre en un grand tout et les simplifier d’une manière ou d’une autre dans ton esprit, parce que alors la vie te deviendrait plus simple. Mais elle est justement faite de contradictions, et on doit les accepter comme éléments de cette vie, sans mettre l’accent sur telle chose au détriment de telle autre. Laisse la vie suivre son cours, et tout finira peut-être par s’ordonner. Je t’ai déjà dit d’aller dormir au lieu de noter des choses que tu es encore tout à fait incapable de formuler. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Etty Hillesum, <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/03/15/une-vie-bouleversee-3249092.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Une</em></a></span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/03/15/une-vie-bouleversee-3249092.html" target="_blank" rel="noopener"><em> </em>vie bouleversée</a>, Journal 1941-1943 (août 1941)</span></em></p>
Françoise
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Citation du dimanche...
tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2019-05-05:3137592
2019-05-05T12:13:41+02:00
2019-05-05T12:13:41+02:00
"DIEU, CELUI QUE TOUT LE MONDE CONNAÎT, DE NOM" Une autre......
<p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">"DIEU, </span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">CELUI QUE TOUT LE MONDE CONNAÎT,</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">DE NOM"</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">Une autre... plus légère :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">"RIDICULE COMME QUELQU'UN QUI,</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">DE JOIE ,</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">LÈVE UNE JAMBE ET TOMBE</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">SUR SON DERRIÈRE"</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">Du merveilleux journal de </span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">JULES RENARD</span></p><p style="text-align: center;"> </p>
Tania
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Dans la glace
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-05-04:3136810
2019-05-04T08:30:00+02:00
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« Il y a un instant, je me suis attentivement regardé dans la glace...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3931614570.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1065031" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2062849911.jpg" alt="Kafka_1917.jpg" /></a>« Il y a un instant, je me suis attentivement regardé dans la glace et, même en m’examinant de près, je me suis trouvé mieux de visage – il est vrai que c’était à la lumière du soir et que j’avais la source de lumière derrière moi, de sorte que seul le duvet qui couvre l’ourlet de mes oreilles était vraiment éclairé – que je ne le suis à ma propre connaissance. C’est un visage pur, harmonieusement modelé, presque beau de contours. Le noir des cheveux, des sourcils et des orbites jaillit comme une chose vivante de la masse du viasage qui est das l’expectative. Le regard n’est nullement dévasté, il n’y a pas trace de cela, mais il n’est pas non plus enfantin, il serait plutôt incroyablement énergique, à moins qu’il n’ait été tout somplement observateur, puisque j’étais justement en train de m’observer et que je voulais me faire peur. »</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Kafka, <em>Journal</em> (1913, 12 décembre)</span> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo de Franz Kafka en 1917</span></p>
Françoise
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Jules Renard...
tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2019-05-02:3137500
2019-05-02T14:38:50+02:00
2019-05-02T14:38:50+02:00
Extrait de son journal : 9 avril 1894 "On se voit trop, on se voit...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">Extrait de son journal :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">9 avril 1894</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">"On se voit trop,</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">on se voit moins, </span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; font-size: 14pt;">on ne se voit plus"00</span></p>
Tania
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Kafka chez le docteur
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-05-02:3136809
2019-05-02T08:30:00+02:00
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« Quand j’arrivai aujourd’hui chez le Dr F., j’eus l’impression,...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1671368037.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1065032" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2863026249.jpg" alt="Kafka dessin Le penseur.jpg" /></a>« Quand j’arrivai aujourd’hui chez le Dr F., j’eus l’impression, bien que la rencontre se fît avec une lenteur délibérée, que nous nous heurtions comme des balles qu’on se renvoie de l’un à l’autre et qui se perdent, parce qu’elles sont elles-mêmes incapables de se contrôler. Je lui demandai s’il était fatigué. Pourquoi posais-je cette question ? Moi, je suis fatigué, répondis-je, et je m’assis. »</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Kafka, <em>Journal</em> (1912, lundi 5 février)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Dessin de Franz Kafka, Le penseur (<a href="http://fabienrothey.hautetfort.com/archive/2012/11/15/les-dessins-de-kafka.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">source</a>)</span></span></p>
Tania
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Du bruit
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-30:3136806
2019-04-30T20:20:00+02:00
2019-04-30T20:20:00+02:00
« Et je veux écrire, avec un tremblement perpétuel sur le...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3195328576.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1065030" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2293929384.jpg" alt="Kafka dessin grille.jpg" /></a>« </span></strong><span style="font-size: 12pt;">Et je veux écrire, avec un tremblement perpétuel sur le front. Je suis assis dans ma chambre, c’est-à-dire au quartier général du bruit de tout l’appartement. J’entends claquer toutes les portes, grâce à quoi seuls les pas des gens qui courent entre deux portes me sont épargnés, j’entends même le bruit du fourneau dont on ferme la porte dans la cuisine. Mon père enfonce les portes de ma chambre et passe, vêtu d’une robe de chambre qui traîne sur ses talons, on gratte les cendres du poêle dans la chambre d’à côté, <a title="La famille Kafka de Prague" href="https://www.grasset.fr/la-famille-kafka-de-prague-9782246637011" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Valli </a>demande à tout hasard, criant à travers l’antichambre comme dans une rue de Paris, si le chapeau de mon père a été bien brossé, un chut ! qui se veut mon allié soulève les cris d’une voix en train de répondre. La porte de l’appartement est déclenchée et fait un bruit qui semble sortir d’une gorge enrhumée, puis elle s’ouvre un peu plus en produisant une note brève comme celle d’une voix de femme et se ferme sur une secousse sourde et virile qui est du plus brutal effet pour l’oreille. Mon père est parti, maintenant commence un bruit plus fin, plus dispersé, plus désespérant encore et dirigé par la voix des deux canaris. Je me suis déjà demandé, mais cela me revient en entendant les canaris, si je ne devrais pas entrebâiller la porte, ramper comme un serpent dans la chambre d’à côté et, une fois là, supplier mes sœurs et leur bonne de se tenir tranquilles. »</span></span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Kafka, <em>Journal</em> (1910, 5 novembre)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Dessin de Kafka, Homme entre des grilles (<a title="Les dessins de Kafka" href="http://fabienrothey.hautetfort.com/archive/2012/11/15/les-dessins-de-kafka.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">source</a>)</span></p>
Tania
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La vie débordante
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-29:3136805
2019-04-29T08:30:00+02:00
2019-04-29T08:30:00+02:00
« Ce qui égare souvent dans les journaux, les conversations, au...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/247739006.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1065028" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/68767721.jpg" alt="Kafka Journal Poche.jpg" /></a>« Ce qui égare souvent dans les journaux, les conversations, au bureau, c’est la vie débordante du langage ; ensuite, c’est l’espoir, suscité par une faiblesse momentanée, qu’on va connaître dans un instant une illumination d’autant plus violente que soudaine ; ou encore, uniquement une forte confiance en soi, ou une simple nonchalance, ou une grande impression du présent que l’on veut à tout prix décharger sur l’avenir ; ou encore la supposition qu’un sincère enthousiasme vécu dans le présent justifierait toutes les incohérences de l’avenir ; ou encore le plaisir que vous procurent des phrases dont le milieu est soulevé par un ou deux chocs et qui vous ouvrent graduellement la bouche jusqu’à lui faire atteindre sa plus grande dimension, même si elles vous la ferment ensuite beaucoup trop vite et en vous la tordant ; ou encore l’indice d’une possibilité de jugement catégorique fondé sur la clarté ; ou encore l’effort qu’on fait pour donner de l’entrain à un discours qui, en réalité, touche à sa fin ; ou encore une envie de quitter le sujet en toute hâte, ventre à terre s’il le faut ; ou encore un désespoir qui cherche une solution au problème de sa respiration difficile ; ou encore le désir passionné d’une lumière sans ombres – tout ceci pour vous égarer au point de vous faire dire des phrases comme celle-ci : « Le livre que je viens de finir est plus beau que tous ceux que j’ai lus jusqu’à présent » ou bien « est d’une beauté que je n’ai encore trouvée dans aucun livre. »</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Kafka, <em>Journal</em> (1910, 2 novembre)</span></p>
Tania
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Regards
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-27:3136722
2019-04-27T08:30:00+02:00
2019-04-27T08:30:00+02:00
« […] Elle me regardait, surtout quand elle restait silencieuse à...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3278682345.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1065027" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3369356135.jpg" alt="Kafka_1910.jpg" /></a>« […] Elle me regardait, surtout quand elle restait silencieuse à la fenêtre du compartiment, avec une bouche déformée par la gêne et la ruse, et avec des yeux clignotants qui nageaient sur les rides issues de sa bouche. Elle devait nécessairement se croire aimée de moi, ce qui a été vrai du reste, et ces regards représentaient le seul don que, en femme pleine d’expérience, mais jeune, bonne épouse et bonne mère, elle pouvait accorder à un docteur de son imagination. Ils étaient si insistants et si bien appuyés par des tournures comme : « Il y avait ici des habitués vraiment charmants, surtout certains d’entre eux », que je me défendais d’y répondre et ces moments étaient précisément ceux où je regardais son mari. Quand je les comparais, j’éprouvais un étonnement immotivé à l’idée qu’ils allaient partir ensemble et ne s’inquiétaient pourtant que de nous, sans un regard l’un pour l’autre. » </span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Kafka, <em>Journal</em> (1910, 1<sup>er</sup> novembre) </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo de Franz Kafka en 1910</span></span></p>
Tania
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Adieux à Mme Klug
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-25:3136721
2019-04-25T08:30:00+02:00
2019-04-25T08:30:00+02:00
« Hier soir, j’ai fait mes adieux à Mme Klug. Löwy et moi, nous...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2188648447.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1065025" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2252725224.jpg" alt="kafka,journal,littérature allemande,1910,1911,écriture,culture juive,yiddish,littérature,culture,extrait du journal de kafka,mme klug" /></a>« Hier soir, j’ai fait mes adieux à Mme Klug. Löwy et moi, nous courûmes le long du train et nous vîmes Mme Klug qui regardait dehors derrière une fenêtre fermée, dans l’obscurité du dernier wagon. Du compartiment, elle tendit le bras vers nous, d’un geste rapide se leva, ouvrit la fenêtre et s’y tint un instant, élargie par son paletot ouvert, jusqu’au moment où le sombre M. Klug (il ne peut ouvrir la bouche que d’un air amer et en grand, mais ne peut la fermer qu’en la serrant étroitement, comme pour toujours) se leva en face d’elle. Pendant ces quinze minutes, je n’ai guère adressé la parole à M. Klug et je l’ai regardé peut-être deux fois ; le reste du temps, tout en participant à une conversation languissante et ininterrompue, je n’ai pu détacher les yeux de Mme Klug. Elle était entièrement dominée par ma présence, mais plus en imagination que réellement. Quand elle s’adressait à Löwy, commençant chaque fois par le même prélude : « Dis-moi, Löwy… », c’était à moi qu’elle parlait ; quand elle se serrait contre son mari qui, parfois, ne la laissait toucher à la fenêtre que par l’épaule droite et comprimait sa robe et son patelot bouffant, c’était pour me faire un signe, un signe vide. »</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Kafka, <em>Journal</em> (1910, 1<sup>er</sup> novembre)</span></span></p>
Tania
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Maman par Kafka
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-23:3136720
2019-04-23T20:20:00+02:00
2019-04-23T20:20:00+02:00
« Hier, il m’est venu à l’esprit que si je n’ai pas toujours aimé...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3707445470.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064884" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1421397688.jpg" alt="kafka,journal,littérature allemande,1910,1911,écriture,culture juive,yiddish,littérature,culture,extrait du journal de kafka,mère" /></a>« Hier, il m’est venu à l’esprit que si je n’ai pas toujours aimé ma mère comme elle le méritait et comme j’en étais capable, c’est uniquement parce que la langue allemande m’en a empêché. La mère juive n’est pas une « Mutter », cette façon de l’appeler la rend un peu ridicule (le mot Mutter ne l’est pas en soi puisque nous sommes en Allemagne) ; nous donnons à une femme juive le nom de mère allemande, mais nous oublions qu’il y a là une contradiction, et la contradiction s’enfonce d’autant plus profondément dans le sentiment. Pour les Juifs, le mot Mutter est particulièrement allemand, il contient à leur insu autant de froideur que de splendeur chrétiennes, c’est pourquoi la femme juive appelée Mutter n’est pas seulement ridicule, elle nous est aussi étrangère. Maman serait préférable, s’il était possible de ne pas imaginer Mutter derrière. Je crois que seuls les souvenirs du ghetto maintiennent encore la famille juive, car le mot Vater ne désigne pas non plus le père juif, à beaucoup près. » </span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Kafka, <em>Journal</em> (1910, 24 octobre - suite)</span></p>
Tania
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Ma mère par Kafka
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-04-22:3136687
2019-04-22T08:30:00+02:00
2019-04-22T08:30:00+02:00
« Ma mère travaille toute la journée, elle est gaie ou triste,...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1489807100.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1064882" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2752681044.jpg" alt="kafka,journal,littérature allemande,1910,1911,écriture,culture juive,yiddish,littérature,culture,extrait du journal de kafka,mère" /></a>« Ma mère travaille toute la journée, elle est gaie ou triste, comme cela se trouve, sans revendiquer le moindre égard pour sa propre situation ; sa voix est claire, trop bruyante pour la conversation ordinaire, mais bienfaisante quand on est triste et qu’on l’entend tout à coup au bout d’un certain temps. Voilà déjà assez longtemps que je me plains d’être toujours malade, mais sans jamais avoir de maladie déterminée qui me contraigne à me mettre au lit. Ce désir tient sûrement en grande partie à ce que je sais combien la présence de ma mère peut être consolante quand, sortant par exemple du salon bien éclairé, elle entre dans la pénombre de votre chambre de malade, ou bien quand elle rentre du magasin, le soir, à l’heure où commence le passage imperceptible du jour à la nuit et que, pleine de tracas et d’ordres rapides à donner, elle fait recommencer la journée déjà bien avancée et encourage le malade à l’aider dans cette tâche. Je souhaiterais que cela pût m’arriver encore, parce que je serais faible, tout ce que ferait ma mère me paraîtrait donc convaincant, et je pourrais goûter des joies enfantines tout en gardant la faculté de jouissance plus distincte de l’adulte. »</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/kafka" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Kafka</a>, <em>Journal</em> (1910, 24 octobre)</span></p>
Tania
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Quand on semble
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-03-23:3135367
2019-03-23T08:30:00+01:00
2019-03-23T08:30:00+01:00
Voici la page du Journal de Kafka à laquelle m’a fait penser la...
<p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';">Voici la page du <a title="Le Journal de Kafka (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/03/12/le-journal-de-kafka-3135169.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Journal</em> </a>de Kafka à laquelle m’a fait penser la <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/02/26/au-hasard-des-rues-3134562.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">promenade de Mrs Dalloway</a> au hasard des rues londoniennes.</span></span> </span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1639884437.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1062776" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2813127811.jpg" alt="Kafka dans la rue.jpg" /></a>« Quand on semble définitivement décidé à rester chez soi pour la soirée, quand on a mis un veston d´intérieur, quand on est assis après le dîner à la table éclairée, qu’on s’est proposé tel travail ou tel jeu qui précède habituellement le moment d’aller se coucher, quand il fait dehors un temps désagréable qui justifie tout naturellement le fait de rester chez soi, quand on est resté si longuement immobile à la table que partir maintenant provoquerait non seulement la colère paternelle, mais encore la stupéfaction générale, quand de plus l’escalier est déjà sombre et que la porte de la rue est fermée et quand, en dépit de tout cela, on se lève, mû par un malaise soudain, qu’on change de veste, qu’on apparaît sur-le-champ en costume de ville, qu’on déclare être obligé de sortir, qu’on croit laisser derrière soi une colère plus ou moins grande selon la vitesse avec laquelle on claque la porte de l’appartement pour couper court à une discussion générale sur votre départ, quand on se retrouve dans la rue avec des membres qui récompensent par une mobilité particulière cette liberté qu’on leur a procurée et qu’ils n’attendaient déjà plus, quand on sent s’éveiller en soi toutes les capacités de décision grâce à cette décision unique, quand on constate, en donnant à cela une portée plus grande que la portée ordinaire, que c’est moins le besoin que la force qui vous pousse à produire et à supporter facilement la plus rapide des transformations, que, laissé à soi-même, on se développe dans l’intelligence et le calme tout autant que dans le fait d’en jouir, alors, on est pour ce soir-là si entièrement sorti de sa famille qu’on ne le serait pas de manière plus convaincante par les voyages les plus lointains, et l’on a vécu une aventure qui, en raison de l’extrême solitude qu’elle représente pour l’Europe, ne peut être qualifiée que de russe. Tout cela est encore accru si, à cette heure tardive de la soirée, on va rendre visite à un ami pour voir comment il va. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Franz Kafka, <em><a title="Kafka dans la nuit (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/03/17/kafka-dans-la-nuit-3135366.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Journal</a>,</em> 5 janvier 1912</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo : Kafka à Prague en 1922</span></p>
Tania
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Kafka dans la nuit
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-03-21:3135366
2019-03-21T08:30:00+01:00
2019-03-21T08:30:00+01:00
Le Journal de Kafka (1883-1924) présente un caractère différent de...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le <em>Journal</em> de Kafka (1883-1924) présente un caractère différent de tous les autres que j’aie lus : c’est un journal d’écriture. Un journal d’écrivain ? Oui, a posteriori, mais Franz Kafka est si plein de doutes sur son travail – <em>« incapable »</em> est un des qualificatifs qu’il s’attribue souvent – que ses cahiers, une douzaine, écrits de 1910 à 1923, relèvent davantage du sismographe de son ambition littéraire, le seul défi qu’il s’impose à tout prix, son seul combat : <em>« On peut parfaitement discerner en moi une concentration au profit de la littérature. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2143556905.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1062775" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/653938461.jpg" alt="Kafka 1923.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Kafka en 1923</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Après les deux années d’incertitude évoquées <a title="Le Journal de Kafka (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/03/12/le-journal-de-kafka-3135169.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">ici</a>, son but essentiel dans la vie prend la forme d’une conviction dans les premières pages de son <em>Journal</em> de 1912 : <em>« il ne me reste qu’à chasser mon travail de bureau de cette vie commune pour commencer ma vraie vie, dans laquelle mon visage pourra enfin vieillir naturellement avec les progrès de mon œuvre.»</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On a placé à la fin de cette traduction du <em>Journal</em> des notes de voyages en 1911-1912 – <em>« Il est impardonnable de voyager – et même de vivre – sans prendre de notes. Sans cela, le sentiment mortel de l’écoulement uniforme des jours est impossible à supporter. ».</em> J’aurais préféré les lire avant le <em>Journal</em> de 1913, c’est si intéressant d’observer le contraste entre sa manière d’écrire ses observations sur les lieux, les gens, toujours précise mais plus légère, et le ton concentré du <em>Journal.</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Kafka continue à y noter ses impressions sur les soirées, conférences et spectacles auxquels il se rend fréquemment, bien que son engouement pour le théâtre juif diminue – <em>« Les êtres restent, bien sûr, et c’est à eux que je me tiens »</em>, écrit-il (Mme Klug qui le charme par son chant, Mme Tschissik, Löwy). Quant à ses relations avec Max Brod, il reconnaît qu’elles sont parfois insincères et a même l’intention de <em>« commencer un cahier spécial »</em> à leur sujet.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Les obstacles récurrents à son épanouissement littéraire sont le travail de bureau, la désapprobation de ses parents (même s’ils l’aiment), la fatigue, le bruit, l’insomnie… Néanmoins les ébauches de récit sont nombreuses dans le <em>Journal,</em> parfois très brèves :<em> « Récit : les promenades du soir. Découverte de la marche rapide. Une belle chambre sombre en guise d’introduction. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Pour donner une idée de la discontinuité dans ses cahiers, voici une succession de sujets : son épuisement (<em>« me désespérer dans mon lit et sur mon canapé »</em>) ; la description des jeunes filles à l’usine visitée dans le cadre de son travail ; une citation de Goethe : « <em>Ma joie à créer était sans bornes. »</em> Parfois il s’encourage : <em>« Tenir ferme le journal à partir d’aujourd’hui ! Ecrire régulièrement ! Ne pas se déclarer perdu ! »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Un jour, il note : <em>« Je suis dur au dehors, froid au-dedans. »</em> Une nuit, il s’agite, incapable de dormir à cause d’une conférence à donner ; le lendemain, il se réjouit des forces qui lui sont venues en parlant. Lectures, rencontres, récits, introspection, rêves, faiblesse physique… Et tout à coup, la mention de son <em>« roman »</em> auquel il s’accroche (<em>Le Disparu</em>, qui deviendra <em>Amérique).</em> Souvent, <em>« Rien écrit. »</em> L’envoi à un éditeur de quelques <em>« choses anciennes »</em> à publier en petit volume le trouble durablement. Parfois, il copie une lettre écrite ou se contente d’en mentionner l’envoi.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le 23 septembre 1912 : <em>« J’ai écrit ce récit – </em>Le Verdict <em>– « d’une seule traite, de dix heures du soir à six heures du matin, dans la nuit du 22 au 23. (…) Ma terrible fatigue et ma joie, comment l’histoire se déroulait sous mes yeux, j’avançais en fendant les eaux. »</em> Le 11 février 1913, en train d’en corriger les épreuves, il commente son texte et le choix des prénoms : <em>« Georg a le même nombre de lettres que Franz »</em>, <em>« Frieda a le même nombre de lettres que F. et la même initiale » </em>(<em>« F. »</em> pour Felice Bauer, rencontrée chez Max Brod en août de l’année précédente et dont il a fait alors un portrait peu flatteur.)</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">On le sent à présent lancé : <em>« Le monde prodigieux que j’ai dans la tête. Mais comment me libérer et le libérer sans me déchirer. Et plutôt mille fois être déchiré que le retenir en moi ou l’enterrer. Je suis ici pour cela, je m’en rends compte. »</em> Et même si <em>« Tout se refuse à être écrit »</em>, il écrira, encore et encore.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">En juillet 1913, Kafka dresse le bilan <em>« de tout ce qui parle pour et contre »</em> son mariage avec Felice Bauer, sans complaisance envers lui-même. Dans un brouillon de lettre à son père, Kafka écrit : <em>« Tout ce qui n’est pas littérature m’ennuie et je le hais, car cela me dérange ou m’entrave, même si ce n’est qu’une présomption. (…) Un mariage ne pourrait pas me changer, pas plus que mon emploi ne peut le faire. »</em> Il aimera d’autres femmes, ne se mariera jamais, mourra à quarante ans dans un sanatorium.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Qui d’autre a écrit de façon si poignante sur la faiblesse et le désespoir, sur la nécessité de créer ? Dans mes recherches, je suis tombée sur un <a title="Joël Bécam, qui donne de nombreux extraits (L'amour délivre)" href="http://joelbecam.blog.lemonde.fr/2016/01/21/franz-kafka-journal-traduit-et-presente-par-marthe-robert-editions-bernard-grasset-1954-le-livre-de-poche-n-3001/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">lecteur </a>qui juge la lecture du <em>Journal</em> de Kafka déprimante. Elle le serait si son œuvre n’avait pris le dessus sur la souffrance et si le <em>Journal,</em> au milieu de tous ces tiraillements, ne nous livrait pas tant de phrases et de pages d’une force sans pareille.</span></p>
Tania
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Tenir un journal
tag:textespretextes.blogspirit.com,2019-03-16:3135171
2019-03-16T08:30:00+01:00
2019-03-16T08:30:00+01:00
« L’un des avantages qu’il y a à tenir un journal , c’est que l’on...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/807460226.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1062511" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2774280197.jpg" alt="kafka,journal,littérature allemande,1910,1911,écriture,culture juive,yiddish,littérature,culture" /></a>« L’un des avantages qu’il y a à <a title="Lire la nouvelle traduction de ce texte par Laurent Margantin " href="https://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article3743" target="_blank" rel="noopener noreferrer">tenir un journal</a>, c’est que l’on prend conscience avec une clarté rassurante des changements auxquels on est continuellement soumis, auxquels on croit bien entendu d’une manière générale, que l’on pressent et que l’on avoue, mais que l’on nie toujours inconsciemment plus tard, dès qu’il s’agit de puiser dans un tel aveu des raisons de paix ou d’espoir. Un journal vous fournit des preuves de ce que, même en proie à des états qui vous paraissent aujourd’hui intolérables, on a vécu, regardé autour de soi et noté des observations, de ce que cette main droite, donc, s’est agitée comme maintenant, maintenant que la possibilité d’embrasser d’un coup d’œil notre situation d’autrefois nous a rendu plus perspicace, ce qui nous oblige d’autant plus à reconnaître l’intrépidité de nos efforts d’autrefois qui se soutenaient dans cette ignorance. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 14pt;"><span style="font-size: 12pt;">Kafka,<a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2019/03/12/le-journal-de-kafka-3135169.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em> Journal</em> </a>(décembre 1911)</span> <br /> <br /> </span></p>
Action Barbès
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Néon installe son café à la Goutte d'Or
tag:actionbarbes.blogspirit.com,2018-10-16:3125207
2018-10-16T09:30:00+02:00
2018-10-16T09:30:00+02:00
Un journal qui ouvre un café, si ce n'est pas tout à fait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Un journal qui ouvre un café, si ce n'est pas tout à fait une première en France, Montpellier connait son <a href="https://www.gazettecafe.com" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Gazette Café</a> depuis 2015, cela en est une à Paris et c'est à la Goutte d'Or que ça se passe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Le magazine Néon s'est lancé dans un projet un peu fou, celui d'ouvrir son propre café. En effet, ce magazine qui porte un regard décalé sur l'actualité a entrepris une diversification de ses activités qui est pour le moins inhabituelle sous nos latitudes. À l'heure où les titres de presse cherchent de nouveaux modèles économiques pour s'adapter à un monde qui délaisse le support papier, Néon a choisi une activité conviviale mais éloignée de son activité première.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://actionbarbes.blogspirit.com/media/02/02/118660740.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1051027" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://actionbarbes.blogspirit.com/media/02/02/3859046076.jpg" alt="café,neon,journal,goutte d'or,presse" /></a></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">À l'origine de cette idée, Fabrice Pierrot, un journaliste de télévision qui habite le quartier de la Goutte d'Or, à qui Néon a très vite dit oui pour ce joli projet. Et c'est donc assez naturellement que le choix d'implantation du café qui sera adossé au titre de presse s'est porté sur le quartier. C'est au 26 rue Doudeauville, à l'angle de la rue Francis Carco et face à l'Institut des Cultures d'Islam, que devrait ouvrir le Néon Café. La date d'ouverture est prévue en novembre prochain, mais la date précise n'est pas encore connue car le projet a encore besoin de fonds pour voir le jour. </span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://actionbarbes.blogspirit.com/media/02/02/2283731402.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1051026" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://actionbarbes.blogspirit.com/media/02/02/1862086510.jpg" alt="café,neon,journal,goutte d'or,presse" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt;">Projection du projet ©️dcao</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Dans cette perspective, il a été ouvert une "<a href="https://fr.ulule.com/le-cafe-neon/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">cagnotte Ulule</a>" pour que chacun puisse contribuer à son financement. À ce jour, plus de 60% du financement espéré a été collecté par le biais de la plateforme de levées de fonds participative.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><iframe width="300px" height="360px" frameborder="0" src="https://fr.ulule.com/le-cafe-neon/widget.html" scrolling="no"></iframe></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Souhaitons leur bonne chance, un lieu de convivialité en plus dans la Goutte d'Or, et qui plus est, si cela peut aider un journal à vivre, ça ne peut pas faire de mal !</span></p><p style="text-align: center;"> </p>
maplanete
http://maplanetea.blogspirit.com/about.html
Insolite. Au Japon, on plante des journaux qui se transforment en fleurs...
tag:maplanetea.blogspirit.com,2017-03-14:3316633
2017-03-14T10:30:00+01:00
2017-03-14T10:30:00+01:00
Roses, coquelicots, mufliers et marguerites Le Mainichi Shimbum a un...
<p><strong>Roses, coquelicots, mufliers et marguerites</strong></p><p>Le Mainichi Shimbum a un secret. Son papier est fait d'un <strong>mélange de papier recyclé, d'eau et de petites fleurs ou de graines d'herbes</strong>, incluant principalement des roses, coquelicots, mufliers et marguerites. Après avoir lu son journal, on peut le planter dans un pot. Il suffit d'émietter le papier, de l'enfouir dans la terre et de l'humidifier et l'encre, fabriquée à partir de végétaux, agit comme un engrais. Hé hop, quelques semaines plus tard, votre journal fleurira comme un véritable parterre ! Magique, non ?</p><p><strong>Eveiller la conscience écologique</strong></p><p><img id="media-333759" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/02/00/646833119.jpg" alt="recyclage,papier,journal,fleurs" />Cette première mondiale baptisée <strong>"Green Newspaper",</strong> conçue par le journal japonais en partenariat avec Dentsu, la principale agence publicitaire du Japon, a remporté un beau succès<strong>: 4,6 millions de personnes se sont procuré le premier exemplaire du premier quotidien 100% vert et 100% biodégradable</strong>, soit près de 3,6% de la population du pays du soleil levant. De quoi faire rêver la presse hexagonale...</p><p>Mais on aurait tort de ne résumer l'initiative qu'à <strong>un joli coup de com,</strong> destinée à faire "vendre du papier" et combinée à des valeurs écologiques auxquelles de plus en plus de personnes sont sensibles, même au Japon, pourtant pays de la consommation reine. Les écoles ont aussi utilisé le quotidien vert pour faire de la pédagogie et parler concrètement d'écologie aux enfants.</p><p>Le seul media japonais à avoir reçu le prix Pulitzer veut avant tout éveiller la conscience écologique de ses lecteurs en les incitant à donner une seconde vie à leurs objets et à se tourner vers de objets biodégradables, comme le journal dont ils tournent les pages chaque jour. <strong>Imprimé en version 100% recyclable, le Mainichi Shimbum rend intégralement à la nature le papier qu'il a consommé.</strong>.. Une belle idée pour "Sud Ouest", votre quotidien favori, non ?</p><div style="position: relative; height: 0; padding-bottom: 56.26%;"><iframe width="640" height="360" style="position: absolute; width: 100%; height: 100%; left: 0;" src="https://www.youtube.com/embed/-s2xP6WFrd8?ecver=2" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></div><p><strong><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank">Cathy Lafon</a></strong></p><p><strong>►LIRE AUSSI</strong></p><ul><li><strong>Les articles de Sud Ouest sur la biodiversité : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/biodiversite/" target="_blank">cliquer ICI</a><br /></strong></li><li><strong>Les articles de Sud Ouest sur le recyclage : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/recyclage" target="_blank">cliquer ICI </a><br /></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-333757" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/01/01/1769350932.jpg" alt="recyclage,papier,journal,fleurs" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Le papier d'un quotidien japonais donne naissance à des fleurs. Photo Mainichi Shimbum</em></span></p><p>C'est bientôt la<a href="http://www.journee-internationale-des-forets.fr/" target="_blank"><strong> Journée internationale des forêts</strong></a>, le 21 mars. A cette occasion, Ma Planète vous propose de découvrir<strong> trois belles initiatives</strong> pour protéger et valoriser les plantes et les arbres. Voici la première d'entre elles, poétique à souhait, qui aurait tout-à-fait sa place<strong> au pays des merveilles d'Alice.</strong> Voyez plutôt.</p><p><img id="media-333760" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/01/00/3877757599.jpg" alt="recyclage,papier,journal,fleurs" width="177" height="117" />Le quotidien <strong><a href="http://mainichi.jp/english/" target="_blank">Mainichi Shimbum</a> </strong>(photo du siège ci-contre), avec environ 5,5 millions d'exemplaires vendus par jour en deux éditions, est l'un des plus gros tirages de la presse japonaise.Plutôt centriste, le très sérieux journal nippon, troisième du pays, est également propriétaire de la chaîne de télévision TBS.</p><p>Et surtout, il est aussi très écolo. La preuve : il vient de lancer une <strong>édition écologique qui contient des graines de fleurs,</strong> publiée pour la première fois le <strong>"Greenery Day",</strong> la Journée des plantes, un jour férié au Japon.</p>
Tania
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Tempête
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-12-24:3111045
2016-12-24T08:30:00+01:00
2016-12-24T08:30:00+01:00
« Tempête terrible ce week-end. Nous sommes allés à Cuckmere en...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2572210918.jpg" target="_blank"><img id="media-185623" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3071795538.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 7,1937-1938,littérature anglaise,culture" /></a>« Tempête terrible ce week-end. Nous sommes allés à <a title="Wikipedia (en)" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Cuckmere_Haven" target="_blank">Cuckmere </a>en passant par <a title="Wikipedia (en)" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Seaford,_East_Sussex" target="_blank">Seaford</a>. Les vagues déferlaient sur le front de mer ; pour ma plus grande joie des flots d’écume jaillissaient par-dessus la promenade et le phare, même par-dessus la voiture. Puis à Cuckmere nous sommes descendus à pied jusqu’à la mer. Les oiseaux prenaient soudain leur vol, comme catapultés. Le souffle coupé, aveuglés, nous ne pouvions lutter contre le vent. Nous nous sommes mis à l’abri pour regarder les vagues sur lesquelles tombait une lumière jaune cru : elles cognaient, énorme masse brutale d’eau incurvée. Qu’est-ce donc qui nous fait aimer ce qui est frénétique, déchaîné ? »</span></em><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"> </span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia Woolf, <a title="Virginia 1937-1938 (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/12/10/virginia-1937-1938-1154276.html" target="_blank"><em>Journal</em> </a>(lundi 25 octobre 1937)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Le phare de Newhaven, dans le Sussex, au sud de l’Angleterre, 14/11/2009 (<a title="Source photo" href="https://www.allboatsavenue.com/wp-content/uploads/2013/06/photo-Le-phare-de-Newhaven.jpg" target="_blank">photo Reuters</a>, détail)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">* * * * *</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">A vous toutes & tous qui ouvrez cette fenêtre,<br /></span><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;">un Noël de lumière et d’espérance !<br /></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2405276536.jpg" target="_blank"><img id="media-185866" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/417242269.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 7,1937-1938,littérature anglaise,culture" /></a><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 10pt;"><br />Amicalement, <br />Tania</span></p>
Tania
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Virginia 1937-1938
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-12-22:3111044
2016-12-22T08:30:00+01:00
2016-12-22T08:30:00+01:00
Il ne reste à Virginia Woolf que quatre années à vivre, comment ne pas y...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Il ne reste à Virginia Woolf que quatre années à vivre, comment ne pas y penser en ouvrant le volume VII de son <em><a title="T&P 1" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/07/19/premieres-plumes-1-1152168.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Journal</a>,</em> l’avant-dernier ? L’ombre grandit – pour nous, qui le lisons, et aussi, en 1937-1938, celle de la menace d’une nouvelle guerre en Europe.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/811985627.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-185621" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/927399870.jpg" alt="Woolf V photo Barbara Strachey 1938.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Portrait de Virginia Woolf par <a title="Wikipedia (en)" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Barbara_Strachey" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Barbara Strachey </a>en 1938 (Source : <a title="Source photo" href="http://theredlist.com/wiki-2-24-525-770-942-view-1930s-4-profile-virginia-woolf.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">The Red List</a>)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A la première note de janvier 1937, un mort, déjà : <em>« Tommie »</em>, <a title="Wikipedia (en)" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Stephen_Tomlin" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Stephen Tomlin</a>, qui a sculpté, durant l’été 1931, le buste de Virginia Woolf (choisi pour illustrer le <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/11/27/pluie-dechainee-1154062.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">billet précédent</a>). <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Julian_Bell" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Julian Bell</a>, son neveu poète, avant de partir pour la Chine, leur a laissé une lettre-bilan dans l’espoir de la voir publier par la Hogarth Press, mais les Woolf ont à nouveau refusé, Vanessa et son fils en sont blessés. Bientôt, celui-ci va leur annoncer son intention de s’engager pour l’Espagne, un nouveau sujet de préoccupation pour toute la famille.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Comme prévu, après <em>Les Années</em>, Virginia Woolf se lance dans l’écriture de <em>Trois guinées</em>. Bien qu’elle prétende que tout ce qui sera dit de son roman ne lui fera pas plus d’effet <em>« qu’un chatouillement de plume sur un rhinocéros »</em> et qu’elle pourra continuer <em>« sous les sifflets et les réactions houleuses »</em>, elle développe une stratégie de défense préventive : <em>« il me faut toujours avoir un livre ou un article en chantier, sauf lorsqu’il nous est possible de nous échapper vers d’autres cieux (…) ».</em> En montant l’escalier, elle détourne tout de même son regard des paquets d’exemplaires de presse prêts à l’envoi, et note que c’est son <em>« dernier week-end de paix relative ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Parmi les visiteurs des Woolf, Virginia s’enthousiasme pour <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Christopher_Isherwood" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Isherwood</a>, <em>« agile et vif »</em>, qui les admire et se montre <em>« très bienveillant dans ses jugements, très gai. »</em> Ils ont du plaisir à bavarder ensemble. Avant de la rencontrer, elle écorche le nom de la traductrice des <em>Vagues</em> en français. <em>« Mme ou Mlle Youniac ( ?) »</em> n’est autre que Marguerite Yourcenar dont elle donne une rapide description : <em>« de jolies feuilles d’or sur sa robe noire (…) une femme qui doit avoir un passé : portée à l’amour, intellectuelle ». </em>(Un beau texte signé Assia Djebar, <a title="Texte sur le site de l'Arllfb" href="http://www.arllfb.be/ebibliotheque/seancespubliques/15112003/djebar.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Conversation avec Marguerite Yourcenar</em></a>, évoque cette rencontre (manquée ?) sur le site de l'Académie royale.)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Début mars, la dépression guette, serait-ce à cause du <em>« retour d’âge » </em>? Elle se sent <em>« impuissante, terrifiée »</em>, très seule et très inutile, sans défense, «<em> à découvert ».</em> C’est que la publication des <em>Années</em> approche et qu’en réalité, elle appréhende les réactions. Les hauts et les bas se succèdent et c’est la critique du <em>Supplément littéraire du Times</em> qui lui apporte le soulagement : <em>« une romancière de premier plan et un grand poète lyrique ».</em> L’angoisse a pris fin et elle se sent <em>« libre »</em> (un mot qu’elle note de plus en plus souvent) quoiqu’elle écrive encore un jour n’être <em>« pas plus tranquille qu’une sauterelle sous une feuille ».</em> D’ailleurs elle mentionne chaque critique, chaque article à son sujet, en général brièvement.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le 20 juillet 1937, Virginia apprend la mort de son neveu Julian, ambulancier à la guerre d’Espagne. Un coup terrible pour eux tous, pour Vanessa en premier, qui confiera à sa soeur : <em>« Je retrouverai ma gaieté, mais je ne serai plus jamais heureuse. »</em> Comment s’apaiser ? Tantôt en marchant, tantôt en travaillant. En étant présente pour Nessa. C’est l’été à Monk’s House, on joue aux boules, on lit… <em>« Eté sans bonheur. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>« Oh ! Cette maudite année 1937 ! »</em> (18 décembre) Voilà que Leonard Woolf, affligé d’eczéma chronique, souffre à présent des reins, doit passer des examens ; ils sont inquiets. <em>« Oui, je vais me forcer à commencer cette année maudite. »</em> (9 janvier 1938) Le dernier chapitre de <em>Trois Guinées</em> est terminé, mais Leonard ne se sent pas bien. <em>« Prélèvement parfaitement normal. »</em> (11 janvier). Soulagement après des semaines d’anxiété.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/954999073.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-185622" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3882814008.jpg" alt="Woolf ThreeGuineas.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Couverture originale de Vanessa Bell</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Au printemps 1938, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Anschluss" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Hitler envahit l’Autriche</a>. La menace de guerre se précise. Virginia se dépêche de relire les épreuves de son essai pour qu’il puisse être publié à la date prévue. Puis elle s’attaque à la biographie de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Fry" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Roger Fry </a>(<em>« Roger »</em> dans le <em>Journal),</em> et pour se détendre, va marcher <em>« dans la City ». </em>Toute sa vie, la marche la soulage des tensions quelles qu’elles soient, elle en a besoin.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En avril, elle mentionne pour la première fois un nouveau projet : <em>« j’ai recommencé à bâtir »</em> : <em>« Pointz Hall » </em>deviendra <em>Entre les actes</em> (son dernier roman). <em>« Maintenant, je puis de nouveau me lancer, et même j’en meurs d’envie. Ah ! S’enfermer en soi-même, être seule, submergée ! » « De tous mes accouchements, voici le plus facile. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Après la mort de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ottoline_Morrell" target="_blank" rel="noopener noreferrer">lady Ottoline</a>, son mari Philip Morrell tient à ce que Virginia vienne choisir une bague chez son amie, ce qui la gêne fort, lui donne <em>« l’impression d’être un vautour ».</em> Mais il insiste, elle repart avec <em>« la grosse bague verte et les boucles d’oreille en perle, le châle et l’éventail. Une sorte d’éclat de rire à l’adresse de moi-même. Voilà que je m’enrichis aux dépens d’Ottoline ! » – « Suis rentrée à pied avec mon écrin de chagrin, le châle et l’éventail, ultimes cadeaux d’Ott. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Voyage en Angleterre et en Ecosse en juin. Au retour, elle reprend <em>« Roger »</em>, <em>« effroyable et minutieux travail de routine ».</em> L’été à Rodmell lui plaît, sauf le dimanche : <em>« Les chiens, les enfants, les cloches. Voilà maintenant que sonne l’angélus. Je ne peux m’installer nulle part. » </em></span><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Peu de jours passent sans qu’on ne parle de guerre, sans qu’on s’informe des rencontres et des déclarations politiques. On s’y prépare concrètement (sirènes en cas de raid, masques à gaz), mais Leonard et elle décident de ne plus aborder le sujet entre eux, pour garder leur calme.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Combien de fois n’écrit-elle pas dans son <em>Journal</em> que c’est peut-être le dernier jour de la paix ! Vivre à la campagne leur semble de toute manière préférable. Et puis soudain un accord semble éloigner la menace, l’Europe croit pouvoir échapper à la guerre. Sinon ils vivront de leurs récoltes : <em>« nous devrons vivre de pommes, de miel et de choux ».</em> Virginia note les persécutions contre les Juifs, <em>« mais seulement de l’autre côté de la Manche ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Sur le plan littéraire, plus elle avance, plus elle se compare à ses contemporains, plus elle se sent <em>« fondamentalement un outsider »</em>, elle qui écrit <em>« à contre-courant ».</em> Un soir en rentrant du théâtre, ils parlent de la mort. Leonard, qui en avait été tout un temps obsédé, <em>« s’était appris à lui-même à n’y plus penser. » « Je lui ai dit que s’il mourait, je n’aurais plus envie de vivre, mais que jusque-là je trouvais la vie intéressante. Il a acquiescé : « Oui, je le pense aussi. » Donc nous ne pensons pas à la mort. »</em> A la fin de l’année 1938, Virginia note s’être découvert <em>« un très bon système » </em>de vie : <em>« </em><em>mettre l’accent sur le plaisir, non sur le devoir. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"> Relire le Journal de Virginia Woolf – 10</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/12/08/virginia-1934-1936.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 9</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/11/10/virginia-1931-1933.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 8</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/10/20/virginia-1928-1930.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 7</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/26/virginia-1923-1927.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 6</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/22/femme-plume.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 5</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/22/femme-plume.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 4</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/15/virginia-1915-1918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
Tania
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Pluie déchaînée
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-12-10:3111037
2016-12-10T08:30:00+01:00
2016-12-10T08:30:00+01:00
« Pluie déchaînée sur le bassin. Le bassin est criblé de petites...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1751462103.jpg" target="_blank"><img id="media-185311" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1089873104.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 6,1934-1936,littérature anglaise,culture" /></a>« Pluie déchaînée sur le bassin. Le bassin est criblé de petites épines blanches qui surgissent et disparaissent ; le bassin est hérissé de petites épines bondissantes, semblables aux piquants d’un jeune porc-épic. Il se hérisse, et puis des vagues noires le traversent : frissons noirs ; et les petites épines d’eau sont blanches. Pluie désordonnée, que les ormes font rebondir. Le bassin déborde d’un côté. Les feuilles des lis d’eau tirent sur leur tige ; la fleur rouge, un pétale battant au vent, part à la dérive. Tout à coup, pendant un moment, la surface est parfaitement lisse, et puis piquetée d’épines semblables à du verre mais qui rebondissent sans arrêt. Passe une rapide tache d’ombre, et maintenant voici la lumière du soleil : verte et rouge, resplendissante : le bassin est vert sauge, l’herbe d’un vert éclatant ; baies rouges dans les haies ; vaches très blanches ; du violet au-dessus de Asheham. » </span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia Woolf,</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/11/27/virginia-1934-1936-1154061.html#c168740" target="_blank"> Journal</a> </span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">(Jeudi 4 octobre 1934)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Photo du buste de Virginia Woolf par Stephen Tomlin <a title="Source de la photo" href="http://www.kimstallwood.com/2010/10/31/monks-house-and-charleston/" target="_blank">© 2016 Kim Stallwood</a></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"> </span></p>
Tania
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Quelle vie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-11-12:3111023
2016-11-12T08:30:00+01:00
2016-11-12T08:30:00+01:00
« Quelle vie doit-on mener ? La vie...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2098208611.jpg" target="_blank"><img id="media-184841" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1075472700.jpg" alt="Woolf Virginia jardin.jpg" /></a></span></em></p><p> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">« Quelle vie doit-on mener ? <br />La vie que l’on aime. »</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia Woolf, <em>Journal </em>(Jeudi 24 mars 1932)</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Source photo" href="http://www.sussexlife.co.uk/homes-gardens/gardens/author_virginia_woolf_and_life_at_her_country_retreat_in_rodmell_1_3037653" target="_blank">Virginia Woolf dans son jardin </a>de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/17/le-jardin-des-woolf-1152539.html" target="_blank">Monk's House</a>, 1926</span></p>
Tania
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Virginia 1931-1933
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-11-10:3111018
2016-11-10T08:30:00+01:00
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1931. Virginia Woolf note plusieurs résolutions dans son Journal :...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">1931. Virginia Woolf note plusieurs résolutions dans son <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/07/19/premieres-plumes-1-1152168.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Journal</em> </a>: <em>« D’abord, <a title="Bonheur du jour" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/tag/r%C3%A9solution+de+rentr%C3%A9e" target="_blank" rel="noopener noreferrer">n’en prendre aucune</a>. Ne pas s’engager. / Ensuite, défendre ma liberté et me ménager ; ne pas m’obliger à sortir, mais rester plutôt seule à lire tranquillement dans l’atelier… / Mener </em>Les Vagues <em>à bonne fin. »</em> Un jour en prenant son bain, elle a l’idée d’écrire une suite à <em>Une chambre à soi</em>, un livre <em>« qui traiterait de la vie sexuelle des femmes »</em> ; cette perspective l’excite tellement – il pourrait s’appeler <em>« The Open door (La porte s’ouvre) »</em> – qu’il lui faudra plusieurs jours pour continuer <em>Les Vagues</em> et cesser d’y penser obsessionnellement (ce sera <em>Trois Guinées</em>).</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1774322548.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184684" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1112003128.jpg" alt="Woolf virginia1932 avec Angelica Bell.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Virginia Woolf et sa nièce Angelica Bell, 1932</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Après avoir reçu Aldous et Maria Huxley de passage en Angleterre, elle se sent peu de chose en comparaison avec ces voyageurs infatigables (Indes, Amérique, France, projet de voyage en U.R.S.S.), s’autocritique. <em>« Mes vantardises me nuisent ; <a title="Votre Virginia W. (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/09/02/votre-virginia-w.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">ce que je suis en réalité demeure inconnu</a>. »</em> Elle attribue ses remous intérieurs aux <em>Vagues</em> qu’elle vient enfin de terminer. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Puis Arnold Bennett meurt (d’une fièvre typhoïde <em>« contractée en buvant l’eau d’un robinet à Paris »</em> indique une note en bas de page), quelqu’un qu’elle jugeait <em>« authentique </em>», même s’il la dénigrait : <em>« Un élément de la vie, et même de ma propre vie, pourtant si éloignée de la sienne, disparaît. C’est cela qui m’affecte. »</em> Plusieurs décès sont rapportés dans ce volume 5 du <em>Journal,</em> et chaque fois, elle en ressent l’onde de choc.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Pour leur voyage en France en avril 1931, les Woolf ont du temps très humide et froid. Virginia commente les étapes, les paysages, observe les gens. Heureusement, ils ont une <em>« délicieuse journée de printemps »</em> pour visiter le château de Montaigne – « <em>Au-dessus de la porte : </em>Que sçais-je ? <em>»</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En mai : <em>« Un quart d’heure. Oui, et que dire en un quart d’heure ? Le livre de Lytton : très bon. C’est le genre où il excelle. »</em> (<em>Portraits en miniature et autres essais</em>) En juin : <em>« Un été du genre sombre. Le nuage qui planait sur La Rochelle en avril plane encore sur Londres. Malgré cela et grâce à mes bonnes résolutions, j’ai mené une vie pleine d’imprévus et plus stable que d’ordinaire. »</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le travail de correction des <em>Vagues</em> avance, interminable. Le 17 juillet : <em>« j’ai, une fois de plus et pour la dix-huitième fois, recopié les phrases du début. L. lira le manuscrit demain et j’ouvrirai ce cahier pour consigner son verdict. »</em> Elle l’appréhende, le livre lui a coûté beaucoup d’efforts. Puis le soulagement : <em>«</em> <em>C’est un chef-d’œuvre »</em>, a dit Leonard, même s’il trouve les cent premières pages très difficiles. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2728237587.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184687" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4241988839.jpg" alt="Woolf V The Waves Hogarth.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Les vacances à Monks House (août et septembre) sont bien méritées. Là-bas, elle devra encore corriger les épreuves. Et puis supporter la tension habituelle des critiques, qu’elle redoute. Un jour : <em>« Oh ! mais ce matin je suis comme une abeille dans le lierre en fleur ; ne puis écrire tant je suis contente. »</em> John Lehmann a aimé son livre – son avis la rassure – et ce sera ainsi tout l’hiver ; tantôt elle se sent <em>« une corde de violon bien tendue »</em>, tantôt <em>« tremblante de plaisir ». « Bon, continuons ce journal égocentrique »</em>, ironise-t-elle en octobre. <em>Les Vagues</em> battront le record de ses ventes (9400 exemplaires en décembre). </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">La fin de l’année est assombrie par de mauvaises nouvelles de Lytton Strachey, très malade. Virginia Woolf enregistre les hauts et les bas, espère qu’ils pourront à nouveau rire ensemble. En janvier 1932, elle aura cinquante ans : <em>« et parfois j’ai l’impression d’avoir déjà vécu deux cent cinquante ans, et parfois que je suis encore la passagère la plus jeune de l’autobus. »</em> Le 22 : <em>« Lytton est mort hier matin. (…) Le sentiment que quelque chose s’est éteint, a disparu, c’est cela qui m’est si intolérable : l’appauvrissement. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Après avoir terminé sa <a title="Réponse à un poète (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/07/14/reponse-a-un-poete-1114022.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Lettre à un jeune poète </em></a>: <em>« Ecrire me devient de plus en plus difficile. »</em> En travaillant pour le second <em>Manuel de lecture</em>, elle note dans son <em>Journal</em> qu’elle ne peut indéfiniment <em>« essorer (ses) phrases pour les débarrasser de leur eau ».</em> La mort de Lytton amène toutes sortes de réflexions sur l’écriture, la célébrité. On ne lui a pas fait de funérailles (par refus des conventions). <em>« Et nous continuons… »</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En mars, les Woolf rendent visite à Carrington à Ham Spray. Après qu’ils sont montés à l’étage pour regarder la vue que Lytton avait de la fenêtre, Carrington éclate en sanglots. Ils l’invitent à venir les voir, elle répond : «<em> Oui, je viendrai… ou peut-être que non. »</em> Le lendemain, elle se tire dessus et meurt quelques heures plus tard. 24 mars :<em> « Je suis heureuse d’être en vie et triste pour les morts ; je ne comprends pas pourquoi Carrington a mis fin à tout ceci. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En avril, ils vont en Italie puis en Grèce, ce sont leurs meilleures vacances depuis des années :<em> « J’ai besoin de me faire cuire au soleil, besoin qu’on me ramène à ces gens bavards, amicaux, simplement pour vivre, pour parler ; non pour lire et écrire. »</em> De retour à Londres, la dépression la reprend puis la lâche et la laisse <em>« fraîche et tranquille ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2377461000.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184688" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/952836212.jpg" alt="Woolf Flush Hogarth.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">On pourrait faire la liste de ses <em>« Je n’aime pas… »</em> : <em>« … dîner chez Clive »</em>, <em>« … les vieilles dames qui s’empiffrent »</em>. Si elle le note rarement, l’état du monde l’inquiète, <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Maynard_Keynes" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Maynard </a>dit que l’Europe est <em>« au bord de l’abîme ».</em> Virginia aspire aux <em>« vacances de fin de semaine, tous les quinze jours »</em>, à Rodmell. Elle est sujette à des évanouissements, doit se reposer. <em>« Immunité »</em>, voilà ce qu’elle souhaite :<em> « un état d’exaltation calme, désirable »</em> qu’elle pourrait atteindre plus souvent, à condition de ne pas trop en faire. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Une autre disparition, en août, l’amène à cette conclusion : <em>« ne pas laisser nos amis s’éloigner ».</em> Mais elle se sait souvent morose, irritable, aspirant à la solitude. Une belle journée, et le moral remonte. Le 2 octobre : <em>« Je ne crois pas que l’on vieillisse. Je crois que l’on modifie son aspect face au soleil. De là mon optimisme. Et pour me transformer maintenant, être plus pure, plus saine, il faut que je me débarrasse de cette vie facile et improvisée : les gens, la critique, la renommée ; toutes ces écailles brillantes pour rentrer en moi-même, me concentrer. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Ainsi naît un nouveau projet, <em>The Pargiters (Les années)</em> : <em>« Il devra tout englober : sexualité, éducation, manière de vivre, de 1880 à nos jours ; et mettre à franchir les années toute l’agilité et la vigueur du chamois qui bondit par-dessus les précipices. »</em> 1932 s’achève avec l’achat d’une nouvelle voiture (Lanchester) et une humeur épicurienne : <em>« Si l’on ne se détend pas un peu pour faire le point et dire à l’instant présent, à cet instant même qui passe : Attarde-toi, tu es si beau ! qu’y aura-t-on gagné à l’heure de mourir ? Non : Arrête-toi, instant qui passe. Personne ne le dit assez souvent. On se hâte toujours. Je vais maitenant rentrer pour voir L. et dire à l’instant qui passe : Attarde-toi. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">1933. Virginia Woolf, en écrivant <em>Flush </em>(le chien de la poétesse Elizabeth Barrett Browning), ne cesse d’imaginer <em>The Pargiters</em>. Elle voit du monde, étudie l’italien. Fin avril, elle décrit Bruno Walter qui leur a parlé <em>« d’un certain poison »</em> nommé Hitler. En mai, ils retournent en Italie, visitent Sienne. En juillet, elle parle de ses <em>« variations d’humeur, dont beaucoup sont laissées sous silence »</em>, et du <em>« désir de mort comme autrefois ».</em> </span><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Serait-ce de vivre dans deux mondes à la fois, <em>« le roman et la vie réelle »</em> ? Son bonheur est volontaire et elle insiste souvent sur leurs jours heureux, mais la vie reste fragile.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Relire le Journal de Virginia Woolf – 8</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/10/20/virginia-1928-1930.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 7</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/26/virginia-1923-1927.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 6</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/05/virginia-1919-1922.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 5</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/22/femme-plume.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 4</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/15/virginia-1915-1918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
Tania
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Heures
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-10-22:3110999
2016-10-22T08:30:00+02:00
2016-10-22T08:30:00+02:00
« Pendant ma promenade, je me suis dit que je commencerais par...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2984375060.jpg" target="_blank"><img id="media-184397" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/237500752.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 3,1928-1930,littérature anglaise,culture" /></a>« Pendant ma promenade, je me suis dit que je commencerais par le commencement. Je me lève à huit heures et demie et traverse le jardin. Ce matin, le temps était à la brume, et j’avais rêvé d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Edith_Sitwell" target="_blank">Edith Sitwell</a>. Je me débarbouille et je vais m’attaquer au petit déjeuner qui est servi sur la nappe à carreaux. La chance aidant, j’aurais peut-être une lettre intéressante ; aujourd’hui, il n’y en avait aucune. Ensuite je prends un bain et je m’habille, puis je viens ici pour écrire ou corriger pendant trois heures, étant interrompue à onze heures par Leonard qui m’apporte du lait et parfois les journaux. A une heure, déjeuner (aujourd’hui petits pâtés rissolés et flan au chocolat.) Après déjeuner, court moment de lecture et cigarette et vers deux heures je chausse de gros souliers, je prends Pinker en laisse et je sors. Cet après-midi j’ai gravi la colline d’Asheham pour m’asseoir une minute ou deux au sommet et puis je suis rentrée en longeant la rivière. Thé à quatre heures environ. Puis je viens écrire quelques lettres ici, suis interrompue par le courrier (qui contient une nouvelle proposition pour des conférences) ; ensuite je lis un livre du</font></span></em><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Wordsworth#.C5.92uvres" target="_blank"><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font> Prélu</font></span><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font>de</font></span></a><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font> et la cloche ne tardera pas à sonner. Nous dînerons et puis nous écouterons de la musique ; je fumerai un cigare ; nous lirons (du La Fontaine, ce soir, je pense), puis les journaux… Ensuite, au lit ! »</font></span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font>Virginia Woolf,</font></span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/09/virginia-1928-1930-1152872.html" target="_blank"> Journal</a> </font></span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><font>(Jeudi 22 août 1929)</font></span></span></p>
Tania
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Virginia 1928-1930
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-10-20:3110998
2016-10-20T08:30:00+02:00
2016-10-20T08:30:00+02:00
Le tome 4 du Journal de Virginia Woolf traverse trois années plutôt...
<p style="text-align: left;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le tome 4 du <em>Journal</em> de Virginia Woolf traverse trois années plutôt prospères et en tout cas heureuses, comme elle le répète souvent. Elle termine d’écrire <em>Orlando</em> en mars 1928 – <em>« trop long pour une farce et trop frivole pour un livre sérieux »</em> – avec un grand désir de soleil, de vin et de <em>« rester assise à ne rien faire »</em>, ce qu’elle pourra faire <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/10/04/virginia-a-cassis-1117864.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">à Cassis</a>, où elle rejoint sa sœur qui y migre à présent chaque hiver. Au retour, elle «<em> consigne »</em> drôlement la réception de son prix Femina en mai pour <em>La promenade au phare </em>: <em>« une abomination », </em>mais le succès du roman lui permet l’acquisition d’une <a title="Virginia Woolf’s First Car (VWBlog)" href="http://virginiawoolfblog.com/virginia-woolfs-first-car/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">automobile </a>qu’elle surnomme « le Phare ».</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1466836354.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184391" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/718311566.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 3,1928-1930,littérature anglaise,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br />Lenare, <em>Portrait of Virginia Woolf</em>, 1929 (<a title="Source de la photo" href="http://theredlist.com/wiki-2-24-525-770-942-view-1930s-4-profile-virginia-woolf.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">The Red List</a>)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le retour de Nessa en juin réjouit Virginia : <em>« Nessa m’est nécessaire – comme je ne le lui suis pas. Je cours vers elle comme un petit kangourou vers sa mère. C’est aussi qu’elle est pleine d’entrain, solide, heureuse. »</em> Souvent elle note l’importance d’avoir des enfants, même si elle n’a plus envie d’en avoir pour pouvoir donner libre cours à ses pensées sans être dérangée – <em>« la seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">L’été à <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/17/le-jardin-des-woolf-1152539.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Monk’s House </a>amène une nouvelle idée de roman qu’elle appelle d’abord <em>« Les Phalènes »</em> (<em>Les Vagues</em>) et d’agréables visiteurs avec qui boire le thé au jardin. Les arbres accrochent toujours son regard, ou les corneilles en lutte contre le vent – <em>« Je suis fascinée par le spectacle des choses »</em> – et elle se demande <em>« Avec quels mots rendre tout cela ? »</em> Mais elle déteste les visites de Mrs. Woolf, sa belle-mère, <em>« cette tyrannie qu’exerce la mère – ou le père – sur la fille, leur droit à « ce qui leur est dû » étant une des choses les plus fortes du monde. Et après cela, on se demande pourquoi les femmes n’écrivent pas de poésie. »</em> (A l’anniversaire de son père, qui aurait eu 96 ans, elle note : <em>« Mais, Dieu merci, il ne les a pas atteints. Sa vie aurait absorbé toute la mienne. »</em>)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">La perspective de passer sept jours en Bourgogne «<em> seule avec Vita »</em> en septembre l’effraie, mais au retour, après avoir écrit beaucoup de lettres à Leonard, elle n’en dit que ceci dans son <em>Journal</em> : <em>« Nous ne nous sommes pas mutuellement percées à jour ».</em> Un autre texte l’occupe, d’abord en vue de conférences sur <em>« Les femmes et le roman » </em>à de jeunes femmes. Je leur ai dit de boire du vin et d’avoir une chambre à soi <em>« affamées, mais intrépides, intelligentes, ferventes, pauvres et destinées par bancs entiers à devenir institutrices » </em>(d’où le titre définitif). Elle aura bientôt sa propre chambre, grâce à la vente d’Orlando <em>« étonnamment rapide »</em>, plus de 6000 exemplaires déjà en décembre ; elle se fait ouvrir un compte en banque personnel et peut dépenser son argent <em>« librement »,</em> à 46 ans.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2635910017.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184392" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/8776589.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 3,1928-1930,littérature anglaise,culture" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">1929 commence bien avec un article élogieux du <em>Manchester Gardian </em>: <em>«</em> Orlando<em> est reconnu pour ce qu’il est : un chef-d’œuvre. »</em> Rien dans le <em>Times</em> sur l’exposition de Nessa – <em>« Et voilà que je pense à part moi : Ainsi, de mon côté, je possède quelque chose, à défaut d’enfants, et je me mets à comparer nos vies. »</em> Sans cesse, elle revient sur ce lien profond avec sa sœur, et leurs vies différentes. <em>« Et même, si je me vois laide dans le miroir, je me dis : très bien, au-dedans de moi je regorge plus que jamais de formes et de couleurs. »</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Dans <em>« Les Phalènes »</em>, elle veut <em>« reproduire l’instant dans sa totalité, quoi qu’il puisse inclure (…) une combinaison de pensée, de sensation, plus la voix de la mer. »</em> Elle y pense longuement, avant de se mettre à l’écrire, par fragments : <em>« un esprit en train de penser », « des îlots de lumière », « le vol fluide des phalènes ». « On pourrait appeler cela : « autobiographie ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Les démêlés avec Nelly et Dottie – elle rêve de ne plus avoir de domestiques à demeure – sont parfois cocasses, comme quand Virginia Woolf se scandalise à l’idée que Nelly désire comme elle la victoire des travaillistes aux élections – <em>« Je crois qu’être gouvernés par Nelly et Lottie serait un désastre. »</em> Durant leur séjour à Cassis en juin (<em>« jamais connu de vacances aussi chaudes »</em>), elle est tentée par l’achat d’une maisonnette, <em>« une petite île »</em> qui représenterait <em>« chaleur, silence, détachement total de Londres »</em>, mais elle y renoncera.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/947399742.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184395" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1238492688.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 3,1928-1930,littérature anglaise,culture" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Créer, voilà ce qui lui importe avant tout dans cette vie <em>« transitoire ».</em> Et elle est heureuse d’être à présent dégagée des soucis matériels. Mais elle a besoin aussi <em>« d’illusion humaine »</em> : <em>« inviter quelqu’un demain soir, après dîner, pour me lancer une fois de plus dans cette stupéfiante aventure qu’offre l’âme des autres… dont je connais bien peu de chose. Serait-ce l’affection qui nous mène ? »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Parfois elle plonge dans son <em>« grand lac de la Mélancolie »</em> d’où seul le travail la sort : <em>« Aussitôt que je cesse de travailler, je sombre de plus en plus profond. »</em> Ou un achat personnel, que ce soit une robe ou un canif. Et la construction de son pavillon à Monk’s House, transformé <em>« en palais confortable ».</em> Elle se réjouit de l’arrivée d’un fourneau à pétrole où cuisiner et réchauffer <em>« sans produire d’odeur ni de résidu, et sans causer d’agitation »</em>,<em> « en toute liberté ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A quoi lui sert ce <em>Journal</em> ? A écrire des choses qu’elle ne raconte même pas à Leonard, à cerner de près les sentiments – <em>« Il est probable que je ne dis pas tout, si bien que ce que je fais là équivaut, somme toute, à me confier. » « Oui, il est bien vrai que coucher quelque chose par écrit, c’est s’en débarrasser. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3737383909.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-184396" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2107832422.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome 3,1928-1930,littérature anglaise,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Virginia Woolf et Ethel Smyth (New York Public Library) </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En 1930, les Woolf envisagent de s’installer à Monk’s House dès le mois d’avril. <em>Les Vagues </em>sont en plein élan : <em>« Pas de vacances ; pas de pause, si possible, avant que tout soit terminé. Puis repos. Et ensuite récrire le tout. »</em> A 48 ans, elle fait ses comptes et constate qu’elle gagne à peu près le salaire d’un fonctionnaire, elle qui s’est contentée de si peu pendant tant d’années. Grippée, en février, elle note : <em>« Une ou deux fois j’ai senti dans ma tête cet étrange bruissement d’ailes qui me vient si souvent quand je suis malade. » « Quelque chose se produit dans mon cerveau. Il se refuse à continuer d’enregistrer des impressions. Il se ferme. Je deviens chrysalide. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Mais Virginia Woolf donne aussi de formidables portraits comme celui de <em>« Snow »</em>, une amie et correspondante fidèle, dont elle déplore la vie gâchée. Quel contraste avec <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethel_Smyth" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ethel Smyth </a>invitée à prendre le thé, plus âgée qu’elle ne pensait (71 ans), fantasque et pleine de bon sens, parlant sans discontinuer, <em>« une femme de qualité et d’expérience, qui connaît la vie ».</em> Celle-ci lui dit que <em>« n’ayant eu personne pour l’admirer, elle écrira peut-être de la bonne musique jusqu’au bout »</em> ! Le début d’une amitié indéfectible. Ou encore le portrait de Yeats, rencontré chez Ottoline.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Seules les <em>Œuvres romanesques</em> de Virginia Woolf (deux tomes) ont été publiées dans La Pléiade en 2012. J’espère qu’on y trouvera un jour ses essais rassemblés, et aussi ce <em>Journal</em> pour lequel on aimerait disposer d’un index. Rendez-vous pour la suite dans quelque temps – rien ne presse, et il lui faudra bientôt affronter les années de guerre. Elle conclut, le 30 décembre 1930 : <em>« Mais tout de même, je suis allée à Lewes, et les Keynes sont venus pour le thé, et, m’étant remise en selle, le monde reprend ses proportions ; moi, c’est le fait d’écrire qui me donne mes proportions. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Relire le Journal de Virginia Woolf – 7</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/26/virginia-1923-1927.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 6</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/05/virginia-1919-1922.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 5</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/22/femme-plume.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 4</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/15/virginia-1915-1918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Virginia 1923-1927
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-09-26:3110996
2016-09-26T08:30:00+02:00
2016-09-26T08:30:00+02:00
Le Journal de Virginia Woolf de 1923 à 1927 éclaire la création de ses...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le <em>Journal</em> de Virginia Woolf de 1923 à 1927 éclaire la création de ses œuvres célèbres : <em>Mrs. Dalloway</em> (qu’elle appelle longtemps <em>Les Heures</em>) et <em>La Promenade au Phare</em> – et puis <em>Orlando</em>, inspiré par Vita Sackville-West, qui prend forme comme une histoire amusante à écrire, une détente par rapport aux essais. Le Journal aborde tant de sujets que je m’en tiendrai aux signets glissés çà et là dans ce volume trois. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3324062535.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-183218" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1365681575.jpg" alt="Woolf Mrs__Dalloway_cover.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Quelques jours après la mort de <a title="Le pandémonium littéraire" href="http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.be/2010/12/episode-4-katherine-mansfield-et-vita.html#!/2010/12/episode-4-katherine-mansfield-et-vita.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Katherine Mansfield</a>, Virginia décrit sa réaction : <em>« A cela, j’ai ressenti – quoi au juste ? Un brusque soulagement ? Une rivale de moins ? Puis de la confusion à constater si peu d’émotion. Et peu à peu un vide, une déception ; et enfin un désarroi auquel je n’ai pu me soustraire de tout le jour. Lorsque je me suis mise au travail, il m’a semblé qu’écrire n’avait aucun sens. Katherine ne me lirait pas. Elle n’était plus ma rivale. Puis un sentiment plus généreux me vint : Ce que je fais là, je le fais mieux qu’elle ne l’eût fait, mais où est-elle, elle qui faisait ce dont moi je suis bien incapable ! »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En mars, Leonard Woolf devient directeur littéraire de <a title="Wikipedia" href="https://en.wikipedia.org/wiki/The_Nation_and_Athenaeum" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>La Nation </em></a>: inattendu, et une sécurité financière bienvenue. A la fin du mois, ils se rendent en France puis en Espagne où ils séjourneront une semaine en Andalousie chez <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gerald_Brenan" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Gerald Brenan</a>, un voyage d’un mois pendant lequel Vanessa s’installe avec sa famille à <a title="Le jardin des Woolf (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/17/le-jardin-des-woolf-1152539.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Monk’s House</a>.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le reproche fait à Virginia par certains de ne pas savoir créer de personnages la préoccupe : a-t-elle le pouvoir d’exprimer la réalité ? n’écrit-elle que sur elle-même ? <em>« J’aurais beau répondre à ces questions dans le sens le moins favorable, il ne m’en resterait pas moins cette fièvre d’écrire. » – « Pour en revenir aux Heures, je prévois que ce sera une lutte terrible. Le thème est si étrange et si puissant ! »</em> (Elle veut y exprimer la vie et la mort, la raison et la folie, critiquer le système social.)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Une autre fièvre la prend : <em>« il nous faut quitter Richmond pour nous installer à Londres ».</em> Elle voudrait en convaincre Leonard. A quarante ans passés, ses talents<em> « ne vont plus se recharger d’eux-mêmes »</em>, la vie en banlieue ne la satisfait plus, elle a l’impression de <em>« passer à côté de la vie ».</em> Leonard <em>« détient le vieil obstacle inébranlable : (sa) santé. »</em> Virginia imagine tout ce qu’elle pourrait faire si elle n’avait pas chaque fois un train à prendre pour aller en ville et s’aventurer <em>« parmi les humains ».</em></span></p><p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">« Aller toujours de l’avant, voilà mon principe pour vivre, et je m’efforce de le mettre en pratique, quoiqu’en paroles plus qu’en actions, je l’avoue. Ma théorie est que, lorsqu’on atteint quarante ans, on accélère le pas ou on ralentit. Inutile de dire ce que je préfère. »</span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Un jour d’octobre, <em>« à des fins psychologiques »</em>, elle raconte <em>« un soir de pluie et de vent »</em> où elle n’a pas trouvé Leonard à la gare. Folle d’angoisse, surtout après l’arrivée du dernier train qu’il était censé prendre, incapable d’attendre, elle décide de se rendre à Londres. A peine le billet acheté, voilà Leonard, <em>« plutôt gelé et d’assez mauvaise humeur »</em> – elle va se faire rembourser et pendant qu’ils rentrent, elle se dit : <em>« Dieu merci, c’est fini. J’en suis sortie. Terminé. »</em> L’expérience a été si étrange et intense qu’elle en souffrira quelques jours, elle a senti <em>« comme une menace latente ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">3 janvier 1924 : « Demain je monte à Londres, à la recherche d’une maison. » Le 9, elle signe un bail de dix ans pour le 52, Tavistock Square : <em>« Londres, tu es le joyau des joyaux, le jaspe de la gaieté. »*</em> <em>– musique, conversations, amitiés, panoramas de la ville, livres, éditions, un je ne sais quoi d’essentiel et d’inexplicable, tout cela est maintenant à ma portée, alors que j’en ai été privée depuis août 1913, lorsque nous avons quitté Clifford’s Inn pour une série de catastrophes qui faillirent mettre fin à mon existence et qui, j’ose le penser, auraient fait le malheur de Leonard. »</em> (* <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Dunbar" target="_blank" rel="noopener noreferrer">William Dunbar</a>, <em>Hommage à la Cité de Londres</em>)</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4229157429.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-183220" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2433978749.jpg" alt="Woolf TavistockSquare.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Tavistock Square</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Les Woolf se réinstallent à Bloomsbury à la mi-mars, dans cette grande maison de quatre étages où ils occupent les deux derniers, des avocats louant le reste, et la Hogarth Press le sous-sol. 5 avril : <em>« Pourquoi tant aimer cette ville ? Elle est pourtant cruelle et son cœur est de pierre. »</em> Les commerçants ne les connaissent pas, il faut s’habituer au bruit. Le Journal en pâtit, les notes s’espacent. Et puis, l’euphorie revient : <em>« Londres vous ensorcelle. J’ai l’impression de poser le pied sur un tapis magique, de couleur fauve, et d’être aussitôt transportée en pleine beauté, sans même bouger un doigt. Les nuits sont étonnantes, avec tous ces portiques blancs et les larges avenues silencieuses. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>Les Heures</em> l’accaparent – <em>« Et j’apprécie de pouvoir l’écrire à Londres, un peu parce que, comme je l’ai dit, toute animation me soutient, et parce qu’avec mon cerveau d’écureuil en cage, c’est une bonne chose que d’être empêchée de tourner en rond. Et puis je gagne infiniment à rencontrer des êtres humains quand je veux, sans attendre. Je puis entrer ou sortir en flèche, échapper ainsi à ma stagnation. » – « Leonard n’apprécie pas tellement que je me poudre le nez et que je dépense pour ma toilette. Tant pis ! J’adore Leonard. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/sackville-west" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Vita </a>et elle sont de plus en plus proches. Son père l’invite à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Knole_House" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Knole </a>en juillet – <em>« Sa Seigneurie habite au cœur d’un énorme gâteau. » « Tous ces ancêtres et ces siècles, tout cet argent et cet or ont produit un corps parfait. Vita fait penser à un cerf ou à un pur-sang – sauf le visage, avec sa lippe ; elle n’est pas non plus d’une intelligence très vive. Mais pour ce qui est de son corps, il est parfait. »</em> Virginia trouve sa nouvelle <em>Séducteurs en Equateur</em> <em>« assez intéressante. Il est vrai que j’y vois mon propre visage. » « Oui, je l’aime bien, je la prendrais bien dans ma suite de façon permanente (…) »</em> </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>Mrs. Dalloway</em> se termine – <em>« Elle était là. »</em> Au printemps 1925, les Woolf se rendent à <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/10/04/virginia-a-cassis-1117864.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cassis</a>. Au retour, Virginia replonge dans le courant, écrit, lit : <em>« Ce qu’il y a de remarquable chez Proust, c’est cette combinaison d’extrême sensibilité et d’extrême acharnement. (…) Il est aussi solide qu’une corde de violon et aussi subtil que la poussière des ailes du papillon. »</em> Certaines préoccupations reviennent. La mort : <em>« J’aimerais quitter la pièce tout en parlant ; inachevée, une phrase banale resterait en suspens sur mes lèvres… »</em> L’argent : <em>« J’ai entrepris de gagner trois cents livres avec ma plume cet été, de quoi installer une salle de bain à Rodmell et un fourneau bouilleur. »</em> Le succès de <em>Mrs. Dalloway</em> la rend plus dépensière : robe, collier de verroterie, nouvelles bottines pour se promener dans la campagne.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Un mal de gorge, un rhume, et elle se réfugie <em>« au plus profond de (sa) vie, c’est-à-dire de cette entière confiance entre L. et (elle) »</em> où reprendre des forces. En décembre, elle s’impatiente : aucun signe de Vita. Le 21, après trois jours à <a title="Wikipedia" href="https://en.wikipedia.org/wiki/Long_Barn" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Long Barn </a>avec Leonard : <em>« J’aime Vita. J’aime être avec elle, j’aime son opulence (…) Bref, elle est ce que je n’ai jamais été : une vraie femme. »</em> Vita fera naître Orlando, <em>« jeune noble ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Elle lui écrit si souvent que le Journal de 1926 ne commence que le 19 janvier, et le nouveau cahier, le 8 février, toujours en vue de ses mémoires – <em>« A soixante ans j’entreprendrai d’écrire ma vie. »</em> Virginia Woolf travaille à <em>La promenade au phare</em> : <em>« j’écris maintenant plus vite et plus librement qu’il ne m’a jamais été donné de le faire dans toute ma vie ».</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/485291872.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-183219" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/582474959.jpg" alt="Woolf ToThe Lighthouse.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le Journal de 1927 sera encore plus court, et aussi ses cheveux coupés : <em>« J’ai pour la vie les cheveux courts. »</em> Voyages à Cassis, en Italie. L’enthousiasme de Nessa pour <em>La promenade au phare</em> l’émeut : «<em> Elle dit que c’est un portrait étonnant de notre mère ; par un portraitiste suprême. »</em> Virginia se réjouit d’être enfin prise au sérieux, de peut-être devenir <em>« un écrivain célèbre ».</em> Elle dispose de son <em>« premier argent personnel »</em> et les Woolf, de leur première automobile. <em>« Un automne très heureux. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Relire le Journal de Virginia Woolf – 6</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/09/05/virginia-1919-1922.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 5</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/22/femme-plume.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 4</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/15/virginia-1915-1918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Virginia 1919-1922
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-09-05:3110984
2016-09-05T08:30:00+02:00
2016-09-05T08:30:00+02:00
Dans le deuxième tome de son Journal , Virginia Woolf commence en janvier...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Dans le deuxième tome de son <em>Journal</em>, Virginia Woolf commence en janvier 1919, peu avant ses 37 ans, à <em>« dresser un bilan de (ses) amitiés et de leur présente condition, ainsi que du caractère de (ses) amis », </em>pour celle qui à 50 ans<em> « s’installera pour composer ses mémoires à partir de ces cahiers ».</em> Combien sont-ils ? Il y a ceux de Cambridge, <em>« associés à <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Thoby_Stephen" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Thoby </a>»</em> (son frère décédé) ; ceux de l’époque Fitzroy Square (où elle a emménagé après le mariage de sa sœur) ; ceux qu’elle appelle les <em>« têtes-de-loup »...</em> Elle cite des noms, en écarte d’autres provisoirement.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3437254133.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-183091" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2546368788.jpg" alt="Lytton_Strachey_by_Vanessa_Bell.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Source" href="http://modernism.research.yale.edu/wiki/index.php/Lytton_Strachey" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Lytton Strachey </a>par Vanessa Bell (1911)</span><span style="font-size: 14pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br /></span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lytton_Strachey" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Lytton Strachey</a>, qui a publié l’année précédente <em>Eminents Victoriens</em>, est en tête de liste. Celui qui <em>« caressa un instant l’idée de l’épouser »</em> (appendice) est un ami intime depuis la mort de Thoby. Ils passent parfois des mois sans se voir, ne s’écrivent plus comme au début quand ils avaient tout à découvrir l’un de l’autre, mais elle note : <em>« quand nous nous voyons enfin, nous n’avons pas à nous plaindre »</em> ou <em>« rien n’est plus simple et plus intime qu’une conversation avec Lytton. »</em> Elle l’admire, estime qu’il vaut mieux que ses livres – en s’accusant d’être jalouse, peut-être, de sa célébrité.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia sait décrire à merveille le temps qu’il fait. Le 30 janvier : <em>« Le froid est tel aujourd’hui que je me demande si je vais pouvoir continuer mon analyse. Un jour pareil, il faudrait être d’émeraude ou de rubis massif pour produire une flamme, au lieu de se dissoudre en atomes gris dans la grisaille universelle. »</em> Le bilan des amitiés reste en plan, elle ne revient à son Journal qu’à la mi-février : elle a couru les agences de placement pour trouver une cuisinière, mais se doit de mettre par écrit <em>« un de (ses) Grands Jours ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le voici : la veille, à l’exposition du peintre <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Sickert_(peintre)" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Sickert </a>– <em>« la plus agréable et la plus vraiment picturale d’Angleterre »</em> –, elle a rencontré <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Clive_Bell" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Clive Bell </a>qui l’a présentée <em>« au jeune <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Christopher_Nevinson" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Nevison </a>»</em> (un peintre) avant de l’emmener en tête à tête au restaurant : <em>« Nous avons causé ; vibré à l’unisson ; joué aux tourtereaux » – « comme un duo d’instruments à cordes ».</em> Clive n’apprécie guère son roman <em>La traversée des apparences</em>, mais loue excessivement <em>« La marque sur le mur »</em> (nouvelle imprimée par la Hogarth Press en 1917) et ils ressortiront sur Regent Street au crépuscule, très gais.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2807429200.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-183092" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/4278629905.jpg" alt="Woolf La_Giuseppina,_the_Ring,_by_Walter_Sickert.jpg" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br /><em>La Giuseppina, the Ring</em>, par <a title="Source" href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Giuseppina,_the_Ring,_by_Walter_Sickert.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Walter Sickert </a>(1903-1905)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Son amitié pour <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Katherine_Mansfield" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Katherine Mansfield</a>, depuis le début, «<em> repose presque entièrement sur des sables mouvants »</em> : Virginia se sent proche d’elle, éprouve une affection mêlée de curiosité envers cette rivale en écriture, dont la mauvaise santé perturbe souvent leur correspondance et leurs rendez-vous. </span><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Au retour d’un thé chez Nessa & Clive à Gordon Square, fin mars, en repensant au passé, elle écrit : <em>« Peut-être sommes-nous tous plus heureux ; et en tout cas plus sûrs de nous-mêmes, et par conséquent plus tolérants les uns envers les autres. »</em> Quand elle perçoit un changement chez quelqu’un qui a pris une décision, franchi un certain stade, elle repense à l’expression de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ligne_d%27ombre" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Conrad </a>: <em>« Conrad ne dit-il pas qu’il y a une certaine ligne d’ombre entre la jeunesse et l’âge adulte ? »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>Nuit et Jour</em> est prêt pour la publication. Chaque fois, c’est la même crainte de n’être pas aimée, que son texte ne soit pas apprécié, elle se sait susceptible et vulnérable. Le Journal reprend les commentaires, positifs ou non. Son écriture est plus fluide, ses pages plus longues. Elle développe davantage, n’écrit plus tous les jours, saute une semaine parfois : <em>« </em>Jeudi 10 avril.<em> Un grand trou. Comment le justifier, je ne le vois guère. Je me suis donné beaucoup de peine pour un article sur les romans, destiné au</em> Times,<em> et peut-être est-ce ce qui m’a fait passer toute envie de me servir de mes doigts ; et puis, ces derniers jours, j’ai été totalement plongée dans Defoe – et pour écrire ceci, je vole dix minutes à</em> <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lady_Roxana_ou_l%27Heureuse_Catin" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Roxana</a>.<em> Il me faut lire un livre par jour, de façon à me mettre à mon article samedi – telle est la vie de l’écrivassière. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>« Quelle sorte de journal aimerais-je écrire ? Il devrait être comme un tissu lâche qui ne ferait pas négligé, assez souple pour épouser toutes les choses graves, futiles ou belles qui me viennent à l’esprit. J’aimerais qu’il ressemble à un vieux bureau profond, ou à un vaste fourre-tout dans lequel on jette une masse de choses dépareillées sans les examiner. »</em> En tout cas, pas de censure, elle est bien décidée à <em>« aborder absolument n’importe quel sujet ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Magnolia en fleur. Foule de près <em>« détestable ».</em> Près de vingt ans que sa mère est morte. Au retour d’Asheham, où leur bail cessera en septembre : <em>« Ah, comme nous avons été heureux à Asheham ! ce fut un moment d’harmonie parfaite. »</em> A une soirée, la toilette d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ottoline_Morrell" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ottoline</a>, <em>« rayée de vert et de bleu comme la mer de Cornouailles ».</em> Et le bonheur en mai quand Lytton vient prendre le thé et la complimente : <em>« il n’y a pas de meilleur critique vivant que moi »</em>, <em>« j’ai inventé une prose nouvelle »</em>, <em>« j’ai renouvelé la phrase »</em> !</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Parfois, la dépression guette : <em>« Il y a dans le courant de la vie un flux et un reflux, qui l’explique ; mais quant à ce qui provoque ce flux et ce reflux, je ne sais. »</em> Je ne reviens pas sur les circonstances de l’acquisition de Monk’s House (voir <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/17/le-jardin-des-woolf-1152539.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Le jardin des Woolf</em></a>), la vie dans leur nouvelle demeure et les aménagements occuperont bien des pages du Journal. Pourtant quelque chose manque, elle en est consciente : <em>« N’envierais-je pas à Nessa sa maisonnée débordante ? Peut-être, par moments. Julian commence à porter ce qui est presque de vraies culottes de garçon ; tout est florissant et humain là-bas. Peut-être ne puis-je éviter de remarquer un contraste qui m’échappe totalement lorsque je suis en plein travail. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le travail ne manque pas aux Woolf et cela leur plaît : articles, critiques, revues, conférences, impression, il leur faut beaucoup travailler pour maintenir leur train de vie (leurs maisons, un minimum de domesticité, la presse) et être <em>« le couple le plus heureux d’Angleterre ».</em> Mais ce qui importe avant tout à Virginia, c’est la création : elle a tant de plaisir à écrire <em>La Chambre de Jacob </em>! Viendra le moment où elle mettra le frein au travail de critique, trop contraignant ; elle s’en libérera. Un jour d’été, elle note deux résolutions : <em>« premièrement, exercice modéré au grand air. Deuxièmement, lecture de bons livres. C’est une erreur de croire que la littérature peut se faire à partir d’une matière vive. Il faut sortir de la vie. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Relire le Journal de Virginia Woolf – 5</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/22/femme-plume.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 4</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
Tania
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Pris le thé
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-08-23:3110976
2016-08-23T20:20:00+02:00
2016-08-23T20:20:00+02:00
« Nous rentrons à l’instant après avoir pris le thé avec Barbara...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>« Nous rentrons à l’instant après avoir pris le thé avec <a href="http://www.npg.org.uk/collections/search/person/mp50540/barbara-bagenal-nee-hiles" target="_blank">Barbara </a>et <a href="http://therem.net/bloom-saxon.htm" target="_blank">Saxon </a>dans son studio. (…)</font></span></em></p><p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/177324533.jpg" target="_blank"><img id="media-182784" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2886685127.jpg" alt="Woolf Affiche Omega.jpg" /></a>Le couple dans cet intérieur offrait une illustration, presque trop parfaite pour mon goût, de l’esprit post-impressionniste. Il n’était jusqu’au chat noir et blanc qui semblait décoré par <a href="https://www.etudes-et-analyses.com/marketing/marketing-mode/etude-de-cas/ateliers-omega-cooperative-experimentale-design-323731.html" target="_blank">l’Omega</a>. Chaux blanche dans laquelle se voit la marque du pinceau, un pilier rayé, tissu Barnet pour les sièges, et chiens de porcelaine pour le manteau de la cheminée, coton à carreaux partout où l’on pose le regard ; et, pour l’œil critique, une ou deux choses d’un goût équivoque ou des retours à un stade antérieur, par exemple un collier de perles attaché à un clou. Toutefois en rentrant à la maison j’ai trouvé ma chambre bien laide. La conversation a été posée, appropriée, mais pas intarissable. Je ne pense pas que Saxon (qui venait de se laver la tête) ait eu quoi que ce soit à dire ; et son comportement est un peu revêche et caustique en ce moment. Il m’a fait penser à une poule qui a pondu un œuf – mais un seul. <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hampstead_(Angleterre)" target="_blank">Hampstead </a>ne nous a pas plu. La vulgarité de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Richmond_(Londres)" target="_blank">Richmond </a>est toujours un soulagement ensuite. »</font></span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font><a title="Femme-plume (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/11/femme-plume-1152456.html" target="_blank">Virginia Woolf</a>,</font></span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font> Journal</font></span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font> (Dimanche 7 avril 1918)</font></span></p>
Tania
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Femme-plume
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2016-08-22T08:30:00+02:00
2016-08-22T08:30:00+02:00
Puisque je ne suis pas arrivée à présenter en un seul...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Puisque je ne suis pas arrivée à présenter en un seul billet le premier tome du <a title="« Dans l’intimité de Virginia Woolf » par Elisabeth Poulet (2012)" href="http://www.larevuedesressources.org/dans-l-intimite-de-virginia-woolf,1325.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Journal</em> de Virginia Woolf </a>(400 pages), voici la suite. Elle qui avoue son <em>« snobisme accablant »</em> en certaines circonstances doit faire face aux réalités : le mauvais travail de l’apprentie à l’atelier d’impression, pourtant si gentille ; les coups de canon qui obligent toute la maisonnée à descendre se réfugier en pleine nuit dans le couloir de la cuisine.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3078022359.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-182770" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/1734777029.jpg" alt="Woolf_DIARIES1500Comp.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="font-size: 8pt;">Woolf, Virginia. Bell, Anne Olivier. (Edit.). THE DIARY OF VIRGINIA WOOLF. COMPLETE IN FIVE VOLUMES. <br />London: The Hogarth Press, 1977-1984. (Source : <a href="http://www.securenet.net/tbcl/TBCL_AHOME_Woolf4.htm" target="_blank" rel="noopener noreferrer">TBCL</a>) (Dessins de Duncan Grant)</span></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Un thé à Gordon Square avec Nessa, Clive et Mary (sa nouvelle compagne) est <em>« une petite fête (…) animée et riche d’informations de la dernière heure ; d’un intérêt sincère pour toute forme d’art ; et pour les êtres aussi. »</em> Une note en bas de page signale que Kitty Maxse, rencontrée en cherchant du charbon, épouse du propriétaire-rédacteur de la <em>National Review</em>, l’a inspirée <em>« dans une certaine mesure »</em> pour le personnage de <a title="Lecture de Bonheur du Jour" href="http://bonheurdujour.blogspirit.com/tag/mrs+dalloway" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Mrs Dalloway</a>.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Si Virginia Woolf sait donner des coups de griffe, elle sait aussi reconnaître les qualités de ses amis, révèle ses critères d’appréciation : Lytton Strachey, <em>« l’un des plus souples de (leurs) amis », « le moins figé par des conventions et autres emplâtres »</em>, possède au plus haut point<em> « le don de s’exprimer ».</em> Leonard et elle sont plutôt soulagés de passer Noël seuls à Asheham, où elle lit mieux qu’à Londres.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">1918 fait entendre des<em> « bruits de paix »</em> tous les trois mois ; le rationnement, les restrictions se font de plus en plus sentir. Le Club 17 devient le point de chute à Londres des jeunes de Cambridge, des membres de Bloomsbury, de leurs connaissances : on y lit la presse dans un fauteuil, on y prend le thé, on s’y retrouve autour du feu, comme en famille. Portraits, ambiances, potins, mentalités opposées (Cambridge vs Oxford). Un texte de Mansfield la déçoit – <em>« petit talent de plume ».</em> Aux conférences de la Guilde des femmes, le niveau n’est pas haut, la voilà qui dépeint les spectatrices comme des <em>« anémones de mer gris pâle »</em> avant de reconnaître que leurs soucis au quotidien les rendent excusables. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Un peu après ses 36 ans, Virginia tombe malade, le médecin la trouve trop maigre, on lui arrache une dent, elle se sent grippée. Elle va se reposer deux semaines à Asheham et quand elle en revient, note son principal grief : <em>« avoir été divorcée de (sa) plume, coupée de tout un fleuve de vie »</em>. Elle se rend le 9 mars à un <em>« rally »</em> de suffragettes pour célébrer la récente extension du droit de vote aux femmes de plus de trente ans, s’y ennuie, déplore le manque d’éloquence, la <em>« vaine agitation ».</em> Sa grande affaire, en fait, c’est son roman (<em>Nuit et Jour</em>) qui devient très absorbant, elle a déjà dépassé les cent mille mots. Alors les visiteurs deviennent un fardeau.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Il y a de merveilleuses pages dans ce Journal de 1918 qui ne se résument pas : sur six pommes dans un tableau de Cézanne ; sur la passion de Katherine Mansfield pour l’écriture – « <em>du vrai roc »</em> ; sur le mois de mai <em>« opulent, extasié, magnifique »</em>, les floraisons et la lecture dans le jardin d’Asheham ; sur Carrington, <em>« remuante et active »…</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Du nouveau cahier qu’elle commence à la fin de juillet, elle prédit que <em>« s’il ne meurt pas pendant l’été, où les soirées n’incitent pas à écrire, il devrait prospérer en hiver. »</em> Elle y note aussi des contrariétés : le charbon qui manque (vont-ils finir par vivre au Club 17 ?) ; les fiançailles de son amie Ka avec Arnold Forster où elle ne voit <em>« qu’une union de convenances et de commodité »</em> ; une fâcherie avec Clive qui l’accuse :<em> « Lorsqu’on a une intimité avec toi, il faudrait cesser d’en avoir avec qui que ce soit d’autre. Tu parles des gens comme moi je peins des vases. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Faisons un bond jusqu’en septembre, pour ce que Virginia appelle une <em>« parfaite partie de plaisir »</em> à Brighton : bouquinistes, bonbons, déjeuner, promenade, thé, vitrines, <em>« des folies dans quelque papeterie »</em> et retour. Leonard Woolf, après bien des tractations, est nommé rédacteur en chef de l’<em>International Review.</em> Il faudra attendre le onze novembre pour que soit proclamé enfin l’armistice et aussitôt, remarque-t-elle, un changement remarquable se produit dans les esprits : <em>« Nous revoilà devenus une nation d’individus. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le <em>Journal</em> de Virginia Woolf est truffé d’impressions de lecture, en général brèves, comme un bout d’essai en vue de la critique à écrire. Mais le grand intérêt de cette version intégrale apparaît dès ce premier tome : c’est le Journal d’une femme pour qui tout ce qu’on vit et ressent est appelé à devenir phrases et textes – d’une femme-plume.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Relire le Journal de Virginia Woolf – 4</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/15/virginia-1915-1918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
Tania
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Nuage de rouge
tag:textespretextes.blogspirit.com,2016-08-16:3110974
2016-08-16T20:20:00+02:00
2016-08-16T20:20:00+02:00
« La journée d’aujourd’hui a été parfaitement douce, très calme,...
<p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/77572630.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-182769" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1623103213.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome i,1915-1918,littérature anglaise,culture" /></a>« La journée d’aujourd’hui a été parfaitement douce, très calme, et nous avons juste eu le temps, après avoir imprimé une page, d’aller au bord du fleuve pour voir toute chose se refléter parfaitement, exactement dans l’eau. Le toit rouge d’une maison avait son propre petit nuage de rouge dans le fleuve, les lampadaires du pont dessinaient de longs traits jaunes – une grande paix, comme au cœur de l’hiver. »</span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia Woolf,</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/15/virginia-1915-1918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> Journal</a> </span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">(</span><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">22 novembre 1917)</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Vanessa Bell, <em><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Charleston_Farmhouse" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Charleston Farm</a></em></span></p>
Tania
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Virginia 1915-1918
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2016-08-15T08:30:00+02:00
2016-08-15T08:30:00+02:00
Dans sa préface au tome I du Journal (intégral) de Virginia Woolf...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Dans sa préface au tome I du <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.editions-stock.fr/journal-integral-1915-1941-9782234060302" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Journal</em> </a>(intégral) de <a title="Billets précédents" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/woolf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Virginia Woolf </a>(traduit de l’anglais par Colette-Marie Huet), son neveu <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Quentin_Bell" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Quentin Bell </a>affirme que <em>« considéré dans son ensemble, il constitue un chef-d’œuvre »,</em> non sans soulever la question de sa véracité. Virginia Woolf, écrit-il, <em>« passait pour malveillante, bavarde et encline à se laisser emporter par son imagination ».</em> Dans sa correspondance, elle inventait pour amuser, sachant qu’on ne la croirait pas. Dans son Journal, <em>« elle n’est sincère que vis-à-vis de son humeur du moment où elle écrit »</em>, au risque de se contredire. D’où l’image assez fidèle qu’elle y donne d’elle-même et de son entourage, de sa vie et de son époque.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3245806423.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-182768" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/4132077060.jpg" alt="woolf,virginia,journal,tome i,1915-1918,littérature anglaise,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br /><a href="http://www.ashamaward.com/pages/content/index.asp?PageID=71" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Asheham House</a>, près de Lewes, Sussex par Frederick James Porter (1883-1944)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">2 janvier 1915, journée type : conversation au petit déjeuner, <em>« griffonnages »</em> pour <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonard_Woolf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Leonard Woolf </a>et elle, déjeuner et lecture des journaux, promenade avec le chien, achat de provisions, thé, soirée de lecture. Bien que très attachée à son mari (juif), Virginia déclare qu’elle n’aime ni la voix ni le rire des juifs, avant de faire un portrait incisif de Flora, la plus jeune sœur de Leonard. Antisémitisme peut-être, critique de sa belle-famille sûrement, dont elle déplore l’<em>« extrême laisser-faire ». </em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia Woolf n’est pas un ange. Le Journal comporte des remarques choquantes, comme après une promenade où ils ont croisé <em>« une longue file d’idiots »</em>, <em>« de pitoyables débiles »</em> : «<em> Il est bien évident qu’on devrait tous les supprimer. »</em> De leur éducation, les Stephen ont gardé certains principes tout en se rebellant contre les conventions, ce sont de fervents adeptes de la liberté intellectuelle. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Nessa (Vanessa), la plus bohème, écrit à sa sœur que <em>« la propreté est une idole à laquelle il faut se garder de rendre un culte »</em> – voilà pour les tâches ménagères, largement confiées aux domestiques (qui ont leur place dans le Journal). Le travail humain a peu de valeur aux yeux de Virginia, <em>« sauf dans la mesure où il rend heureux ceux qui l’exécutent. Ecrire à présent m’enchante uniquement parce que j’aime le faire, et me fiche comme d’une guigne, en toute sincérité, de ce qu’on peut en dire. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le jour de ses 33 ans, avec Leonard qui s’est montré très attentionné pour son anniversaire, ils décident trois choses : <em>« prendre Hogarth »</em> (leur future maison), acheter une presse à imprimer, acheter un bull-terrier. Le projet d’imprimer eux-mêmes les excite fort, et en prime, elle a reçu des bonbons qu’elle adore. Mari et femme sont très différents, note-t-elle un autre jour : <em>« Tout ce que je peux dire c’est que j’explose, tandis que L. brûle en dedans. Enfin nous nous sommes brusquement réconciliés (mais la matinée était perdue) et nous avons fait une promenade dans le parc après le déjeuner. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Fin février 1915 survient la grande crise qui a fait craindre pour sa raison (voir les commentaires d’un <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/07/19/premieres-plumes-2-1152169.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">précédent billet</a>), le Journal abandonné ne reprend qu’à l’été 1917 dans un petit carnet, le <em>« Journal d’Asheham ».</em> Dans leur maison de campagne (louée de 1912 à 1919 pour les week-ends et les vacances), Virginia se limite à quelques notes factuelles : la cueillette des champignons, une de leurs activités favorites, le temps qu’il fait, les promenades, visites, pique-niques… Après le mauvais temps en août, elle note le 3 septembre un <em>« jour parfait ; complètement bleu, sans nuage ni vent, comme installé une fois pour toutes. »</em> La guerre continue : des prisonniers allemands aident à la ferme, on entend le canon, on lit les nouvelles.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">En octobre 1917, les Woolf rentrent à Hogarth House. Dans son nouveau cahier, Virginia décide qu’elle y écrira après le thé, <em>« sans se gêner »</em>, Leonard aussi, à l’occasion. Quelques jours plus tard, <em>« un coup terrible » </em>: dispensé du service militaire à cause d’un tremblement nerveux congénital, il est <em>« appelé »</em> et doit repasser une visite médicale, obtenir des certificats (il sera jugé inapte). La <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hogarth_Press" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Hogarth Press </a>débute, avec l’impression de <em>Prélude</em> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Katherine_Mansfield" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Katherine Mansfield</a> qu’elle trouve vulgaire <em>« de prime abord »</em> (des traits communs), mais <em>« si intelligente et impénétrable qu’elle mérite l’amitié. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Virginia se réjouit de l’arrivée de Tinker, <em>« une bête solide, active et effrontée, brune et blanche, aux grands yeux lumineux »</em> (qui se révèlera un chien turbulent et encombrant, mais fort regretté quand il sera perdu). La même semaine, on leur a offert un chat de l’île de Man. Les gros chèques <em>« ou passablement gros »</em> qu’ils touchent à présent pour leurs articles de critique la réjouissent, ils ont remboursé leurs dettes. Conférences, rencontres, expositions, thés – et encore des raids, un Zeppelin dans le ciel – voilà tout ce qu’elle note, sans compter les lettres reçues, écrites, le réconfort que lui prodigue son amie Ka (Katherine Cox).</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Le 2 novembre, Virginia décrit longuement son séjour à Charleston (avant la guerre, sa soeur s’est séparée de Clive Bell, le père de ses deux fils, et vit là avec le peintre <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Duncan_Grant" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Duncan Grant</a>). Intelligence tenace et rapide, amour du fait concret, Nessa lui donne l’impression <em>« d’une nature fonctionnant à plein ». </em>Mais Virginia est heureuse de retrouver ensuite sa maison, sa vie véritable avec L., ses échappées dans Londres pour faire réparer sa montre ou se rendre aux <a href="http://www.meg-andrews.com/articles/vanessa-bell-omega-fabrics/8/1" target="_blank" rel="noopener noreferrer">ateliers Omega</a>, s’acheter un manteau abricot – <em>« un après-midi de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bloomsbury_Group" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Bloomsbury </a>».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Il suffit que son mari se montre irascible ou sans entrain pour qu’un sentiment de déconfiture l’envahisse, <em>« vague après vague, tout le long du jour »</em> : «<em> Nous avons convenu que, vue sans illusions, la vie est une affaire épouvantable. Les illusions ne reviendraient plus. Pourtant, vers huit heures et demie, elles étaient là, au coin du feu et menèrent joyeux train jusqu’à l’heure du coucher, où quelques gambades terminèrent la journée. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Quand on lui demande moins d’articles ou de critiques, Virginia avance dans son roman dont elle parle peu. Elle préside aussi la Guilde des femmes (réunions mensuelles, conférences) et travaille à l’impression, note les ennuis techniques. Se rend à une soirée chez <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ottoline_Morrell" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Ottoline </a><em>« toute velours et perles comme à son habitude » </em>ou va dîner chez <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Fry" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Roger Fry </a>où elle parle avec Clive Bell de l’art d’écrire <em>« avec des phrases, pas seulement avec des mots »</em>, en se basant non sur la structure mais sur la <em>« texture ».</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">(A suivre)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Relire le Journal de Virginia Woolf – 3</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="Premières plumes 2" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/08/premieres-plumes-2.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 2</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><a title="Premières plumes 1" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2016/08/01/premieres-plumes-1.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Relire le Journal de Virginia Woolf – 1</a></span></p>
phalexandre
http://blogdewellin.blogspirit.com/about.html
Wellin : Communication de la coordination ”Non au PCA” (Réponse à un article de ”L'Avenir du Luxembourg”)...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2016-07-08:3233811
2016-07-08T06:32:00+02:00
2016-07-08T06:32:00+02:00
Le journal Avenir – Edition du Luxembourg du 28 juin 2016...
<p align="center"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 14pt;">Le journal Avenir – Edition du Luxembourg du 28 juin 2016</span></p><p align="center"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 14pt;">Article : « Ancien site Gilson à Wellin : qui tire les ficelles ? »</span></strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><br /><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">La Coordination des riverains et Pétitionnaires, visée dans l’article, souhaite bénéficier d’un droit de réponse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><img style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/98/petitions1.jpg" alt="petitions1.jpg" />Une précision importante s’impose : dans ce dossier, ouvert depuis août 2013, jalonné de tant d’ambiguïtés, il nous semble important de le préciser, nous ne sommes ni « PRO-Promoteur », ni « PRO-Politicien » mais POUR l’intérêt général des RIVERAINS, qui souhaitent un réaménagement du site Gilson, comme l’exprimait notre dernière pétition (avril 2016) : <strong>« <em>Non au PCA de l’ancien site Gilson approuvé le 16 février 2016, Oui à la réhabilitation du site en tenant compte du caractère rural et convivial du village</em> »</strong>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">Il faut souligner que cette pétition, organisée dans le cadre de l’enquête publique, a recueilli <span style="text-decoration: underline;">529 signatures</span>, émanant du village de Wellin, comportant 1459 habitants (chiffre –certes- contesté lors du Conseil communal du 25 avril 2016) – voir Blog de Wellin, article du 29 avril 2016 (<span style="color: #0000ff;"><a style="color: #0000ff;" href="http://wellin.blogs.sudinfo.be/archive/2016/04/28/communication-de-la-coordination-non-au-pca-petition-et-cons-187167.html" target="_blank">cliquez ici</a></span>) ; elle faisait suite à une précédente pétition organisée après la séance d’information du 5 mai 2014, pétition qui avait recueilli plus de <span style="text-decoration: underline;">230 signatures</span>, dont l’information sur son existence avait été occultée en temps opportun lors du Conseil communal du 26 juin 2014 - voir Blog de Wellin, article du 27 juin 2014 (<span style="color: #0000ff;"><a style="color: #0000ff;" href="http://wellin.blogs.sudinfo.be/archive/2014/06/27/wellin-communique-de-la-coordination-de-la-petition-non-au-projet-pca-gilso.html" target="_blank">cliquez ici</a></span>). Quel que soit le critère que l’on veuille retenir pour ces pétitions, force est de constater qu’elles expriment l’expression des citoyens, des riverains et des habitants, expression qui est le seul objectif de la Coordination. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">La coordination a toujours veillé à poser les questions, au sujet de ce PCA, <span style="text-decoration: underline;">à partir des documents mis à disposition par la Commune, à savoir ceux élaborés par l’auteur de projet, le Bureau Impact</span>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">En conséquence, il n’y a pas eu <strong>« désinformation »</strong> mais au contraire <strong>« information »</strong> à partir de ces documents, disponibles sur le site de la Commune, ce que chacun peut aller consulter pour vérifier, et se faire son propre jugement, ainsi que sur le Blog de Wellin (<span style="color: #0000ff;"><a style="color: #0000ff;" href="http://wellin.blogs.sudinfo.be/archive/2016/03/02/wellin-pca-gilson-enquete-publique-du-7-mars-au-7-avril-180933.html" target="_blank">cliquez ici</a></span>)! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/98/2346317860.JPG" alt="2346317860.JPG" />L’<span style="text-decoration: underline;"><strong><em>incompréhension</em></strong></span>, que Madame La Bourgmestre souligne existe bien, non pas « <span style="text-decoration: underline;"><em><strong>par des gens mal intentionnés</strong></em></span> », mais par des citoyens qui ne voient pas dans ce PCA «l<em><strong>a garantie juridique pour les gens et la Commune qu’on ne fera pas n’importe quoi dans le périmètre de ce Plan Communal</strong></em> » comme elle l’indique dans cet interview. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">La participation citoyenne comme souhaitée par les autorités régionales, provinciales ou fédérales, n’est pas de mise au niveau communal à Wellin, où ces riverains et Wellinois, se sont vu refuser tout dialogue depuis….presque 3 ans comme indiqué dans votre article ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">Lors de la réunion du 17 mars 2016, obligatoire dans le cadre de l’Enquête Publique, le Projet de PCA a été présenté par le Bureau Impact, le temps de parole a été limité, sans que des réponses précises soient apportées, ce qui auraient permis justement de faire comprendre à ce public concerné comment et en quoi consistait cette garantie juridique. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">Ce que les citoyens voient, c’est que pour urbaniser <span style="text-decoration: underline;">un site privé de 8 800 m²</span> (moins d’un ha), le Collège communal a défini <span style="text-decoration: underline;"><strong>un périmètre déjà urbanisé</strong> de 6 ha 60, au titre de ce PCA</span>, imposant une densité minimum de 25 logements à l’hectare (p 7 – point 3.2 du document approuvé).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><img style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/98/1074184788.jpg" alt="1074184788.jpg" />De cette densité, résulte un nombre de logements, annoncés à la population et dans les documents, à géométrie particulièrement variable : entre 40 et 60, voire 75 appartements et 14 maisons pour l’étude de mobilité !. Les propriétaires sont inquiets par ce qui a été décidé pour eux pour leur futur, <strong>sans aucun débat démocratique</strong>, et parce qu’ils ne parviennent pas à avoir des réponses <strong>justifiées</strong> et cohérentes !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">Lors de la réunion, pour l’enquête publique, il y a eu une invitation à poser des questions par écrit : 21 Réclamations écrites ont été présentées, pour lesquelles, jusqu’à ce jour il n’y a pas eu de réponse. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">En quoi la persistance à demander des réponses fiables, exactes, ou à souligner les incohérences déjà rencontrées depuis l’initiation de ce Projet constituerait-il une <strong>manipulation</strong>, terme un peu fort, et qui ne correspond absolument pas à l’état d’esprit ou comportement de ces riverains ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">Par exemple, Madame La Bourgmestre vous précise bien « <em><strong>dans le cadre du PCA, il n’y aura pas d’expropriation</strong></em> » -ce qui est rassurant- mais, à la 5ième question, elle mentionne « <em><strong>notre projet de PCA veut que ces 6 ha soient traversés par une voie douce accessible à des livreurs</strong></em> ». Il n’y a actuellement aucune voie <span style="text-decoration: underline;">traversant le Périmètre de 6 ha 60</span> ; ceci n’implique- t- il pas une expropriation ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/98/4033122583.5.jpg" alt="4033122583.5.jpg" />Dans son interview, la société Balfroid souligne : <em>Parmi les Pétitionnaires opposés au PCA, je connais des juristes et qui ont déjà, dans d’autres dossiers, porté des affaires au Conseil d’État. Ils risquent d’enclencher cette procédure ici et nous n’en avons pas envie parce c’est le début d’un long processus qui va nous mener où ? </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">Ce diagnostic n’est pas erroné dans son principe : en cas de désaccord, et faute de dialogue possible malgré les messages délivrés, il faut recourir à un tiers pour faire entendre sa voix ! Dans un cas d’urbanisme, c’est effectivement le Conseil d’État qui est compétent ! Et force est de constater que plusieurs y pensent parmi les Pétitionnaires …….. C’est une situation certainement très regrettable, pour l’entreprise qui a un projet sur la table, mais c’est aussi le <strong>respect du citoyen</strong> qui est en cause ! </span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">La Coordination - </span><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;">A. Brack, A. Despas, J.Noel</span></strong></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 12pt;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span lang="FR-BE" style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 14pt;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/1934179477.JPG" alt="1934179477.JPG" />Vous trouverez ci-dessous une communication de la coordination “Non au PCA”. Celle-ci est parue ce jeudi dans « L’avenir du Luxembourg » en guise de droit de réponse à un article paru le 28 juin dans le même journal. Les membres de la coordination souhaitent que ce texte soit également mis en ligne dans son intégralité sur le Blog de Wellin afin que le plus de monde possible en soit informé… Voilà qui est fait…</span></p><p><span lang="FR-BE" style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 14pt;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000; background-color: #ffff00;"><strong><span lang="FR-BE" style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: 14pt;">Cliquez sur « Lire la suite » ci-dessous à droite</span></strong></span></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Où sont les femmes ?
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-13:3110759
2015-08-13T08:30:00+02:00
2015-08-13T08:30:00+02:00
C’est l’excellent titre lu vendredi dernier dans un dossier réalisé pour...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">C’est l’excellent titre lu vendredi dernier dans un <a title="Article de La Libre Belgique" href="http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/la-presse-fait-peu-de-cas-de-la-diversite-55c3963e35708aa4376630a7" target="_blank">dossier réalisé pour La Libre Belgique </a>par Jean-Claude Matgen et Stéphane Tessin, consacré à une étude de l’<a title="Site de l'association" href="http://www.ajp.be/" target="_blank">Association des journalistes professionnels (AJP)</a> sur «<em> les contenus des quotidiens belges en matière de diversité (sexe, âge, origine, professions, handicap) ».</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/899910018.jpg" target="_blank"><img id="media-173576" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1726111495.jpg" alt="femmes,presse,journal,sexisme,représentation,enquête,ajp,la libre belgique,journaux belges francophones,culture" /></a><span style="line-height: 115%; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://www.ajp.be/telechargements/diversite/diversite2015.pdf"><span style="color: #0000ff;">http://www.ajp.be/telechargements/diversite/diversite2015.pdf</span></a></span></p><p style="text-align: left;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Hélas, La Libre est classée journal le plus <em>« masculin »</em> si l’on ne tient pas compte des rubriques sportives, tandis que Nord Eclair remplace La Dernière Heure à la place du quotidien belge francophone le plus <em>« macho ».</em> En gros, l’analyse montre que <em>« la presse écrite continue à attribuer un rôle mineur aux femmes et aux jeunes (…) et « zappe » complètement les handicapés. » Seul progrès, la présence plus forte des « non-blancs ».</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">51% des Belges sont des femmes, mais elles ne représentent que 17% des intervenants dans les médias écrits (contre presque 37% à la télévision). Même sur le thème de l’enseignement, secteur où elles sont majoritaires, leur présence recule (37% de représentation en 2015, contre 43% en 2011).</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Un autre aspect de ce problème : les journalistes identifient mieux les hommes (nom, prénom, profession cités dans 84% des cas) que les femmes (désignées même par leur prénom seul dans 41% des cas). De plus, celles-ci apparaissent régulièrement «<em> dans des rôles passifs ou des postures de victimes ».</em> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Les experts et porte-parole cités dans la presse écrite sont à 86% masculins. Pourtant, <em>« Il y a des expertes pour tous les sujets »</em>, proteste <a title="Eté bien frappé: les Invités 04/08/2015: la Diversité dans les Médias (Table ronde) (La première)" href="http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=2034372&channel=lapremiere" target="_blank">Martine Simonis</a>, présentée comme <em>« l’inoxydable »</em> secrétaire générale de l’AJP. Cette trop faible présence des femmes en tant qu’expertes la choque. Selon elle, ce n’est pas forcément dû au machisme, mais à la routine journalistique : <em>« Lorsqu’on connaît bien quelqu’un à qui on a souvent à faire, il est plus facile et efficace de le solliciter. » </em></span><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Aussi l’AJP va proposer bientôt à ses membres un <em>« annuaire des expertes »</em> ainsi qu’une autre base de données pour des experts <em>« issus de la diversité ».</em> Martine Simonis se dit déçue de <a title="Site de l'association" href="http://www.ajp.be/la-diversite-progresse-tres-peu-dans-la-presse-quotidienne/" target="_blank">l’évolution </a>observée depuis l’enquête précédente en 2011, restée sans effets notables. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Je vous renvoie à La Libre pour les autres catégories étudiées dans cette enquête. Elle montre par ailleurs que les jeunes de 19 à 25 ans et de 26 à 30 ans sont surreprésentés par rapport à leur importance dans la population belge, et que là aussi, 70% des intervenants sont masculins.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">L’étude est disponible in extenso sur le site de l’AJP, avec ce sous-titre à propos de la représentation selon le genre (p. 14) : <em>« On trouve moins de 18% de femmes dans l’information. Les hommes y sont surreprésentés. L’identification est différenciée selon les sexes. On est très loin de la parité. »</em> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">J’ai observé au passage le tableau des thématiques reprises dans l’info au quotidien en 2013-2014 (p. 10) : le sport l’emporte (33%), suivi par la culture au sens très large –<em> « Culture / art / divertissement / loisirs »</em> (14,5% ) – et la politique (11%). Le mode de calcul est expliqué dans le document.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">En page 34, le tableau des catégories socioprofessionnelles mises en avant dans les six journaux étudiés montre des variations intéressantes : plus de cadres et dirigeants dans Le Soir et La Libre Belgique, plus de sportifs dans Nord Eclair, la DH et Le Courrier de l’Escaut, plus de professions artistiques dans Metro.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Les commentaires qui suivent l’article en ligne dans La Libre.be sont plutôt consternants. Pour ma part, je l’ai lu avec intérêt et curiosité. La question de la visibilité des femmes dans les médias, dans la presse écrite en particulier, est trop peu souvent abordée, excepté la traditionnelle figuration qui leur est octroyée le 8 mars. L’observatoire de <a title="Dossier EDD" href="http://www.edd.fr/la-parite-dans-la-presse-francaise-2014/" target="_blank">la parité dans la presse écrite française, édition 2014</a> de EDD (Européenne de Données), va dans le même sens.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Cela montre combien le combat pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans notre société est loin d’être achevé. C’est l’occasion de souligner le travail de l’asbl <a title="Site de l'association" href="http://www.amazone.be/spip.php?rubrique133&lang=fr" target="_blank">Amazone </a>(Bruxelles), qui a constitué la première base de données en ligne belge de femmes expertes et d’expert-e-s en genre sous le nom de VEGA (Valorisation des Expertes et de l’Approche de Genre) : les coordonnées de plus de 500 femmes francophones et néerlandophones dans divers secteurs et domaines professionnels et de plus de 200 femmes et hommes experts en genre.</span></p>
Club lecture
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Le mercredi 8 avril : écoutez ”la P'tite” Rédac'” sur RVR
tag:clublecturenicolasconte.blogspirit.com,2015-03-31:3041584
2015-03-31T09:38:00+02:00
2015-03-31T09:38:00+02:00
Comme l'année dernière, "La P'tite Rédac'" sera radiodiffusée le 8 avril...
<p>Comme l'année dernière, "La P'tite Rédac'" sera radiodiffusée le 8 avril après le journal du soir de 19h sur Radio Val de Reins. Nous avons sélectionné quatre des meilleurs articles de notre 16è numéro.</p><p>L'émission a été enregistrée dans le studio de RVR à Amplepuis. Jean-Pierre Deroire, le président de la radio, nous a accueilli et accompagné tout au long de l'émission. Les élèves de la rédaction ont pu travailler sur les techniques propres à la radio. Ils ont pris le micro, interroger leurs invités et certains ont pu s'initier au montage. Nous partageons volontiers les photos de cette super matinée !</p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><a onclick="window.open(this.href,'','top='+(screen.height-365)/2+',left='+(screen.width-450)/2+',width=450,height=365');return false;" href="http://clublecturenicolasconte.blogspirit.com/album/la-p-tite-redac-a-rvr/atafoto_album.html" target="popup"><img style="border: 0;" src="http://clublecturenicolasconte.blogspirit.com/album/la-p-tite-redac-a-rvr/2537981697.jpg" alt="" /></a></div></div><p> </p><p>L'émission pourra être écoutée sur le site de la radio, comme celles de l'année précédente :</p><p><a href="http://www.rvrradio.fr/" target="_blank">http://www.rvrradio.fr/</a></p><p> </p><p>Nous vous donnons RENDEZ-VOUS LE MERCREDI 8 avril après le journal de 19h sur RVR :</p><p>Marnand : 93.6 FM - Amplepuis : 101 FM - Cours La Ville : 101.4 FM - Tarare : 101.4 FM - Roanne : 104.6 FM - Chambost : 107 FM</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
Tania
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Pionnières
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-11-25:3110610
2014-11-25T20:20:00+01:00
2014-11-25T20:20:00+01:00
Dans La Libre du week-end dernier, j’ai eu bien du mal à choisir un...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans <em>La Libre</em> du week-end dernier, j’ai eu bien du mal à choisir un sujet pour compléter <a title="Le journal en parle (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2014/11/21/le-journal-en-parle-1136952.html" target="_blank">ma chronique</a> – l’embarras du choix.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/322266364.jpg" target="_blank"><img id="media-163458" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1542494389.jpg" alt="journal,la libre belgique,information,actualité,presse,daech,facebook,carmen herrera,culture" /></a>A la page <em>Débats</em>, l’opinion de <a title="Notice biographique" href="http://www.ccme.org.ma/fr/biographies/34396" target="_blank">Khalid Hajji</a>, écrivain et chercheur, qui voit dans les gesticulations de Daech une fin et non un début, un texte porteur d’espoir. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans le supplément <em>Entreprise</em>, une question : <em>« Bannir Facebook des auditoires ? »</em> (Pauvres enseignants qui ne voient devant eux désormais presque plus que des étudiants derrière leur écran.)</span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Enfin <a title="Article de LLB, 22/11/2014" href="http://www.lalibre.be/culture/arts/alvaro-siza-un-bijou-d-art-dans-les-polders-546f67ba35707d02ac045a8e" target="_blank">une double page </a>sur la fondation <em>« 11 lijnen »</em> dans les polders flamands m’a donné fort envie de visiter un jour sa galerie d’art, et si possible avant le 24 janvier, pour une exposition sur <a title="Site de l'expo" href="http://www.fd11l.com/projects/liberated-subjects-pioneers" target="_blank">trois pionnières de l’art</a>, une Libanaise, une Iranienne et une Cubaine, <a title="Présentation (uprising art)" href="http://blog.uprising-art.com/carmen-herrera-lisson-gallery-uk/" target="_blank">Carmen Herrera</a>, 99 ans ; celle-ci a vendu son premier tableau à 89 ans ! </span></span><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">© Carmen Ferrera </span></span></span></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
Tania
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Le journal en parle
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-11-24:3110609
2014-11-24T08:30:00+01:00
2014-11-24T08:30:00+01:00
Où parle-t-on de ces sujets qui ne focalisent pas l’attention des...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Où parle-t-on de ces sujets qui ne focalisent pas l’attention des médias, si ce n’est dans le journal ? Avez-vous entendu parler de ceux-ci, piochés dans <em>La Libre </em>la semaine dernière ?</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2364787142.jpg" target="_blank"><img id="media-163178" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2660118688.jpg" alt="journal,la libre belgique,information,actualité,presse,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;"><a href="http://www.lalibre.be/">http://www.lalibre.be/</a></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"> <span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Lundi 17 novembre : <a title="Article de LLB, 17/11/2014" href="http://www.lalibre.be/actu/international/la-charia-est-aussi-appliquee-en-europe-5468a6413570a5ad0ee3ceaa" target="_blank">la charia est aussi appliquée en Europe</a>.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« L’application de la charia en Grèce ou la raison d’Etat contre les femmes »</em> : Angélique Kourounis, envoyée spéciale en <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Thrace" target="_blank">Thrace</a>, présente la situation dans cette région méconnue du nord-est de la Grèce, où vivent cent vingt mille musulmans. La charia y prime sur le droit national, <em>« version light certes, mais charia tout de même » </em>: mariages de mineures, enfants du divorce automatiquement à la garde du père, héritages divisés en deux pour les femmes, par exemple. Ces citoyens grecs sont turcophones et le grec, leur seconde langue d’apprentissage à l’école. Une situation régie par le <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Lausanne_(1923)" target="_blank">traité de Lausanne </a>de 1923.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En complément, Jean Jaffré, correspondant à Londres, présente les nonante tribunaux islamiques en fonction au Royaume-Uni, <em>« une justice islamique britannique soumise au droit civil ».</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mardi 18 novembre : <a title="Article de LLB, 18/11/2014" href="http://www.lalibre.be/culture/scenes/frie-leysen-nous-manquons-de-visionnaires-5469a1ff3570a5ad0ee3f0c9" target="_blank">Frie Leysen a reçu le prix Erasmus</a>.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Guy Duplat a rencontré <em>« la grande dame des scènes belges »</em> (le Singel à Anvers, le Kunstenfestival des Arts à Bruxelles, entre autres) qui a reçu le prestigieux prix néerlandais à Amsterdam. Son <a title="Le discours de Frie Leysen in extenso (nl)" href="http://www.erasmusprijs.org/?lang=nl&page=Nieuws&mode=detail&item=Speech+Frie+Leysen+nu+on-line" target="_blank">discours </a>au Palais Royal a étonné, sans langue de bois, <em>« un vigoureux plaidoyer pour les artistes et les créateurs menacés dans l’Europe d’aujourd’hui ».</em> Pas seulement à cause des coupes budgétaires mais aussi d’un <em>« petit monde bourgeois et artificiel fait de glamour, d’argent, de noms connus, de prestige, d’intérêts commerciaux, de volonté de plaire avant tout, de compromis, de carriérisme et d’orgueil : un Disneyland artistique du XXIe siècle. »</em> Décapant !</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mercredi 19 novembre : <a title="Article de LLB, 19/11/2014" href="http://www.lalibre.be/actu/planete/jean-ziegler-la-democratie-peut-faire-plier-les-multinationales-546bb87d357050bf63ed697b" target="_blank">l’appel de Jean Ziegler </a>(<a title="Vidéo TV5 Monde" href="http://mobile.tv5mondeplus.com/video/15-11-2014/jean-ziegler-740983/" target="_blank"><em>Retournez les fusils</em></a>)</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Régulièrement, le plus révolutionnaire des Suisses repart à l’assaut du grand capital, et il faut bien admettre avec lui, en ces temps où Finance et Multinationales se conduisent en maîtres du monde, que nos démocraties restent trop frileuses face aux dérives du capitalisme sauvage. Selon Jean Ziegler, <em>« l’aliénation de nos démocraties est profonde ».</em> Contre le sentiment d’impuissance devant cette <em>« toute-puissance »</em>, il appelle à former un <em>« front du refus »</em> et croit dans la force potentielle d’une <em>« société civile planétaire ». </em>Conclusion : <em>« ou nous gagnons maintenant, ou c’est foutu. »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Jeudi 20 novembre : <a title="Règlement du visiteur aux MRBAB" href="http://www.fine-arts-museum.be/uploads/pages/files/reglement_visiteur_version_longue_fr_04112014.pdf" target="_blank">Au musée sans prendre de notes</a>.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Il est à présent interdit, aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, <em>« de gêner les visiteurs ou de présenter un risque pour les œuvres en prenant des notes ou des croquis devant celles-ci. »</em> C’est le nouveau règlement du visiteur aux MRBAB qui le précise en son article 18, point 13. Seuls les groupes qui en auront fait la demande y seront autorisés, sauf au <a title="Au musée Magritte (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/05/27/au-musee-magritte.html" target="_blank">musée Magritte</a>. Explication à l’article 24 : <em>« Il est interdit de prendre des notes dans le Musée Magritte et dans les expositions temporaires, en raison du manque d’espace et de mesures de sécurité plus sévères exigées par les prêteurs. »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Vendredi 21 novembre : <a title="Article de LLB, 20/11/2014" href="http://www.lalibre.be/actu/planete/les-refugies-de-fukushima-retrouvent-peu-a-peu-un-toit-546e0f88357077d5958908cf" target="_blank">Un toit pour les réfugiés de Fukushima.</a></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Un reportage signé Quentin Weinsanto dans l’un des villages temporaires de préfabriqués à Ofunato présente une petite communauté <em>« réunie par la catastrophe de Fukushima »</em>, qui avait obtenu du constructeur une grande salle communautaire pour favoriser les échanges. La plupart des 80 familles logées là ont déjà rejoint de nouvelles maisons, l’Etat leur a racheté leur ancien terrain en échange d’un autre prêt pour la construction, raccordé au gaz et à l’électricité. Un artisan témoigne : <em>« Avec le tsunami j’ai eu de la chance car je n’ai perdu que ma maison. Certes cela n’a pas été facile, mais ce n’était que des biens matériels. De plus, j’ai eu de bonnes relations avec tout le monde ici. »</em></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Désolée de vous renvoyer à des articles que seuls les abonnés peuvent lire in extenso. La presse papier vit des <a title="La bérézina de la presse quotidienne belge francophone (tuner.be)" href="http://www.tuner.be/2013/02/la-berezina-de-la-presse-quotidienne-belge-francophone/" target="_blank">jours difficiles</a>, le nombre de ses abonnés diminue, les sites des journaux renoncent de plus en plus à la gratuité. Un reportage télé montrait il y a peu la salle de rédaction d’un <a title="Melty" href="http://www.melty.fr/" target="_blank">webmagazine </a>français pour les jeunes : la liste des mots clés les plus recherchés par ses suiveurs s’y affiche en continu, ses rubriques vont de <em>« Célébrités »</em> à <em>« Télé-réalité ».</em> Pour lire des informations de qualité, pour sortir de sa bulle, cela vaut la peine, <a title="Dans le journal (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/02/16/dans-le-journal.html" target="_blank">encore et toujours</a>, d’ouvrir le journal, un vrai journal.</span></span></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
phalexandre
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Une ”brève de l'ami Jo” inspire un article à La Meuse Luxembourg...
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2014-10-16:3232990
2014-10-16T07:00:00+02:00
2014-10-16T07:00:00+02:00
Le 5 octobre dernier paraissait sur le blog de Wellin une brève de...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #0000ff;"><span style="font-family: comic sans ms, sans-serif; font-size: medium;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/1645137290.jpg" target="_blank"><span style="color: #0000ff;"><img id="media-206949" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3723798495.jpg" alt="la meuse luxembourg.jpg" /></span></a><span style="color: #000000;">Le 5 octobre dernier paraissait sur le blog de Wellin une brève de l'ami Jo intitulée "Egouts" (<span style="color: #0000ff;"><a href="http://wellin.blogs.sudinfo.be/archive/2014/09/30/une-breve-de-l-ami-jo-egouts-125321.html" target="_blank"><span style="color: #0000ff;">cliquez ici</span></a></span>)... La Meuse Luxembourg, dans son édition papier du mercredi 8 octobre dernier, a repris le sujet de cette brève, à savoir les problèmes d'égouttage dans le village de Wellin... Je vous livre cet article ci-dessous (cliquez pour l'agrandir)..</span></span><span style="font-family: comic sans ms, sans-serif; color: #000000; font-size: medium;">.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: comic sans ms, sans-serif; color: #000000; font-size: medium;"><span xml:lang="FR-BE"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-family: comic sans ms, sans-serif; font-size: medium;"><span xml:lang="FR-BE"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; color: #000000; font-size: medium;"><img style="margin: 0.7em 0px;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></span></span></span></strong></span></span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3973355799.jpg" target="_blank"><img id="media-207034" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/1159835421.jpg" alt="wellin,blog,sudinfo,journal,la meuse,luxembourg,province,article,égouts,ami,jo,simar,pdf,édition,papier,sudopresse,philippe,alexandre" /></a><strong style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; text-align: justify;"><span><span xml:lang="FR-BE"><span><img style="margin: 0.7em 0px;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></span></span></span></strong></p><p style="text-align: center;"><span style="background-color: #ffff00; color: #0000ff;"><strong><span style="font-family: comic sans ms, sans-serif; font-size: medium;"><span style="color: #000000;">La version pdf de l'article :</span> </span></strong></span><span style="color: #0000ff; background-color: #ffff00;"><strong><span style="font-family: comic sans ms, sans-serif; font-size: medium;"><a id="media-207036" href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/901158650.pdf" target="_blank"><span style="color: #0000ff;">cliquez ici</span></a></span></strong></span></p>
Marie GILLET
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Partager le journal.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2014-08-09:3013085
2014-08-09T07:14:44+02:00
2014-08-09T07:14:44+02:00
Comme tous les jours en sortant, déposer le journal auquel on est abonné...
<em><strong><br />Comme tous les jours en sortant, déposer le journal auquel on est abonné et qu’on a lu la veille au soir en rentrant, sur le rebord de la fenêtre de la voisine. Quand elle l’aura lu elle-même, elle le passera à son fils.<br /></strong><br /></em>
shako
http://doelan.blogspirit.com/about.html
désabonnement d'un journal
tag:doelan.blogspirit.com,2014-01-18:2991666
2014-01-18T16:14:00+01:00
2014-01-18T16:14:00+01:00
Le quotidien Ouest-France fait un peu partie de ma famille. Mon père était...
<p style="text-align: justify;" dir="ltr"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;"><img id="media-779333" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://doelan.blogspirit.com/media/02/01/1034928133.jpg" alt="ouest france,presse,média,journal" />Le quotidien Ouest-France fait un peu partie de ma famille. Mon père était abonné et j’ai appris beaucoup de choses en le lisant (économie, bourse, problèmes internationaux, la position des navire dans la rubrique 'où sont nos navires?'). Ce que j’aime dans ce quotidien, c’est sa mesure (on le dit de centre-droit) et son humanisme. Quand j’étais petit, je ne lisais pas l’édito de la première page qui me semblait rébarbatif. Aujourd’hui, je le lis systématiquement (écrits par <a href="http://politique.blogs.ouest-france.fr/">Michel Urvoy</a>, Pierre Cavret, <a href="http://international.blogs.ouest-france.fr/">Laurent Marchand</a> etc). Ce sont des éditos qui se placent un peu au dessus de la mêlée et qui apportent un éclairage dans l’esprit de la maison. C’est toujours enrichissant. </span></p><p style="text-align: justify;" dir="ltr"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Bon, en septembre 2013, alors que j’arrosais mes géraniums, un type est arrivé chez moi pour me proposer l’abonnement OF au portage à un tarif intéressant. Je me suis abonné et donc depuis septembre j’ai le plaisir de déjeuner tout en consultant mon quotidien préféré. Malheureusement, je n’ai que ce court laps de temps à lui consacrer, mon emploi du temps pour le reste de la journée étant très chargé. </span></p><p style="text-align: justify;" dir="ltr"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">J’ai donc, à contre cœur décidé de me désabonner (et pour des raisons de redéploiement budgétaires également) . Envoi de recommandé. Bien reçu par OF. Suite à quoi, je reçois un appel d’une dame fort aimable qui me propose un abonnement allégé : ne recevoir le journal que le samedi et le lundi. Je décline l’offre. Mais elle insiste tout en restant fort aimable. Ce ne sont pas des marchands de tapis à Ouest-France. Elle insiste à tel point que j’avais le sentiment qu’elle y jouait sa vie. A chaque fois que je disais ‘non madame, vous faîtes très bien votre travail mais je ne souhaite pas continuer”. Et là, elle me sort des ‘noooooooon, s’il vous plait, Monsieur...’. Je lui aurais proposé de dîner en tête en tête pour qu’on en discute posément, qu’elle aurait accepté ! Je suis trop sensible, sa peine me touchait, j’étais pas loin de céder mais je ne l’ai pas fait. Ma femme m’en aurait voulu et de toute façon, pour moi, c’était clair, OF, c’est fini...mais reviendra sûrement lorsqu’on aura fini de payer quelques prêts. C’est ce que j’ai dit à la gentille dame mais évidemment, ce projet lointain ne lui convenait pas, ce qu’elle voulait, c’est un abonnement tout de suite.</span></p><p style="text-align: justify;" dir="ltr"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Donc, je vous le promets, chers amis de Ouest-France, je reviendrai et puis sachez que de toute façon, je l’achèterai régulièrement en maison de la presse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span id="docs-internal-guid-43f4acec-a5de-fec1-857d-6a2ee3d0cdc7" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Le logo de Ouest France est l'un des plus beaux qui soit. Et dire que pendant mon enfance, je ne m'étais pas rendu compte qu'il s'agissait d'un O et d'un F imbriqués. </span></p><p style="text-align: justify;"><span id="docs-internal-guid-43f4acec-a5de-fec1-857d-6a2ee3d0cdc7" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Loïc LT</span></p>
phalexandre
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Jumelage Wellin - Fort-Mahon : un article dans le ”Courrier Picard”
tag:blogdewellin.blogspirit.com,2013-12-28:3232576
2013-12-28T07:00:00+01:00
2013-12-28T07:00:00+01:00
" Fort-Mahon est jumelée avec Wellin, en Belgique, et Bewdley, en...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: large;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/2064031111.JPG" target="_blank"><img id="media-150895" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/3562628899.JPG" alt="fort-mahon plage.JPG" /></a><span style="font-size: medium; color: #000000;">"<strong>Fort-Mahon est jumelée avec Wellin, en Belgique, et Bewdley, en Angleterre. Et les liens d'amitié entre les habitants sont toujours aussi solides.</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;">Vendredi 13 décembre : c'est la date qu'avait choisie le président du comité de jumelage de Fort-Mahon, Jacques Caremelle, pour tenir son assemblée générale. Celle-ci a débuté par une minute de silence en mémoire de Chantal Noyon, membre de l'association, récemment décédée. Le président a ensuite dressé le rapport des activités en 2013.</span><br /><br /><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium; color: #000000;"><a href="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/wellin-thumb.8.jpg" target="_blank"><span style="color: #000000;"><img id="media-150898" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://blogdewellin.blogspirit.com/media/98/wellin.9.jpg" alt="wellin.jpg" /></span></a>L'année a commencé par le séjour des écoliers fort-mahonnais à Wellin, en Belgique, du 15 au 19 avril. Les enfants ont visité la région et partagé avec les écoliers wellinois des activités plus ludiques : veillées, sortie au bowling, soirée en famille. Un repas officiel entre les élus et membres des comités de jumelage a scellé les 50 ans de l'amitié franco-belge (...)" (</span><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: small;">CLAUDE CAILLY)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></span><strong><span style="background-color: #ffff00; color: #0000ff;"><span style="color: #000000; font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: large;">Pour lire l'article complet :</span> <a style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: large; text-align: justify;" href="http://www.courrier-picard.fr/region/le-jumelage-se-porte-bien-ia174b0n269649" target="_blank"><span style="background-color: #ffff00; color: #0000ff;">cliquez ici</span></a></span></strong><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://mamidoo.free.fr/html/gifs/barres/animees/divers/bar2.gif" alt="bar2.gif" /></p>
JMOlivier
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Le Temps en sursis
tag:jolivier.blogspirit.com,2013-10-09:3327761
2013-10-09T11:10:00+02:00
2013-10-09T11:10:00+02:00
Le Temps va mal. Ce n'est pas nouveau. Il y a des années que ce «...
<p><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/433661085.2.jpeg" target="_blank"><img id="media-154378" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/01/1644526353.jpeg" alt="images-4.jpeg" /></a><span style="font-size: medium;"><em>Le Temps</em> va mal. Ce n'est pas nouveau. Il y a des années que ce « journal de référence », qui défend haut et fort le principe de la libre concurrence, </span><span style="font-size: medium;"> subit une cure d'amaigrissement, supprime des rubriques (sportive, par exemple), réduit ses reportages, remplace les enquêtes sur le terrain par d'immenses photos. </span></p><p><span style="font-size: medium;">Sans parler de la partie culturelle, qui devient transparente…</span></p><p><span style="font-size: medium;">Ce n'est pas nouveau et, bien sûr, c'est triste.</span></p><p><span style="font-size: medium;">Ce qui est nouveau, en revanche, c'est qu'un journal soit mis en vente par ses actionnaires principaux (Ringier et Tamedia) qui cherchent une porte de sortie honorable. </span></p><p><span style="font-size: medium;">Une mise aux enchères. Du jamais vu…</span></p><p><span style="font-size: medium;">Et si personne ne se présente (ce qui est prévisible) ? L'un des deux actionnaires se retirera au profit de l'autre qui, bien évidemment, sera obligé de « dégraisser », comme on dit élégamment dans le langage économique.</span></p><p><span style="font-size: medium;"><em>Le Temps</em> est en sursis, donc. En partie par sa faute : il a mal négocié le virage numérique et son édition papier, maigrissant chaque semaine, perd beaucoup de lecteurs. Mais surtout, il est victime des lois du marché.<br /></span></p><p><span style="font-size: medium;">Espérons qu'un grand éditeur, suisse ou étranger, lui redonne bientôt les couleurs qu'il mérite.<br /></span></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Une compagne
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-08-10:3110339
2013-08-10T08:30:00+02:00
2013-08-10T08:30:00+02:00
« Qu’est-ce que la solitude ? Une compagne qui sert à tout....
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">« Qu’est-ce que la solitude ? Une compagne qui sert à tout.</span></em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Elle est un baume appliqué sur les blessures. Elle fait caisse de résonance : les impressions sont décuplées quand on est seul à les faire surgir. Elle impose une responsabilité : je suis l’ambassadeur du genre humain dans la forêt vide d’hommes. Je dois jouir de ce spectacle pour ceux qui en sont privés. Elle génère des pensées puisque la seule conversation possible se tient avec soi-même. Elle lave de tous les bavardages, permet le coup de sonde en soi. Elle convoque à la mémoire le souvenir des gens aimés. Elle lie l’ermite d’amitié avec les plantes et les bêtes et parfois un petit dieu qui passerait par là. » (25 mars)</span></em></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; line-height: 115%;">Sylvain Tesson,</span><a title="Sa cabane en Sibérie (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/07/29/sa-cabane-en-siberie-1114715.html" target="_blank"><em style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; line-height: 115%;"> Dans les forêts de Sibérie</em></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3273511480.jpg" target="_blank"><img id="media-146709" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2959650495.jpg" alt="tesson,dans les forêts de sibérie,journal,2010,lac baïkal,ermite,solitude,russie,culture" /></a></p><p><em style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; line-height: 115%;"><br /></em></p>
Tania
http://textespretextes.blogspirit.com/about.html
Sa cabane en Sibérie
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-08-08:3110336
2013-08-08T08:30:00+02:00
2013-08-08T08:30:00+02:00
Je préfère laisser passer du temps avant d’aborder un livre dont on a...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Je préfère laisser passer du temps avant d’aborder un livre dont on a beaucoup parlé, et à lire <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvain_Tesson" target="_blank">Sylvain Tesson</a>, je me découvre en phase avec un de ses principes : <em>« Je pratique un exercice qui consiste à se plonger dans des lectures dont la couleur propulse aux exacts antipodes de ma vie présente. » <a title="A feuilleter sur le site de Gallimard" href="http://flipbook.cantook.net/?d=http://www.edenlivres.fr/flipbook/publications/27294.js&oid=3&c=&m=&l=&r=" target="_blank">Dans les forêts de </a><a title="A feuilleter sur le site de Gallimard" href="http://flipbook.cantook.net/?d=http://www.edenlivres.fr/flipbook/publications/27294.js&oid=3&c=&m=&l=&r=" target="_blank">Sibéri</a><a title="A feuilleter sur le site de Gallimard" href="http://flipbook.cantook.net/?d=http://www.edenlivres.fr/flipbook/publications/27294.js&oid=3&c=&m=&l=&r=" target="_blank">e</a></em>, prix Médicis essai 2011, c’est l’expérience de la cabane, six mois de vie d’ermite au bord du <a title="Carte Wikimedia" href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Karte_baikal2.png" target="_blank">lac Baïkal</a> (de février à juillet 2010), l’ivresse de la solitude – avec ses gueules de bois, au sens littéral (vodka) et au sens figuré.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3495380251.jpg" target="_blank"><img id="media-146589" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1577914127.jpg" alt="tesson,dans les forêts de sibérie,journal,2010,lac baïkal,ermite,solitude,russie,culture" /><br /></a><span style="line-height: 115%;">© </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small; color: #000000;"><a title="Le site du peintre" href="http://olivierdesvaux.blogspot.be/2012/08/siberie-ma-cherie.html" target="_blank">Olivier Desvaux</a>, Sylvain Tesson dans sa cabane en Sibérie</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Sa cabane, un ancien abri de géologue dans une clairière de cèdres, mesure trois mètres sur trois. Pour parler avec un voisin, il faut marcher au moins cinq heures vers le nord (Volodia) ou vers le sud (un autre Volodia). Sept ans plus tôt, <a title="Présentation de Sylvain Tesson (Ecrivains-voyageurs)" href="http://www.ecrivains-voyageurs.net/lectures/lectures31a.htm" target="_blank">l’écrivain-voyageur</a> avait découvert ces cabanes régulièrement espacées au bord du lac et avait rêvé d’y séjourner <em>« seul, dans le silence »</em> avant ses quarante ans. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Avec la yourte et l’igloo, la cabane est <em>« une des plus belles réponses humaines à l’adversité du milieu ».</em> Un ami qui l’a accompagné jusque-là l’aide à arracher le lino, le coffrage en carton des murs, à mettre à nu les rondins et un parquet jaune pâle – Volodia en est consterné et voilà le Français surpris en flagrant délit d’esthétisme bourgeois. Après quelques jours, ses compagnons le quittent. Sylvain Tesson a beaucoup voyagé, dans l’immobilité il cherche à présent <em>« la paix ». « Je vais enfin savoir si j’ai une vie intérieure. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« La moindre des choses quand on s’invite dans les bois est de connaître le nom de ses hôtes »</em>, d’où une série de guides naturalistes dans sa caisse de livres, en plus d’une soixantaine de <em>« lectures idéales »</em> d’après sa liste dressée à Paris (où ne figurent que trois écrivaines : Ingrid Astier (auteure de polars), Yourcenar et Blixen). Sur place, il regrettera de ne pas avoir emporté <em>« un beau livre d’histoire de la peinture pour contempler, de temps en temps, un visage. »</em></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1661612726.jpg" target="_blank"><img id="media-146590" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1290947545.jpg" alt="tesson,dans les forêts de sibérie,journal,2010,lac baïkal,ermite,solitude,russie,culture" /><br /></a><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">Photo Thomas Goisque / Le Figaro magazine</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"><a title="La montagne et le ciel (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/06/26/la-montagne-et-le-ciel.html" target="_blank">La vie dans la nature et la vie en ville</a>, la solitude et les contacts humains, le progrès et l’écologie, ce sont les principaux axes de réflexion qui reviennent dans les notes de Sylvain Tesson, mais il s’agit aussi d’une mise au point sur ses choix de vie : fuite ? jeu ? quête ? Il voit l’ermitage volontaire, la vie ralentie, comme un </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« champ expérimental »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">. Une expérience de liberté d’abord, puisque lui seul décide de ses activités, des heures attribuées à la lecture, à l’écriture, à l’entretien, à la promenade, à la contemplation, au sommeil, etc. </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« L’homme libre possède le temps. »</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">En mars, il note ceci : <em>« Pour parvenir au sentiment de liberté intérieure, il faut de l’espace à profusion et de la solitude. Il faut ajouter la maîtrise du temps, le silence total, l’âpreté de la vie et le côtoiement de la splendeur géographique. L’équation de ces conquêtes mène en cabane. »</em> Vérité universelle ou personnelle ? Aurait-il dû écrire : <em>« Il </em>me<em> faut… »</em> ? En tout cas, il tient quotidiennement son journal intime, <em>« supplétif à la mémoire ».</em> Archiver les heures, tenir son journal <em>« féconde l’existence. » </em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les autres, la famille, la femme aimée, les amis, ne sont pas oubliés. Une date rappelle un anniversaire. L’ennui ne l’effraie pas – <em>« Il y a morsure plus douloureuse : le chagrin de ne pas partager avec un être aimé la beauté des moments vécus. »</em> Mais certains jours, il s’accuse de lâcheté : <em>« Le courage serait de regarder les choses en face : ma vie, mon époque et les autres. »</em></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3218844450.jpg" target="_blank"><img id="media-146591" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1119896662.jpg" alt="tesson,dans les forêts de sibérie,journal,2010,lac baïkal,ermite,solitude,russie,culture" /><br /></a><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">Perov, <em>Les chasseurs à la halte</em> (toile commentée par Tesson) </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">"Les Russes ont le génie de créer dans l'instant les conditions d'un festin."</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les intrusions de pêcheurs ou de voyageurs amènent un rituel immuable : couper du saucisson en lamelles, ouvrir une bouteille de vodka, se saouler ensemble. Rares sont ceux qui s’y refusent, comme Volodia T., qui s’est réveillé un jour sans sa femme ni ses enfants, partis – <em>« La famille, c’est mieux que l’alcool. »</em> Ses visiteurs traitent le Français d’<em>«Allemand »</em> à cause de la propreté dans sa cabane bien tenue. Tesson rencontre de temps à autre, chez eux ou chez lui, d’autres personnes qui ont fait le choix de vivre seules ou en couple au bord du lac.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Un ermite se retire, prend congé de ses semblables – les sociétés n’aiment pas ce qui <em>« souille le contrat social »</em>. Sans contacts avec les autres, l’esprit ralentit, perd la vivacité des conversations mondaines, il n’est plus nécessaire de trouver toujours quelque chose à dire. <em>« Il gagne en poésie ce qu’il perd en agilité. » </em> L’écrivain allume une bougie devant l’icône de <a title="Notice Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9raphin_de_Sarov" target="_blank">Séraphin de Sarov</a> qu’il emporte partout, il porte au cou une petite croix orthodoxe, par amour du Christ, non de la religion, <em>« tripatouillage de la parole évangélique ».</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Bien à l’abri du froid, Sylvain Tesson redécouvre des choses simples : comment les objets familiers deviennent chers – le couteau, la théière, la lampe – et comme une fenêtre ouvre à la beauté du monde. Les mésanges lui offrent bientôt leur amitié : <em>« Au carreau ce soir, la mésange, mon ange. »</em> Le matin, leurs coups de bec contre la vitre le réveillent. <em>« Côtoyer les bêtes est une jouvence. »</em> Le 28 avril, de passage à Zavarotnoe au retour d’un déplacement pour raisons administratives (extension de visa), il se voit confier deux chiots de quatre mois, Aïka et Bêk, qui aboieront si un ours approche de sa cabane. Leur compagnie, sur place ou en randonnée, lui sera précieuse, voire salvatrice.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1003510025.jpg" target="_blank"><img id="media-146592" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1747574033.jpg" alt="tesson,dans les forêts de sibérie,journal,2010,lac baïkal,ermite,solitude,russie,culture" /><br /></a><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small; line-height: 115%;">A feuilleter sur le <a title="Livre à feuilleter" href="http://flipbook.cantook.net/?d=http://www.edenlivres.fr/flipbook/publications/23570.js&oid=3&c=&m=&l=&r=" target="_blank">site de Gallimard</a></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">La peinture revient sous sa plume pour dire la beauté des choses : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« L’or des branches, le bleu du lac, le blanc des fractures de glace : palette d’Hokusai. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (3 mars) </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Au matin, l’air est aussi joyeux qu’un tableau de Dufy. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (6 juin) Il a tenté un soir de photographier l’éclat de la neige quand le soleil perce, </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« mais l’image ne rend rien du rayonnement »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> : </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Aucun objectif photographique ne captera les réminiscences qu’un paysage déploie dans nos cœurs. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (17 mars) </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Penser qu’il faudrait le prendre en photo est le meilleur moyen de tuer l’intensité d’un moment. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> (15 mai) Paradoxe : Sylvain Tesson a filmé son séjour et en a tiré un documentaire co-réalisé avec Florence Tran : </span><a title="« Six mois de cabane au Baïkal », film réalisé par Sylvain Tesson et Florence Tran" href="http://www.youtube.com/watch?v=9-CxXrRieCM&feature=related" target="_blank"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Six mois de cabane au Baïkal ».</em></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Habiter l’instant »</em> est nécessaire à la santé mentale d’un anachorète – <em>« Le présent, camisole de protection contre les sirènes de l’avenir. »</em> Mi-juin, <em>« tout s’écroule »</em> à cause de cinq lignes sur le téléphone satellite qu’il réserve aux urgences : <em>« La femme que j’aime me signifie mon congé. »</em> L’arrivée de deux amis <a title="Le site de Miollis" href="http://www.miollis.com/Site/Bertrand_de_Miollis.html" target="_blank">peintres</a> quelques jours plus tard l’aide à <em>« rester en vie »</em>. Le 25 juillet, peu avant de se séparer des chiens, l’auteur dresse le bilan de ces six mois de vie, <em>« pas trop loin du bonheur de vivre »</em>. C’est l’adieu au lac : <em>« Ici, j’ai demandé au génie d’un lieu de m’aider à faire la paix avec le temps. »</em></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; line-height: 115%;">Bien qu’à l’opposé de <a title="Vertikalnaya Evropa (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/06/28/vertikalnaya-evropa.html" target="_blank">Rumiz</a> et de ses déplacements le long de la frontière européenne, <em><a title="« Autour de l'ermitage en Sibérie de Sylvain Tesson » (Chemins d’étoiles, 5/10/2011)" href="http://www.cheminsdetoiles.com/article/26502/" target="_blank">Dans les forêts de Sibéri</a>e</em>, expérience d’immobilité, tient aussi ses promesses de dépaysement : de nombreuses pages racontent l’exploration des environs, les conditions climatiques, le passage des saisons. Au contact des Russes, <a title="« Disparaître : la tentation Robinson » par Alice Dorgeval, critique et entretien avec Sylvain Tesson (Madame Figaro, 2/1/2012)" href="http://madame.lefigaro.fr/societe/disparaitre-tentation-robinson-020112-207128" target="_blank">Tesson</a> prend quelques leçons de philosophie, ce qui ne l’empêche pas d’être critique devant l’arrogance ou la destruction gratuite comme l’abandon des déchets ou la chasse par plaisir. Mais à ces aventures du dehors, à ces conversations passagères, l’exploration du dedans se mêle sans cesse, et donne au récit sa part d’humanité.</span></p>
JMOlivier
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Les livres de l'été (26) : Jean-Louis Kuffer
tag:jolivier.blogspirit.com,2013-08-05:3327744
2013-08-05T04:55:00+02:00
2013-08-05T04:55:00+02:00
Certains racontent leur vie comme un roman, en falsifiant les dates, en...
<p><img id="media-115551" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/3814675330.jpeg" alt="images.jpeg" /></p><p class="MsoBodyTextIndent2"><span style="font-size: 10pt;">Certains racontent leur vie comme un roman, en falsifiant les dates, en maquillant l’histoire, en imposant des masques aux personnages qu’on pourrait reconnaître. On appelle ça l’autofiction. Le plus souvent, c’est ennuyeux. Ça sonne faux. Pourtant, ça se vend bien. Les librairies en sont pleines. C’est un signe des temps.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;">D’autres ne trichent pas. Ils racontent leur vie au fil du rasoir. Ils la passent au scanner de la langue. Sans complaisance, ni narcissisme. Ils tentent de déchiffrer l’énigme d’être en vie, encore, ici-bas, au milieu des fantômes, près de la femme aimée (on ne dira jamais assez l’importance de ces fées protectrices), en voyageant à travers les pays et les livres.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;">Je parle ici de Jean-Louis Kuffer, journaliste et écrivain, mais surtout immense lecteur, découvreur de talents, infatigable chroniqueur de la vie littéraire de Suisse romande. Son dernier livre, <em>Chemins de traverse*</em></span><span style="font-size: 10pt;">, s’inscrit dans la lignée de <em>L’Ambassade du Papillon</em></span> <span style="font-size: 10pt;">(2000), de <em>Passions partagées</em></span> <span style="font-size: 10pt;">(2004) et des <em>Riches Heures</em></span> <span style="font-size: 10pt;">(2009). Il s’agit à la fois d’un journal de lecture et d’un carnet de bord qui couvre les années 2000 à 2005.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;">Kuffer est un vampire assoiffé de lectures : Kourouma, Nancy Huston, Chappaz, Chessex, Amos Oz. <img id="media-115552" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/2368452647.jpeg" alt="images-1.jpeg" />Il a besoin des livres pour nourrir sa vie, et lui donner un sens. Chez lui, le verbe et la chair sont indissociables. Il faudrait ajouter le verbe <em>aimer.</em></span> <span style="font-size: 10pt;">Car la lecture du monde, comme l’écriture, procède d’un même sentiment amoureux. Impossible, dans ces pages imprégnées de passion, tantôt mélancoliques et tantôt élégiaques, de distinguer l’amour du monde de l’amour des livres ou de la « bonne amie ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;">Lire, écrire, vivre et aimer : ça ne peut être qu’un.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;">Le livre commence au bord du gouffre : dépression sournoise, vieux démons qui reviennent (l’un d’eux a le visage, ici, de Marius Daniel Popescu, compagnon des dérives alcooliques), tentations suicidaires. Grâce à sa « bonne amie », aux lectures et aux rencontres (car lire, c’est toujours aller à la rencontre de quelqu’un), Kuffer remonte la pente. Il voyage. Il se lance dans un nouveau livre. Il ouvre un <em>blog</em></span> <span style="font-size: 10pt;">devenu culte pour tous les amateurs de littérature (<a href="http://carnetsdejlk.hautetfort.com/">http://carnetsdejlk.hautetfort.com</a>). La vie, toujours, reprend ses droits.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;"><img id="media-115553" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/02/2489535793.jpeg" alt="images-2.jpeg" />Son journal de bord, entre Amiel et Léautaud, rassemble ces éclats de lumière qui éclairent nos chemins de traverse. Ce sont les fragments d’une vie éparse — images fulgurantes, aphorismes, rêves, méditation sur la douleur, l’amitié ou le partage — qui trouvent leur unité dans l’écriture. Écrire, n’est-ce pas résister à ce qui nous divise ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><span style="font-size: 10pt;">Le 15 mai prochain, Jean-Louis Kuffer quittera son poste de chroniqueur littéraire au journal 24Heures après 40 années de bons et loyaux services. Pour lui, sans doute, rien ne changera. Il continuera à lire et à écrire, à vivre et à aimer. Mais ses lecteurs redoutent ce moment. Le vide qu’il va laisser dans la presse romande.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 27pt;"><strong><span style="font-size: 10pt;">* Jean-Louis Kuffer, <em>Chemins de traverse,</em></span> <span style="font-size: 10pt;">Olivier Morattel éditeur, 2012.</span></strong></p>
hommelibre
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Les coches
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2013-07-05T09:48:00+02:00
2013-07-05T09:48:00+02:00
C’est terrible quand rien ne bouge. Vous vous époumonez autour, vous...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/322731947.jpg" target="_blank"><img id="media-146572" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3375894988.jpg" alt="bêtise,intelligence,rire,penser,journal,humeur,cocher,tom cruise,pattinson,show biz," width="250" height="247" /></a>C’est terrible quand rien ne bouge. Vous vous époumonez autour, vous dansez comme un singe en faisant des grimaces, vous expliquez au moins douze fois pour quelles raisons il est encore trop tôt pour se déterminer durablement. Rien n’y fait. L’autre est là tel un monolithe, telle une montagne, et ne décolle plus ses pieds du bout de trottoir qu’il occupe. Il dodeline de la tête avec le sourire énigmatique de la Joconde - mais au fond vous savez que c’est une contrefaçon.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ce jour-là le syndrome de la contrefaçon lui apparu dans toute son insolence. Le dodelinement inexpressif de son premier interlocuteur fut une charge. Il devait s'en débarrasser au plus vite. Il vint à son esprit que pour garder son autonomie émotionnelle face à une personne rigide il lui fallait interposer un jugement sans appel, aussi définitif que l’immobilité de son vis-à-vis. Cette méthode n’était guère élégante. Peu lui importait. Mais quel jugement interposer, à la fois satisfaisant pour son humeur et assez définitif pour qu’il ne soit pas tenté par une compassion déplacée?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il eut une idée de génie. A ses yeux, à tout le moins. Certains humains disposent d’un talent fou pour se trouver géniaux. Les autres ont le même talent pour dire d'eux-mêmes qu’ils sont niais. Il refusait d’y voir ici de l’humilité, là de l’orgueil. C’était une sorte de constat lucide sur l’état des humains. C’était le destin des uns et le destin des autres. Sa voie était toute tracée: il deviendrait le bras armé du destin. C’est une allégorie puisqu’il ne possédait aucune arme. Mais comment mettre ce destin en mots ou en signes intelligibles? Il leva les yeux. Il regarda distraitement les fenêtres carrées et les lignes de molasse d’un vieil immeuble. Son regard suivit une pente inclinée et rencontra un visage. L’expression y était fixe. Les pieds semblaient plantés dans le ciment du trottoir. Il avait compris: celui-ci avait pris une position rigide. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il superposa à ce visage inexpressif le carré de la fenêtre, mit une coche et inscrivit le mot: «bête» à côté de la coche. Très satisfait de sa découverte, et sa vilaine humeur remontée, il entra dans un café où un être aussi massif que le Mont-Blanc, aussi large que haut - on aurait dit un président égyptien - consultait un site de pétitions en ligne sur son ordinateur.</span><br /><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3153008761.jpg" target="_blank"><img id="media-146575" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2472544396.jpg" alt="bêtise,intelligence,rire,penser,journal,humeur,cocher,tom cruise,pattinson,show biz," width="251" height="341" /></a><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">- Tu as vu? disait cet homme au tenancier avec l’air outré de celui dont la vie intérieure se résume à répéter la dernière opinion entendue. Ils demandent que la France donne l’asile politique à Edward Snowden. Je vote oui! Ça fera chier les ricains. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">On le voyait chercher à glisser la flèche de la souris vers la bonne page. Il émaillait sa recherche de quelques «Putain!» et «Elle est où cette pétition»?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ce spectacle était la désolation même. N’importe qui pouvait voter en ligne pour n’importe quoi et avait l’impression de décider de l’avenir du monde. On devenait important en un clic. A côté de cela le quart d'heure de célébrité selon Andy Wharol était un exploit. Quelle pitié, se dit notre héros à l’humeur acide. Il cocha sans hésiter la case «bête» en regardant cet homme. Il ressortit et tomba sur l’affichette d’un journal. On y voyait Tom Cruise, avec l’air de Tom Cruise collé sur le visage. </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">«</span>Encore un qui n’a pas grand chose à raconter et qui le fait avec une conviction surprenante</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">»</span>, se dit-il. Hop, il cocha «bête». D’autres noms du show biz passèrent dans son esprit. Pattinson: celui-là mieux valait qu’il garde sa bouche pincée dans son film de vampire; le silence laisse à croire qu’il est profond comme le Loch Ness. Contrefaçon. «Bête», cocha-t-il Pattinson. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il passa ainsi une grande partie de la matinée à mettre des coches. A midi le score était effrayant: 95% de bêtes, 5% d’intelligents. Comment le monde pouvait-il bien fonctionner avec autant de bêtise?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il constata alors que ceux qu’il cochait comme «bêtes» ne se posaient aucune question. Il décida de renverser le cours des choses. Puisque lui-même se qualifiait d’intelligent et membre d’une minorité pensante, il avait une responsabilité envers ses frères humains. N’y voyez aucune amitié pour eux. Il avait dépassé tout ce qui ressemble aux bons sentiments. Il désirait une humanité intelligente, qui se pose des questions, qui pense par elle-même, pour se sentir moins seul. C’était son sain égoïsme qui le motivait. Mais, comme je vous l’ai dit au début, on devrait se méfier des décisions inspirées par la mauvaise humeur.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il arrêta les passant. Il leur demanda ce qu’ils pensaient de la marche du monde. Il fut rapidement désappointé, puis désespéré: presque tous - soit 95% - répondaient dans les termes mêmes du journal gratuit du matin. C’est-à-dire répétaient quelques mots sans beauté ni </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1456331914.jpg" target="_blank"><img id="media-146574" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/919410641.jpg" alt="bêtise,intelligence,rire,penser,journal,humeur,cocher,tom cruise,pattinson,show biz," width="250" height="253" /></a></span></span></span>intelligence. Piqué au vif il insista:</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">- Et vous, quel est votre avis?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Entre les «oh ben» et les «je pense que» précédant inlassablement la répétition du même titre en gras venant du même journal gratuit dans lequel les journalistes étaient payés non au texte qu’ils écrivaient mais au texte qu’ils coupaient, notre étrange héros constatait le peu de place prise par l’analyse personnelle. La pensée était celle du journal.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il insista encore:</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">- Mais vous, <em>vous</em>, qu’en pensez-vous?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le sourire de Joconde se figeait sur ces faces inexpressives, les pieds entraient dans le ciment, et la réponse suivante était en général: «Aujourd’hui vendredi 5 juillet 2013, 186ème jour de l’année, la température à Paris est de 16 degrés, la pression de 1028 hPa, l’aube était à 5 heures 08 et le crépuscule sera à 22 heures 07. Nous perdons une minute de soleil.»</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">A 17 heures il n’en pouvait plus. Il se mit à genoux et frappa son front au sol avec une grande violence. Au quatrième coup une trace rouge marqua le trottoir. Au septième coup on entendit un crac et il s’arrêta. Autour de lui les passant disaient:</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">- Que lui arrive-t-il?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les bras au ciel, le visage ensanglanté, le front enfoncé, et riant soudain de tout son corps, il s’écria:</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">- Enfin! Enfin ils se posent une question à laquelle le journal ne répond pas!</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il vit alors que son existence avait servi l’humanité. Là il tomba dans le coma. Il n’eut pas le temps d’entendre la sirène de l’ambulance: il était déjà mort.</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Je vous disais qu’il ne faut pas prendre de décision trop audacieuse les jours de mauvaise humeur. Cette anecdote en est la démonstration.</span><br /><br /><br /><object width="560" height="315" data="http://www.youtube.com/v/zWmRg7zJdEA?hl=fr_FR&version=3" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/zWmRg7zJdEA?hl=fr_FR&version=3" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Cela le prit un jour de mauvaise humeur. On devrait se méfier de ces jours-là. Les décisions énervées sont rarement bien inspirées. Lui se méfiait davantage des longs processus de maturation où la réflexion devenait circonflexe. Il savait la part d’inertie des positions bien pesées selon la méthode du pour et du contre. Il en connaissait quelques-unes, de celles qui ne bougent plus et vous laissent couché sur le ring.</span></p>
Tania
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Clairière
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2013-05-07T20:20:00+02:00
2013-05-07T20:20:00+02:00
« Ta mort me donne beaucoup de travail. Ce livre en est le signe le...
<p class="MsoNormal"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18px;">« </em><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Ta mort me donne beaucoup de travail. Ce livre en est le signe le plus apparent. Ce n’est pas tant un journal qu’un chantier semblable à ceux que des bûcherons ouvrent dans une forêt. Coupes sombres, coupes claires, brindilles, branches et troncs partout répandus, feux allumés ici ou là – et peu à peu, lentement, le vrai nom, le nom du travail accompli : clairière. </span></em><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">»</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: medium;">Christian Bobin,</span><a title="Bobin, autoportrait (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/05/03/bobin-autoportrait.html" target="_blank"><em><span style="font-size: medium;"> Autoportrait au radiateur</span></em></a></span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2406487336.jpg" target="_blank"><img id="media-143121" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2926550418.jpg" alt="bobin,autoportrait au radiateur,journal,littérature française,deuil,lumière,fleurs,joie,écrire,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><em><span style="font-size: medium;"><br /></span></em></span></p>