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Tania
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Le professeur et Outland
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-03-17:3110463
2014-03-17T08:30:00+01:00
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Septembre. Le professeur St. Peter n’avait pas fort envie de...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Septembre. Le professeur St. Peter n’avait pas fort envie de déménager ; sa femme, oui. Leur nouvelle maison est prête. Au lieu d’y occuper son nouveau bureau, il décide de louer un an de plus (il peut se le permettre à présent) la maison où il a l’habitude de travailler au grenier et de continuer à y soigner son jardin. Dans <em>La maison du professeur</em> (1925, traduit de l’anglais par Marc Chénetier), la romancière américaine <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Willa_Cather" target="_blank">Willa Cather </a>(1873-1947) nous livre le point de vue d’un homme dans la cinquantaine sur sa famille, ses étudiants, son travail, sa vie.</span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/2814438780.jpg" target="_blank"><img id="media-154754" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/274487106.jpg" alt="Lake_Michigan_730am_Beach_big.jpg" /><br /></a><span style="font-size: xx-small; line-height: 115%; font-family: arial, helvetica, sans-serif;" lang="EN-US">© </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: xx-small; line-height: 115%;"><a title="Le site de l'artiste" href="http://www.artchartow.com/paintings/West_Pond_Schoodic_Peninsula_2.php?menuitem=Subject&filter=lake&flag=0" target="_blank">Arthur Chartow, <em>Lake Michigan 7:30 a.m.</em>, 2007</a></span></p><p class="MsoNormal"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« Outland »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> est le nom choisi par sa fille aînée, Rosamond, mariée à Louie Marsellus, pour la grande demeure qu’ils ont construite près du <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Michigan" target="_blank">lac Michigan</a>. Le professeur se sent plus proche de Kathleen, la cadette, qui aime dessiner son portrait – </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« on prétendait souvent que St. Peter avait l’air espagnol »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">. Elle a épousé Scott McGregor, un journaliste, ils vivent plus modestement.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Son <em>« placard »</em> sous le toit n’a pas encore été vidé. Quand Augusta, la vieille couturière qui partageait la petite pièce avec lui <em>« trois semaines à l’automne, et trois autres au printemps »</em> (elle terminait à cinq heures, le professeur n’y travaillait en semaine que le soir) vient chercher ses affaires, il refuse qu’elle emporte ses mannequins, un buste et une silhouette en fil de fer – <em>« Vous n’allez tout de même pas m’embarquer mes dames ? »</em></span> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est dans cette pièce que St. Peter a consacré quinze ans à son essai majeur, <em>Aventuriers espagnols en Amérique du Nord</em>, malgré l’inconfort du vieux poêle à gaz qui brûle mal et l’oblige à entrouvrir la fenêtre pour ne pas s’asphyxier. Sa deuxième vie, menée de front avec l’enseignement auquel il tient : <em>« Un seul regard intéressé, un seul esprit critique ou sceptique, un seul curieux à l’esprit vif dans un amphithéâtre empli de garçons et de filles sans intérêt particulier, et il devenait son serviteur. »</em> Et surtout, de la fenêtre, <em>« il apercevait, au loin, juste à l’horizon, une vague tache allongée, bleue, embrumée – le lac Michigan, la mer intérieure de son enfance. »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/1886912397.jpg" target="_blank"><img id="media-154756" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3245886889.jpg" alt="Cather en anglais.jpg" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">A la nouvelle maison, Lillian, son épouse, veille à ce que son Godfrey mette bien sa jaquette et lui recommande d’être </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« plaisant et agréable »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> avec leurs invités du soir : leurs filles, leurs gendres, ainsi que Sir Edgar Spilling, un érudit anglais intéressé par ses recherches. Louie Marsellus anime le dîner en dévoilant à Sir Edgar, qui connaît </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« l’inventeur du moteur Outland »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">, l’origine de leur bonne fortune : Tom Outland, mort à la première guerre mondiale, quasi fiancé à Rosamond, avait rédigé un testament en sa faveur, et Louie, ingénieur en électricité, a réussi à faire passer son idée </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">« du laboratoire au marché ».</em></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">En silence, Scott et le professeur gardent au cœur un autre Outland : pour Scott, Tom était <em>« son condisciple et son ami »</em> ; pour St. Peter, l’étudiant le plus exceptionnel qu’il ait jamais rencontré. Seule Lillian vibre à l’unisson de l’ambitieux Louie Marsellus, élégant, raffiné, entreprenant, et le professeur observe depuis le mariage de ses filles à quel point la présence de ses gendres, de Louie surtout, réveille sa coquetterie et ses goûts plus mondains que les siens.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title=""Willa Cather ou la griserie des commencements" par Laurence Legoupil (Libération, 25/5/2009)" href="http://livres.blogs.liberation.fr/livres/2009/05/willa-cather-ou-la-griserie-des-commencements.html" target="_blank"><em>Mon Antonia</em></a> de Willa Cather fait partie des classiques étudiés par les jeunes Américains au collège. La romancière</span> <span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">excelle dans le portrait de ses personnages et dans l’analyse des relations, voire des tensions entre eux. Dans <em>La maison du professeur</em>, St. Peter, en plein bilan de la cinquantaine, considère que <em>« les choses les plus importantes de sa vie avaient toutes été le fruit du hasard ». </em>Qu</span></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">’</span><span style="font-size: medium;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Outland frappe un jour à sa porte a été <em>« un coup de chance qu’il n’aurait jamais pu s’imaginer. »</em></span></span><span style="font-size: 11px;"> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;">Il voudrait publier </span></span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">le journal que celui-ci a tenu au Nouveau-Mexique.</span><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;"> </span><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">« Le récit de Tom Outland »</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">, dont je ne vous dirai rien, m’a fait quelquefois penser à </span><a style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;" title="L'article d'Armelle Barguillet (La plume et l'image)" href="http://laplumeetlimage.over-blog.com/article-into-wild-sean-penn-82349543.html" target="_blank"><em>« Into the Wild »</em></a><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 18.399999618530273px;">, le film bouleversant de Sean Penn.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/1920684553.jpg" target="_blank"><img id="media-154757" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3066118512.jpg" alt="Cather rivages poche.jpg" /></a></p><p class="MsoNormal"><em style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">La maison du professeur</em><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;"> offre aussi des paysages et des saisons superbement dépeints. Le bleu et les ors de l’automne ou du couchant y reviennent comme des leitmotivs. Willa Cather, qui avait à peu près l’âge de son héros quand elle écrivait ce roman, propose une réflexion délicate sur le sens de la vie, sur ce qui compte vraiment et sur la solitude où nous conduit parfois la compagnie des autres.</span></p>