Last posts on décroissance2024-03-28T17:35:38+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/décroissance/atom.xmlGoseinhttp://semanticien.blogspirit.com/about.htmlSurpopulationtag:semanticien.blogspirit.com,2023-08-28:33473022023-08-28T12:28:00+02:002023-08-28T12:28:00+02:00 Moi je suis pour l’arrêt de la surpopulation. Stop à la...
<div><div class="" dir="auto"><div id=":R1al9aqqd9emhpapd5aqH2:" class="x1iorvi4 x1pi30zi x1swvt13 xjkvuk6" data-ad-comet-preview="message" data-ad-preview="message"><div class="x78zum5 xdt5ytf xz62fqu x16ldp7u"><div class="xu06os2 x1ok221b"><div class="xdj266r x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs x126k92a"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"> </span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Moi je suis pour l’arrêt de la surpopulation. Stop à la croissance démographique !</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">L'écologie consiste à retrouver des équilibres : entre les espèces d'abord, mais aussi entre les générations d'une même espèce.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">L'enfer ce serait celui d’un jeune (rescapé d'un idéal de dénatalité) entouré de 10 vieux moribonds. Disent les natalistes !</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Bon si je comprends bien ce qui est développé c’est d’accélérer la natalité, la situation idéale pour développer la croissance, pour financer notre système de retraite par répartition, est de faire plein d'enfants en nombre très important qui pourront payer pour les retraités et acheter pour se monter en ménage par la même occasion.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Et demain, ces nombreux enfants devront en faire à leur tour encore beaucoup plus pour financer leurs retraites en même temps que leurs achats propres.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Cela s'appelle une croissance infinie, et c'est impossible dans un monde fini.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">C'est ce genre d'argument qui nous est rabattu à chaque moment par tous les médias et autres économistes ... et je reste poli.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Et ils en rajoutent !</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">"Sommes-nous conscients que si nous arrivons à l'âge de 80 ans c'est grâce à une symbiose entre les générations et que le mécanisme des caisses de retraites n'est possible que s'il y a des jeunes qui travaillent plus que pour eux-mêmes !"</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Moi je me dis :</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Faisons en sorte que des machines travaillent de plus en plus pour tout le monde. La réponse peut être : moins de monde sur la planète et modification de l’assiette des cotisations vieillesse. Moins les indexer sur les salaires par exemple, ce serait un bon début. Faire un peu plus casquer les financiers qui eux ne produisent aucune valeur ajoutée. Il est vrai que çà réduirait les dividendes à verser aux actionnaires et c’est peut être çà le vrai problème.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Et puis moins de naissances c’est moins de morts de faim, moins de pillage de la nature, moins de produits inutiles.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Bien évidemment que la pire des pollutions c'est la démographie ... Il faut avoir le courage de le dire haut et fort. La démographie est l’élément premier de la crise écologique.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Il faut remettre au goût du jour Malthus et le contrôle des naissances, sinon ce seront les guerres et les épidémies qui feront brutalement les ajustements nécessaires.</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a" style="text-align: justify;"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Est ce donc si difficile à comprendre ? Non certainement pas ! Alors cherchez à qui profite le crime ?</span></div></div><div class="x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r x1vvkbs xtlvy1s x126k92a"><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;"><a class="x1i10hfl xjbqb8w x6umtig x1b1mbwd xaqea5y xav7gou x9f619 x1ypdohk xt0psk2 xe8uvvx xdj266r x11i5rnm xat24cr x1mh8g0r xexx8yu x4uap5 x18d9i69 xkhd6sd x16tdsg8 x1hl2dhg xggy1nq x1a2a7pz xt0b8zv x1qq9wsj xo1l8bm" tabindex="0" role="link" href="https://www.facebook.com/profile.php?id=100013320762169&__cft__[0]=AZXoe6IdvpuYJ6PTC0dFRG2naoX4r6bI9bsaM0a34n72giLqpOjt747pnLfa-uVI9U7hpzzoXLRaCT6fC71dDbZmHpZuwD5rUxau1H-34qpXWNsbEdOMNkzfItAIZsbGBmLRuPSlZSrRMDFF0UU9rwXG&__tn__=-]K-R"><span class="xt0psk2">Francis-claude Neri</span></a></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">20 01 14</span></div></div></div></div></div></div></div>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLe (trop) bon peuple suisse adore le climat...tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2023-06-19:33444952023-06-19T22:22:00+02:002023-06-19T22:22:00+02:00 ...et il s'en repentira! Ainsi donc, les Suisses ont dit oui à la Loi...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">...et il s'en repentira!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Ainsi donc, les Suisses ont dit oui à la Loi sur le climat! On n'en attendait pas moins d'eux! Quand je dis "on", il s'agit bien sûr des nombreux lobbies éoliennopanneausolairopompachaleuresques qui se préparent désormais à encaisser la manne ainsi votée, dans le beau et magnifique contexte de la "transition écologique" vers la soi-disant "économie verte", qui est surtout économique, à vrai dire, et assez peu verte, en fin de compte! "On" comprend également les verdogauchistes du pays, bien sûr, en pâmoison immédiate face à tout ce qui émane du climatisme giécien, vraie religion et fausse science, faut-il encore le rappeler! Ainsi que les nombreux relais politiques de tout ce beau monde, au Conseil Fédéral, au Parlement et dans les Cantons.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Quant au bon peuple, il s'est encore une fois fait avoir, par une propagande qui frise l'indécence, aucun organe de presse de grand chemin n'ayant eu l'honnêteté de donner la parole aux référendaires et aux partisans du non. Ou si peu!<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Les conséquences, on l'a dit, ne tarderont pas à se faire jour : crise énergétique avec coupures de courant fréquentes, car l'échéance zéro carbone en 2050, si on veut vraiment la tenir, impliquera cela, avec en plus un appauvrissement de la classe moyenne et des classes inférieures, une décroissance non maîtrisée, une récession béton, la destruction de nos paysages s'accompagnant de la chute du tourisme, avec au final beaucoup de souffrances, y compris animales du fait des éoliennes!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Et le tout s'achèvera, <em>in fine</em>, dans la coercition, à laquelle on n'échappera pas, puisque ni les mesures de subventionnement initiales, ni les taxes subséquentes ne fonctionneront, le climat vivant sa vie propre indépendamment des Hommes! Bref, le totalitarisme vert sera le stade suprême de cette funeste Loi!<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;"> Triste, triste, triste Suisse!</span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 18pt;">Jacques Davier (Juin 2023)</span></p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlcapitalisme décroissant et capitalisme écologiquetag:necronomie.blogspirit.com,2020-07-03:31557322020-07-03T12:52:00+02:002020-07-03T12:52:00+02:00 Il y a une certaine niaiserie à croire que la décroissance pourrait...
<p><span style="color: #ffffff;"><em><span style="font-size: 12pt;">Il y a une certaine niaiserie à croire que la décroissance pourrait devenir la politique officielle de la Commission européenne, ou quelque chose du genre. Un « capitalisme décroissant » serait une contradiction dans les termes, tout aussi impossible qu’un « capitalisme écologique ». Si la décroissance ne veut pas se réduire à accompagner et justifier l’appauvrissement « croissant » de la société – et ce risque est réel : une rhétorique de la frugalité pourrait bien servir à dorer la pilule aux nouveaux pauvres et à <strong>transformer ce qui est une contrainte dans une apparence de choix, par exemple de fouiller dans les poubelles –</strong>, elle doit se préparer à des affrontements et à des antagonismes. Mais ces antagonismes ne coïncideront plus avec les anciennes lignes de partage constituées par la « lutte des classes ». Le nécessaire dépassement du paradigme productiviste – et des modes de vie qui vont avec – trouvera des résistances dans tous les secteurs sociaux. Une partie des « luttes sociales » actuelles, dans le monde entier, est essentiellement une lutte pour l’accès à la richesse capitaliste, qui ne met pas en question le caractère de cette e cette prétendue richesse. Un ouvrier chinois ou indien a de bonnes raisons pour demander un salaire meilleur, mais s’il l’obtient, il va probablement s’acheter une voiture et contribuer ainsi à la « croissance » et à ses conséquences néfastes sur le plan écologique et social. Il faut espérer qu’il y aura un rapprochement entre les luttes menées pour améliorer le statut des exploités et des opprimés et les efforts pour dépasser un modèle social basé sur la consommation individuelle à outrance. Peut-être que certains mouvements de paysans dans le Sud du monde vont déjà dans cette direction, surtout en récupérant certains éléments des sociétés traditionnelles comme la propriété collective de la terre ou l’existence de formes de reconnaissance de l’individu qui ne soient pas liées à sa performance sur le marché.</span></em></span></p><p><span style="color: #ffffff;"><strong>Anselm Jappe Crédit à Mort</strong></span></p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlLe fruit de la Terre et du travail des hommestag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2019-11-18:31438322019-11-18T16:01:00+01:002019-11-18T16:01:00+01:00 Parmi les choses que chacun d’entre nous peut faire pour...
<p> </p><p> </p><p>Parmi les choses que chacun d’entre nous peut faire pour atténuer notre impact sur l’écosystème et nos prélèvements sur des ressources de plus en plus comptées, il y a la réduction du gâchis. Je vous donne sûrement l’impression d’enfoncer une porte ouverte. Faut-il rappeler, cependant que, par exemple, rien de moins que 30% des aliments que nous produisons finissent à la poubelle ? (1) La bonne volonté ne suffit pas. L’enfer est pavé de bonnes intentions, nos sens peuvent nous tromper, le poids des comportements sociaux peut constituer un frein, et il y a des formes de gâchis que nous ne percevons pas.</p><p> </p><p style="padding-left: 280px; text-align: right;"><em>« Si l’on veut amorcer un changement durable, </em><br /><em>l’information doit s’appuyer aux registres des émotions, </em><br /><em>des sentiments, de l’imaginaire, de la culture ou de la spiritualité: </em><em>de l’histoire que l’on se raconte à propos de ce que l’on consomme. »</em></p><p> </p><p>Peut-être par atavisme, je suis très sensible au gâchis. Autour des années cinquante, dans ma famille que, à l’échelle d’une petite ville comme Villeneuve-sur-Lot, on pouvait alors qualifier d’aisée, ma mère reprisait les chaussettes. Je la revois glisser un oeuf rouge, en bois, dans le talon à ravauder. Je revois aussi les fers que le cordonnier clouait aux extrémités de nos chaussures d’écolier afin d’en limiter l’usure. A cette époque, bien sûr, pas question de laisser de la nourriture. On rouziquait les os et la dernière bouchée de pain servait à astiquer l’assiette. Pourquoi donc, si nous étions aisés ? On peut évoquer la guerre de 39-45 et se dire que ces habitudes s’étaient prises en raison des rationnements que l’Occupation et le gouvernement de Vichy avaient imposés aux Français. Mais je crois qu’il faut remonter encore plus loin: à une époque où la valeur des choses n’était pas diluée par la substitution des machines au travail humain et où l’usage intensif de la chimie, le resserrement drastique de la population paysanne et les bacs débordants de la grande distribution ne donnaient pas aux productions de l’agriculture le statut banal d’une marchandise industrielle. A une époque, aussi, où mes ancêtres, tous de modestes paysans, savaient la valeur des choses. Quelle qu’en fût la raison, mon souvenir est que l’on respectait la nourriture et que ce respect se traduisait notamment par le refus du gâchis.</p><p><br /><strong>« Le fruit du travail des hommes »</strong></p><p>La représentation que nous nous faisons de la réalité dépend davantage des perceptions répétées de nos sens que des informations que notre intellect peut recevoir directement. L’impact en nous de ce que nous savons pour l’avoir appris est inférieur à celui des choses que nous voyons, sentons, touchons. A l’époque dont je parle, la production des aliments était proche du consommateur, quand celui-ci n’était pas lui-même son propre producteur. A Fumel, la cité industrielle à une vingtaine de kilomètres de Villeneuve-sur-Lot, les ouvriers qui faisaient les trois-huit avaient une deuxième activité : le potager familial. Je me souviens d’ailleurs d’une variété de haricots verts particulièrement savoureuse que l’on cultivait dans certains jardins et que le ramassage mécanique avait fait disparaître du commerce. Où que l’on habitât, on n’avait que quelques pas à faire pour voir les maraîchers à l’oeuvre, tôt le matin jusqu’à tard le soir, sans l’aide d’aucune mécanique motorisée. Même les grandes villes, avant l’explosion de l’urbanisation, s’alimentaient largement à des jardins intra-muros. Au XIXe siècle, Paris comptait une centaine de maraichers qui, à raison de huit rotations de culture par an et avec un savoir-faire très élaboré, lui assuraient l’autosuffisance alimentaire.</p><p>La double activité que j’évoquais fut fréquente. Tailleur d’habits en semaine, le dimanche mon grand-père maternel s’occupait de sa vigne dans sa « campagne », au pied du « mont » Pujols (2). Je le vois encore activer la sulfateuse - un bidon de cuivre aux bretelles de cuir dont il se harnachait - dont le poids me semblait écrasant et qui, en soufflant sur les pampres des ombres bleutées, semblait respirer. En vacances en Vendée, dans mon autre branche familiale, je retrouvais cette intimité entre le potager et ce qu’il y avait sur la table. Une scène me revient en mémoire: quand mon oncle, avec délicatesse, fouissait le sol de ses mains pour en extraire les asperges. Les soirs d’été, juste avant la tombée de la nuit, il y avait aussi le rituel de l’arrosoir que, cette année, ayant fait pousser mes premiers légumes, j’ai retrouvé avec bonheur: c’est un moment de sérénité, de contemplation, un moment de communion entre le jardinier et ce microcosme qu’est le jardin. Je me demande parfois si avoir deux métiers, dont un qui nous retient d’être hors-sol, qui sauvegarde notre relation à la terre et au vivant, à leurs lenteurs et à leurs subtilités, ne fait pas des hommes plus équilibrés.</p><p>En tout cas, voir dans notre nourriture tout ce que je viens d’évoquer aide à comprendre avec son coeur et non seulement son intellect l’expression eucharistique : « fruit de la terre et du travail des hommes ». A moins de mépriser celui qui a travaillé la terre, vous ne pouvez pas, le coeur léger, laisser pourrir un fruit ou un légume et le jeter à la poubelle si vous y voyez le soin, l’intelligence, la peine et peut-être l’amour qu’il y a mis.</p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>« A moins de mépriser celui qui a travaillé la terre, </em><br /><em>vous ne pouvez pas, le coeur léger, </em><br /><em>laisser pourrir un légume et le jeter à la poubelle… »</em></p><p><br /><strong>« Le fruit de la Terre »</strong></p><p>Notre nourriture est aussi le « fruit de la Terre ». Or, l’on sait maintenant que le sol peut s’appauvrir et peut-être même mourir (3). On a aussi la mesure des exterminations animales et végétales exigées par l’agriculture intensive. Sous l’avancée de l’artificialisation et des pollutions, l’on voit se rétrécir les surfaces fécondes. On devrait trouver là suffisamment de raisons de ne pas gâcher ce que la Terre produit. Mais ce que je viens d'écrire n’est pas de l’ordre d’une évidence accessible quotidiennement à nos sens, d’autant que, même si nous partions dans la campagne, ce que nous verrions autour des fermes ne viendrait pas illustrer mon propos: grâce aux intrants, le sol, quel que soit son état, est forcé de produire. L’infériorité des effets de l’information par rapport à ceux qu’engendrent les sensations est une difficulté que l’on retrouve souvent et qui explique en partie nos difficiles passages à l’action. C’est pourquoi, si l’on veut amorcer un changement durable, l’information doit s’appuyer à d’autres registres: ceux des émotions, des sentiments, de l’imaginaire, de la culture ou de la spiritualité: de l’histoire que l’on se raconte à propos de ce que l’on consomme.</p><p> </p><p><br /><strong>La chair et le sang</strong></p><p>Si gâcher des fruits ou des légumes devrait nous être désagréable, que dire de la viande ? La viande provient d’un être sensible auquel on a ôté la vie après l’avoir, parfois, élevé dans des conditions détestables. Je ne vais pas vous faire un couplet larmoyant sur les agneaux, les lapins, les poissons ou les canards. Je ne suis pas végétarien, je reste omnivore, mais je rends honneur aux végétariens. Quelle que soit la manière dont on se nourrit, je considère que ce qui provient d’un être vivant doit être traité avec respect. A ce titre, d’une part, j’ai réduit ma consommation de viande, car il ne faut point abuser de ce qui coûte des vies et la banalisation est le début du gâchis; d’autre part, je suis attentif aux conditions d’élevage et d’abattage des animaux. Le respect ne doit pas être seulement dans la cuisine et l’assiette. En tant que consommateurs disposant du pouvoir d'orienter nos dépenses, nous devons l’exiger dès l’élevage et encourager les filières éthiques. Je vous accorde que ce n’est pas toujours facile à discerner et que cette difficulté peut constituer, dans le doute, un encouragement à s’éloigner de la viande.</p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>« La banalisation </em><br /><em>est le début du gâchis »</em></p><p> </p><p>Mais il ne s’agit pas seulement des bêtes que nous transformons en aliments. Il serait trop long d’évoquer tout ce dont nous nous rendons coupables, sans raison valable, à l’égard du règne animal. Un seul exemple: vous connaissez tous les désastres engendrés par la production de l’huile de palme, ce carburant « vert » pour bobos gogos que l’on retrouve aussi dans des produits tels que le Nutella. Vous savez, bien sûr, que l’habitat des orang-outans se réduit à une peau de chagrin devant l’avancée inexorable des plantations. Peut-être savez-vous même que les orang-outans sont traqués et abattus sans pitié, comme l’ont été jadis les natifs qui occupaient les territoires convoités par les colons pour la culture de la canne à sucre. Vous le savez et, peut-être, vous continuez à acheter du Nutella. « Parce que les enfants aiment ça ». Les enfants: ils sont le cheval de Troie du consumérisme au sein de la famille. On ne veut pas leur faire de peine, on veut leur éviter les critiques et la honte, alors on cède à leurs désirs issus de la publicité et amplifiés par la cour de récréation. Mais, imaginez maintenant que vous soyez témoin de ce qui se passe tous les jours dans ces régions du monde où se développent les palmeraies. Que vous entendiez les cris des animaux que l’on massacre, mâles, femelles, adultes, petits. Que vous voyiez leurs corps sanglants peut-être encore frémissants, avec dans leurs yeux, avant qu’ils se voilent, cette lueur terrible d’incompréhension. Vous recevrez alors la décharge d’adrénaline et d’empathie qu’il vous faut pour prendre la décision que vous avez jusqu’ici reportée.</p><p> </p><p><strong>Objets inanimés (4)</strong></p><p>Lors de mon déménagement de la région parisienne en Vendée, j’ai vécu un moment très désagréable. Quand vous saurez de quoi il s’agit, vous penserez sans doute que j’ai le don de faire une histoire de rien du tout. Je vous raconte cela quand même. Des études d’un de mes fils, il me restait un bureau ministre en bon état, parfaitement fonctionnel mais dont je n’avais ni l’utilité ni la place. Autant je me déleste avec aisance des objets qui me rappellent de mauvais souvenirs, autant cela m’est plus difficile lorsque c’est l’inverse. Pour me consoler, je me disais que ce bureau pourrait continuer sa carrière auprès d’un autre étudiant ou peut-être d’un petit chef d’entreprise, d’un auto-entrepreneur. C’est ainsi que, quarante ans auparavant, j’avais assuré au bureau de mon défunt père une deuxième vie honorable chez de jeunes entrepreneurs qui, depuis lors, ont magnifiquement réussi - et qui l’ont gardé. Mais, là, je ne connaissais personne que le meuble pût intéresser, les sites de petites annonces ne donnaient rien, le couple qui avait acheté mon appartement n’en voulait pas - et la date du déménagement approchait. J’ai appelé l’antenne locale d’Emmaüs qui a bien voulu prendre quelques autres meubles, mais pas le bureau. A quelques jours de là, il y avait la collecte mensuelle des encombrants: il est parti. En morceaux. J’en suis encore révulsé.</p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>« Nous devrions cultiver la conscience </em><br /><em>qu'un objet sorti des mains d’un être humain </em><br /><em>et des ressources de la nature </em><br /><em>est plus qu’un prix, une valeur marchande ou une fonctionnalité. »</em></p><p> </p><p>Affectivité mise à part - mais pourquoi la mettre à part ? - un objet dans un état convenable, s’il est récupéré, peut évidemment rendre service à des personnes qui manquent de moyens, mais il limite aussi les prélèvements que l’on doit faire sur les ressources terrestres puisqu’il se substitue à un objet qui n’a plus à être fabriqué. Un bois de lit ou une armoire réutilisés, c’est un arbre de moins à abattre. C’est moins d’espace et d’énergie consommés tout le long du processus de production et de transformation, moins de transports - moins de carburant, de pollutions, de risques d’accident. C’est aussi un peu de respect pour le bûcheron qui a abattu l’arbre et le menuisier qui l’a transformé, même s’ils sont morts depuis longtemps. C’est renouer avec un continuum historique et le cortège des générations au lieu de vivre une vie suspendue dans un présent aussi prétentieux que futile. J’insiste à nouveau sur cette notion de respect: nous devrions cultiver la conscience qu'un objet sorti des mains d’un être humain et des ressources de la nature est plus qu’un prix, une valeur marchande ou une fonctionnalité.</p><p>L’ennemi le plus puissant des objets d’occasion est la mode. Il faut être bien bas dans l’échelle des revenus pour passer outre à ses injonctions. La mode affecte à peu près tous les domaines, du vêtement au mobilier en passant par la décoration, l’électro-ménager, la voiture et même les moeurs. La mode nous manipule en s’adressant non, comme nous le croyons, à notre sens esthétique ou de l’efficacité, mais à notre ego. La preuve: ce que nous avons trouvé beau hier, sans rien qui ait changé, devient ringard aujourd’hui et nous aussi par la même occasion si nous ne nous en défaisons pas au profit de son plus récent avatar. Le marketing peut ajouter à cela des promesses purement fantasmatiques, comme le montre la publicité télévisée des fabricants automobiles. Il jouera aussi sur le récit du progrès. Je me souviens de l’apparition du « Formica ». Tout soudain, à côté de cette matière lisse et brillante, facile d’entretien et à qui l’on faisait incarner la modernité, tous les meubles des grands-parents sont devenus affreux. Combien en a-t-on alors jeté au feu !</p><p> </p><p><br /><strong>La sottise coercitive</strong></p><p style="text-align: right;"><em>« La mode nous renvoie </em><br /><em>à cette vaste machine à conformer </em><br /><em>qu’est la société. »</em></p><p> </p><p>Avec ses sortilèges et son imposture, la mode nous renvoie à cette vaste machine à conformer qu’est la société. Je me rappelle qu’enfant je me rebellais quand - parce que je n’étais pas comme eux évidemment - on me donnait « les autres » en référence. « Mais enfin, pourquoi ne fais-tu pas comme tout le monde ! » Cette critique, appelant une masse obscure - « les autres » - à me juger, avait déjà pour moi un relent que je qualifierais aujourd’hui de sottise coercitive. Je n’ai guère changé, mais c’est une situation douloureuse quand on est tout jeune et que l’on ne peut pas à la fois se respecter soi-même et être en harmonie avec son milieu. D’autant que la sottise, dès la cour de récréation, verse facilement dans l’ostracisme et le harcèlement, comme si reconnaître à quelqu’un son droit d’être lui-même sans qu’il fasse de tort à quiconque, pût déranger le cours des planètes. Ramené à l’essentiel, cette sottise arrogante fait un scandale des personnes tant soit peu différentes et leur jette à la face : « Mais enfin, comment peut-on être comme tu es ! »</p><p> </p><p style="text-align: right;"><em>« Pour solitaires que nous puissions parfois nous sentir, </em><br /><em>notre entêtement est nécessaire </em><br /><em>car notre exemple est important. »</em></p><p> </p><p>L’être humain a besoin à la fois d’authenticité et de reconnaissance, d’estime de soi et de fraternité. C’est pourquoi ce genre de situation, étant particulièrement pénible, peut engendrer des renoncements. J’en reviens à mon propos: en plaidant contre le gâchis et pour le respect des êtres vivants et des choses, j’invite à agir de manière encore très décalée par rapport aux valeurs et aux comportements dominants. Or, ceux-ci, à travers la pression sociale, peuvent à la longue nous décourager de nos plus sincères engagements ou nous les faire vivre dans l’insatisfaction et la gêne. Que vont penser mes voisins ou mes collègues quand ils vont apprendre que mes enfants se consolent chez eux du Nutella que je leur refuse à la maison ? De quoi vais-je avoir l’air avec ce vélo de grand-mère récupéré au fond d’un garage avant qu’il aille à la décharge ? Avec ce smartphone qui a déjà quatre ans ? Avec cette « caisse » digne d’un Gilet Jaune ? (5) Et le comble: avec ce jardin potager d’apprenti permaculteur encore balbutiant ? Quelles remarques dois-je me préparer à entendre dans cette rue digne de Wisteria Lane (6), où les pelouses taillées façon moquette et les sols cimentés ou macadamisés - « C’est plus propre, plus facile à entretenir! » - écrasent la pulsion de vie de l’humus ?</p><p>Vous avouerez qu’il y a là de quoi passer pour un original et même un intrus aux yeux des « <em>braves gens qui n’aiment pas que / L’on suive une autre route qu’eux </em>» (7) ! Être un original, une sorte d’hurluberlu, au surplus éventuellement désapprouvé, n’est pas facile à assumer. J’aime citer cette phrase de Rob Hopkins : « Nous avons besoin de nous raconter des histoires délicieuses sur l‘avenir ». Quelle histoire allons-nous raconter - et d’abord à nous-même - pour sauver, en même temps que notre engagement, le sentiment de notre dignité ? Je vais vous dire: qu’à la fin nous susciterons l’envie de nous imiter. Pour solitaires que nous puissions parfois nous sentir, notre entêtement est nécessaire car notre exemple est important. Il permet de fortifier ceux qui, autour de nous, pour le moment, ne se dévoilent pas et osent moins que nous. Nous ne savons pas les abandons invisibles que notre renoncement pourrait entraîner parmi eux. Et, pour nous fortifier, regardons ceux qui marchent devant nous sur la route du vrai progrès.</p><p> </p><p>(1) <a href="https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/06/07/le-gaspillage-alimentaire-en-france-en-chiffres_5311079_4355770.html">https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/06/07/le-gaspillage-alimentaire-en-france-en-chiffres_5311079_4355770.html</a> </p><p>(2) Altitude: 188 mètres, mais c’est une expression locale.</p><p>(3) Cette expression a été contestée. Peut-être est-elle par trop métaphorique. Reste que du point de vue micro-biologique, nos sols ne sont pas en bon état: <a href="https://blog.defi-ecologique.com/interview-de-claude-lydia-bourguignon-microbiologistes-sols/">https://blog.defi-ecologique.com/interview-de-claude-lydia-bourguignon-microbiologistes-sols/</a><span class="Apple-converted-space"> </span></p><p><span class="Apple-converted-space">(4) </span>“Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?” Lamartine.</p><p>(5) Ceci est un clin d’oeil.<span class="Apple-converted
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlJour du dépassement (2 et fin) : un chiffre ne fait pas l’Apocalypsetag:leshommeslibres.blogspirit.com,2015-08-13:32995502015-08-13T16:45:00+02:002015-08-13T16:45:00+02:00 Chiffre global, chiffre bancal En suite au précédent billet,...
<p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: left;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2275643788.jpg" target="_blank"><img id="media-198299" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/2016949635.jpg" alt="climat,croissance,décroissance,consommation,jour du dépassement,écologie,terre,planète," /></a>Chiffre global, chiffre bancal</strong></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">En suite au précédent billet, la troisième astuce est, comme pour les températures mondiales, de fournir un seul chiffre valable pour la planète. Or si certains pays consomment beaucoup, d’autres, moins développés, compensent le bilan des premiers. Et de même que le réchauffement n’est pas global, contrairement au chiffre unique habituellement présenté, l’indice de consommation n’est pas plus global.</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">«<a href="http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/la-terre-a-credit-les-limites-d-une-campagne-choc_1569282.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">Ainsi nous apprend l'étude</span></span></a><span style="color: #333399;">, il faudrait 2,2 Chine pour subvenir aux besoins des Chinois et 1,6 France pour en faire autant avec les Français. Mais cette présentation des chiffres est trompeuse. (…) …si le monde entier adoptait le niveau de vie indien, alors la Terre serait largement excédentaire et nous épuiserions à peine la moitié des ressources produites (0,49 fois la planète). La raison principale tient à l'importance de la population indienne. Avec près 1,2 milliard d'habitants, l'Inde doit nourrir à elle seule un habitant de la planète sur 6, ce qui n'est pas la cas des Etats-Unis.</span>»</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">On ne peut en effet comparer les pays entre eux uniquement sur la base de la surface cultivable et recyclable. Les Etats-Unis ont moins d’habitants que l’Inde mais ils exportent des céréales. Il est dès lors impossible de classer les pays en bons et mauvais élèves, comme le fait l’ONG et de globaliser l’indice. Preuve encore par le Brésil, qui produit une empreinte écologique très faible au vu de ses immenses forêts peu habitées, alors que ses habitant dans les villes consomment beaucoup. </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: left;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3016518308.jpg" target="_blank"><img id="media-198300" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/860395601.jpg" alt="climat,croissance,décroissance,consommation,jour du dépassement,écologie,terre,planète," /></a>Article du Courrier International</strong></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">Enfin un peu de sens critique dans ce média. L’auteur de l'article ci-après, Daniel Turano, est environnementaliste, ingénieur agronome et proche de la gauche radicale. Il préconise le passage total aux énergies dites vertes et parle de basculement climatique. On ne peut le taxer d’être climato-sceptique. Pourtant il conteste cet indicateur du Jours du dépassement. Voici <a href="http://www.lecourrier.ch/114547/le_jour_du_depassement_global_de_quoi" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #800000;">un court extrait</span></a> de son article, datant de 2013, à propos de l’empreinte écologique:</p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;">«<span style="color: #333399;">… il convient d’être extrêmement critique face aux tentatives de l’utiliser comme indicateur d’une politique de soutenabilité. Vues à travers le prisme de l’empreinte, les différences entre pays sont dues exclusivement à la consommation par habitant. Du coup, on est amené à conclure que seuls les pays les plus pauvres ont un mode de vie soutenable. Il suffit de songer à Haïti pour comprendre la fausseté de cette conclusion.</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;"><span style="color: #333399;">(…)</span></p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; text-align: justify;"><span style="color: #333399;">En résumé, dans les grands médias, le message que le WWF fait passer est le suivant: «La croissance démographique et une consommation par personne en hausse sont les principales raisons de la dégradation environnementale». De là à conclure que le «jour du dépassement global» reculerait si ceux du Nord bouffaient moins et si ceux du Sud faisaient moins d’enfants, il n’y a qu’un pas. Il est vite franchi par certains.</span>»</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; -webkit-text-stroke-width: initial; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;"><strong>Conclusion</strong></p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;">Un seul chiffre, dont nous ne maîtrisons pas toutes les données, ne peut être représentatif de toute la planète. Il sert sans doute à marquer les esprits mais sa pédagogie alarmiste risque fort de ne pas être entendue. Pourquoi? Parce que aujourd’hui jeudi 13 août 2015, jour du supposé dépassement global, il y a toujours du pain à la boulangerie, des oeufs au supermarché, des salades sur les étals.</p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/556912082.jpg" target="_blank"><img id="media-198301" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1991205069.jpg" alt="climat,croissance,décroissance,consommation,jour du dépassement,écologie,terre,planète," /></a>Si nous consommions vraiment en 8 mois ce que la terre peut produire/absorber en 12, nous devrions immédiatement nous rationner pour survivre aux 4 mois de pénurie attendus, et consommer 35% de moins dès aujourd’hui. Mais qui le fait? Personne probablement. Et puis allez dire aux Somaliens, qui mangent quelques centaines de grammes par jour, de diminuer leur ration…</p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;">L’alerte vaut en tant qu’incitation à réfléchir à notre consommation et notre gestion des déchets. Cela suffit peut-être à la justifier. Mais son excès, et le choix discutable des données l’affaiblit d’autant qu’il la sert.</p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;">Après-demain 15 août ni la presse ni la population n’en parleront plus pendant un an.</p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;">Mais en attendant les médias s’en donnent à coeur joie pour dramatiser et donc vendre leur canard. Titres de la presse de 2014: «L’humanité vit à crédit», «La Terre est arrivée à bout de ressources en 8 mois», «L'humanité creuse sa dette écologique», «L'humanité vit désormais à crédit sur Terre», etc, pour les moins hystériques.</p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;"> </p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; text-align: justify;">Plus que jamais il faut garder l'esprit critique et ne pas surconsommer d'informations alarmistes. Je parlerai prochainement d'un cas où le remède contre le réchauffement produit un résultat négatif assez dérangeant pour inciter à prendre le temps de réfléchir.</p><p style="-webkit-text-stroke-width: initial; margin: 0px; font-size: 18px; font-family: Georgia; -webkit-text-stroke-color: #000000; min-height: 21px; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 18px; -webkit-text-stroke-color: #000000;">Peu d’humains se questionnent, vérifient, réfléchissent librement. C’est une tâche ingrate: contrôler les affirmations lancées par des petits groupes suppose de chercher l'information, l'analyser, et douter par principe. On retrouve avec le <a href="http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/footprint_basics_overview/" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #800000;">NEF</span></a>, qui calcule le jour du dépassement, un groupuscule jouissant d’une aura médiatique disproportionnée, diffusant un message anxiogène, simplifiant ce message à l’extrême et ne donnant pas le biais de son calcul. La manipulation des masses n’est pas loin. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: 18px; -webkit-text-stroke-color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><em>(<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2015/08/13/jour-du-depassement-la-planete-vit-elle-vraiment-a-credit-269318.html?c" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #800000;">Premier billet ici</span></a>).</em></span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlLes failles de l’initiative Ecopoptag:leshommeslibres.blogspirit.com,2014-08-14:32991982014-08-14T11:10:00+02:002014-08-14T11:10:00+02:00 Racisme? Pourtant le texte est éminemment ambigu. L’intention avouée...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><img id="media-175587" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/4042159932.jpg" alt="ecopop,population,immigration,croissance,décroissance,racisme,eugénisme,xénophobie,ressources,nature," />Racisme?</span></strong></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Pourtant le texte est éminemment ambigu. L’intention avouée est de stabiliser la population suisse, voire de la faire décroître, afin de ne pas faire peser sur l’environnement une charge insupportable et de préserver la durabilité des ressources naturelles. La croissance infinie est un leurre et il faut poser une limite, sans quoi quelque chose l’imposera de force: guerre, maladie, crise environnementale ou autre.</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">J’ai <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2014/03/09/ecopop-decroissance-ou-pas-253848.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #800000;">commencé précédemment</span></a> à poser quelques éléments de réflexion à ce sujet, et il en viendra d'autres. Car si je peux comprendre le fait que la croissance n’est pas infinie, la décroissance n’est pas sans poser des problèmes de grande ampleur. J’y reviendrai.</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Aujourd’hui des failles dans l’initiative Ecopop me sont apparues en lisant les dénégations d’Andreas Thommen. Mais d’abord j’écarte les accusations de racisme, terme galvaudé qui perd tout sens quand il est utilisé à outrance. La surenchère des mots n’est pas pédagogique. Il n’y a pas de racisme à vouloir limiter l’entrée dans le pays de tous les étrangers, et non seulement ceux appartenant à une race ou ethnie particulière.</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">On devrait éventuellement parler de xénophobie, de peur de l’étranger. Mais là encore je considère qu’il appartient justement au politique d’organiser les conditions de la vie sur un espace donné. L’évaluation du nombre d’habitants que cet espace peut accueillir ou voir naître fait partie de la politique. Je ne partage pas la stigmatisation systématique que font certains dès que l’on aborde ce sujet. Si je possède une maison de quatre pièces, combien de personnes puis-je accueillir avant qu’elle soit pleine? Quand dois-je mettre une limite?</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">La question se pose de manière légitime. Elle ne peut être réduite à un simple réflexe de xénophobie. Cette stigmatisation sert à ceux qui la profèrent. Cela leur évite d’aborder une question politique qu’ils ont toujours laissée à d’autres <em>(pour des raisons idéologiques ou par rejet de l'adversaire politique qui les aborde)</em>, et qu’ils s’interdisent désormais d’aborder eux-mêmes objectivement par peur qu’on leur fasse la même critique. Je les laisse à l’enfermement où ils se sont mis eux-mêmes.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Certains jugent l’initiative raciste par eugénisme, parce que les initiants proposent que la Confédération participe à des programmes de contraception dans certains pays pauvres. L’accusation d’eugénisme est ici inappropriée, bien que la proposition puisse y faire penser. L'eugénisme, le mauvais eugénisme dois-je préciser, serait la stérilisation des pauvres. Dire que la contraception est une forme de stérilisation est excessif. Mais il est vrai que les eugénistes racistes suggéraient qu’en éliminant les pauvres on éliminerait la pauvreté... Un peu comme si on disait qu'en éliminant les chiens on éliminerait les crottes de chiens. <em>(Pour les chiens pauvres c'est différent: ils font peu de crottes. Et avec un peu de chance ils les remangent)</em>.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><strong><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana, geneva;"><img id="media-175588" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/1687828910.jpg" alt="ecopop,population,immigration,croissance,décroissance,racisme,eugénisme,xénophobie,ressources,nature," /></span>Deux failles</span></strong></p><p class="p2" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Par contre cela ressemble à une sorte de colonialisme. C'est nous qui décidons quelles populations doivent être limitées. </span><em><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">«<span style="color: #000080;">Nous voulons aussi que les Africains puissent profiter d'une vie digne en réduisant les naissances</span>»</span></em> <span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">disent les écopopistes</span>. <span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Oui, enfin ce serait à eux-mêmes de décider du critère d'une vie digne. </span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Et une telle campagne, si elle avait lieu, devrait être réalisée à la demande des gouvernements et sous l’égide d’une agence de l’ONU ou de l’OMS. Ce n’est pas à la Suisse de déterminer quel pays ou continent doit</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> </span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">être choisi. De plus, limiter les naissances dans des pays pauvres et donc peu développés pourrait conduire lesdits pays à manquer de bras le jour où ils commenceront à se développer. Limiter les naissances conduit peut-être à les condamner à rester pauvres.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">L’autre faille d’Ecopop est de vouloir faire porter la charge de la stabilisation ou de la décroissance uniquement sur les étrangers, quelle que soit leur origine. Or si à la suite d’une éventuelle acceptation de l’initiative, les suisses se mettaient à faire trois, quatre ou cinq enfants par couple, la croissance repartirait de plus belle. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Il y a certes peu de risques immédiats, mais sur le principe et en bonne logique la charge de la stabilisation ou de la décroissance devrait concerner toutes les personnes vivant en Suisse ou désirant y vivre. Ce qui imposerait une limitation du nombre d’enfants. Les initiants se défendent de cela, or ils ont tort. Ils devraient proposer d’interdire aux couples de faire plus de deux enfants. Cela conférerait davantage de clarté à leur intention. Car en l'état c'est très brouillon, et sous prétexte de préserver les ressources naturelles on parle surtout d'un vote anti-étranger. Au point où les initiants doivent s'en défendre!</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Pour atteindre son objectif Ecopop ne vise donc que les étrangers, ce qui discrédite l’argument de préservation des ressources naturelles. Car les suisses aussi épuisent leurs propres ressources. Serait-ce l'aboutissement de l'idéologie écologiste: l'isolationnisme, la fermeture sur ses trois brins d'herbe? </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">L'initiative ne servira objectivement que ceux qui pensent que la votation du 9 février sur la limitation de l'immigration n'était pas assez radicale. Ce sera un effet de l'ambiguïté du texte proposé. </span><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">On ne peut pas lancer un objet visant à réduire la venue des étrangers et leur <em>prolifération</em> chez eux sans provoquer quelques résonances magnétiques, sans lien direct apparent: </span><em><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">«</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; color: #000080;">Il peut avoir un certain attrait pour les électeurs xénophobes, mais nous n'avons jamais voulu de ces gens</span></em><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><em>»</em>. Mauvais argument: on ne choisit pas ses électeurs. A moins de donner une étoile brune à ceux qu'on ne veut pas. Ils seraient interdits d'isoloir. Ce qui préserverait la pureté idéologique d'Ecopop. Car c'est bien cela que signifie la dénégation d'Ecopop, traduit en clair: n</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; color: #333333;">ous ne sommes pas racistes, nous sommes purs et seul l'intérêt de la planète nous importe.</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> D'ailleurs ils ajoutent: </span><em><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">«</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; color: #000080;">Nous n'avons pas besoin des suffrages des racistes.</span></em><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><em>» </em>Donc ils sont purs. </span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Ha, pureté politique et idéologique, que ne ferait-on pas en ton nom! Ha, idéologie verte, vers quels glissements te laisses-tu déporter?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Si en journalisme ou sur un blog on peut se permettre quelques audaces iconoclastes et provocatrices, à des fins pédagogiques ou parce que le jour suivant complète ou infléchit le précédent, c'est autre chose en ce qui concerne un texte devant être inscrit dans la Constitution et traînant des mois ou des années devant la population.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; text-align: justify;">Récemment les responsables d’Ecopop se sont défendus <a href="http://www.lematin.ch/suisse/comite-ecopop-veut-racistes-rangs/story/17476163" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">devant la presse</span></span></a>. Le texte de leur initiative n'est pas raciste. Selon le directeur Andreas Thommen, </span><span class="s2" style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; text-align: justify;"><em>«<span style="color: #000080;">Il peut avoir un certain attrait pour les électeurs xénophobes, mais nous n'avons jamais voulu de ces gens</span>»</em>.</span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlEcopop: décroissance ou pas?tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2014-03-10:32990202014-03-10T09:58:45+01:002014-03-10T09:58:45+01:00 La décroissance: logique Je suis allergique aux solutions imposées...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3158727153.jpg" target="_blank"><img id="media-165679" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/417814458.jpg" alt="ecopop,décroissance,population,immigration,suisse,écologie,ressources,limitation," /></a>La décroissance: logique</span></strong><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Je suis allergique aux solutions imposées avec contrainte sur une société. L’évolution des mentalités et de la compréhension des problèmes est trop variée, trop peu uniforme, pour imposer certaines contraintes collectives, surtout sur un thème aussi spéculatif.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Pourtant ce qui fonde l’idée de la décroissance est factuel: il ne peut y avoir de croissance infinie sur un espace fini. Il ne peut y avoir de consommation infinie avec des ressources finies. Cela paraît évident, mais la difficulté est d’en tirer des conclusions pratiques, pour diverses raisons.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La croissance fait partie de la survie des espèces. Le nombre fait souvent la richesse. Une communauté de 10’000 personnes produit moins de bien matériels et intellectuels, moins de professions diverses, qu’une communauté de 1 million de personnes. Donc la décroissance se heurte d’abord à un schème inconscient très puissant de prospérité et de survie de l’espèce. Elle est même associée de manière récurrente à une perte, à l’échec, à la mort.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Difficile de faire concurrence à ces poids lourds du psychisme! En général, la régulation se fait par une crise sanitaire, politique (guerre), ou par l’insuffisance de moyens technologiques - ceux-ci ayant visiblement produit un déséquilibre entre l’espèce humaine et la nature.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">De plus on ne peut empêcher les gens d’acheter ce qu’ils veulent et de consommer. Le seul moyen pour aller vers la décroissance est de faire diminuer la population humaine. Ainsi chacun peut continuer sa vie, consommer, penser ce qu’il veut, sans se sentir contraint ou sans redouter que la société à laquelle il appartient aille à la mort (ce qui serait particulièrement démotivant et dépressiogène). </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le contrôle des naissances, en particulier la contraception, ainsi que l’évolution individualiste des moeurs qui préfère l’hédonisme personnel au devoir patriotique, jouent un rôle de taille dans la limitation de la population des pays occidentaux. Sans immigration, la population baisserait.</span><br /><br /><br /><br /><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La manière: pas prête</span></strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1755299645.jpg" target="_blank"><img id="media-165681" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3701611706.jpg" alt="ecopop,décroissance,population,immigration,suisse,écologie,ressources,limitation," /></a><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">On pourrait donc limiter drastiquement l’immigration. C’est en effet l’une des solutions, c’est, si j’ai bien compris, l’objectif d’Ecopop. Je reconnais à un Etat le droit et l’obligation de contrôler les mouvements migratoires, et cela n’a rien de xénophobe. Mais l’effet à long terme est imprévisible. Je ne parle pas des relations un peu plus compliquées avec l’Europe, mais n’y aurait-il pas à un moment un sursaut vital nataliste? Ne verrait-on pas revenir et se généraliser les familles de 3, 4 ou 5 enfants? Aucune projection ne permet d’évaluer cette hypothèse mais on ne peut l’exclure.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Pourtant, si la croissance est forcément limitée, ne doit-on pas l’anticiper, l’organiser plutôt que de la subir? C’est raisonnable. Cela suppose de dépasser l’individualisme consumériste et hédoniste. Gros obstacle. Et puis il manque quelque chose.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il manque à cette option de décroissance une réflexion complète, de longue durée, dans toute la société. Cette réflexion pourrait être soutenue par différents scénarii aussi réalistes que possible: un scénario de poursuite de la croissance actuelle avec ses effets dans un et plusieurs siècles, un scénario de croissance limitée par l’amélioration qualitative de la production - ce qui est déjà en partie la réalité. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Enfin un scénario de décroissance avec toutes les implications dans le coût de la production s’il y a moins d’acheteurs, la possibilité ou non de maintenir les professions actuelles et les retraites, la qualité et la couverture des soins, les moyens de défense nationale, le coût de la vie et le rapport revenus/dépenses obligatoires/dépenses hédonistes, les effets psychologiques de la réduction du nombre des vivants dans le même espace, un plan de préparation sociale et psychologique à cette décroissance, etc, sans passer par une incertitude déstabilisante sur l’avenir ni par des trains de contraintes insupportables, centralisatrices et donc contre-productives.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">De plus il me paraît qu’un objectif de décroissance devrait être organisé simultanément au niveau mondial, ce qui suppose des contraintes sur les Etats et leur politique intérieure.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">En l’Etat, ces présupposés ne sont pas réalisés. Je pense que cette initiative est trop radicale, dans un monde où la mobilité et les échanges sont nécessaires. A ce jour je pense donc voter non à l’initiative Ecopop. Par contre je regrette que l’on ait commencé les stigmatisations dans la campagne, taxant à l’avance ses soutiens de xénophobes. Le non-argument par excellence. Jugement dénigrant, déni de démocratie. </span><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il y a une logique à ce que des personnes de gauche aient voté pour l’initiative UDC sur l’immigration massive. L’objectif de la décroissance est en effet un thème actuel plutôt soutenu par des écologistes et des socialistes. Ce thème est probablement l’un des plus difficiles et révolutionnaires de notre époque.</span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlSurpopulation: Ecopop et la régulation démographique (2)tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-11-06:32984472012-11-06T17:33:00+01:002012-11-06T17:33:00+01:00 Quelques pistes de réflexion ou de discussion. La variation - et...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2916765942.jpg" target="_blank"><img id="media-129547" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/1337520357.jpg" alt="population,ecopop,famine,agriculture,démographie,décroissance,guerre,climat,réchauffement," /></a>Quelques pistes de réflexion ou de discussion.</span></strong><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La variation - et donc l’augmentation - de la démographie dans une région est la conséquence de deux facteurs variables directs: l’accroissement du taux de natalité et/ou l’immigration, pour un taux de mortalité constant - donc hors épidémie, guerre ou catastrophe naturelle.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La nature semble programmée pour la croissance. Un grain de blé produit un épi contenant des dizaines de grains, soit plus que nécessaire pour sa simple reproduction. Si un grain ne produisait qu’un seul autre grain aucune espèce n’aurait pu se développer. Il faut en effet plus d’individus ou d’éléments (grains) d’une espèce pour qu’elle se maintienne en vie, car il faut compenser les pertes inévitables. Dans le cas du grain de blé la perte peut être due à une tempête qui souffle les grains sur un terrain peu fertile, ou à la sécheresse ou l’excès d’humidité qui détruisent une récolte. Une espèce doit avoir colonisé assez de territoires différents pour survivre même si elle est détruite dans une région donnée. La nature fonctionne selon un principe d’abondance et non de limitation. Celle-ci est toujours imposée par des circonstances particulières.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les humains sont aussi dans cet ordre des choses. Ils doivent se reproduire en nombre plus grand qu’ils ne sont au départ. Ils faut en effet compenser les pertes possibles dues à la maladie, aux grandes épidémies, aux guerres et aux catastrophes climatiques. Rappelons-nous par exemple <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2008/11/13/hemisphere-nord-la-grande-famine-de-1816-l-annee-sans-ete.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>l’année «sans été» de 1816</em></span></a>: à cause de l’explosion du volcan Tambora en Indonésie, la température moyenne fut exceptionnellement basse dans l’hémisphère nord, avec de la neige en été. Les récoltes furent détruites et ce fut la crise alimentaire. Les gens mangeaient des racines. On estime que la mortalité a doublé à cause de cet événement.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les guerres ont régulièrement décimé les populations. La deuxième guerre mondiale fut particulièrement meurtrière. Plus anciennes, les grandes épidémies de peste firent baisser la population. On estime que la peste noire du XIVe siècle décima 30% à 50% de la population européenne. C’est ce que j’appelle la régulation «naturelle» ou forcée, non choisie comme telle par une décision politique.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La régulation démographique naturelle s’est faite de tous temps par des poussées expansionnistes qui alternaient avec des pertes importantes. Mais globalement la population mondiale n’a cessé d’augmenter. Actuellement dans les pays industriellement développés la tendance est stationnaire, voire en régression. Les naissances renouvellent tout juste ou pas le niveau de population. Or pour maintenir une activité économique et une relative prospérité la population doit au minimum rester constante. Sa diminution modifiera le mode de vie et le niveau de bien-être matériel.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Et en même temps son augmentation indéfinie se heurtera à la notion d’une planète finie - en terme de surface et de ressources. On ne peut dire avec une certitude absolue quelle <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3997975452.jpg" target="_blank"><img id="media-129548" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/885764960.jpg" alt="population,ecopop,famine,agriculture,démographie,décroissance,guerre,climat,réchauffement," /></a>est la limite de la croissance démographique. Toutefois elle est dépendante d’au moins un paramètre: la surface de terres cultivables ou productives pour l’élevage. On peut ajouter à cela l’eau nécessaire à la boisson, aux besoins domestiques, à l’irrigation et à l’industrie. On ajoute encore les surfaces laissées à elles-mêmes pour la diversité de la faune et de la flore, les surfaces forestières pour la production d’oxygène, les surface publiques de services: routes, aéroports, aires de loisirs. Il y a ainsi une notion d’espace vital qui n’est pas compressible à l’infini.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les espèces végétales et animales ont aussi leur espace vital. Une meute de loup a besoin pour vivre de disposer d’un territoire suffisant avec son gibier.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les méthodes de production alimentaires ont évolué et la Terre nourrit plus d’humains aujourd’hui qu’il y a 50 ans. Il est probable qu’elle puisse en nourrir encore plus. Le réchauffement climatique, s’il continue, permettra de valoriser des terres cultivables dans des régions anciennement trop froides pour cela (Sibérie, Canada). Les ressources énergétiques sont limitées mais pas finies. De nouvelles ressources sont aujourd’hui exploitables <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2012/01/16/l-hydrate-de-methane-le-nouveau-petrole.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>comme les hydrates de méthane</em></span></a>, dont les réserves pourraient assurer environ un siècle de consommation mondiale en équivalent pétrole. <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/03/31/le-petrole-d-algues-bientot-sur-le-marche.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>Les carburants à base d’algues</em></span></a> ont un avenir prometteur. Cela rien que pour les ressources énergétiques non renouvelable ou partiellement renouvelables.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Mais alors pourquoi s’inquiéter de la régulation démographique? Parce que soit nous le faisons librement, comme un acte politique d’anticipation et une vision à long terme; soit nous attendons une guerre, une catastrophe naturelle ou un virus. Et aussi parce que notre multiplication pèse sur la qualité de vie.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Evidemment la régulation est un acte dirigiste. On pourrait se dire: «Faisons confiance à la nature, et acceptons le destin». Mais une guerre est-elle vraiment un destin inévitable? Je ne le pense pas. Réguler volontairement est donc une manière de ne pas laisser le destin seul maître de notre avenir. C’est aussi tenter d’équilibrer l’interaction humain-nature.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Cela a aussi un inconvénient: le risque de pertes non compensées. En régime de régulation il n’y aurait pas d’avance ou de réserve. Supposons qu’une épidémie de type peste noire ravage l’Europe: il faudrait une ou deux générations pour «refaire» le volume de population. L’économie serait gravement affectée, ainsi que la prospérité légitime à laquelle tout groupe humain aspire. La contrainte d’une limite de population fixée dans la loi fige un pays et donne une marge d’adaptation étroite. C’est ce qui me dérange le plus dans l’idée de régulation. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Un autre inconvénient est que la décroissance n’est pas une programmation positive dans l’expérience humaine. Mais elle existe déjà: en Suisse le taux de natalité ne renouvelle pas entièrement la mortalité, et sans immigration le pays verrait sa population diminuer. Grâce à l’immigration elle est peu sensible. Un troisième inconvénient est donner à l'Etat encore plus de pouvoir sur la liberté individuelle. Il y a là matière à une intéressante réflexion de société.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Cette initiative d’Ecopop a le mérite de poser en cascade toute une série de questions et d’amener un débat très actuel sur notre avenir. Elle touche aussi à un tabou ancestral: imposer une limite à la fonction la plus essentielle pour l'espèce, sa reproduction. D’ici à la votation il y aura je l’espère de nombreuses occasion d’y revenir.</span><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le procès d’intention étant écarté (<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2012/11/06/surpopulation-ecopop-et-la-bete-immonde-1.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>voir première partie</em></span></a>), on peut constater sans passer pour un mangeur d’enfants que la démographie est variable. Au niveau de certaines régions elle diminue ou augmente au fil de l’histoire et des conditions économiques. Au niveau mondial elle augmente globalement depuis des millénaires. Qu’est-ce qui la fait varier? Faut-il ou non l’influencer par une décision politique? Cela fera partie du débat sur cette initiative. </span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlSurpopulation: Ecopop et la bête immonde (1)tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-11-06:32984462012-11-06T09:06:00+01:002012-11-06T09:06:00+01:00 Personne ne l’a jamais accusé d’accointances intellectuelles avec la...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2382121801.jpg" target="_blank"><img id="media-129543" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1852111860.jpg" alt="ecopop,population,démographie,décroissance,bête immonde,nazi,eugénisme,écologie,suisse,rené dumont,verts," width="301" height="194" /></a>Personne ne l’a jamais accusé d’accointances intellectuelles avec la théorie eugéniste ou nazie. Paradoxalement René Dumont a prêché pour le contrôle et la réduction démographique dans une époque où de grands rassemblements de groupes de rock (exemple: le Band Aid) ramassaient des fonds pour nourrir des populations d’Afrique souffrant de la famine. Il serait bien sûr iconoclaste de prétendre que la famine est une forme de régulation démographique, puisqu’elle n’est pas un choix raisonnable de limitation des naissances mais plutôt <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/07/24/famine-l-exode-somalien.html" target="_blank"><em><span style="text-decoration: underline;">la conséquences d’aléas climatiques et de guerres</span></em></a>.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ces derniers jours l’association suisse Ecopop (Ecologie et Population), que je ne connaissais pas, a déposé une initiative fédérale. Les Suisses voteront donc sur le thème de la limitation volontaire et dirigiste de la population. Cette initiative soulève déjà la polémique, au point où un géographe de l’EPFL, Pierre Dessemontet, membre du parti socialiste, a sauté comme une chatte sur un toit brûlant en criant au «retour de la bête immonde» - entendez par là le nazisme et l’eugénisme. L’argument qui prétend tuer, mais dont le ridicule tue celui qui l’emploie par l’absence d’analyse et de réflexion. La <em>Reductio ad Hitlerum*</em> ne saurait être le signe d’une pensée. Comment une telle bêtise peut-elle être présente dans une haute école suisse?</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il n’est pas le seul. Ecopop a déposé plainte en diffamation contre Maria Roth-Bernasconi, socialiste genevoise, pour avoir associé l’initiative au national-socialisme, et contre Antonio Hodgers, écologiste genevois, pour avoir parlé d’eugénisme. En soi ces plaintes n’ont pas d’intérêt. Pourquoi activer la justice sur deux points qui devront justement être inclus dans le débat afin d'éviter les procès d'intention? </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://www.ecopop.ch/joomla15/index.php?lang=fr" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>Rien dans les buts d’Ecopo</em></span></a>p ne permet d’assimiler cette association à une quelconque promotion de l’eugénisme (choix de la population par la naissance) ou à une résurgence d’un projet fasciste. Cet aspect polémique et ce procès d’intention sont donc nuls et non avenus. Que Monsieur Dessemontet pète sur sa chaise n’y change rien. Les bons sentiments altruistes ne sont pas en cause. Ce qui est proposé à la réflexion est une limitation volontariste, obligatoire, du nombre d’habitants en Suisse.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La question en elle-même n’est pas inopportune. La Chine pratique une limitation autoritaire des naissances afin d’éviter de voir s’étendre la pauvreté sur son territoire. Personne ne prétend que la Chine nourrit la «bête immonde».</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Au-delà des nouveaux tabous et de la peur d’en débattre, cette initiative mérite mieux que le mépris affiché par Monsieur Dessemontet et ses cris de cochon émotionnel, ou que la langue de bois des écolos schizophrènes qui ont oublié que René Dumont fut leur père (spirituel...). Ces Verts qui d’un côté rejettent le sujet pour cause d’éventuel eugénisme, et de l’autre prônent la décroissance globale.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ecopop n'est pas le nom d'un groupe de rock. Mais le débat va swinguer. </span><br /><br /><br /><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2012/11/06/surpopulation-ecopop-et-la-bete-immonde-1.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;">A suivre ici</span></a>.</span></em><br /><br /><br /><br /><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">* Reduction ad Hitlerum: Fait d’assimiler une proposition d’un adversaire à une pensée nazie sans passer par la case argumentation. La Reductio ad Hitlerum est une forme de cri de cochon émotionnel qui permet d’éviter le fond des débats. Sur la carte des mets politiques ce cri de cochon émotionnel est en général plutôt la marque de fabrique d’une certaine gauche.</span></em><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">René Dumont ne disait pas autre chose: la démographie galopante est une bombe qui fera exploser la planète. Il l’a répété pendant des décennies. Il l’a clamé haut et fort en Europe, en Afrique, ou lors de conférences internationales sur l’agriculture. Il a appelé les pays à forte démographie à limiter les naissances. Cet ingénieur agronome, ancien candidat à l’élection présidentielle française en 1974, icône écolo de tous les grands combats des Verts (qui n’étaient pas encore devenus rouges) de son époque, avait donné une assise théorique à un thème fondamental du mouvement écologiste: la limitation de la démographie.</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlEssayertag:textespretextes.blogspirit.com,2011-11-01:31099762011-11-01T20:20:00+01:002011-11-01T20:20:00+01:00 « On ne peut pas dire grand-chose des routes inexplorées. On peut...
<p><em></em><em><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">« On ne peut pas dire grand-chose des routes inexplorées. On peut seulement essayer de les parcourir, en se trompant et en s’ajustant continuellement. »</span></span></em></p><p class="MsoListBullet" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Maurizio Pallante,<a title="Pour la décroissance" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/10/30/pour-la-decroissance.html" target="_blank"><em> La décroissance heureuse</em></a></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/854231801.jpg" target="_blank"><img id="media-105572" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/849996276.jpg" alt="pallante,la décroissance heureuse,essai,littérature italienne,croissance,économie,bonheur,pib,société,culture" /></a></p><p class="MsoListBullet" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoListBullet" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoListBullet" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p class="MsoListBullet" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlPour la décroissancetag:textespretextes.blogspirit.com,2011-10-31:31099752011-10-31T08:30:00+01:002011-10-31T08:30:00+01:00 « La qualité de la vie ne dépend pas du PIB » : le...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« La qualité de la vie ne dépend pas du PIB »</em> : le sous-titre de <a title="Présentation de l'éditeur" href="http://www.natpro.be/actus/decroissanceheureuse/index.html" target="_blank"><em>La Décroissance heureuse</em></a> cerne bien le propos de <a title="Notice Wikipedia (en italien)" href="http://it.wikipedia.org/wiki/Maurizio_Pallante" target="_blank">Maurizio Pallante</a>, fondateur et président du <em>Movimento per la decrescita felice.</em> Dans sa préface à cet essai (traduit de l’italien par Nathalie Rose), <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Latouche" target="_blank">Serge Latouche</a> date la naissance de cette théorie de la décroissance de 2002, lors d’un <a title="Compte rendu du colloque (Paris, 2002)" href="http://www.plusloin.org/refractions/refractions9/14JoseGiornal.pdf" target="_blank">colloque</a> de l’Unesco intitulé<em> « Défaire le développement, refaire le monde »</em>, bien qu’elle s’appuie sur des critiques et des utopies <a title="Précurseurs de la sobriété heureuse" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Simplicit%C3%A9_volontaire" target="_blank">plus anciennes</a>. Il rappelle un discours de Robert Kennedy à propos du Produit Intérieur Brut qui <em>« mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. »</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3946334513.jpg" target="_blank"><img id="media-105574" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2864696551.jpg" alt="pallante,la décroissance heureuse,essai,littérature italienne,croissance,économie,bonheur,pib,société,culture" /></a> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Les médias, à tort, préfèrent les termes <em>« croissance négative »</em> ou <em>« croissance zéro »</em> à <a title="Décroissance : un "mot-obus" contre le consensus (Goodplanet)" href="http://www.goodplanet.info/Economie/Decroissance/" target="_blank"><em>« décroissance ».</em></a> En effet, <em>« plus »</em> est le mot magique : plus de pouvoir d’achat, plus de consommation, plus de marchandises. Le vocabulaire de la marchandisation s’est même introduit à l’école : en Italie, on parle même de<em> « crédits »</em> et de <em>« dettes »</em> scolaires. L’argent est devenu la mesure de tout.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Autoproduire son yaourt, voilà l’image concrète d’où part l’exposé de Pallante. Le fabriquer soi-même signifie moins de commerce, moins de transports, moins d’emballages, et même, avec de meilleures bactéries, moins de purgatifs, donc moins de PIB, mais une qualité de vie supérieure. L’autoproduction de biens (cultiver son potager, préparer soi-même sa nourriture, ses confitures...) va au-delà du développement durable, qui vise à rendre les technologies moins polluantes, sans limiter la croissance. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Le manifeste du <a title="Site officiel (en italien)" href="http://decrescitafelice.it/" target="_blank"><em>Mouvement pour la décroissance heureuse</em></a> s’oppose au <em>« cambriolage »</em> toujours plus fort des ressources (<a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicholas_Georgescu-Roegen" target="_blank">Roegen </a>a montré l’impossibilité d’une croissance infinie dans un monde fini). Pour y adhérer, deux conditions : autoproduire son yaourt ou un autre bien primaire et offrir des services gratuits aux personnes. Voilà le programme.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Impossible en effet de nier le lien de cause à effet entre la croissance du PIB et l’épuisement des ressources non renouvelables, l’accroissement exponentiel de la pollution, la dévastation des milieux naturels, la dégradation sociale. Mais chacun peut, dans sa propre vie, effectuer des choix en faveur de la décroissance. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">La première voie est celle de la <em>« sobriété »</em> : réduire l’utilisation de marchandises, refuser le consumérisme stupide encouragé par la publicité. La seconde consiste à favoriser l’autoproduction et les échanges non mercantiles, en sortant des comportements standardisés. Refaire une place au don et à la réciprocité en échangeant gratuitement du temps, du professionnalisme, des connaissances, de la disponibilité humaine. Pour créer des liens sociaux, l’essayiste rappelle trois règles non écrites : il faut donner, recevoir, rendre plus que ce qu’on a reçu.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Extraits sur Biosphère" href="http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1593:2011-la-decroissance-heureuse-la-qualite-de-la-vie-ne-depend-pas-du-pib-de-maurizio-pallante&catid=110:annee-2011&Itemid=103" target="_blank"><em>La décroissance heureuse</em></a> distingue la pauvreté <em>« relative »</em> des sociétés opulentes et la pauvreté <em>« absolue »</em> des pays sous-développés. Les calculs qui les mesurent en fonction des revenus ne prennent pas en considération l’autoproduction, qui permet pourtant d’échapper à la pauvreté. Dans <em>«Décroissance, travail et emploi</em> <em>»</em>, Pallante réfute les arguments des uns qui font de la décroissance un concept pour pays riches et des autres qui font de la croissance la condition d'un emploi pour tous. Aujourd’hui, l’emploi n’est défini que par rapport à la production de marchandises, mais cela ne recouvre pas tout le <em>« travail » </em>réalisé<em>.</em> La décroissance ne réduit pas forcément l’emploi, la croissance ne l’augmente pas toujours.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">L’expansion de l’agriculture intensive et des fertilisants chimiques, le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture mercantile, de la biodiversité aux monocultures, ont produit des effets pervers qui indiquent clairement les méfaits de la croissance à tout prix. Le retour au bio, qui le qualifierait de régression ?</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Une autre piste consiste à diminuer les consommations énergétiques par moins de gaspillage et plus d’efficacité. Ce ne sont pas les producteurs d’énergie qui s’en feront les promoteurs, ce n’est pas leur intérêt. Et les politiques ? A gauche et à droite, selon l’essayiste, on confond encore le progrès avec l’innovation. On traite de<em> « conservateur »</em> celui qui refuse de détruire l’ancien pour construire du nouveau, on valorise tout changement a priori, même s’il entraîne la dévastation du monde et une croissance problématique des déchets, au nom du progrès.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">A rebours des discours économiques et financiers dont les médias nous rebattent les oreilles plus que jamais, le mouvement de la décroissance heureuse nous interpelle et nous invite à revoir nos choix, à retrouver notre liberté. Les exemples concrets ne manquent pas, à commencer par l’abandon de l’eau en bouteilles de plastique au profit de l’eau du robinet, filtrée dans une carafe si nécessaire. Ne pas jeter sans cesse, faire durer les choses, les vêtements, les objets. Autoproduire, échanger davantage, en particulier des services aux personnes, cela semble plus facile à mettre en pratique à la campagne, mais dans les villes aussi on peut changer ses habitudes, acheter moins, abandonner ou partager sa voiture.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 12pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Lisez <em>La décroissance heureuse – </em>un livre<em> « à conseiller à tout le monde »</em> (<a title="Emission radio à réécouter sur la Première (Martine Cornil) à propos de « La Décroissance heureuse »" href="http://www.natpro.be/downloads/decroissanceheureuse.mp3" target="_blank">Martine Cornil sur la Première</a>) – pour découvrir les démonstrations de Maurizio Pallante en détail – il ne faudrait évidemment pas réduire son analyse à un pot de <a title="Extrait de "La Décroissance heureuse"" href="http://www.natpro.be/pdf/decroissance_heureuse.pdf" target="_blank">yaourt</a> maison. Sa critique du <em>« faux bien-être de la société de consommation »</em> et de l’individualisme, son plaidoyer en faveur des <em>« biens relationnels »</em> et du non-marchand ont le mérite de nourrir le débat sur l’avenir de nos sociétés malades du capitalisme ultralibéral. Arrêtons de penser qu'il faut acheter pour être heureux !</span></span></p>