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Extension du désert en Espagne : salauds de moutons
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2023-05-02:3300571
2023-05-02T11:44:04+02:00
2023-05-02T11:44:04+02:00
Extension du désert en Espagne : salauds de moutons. Je publie à...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><em><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Extension du désert en Espagne : salauds de moutons.</span></em></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je publie à nouveau cette note d’il y a quatre ans tant la situation espagnole est problématique, en espérant contribuer à mieux la comprendre. Car la désertification avance en Espagne. Ce pays disposait autrefois d’importantes forêts, il y a 1 000 ans et plus. Aujourd’hui il est devenu en partie une écorce sèche et une tête de pont du désert en Europe. Le sud et le centre du pays sont les plus touchés. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2287149133.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-248386" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/6265591.jpg" alt="espagne,désertification" /></a>L’or brun</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Toutes les <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://www.cairn.info/revue-annales-2011-1-page-105.htm" target="_blank" rel="noopener">forêts méditerranéennes</a></span> ont été exploitées de manière intensive depuis environ 3 000 ans. Le bois était alors comme le pétrole aujourd’hui, avec de nombreux usages dérivés: source d’énergie pour se chauffer, cuire, travailler le métal, entretenir des bains, fabriquer des briques, pratiquer la crémation, etc.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il faut ajouter l’usage mobilier et les besoins en charpentes dans les édifices publics et privés. La fabrication d’outils, de chars et charrettes. La construction d’importantes flottes de guerre et de commerce, de camps militaires et de matériel de combat et d’intendance pour les troupes en campagne. Le défrichage pour l’agriculture – parfois en brûlant simplement les forêts. La population augmentant régulièrement, les besoins augmentaient également.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Tout autour de la Méditerranée les forêts, gisement de cet or brun, ont été surexploitées, dirait-on aujourd’hui. Cependant nous devons y voir la nécessité de survie et de développement des populations de l’époque. Pour cette même raison nous utilisons le pétrole, qui a largement contribué à l’amélioration des conditions de vie sur la planète malgré les inconvénients liés à son utilisation.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En Espagne la forêt subit ensuite une seconde vague de défrichement. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En effet après la Reconquista le pays connaît une période de conquêtes et de guerres qui nécessitent la construction de grandes armadas. On a défriche donc de manière soutenue.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3001052281.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-248387" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1434550700.jpg" alt="espagne,désertification" /></a>L’économie du mouton</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Mais le coup de grâce vient des moutons. <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://www.slate.fr/story/166253/histoire-espagne-secheresse-elevage-moutons-moyen-age" target="_blank" rel="noopener">L’élevage de cet</a><a style="color: #800000;" href="http://www.slate.fr/story/166253/histoire-espagne-secheresse-elevage-moutons-moyen-age" target="_blank" rel="noopener"> ovin</a></span> se développe rapidement et fortement surtout à partir du XVe siècle. Le rendement sur le marché est élevé et les infrastructures minimales. Les bergers sillonnent le pays lors de longues transhumances. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Regroupés au sein d’une <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://journals.openedition.org/strates/1050" target="_blank" rel="noopener">puissante structure</a></span> corporatiste, la Mesta, ils ont le droit de traverser les récoltes et de couper du bois pour leur usage. L’économie du mouton entre dans l’alimentation et dans l’industrie textile de l’époque:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #000080;">Les propriétaires se lancent dans l’élevage, plus rentable que d’autres types d’agriculture, et choisissent le mouton: c’est un animal qui se reproduit vite, qui ne consomme pas trop, et dont on peut manger la viande –et en plus, les musulmans aussi en mangent, à la différence du porc. Surtout, on peut en exporter la laine, notamment vers les Flandres, où l’on fabrique des vêtements pour toute l’Europe médiévale.</span> »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Après plusieurs siècles de cette économie, les forêts du centre et du sud de l’Espagne ont presque disparu. Les sols s’en sont trouvés asséchés et appauvris. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span class="s1">« <span style="color: #000080;">Les conséquences environnementales sont évidemment massives, et terribles. Au fil des années, les moutons grignotent peu à peu la couverture forestière de l’Espagne –exactement comme </span></span><span style="color: #000080;"><span class="s2">les lapins ont pu le faire, au XIX</span><span class="s3"><sup>e</sup></span><span class="s2"> et</span> <span class="s2">XX</span><span class="s3"><sup>e</sup></span><span class="s2"> siècles, en Australie</span><span class="s1">. Dès la fin du XV</span><span class="s5"><sup>e</sup></span></span><span class="s1"><span style="color: #000080;"> siècle se multiplient les sécheresses, qui sont en grande partie dues à ces changements environnementaux.</span> »</span></span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><strong><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/1397703424.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-248388" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/678843734.jpg" alt="espagne,désertification" /></a>« Point chaud » atmosphérique</span></strong></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La Mesta a été abolie en 1836.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #000080;">Mais il est trop tard. Les millions de moutons ont causé des dégâts quasiment irrémédiables à la couverture végétale, et notamment au milieu du pays, là où les différentes routes de la transhumance se croisaient.</span> »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Si aujourd’hui cette économie pastorale n’est plus que fragmentaire et limitée, les plantations d’oliviers en Andalousie et le maraîchage hors-sol continuent à appauvrir ces sols et à en épuiser les eaux souterraines.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le réchauffement que nous connaissons a peu d’influence directe sur la désertification de certaines régions de l’Espagne. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Indirectement, des bulles chaudes ou des vagues de chaleur remontant du Sahara à la faveur d’une grosse dépression atlantique, rencontrent <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2019/06/02/rechauffement-l-autoroute-espagnole-ou-la-poussiere-dans-l-o-299104.html" target="_blank" rel="noopener">au-dessus de la péninsule</a></span> une chaleur accumulée (faute de couvert végétal) qui s’ajoute à la masse d’air initiale.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La phase actuelle de réchauffement n’a donc pas engendré la désertification en Espagne, dont la cause est plus ancienne. Si la chaleur supplémentaire facilite les incendies, elle n’influe pas de manière décisive cette désertification, conséquence de la déforestation du Moyen-Âge et des sécheresses récurrentes que cela a engendré, et qui s’auto-entretien faute d’une reforestation. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">En revanche, l’absence de couvert végétal rafraîchissant au niveau du sol contribue à réchauffer l’atmosphère régionale de l’ouest européen.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La recréation d’un couvert végétal utile sera très longue. Elle ne dépendra pas de la réduction du CO2 atmosphérique mais de stratégies régionales et locales.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">À lire aussi:</span></em></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"><em><span style="text-decoration: underline; font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2019/06/03/rechauffement-l-autoroute-espagnole.html">Réchauffement: l'autoroute espagnole</a></span></span></em></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"><em><span style="text-decoration: underline; font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2022/06/19/canicules-espagnoles-revenons-a-nos-moutons.html">Canicules espagnoles: revenons à nos moutons</a></span></span></em></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
hommelibre
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Humidité des sols : la sécheresse est-elle vraiment enrayée ?
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2023-04-08:3340576
2023-04-08T09:34:00+02:00
2023-04-08T09:34:00+02:00
Humidité des sols : la sécheresse est-elle vraiment enrayée ? Je...
<p class="p1"><em>Humidité des sols : la sécheresse est-elle vraiment enrayée ?</em></p><p class="p1">Je mentionnais récemment la <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2023/04/02/en-mars-la-secheresse-marque-le-pas-3340243.html">recharge en humidité</a></span></span> des sols en France. Mars a été pluvieux. Mais le risque de pénurie ou de sécheresse n’est pas encore écarté. L’image 1 (clic pour agrandir) d’info-sécheresse montre les nappes phréatiques de surface. Les nappes profondes sont aussi en situation tendue.</p><p class="p2"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/1757124173.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1353444" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/218707483.png" alt="sécheresse,arbres,désert,réchauffement,pluie,sols,humiditl" /></a>Racines</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’image 2 de Météoblue montre le taux d’humidité des sols entre 10 et 40 cm de profondeur. L’image 3 montre le taux entre 100 et 200 cm. Ce taux varie selon les précipitations, la qualité du sol et sa capacité hydrophile.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Dans la plupart des régions où la tendance est au bleu, le taux d’humidité varie entre 20 % et 35 %. C’est déjà bien, mais cela peut encore être mieux. Sans surprise le sud-ouest et l’ouest de la France sont plus secs. L’influence réchauffante de l’Espagne se fait remarquer. La Suisse est plutôt bien servie, surtout la Romandie.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Par contre il y a un souci avec l’Espagne. J’ai déjà documenté les causes des sécheresses et désertifications, en particulier l’économie du mouton pendant le <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1214278268.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1353445" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/2616589862.jpeg" alt="sécheresse,arbres,désert,réchauffement,pluie,sols,humiditl" /></a>Moyen-Âge, <strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2019/10/31/extension-du-desert-en-espagne-salauds-de-moutons.html">ici</a></span></span></strong> et <strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2022/06/19/canicules-espagnoles-revenons-a-nos-moutons.html">ici</a></span></span></strong>. Il faut creuser à plus d’un mètre pour trouver un sol humide. La première couche, celle<span class="Apple-converted-space"> </span>où l’on trouve les racines des végétaux, est sèche. À moins de fortes pluies prochainement, les conditions d’une prolongation de la sécheresse sont présentes.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On pense parfois que les racines des arbres descendent très profondément dans la terre pour puiser l’eau. <span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://journalmetro.com/actualites/72546/mythes-et-realites-sur-les-racines-des-arbres/">Ce n’est pas exact</a></span></span>. Certains arbres, comme le saule pleureur, ont de longues racines, mais beaucoup d’entre eux développent leurs réseau racinaires à moins de 1 mètre de profondeur, et même dans les premiers 50 centimètres.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3420141530.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1353446" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/182044591.jpeg" alt="sécheresse,arbres,désert,réchauffement,pluie,sols,humiditl" /></a>Reforester</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">C’est valable par exemple pour l’eucalyptus, arbre intéressant pour l’adaptation au réchauffement et aux sécheresses, dont les racines se développent dans les premiers 50 cm malgré sa hauteur qui peut aller jusqu’à cinquante mètres. C’est aussi valable pour le chêne même si quelques-unes de ses racines peuvent descendre à moins 4 mètres.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Ils tiennent debout en solidarisant leurs racines avec celles d’autres arbres, avec lesquels ils échangent également de l’eau et des nutriments. Un arbre peut développer de nouvelles racines en profondeur en cas de sécheresse, mais le milieu nutritif est alors plus pauvre.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/190667998.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1353447" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3969722354.jpg" alt="sécheresse,arbres,désert,réchauffement,pluie,sols,humiditl" /></a>Les sols d’une grande partie de l’Espagne sont très peu humides à moins de 1 mètre de profond. La terre elle-même s’est appauvrie. Sans un plan d’envergure ce pays sera de plus en plus désertique, et la France recevra les vagues de chaleur saharienne que plus rien ne tempère.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Si la sécheresse récente marque le pas, elle n’est pas encore enrayée. Le volume des dernières pluies était moyen à faible et la végétation consommatrice d’eau sort maintenant. Je ne suis pas rassuré pour l’été prochain, surtout en sachant que les grandes sécheresses documentées en péninsule ibérique peuvent durer plusieurs années consécutives.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Et le réchauffement n’est pas la cause, il ne fait qu’accentuer l’évapotranspiration du couvert végétal et l’assèchement des sols.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2462005983.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1353448" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2872925474.jpg" alt="sécheresse,arbres,désert,réchauffement,pluie,sols,humiditl" /></a></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
Jacques Davier
http://jacquesdavier.blogspirit.com/about.html
Sable sur les Routes
tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2021-07-10:3332892
2021-07-10T11:02:00+02:00
2021-07-10T11:02:00+02:00
Folle tourne tourne la ronde A toute berzingue on dévie Sable sur les...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Folle tourne tourne la ronde</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">A toute berzingue on dévie</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Sable sur les routes du monde</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Efface les traces de vie</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Tourbillons aveugles volètent</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Et traînent les nuages gris</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Violents les simouns fouettent</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Nos antiques Jeep vert-de-gris</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Un voyageur loin sur la route</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Je crie en vain, il n’entend pas</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">On jurerait qu’il chante, écoute</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Allez, courage, hâtons le pas</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">C’est la voix joyeuse du monde</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Folle tourne tourne la ronde</span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Jacques Davier (Juillet 2021)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">La voix joyeuse du monde</span></p>
Tania
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Le khejri
tag:textespretextes.blogspirit.com,2021-03-13:3242028
2021-03-13T08:04:00+01:00
2021-03-13T08:04:00+01:00
« Il voudrait être l’arbre qu’elle rejoint quand elle est...
<p><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3082429223.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1113091" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/521841163.jpg" alt="Frain la_foret_des_29.jpg" /></a>« Il voudrait être l’arbre qu’elle rejoint quand elle est fatiguée. Son tronc. Ses feuilles. Son ombre. Et cette écorce râpeuse qu’elle caresse toujours, d’un geste aussi rituel que fugace, avant d’aller s’asseoir à son pied. Karma ne choisit jamais un acacia ni un figuier, mais cet arbre-là, le khejri. « Les dieux se reposent sous ses feuilles, explique-t-elle en pointant son généreux cercle d’ombre. Même la terre, sous ses branches, reprend des forces, regarde comme elle est grasse ! Le <a title="Khejri, l’arbre qui donne vie au désert (Ca m'intéresse)" href="https://www.caminteresse.fr/nature/khejri-larbre-qui-donne-vie-au-desert-11149668/" target="_blank" rel="noopener">khejri</a>, c’est un arbre qui allaite le monde. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Irène Frain, </span><a title="Djambo et sa légende (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2021/03/05/djambo-et-sa-legende-3242025.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">La forêt des 29</span></em></a></p>
Tania
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Djambo et sa légende
tag:textespretextes.blogspirit.com,2021-03-11:3242025
2021-03-11T08:00:00+01:00
2021-03-11T08:00:00+01:00
Il n’est pas écrit « roman » sous La forêt des 29 d’ Irène...
<p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Il n’est pas écrit « roman » sous <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.michel-lafon.fr/livre/888-La_foret_des_29.html" target="_blank" rel="noopener"><em>La forêt des 29</em></a> d’<a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ir%C3%A8ne_Frain" target="_blank" rel="noopener">Irène Frain</a>, un récit qui se lit comme un roman. Ce n’est pas un roman historique, bien qu’elle se soit très bien documentée sur la légende de Djambo, né en 1451 à Pipisar, dans le nord du Rajasthan, cette région d’Inde appelée alors « le Pays de la Mort », le <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sert_du_Thar" target="_blank" rel="noopener">désert du Thar</a>, à cause des sécheresses à répétition. L’histoire de Djambo le sauveur y est colportée par les Charans, des vagabonds qu’elle appelle aussi <em>« sourciers de la mémoire »</em>. L’eau et la mémoire sont leurs biens les plus précieux.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/452364369.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1113162" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2031209740.jpg" alt="irène frain,la forêt des 29,récit,histoire,inde,désert,eau,arbres,initiation,vingt-neuf,bishnoïs,mode de vie,écologie,culture" /></a><br /><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Une femme Bishnoï arrose un arbre dans sa cour au Punjab. Les murs et le sol sont recouverts de bouse de vache et balayés deux fois par jour. La bouse est renouvelée deux fois par an. <br />Photo par courtoisie de © <a title="Portfolio Bishnoïs de Franck Vogel" href="http://franckvogel.com/francais/portfolio-bishnois.html" target="_blank" rel="noopener">Franck Vogel, </a><em><a title="Portfolio Bishnoïs de Franck Vogel" href="http://franckvogel.com/francais/portfolio-bishnois.html" target="_blank" rel="noopener">Les Bishnoïs</a>.<br /></em></span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Comment la vie d’un gamin devient-elle une <em>« splendide rivière d’histoires »</em> ? Quand sa mère Hansa avait accouché à presque quarante ans, alors qu’une tempête de sable se rapprochait, les anciens annonçaient la fin du monde en cette troisième année de sécheresse. Son arrivée ne suscite guère l’enthousiasme de sa mère, comblée par les jumeaux qui l’ont précédé, d’autant plus que Djambo naît avec six orteils dont trois palmés. Le bébé se nourrit à un autre sein. Mais son père, un éleveur de chevaux, lui a souri et s’est occupé des rites à accomplir. Peu après, ils ont une averse, quelques orages, les choses se mettent à aller mieux.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">A quatre ans, l’enfant qu’on croit mutique se met à parler aux animaux, aux arbres, et même sous l’arbre des anciens. Sa mère, devenue entre-temps la matriarche, le dit fou et monte ses frères contre lui, mais il échappe à tous les pièges, court comme une gazelle. Il cultive l’art de se faire oublier, d’être invisible. Quand on lui confie la garde des vaches, il les emmène dans une pâture éloignée à la lisière de la forêt. Il aime se cacher dans l’arbre des anciens pour apprendre le plus de choses sur le village et sur les gens.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">C’est de là qu’il entend son père décréter un jour que cela suffit de tolérer les excès des Bhils, leurs voisins chasseurs insatiables, qui se sont mis aussi à abattre des arbres pour satisfaire les caravaniers avides de bois à vendre ailleurs à ceux qui n’en ont plus, depuis que le village le leur refuse. A treize ans, quand sa nourrice meurt, Djambo ne trouve plus de petit bois pour le bûcher. Il en veut aux Bhils jusqu’à vouloir en tuer un en l’attirant dans un piège où il a planté un pieu sous une trappe. Il en repère un qui a abandonné une antilope blessée, mais le garçon est pris soudain dans un nuage de poussière.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Quand il rouvre les yeux, c’est une scène-clé de sa vie qui se produit : un chef guerrier ne peut ranimer la femme couverte d’or et enceinte qui l’accompagne, mourante. Djambo donne sa gourde, elle n’arrive pas à boire. Désespéré, l’homme l’achève puis lui ôte tous ses bijoux. Il laisse une chaînette d’argent à Djambo pour l’enterrer. Le piège préparé pour le Bhil fera une tombe pour la femme et l’antilope, à l’abri des prédateurs.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ce guerrier fameux s’appelle Bika, il devient le <em>« Rao »</em>, le roi des tribus de la région qui se soumettent à lui pour vivre en paix. Il parle peu, ne se confie à personne à part son masseur. Bika a été chassé par les siens, le clan des Rathores, qui ont rejeté sa femme, Noor, de basse extraction. Sa mort et celle de l’enfant qu’elle portait le hantent. Aussi s’est-il juré de construire un palais fabuleux dans le désert, malgré le désaccord de son oncle qui l’adjure de ne pas devenir l’ennemi de l’eau et de la forêt.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Djambo, de son côté, devient à douze, treize ans le responsable des terres familiales. Ses frères jumeaux sont morts, sa mère est dévastée. Heureusement il peut compter sur sa jeune tante Karma dont la famille s’est réfugiée chez eux après avoir été volée et violée par des soldats de Bika. Elle apprend à son neveu tout ce qu’elle connaît du désert : le ciel, les vents, le sable, les arbres, les animaux. </span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">L’harmonie avec la nature sera à jamais, pour Djambo, liée aux femmes : tenir compte de la lumière et de l’ombre pour savoir où semer et quoi, recueillir les gouttes de rosée dans une gourde, respecter les insectes, les reptiles, élever une dune et la fixer par des buissons pour protéger le champ contre les poussiers, attirer les oiseaux avec des graines et un peu d’eau. L’arbre le plus utile à planter dans le désert, c’est le khejri. Par grande sécheresse, ses cosses donnent de quoi manger.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ce n’est qu’à quinze ans que le dernier fils d’Hansa et Lohat sera appelé Djambo, qui veut dire <em>« Merveille ». </em>Sa mère continue à le maudire et il se décide à partir. Un vieux magicien au turban jaune vif, Sawant (<em>« Soleilleux »</em>), qui appartient au Peuple des Chemins, accepte de l’initier d’abord à son art de vivre, fait de discipline et d’exactitude, de parole aussi, puis à son art qui fascine ceux qui y assistent au crépuscule. Le jeune magicien fera plus tard une autre rencontre décisive, celle de Binji, une danseuse ambulante qui rêve de se produire devant le Rao de Bikaner, la cité fabuleuse de Bika que tout le monde vante sur les chemins. </span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';">C’est dans les <em>« Annales du désert » </em>que les Charans content l’histoire de Djambo, entre réalité et légende, riche en rebondissements. En 1485, celui-ci, devenu prophète malgré lui, revient dans sa région natale. Il y ramène l’eau et les arbres, et fonde le mode de vie des Vingt-Neuf, appelés ainsi pour les <a title="Règles bishnoïs (site de Franck Vogel)" href="http://www.franckvogel.com/publications/29-regles-Bishnois.pdf" target="_blank" rel="noopener">29 principes</a> respectés dans ce village de cultivateurs d’un nouveau genre, sans castes, où les hommes sont tous habillés de blanc, les femmes de rouge. Ils plantent et protègent les arbres, ils vivent en bonne entente avec les animaux sauvages.</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman','serif';"><a title="Site de l'autrice" href="http://www.irenefrain.com/laforetdes29.php" target="_blank" rel="noopener">Irène Frain</a> conclut son récit romanesque en résumant les siècles qui ont suivi l’épopée de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jambheshwar_Bhagavan" target="_blank" rel="noopener">Djambo</a> et en racontant l’incroyable <em>« Massacre et Immolation de Khejarli »</em> où 363 hommes, femmes et enfants ont donné leur vie pour protéger une forêt. Elle fait le point sur la situation actuelle des Bishnoïs (« 29 » en hindi), qui sont actuellement près de huit cent mille en Inde, principalement au Rajasthan, entre Jodhpur et Bikaner. <a title="Le billet de Claudie (La petite verrière)" href="http://www.lapetiteverriere.com/2020/03/la-foret-des-29.html" target="_blank" rel="noopener">Irène Frain</a> s’est appuyée entre autres sur le travail de <a title="Site du photographe" href="http://www.franckvogel.com/francais/portfolio-bishnois.html" target="_blank" rel="noopener">Franck Vogel</a> qui leur a consacré un reportage photographique en 2009 et a fondé l’association <em>« S’inspirer des Bishnoïs ». </em></span></p>
heure-bleue
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C'est pas ma faute.
tag:heure-bleue.blogspirit.com,2019-03-17:3135359
2019-03-17T09:58:00+01:00
2019-03-17T09:58:00+01:00
C'est pas ma faute mais la motivation me manque. Il ne reste pas...
<p><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>C'est pas ma faute mais la motivation me manque.<br />Il ne reste pas grand'chose des blogs.<br />Ma liste de favoris est devenue un désert.<br />Z'ont tous arrêté !<br />Sont passés sur FB.<br /></strong></span><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le gros de la troupe est sur Instagram et j'avoue que voir des photos de café, de légumes, de monuments ou la mer qu'on voit danser ne m'intéresse pas plus que ça.</strong></span></p><p><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Alors, certains matins, je me force à écrire pour entretenir mon intellect et le lien qui existe encore avec les derniers blogueurs.</strong></span></p><p><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Je continue à me promener dans Paris.<br />Je quitte souvent mon coin où il ne se passe rien car une grande partie des immeubles de ma rue sont aux mains de Airbnb.<br />Je vois passer des gens avec des valises et des échanges de clefs...</strong></span></p><p><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Je lis que la mairie de Paris veut lutter contre la transformation de la ville en "dortoir pour touristes".<br />Quelle farce ! C'est pourtant facile !<br />Il suffit d'entendre parler les gens dans mon quartier : On y parle le suédois, l'anglais, l'hébreu, l'espagnol alors qu'il n'y a pas d'hôtel.<br /></strong></span><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Et surtout d'aller sur les sites comme "seloger.com" et de regarder le nombre d'appartements à louer vides, ce n'est pas l'abondance alors que les appartements "meublés" en "location de courte durée" sont légion...</strong></span></p><p><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Le touriste est tellement rentable et les mots qu'on entend le plus souvent à tout propos sont "argent", "profit","économie".<br />Alors sacrifier une ville, ce n'est rien...</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><img id="media-1062768" title="" src="http://heure-bleue.blogspirit.com/media/02/01/521348353.png" alt="Motivaion, blog, désert" /></strong></span></p>
maplanete
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Si ça vous a échappé : le récap' des bonnes (ou des mauvaises) nouvelles de l'été. 2. Au nord du Sénégal, on plante une
tag:maplanetea.blogspirit.com,2018-09-12:3317109
2018-09-12T10:30:00+02:00
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Un projet colossal L’objectif de cette ceinture verte est de préserver...
<p><strong>Un projet colossal</strong></p><p>L’objectif de cette ceinture verte est de <strong>préserver les sols agricoles</strong>, rapporte France 24, dans une région où il pleut 300 millimètres d'eau par an, <strong>afin de freiner l’avancée du Sahara</strong>, le plus grand désert du monde. En cause, notamment, les activités humaines, l<strong>e réchauffement climatique</strong> qui provoque des sécheresses chaque année, et une<strong> végétation détruite pour les besoins domestiques</strong> sur des sols déjà pauvres. </p><p>Lancé en 2008 sous l’égide de l’Union africaine, ce projet colossal impliquant 11 états africains a pour objectif de restaurer les écosystèmes sahéliens menacés par la désertification. Il constitue en une<strong> bande de reboisement de 15 km de large sur 7 600 km de long, </strong>traversant le continent d’est en ouest, de Djibouti à Dakar. Depuis le lancement du projet, 40 000 hectares avaient été reboisés en 2016, sur les <strong>800 000</strong> que le Sénégal s’est fixé de restaurer pour prendre sa part du projet qui s’étend de la Gambie à Djibouti.</p><p><strong>Le Sénégal, pays exemplaire</strong></p><p>D’après les responsables, chercheurs et éleveurs, <strong>la régénération des espèces végétales</strong> est bien réelle mais le processus est très lent. En moyenne, entre 1,7 et 2 millions de plants sont mis en terre chaque année pour une superficie moyenne de 5 000 hectares de reboisement annuel.<em> </em>Le Sénégal fait figure d’exception et d’exemple. Parmi les autres pays concernés, certains, comme le Mali ou le Soudan en proie à la guerre, n’ont même pas encore entamé le programme de reboisement. </p><p> <iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/pJgJEGXCofM" frameborder="0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p><strong><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Cathy Lafon</a></strong></p><p><strong>►PLUS D'INFO</strong></p><ul><li><strong>Selon certains experts, le continent africain aurait perdu environ 650 000 km² de terres productives en 50 ans, soit l’équivalent de la France.</strong></li></ul><p><strong>►LIRE AUSSI</strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/r%C3%A9chauffement+climatique" target="_blank" rel="noopener noreferrer">cliquer ICI </a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-355681" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/01/01/3684569100.jpg" alt="arbres,sahara,désert,sénégal,réchauffement climatique" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Capture écran France 2</em></span></p><p>Les vacances, c'est fini ! Le problème, c'est que pendant que vous vous êtes doré la pilule en vous déconnectant de l'actualité, la planète, elle, a continué à tourner... Pas de souci. Pour vous remettre à jour de l'essentiel des <strong>nouvelles vertes de l'été,</strong> les bonnes comme les mauvaises, Ma Planète vous propose une petite séance de rattrapage. <strong>Aujourd'hui, une bonne et ambitieuse initiative : afin de lutter contre la dégradation des sols et la désertification, les Sénégalais plantent des arbres.</strong></p>
maplanete
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”Planète sable : quand le désert avance”, une série documentaire à ne (surtout) pas rater sur Arte
tag:maplanetea.blogspirit.com,2017-04-29:3316661
2017-04-29T10:30:00+02:00
2017-04-29T10:30:00+02:00
Des chiffres alarmants Partout autour du globe, en Afrique, en Asie et en...
<p style="text-align: left;"><strong>Des chiffres alarmants</strong></p><p style="text-align: left;">Partout autour du globe, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, <strong>les déserts grignotent de plus en plus les terres arables</strong>. Le phénomène est tel qu'à l’heure actuelle, on estime qu’environ <strong>4 milliards d’hectares sont menacés de désertification sur la planète</strong>, ce qui mettrait plus de<strong> 250 millions de personnes en grave difficulté</strong>. Chaque année, c’est l’équivalent de la surface de la Suisse que le monde perd en sols fertile. Par conséquent, on estime que, si on ne fait rien, d’ici vingt ans, c’est <strong>l'équivalent de la superficie des États-Unis</strong> qui sera transformée en terre aride. Un phénomène d’autant plus inquiétant que l’avancée des déserts est la menace la plus importante qui pèse sur la <strong>satisfaction des besoins alimentaires planétaires</strong>. Dans de nombreux pays du Sud, régions rurales pauvres et zones arides et sèches sont d'ailleurs souvent les mêmes.</p><p><iframe width="640" height="360" src="https://www.youtube.com/embed/oQ3mZlgmigI" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>P</p><p>Après avoir écrit et dirigé la <strong>collection documentaire "Planète glace"</strong>, Thierry Berrod a voulu témoigner avec <strong>"Planète sable"</strong> des projets expérimentés par les hommes pour restaurer les écosystèmes arides et semi-arides menacés par le changement climatique, et notamment les travaux mis en œuvre pour la contenir par les scientifiques : botanistes, ingénieurs forestiers, écologues, hydrologues ou climatologues. Avec de nombreux projets soutenus en France et impliquant des chercheurs de<strong><a href="https://www.ird.fr/" target="_blank"> l'Institut de recherche pour le développement (IRD)</a></strong> et du <a href="http://www.cnrs.fr/" target="_blank"><strong>CNRS</strong></a>, son équipe a essayé de sélectionner les zones qui semblaient les plus intéressantes afin d’illustrer des problématiques différentes : l’Atacama pour la pollution des eaux souterraines, le Sahara pour la disparition des oasis, l’Aralkum pour l'assèchement d’une mer intérieure, l’Australie pour la stérilité des sols, et la Chine, frappée par les tempêtes de sable.</p><p><strong>La Chine, avec sa "grande muraille verte", première puissance en matière de reforestation</strong></p><p><img id="media-335425" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/01/01/1379694161.jpg" alt="désert,série arte,documentaire,réchauffement climatique" />"Si la<strong> Chine fait assurément partie des plus gros pollueurs de la planète,</strong> elle mobilise aussi le plus de moyens, techniques et humains, pour tenter d'inverser cette machine folle qu'est la désertification. Même si elle ne s’engage essentiellement que pour protéger Pékin et ses habitants, ce qu'elle a déjà accompli, notamment en plantant une gigantesque muraille végétale en Mongolie intérieure et dans la province du Gansu reste impressionnant", témoigne Thierry Berrod. Pour contrer l’avancée du désert de Gobi et lutter contre le réchauffement climatique global, le <strong>vaste plan de reforestation</strong> chinois est considéré comme<strong> le plus grand projet écologique mondial</strong>. Sa "grande muraille verte" fait de la Chine, contre toute attente, la première puissance en matière de politique de reforestation.</p><p><strong>Comment réparer l'irréparable ?</strong></p><p>Car les questions centrales sont là,têtues : <strong>comment revenir sur des années de mauvais comportement sur la nature ?</strong> Comment faire revenir l'eau asséchée d'un ancien lac, réhabiliter des terres usées ? En un mot, comment réparer l'irréparable ? C’est là tout l’enjeu aujourd’hui pour les chercheurs, les scientifiques et les populations qui travaillent ensemble à trouver des solutions pour endiguer ce phénomène de désertification. </p><p>Si les États concernés, sous l'impulsion de la communauté internationale, ne se mobilisent pas suffisamment, on peut craindre que, d'ici deux à trois décennies, <strong>plusieurs centaines de millions de personnes</strong> ne soient contraintes de quitter des régions devenues invivables. </p><p><strong><a href="mailto:c.lafon@sudouest.fr" target="_blank">Cathy Lafon</a></strong></p><p><strong>►A VOIR </strong></p><ul><li><strong>"Planète sable", série documentaire réalisée par Thierry Berrod, Pierre-François Gaudry, Paul-Aurélien Combre, Quincy Russell (2017, 5x43mn), samedi 29 avril 2017 à 23h30.</strong> Et du lundi 1er au jeudi 4 mai 2017 à 19h00 : Le désert de Gobi (Mongolie / Chine) : Le dragon de sable envahit les villes. Le désert d’Aral (Asie centrale) : Le futur plus grand désert du monde ? Le désert Victoria (Australie): Le continent désert. Le Sahara (Mauritanie / Mali) : Le plus grand et le plus gravement touché au monde. Le désert d’Atacama (Chili) : Le désert le plus sec du monde refleurit. </li></ul><p><strong>►LE SAVIEZ-VOUS ?</strong></p><ul><li><strong>La mer d’Aral était la 4e mer intérieure au monde.</strong> En 50 ans, elle a perdu ¾de sa surface. Au Chili, dans certains endroits du désert d’Atacama, aucune goutte d’eau n’est tombée depuis 500 ans. En 1 siècle, le Sahara a progressé vers le sud de 250 km, sur un front de 6 000 km. </li></ul><p><strong>LIRE AUSSI</strong></p><ul><li><strong>Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : <a href="http://maplanetea.blogspirit.com/tag/r%C3%A9chauffement+climatique" target="_blank">cliquer ICI</a></strong></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-335021" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://maplanetea.blogspirit.com/media/02/02/3370781988.jpg" alt="MER D'aral.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt;"><em>Le désert d’Aral,en Asie centrale : le futur plus grand désert du monde ? Photo Arte</em></span></p><p><strong>Quand le désert avance, l'homme et ses activités reculent.</strong> S'il est moins spectaculaire visuellement que le recul des glaciers, réchauffement climatique oblige, le phénomène constitue <strong>un enjeu planétaire majeur.</strong> Dans le monde entier, scientifiques, citoyens et autorités s’engagent dans la lutte contre la désertification, l’un des plus grands défis de ce XXIe siècle. Réalisée par <strong>Thierry Berrod, Pierre-François Gaudry, Paul-Aurélien Combre et Quincy Russell,</strong> la série documentaire télévisée en cinq volets diffusée à partir de ce samedi soir sur Arte, nous invite à le découvrir, au cours d'un <strong>voyage spectaculaire, </strong>dans les pas de ces hommes qui se battent contre le recul des terres fertiles, autour des déserts les plus fascinants de la planète : des vastes déserts de Chine à l’Atacama au Chili, en passant par le Sahara, le Grand désert de Victoria en Australie et la mer d’Aral.</p>
hommelibre
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Paysages d’Arabie
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2015-01-18:3299352
2015-01-18T15:53:00+01:00
2015-01-18T15:53:00+01:00
Les groupes venaient travailler sur le mandala, une figure géométrique...
<p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium; letter-spacing: 0px;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/54847229.jpg" target="_blank"><img id="media-185867" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/4027091801.jpg" alt="désert,arabie," /></a>Les groupes venaient travailler sur le mandala, une figure géométrique d’origine orientale symbolisant une voie vers soi-même. Le mandala était érigé dans le sable avec des branches sèches de palmiers.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: verdana, geneva; letter-spacing: 0px;">Nefta, ou Tozeur toute proche, sont des oasis traditionnelles. L’eau jaillit du sable et des puits artésiens, elle coule entre les arbres, arbustes et cultures maraîchères. Elle longe les chemins de sable blanc de l’oasis, sous le toit formée par les branches de palmiers. Nefta est un ancien centre du soufisme, la branche mystique de l’islam. A l’oasis sont produites les dattes Deglet Nour, en français les «Doigts de lumière».</span><span style="font-family: verdana, geneva; letter-spacing: 0px;"> </span></span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: verdana, geneva; letter-spacing: 0px;">Il y a eu ces nuits sous tente dans le désert, et le pain cuit dans le sable.</span></span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2072889043.jpg" target="_blank"><img id="media-185868" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3959772664.jpg" alt="désert,arabie," /></a>Il y a eu le Maroc, dans le sud, entre Marrakech, Essaouira et Zagora. 43° à l’ombre. Nous passions les nuits sur les toits des hôtels pour trouver une petite brise. </span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Il y a eu des paysages inouïs de l’Atlas et ces maisons ocres et brunes qui semblent pousser directement du sol. Il y a eu le nord, Fès, où réside une partie de ma famille de coeur.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Il y a eu l’Egypte, Gizeh, Louxor, Assouan, et l’océan de dunes sur la rive gauche du Nil. Les déplacements en bateau, avec ces soirs magiques quand le ciel s’éteint sur les rives, et la balade en felouque. Il y a eu la Libye et son grand désert plat. Et le Nigeria, qui fait la transition entre le Sahel et le climat équatorial. Mais ce n’est plus l’Arabie.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1452426411.jpg" target="_blank"><img id="media-185869" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2427055788.jpg" alt="désert,arabie," /></a>Il y a des humains, d’une grande gentillesse, rencontrés sous les étoiles ou dans les villes. Engager la discussion est facile et bienvenu. Le fait d’être européen engendre cependant un biais et parfois une pression. Il y a eu quelques rares fois où je ne me suis pas senti en sécurité, dans le souk de Marrakech livré aux marchands sous pression, à Syracuse et une certaine atmosphère hostile, et dans une petite rue de Louxor où un autochtone m’a pris à partie dans un conflit sans cause qui aurait pu dégénérer.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">J’ai des souvenirs toujours vifs de ces voyages, de bons souvenirs. Le désert a plusieurs visages: sables, dunes, cailloux, terre dure. Il est plat ou bosselé, et ses couleurs varient entre l’ocre foncé et le beige pâle.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; text-align: justify;"><span style="letter-spacing: 0px; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">L’Arabie c’est pour moi le désert, et c’est aussi l’importance des humains dans ce désert, comme s’ils étaient plus précieux parce qu’ils vivent sur cette terre difficile à apprivoiser.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 12px; font-family: Helvetica; min-height: 14px; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: verdana, geneva; text-align: justify;">Mes premiers voyages m’ont conduit en Tunisie. D’abord pour le pays, aimé de mon ex-épouse. Nous animions des groupes. Deux ans de suite, un autocar nous a fait traverser le pays du nord au sud vers l’oasis de Nefta. De là nous avons gagné le Chott, sorte de désert salé et plat, reste d’une ancienne mer intérieure.</span><span style="font-family: verdana, geneva; text-align: justify;"> </span></span></p>
Tania
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Incandescence
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-12-30:3110627
2014-12-30T20:20:00+01:00
2014-12-30T20:20:00+01:00
« Surtout, il fallait être déjà là à attendre que le phénomène se...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1069747600.jpg" target="_blank"><img id="media-164472" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/167112243.jpg" alt="bass,rick,toute la terre qui nous possède,roman,littérature anglaise,etats-unis,texas,géologie,forage,lac salé,désert,passions,culture" /></a>« Surtout, il fallait être déjà là à attendre que le phénomène se produise et le voir naître ou arriver : entendre les petites vagues salées du lac s’entrelécher dans la nuit, remuées par le vent et la rotation dextrogyre d’une terre endormie ou somnolente ; assister ensuite à la conception même de l’idée d’incandescence dans la première lueur de l’aube, et observer l’approche de la lumière, tendant ses doigts au travers des carreaux craquelés du lac et de la moindre pépite de sel comme si elle les mitraillait ; la lumière et la couleur naissaient ensuite, sans un bruit, mais avec une beauté précipitée qui semblait émettre un chuintement, tandis que l’image du lac salé, aveuglant, embrasé, s’élançait vers l’esprit du spectateur. »</span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Rick Bass,</span></span><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> Toute la terre qui nous possède </span></span></em><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Lac Juan Cordona <span style="mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">© <a title="Source de la photo" href="http://www.sibleynaturecenter.org/photoessays/shafterlake/" target="_blank">Sibley Nature Center </a></span></span></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
Tania
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Possédés de la terre
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-12-29:3110626
2014-12-29T08:30:00+01:00
2014-12-29T08:30:00+01:00
Qui possède qui ? ou quoi ? On s’interroge devant le titre de...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Qui possède qui ? ou quoi ? On s’interroge devant le titre de <a title="Bio-bibliographie (Les écrivains du Montana)" href="http://ecrivainsmontana.free.fr/bibliographie/bass/bass.htm" target="_blank">Rick Bass</a>, <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.christianbourgois-editeur.com/fiche-livre.php?Id=1538" target="_blank"><em>Toute la terre qui nous possède</em> </a>(<em>All the Land to Hold Us</em>, 2013, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet). Autant vous prévenir : si son <a title="Bass chante le Yaak (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2012/08/10/bass-chante-le-yaak.html" target="_blank"><em>Journal des cinq saisons</em> </a>était un hymne à la beauté de la nature, ce roman-ci décrit la terre aussi dans ce qu’elle a de plus âpre et dans sa dévastation par l’homme.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2377360636.jpg" target="_blank"><img id="media-164469" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3858090810.jpg" alt="bass,rick,toute la terre qui nous possède,roman,littérature anglaise,etats-unis,texas,géologie,forage,lac salé,désert,passions,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Richard est géologue, comme l’auteur qui décrit dans le <a title="A lire en ligne" href="http://www.christianbourgois-editeur.com/une-nouvelle.php?Id=214" target="_blank">prologue </a>les paysages du <a title="Site Historical Crane County" href="http://www.rootsweb.ancestry.com/~txcrane/histcraneco/hiscran.htm#TOC" target="_blank">Texas de l’Ouest</a>, Castle Gap, la rivière Pecos, le lac salé intérieur, le désert où se déroulent plusieurs histoires à différentes époques, et deux principalement, dans le <em>Livre I</em>. La passion de Richard pour son métier – sonder la terre à la recherche de gisements de pétrole et de gaz, dans les années soixante, comme jadis les hommes y ont cherché de l’or – et pour une femme, Clarissa, à la peau <em>« d’une pâleur parfaite »</em>, soucieuse de préserver sa beauté dans l’attente de son destin. Dans les années trente, la vie d’un autre couple, Marie et Max Omo.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">On trouve de tout dans les dunes autour du lac, des os humains, des armes, des vieilles roues de chariot enlisées dans les sables. Herbert Mix en fait collection, fasciné par ce que révèlent les fouilles et en particulier, par la découverte d’un convoi fantôme aux squelettes reconnaissables : des chevaux, un chariot, un homme endormi, une femme appuyée contre une roue.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">De jour, la belle Clarissa s’économise à <em>« attendre et attendre jusqu’à ce qu’un portail ou une porte s’ouvre »</em>, mais le soir, la nuit, elle accompagne volontiers Richard dans sa curiosité pour ce que le vent, en déplaçant les dunes, fait réapparaître. Lui travaille<em> « pour le mystère et le romanesque, pour être là-haut sur le plateau avec Clarissa, hors d’atteinte du monde ordinaire »</em>, elle fouille pour l’argent, vend ses trouvailles à Herbert Mix – elle veut quitter Odessa.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Peu à peu, ils se rapprochent du lac, et en s’enduisant la peau d’oxyde de zinc pour se protéger du soleil, Clarissa partage de plus en plus la fascination de Richard pour ce paysage désertique où surgissent des visions surnaturelles, dues au mouvement des cristaux, des dunes : <em>« les courbes et vagues de lumière n’étaient jamais les mêmes ».</em> Au bord du lac, ils lisent de la poésie, écoutent de la musique folk, attendent le spectacle de l’aube quand le lac devient<em> « bassin de couleur vivante »</em>. Oublient-ils qu’ils risquent d’être pris au piège comme tant d’autres avant eux ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En 1933, Marie et Max Omo se sont d’abord installés à Odessa pour tenir une petite épicerie, non loin de <em>« l’étrange musée d’Herbert Mix »</em>, puis Max a construit à l’étonnement de tous une maison sur le rivage du lac. C’est là que leurs fils vont grandir et être happés comme leurs parents par l’exploitation du sel – seule Marie, devenue une <em>« harpie froide au visage tanné »</em>, s’échappe parfois de la routine et du travail en restant seule à regarder le passage des animaux et les métamorphoses du lac.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Un paysage étrange et puissant appelle des événements étranges et puissants ».</em> Rick Bass raconte les visions extraordinaires de ses personnages, comme l’incroyable traversée d’un éléphant échappé d’un cirque. On retrouve Richard dans le <em>Livre II</em>, au milieu de l’enfer des maux engendrés par les forages à outrance au Mexique : pollution, animaux malades, boues toxiques, hommes dénaturés. Richard évolue parmi les exploitants du pétrole et du gaz qui apprécient son travail consciencieux. Lui se sent différent, mais tout de même <em>« avalé »</em> comme eux par les affaires.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3501929393.jpg" target="_blank"><img id="media-164471" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2110149174.jpg" alt="bass,rick,toute la terre qui nous possède,roman,littérature anglaise,etats-unis,texas,géologie,forage,lac salé,désert,passions,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Portrait : « Rick Bass, l'indigné américain » par Didier Jacob (L’Obs)" href="http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/rick-bass/" target="_blank">Rick Bass</a>, à la fin du livre, remercie son père qui lui a appris <em>« entre autres choses, comment trouver le pétrole et le gaz ».</em> Après neuf ans de forage, quinze mois avant le terme de son engagement, Richard n’en peut plus, obsédé par les quatre mois de vie vraiment vécue à Odessa avec Clarissa. Il y retourne, mais pour y trouver quoi, sinon des questions ? Qui possède qui ? Où trouver de l’eau pure dans un pays dévasté ? </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Critique de Telerama" href="http://www.telerama.fr/livres/toute-la-terre-qui-nous-possede,117897.php" target="_blank"><em>Toute la terre qui nous possède</em> </a>multiplie les traversées du temps, des couches géologiques, d’un monde hostile. Les descriptions lyriques de Rick Bass expriment l’attirance que peut exercer <a title="Critique de La cause littéraire" href="http://www.lacauselitteraire.fr/toute-la-terre-qui-nous-possede-rick-bass" target="_blank">un paysage <em>« inhumain »</em></a> sur des personnages qu’il pousse jusqu’aux limites d’eux-mêmes, mais le romancier américain montre aussi les effets du saccage de la nature : c’est bien la terre au bout du compte qui possède les hommes, ces êtres de passage.</span></span></p>
Marie GILLET
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Silence.
tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2014-03-08:2997040
2014-03-08T08:12:40+01:00
2014-03-08T08:12:40+01:00
Passer une journée entière dans le silence.
<em><strong><br />Passer une journée entière dans le silence.</strong></em><br /><br />
hommelibre
http://leshommeslibres.blogspirit.com/about.html
Tunisie amie
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2013-03-02:3298602
2013-03-02T00:11:00+01:00
2013-03-02T00:11:00+01:00
Plus bas, Tunis la grande, ville cosmopolite, et ses femmes au regard...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/2702922484.jpg" target="_blank"><img id="media-137383" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/151489806.jpg" alt="tunisie,gafsa,tozeur,chott,erg,désert,mer,jasmin,tunisiens,femmes,beauté," width="349" height="261" /></a>Plus bas, Tunis la grande, ville cosmopolite, et ses femmes au regard altier. Aux terrasses de café les vendeurs de jasmin inondent l’air de ce parfum si prenant, symbole de la beauté féminine. En offrir c’est offrir de l’amour. </span></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Plus au sud on prend le littoral vers les longues plages qui ouvrent sur l’infini de la mer: Hammamet, Port El Kantaoui, Sousse. La mer est à bras gauche. A bras droit, plus loin, la ville sainte de Kairouan.</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">On peut ensuite descendre vers Gabès et Djerba la Douce, visiter les habitations troglodytes de Matmata, et Tataouine, appelée la Porte du désert. On peut aussi prendre à l’intérieur et suivre la longue route droite bordée d’eucalyptus qui mène à Gafsa. Encore plus à l’ouest, Tamerza et les oasis de montagne. </span></p><p style="text-align: justify;"><br /><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2539388072.jpg" target="_blank"><img id="media-137384" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2536624431.jpg" alt="tunisie,gafsa,tozeur,chott,erg,désert,mer,jasmin,tunisiens,femmes,beauté," width="349" height="232" /></a><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Après c’est Tozeur, oasis du désert aux eaux abondantes et au sable blanc sous la palmeraie. Plus loin, l’oasis de Nefta et ses cultures en étages, avant le désert salé du Chott el Jerid, une ancienne mer intérieure. Puis ce sont les dunes du Grand Erg Oriental. Le désert fascinant où l’on peut participer à des méharées, dormir sous la grande tente de laine brune et manger le pain cuit dans le sable.</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Et partout, la gentillesse des tunisiens. Comme une petite musique qui reste au coeur.</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><object width="560" height="315" data="http://www.youtube.com/v/vFJs2_pOyiE?hl=fr_FR&version=3" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/vFJs2_pOyiE?hl=fr_FR&version=3" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Elle est belle, la Tunisie. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Du nord au sud on y voit mille trésors. Le blanc et bleu de Sidi-Bou-Saïd. Blanc comme l’écume, bleu comme le ciel. </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La Goulette,</span> ville construite autour du canal, «le gosier» ou «la gorge», qui relie la mer au lac de Tunis. C’est le principal port du pays. </span></p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (11)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-07-02:3298247
2012-07-02T18:41:00+02:00
2012-07-02T18:41:00+02:00
Marco ne dit rien. Il ne faut rien dire. Seulement attendre. Il...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2967675890.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3561151414.jpg" id="media-119629" alt="grotte.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-119629" height="221" width="294" /></a>Marco ne dit rien. Il ne faut rien dire. Seulement attendre. Il scrute les cavités dans le mur de pierre circulaire. Elles sont trop sombres et la lumière du ciel l’éblouit. Il ne voit rien.<br /> <br /> - Où êtes-vous? Pourquoi vous cacher? Je sais qui vous êtes. J’ai croisé deux fois votre voiture. Sortez, que je vous voie!<br /> <br /> Marco oublie la menace du fusil et tourne dans cette excavation ronde. Puis il s’enhardit et pénètre à l’intérieur d’une des grottes.<br /> <br /> - Ohé! Où êtes-vous?<br /> <br /> - ... Ohé... ê... ou...<br /> <br /> L’écho vient de partout. L’effet de la pierre trouble toujours son esprit.<br /> <br /> - Je vous entends! Combien êtes-vous?<br /> <br /> - ... E... ous... en-en... iii...ê... ou...<br /> <br /> Il avance dans l’ombre. La caverne donne accès à un étroit tunnel plus haut que sa taille. Rapidement l’air fraîchit. Le tunnel conduit à une petite salle faiblement éclairée par une faille vers le haut. De cette salle partent trois autres tunnels.<br /> <br /> - Lequel prendre?<br /> <br /> La voix sans corps semble proche de lui.<br /> <br /> - Lequel prends-tu? Dans l’un des tunnels un trou te fera chuter. Un puits profond d’où personne ne pourra te sauver. Dans le deuxième tu trouveras un nid de scorpions affamés. Le troisième est une impasse.<br /> <br /> Marco tente d’attraper son interlocuteur. Il accomplit des mouvements brusques des bras mais n’accroche que du vide. Croyant le sentir dans son dos il fait volte-face. Personne. A sa droite. Personne. Il tourne encore jusqu’à voir quatre entrées de tunnels. Il ne reconnaît pas celui d’où il vient. Quatre entrées.<br /> <br /> - Alors, lequel?<br /> <br /> Il ne bouge plus. Il est figé. L’effet de la pierre accentue sa lucidité. Il connaît cet état. Il le connaît depuis l’enfance. C’est un ressac. Il revoit des scènes comme s’il les vivait à nouveau. La grande peur qui s’était emparée de lui quand, enfant, il était parti trop loin du village. La nuit l’avait surpris. Ce n’est pas que le chemin fût invisible; la faible lueur des étoiles éclairait la trace. C’était la peur. Peur d’être là, seul, dans cette immensité, ne voyant même plus les toits des maisons ni la montagne contre laquelle le village était accolé. Il s’était assis sur un rocher comme sur un promontoire où il aurait été hors d’atteinte des bêtes sauvages et des ennemis de toutes sortes qui peuplaient, croyait-il, l’espace qui l’entourait.<br /> <br /> La peur! Mais pourquoi donc l’avait-elle pris si intensément? Les bêtes sauvages n’existaient que dans son imagination. Les lions du désert, les guépards, les hyènes moqueuses et les ours sabres avait disparu depuis longtemps de la région. Il aurait pu croiser un renard des sables, tout aussi effrayé que lui. Il y avait les serpents. Et les scorpions. Et les rats du désert qui vous mordent jusqu’à l’os s’ils ne trouvent pas d’autre proie. Bien sûr les serpents peuvent être dangereux. La plupart d’entre eux se contentent d’insectes comme des sauterelles ou des scarabées. Mais certains sont capables d’injecter un venin. La plaie gonfle et devient noire et très douloureuse pendant plusieurs jours. Sur le rocher, il était à l’abri des serpents. Mais pas des scorpions. Aussi regardait-t-il autour de lui en permanence pour tenter d’apercevoir, dans la presque obscurité, ces bêtes dont le dard est porté comme un sabre.<br /> <br /> Son imagination était fertile. Les bêtes sauvages supposées le menacer n’en étaient que plus grandes. La peur et l’imagination font bon ménage dans l’esprit des enfants. Ce ménage ne divorce pas une fois adulte. C’était donc la peur qu’il rencontrait ici, à l’intérieur de cette montagne. Il devait choisir un chemin parmi quatre sans savoir lequel le conduirait sain et sauf vers un lieu plus confortable. Sa conscience modifiée donnait à cette petite <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2509447110.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3071951202.jpg" id="media-119630" alt="lune.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-119630" height="304" width="202" /></a>salle de pierre un caractère métallique. Ce n’était pas un étau, plutôt un sorte de bandage de fer collé sur la paroi et que rien pouvait transpercer. Enfant, sur le rocher, il s’était aussi senti enfermé. Un enfermement terrifiant puisqu’autour de lui il y avait tout l’espace. Les murs n’existaient qu’en lui-même. Les murs en soi sont les plus infranchissables.<br /> <br /> Pendant des heures il avait combattu l’envie de disparaître. Mais il n’avait pas trouvé le courage de descendre du rocher et de reprendre le chemin du village. Il aurait pu crier. Mais crier c’était comme les trompettes de Jéricho: faire écrouler le mur que sa peur construisait. La peur avait été plus forte. Il était resté là pendant des heures. Transi dans la nuit fraîche du désert. Il pensait être seul au monde. Perdu. Abandonné de tous. Personne n’aurait l’idée de venir le chercher ici. D’ailleurs le village était trop loin pour que quelqu’un s’aventurât au risque d’affronter les bêtes sauvages qu’il imaginait et qui, au fil des heures, devenaient de plus en plus énormes. Le croissant de lune montante avait disparu. Il s’était alors endormi.<br /> <br /> Une forte douleur à la jambe l’avait réveillé. Une douleur aiguë. Une sorte de piqûre ou de découpage, comme à l’aide d’une pointe de couteau. Une grande angoisse l’avait saisi. Mais il ne criait toujours pas: les monstres l’auraient repéré. Il restait collé au rocher sans bouger, avec cette douleur dont l’intensité augmentait rapidement. C’était sûrement un serpent. Ou un scorpion. Alors il pensa qu’il allait mourir. Ses brèves années de vie repassèrent devant ses yeux. Il n’y avait rien à en garder. Il était trop jeune. Son existence n’avait pas encore marqué le monde. Il allait donc mourir seul et inutile. Inutile, il ne le pensait pas. C’était seulement un sorte de sentiment diffus d’arrière-plan, une chose que l’on voit sans la voir. Il s’était mis à pleurer doucement. Il pleurait sur lui-même. Il pleurait d’être abandonné. Personne ne viendrait le sauver. Cette idée resta longuement dans son esprit.<br /> <br /> Plus les heures passaient plus le désespoir grandissait. À un moment il ne lui importa plus d’être dévoré par les monstres. Il pensa même que ce serait un soulagement. Malgré la douleur persistante à sa jambe il se leva, descendit du rocher et se mit à courir, à courir, comme s’il cherchait la sortie d’un monde qui se dérobait et s’allongeait à mesure qu’il avançait. Il courut sans savoir combien de temps. Courir était son salut. En courant il ne pensait pas. Quand il s’arrêtait, essoufflé, le désespoir revenait et les larmes sortaient à gros bouillons. Alors, bien que ses muscles fussent douloureux, il reprenait sa course. Il courait, il courait. Peu importait où il allait! Ce qui comptait c’était l’action. Longtemps après cette expérience il avait retenu cette idée: l’action comptait, pas les larmes. Quand le jour commença à pointer il courait encore. Quand le soleil se leva, il courait encore. Quand la fraîcheur de la nuit céda devant l’onde tiède qui galopait sur le désert il courait encore. Il avait oublié la douleur qui mordait sa jambe. Il avait oublié la peur qui mangeait son coeur. Il avait alors entendu des voix qui appelaient. C’étaient les gens de son village<br /> <br /> De retour à sa maison, ses parents l’avaient serré dans leurs bras comme un fils perdu qui revient. On regarda sa jambe: un grosse fourmi était écrasée sur la peau. Elle avait fait une petite entaille et les chairs autour étaient rougies. Tout cela pour une fourmi! À huit ans cette fourmi fut le plus grand ennemi qu’il avait affronté. Pendant longtemps il n’accepta pas que l’on se moque. Grâce à cette fourmi sa peur et son désespoir avaient une raison d’être. «Elle aurait pu être venimeuse, ou dévoreuse, dévoreuse d’enfants! On connaît des fourmis rouges qui mangent les gens.» L’instituteur avait raconté en classe l’histoire de ces fourmis qui ne laissent de vous que des ossements et la ceinture de votre pantalon. Bien des années après cet épisode, il commença à en sourire. Mais aujourd’hui il retrouve cette angoisse, cette impossibilité d’agir, ce sentiment d’être seul et abandonné.<br /> <br /> Il se rappelle encore la mort de son père. Impalpable, insaisissable, incompréhensible. Ce fut la même immobilité. Pendant des semaines il resta intérieurement figé sur l’absence. Figé dans l’attente d’un retour, pour ne pas avoir à accepter l’inexplorable dramaturgie de sa vie sans ce héros. Pour ne pas voir qu’il entrait dans la solitude. Une solitude que rien n’allait plus remplir désormais. Sa mère lui avait donné beaucoup d’amour pour compenser l’absence. Elle se sentait probablement redevable envers lui du départ brutal d’un pilier dans sa construction intérieure. Pourtant elle n’avait aucune responsabilité dans la mort de son mari. Le destin est comme il est. Un tigre. Il dort paisiblement sur le côté. Il montre son ventre. On n’a même pas peur. Il vous donne confiance. Il vous laisse aller et venir. Vous approchez, perdez toute vigilance. Et quand plus aucune crainte salutaire ne vous habite, quand vous croyez être devenus immortels, le tigre, dont vous n’aviez pas vu l’oeil entrouvert sous les plis de la paupière, le tigre se réveille. Et malgré sa masse que l’on dirait pataude, que l’on voudrait prévisible, il bondit et de sa patte il vous arrache le coeur.<br /> <br /> - Alors, dit la voix qui semble se multiplier dans toutes les directions, que vas-tu faire ? Rester là? Ou prendre un tunnel? Ah, tu ne sais plus que décider. Par où es-tu venu? Tu l’as oublié. Un des quatre tunnels te ramène à la lumière. Mais lequel?<br /> <br /> Le son de la voix s’est amplifié et c’est maintenant un éclat de rire tonitruant qui transperce ses oreilles.</p> <p style="text-align: justify;"><i>A suivre.</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></p> <p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Marco pourrait s’asseoir près de la cascade. Il ne le fait pas. La voix obscure jaillit encore des murs.<br /> <br /> - Cette eau n’est rien. Un filet, un fil. Rien! Ni odeur ni nuages. Encore moins d’infinité. Tu peux t’asseoir si tu veux. Tu peux la boire. Tu n’en auras que pour ta soif. Rien pour le voyage. Rien pour le rêve. Cette eau tombe et disparaît. Tombe donc, et disparais! Personne ici ne t’a appelé. Il n’y a pas de mer. Pas de mer! Pas d’infinité. Si tu connaissais la mer tu ne serais pas venu te perdre dans cette montagne. Ah, la mer et ses promesses. Connais-tu la mer? Que connais-tu de la mer?</p>
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Carnet d’un rêveur (10)
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2012-06-25T17:12:00+02:00
2012-06-25T17:12:00+02:00
Elle pousse son cheval au galop sur le sable durci. Des buissons égarés...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/306129225.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/4243701437.jpg" id="media-119148" alt="cheval4.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-119148" height="351" width="228" /></a>Elle pousse son cheval au galop sur le sable durci. Des buissons égarés s’élèvent ça et là. Carcasses d’efflorescences passées, plus transparentes que le vent qui les plie. Les graines tombées à leur pied guettent la pluie. Ici c’est le désert. Les plantes poussent en quelques heures à la première averse. Elle font l’amour avec la pluie. Elles meurent aussitôt le sol desséché. Leurs semences résistent aux longues brûlures du soleil et à la morsure du sel, que parfois le vent de mer dépose en neige.<br /> <br /> Le sol tremble sous les sabots de l’étalon. Penchée sur l’encolure Fahoule respire l’odeur sauvage de la bête. La force animale gagne son cerveau et se répand dans ses veines. Ses bras, son ventre, ses cuisses vibrent. L’excitation monte. Son sexe est chaud. Une jouissance lente et forte envahit son corps. Elle se redresse, ôte foulard et chemise pour sentir l’air frapper sa peau nue. Un long cri sort de sa poitrine et de sa gorge, presque un chant. Elle aime ces chevauchées solitaires où son corps exulte, et le sentiment de puissance inachevée qui la prépare à la lutte. Gardienne du désert c’est là, dans l’extase de son corps et de son système nerveux, dans cette lumineuse sauvagerie, qu’elle puise la force qui la fait se sentir invincible.<br /> <br /> Fahoule connaît ce désert depuis son enfance. Assise derrière sa mère, les bras autour de sa taille, elle gravait dans sa mémoire chaque rocher que la cavale contournait, chaque banc de poussière blanche sur le drap jaune du sable. Elle connaît la direction de tous les vents et ce qu’ils disent. Quand sa mère donnait une heure de repos à sa monture elles ne parlaient pas. Elles écoutaient. Les bruits du désert ne sont pas ceux de la ville. Il faut mettre du silence en soi pour entendre. Quel est ce raclement? Un insecte qui traîne une patte. Et ces crissements? Des grains de mica sur d’autres grains de mica. Et ce souffle? Le serpent qui rampe sous une pierre. Des échos lointains, ou peut-être des mirages acoustiques, se mélangent parfois jusqu’à former des mélodies étranges. C’est ainsi que Fahoule avait appris à discerner les sons au-delà des capacités d’une oreille ordinaire. Tout son avait un sens, tout sens pouvait être déchiffré en écoutant.<br /> <br /> L’année de ses dix ans un ouragan avait balayé le désert. Un ouragan terrible. Après lui tout avait changé. On croit que le désert ne change pas. Il change tous les jours. Les repères se déplacent. Il faut anticiper leur mouvement pour ne pas se perdre. La nuit on se fie aux étoiles, le jour au soleil. Mais si l’on dévie de seulement quelques dizaines de mètres, au bout de la journée ce sont des kilomètres et l’on ne trouve pas le point d’eau. Sans eau il faut espérer que quelqu’un se mette à votre recherche. Ou boire le sang de votre cheval - mais pas trop. S’il mourrait en route vous mourriez aussi.<br /> <br /> Ce grand ouragan reste dans les mémoires comme une frontière dans le temps. Il était venu par la mer. D’abord on vit des poissons tomber du ciel. L’éclat de la foudre brillait encore dans leurs yeux. Après vint le vent. Un vent comme jamais on n’en avait connu. Un vent si démesuré que pendant longtemps il souffla dans les rêves. Puis la pluie noya la plaine sous près d’un demi-mètre d’eau. L’ouragan demeura trois jours. Demeurer est le terme juste. On aurait dit qu’il s’éternisait et s’acharnait sur le désert faute d’y trouver des maisons à aplatir et des arbres à arracher. Il tournait, faisait mine de partir, tournait encore et revenait comme un fauve affamé qui déchire sa proie après l’avoir laissée presque exsangue. La <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3365923121.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2595514157.jpg" id="media-119149" alt="Ouragan.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" name="media-119149" height="235" width="349" /></a>proie croit être sauvée quand elle voit enfin le dos du fauve. Mais elle ferme les yeux de terreur quand il se retourne et vient lacérer encore une fois son ventre et son dos.<br /> <br /> Le clan de Fahoule, le clan du sel, s’était réfugié dans une grotte alors que la nuit avait remplacé le jour. L’épaisseur et l’étendue des nuages fermait le ciel dans toutes les directions. Le clan fut sauvé de la destruction en quittant son campement avant que l’ouragan ne renverse le monde. C’était grâce à Fahoule. Elle avait entendu le vent bondir contre ces nuages étirés dont parfois le ciel s’habille. Pourquoi l’avait-on crue? Elle, une enfant de dix ans qui passait son temps à courir le silence avec sa mère? Peut-être parce Fahoule possédait ce talent d’entendre. Ou grâce à cette mère dont l’éducation était ferme et juste. Fahoule avait certes une belle imagination mais elle n’aurait jamais signalé un bruit si elle ne l’avait entendu. Ou simplement parce que sa voix et son regard ne pouvaient mentir. Ceux du clan du sel éduquent leurs enfants avec fermeté mais ils savent les écouter. Devenus adultes ceux-ci connaissent leur place et leur valeur. C’est l’économie humaine du désert. On ne se dépense pas en larmes et querelles superflues.<br /> <br /> Depuis la montagne rouge il faut deux heures pour rejoindre le campement. A son arrivée, femmes et hommes se groupent autour d’elle. L’essoufflement du cheval indique la rapidité de la chevauchée et l’importance des nouvelles. On lui apporte à boire et de quoi rafraîchir son visage. Son frère conduit le cheval au point d’eau. Le groupe se rend sous la tente de réunion où le Conseil les attend. Le Conseil est constitué par le dixième des membres du clan. Il n’a que peu de pouvoir. Les membres du clan du sel n’aiment pas être dirigés. Une assemblée se réunit et décide à la majorité. Le Conseil entérine ses décisions. On demande à Fahoule de faire son rapport sur sa dernière mission. Elle parle de Marco et de sa vision du forgeron. Quelque chose se prépare. Marco a sucé la pierre verte et va trouver sous peu l’ermitage de l’Oeil d’aigle. Il y est peut-être déjà. Kekko sera en ville avant le soir. On connaît le pacte des forgerons. Il demandera l’aide de ses confrères. Ils chercheront Marco. S’ils le trouvent là ils le tueront et profaneront le lieu. Il faut mener une expédition pour empêcher cette profanation.<br /> <br /> Dans l’assemblée on rappelle le combat contre les forgerons.<br /> <br /> - Le clan du sel et celui de la montagne avaient perdu beaucoup de guerriers, dit un membre. Aujourd’hui le clan de la montagne s’est établi dans les monts de l’est, trop loin pour nous rallier rapidement. Nous sommes moins nombreux et plusieurs guerriers accompagnent un convoi de marchands vers les plantations du sud. Sommes-nous assez nombreux pour intervenir sans nous mettre en danger?<br /> <br /> - Tu as raison, dit un autre membre. Mais la profanation de l’ermitage serait dramatique. N’oublions pas que Jan le sage y vit. S’il était lui aussi tué notre équilibre judiciaire serait rompu.<br /> <br /> - Le conflit avec les forgerons ne finira donc jamais? demande-t-on.<br /> <br /> - Malheureusement ils sont capables de tout. Ils vivent comme au temps où ils levaient leurs milices et rendaient leur propre justice.<br /> <br /> - C’est vrai, leur système impose la soumission à leurs chefs. S’ils pouvaient nous éliminer tous ils le feraient. Notre liberté les dérange.<br /> <br /> - Même avec les marchands ils ne sont plus assez nombreux pour cela. De plus nos alliances pour protéger les caravanes nous ont attiré la bienveillance de nombreux commerçants. Ils ne suivront pas tous les forgerons comme la dernière fois.<br /> <br /> - On dit aussi que depuis le massacre des désaccords se sont exprimés sur le pacte.<br /> <br /> - Et n’oublions pas ce que représente cet ermitage pour nous.<br /> <br /> Tous en sont conscients et l’assemblée admet la nécessité d’une expédition. Le Conseil valide la décision par un vote unanime. L’assemblée évalue le besoin en guerriers. Dix devraient suffire. La géographie de l’ermitage de l’Oeil d’aigle autorise une protection économe en humains. Des volontaires se lèvent, dont un homme de grande taille habillé de bleu.<br /> <br /> - Non Ulam, pas toi, dit doucement Fahoule.<br /> <br /> <br /> ⁂</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><i>A suivre.</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></p><p style="text-align: justify;">Laissant Marco, Fahoule descend vers la plaine. Elle dispose de peu de temps. Arrivée au campement elle devra parler devant le Conseil, réunir des guerriers, établir une stratégie et revenir à la montagne rouge avant le forgeron. Elle sait déjà ce qu’il fera. Ne trouvant pas Marco en ville il fouillera les points d’eau de la région. L’ermitage de l’<i>Oeil d’aigle</i> doit être protégé.</p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (9)
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2012-06-21T00:11:00+02:00
2012-06-21T00:11:00+02:00
Le clan de la montagne et celui du sel s’étaient alliés. Ils envoyèrent...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/642499806.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/742553669.jpg" id="media-118751" alt="Epée1.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-118751" height="293" width="249" /></a>Le clan de la montagne et celui du sel s’étaient alliés. Ils envoyèrent des hommes pour laver l’affrront. Une cinquantaine de guerriers à cheval. Aux portes de la ville ils provoquèrent la confrérie des forgerons. Les guerriers mirent le feu à une première maison. Une famille était enfermée à l’intérieur. On entendit les coups sur la porte. Puis les cris. Puis les hurlements. Puis plus rien: le toit s’était effondré en flammes, effaçant ce qui restait de vie. Quand les forgerons arrivèrent c’était fini. Trop peu nombreux et moins entraînés ils demandèrent l’aide des marchands. Le combat dura plusieurs heures. On se battait avec toutes les armes disponibles. Les cavaliers avec leurs sabres durs et légers et des hachettes, les forgerons avec de longues épées difficiles à manier ou des couteaux, et les marchands ramassaient ce qu’ils trouvaient dans les maisons proches pour en faire des projectiles ou des massues. Les habitants s’étaient réfugiés près du port et déjà des bateaux les emmenaient en mer pour les protéger. Mais il n’y avait pas assez de bateaux. La puissance des cavaliers en terrain découvert était impressionnante - irrésistible. Quand ils firent céder le barrage des forgerons ils foncèrent à travers la ville vers les groupes apeurés qui remplissaient les quais. C’étaient des cibles faciles. On dénombra douze morts et de nombreux blessés. Les forgerons attirèrent alors les cavaliers dans des ruelles où il se battirent mètre par mètre. Dans ces espaces étroits ils étaient maîtres du terrain. Les membres des clans tombaient. Quand enfin ils trouvèrent le forgeron coupable il tranchèrent sa tête. Les cavaliers survivants repartirent vers leurs clan. La dette était payée. A quel prix! Vingt morts: sept forgerons, quatre marchands, et neuf guerriers avec leurs chevaux. Sans compter ceux des quais. Tous ces morts, pour l’honneur d’un chef et de sa fille! Jamais on ne faisait de guerre pour un paysan. Dans le système vertical ceux qui sont au-dessus comptent plus que les autres.<br /> <br /> On critiqua durement les autorités pour ne pas avoir fait la police. Le gouverneur de la province démissionna. La ville était sous le choc. Le soir, à la lumière des lampes, on resta accablé pendant des semaines, comme dans un creux. Puis on recommença à parler. L’honneur valait-il autant de morts? Le sang était-il la seule manière de payer une dette? Et la dette, encore faudrait-il en examiner les raisons et les conditions. L’honneur et le respect ont souvent été imposés par la force. Cela n’a pas fait disparaître l’injure de la surface de la Terre. Même la peur de la mort n’empêche pas l’atteinte à l’honneur. Mais le monde est ainsi. Il faut tuer l’injure si l’on est assez fort. Ou en être humilié devant tous si l’on est plus faible et mourir un jour la honte au coeur. Dans les villes modernes du nord il est interdit de faire justice soi-même. Un juge la rend au nom de la victime. Dans les villes du nord les gens ne se battent plus pour être respectés. Ils sont sortis de leur corps. Ils n’ont plus de corps. Ils n’ont plus qu’une grosse tête qui pense et des juges avec des têtes encore plus grosses qui décident à la place de tout le monde. Il y a aussi des sages qui disent qu’il faut se respecter et pardonner l’offense. Dans le système vertical ce sont surtout ceux d’en bas qui les écoutent. Ceux d’en haut font toujours couler le sang et régner la peur.<br /> <br /> - Je sais ce que certains pensent, reprend Kekko. Le pacte est une tradition ancienne, du temps où les corporations étaient puissantes et entretenaient leur propres milices contre les ennemis. Aujourd’hui l’Etat défend les corporations. Elles n’ont plus le droit de lever leur milices. Elles n’en ont d’ailleurs plus la puissance.<br /> <br /> Il fixe chaque personne dans les yeux.<br /> <br /> - Regardons-nous mes amis! Pauvres forgerons qui travaillons à la petite tâche, au petit prix, pour survivre petitement quand le monde nouveau fabrique des objets solides et beaux pour presque rien. Combien coûte un cheval? Et bien une automobile coûte à peine plus cher. Que nous reste-t-il?<br /> <br /> Kekko interroge du regard. Il répète plus fort:<br /> <br /> - Que nous reste-t-il? Avons-nous encore une place? Pouvons-nous prétendre à quelque dignité? Exigeons au moins l’honneur, si la grandeur nous abandonne! Qu’un jour nos enfants disent de nous: c’est mon père, c’est ma mère, j’en suis fier. Ils n’ont jamais démérité. Préférez-vous les voir partir en disant que nous appartenons au passé? Que jamais ils ne voudraient nous ressembler?<br /> <br /> On l’écoute attentivement. Le ton fait autorité.<br /> <br /> - Qu’ils disent un jour de nous: ils ont vécu à une époque difficile mais ils sont restés droits. Ce que nous avons reçu doit continuer pour notre descendance. C'est le cycle de la vie. Si nous abandonnons, nous renions ceux qui nous ont transmis leurs règles. Autant dire que si nous abandonnons nous sommes pires que morts.<br /> <br /> Le président l’arrête finalement.<br /> <br /> - Oui, oui, Kekko, nous comprenons fort bien tout cela. Mais j’aimerais que tu dises à nos hôtes le motif précis de ta visite. De quoi as-tu besoin?<br /> <br /> Kekko expose le conflit avec Marco, son départ, et le désarroi des chefs du village. Il souhaite que l’on enquête. Marco a-t-il été vu en ville ou dans les environs? Il demande qu’on l’aide à le retrouver.<br /> <br /> - Après je ferai ce que j’ai à faire.<br /> <br /> - Et que feras-tu? demande un homme qui n’a qu’un bras.<br /> <br /> - Je le tuerai.<br /> <br /> Un bruit de branches cassées, des pas précipités et un grand cri viennent du fond du jardin.<br /> <br /> - Non!<br /> <br /> - Qui va là? demande le président.<br /> <br /> - Non! Non non non! Tu ne le tueras pas.<br /> <br /> Lillie surgit de l’ombre.<br /> <br /> - Qui est-ce? Qui es-tu?<br /> <br /> - Si tu le tue je te tuerai!<br /> <br /> - Comment es-tu entrée? Qui es-tu?<br /> <br /> - C’est la mère de Marco, dit Kekko. Elle me suit depuis mon départ. Je croyais l’avoir perdue en ville.<br /> <br /> Lillie se jette sur Kekko et mord son nez jusqu’au sang. Kekko crie, la prend au cou et serre de ses mains puissantes jusqu’à la voir pâlir. Elle lâche enfin. Le nez du forgeron est rouge. Le bout est arraché sur un bon centimètre et pend. On s’empresse autour de lui. On apporte de l’eau et du coton pour nettoyer et panser la plaie. Lillie s’est reprise et tape sur sa tête. Sa bouche et son menton dégoulinent du sang de Kekko. Il faut deux hommes solides pour l’éloigner et la maintenir. Elle crie encore.<br /> <br /> - Non non non! Je te tuerai avant, et si je ne peux le faire avant je te tuerai après. Tu ne toucheras pas à mon fils. Par tous les diables de l’enfer sois maudit si tu touches un seul de ses cheveux!<br /> <br /> L’assemblée si concentrée est soudainement agitée et bruyante. Dans le charivari qui suit chacun relâche en partie la tension qui s’était installée. Les uns lancent des imprécations, d’autres s’opposent à Kekko. D’autres encore vont voir le nez, le touchent, appuient en demandant si cela fait mal. Le sang coule de plus belle. On bouge, on s’affaire, on renverse une assiette, puis la table où sont posés les plats. Pour un peu le feu serait éparpillé contre la maison. Le président tente de mettre de l’ordre. Il n’y parvient pas. Le nez de Kekko est au centre de l’attention. Il faut aller chez le médecin et recoudre, disent les uns. Non il faut couper, disent les autres. Quand le sang coule moins Kekko pose une compresse et la tient serrée.<br /> <br /> - Ecoutez-moi. Ecoutez-moi! Mon nez se recollera. Revenons à Marco.<br /> <br /> Les femmes et les hommes regagnent leurs chaises. Chacun commente encore ce qui s’est passé. Lillie est maintenue à l’écart.<br /> <br /> - Ecoutez-moi.<br /> <br /> Le silence revient. Ils regardent le rouge s’élargir sur la compresse de coton clair.<br /> <br /> - Je vous le demande solennellement: êtes-vous prêts à respecter le pacte et à m’aider?<br /> <br /> L’homme qui n’a qu’un bras prend alors la parole.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">* * *</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><i>A suivre.</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"></a><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></p> <p style="text-align: justify;"><i><br /></i></p><p style="text-align: justify;">Les mots de Kekko frappent le jardin comme un marteau. Des serpents sifflants lacèrent l’espace dans les têtes. Le pacte des forgerons! La dernière fois qu’il fut évoqué il y eut un bain de sang. Pour un mot de travers. Un forgeron éconduit avait froissé la fille d’un chef. Ici chaque mot compte, même le plus léger. Des morts, des mutilés, des rues noyées de rouge. Des cris, et des larmes pendant des semaines. La ville et toute la province furent sinistrées. Un festin de bêtes. On voyait, jusqu’au fond des ventres découpés, la violence qui parfois déshabille l’humain.</p>
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Carnet d’un rêveur (8)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-06-17:3298218
2012-06-17T00:15:00+02:00
2012-06-17T00:15:00+02:00
A l’heure dite les invités arrivent. On se salue, on parle des enfants....
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/4027850848.JPG" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/2845245461.JPG" id="media-118406" alt="feu1.JPG" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-118406" height="223" width="300" /></a>A l’heure dite les invités arrivent. On se salue, on parle des enfants. La plupart connaissent déjà Kekko et sa fameuse épée. On lui demande des nouvelles du village. A-t-il trouvé une femme? Non, il n’a pas le temps pour une femme. Il veut forger une épée comme on n’en aura jamais vue. Il deviendra riche, sa renommée attirera les visiteurs et son village renaîtra. Tous les invités sont présents. Le président les invite à commencer le repas. Ils s’assoient en rond sur des chaises basses avec une assiette sur les genoux. La table n’est pas assez grande pour recevoir tout ce monde. On l’utilise pour poser les plats. Les enfants remplissent les assiettes. Quand tout le monde est servi ils s’installent eux aussi. On blague l’hôte:<br /> <br /> - Président, quand achèteras-tu une table assez grande pour nous tous?<br /> <br /> - Je préfère mettre mon argent dans du bon métal et un soufflet plus puissant que dans une table, répond-il en souriant.<br /> <br /> La brise de mer transporte des odeurs de poissons et d’algues. Une petite fraîcheur agréable traverse le jardin. Le président donne la parole à Kekko. Celui-ci rappelle d’abord combien la vie devient difficile. Dans son village tout se compte. Les cultures sont rares et ne permettent pas de faire de réserves. La pluie manque depuis trois ans. L’eau est comptée. On est à la merci d’un tarissement des sources. Les tisserands vendent encore leurs étoffes. Mais pour combien de temps? La concurrence est rude avec les grandes filatures du nord. Lui-même forge des objets exceptionnels. Sans cela personne n’aurait plus besoin de lui. D’ailleurs qui vend encore assez pour vivre et prospérer? Les forgerons d’ici survivent à peine. Ils exportent des objets d’artisanat: fibules, boucles d’oreilles et bracelets pour les touristes des capitales sur le continent. Mais qui fabrique encore les assiettes, les pots, les couteaux, les ferrures de portes, les armes qui ont fait leur ancienne renommée? C’est bien fini. Pendant des centaines de générations les forgerons ont créé la richesse du pays. Les marchands venaient de partout. Les commandes affluaient. La ville avait grandi. Des villages sortaient de terre pour loger les immigrants attirés par la réputation d'opulence que les marchands colportaient lors de leurs voyages. Ceux qui travaillaient bien faisaient de bonnes ventes. Aujourd’hui beaucoup sont repartis ailleurs. L’industrie mange le travail des artisans. Le monde change. Il faut être solide pour rester au pays. S'il n'y a plus la richesse on a besoin d'autre chose. D'autres repères. Kekko avait choisi de demeurer au village parce que l'on s'y connaît. Quand on se connaît, même pauvre on est quelqu'un. C'est pourquoi les règles sont importantes. Elles maintiennent la communauté et l’autorité des chefs. L’insoumission aux règles menace leur survie. Le village pourrait tomber en ruine morale. Sans raison d’être ensemble, autant disparaître.<br /> <br /> - Je ne veux pas disparaître. Je resterai même si la possibilité de vivre s’amenuise. Les autres pensent comme moi. L’insoumission doit être punie. Si Marco reste vivant il deviendra un exemple. On ne peut laisser faire.<br /> <br /> Il prend une longue inspiration. Le feu lance des éclats irréguliers sur les murs du jardin. La brise a laissé place au vent de terre, chargé d’une épaisse chaleur. Chacun se tait. Le silence est l’un des derniers mystères. Qui sait ce qui se passe dans le silence quand la parole cesse? Personne. Même pas celui qui retient son souffle. Derrière ses raisons il y a d’autres raisons qu’il ignore. La parole est parfois étrange. Elle suit un cours qui toujours conduit au conflit. Il ne peut y avoir un mot, une pensée, sans qu’il y ait un autre mot, différent, et une autre pensée qui se distingue de la première. Le silence, lui, est comme avant le début de l’univers. Quand rien n’est différencié. Quand il n’y a encore que l’un sans second. Enfin, peut-être. Les politiciens voudraient l’un sans second dans un déluge de mots. Ils voudraient que leurs mots recréent l’unité première. Mais il ne peuvent la rétablir dans le multiple qu’ils engendrent eux-mêmes. Toutes leurs théories passeront. Les humains et leurs questions resteront, condamnés à entretenir leurs différences pour manifester leur existence.<br /> <br /> Le désaccord dresse la vie vers la lumière. L’accord la couche et la ramène à l’indifférencié. Au néant. A la tyrannie. Pour Kekko, tous pareils c’est la vie. Pour Marco c’est la mort.<br /> <br /> Kekko s’est interrompu depuis plusieurs minutes. Personne ne s’aventure à briser le silence. Les bruits de la ville passent comme une rivière. Il sait à quoi il s’engage. Ce n’est pas qu’il doute. Ce n’est pas non plus qu’il ait peur. Kekko n’a pas peur. Quand il décide il fait. Dût-il marcher des jours sans manger ni boire. Il retient sa parole. Chaque minute de silence lui donne plus de force. Les autres attendent. Ils se pénètrent d’une évidence: quelque chose de solennel se prépare. La tension clôt les lèvres et fixe les regards au sol.<br /> <br /> Enfin Kekko reprend.<br /> <br /> - J’invoque ce soir devant vous le pacte des forgerons.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <i>A suivre.</i><br /> <br /> <br /> <span style="text-decoration: underline;"><b><i><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></i></b></span></p><p style="text-align: justify;">Derrière la maison du président on s’affaire. Les filles préparent le repas. Les garçons dressent la table sur la terrasse. On attend près de quarante personnes, les forgerons et leurs épouses. Dans le jardin le père devise avec Kekko. La nuit tombe. Le plus jeune fils apporte des fruits frais et une lampe à pétrole. Les fruits sont acheminés depuis les vastes plantations du sud, à une journée d'ici, près du fleuve. L’immense marché de la ville est approvisionné quotidiennement. Le président et son épouse ont fait les achats dans l’après-midi, accompagnés de leur aîné et de ses deux soeurs. Au retour les sacs d’osiers étaient remplis. L’aîné portait un agneau dans les bras. L’agneau a été égorgé et préparé. Il cuit maintenant sur une broche devant un feu près de la maison.</p>
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Carnet d’un rêveur (7)
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2012-06-11T16:11:00+02:00
2012-06-11T16:11:00+02:00
Il court devant la meute rugissante de ses colères. Plus loin il y a...
<p style="text-align: justify;">Il court devant la meute rugissante de ses colères.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3305057418.JPG" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1923409140.JPG" id="media-117973" alt="gorge2.JPG" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-117973" /></a>Plus loin il y a un mur de petits arbres au branches acérées. La pente faiblit. Ici le vent contourne la montagne. Marco s’arrête. Le parfum de musc est intense. Il vient de la plaine. Un souffle de cheval. Un léger hennissement. Du poil. De la transpiration. Ils sont plusieurs qui avancent discrètement. Un cliquetis de métal, un foulard enroulé sur le visage: des guerriers. Il n’y a personne autour de lui. Mais il entend comme s’ils étaient à côté. Il ne saisit pas leur intention. Amis? Ennemis? Protection ou menace? Il est seul pour se défendre. Il ne peut compter que sur un apprentissage au combat reçu au village. Il était l’un des plus forts. Il plaquait au sol deux adversaires à la fois et les maintenait immobiles. Sa puissance inspirait crainte et admiration mais n’altérait pas son jugement. S’il en retirait de l’honneur et une fierté raisonnable, sa devise tenait en deux mots: force et justice.<br /> <br /> Un autre bruit vient de derrière. Derrière le mur d’arbres aux branches acérées. Un bruit comme des milliers de becs sur la pierre. Il cherche un passage. Il n’en trouve pas. À quelques pas se trouve pourtant un large passage. Il ne le voit pas. Il ne voit que ce qu’il regarde. Il ne voit pas ce qui est. Il traverse les arbres. Les branches le lacèrent. De l’autre côté il découvre un espace plat et dur, et un grand rocher planté au milieu comme une ancre. Au pied du rocher il reconnaît l’auto du voyageur. L’homme au carnet. Il n’y a personne et la voiture est vide. Comment est-elle arrivée jusqu’ici? Il suit les traces dans le sable. Elles mènent au passage, dernier tronçon d’un chemin qui semble venir de la plaine. Il ne voit pas bien. Ses yeux sont fatigués. Et toujours ce bruit de becs.<br /> <br /> Marco tourne autour du rocher. Derrière s’ouvre une gorge étroite entre les parois de la montagne. Il s’y engage. C’est un long boyau lisse aux formes alambiquées, avec des angles et des resserrements. En haut le ciel est une fente. Une faible lumière en tombe et vagabonde. L’odeur de poussière et de musc laisse place à une fraîcheur boisée. Marco parcourt environ deux kilomètres. Encore quelques pas et soudain la lumière est intense. Devant lui s’ouvre un espace rond formé de hautes parois rougeâtres. Le sol est recouvert de sable jaune d’où émergent des plaques de granit clair. Quelques arbres sauvages au vert intense étonnent dans l’aridité de la montagne. Il avance. De la paroi en face un filet d’eau gros comme le poing tombe en cascade sur une pierre plate. Derrière la cascade une grotte fait résonner les gouttes comme des milliers de becs. L’eau coule de la pierre vers le pied des arbres et se perd dans le sable.<br /> <br /> - Ne bouge plus! tonne une voix dans son dos.<br /> <br /> Marco ne voit personne.<br /> <br /> - Ne bouge pas et reste où tu es. Un pas et tu es mort.<br /> <br /> Il cherche en vain d’où vient la voix.<br /> <br /> - Moi je te vois bien. Mon fusil est pointé sur toi. Un pas et je tire. Qui es-tu?<br /> <br /> - Marco.<br /> <br /> - Marco? Cela ne veut rien dire. Marco, ce n’est rien. Qui est Marco?<br /> <br /> - Que voulez-vous dire?<br /> <br /> - Qu’est-ce qui fait de toi un être particulier? Un être que l’on peut distinguer des autres?<br /> <br /> - Que dois-je répondre? Je ne comprends pas.<br /> <br /> - Si tu ne peux répondre alors tu n’es rien. Rien qu’une parcelle de la masse.<br /> <br /> - Je ne suis pas rien.<br /> <br /> - Tu n’est qu’une réplique. Tu parles comme les autres avant toi. Tu te lèves et te couches comme eux. Tu penses comme eux. N’est-ce pas ainsi?<br /> <br /> - Pourquoi en serait-il autrement? répond Marco. Devrais-je inventer un langage pour exister? Un langage que je serais le seul à comprendre? A quoi me servirait de parler une langue unique si c’est pour être comme un étranger dans ma propre maison?<br /> <br /> Après un silence la voix reprend:<br /> <br /> - C’est une bonne réponse. Tu es malin. Mais n’importe qui peut être malin. Cela ne dit pas qui tu es.<br /> <br /> - Je suis celui qui marche dans le désert, s’exclame Marco.<br /> <br /> - La belle affaire! Et alors? Tout le monde marche dans le désert. La plaine d’où tu viens a vu passer des myriades d’humains avant toi. Depuis la nuit des temps les maîtres et les esclaves marchent. Mais qui sont-ils? Connais-tu leur histoire personnelle? Sais-tu s’ils ont fait une seule chose qui les aurait distingués de la masse?<br /> <br /> La voix roule entre les murs de montagne.<br /> <br /> - Je suis Marco et j’ai quitté mon village.<br /> <br /> - Et alors? Tout le monde quitte son village.<br /> <br /> - Pas chez moi.<br /> <br /> - Chez toi aussi. Un jour on quitte son village pour chercher fortune. Ou pour une femme. Ou pour un homme. Ou pour le pays de la mort. Je n’entends rien d’extraordinaire. Rien.<br /> <br /> - Je l’ai quitté par colère.<br /> <br /> - Pfou! Quelle folle importance donnes-tu à ta colère! Comme si elle était unique. Allons, la colère appartient à tout le monde. Ta colère te lie encore plus solidement à la masse. Dis-moi, dis-moi donc ce que ta colère a de particulier?<br /> <br /> - C’est la mienne! Je la vis, elle est dans mon corps et mes pensées, elle est dans mon propre coeur! Elle n’appartient à personne d’autre!<br /> <br /> - Oui, oui. C’est ce que l’on croit. Il suffirait alors d’une émotion courante, banale, pour exister? Il suffirait que le coeur batte un peu plus vite pour nous donner une identité? Je vais te dire comment tu t’appelles: cent-quatre-vingt pulsations.<br /> <br /> - Quoi?<br /> <br /> - Tu t’appelles cent-quatre-vingt pulsations.<br /> <br /> - ...<br /> <br /> - Si la colère est ton identité, si elle est toi parce que ton coeur bat plus vite, tu t’appelles cent-quatre-vingt pulsations par minutes. C’est le nombre de battements de ton coeur quand tu es en colère.<br /> <br /> - Pourquoi jouez-vous avec moi? J’aimerais m’asseoir.<br /> <br /> - Tu peux t’asseoir.<br /> <br /> <br /> * * *</p> <p style="text-align: justify;"><i>A suivre.</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><span style="text-decoration: underline;"><b><i><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></i></b></span></p><p style="text-align: justify;">Ses pieds frappent le sol. Il écrase le monde. Il écrase les chefs. Leur sang vole dans la poussière. Il cogne, grogne, fait rouler des cailloux. L’effet de la pierre a changé. Les cailloux, lourds, sourds tambours, s’entrechoquent et craquent. Il tient dans ses mains des couteaux de soleil. Il saigne, croit-il. Un fleuve de sang. Un fleuve qui charrie l’urine de la terre et la sueur du ciel. Quelle est cette odeur fauve? Un parfum de musc attaché au vent. Il vient d’en bas, glisse au fond des ravines, monte à flanc de rocher, croise le fleuve de pierres et de poussière. Marco court dans ces mouvements contraires. Il court au centre d’un tourbillon, un tourbillon de bruit et de vent.</p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (6)
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2012-06-09T11:00:00+02:00
2012-06-09T11:00:00+02:00
Les constructions carrées sont collées presque mur à mur. Devant, un...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/933939927.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3961414781.jpg" id="media-117752" alt="cardage.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-117752" /></a>Les constructions carrées sont collées presque mur à mur. Devant, un rectangle d’herbe jaune. Sur l’herbe, des chaises rondes. Sur les chaises des femmes longues et minces parlent en cardant des paquets de laine difformes. La route entre dans la ville par le quartier des fileuses. Kekko a le pas de celui qui sait où il va. Il suit la rue principale, s’engage dans des ruelles ocres, longe un marché couvert. A gauche, à droite, il franchit un portique crénelé. C’est le secteur de la garde. Caserne et dépendances. Lillie reste prudemment à l’entrée. Elle n’est jamais venue jusqu’ici. Des hommes en armes, elle n’en voit pas au village. Il ne s’y passe jamais rien. Rien qui intéresse le gouvernement ou la police. Les chefs ont leur loi. La mort punitive des insoumis ne fait pas d’éclat. On les enterre dans le sable. Qui irait les chercher là?<br /> <br /> Le forgeron s’adresse à un surveillant qui lui indique une porte dans le bâtiment central. A la porte, il frappe et ouvre. Deux gardes sont plongés dans des papiers qui occupent toute la petite table qui sert de bureau. Kekko expose le but de sa visite. Il ne dit pas la vraie raison. Il dit qu’il cherche un homme de son village. Cet homme a disparu depuis deux jours. Tout le monde est très inquiet. Il dit qu’il veut le ramener au village. Sa description de Marco est précise. Les gardes n’ont pas d’information. S’il est en ville il n’a rien fait pour attirer l’attention. Dispose-t-il de famille ici? Non. Enfin peut-être. Un oncle parti du village il y a longtemps, qui voulait s’embarquer vers les Amériques, et dont on est sans nouvelles. A-t-il des amis en ville? Impossible: il n’y est jamais venu. S’il est ici il n’ira pas loin, dit un des gardes. Un inconnu sans refuge est repérable. Qu’il repasse demain. On en saura plus. Kekko les remercie et sort.<br /> <br /> Il prend la direction du port. Lillie suit à distance. Elle ne se montre plus. Il traverse toute la ville. Elle n’est pas très grande. Ce n’est pas comme Paris. Une petite heure suffit. Près du port il y a le quartier des marchands de tissus et celui des forgerons. Un quai leur est réservé, avec une douane qui prélève des taxes avant que les produits ne soient exportés. Ces taxes font vivre la ville. Le commerce est la richesse de la région. Marchands et forgerons jouissent d’un statut envié. Ils n’abusent pas de ce statut. Il savent qu’il n’est pas bon d’être la cible des envieux. Mais quand ils se mobilisent pour une cause ils sont très écoutés.<br /> <br /> Les forgerons disposent aussi du redoutable privilège d’être craints. Dans le passé ils officiaient comme bourreaux. Donner la mort c’est accomplir une justice. Quelle que soit cette justice. S’il y a une loi qui préside à la vie, une autre décide de la mort. Ce n’est pas à eux de juger d’une sanction. Il ne leur est demandé que de l’accomplir. Il n’y a pas d’autre voie pour être bourreau: obéir et accomplir. Aujourd’hui il n’y a plus de bourreaux. Les condamnés à mort sont placés dans une cellule sans lumière. Un serpent au venin violent les attend. Ils ne l’entendent pas et, dans l’obscurité, ne le voient pas. La mort est très rapide.<br /> <br /> De l’époque des bourreaux les forgerons ont gardé leur propre code. Ainsi ils peuvent donner la mort sans procès s’ils sont témoins d’un acte considéré comme grave. Ils le font discrètement. Eux seuls connaissent ce code. Mais certains d’entre eux le contestent. Il disent qu’un pays ne peut avoir plusieurs lois. Ils disent que les forgerons devraient abandonner leur code et laisser l’Etat rendre la justice. Kekko se rend chez le président de la corporation. Ils se connaissent bien. Il était présent lors de son élection. Il était venu participer au grand concours d’épées qui a lieu tous les cinq ans. Tous les forgerons du pays apportent leur plus belle pièce. Kekko avait gagné le trophée de l’épée la plus fine, la plus effilée, la plus résistante et la plus solide. Un bijou qui lui avait demandé plusieurs années de travail. Il était devenu célèbre et avait vendu fort cher sa création à un chasseur de lions qui arrivait du sud. Il n’y a pas de lion dans le pays. Le chasseur était venu en bateau d’une contrée éloignée. En emportant l’épée chez lui il avait fait de Kekko une célébrité mondiale. L’épée avait même été exposée à New-York et à Berlin.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2786474225.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3459677616.jpg" id="media-117753" alt="Forge2.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-117753" /></a><br /> Le président termine son travail en cours. Puis il invite Kekko à prendre place sur une terrasse à l’ombre d’un arbre aux feuilles larges. Il apporte de l’eau et du thé et s’enquiert de la santé de son hôte. Kekko lui donne des nouvelles, parle de son travail et de la vie au village. Il n’a pas récolté assez de pierres pour en extraire les métaux nécessaires. Il veut forger une épée si mince qu’elle sera invisible par la tranche. Il doit partir loin, bien au-delà des mines, pour trouver les bonnes pierres. Puis il expose l’objet de sa visite. Il parle de Marco l’insoumis qui a défié les lois du village. Il faut le trouver et laver l’affront. Le président ne pose pas de questions. Le code des forgerons est ainsi. Il accepte d’aider Kekko dans sa recherche. Il appelle son fils d’une douzaine d’années et lui donne une consigne. Le fils part en courant dans le dédale des rues.<br /> <br /> - Ce soir, dit-il à Kekko, je réunirai tous les forgerons ici même et nous établirons un plan pour trouver le fugitif. En attendant je vais te montrer la chambre où tu pourra dormir ce soir.<br /> <br /> Pendant que Kekko parle avec le président Lillie propose ses services aux capitaines sur le port. Contre un repas et de quoi boire elle balaye et lave le pont d’un bateau de pêche. Son travail fini, restaurée, elle revient à l’entrée du quartier des forgerons. Un bruissement de voix a remplacé le son des marteaux et des soufflets: «Le président nous convie, Kekko, celui qui a gagné le trophée, a besoin de notre aide, redites-le, ce soir chez le président». Lillie trouve un bout de terrain vague derrière un mur inachevé et s’installe à l’abri des regards.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">* * *<br /> <br /> <br /> Le soleil a passé le milieu du ciel. Fahoule n’est pas revenue. Marco s’est assis et résiste au sentiment de colère qui le possède. Colère contre ceux de son village et contre cette règle rigide. Il a donné à boire à une vielle qui avait soif? C’est là son crime? Et quoi, devait-il la laisser mourir en plein soleil? «Si elle ne peut plus boire ni manger, avaient dit les chefs, c’est que son temps est venu. C’est notre loi. Elle la connaissait. La vie est dure. Nous n’avons pas assez d’eau pour donner à boire à quelqu’un dont le temps est venu.» «Devais-je la laisser souffrir devant moi sans rien faire? Votre loi est inhumaine!» «Elle est profondément humaine, lui avait-on répondu Que sais-tu de l’humanité et de ses nécessités?» «Je sais de l’humaine qui souffre devant moi et c’est bien assez!» «Mais que sais-tu de ceux qui viendront après et qui souffriront aussi quand la fontaine sera tarie? Quand il n’y aura plus assez d’eau pour leur donner à boire?» «Ceux qui viendront? Où sont-ils? Je ne les vois pas. Elle qui a soif est devant moi. C’est ma loi.» «Ta loi n’est pas notre loi. Ta loi nous met en danger. Tu ne peux agir selon ta propre loi sans en répondre devant la communauté.» «Et bien je ne répondrai de rien!» C’est après cela que les chef ont décidé la sanction. Il avait supporté. Il n’avait plus rien dit. Mais il gardait la blessure en lui. Pourquoi ne l’avait-on pas entendu?<br /> <br /> Cette colère est revenue avec force depuis qu’il a sucé la pierre verte. Il s’empêche de crier. Puis n’y tenant plus il se lève et marche d’un pas rageur vers le haut de la montagne.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><i>A suivre.</i></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><span style="text-decoration: underline;"><b><i><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></i></b></span></p><p style="text-align: justify;">Kekko approche des faubourgs. Lillie crie ses imprécations et donne des coups de pied. Leur étrange attelage attire les regards des marchands dont les étals sont installés sur la terre sèche qui borde le bitume. Des enfants passent en courant par les portes des maisons où l’on n’aperçoit que de l’ombre. Ils s’attrapent, rient et recommencent. Leur jeu tourbillonnant les mène à l’intérieur. On n’entend plus que les voix et des cris. Puis ils reviennent à la lumière en mimant des danses antiques.</p>
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Carnet d’un rêveur (5)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-06-03:3298191
2012-06-03T17:21:00+02:00
2012-06-03T17:21:00+02:00
- La pierre verte? Marco soudain bondit à l’écart. - La créature!...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2019059740.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/218471662.jpg" id="media-117328" alt="pierreverte2.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-117328" /></a>- La pierre verte?<br /> <br /> Marco soudain bondit à l’écart.<br /> <br /> - La créature! crie-t-il. La créature, je la vois!<br /> <br /> Il regarde autour de lui. Personne d’autre qu’elle.<br /> <br /> - Que me veux-tu? Que fais-tu ici? Es-tu envoyée par le village? Je ne retournerai pas. Qui es-tu?<br /> <br /> La femme répond: «Fahoule. Je m’appelle Fahoule. Je ne viens pas du village.»<br /> <br /> - Tu mens, bien sûr que tu mens. Il n’y a personne dans cette montagne. Personne dans cette plaine de pierre. Même le voyageur a disparu. Dis-moi, créature, as-tu vu le voyageur? Dans une automobile noire. Et mon père, as-tu vu mon père? Il est venu cette nuit.<br /> <br /> - C’est la pierre verte, dit Fahoule.<br /> <br /> Cette pierre légèrement poreuse contient un organisme végétal qui s’active dans la salive. Il produit un effet d’hallucination et d'hyperlucidité. Dans le clan de Fahoule on l’utilise lors de la cérémonie du <i>Relié</i>. C’est un rituel pratiqué avant les grandes fêtes annuelles ou la fin des moissons, et aussi avant une noce ou quand un malade ne réagit pas aux élixirs sauvages préparés par les femmes. La pierre procure un état de conscience dit <i>relié</i>. Le réel et l’imaginaire s’y mélangent. Les formes cachées du paysage se révèlent et l’on y découvre des signes ou des intentions que l’on peut interpréter selon sa quête. Le <i>Relié</i> est très personnel. Parfois des visions surviennent ou des intuitions d’événements qui se déroulent au même moment à de grandes distances. Un autre but du <i>Relié</i> est la mise à jour de nos motivations et intentions profondes, de ce qui est caché à notre propre regard intérieur.<br /> <br /> - Il est décommandé d’utiliser la pierre verte sans accompagnement, continue Fahoule. D’une part son effet peut se prolonger plusieurs jours pendant lesquels l’épuisement guette. Cela dépend de la durée de succion. D’autre part la première phase, d’environ vingt-quatre heures, fait monter à la conscience des angoisses encore jamais ressenties. La chose n’est pas sans danger. Les jours suivants viennent les liens et les visions.<br /> <br /> Sous l’effet de la pierre les périodes de sommeils sont courtes mais apaisantes. Le réveil de Marco devrait être propice à établir une communication en partie rationnelle. La voix de Fahoule est d’une douceur qui contraste avec la fermeté de sa posture corporelle. Marco la regarde, et regarde sa poitrine à la forme attirante.<br /> <br /> - Comment t’appelles-tu?<br /> <br /> - Que me voulez-vous? répond Marco.<br /> <br /> - Je veux t’aider. Tu as encore la pierre en bouche: je ne t’ai pas vu la cracher.<br /> <br /> - Comment le savez-vous?<br /> <br /> - Je te suis.<br /> <br /> - Depuis quand?<br /> <br /> Elle raconte qu’elle le suit depuis qu'il a quitté la route. Elle l'a vu arriver. Elle veille sur les voyageurs qui s’égarent. Chaque semaine quelqu’un vient se perdre ici. Parfois par témérité, d’autres fois par erreur. Et certaines fois volontairement. La plaine de sable et de cailloux est très longue et la piste s’efface rapidement. Qui ne connaît pas les lieux ne connaîtra pas le retour. Elle finit son explication en chantant une simple mélopée, presque à voix basse. Un chant qui forme des paroles dans l’esprit de qui l’entend. Des paroles qui rassurent et calment les coeurs tourmentés. Marco lui demande son nom. «Je m’appelle Fahoule.» «Que faites-vous ici?» «Je suis une gardienne. Je protège les voyageurs égarés dans le désert. Et toi quel est ton nom?» «Pourquoi voulez-vous le savoir? Êtes-vous envoyée par les chefs du village?» «Je ne suis envoyée par personne. Je suis là.»<br /> <br /> - Pourquoi vous croirais-je?<br /> <br /> - Si le village dont tu parles m’avait donné pour mission de te ramener je t’aurais capturé pendant ton sommeil.<br /> <br /> Marco réfléchit, autant qu’il le peut. L’effet de la pierre continue. Se concentrer sur plus de trois phrases est un gros effort. Il aimerait laisser les paroles s’envoler de lui sans rien contrôler. Sans rendre de compte. Quoi que nous disions nous rendons toujours compte de quelque chose. Il sent les mots s’accumuler, se bousculer. Des mots comme des couleurs et <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/4190139756.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/515734377.jpg" id="media-117330" alt="chevaloeil.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-117330" /></a>des sons. Des mots dont il ne cherche pas le sens mais seulement le mouvement. Le sens est ailleurs, à l’intérieur même des mots. Il ressent le besoin d’une sorte de révélation: quelque chose doit venir de lui, en lui, dont il ne connaîtra la nature qu’après. Or toute question précise le ramène à son corps et à la contrainte du connu. Il articule cependant:<br /> <br /> - Mon nom est Marco.<br /> <br /> Le regard de Fahoule se fait plus intense.<br /> <br /> - Pourquoi ta mère est-elle partie du village?<br /> <br /> - Elle n’est pas partie.<br /> <br /> - Elle marche en ce moment vers la ville.<br /> <br /> - C’est impossible.<br /> <br /> - Je la vois.<br /> <br /> Elle décrit Lillie et Marco y reconnaît sa mère. Elle décrit aussi le forgeron.<br /> <br /> - Kekko! Que font-ils?<br /> <br /> - Il semble que ta mère veuille l’empêcher...<br /> <br /> Fahoule ferme les yeux. Son visage se tend. Quelques minutes passent. Marco est comme dégrisé. Fahoule reprend:<br /> <br /> - Je les vois. L’homme te cherche. Il veut te punir. Il veut te tuer. Ta mère essaie de s’opposer à lui. Mais il est trop grand. Trop fort. Il va vers la ville.<br /> <br /> Elle rouvre les yeux.<br /> <br /> - Comment... comment sais-tu cela? demande Marco.<br /> <br /> - J’ai déjà sucé la pierre verte. Plusieurs fois. Certaines parties de mon esprit sont maintenant reliées en permanence. Quand je connais quelqu’un je peux sentir des événements qui le concernent.<br /> <br /> - Et pourquoi ne savais-tu pas mon nom alors?<br /> <br /> - Je ne vois pas tout.<br /> <br /> A nouveau les mots roulent en lui. Un tremblement prend son corps. Il se met à transpirer. Sa respiration s’accélère.<br /> <br /> - Je ne suis pas, je ne suis pas, un esclave, je ne dois aucune, aucune, obéissance. Les chefs, les chefs, ne sont les chefs, que si j’en fais des chefs. Je ne, je ne leur donne plus, ma chair à manger, ma tête à manger. Mon sang à boire.<br /> <br /> Il répète ces mots, répète encore et transpire, et souffle. Fahoule s’approche de son visage et chante encore sa chanson à voix douce. Marco parle plus lentement.<br /> <br /> - Ecoute-moi, dit-elle. Tu es dans la phase d’excitation de la pierre. Ton corps s’épuise. Il te faut garder des forces pour la suite. Si tu veux je t’accompagnerai. Mais tu t’épuises. Je peux calmer cette phase. J’ai un élixir. Il stabilise le corps contre les effets physiques de la pierre. Tu auras encore des hallucinations mais pas d’angoisses si ton corps est plus calme. Prends, une goutte sur la langue t’apaisera immédiatement. Mais crache d’abord la pierre.<br /> <br /> Elle lui présente un petit flacon en verre épais rempli d’un liquide transparent.<br /> <br /> - Non! crie Marco. On t’a demandé de me tuer, c’est cela? Tu veux m’empoisonner?<br /> <br /> Il s’agite à nouveau et sue à grosses gouttes. Son souffle est plus court. Fahoule sait qu’elle doit le rassurer. «Regarde, dit-elle. J’en prends moi-même une goutte. Cela ne me fera rien puisque je n’ai pas pris la pierre verte. Mais je n’en mourrai pas.» Elle débouche le flacon et fait tomber une goutte sur sa langue, de manière bien visible, afin que Marco n’ait aucun doute. Puis elle le referme et le pose près de lui.<br /> <br /> - Je te laisse décider. Si ton corps s’épuise trop un accident peut t’arriver. Tu décides si tu veux continuer ton voyage ou l’arrêter ici. Je laisse le flacon près de toi. Moi je retourne vers la plaine. C’est l’heure où je dois guetter les voyageurs perdus et les dangers qui rodent. Je reviens bientôt. Reste là, ou bien monte plus haut. Tu trouveras un point d’eau si tu as soif. Tu as beaucoup transpiré. Ta réserve ne suffira pas.<br /> <br /> Elle appelle d’un son court. Un bruit de sabot, un cheval noir surgit des rochers. Elle l’enfourche et, après un salut à Marco, descend vers la plaine. Il se sent soudain vide et seul. Son corps le fuit, ses pensées se dissolvent. Il a chaud et souffle comme un animal en plein travail. La transpiration coule dans ses yeux. Le flacon est près de lui. Il se sent confusément redevable à la gardienne, mais aussi vulnérable. Il refuse, veut aller par lui-même, tente de se lever, y parvient après de longs efforts, un vertige le prend. Il souffle plus fort, son coeur bat à rompre. Il retombe. Incapable de se relever il prend peur. Regarde le flacon. Rampe jusqu’à le toucher. Hésite. Refuse. Accepte. Ne sait plus. L’ouvre, crache la pierre et laisse tomber une goutte sur sa langue.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.</i><br /> <br /> <br /> <span style="text-decoration: underline;"><b><i><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></i></b></span></p><p style="text-align: justify;">Marco ne répond pas. Il regarde intensément la femme. Elle est habillée d’une pièce de tissus noir qui fait pantalon en bas et s’arrête au ras du cou. Les épaules sont couvertes d’un châle turquoise croisé par devant, tenu dans sa ceinture. Il souligne précisément ses seins. La chevelure est abondante et longue.</p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (4)
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2012-06-01T17:16:00+02:00
2012-06-01T17:16:00+02:00
Lui, son pas ne change pas même lorsque le plat du talon de la femme...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/4077392586.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2209053320.jpg" id="media-116981" alt="fourmirouge.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-116981" /></a>Lui, son pas ne change pas même lorsque le plat du talon de la femme frappe ses tibias. Une tentative sur cinq touche sa cible. Trop agitée elle manque le plus souvent de tomber. Elle ne doit de rester sur ses jambes qu’à une habileté extraordinaire d’équilibriste et au bras du géant auquel elle se raccroche tant bien que mal. C’est alors, ainsi suspendue, qu’elle jette ses plus grandes forces dans la bataille et finit par cogner un mollet ou une cheville. De grands cris sauvages accompagnent ses coups. Le forgeron secoue alors son bras afin qu’elle se détache de lui.<br /> <br /> - Laisse-moi. Lâche-moi, femme! Retourne chez toi. Retourne au village! Tu m’ennuie. Laisse-moi. Je ferai ce que j’ai à faire.<br /> <br /> - Non, non, voyou! crie la femme. Toi, retourne au village! Allez, chien, retourne! Je t’empêcherai de le toucher. Tu m’entends, Kekko le forgeron: tu ne le toucheras pas! Je t’écraserai la tête avec une pierre avant que tu ne touche à un seul de ses cheveux! Je ferai couler ton sang sur la tête stupide, forgeron plus brutal que la grêle!<br /> <br /> Depuis le matin elle le suit. Elle l’injurie et le frappe. Depuis le matin il va bon pas vers la ville et reçoit les coups et les injures presque sans rien dire. Elle c’est Lillie, la mère de Marco. Elle s’est levée avant l’aube. Elle a guetté jusqu’aux premières lueurs. Quand Kekko a traversé le village et pris la route vers la mer elle l’a suivi, bien décidée à l’empêcher par tous les moyens de trancher la tête de son fils. Elle n’a pris qu’un peu d’eau et des galettes d’épeautre. Elle ne se soucie pas d’elle-même. Son seul but est d’empêcher Kekko, dont le seul but est de tuer Marco. Elle trouvera bien un moyen, le moment viendra où elle saura l’arrêter.<br /> <br /> Elle provoque le géant pour le mettre hors de lui. S’il la tue elle, il ne tuera plus son fils. Comme on dit chez eux: on ne tue pas deux fois pour la même cause. Elle tente de lui faire perdre patience.<br /> <br /> - Chien! Chien stupide! Idiot! Cocu!<br /> <br /> Cocu n’est pas une injure utile. Le forgeron est célibataire. Il n’a jamais le temps pour l’amour. Entre ses cailloux, le charbon de bois et la forge, sa vie est pleine. Et puis il sent la suie à grand nez et ses oreilles n’entendent que le son du métal sur l’enclume. Quelle femme voudrait respirer cette odeur toutes les nuits? Quelle voix serait assez claire pour faire concurrence au marteau?<br /> <br /> - Cocu! Cocu! Tu sais pourquoi aucune femme ne veut de toi? Parce que tu pues! Tu pues, homme stupide! Tu pues du matin au soir mais personne n’ose te le dire. Ils ont peur de toi au village. Personne pour te crier la vérité en face. Cocu! Cocu!<br /> <br /> Elle ne connaît pas vraiment le sens du mot <i>cocu</i> pour le répéter ainsi hors de propos. Mais elle sait que les hommes n’aiment pas qu’on leur dise.<br /> <br /> - Cocu! Chien idiot! Je t’écraserai la tête et je noierai les scorpions dans ton sang. Je peindrai les murs du village avec ton sang. Tout le monde saura que Lillie t’a vaincu. Tout le monde me craindra. Et je ferai revenir mon fils. Et j’en ferai un roi. On le craindra parce que l’on me craindra. Tu m’entends, tête de mule? Sale bonhomme!<br /> <br /> Et elle recommence à taper du talon dans les jambes de Kekko. Elle se jette même sur lui et s’agrippe fermement à une cuisse, laissant traîner son corps derrière. Cette fois Kekko est ralenti. Il secoue la jambe mais rien n’y fait. Il regarde la femme dans les yeux et, avec une expression terrifiante, pousse un rugissement qui roule jusqu’à la montagne. Lillie devient encore plus blanche avant de pousser à son tour un cri modulé où elle manque d’arracher ses cordes vocales. L’homme secoue la jambe plus fort et jette la femme quelques mètres plus loin. Puis il reprend sa route. Elle se relève et le suit encore. Au loin on voit les premiers toits carrés de la ville.<br /> <br /> <br /> * * *<br /> <br /> <br /> Marco n’a presque pas dormi. Il a passé la nuit entre le fond d’un ravin, couché tordu comme un ver, et un replat à flanc de montagne. Des visions, des hallucinations auditives ont défilé pendant des heures. La créature n’était pas seule. Dans les couleurs sans cesse changeantes du sable il a vu des fourmis géantes rôder autour de sa tête. Il a toujours eu peur d’être dévoré par des fourmis. Petit il traçait des cercles à la craie autour de la <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/510407287.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/3965198170.jpg" id="media-116982" alt="pierres1.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-116982" /></a>maison familiale pour les éloigner. Il croyait que c’était efficace puisqu’il n’y avait pas de fourmis dans la maison. Son père lui disait pourtant que les petites bêtes ne mangent pas les grosses. Il savait que ce n’était pas vrai. L’instituteur avait raconté l’histoire d’un explorateur dévoré par des fourmis rouges. Alors il cherchait partout des fourmis rouges et quand il en trouvait il traçait des cercles à la craie autour de la fourmilière. Puis il prenait deux cailloux qu’il frappait l’un contre l’autre en espérant que le bruit les ferait fuir. Il pouvait taper les cailloux pendant des heures à l’entour du village. Il ne craignait ni le soleil ni la soif ni le vent. C’est ainsi qu’il avait appris le rythme. A quinze ans il jouait des pierres et du tambour comme un professionnel. On le demandait pour les fêtes, les mariages et les enterrements. On jouait toujours du tambour aux enterrements. Un rythme long et lent accompagné de voix discrètes. Par moment un homme ou une femme haussait le ton selon son inspiration et tout le monde suivait à la hausse, parfois pendant très longtemps. Puis les voix redevenaient discrètes, jusqu’à la hausse suivante.<br /> <br /> Son père était venu dans ses visions. Un regard. Un regard sans un mot. Puis il était reparti. Il l’avait alors cherché dans le ravin. Personne. Sur les flancs de la montagne. Pas de père. Son père était mort il y a longtemps. Tué par la foudre un jour où il chantait au somment d’une colline pendant un orage. Quelques temps après l’instituteur avait pris la place vide dans le lit de sa mère. Marco n’avait pas accepté. Il n’allait plus à l’école. Il passait son temps dans les pierriers à taper le rythme et à imaginer tous les moyens pour faire partir l’intrus. Son caractère naturellement fort s’était encore durci. Sa mère lui disait qu’elle avait besoin d’un homme. Elle ne pouvait pas tout faire toute seule. Et il n’y a pas beaucoup d’hommes au village. Surtout libres! Mais Marco n'acceptait pas. Il préférait taper le rythme en pensant à son père plutôt que d'aller à l'école. Ou il marchait sous la lune pendant des heures et observait les étoiles. Ou il écoutait les bruits aussi loin que son oreille pouvait entendre. Il avait développé une ouïe très sensible. Il pouvait reconnaître les crissements des insectes à cent mètres et en reproduire le son dans ses mains avec un peu de sable.<br /> <br /> Avoir vu son père cette nuit fait remonter de nombreux souvenirs. Il comprend mieux pourquoi il quitte le village.<br /> <br /> A l’aube il dort quelques heures. Au réveil il ne trouve pas la paix. D’autres visions viennent. Troublées soudain par un rugissement venu de la plaine et suivi par un cri déchirant. C’est alors qu’il découvre la présence d’une femme près de lui.<br /> <br /> - Tu as sucé la pierre verte? demande-t-elle.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.</i><br /> <br /> <br /> <span style="text-decoration: underline;"><b><i><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/carnet-d-un-reveur/"><span style="text-decoration: underline;"><b><i>Parties précédentes ici.</i></b></span></a></i></b></span></p><p style="text-align: justify;">Derrière lui une femme suit ses grandes enjambées à pas rapides et désordonnés. Le souffle court elle reste de longs moments sans rien dire. Son visage est blanc comme la lune. Elle porte un pull noir à manches longues, par-dessus une ample jupe bleue qui virevolte en tous sens quand elle tente de donner des coups de pieds au grand bonhomme. Elle paraît si petite à côté de lui. On dirait un nain et un géant.</p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (3)
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2012-05-28T00:33:00+02:00
2012-05-28T00:33:00+02:00
Il marche droit devant. N’écoute rien. Il n’y a rien à entendre. Il a...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3965149937.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/160849734.jpg" id="media-116666" alt="MontagneRouge.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-116666" /></a>Il marche droit devant. N’écoute rien. Il n’y a rien à entendre. Il a pris la piste et c’est tout. Le soleil a passé les trois quarts du ciel. Les ombres s’allongent. Depuis trois heures qu’il marche la soif le prend. Sa réserve d’eau est prévue pour relier la ville. Maintenant il doit l’économiser. Il explore le sol, fouille de la main, tâte, cherche un contact, le trouve: un caillou lisse et vert. Sucer un objet humecte la bouche. Il introduit le caillou entre ses lèvres et le fait rouler sur sa langue, sous sa langue, d’une joue à l’autre. Un saveur acide s’en dégage. Il reprend sa marche. Est-ce le soleil? La fatigue? Le paysage devient flou. Peu. Juste assez pour qu’il ne distingue plus la piste. Il zigzague. Il croit voir une créature et l’apostrophe:<br /> <br /> - Va-t-en! Va-t-en de mon chemin. Je suis ici sur ma terre, je suis le maître de ces lieux. Pars, pars te dis-je! Je n’ai jamais vu de bête aussi stupide, à se tenir au milieu de nulle part. Est-ce moi que tu cherches? Viens-tu me punir pour ma rébellion? J’ai déserté, oui, dé-ser-té mon monde. Je n’en veux plus. Je jette loin de moi tout ce qui m’a fait. Mes ancêtres n’étaient que des lâches, des obéissants dépourvus de dignité. Comment ont-il pu s’incliner devant cette loi? Qui a décidé des règles? Et qui t’envoie pour me poursuivre?<br /> <br /> Il sent une étrange agitation le gagner. Son corps frissonne. Les couleurs changent. De jaune le sable est devenu beige. Il respire. Une odeur animale flotte autour de lui. Du musc, du poil, de la sueur. Il respire profondément. Il ne sait d'où vient odeur. La créature n’est plus devant lui. Il se retourne, tourne et se retourne encore. Elle bouge avec son regard. Il ne peut la saisir, la fixer. Saisir, fixer.<br /> <br /> - Saisir! Fixer!<br /> <br /> Il crie ces mots plusieurs fois.<br /> <br /> - Saisir! Fixer! Saisir! Fixer!<br /> <br /> Rien ne se passe. La créature a toujours un regard d’avance. A force de tourner son équilibre vacille. Il fixe un caillou au sol comme si c’était une montagne, y accroche son regard. Le monde tourne autour de lui tandis qu’il reste immobile.<br /> <br /> - Saisir! Fixer!<br /> <br /> Voilà ce qu’il doit faire: saisir et fixer quelque chose dans son esprit. L’humain ne peut flotter longtemps. Il a besoin de saisir des deux mains ou des deux yeux. Ou des deux coeurs. Du coeur gauche et du coeur droit. Saisir et fixer ordonnent le paysage. Les arbres, ces morceaux de bois longilignes, se placent à la verticale. La mer, mouvement incessant ou plat d’huile, pose l’horizontale. Quand l’esprit saisit il fixe. Quand il fixe il commence à exister. Il peut alors sauter dans le paysage d’une case à l’autre dans un ensemble de rectangles. Saisir et fixer. Dessiner la structure du monde et s’y faire une place. Il a étudié les rectangles à l’école. Il connaît l’angle droit que l’arbre compose avec la terre. Il peut construire un mur avec cet angle. Une maison. Quelque chose de solide. Y mettre une fenêtre. Il ne connaît pas les fenêtres. Dans son village les maisons n’ont pas de fenêtre. Elles n’ont que des portes. Et des trous dans le toit pour s’éclairer. A quoi sert une fenêtre? Drôle de question, se dit-il.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/4143984302.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1571966496.jpg" id="media-116667" alt="fenêtre2.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" name="media-116667" /></a><br /> - Drôle de question! A quoi sert une fenêtre? A voir dedans bien sûr.<br /> <br /> S’il n’y avait pas de fenêtre on ne saurait pas s’il y a un dedans. Ni si elle est habitée. Il faudrait au moins une porte pour entrer et détecter un éventuel dedans. A l’école il avait vu une image de fenêtre apporté par un voyageur.<br /> <br /> «S’il y a une porte, et pas de fenêtre, et que l’on est dedans, et que la porte se referme, comment savoir s’il y a encore un dehors? Comment savoir s’il y a un dehors en dehors de notre esprit? Il faut donc une fenêtre pour voir dehors.»<br /> <br /> - La fenêtre sert à voir dehors bien sûr.<br /> <br /> «Quand on construit une maison en pierre on doit mettre une grosse pierre longue en haut du trou de la fenêtre pour que le mur ne tombe pas dans le trou. C’est encore une affaire d’angle. Chez moi il n’y a pas de pierres assez longues pour construire des angles et creuser des fenêtres dans les murs. C’est important les angles. Saisir, fixer, faire tenir le paysage. Il paraît qu’il n’y a pas d’angle droit dans l’univers. C’est nous qui les avons inventés. Il y a des nuages, des sphères, des filaments, des poussières, mais pas d’angle droit. Comment l’univers peut-il tenir?»<br /> <br /> Cette idée suscite une terrible angoisse en lui. Sans angle droit l’univers ne peut pas tenir. Et s’il ne tient pas il va s’écrouler d’un instant à l’autre. Comme le mur au-dessus du trou de la fenêtre! Il réalise qu’il a pensé «chez moi» à propos des murs sans fenêtres de son village. Est-ce encore chez lui? Est-on chez soi dans l’endroit où l’on est né? Ou là où l’on se trouve à la seconde où l’on y pense?<br /> <br /> - Où est-ce chez moi? Je n’ai plus de chez moi. Je me suis enfui et je n’y retournerai jamais. Montre-toi, je veux te voir!<br /> <br /> Il cherche à nouveau à saisir la créature. L’odeur animale est forte. Elle doit être tout près. L’odeur se mêle à la saveur acide de la pierre. Il tourne et tourne pour saisir et fixer la bête mais perd l’équilibre et manque de tomber. Il repense à l’univers qui va s’écrouler. Pour ne pas être écrasé il faut courir, courir très vite, le plus loin possible. Habité d’une étonnante puissance, le corps soudainement en feu, il se met à courir, courir très vite, en soufflant comme une forge, en hennissant comme un cheval. Il court, court tout droit vers la montagne. Le sable est orangé. Ses jambes grandissent. Son cou gonfle. Du moins le croît-il. Ses mains sont aussi larges que des rames. Il nage dans l’air. Du moins le pense-t-il. Il court, très vite, vers la montagne. Il crie, souffle, court, chante, monte sur le premiers talus, descend dans des ravines asséchées, évite des buissons, bondit comme un félin, rugit, monte à l’assaut de la montagne, un bruit de galop dans les oreilles. Un éclat de lumière venu des rochers plus haut lui arrache un cri. Est-ce l’univers qui s’écroule? Un long cri qui résonne, roule, disparaît et revient.</p> <p style="text-align: justify;">* * *</p> <p style="text-align: justify;"><br /> Sur la route qui mène à la ville, baluchon à l’épaule, sabre à la ceinture, le forgeron marche d’un bon pas.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <i>A suivre.</i><br /> <br /> <br /> <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2012/05/25/carnet-d-un-reveur-2.html"><span style="text-decoration: underline;"><b>Pages précédentes ici.</b></span></a></p><p style="text-align: justify;">La piste conduit Marco dans un abîme d’incertitude. Il marche depuis trois heures. Aucun signe de vie. Les traces de l’auto ont disparu. Il avance dans un monde fait pour les désespérés ou pour ceux qui ont perdu la raison. Marco n’est ni l’un ni l’autre. Ou bien il l’ignore. Il est peut-être fou, si secrètement que lui-même ne le sait pas. Quelle impulsion mystérieuse l’a poussé sur la piste? Il faut être un peu fou, au moins un peu. Il n’y a pas de vie de ce côté. C’est l’antichambre de la fin. Après, le monde s’arrête. C’est ce qu’il pense. Une telle piste ne peut être que sans issue. Plus de temps. Plus d’espace. Rien qu’une infinie dilution des limites. Même la végétation a fui. Ni mousse ni lichen. Rien de ce que l’on trouve sous les climats austères. Aucun jus de vie ne pourrait sortir de ces cailloux, de cette misère plus sèche qu’un visage aux larmes épuisées. Ce bout de désert est laissé aux serpents et aux scorpions. Les humains n’y sont pas les bienvenus. Ceux qui par dépit ou crânerie s’aventurent sur ces terres brûlées plongent dans l’égarement.</p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (2)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-05-25:3298177
2012-05-25T13:46:00+02:00
2012-05-25T13:46:00+02:00
Les caravanes passent donc ailleurs. Doit-il attendre qu’une averse...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3071823984.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1305693636.jpg" id="media-116600" alt="CarnetRêveur.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-116600" /></a>Les caravanes passent donc ailleurs. Doit-il attendre qu’une averse traverse son esprit? Qu’une pluie d’idées ouvrent un chemin dans le désert? Pas de rivière dans sa tête. Seulement une question: pourquoi lui? Ce carnet le dérange. Il n’a pas le temps de lire. Il part vivre une autre vie. Il n’est pas n’importe qui. Il a changé de statut. Depuis ce matin il n’est plus soumis. «Je ne suis plus le projet des autres!». Il est devenu quelqu’un. Il est libre. Ou il commence à l’être.<br /> <br /> Ce monsieur qui ne va nulle part écrit pour le premier inconnu venu. C’est facile de trouver un inconnu quand on dispose d’une voiture. Il suffit de partir au hasard, de regarder autour de soi. Marco imagine l’étranger scrutant le paysage derrière le pare-brise poussiéreux. Peut-être appelle-t-il:<br /> <br /> - Inconnu! Inconnu! Où es-tu? Viens cher inconnu. J’ai un cadeau pour toi.<br /> <br /> Il appelle un inconnu, comme on appelle un animal avec de la nourriture.<br /> <br /> - Viens cher inconnu. J’ai quelque chose à manger pour toi. Je te donne mon rêve.<br /> <br /> Il pense faire un cadeau de valeur: son rêve de vie, dans un carnet a la couverture jaune pâle. Mais Marco ne veut pas être le premier venu. Il a quitté son village, quand-même, et sa famille, et ses amis. Alors que tous restent sans s’opposer, il part. Ce n’est pas rien. Il n’est pas un inconnu, il est quelqu’un maintenant. Il se tient là, sur cette route, connu de lui-même, dans sa fierté téméraire. Et voilà un étranger qui le considère comme un inconnu. Il aurait pu s’arrêter. Faire connaissance. Dire son nom, son origine, et laisser venir le reste. Marco ne veut pas devenir le projet de l’étranger. S’il garde le carnet il entre dans le rêve du rêveur. Il réfléchit quelques secondes. Non, il ne réfléchit pas. Il est suspendu, comme on est parfois suspendu: à rien. Et d’un grand geste il jette le carnet du rêveur loin de lui dans l’étendue de sable et de pierres. Il ramasse ensuite son sac et reprend sa marche vers l’ouest, ver la mer. Vers la ville. Après quelques minutes il arrive à l’embranchement de la piste empruntée par le rêveur. Il s’arrête. Encore une fois il est suspendu. Puis il s’engage sur la piste.<br /> <br /> <br /> * * *<br /> <br /> <br /> Au village le désordre règne. Le départ de Marco a été un choc. On s’affaire, à rien, à courir de gauche et de droite parce que les chefs de clans ont froncé les sourcils. Ce seul signe suffit à rendre fébrile la plus tranquille des paysannes. La colère rôde et tremble comme une terre qui souffre de la colique. Il faudrait réunir un conseil des chefs. On ne le fait pas. Leur silence montre leur désapprobation, pire: le courroux profond qui les anime. La désobéissance de Marco est déjà une offense. Son insoumission, un défi à la loi. Son départ, une provocation. La tranquillité du village est bafouée.<br /> <br /> On l’aurait banni ce serait différent. Les chefs garderaient leur pouvoir. Marco a pris les devants. Il a pris leur pouvoir. Ils sont démunis comme des enfants. Leur autorité est malmenée. Ils sont humiliés. Au travers de leurs chefs ceux qui obéissent aussi sont humiliés. Une grande humiliation comme un vent de sable paralyse le village: on n’y voit plus clair et tout est sale. Sauf que c’est dans la tête que tout est sale.<br /> <br /> A la mi-journée le forgeron revient. C’est un grand gaillard, le plus grand et le plus costaud du village. On ne sait jamais où regardent ses yeux étroits. On l’entend souffler de loin. Il revient de sa tournée avec son chien pisteur. Il ramasse des cailloux de minerais dans la région de l’ancienne mine, qu’il fait fondre pour en tirer quelques grammes de métal. Il forge des couteaux, des épées, des bouilloires et des marmites. Son pas lent et lourd terrorise les enfants. Quand ils ne sont pas sages les parents leur font peur:<br /> <br /> - Si tu continue je t’amène chez le forgeron!<br /> <br /> On ne sait pas pourquoi, ni quelle punition il pourrait bien leur infliger. Aucun enfant n’y est jamais allé. La menace suffit. Ils imaginent quelque chose ressemblant à un ogre. Ils ignorent ce qu’est un ogre. Il n’y en a pas dans leur légendes. D’ailleurs les ogres vivent dans les forêts et il n’y a pas de forêt ici. Il n’y en a plus. Tous les arbres ont été coupés pour étayer l’ancienne mine. Avant il faisait bon vivre. La rosée rafraîchissait les matins et une courte herbe verte dessinait des tapisseries entre les troncs, au pied des collines qui entourent le village. Les arbres attiraient plus de nuages. La terre, de consistance épaisse et dont l’humage révélait la variété d’espèces qui pouvaient y être cultivées, recelait une vaste nappe d’eau dans ses profondeurs. La fontaine coulait sans jamais s’interrompre, mais aussi des sources captées jusque dans les maisons. L’abondance rendait le caractère plus souple et adouci.<br /> <br /> Le retour du forgeron est un événement. D’habitude il reste enfermé pendant des semaines dans sa forge. On entend le rugissement rauque du feu, les coups clairs qui s’envolent dans l’air et les chuintements du métal rougi plongé dans la terre boueuse. Il ne sort que pour aller ramasser les cailloux et quelques morceaux de charbons de bois dont il rapporte un grand sac sur son dos. Les chefs l’envoient chercher et lui exposent la situation. Pourquoi à lui? Pourquoi ce privilège? C’est un homme qui ne pense pas: il agit. Il saura ce qu’il faut faire. S’il ne fait rien, on acceptera l’humiliation. S’il bouge, il lavera l’affront.<br /> <br /> Après avoir écouté les chefs le forgeron va à sa maison. Il prépare un sac avec des affaires. On lui donne une réserve d’eau. La journée est déjà avancée: il partira demain matin. Il prendra sa plus grande épée, celle dont la lame effilée peut trancher une tête en un seul coup bien porté. Il lavera l’affront. Le prix est la mort. Il trouvera Marco où qu’il soit et le tuera.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <i>A suivre.</i></p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2012/05/23/carnet-d-un-reveur-1.html"><span style="text-decoration: underline;"><b>Première partie ici.</b></span></a></p><p style="text-align: justify;">Marco relève les yeux. Ses pieds et sa tête s’interrogent. Le nuage de poussière devient tout petit, comme un ruban clair qui tombe au sol. Doit-il encore attendre, une autre automobile, une caravane? Il n’y a pas de caravane ici. Elles ne viennent plus à son village. Autrefois leur route y passait. Il y a longtemps. Depuis l’abandon des mines la région était entrée en solitude. Le chemin s’était refermé. Les gens aussi. Parfois ils se querellaient. Trop de solitude, trop de dureté, trop de loi, cela en rendait fous. Ils se querellaient pour un coin d’ombre volé par un voisin, ou pour une figue mangée par un chien errant. Il arrivait que les querelles finissent dans le sang. Un mort pour rien, comme une expiation qu’aucun dieu ne demande. Personne ne jugeait le survivant. Aucun homme de loi, aucun chef coutumier. On ne lui reprochait rien. Il s’était défendu: c’est ainsi que le village pensait. Cela évitait les questions. Et puis faire une enquête aurait entraîné un procès, une condamnation à mort - homme pour homme, femme pour femme. Le village n’avait pas assez de bras et de ventres. Un mort ou une morte, c’était déjà bien assez. On en restait là. On ne tuait pas deux fois pour la même cause.</p>
hommelibre
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Carnet d’un rêveur (1)
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-05-23:3298175
2012-05-23T15:29:00+02:00
2012-05-23T15:29:00+02:00
Il ne sait pas où il va. Il ne sait pas ce qu’il cherche. Il sait ce...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/845287977.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2924940863.jpg" id="media-116414" alt="Desert.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-116414" /></a>Il ne sait pas où il va. Il ne sait pas ce qu’il cherche. Il sait ce qu’il ne veut plus: obéir à la loi sans savoir pourquoi. Dans son village on n’explique pas: on obéit. Enfin certains obéissent à d’autres qui disent connaître la loi. Marco n’avait que deux possibilités: obéir ou partir. Le village n’accepte pas les rebelles et ceux qui ne sont pas conformes. On n’y choisit pas sa vie ni ses envies. On est comme on naît, une fois pour toutes. Si tu nais bleu tu seras toujours bleu.<br /> <br /> Marco avait d’autres envies. Il ne voulait pas être enfermé dans une image définitive. Le besoin d’être multiple faisait partie de sa... sa nature? Sa vocation? Il ne savait comment le dire. Il avait déjà refusé d’obéir. C’était trois fois rien: une affaire d’eau et de fontaine réservée aux chefs de clan. Il avait donné à boire à une vieille déshydratée. Pendant un mois personne ne lui avait plus parlé. «Il doit comprendre, disaient-ils. Il doit comprendre que la loi est la loi. Sans loi nous sommes perdus. L’eau nous est comptée. La loi est au-dessus de la soif. Au-dessus de la mort. Faire comme il veut n’est pas acceptable.»<br /> <br /> Quand un autre subissait la sanction il finissait par l’accepter et penser que le village avait raison: un jour c’est lui qui ferait la loi et reproduirait la sanction. Marco n’avait pu l’accepter. Rejeté, objet de quolibets et d’épithètes désobligeantes, il en avait gardé une blessure à vif. C’est alors qu’il prit sa décision: il quitterait le village. Sans retour. Jamais on ne le lui pardonnerait. Il abandonnait sa famille, ses amis et les lieux qu’il aimait. L’appel de la liberté était le plus fort.<br /> <br /> Un matin, ce matin, avant l’aube, son sac prêt, il s’était faufilé hors du village et avait marché d’un pas vif jusqu’au grand croisement. Là il avait suivi la route de l’ouest, celle qui mène à la mer et aux grandes villes. Il espérait bien y trouver une autre vie.<br /> <br /> <br /> Sur cette grosse pierre il attend. Les autos ne passent pas souvent ici. D’où viendraient-elles? Au village on n’a que l’âne et les jambes. Plus loin c’est le désert. Cette route ne dessert qu’une ancienne mine désaffectée. Il prend un peu de pain et de thé dans son sac et mange et boit avec parcimonie. Il ne sait encore combien de temps ses provisions devront lui durer. Au moins jusqu’à la première ville et au premier travail pour lequel il recevra quelque argent au premier soir.<br /> <br /> Une sorte de ronronnement vient à ses oreilles. Il cherche un insecte autour de lui. Rien. Un avion dans le ciel? Pas plus. Pas de tracteurs non plus labourant le désert. Au loin, sur la route d’où il vient, il aperçoit une tache dans un voile de poussière sablée. Il regarde attentivement. La tache se rapproche. Il distingue bientôt une voiture. Il range son repas, se lève et fait de grands signes au milieu de la route. L’auto se rapproche et ralentit. Elle s’arrête à sa hauteur. C’est une petite limousine aux fenêtres et portes manquantes. L’odeur du gaz d’échappement le réjouit, promesse de moins de fatigue. Le chauffeur est un homme au cheveux blancs comme le sel et aux yeux rieurs.<br /> <br /> - Où allez-vous? lui demande-t-il.<br /> - Nulle part, répond le conducteur.<br /> - Nulle part?<br /> - Nulle part.<br /> <br /> Marco hésite. Leurs regards se croisent pendant une bonne minute. Puis il reprend:<br /> <br /> - Je vais à la prochaine ville. Pouvez-vous m’emmener?<br /> - Je ne vais pas à la ville.<br /> - Mais pouvez-vous m’emmener un bout?<br /> - Non. Je ne sais pas où je vais. Je ne peux pas vous prendre avec moi.<br /> - Alors pourquoi vous être arrêté?<br /> - Pour parler un peu. Et parce que je me suis promis de donner ceci au premier humain ou à la première humaine que je rencontrerais. C’est vous.<br /> <br /> Il lui tend un carnet épais, de ceux qui grossissent les poches. Puis après un signe, repart et file vers l’horizon. Marco est désappointé. Presque fâché. Il aurait pu le conduire au moins sur quelques kilomètres. Il se met à courir derrière l’auto, qui est déjà loin. Elle quitte alors la route et tourne sur une piste dans un nuage de poussière.<br /> <br /> Marco s’arrête. Il sent le carnet dans sa main. Le regarde. Sur la couverture jaune pâle est écrit: «Carnet d’un rêveur». Il l’ouvre et lit la première page.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> «Cher lecteur, si ce carnet est dans tes mains c’est que j’aurai décidé de renoncer au monde. J’ai tenté d’y vivre, je l’ai aimé, mais je n’ai pas réussi mon rêve. Je pars chercher un ermitage où le vent et le ciel seront mes compagnons. Un peu d’eau et la viande de serpent me suffiront.<br /> <br /> J’ai grandi à l’ombre de grandes révolutions qui ont secoué les esprit. J’ai lu les utopies nouvelles où l’Homme serait libre et joyeux. J’ai voulu les vivre. J’ai voulu échapper au destin qui nous classe comme des sardines dans des boîtes de couleurs et de grandeurs différentes. Je désirais exister pour moi-même, sans que l’on m’enferme dans une image préfabriquée. Je souhaitais parler librement de tout sans que mes mots ne me classent par automatisme à gauche ou à droite, en haut ou en bas. Je cherchais l’être au-delà des apparences et du formalisme social. Je voulais être libre.<br /> <br /> Aujourd’hui je constate mon échec. Le monde est le même. Il enferme encore et encore dans des images préfabriquées. Les mots appartiennent à des clans. L’esprit n’est pas autorisé à prendre son envol sans que des prédateurs en tous genres ne tentent de le dépecer. Et pire: je réalise que malgré mon rêve et mes efforts, je finis par reproduire ce même moule.<br /> <br /> Je ne suis pas certain de croire encore assez en ce monde pour faire une nouvelle tentative. J’écris donc ce carnet que je donnerai à une personne inconnue rencontrée par hasard. Peut-être relèvera-t-elle le défi?»<br /> <br /> <br /> <i>A suivre.</i></p><p style="text-align: justify;">Marco est assis sur une grosse pierre au bord de la route déserte. Pas une auto depuis ce matin e des dizaines de kilomètres avant d’apercevoir les toits de la première ville. Il a marché plusieurs heures. Il est fatigué. Ses pieds font mal. Son sac pèse une tonne. Il s’est arrêté sur cette pierre, sans l’ombre d’un arbre. Il n’y a pas d’arbres dans cette région. Rien que cette route, et de vastes étendues désertiques jaunes et grises et au loin des montagnes rouges.</p>
hommelibre
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Atacama
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-05-22:3298174
2012-05-22T22:08:38+02:00
2012-05-22T22:08:38+02:00
C’est l’endroit le plus aride du monde: 0,8 millimètres de pluie par an....
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/4254748289.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1788817826.jpg" id="media-116378" alt="ATACAMA1.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-116378" /></a>C’est l’endroit le plus aride du monde: 0,8 millimètres de pluie par an. Pourtant on trouve aussi quelques lagunes turquoises d’origine glaiciaire, et des geysers. Et aussi un lac salé, le Salar de Atacama, peuplé de flamands roses.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> Pas de pluie depuis neuf ans. Peut-être plus. Et toujours ce ciel si transparent.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> La vallée de la Lune, dans la Cordilla de la Sal, étend ses paysages fascinants, comme travaillés au burin par un sculpteur abandonné à ses rêves à qui l’on aurait offert une partie de la Terre en lui disant: «Fais ce que tu veux. Que cela ne ressemble qu’aux abîmes insondables de l’esprit humain.» C’est dans cette vallée que la Nasa a expérimenté ses véhicules qui aujourd’hui roulent sur Mars.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3869749844.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1463279225.jpg" id="media-116379" alt="atacama2.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-116379" /></a><br /> C’est dans ce désert du nord du Chili, dans ce ciel si transparent, à plus de 2‘000 mètres d’altitude, que l’on trouve un des endroits sans frontières du monde: des scientifiques du monde entier s’y rencontrent pour explorer l’univers dans le plus grand télescope: le VLT (Very Large Telescope), en attendant l’EELT (European Extremely Large Telescope).</p> <p style="text-align: justify;"><br /> Dans ces étranges insectes géants, ils découvrent des mondes et des visions de l’univers encore jamais imaginées, comme ce nuage de gaz qui <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2012/03/03/sagittarius-a-passe-a-table.html"><span style="text-decoration: underline;"><b>commence à être avalé</b></span></a> par le trou noir du centre de notre galaxie.<br /> <br /> <br /> Acatama, ancien pays des indiens du même nom qui le peuplaient, est aujourd’hui une terre de rêveurs, de rêveurs d’espace.<br /> <br /> <br /> <br /> <object height="315" width="560" data="http://www.youtube.com/v/lOzVrYM9TQc?version=3&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/lOzVrYM9TQc?version=3&hl=fr_FR" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;">Pas de pluie depuis des années. Neuf ans, plus peut-être. A force on oublie. Quel repère trouver quand il n’y a que le soleil et la terre, plus fendue qu’une peau de centenaire? L’air est sec comme un papier de verre et transparent comme un carreau en diamant. Les gens là-bas disent que leur ciel est un miroir.</p>
hommelibre
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Toute l’eau de la Terre dans une petite bulle
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-05-14:3298161
2012-05-14T23:37:00+02:00
2012-05-14T23:37:00+02:00
Quand on regarde la Terre depuis l’espace comme le font les astronautes,...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2499711911.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/4061786805.jpg" id="media-115569" alt="BulleEau.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-115569" /></a>Quand on regarde la Terre depuis l’espace comme le font les astronautes, elle paraît bleue. On l’appelle d’ailleurs ainsi: la planète bleue. C’est l’eau qui lui donne cette couleur. Les parties solides sont vertes, brunes, grises, ocre.<br /> <br /> A la voir bleue et recouverte par l’eau à 70% de sa surface, on imagine que la quantité de liquide est immense. Et pourtant la sphère illustrée sur cette image semble bien petite. Mais selon <a target="_blank" href="http://www.gentside.com/insolite/toute-l-039-eau-de-la-terre-tient-dans-cette-sphere_art40452.html"><span style="text-decoration: underline;"><b>Gentside</b></span></a>:<br /> <br /> <i>«La taille de la sphère n’est en réalité pas si petite qu’elle n’y paraît même si la comparaison des tailles reste en sa défaveur. Cette petite bulle d'eau a un diamètre d’environ 1 385 kilomètres de diamètre, et elle contient un volume de 1 386 000 000 kilomètres cube d’eau. Pour se faire une idée, toute l’eau du monde recouvrerait l’ensemble du territoire des Etats-Unis jusqu’à une hauteur de 145 kilomètres, explique The Verge.»</i><br /> <br /> Vue du sol la réserve d’eau terrienne semble immense: les côtes sont bordées d’océans à perte de vue. Mais l’eau douce propre à la consommation et à l’irrigation est, elle, beaucoup moins importante en quantité et tous les humains n’y ont pas accès. Toujours selon Gentside:<br /> <br /> <i>«Un rapport des Nations Unies a établi que neuf pays (le Brésil, la Colombie, la Russie, l'Inde, le Canada, les Etats-Unis, l'Indonésie, le Congo et la Chine) se partagent 60 % des ressources en eau douce du monde. Pourtant, cela n’empêche pas de voir se développer certaines pratiques très aquaphage : cultures en plein désert en Arabie Saoudite ou encore l’existence de villes comme Las Vegas et Reno, qui doivent détourner le fleuve Colorado pour pouvoir survivre.»</i><br /> <br /> Et avec cela, il faut 140 litres d’eau au total <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2009/03/19/3-centilitres-d-eau-dans-le-ristretto-non-140-litres.html"><span style="text-decoration: underline;"><b>pour faire un ristretto</b></span></a>. Combien de tasses peut-on mettre dans la bulle?<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1085803603.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1329234361.jpg" id="media-115570" alt="sahara6.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-115570" /></a><br /> <br /> L’eau douce pourrait en partie se tarir dans certaines régions du globe. Sa répartition change au gré des changements climatiques ou des déforestations. Ainsi le Sahara a été humide il y a 40’000 ans, puis aride il y a 18’000 ans. A nouveau humide et verdoyant il y a encore 8’000 ans, puis désertique il y a environ 1’000 ans. L’eau du ciel s’est déversée ailleurs.<br /> <br /> L’eau se répartit différemment mais elle reste sur Terre. Globalement, des milliards de ristretti n’épuiseront pas la bulle puisque l’eau bue et utilisée repart dans la nature.<br /></p> <p style="text-align: justify;"><br /> <i>Crédit Image <a target="_blank" href="http://www.istockphoto.com/">Istockphotos</a> et <a target="_blank" href="http://fr.morocco-pictures.com">morocco-pictures</a>. Cliquer pour agrandir.</i></p><p style="text-align: justify;">Imaginons réunir toute l’eau présente sur, dans et autour de la Terre dans un bocal. Celle des océans, des mers et des lacs, les eaux souterraines, la vapeur d’eau dans l’air. Quel volume cela ferait-il?</p>
hommelibre
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Au pied de la lettre
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-09-19:3301805
2011-09-19T22:40:00+02:00
2011-09-19T22:40:00+02:00
Les Himalayas n’avaient plus de secrets pour moi. A dos de lama au lac...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2394031695.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2906967841.jpg" id="media-96295" alt="V2-1.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-96295" height="252" width="250" /></a>Les Himalayas n’avaient plus de secrets pour moi. A dos de lama au lac Titicaca, en agonie en Patagonie, je crois avoir maillé la surface de la Terre et laissé ma trace jusque dans le fond des mers. Pourtant après avoir tant cherché la vérité, je n’avais rien trouvé.<br /> <br /> J’étais quelque peu dérouté devant la difficulté de la tâche. Pourquoi la vérité n’était-elle pas plus accessible? On parlait pourtant d’elle dans les livres religieux, on l’exigeait dans les tribunaux: elle devait bien être quelque part! Alors en voyant ce panneau: «Ici nous détenons la vérité» je suis entré.<br /> <br /> On m’accueillit avec méfiance.<br /> <br /> - Que cherchez-vous?<br /> <br /> - La vérité. Est-il vrai que vous la détenez?<br /> <br /> Un long silence suivit ma question. Le regard était indéfinissable. Presque suspicieux. Etait-ce mes habits mouillés par la pluie de cette froide journée? Ou portais-je sur moi les stigmates du chercheur ébouriffé? J’insistai:<br /> <br /> - La détenez-vous?<br /> <br /> Enfin on me répondit:<br /> <br /> - Au fond du couloir, cellule <b>V</b>.<br /> <br /> <br /> Je m’avançai dans un couloir sombre sentant le renfermé. On n’était pas venu ici depuis longtemps: mes pas laissaient une empreinte sur la poussière du plancher et des toiles d’araignées collaient à mes cheveux. Au bout je vis une porte grillagée. Derrière, une petite pièce en forme de V posé verticalement. Comment cette pièce pouvait-elle tenir debout?<br /> <br /> A l’intérieur, je la vis: la vérité était là. Muette. Immobile. J’ouvris la porte en forçant un cadenas. Au bruit que cela fit elle ouvrit les yeux. Son visage s’éclaira.<br /> <br /> - Enfin! Enfin quelqu’un me cherche!<br /> <br /> - Que fais-tu là?<br /> <br /> - Ils me détiennent. Je suis prisonnière. Je suis détenue dans cette cellule. Ils me gardent pour eux seuls comme si je leur appartenais.<br /> <br /> Je compris que j’étais tombé chez les Gardiens de la vérité, ceux qui la pensent la détenir comme une prisonnière ordinaire. Ceux qui croient la posséder au détriment du reste du monde.<br /> <br /> - Je suis enchaînée à mes gardiens. Leur certitude de me détenir me lie plus fort que des chaînes. Je ne puis bouger.<br /> <br /> Et dans un élan elle me dit:<br /> <br /> - Toi qui m’a tant cherchée, fais-moi un enfant.<br /> <br /> - Un enfant? Là?<br /> <br /> - Oui, là. Maintenant. S’il te plaît.<br /> <br /> - Pourquoi veux-tu un enfant?<br /> <br /> - Parce que seul un enfant pourra me libérer. Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants? Fais-moi un enfant, et je sortirai enfin de cette prison!<br /> <br /> Dans cette pièce en V la vérité était émouvante, et son regard intense eut raison de mes questionnements. Je la pris là, tendrement, dans sa cellule, à même le sol. Je la pris au pied de la lettre. Au pied de ce V, qui pouvait avoir signifié Vaincue, et qui soudain devenait Victoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Longtemps après on raconta qu’un enfant courait dans les rues de la ville, expliquant le sens de l’univers, l’origine du monde, l’essentiel de l’humanité. Et l’on disait que la vérité sortait de sa bouche.<br /> <br /> Je ne sais quel crédit l'on peut accorder à cet enfant. Mais je ne pus m’empêcher de sourire à l’idée que la vérité était enfin libre.<br /></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://www.goetelenjohn.ch/goetelenjohn.ch/roman_le_diable_en_ete_john_goetelen.html"><i><span style="text-decoration: underline;">Bon pour la tête:<br /></span></i></a></p> <p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/3589264191.44.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3345049542.40.jpg" id="media-88788" alt="CouvDiable.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-88788" height="238" width="160" /></a></p><p style="text-align: justify;">Le panneau sur la vitrine du magasin disait: «Ici nous détenons la vérité». Je m’arrêtai. Depuis des années je la cherchais. Devant, derrière. A gauche, à droite. J’avais tout tenté, usé le cuir de centaines de chaussures, foulé d’impossibles déserts, traversé des rivières en crue.</p>
Bonnes Nouvelles
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Eau - ma° - Wasser
tag:chayr.blogspirit.com,2011-01-29:1432358
2011-01-29T09:05:00+01:00
2011-01-29T09:05:00+01:00
Question (sur Yahoo Q/R) Une Internaute a demandé : "Comment peut-on...
<p><img id="media-92154" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://chayr.blogspirit.com/media/00/01/ea7a5740c2cfce90aed2bf18ddeafb51.jpg" alt="6b61bde831b59bb921d85e5a0f261515.jpg" /><strong>Question</strong> (sur Yahoo Q/R)<br />Une Internaute a demandé :<br />"Comment peut-on éviter qu'une goutte d'eau ne sèche un jour ?"<br /><em>Wie kann man es erweiden daB eines Tages ein Wassertropfen getrocknet wird</em> ?<br /><br /><strong>Réponse</strong><br />Si un jour, je trouvais une goutte d'eau pure, je la contemplerais un temps, puis je la boirais afin qu'elle me désaltère. Est-il permis de refuser ce don du Ciel ?<br /><em>Finde ich eines Tages ein Wassertropfen, also würde ich eine weile ihm betrachten dann werde ich es trinken um er mich den Durst löscht. Ist das möglich diesen Geschenk des Himmels nicht annehmen</em> ?<br /><br />Le <em>qour'an</em> ne dit-il pas ? :<br /><br />§S.67 v.30 "...Que vous ne semble ? Si votre eau était absorbée au plus profond de la terre, qui donc vous apporterait de l'eau de source ?"<br /><em>Was scheint es ihnen ? Wenn ihre Wasser aus tiefster Erde einsäugte, also Wer ihnen Quellewasser brächte ?</em><br /><br />§S.50 v.9/11 "Et <strong>Nous</strong> avons fait descendre du ciel une eau bénie avec laquelle <strong>Nous</strong> avons fait pousser des jardins et le grain que l'on moissonne. Et par elle <strong>Nous</strong> avons redonné la vie à une contrée morte."<br /><br />PP-p.76 "Moi, se dit le petit prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine..."<br /><em>Ich, dachte der kleine Prinz, hätte ich drei und fünfzig Minuten zu spenden, verde ich sehr langsam nach eine Brunnen gehen</em>...<br /><br />St. Exupéry/PP-p.77 "L'eau peut aussi être bonne pour le coeur...<br /><em>Auch kann Wasser für das Herz gut sein</em><br />...Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part..."<br /><em>Was den Wüste verschönet, sagte der keine Prinz, ist daB es irgendwo einen Brunnen versteckt</em>.<br /><br />P.S. Einen Kommentar können Sie schreiben und auch ist nicht verboten meinen Deutsch verbessen zu wollen ;-)</p>
hommelibre
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Discours Ben Ali: du vent et des cacahuètes?
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-01-14:3297606
2011-01-14T08:13:00+01:00
2011-01-14T08:13:00+01:00
A l’insu de son plein gré Plus prudent à cause des morts sous les...
<p style="text-align: justify;"><b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2084387446.jpeg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/4205138230.jpeg" id="media-75033" alt="tunisie-immolation-degradation-de-la-situation-en-tunisie-suite-aux-evenements-de-sidi-bouzid.jpeg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-75033" /></a>A l’insu de son plein gré</b><br /> <br /> Plus prudent à cause des morts sous les balles de la police, balles que Ben Ali a proscrites hier. Pourquoi les avoir autorisé avant? Pourquoi avoir fait tirer sur le peuple qui l’a élu, qui ne cassait rien, qui exprimait son désespoir à l’instar du jeune commerçant sans avenir qui s’était immolé, signe déclencheur de la révolte?<br /> <br /> «On m’a trompé», dit Ben Ali. Ben tiens. Ça me rappelle une phrase de Virenque: «A l’insu de mon plein gré»... Allons, un peu de sérieux. Avec une escouade de hakers capable de lire les mail des opposants, il savait très bien que lesdits opposants n’étaient pas des terroristes. Ben Ali ment. Il ment pour terminer ses trois ans de présidence et avoir le temps de retirer ses billes sans être jeté rapidement du pouvoir. Ben Ali n’est pas crédible et il a du sang sur les mains.<br /> <br /> Mais le réalisme politique pourrait l’obliger à tenir ses promesses. Certaines en tous les cas. Et là c’est un catalogue à la Prévert qu’il propose. Devant tant de supposée bonne volonté on se demande pourquoi il ne l’a pas fait avant. Les demandes populaires ne datent pas de décembre. Et si <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/01/13/tunisie-la-tension-monte-et-mam-derape-sec.html"><i>hier j'écrivais</i></a> que la tension montait, qu'en sera-t-il aujourd'hui avec l'appel à une grève générale?<br /> <br /> <br /> <b>La démocratie serait-elle universelle?</b><br /> <br /> Mais il y a une bonne nouvelle, qui va à l’encontre des prêcheurs bêlants du multiculturalisme qui nous serinent que «la démocratie occidentale n’est pas universelle». Pas universelle? Ben Ali a promis ce que le peuple demande: la reconnaissance des partis d’opposition, le droit de manifestation et la liberté de presse, y compris la liberté sur internet, la liberté d’association, des élections libres.<br /> <br /> Mais c’est la démocratie à l’occidentale, ça! Alors cette forme de démocratie serait donc un modèle pour un pays musulman laïc? Les prêcheurs de l’impérialisme culturel occidental devront revoir leur discours: la démocratie occidentale se marie très bien avec les cultures non occidentales. Elle en est même une garantie, contre tous ceux qui voudraient entraîner les pays sur la piste douteuse de l’autoritarisme et du terrorisme. Les gens ne sont pas tous idiots. Ils savent ce que liberté veut dire.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/3972393252.gif" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2032102215.gif" id="media-75034" alt="tunisie-drapeau.gif" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-75034" /></a><br /> <b>Les cacahuètes du rire</b><br /> <br /> Pour le reste, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Baisser le prix des aliments de base? Très bien. Le principe des empereurs romains «Du pain et des jeux» fonctionne toujours. Ça c’est le pain. Les jeux ce sont les autres promesses. Comme en particulier une «Commission anticorruption». Rien que ces mots font éclater de rire! Et il ajoute: «Indépendante». Là c’est le fou rire garanti. Mouahahahahaha!<br /> <br /> Ben Ali, il ne lui manque qu’un nez rouge de clown. Le Coluche tunisien, c’est lui. Mais qui peut un instant imaginer qu’un despote, qui plus est accusé gravement de confondre l’Etat et sa famille, puisse garantir l’indépendance d’une commission anti-corruption?<br /> <br /> <a target="_blank" href="http://nawaat.org/portail/2011/01/13/la-veritable-nature-du-regime-de-ben-ali/"><i>Ici l’on trouve une liste</i></a> impressionnante d’accusations qui devront être vérifiées.<br /> <br /> <br /> Si les promesses de Ben Ali sont un peu plus que des cacahuètes, il doit maintenant agir très vite. Il faut aussi que des représentants de l’opposition, et pourquoi pas des observateurs d’une institution démocratique occidentale, soient membres de cette fameuse (ou fumeuse) commission.<br /> <br /> Les tunisiens ont montré leur détermination face aux mensonges du pouvoir et leur courage face aux balles. Ils ne doivent plus relâcher leur surveillance à l’égard de ce régime dont l’indignité a été de tirer sur la foule alors que rien ne le justifiait.</p><p style="text-align: justify;">Les politiciens savent bien retourner leur veste. Le président tunisien Ben Ali en est une démonstration vivante. D’un discours à l’autre il a changé de ton, de propos et d’intention. Fort bien. Mon collègue blogueur Gorgui Ndoye cite un billet de Jeune Afrique, billet plutôt enthousiaste après le discours d'hier de Ben Ali. Je suis moins enthousiaste, ou plus prudent. Le discours d’hier ne sera-t-il que du vent et des cacahuètes?</p>
hommelibre
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Tunisie: de la douceur de vivre aux morts dans les rues
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-01-09:3297595
2011-01-09T18:38:28+01:00
2011-01-09T18:38:28+01:00
Tunis, Hammamet, Sousse, Gafsa, des noms qui restent comme des musiques...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1621513653.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/778868264.jpg" id="media-74732" alt="tunis1-dunes-villages-vestiges-ruines-nefta-tunisie-636407733-10565.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-74732" /></a>Tunis, Hammamet, Sousse, Gafsa, des noms qui restent comme des musiques dans mon oreille. Partout un accueil exceptionnel. Sauf peut-être à Kairouan, seule ville où nous avons ressenti de l’agressivité.<br /> <br /> Et des paysages d’une grande beauté dans leur simplicité. De grandes plaines en terre dure, des vagues de dunes à Ksar Ghilane. Les routes droites bordées d’eucalyptus. Les postes à essence qui font parfois penser à l’ouest américain - enfin pour ce que j’en ai vu dans les films. Le périple a dos de dromadaire, le pain cuit dans le sable au soir près des tentes.<br /> <br /> Tunisie. Les hommes serviables, les femmes souriantes, tête nue ou voilée. Le parfum entêtant des fleurs d’orangers que des enfants vendent dans la rue en petits bouquets liés.<br /> <br /> Et aujourd’hui Tunisie qui saigne: 8 morts officiellement ce week-end, une vingtaine selon l’opposition. Faut-il que cette population si pacifique soit à bout pour oser braver un gouvernement violent, autoritaire et inefficace. Pas d’avenir, pas de travail, et comme en Algérie des libertés publiques bafouées.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2105751525.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2374097891.jpg" id="media-74733" alt="tunis4.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-74733" /></a><br /> <i>«<a target="_blank" href="http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/mireille-duteil/algerie-tunisie-le-maghreb-s-enflamme-08-01-2011-128165_239.php"><span style="text-decoration: underline;">Des deux côtés</span></a>, c'est l'échec économique et politique évident de deux régimes qui vivent, de plus, une crise de succession. Les deux chefs d'État sont vieillissants et malades. Zine Ben Ali détient depuis 1987 un pouvoir chaque année plus policier et plus prédateur. Abdelaziz Bouteflika est président depuis 1999 et son troisième mandat s'accompagne d'un immobilisme croissant. Des deux côtés, le malaise est grand face au manque de liberté. En Tunisie surtout, la presse indépendante a disparu, les intellectuels sont pourchassés et bastonnés, les internautes embastillés.<br /> <br /> Ces émeutes peuvent-elles faire vaciller les pouvoirs ? C'est douteux. En Algérie, la guerre civile des années 90 a laissé la société exsangue. Les partis politiques sont des coquilles vides, les organisations inexistantes. Les jeunes sont dans la rue et cassent, mais aucune organisation n'est aujourd'hui capable de canaliser leur colère pour le meilleur ou pour le pire. En Tunisie, par contre, la société civile bouge à ses risques et périls. Pour la première fois, la quasi-totalité des avocats du pays est descendue dans la rue pour organiser une marche pacifique où les objectifs économiques se sont doublés d'une protestation politique contre l'absence de liberté et le pouvoir policier. Les autorités semblent l'avoir compris et le chef de l'État a fait sauter des têtes. Il n'est pas sûr que cela soit suffisant.»</i><br /> <br /> <br /> En même temps ces manifestations sont un signe de la vitalité de la jeunesse, du refus de la fatalité et du besoin grandissant de liberté. Ce sera difficile de prendre en main sa vie quand aucune structure politique ne le permet vraiment. Tout est à faire, tout est à inventer. Il faut suivre et soutenir ces pas vers une démocratie plus réelle que le système actuel.<br /> <br /> Tunisie la belle, courage!</p> <p style="text-align: justify;"><br /> <br /> <object height="367" width="480" data="http://www.dailymotion.com/swf/video/xgeym2?width=480&theme=none&foreground=%23F7FFFD&highlight=%23FFC300&background=%23171D1B&start=&animatedTitle=&iframe=0&additionalInfos=0&autoPlay=0&hideInfos=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowScriptAccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xgeym2?width=480&theme=none&foreground=%23F7FFFD&highlight=%23FFC300&background=%23171D1B&start=&animatedTitle=&iframe=0&additionalInfos=0&autoPlay=0&hideInfos=0" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object><br /> <b><a href="http://www.dailymotion.com/video/xgeym2_tunisie-emeutes-partout-dans-le-pays_news">Tunisie - Emeutes partout dans le pays</a></b><br /> <i>envoyé par <a href="http://www.dailymotion.com/mirelle67">mirelle67</a>. - <a target="_self" href="http://www.dailymotion.com/ch-fr/channel/news">L'info internationale vidéo.</a></i></p><p style="text-align: justify;">On peine à imaginer ce qui se passe en Tunisie, la douce Tunisie, accueillante, amicale, où la gentillesse semble être une marque de fabrique. Je l’ai traversée du nord au sud trois fois, dont deux pour donner des stages dans le désert du Chott El Jerid, le grand désert salé, au sud-ouest du pays près de l’oasis de Nefta.</p>
hommelibre
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Dunes
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-11-27:3297508
2010-11-27T09:08:00+01:00
2010-11-27T09:08:00+01:00
Les dunes nous ont fait voyager, tant et si bien que l’Acratopège proposa...
<p>Les dunes nous ont fait voyager, tant et si bien que l’Acratopège proposa que chacun écrive un texte ou poème sur les dunes en vue d’un nouveau billet.</p> <p><br /> Je lui ai fait parvenir ma contribution. Mais étant le seul dans ce cas le billet souhaité n’a pas pu prendre forme.</p> <p><br /> Je pose donc ici ce court texte.<br /> <br /> <br /> <br /> <i><b>Croissants piqués</b><br /> <br /> <br /> Dunes, dunes, croissants piqués de rires aux coins des lèvres.<br /> Petites malignes qui fatiguez nos pas quand on s’évertue<br /> à suivre la crête, le fil d’effondrement permanent.<br /> <br /> Votre besogne? Tourner. Contourner. Faire et défaire.<br /> Pénélopes inlassables, pas de bateau à l’horizon:<br /> Mirages ou rivages vous avalez le loin<br /> dans vos bouches torves.<br /> <br /> Labiles, immuables, est-ce le vent<br /> aux sifflantes cohortes qui vous porte<br /> aux fenêtres du ciel? Non, le vent<br /> Ni personne. Vous restez là,<br /> étonnamment fidèles<br /> dans votre infinie<br /> légèreté</i></p><p><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3621942878.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3876961238.jpg" id="media-71517" alt="dunes2-picture-Africa-Morocco-Sahara-Dunes-Alexbip.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-71517" /></a>Il y a quelques jours l’Acratopège postait un billet de Roland Favre sur le mystère des <a target="_blank" href="http://leblogdelacratopege.blog.24heures.ch/archive/2010/11/13/le-mystere-des-dunes-obliques.html"><i><span style="text-decoration: underline;">dunes obliques</span></i></a>.</p> <p>Comme souvent sur son blog ce thème a donné lieu à diverses digressions et échanges au ton étonnant.</p>
Jipes
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Death Valley: Grandiose paysage
tag:jipesmood.blogspirit.com,2010-11-24:2026831
2010-11-24T09:16:00+01:00
2010-11-24T09:16:00+01:00
Nous voilà bien reposé malgré tout après les excès de la Ville de lumière...
<p style="text-align: justify;">Nous voilà bien reposé malgré tout après les excès de la Ville de lumière nous voilà parti pour une journée sur la route et dans le désert de la <strong>Vallée de la Mort</strong>. Si vous partez de Vegas partez de bonheur car traverser cette vallée pour aller vers <strong>Yosemite Park</strong> c'est quand même 6h30 de route. Debout à 6h30 et départ de l'hôtel à 7h40 on prend la direction de <strong>Cactus Spring</strong> puis <strong>Beatty</strong> par la 95. En effet on a décidé de rentrer dans la Vallée de la mort par le centre de celle-çi pour raccourcir un peu la route car notre hôtel pour cette nuit est assez loin.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/860122042.JPG" target="_blank"><img id="media-536233" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/2499338969.JPG" alt="DSCF5706.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;">Au passage la route avec toujours des espaces immenses et des paysages superbes, On s'arretera en route pour prendre un petit déjeuner au Nevada Joe's. L'endroit fait station service et café (situé au fond de la salle). Aujourd'hui la cuisine est en travaux mais le patron très sympa proposera tout de même de nous préparer des pancakes accompagnés de fruits frais. Après cette pause bien agréable on reprend la route</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/2833328085.JPG" target="_blank"><img id="media-536237" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/1604596092.JPG" alt="DSCF5716.JPG" /></a></p><p>Une petite vidéo pour vous montrer sur notre chemin le panorama pas très loin de <strong>Lathrop Wells</strong> aux alentour de Amargosa Valley. Le paysage commence a montrer moins de végétation on sent le désert pas bien loin !</p><p><object style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" width="480" height="385" data="http://www.youtube.com/v/pqlyR-34wNE?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/pqlyR-34wNE?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/pqlyR-34wNE?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p>La route est bonne et relativement confortable. Attention au limitations de vitesse içi le <strong>Highway Patrol</strong> ne rigole pas avec les chauffards. Une petite vidéo pour vous montrer le panorama à <strong>Beatty</strong> avec la bifurcation par la 190</p><p><object style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" width="480" height="385" data="http://www.youtube.com/v/Wy1dHgwui_4?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/Wy1dHgwui_4?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/Wy1dHgwui_4?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;">L'entrèe de la Vallée de la Mort se fait également à partir de Furnace Creek ou il faut s'acquitter auprès de l'automate du droit d'entrée du Parc National soit 20$. Un ticket d'admission vous est ainsi remis et vous devez l'afficher sur votre pare brise pour éviter des problèmes avec les Rangers du Parc.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/4093889224.JPG" target="_blank"><img id="media-536264" style="margin: 0.7em auto; display: block;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/3891017399.JPG" alt="DSCF5732.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;">On aperçoit les étendues désséchés du <strong>Badwater Basin</strong>.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/3711491915.JPG" target="_blank"><img id="media-536265" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/1439492775.JPG" alt="DSCF5735.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">On arrive à notre premier stop une ancienne station d'extraction de <strong>Borax</strong>. Ce produit servait en effet à de nombreux usages (nadages, antisepsie, cosmétiques etc...) et était très recherché. Cette activité a pendant longtemps occupé de nombreux ouvriers sur place et la purification du profuit fini directement dans un four installé là. Le produit fini était ensuite transporté dans un convoi tiré par une vingtaine de mules d'où son nom le <a href="http://www.desertusa.com/mag05/jul/borax.html">20 Mule Team</a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/3640105606.JPG" target="_blank"><img id="media-536266" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/2150192495.JPG" alt="DSCF5740.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/1091959943.JPG" target="_blank"><img id="media-536267" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/3347656639.JPG" alt="DSCF5743.JPG" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;">Direction ensuite le Golden Canyon où on peut garer la voiture à l'entrée de celui-çi, un parcours pédestere vous est proposé. Surtout ne vous embarquez pas sans casquette et sans eau, le temps passe très vite et il y a peu d'ombre, la déshydratation peut aller très vite.</p><p style="text-align: justify;">Le paysage devient vite incroyable et on se sent tout petit entre ces défilés rocheux et toutes ces pierres aux couleurs changeantes.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/4056715013.JPG" target="_blank"><img id="media-536269" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/839485823.JPG" alt="DSCF5747.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/1647606723.JPG" target="_blank"><img id="media-536271" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/2958630574.JPG" alt="DSCF5748.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/4086015339.JPG" target="_blank"><img id="media-536274" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/3203735562.JPG" alt="DSCF5754.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">On voit par çi par là les différentes strates de couleur enchassées dans les roches notamment de l'argile verte, comme sur cette photo</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/2746917891.JPG" target="_blank"><img id="media-536275" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/2369337118.JPG" alt="DSCF5749.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">Sur la photo çi-dessous on aperçoit des petites cristallisations qui sont en sandwich entre deux strates de roche</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/4187043756.JPG" target="_blank"><img id="media-536276" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/2063977739.JPG" alt="DSCF5758.JPG" /></a></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/1822473688.JPG" target="_blank"><img id="media-536277" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/3072435972.JPG" alt="DSCF5762.JPG" /></a>Direction ensuite l'immense <strong>Badwater Sat flats</strong> un immense Lac Salé situé un peu plus bas que la moitié du Parc National de la Vallée de la Mort.</p><p><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/2383406428.JPG" target="_blank"><img id="media-536278" style="margin: 0.2em auto 0.7em; display: block;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/4254187429.JPG" alt="DSCF5768.JPG" /></a>De plus près on peut admirer la finesse des cristaux salins ainsi que les couleurs changeantes de cette étendue saumâtre.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/1167829083.JPG" target="_blank"><img id="media-536279" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/00/83983124.JPG" alt="DSCF5765.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/502731162.JPG" target="_blank"><img id="media-536280" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/2143365236.JPG" alt="DSCF5767.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;">Les deux touristes pris en photo par un gentil couple d'américains</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/2942912630.JPG" target="_blank"><img id="media-536281" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/113059777.JPG" alt="DSCF5770.JPG" /></a></p><p>On aurait aimé en voir plus mais les routes internes de <strong>Death Valley</strong> sont parfois limitées à 30miles/hour soit un tout petit 48km/h et quand on fait des aller et retours dans un parc de cette dimension on y passe très vite des heures et des heures. On se rendra ensuite au Visitor Center de façon a faire le plein d'eau car ils ne nous reste plus rien et avec la chaleur on est assoifés.</p><p><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/1205633589.JPG" target="_blank"><img id="media-536521" style="margin: 0.7em auto; display: block;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/2315113057.JPG" alt="DSCF5776.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">Nous voilà ensuite en route pour nous rendre à notre hôtel situé à <strong>Mammoth Lakes</strong> une station de ski près du <strong>Yosemite Park</strong>. Sur la route pour sortir du parc on croisera des dunes de sables digne d'un désert saharien.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/3559159539.JPG" target="_blank"><img id="media-536524" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/195904944.JPG" alt="DSCF5779.JPG" /></a></p><p>Il nous reste quand même a traverser le bas du Parc puis rejoindre Lone Pine en passant par la <strong>Panamint Valley Road</strong> soit plus d'une heure et demie.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/506733225.JPG" target="_blank"><img id="media-536530" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/1182209489.JPG" alt="DSCF5792.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;">Un route rectiligne sur des dizaines de miles en continu</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/4236342476.JPG" target="_blank"><img id="media-536531" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/3991955344.JPG" alt="DSCF5800.JPG" /></a></p><p>Cependant la route se révèlera magnifique par la 190 et la 136. De là nous gagnons <strong>Bishop</strong>, toujours en montant par la 395 à destination de Mammoth Lakes</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/4274413218.JPG" target="_blank"><img id="media-536532" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/1628229349.JPG" alt="DSCF5813.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;">Petit à petit on prend de l'altitude et tout autour des sommets enneigés un sacré contraste avec le désert traversé dans l'après midi !</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/3722959334.JPG" target="_blank"><img id="media-536536" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/383582196.JPG" alt="DSCF5818.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/280685139.JPG" target="_blank"><img id="media-536538" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/2688075419.JPG" alt="DSCF5820.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">Nous arriverons finalement tout en haut de Mammoth Lakes où est situé notre hôtel à une altitude de 8000 feet soit quand même près de 2500m. En arrivant dans le noir on aura tout de même le temps de voir la neige sur les sommets tout proches éclairés par les lumières de l'hôtel. On pourra se réchauffer auprès d'un chouette feu de cheminée puis déguster de délicieux Ribs grillés au miel (plat de côtes).</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><strong>Demain nous avons comme but le Yosemite Park</strong></p><p> </p>
Jipes
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Las Vegas: ville de lumière et de bruit ;o)
tag:jipesmood.blogspirit.com,2010-11-22:2021708
2010-11-22T08:53:00+01:00
2010-11-22T08:53:00+01:00
Ca y est nous voilà arrivé après ce long trip ca ferait du bien de se poser....
<p style="text-align: justify;">Ca y est nous voilà arrivé après ce long trip ca ferait du bien de se poser. Hélas l'attente pour s'enregistrer au <strong>Planet Hollywood</strong>, nous as encore rajouté à la fatigue déjà bien présente. Bon après 20mn on prend possession de notre chambre: King Size bed, Mini-bar, une petite baie vitrée qui donne sur la piscine de l'hôtel (en terrasse) et au fond sur le <strong>Bellagio</strong>. Mauvaise surprise la chambre sent le vomi et l'eau chaude mets des plombes à chauffer. Bon on se change et après une petite toilette on se lance dans l'exploration de la ville !</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/3086949103.JPG" target="_blank"><img id="media-534911" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/01/1596084590.JPG" alt="DSCF5657.JPG" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;">La vue de notre hôtel à l'arrière plan, (en fait l'un des plus moches du strip) voilà les palmiers incongrus vu qu'on est quand même en plein milieu du désert hein ;o) Cette ville est d'ailleurs incroyable par tous ses excès et son épanchement de luxe. Comme au Bellagio çi-dessous.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/3227633695.JPG" target="_blank"><img id="media-534914" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/3652592576.JPG" alt="DSCF5667.JPG" /></a></p><p>Celui-ci propose non seulement un luxe incroyable à l'intérieur mais également un spectacle aquatique en son et lumières. Le show ne dure pas très longtemps mais se répète toutes les demies heures avec parfois des changements de musique.</p><p><object style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" width="480" height="385" data="http://www.youtube.com/v/7PrhUazQG0c?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/7PrhUazQG0c?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/7PrhUazQG0c?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p>Tout doucement le soir descend sur la ville et les lumières envahissent l'espace, la ville se transforme et devient une boule de lumière et de bruit et d'agitation. La lumière est belle dans ce crépuscule naissant !</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/1899799232.JPG" target="_blank"><img id="media-534920" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/2575045072.JPG" alt="DSCF5685.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">La totalité des hôtels sont vraiment baignés de lumières avec leurs statues et leurs fntaines où leurs bassins. Ci-dessous le Venetia avec ses canaux qui figurent ceux de Venise. Des gondoliers se proposent d'emmener les couples d'amoureux sur ces petits canaux.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/693115649.JPG" target="_blank"><img id="media-534922" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/3820765872.JPG" alt="DSCF5687.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/2613986029.JPG" target="_blank"><img id="media-534924" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/2596293893.JPG" alt="DSCF5690.JPG" /></a></p><p> </p><p>Les hôtels rivalisent de luxe et d'astuces pour attirer les clients et badaux qui envahissent tous les soirs le <strong>Strip</strong>. Il y a également deux autres spectacles le Volcano et les bateaux pirates que je vous conseille si vous avez l'opportunité de vous rendre dans cette ville incroyable. On se fera un très bon repas au Steack house avec une très bonne viande et une bonne pomme de terre au fromage frais.</p><p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/444563001.JPG" target="_blank"><img id="media-534926" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/651706057.JPG" alt="DSCF5701.JPG" /></a></p></p><p>On reprendra notre périple le long du Strip avec ses machines à sous parfois jusque sur les trottoirs et les rabatteurs qui avec leurs micros cravates harranguent le client potentiel. On y croise également de très nombreux latinos qui font claquer leur paquets de cartes au passage. Ils tentent de vous glisser des cartes contact pour un instant de relaxation charnelle avec des hotesses au charme toutes plus imposants les unes que les autres.</p><p>On peut visiter chacun des lobby des hôtels avec souvent de très belles réalisations artistiques (parfois un peu kitsh ,mais bon)</p><p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/162705270.JPG" target="_blank"><img id="media-534927" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/2916765188.JPG" alt="DSCF5679.JPG" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/554541992.JPG" target="_blank"><img id="media-534928" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/2863662788.JPG" alt="DSCF5698.JPG" /></a></p>Je finis cette promende de plus de 3 heures complètement sur les rotules, il est temps de rentrer pour se reposer car demain une très longue journée nous attend. On prendra la direction de la <strong>Vallée de la Mort</strong> la fameuse <strong>Death Valley</strong>.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
Jipes
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8 ème jour: Départ pour le Nevada et Las Vegas
tag:jipesmood.blogspirit.com,2010-11-19:2010369
2010-11-19T08:00:00+01:00
2010-11-19T08:00:00+01:00
Levé de bon matin, pris le petit déjeuner (délicieux comme d'habitude) à...
<p style="text-align: justify;">Levé de bon matin, pris le petit déjeuner (délicieux comme d'habitude) à notre hôtel et chek-out, on récupère la voiture et nous voilà parti pour une longue journée sur la route (il est 7h40). On sort finalement assez facilement de la banlieue de <strong>Los Angeles</strong> et prenons successivement la I 405, I 101 puis I 134 East et enfin l'<strong>Interstate North 15</strong>.</p><p style="text-align: justify;">Après quelques temps la circulation se fait nettement moins dense et on commence à se sentir vraiment dans l'<strong>Amérique </strong>des romans avec <span style="text-decoration: underline;">ses grands espaces</span>. Comme toujours il nous faut nous arrêter pour prendre de l'essence et faire un petit déj un peu plus copieux. La route est belle et droite la plupart du temps. A proximité de la <strong>15 </strong>il y a l'indication de <strong>Bagdad </strong>oui c'est surprenant mais c'est celui du <strong>Nevada </strong>et pas celui de Mésopotamie. A noter que le fameux film <strong>Bagdad café</strong> lui s'est tourné en fait à <strong>Newberry Springs</strong> pas très loin de là (une cinquantaine de Km quand même)</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/2055024631.JPG" target="_blank"><img id="media-534575" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/01/2866183506.JPG" alt="DSCF5942.JPG" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;">Ce sera chose faite dans la petite bourgade de <strong>Barstow </strong>dans lequel nous trouverons un chouette café bien dans le style américain avec une serveuse en costume. La cuisine est bonne et on commande cette fois un Taco Omelette ma foi délicieux ainsi qu'une omelette aux légumes pour Doudou. Aux USA le service du client est vraiment important et leur amabilité n'est pas feinte mais bien réelle, on a l'amour du travail bien fait et du consommateur satisfait.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/2012205715.JPG" target="_blank"><img id="media-534576" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/00/910132974.JPG" alt="DSCF5928.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">Nous passerons successivement d'un paysage relativement vert à une végétation plus rare pour finalement traverser un paysage désertique aux abords de la <strong>Réserve du Mojave</strong> (ou vous pouvez acheter de l'artisanat indien). Lors d'un de nos arrêts je profiterais de cette pause pour filmer le vol d'un rapace (ils sont légion dans cette région).</p><p><object style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" width="480" height="385" data="http://www.youtube.com/v/gKI2-fG1TKs?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/gKI2-fG1TKs?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/gKI2-fG1TKs?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p>La route est longue quand même mais on profite du paysage grâce au régulateur de vitesse et à la boîte automatique. Les paysages s'illustrent de collines et de petites montagnes au teintes diverses.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/1561197250.JPG" target="_blank"><img id="media-534790" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/00/01/1553862075.JPG" alt="DSCF5642.JPG" /></a><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/3931956963.JPG" target="_blank"><img id="media-534595" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/01/02/4027039174.JPG" alt="DSCF5620.JPG" /></a></p><p style="text-align: justify;">Nous voilà enfin aux abords de Las Vegas il est 15h30 et je commence a être bien crevé. L'Interstate de la périphérie de Las Vegas est bien occupé par un traffic dense mais rien qui ne ressemble au <strong>Stop and Go </strong>de <strong>L.A</strong>. On trouve finalement une sortie qui nous mène à l'extrémité du <strong>Strip </strong>et nous le remontons tout en admirant cette ville incroyable. Passer ainsi du désert à une ville luxuriante avec force palmiers et des gratte ciels comme si il en pleuvait, s'avère quelque peu surréaliste.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/119957869.JPG" target="_blank"><img id="media-534791" style="margin: 0.7em 0;" src="http://jipesmood.blogspirit.com/media/02/02/2862806958.JPG" alt="DSCF5653.JPG" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><strong>La suite ce sera notre après-midi puis soirée dans la ville de lumières</strong></p><p> </p>
hommelibre
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L’ingratitude du cactus Saguaro
tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-09-28:3297385
2010-09-28T16:14:43+02:00
2010-09-28T16:14:43+02:00
Pourtant bêtes et plantes y vivent. La végétation forme un tapis...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1505191853.jpg"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1883371460.jpg" alt="Sonora1.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" /></a>Pourtant bêtes et plantes y vivent. La végétation forme un tapis invisible de graines qui germent et grandissent en quelques heures lors des rares averses, et produisent une nouvelle génération de graines qui retourneront au sol, parfois pour des années, en attente de la prochaine averse. Les crapauds sortent de la boue séchée des mares, se reproduisent et meurent pendant que les têtards à peine matures retournent dans la boue, jusqu'à une future et hypothétique pluie.<br /> <br /> L’économie de survie bat son plein comme une fête silencieuse où la vie ne revient crier sa soif que lors d’étranges noces du sable et de l’eau.<br /> <br /> Et il y a le roi. Le roi a fait le tour du monde. Partout il a été vu, admiré, reproduit pour son allure si fière. Il a été vu dans les films de western, rudimentaire porte-manteau des plaines arides.<br /> <br /> Le rois c’est le cactus Saguaro. Aussi grand qu’un arbre, grimpant jusqu’à quinze mètres, ses racines forment une assiette peu profonde de trente mètres de diamètre. Chaque pluie est bue jusqu’à plus soif. Il garde l’eau pendant deux ans si la sécheresse est sévère. Puis il meurt, parfois à plus de deux cents ans.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3519954888.jpg"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/3458619567.jpg" alt="sonora3-kp_lightning_800.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" /></a></p> <p style="text-align: justify;">Pourtant il est fragile à la naissance. Il ne supporte pas le plein soleil.</p> <p style="text-align: justify;">Alors il choisit un protecteur, un arbre-nourrice comme on dit là-bas, qui le préserve du trop grand rayonnement et lui donne une maigre nourriture par ses feuilles tombées dans les cailloux. Il grandit ainsi, à l’abri de la morsure du feu.<br /> <br /> Dans la soixantaine d’années, devenu adulte, il monopolise toute l’eau disponible.<br /> <br /> Alors, asséché, l’arbre protecteur meurt. Sans musique ni procession. De sa mort le cactus ne fait aucun cas. Il fait mourir celui qui l’a fait vivre. C’est la loi de la vie. Le cactus ni l’arbre n’ont de sentiments humains. Il n’y a rien à dire. Sauf si l’on attribue, allégorie mercenaire, une intention au végétal.<br /> <br /> C’est alors un serrement au coeur. C’est l’ingratitude du cactus Saguaro.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">PS: Per Amman, alias Blondesen, nous a quitté samedi soir. C'est une grande tristesse. Pascale lui rend hommage ici:</p> <p style="text-align: justify;">http://blondesen.blog.tdg.ch/archive/2010/09/26/rip-mon-ami-blondie.html</p><p style="text-align: justify;">Le désert de Sonora, au sud-ouest des Etats-Unis. A cheval sur la Californie, l’Arizona et le Mexique. On y trouve le site de Kitt Peak où 22 télescopes s’ancrent dans les Quinlan Mountains pendant que leurs yeux scrutent l’intense et lumineuse obscurité du ciel nu. En été la température monte à 50°. Sec, sec, et chaud, chaud.</p>
Minh2909
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Le dernier vol
tag:cine2909.blogspirit.com,2010-01-07:1876897
2010-01-07T17:00:00+01:00
2010-01-07T17:00:00+01:00
1933. A cette époque, le Sahara est un territoire conquis par la...
<div style="text-align: center"><img src="http://cine2909.blogspirit.com/media/01/01/2127106701.46.jpg" id="media-439922" alt="aff.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" name="media-439922" /></div> <p>1933. A cette époque, le <b>Sahara</b> est un territoire conquis par la France mais la présence des militaires est accueillie de manière mitigée. <b>Antoine Chauvet (Guillaume Canet)</b> Tente de pacifier les relations parfois houleuses entre l'armée française et les touaregs. C'est dans ce contexte bien particulier que <b>Marie Vallières de Beaumont (Marion Cotillard)</b>, une aviatrice, arrive pour demander de l'aide afin de retrouver son compagnon. Celui-ci s'est en effet écrasé avec son avion dans le désert du <b>Ténéré</b>, une région qui n'est pas sans dangers mais son sauvetage est loin d'être une priorité pour l'armée. L'obstination de Marie va finir par payer.</p> <div style="text-align: center"><img src="http://cine2909.blogspirit.com/media/01/02/792908594.42.jpg" id="media-439924" alt="01.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" name="media-439924" /></div> <p>En couple à l'écran comme dans la vie, <b>Marion Cotillard & Guillaume Canet</b> se retrouvent après Jeux d'enfants devant les caméras de <b>Karim Dridi</b>. Le réalisateur du très bon <b><span style="background-color: #00ff00;"><a target="_blank" href="http://cine2909.blogspirit.com/archive/2008/11/10/khamsa.html">Khamsa</a></span></b> quitte les rives phocéennes pour les paysages désertiques sans fin du <b>Sahara</b> en adaptant l'histoire vraie de <b>Bill Lancaster</b>. Le désert c'est aussi ce qui définit <b>Le dernier vol</b> où il ne se passe strictement rien si ce n'est un long voyage où <b>Guillaume Canet</b> se chamaille avec son supérieur pendant que <b>Marion Cotillard</b> joue la veuve éplorée. Le développement des personnages était intéressant mais le rythme irrégulier du film finit par voir raison de notre patience.</p> <p> </p> <p style="text-align: center;"><b><span style="text-decoration: underline;"><span style="background-color: #ffff00;">Il faut le voir pour :</span></span> Rester attaché à votre dromadaire si jamais vous vous perdez dans le désert, il a un instinct de survie plus développé.</b></p> <p> </p>
Marc Alpozzo
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Le Clézio : voyage au coeur du monde
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2010-01-06:1875864
2010-01-06T06:05:00+01:00
2010-01-06T06:05:00+01:00
Pour l'essentiel, ce post reprend, en les restructurant, mes deux...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong style="font-family: Georgia; text-align: justify;">Pour l'essentiel, ce post reprend, en les restructurant, mes deux articles, <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2009/01/17/le-clezio-le-silence-et-l-infini.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Clézio, Prix Nobel de littérature</em></a></span> in <span style="color: #800000;"><em>Le Magazine des livres</em></span>, n°13, Nov-Dec. 2008, et<em> Ici & ailleurs, une lecture de <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/j-m-g-le-clezio/" target="_blank" rel="noopener">J.M.G. Le Clézio</a></span></em> in <span style="color: #800000;"><em>La Presse Littéraire</em></span>, n°12, Dec 2007-Jan-fev 2008.</strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/2868964226.jpeg" id="media-1070089" alt="" /></p><div style="text-align: center;"> </div><blockquote><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt 189pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: Georgia;">« Les idées sont toutes objectives. C’est le réel qui donne naissance à l’idée, et non pas l’idée qui exprime ce qu’il y a de concevable dans la réalité. »</span></em> <span style="font-family: Georgia;">J.M.G. Le Clézio,</span> <span style="font-family: Georgia;"><em>L’extase matérielle.</em></span></span></p></blockquote><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt 225pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong style="font-family: Georgia; text-align: justify;"> </strong></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"><img id="media-1070091" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/4137932753.jpeg" alt="jmg le clézio,prix nobel,désert,voyage,barbarie,silence,infini,le chercheur d'or,le procès-verbal,jean-louis ezine,thaïlande,mondo et autres histoires,mexique,claude lévi-strauss,antonin artaud,relation à michoacan,maurice blanchot" />Par les premières lignes de son très beau livre <em>L’espace littéraire</em>, Maurice Blanchot nous transmet cette réflexion : « Il semble que nous apprenions quelque chose sur l’art, quand nous éprouvons ce que voudrait désigner le mot solitude. De ce mot, on a fait un grand abus. Cependant, « être seul », qu’est-ce que cela signifie ? »<a style="mso-footnote-id: ftn1;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn1" name="_ftnref1"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: Georgia;">[1]</span></span></span></span></a> À cette question, le célèbre romancier, et critique littéraire répond que l’art et l’œuvre sont une activité solitaire pour l’artiste et le spectateur, dans son processus infini de réalisation. On pourrait rajouter derrière Maurice Blanchot, que le silence est propre à ce processus.<br /><br /></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Selon <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/j-m-g-le-clezio/" target="_blank" rel="noopener">J.M.G. Le Clézio</a></span>, en revanche, la solitude et le silence ont une définition quelque peu différente. La solitude est le propre de l’écrivain et le silence de toute vie humaine. <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em>Écrire</em>.</strong> Voilà le mot. Le vrai mot. À peine dessiné sur une feuille de papier, le verbe suscite déjà la réflexion. Puis le doute. Enfin la confusion. Sa définition est mobile. Insaisissable. Multiple. Son activité vous éloigne du monde des hommes et vous en rapproche. Un moment difficile de réconciliation avec soi, l’univers, les autres. Une recherche d’équilibre. Un miracle. Mais rien ne vient définitivement donner au verbe sa pleine lumière. Chaque processus d’écriture est processus qui repense ce verbe à l’infinitif. « Ce qui m’importe le plus, c’est le papier. […] En fait, quand j’écris, je n’entends pas les bruits. Je peux écrire au milieu du vacarme, ça ne me gêne pas » confie J.M.G. Le Clézio. De cette activité sans règles et sans principes, on ne peut rien dire si ce n’est qu’écrire est le propre d’une recherche, d’une tentative d’aller chercher au fond de soi, un trésor, un Graal, que l’activité solitaire vous permettra <em>peut-être</em> de découvrir. Écrire ne se confond pas avec publier. Publier ne se confond pas avec lire et écouter. Entendre. Beaucoup d’étapes. De nombreuses portes à ouvrir et passer. Mais l’écrivain doit être lu. Car écrire, c’est laisser sa trace. Il n’y a pas d’écrit qui existe sans lecteur. Une symphonie qui ne trouve aucun auditeur est une symphonie qui n’existe pas. Un livre sans lecteur est un livre <em style="mso-bidi-font-style: normal;">mort</em>.</span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"><strong>*</strong></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">C’est au bord de la Méditerranée que l’écrivain a vu le jour. Dans une ville de France qu’il a souvent décrit dans ses romans. Sur un rivage où le soleil frappe toute l’année, et où l’azur règne en maître. Le Clézio est né à Nice. Il y est né d’une mère française et d’un père anglais. Son enfance, il la raconte dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Révolutions<a style="mso-footnote-id: ftn2;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn2" name="_ftnref2"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">[2]</span></strong></span></span></span></a></em>. Enfance et adolescence dans ce Nice des années cinquante et soixante, endroit rêvé où il pouvait rendre un culte à l’île Maurice de ses ancêtres.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Et c’est probablement par ce point de la carte du monde qu’il nous faut commencer par aborder l’approche biographique de l’écrivain. C’est par cette île que l’on trouve dans l’archipel des Mascareignes, à l’Est de Madagascar, que commence l’aventure poétique et humaine de Le Clézio. A cet endroit même où Léon Le Clézio, le grand-père paternel s’est tranquillement installé avec sa famille. L’histoire de l’écrivain débute certainement à ce moment précis. C’est-à-dire, ce moment où le magistrat Le Clézio va, contre toute attente, abandonner famille et biens pour se mettre en quête « d’un hypothétique trésor », celui d’un corsaire inconnu. Retrouver l’or caché à Rodrigues.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Chimère ? Fantasmagorie ? Rêve ? Cette histoire de quête et de trésor fascinera,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>quoi qu’il en soit, l’enfant Le Clézio, voyant en son grand-père un nouveau Robinson Crusoé. Il en tirera un roman : <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Chercheur d’or<a style="mso-footnote-id: ftn3;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn3" name="_ftnref3"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">[3]</span></strong></span></span></span></a></em> où le narrateur Alexis, au-delà des océans, des terres, et de l’or, partira véritablement en quête de soi, et de la grande vérité de la vie.<br /><br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1070093" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/3266783280.JPG" alt="jmg le clézio,prix nobel,désert,voyage,barbarie,silence,infini,le chercheur d'or,le procès-verbal,jean-louis ezine,thaïlande,mondo et autres histoires,mexique,claude lévi-strauss,antonin artaud,relation à michoacan,maurice blanchot" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Le Procès-Verbal (1963), L'extase matérielle (1967)<br /><br /></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">I. L’écrivain de la mer</span></strong></span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Je crois sincèrement, que tout lecteur devrait découvrir J.M.G. Le Clézio au début de sa vie, à l’âge de l’adolescence, ce moment privilégié des rêves et des révoltes, et à l’âge mûr, quand il peut enfin se poser, laisser un temps donné les bagages, et observer avec la sincérité nécessaire, le monde qui tourne autour de lui. Le Clézio c’est le bruit et le silence. Le béton et la nature. L’enfermement des villes closes et la liberté des lieux infinis du désert. Le Clézio, c’est la désertion et la recherche d’harmonie. Le Clézio, c’est le voyage et plus précisément la fuite. Une fuite comme long voyage qui ne prend en compte ni le temps ni l’espace. Car derrière la fuite, on découvre le mot impressionnant de : <em>liberté</em>.</span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">« C’est un peu contradictoire, mais c’est ça : écrire sans savoir où l’on va, en laissant les choses se faire d’elles-mêmes, sans aucun plan – même pour un essai ; écrire en jetant des phrases, en les regardant s’ajouter les unes aux autres et, ensuite, regarder la page, avec tous les blancs que l’écriture a laissés un peu partout – parce qu’une page écrite, c’est plein de blancs, c’est très curieux. Ça, c’est bien ; c’est laisser dériver le fil. » La liberté, sous la plume de Le Clézio, c’est cela : laisser dériver. C’est AGIR sans forcément savoir ce que l’on fait ; c’est accepter l’erreur. Et l’inutile. C’est accepter de se tromper. De prendre dix mille directions. Par la liberté, il y a une… <em>aspiration.</em> « Je crois que, dans le cas du voyage tel que je le conçois, je ne fuis pas du tout la France, je me sens aspiré par le Mexique. » Etre aspirer par… Serait-ce la clé pour lire Le Clézio ? Se laisser aspirer par le rêve, les terrains vagues, la mer, la plage, les montagnes, le désert…</span></p><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">« Du plus loin que je me souvienne, j’ai entendu la mer », écrit Le Clézio en guise d’incipit de son roman <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le chercheur d’or</em>. Inspiré par la liberté de laquelle son grand-père Léon était épris, et de l’immensité du grand bleu qui berça son enfance, le jeune Jean-Marie va bâtir progressivement une œuvre dont le centre de gravité sera la fuite elle-même. « Je crois que je l’ai su tout de suite : je partirais sur le <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Zeta</em>, ce serait mon navire Argo, celui qui me conduirait à travers la mer jusqu’au lieu dont j’ai rêvé, à Rodrigues, pour ma quête d’un trésor sans fin. »<a style="mso-footnote-id: ftn4;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn4" name="_ftnref4"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: Georgia;">[4]</span></span></span></span></a> Mais quel est véritablement ce trésor ? Celui que vous donne la vie…<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">J.M.G. Le Clézio, pour sa part, sera frappé de précocité. A vingt-trois ans à peine, il publiera son premier roman <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Procès-verbal<a style="mso-footnote-id: ftn5;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn5" name="_ftnref5"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">[5]</span></strong></span></span></span></a></em>, et recevra le prestigieux prix Renaudot. S’en suivra, aussitôt, une vie d’écrivain et de voyageur. Pourquoi ? Qu’est-ce qui poussa le jeune Le Clézio, pourtant « chouchou » de tous les médias de l’époque, à fuir ainsi la civilisation qui paraît, d’emblée, l’accepter avec autant de bonheur ? La réponse est dans l’œuvre même de l’écrivain-voyageur. Du <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Procès-verbal</em> au <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Géants<a style="mso-footnote-id: ftn6;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn6" name="_ftnref6"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">[6]</span></strong></span></span></span></a></em>, ce dernier va décrire un univers de folie, de violence, de rapports de force et de domination. Le monde moderne est montré comme une grande matrice terrifiante et aveugle. Je pourrais même, voulant ainsi dire combien Le Clézio déjà dans les années 60 se méfiait de cette société occidentale du progrès techno-déterministe, – mais sans plus aucune originalité néanmoins –, gloser sur le seul nom du héros de son premier récit : Adam Pollo. Un nom en forme d’aveu. Car, si Adam est le premier homme avec Eve, - Michèle dans le roman de Le Clézio -, à l’instar des dénonciations de Nietzsche dans son <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Zarathoustra</em>, Adam Pollo en sera ici, en réalité, le dernier. Dernier homme d’une civilisation au bord de la démence.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p><div style="text-align: justify;"><p style="text-align: center;"><img id="media-1070094" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/669611006.jpg" alt="jmg le clézio,prix nobel,désert,voyage,barbarie,silence,infini,le chercheur d'or,le procès-verbal,jean-louis ezine,thaïlande,mondo et autres histoires,mexique,claude lévi-strauss,antonin artaud,relation à michoacan,maurice blanchot" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Une page numérique de mon "Duetto" <br />sur J.M.G. Le Clézio, Éd. Nouvelles lectures, 2017.<br /><br /></span></p></div><p class="MsoBodyText" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">II. La folie et l’oubli</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Être arriéré, ou éclairé, Adam Pollo est très certainement un individu errant, pris de folie et de violence. Finalement arrêté puis condamné, il sera interné dans un asile de fous. Mais quelle est donc sa fonction idéologique ? Adam Pollo est à la fois ce prophète et ce malade mental d’une civilisation qui aliène les corps et les esprits, qui isole du reste des vivants les êtres trop lucides ; il est l’homme qui capte la schizophrénie même de la société matérielle. Notre monde, semble nous dire Le Clézio, prétend nous conduire à la féerie, mais cède plus facilement au cauchemar.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Et cette critique acerbe, menée durant toutes les années 60 et 70, d’une société fondée, sans aucune alternative, sur des notions de pouvoir et de puissance, se bâtissant à partir de l’économie de marché et de la technique essentiellement, fait de Le Clézio, un visionnaire. Mais pas seulement. Dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Terra Amata<a style="mso-footnote-id: ftn7;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn7" name="_ftnref7"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">[7]</span></strong></span></span></span></a></em>, son personnage Chancelade, que l’on suit de la naissance à la mort, n’établira pas vraiment de rapports très harmonieux avec les éléments qui l’entourent, mettant ainsi en lumière, les rapports conflictuels très forts que l’humanité occidentale établit avec la planète. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Guerre<a style="mso-footnote-id: ftn8;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn8" name="_ftnref8"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoFootnoteReference"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Georgia;">[8]</span></strong></span></span></span></a>,</em> où l’on voit un personnage, Béatrice, en proie à un monde en guerre permanente. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Géants,</em> mettant en scène un supermarché géant, Hyperpolis, où y règnent en maîtres, des robots. C’est d’ailleurs dans cette société entièrement mécanisée et factice, qu’une jeune fille, prénommée Tranquillité, n’aura d’autres échappatoires que la mort.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family
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Un cratère de météorite dans le Sahara
tag:etrangenature.blogspirit.com,2009-01-25:1700776
2009-01-25T14:12:00+01:00
2009-01-25T14:12:00+01:00
Trouvé sur le site Big Picture de Boston.com cette photo du...
<p><!--StartFragment--></p> <p class="MsoNormal"><span><a href="http://etrangenature.blogspirit.com/media/02/02/109187784.jpg" target="_blank"><img name="media-309533" src="http://etrangenature.blogspirit.com/media/02/02/918858042.jpg" id="media-309533" alt="e04_tenoumer_ast.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" /></a>Trouvé sur le site <em>Big Picture</em> de Boston.com cette photo du cratère Tenoumer en Mauritanie, prise par un satellite de la Nasa le 24 janvier 2008. D'une forme circulaire presque parfaite, le cratère mesure 1,9 kilomètre de large pour 100 mètres environ de profondeur. Il se situe dans une <strong>vaste plaine rocheuse très ancienne</strong> (des centaines de millions d'années avant que les dinosaures ne parcourent la Terre).<br /> <br /> Les géologues contemporains ont longtemps débattu sur ce qui avait créé un tel cratère, certains d'entre eux favorisant l'hypothèse d'un volcan. Mais un examen plus complet de la structure a révélé que la lave la plus compacte du cratère provenait en fait de roches fondues à la suite d'un <strong>impact de météorite</strong>. (cliquer sur la photo pour l'agrandir).</span></p>
Marc Alpozzo
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Le Clézio, le silence et l'infini
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2009-01-10:1693609
2009-01-10T20:12:00+01:00
2009-01-10T20:12:00+01:00
D’où vient J.M.G. Le Clézio ? Quel mystérieux hasard nous l’a envoyé ?...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><strong style="text-align: justify;">D’où vient <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/j-m-g-le-clezio/" target="_blank" rel="noopener">J.M.G. Le Clézio</a></span> ? Quel mystérieux hasard nous l’a envoyé ? Est-il un voyageur sans bagage, ou un aventurier sans terre ? Au cours d’une œuvre foisonnante qui raconte le silence et l’infini, Le Clézio qui a longtemps cherché la fuite, un échappatoire au monde moderne où ne règnent que violence et chaos, a trouvé l’apaisement et la quiétude dans la découverte d’autres civilisations. <strong><span style="font-size: 12pt; font-family: Georgia;">Cette longue analyse est parue dans le numéro 13, du<span style="color: #800000;"><em> Magazine des livres</em></span>, en novembre 2008. La voici désormais en accès libre dans l'<span style="color: #800000;"><em>Ouvroir</em></span>.</span></strong></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/3051447910.jpg" id="media-1070097" alt="" /></p><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;"> </div></div><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">C’est au bord de la Méditerranée que l’écrivain a vu le jour. Dans une ville de France qu’il a souvent décrite dans ses nombreux romans. Sur un rivage où le soleil frappe toute l’année, et où l’azur règne en maître. <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/j-m-g-le-clezio/" target="_blank" rel="noopener">Le Clézio</a></span> est né à Nice. Il y est né d’une mère française et d’un père anglais. Son enfance, il la raconte dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Révolutions</em> (2003). Enfance et adolescence dans ce Nice des années cinquante et soixante, endroit rêvé où il pouvait rendre un culte à l’île Maurice de ses ancêtres.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Et c’est probablement par ce point de la carte du monde qu’il nous faut commencer par aborder l’approche biographique de l’écrivain. C’est par cette île que l’on trouve dans l’archipel des Mascareignes, à l’est de Madagascar, que commence l’aventure poétique et humaine de Le Clézio. A cet endroit même où Léon Le Clézio, le grand-père paternel s’est tranquillement installé avec sa famille. L’histoire même de l’écrivain commence certainement à ce moment-là. C’est-à-dire précisément, ce moment où le magistrat Le Clézio va, contre toute attente, abandonner famille et biens pour se mettre en quête « d’un hypothétique trésor », celui d’un corsaire inconnu. Retrouver l’or caché à Rodrigues.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Chimère ? Fantasmagorie ? Rêve ? Cette histoire de quête et de trésor fascinera,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>quoi qu’il en soit, l’enfant Le Clézio voyant en son grand-père un nouveau Robinson Crusoé. Il en tirera un roman : <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Chercheur d’or</em> (1985) où le narrateur Alexis, au-delà des océans, des terres, et de l’or, partira véritablement en quête de soi, et de la grande vérité de la vie.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1070098" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/364117435.jpg" alt="jmg le clézio,sahara,l'infini,incas,désert" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">J.M.G. Le Clézio en 2017<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">L’écrivain de la mer</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">« Du plus loin que je me souvienne, j’ai entendu la mer », écrit Le Clézio en guise d’incipit de son roman <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le chercheur d’or</em>. Inspiré par la liberté de laquelle son grand-père Léon était épris, et de l’immensité du grand bleu qui berça son enfance, le jeune Jean-Marie va bâtir progressivement une œuvre dont le centre de gravité sera la fuite elle-même. « Je crois que je l’ai su tout de suite : je partirais sur le <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Zeta</em>, ce serait mon navire Argo, celui qui me conduirait à travers la mer jusqu’au lieu dont j’ai rêvé, à Rodrigues, pour ma quête d’un trésor sans fin. »<a style="mso-footnote-id: ftn1;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn1" name="_ftnref1"></a><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;">[1]</span></span> Mais quel est véritablement ce trésor ? Celui que vous donne la vie…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">J.M.G. Le Clézio sera frappé de précocité. À vingt-trois ans à peine, il publiera son premier roman <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Procès-verbal</em> (1963) et recevra le prestigieux prix Renaudot. S’en suivra, aussitôt, une vie d’écrivain, et de voyageur. Pourquoi ? Qu’est-ce qui poussa le jeune Le Clézio, pourtant « chouchou » des médias de l’époque, à fuir ainsi la civilisation qui paraît, d’emblée, l’accepter avec autant de bonheur ? La réponse est dans l’œuvre même de l’écrivain-voyageur. Du <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Procès-verbal</em> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(1963) au <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Géants</em> (1973), ce dernier va décrire un univers de folie, de violence, de rapports de force et de domination. Le monde moderne est décrit comme une grande matrice terrifiante et aveugle. Devrions-nous encore gloser sur le nom même du héros de son premier livre : Adam Pollo ? Si Adam est le premier homme avec Eve, - Michèle dans le roman de Le Clézio -, à l’instar des dénonciations de Nietzsche dans son <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Zarathoustra</em>, Adam Pollo en sera le dernier. Dernier homme d’une civilisation au bord de la folie.<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">La folie et l’oubli</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Être arriéré ou éclairé, Adam Pollo est très certainement un être errant, pris de folie et de violence. Finalement arrêté puis condamné, il sera interné dans un asile de fous. Adam Pollo, à la fois prophète et malade mental d’une civilisation qui aliène les corps et les esprits, isole du reste des vivants les êtres trop lucides, capte la schizophrénie même de la société matérielle. Notre monde, semble nous dire Le Clézio, prétend nous conduire à la féerie, mais cède plus facilement au cauchemar.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Cette critique acerbe d’une société fondée essentiellement sur des notions de pouvoir et de puissance, se bâtissant à partir de l’économie de marché et de la technique, fait certes, de Le Clézio, un visionnaire. Mais pas seulement.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Terra Amata</em> (1967) son personnage Chancelade, que l’on suit de la naissance à la mort, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>n’établira pas vraiment des rapports très harmonieux avec les éléments qui l’entourent, mettant par là en lumière, les rapports conflictuels très fort que l’humanité occidentale établit avec la planète. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Guerre</em> (1970) où l’on voit un personnage Béatrice en proie à un monde en guerre permanente, ou <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Géants</em> (1973) mettant en scène un supermarché géant Hyperpolis, où y règnent en maîtres des robots. Dans cette société mécanisée et factice, une jeune fille prénommée Tranquillité n’aura d’autres échappatoires que la mort.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">La fuite semble perdue dans la société elle-même pour Le Clézio qui montre par chacun de ses personnages que seule la folie ou la mort pourra les sauver d’une destruction mécanisée et irréversible.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1070099" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/834019464.jpg" alt="jmg le clézio,sahara,l'infini,incas,désert" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">J.M.G. Le Clézio dans son appartement près du port de Nice</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">L’inconnu sur la terre</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">« J’ai appartenu au silence. J’ai été confondu avec tout ce qui ne s’exprime pas, et j’ai été caché par les noms et les corps des autres. […] Toujours, il faut retourner à la plénitude obscure et dense, à cette mer gelée de l’Histoire. Quand je n’étais pas né, il y avait cette longue nuit inconnaissable : tout signe exprimé, ensemble, sans être perçus, traçant le tableau qui n’a pas de sens », écrit en substance Le Clézio dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’extase matériel</em> (1967).</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">En 1966, Le Clézio part en Thaïlande effectuer son service militaire. À partir de 1969, il fera des séjours répétés en Amérique centrale. Vivre ainsi auprès des Indiens Embéra du Panama, découvrir le Mexique, où il va longtemps y enseigner, sera sûrement à l’origine du premier horizon de fuite de l’écrivain qui ne construit pas une œuvre saturée de visions et de névroses, mais plutôt fascinée par les civilisations amérindiennes, explorant des chemins vers le bonheur et la quiétude. L’horizon de la civilisation occidentale, dans son bouillon de chaos et de folie, n’est pas indépassable. Il faut retrouver le bonheur de la terre. Il faut à l’homme explorer des relations plus apaisées avec les éléments de la nature.<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 12pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">L’enfance cachée</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">La même année, paraissent deux livres. En 1978, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’inconnu sur la terre</em>, écrit durant des années dans de petits cahiers d’écoliers, côtoie dans les devantures de librairies, un recueil de nouvelles <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Mondo et autres histoires</em>. La méditation poétique autour de l’enfance, la terre, et les quatre éléments de la nature, se mêlent à ces histoires d’enfants, Mondo, Lullaby, Daniel qui vont tenter de se soustraire au monde des adultes, avec pour rêve, de préserver de la folie de la société, leur liberté et leur identité d’enfant. L’enfance cachée des hommes est peut-être la seule à pouvoir atteindre le bonheur.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">« Le vent ne vieillit pas, la mer n’a pas d’âge. Le soleil, le ciel sont éternels. »<a style="mso-footnote-id: ftn2;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn2" name="_ftnref2"></a><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;">[2]</span></span> L’enfance est probablement ce moment tendu entre la naissance et la mort où le bonheur est une fois possible. À l’instar d’Alexis qui, enfant, rêve de retrouver l’or de ce corsaire inconnu, et qui mettra trente années à découvrir que le trésor n’était ailleurs qu’en lui-même, dans l’amour de la vie et la beauté du monde, symbolisée par la mer : « Il fait nuit à présent, j’entends jusqu’au fond de moi le bruit vivant de la mer qui arrive ». Ces enfants sont probablement au plus près du bonheur. Voyant le monde tel qu’il est, ils sont conscients des vraies richesses enfouies au fin fond d’eux-mêmes. D’où l’importance qu’il accorde, de livres en livres, à l’enfance, et ceux-là même que la vie étonne, surprend, et qui s’amusent du monde. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Mondo et autres histoires</em> (1978), <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Désert</em> (1980), <em>É</em><em style="mso-bidi-font-style: normal;">toile errante</em> (1994), etc.<br /><br /></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-1070102" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/02/3894690260.jpg" alt="jean-luis ezine,jmg le clézio,sahara,l'infini,incas,désert,antonin artaud,chilam balam,hernan cortes,zarathoustra" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><em>Mondo,</em> film de 1995<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 14pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Voyage de l’autre côté</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Mais l’œuvre de Le Clézio va sûrement trouver en son roman <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Désert</em> (1980) le moment même de son affirmation et de sa confirmation. Dans cette histoire de nomades du désert qui errent durant des années à la recherche d’une terre, chassés et massacrés par les soldats chrétiens, et celle de Lala débarquée à Marseille pour trouver le bonheur, Le Clézio va affirmer la force de la foi religieuse et celle de la passion du désert.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">« La fièvre du soleil et de la sécheresse est éteinte par la nuit. La soif, la faim, l’angoisse se sont apaisées par la lumière de la galaxie, et sur sa peau il y a, comme des gouttes, la marque de chaque étoile du ciel. Ils ne voient plus la terre, à présent. Les deux enfants serrés l’un contre l’autre voyagent en plein ciel. »<a style="mso-footnote-id: ftn3;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn3" name="_ftnref3"></a><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;">[3]</span></span> Non seulement les richesses du monde occidental sont illusoires et mensongères, mais elles sont meurtrières. Le bonheur semble pour les personnages de Le Clézio loin du monde moderne, de ses guerres et de ses prouesses techniques. Mais ce qui est important à remarquer, c’est que dans tous les romans de Le Clézio, le bonheur existe, est possible. Ici, il est dans le désert. Où y règne la quiétude, la paix et la liberté.<br /><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: 12pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Le silence du désert</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Le Clézio associe étroitement le bonheur à l’enfance. Il associe également le bonheur à la liberté des nomades du désert. Ce bonheur, les Européens sont venus l’anéantir. Entre l’exode des hommes du désert, et la fuite de Lalla pour préserver sa liberté, son bonheur et son identité, s’infiltre le silence de la terre et l’infini du désert. Vide de toute présence humaine. Lieu de l’absence et de la privation. C’est la patrie de l’errance, du manque, et du silence. Mais alors que le nord-est une terre d’exclusion, d’asservissement et d’injustice, le Sud en revanche offre le bonheur et la liberté. Le Clézio qui, très tôt, a choisi l’écriture et le voyage, semble nous dire en substance, que seules la liberté et l’errance seront sources du bonheur des hommes. Notre monde matériel fondé sur le mensonge, la ruse et la violence, seront en revanche, leur perte.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">Dès lors, deux mondes s’affrontent. Il s’en explique dans son essai <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le rêve mexicain</em> (1988). Racontant une des plus terribles aventures du monde qui s’achève par l’abolition de la civilisation indienne du Mexique, Le Clézio écrit : « D’un côté, le monde individualiste et possessif de Hernán Cortés ; monde du chasseur, du pilleur d’or, qui tue les hommes et conquiert les femmes et les terres. De l’autre côté, le monde collectif et magique des Indiens, cultivateurs de maïs et de haricots, paysans soumis à un clergé et à une milice, adorant un roi-soleil qui est le représentant de leurs dieux sur la terre. »<a style="mso-footnote-id: ftn4;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn4" name="_ftnref4"></a><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;">[4]</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino;">De cette civilisation aztèque aussi brève que sublime, les conquérants vont tirer un rêve. Un rêve qui, au commencement, est « encore libre de toute peur et de toute haine »<a style="mso-footnote-id: ftn5;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn5" name="_ftnref5"></a><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;">[5]</span></span> Car, il n’est pas encore celui de la conquête et de la destruction de l’empire aztèque. Et si cette civilisation, on lui a « coupé la tête »<a style="mso-footnote-id: ftn6;" href="http://www.blogspirit.com/admin/posts/#_ftn6" name="_ftnref6"></a><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;">[6]</span></span>, c’est essentiellement pour l’or. Posséder la richesse et la puissance. Mais pas seulement ! Comme si dans leur rêve dévorant, les Espagnols avaient aussi besoin de la violence et le sang, po
Marc Alpozzo
http://marcalpozzo.blogspirit.com/about.html
Ici & Ailleurs, une lecture de l'oeuvre de J.M.G. Le Clézio
tag:marcalpozzo.blogspirit.com,2008-10-11:1467382
2008-10-11T18:11:00+02:00
2008-10-11T18:11:00+02:00
En hommage au prix Nobel que je trouve largement mérité, et qui vient...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; text-align: justify;">En hommage au prix Nobel que je trouve largement mérité, et qui vient d'être décerné à <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/j-m-g-le-clezio/" target="_blank" rel="noopener">J.M.G. Le Clézio</a></span>, je reprends ici mon article paru dans le<span style="color: #800000;"><em> La Presse Littéraire</em></span></span></strong></span><strong><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; text-align: justify;">, numéro 12,</span></strong><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><em> </em></span>en kiosque en décembre 2008, qui a été un éclaireur pour l'adolescent que je fus autrefois.</span></strong></span></p><p><img src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/01/3308887135.jpg" id="media-872223" alt="" /></p><blockquote><p style="padding-left: 60px; text-align: right;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong><em><br /><span style="font-size: 12pt;">« Les idées sont toutes objectives. C’est le réel qui donne naissance à l’idée, et non pas l’idée qui exprime ce qu’il y a de concevable dans la réalité », </span></em><span style="font-size: 12pt;">L’extase matérielle</span><em><span style="font-size: 12pt;"><br /><br /></span></em></strong></span></p></blockquote><p align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> Par les premières lignes de son très beau livre <em>L’espace littéraire</em>, Maurice Blanchot nous transmet ces mots : « Il semble que nous apprenions quelque chose sur l’art, quand nous éprouvons ce que voudrait désigner le mot solitude. De ce mot, on a fait un grand abus. Cependant, « être seul », qu’est-ce que cela signifie ? » À cette question, le célèbre romancier, et critique littéraire, répond que l’art et l’œuvre sont activités solitaires pour l’artiste, et le spectateur, dans son processus infini de réalisation. On pourrait rajouter derrière Maurice Blanchot, que le silence est propre à ce processus. Selon <span style="color: #800000;"><a style="color: #800000;" href="http://marcalpozzo.blogspirit.com/j-m-g-le-clezio/" target="_blank" rel="noopener">J.M.G. Le Clézio</a></span>, écrivain d’une œuvre somptueuse, citoyen du monde, grand voyageur, la solitude et le silence ont une définition quelque peu différente. La solitude est le propre de l’écrivain et le silence de toute vie humaine. <em>Écrire</em>. À peine dessiné sur une feuille, le verbe suscite déjà la réflexion. Puis le doute. Enfin la confusion. Sa définition est mouvante. Insaisissable. Multiple. Son activité vous éloigne du monde des hommes et vous en rapproche. Un moment difficile de réconciliation avec soi, l’univers, les autres. Une recherche d’équilibre. Un miracle. Mais rien ne vient définitivement donner au verbe sa pleine lumière. Chaque processus d’écriture est processus qui repense ce verbe à l’infinitif. « <em>Ce qui m’importe le plus, c’est le papier. […] En fait, quand j’écris, je n’entends pas les bruits. Je peux écrire au milieu du vacarme, ça ne me gêne pas</em> », confie J.M.G. Le Clézio. De cette activité sans règles et sans principes, on ne peut rien dire si ce n’est qu’écrire est le propre d’une recherche, d’une tentative d’aller chercher au fond de soi, un trésor, un Graal, que l’activité solitaire vous permettra <em>peut-être</em> de découvrir. Ecrire ne se confond pas avec publier. Publier ne se confond pas avec lire et écouter. Entendre. Beaucoup d’étapes. De nombreuses portes à ouvrir et passer. Mais l’écrivain doit être lu. Car écrire, c’est laisser sa trace. Il n’y a pas d’écrit qui existe sans lecteur. Une symphonie qui ne trouve aucun auditeur est une symphonie qui n’existe pas. Un livre sans lecteur est un livre mort… C’est ainsi !</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br />Tout homme devrait découvrir J.M.G. Le Clézio au début de sa vie, à l’âge de l’adolescence, ce moment privilégié de rêves et de révoltes, et à l’âge mûr, quand vous pouvez enfin vous poser, laisser un temps donné les bagages, et observer avec assez de sincérité dans le regard, le monde qui tourne autour de vous. Le Clézio c’est le bruit et le silence. Le béton et la nature. L’enfermement des villes closes, et la liberté des lieux infinis du désert. Le Clézio c’est la désertion et la recherche d’harmonie. Le Clézio c’est le voyage et plus précisément la fuite. Une fuite comme long voyage qui ne prend en compte ni le temps ni l’espace. Car derrière la fuite, on découvre ce mot impressionnant : <em>liberté</em>.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br />« C’est un peu contradictoire, mais c’est ça : écrire sans savoir où l’on va, en laissant les choses se faire d’elles-mêmes, sans aucun plan – même pour un essai ; écrire en jetant des phrases, en les regardant s’ajouter les unes aux autres et, ensuite, regarder la page, avec tous les blancs que l’écriture a laissé un peu partout – parce qu’une page écrite, c’est plein de blancs, c’est très curieux. Ça, c’est bien ; c’est laisser dériver le fil. » La liberté, sous la plume de Le Clézio, c’est cela : laisser dériver. C’est AGIR sans forcément savoir ce que l’on fait ; c’est accepter l’erreur. Et l’inutile. C’est accepter de se tromper. De prendre dix mille directions. Par la liberté, il y a une… <em>aspiration.</em> « Je crois que, dans le cas du voyage tel que je le conçois, je ne fuis pas du tout la France, je me sens aspiré par le Mexique. » Être aspirer par… Serait-ce la clé pour lire Le Clézio ? Se laisser aspirer par le rêve, les terrains vagues, la mer, la plage, les montagnes, le désert !</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br /><img id="media-1070104" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/02/555803352.jpeg" alt="jmg le clézio,liberté,désert, jean-luis ezine, claude lévi-strauss, Unesco, " />Contrairement à ce que l’on pourrait croire, du <em>Procès-verbal</em> à <em>Ballaciner</em>, il n’existe pas deux mondes chez Le Clézio. Il n’existe pas deux versants de son œuvre. À peine une évolution qui est le centre de gravité, la cohésion même, l’articulation de chacun de ses livres qui devraient trouver leur boucle si la vie prête à l’auteur suffisamment de temps pour parvenir au bout. A côté des lieux : plage, littoral, désert, terre en friche, terrain vague, arbres, lumière, mer, il y a l’univers Le Clézien : les villes, l’électricité, les automobiles, le béton et le fer, le désert, la transparence et le silence. Il y a d’ailleurs surtout et <em>essentiellement</em> ce silence… Le silence des Aztèques suite à leur disparition au moment de la quête du nouveau monde. Le silence de notre civilisation après sa chute annoncée, car dans sa grande folie narcissique de conquête et de puissance, elle aura omis de préparer la mémoire en laissant des traces. Il y a une accessibilité au monde par le silence. Il y a communication. Et dialogue par le silence. Chez les Amérindiens, c’est ainsi. « Justement, parce que le silence n’y est pas perçu comme une absence de paroles, mais comme une autre manière de s’exprimer. »</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br />Six mois en France, six mois au Mexique : il pourrait sembler que Le Clézio n’ait pas de patrie véritable, ou de raison d’en choisir une. Le Mexique ou la France. « Ça doit être chaque fois un choc » imagine Jean-Louis Ezine. « <em>Oui, c’est assez difficile de passer d’un monde à l’autre</em> », répond Le Clézio. Ici ou là-bas ? L’écrivain n’a pas de patrie, pas d’espace, pas de temps, de lieu. L’écriture comme le livre doivent être particulièrement intemporels. Transversaux ! La citoyenneté du monde de Le Clézio représente cette liberté-là. Cet impératif-là ! Le Mexique ne représente pas sa porte dérobée, mais une <em>autre</em> possibilité. Voilà bien la leçon ! Se placer à la rencontre de deux cultures et tenter, par l’écriture bien sûr, et son silence, de saisir le moment fugitif. Saisir la « roue du temps ». <em>Le rêve mexicain ou la pensée interrompue,</em> publié en 1988 est ce livre à la charnière.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"><img id="media-1070105" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/00/00/3183261162.jpg" alt="jmg le clézio,liberté,désert, jean-luis ezine, claude lévi-strauss, Unesco, " /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">J.M.G. Le Clézio en 1995</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br />Le célèbre ethnologue Claude Lévi-Strauss avait provoqué le scandale dans une allocution à l’UNESCO en affirmant : « Le barbare, c’est celui qui croit en la barbarie. » Dans la même logique, Le Clézio réhabilite ce terme ambigu. Quand il s’agit de l’appliquer aux nazis, on pourra effectivement dire qu’il est négatif. Mais lorsqu’il s’agit de la barbarie de tous ces peuples amérindiens qui représentaient une autre forme de civilisation, de culture que celle des Espagnols venus les massacrer, alors il s’agit, dit J.M.G. Le Clézio de redonner le sens exact au mot « barbare ». Il s’agit de comprendre que l’opposition entre barbarie et civilisation n’est pas pertinente. Il s’agit d’admettre que la civilisation est née dans la barbarie, que la barbarie est à l’origine de toute forme de culture et qu’elle est fondamentalement le propre de « l’homme libre ». « <em>Le barbare représente une sorte d’impossible</em> », dit Le Clézio. La barbarie, celle-ci négative, se trouve très certainement de nos jours dans nos villes, dans le brouhaha de la technique, des technologies avancées, de la communication qui bégaie, des grandes mégalopoles où l’individu est noyé dans la masse informe de l’<em>incognito</em>. D’où peut-être ce besoin de fuite. « <em>La fuite, ce serait partir pour ne jamais revenir. Il y a des écrivains qui sont arrivés à ça. Rimbaud est très bien parvenu à cet état. </em>»</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><img id="media-1070103" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/02/00/2477517797.jpg" alt="jmg le clézio,liberté,désert" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Claude Levi-Strauss (1908-2009)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br />Il y a des fuites par le rêve. Il y a des fuites par le <em>long voyage</em>. Il y a des fuite par l’écriture. Ecrire, cette folie. Cette absence de bienséance. Comment peut-on être écrivain ? L’écrivain semble <em>si</em> inutile à la société. C’est un saltimbanque. Il ne vit pas comme tout le monde. L’écrivain est un homme qui cherche. De l’autre côté de l’horizon. De l’autre côté du temps. Il est celui qui accède à un espace infini de liberté. C’est un voyageur de l’autre côté. De l’autre côté de la vie. Il est cet homme libre. « Ecrire, dit d’ailleurs J.MG. Le Clézio, c’est une façon d’exprimer cette liberté. »</span></p><p><br /><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 12pt;"> <strong>J.MG. Le Clézio, <em>Ailleurs, entretiens avec Jean-Louis Ezine</em>, Arléa, 2006.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><br /><br /><br /><strong><img id="media-1127022" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://marcalpozzo.blogspirit.com/media/01/01/2969271839.jpeg" alt="jmg le clézio,liberté,désert,jean-luis ezine,claude lévi-strauss,unesco" />Paru dans <span style="color: #800000;"><em>La Presse Littéraire</em></span>, n°12, Dec 2007-Jan-fev 2008.</strong></span></p><p style="text-align: right;"> </p>
Pat l'expat
http://patrickfromparis.blogspirit.com/about.html
Dunes...
tag:patrickfromparis.blogspirit.com,2006-05-12:776873
2006-05-12T22:20:00+02:00
2006-05-12T22:20:00+02:00
Sympatique pique-nique (au Champagne !) avec quelques amis au pied des...
<p><img src="http://patrickfromparis.blogspirit.com/images/medium_img_4395.2.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" /><strong>Sympatique pique-nique (au Champagne !) avec quelques amis au pied des dunes, à une heure de la capitale. Il s'agit en fait de deux dunes parrallèles de plusieurs dizaines de kilomètres de long et d'une hauteur pouvant dépasser les 50 mètres. <img src="http://patrickfromparis.blogspirit.com/images/medium_img_4370b.2.jpg" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px" /></strong></p> <p><strong>Tout autour de ces dunes, ont peut trouver de très nombreux troncs d'arbres fossilisés qui nous rappellent qu'existait là des forets luxuriantes il y à quelques centaines de milliers d'années.</strong></p> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://patrickfromparis.blogspirit.com/images/medium_img_4347b.3.jpg"><img src="http://patrickfromparis.blogspirit.com/images/medium_img_4347b.3.jpg" alt="medium_img_4347b.3.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></a></div> <div style="text-align: center">(12 mai 2006)</div> <a target="_blank" href="http://patrickfromparis.blogspirit.com/images/medium_img_4347b.jpg"></a></div>