Last posts on garat
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Tania
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Pas en sucre
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-12-21:3110416
2013-12-21T08:33:00+01:00
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« Antoine conduisait donc Christine à travers bois, sans l’aider à...
<p class="MsoNormal"><em><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3386926481.jpg" target="_blank"><img id="media-151875" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1372252758.jpg" alt="garat,pense à demain,roman,littérature française,trilogie,xxe siècle,1963,culture" /></a>« Antoine conduisait donc Christine à travers bois, sans l’aider à franchir les ornières et les fossés, sans s’inquiéter d’elle, pas plus que pour traverser le terrain vague de Nanterre ; elle commençait à savoir qu’elle n’avait pas à attendre de lui ce genre de galanterie. Loin de la contrarier, être traitée en égale lui plaisait, elle n’était pas en sucre et lui n’avait pas à jouer les chevaliers servants, cette rudesse virile avait pour contrepartie de l’exempter des chichis ; sa lecture récente de Simone de Beauvoir portait ses fruits. Fi des jeunes filles rangées, qui mendient la protection ancestrale des hommes et s’amputent d’elles-mêmes. En renonçant à ce privilège aliénant, les femmes s’émancipent, par leur volonté propre conquièrent leur dignité, un gain sans pareil. »</span></em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: medium;">Anne-Marie Garat,</span><a title="Demain selon Garat (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2013/12/18/demain-selon-garat-1121169.html" target="_blank"><em><span style="font-size: medium;"> Pense à demain</span></em></a></span></p><p class="MsoNormal"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><em><span style="font-size: medium;"><br /></span></em></span></p>
Tania
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Demain selon Garat
tag:textespretextes.blogspirit.com,2013-12-19:3110415
2013-12-19T08:34:00+01:00
2013-12-19T08:34:00+01:00
Si vous avez aimé Dans la main du diable d’ Anne-Marie Garat et...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Si vous avez aimé <em>Dans la main du diable</em> d’<a title="Autoportrait sur le site d’Anne-Marie Garat" href="http://www.anne-marie-garat.com/?page=auto-portrait&spage=biographie&PHPSESSID=bc236e8450e2a629257c1979506d344e" target="_blank">Anne-Marie Garat</a> et <a title="De Millie à Camille (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/06/28/de-millie-a-camille.html" target="_blank"><em>L’enfant des ténèbres</em></a>, vous serez sans doute curieux, si ce n’est fait, de découvrir le troisième volet de cette traversée du XXe siècle dans <a title="Présentation de l’éditeur, premières pages en ligne." href="http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/pense-demain" target="_blank"><em>Pense à demain</em></a> (2010). Un peu plus de mille pages (en Babel) qu’on peut aborder aussi sans avoir lu les romans précédents.</span><span style="font-size: 11px;"> </span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1705776976.jpg" target="_blank"><img id="media-151867" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/4140853521.jpg" alt="garat,pense à demain,roman,littérature française,trilogie,xxe siècle,1963,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Pense à demain</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> débute le 15 août 1963 : Christine Lewenthal, étudiante, 21 ans, fille de Camille Galay et de Simon Lewenthal (déporté disparu en 1944), suit un stage dans un bureau parisien d’avocats-conseils. Melville (alias Etienne Louvain pendant la guerre) l’a recommandée, lui qui vit à présent avec sa mère à la rue Stendhal. Christine n’y a guère occupé sa chambre, sa mère souffrant de dépression ; elle a grandi en internat et aussi en Irlande, chez une tante, près de son cousin William – </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Pauvre Camille, pauvre Melville, ils étaient vivants, mais ils avaient du mal avec la communicabilité et l’attachement. »</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Au cours, Christine a rencontré par hasard une cousine éloignée, Viviane Guillemot, qui l’a invitée à son mariage. En général, elle évite de fréquenter <em>« le gratin bourgeois capitaliste »</em> de la famille Bertin-Galay, mais il a bien fallu qu’elle assiste la veille à la <em>« clôture du chantier de la fondation Simon-Lewenthal, quai d’Austerlitz »</em> : elle porte son nom, elle est sa fille unique. L’ancien siège de la biscuiterie industrielle B&G a été rénové pour accueillir bientôt la collection de son père. Il y a du monde pour <em>« soutenir Mme Lewenthal, saluer son entreprise, qui honore les arts et la culture en mémoire de son mari tragiquement déporté, sans retour. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le lendemain, Camille Galay est en route avec l’acteur Louis Personne et son ami-chauffeur-compagnon Sacha, un couple singulier. Ils sont attendus à la campagne chez Elise Casson, mère adoptive de Louis et libraire à Paris ; elle accueille pour l’été Leni Zeisser, la fille d’une amie allemande, un an de plus que Christine – elles se rencontreront bientôt.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">La propriété des Bertin-Galay au Mesnil n’est plus habitée, un incendie l’a ravagée en partie, mais le vieux Gaston Donné et Soizik tiennent toujours la ferme des Armand. Antoine, leur cadet, instituteur, y partage le dîner rituel du 15 août. Sa mère lui annonce en aparté – le père <em>« enrage dès qu’il entend le nom de Guillemot »</em> – les noces de la fille cadette du député, <em>« un événement ».</em> En 1932, la maîtresse du domaine, Mme Mathilde avait légué la ferme et les terres à ses fermiers <em>« fidèles et loyaux »</em>. Gaston avait signé sans comprendre, pour le bien des enfants. Aujourd’hui le député Guillemot voudrait bien acheter ses deux hectares de terres qui gênent un futur lotissement et manigance pour les lui faire lâcher.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« La famille, on s’y réchauffe les mains, on se serre les coudes, les jeunes, les vieux, concorde et cohésion, paix des ménages, fraternités, filiations, mais si, par inadvertance, ou par intention, l’un souffle sur l’amadou, la mèche grésille, elle part en éclair, met le feu aux poudres. Fusées, pétarade du canon. Vieux comme le monde. »</em> Aussi Antoine est-il content de s’éloigner dans sa 2 CV, mais une voiture bloque l’allée du parc. Les coups de klaxon font revenir le gêneur, un jeune homme curieux, ravi de rencontrer quelqu’un du coin. Alexis Jamais – <em>« Alex »</em> – lui propose de prendre un verre et ils font connaissance.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Alex est en possession d’un vieux film au contenu horrible, une scène de massacre, et a trouvé dans un cahier qui l’accompagnait le nom de Pierre Galay, d’où son intérêt pour les occupants du Mesnil. Antoine, projectionniste dans un ciné-club, n’a pas envie d’exhumer le passé des « maîtres », mais Alex le persuade de ranimer cette pellicule fragile : <em>« Les images sont nos ostraca modernes »</em> (ces tessons de poterie antiques sur lesquels on écrivait ou dessinait). Antoine connaît quelqu’un à la Cinémathèque qui pourrait les aider. Mais il est temps de rentrer chez lui, à Nanterre.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Au mariage de Viviane, la cérémonie attire la foule à l’église, et puis ce sont les retrouvailles à la maison Rougerie, les premiers contacts avec la belle-famille. Christine retrouve son cousin William, fait la connaissance de Louis Personne. Ambiance de fête, puis premier drame d’une série : Sabine, la sœur de la mariée, ne retrouve plus ses enfants, on découvrira les deux corps flottant sur l’étang au fond du parc, morts.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Lentement, <a title="Entretien avec Anne-Marie Garat (Magazine littéraire, 6/4/2010)" href="http://www.magazine-litteraire.com/actualite/entretien/anne-marie-garat-pense-demain-chacun-personnages-plonge-archive-lui-meme-06-04-2010-33938" target="_blank">Anne-Marie Garat</a> met un monde en place, ranime le passé, arrange les rencontres, peint les milieux divers tout en rappelant ce qui agite l’époque, en France et dans le monde. <a title="Lecture de Sylvie Huguet (Encres vagabondes, 21/11/10)" href="http://www.encres-vagabondes.com/magazine/garat_demain.htm" target="_blank"><em>Pense à demain</em></a> montre la jeune génération avec ses attentes, ses doutes, ses refus, ses amitiés, ses amours, mais aussi aux prises avec les secrets de famille qui hantent leurs aînés.</span><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><span style="color: #16212c; font-family: arial, sans-serif;"> </span></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Cela fait beaucoup, c’est trop long, on s’y perd parfois, on s’y ennuie même un peu en se demandant où mènent tous les chemins ouverts.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Un personnage qu’on croyait mort surgit alors, au premier tiers du récit. Encouragée par Melville, Camille Galay a le courage de réinterroger le dernier message codé reçu de Simon Lewenthal qui finit par <em>« adieu pardon pense à DEMAIN »</em>. Images, papiers, souvenirs, <em>« rien ne se ruine du temps qu’on ne soumette à la révision, quelle que soit la visée de mémoire ou d’histoire qui travaille à l’enfouir, la nier, elle se récrit, chacun y collabore. »</em></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: 'Times New Roman', serif; line-height: 115%;">Qui s’en prend à la famille du député Guillemot et pourquoi ? Que voulait dire Simon à Camille ? </span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Antoine et Christine, «<em> orphelins d’un passé qui leur est refusé »</em> écrit Christine Rousseau dans <em><a title="« Pense à demain » d'Anne-Marie Garat : au bonheur du roman, par Christine Rousseau (Le Monde des livres, 3/6/2010)" href="http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/06/03/pense-a-demain-d-anne-marie-garat_1367020_3260.html" target="_blank">Le Monde</a></em>, vont-ils pouvoir s’aimer ?</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> Plus on avance, plus l’histoire nous happe. L’écriture fine d’Anne-Marie Garat, très visuelle, décrit les êtres, les paysages, épouse les arabesques du temps, nous enfonce dans les ténèbres et nous ramène à la lumière. Aux cent dernières pages, l’épilogue poursuit au-delà de 1963 et boucle le siècle. </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Voit-on la rive que l’on quitte, celle où l’on va, comment naissent les histoires ? Par leur fin souvent. »</em></p>
Tania
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Décor
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-07-03:3109712
2010-07-03T08:30:00+02:00
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« Ils avaient parlé, beaucoup. Dans ce bureau d’abord, parmi les...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">« Ils avaient parlé, beaucoup. Dans ce bureau d’abord, parmi les rayonnages de livres aux tranches de cuir bruni, archives de la propriété et ouvrages savants, parmi les gravures de paysages romantiques, ruines et lacs, les tableautins de natures mortes, coupes de raisins en grappes, embuées de bleu, cerises et melons patinés de bonté, un décor pour toujours attaché à cette conversation, que Louvain reverrait longtemps comme le théâtre mensonger, criminel, des maisons où l’on pense, raisonne et espère, où l’amour, l’intelligence et l’expérience bâtissent les dérisoires remparts de paix. »</span></span></em></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Anne-Marie Garat, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/06/28/de-millie-a-camille.html" title="De Millie à Camille">L’Enfant des ténèbres</a></em> (X)</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3381964066.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/2520834451.jpg" alt="Khromova Tatiana Nature morte aux raisins noirs.jpg" name="media-73748" id="media-73748" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /></span> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><a href="http://www.comhonfleur.com/khromova/">http://www.comhonfleur.com/khromova/</a></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"></p> </div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
Tania
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De Millie à Camille
tag:textespretextes.blogspirit.com,2010-07-01:3109711
2010-07-01T08:30:00+02:00
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Dans la main du diable racontait comment Gabrielle Demachy...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em><a target="_blank" href="http://www.encres-vagabondes.com/magazine/garat.htm" title="Présentation par Sylvie Huguet (Encres vagabondes)">Dans la main du diable</a></em> racontait comment Gabrielle Demachy s’introduisait en 1913 au Mesnil, dans la propriété familiale des Galay, à la recherche de renseignements sur son bien-aimé cousin mort en Birmanie, et y trouvait l’affection d’une petite fille sans mère, Millie, et puis l’amour de Pierre de Galay. Dans <em>L’enfant des ténèbres</em>, le deuxième volet de sa trilogie romanesque <em>Une traversée du siècle</em> (dont le troisième tome, <em>Pense à demain</em>, vient de paraître), <a target="_blank" href="http://www.anne-marie-garat.com/" title="Le site de l'auteur">Anne-Marie Garat</a> reprend ses personnages vingt ans après, en 1933. Elise Casson, la petite Sassette d’antan, devenue assistante du libraire parisien Brasier profite d’un voyage à Londres pour guetter la sortie de Virginia Woolf sur le seuil de la Hogarth Press. A Paris, Camille Galay (Millie) attend son amie Magda à la gare de l’Est. <em>« Le soleil se couchait sur l’Europe, (…), quel veilleur, quelle sentinelle verrait, dans cette invasion naturelle des ténèbres, le spectre d’une main colossale planant sur la carte, y jetant son ombre tentaculaire… »</em></span></span> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1812119259.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/3794292165.jpg" alt="Delaunay Robert.jpg" name="media-73655" id="media-73655" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a><br /> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">Robert Delaunay, <i>Le Champ-de-Mars – La Tour rouge</i> (1911)</span> <span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Symbol; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-ascii-font-family: Arial; mso-hansi-font-family: Arial; mso-bidi-font-family: Arial; mso-char-type: symbol; mso-symbol-font-family: Symbol;"><span style="mso-char-type: symbol; mso-symbol-font-family: Symbol;">Ó</span></span> <span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><a target="_blank" href="http://www.artic.edu/aic/collections/" title="Le site du musée">The Art Institute of <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Chicago</a></span></p> </div> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Toutes deux se frottent à l’histoire de leur siècle, sans mesurer encore quels risques elles y courent, pas plus que Pauline, qui a aussi grandi au Mesnil, couturière chez Chanel, impatiente d'ouvrir sa propre boutique. Elise a accepté de prendre livraison de revues littéraires anglaises sans se douter au début que le gentil garçon d’hôtel londonien qui l’accueille à chaque voyage est un <em>« contact »</em> et qu’elle joue les <em>« agents de liaison ».</em> Camille vient de rentrer de New-York où son ami <a target="_blank" href="http://www.facebook.com/video/video.php?v=382164128894" title="Anne-Marie Garat et son appareil photo, dans la série « L’Objet de… » (Actes Sud)">photographe</a> est mort fauché par une voiture. Dans un chagrin qui l’éloigne de tous, elle s’est installée rue Buffon dans l’appartement dont elle vient d’hériter. Six mois pour renaître. Elle y accueille Magda, son amie hongroise, qui n’en revient pas d’apprendre que Camille travaille sous un faux nom comme manutentionnaire à la fabrique des Biscuits Bertin-Galay, pour <em>« tâter de la condition ouvrière ».</em> Magda, aguerrie par la ruine de sa famille à Budapest, y voit comme un caprice d’enfant gâtée chez cette héritière actionnaire.</span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Camille est bientôt démasquée : Simon Lewenthal, le brillant directeur de l'entreprise, le bras droit de Mme Mathilde, la convoque, la renvoie, avant de l’accompagner en ville. La jeune femme l’intéresse, il l’emmène chez lui dans son luxueux appartement rempli d’œuvres d’art. Il aimerait l’initier à toutes ces belles choses, lui parle de la collection d’objets d’Henri de Galay, son grand-père, qu’il voudrait sauver de la dispersion par le biais d’une donation. Lewenthal a l’âge de son père, mais il ne manque pas de charme. Et pour lui, Camille représente bientôt une nouvelle raison de vivre. Elle se trouve chez lui quand un coup de téléphone l’anéantit : son frère, professeur de lycée, s’est suicidé. Il ne s’était pas remis d’un séjour à Berlin où, avec un groupe d’intellectuels, il avait voulu venir en aide à un commerçant juif attaqué par la milice, une expérience de <em>« mal absolu ».</em></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span xml:lang="FR-BE" lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/11/24/mal-famees.html" title="Mal famées (2000) d'A.M. Garat">Anne-Marie Garat</a> jette parents et amis, maîtres et employés, dans la mêlée du XXe siècle, quand l’Europe tarde à mesurer le danger du nazisme. Agents secrets, espionnes, tueurs, il n’en manque pas dans cette fresque sociale et historique que l’auteur met autant de précision à décrire que ses portraits d’individus héroïques ou diaboliques comme Grubensteiger, ami de Goebbels, qui a un compte personnel à régler avec les Bertin-Galay. <em><a target="_blank" href="http://www.comme-un-roman.com/auteur/anne-marie-garat/anne-marie-garat.html" title="résumé de L’Enfant des ténèbres, dossier de la librairie Comme un roman">L’Enfant des ténèbres</a></em> est un roman foisonnant que les descriptions détaillées privent souvent de rythme, mais le rendu d’une époque, avec ses catégories sociales, ses mœurs, ses artistes, ses notations de tous ordres, est impressionnant. Une page ne suffirait pas à présenter tous ses personnages, que le lecteur suit, de séquence en séquence, à travers l’Europe. <em>« Rien n’est de hasard, sinon par l’ignorance où nous nous tenons des destinées. »</em> Epreuves, dangers, sauvetages, éloignements, retrouvailles nourrissent le suspens de cette <a target="_blank" href="http://lily-et-ses-livres.blogspot.com/2008/09/lenfant-des-tnbres-anne-marie-garat.html" title="La lecture de Lily">saga</a> où une poupée chinoise et une petite bague d’émail bleu permettent, non sans douleur, de réconcilier le passé avec le présent, de Millie à Camille.</span></span></p>
Tania
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Pacte
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2009-12-05T08:30:00+01:00
2009-12-05T08:30:00+01:00
« Car l’amour n’est pas le pacte d’épargne et d’assistance que...
<p class="MsoBodyText"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Car l’amour n’est pas le pacte d’épargne et d’assistance que s’imaginent les gens, mais la faculté ou le talent de deux êtres à partager la tension électrique, érotique et spirituelle d’une seule petite minute d’intuition magique, un résumé d’existence concentré en ce seul instant qui fait croire cette fusion possible. Pourtant une vie entière ne nous permet pas de l’accomplir, en réalité elle s’est accomplie en ce seul instant, et tout le reste de la vie n’est que la longue nostalgie de notre intuition magique. »</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Anne-Marie Garat, <em><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/11/24/mal-famees.html" title="Mal famées">Les mal famées</a></em></span></span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/408972427.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2866746200.jpg" alt="Paris 1945 Couple sur les quais de la Seine (Roger-Viollet).jpg" name="media-62493" id="media-62493" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <div style="text-align: center"><span class="copyright6"><span style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">© Albert Harlingue / Roger-Viollet</span></span></div>
Tania
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Mal famées
tag:textespretextes.blogspirit.com,2009-12-03:3109591
2009-12-03T08:22:00+01:00
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Les commentaires d’ Anne-Marie Garat sur un vieil appareil...
<p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les commentaires d’<a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Marie_Garat" title="Notice Wikipedia">Anne-Marie Garat</a> sur un vieil <a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2009/11/10/objets-d-ecrivains.html" title="Objets d'écrivains">appareil photographique</a> m’ont incitée à la lire : parmi les titres proposés à la bibliothèque Sésame, <em>Les mal famées</em>, moins connu que son passionnant <em><a target="_blank" href="http://www.actes-sud.fr/ficheisbn.php?isbn=9782742760510" title="Présentation du roman sur le site d'Actes Sud">Dans la main du diable</a></em>. Ce roman publié en 2000 commence avec la découverte d’une petite maison d’angle, dans une impasse abandonnée : <em>« Une maison comme celle-là, nous n’en voulions pas. Marie disait : sache-le, une maison, c’est le poison. Le toit et les caves sont sources de contrariétés. Il nous faut un appartement. »</em> Marie Chassagne, la cinquantaine, est cordon-bleu ; pour Lise, couturière repasseuse, <em>« sa nouvelle mère ».</em> Mais le gérant les a bientôt mises dans sa poche. En voyant Lise tout émue par cette ébauche de nouveau foyer, Marie loue la maison de l’impasse, elle qui a<br /> déjà trop longtemps vécu seule.</span></span> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><a target="_blank" href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1872677191.jpg"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/3617021929.jpg" alt="Paris sous la neige par Roger-Viollet (1944).jpg" name="media-62492" id="media-62492" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></span></div> <div style="text-align: center"><span class="copyright6"><span style="font-family: Arial; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt;">© LAPI / Roger-Viollet sur <a href="http://www.parisenimages.fr/fr/">http://www.parisenimages.fr/fr/</a></span></span></div> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">A quatre ans déjà, ses parents paysans l’envoyaient garder des chèvres ou gaver des canards. Puis ils l’avaient placée comme bonne chez des bourgeois de Biarritz, <em>« la chance de sa vie ».</em> Là, pour la première fois, Marie avait vu la mer. Et un cuisinier <a target="_blank" href="http://www.bibliosurf.com/Hongrie" title="Extrait de « Hongrie » par A.-M. Garat">hongrois</a>, Jozsef Babits, avait pris en affection cette petite <em>« idiote des montagnes »</em> venue du Béarn. Au grand étonnement de Marie, le militaire qui les emploie, aux yeux et aux oreilles très sensibles, et qui aime trousser les filles, se métamorphose lors de ses réceptions en <em>« homme de grande vie ».</em> Quant à Babits, véritable artiste de la cuisine, <em>« sous ses dehors de personne déplacée, c’était une crème d’homme, une sauce à la malvoisie, un baba au rhum. »</em> Il a perdu une petite fille de dix ans et Marie lui ressemble. Il l’initie par amitié à l’art de cuisiner, dont elle fera son métier.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Emmenée un jour à Paris, avenue de Wagram, par M. Reutlinger, elle s’adonne à cet <em>« art ingrat, toujours à recommencer pour régaler les gens. »</em> La voilà bientôt<br /> chef de petites souillons. La deuxième guerre éclate, son patron se cache. Elle va travailler chez les Johnston. C’est là qu’elle adopte spontanément la jeune Lise toujours aux aguets du courrier d’un fiancé <em>« caché dans les bois »</em> pour échapper au <a target="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_du_travail_obligatoire" title="Notice Wikipedia">STO</a>. Et quand la mère de Marie s’éteint, elles vont ensemble chercher ses meubles : <em>« rien de plus beau et de plus utile que le ménage d’une vieille du Béarn. »</em></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Lise, dix-huit ans, prend tout de ce que lui donne Marie, y compris ses souvenirs. Cette maison devient leur premier « chez soi » : <em>« nous nous tenions chaud par nécessité, en cet hiver de grand faim et froid »</em>, c’est l’hiver 1942. Elle croit lui<br /> faire plaisir en achetant d’occasion une cuisinière à charbon en échange de ses économies, cause de leur première dispute. Pour Marie, c’est une mauvaise affaire, elles n’ont pas les moyens de se procurer du charbon, mais Lise retourne chez le revendeur, obtient de sa femme un tuyau de rechange et, après lui avoir recousu un vieil édredon, de quoi se chauffer un peu.</span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"> </p> <p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; mso-outline-level: body-text;"><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Les « mal famées » sont deux pauvres femmes qui ont servi toute leur vie sans rien avoir à elles. Dévouées : quand Reutlinger leur apporte une valise à cacher dans leur cave, elles acceptent sans aller y regarder ; lorsque la fille de Johnston fait une fausse couche la veille de Noël, elles nettoient tout sans rechigner, en plus de la charge du dîner raffiné à préparer. Ce soir-là pourtant, le maître a un mot de trop : Marie, excédée par son mépris, rend son tablier. </span></span><span style="font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;">Commence alors une vie étrange, inoccupée, à la maison de l’impasse. Dans le quartier en ruine qui semblait déserté par ses habitants, les apparences se révèlent mensongères. Un volet toujours baissé, une nuit, se lève brièvement. Autour d’elles, on se cache sans doute. Bientôt au bout de leurs maigres réserves, elles crient famine et finissent par sortir dans le grand froid à la recherche de Dieu sait quoi. Lise, voyant Marie au bord de la crise d’inanition, l’emmène chez Fréhel, la femme du marchand d’occasions, qui les accueille comme des anges providentiels : il y a un cadavre chez elle, et une petite fille cachée dans un placard, dont elle ne sait que faire. Et de la soupe chaude.</span></span></p> <p><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">C’est <a target="_blank" href="http://www.actes-sud.fr/ficheisbn.php?isbn=9782742728763" title="Les premières pages à lire sur le site d’Actes sud">un film noir et blanc</a> qu’Anne-Marie Garat fait défiler devant nos yeux dans <em><a target="_blank" href="http://alireetacroquer.blogspot.com/2009/06/les-mal-famees-danne-marie-garat.html" title="Les Mal famées sur Sucrez… Salez… Lisez !">Les mal famées</a></em>, aux heures sombres de la guerre et de la pauvreté, aux taches claires des tabliers de bonne et de Paris sous la neige. <em>« Sous la pellicule des choses, la vie est un chaos risible du oui et du non tirés au hasard de leurs dés par les dieux féroces. »</em> Féroces, oui, les mal famées le seront aussi, si on les pousse à bout.</span></p>