Last posts on deleuze2024-03-28T15:23:29+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/deleuze/atom.xmlJPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlLe festin nutag:necronomie.blogspirit.com,2022-11-29:33043992022-11-29T12:27:38+01:002022-11-29T12:27:38+01:00 Il y a cinq ans, j'écrivais ça. Je n 'en change pas une ligne.... schizo...
<p>Il y a cinq ans, j'écrivais ça. Je n 'en change pas une ligne....</p><p><a href="http://necronomie.blogspirit.com/archive/2017/09/12/schizo-recap.html">schizo récap - NECRONOMIE (blogspirit.com)</a></p><p> </p><p> </p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlUNE PETITE CHRONIQUE SUR NOTRE AMI MEHDItag:necronomie.blogspirit.com,2021-05-01:32518702021-05-01T13:03:23+02:002021-05-01T13:03:23+02:00...
<p><a href="https://gonzai.com/dans-les-pas-de-deleuze-et-houellebecq-mehdi-belhaj-kacem-chante-la-philosophie-electrique/">https://gonzai.com/dans-les-pas-de-deleuze-et-houellebecq-mehdi-belhaj-kacem-chante-la-philosophie-electrique/</a></p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlFranco de porc ?tag:necronomie.blogspirit.com,2018-01-22:31553552018-01-22T16:06:00+01:002018-01-22T16:06:00+01:00 J 'ai découvert James Franco, au centre d'accusations de...
<p> </p><p> </p><p><a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/02/787193831.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-252568" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/00/00/1385343812.jpg" alt="th.jpg" /></a>J 'ai découvert James Franco, au centre d'accusations de méconduites sexuelles, en regardant les premiers épisodes de la série <strong>"The Deuce"</strong></p><p>qui conte l'arrivée de la pornographie à New York et les changements comportementaux <em>qu'elle va introduire </em>si j'ose m'exprimer ainsi.</p><p>On y découvre l'installation des premières cabines à films dans les sex shops appelé <strong>Masturbatoires. </strong>Et surtout et cela passionnera les historiens du marketing, les premières études réalisées sur la consommation des films porno. Etudes réalisées par ceux qui viennent collecter les pièces dans les fameux masturbatoires.</p><p>Collecteurs qui découvrent stupéfaits que les films les plus regardés par les hétéros sont des films lesbiens et surtout et cela leur procure un choc des films pornos interraciaux. A une époque où la mixité est encore rare. Pour ma part, je me rappelle, à l'époque des premiers multiplex pornos, avoir emmené plusieurs potes assister à ce que j'appelais alors un zapping humain. Dans les salles les spectateurs des films X n'étaient pas assis mais se tenaient à l'entrée de la salle ou à la sortie et dés que la scène de cul était passée, ils se ruaient dans un mouvement commun vers une autre salle pour récupérer une autre scène de cul et ainsi de suite.</p><p>En quelque sorte, nous étions bien en présence de <strong>surgissement désordonné à caractère sexuel.</strong></p><p>Enfin, cette petite note, juste pour vous dire que dans une société où le corps de la femme a servi à vendre en suscitant le désir tous les produits de la grande consommation, ce n'est pas la dénonciation et l'exclusion de quelques uns fussent à titre d'exemple, qui va changer quoi que ce soit. Mr Xavier Niel si courtisé aujourd'hui n'a 't'il pas fait sa fortune sur le cul ? Séguéla n'a t'il pas mis des nanas à poil au bord de piscine pour vendre des bagnoles voire pire encore. La liste est trop longue et de la pornographie, nous sommes désormais passés à l'hyperpornographie. Le stade où les petites filles qui attendaient le prince charmant voient débarquer Rocco Siffredi bourré de Cialis. Toutes les études récentes démontrent l'impact de l'Internet sur la sexualité.</p><p>En fait, si l'on voulait réellement que les choses changent, il faudrait revoir tout le modèle économique de nos sociétés ainsi que toute la construction sociale Fille/Garçon. Ce qui n'est évidemment pas possible. Donc voilà toute ces histoires ne sont que le sujet du moment dans un vrai faux présent perpétuel dans lequel, nous sommes condamnés à vivre et qui s'auto-génère.</p><p><strong>Deleuze et Guattari " Capitalisme et Shizophrénie" doivent se retourner dans leur tombe</strong></p><p><em>"Tant il est vrai que le schizo fait de l'économie politique et que toute la sexualité est affaire d'économie"</em></p>
Freibachhttp://lapoesieetsesentours.blogspirit.com/about.htmlBalise 76-tag:lapoesieetsesentours.blogspirit.com,2012-10-04:29287822012-10-04T22:37:00+02:002012-10-04T22:37:00+02:00 "L'âme est sur la route" écrivait Gilles Deleuze qui avait lu JacK...
<p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: small;">"L'âme est sur la route" écrivait Gilles Deleuze qui avait lu JacK Kérouac lequel avait écrit:</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: small;">« La grande maison de l’âme est la route ouverte (…) Pas par la méditation. Pas par le jeûne. Pas en explorant paradis après paradis, intérieurement, comme les grands mystiques. Pas par l’exaltation. Pas par l’extase. Par aucun de ces moyens l’âme ne se réalise. Seulement en prenant la route ouverte. »</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p>
Alain Louviauxhttp://www.tinlotblog.be/about.htmlSensibiliser aux risques d'Internet dès l'école primaire: une initiative importante et nécessaire!tag:www.tinlotblog.be,2012-06-28:31796912012-06-28T13:15:00+02:002012-06-28T13:15:00+02:00 Il est donc évident qu'il ne faut pas attendre le secondaire pour aborder...
<p><a href="http://static.blogs.sudinfo.be/media/150/3773869040.jpg" target="_blank"><img id="media-48358" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/150/2777404208.jpg" alt="IMG_6432.jpg" /></a>Il est donc évident qu'il ne faut pas attendre le secondaire pour aborder ces problèmes. L'initiative doit donc être valorisée. Anne Delleuze est une formatrice extérieure à l'école avec toute l'expérience informatique voulue. Après l'éducation physique et la logopédie, elle a une longue pratique d'informaticienne et vient de se lancer dans des programmes de formations "à la carte'. L'expérience dans des classes de primaire est aussi une découverte pour elle mais c'est un enjeu qui lui tenait à coeur depuis longtemps.</p><p>Et pour les parents ?</p><p>Les trois conseils d'Anne Delleuze: "Parlez beaucoup avec votre enfant. Activez la protection parentale sur les ordinateurs. Consultez les sites spécialisés comme: <a href="http://www.clicksafe.be/splash/fr_BE">click save"</a></p><p><a href="http://www.adbureautique.be/Presentation.html"><span style="font-size: small;"><strong>En savoir plus sur les formations d'Anne Delleuze</strong></span></a></p><p><a href="http://www.clicksafe.be/splash/fr_BE"><br /><img id="media-48350" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/150/388599555.jpeg" alt="Capture d’écran 2012-06-28 à 12.41.05.jpeg" /><br /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><br /><img id="media-48352" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://static.blogs.sudinfo.be/media/150/1728538538.2.jpeg" alt="Capture d’écran 2012-06-28 à 12.41.13.jpeg" width="400" height="80" /></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><a href="http://tinlotblog.blogspirit.com/media/150/2628061527.JPG" target="_blank"><img id="media-48357" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tinlotblog.blogspirit.com/media/150/814796143.JPG" alt="IMG_6427.JPG" /></a>Terminer l'année avec des activités intéressantes, c'est la préoccupation de nombreux d'enseignants.<br />A l'école de Tinlot à Fraiture, ce jeudi 28 juin a été utilisé pour sensibiliser les élèves aux risques liés à l'utilisation d 'Internet, près de 40 élèves de 5e et 6e primaire. Les réseaux sociaux, les mails, les "chats", les Webcam, les téléchargements, autant de réalités et de thèmes discutés dans de petits groupes de travail à partir de jeux et de supports élaborés notamment par Child focus. <br />Avec les élèves, Anne Delleuze formule ensuite les réponses à toutes les questions et construit sur grand écran "Ma grille de sécurité pour Internet". <br />C'est une sensibilisation bien nécessaire même dans les classes de primaire. Il faut savoir qu'il faut 13 ans pour s'inscrire sur facebook. Plusieurs élèves ont déjà cet âge et d'autres passent outre. La pratique d' Internet est donc déjà fort répandue chez les plus jeunes.</p>
Freibachhttp://lapoesieetsesentours.blogspirit.com/about.htmlBalise 72- Deleuze, Morale et éthiquetag:lapoesieetsesentours.blogspirit.com,2012-05-06:28945092012-05-06T10:00:00+02:002012-05-06T10:00:00+02:00 "Là, il y a un point très strict. Il y a une différence fondamentale entre...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 9pt; font-family: EurostileRegular;">"Là, il y a un point très strict. Il y a une différence fondamentale entre éthique et morale. Spinoza ne fait pas de la morale, pour une raison toute simple : jamais il ne se demande ce que nous devons, il se demande tout le temps de quoi nous sommes capables, qu’est-ce qui est en notre puissance ; <span>l’éthique c’est un problème de puissance, c’est jamais un problème</span> <span>de devoir</span>. En ce sens Spinoza est profondément immoral. Le problème moral, le bien et le mal, il a une heureuse nature parce qu’il ne comprend même pas ce que ça veut dire. Ce qu’il comprend, c’est les bonnes rencontres, les mauvaises rencontres, les augmentations et les diminutions de puissance. Là, il fait une éthique et pas du tout une morale. C’est pourquoi il a tant marqué Nietzsche."</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 9pt; font-family: EurostileRegular;">Gilles Deleuze<br /></span></p>
Olivier Beaunayhttp://oliverbe.blogspirit.com/about.html(3) La norme et la brèche (sur la fantaisie)tag:oliverbe.blogspirit.com,2012-04-30:28893462012-04-30T10:26:00+02:002012-04-30T10:26:00+02:00 On parle à l'envi des peurs contemporaines comme pour oublier la profonde...
<p>On parle à l'envi des peurs contemporaines comme pour oublier la profonde déprime de l'époque : nous sommes devenus tristes. Depuis trente ans, mis à part peut-être le moment de fête nationale que représenta la victoire de l'équipe de France à la coupe du monde de football de 1998, tout nous incite à la morosité. Mais si nous ne savons plus nous réjouir, nous divertir, nous émerveiller d'autre chose que de faux-semblants et de débilités, à quoi bon ? Au milieu du vacarme et de la morosité, entre les petites vicissitudes et les grosses fatigues, il y a donc urgence à redonner à la fantaisie un peu de son pouvoir enchanteur.</p><p><strong>Anti-Oedipe</strong></p><p>Au contact d'un très jeune enfant, je recommande même de traiter le problème d'entrée de jeu. Les ambiances sociales imprègnent en effet les esprits beaucoup plus sûrement que le ressassement des principes. Au contraire de son aînée marquée par le climat d'optimisme social qui a caractérisé les Trente Glorieuses, ma génération est née et a grandi dans les années 70 et 80 dans une ambiance de pessimisme général. Dans <em>L'anti Oedipe</em>, Deleuze et Guattari marquaient à juste titre, à la même époque, l'étroite imbrication de la petite histoire et de la grande dans la formation de l'insconcient des individus. Nous n'échappons pas davantage aux petits drames familiaux qu'aux grandes secousses de l'époque, et cela à un âge où nous les subissons sans avoir encore les moyens de nous en distancier.</p><p>Les catastrophes ne font pourtant pas l'essentiel de l'affaire. Que l'époque soit marquée par la morosité ou par l'enthousiasme, par l'engouement ou par la dépression, il me semble que nous devons de toutes façons prendre très au sérieux cette histoire de fantaisie. Les périodes de catastrophe annoncée la rendent simplement plus salutaire. Ces périodes soulignent aussi d'autant mieux le double mouvement qu'elle requiert de notre ego pour s'épanouir : savoir s'extirper du bruit et de la fureur pour ne pas trop s'exposer (1) ; et être en même temps capable de s'immerger dans le réel pour imaginer une voie propre. Ecrire une histoire singulière, en somme, plutôt que de s'en laisser conter.</p><p><strong>Enfant libre</strong></p><p>Si la fantaisie est mal cotée à la bourse des valeurs collectives - c'est, après tout, dans l'ordre des choses -, elle me semble cependant précieuse dans la vie de chacun. Valeur intime et transversale, elle relève à la fois de la créativité, de l'humour, de l'imagination, de la poésie et de la sensualité. Elle inspire aussi bien les relations amicales que les défis professionnels, les oeuvres de l'esprit que la vie sexuelle (2) - et j'observe bien un intérêt précoce pour ces deux dimensions chez l'enfant. C'est ce qui la relie, de façon moins superficielle qu'il n'y paraît, à la capacité à créer des espaces de liberté à côté des normes, des cases, des conventions qui régissent bien plus puissamment nos existences engoncées que nous ne le pensons d'ordinaire.</p><p>Le meilleur moyen de la transmettre dès lors, c'est d'imaginer des espaces à la fois d'apprentissage et de créativité, d'ouvrir des brèches dans le réel de telle manière que l'enfant puisse, à côté des fondamentaux qui l'ancrent progressivement dans la réalité, cultiver sans le perdre le pouvoir de son imagination (3). A beaucoup d'égards, l'adulte se construit en effet sur la mort de l'enfant. Le type psychologique dit "enfant libre" en analyse transactionnelle, à la fois créatif, indépendant et spontané, dit bien à cet égard combien cette façon libre et inventive d'être et de penser se fait rare dans le monde adulte. Cela en fait une valeur doublement précieuse au plan individuel et collectif : pour ses vertus d'inspiration, de création, de joie de vivre ; mais aussi pour sa capacité entraînante à apporter des solutions nouvelles en reliant ce qui était jusqu'alors séparé, en défrichant ce qui était ignoré, en osant ce qui était exclu.</p><p>La fantaisie est une valeur toute de transmutation et d'alchimie personnelle. La culture générale en est la voie royale en particulier à travers l'éducation artistique, si maltraitée par l'enseignement, mais aussi au sens plus large de l'éveil de la curiosité dans toute la mesure où la philosophie générale prime, dans ce domaine, sur la discipline choisie et où le regard prime sur la chose. Quand Flaubert demande à Maupassant de décrire une chaise pendant des heures ou quand Rilke suggère à Franz Xaver Kappus d'examiner avec attention son quotidien, ce qui compte, ce n'est pas l'objet extérieur, c'est le processus intérieur (4). L'initiation aux histoires constitue bien sûr une source féconde à cet égard : celles qu'on lit et, plus encore, celles que l'on invente au fil des circonstances pour faire entrevoir plusieurs niveaux de compréhension et d'appropriation du réel.</p><p><strong>Le réel et son double</strong></p><p>Dans <em>La vie est belle</em>, un père emmené avec sa femme et son fils dans un camp de concentration travestissait la tragédie en terrain de jeu pour protéger son fils de la violence. Par la grâce de l'imagination du père, l'internement se transformait ainsi pour l'enfant en concours dont l'objectif était de gagner un vrai char d'assaut. Drame et ruse de l'histoire : à la fin, le père meurt et l'enfant gagne le char d'assaut libérateur qui apparaît soudain devant sa cachette à l'entrée du camp. Cette histoire est une bonne illustration de ce qu'il faut entendre par fantaisie en dehors du drame qui représente ici son expression-limite. L'essentiel de l'affaire est le refus de l'ennui, la capacité à transformer les contraintes en jeux et, plus largement, l'aptitude à subvertir le réel de façon que nous puissions y trouver notre place.</p><p>Raconter une histoire, en ce sens, est tout sauf un acte anodin. C'est au contraire un art majeur de toute éducation et peut-être même l'acte éducatif par excellence. Car enfin, comment les bons professeurs et les adultes attentifs éveillent-ils plus tard la curiosité des enfants, nourrissent-ils chez lui la capacité à se projeter, font-ils émerger le désir de se construire sinon par le truchement des histoires ? Les histoires pour enfants seraient ainsi l'antidote du <em>storytelling</em> que l'on sert aux adultes et qui n'en sera que mieux décrypté plus tard. Voyez là-dessus ce que dit justement Pennac, qui fut cancre avant d'être écrivain (5), ou ce qu'échafaude Chevillard, sans doute le plus imaginatif de nos écrivains actuels, à partir du réel le plus trivial (6).</p><p>La fantaisie a donc autant à voir avec l'imagination qu'avec la critique. A la différence de ce que laisse entendre son étymologie qui la rapproche de l'apparition, de l'éphémère, du caprice ou de la frivolité, elle est aussi un acte de transformation. Ce qui me semble intéressant est qu'elle laisse le choix : l'initiation à la fantaisie ne fait d'avance ni les élus visionnaires ni les créateurs inspirés, et pas davantage les intellectuels engagés que les voyageurs fraternels. Elle contribue sans doute puissamment à faire des individus heureux. Elle laisse le choix, en tout état de cause, entre le travestissement et la transformation, entre le <em>soft</em> et le <em>hard</em>, entre le <em>design</em> et la maçonnerie si l'on veut, mais selon un angle qui privilégiera toujours le coeur à l'ouvrage sur la rage de la corvée.</p><p>Il y a quelque chose à la fois de non nécessaire et de fondamental dans la fantaisie. Elle n'est en elle-même ni utile ni gratuite. Elle prend la forme que lui donne l'écosystème qui aura été celui de l'enfant selon un bricolage propre finalement assez mystérieux. Ce qui me semble essentiel avec elle, c'est la capacité d'émerveillement et d'enthousiasme qu'elle confère conjointement aux enfants et aux adultes. Le contraire de la fantaisie, c'est l'ennui. Et l'ennui, c'est la mort.</p><p>_____</p><p>(1) Sous cet angle, ceux que l'on qualifie "d'écorchés vifs" n'ont pas simplement un problème avec le monde, ils en ont d'abord un avec eux-mêmes. Ce n'est pas la capacité de révolte qui est en cause ici, c'est la focalisation exclusive par laquelle elle se traduit. Je regardais l'autre soir le film passionnant (et inquiétant) d'Antoine de Caunes, <em>Yann Piat : chronique d'un assassinat</em>. En poussant un peu le trait, on peut faire l'hypothèse que ce n'est pas seulement contre la mafia et la corruption que Piat est allée au carnage, mais aussi contre l'incroyable violence de l'absence de reconnaissance de sa mère. C'est même la dureté de celle-ci qui, dans les dernières séquences, la convainc de remonter de plus belle au créneau pour lui faire enfin savoir qu'elle existe de façon fracassante.</p><p>(2) Voyez par exemple à ce sujet <em>Le nouveau désordre amoureux</em> de Bruckner et Finkielkraut. Au sens anglo-saxon, <em>fantasy</em> signifie aussi "fantasme". Notre professeur de philosophie en terminale nous rappelait de temps en temps avec humour qu'il eût fallu que les hommes ne se préoccupassent pas des femmes avant vingt ans. C'était bien sûr une cause perdue ; mais c'était aussi une idée moins extravagante qu'elle n'en avait l'air. La découverte du plaisir sexuel, qui peut être de fait assez obsessionnelle à cet âge chez les garçons, éloigne des exigences du travail. Luc Ferry rappelait récemment que Nietzsche parlait et écrivait couramment le grec à quinze ans... Nous étions quelques uns à penser qu'il était possible de mener les deux de front - du moins, cela nous arrangeait-il. Ce que nous perdions en puissance de travail, nous le gagnions en inspiration, mais aussi en rapidité puisqu'il restait moins de temps pour l'étude. On dit souvent à cet égard que la discipline canalise le désir ; on pourrait soutenir inversement que le désir fait naître la discipline dans la mesure où il conduit à se donner les moyens de ce que l'on veut faire ou, en tout cas, à suivre un cheminement, une exploration propres si l'on n'est pas encore assuré de sa passion.</p><p>(3) Ainsi, un bond dans les airs devient un saut en parachute, une dispute naissante se transforme en opéra improvisé, un bain en exploration sous-marine, le trajet vers l'école en excursion dans un zoo, une conversation anodine en dialogue de fous, le charabia du réveil en chinois d'arrière-cuisine, une marche en poursuite, l'eau gazeuse en champagne, une promenade sur les épaules en équipée à cheval, etc. Le premier terrain de jeu, ce n'est pas le jardin d'enfants, c'est le réel, ce n'est pas le donné, c'est le regard, bref, ce n'est pas un lieu, c'est une attitude. Nous sommes là en réalité dans un processus de co-créativité dans lequel l'enfant apprivoise le réel, l'adulte réapprend l'enchantement et où tous apprennent en même temps à vivre ensemble en créant un espace propre entre la règle et le jeu.</p><p>(4) "<em>Fuyez les grands sujets pour ceux que votre quotidien vous offre. Dites vos tristesses et vos désirs, les pensées qui vous viennent, votre foi en une beauté. Dites tout cela avec une sincérité intime, tranquille et humble. Utilisez pour vous exprimer les choses qui vous entourent, les images de vos songes, les objets de vos souvenirs. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Pour le créateur rien n'est pauvre, il n'est pas de lieux pauvres, indifférents. Même si vous étiez dans une prison, dont les murs étoufferaient tous les bruits du monde, ne vous resterait-il pas toujours votre enfance, cette précieuse, cette royale richesse, ce trésor des souvenirs ?</em>" Rainer Maria Rilke, <em>Lettres à un jeune poète</em>.</p><p>(5) Daniel Pennac, <em>Chagrin d'école</em>.</p><p>(6) Voir par exemple <em>Préhistoire, </em>ou encore le très réjouissant<em> Démolir Nisard, </em>tous deux édités aux Editions de Minuit.</p>