Last posts on céline2024-03-29T01:16:23+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/céline/atom.xmlguy-sembichttp://parolesetvisages.blogspirit.com/about.htmlExtrême droite, antisémitismetag:parolesetvisages.blogspirit.com,2024-01-21:33535142024-01-21T06:26:15+01:002024-01-21T06:26:15+01:00 … Je me moque de savoir si le régime politique d’Israël de Benyamin...
<p class="western" align="justify">… <span style="font-size: medium;">Je me moque de savoir si le régime politique d’Israël de Benyamin Netanyaou est d’extrême droite… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Oui sans doute l’est-il, d’extrême droite. Il y a bien – c’est une réalité – de par le monde, des pays de régime d’extrême droite… Et de dictatures… </span></p><p class="western" align="justify">… <span style="font-size: medium;">Je me moque de savoir si Louis Ferdinand Céline est antisémite (soit dit en passant le médecin qu’il fut à Courbevoie dans les années 1930, qui a soigné gratuitement des Juifs pauvres devrait nous amener à réfléchir sur ce qu’est l’antisémitisme dans ses différents sens et visions)… </span></p><p class="western" align="justify">… <span style="font-size: medium;">Je n’adhère ni à l’extrême droite ni à l’antisémitisme, je ne vénère pas loin s’en faut Benyamin Netanyaou (et le soutien qui est le sien aux colons grands propriétaires) et je n’ai pas non plus la photo de Louis Ferdinand Céline accrochée sur un mur dans ma maison… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Mais j’adhère à l’idée selon laquelle, selon Louis Ferdinand Céline « il faut mettre sa peau sur la table »… Notamment lorsque l’ on fait ou que l’on essaye de faire dans sa vie « œuvre d’écriture » (et de témoignage de tout ce que l’on observe – autant que possible en toute indépendance d’esprit par rapport à ce qu’il convient de penser et d’agir, ou par rapport à ce qu’il ne convient pas d’être)… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">De nos jours – mais « ça ne date pas d’hier » - « on fait, sur la table, avec la peau des autres plutôt qu’avec sa propre peau »… Dans un certain sens « ça me fait rire »… Et davantage « iconoclaster » que pleurer… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Quand tu mets ta peau sur la table, il faut t’attendre à ce qu’elle soit battue, déchirée, ou laissée à sécher sur la planche indifférente aux regards ; c’est pour ça que tu l’engages pas, ta peau… Avec la peau des autres c’est bien plus confortable, et c’est ça qui te porte en scène, qui te fait les prix, la reconnaissance, les « followers » et tout le bastringue ! </span></p><p class="western" align="justify"> </p><p class="western" align="justify"> </p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlLes Poèmes de la Lune Rouge (XXXIV)tag:jacquesdavier.blogspirit.com,2022-11-25:33328992022-11-25T10:36:00+01:002022-11-25T10:36:00+01:00 Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire LXVII...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;">Travail en cours. La numérotation du chapitre est provisoire</span></span></span></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">LXVII</span></strong></p><p><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Si on vous attaque avec des roquettes, vous vous défendez, il n'y a rien de plus normal! Que les critiques d'Israël, bien à l'abri des missiles, cessent de donner des leçons, et fassent preuve, pour une fois, d'empathie, de compréhension, envers la victime dans cette affaire, qui est Israël! Oui, victime des pays arabes en 1967, victime du groupe terroriste Hamas aujourd'hui!<br /></span></em></p><p><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Honnêtement, on ne lance pas des roquettes pour une simple histoire de baux à loyers! Non, cette affaire, d'ordre privé, n'est qu'un prétexte pour attaquer militairement, une fois de plus, Israël!</span></em></p><p><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Par ailleurs, il n'existe ni "Cisjordanie", ni "Territoires occupés", ni "colonisation". La Judée Samarie est la Terre ancestrale et historique des Juifs, qu'ils ont reconquise en 1967. Ils s'y réinstallent, tout simplement, rien de plus normal!</span></em></p><p><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Notons qu'Israël a respecté pour partie les Accords d'Oslo, et s'est retiré de la Bande de Gaza.</span></em></p><p><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Vive Israël! Que Dieu te mène à la victoire sur tes ennemis qui ne souhaitent qu'une chose, ta destruction et ta disparition!</span></em></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Jacob était perplexe. Il avait trouvé ce texte au verso d'un feuillet d'un des manuscrits de la <em>Lune Rouge</em>. Il était manifestement écrit d'une autre main que le recto, et à l'encre bleue, alors que celui-là avait été tracé à l'encre rouge!<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Que de questions! Le texte du recto portait un titre, <em>Le retour du Roi Krogold</em>, une sacrée référence, puisque ce nom est celui d'un personnage légendaire apparaissant dans <em>Mort à Crédit </em>de Céline, ainsi que dans <em>La Volonté du Roi Krogold</em>, manuscrit perdu par Céline à la Libération, puis mystérieusement réapparu septante-cinq ans plus tard!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Il laissait courir ses pensées. Avait-on inséré ce court texte prenant la défense des Juifs au verso d'un texte faisant allusion à un écrivain notoirement antisémite, en guise de réponse, ou de provocation, voire de revanche? Rien n'était moins certain que le texte du recto fût de Céline, d'ailleurs! Aucun des tics et procédés stylistiques, le langage parlé, l'argot, les trois petits points, n'y apparaissait! Son auteur avait rempli une cinquantaine de feuillets, tous écrits à l'encre rouge, soit l'équivalent de vint-cinq courts chapitres. Cela ne représentait qu'une petite partie de l'ensemble, très hétéroclite il faut bien li dire, des ces <em>Poèmes de la Lune Rouge</em>.<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Jacob choisit de laisser le roi Krogold pour plus tard, et de se concentrer sur le texte du verso. Israël avait à d'innombrables reprises été victime de bombardements à la roquette de la part des terroriste du Hamas. Et le texte, partant de ce fait, justifiait le droit du pays à se défendre, fût-ce par l'attaque! Il rappelait également quelques vérités historiques. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Après avoir bu un café, et se trouvant objectivement dans une impasse, Jacob examina tout de même la suite du <em>Retour</em>, et là, quelle ne fut pas sa surprise!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">En effet, à partir du quinzième feuillet, l'écriture changeait! Et la nouvelle main, qui utilisait toujours l'encre rouge, n'était autre que celle qui avait écrit le texte sur Israël! Jacob était absolument sûr de cela, pas le moindre doute! Le mystère ne faisait que s'épaissir!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Un inédit de Céline! Et inconnu, en plus, car différent de celui retrouvé en 2021! Voilà la vraie nouvelle! Mais, quel rapport entre le petit texte du verso du folio 1 et le texte principal? </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Jacob comprit qu'il fallait absolument résoudre ce problème pour pouvoir, ensuite, peut-être, proclamer avoir dégotté un texte inconnu de l'auteur du <em>Voyage</em>!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Le soir même Jacob confia la cinquantaines de feuillets manuscrits à Oona, pour qu'elle les soumît à l'analyse, notamment graphologique, d'un de ses amis, Harry G., grand spécialiste de Céline. Celle-ci, emballée par cette histoire, s'était prise au jeu. Elle partit le lendemain matin à la première heure pour le bistrot où elle avait donné rendez-vous à son ami!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Ils écourtèrent les mondanités pour aller droit au cœur du sujet! A peine Harry avait-il parcouru le manuscrit, qu'il rendit son verdict, formel. Les trois écritures étaient de Céline! Aussi bien le premier tiers du <em>Retour du Roi Krogold</em>, que les deux autres tiers et que le texte du verso de la première page! Il y avait, c'était vrai, deux ensembles. Primo, le premier tiers du roman, et secundo le reste du roman avec le texte sur Israël! Céline avait eu plusieurs périodes dans son écriture, clairement distinctes, mais il y avait malgré tout certaines constantes, certains continuums dans la graphie, qui les reliaient! Jacob aurait pu les identifier, s'il avait procédé à un examen moins sommaire, conclut Harry, qui n'appréciait guère le petit ami de Oona!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Fort bien, releva cette dernière. Mais cela posait un monstrueux problème! Comment un écrivain décédé en 1961 avait-il pu écrire un texte décrivant des événements s'étant passés en 2021?</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Oui, c'est une impossibilité, une énigme à laquelle je ne peux pas donner de réponse logique, rationnelle, dit Harry. Céline n'a connu ni la Guerre des Six Jours, ni la conquête de la Bande de Gaza par Israël, ni les deux Intifada, ni le retrait israélien de Gaza suite aux Accord d'Oslo, ni la prise du pouvoir par le Hamas.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- C'est vrai, répondit Oona. Et il est douteux qu'il ait pressenti tout cela! Du moins, on ne lui connaît pas de don de voyance particulier! Il serait un peu paranoïaque, plutôt!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Un peu? S'étrangla presque Harry! Je ne vois que la piste d'un faussaire. Quelqu'un connaissant intimement, je serais presque tenté de dire, l'écriture de Céline. A ma connaissance, ce genre de spécialiste ne court pas les rues! Je connais tous les candidats, et je n'en vois aucun faire cela!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Un faussaire? Impossible, répondit Oona, Jacob m'a dit que, selon le libraire, le carton contenant ces mystérieux textes était en possession de son prédécesseur depuis plusieurs décennies!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Certes, mais ce texte précis a pu être glissé dans le carton n'importe quand!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- D'accord, alors imaginons! Qui donc? Un ami, un proche, sa femme Lucette? Elle est décédée en 2019, mais avec un peu d'imagination, elle aurait....</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Pu tout inventer, elle aussi?</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Ou alors le faussaire est le libraire de Jacob, ou une de ses connaissances!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">On tourne en rond!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Ou en carré! Non, joke! Il y a une autre piste, reprit Oona, pas rationnelle pour un sou! Mais ici on n'est plus dans les parages de la raison! Un mage, un druide, un sorcier, que sais-je? Cela pourrait coller avec le reste du manuscrit. Tout ce truc est un mystère, une énigme, une atteinte à l'intelligence, à la logique, à la rationalité! Il pourrait bien venir d'une autre dimension, où Céline serait toujours en vie, où son fantôme aurait été ressuscité!<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Avec ta magie, tu veux à nouveau me faire le coup de tes accointances druidiques? Harry ignorait que Oona était druidesse elle-même!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Pourquoi pas? Ou alors, dégotte-moi ce faussaire! Qui doit être sacrément fortiche, soit dit en passant, parce que deux phases d'écriture et cinquante feuillets, faut déjà le faire!<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Chiche!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Les deux larrons continuèrent pendant un certain temps à parler de choses et d'autres, de l'Université, notamment, peu à peu gangrénée par le féminisme radical et le wokisme, dérives sectaires et stupides contre lesquelles ils s’efforçaient, avec d'autres camarade intelligents et clairvoyants, de faire rempart! Il y avait clairement une limite à l'ignorance et à l'imbécillité! Heureusement que de nombreux profs tenaient bon!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- A part ça, il faut vraiment que nous résolvions ce mystère, dit Oona.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Oui, oui, bien sûr, répondit Harry, pensif, avant de reprendre :</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Un inédit de Céline, ce serait dingue!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- Certes, mais ne nous emballons pas! Ce manuscrit doit aussi être considéré dans son contexte, à savoir l'ensemble des textes de la <em>Lune Rouge</em>!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Ils finirent leurs cafés, payèrent et s'en allèrent. Ils se quittèrent dans la rue, Oona remerciant Harry pour son aide précieuse, et le saluant d'un sonore "à la prochaine", ce à quoi il répondit par "oui, au plaisir!"</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Oona narra tout cela par le menu à Jacob, qui, après un temps de réflexion, assez bref, il faut le dire, conclut </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">philosophiquement avec sa phrase favorite :</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">- E</span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">h ben, on n'est pas sorti de l'auberge!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Jacques Davier (Mai 2021)</span></p>
Jacques Davierhttp://jacquesdavier.blogspirit.com/about.htmlGuignol's Band, de Louis-Ferdinand Célinetag:jacquesdavier.blogspirit.com,2022-07-02:33329442022-07-02T10:56:00+02:002022-07-02T10:56:00+02:00 J'ai justement terminé il y a quelques semaines Guignol's band I !...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">J'ai justement terminé il y a quelques semaines <em>Guignol's band I</em>! L'ouvrage s'améliore nettement dans le dernier tiers, selon moi! Notamment avec les aventures finales de Ferdinand, de Sosthène de Rodiencourt, un original habillé en chinois et dont l'appartement est rempli de chinoiseries, se présentant comme "occultiste", et de </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">sa femme Pépé! Le voyage au Tibet promis par Sosthène aura-t-il lieu? On en doute grandement! Suite dans <em>Guignol's Band II (Le pont de Londres)</em>!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Acheté hier <em>Guerre</em>, le dernier Céline! Oh, ce n'est pas pour le lire demain, j'ai d'autres lectures en cours! C'est au cas où... Il f</span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">aut dire que je me dépatouille depuis ce printemps avec l'ensemble <em>Guignol's Band I </em>et<em> Guignol's Band II (Le pont de Londres) </em>(réunis en un volume, éd. Gallimard, Folio, 1988)! </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Rien à faire! Pas possible d'avancer! Je suis bloqué au premier tiers du tome deux! Oh, la langue est, comme toujours avec Céline, géniale! Mélange de parler populaire, argotique, de franglais, de tournures savantes! Et les onomatopées! Incroyables trouvailles! Respect pour la forme! Mais, c'est au niveau du fond que cela pêche! Il y a un je ne sais quoi de malsain dans ce livre. C'est probablement l'histoire, les bas-fonds de Londres, la pègre, le milieu interlope, les petites frappes, les maquereaux et les maquerelles, les prostituées, et Bardamu qui est perdu au milieu de tout cela!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Je comprends. Mais, des scènes insoutenables et gratuites comme le meurtre de Titus van Claben sont à mon sens déplacées, inutiles. Elle n'apportent rien au récit, sinon une complaisance envers la bassesse humaine qui, évidemment, existe. Mais fallait-il la montrer à ce point? On a parlé à propos de ce livre, qui met en scène, au sens propre, une bande de guignols, de rebuts de la société, d'"art du grotesque"! Or le grotesque, ici, englobe beaucoup, voire trop de choses...</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Il faut être honnête, il y a aussi un sacré humour! Comme les hilarantes expériences de Sosthène et du colonel O'Collogham avec des masques à gaz destinés l'armée anglaise, que les deux olibrius sont censés concevoir et tester! Or, lors des tests, nos guignols abusent quelque peu de certains gaz, contre lesquels leurs masques ne semblent pas être d'une efficacité redoutable, et on entend des fous rires fuser du grenier! Jusqu'au jour où une violente explosion fait voler celui-ci en éclat! Et pendant ce temps, Bardamu, qui est plongé dans une totale et bienvenue oisiveté, a tout le loisir de s'intéresser de près à Virginia, la nièce du colonel...</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Au fond, Céline veut faire passer des émotions, et c'est, de ce point de vue, tout à fait réussi, c'est sûr! Mais ici, contrairement au précédent roman <em>Mort à crédit</em>, il va trop loin, je crois. L'influence de la guerre, de l'occupation allemande, peut-être? C'est toute cette ambiance très déprimante, au fond, qui me bloque! Et, à vrai dire, ce n'est peut-être que la (trop grande) réussite de l'auteur à susciter un certain dégoût!</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Mais j'arriverai à le surmonter! L'ouvrage, c'est clair, en vaut largement la peine! L'humour, on l'a vu, sauve la mise! Je sens d'ailleurs que c'est le moment de le reprendre! A suivre, le cas échéant!<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Jacques Davier (Juin 2022)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Céline revient en force dans l'actualité littéraire, avec la publication de son roman <em>Guerre</em>! Il s'agit du "chaînon manquant" entre le <em>Voyage au bout de la nuit</em> et <em>Guignol's Band</em>!<br /></span></p>
Bredinhttp://bar-zing.blogspirit.com/about.htmlSur le sillage d'Angela Merguez, il ...tag:bar-zing.blogspirit.com,2022-01-02:32629772022-01-02T16:29:00+01:002022-01-02T16:29:00+01:00 ... dégage a u bout de la nuit
<h3 style="text-align: center;"> </h3><h3 style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>... </strong>dégage a</span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 18pt;">u bout de la nuit </span></span></h3><p style="text-align: center;"><a href="http://bar-zing.blogspirit.com/media/02/00/2824207426.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1138032" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://bar-zing.blogspirit.com/media/02/00/4193551821.jpg" alt="Arc de triomphe drapeau.jpg" width="401" height="380" /></a></p>
JPChttp://necronomie.blogspirit.com/about.htmlAu secours Célinetag:necronomie.blogspirit.com,2020-04-22:31556872020-04-22T11:43:49+02:002020-04-22T11:43:49+02:00 Avant Raoult, il y avait Louis Ferdinand Céline !!!! La quinine est issue...
<p>Avant Raoult, il y avait Louis Ferdinand Céline !!!!</p><p>La quinine est issue de l’écorce de l’arbre appelé le quinquina.</p><p>Ce qu’on a appelé également « la poudre des Jésuites« , devient ensuite un traitement contre le paludisme. Mais par la suite, elle a été jugée hautement toxique, et donc on n’utilise plus la quinine pour traiter la malaria. Dès le début du 20ème siècle grâce notamment au laboratoire Bayer, des substituts synthétiques de la quinine sont créés et sont ensuite commercialisés. C’est ainsi qu’est apparue la chloroquine.<a href="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/00/3850794497.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-253009" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://necronomie.blogspirit.com/media/01/01/1295468896.jpg" alt="CELINE.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><br />Louis-Ferdinand Céline et la pharmacie par Lucie Coignerai-Devillers (1986)</p><p>Le hasard a fait tomber entre nos mains une publication, certes déjà ancienne, sur Louis-Ferdinand Destouches, docteur en médecine, plus connu sous son nom de plume de L.-F. Céline (1894-1961) : le n° 3 Cahiers Céline (Gallimard, 1977) où sont réunis des textes médicaux de cet auteur présentés par J.-P. Dauphin et H. Godard. Il nous a paru intéressant d'en dégager un aspect peu connu de l'œuvre de cet écrivain hors série : sa contribution aux industries pharmaceutiques, au double titre de chercheur et de rédacteur publicitaire.<br />Déjà, la lecture de sa thèse nous entraîne dans un univers bien étrange. Sa rédaction dans un style qui annonce le Voyage au bout de la nuit, voire Bagatelles pour un massacre, correspond bien peu à celle qui est de tradition dans ce genre de travaux. Le sujet en est connu. Épouvanté de la mortalité effroyable par septicémie qui frappait les parturientes des hôpitaux de Vienne, Semmelweis en vient à déterminer que l'infection est propagée par les mains sales des étudiants, qui effectuent des touchers sans se désinfecter les doigts : 40 % d'accouchées en meurent. Lorsqu'elles sont soignées par des infirmières aux mains désinfectées, le taux de mortalité par puerpérale tombe à 0,2 % ! Mais l'opposition des grands patrons est féroce et Semmelweis engagera un combat dans lequel sa raison sombrera. Telle qu'elle est retracée par Céline, la fin hallucinante de Semmelweis, jetant des morceaux de chair de cadavre sur les étudiants, est tellement outrée que les médecins hongrois enverront une protestation à l'Académie de Paris.<br />Moins connu est un autre travail du Dr Destouches-Céline : menant une carrière en « dents de scie » qui va de l'exercice médical privé aux dispensaire d'hygiène sociale, puis à la collaboration « alimentaire » aux industries pharmaceutiques, il met au point et présente au public une spécialité, la Basedowine, ainsi composée :<br />- poudre d'ovaires : 0,075<br />- extrait thyroïdien : 0,05<br />- monobromo isovalerylurie : 0,15<br />- extrait acéto-soluble d'hormone ovarienne : 0,01(pour un comprimé).<br />Le produit est enregistré au Laboratoire National de contrôle des médicaments en 1933 sous le n° 343-4 et commercialisé par les Laboratoires R. Gallier, 1 bis, place du Président-Mithouard, Paris VIIe. Il restera en vente jus qu'en 1971.<br />Selon son auteur, la Basedowine est efficace contre le Basedow fruste et léger, le nervosisme thyroïdo-ovarien, si fréquent dans la population féminine des villes et des campagnes, les règles douloureuses ou irrégulières, la ménopause naturelle ou artificielle. Un bel encart reproduit dans les Cahiers Céline traduit très fidèlement et très agréablement cette notion d'équilibre retrouvé.<br />En 1925, Céline- Destouches avait publié chez Doin un ouvrage sur La quinine en thérapeutique qui fut traduit en espagnol, en italien et en portugais.</p><p>De l'exercice classique de la profession à ses incursions dans la médecine sociale et à ses travaux cités ici, on devine que Céline, plus que médecin, se voulait chercheur. Deux communications de lui à l'Académie des Sciences sur Convoluta Roscoffensis (1920) et Galleria Mellonella (1921) ont été ainsi jugées par le Pr André Lwolff : « L'une et l'autre publications portent témoignage d'une certaine hâte et d'une naïveté non moins certaine dans la pensée et dans l'expression. L'ensemble correspond assez bien à cette image du chercheur que l'écrivain, sans ménagements, tracera dans le Voyage et qui, paradoxalement, est sa propre image... Nul ne regrettera qu'il ait sacrifié le métier de chercheur à celui d'écrivain. Sa contribution à la science eût difficilement pu égaler en valeur et en originalité son apport aux lettres, qui est considérable ». (Figaro littéraire, 7-13 avril 1969).</p>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlPortrait de l'artiste en lecteur du monde (3) : une passion éperduetag:jolivier.blogspirit.com,2017-01-10:33278762017-01-10T03:45:00+01:002017-01-10T03:45:00+01:00 Ces carnets se déploient sur plusieurs axes : lectures, rencontres,...
<p><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/01/1000050746.3.jpeg" target="_blank"><img id="media-169234" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/01/4001985680.2.jpeg" alt="images-3.jpeg" /></a>Ces carnets se déploient sur plusieurs axes : lectures, rencontres, voyages, écriture, chant du monde, découvertes.</p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;">Les lectures, tout d’abord : une passion éperdue.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;">Personne, à ma connaissance, ne peut rivaliser avec JLK (à part, peut-être, Claude Frochaux) dans la gloutonnerie, l’appétit de lecture, la soif de nouveauté, la quête d’une nouvelle voix ou d’une nouvelle plume ! Dans <em>L’Échappée libre,</em> tout commence en douceur, classiquement, si j’ose dire, par Proust et Dostoïevski, qu’encadre l’évocation touchante du père de JLK, puis de sa mère, donnant naissance aux germes d’un beau récit, très proustien, <em>L’Enfant prodigue </em>(paru en 2011 aux éditions d’Autre Part de Pascal Rebetez). On le voit tout de suite : l’écriture (ou la littérature) n’est pas séparée de la vie courante : au contraire, elle en est le pain quotidien. Elle nourrit la vie qui la nourrit.</span></p><p><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;">Dans ses lectures, JLK ne cherche pas la connivence ou l’identité de vues avec l’auteur qu’il lit, plume en main, et commente scrupuleusement dans ses carnets, mais la <em>correspondance.</em> C’est ce qu’il trouve chez Dostoiëvski, comme chez Witkiewicz, chez Thierry Vernet comme chez Houellebecq ou Sollers (parfois). Souvent, il trouve cette correspondance chez un peintre, comme Nicolas de Stäël, par exemple. </span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;"><a href="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/00/2460127525.2.jpeg" target="_blank"><img id="media-169235" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/01/738543397.jpeg" alt="DownloadedFile-3.jpeg" /></a>Ou encore, au sens propre du terme, dans les lettres échangées avec Pascal Janovjak, jeune écrivain installé à Ramallah, en Palestine. La correspondance, ici, suppose la distance et l’absence de l’autre — à l’origine, peut-être, de toute écriture.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;">De la Désirade, d’où il a une vue plongeante sur le lac et les montagnes de Savoie, JLK scrute le monde à travers ses lectures. Il lit et relit sans cesse ses livres de chevet, en quête d’un sens à construire, d’une couleur à trouver, d’une musique à jouer. Car il y a dans ses carnets des passages purement musicaux où les mots chantent la beauté du monde ou la chaleur de l’amitié.</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;">Un exemple parmi cent : « Donc tout passe et pourtant je m’accroche, j’en rêve encore, je n’ai jamais décroché : je rajeunis d’ailleurs à vue d’œil quand me vient une phrase bien bandante et sanglée et cinglante — et c’est reparti pour un <em>Rigodon.</em>. On ergote sur le style, mais je demande à voir : je demande à le vivre et le revivre à tout moment ressuscité, vu que c’est par là que la mémoire revit et ressuscite — c’est affaire de souffle et de rythme et de ligne et de galbe, enfin de tout ce qu’on appelle musique et qui danse et qui pense. »</span></p><p><strong><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;">* Jean-Louis Kuffer, <em>L'Échappée libre</em>, l'Âge d'Homme, 2014.</span></strong></p>
Bernard LECOMTEhttp://lecomte-est-bon.blogspirit.com/about.htmlUn académicien à Dijontag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2015-03-21:30406852015-03-21T11:51:58+01:002015-03-21T11:51:58+01:00 Normal 0 21...
<p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> <w:UseFELayout/> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument></xml><![endif]--></p><p><!--[if gte mso 10]><style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable{mso-style-name:"Tableau Normal";mso-tstyle-rowband-size:0;mso-tstyle-colband-size:0;mso-style-noshow:yes;mso-style-parent:"";mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;mso-para-margin:0cm;mso-para-margin-bottom:.0001pt;mso-pagination:widow-orphan;font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";mso-fareast-font-family:"Times New Roman";}</style><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <o:shapedefaults v:ext="edit" spidmax="1026"/></xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <o:shapelayout v:ext="edit"> <o:idmap v:ext="edit" data="1"/> </o:shapelayout></xml><![endif]--></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: Arial;"><img id="media-855701" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lecomte-est-bon.blogspirit.com/media/00/01/2527300209.jpg" alt="Vitoux-sign.jpg" width="114" height="86" />A la veille du Salon du Livre de Paris, Frédéric Vitoux est venu animer la 58<sup>ème</sup> soirée littéraire de Dijon, au Grand Hôtel La Cloche. Avec talent, humour et simplicité, cet académicien fan de calembours raconte avec autant de verve sa passion pour Céline, dont il fut le premier biographe, que son amour des chats, qu’il a développé dans un <em>Dictionnaire amoureux</em> qui fit date. Son dernier roman, <em>Les Désengagés</em>, nous entraîne dans le Paris littéraire de 1968, juste avant les événements de mai. Un milieu et une période qui nous paraissent soudain très, très lointains. Merci, Frédéric !</span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlLa patrie européenne (3): le désir d’Europetag:leshommeslibres.blogspirit.com,2013-11-04:32988902013-11-04T16:41:00+01:002013-11-04T16:41:00+01:00 L’Homme nouveau, un idéal La Nation était l’émergence et la...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/605891945.jpg" target="_blank"><img id="media-156429" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3824008388.jpg" alt="europe,nationalisme,patrie,fascisme,cioran,céline,rousseau,homme nouveau,christianisme" width="249" height="395" /></a>L’Homme nouveau, un idéal</span></strong><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La Nation était l’émergence et la forteresse du peuple. L’idée que l’Etat était l’émanation du peuple est signifiée entre autres par la systématisation du service militaire dès 1798 en France. Les citoyens ne combattent plus pour un seigneur local ou pour une milice royale mais s’engagent pour la patrie. Le pays, la terre natale, devient en quelque sorte la propriété des citoyens, qui ont pour charge de la défendre.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Peu à peu l’Homme nouveau, en gestation depuis Rousseau, et même depuis le christianisme, représentait un idéal en ce XIXe siècle déchiré, pour plusieurs leaders de l'époque: </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span class="st">Marx, Lénine, Mussolini et Hitler</span>. Contre les pouvoirs absolus, l’individu pouvait enfin décider de sa propre vie. Cet Homme nouveau serait affranchi de l’oppression et disposerait de lui-même. Barrès, cité dans la première partie, tentait à sa manière anarchiste - dans ses débuts - d’incarner cet Homme nouveau.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il était logique qu’un système politique vint appuyer cet idéal, et que l’Etat protège l’individu contre toutes les convoitises territoriales qui avaient couru sur la terre d’Europe. Le nationalisme répondait à la fois au besoin de puissance du citoyen maître de l’Etat, dont la liberté est garantie par des frontières géographiques sûres, et de l’Etat protecteur. Dans tous les cas l’Homme nouveau était affranchi et décidait de soi, mais dans tous les cas le nationalisme de l’époque a écrasé l’individu sous des tyrannies démentielles.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Il faut réaliser que le nazisme et les mouvements fascistes de la première moitié du XXe siècle participaient d’une philosophie politique émancipatrice. Cela peut sembler aujourd’hui incroyable, mais des intellectuels de renom, sincères, ont été attirés par cette idéologie où se mêlaient Etat fort, indépendance nationale, égalité sociale et avenir radieux. On ne peut comprendre la suite des événements si l’on n’a pas à l’idée cette adhésion au fascisme, comme au communisme stalinien. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2008/08/20/nous-respirons-trop-vite.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline; color: #800000;">Cioran</span></a>, Céline, Brasillach et d’autres ont cru en cette idéologie qui proposait une foi en<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3811152403.jpg" target="_blank"><img id="media-156430" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/565928169.jpg" alt="europe,nationalisme,patrie,fascisme,cioran,céline,rousseau,homme nouveau,christianisme" width="299" height="247" /></a> l’humain. L’antisémitisme lui-même a pu représenter une sorte de désir d’indépendance nationale. La Shoah n’est pas sortie de rien et n’avait pour seul but la cruauté. On ne pourra digérer le XXe siècle qu’en acceptant aussi de revisiter ces fantômes de notre passé et les raisons de leurs sympathies nazies. Aujourd’hui nous sommes encore à courir devant ce passé de peur qu’il nous rattrape, et nous fabriquons l’Europe trop vite, nous avons piégé le langage et la pensée dans le moule terrorisant des camps de concentration. Aujourd’hui deux espaces seulement sont ouverts en Europe: le libéralisme - des moeurs et de l’économie - et l’anti-libéralisme ou gauche et droite extrêmes retrouvent un terrain d’existence.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le nationalisme a accouché de la peur de lui-même. On sait aujourd’hui un peu mieux, je l’espère, que ce genre de philosophie ne mène qu’à l’horreur, y compris pour ceux qui y croient. En effet, dans la toute-puissance de l’Etat souhaitée par une partie des citoyens, une inversion se produit où le pouvoir doit contrôler les citoyens pour qu’aucun d’eux ne desserve cet idéal de l’Homme affranchi. Pour l’affranchir et de protéger de lui-même, ô paradoxe, on crée un univers concentrationnaire inouï. </span><br /><br /><br /><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le désir d’Europe</span></strong><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le nationalisme n’est pas la seule manière d’exprimer la co-construction entre l’individu et son espace géographique naturel, celui où il est né ou celui où il choisit de faire sa vie. Le patriotisme est peut-être plus propice pour illustrer ce mariage de la terre et de l’Homme. Il n’a pas l’aspect belliqueux et fermé sur soi du nationalisme. Il est un support, pas une forteresse.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/4103350860.jpg" target="_blank"><img id="media-156431" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1276831465.jpg" alt="europe,nationalisme,patrie,fascisme,cioran,céline,rousseau,homme nouveau,christianisme" width="297" height="219" /></a></span>Mais une patrie ne s’invente pas sur simple décision administrative. C’est une longue construction faite de sueur et de larmes, de bonheurs aussi, de générations qui s’y reproduisent, de culture partagée et accumulée, de crises surmontées ensemble. De conflits parfois. On voit par exemple comment la Palestine, qui n’était qu’un nom administratif sans état ni nationalité, devient un peuple dans le long conflit avec Israël. Cependant l’identité politique ne suffit pas à faire une patrie. Il y faut plus, beaucoup plus.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">L’Europe ayant traversé les déchirures que furent les deux guerres mondiales et leurs régimes d’horreurs, le choc des guerres et du fascisme ayant été si violent, elle a eu besoin de se reconstruire autrement. Elle s’est plongée éperdument dans l’unification, comme pour oublier d’où elle vient. Elle a gommé une partie de sa mémoire. Pour aller de l’avant sans être écrasés sous le remord il fallait oublier le nazisme, le stalinisme, oublier les Etats-Nations criminels qu’elle a elle-même produits, ces dragons mangeant leurs propres enfants. Oublier le XIXe siècle. Aller tête baissée dans un modernisme dont la technologie devint le fer de lance, au détriment de la philosophie. L’Homme nouveau n’était pas mort mais il avait pris un sérieux coup. Trop de danger étaient attachés à ce concept.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La liberté avait changé de territoire. Elle était passée de l’idéologie au business. L’individu s’épanouissait dans la consommation. Avoir une voiture, revendiquer son salaire, prendre la parole, étaient à portée de tous sans verser une goutte de sang. Les images cinématographiques de la liberté ce sont entre autres celles de Pierrot le Fou de Godard, roulant vers le sud pour y trouver la mer - et y mourir. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">La construction européenne répondait alors à trois impératifs. Le premier était: plus de<a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/2224447096.jpg" target="_blank"><img id="media-156432" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3577885593.jpg" alt="europe,nationalisme,patrie,fascisme,cioran,céline,rousseau,homme nouveau,christianisme" width="251" height="346" /></a> guerre! Je crois que cela reste une des principales raisons dans l’esprit de la population. La deuxième était de créer un vaste marché pour les affaires. La troisième était de devenir un partenaire géopolitique de poids dans un monde où seuls semblent se développer les grands empires ou les grandes aires d’influence, tels les Etats-Unis, la Chine, la Russie, ou des alliances de pays, avec la vassalisation économique des plus petits qu’eux. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Ce désir d’Europe est un phénomène extraordinaire. Imaginer qu’en 15 ans l’Allemagne et la France sont, d’ennemis héréditaires acharnés, devenus amis et partenaires durables est inouï. On oublie souvent de mesurer l’immensité du pas accompli.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Mais cette Europe, si enthousiasmante, a des ratés. De projet elle devient boulet aux yeux de certains. Faut-il la changer? Y renoncer? Revenir aux Etats-Nations? Foncer en avant? A-t-elle un avenir, et si oui quelles en sont les traces?</span><br /><br /><br /><em><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">A suivre.</span></em></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><object width="420" height="315" data="http://www.youtube.com/v/ycg2yb3qiUo?hl=fr_FR&version=3" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/ycg2yb3qiUo?hl=fr_FR&version=3" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Les grands nationalismes qui se sont jetés sur l’Europe aux XIXe et XXe siècles étaient en partie des réactions positives - à l’époque - contre le système féodal et l’Ancien Régime. C’étaient l’émergence des Etats-Nations, Etats pour tous et par tous. Ils sont initialement des produits de la démocratie naissante, mais encore imprégnée de pouvoir absolu.</span></p>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlLes livres de l'été (19) : Philippe Sollers fait une fuguetag:jolivier.blogspirit.com,2013-07-29:33277352013-07-29T04:10:00+02:002013-07-29T04:10:00+02:00 Un éditeur romand de mes amis, il y a quelques temps, se lamentait sur le...
<p><img id="media-129155" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/02/3236108588.jpeg" alt="images-1.jpeg" />Un éditeur romand de mes amis, il y a quelques temps, se lamentait sur le déclin de la littérature française. « Pas de Sartre, pas de Camus, aujourd'hui, disait-il. Plus de monstres sacrés. Plus que des sous-produits commerciaux comme Christine Angot, Olivier Adam, Guillaume Musso. Quelle décadence ! »</p><p>À cela, j'osai répondre que, tout de même, parmi les 700 romans de la rentrée, par exemple, il y en avait de tout à fait convenables, sinon remarquables. Et que peu de littératures pouvaient, aujourd'hui, offrir une telle richesse et une telle diversité. Je citai quelques noms : Quignard, Djian, Le Clézio, Sollers. » À ce nom, l'éditeur s'échauffa. « Sollers ? Mais ce n'est pas un écrivain. C'est du bluff. Du vent. Il n'a pas écrit un bon livre. » La discussion en resta là, chacun campant sur ses positions.</p><p><img id="media-129157" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/00/01/2493355001.jpeg" alt="images.jpeg" />Une semaine plus tard, je reçois le dernier livre de Philippe Sollers,<em> Fugues</em>*, 1114 pages, un recueil d'articles qui fait suite à <em>La Guerre du goût</em> (1994), <em>Éloge de l'Infini</em> (2001) et <em>Discours parfait</em> (2010). Une véritable somme (près de 5000 pages!) qui brasse et embrasse toute la littérature mondiale, d'Homère à Céline, de Casanova à Diderot, de Joyce à Proust, de la Chine aux avant-gardes italiennes ou allemandes. Une radiographie unique et remarquable de la littérature d'hier et d'aujourd'hui. Un regard d'aigle. Un scalpel affûté et précis. Bien sûr, Sollers y parle beaucoup de Sollers (entretiens, préfaces, réflexions sur ses livres). Mais pourquoi un écrivain n'aurait-il pas le droit de revenir sur ses livres — toujours peu ou mal compris ? Bien sûr, parmi les auteurs étudiés, il y a peu de Belges, peu d'écrivains africains (pourtant, les talents ne manquent pas). Pas de Suisse (même pas Rousseau !). Mais il y a Diderot, Baudelaire, Aragon, Montherlant, Melville, Hemingway, etc.</p><p>En prime, quelques fusées. Essais ? Poèmes ? Débuts de romans ? Comme ce texte intitulé sobrement « Culs ».</p><p>« <em>Dans chaque femme, donc, deux femmes.</em></p><p><em>L'une parfaitement présentable, bien élevée, cultivée, bien prise.</em></p><p><em>L'autre pleine de choses horribles, d'obscénités inouïes, avec son laboratoire d'insultes et d'injures, ses trouvailles hardies.</em></p><p><em>Elles ne se rencontrent jamais. C'est pourtant la même</em>. »</p><p>Ou encore cette phrase, énigmatique, dont j'attends du lecteur qu'il me livre le sens.</p><p>« <em>Le bon cul est toujours catholique, expérience de voyageur</em>. »</p><p><strong>* Philippe Sollers, <em>Fugues</em>, Gallimard, 2012.</strong></p>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlLes livres de l'été (8) : À propos des Chefs-d'Œuvres, de Charles Dantzigtag:jolivier.blogspirit.com,2013-07-16:33277232013-07-16T04:46:00+02:002013-07-16T04:46:00+02:00 De tout temps, il y a eu des lecteurs prodigieux. Le plus souvent, il...
<p><img id="media-135970" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/02/781809698.jpg" alt="6746f02e-5b30-11e2-a60f-8d85e800a497-493x328.jpg" />De tout temps, il y a eu des lecteurs prodigieux. Le plus souvent, il venaient du monde l'Université : Thibaudet, J'ean-Pierre Richard, Jean Starobinski, Michel Butor et tant d'autres. Aujourd'hui, comme on sait, l'Université n'existe plus. Mais les grands lecteurs persistent et signent. Ce sont des journalistes et/ ou des écrivains, comme Jean-Louis Kuffer ou Philippe Sollers. Parfois des éditeurs, comme Charles Dantzig (à droite sur la photo, posant devant l'<em>Olympia</em> de Manet). Ou de simples amateurs.</p><p>Quelles voix s'élèvent, aujourd'hui, pour dire à la fois le plaisir et les questions de la littérature ? Non seulement classique, comme on dit, mais aussi moderne, et même la plus contemporaine ?</p><p>Je ne citerai que trois noms, qui valent tous les critiques universitaires : <img id="media-135971" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/00/4144991322.jpeg" alt="3283024.image.jpeg" />Jean-Louis Kuffer, critique, écrivain, ancien journaliste de <em>24Heures</em>, dont le blog (<a href="http://carnetsdejlk.hautetfort.com/">ici</a>) est le journal de bord d'un lecteur au long cours, retraçant l'expérience singulière de la lecture, « cette pratique jalouse » selon Mallarmé, ses doutes et ses réjouissances, ses enthousiasmes et ses questionnements. En second lieu, un écrivain si souvent accusé de faire le paon, Philippe Sollers, qui, si l'on met de côté ses romans plus ou moins expérimentaux (et plus ou moins réussis), demeure un fantastique lecteur, à la curiosité insatiable, qui voyage à travers les siècles et les frontières, capable d'<em>éclairer</em> Hemingway, comme Joyce ou Proust, Lautréamont ou Aragon, Philip Roth comme La Fontaine. Sollers ? Un grand lecteur, passionné, érudit, intraitable. Si vous ne me croyez pas, lisez : <em>La Guerre du goût</em> (Folio), ou encore <em>Éloge de l'Infin</em>i (Folio). Ou enfin, <em>Fugues</em>, qui vient de paraître chez Gallimard.</p><p><img id="media-135972" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/01/02/1746732606.2.jpeg" alt="images-3.jpeg" />Venons-en, maintenant, au troisième cas exemplaire. Un lecteur prodigieux (par son érudition), agaçant (par ses partis-pris), à la fois empathique et critique : Charles Dantzig (né à Tarbes, en 1961). Il n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'on lui doit, déjà, un formidable <em>Dictionnaire égoïste de la littérature française</em> (Le Livre de Poche), ainsi que divers opuscules tels que <em>Pourquoi lire ?</em> (Le Livre de Poche) et <em>Encyclopédie capricieuse du tout et du rien</em> (Le LIvre de Poche). Cette année, il publie <em>À propos des chefs-d'œuvre</em>*, une réflexion à la fois personnelle et universelle sur ce qui fait la paricularité des grandes œuvres d'art (Dantzig élargit sa réflexion à la peinture, à la danse, à la musique).</p><p>Qu'est-ce qui fait qu'un livre, ou un tableau, ou une musique, traverse le temps et reste, contre vents et marées, toujours d'actualité ?</p><p>D'abord, un chef-d'œuvre appartient à son temps — mais il traverse aussi les âges. « Les chefs-d'œuvre ne sont pas détachés. Ils émanent de leur lieu, de leur temps, de nous. L'homme est capable de l'exceptionnel, dit le chef-d'œuvre. » Il est fait d'une pâte à la fois humaine et inhumaine. Il marque toujours une rupture (face à la convention, à la médiocrité « qui est toujours la plus nombreuse »). Rétrospectivement, le chef-d'œuvre donne sa couleur à l'époque. « C'est un présent qui donne du talent au passé. » Il ne peut être réaliste, puisqu'il repose sur la transfiguration de la réalité. « Le réalisme, note justement Dantzig, est une forme de paresse. Ceux qui le pratiquent recopient les choses nulles qu'ils ont vues et les sentiments condescendants qu'ils en ont orgueilleusement éprouvés, rien de plus. » « Le chef-d'œuvre est moins là pour donner du sens que pour révéler de la forme. Il est un combat gagné de la forme contre l'informe. » C'est pourquoi le plus beau des chefs-d'œuvre éphémère est un bouquet de fleurs coupées…</p><p>Alors, bien sûr, comme tous les grands lecteurs, Dantzig a ses marottes. <img id="media-135973" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/02/57381375.jpeg" alt="images-5.jpeg" />Il n'aime pas Céline, ironise sur la grandiloquence du style de Marguerite Duras, sur l'ennui des films de Benoît Jacquot, tandis qu'il célèbre Proust ou Genet, Valéry et Cocteau, et certains livres du regretté Hervé Guibert. Dans son panthéon figurent quelques curiosités, tels <em>Sur le retour</em> de Rutilius Namatianus (texte latin datant de 420),<em> La brise au clair de lune</em>, de Ming Jiao Zhong Ren (Chine, fin du XIVe siècle), ou encore les œuvres posthumes de Desportes (1611). Mais aussi Mario Paz, Henri Heine, Gore Vidal, Jules Laforgue.</p><p>Dantzig brise une lance, également, contre la république des « professeurs restés élèves ». « Appliqué, citeur, roulant sur des vieux rails, pas rouillés, non, tellement empruntés et depuis toujours qu'ils brillent comme du neuf. En réalité, la littérature, il n'y comprend rien. En Angleterre, il peut s'appeler Georges Steiner, aux États-Unis ça a été Allan Bloom, en France il pourrait être Alain Finkelkraut. (…) Voici un grand secret : en matière de littérature, Barthes et Foucauld, Jakobson et Genette, De Man et Badiou ne sont pas l'essentiel. » On voit ici que Charles Dantzig, comme Brigitte Bardot sur sa Harley, n'a peur de personne…</p><p>Alors, finalement, qu'est-ce qu'un chef-d'œuvre ?</p><p>« Le seul critère irréfutable, c'est celui-ci : le chef-d'œuvre est une œuvre qui nous transforme en chef-d'œuvre. Nous ne sommes plus les mêmes une fois qu'il nous a traversés. Une œuvre de création normale, nous la maîtrisons ; un chef-d'œuvre s'empare de nous pour nous transformer. »<strong></strong></p><p><strong>* Charles Dantzig,<em> À propos des chefs-d'œuvre</em>, Grasset, 2013.</strong></p><p> </p><p>¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨</p>
Edouardhttp://blogres.blogspirit.com/about.htmlUn lecteur prodigieux (Charles Dantzig)tag:blogres.blogspirit.com,2013-02-14:33242462013-02-14T04:49:00+01:002013-02-14T04:49:00+01:00 par Jean-Michel Olivier De tout temps, il y a eu des lecteurs...
<p><img id="media-136491" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/02/00/805284696.jpeg" alt="DownloadedFile.jpeg" /></p><p><strong><em>par Jean-Michel Olivier</em></strong></p><p>De tout temps, il y a eu des lecteurs prodigieux. Le plus souvent, il venaient du monde l'Université : Thibaudet, J'ean-Pierre Richard, Jean Starobinski, Michel Butor et tant d'autres. Aujourd'hui, comme on sait, l'Université n'existe plus. Mais les grands lecteurs persistent et signent. Ce sont des journalistes et/ ou des écrivains, comme Jean-Louis Kuffer ou Philippe Sollers. Parfois des éditeurs, comme Charles Dantzig (à droite sur la photo, posant devant l'<em>Olympia</em> de Manet). Ou de simples amateurs.</p><p>Quelles voix s'élèvent, aujourd'hui, pour dire à la fois le plaisir et les questions de la littérature ? Non seulement classique, comme on dit, mais aussi moderne, et même la plus contemporaine ?</p><p>Je ne citerai que trois noms, qui valent tous les critiques universitaires : <img id="media-135971" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/00/01/2082597276.jpeg" alt="3283024.image.jpeg" />Jean-Louis Kuffer, critique, écrivain, ancien journaliste de <em>24Heures</em>, dont le blog (<a href="http://carnetsdejlk.hautetfort.com/">ici</a>) est le journal de bord d'un lecteur au long cours, retraçant l'expérience singulière de la lecture, « cette pratique jalouse » selon Mallarmé, ses doutes et ses réjouissances, ses enthousiasmes et ses questionnements. En second lieu, un écrivain si souvent accusé de faire le paon, Philippe Sollers, qui, si l'on met de côté ses romans plus ou moins expérimentaux (et plus ou moins réussis), demeure un fantastique lecteur, à la curiosité insatiable, qui voyage à travers les siècles et les frontières, capable d'<em>éclairer</em> Hemingway, comme Joyce ou Proust, Lautréamont ou Aragon, Philip Roth comme La Fontaine. Sollers ? Un grand lecteur, passionné, érudit, intraitable. Si vous ne me croyez pas, lisez : <em>La Guerre du goût</em> (Folio), ou encore <em>Éloge de l'Infin</em>i (Folio). Ou enfin, <em>Fugues</em>, qui vient de paraître chez Gallimard.</p><p><img id="media-135972" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/01/1072060335.5.jpeg" alt="images-3.jpeg" />Venons-en, maintenant, au troisième cas exemplaire. Un lecteur prodigieux (par son érudition), agaçant (par ses partis-pris), à la fois empathique et critique : Charles Dantzig (né à Tarbes, en 1961). Il n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'on lui doit, déjà, un formidable <em>Dictionnaire égoïste de la littérature française</em> (Le Livre de Poche), ainsi que divers opuscules tels que <em>Pourquoi lire ?</em> (Le Livre de Poche) et <em>Encyclopédie capricieuse du tout et du rien</em> (Le LIvre de Poche). Cette année, il publie <em>À propos des chefs-d'œuvre</em>*, une réflexion à la fois personnelle et universelle sur ce qui fait la paricularité des grandes œuvres d'art (Dantzig élargit sa réflexion à la peinture, à la danse, à la musique).</p><p>Qu'est-ce qui fait qu'un livre, ou un tableau, ou une musique, traverse le temps et reste, contre vents et marées, toujours d'actualité ?</p><p>D'abord, un chef-d'œuvre appartient à son temps — mais il traverse aussi les âges. « Les chefs-d'œuvre ne sont pas détachés. Ils émanent de leur lieu, de leur temps, de nous. L'homme est capable de l'exceptionnel, dit le chef-d'œuvre. » Il est fait d'une pâte à la fois humaine et inhumaine. Il marque toujours une rupture (face à la convention, à la médiocrité « qui est toujours la plus nombreuse »). Rétrospectivement, le chef-d'œuvre donne sa couleur à l'époque. « C'est un présent qui donne du talent au passé. » Il ne peut être réaliste, puisqu'il repose sur la transfiguration de la réalité. « Le réalisme, note justement Dantzig, est une forme de paresse. Ceux qui le pratiquent recopient les choses nulles qu'ils ont vues et les sentiments condescendants qu'ils en ont orgueilleusement éprouvés, rien de plus. » « Le chef-d'œuvre est moins là pour donner du sens que pour révéler de la forme. Il est un combat gagné de la forme contre l'informe. » C'est pourquoi le plus beau des chefs-d'œuvre éphémère est un bouquet de fleurs coupées…</p><p>Alors, bien sûr, comme tous les grands lecteurs, Dantzig a ses marottes. <img id="media-135973" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/01/00/3921654962.2.jpeg" alt="images-5.jpeg" />Il n'aime pas Céline, ironise sur la grandiloquence du style de Marguerite Duras, sur l'ennui des films de Benoît Jacquot, tandis qu'il célèbre Proust ou Genet, Valéry et Cocteau, et certains livres du regretté Hervé Guibert. Dans son panthéon figurent quelques curiosités, tels <em>Sur le retour</em> de Rutilius Namatianus (texte latin datant de 420),<em> La brise au clair de lune</em>, de Ming Jiao Zhong Ren (Chine, fin du XIVe siècle), ou encore les œuvres posthumes de Desportes (1611). Mais aussi Mario Paz, Henri Heine, Gore Vidal, Jules Laforgue.</p><p>Dantzig brise une lance, également, contre la république des « professeurs restés élèves ». « Appliqué, citeur, roulant sur des vieux rails, pas rouillés, non, tellement empruntés et depuis toujours qu'ils brillent comme du neuf. En réalité, la littérature, il n'y comprend rien. En Angleterre, il peut s'appeler Georges Steiner, aux États-Unis ça a été Allan Bloom, en France il pourrait être Alain Finkelkraut. (…) Voici un grand secret : en matière de littérature, Barthes et Foucauld, Jakobson et Genette, De Man et Badiou ne sont pas l'essentiel. » On voit ici que Charles Dantzig, comme Brigitte Bardot sur sa Harley, n'a peur de personne…</p><p>Alors, finalement, qu'est-ce qu'un chef-d'œuvre ?</p><p>« Le seul critère irréfutable, c'est celui-ci : le chef-d'œuvre est une œuvre qui nous transforme en chef-d'œuvre. Nous ne sommes plus les mêmes une fois qu'il nous a traversés. Une œuvre de création normale, nous la maîtrisons ; un chef-d'œuvre s'empare de nous pour nous transformer. »<strong></strong></p><p><strong>* Charles Dantzig,<em> À propos des chefs-d'œuvre</em>, Grasset, 2013.</strong></p><p> </p>
Edouardhttp://blogres.blogspirit.com/about.htmlLes fugues du roi Sollerstag:blogres.blogspirit.com,2012-11-01:33242032012-11-01T01:05:00+01:002012-11-01T01:05:00+01:00 Un éditeur romand de mes amis, il y a quelques temps, se lamentait sur le...
<p><img id="media-129168" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogres.blogspirit.com/media/01/00/239260347.2.jpeg" alt="images.jpeg" /><strong>Un éditeur romand de mes amis, il y a quelques temps, se lamentait sur le déclin de la littérature française. « Pas de Sartre, pas de Camus, aujourd'hui, disait-il. Plus de monstres sacrés. Plus que des sous-produits commerciaux comme Christine Angot, Olivier Adam, Guillaume Musso. Quelle décadence ! »</strong></p><p>À cela, j'osai répondre que, tout de même, parmi les 700 romans de la rentrée, par exemple, il y en avait de tout à fait convenables, sinon remarquables. Et que peu de littératures pouvaient, aujourd'hui, offrir une telle richesse et une telle diversité. Je citai quelques noms : Quignard, Djian, Le Clézio, Sollers. » À ce nom, l'éditeur s'échauffa. « Sollers ? Mais ce n'est pas un écrivain. C'est du bluff. Du vent. Il n'a pas écrit un bon livre. » La discussion en resta là, chacun campant sur ses positions.</p><p><img id="media-129157" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jmolivier.blog.tdg.ch/media/00/02/349057970.28.jpeg" alt="images.jpeg" />Une semaine plus tard, je reçois le dernier livre de Philippe Sollers,<em> Fugues</em>*, 1114 pages, un recueil d'articles qui fait suite à <em>La Guerre du goût</em> (1994), <em>Éloge de l'Infini</em> (2001) et <em>Discours parfait</em> (2010). Une véritable somme (près de 5000 pages!) qui brasse et embrasse toute la littérature mondiale, d'Homère à Céline, de Casanova à Diderot, de Joyce à Proust, de la Chine aux avant-gardes italiennes ou allemandes. Une radiographie unique et remarquable de la littérature d'hier et d'aujourd'hui. Un regard d'aigle. Un scalpel affûté et précis. Bien sûr, Sollers y parle beaucoup de Sollers (entretiens, préfaces, réflexions sur ses livres). Mais pourquoi un écrivain n'aurait-il pas le droit de revenir sur ses livres — toujours peu ou mal compris ? Bien sûr, parmi les auteurs étudiés, il y a peu de Belges, peu d'écrivains africains (pourtant, les talents ne manquent pas). Pas de Suisse (même pas Rousseau !). Mais il y a Diderot, Baudelaire, Aragon, Montherlant, Melville, Hemingway, etc.</p><p>En prime, quelques fusées. Essais ? Poèmes ? Débuts de romans ? Comme ce texte intitulé sobrement « Culs ».</p><p>« <em>Dans chaque femme, donc, deux femmes.</em></p><p><em>L'une parfaitement présentable, bien élevée, cultivée, bien prise.</em></p><p><em>L'autre pleine de choses horribles, d'obscénités inouïes, avec son laboratoire d'insultes et d'injures, ses trouvailles hardies.</em></p><p><em>Elles ne se rencontrent jamais. C'est pourtant la même</em>. »</p><p>Ou encore cette phrase, énigmatique, dont j'attends du lecteur qu'il me livre le sens.</p><p>« <em>Le bon cul est toujours catholique, expérience de voyageur</em>. »</p><p><strong>* Philippe Sollers, <em>Fugues</em>, Gallimard, 2012.</strong></p>
Edouardhttp://blogres.blogspirit.com/about.htmlLucette Destouches a cent anstag:blogres.blogspirit.com,2012-05-03:33241482012-05-03T06:55:00+02:002012-05-03T06:55:00+02:00 par Jean-Michel Olivier Au mois de juillet, elle va avoir cent...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><img src="http://blogres.blogspirit.com/media/00/01/2305195401.jpeg" id="media-114399" alt="images-2.jpeg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><i><b>par Jean-Michel Olivier</b></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Au mois de juillet, elle va avoir cent ans et vit toujours à Meudon, dans le petit pavillon qu’elle occupait avec son mari, Louis Destouches, médecin des pauvres et écrivain maudit. Plus connu sous le nom de Louis-Ferdinand Céline. Le plus grand romancier du XX<sup>e</sup> siècle.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Elle, c’est Lucette Almanzor, née en 1912, abandonnée par sa mère et devenue, à force de discipline, une danseuse hors norme. Lucette aurait pu devenir danseuse-étoile, mais une méchante blessure au genou l’en empêche. Pourtant, on ne quitte pas la danse comme ça. À défaut d’être étoile, Lucette invente la « danse de caractère » qu’elle enseigne toute sa vie. Et pas à n’importe qui : Simone Gallimard (l’épouse de Claude), Françoise Christophe, Judith Magre, Françoise Fabian, la femme de Raymond Queneau, entre autres célébrités, suivent ses cours. C’est Lucette, pendant vingt ans, qui fait bouillir la marmite de Céline, devenu infréquentable après la guerre. C’est Lucette, encore, qui s’occupe de publier les inédits de son homme, dont <i>Rigodon,</i></span> <span style="font-size: 10pt;">qu’il achève juste avant de mourir. Et c’est Lucette, toujours, qui s’oppose à la réédition des fameux pamphlets de son mari, au prétexte que ces livres ont causé son malheur, et ruiné la vie de Céline.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Dans un livre épatant, <i>Céline secret*,</i></span> <span style="font-size: 10pt;">écrit avec Véronique Robert qui la connaît depuis trente ans, Lucette raconte sa vie avant Céline. Et après lui. La première rencontre : « Il avait un côté Gatsby, nonchalant, habillé avec soin, décontracté, il était d’une beauté incroyable. » <img src="http://blogres.blogspirit.com/media/00/01/3949354959.jpeg" id="media-114401" alt="images-1.jpeg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" />Nous sommes en 1934. Lucette a 22 ans, Céline 40 ans. Ils ne vont plus se quitter. Dans une de ses premières lettres, Céline lui écrit : « C’est avec toi que je veux finir ma vie, je t’ai choisie pour recueillir mon âme après ma mort. »</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Comme d’autres (Valéry, Camus) Céline est fasciné par les danseuses. Il donnerait tout Baudelaire, écrit-il, pour un corps de danseuse ! Pendant longtemps, jusque dans ses derniers jours, Céline vient assister aux cours que donnait Lucette, au premier étage du pavillon de Meudon. Et l’on peut dire que Céline réalise, par les mots, ce que Lucette accomplit avec son corps discipliné : une danse totale.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Elle l’a suivi partout, de Montmartre à Sigmaringen, refuge en 1944 de la bande à Pétain, du Danemark, où son homme connaît la prison, à Meudon, où le couple vint s’établir après la réhabilitation de Louis. Peu de vies d’écrivains sont aussi tourmentées, et rocambolesques, que celle de Lucette et Louis Destouches.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">À presque cent ans, Lucette ne mâche pas ses mots. Celle qui a tout partagé avec Céline, de 1934 à 1961, porte un regard sévère sur notre époque qui « donne au mépris de l’homme spirituel la violence d’une passion. » Ses confidences sur Céline, sa vie, son œuvre, son obsession de la mort, donnent à ce petit livre une force insolite.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;"><b>* Lucette Destouches (avec Véronique Robert), <i>Céline secret,</i></b></span> <span style="font-size: 10pt;"><b>Le Livre de Poche.</b></span></p>
JMOlivierhttp://jolivier.blogspirit.com/about.htmlLucette Destouches a cent anstag:jolivier.blogspirit.com,2012-05-02:33276282012-05-02T08:03:00+02:002012-05-02T08:03:00+02:00 Au mois de juillet, elle va avoir cent ans et vit toujours à Meudon, dans...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;"><img src="http://jolivier.blogspirit.com/media/02/00/1598004884.jpeg" id="media-114402" alt="images-2.jpeg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Au mois de juillet, elle va avoir cent ans et vit toujours à Meudon, dans le petit pavillon qu’elle occupait avec son mari, Louis Destouches, médecin des pauvres et écrivain maudit. Plus connu sous le nom de Louis-Ferdinand Céline. Le plus grand romancier du XX<sup>e</sup> siècle.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Elle, c’est Lucette Almanzor, née en 1912, abandonnée par sa mère et devenue, à force de discipline, une danseuse hors norme. Lucette aurait pu devenir danseuse-étoile, mais une méchante blessure au genou l’en empêche. Pourtant, on ne quitte pas la danse comme ça. À défaut d’être étoile, Lucette invente la « danse de caractère » qu’elle enseigne toute sa vie. Et pas à n’importe qui : Simone Gallimard (l’épouse de Claude), Françoise Christophe, Judith Magre, Françoise Fabian, la femme de Raymond Queneau, entre autres célébrités, suivent ses cours. C’est Lucette, pendant vingt ans, qui fait bouillir la marmite de Céline, devenu infréquentable après la guerre. C’est Lucette, encore, qui s’occupe de publier les inédits de son homme, dont <i>Rigodon,</i></span> <span style="font-size: 10pt;">qu’il achève juste avant de mourir. Et c’est Lucette, toujours, qui s’oppose à la réédition des fameux pamphlets de son mari, au prétexte que ces livres ont causé son malheur, et ruiné la vie de Céline.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Dans un livre épatant, <i>Céline secret*,</i></span> <span style="font-size: 10pt;">écrit avec Véronique Robert qui la connaît depuis trente ans, Lucette raconte sa vie avant Céline. Et après lui. La première rencontre : « Il avait un côté Gatsby, nonchalant, habillé avec soin, décontracté, il était d’une beauté incroyable. » <img src="http://blogres.blog.tdg.ch/media/01/01/1915680420.jpeg" id="media-114401" alt="images-1.jpeg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" />Nous sommes en 1934. Lucette a 22 ans, Céline 40 ans. Ils ne vont plus se quitter. Dans une de ses premières lettres, Céline lui écrit : « C’est avec toi que je veux finir ma vie, je t’ai choisie pour recueillir mon âme après ma mort. »</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Comme d’autres (Valéry, Camus) Céline est fasciné par les danseuses. Il donnerait tout Baudelaire, écrit-il, pour un corps de danseuse ! Pendant longtemps, jusque dans ses derniers jours, Céline vient assister aux cours que donnait Lucette, au premier étage du pavillon de Meudon. Et l’on peut dire que Céline réalise, par les mots, ce que Lucette accomplit avec son corps discipliné : une danse totale.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">Elle l’a suivi partout, de Montmartre à Sigmaringen, refuge en 1944 de la bande à Pétain, du Danemark, où son homme connaît la prison, à Meudon, où le couple vint s’établir après la réhabilitation de Louis. Peu de vies d’écrivains sont aussi tourmentées, et rocambolesques, que celle de Lucette et Louis Destouches.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;">À presque cent ans, Lucette ne mâche pas ses mots. Celle qui a tout partagé avec Céline, de 1934 à 1961, porte un regard sévère sur notre époque qui « donne au mépris de l’homme spirituel la violence d’une passion. » Ses confidences sur Céline, sa vie, son œuvre, son obsession de la mort, donnent à ce petit livre une force insolite.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span style="font-size: 10pt;"><b>* Lucette Destouches (avec Véronique Robert), <i>Céline secret,</i></b></span> <span style="font-size: 10pt;"><b>Le Livre de Poche.</b></span></p>
Bredinhttp://bar-zing.blogspirit.com/about.htmlLouis Ferdinand Célinetag:bar-zing.blogspirit.com,2011-01-25:20952492011-01-25T15:35:00+01:002011-01-25T15:35:00+01:00 En France communautaire quand Serge Klarsfeld exige Frédéric...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">En France communautaire</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">quand Serge Klarsfeld exige</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Frédéric Mitterrand obéit</span></strong></p><p><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;"><p style="text-align: center;"><a href="http://bar-zing.blogspirit.com/media/01/02/2924498230.jpg" target="_blank"><img id="media-554658" style="margin: 0.7em 0;" src="http://bar-zing.blogspirit.com/media/01/02/3753492652.jpg" alt="Louis-Ferdinand-Céline.jpg" /></a></p></span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;"> </span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Un clochard millionnaire critique littéraire</span></strong></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlAprès Tati et Céline, détruisons les pyramides!tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-01-23:32976282011-01-23T23:30:00+01:002011-01-23T23:30:00+01:00 Céline l’antisémite Pourquoi citer Cioran, philosophe du «no...
<p style="text-align: justify;"><b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/1714925300.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3802476481.jpg" id="media-75740" alt="celine1.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-75740" /></a></b><b>Céline l’antisémite</b><br /> <br /> Pourquoi citer Cioran, philosophe du «no future»? Parce que Frédéric Mitterrand vient de condamner l’écrivain Céline à cause de son antisémitisme. Certes Cioran n’a jamais écrit les monstruosités antisémites ni eu l’engagement politique de Céline. Pour ceux qui ne connaissent pas ce dernier voici un extrait repris de Wikipedia: <i>«Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l'élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n'a jamais été persécuté par les aryens. Il s'est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d'hybride.</i>» (L'École des cadavres, Paris, Denoël, 1938, p. 108).<br /> <br /> Il a encore écrit après la guerre des textes particulièrement virulents, revendiquant haut et fort un antisémitisme idéologique très poussé dans l’ordurerie de la pensée. On peine même à comprendre une telle nullité intellectuelle et cette pure méchanceté chez lui. Pourtant l’écrivain des débuts a écrit sur l’absurdité de la condition humaine et de la guerre.<br /> <br /> Ses romans ont une force exceptionnelle. Je me souviens avoir lu le Voyage au bout de la nuit à 16 ans. J’en ai été ébranlé, déstabilisé, pendant des semaines. Je ne pourrais pas rejeter Céline, son écriture, son talent, uniquement parce qu’il a été aussi ouvertement, aussi violemment raciste. Même si ce racisme me fiche la haine.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2626734438.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/1039549845.jpg" id="media-75743" alt="Celine3 - 1932 - voyage au bout de la nuit.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-75743" /></a><br /> <b>La victoire posthume du stalinisme</b><br /> <br /> Je comprends la difficulté qu’il y a à faire la part des choses. C’est le même problème avec le poète Brasillach, ou avec Aragon qui défendait le régime stalinien. Doit-on refuser à Aragon l’honneur dû à l’écrivain pour avoir soutenu une dictature et une idéologie totalitaire.<br /> <br /> Ce que je vois, et qui m’inspire le titre de ce billet, c’est le grignotage progressif de la libre pensée. On a effacé la pipe de Jacques Tati sur des affiches récentes, afin de le rendre conforme à la doxa actuelle. On réécrit l’histoire passée pour la faire correspondre à la volonté du présent. C’est la victoire posthume du stalinisme.<br /> <br /> Que l’Europe ait été le théâtre d’un antisémitisme déchaîné et dramatique, d’une violence exceptionnelle, et que cet antisémitisme ait largement gagné les sociétés de cette époque, c’est une réalité que nous ne devrons jamais oublier. Fascisme, stalinisme: les deux idéologies avaient une vision pour l’humanité - pas la même. L’une voulait libérer la société d’une <i><b>race</b></i> décrite comme exploitante. L’autre voulait libérer la société d’une <i><b>classe</b></i> décrite comme exploitante. Les deux idéologies ont eu leurs intellectuels pour les défendre. Les deux ont laissé une Europe délabrée. Mais nous devons faire la part des choses entre Céline l’écrivain et Céline le fasciste, entre Aragon le poète et Aragon le communiste.<br /> <br /> Nous devons admettre la complexité de l’humain sans quoi de nouvelles terreurs nous attendent. On nous prépare à ne jamais accepter la part d’ombre qui est en nous. Refuser d'honorer la part de l'écrivain du Voyage c'est refuser aussi de mettre en pleine lumière sa part d'ombre. Refuser celle de Céline, d’Aragon ou d’autres, c’est refuser la nôtre. C’est s’angéliser à bon prix.<br /> <br /> <br /> <b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/2882360451.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1189875727.jpg" id="media-75742" alt="pyramides-gizeh.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-75742" /></a>Tout détruire</b><br /> <br /> Dans cette logique de réécrire le passé ou de l’évaluer à l’aune du présent, quelle sera la prochaine tendance?<br /> <br /> Elle sera de plus en plus tirée vers l’absurde. Tout ce qui a été fait et dont nous ne voulons plus aujourd’hui devra être effacé, oublié, ôté de la carte géographique de la conscience et si possible de la mémoire. La nouvelle Terreur se met lentement en place. <i>Ils</i> ont compris qu’en procédant lentement l’obéissance s’incrusterait plus profondément. <i>Ils</i> vont réécrire le passé et nous enlever la mémoire. Ainsi le charbon et le mazout polluent: il faut détruire tous les chauffages centraux qui ont répandu leur chaleur, et tous les livres qui en parlent. La culture intensive détruit les sols: il faut éliminer autant d’humains qu’elle a permis d’en faire vivre.<br /> <br /> Les pyramides sont un gaspillage incroyable: utiliser autant de place pour seulement deux personnes n’est plus admissible! De plus elles sont le modèle de la société inégalitaire: détruisons les pyramides!<br /> <br /> <br /> Ou alors, si cette logique de la censure, de la réécriture de l’Histoire et de la pensée unique vous paraît aussi liberticide qu’à moi, procédons autrement. Rendons hommage aux grands écrivains, publiquement, Céline y compris. Mais rappelons en même temps à la télévision, devant le pays entier, quelle fut sa part d’ombre et sa monstruosité. Là est le vrai devoir de mémoire: ne pas l'ignorer. Il serait tellement plus fort, tellement plus pédagogique, de mettre les deux parts côte à côte en même temps.<br /> <br /> L’oubli proposé par Frédéric Mitterrand est un pas de plus vers la prochaine intolérance, la prochaine Terreur. Ne pas prendre en compte la complexité et les contradictions de l’humain c’est ouvrir la porte aux idéologies absolues ou à leur masquage. C’est lancer la population dans leurs bras. La tactique? Escamoter les problèmes, faire consommer sans penser, faire penser que tout a toujours été comme maintenant.</p> <p style="text-align: justify;"><br /> Je termine avec cette autre citation de Cioran:</p> <p style="text-align: center;"><b>«Tout absolu - personnel ou abstrait - est une façon d'escamoter les problèmes.»</b></p><p style="text-align: justify;">«Nous respirons trop vite pour pouvoir saisir les choses ou en dénoncer la fragilité. Notre halètement les postule et les déforme, les crée et les défigure, et nous y enchaîne».</p> <p style="text-align: justify;">Cette phrase d’Emil Cioran tranche avec sa période d’admiration de Hitler. Comme beaucoup d’autres à cette époque trouble il a été tenté par un régime fort capable de reconstruire un semblant d’avenir. Il a fait son autocritique par la suite.</p>
Bernard LECOMTEhttp://lecomte-est-bon.blogspirit.com/about.htmlLis-moi Céline...tag:lecomte-est-bon.blogspirit.com,2011-01-22:20942192011-01-22T11:14:43+01:002011-01-22T11:14:43+01:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4 /*...
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Cinématiquehttp://cinematique.blogspirit.com/about.html52tag:cinematique.blogspirit.com,2010-12-27:20478982010-12-27T10:45:00+01:002010-12-27T10:45:00+01:00 Elle le précède sans l'éclairer et il la suit sans la couvrir, le pire...
<p>Elle le précède sans l'éclairer et il la suit sans la couvrir, le pire étant qu'ils semblent s'en accommoder. </p><p>On reproche à l'inepte Yann Moix d'avoir blasphémé le 7ème Art en faisant jouer à Franck Dubosc une séquence de <em>L'Aurore</em> (entre autres pitreries formant la trame de <em>Cinéman</em>), mais en quoi le gribouillis illisible qui orne la sixième page de mon exemplaire de <em>Mort à Crédit </em>peut-il salir Céline ?</p><p>Devant un film, il faudrait parvenir à penser non pas malgré les images (comme le font les idéologues en se servant du cinéma sans jamais se confronter à la puissance de ses mythes), non pas sous leur régime exclusif (comme le Marché le programme chaque jour davantage), mais en atteignant une sorte de compréhension sereine, de contemplation active.</p>
Jipeshttp://jipesmood.blogspirit.com/about.htmlDu Blues, du blues, du bluestag:jipesmood.blogspirit.com,2006-03-05:6114862006-03-05T18:59:00+01:002006-03-05T18:59:00+01:00 Ce week end les Mojo , groupe de blues dans lequel j'officie à la...
<div align="justify"> <div style="text-align: center;"><br /></div> </div> <div align="justify"><img style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left;" alt="medium_mojo.jpg" src="http://jipesmood.blogspirit.com/images/medium_mojo.jpg" />Ce week end <a href="http://www.mojo.fr/extait.html">les Mojo</a>, groupe de blues dans lequel j'officie à la guitare et au chant, a célébré ses dix ans d'existence avec un concert exceptionnel au Caf Conc d'Ensisheim devant un public nombreux.</div> <div align="justify"></div> <div align="justify">Pour l'occasion les guest se sont succédés sur la scène, Phillippe Hammel, Marc Lehmuller, Chris Deremaux à l'harmonica, <a href="http://www.guyroel.com">Guy Roël</a> à la guitare, Jo Montemagni à la basse et Patrick Puledda à la batterie !</div> <div align="justify"></div> <div align="justify">Autant dire que les trois heures de concert sont passés à la vitesse de l'éclair avec cette brochette de talentueux invités.<br /></div> <div align="justify"></div> <div align="justify"></div> <div align="justify"></div> <div align="justify">Le plus beau compliment sur cette soirée m'a été fait par l'intermédiaire d'une note pleine de sensiblité et pleine de justesse sur le <a href="http://impressions.blogspirit.com/">Blog de Céline</a> qui avait fait le déplacement suite à mon invitation pour ce concert</div> <div align="justify"></div> <div align="justify"></div> <div align="justify"><a href="http://impressions.blogspirit.com/archive/2006/03/04/un-pied-dans-le-blues.html">Allez vite lire sa note !</a></div>