Last posts on highlands2024-03-28T10:16:07+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/highlands/atom.xmlmimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlExtrait des Highlandstag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2015-12-26:30630902015-12-26T14:30:00+01:002015-12-26T14:30:00+01:00 Parce que je ne voulais pas reproduire l'épisode de Yosemite, Palpatine et...
<p style="margin-bottom: 0cm;">Parce que je ne voulais pas reproduire l'épisode de Yosemite, Palpatine et moi avons réservé une journée d'excursion dans les Highlands. À huit heures du matin, nous sommes montés dans un mini-car aux vitres fumés (quelle drôle d'idée dans un pays peu ensoleillé !), qui nous a re-déposés à Glasgow onze heures et près de cinq cents kilomètres plus tard. Entre temps, on s'est gavé de paysages, à travers la fenêtre, le pare-brise, l'écran de l'appareil photo et nos pupilles avides.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Monochrome blanc sur le Loch Lomond" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/12-monochrome-blanc_zps0ibdi86y.jpg" alt="Monochrome blanc sur le Loch Lomond" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Sur le Loch Lomond, un bateau s'enfonce dans un monochrome blanc de brume ; on dirait une estampe japonaise.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/13-montagnes_zpsmucst2i7.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Devant les <em>three sisters</em> (comme en Australie, les sœurs vont toujours par trois – et par la montage), j’écarquille en vain mes yeux de moldue : la cabane d'Hagrid est toute entière recouverte d'une cape d'invisibilité.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/14-montagne_zpserzv56c2.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Végétation à grande vitesse" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/19-vegetation_zpsnrvanhkd.jpg" alt="Végétation à grande vitesse" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Plus loin, Ben Nevis ne se départit pas de son bonnet de nuages gris.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/15-Devant-Ben-Nevis_zpsuqlrxvg0.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">L'Écosse, c'est ce pays où tu t'exclames « Ça s'éclaircit ! » lorsque le ciel devient gris clair – gris souris. La chance aussi : la pluie s'arrête et on croit même apercevoir un rayon de soleil lors de notre heure de croisière sur le Loch Ness – une apparition encore plus miraculeuse que le monstre qui, d'après le guide, pourrait être un renne traversant le Loch pour rejoindre une femelle ou bien un combo phoque + dauphin pratiquant la natation synchronisée.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Loch Ness" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/18-Loch-Ness_zpsbfahbzmu.jpg" alt="Loch Ness" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/16-brume_zpsumbv7b7b.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/17-brume_zpsffoqagtn.jpg" alt="" width="100%" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Notre guide est haut en couleurs ; un vrai tartan écossais. Il travaille comme guide depuis peu ; je l'imagine tour à tour comme professeur d'histoire, lorsqu'il nous raconte le massacre des McDonalds, et professeur de géologie, lorsqu'il nous raconte le pourquoi de l'eau noire du Loch Ness, noire même lorsqu'il fait beau, et la formation rocheuse du pays, bout de continent détaché de ce qui est aujourd'hui l'Amérique, sculpté à la fin de l'ère glaciaire par l'<em>ace</em>. Perdue dans le flot plein de pierres roulantes de l'accent écossais, je me demande quel est cet <em>ace</em>, avant de comprendre qu'en Écosse, on mange des <em>ace-creams</em>. Et puis on aime aussi beaucoup le <em>poyet</em> Walter Scot, moins pour ses <em>poyems</em> ou pour la <em>poyetry</em> en général que pour l'image pittoresque qu'il a contribué à forger de son pays. Je me rappelle à cette occasion que je dois toujours lire <em>The Invention of tradition</em> et me souviens de cette question d'une jeune prof d'anglais à la fac : aurais-je des origines écossaises ? Je ne sais toujours pas si cette remarque devait être prise comme un compliment (les Écossais sont tout de même plus anglophones que les Français) ou non (ils disputent aux Australiens le pire accent qui soit – même si les Australiens gagnent haut la main). Peut-être y avait-il une part de vérité phonétique : j'ai l'impression d'avoir eu moins de mal à me faire comprendre qu'à Londres – sauf pour ce qui est du thé, qui semble être une culture plus anglaise que britannique. D'ailleurs, pour être certains de ne pas céder à la culture dominante de l'envahisseur en vous servant un <em>five o'clock tea</em>, les salons de thé écossais ferment à cinq heures. <em>Four o'clock tea</em>, à prendre ou à laisser (vu le Tetley que notre hôte nous a servi sur l'île de Skye, c'est sans regret).</p><p> <img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="Coucher de soleil sur la route" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/20-coucher-soleil-en-voiture_zpstskqutcs.jpg" alt="Coucher de soleil sur la route" width="100%" /></p>
BlueGreyhttp://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/about.htmlUn bûcher sous la neige – Susan Fletcher [2010]tag:descaillouxpleinleventre.blogspirit.com,2010-12-09:20383082010-12-09T14:16:00+01:002010-12-09T14:16:00+01:00 Nous sommes à la fin du XVIIe siècle, en Ecosse, au cœur d'une période de...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-541129" style="float: left; margin: 1em 0.3em 0em 0;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/media/01/00/2293923089.gif" alt="Un bûcher sous la neige.gif" />Nous sommes à la fin du XVIIe siècle, en Ecosse, au cœur d'une période de rois rivaux, de désordre politique et religieux et de massacres. Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, emprisonnée, attend le bûcher.</p><p style="text-align: justify;">Chaque jour, dans le clair-obscur de son cachot putride, le révérend Charles Leslie, venu d'Irlande, l'interroge sur le massacre de Glencoe dont elle a été témoin, persuadé qu’elle sait quelque chose d'essentiel. Mais avant d'en arriver à cette chose essentielle, Corrag va lui raconter plus que ce qu'il est venu chercher, elle lui raconte sa vie... Une vie de proscrite, condamnée par les hommes et leurs préjugés à vivre "en marge", à fuir, et qui n'a qu'entrevu l'amour.</p><p style="text-align: justify;">Chaque soir, dans ses lettres à sa femme restée en Irlande, le révérend fait un résumé de son enquête. Ses premières missives sont concises, son style assez froid : il semble obsédé par la seule idée de prouver que Guillaume d'Orange est un imposteur et de ramener sur le trône le roi Jacques. Au fil du temps, ses lettres se font plus longues et plus personnelles, traduisant par la forme ses changements intérieurs : il laisse transparaître son amour pour sa femme et son manque d'elle, il lui raconte aussi l'énigmatique Corrag qui a fini par le toucher et par ébranler ses convictions.</p><p style="text-align: justify;">Ce roman à deux voix présente donc deux individus a priori sans point commun qui vont pourtant se rejoindre, apprendre à se connaître, et se comprendre... Car insensiblement le regard de l'homme d'église sur la maudite évolue ; au-delà des légendes de sorcières, par-delà ses haillons et sa tignasse sauvage, il entrevoit une âme pure. Son mépris et son dégout initial cèdent petit à petit la place à la compassion et même à une certaine admiration pour ce petit bout de femme solitaire, frêle mais forte, cet esprit libre qui lui fait entrevoir les beautés du monde.</p><p style="text-align: justify;">Car le vrai pouvoir de sorcière de Corrag est sans doute dans son talent de conteuse. Ne sachant ni lire ni écrire, elle a acquis un extraordinaire sens de la nature qui donne à son récit une ampleur poétique envoûtante. Par ses mots, elle entraîne le révérend (et le lecteur !) à travers les Highlands enneigés, sous les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse des heures de chevauchée solitaire, à l'extrémité de la corniche où elle contemple la vallée qui s'éclaire et s'assombrit sous les nuages... Elle sait percevoir les menus détails de la vie que la plupart d'entre nous ne perçoivent pas, et y prendre plaisir : une abeille dans une corolle, les reflets roux du plumage d'une poule...</p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #652118;"><strong>« Quoique je fusse dans la pénombre, et elle sur la paille humide, elle a déployé la vallée devant moi avec toutes ses brumes et ses collines, si bien que je me serais cru là-haut sur les rochers. »</strong></span></p><p style="text-align: justify;">Outre le lyrisme captivant du récit de Corrag, Susan Flechter a l'habileté de détailler le contexte historique par petites touches, au fur et à mesure. Elle distille très judicieusement des éléments d'information qui permettent de comprendre la lutte entre Orangistes et Jacobites et les guerres entre clans écossais des Lowlands et des Highlands. Et en les entremêlant ainsi au récit romanesque, elle nous offre bien plus qu'un roman historique !</p><p style="text-align: justify;">______________________________</p><p style="text-align: left;"><img style="border-width: 0; margin: 0em 0em 0em 0;" src="http://descaillouxpleinleventre.blogspirit.com/images/etoiles/e%2040.gif" alt="e%2040.gif" />Susan Fletcher, <em>Un bûcher sous la neige (Corrag)</em>, traduit de l'anglais par Suzanne Mayoux, éd. Plon, coll. Feux croisés, 2010, 400 pages, 22 €.</p>