Last posts on huis-clos2024-03-29T05:47:19+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/huis-clos/atom.xmlBlueGreyhttp://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/about.htmlMisery – Stephen King [1987]tag:descaillouxpleinleventre.blogspirit.com,2012-01-17:25293652012-01-17T09:54:00+01:002012-01-17T09:54:00+01:00 Misery Chastain est morte. Tuée par Paul Sheldon. Qui ne la supportait...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-640341" style="float: left; margin: 1em 0.3em 0em 0;" title="" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/01/753670647.gif" alt="Misery, Stephen Kin" />Misery Chastain est morte. Tuée par Paul Sheldon. Qui ne la supportait plus. Fini les best-sellers romantiques dont elle était l'héroïne ! Enfin libéré de son personnage, l'écrivain Paul Sheldon va pouvoir se consacrer à des romans plus "sérieux", de la "vrai" littérature ! <em><a href="http://lecridulezard.wordpress.com/2014/12/29/roman-misery-stephen-king/" target="_self">Découvrir la suite...</a></em></p>
Marc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlSartre et le regard d'autruitag:marcalpozzo.blogspirit.com,2011-02-09:20608812011-02-09T18:38:00+01:002011-02-09T18:38:00+01:00 On trouve, à propos du regard d’autrui, de très longues descriptions...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino;">On trouve, à propos du regard d’autrui, de très longues descriptions phénoménologiques dans le grand œuvre de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/tag/sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a></span>, <em>L’Être et le Néant</em>. Elles vont ici occuper mon analyse. On verra ainsi comment une relation intime noue subtilement ma <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2016/08/31/sartre-ou-la-liberte-angoissante-3078895.html" target="_blank" rel="noopener">liberté</a></span> au regard d’autrui. On verra également comment Sartre entraîne les consciences à ne pas savoir se hisser hors d’un conflit inextricable et infini.<span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> Cette longue étude est p<strong><span style="box-sizing: border-box; margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; outline: 0px; vertical-align: baseline; line-height: 25.2px; text-align: right; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">arue dans le numéro 15, des</span></strong><span style="color: #000000;"><strong><span style="box-sizing: border-box; margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; outline: 0px; vertical-align: baseline; line-height: 25.2px; text-align: right; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><span style="color: #800000;"><em> Carnets de la Philosophie</em></span></span></strong></span><strong><span style="box-sizing: border-box; margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; outline: 0px; vertical-align: baseline; line-height: 25.2px; text-align: right; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">, de janvier 2011. La voici désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></span></span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/2196130626.jpg" id="media-872205" alt="" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-left: 25.1pt; mso-add-space: auto; text-align: justify; text-indent: -18.0pt; mso-pagination: none; mso-list: l0 level1 lfo1; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><!-- [if !supportLists]-->1.<span style="font-stretch: normal;"> </span><!--[endif]--><strong>Le regard d’Autrui comme scandale</strong></span></p><p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 25.1pt; mso-add-space: auto; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Je prends d’abord conscience de l’existence d’autrui par son corps. Par exemple, je vois cet homme à la machine à café du hall de l’université, et aussitôt, ce dernier m’apparaît comme un <em>objet</em>. Certes, dans cette « relation d’objectivité », je n’ai aucune certitude de son existence. Comment puis-je être sûr que ma <em>perception</em> ne me fait pas défaut ? Le problème bien sûr est cartésien. Mais Sartre sait se tirer de ce mauvais pas en montrant que la relation à l’autre ne s’épuise pas dans le champ de la connaissance abstraite. On ne trouve donc pas d’objectivation de la relation à l’autre. D’abord, parce qu’il s’agit pour Sartre d’en finir avec l’idéalisme établissant par exemple que cet ordinateur que je vois posé sur ma table de travail renvoie à une série infinie d’apparitions. Ensuite, parce qu’il veut, à la suite de Heidegger, nous montrer que l’homme n’est jamais enfermé dans son intériorité. Pour cela, il va montrer que ma liberté est livrée au regard d’autrui. Suivons l’exemple de Sartre : je suis installé dans un jardin public. Il y a des chaises le long d’une pelouse non loin de moi. Un homme passe près des chaises. Je vois cet homme marcher. Mais je ne le saisis pas une seule seconde comme chose parmi les choses. Certes, je le saisis comme objet, mais également comme homme. Je le saisis comme homme, et non en tant que seul objet, car je sais que je ne pourrais jamais le réduire à une chaise, ou à une poupée, et ainsi le ranger dans les « choses temporo-spatiales »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn1" name="_ftnref1"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[1]</span><!--[endif]--></span></a>. Pourquoi ? Si cet homme se différencie des choses, et qu’ainsi, je l’en différencie, c’est parce qu’il peut, comme moi, distinguer cette pelouse, ces chaises. Il peut les <em>percevoir</em> comme je peux les percevoir. Je réalise alors que, ce que je tenais pour <em>mon</em> monde, m’est soudain « volé » par autrui. Ce monde qui était <em>mon</em> monde et dans lequel j’étais au centre, m’apparait soudain, par « l’apparition d’autrui », comme étant <em>aussi</em> le monde d’autrui. Cette <em>décentration</em> de mon monde en un monde pour autrui se fait par-devers « la centralisation que j’opère dans le même temps » (EN, p. 313). Néanmoins, autrui demeure un objet <em>pour moi</em>. On ne peut donc dire que mon monde m’échappe ; en réalité, il s’échappe à travers autrui. Le regard d’autrui est cause d’une désintégration partielle de mon univers, c’est-à-dire dans les limites contenues par cet univers, à la façon d’un trou de vidange ; le regard est cette faille ontologique par laquelle s’écoule perpétuellement mon monde. La lutte des consciences trouve là, dans le regard, une seconde vie. Cette désintégration de l’univers qu’autrui représente doit être comprise sur le mode symbolique. C’est-à-dire qu’autrui continue tranquillement de <em>faire</em> sa vie. Je suis là, au café Flore, en train d’écrire cet article. Autrui peut jeter un œil sur moi, mais en réalité, il ne voit rien, ni n’entend rien. Peut-être même me tourne-t-il le dos, tout entier absorbé à sa propre activité, lire <em>Le Monde</em>, prendre un café, bavarder avec un ami. Et pourtant, si je regarde cet homme, par exemple déplier et lire le journal du soir, je remarque que la rencontre avec autrui est dans le regard. « Au milieu du monde, je peux dire « homme-lisant » comme je dirais « pierre froide », « pluie fine » ; je saisis une « <em>Gestalt</em> » close dont la lecture forme la qualité essentielle et qui, pour le reste, aveugle et sourde, se laisse connaître et percevoir comme pure et simple chose temporo-spatiale et qui semble avec le reste du monde dans la pure relation d’extériorité. »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn2" name="_ftnref2"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[2]</span><!--[endif]--></span></a> Par le regard, je fige l’autre en objet, en forme ou figure, et réciproquement. C’est dans cette seule mesure qu’autrui n’est pas constitué, mais seulement <em>rencontré</em>. C’est par là que se révèle l’antagonisme. Sartre conférant au conflit des consciences, – qui est le propre de ma relation à autrui –, un statut intégré à l’ontologie à partir du dévoilement de sa nature originelle. Autrui va soudain m’apparaître comme <em>menaçant</em>. Probablement même se révèlera-t-il à moi comme un « scandale » dans la mesure où, autrui n’étant pas seulement cet être qui, me volant mon monde, voit les mêmes choses que je vois, il est surtout celui qui me regarde : « Si autrui-objet se définit en liaison avec le monde comme l’objet qui <em>voit</em> ce que je vois, ma liaison fondamentale avec autrui-sujet doit pouvoir se ramener à ma possibilité permanente d’<em>être vu </em>par autrui. C’est dans et par la révélation de mon être-objet pour autrui que je dois pouvoir saisir la présence de son être-sujet. »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn3" name="_ftnref3"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[3]</span><!--[endif]--></span></a> Probablement est-ce là la véritable <em>rencontre</em> avec autrui. C’est lorsque je m’aperçois que ses yeux ont erré sur la pelouse, ont embrassé le paysage environnant, et très naturellement, parce que je me trouvais à un endroit du paysage, sont venus se poser sur moi. Il est évident que je ne serai pas regardé comme la chaise sur laquelle je suis assis est regardée, ni comme la pelouse, ou ces arbres, etc. Pourquoi ? Parce qu’autrui que j’ai transformé par mon propre regard en objet, ne peux que me transformer à son tour en objet. « […] je ne saurais être un objet pour un objet » (EN, p. 314). Or, jusqu’ici, face à cet arbre qui me protégeait du soleil grâce à son épais feuillage, j’existais, j’étais là, assis, lisant un livre. J’agissais. Je faisais ce que j’avais à faire, sans y réfléchir. J’étais sur le mode irréfléchi. Je n’avais pas besoin de prendre conscience de ce que je faisais, ni même du fait que j’existais. J’étais sujet, et tout ce qui m’entourait ici, y compris autrui, était objet pour mon regard. Mais voilà qu’autrui apparaît et me regarde. Son regard change soudain tout. Ce ne sont pas ses yeux, c’est-à-dire « l’organe sensible de vision », que le regard masque. C’est le regard en lui-même qui me parait brusquement une menace posée sur mon monde, car ce « regard tourné vers moi paraît sur fond de destruction des yeux qui me « regardent » […] » (EN, p. 316). Maintenant que ce regard est posé sur moi, à la fois sans distance et en me tenant en même temps à distance, je prends conscience que je suis à présent <em>regardé</em>. Un rapport essentiellement hostile<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn4" name="_ftnref4"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[4]</span><!--[endif]--></span></a> s’engage entre autrui et moi. Je me sens soudain « vulnérable ». Autrui en me regardant me fait prendre conscience que <em>je suis vu</em>. Pris dans son champ de vision, son regard a ce pouvoir de me faire prendre conscience que je suis, et de ce que je suis. Je suis comme <em>percé à jour</em>. Je suis tombé dans le monde. Le regard d’autrui étant essentiellement lié à cette chute. Jusqu’ici, je pouvais bien écouter aux portes, comme je suis à la fois ce que je ne suis pas, et je ne suis pas ce que je suis, échappant à cette définition provisoire de moi-même par toute ma transcendance, je ne pouvais me constituer comme un homme jaloux qui commet là une indiscrétion. Mais voilà que j’entends des pas dans le corridor ; voilà que soudain, je surprends des yeux qui me regardent. Voilà que deux libertés adverses se menacent. Jusqu’ici, la conscience de soi existait sur le plan des « objets du monde ». Ce regard va à présent me figer, me stigmatiser. Je serais désormais <em>celui</em> qui écoute aux portes. La honte qui soudain me parcourt l’échine, puis tout le corps, prend naissance dans ce regard qui me surprend ; elle est « honte de <em>soi</em> ». Il me faut bien reconnaître que je suis comme l’autre me voit. La honte étant « <em>reconnaissance</em> de ce que je <em>suis</em> bien cet objet qu’autrui regarde et juge. Je ne puis avoir honte que de ma liberté en tant qu’elle m’échappe pour devenir objet <em>donné</em>. »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn5" name="_ftnref5"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[5]</span><!--[endif]--></span></a> Cette analyse phénoménologique du regard nous apprend désormais que la présence d’autrui est nécessaire pour que je sois moi-même, c’est-à-dire pour que je sois <em>extirpé</em> du stade de conscience irréfléchie solitaire et que je sois ainsi constitué en conscience réfléchie <em>jugée</em> par autrui. Je ne pourrais désormais plus me réfugier dans la mauvaise foi<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn6" name="_ftnref6"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[6]</span><!--[endif]--></span></a>, comme auparavant, cette mauvaise foi se transformant alors en aveu même de ma <em>faute</em>.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-1071099" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/248706856.jpg" alt="sartre,le monde,jean-paul sartre,huis-clos,l'être et le néant,f. jeanson,heidegger" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Huis clos – de Jacqueline Audry – 1954</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;" align="center"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Dans cette dialectique sujet-objet, opérée sur le mode du conflit des consciences, deux libertés s’expriment, l’une regardant l’autre et la jugeant, et, en faisant que soudain, cette conscience regardée ne s’échappe plus : « La liberté d’autrui m’est révélée à travers l’inquiétante indétermination de l’être que je suis pour lui »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn7" name="_ftnref7"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[7]</span><!--[endif]--></span></a>. Ma liberté s’arrêtant lorsque le regard d’autrui se pose sur moi. Il y a cette « dimension d’être » qui me sépare de mes possibles par un « néant radical ». À présent regardé, je suis entre les mains de la liberté d’autrui. Il y a comme une <em>liberté fausse</em> chez Sartre. Je suis libre tant que le regard d’autrui ne m’a pas figé dans cette liberté qui se retourne contre moi. A la manière d’un libre-arbitre qui m’aurait été accordé pour pouvoir être jugé et châtié. Donc, autrui me regarde, et voilà que je suis ce que je suis. Je ne suis plus libre, mais un possible pour autrui, une probabilité pour lui<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn8" name="_ftnref8"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[8]</span><!--[endif]--></span></a>. Dépossédé, j’affirme cette honte comme mienne, alors qu’en réalité, elle est liberté d’un autre. Ma honte me révèle comme étant ce que l’autre voit de moi, <em>en-soi</em>. Rappelons-nous Garcin dans la cinquième et dernière partie de <em>Huis-clos</em>, pris au piège d’un trio infernal, condamné à vivre ensemble pour le reste de l’éternité, se lamentant : « Le bronze… (<em>Il le caresse.</em>) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent… (<em>Il se retourne brusquement.</em>) Ha ! vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (<em>Il rit.</em>) Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril… Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de grill : l’enfer, c’est les Autres. »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn9" name="_ftnref9"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[9]</span><!--[endif]--></span></a> Les Autres ne sont là que le regard d’autrui. Il est porté sur moi ; il me révèle à moi-même ce que je suis objectivement ; ce regard est précisément le <em>grill</em> de l’enfer sartrien.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1127381" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/3865977174.png" alt="sartre,le monde,jean-paul sartre,huis-clos,l'être et le néant,f. jeanson,heidegger" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Cet article, paru dans la revue <em>Philosophie pratique</em>, n°9, jan-fev. 2012</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 25.1pt; text-align: justify; text-indent: -18.0pt; mso-pagination: none; mso-list: l0 level1 lfo1; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><!-- [if !supportLists]-->2.<span style="font-stretch: normal;"> </span><!--[endif]--><strong>Le regard d’Autrui comme miroir déformant</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt; mso-pagination: none; page-break-after: avoid; text-autospace: ideograph-numeric;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">La pièce de Sartre <em>Huis-clos</em>, mettant en scène deux femmes et un homme enfermés dans une pièce censée <em>représenter</em> l’enfer, nous présente ce trio parfaitement <em>diabolique</em> qui est le propre même de la dramaturgie sartrienne. Nous l’avons bien compris, si l’homme vivait seul sur terre, c’est-à-dire à peine entouré d’objets (un arbre, une chaise, un animal, etc.) qui ne pensent pas le monde extérieur, il n’aurait pas à s’intéresser à sa liberté ; il serait entièrement libre. Il penserait le monde à sa façon, sans limite, puisque ce monde n’existerait en réalité que pour lui. Entouré d’autrui en revanche, l’homme doit tenir compte des autres ; notre pensée ne saurait se suffire à elle-même. Je l’ai démontré : le regard que je jette sur le monde, est en permanence contredit par le regard d’autrui. Entre ma liberté et la sienne, s’engage alors un conflit des consciences dont on ne peut réchapper. Ce conflit portant à la fois sur ma vision du monde qu’il me faut défendre contre la vision des autres qui viennent la heurter, mais également ma liberté. La liberté d’autrui ayant la <em>fâcheuse</em> propension à venir l’annexer, voire la supprimer, en détournant les choses des significations que je leur donnais jusqu’ici, pour leur en conférer de nouvelles. « Ce n’est pas, à proprement parler, que je me sente perdre ma liberté pour devenir une <em>chose</em>, mais elle est là-bas, hors de ma liberté vécue, comme un attribut donné de cet être que je suis pour l’autre. Je saisis le regard de l’autre au sein de mon <em>acte</em>, comme solidification et aliénation de mes possibilités. »<a title="" href="file:///C:/Users/Marc/Desktop/articles/Sartre%20et%20le%20regard.doc#_ftn10" name="_ftnref10"><span class="MsoFootnoteReference"><!-- [if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference">[10]</span><!--[endif]--></span></a> Je ne suis pas extrait du monde lorsque l’autre me voit, mais saisi dans la situation même où j’ai été surpris. Pris au piège du regard d’autrui, je suis soudain transformé en un quelqu’un au milieu du monde, par exemple cet homme qui est assis sur cette chaise, qu’il ne voit pourtant point. De fait, il y a quelque chose qui m’échappe, et qui est utilisée par l’autre en tant que ses propres possibilités. L’utilisation d’une cachette par exemple, que l’autre pourrait découvrir. Dans ce conflit basé sur le regard, chacune des consciences devient désormais le bourreau de l’autre, à l’image des personnages de Garcin, Estelle et Inès dans la pièce <em>Huis clos</em>, où chacun des deux autres, à tour de rôle, persécute le troisième, faisant de la présence du tiers un v
BlueGreyhttp://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/about.htmlLa délégation norvégienne – Hugo Boris [2007]tag:descaillouxpleinleventre.blogspirit.com,2009-12-21:18696112009-12-21T12:14:00+01:002009-12-21T12:14:00+01:00 Sept personnes qui ne se connaissent pas, cinq hommes et...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-16077" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" name="media-16077" /> <img id="media-16077" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" name="media-16077" /><img id="media-16077" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/02/5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" alt="5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif" name="media-16077" /> <img id="media-16077" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/%C3%A9toile%20p%C3%A2le.gif" name="media-16077" /><img id="media-16077" style="float: left; margin: 0em 0em 0em 0px; border-width: 0px;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/%C3%A9toile%20p%C3%A2le.gif" name="media-16077" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><img id="media-434408" style="border-width: 0; float: left; margin: 1em 0.3em 0em 0;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/00/00/1591762214.gif" alt="La délégation norvégienne.gif" />Sept personnes qui ne se connaissent pas, cinq hommes et deux femmes, tous grands chasseurs, sont venus des quatre coins de l'Europe pour assouvir leur passion. Ils se retrouvent dans une maison de chasse très isolée, en pleine forêt, comme hors du monde. La neige tombe sans discontinuer, le froid devient mordant, la forêt est sombre et glacée, inquiétante... Ils se sentent vite comme des prisonniers, cernés par les arbres, piégés par la neige. Alors montent les angoisses des uns, la paranoïa des autres. Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné, qu'il va mourir. Pas de froid, ni de fatigue, ni de faim, ni de gangrène : il sera assassiné. Il le sait. Il le sent. <a href="https://lecridulezard.fr/2017/01/31/thriller-la-delegation-norvegienne-hugo-boris/"><em><strong>Découvrir la suite...</strong></em></a></p>