Last posts on fernandel2024-03-28T16:17:22+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/fernandel/atom.xmlMarc Alpozzohttp://marcalpozzo.blogspirit.com/about.htmlEntretien avec Laurent James. Fernandel, un saint méconnutag:marcalpozzo.blogspirit.com,2022-01-14:32621982022-01-14T06:00:00+01:002022-01-14T06:00:00+01:00 L’éditeur de Laurent James m’a adressé un curieux récit, décrivant...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">L’éditeur de Laurent James m’a adressé un curieux récit, décrivant l’acteur populaire Fernandel, de la première moitié du XXe siècle, comme on ne l’avait jamais montré. Selon l’auteur de ce court essai, Fernandel serait un saint. Très intrigué, j’ai décidé d’aller à la rencontre de cet écrivain, qui s’est largement expliqué sur sa thèse. Compte-rendu... Cet entretien est d'abord paru dans la revue en ligne <span style="color: #800000;"><em>Boojum</em></span>. Il est désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/00/2851427008.jpeg" id="media-1136751" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-1136752" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/1863604330.jpeg" alt="laurent.jpeg" />Marc Alpozzo : Pour le cinquantenaire de la mort de l’acteur Fernandel, vous nous proposez une hagiographie intitulée Saint Fernandel. On pourrait penser à un canular ou une provocation. Mais non, vous êtes très sérieux. Vous voyez en Fernandel « le guérisseur universel de toutes les misères du monde et le dispensateur cosmique de tous les bonheurs humains » (« Carte-Préface » par Michel Marmin). Pouvez-vous nous éclairer ?<br /><br /></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Laurent James : La question du rire, et surtout du rire fernandélien, est un sujet à considérer avec un très grand sérieux, ce même sérieux que nous mettions en jeu lorsque nous étions enfants. Ce n’est pas pour rien que mon ouvrage se termine sur un clin de moustache à Nietzsche… Il n’y a en effet ni canular ni provocation chez moi. Il existe une analogie substantielle entre les métiers de médecin et de comique, tous deux relevant de la sécularisation de la prêtrise. Et lorsque le comique atteint ce niveau de guérison universelle noté par Marmin, on peut affirmer qu’il est parvenu à être également médecin : c’est donc un prêtre complet. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">De manière complémentaire à la fonction éminemment solitaire du prophète, celle du prêtre consiste à tenter de guérir à la fois la collectivité humaine et chaque individu qui la constitue, afin d’opérer en notre fin de cycle cette « transmutation qualitative » dont parlait avec ferveur Raymond Abellio, crucifiant le Fils de l’Homme sur le cercle de la multiplicité pour l’élever au statut de Fils de Dieu. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Pour répondre de manière littérale à votre question, le seul éclairage que je puisse vous apporter est la confirmation que c’est bien Fernandel, et lui seul, qui nous éclaire. Il fait partie de cette petite troupe ambulante de porteurs de Feu du vingtième siècle, dont la mission est de nous préparer à la Pentecôte, ce surgissement concomitant d’abondance de malheur et de surabondance de la Grâce qui marque notre époque terminale.<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M.</strong> </span><strong style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">A. : Fernand Contandin, dit Fernandel, est né le 8 mai 1903 à Marseille et il est mort le 26 février 1971 à Paris. C’était un acteur, un humoriste, un chanteur et un réalisateur français. Ayant campé cent quarante-huit rôles au cinéma, on peut dire que vous vous attaquez à une icône de la culture française. Fernandel représente à lui tout seul le cinéma populaire de la première moitié du XXe siècle. Que vous inspire cette disparition, à laquelle vous avez voulu rendre hommage en publiant cet essai pour le cinquantenaire de la mort de Fernandel ? Une autre icône du cinéma populaire a également disparu récemment, celle-ci appartenant plus à la seconde moitié du XXe siècle, Jean-Paul Belmondo. Est-ce que pour vous cela signe la disparition de la culture française telle que nous l’avons connu jeunes ?<br /><br /></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong>L.<strong> </strong></span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">J. : Fernandel a tourné au moins autant de longs-métrages après 1945 qu’avant, avec des rôles aussi marquants que Crésus, Don Camillo, Dagobert ou Ali Baba. Et je n’insisterai jamais assez sur l’importance tout à fait fondamentale de </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Heureux qui comme Ulysse</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">, son dernier film où il endosse le rôle d’un garçon de ferme vivant une authentique Odyssée camarguaise pour sauver un cheval vieillissant des griffes d’un picador. Votre formule « icône de la culture française » n’est que partiellement vraie. D’abord, il est tout à fait juste que Fernandel soit une icône : il a représenté tellement de saints à l’écran, tellement d’hommes exemplaires parvenant à emprunter la voie droite quelles que soient les circonstances et les lieux de leur existence (ce qui est la définition même de l’Église catholique </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">et</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> orthodoxe), qu’il est devenu saint lui-même. Chaque film de Fernandel ruisselle de gouttes de sueur tombées du voile de Véronique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">En revanche, je ne suis pas d’accord avec le fait que l’icône fernandélienne relève de la culture française, ce qui me permet de répondre à votre dernière question. Ce qui disparaît avec la mort de Fernandel, c’est bien la fraction gauloise de la culture cinématographique française. J’ai toujours écrit que la mission historique de la France avait été d’éradiquer toute trace de civilisation celte sur ses terres : langue, musique, vêtements, cuisine, danse, … et même religion, puisque le christianisme gaulois a été mis au pas, pontificalisé et filioquisé par les Carolingiens. Jean Phaure notait que la démolition de la tour de Boulogne-sur-Mer par Louis XIV était le dernier acte d’une longue série de destructions de tout élément d’architecture gauloise par les rois de France. N’oubliez jamais que ce que la République fait subir à la France, la France l’a fait subir à la Gaule. Eh bien, vous remarquerez que le cinéma intègre cette double dynamique du meurtre à son propre niveau historique. La présence d’acteurs profondément ancrés dans la terre de Gaule comme Fernandel ou Raimu n’était concevable qu’au début du vingtième siècle. La France a pris ensuite le relais, avec de Funès ou Belmondo, dont j’admets la grandeur indiscutable – même si, pour moi, elle est absolument incomparable avec celle de Delon, l’un des rares génies de notre temps, tous secteurs artistiques confondus. Et, aujourd’hui, nous n’avons plus de cinéma français depuis belle lurette, mais un cinéma républicain. Jacques Dufilho a eu du mal à se faire une petite place, entre Bruel et Omar Sy…<br /><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>M. </strong></span><strong style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">A. : Fernandel ré-enchanteur, dites-vous, homme total, Fernandel un saint. Quel héritage laisse-t-il aujourd’hui pour les générations futures, selon vous ?<br /><br /></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong> </strong>L. </span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">J : Fernandel nous laisse entrevoir la possibilité d’un grand Renversement ; il nous montre les prémices de ce que Jean Parvulesco appelait le Retour des Grands Temps. Un an après son entrevue avec Don Camillo, Pie XII publiait son encyclique </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Ad Coeli Reginam</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> appelant au renouveau marial de l’Église triomphante, saluant Marie comme « Reine et Maîtresse des cieux et de la terre ». L’héritage de Fernandel n’a rien à voir avec une quelconque cinéphilie des catacombes : il s’agit d’abattre le moralisme abject de Rome, de synthétiser dans sa propre chair </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Don Camillo en Russie</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> et </span><em style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;">Don Camillo et les contestataires</em><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> en hâtant la fin concomitante du communisme et du libéralisme, et bâtissant la réunification du Grand Continent, avec le Saint-Esprit comme viatique. Je laisse le dernier mot à Parvulesco : « Être en armes, n’est-ce pas être, à jamais, au centre, au centre absolu ? Et tout ce qui, à présent, va devoir se faire, s’y fera sous le signe de la réintégration finale du cycle dont la marche historique dans les temps avait été constituée, affirmée en avant de par la seule désintégration de sa propre unité virginale des origines : à l’Immaculée Conception des Commencements va devoir répondre, une fois le cycle actuel entièrement révolu, et n’est-il pas en passe de l’être, l’Immaculée Conception de la Fin ».</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong><span style="color: #800000;">À voir aussi :</span></strong><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/O9X2nGmKDbo?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Fernandel et Gino Cervi dans <em>Le retour de Don Camillo</em> (de Julien Duvivier, 1953)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong>Laurent James, <em>Saint Fernandel</em>, Éditions Nouvelle Marge, Août 2021.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800000;"><strong>En ouverture : Fernandel dans le rôle de Don Camillo.</strong></span></p>
Bredinhttp://bar-zing.blogspirit.com/about.htmlIl n'est jamais trop tard pour bien fairetag:bar-zing.blogspirit.com,2015-09-17:30559952015-09-17T15:59:00+02:002015-09-17T15:59:00+02:00 Guy Béart vient de mourir Ce « troubadour rêveur »...
<pre style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: x-large;"><strong>Guy Béart vient de mourir</strong></span></pre><pre style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce « troubadour rêveur » était un troubadour soporifique</span></span></pre><p align="justify"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"> </span></p><p align="justify"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">En 1958, nous étions de grands garçons sans être des adultes. L'après-midi des dimanches, nous fréquentions surtout les cinémas. La chansonnette <em>L</em><em>' Eau Vive, </em>à l'eau de rose, devenue rengaine du juke-box dans le snack-bar nous dissuada d'aller voir le film signé François Villiers. A notre âge, les miches de « <em>La Mome vert de gris</em> » ou encore les épaules de Lino Ventura en gorille de service nous plaisaient beaucoup, trop peut être, ne laissant pas de place pour des sentiments au fil d'une eau sans sel.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"> </span></p><p align="justify"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Alors, votre Guy Béat …</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-883240" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://bar-zing.blogspirit.com/media/02/00/2529505281.jpg" alt="Guy-Béart.jpg" /></p><p align="justify"> </p>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlAvec Denisa.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2015-06-03:30488612015-06-03T06:16:00+02:002015-06-03T06:16:00+02:00 Puisqu’on doit faire un bon trajet en voiture, partir plus tôt et rouler...
<em><strong>Puisqu’on doit faire un bon trajet en voiture, partir plus tôt et rouler modérément pour pouvoir écouter Avanti, dès 6H du matin. <br />Longer tout d’abord la plage dorée et, parce que la mer est si belle et parce que le thème de l’émission, c’est l’eau, stopper la voiture, la garer, et, vite fait bien fait, aller se trempouiller les pieds. Les doigts de pied sont tout ravis : ils s’agitent comme des petites crevettes. <br />Reprendre la route au moment où Denisa parle de Scarrrrlati et s’amuser à parler en roulant des rrr. Avec Sibelius qu’on aime tant, partir en Karélie. C’est là-haut, tout au nord. Ce matin, on va vers le nord aussi, mais on restera dans ce Sud admirable où le Soleil et le Vent règnent tour à tour. <br />La route avalée change le paysage : on a tourné le dos à la mer et on se dirige vers la montagne : le Garlaban s’annonce ; on le laissera à gauche pour aller vers la Ste Baume. C’est beau tout ça. La pierre blanche calcaire qui affleure, la végétation encore bien verte en ce début de juin, les genêts, les pins. Quel temps fait-il en Karélie ce matin ? Fait-il aussi beau ? Peut-on y voir de grands champs de blé et de coquelicots, et des vignes vert printemps si belles dans le soleil rasant du matin ? <br />On s’enfonce dans les bois en écoutant Fernandel dire un poème charmant sur l’eau de la rivière. On se promet de le retrouver et de le recopier pour l’apprendre par cœur. Après, c’est Debussy, Bizet, Chopin, Donizetti, mais on ne saura pas la bonne réponse au kezako. <br />Merci Denisa. <br /></strong></em>
Jean Julienhttp://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/about.htmlL'auberge rougetag:leblogdejeanjulien.blogspirit.com,2014-04-13:30016852014-04-13T13:11:00+02:002014-04-13T13:11:00+02:00 Bien que nous soyons en 1951 et que la guerre froide règne alors sur le...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Bien que nous soyons en 1951 et que la guerre froide règne alors sur le monde, cette auberge n’est pas rouge car communiste mais rouge parce qu’elle fut le théâtre d’une foultitude de meurtres. Inspiré d’un fait divers authentique survenu en Ardèche vers 1820, le film d’Autant-Lara est l’un des trois qui ont marqué ma mémoire d’enfant avec <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les grandes espérances</em> (ma publication du 18 mars 2014) et <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Quand passent les cigognes</em>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000;"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-795089" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/media/02/01/565294995.jpg" alt="Affiche de L'auberge rouge.jpg" /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Contrairement au titre des <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Grandes espérances</em>, que j’avais totalement oublié, j’ai conservé celui de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’auberge rouge</em>, peut-être parce que j’ai vu ce film un peu plus âgé (mais je n’ai aucune idée de la date) ou que les circonstances ont fait que je l’ai mieux retenu. Et puis, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les grandes espérances</em> est un titre bien abstrait pour un enfant alors que <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’auberge rouge</em> lui parle.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Ces deux films n’ont a priori pas grand-chose en commun. Mis à part l’esthétique du noir et blanc et une mise en scène et un jeu d’acteurs proches de ceux du théâtre, les scénarii ont peu de points communs. Mais en visionnant à nouveau <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’auberge rouge</em>, disponible en DVD et remastérisé de belle manière, je me suis rendu compte que les images du film d’Autant-Lara qui avaient marqué mon souvenir n’étaient pas si éloignées de celles des <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Grandes espérances</em>. Le 19<sup>ème</sup> siècle avec ses règles sociales et ses costumes. La grande salle de l’auberge avec sa longue table, certes entourée de vie et non pas figée comme celle Miss Avisham.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-795092" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/media/02/01/2596986006.jpg" alt="Auberge rouge repas.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">La salle à manger de l'auberge avec sa longue table</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> Le novice, Jeannou qui accompagne le moine capucin joué par Fernandel, Jeannou plus âgé que Pip enfant mais qui doit avoir le même âge que Pip jeune homme.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-795093" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/media/00/01/1637385443.jpg" alt="Didier d'Yd Auberge rouge.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">Jeannou (Didier d'Yd)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> L’atmosphère obscure du film qui se déroule en hiver, la nuit, dans une auberge mal éclairée. L’arrivée de la lumière non pas par un dévoilement mais par le lever du jour, la lumière éblouissante d’un paysage de montagne enneigé. Et puis il y a cette scène qui m’a tant marqué et qu’on ne retrouve pas dans l’adaptation de Dickens, celle au cours de laquelle Jeannou et la belle Mathilde, la fille des aubergistes criminels, bavardent, badinent dans le foin de la grange. Elle est restée empreinte d’une grande sensualité dans mon souvenir alors qu’en la revoyant adulte je la trouve bien prude. Mais quand on est enfant, le grand mystère des relations entre les adultes nous taraude. « C’est quoi l’amour ? » demandais-je alors régulièrement à mes parents. J’avais là sous mes yeux le début d’une réponse confuse qui m’avait échauffé les sangs…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">L’intrigue de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’auberge rouge</em> est simple. Elle se déroule vers 1830. Un couple d’aubergistes sans scrupules fait fortune à Peyrabelle dans le Vivarais sur la route qui relie le Puy à Privas en Ardèche.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-795090" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/media/02/00/1435490151.jpg" alt="auberge-rouge-1951-03-g[1].jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">Le moine-capucin (Fernandel) et le novice-Jeannou arrivent à l'auberge</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Avec l’aide d’un grand « Nègre » nommé Fétiche, interprété par Lude Germain, ils droguent les voyageurs isolés, les trucident, volent leurs biens et les enterrent dans le jardin de l’auberge quand ils ne donnent pas leurs cadavres dépecés à manger aux cochons dont ils nourrissent ensuite leur futures victimes (c’est ce qu’on appelle maintenant l’économie circulaire, je crois…). Quand on pense que ce scénario est inspiré d’une histoire vraie, cela fait froid dans le dos.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-795091" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/media/01/00/1322970815.jpg" alt="Lude Germain.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">Fétiche (Lude Germain)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> Mais dans le film d’Autant-Lara, toute cette histoire sinistre est traitée sur un mode humoristique. Tous les ingrédients étaient réunis pour un drame bien sombre mais le spectateur se retrouve devant une comédie grinçante, désopilante servie par des acteurs hors pair comme Fernandel, Carette et Françoise Rosay. Une vraie comédie où la scène de confession entre le moine capucin (Fernandel) et la femme aubergiste (Rosay) constitue un morceau d’anthologie. Pour le couple d’aubergistes et son complice Fétiche, c’est le début de la fin. La femme a tout dévoilé au moine qui est cependant tenu par le secret de la confession. Ce dernier va s’efforcer de sauver les voyageurs qui logent à l’auberge et sont déjà prêts à être trucidés drogués qu’ils sont par un puissant somnifère. Au milieu de ces trois adultes occupés par le crime (les aubergistes et Fétiche) ou sa dénonciation (le moine), le groupe de voyageurs au sein duquel sévit l’impayable Jacques Charron (de la Comédie française) fait preuve d’une inconscience totale et se comporte avec une puérilité surprenante. On dirait de grands enfants qui ne pensent qu’à rire et s’amuser. Les deux jeunes gens, la fille des aubergistes, Mathilde jouée par Marie-Claire Olivia, et le novice qui accompagne le moine, Jeannou joué par Didier d’Yd, font preuve de beaucoup plus de maturité que les adultes. Ils éprouvent l’un pour l’autre le coup de foudre, ils s’aiment et leur amour, avoué sur le foin de la grange, devient plus fort que tout : plus fort que la religion catholique représentée par le moine, plus fort que la désapprobation parentale. Ils disent non aux carcans de l’église et de la famille. Jeannou ne dit-il pas au moine « Je n’écoute pas ! ». Ce moine qui l’a surpris avec Mathilde dans la grange et s’exclame « Malheureux ! Avec une fille ! » Encore heureux que ce ne fût point avec un garçon ! Le moine accepte de les marier dans l’espoir de gagner du temps pour sauver les voyageurs endormis après avoir convaincu les parents-aubergistes qu’avoir un gendre fils d’un juge serait une bonne chose pour eux, au cas où…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La scène du mariage dans la grande salle de l’auberge est très drôle car les voyageurs ronflent tant qu’ils peuvent pendant que le moine essaie de faire traîner la cérémonie en longueur. Comme dans toutes les bonnes comédies, l’arrivée du Deus ex machina sous la forme de deux gendarmes vient sauver la joyeuse bande des voyageurs endormis des griffes des aubergistes. Les gendarmes ont en effet trouvé le singe dont le propriétaire, musicien ambulant, tué au début du film par les aubergistes et Fétiche. Le singe est joué par un enfant déguisé, cela se voit mais reste drôle.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Scène finale : le mariage des deux jeunes gens interrompu par l’arrivée des deux gendarmes qui coïncide avec le lever du jour (encore un mariage interrompu, comme celui de miss Avisham dans<em> Les grandes espérances, </em>et encore une robe de mariée comme celle que porte la même Miss Avisham 20 ans après...). Le cadavre du musicien ambulant, rigidifié par le froid, apparaît sous un bonhomme de neige qu’il faut déplacer pour laisser passer la diligence qui doit transporter les voyageurs à Privas. Sous les coups de boules de neige envoyées par le moine, toujours tenu par le secret de la confession et qui ne peut rien DIRE aux gendarmes, le bonhomme de neige où le corps est caché se désagrège. C’est la charmante Mathilde qui avait eu l’idée de le cacher ainsi…</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><img id="media-795094" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdejeanjulien.blogspirit.com/media/00/02/1759718192.jpg" alt="Auberge rouge.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">Le bonhomme de neige dans lequel est caché le cadavre (Rosay en femme aubergiste, Fétiche, Jeannou, Carette en aubergiste, Mathilde avec la robe de mariée de sa mère, )</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> Les aubergistes démasqués sont arrêtés par la maréchaussée ainsi que le terrible Fétiche. Nous sommes sortis de la nuit du crime pour entrer dans la lumière de la vérité. Le contraste est saisissant puisque nous sortons des décors des studios de Boulogne pour des images d’extérieur tournées dans les Alpes. Finalement, tout comme dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les grandes espérances</em>, on passe de la pénombre à la lumière. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le moine capucin ne s’exclame-t-il d’ailleurs pas : « Qu’elle a été longue cette nuit ! ».</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La lutte du bien et du mal, du jour et de la nuit, thématique chère au 19<sup>ème</sup> siècle. Mais cette thématique prend tout son sens dans les années qui suivent la seconde guerre mondiale au 20<sup>ème</sup> siècle. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les grandes espérances</em> date de 1946. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’auberge rouge</em> de 1951. On vient de sortir de cinq années de conflit mondialisé et de découvrir l’horreur des camps d’extermination. Les morts se comptent par millions. Faut-il lire le film d’Autant-Lara comme une parabole de cette période sombre, la guerre, qui débouche sur la paix et la lumière ? L’inconscience des adultes-voyageurs est portée à son comble dans ce film. Ils repartent avec leur diligence, sauvés des griffes du trio criminel, mais tombent dans un ravin qu’ils franchissaient sur un pont de bois préalablement saboté par Fétiche pendant la nuit précédente (les criminels prévoyaient de récupérer ainsi leurs biens). Le moine-capucin a échoué dans son projet. Il n’a pas réussi à sauver ses brebis. Lui, qui à plusieurs reprises dans la nuit s’est senti abandonné par Dieu, échoue in fine puisque les rescapés meurent tous dans l’accident du pont saboté. Il s’enfuit dans le paysage enneigé, épouvanté. Que fait Dieu ? Les deux jeunes gens sont sains et saufs : on les voit une dernière fois marcher enlacés sur la route enneigée : ils ne sont pas montés dans la diligence de la mort. Le trio des criminels quant à lui marche encadré par les gendarmés sur le chemin enneigé.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Leur inconscience a perdu les voyageurs. La foi du moine-capucin n’a pas sauvé ces derniers (le film a été jugé anticlérical à sa sortie). Le trio criminel file vers la guillotine. Les seuls rescapés sont donc les jeunes et beaux amoureux. Est-ce pour cela qu’enfant je les ai aimés ? Ils émergent d’un monde d’adultes bien sombre. Et ils sont sauvés par leur passion. Tout cela, je ne faisais que le deviner, le sentir. Je n’avais pas les mots pour identifier clairement ce que j’éprouvais. Dans la salle de classe transformée en cinéma où ronronnait le projecteur 16 millimètres, avais-je sans doute confusément découvert ce soir-là vers où il serait bon de me tourner, plus tard. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"> </span></p>
alfaV12http://www.alfavendee.com/about.htmlActeurs au volant d'une Alfa Romeo ...tag:www.alfavendee.com,2012-09-17:29212342012-09-17T10:33:00+02:002012-09-17T10:33:00+02:00 Fernandel ... http://www.alfavendee.com/tag/don%20camillo Jean...
<p style="text-align: center;"><a href="http://www.alfavendee.com/media/00/00/252832979.jpg" target="_blank"><img id="media-686063" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.alfavendee.com/media/00/00/2956617110.jpg" alt="427032_10151068201282867_173292013_n.jpg" /></a></p><p>Fernandel ... <a href="http://www.alfavendee.com/tag/don%20camillo">http://www.alfavendee.com/tag/don%20camillo</a></p><p>Jean Claude Brialy .. <a href="http://www.alfavendee.com/tag/chabrol">http://www.alfavendee.com/tag/chabrol</a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.alfavendee.com/media/01/00/4083857132.jpg" target="_blank"><img id="media-686064" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.alfavendee.com/media/01/00/3210016201.jpg" alt="RDA00017904.jpg" /></a></p><p style="text-align: left;">Marcello Mastroianni .. <a href="http://www.alfavendee.com/tag/fellini">http://www.alfavendee.com/tag/fellini</a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.alfavendee.com/media/01/02/142819878.jpg" target="_blank"><img id="media-686065" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.alfavendee.com/media/01/02/3399177093.jpg" alt="422253_10151063520962867_1522334889_n.jpg" /></a></p><p> </p>