Last posts on gaël2024-03-29T10:11:50+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/gaël/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlCopainstag:textespretextes.blogspirit.com,2017-11-25:31112312017-11-25T08:30:00+01:002017-11-25T08:30:00+01:00 « On passait notre temps à se disputer, avec les copains, mais y...
<p><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/776750045.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-195235" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/129421446.jpg" alt="Faye poche.jpg" /></a>« On passait notre temps à se disputer, avec les copains, mais y a pas à dire, on s’aimait comme des frères. Les après-midi, après le déjeuner, on filait tous les cinq vers notre quartier général, l’épave abandonnée d’un Combi Volkswagen au milieu du terrain vague. Dans la voiture on discutait, on rigolait, on fumait des Supermatch en cachette, on écoutait les histoires incroyables de Gino, les blagues des jumeaux, et Armand nous révélait les trucs invraisemblables qu’il était capable de faire, comme montrer l’intérieur de ses paupières en les retournant, toucher son nez avec la langue, tordre son pouce en arrière jusqu’à ce qu’il atteigne son bras, décapsuler des bouteilles avec les dents du devant ou croquer du pili-pili et l’avaler sans ciller. Dans le Combi Volkswagen, on décidait nos projets, nos escapades, nos grandes vadrouilles. On rêvait beaucoup, on s’imaginait, le cœur impatient, les joies et les aventures que nous réservait la vie. En résumé, on était tranquilles et heureux, dans notre planque du terrain vague de l’impasse. »</span></em></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: times new roman,times,serif;">Gaël Faye,</span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif;"> <a title="Petit pays perdu (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2017/11/22/petit-pays-perdu-1161522.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Petit pays</a></span></em></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlPetit pays perdutag:textespretextes.blogspirit.com,2017-11-23:31112302017-11-23T08:30:00+01:002017-11-23T08:30:00+01:00 Prix Goncourt des lycéens (entre autres), Petit pays de Gaël Faye est...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Prix Goncourt des lycéens (entre autres), <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.grasset.fr/petit-pays-9782246857334" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Petit pays</em> </a>de Gaël Faye est un <a title="Lire un extrait en ligne" href="http://liseuse-hachette.fr/file/32779?fullscreen=1#epubcfi(/6/2[html-cover-page]!/4/1:0)" target="_blank" rel="noopener noreferrer">premier roman </a>qui ne peut manquer de toucher : le récit d’une enfance au Burundi, celle de Gaby, <em>« un enfant du monde emporté par la fureur du destin »</em> (Maria Malagardis, <em>Libération)</em> à dix, onze ans.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3454328919.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-195232" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2955614954.jpg" alt="Faye couverture 1.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Un jour, son père lui avait expliqué qu’au Burundi comme au Rwanda, il y avait les Hutu, les Tutsi comme sa mère et les Twa, les pygmées. Gabriel trouvait étranges ces distinctions entre des gens qui habitent le même territoire, parlent la même langue, ont le même dieu – elles semblaient finalement tenir à une forme de nez, à la taille – tout le monde se mettait à employer ces mots et même les enfants jouaient à deviner qui était ceci ou cela.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">A présent, le narrateur et sa sœur Ana vivent en région parisienne, mais <em>« pas un jour sans que le pays ne se rappelle à (lui) ».</em> Tant de choses lui ont échappé, notamment pourquoi ses parents – Yvonne, silhouette fuselée, peau ébène – et Michel, petit Français du Jura châtain clair – se sont séparés. <em>« Mais au temps d’avant, avant tout ça, avant ce que je vais raconter et tout le reste, c’était le bonheur, la vie sans se l’expliquer. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Les choses s’étaient gâtées un jour de Saint-Nicolas, <em>« sur la grande terrasse de Jacques, à Bukavu, au Zaïre »</em>, chez le vieil ami de son père à qui ils rendaient visite une fois par mois. Son jardin avec vue sur le lac dont l’autre rive était au Rwanda, le pays que sa mère avait dû quitter à quatre ans, une nuit de massacre, rendait toujours celle-ci mélancolique. Cette fois, ils s’étaient disputés à propos du Burundi, un pays qu’elle ne supportait plus, et de son rêve de vivre à Paris et d’y voir grandir ses enfants ; Jacques et Michel étaient attachés à l’Afrique, à une vie de luxe comparée à celle qu’ils auraient en Europe. Mais elle, privée de son pays natal, connaissait l’envers du décor et aspirait avant tout à la sécurité.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Après un dernier dimanche en famille, à eux quatre, un déjeuner au restaurant près du lac puis une visite de l’usine d’huile de palme dont son père avait supervisé la construction à son arrivée au Burundi, en 1972, il y avait eu une dispute terrible entre les parents. La nuit, sa mère était partie.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Avant Noël, elle avait emmené Ana chez tante Eusébie, à Kigali, au Rwanda, dont <em>« la situation paraissait plus stable ».</em> Gabriel était resté avec son père, il avait reçu le vélo rouge de ses rêves pour Noël. Puis ils s’étaient rendus <em>« chez les pygmées du village de potiers »</em> pour fêter l’arrivée de 1993, y avaient passé la nuit. Au retour, Calixte, leur employé, avait disparu avec quelques objets volés, le vélo de Gaby y compris.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Ana revenue du Rwanda, le garçon retrouve ses amis de l’impasse où ils habitent, puis l’école. Il a désormais une correspondante à Orléans, Laure, des échanges organisés par l’instituteur. Les jumeaux qui se sont fait circoncire chez leur grand-mère par leur tonton, ce qui a fâché leur père, ont vu rouler quelqu’un avec le vélo neuf de Gaby dans ce village ! S’ensuit une équipée pour retrouver le vélo volé, qui a déjà changé de propriétaire plusieurs fois. Barrages militaires, surveillance policière, ce n’est pas simple de circuler. Calixte est arrêté, mis au cachot. Une famille très pauvre a acheté le vélo de bonne foi, Gaby le reprend et reçoit alors une leçon de morale de Donatien, le contremaître, qui a pitié de ces gens. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><em>Petit pays</em> raconte la vie au quotidien sous le regard d’un enfant de dix ans et de sa bande de copains, leurs vadrouilles et leurs mauvais coups. Au cabaret où ils vont boire de la bière ensemble, <em>« L’agora du peuple. La radio du trottoir. Le pouls de la nation »</em>, on discute de la démocratie, des partis, des blancs. Le jour des élections se déroule dans l’euphorie de mettre fin au parti unique et aux coups d’Etat. </span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Gaby fête ses onze ans dans une atmosphère alourdie par la présence de Francis, l’ennemi de leur bande, qui s’impose peu à peu de façon menaçante. Mais autour des enfants, <em>« la paix n’est qu’un intervalle entre deux guerres. Cette lave venimeuse, ce flot épais de sang était de nouveau prêt à remonter à la surface. Nous ne le savions pas encore, mais l’heure du brasier venait de sonner, la nuit allait lâcher sa horde de hyènes et de lycaons. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Gaël Faye fait ressentir le climat de tension toujours palpable – c’est la guerre au Rwanda, beaucoup de Rwandais se sont réfugiés au Burundi juste à côté, certains y retournent pour défendre leur pays. Le Burundi va s’enflammer à son tour. Le 21 octobre 1993, la radio diffuse Le crépuscule des dieux de Wagner. <em>« C’était une tradition de passer de la musique classique à la radio quand il y avait un coup d’Etat. »</em> Leur père enferme Gaby et Ana dans la maison, met des matelas dans le couloir pour se protéger des balles perdues.</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Quand l’école rouvre une semaine plus tard, la vie semble reprendre comme avant, malgré le couvre-feu à dix-huit heures, les échos des combats dans les campagnes. Les relations entre les élèves se modifient, ils finissent par se séparer en deux groupes qui se traitent de <em>« sales Hutu »</em> ou <em>« sales Tutsi ». « Moi qui souhaitais rester neutre, je n’ai pas pu. J’étais né avec cette histoire. Elle coulait en moi. Je lui appartenais. »</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Au Rwanda, où Gaby et sa sœur retrouvent leur mère pour le mariage de leur oncle Pacifique, ils découvrent plus de violence encore, présente et à venir. Pacifique implore sa sœur de repartir avec eux – <em>« ici, ce sera bien pire qu’une guerre ».</em> Le lendemain de la mort des présidents du Burundi et du Rwanda dans leur avion, leur mère arrive à la maison, pour vérifier qu’ils vont bien et demander à leur père de l’aider à évacuer la famille de tante Eusébie. Impossible. Tous les contacts avec les ambassades sont vains, on n’évacue que les Occidentaux. La mère de Gaby n’en dort plus. Le pire est à venir. </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2792517684.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-195237" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/813414799.jpg" alt="faye,gaël,petit pays,roman,littérature française,rwanda,burundi,génocide,enfance,paradis perdu,culture" /></a><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><br />Gaël Faye et un enfant (source non identifiée)</span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;">Raconté de l’intérieur d’une famille, du point de vue d’un enfant, la vie <em>« d’avant »</em> et le <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_des_Tutsis_au_Rwanda" target="_blank" rel="noopener noreferrer">génocide rwandais </a>sont au cœur de <em>Petit pays</em>, un roman <em>« déchirant et incandescent »</em> (Yann Perreau, <em>Les inrockuptibles</em>). <a title="Site de l'artiste" href="http://www.gaelfaye.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Gaël Faye</a>, rappeur franco-rwandais qui a <a title="A écouter sur YouTube" href="https://www.youtube.com/watch?v=XTF2pwr8lYk#action=share" target="_blank" rel="noopener noreferrer">chanté </a>une <a title="Paroles de "Petit pays"" href="https://genius.com/Gael-faye-petit-pays-lyrics"" target="_blank" rel="noopener noreferrer">chanson </a>du même titre, s’est inspiré de son enfance mais ce n’est <a title="Article sur Rfi" href="http://www.rfi.fr/culture/20160908-gael-faye-petit-pays-absolument-pas-histoire" target="_blank" rel="noopener noreferrer">pas son histoire </a>:<em> « Et c’est le paradis perdu qui m’intéressait avant tout, cette impasse, ce petit cocon dans lequel je me suis senti bien en tant qu’enfant et dans lequel tout adulte peut se remémorer son enfance aussi de cette manière-là. C’est surtout un roman qui aborde la question du paradis perdu. »</em></span></p>
TEKOAhttp://www.tekoaphotos.com/about.htmlGaël Giraud, économistetag:www.tekoaphotos.com,2013-10-01:29979802013-10-01T18:39:00+02:002013-10-01T18:39:00+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-789027" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.tekoaphotos.com/media/01/00/3849812439.jpg" alt="GaëlGiraud.jpg" /></p>