Last posts on chorégraphie2024-03-28T15:11:12+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/chorégraphie/atom.xmlPierre Vallethttp://www.paris14.info/about.htmlUne jeune fille de 90 anstag:www.paris14.info,2018-11-11:31261752018-11-11T09:31:00+01:002018-11-11T09:31:00+01:00 DVD Hôpital Charles-Foix d'Ivry : Un chorégraphe renommé au regard...
<p>DVD</p><p> Hôpital Charles-Foix d'Ivry : Un chorégraphe renommé au regard enjoliveur Thierry Thieu Niang, anime un atelier de danse pour des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Blanche Moreau âgée de 92 ans va tomber amoureuse de cet homme et renaître à la vie laissant de côté sa maladie. Cet émouvant film documentaire de Valéria Bruni Tedeschi et Yann Coridian, montre que la vieillesse peut parfois se révéler surprenante et faire des miracles. Sous nos yeux un peu ébahis on assiste à la transformation de cette femme qui va redevenir une jeune fille et se laisser totalement aller dans les bras de Thierry. Le chorégraphe au moyen de gestes doux, décomposés, et l'incitant à fermer les yeux, la soulève et la porte comme dans les films. Ils dansent ensemble sur des rythmes très variés et l'on voit Blanche radieuse et émerveillée comme une enfant. Elle se laissera aller à des paroles tendres et ira jusqu'à lui dire qu'il a de jolies mains, que c'est un vrai caïd et qu'elle éprouve des sentiments pour lui…" Ayant recours à l'autodérision, elle déclarera à cet artiste : "Que doivent penser les autres patients? Que j'ai aguiché un gamin.. Pourquoi je colle ce mec. En tout cas, tous les pensionnaires que ce soit Adélaïde, Pierrot, Gisèle et d'autres la regardent avec une certaine envie et subissent le charme de ce duo atypique… Ils sont en quelque sorte transformés eux aussi.</p><p>Marchant normalement avec une canne, c'est finalement toute seule que Blanche viendra de sa chambre. Or, au début du film on la voit s'écrouler sur la table de fatigue, le regard triste et dans le vide… Comme quoi il ne faut jamais perdre espoir, et toujours avoir en tête que l'individu possède des pouvoirs insoupçonnés que ce soit en tant que thérapeute, en tant que victime et quel que soit son âge… Un film riche en enseignement.</p><p>Agnès Figueras-Lenattier</p><p> </p>
TEKOAhttp://www.iconotekoa.com/about.htmlChorégraphietag:www.iconotekoa.com,2014-04-01:30002002014-04-01T22:49:54+02:002014-04-01T22:49:54+02:00 Répétition d'une chorégraphie dans l'église Sainte Bernadette de Lourdes....
<p style="text-align: center;">Répétition d'une chorégraphie dans l'église Sainte Bernadette de Lourdes.</p><p style="text-align: center;">Rassemblement Diaconia 2013.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-792647" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.iconotekoa.com/media/01/02/2922561609.jpg" alt="ChorégraphiesanctuaireLourdes-0855.jpg" /></p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlAkramkhadabratag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2011-03-08:22573552011-03-08T22:35:26+01:002011-03-08T22:35:26+01:00 Il y avait une place devant, mais j'avais une place au rang Q et j'y suis...
<p style="margin-bottom: 0cm;">Il y avait une place devant, mais j'avais une place au rang Q et j'y suis restée – sur le cul. Je ne connaissais <strong>Akram Khan</strong> que de nom (et encore, sans l'orthographe) mais nom de nom, il aurait été dommage d'en rester là. <strong><em>Vertical road</em> s'apparente à du contemporain sans le côté contempo, à du butô sans lenteur, à du hip-hop sans ouéch, à de la danse indienne sans délicatesse maniérée et à un art martial sans défaite. </strong>Cela ne ressemble à rien et ça a pourtant de la gueule, ce n'est rien de le dire.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=Vertical-Road-2.jpg" target="_blank"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Vertical-Road-2.jpg" border="0" alt="" width="322" height="214" /><br /></a></p><p style="margin-bottom: 0cm;">Les mouvements très ancrés dans le sol, genoux pliés, tête souvent relâchée, explosent et libèrent une énergie qui confine à la violence. Pas de portés mais des jetés ; ici, quand on déboule, c'est au sol. Les secousses qui agitent le corps vont des à-coups de la pulsation cardiaque aux spasmes frénétiques de la transe, tandis que la musique, indissociable des corps, martèle dans un crescendo qui alterne avec des moments d'acalmie, des battements de coeur plus ou moins essoufflé et assourdissant. Cela part des tripes et vous y prend. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai le cou qui part en avant, une épaule qui se rabat ou les abdos qui se contractent, tant nous fait entrer en empathie avec les danseurs la musique dont on finit par ne plus trop savoir si elle part du corps des danseurs, accompagne leur effervescence ou n'est que la résonance très amplifiée de notre propre être intérieur.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">On ne comprend pas toujours tout, mais on le vit. Ce n'est qu'en passant chez <a href="http://www.dansesaveclaplume.com/post/2011/La-danse-tribale-d-Akram-Khan" target="_blank">Amélie</a> que j'ai pu reconstituer le fil d'un homme qui, d'abord séparés des autres derrière une bache translucide (effet d'ondes <em>frappant</em>), s'immisce à leurs côtés et cherche à prendre l'ascendant sur eux, jusqu'à ce qu'il se retrouve exclu, à nouveau séparé par la bache mais côté public cette fois, et doive tendre la main (poser la sienne sur celle des autres, en contrejour) pour faire tomber le rideau (cette chute... après la <em>Prisonnière</em>, le <em>Funambule</em> ou <em>Kaguyahime</em>, je ne m'en lasse pas, c'est toujours aussi beau).</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Entre les deux, l'étranger arrive avec ses tablettes, qu'il pose droites comme les autres, d'abord immobiles et qu'il déplace comme des pions, soulevant au passage un nuage de poudre, entre poussière d'une tribu ancestrale et sable d'une contrée désertique (mirage d'<a href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2010/05/01/montrer-main-blanche.html" target="_blank">Amagatsu</a>). Quand ces être s'<em>animent</em>, ils sont possédés. Cela donne lieu à des scènes incroyablement fortes, notamment lorsque, oscillant sur les pieds et les mains, les genoux en l'air, ils avancent comme une armée de fourmis et colonisent la scène, ou se rassemblent en cercle, bras en l'air, <em>battle</em> sans idole. Dans cette étrange communauté où les filles ne se distinguent des hommes que par des chignons qu'elles portent très haut et qui les font ressembler à des mangas karatéka, on ne s'attire pas, on s'aimante. Et c'est alors un formidable combat où l'on porte atteinte à l'autre sans jamais le toucher (au summum de son pouvoir, les mains de l'étranger tournent autour d'une sphère imaginaire et c'est un autre qui, pris dans ce manège, s'en trouve malmené). Si les comparaisons n'introduisaient pas des connotations parasites, je dirais sans hésiter que des guerriers manga se battent à coup de champs magnétiques et finissent sans volonté aux mains de l'autre : sous <em>imperium</em>. Non moins fascinant est le moment qui suit où deux corps se retrouvent entremêlés plus qu'enlacés, dans un duo d'une sensualité ni suave ni animale, avant que la fille ne soit hissée sur les épaules de l'homme et que, genoux face à son torse, elle redresse son buste vers la lumière qui l'aspire, juste au-dessus d'elle. Moment de suspension. Et ça reprend - aux tripes, toujours. </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Pour les photos des saluts (quoique pas le même jour), voir chez <a href="http://palpatine42.free.fr/blog/post/2011/03/05/fantastique-Akram-Khan">Palpatine</a>.</p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlDanse sous influencetag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2011-01-27:20957982011-01-27T00:37:57+01:002011-01-27T00:37:57+01:00 [il est recommandé aux non-balletomanes, si jamais il se risquent à...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">[il est recommandé aux non-balletomanes, si jamais il se risquent à la lecture de ce billet, de sauter cette longue introduction – la lecture est déconseillée à tous les autres ^^ ]</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="text-decoration: underline;">Quand chorégraphe rime avec autographe</span>. Où il est visible que Palpatine déteint sur moi (s'agissant de n'importe qui d'autre, j'aurais intitulé la partie « Palpatine, sors de ce corps ! » mais là, on pourrait croire que mon surmoi a quelques difficultés à contenir mon inconscient, alors je vais m'abstenir). <br /><br />Pas un seul instant je n'ai regretté d'être repartie dans le froid pour assister à la <strong>soirée des danseurs-chorégraphes à l'amphithéâtre de Bastille</strong>. C'est un spectacle qu'il faut aller voir seul : même en étant assez loin dans la file, cela permet de se faufiler dans les places restantes trop étroites pour les couples ou les bandes d'amis. Après avoir salué d'un mal-aimable « évidemment, c'est pris » le pull qui gardait les places des proches de celui dont je me suis ensuite rendu compte qu'il s'agissait de Yann Chailloux, j'ai trouvé une place au premier rang, au bout du banc central. À peine assise, j'aperçois une femme très droite, très classe, un peu à l'écart en bout de banc ; je me lève pour aller saluer B#5.</p><p style="text-align: justify;">On est cerné de balletomanes, mes voisins de derrière veulent faire savoir tout le bien qu'ils pensent de leur « Marion » (Barbeau), mon voisin de gauche me montre Marie-Agnès Gillot juste derrière, que j'avais déjà repéré bien avant, Brigitte Lefèvre (idem) mais aussi Nicolas Paul et Emilie Cozette que je n'avais pu remarquée (comme de juste). Je crains d'ailleurs de l'avoir froissé, en lui expliquant que si je n'avais pas été voir d'autre cygne que celui de Lopatkina, c'était entre autres parce que Emilie Cozette ne me faisait aucun effet ; il s'est offusqué de la cabale honteuse qui l'accablait (j'ai essayé de ne pas penser à Victor Hugo), et l'a défendue en la présentant comme une danseuse d'une grande beauté, très discrète, qui mériterait vraiment d'être connue. Reconnue, peut-être ? Parce que bon, elle est étoile, tout de même... Toujours la même chose. Je peux reconnaître que c'est une bonne danseuse et assurément une très belle femme, mais qu'y puis-je si elle ne me fait aucun effet comme interprète ? Lorsque à la fin du spectacle j'ai demandé à mon voisin s'il était seulement balletomane ou s'il connaissait des danseurs, il m'a répondu qu'il connaissait des danseurs et s'est bien gardé de citer aucun nom à rebours de son enthousiasme à montrer qu'il était au courant de tout et de tout le monde, et j'ai compris que je l'avais froissé en rendant son étoile filante.</p><p style="text-align: justify;">Pour finir dans le Who's who ?, il faudrait ajouter Miteki Kudo, je crois, qui s'est faufilée dans les coulisses qui ont vu transiter pas mal de monde entre la salle et les coulisses. Ambiance familiale et amicale, donc, qui n'est mondaine que pour certains des (moins) proches parents, et dans laquelle le balletomane lambda peut s'amuser à tester son degré de balletomaniaquerie et se réjouir de ce que les danseurs de la « maison » soient solidaires et s'intéressent à ce qu'ils font les uns les autres.</p><p style="text-align: justify;"><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="text-decoration: underline;">Danse sous influence; écrire le mouvement et le danser</span></p><p style="text-align: justify;">Cette série de pièces courtes agencées dans une programmation bien pensée permet de découvrir les aspirations protéiformes d'artistes que l'on voit toujours dans les œuvres des autres. Protéiformes dans la mesure où la chorégraphie se joint à l'interprétation, mais surtout dans la mesure où l<strong>es styles qui se forment sont très divers et les influences, multiples, plus ou moins décelables selon le degré de maturité de ces jeunes chorégraphes </strong>(par l'expérience, mais aussi par l'âge). Beaucoup de noms me viennent à l'esprit et je me rends compte peu à peu que plus les pièces sont abouties, moins les influences sont clairement identifiables ou en si grand nombre que le brassage se fait nécessairement synthèse. En somme, <em>une</em> influence dominante suggère souvent que le style n'est pas encore très personnel (quoique pouvant être parfaitement maîtrisé, je pense notamment à Florent Melac), mais d'innombrables influences sont préférables à pas d'influence du tout, ce qui serait l'indice d'une certaine pauvreté dans le mouvement.</p><p style="text-align: justify;">Avec tout ce que cela comporte d'outré, j'ai joué à me demander par quoi les chorégraphes avaient été traumatisés...</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong>Allister Madin</strong> se prend pour Antonio Banderas dans <em>Take the lead</em> et nous sert un duo de danse hispano-latino-tango-flamenco sur pointes. <strong>C'est Allister Madin, il en fait trop, donc forcément, j'adore. </strong>La chemise ouverte jusqu'à la ceinture et la grimace de lover bad-boy sont un peu too much, mais comme il est plus galant que goujat avec sa partenaire, on se laisse entraîner sans refus (plus d'une fois cette soirée j'ai retenu ou plutôt contraint des mouvements involontaires qui cherchaient à reproduire dans mon corps la sensation de ce que je voyais, à <em>ressentir</em>, le verbe est bon). Le couple semble plus à l'aise dans la seconde partie que dans la première, pourtant plus soft, mais c'est peut-être précisément que la rencontre, où le contact s'établit, se dérobe et s'érotise, s'avère délicate lorsqu'en cherchant le regard de l'autre, on risque de surprendre celui du spectateur, à quelques mètres à peine, tandis que la seconde partie, fougueuse, fait montre d'une passion qui est nécessairement jouée, par les protagonistes aussi bien que par les danseurs. Coupe au carré cheveux lâchés et bientôt emmêlés, <strong>Caroline Bance</strong> relève alors le regard et le défi. Parti de passes attendues, quoique toujours efficaces, la chorégraphie surprend à deux trois reprises, par des portés ou des épaulements qui sont autant de revirements dans le duel de séduction qui s'est engagé. <br /> J'aime quand, sur pointes, appuyée sur les épaules d'Allister de dos, Caroline Bance fait un signe de refus, non pas de la tête, mais par une violente dénégation de la jambe, agitée en attitude parallèle, le genou au niveau des hanches de son partenaire qui, tandis qu'elle se cabre, reste immobile, campé sur ses jambes écartées. <br /> J'aime quand, face à lui (qui nous fait face, cette fois-ci), elle se plante avec aplomb en quatrième sur pointes, le visage immédiatement détourné de lui, visage qu'elle ne dérobe donc pas mais qu'elle lui refuse, avec toute la violence de la gifle qu'elle provoque et qu'il ne lui donne pas. <br /> J'aime quand leur face à face est déséquilibrée, qu'elle est suspendue à ses bras et qu'il la traîne sur toute la diagonale de la scène, à reculons et à toute vitesse, en la tenant par le cou : on se sait plus s'il la tire à lui ou si elle lui fonce dessus comme sur un torero. <br /> El Fuego de la pasion : Allister nous fait son cirque, dans l'arène de l'amphi marquée par une guirlande lumineuse. <em>C'est trop !</em></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><em>Melancholia Splenica</em></strong> (les titres en français n'ont pas bonne presse : trop compréhensibles ? Trop peu évocateurs ?), loin de vous filer le spleen, vous refile plutôt la bonne humeur de <em>Genus</em>. <strong>Quoique peut-être pas aussi jubilatoire que la chorégraphie de Wayne MacGregor, la pièce de Florent Melac ne laisse pas d'être réjouissante.</strong> La copie ne souffre d'aucune pâleur, si l'on veut y voir une copie plus qu'une continuation ou une variation sur un même vocabulaire chorégraphique (en même temps les costumes similaires n'aident pas). Wayne McGregor avait traumatisé de nombreux spectateurs au motif qu'il traumatisait le corps des danseurs nombreux à se blesser, mais le seul traumatisme qui trahissent ces danseurs-chorégraphes est un enthousiasme tout ce qu'il y a de plus fécond.<br /> Ajoutez à cette intelligence précoce (17 ans, apparemment – ce qui explique aussi l'influence quasi unique du chorégraphe anglais, dans laquelle il a du baigner l'année dernière et qui, dans l'enthousiasme, n'a pas vraiment eu le temps d'être confrontée à d'autres) des interprètes pleinement engagés dans le mouvement (Sylvia-Cristel Martin, aux bras aussi déliés que les jambes ; Charlotte Ranson, dont le visage magnifique ajoute à la présence ; Julien Meyzendi chez qui j'apprécie l'emplitude de mouvement, et Maxime Thomas qui, m'apprend mon voisin, vient de chez McGregor himself), et vous obtenez une <em>pure</em> danse !</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">La table en fond de scène et la musique de Bach sur laquelle Lydie Vareilhes a mis en geste le « vertige existentiel » d'un individu solitaire m'a immédiatement fait penser au <em>Jeune homme et la mort</em> dont le spectre a hanté tout <strong><em>Le pressentiment du vide</em></strong> pour en souligner à chaque instant le manque de force. Il y a de l'idée, une scénographie, des enchaînements de bras ingénieux et une belle intention, mais, outre un curieux décalage avec la musique (ce n'est pas que l'interprète n'est pas en rythme, juste que cela ne colle pas bien), on ne peut pour l'instant faire guère mieux que de pressentir les qualités de la jeune chorégraphe (22 ans), qui doit encore mûrir (mais on devrait pouvoir lui faire confiance, elle l'inspire, en tous cas) et de Letizia Galloni, qui a besoin de s'étoffer (à commencer au sens très littéral par se remplumer).</p><p style="text-align: justify;"><br />Pour la pièce de <strong>Bruno Bouché</strong>, un des plus aguerris, il m'a fallu <em>chercher</em>. Sur ma lancée Roland Petit, j'ai d'abord pensé à <em>Proust ou les intermittences du cœur</em> à cause du « combat des anges » entre Morel et Saint-Loup, mais j'ai ensuite bifurqué vers <em>Siddharta </em>pour le côté initiatique du duo entre deux hommes, sans toutefois écarter une possible influence béjartienne, spirituellement plus nourrie. Le crâne rasé d'<strong>Aurélien Houette</strong> me rappelle aussi celui de Russell Malliphant, mais cela commence à faire beaucoup. Avec ses yeux très clairs et son regard perçant, le danseur est imposant – presque dérangeant. À côté d'un Erwan Le Roux en noir, replié sur son être douloureux, i<strong>l incarne une puissance lumineuse, qui est peut-être la plus violente lorsqu'elle est la plus tranquille et qu'il tourne simplement sur lui-même bras écartés... </strong>et pourtant la chorégraphie est recherché et les portés, des poses où l'équilibre est toujours tension entre les deux personnages. <strong>L'aigle blanc cherche clairement à dominer l'autre, sans aller pour autant jusqu'à l'écraser.</strong> Autant dire que pour un combat du bien contre le mal, il faudra repasser ; ou alors l'envisager de façon beaucoup moins simpliste que le jeu de couleur y invite et voir le mal non pas incarné par mais <em>dans </em>le danseur en noir (pour ainsi dire malmené par l'espèce de prêtre blanc presque féroce), mal ou faiblesse qu'il combat en se confrontant à la puissance de l'autre. <strong><em>Bless-ainsi soit-IL.</em></strong></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /></p><p style="text-align: justify;">Souvenir <strong><em>Fugitif</em></strong> d'un trio de Nacho Duato avec Vladimir Malakhov, mais en le revoyant, force est de constater qu'il n'y a de commun avec la chorégraphie de <strong>Sébastien Bertaud</strong> que (la tenue et) le p<strong>laisir de voir exploser la puissance de trois danseurs à l'unisson</strong>. On distingue encore l'influence de Mc Gregor, quoique de façon moins marquée que chez Florent Melac ; elle est moins dans le vocabulaire que dans la démarche, notamment avec la recherche des lumières - bon, après avoir vu une pièce de Russell Malliphant, forcément, ce n'est pas ce qu'on retient. La danse en tant que telle me plaît davantage que sa mise en question technologique ou que sais-je encore, et la première partie, plus que la seconde, où l'on découvre pourtant avec plaisir <strong>Laurène Levy</strong> dans des pas de deux à partenaire variable (et une pose estampillée Forsythe, une – même sans jamais avoir vu <em>In the middle </em>en entier, on la reconnaît), avec <strong>Sébastien Bertaud, Axel Ibot, Daniel Stokes</strong>. Il n'est pas impossible que mon taux d'hormone ait renforcé mon enthousiasme pour cette pièce (notamment pour le dernier dont les jambes feraient presque oublier que les danseurs finissent par danser torse nu en mini-short).</p><p style="text-align: justify;"><br />Ce n'est pas sur du Chopin que s'ouvre <strong><em>Nocturne</em>, de Nans Pierson</strong>, mais sur des cris de sirènes qui ne cessent que lorsque le pianiste commence à jouer. <strong>S'ouvre alors un étrange bal, où Juliette Hilaire, en simili chemise de nuit (à la <em>Parc</em>) et Alexandre Gasse dansent</strong> comme seuls (comme s'ils n'étaient pas entrés en même temps que le pianiste), <strong>dans un style très « romantique », avec... des masques à gaz. </strong>C'est d'autant plus curieux que le lyrisme de leur danse pourrait autrement prétendre à quelques camélias, par exemple. J'essaye d'abord d'en faire abstraction pour goûter la danse et quand je les oublie un instant, ils reparaissent sous forme de groin et rendent les danseurs encore plus difformes. Je me sens d'autant plus gênée qu'ils ne semblent d'abord pas gêner les danseurs – enfin, leur personnage- comme si le masque à gaz, plus qu'intégré à leur vie, l'était à leur physionomie (des groins, oui). <strong>Puis le couple s'arrête face à face, les amants prennent leur souffle comme s'ils allaient plonger, ôtent leur masque et retiennent leur respiration jusqu'à pouvoir l'expirer dans la bouche de l'autre – un baiser, en d'autres termes, en d'autres temps.</strong> Puis la danse reprend, comme à regret, regret de ne pas pouvoir atteindre l'autre. On sent qu'ils supportent de moins en moins cet attirail respiratoire, qui toujours s'interpose entre eux. Lorsque, à nouveau, ils plongent l'un dans l'autre, le garçon refuse de mettre son masque. La jeune fille (qui connaît visiblement les consignes d'avion) remet le sien avant d'appliquer celui de son amant sur son visage, qu'il dérobe. Le masque tombe et, sous le regard horrifié de la jeune fille, le garçon ne tarde pas à faire de même. La musique s'arrête. Je crains un instant que la jeune fille décide à son tour de cesser de ne pas pouvoir respirer et rejoigne le mythe de Juliette dans un double suicide, ce qui aurait considérablement atténué le geste de son amant, en l'inscrivant dans un cadre trop connu pour ne pas être devenu d'une certaine manière insignifiant (et puis, souvenez-vous, lorsqu'une tragédie se répète, elle tourne à la farce). <strong>Bien plus terrible, la jeune fille affronte la vie</strong>, devant le corps inerte du jeune homme mort ; le pianiste sort sous le bruit des sirènes et la jeune fille reste seule, en vie. <br /> La pièce est forte et le chorégraphe aussi, d'avoir réussi à transposer la tension dramatique de la danse en elle-même lyrique à son interruption, romantique au sens fort (non-mièvre) du terme. J'aurais juste aimé que le premier baiser arrive plus vite pour être d'emblée dans l'histoire mais peut-être était-ce volontaire et que Nans Pierson a cherché à susciter sinon de la gêne, du moins un flottement, un trouble.</p><p style="text-align: justify;"><br /><strong><em>Près de toi</em></strong> mais pas forcément de moi. Même si j'apprécie davantage Marine <strong>Ganio</strong> que son frère, je n'en ai pas moins eu du mal à apprécier la proposition de Myriam Kamionka et Franck Berjont sur le thème de l'amour fraternel (et sororal). Il y a des moments-bulle (coupés par des noirs qui n'en sont pas vraiment à cause des vêtements blancs – robe très réussie- et de la musique qui ne s'interrompt pas) et des mouvements qui ont une certaine densité (sans que je parvienne à savoir si c'est du fait des interprètes ou de la chorégraphie) mais cette curieuse apesanteur ne m'a pas franchement fait planer.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Takeru Coste est me1 ; <strong>Samuel Murez, <em>me2</em></strong>. Il est le personnage éponyme de cette pièce schizophrènique et c'est bien normal à le voir, car il ne fait vraiment qu'un avec sa gestuelle à la fois souple et hyper-nerveuse – hyper-rythmée, faudrait-il dire, tout comme la parole qui se dévide à tout barzingue, en un discours complètement dingue et concasse les mots jusqu'à ce qu'ils soient un pur jeu sonore au rythme jubilatoire (un peu comme dans 101). <strong>Là où la pantomime est de la danse mimée, <em>me2</em> est du mime dansé</strong>. Le visage fardé de blanc, les danseurs nous offrent un duo d'une inventivité folle et follement poétique, traversé de part en part par un humour qui jamais n'annule le mouvement (mais au contraire qui en découle), avec une énergie <em>Splendid</em> (j'ai dit blanc, le masque de maquillage, pas vert) ! Rien que leur démarche... grandes enjambées, dos courbé, cou relevé, et bras balanciers terminés par des mains en pelles à tarte, ondulantes – on les croirait <em>voir</em> passer le temps, au travers de ces mains-passoires, mais on ne fait évidemment que le croire, parce qu'on ne voit pas le temps passer. J'aurais presque ri de ma fascination tellement j'étais enthousiaste.</p><p style="text-align: justify;"><br />Dans <em>Le Funambule</em>, Angelin Preljocaj avait abusé de la poudre pailletée ; <strong>Mallory Gaudion</strong>, lui, a un problème avec l'alcool. Des verres disposés en une ligne tel un rail de coke, des postures torturées pour les rattraper et finir par en faire un petit tas. Même si, contrairement à B#5, j'aime la musique d'Arvo Pärt (et pas qu'un peu), l'ennui a parfois affleuré : j'ai vraiment du mal avec le chorégraphe maudit (sans compter que l'image d'un apprenti chanteur coiffeur à la Nouvelle Star s'est superposée à lui – ce doit être la mèche, toutes mes excuses- pour en faire un rebelle de la sociétyyy). Qu'on ôte à <strong><em>Narkissos</em></strong> son narguilé et alors pourquoi pas.</p><p style="text-align: justify;"><br />La soirée a fini par un grand éclat de rire. <strong><em>Ça tourne à l'amphi...</em></strong> ça : les roues du vélo sur lequel Yann Chailloux débarque ; les hanches de Jennifer Visocchi en hauts talons, gros pull sexy, collants rouges et superstar (quelles jambes ! Comment fait-on pour avoir l'arrière des cuisses si musclé ?) ; les poules de Matthieu Botte en beau gosse qui se la pète ; les yeux d'Isabelle Ciaravola en diva qui a besoin de petites mains pour être repoudrées (mains qui sortent de fentes dans un paravent noir, simple mais chouette artifice) ; les trois petits films que s'est fait <strong>Béatrice Martel </strong>et qu'elle nous présente pour notre plus grand plaisir – et puis s'en vont. <strong>Ambiance détendue pour un divertissement de qualité : on nous apporte les coulisses sur un plateau</strong>, en deux temps, trois mouvements, quatre clips :</p><p style="text-align: justify;">Clip campagne « tapis d'amour, premier baiser »</p><p style="text-align: justify;">clip urbain, banc de filles et beau gosse</p><p style="text-align: justify;">clip noctambule, trois accords façon fatale</p><p style="text-align: justify;">clip clap trop poudrée...</p><p style="text-align: justify;">Un coup de coeur particulier pour le premier avec un Yann Chailloux trop choupi et une <strong>Marion Barbeau trop sexy dans sa robe-short de tennis et soquettes blanches.</strong> De quoi envoyer au tapis (d'herbe synthétique sur lequel ils sont assis) les commentaires sarcastiques que d'habitude on entend toujours avec les chansons de Carla Bruni. Je ne sais plus qui était le thé et qui la tasse mais toujours est-il que cette soirée était ma tasse de thé. En guise de petit gâteau à tremper dedans : un sourire d'Allister Madin à la sortie.</p>
Frédéric Jouethttp://atelierduregard.blogspirit.com/about.htmlJournal 50tag:atelierduregard.blogspirit.com,2010-12-23:20446662010-12-23T06:58:00+01:002010-12-23T06:58:00+01:00 descendre l’escalier qui ouvre sur l’océan face à l’objectif la figure...
<p style="text-align: justify;">descendre l’escalier qui ouvre sur l’océan face à l’objectif la figure plongée dans l’obscurité comme mettre en scène le désir lieu-dit le corps incapable de se défaire et contraint de s’épuiser là dans le train champs de neige piano République sur le banc l’homme penché cherche de sa main à prendre appui dans le vide ralenti chorégraphie du corps tombant signal fermeture automatique des portes</p><p><a href="http://atelierduregard.blogspirit.com/media/02/01/3171562287.jpg" target="_blank"><img id="media-544793" style="margin: 0.7em 0;" src="http://atelierduregard.blogspirit.com/media/02/01/3247651370.jpg" alt="Portrait 17122010.jpg" /></a></p><p>Bande son _Shannon Wright<em> Chair to room</em></p><p><a id="media-544792" href="http://atelierduregard.blogspirit.com/media/01/02/798343659.pdf">Journal50.pdf</a></p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlTrisha Brown Dance Companytag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-10-20:18405902009-10-20T11:24:08+02:002009-10-20T11:24:08+02:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
<p class="MsoNormal"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman";} --> <!--[endif]--> Après m’être fait draguée par une femme sur un banc derrière le théâtre de Chaillot (mais ceci est un autre post), j’y ai rejoint Palpatine devant l’entrée, en marron de la tête aux pieds – mais je n’ai pas eu la présence d’esprit de lui demander si cela avait un quelconque lien avec le nom de la chorégraphe que nous allions voir : ce serait peut-être pousser le vice un peu loin. Il en serait néanmoins capable, à n’en pas douter ; de mon côté, cela aurait plutôt tendance à m’évoquer un brownie…Il suffirait d’y ajouter des bougies pour accompagner cette première partie de cadeau d’anniversaire – bah oui, quoi, j’ai 21 ans toute l’année ^^</p> <p class="MsoNormal">On est placé à peu près au même endroit d’où j’avais vu Maliphant (pas de lien, la note est passée dans le flot des activités – je garde pour moi ce que sa danse avait d’hypnotique), i.e. assez haut et sur le côté, mais, c’est la magie des salles de spectacles conçues pour voir et non pour être vu, le dénivelé d’un rang à l’autre est tel qu’on y voit parfaitement.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/TrishaBrownLamourauthtre.jpg" width="311" border="0" height="374" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Le programme comporte trois pièces, créées à un peu plus de dix ans d’intervalle l’une de l’autre : cet itinéraire dans le parcours chorégraphique de Trisha Brown était donc parfait pour découvrir sa gestuelle. Et son évolution, sur laquelle le programme insiste lourdement en martelant le mot « rupture » : peut-être est-ce du fait que je ne la connaissais pas et qu’il ne m’a pas fallu moins des trois pièces pour tâcher d’identifier ce qui constituait la <i>façon</i> de cette danse – toujours est-il que je n’ai pas remarqué de rupture très nette, plutôt une lente structuration, chaque pièce me paraissant plus aboutie que la précédente (du coup, l’ordre chronologique respectait également le crescendo que réclament les programmes composites).</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Il m’a fallu un certain temps pour <b>comprendre comment le mouvement pouvait apparaître à la fois brutal (brouillon ?) et ciselé</b>. Je crois avoir fini par deviner : <b>il se propage à travers le corps comme un onde de choc, amorcé par un geste volontaire, puis répercuté dans le corps jusqu’à ce que la constitution de ce dernier lui oppose résistance, et il repart alors en sens opposé</b>, d’où l’apparence de brutalité et de pantin désarticulé.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">C’est d’ailleurs curieux : du Forsythe (celui qui est dansé à l’opéra de Paris, donc encore soft) par exemple ne donne pas une telle impression alors qu’il outrepasse les limites « naturelles » du corps bien plus que ne le fait (semble le faire ?) Trisha Brown – comme si la maîtrise affichée chez le premier transformait en force ce qui apparaît comme brutalité chez la seconde. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas même sous-entendu : le vocabulaire de Trisha Brown ne me semble pas plus facile à acquérir ; il doit requérir un travail énorme, et c’est le genre de style chorégraphique que je préfère de loin regarder que danser (surtout que les danseuses passent une partie non négligeable de la troisième pièce la tête en bas…).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Quant je parle de brutalité, je pense à une force brute, dégagée de toute connotation de violence. <b>Cette danse est pleine d’angles et n’en est pas moins remarquable par sa fluidité, puisque, tout choc qu’il puisse être, le geste se propage comme une onde, et jamais ne cesse, quand bien même un mouvement particulier peut s’interrompre et un autre prendre le relais</b>. Pas de « pas » identifiable (peut-être simplement parce que je n’en connais pas les noms – si tant est qu’ils existent – éternel problème du mot et de la chose), rien d’arrêté ou de sec.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>Set and Reset</i> (1983)</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Une espèce de tente flanquée de deux pyramides sert de toile de fonds à la projection de multiples carrés de films, images d’archive (course d’aviron, scènes de foule etc.), nous semble-t-il aujourd’hui. Puis le bidule de Robert Rauschenberg est levé (pas enlevé, néanmoins, les bobines continuent à tourner dans l’indifférence générale – admettons (enfin admettez) que je me constitue genre à moi seule) et la danse entre en scène. Le terme de « plasticien » me rend toujours perplexe d’avance et ce n’est pas cette pièce qui infléchira ce préjugé. Cet élément (peut-être devrais-je dire « dispositif scénographique ») est comme un grumeau dans la soupe : il n’en gâche pas le goût, mais on s’en passerait volontiers – d’autant plus que je ne vois pas le rapport avec la choucroute, il n’y a aucune interaction entre les films et la danse.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=SetandReset.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/SetandReset.jpg" border="0" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Heureusement, la danse ne fait pas truc expérimental daté : le mouvement s’articule (ou se désarticule, c’est selon), toujours neuf, dans des costumes fluides, de couleur comme de forme inidentifiables. Mon œil met du temps à savoir par quel bout de la lorgnette regarder, s’il est vrai qu’il n’y a pas ou qu’il n’y a que <b>très peu de structures immédiatement lisibles : duos, trios, groupes se forment et se défont, désolidarisés, synchronisés ou en canon</b>, chacun marchant alors dans les pas de l’autre à son rythme propre (celui de la musique, vous entends-je suggérer ; mais il n’y a pas vraiment de musique, elle est « originale » et s’apparente pas mal au bruitage – rien d’auditivement offensant néanmoins). Le mouvement se reprend et se défait, set and reset, à l’image de la colonne que forment à un moment les danseurs sans jamais tous rentrer dans le rang. Et hop que je t’attrape au passage. Et que je me défile. <b>Aussitôt fait, aussitôt refait, et ce qui est refait défait en partie ce qui précède : le geste est toujours dans l’instant, sur le plateau (set), et il n’existe déjà plus à la seconde suivante (reset, compteurs à zéro) - que comme impression qui se lie et se fond aux suivantes (<i>Set and Reset</i>, la chorégraphie, ce qu’il reste de la danse).</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le salut semblait également faire partie de la chorégraphie. Alors que souvent, même lorsqu’il s’agit d’un corps de ballet rompu à l’alignement le plus strict, les danseurs s’avancent en une ligne zigzagante et maladroite, saluent de façon plus ou moins synchronisée ou en cascade, et reculent à contretemps, hésitant à poser une pointe en béquille, ici, la ligne des danseurs est ondulante, forme un manège pour se déployer et comme à la parade équestre, (ou comme l’aiguille d’une montre, d’un radar…) forme un quart de cercle pour repartir en coulisses, celui côté jardin traversant toute la scène, et celui côté cour faisant presque du sur place. La classe du détail.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>You can see us</i> (1995)</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Une femme (Leah Morrison), de dos et un homme (Dai Jian), de face, interprètent la même chorégraphie en miroir. Aucune interaction entre les danseurs, sinon la symétrie de leur place dans l’espace, comme les deux visages d’une carte à jouer.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le programme nous suggère une « réflexion sur la gémellité » - j’adore ces termes généraux qui cachent autant qu’ils trahissent la confusion de celui qui se voit dans la nécessité d’écrire quelques lignes pour un programme, qui n’a pas la place pour un quelconque développement et qui lance des pistes tout à trac.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Il nous apprend également, ce je trouve bien plus intéressant, que ce duo est le recyclage d’un solo que Trisha Brown dansait à l’origine de dos. Du coup, le danseur de face paraît presque un intermédiaire entre le public et la danseuse de dos ; celui-là, aussi présent soit-il (regard frontal au public) ne fait que renforcer la curiosité que suscite celle-ci. Elle nous tourne le dos, et le face à face du public avec le danseur (assez génial, il faut bien le dire) efface excuse l’impolitesse de la danseuse, par laquelle on se laisse alors d’autant plus fasciner. Impolie, peut-être, mais impertinente, certainement pas : au grand regret de Palpat’, elle ne nous montre pas ses fesses en guise de salut. N’empêche qu’un dos à dos tournant aurait été amusant, genre les deux faces de Janus.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>L’Amour au théâtre</i> (2009)</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><br /></b></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/trishabig.jpg" width="284" border="0" height="216" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">De loin la pièce que j’ai préférée, et pas uniquement parce que je commençais à me faire à la particularité de la gestuelle, ou que les danseuses portaient des pantalons oranges (mais c’est un détail non négligeable, qui m’a d’emblée mise dans d’excellentes dispositions, ne le nions pas. Le haut blanc des danseuses rappelait par ailleurs le pantalon des danseurs dont la tenue était complétée par un T-shirt gris – je dois reconnaître que le gris s’accorde mieux au orange que le noir ; il faudra que j’y pense pour éviter le look halloween).</p> <p> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Je ne sais pas si Trisha Brown s’est éloignée de ses expérimentations pour se rapprocher du goût du public, si celui-ci s’est formé ou si les recherches de la chorégraphe, en s’étoffant, se sont nourries de ce dont elle semblait d’abord s’être éloignée, mais quelques figures géométriques distinctes et la symétrie (qu’elle soit suivie ou joyeusement mise à mal) rendent les ensembles beaucoup plus agréables (parce que / ou plus simples ?) à regarder. Peut-être aussi cette impression est-elle du à la musique qu’il est impossible cette fois de qualifier d’ « effets sonores », puisqu’il s’agit d’extraits d<i>’Hippolyte et Aricie</i>, de Rameau.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Des images de <i>Que ma joie demeure</i> me sont revenues à l’esprit, sans que je sache très bien pourquoi, s’il est vrai que cette pièce de danse baroque de Béatrice Massin n’a a priori rien à voir avec l’Amour au théâtre. Couleur des costumes ? (J’aurais très bien pu songer à la Bayadère, tant que j’y étais…). Symétries défaites ? musique ? Les associations d’idées sont parfois curieuses.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/lamourauthtrebrownphotoJCervantes.jpg" width="291" border="0" height="194" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Dès le tout début, <i>l’Amour au théâtre</i> m’a plu, avec ses danseuses dans les bras des danseurs, tête en bas, et les jambes remplaçant curieusement les bras. Porté tête en bas, jambes pliées à l’équerre et décalées l’une par rapport à l’autre, on retrouve une position qu’on avait déjà aperçue dans <i>Set and Reset</i> (et qui me fait penser aux nymphes attrapées par les satyres de la <i>Sylvia</i> de Neumeier).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Mieux vaut ne pas imaginer les coups que les porteurs doivent s’être pris en répétition, lorsque les danseuses passent les pieds autour de leur cou, ou les enlacent rapidement de leurs jambes tentaculaires. Ce moyen de se caler par le pied flex revient par exemple lorsque deux danseurs se trouvent chacun en arabesque décalée et qu’ils ne sont retenus que par le pied de l’autre, qui assure l’équilibre de la figure. En réalité, d’une manière générale, le terme de « porté » ne convient pas très bien ici : <b>le jeu de balance et de contrepoids est tel que celle qui est soulevée devient bientôt porteuse, contrepartie logique mécanique du mouvement qui se répercute de l’un à l’autre</b>. Les « portés » ne sont d’ailleurs pas l’exclusivité du couple ; on s’y met parfois à plusieurs pour « manipuler » un(e) ou plusieurs danseur(s)/seuse(s), comme par exemple dans ces espèces de temps de flèches.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=trishabrownlamourauthtre-photoSBerg.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/trishabrownlamourauthtre-photoSBerg.jpg" border="0" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">En bref, j’ai adoré cette pièce.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Alors qu’on s’apprêtait à lever le camp, une voix a annoncé la projection de deux films de ou sur Trisha Brown. Tant qu’à faire… on se recentre sur les places des non-curieux, et c’est parti pour du bizarroïde.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>Water Motor</i> (1978)</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le premier film est en réalité composé de deux films distincts ou plutôt du même film, mais visionné la première fois en lecture normale, la seconde, au ralenti. On y voit <b>Trisha Brown herself, dans des mouvements saccadés d’une telle vitesse que lorsqu’on baigne dans la seconde version, on se dirait presque que la première était en accélérée. Le ralenti, en effet, n’entame curieusement rien du mouvement, il le laisse plutôt s’épanouir, en montre les articulations et surtout le rythme</b> : on ne peut que constater la qualité du mouvement, retenu, lancé, suspendu, ralenti et accéléré (impression de lenteur et de vitesse normale dans la seconde version). Le tout se déroule sans musique ; pour la seconde version, c’est effectivement beaucoup plus pratique, puisque la musique n’aurait pas supporté le ralenti (en tout cas, pas au point que le processus se fasse oublier).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">En lisant le témoignage de Babette Mangolte, qui l’a filmée, j’ai découvert que l’absence de son n’était du qu’à une contrainte technique et que c’est par hasard que cela s’est trouvé utile pour le ralenti (prise de vue qui n’était pas préméditée mais s’est faite sous le coup d’une impulsion). Je vous invite d’ailleurs à aller lire le <a target="_blank" href="http://www.babettemangolte.com/maps2.html">récit de cette expérience</a>, qui comporte quelques remarques très justes. (On peut aussi y visionner le film, mais ce sera peut-être plus commode sur <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=PZ7QXyQoSeQ">youtube</a><a href="http://www.youtube.com/watch?v=PZ7QXyQoSeQ"></a> – début à 2’18).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><span lang="EN-GB" xml:lang="EN-GB">“The only thing I feel sorry about is that I didn’t have the money to shoot with sync sound. The solo was silent anyway and performed with no music. <b>But a silent film does not create the impression of silence. It is sound film that has created silence in motion picture.</b>”<br /></span></p> <p class="MsoNormal">Le silence serait plutôt l’absence de certains sons que leur inexistence totale ; et c’est vrai que le film dégage un sentiment d’irréalité en étant coupé de tout souffle ou crissement des pieds sur le sol, qu’une danse « dans le silence » ne manque pas de produire sur scène.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><span lang="EN-GB" xml:lang="EN-GB">“As a filmmaker I knew that dance doesn’t work with cutting and that an unbroken camera movement was the way to film the four-minute solo. I had learned it by watching Fred Astaire and Gene Kelly’s dance numbers. <b>Somehow the film camera has to evoke the hypnotic look and total concentration of the mesmerized spectator and fragmenting the solo in small pieces taken from different camera positions would break the spectator’s concentration and awe</b>”.</span></p> <p class="MsoNormal">Retrouver le sens de la fascination... B. Mangolte n’y est peut-être parvenu que dans la mesure où elle a elle-même appris le solo jusqu’à l’avoir dans la peau et être ainsi capable d’anticiper le moindre déplacement. Mais ce qui convient pour un solo ne fonctionne pas pour des ensembles, qui sont souvent écrasés par une vue plate, puisque l’œil du spectateur navigue d’un danseur à l’autre et se focalise arbitrairement sur l’un deux : on ne voit jamais vraiment tout l’ensemble, on le reconstitue, ce qui justifie ici le montage de plusieurs plans.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Le deuxième film, <b><i>Shot Backstage</i></b>, était de Trisha Brown elle-même, qui filmait sa chorégraphie depuis les coulisses, avec les inévitables zones masquées qui en résultent. Ses cadrages sont une curiosité, comme lorsqu’elle garde au premier plan les bustes d’une femme derrière un homme, face au public et donc de profil à la caméra, tous deux immobiles, derrière qui un danseur court à reculons en cercle (on le déduit d’après les arcs qu’on aperçoit). On retrouve la lumière particulière de la scène proche des coulisses, et les limites lumineuses des corps (rien de plus faux que des contours à l’encre noire). Mais les tressautements de la caméra à la main épuisent et le cadrage, tout fascinant qu’il puisse d’abord être par sa partialité, finit par énerver de ne donner qu’une image partielle. Etrange. Et je ne suis visiblement pas la seule à avoir trouvé le temps long, puisque les rangs se sont clairsemés avant la fin de la projection.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p> </p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlOust ! Du ballet !tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-10-13:18376072009-10-13T16:18:00+02:002009-10-13T16:18:00+02:00 Normal 0 21 false false false...
<p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning /> <w:ValidateAgainstSchemas /> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> <w:DontGrowAutofit /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if !mso]> <span class="mceItemObject" classid="clsid:38481807-CA0E-42D2-BF39-B33AF135CC4D" id=ieooui> </span> <mce:style><! st1:*{behavior:url(#ieooui) } --> <!--[endif]--></p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=ladanseaffiche.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/ladanseaffiche.jpg" border="0" width="318" height="423" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"><b>Le bas de l’affiche</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le gros plan sur les jambes des flocons de <i>Casse-noisette</i>, qui constitue l’affiche d’un nouveau documentaire au titre ô combien original de <b><i>La Danse</i></b>, n’était pas pour me rassurer sur le potentiel niaiseux du film. Ajoutez à cela une police peu sage– mais qui tire plus sur l’art déco que sur l’anglaise kitsch de la collection de DVD de danse, qui sort en kiosque (après, quand il s’agit d’avoir les <i>Joyaux</i> dans une distribution de rêve pour 12€, on passe rapidement sur le mauvais goût du maquettiste)- j’avais quelques craintes.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Peut-être aurais-je dû être davantage sensible à la composition, les tutus devenant graphiques en créant une zone blanche symétrique à celle où figure le titre. Peut-être cette affiche est-elle plus simplement destinée à faire venir les fétichistes des tutus-diadèmes-pointes, sans pour autant perdre le balletomane pur et dur qui viendra quand même, quelle que soit l’affiche, l’occasion étant trop rare pour être snobée. Mais…, bredouillez-vous, cela signifierait-il que l’amateur de tutus-diadèmes-pointes ne serait pas venu autrement ? J’en ai bien peur. Pour tous ceux qui n’appartiennent pas à cette catégorie, réjouissez-vous : <b>ne vous fiez pas à l’affiche, c’est un attrape-nunuche.</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>Un anti-<i>âge heureux</i></b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Dès les premières images, le ton est donné : passé un plan général du palais Garnier (on y échappe difficilement), on nous plonge dans les caves du lieu, avec ses couloirs gris et glauques, pleins de tuyaux et de repères tracés à coup de fin de pots de peinture, puis au niveau des machineries (ou de stockage de bobines et autres lourds accessoires non identifiés). Pas d’envolées lyriques sur les toits de l’opéra : tout au plus nous montrera-t-on, avec des images type documentaire animalier sur Arte, la récolte du miel qui y est cultivé. Pas le temps d’entrer dans les alvéoles, la ruche bourdonne en tous sens, de la musique sort de tous les studios, et celle qui s’attarde pour répéter quelques enchaînements de <i>Médée</i> se retrouve enveloppée de bribes de <i>Casse-noisette</i>.</p> <p class="MsoNormal">Pourtant, la caméra ne croise personne dans les couloirs, glisse sur les escaliers ne grouillant pas d’élèves comme avant un défilé, et s’attarde sur les bancs vides qui meublaient les vestiaires des petits rats de <i>l’Age heureux</i>.</p> <p class="MsoNormal">Les habitués de documentaire de danse souriront peut-être également devant la séquence un peu longue sur la cantine de l’opéra : il y a certes du brocolis, mais avec de la semoule et de la sauce, et sans pomme. Pas de fixette sur le menu diététique pour le rester (menue).</p> <p class="MsoNormal">Vous l’aurez compris, le documentaire prend le contrepied de l’imaginaire de la ballerine, et c’est se montrer à la pointe que de repartir du bon pied. Pas d’overdose de pointes, pendant qu’il en est question : hormis <i>Casse-noisette</i> et <i>Paquita</i>, qui sont surtout là pour nous donner à voir le travail du corps de ballet, on fait dans le contemporain, en mettant l’accent sur l’élaboration de l’interprétation qu’il requiert pour les solistes.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=wiseman_la_danse.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/wiseman_la_danse.jpg" border="0" width="329" height="246" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">L’anti-glamour est poussé jusque dans le classique pur : la sueur n’y est pas luisante. Le traditionnel travelling qui remonte en gros plan des pointes au plateau du tutu prend un tout autre sens lorsqu’il suit les jambes de Pujol (je ne suis plus bien sûre) en répétition : pointes destroy, collants blanc au-dessus de la cheville, sudette qui coupe le mollet et, cherry on top, le short-culotte rose sous le tutu blanc de répétition. C’est ce qui s’appelle en tenir une couche.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=19123276_w434_h_q80.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/19123276_w434_h_q80.jpg" border="0" width="346" height="230" /></p> <p style="text-align: center;">[Bon, on n'échappe pas au quart de seconde David Hamilton...]</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>La voie du sans voix</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">On peut trouver que le documentaire met du temps à démarrer, mais force est de capituler : <b>on attendra en vain une voix off</b>. La caméra filme comme un œil omniscient derrière lequel s’efface le caméraman muet (au contraire de Nils Tavernier qui posait des questions tous azimuts) et que l’on oublierait presque si le montage ne rappelait pas la subjectivité d’une présence. Pas d’enième compte du nombre de danseurs dans la maison, du parcours du quadrille jusqu’à l’étoile, des plaintes sur la fatigue physique compensées par des yeux brillants ouvrant sur des soupirs d’enthousiasme. Mais pas d’indication non plus : on ne sait pas qui danse, ni quoi, qui fait répéter, quel nom porte ce chorégraphe…</p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=brigittelefvre.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/brigittelefvre.jpg" border="0" width="349" height="232" /></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Les seules « explications » que l’on obtienne, c’est par le truchement de Brigitte Lefèvre. Mais là encore, il faut souligner qu’elle apparaît d’abord au téléphone et qu’elle ne s’adresse pas plus à la caméra par la suite. Elle est prise dans son rôle de directrice de la danse, qui se doit de recevoir les partenaires (l’organisation de la réception des mécènes américains lors de la venue du NYCB vaut son pesant de cacahuètes – « et que peut-on prévoir plus particulièrement pour les « bienfaiteurs » ? Ce sont les plus de 25 000 dollars. »), les chorégraphes (je ne sais pas qui c’était, mais il ne comprenait visiblement pas la différence de statut entre les étoiles et le corps de ballet) et les danseurs (crise de fou rire devant la piquante danseuse –who ?- qui vient refuser le pas de trois de Paquita, parce qu’elle est déjà bien trop distribuée et que bon, elle n’a plus vingt-cinq ans).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>Frederick Wiseman ne prend pas la parole, mais il ne la donne pas non plus : on évite les approximations de danseurs qui ne sont pas rompus à la parole et on les laisse s’exprimer de la manière qui leur convient le mieux : par le geste</b> (dansant ou pas, selon qu’il s’inscrit dans la chorégraphie ou dans l’attitude lors d’une répétition). Alors que souvent dans les documentaires la caméra glisse d’une salle à l’autre et prend la fuite sitôt la variation finie, Frederick Wiseman prend le temps (et en 2h40, vous avez le temps d’avoir mal aux fesses – à ce propos, Palpatine, ton titre était déjà pris : « C'est long mais c'est beau. Rien n'est aussi délicat à filmer que la danse, et Wiseman le fait somptueusement. » Anne Bavelier, au <i>Figaroscope</i>) de filmer les tâtonnements et même l’épuisement (Marie-Agnès Gillot allongée/terrassée après un long duo).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">En habituant les danseurs à sa présence discrète (Frederick Wiseman a tourné pendant douze semaines), et en ne les délogeant pas de leur mode d’expression qui leur est propre, la caméra évite la pose. Grâce à ce témoin peu indiscret, on a le droit à de savoureux dialogues. Le premier à avoir fait rire la salle est le désaccord sur la descente par la demi-pointe entre Ghislaine Thesmar et Lacotte (les noms grâce à Amélie).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Mais j’ai de loin préféré les <b>commentaires lors de la répétition sur scène de <i>Paquita</i></b>. La caméra ne quitte pas la scène, mais, exactement comme si l’on était installé dans l’obscurité de la salle, on entend deux voix (dont une doit appartenir à Laurent Hilaire) qui commentent tout. Et c’est croustillant. On sent le maître de ballet généreux et énergique, mais dont l’enthousiasme, sous l’effet de la fatigue, commence à dégénérer en un état second joyeusement hystérique. Tout haut : « non, les garçons, non, les deux lignes, écartez-vous, vous voyez bien qu’il n’a pas la place de passer ! non, mais…. Pff. On recommence… (un temps)… il va bien falloir que ça la fasse, de toute façon. ». Un temps. Tout bas, dans un soupir : « putain… ». Puis viennent les commentaires réjouis sur Mathilde Froustey : « -Mais c’est quoi ce short rose ? – Elle est arrivée en retard. –Oh… » ; sur un garçon : « facile pour lui, c’est presque indécent » ; et deux filles : « Ah ! Celles-ci, c’est formidable, elles l’ont fait tellement de fois, qu’on les branche ensemble, et hop, ça marche ».</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>Variations pour un balletomaniaque</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">En l’absence d’indications, ce documentaire est un terrain de jeu rêvé pour le balletomane qui, interloqué un quart de seconde d’entendre « Ton pied, Létice ! », s’écrit aussitôt en son fort intérieur : « Laetitia Pujol ! » ; le degré de balletomaniaquerie étant inversement proportionnel au grade du corps de ballet. Aux nombreux points d’interrogation qui me restent, j’en déduis que je suis bien loin de la névrose. Après la devinette de l’identité grâce à la façon de danser, au visage et éventuellement au prénom prononcé par le répétiteur ou le chorégraphe, les tics de ces derniers constituent une nouvelle source d’amusement. La plupart du temps en anglais (avec ou non accent russe ou autre), les indications sont doublées de broderies musicales très variées « ta da dam, di da dam, pa da dam, ta da daaaaam » (les voyelles ainsi étirées signifient « bordel, sur le temps, l’accent ! en mesure les filles ! »), « la la na na na la laaaa na la na naaa » « bim bim bim didididim » et plus contemporain « chtiiiiiii yaak, chti papapapapam, chti chtouu dou chti tchi tchiii ya ».</p> <p class="MsoNormal">Les choix des solistes filmés seront toujours discutés. Pour ma part, ça donnerait quelque chose comme ça : Marie-Agnès Gillot crève l’écran, thanks a lot ; clairement pas assez de Leriche et Dupont, c’est une honte ; plus de Pech, de Romoli et de Dorothée Gilbert n’aurait pas nuit ; trop de Cozette, et légèrement trop de Pujol (pas intrinsèquement, plutôt par rapport à ceux qu’il n’y a pas) ; j’aurais bien aimé voir Myriam Ould-Braham en répétition ; où sont donc passés Karl Paquette, Delphine Moussin et Eleonora Abbagnatto ?</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/19177318_w434_h_q80.jpg" border="0" width="330" height="493" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal">Côté chorégraphes, il va falloir que je découvre Sasha Waltz (si c’est bien sa version de <i>Roméo et Juliette</i> que danse Dupont sur la scène inclinée), et les extraits de <i>Genus</i> (si ce sont bien les justaucorps bleus avec des espèces de colonnes vertébrales blanches dessus) m’ont donné une furieuse envie d’aller voir du Wayne McGregor (au programme cette année).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/19177317_w434_h_q80.jpg" border="0" width="332" height="221" /></p> <p> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>Hors des coulisses, le travail</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>Le frisson du hors-scène n’est pas le seul ni même le principal ressort de ce documentaire : les coulisses sont bien moins le champ d’investigation de Frederick Wiseman que le studio, et si l’on y parle beaucoup, ce film demeure étrangement muet. Quoique… muet comme une danse, parlant à sa manière, par ses angles de plan, son montage, son mutisme même</b>. <b>Il parvient à renverser la tendance du spectateur à envisager le « hors-scène » d’après le spectacle auquel il assiste, vers la perspective du danseur dont le quotidien culmine dans la représentation</b> (sommet, mais finalement assez ponctuel dans le cheminement journalier). Il montre que le travail de la danse n’est pas seulement un résultat (au sens où un élève rendrait ses travaux pour que son professeur les corrige), mais d’abord un entraînement de longue haleine (on dit bien que le bois d’une charpente travaille) et aussi un emploi (Garnier pour bureau).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Frederick Wiseman : « Tous les gestes des danseurs sont du travail, de l'entraînement dès l'âge de 6 ou 7 ans, pour manipuler le corps et arriver à ces choses si belles. Et puis, lorsqu'ils sont plus âgés, ils ont souvent des maladies très liées à leur carrière. Dans un certain sens, c'est une lutte contre la mort, parce que c'est quelque chose de très artificiel. Et on sait que ça ne dure pas, parce que le spectacle est transitoire, mais également le corps. Et c'est un privilège de regarder les gens qui se sont consacrés à cette vie, et ne peuvent pas gagner cette bataille contre l'usure et la mort, ou alors pour très peu de temps. Cela m'intéresse beaucoup : la danse est si évanescente... »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i>Le travail comme emploi</i></p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=danse_ateliercostume.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/danse_ateliercostume.jpg" border="0" width="311" height="166" /></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Les séquences sur les petites mains qui brodent les costumes, la directrice de la danse qui gère l’administratif en relation avec les danseurs, ou encore les hommes de ménage qui passent dans les loges avec un aspirateur sur le dos ne sont donc pas inutiles en ce qu’elles permettent de replacer les danseurs dans un contexte qui n’est pas seulement artistique. Il ne s’agit pas de démystifier quoi que ce soit, mais de <b>réinscrire les danseurs dans « la grande maison »</b> (au sens très littéral : on voit des ouvriers replâtrer les fissures ou passer un coup de peinture sur les murs) <b>et, plus largement encore, dans la société actuelle</b> : ils sont salariés, et la question des retraites se posent pour aux aussi –d’autant plus qu’ils partent à 43 ans- ; j’ai été bêtement surprise lorsque Angelin Perljocaj explique que la main de Médée, qui passe sur le cou du Jason est à mi-chemin entre la caresse et la coupure, « vous savez, comme ces personnages dans Matrix qui ont des trucs au bout des mains… ils voudraient aimer mais ne peuvent pas ». Et Romoli de renchérir « Edward aux mains d’argent, quoi. » Ils continuent d’exister hors scène et hors opéra, mais rien à faire, le hors-contexte fait toujours un drôle d’effet.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le film montre la danse comme un emploi, l’Opéra comme une administration. Dès lors, que les prises extérieures de Garnier et Bastille ne soient pas esthétisées, mais pleines de bruit, de pluie et de circulation, les intègre d’autant plus au parti pris du documentaire qui ne trace qu’une ligne des feux de la rampe à ceux de la circulation. Ne circulez pas, y’a à voir !</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i>Le travail comme modelage du matériau qu’est le corps</i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Une respiration essoufflée vaut mieux qu’un long discours, et le temps de filmer une répétition, celui de faire parler les intéressés. C’est la première fois qu’un documentaire me donne à sentir ce que pouvait entendre Aurélie Dupont lorsqu’elle disait qu’une étoile était très seule. <b>Ce qu’on voit habituellement des répétitions</b> (temps d’une variation, ou répétition plus longue, mais parmi les dernières, c’est-à-dire quand les étoiles sont réunies avec le corps de ballet) <b>ne laissait pas imaginer le triangle maître de ballet-étoile-miroir, avec le premier qui finit par laisser le silence se refermer sur le face-à-face des deux derniers. La danseuse se retrouve happée par son image, ainsi que le suggère le plan sur la jonction de deux miroirs où le corps tronqué du danseur vient à disparaître après s’être abi/ymé.</b> La personnalité des maîtres de ballet prend d’autant plus d’importance ; autant Clotilde Vayer semble de glace, autant Laurent Hilaire paraît à même de fendiller cette espèce de solitude.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>A ce niveau, mis à part quelques corrections techniques, les indications ne sont plus que des conseils et, une fois, dispensés à l’étoile, celle-ci est seule en scène</b>. C’est d’ailleurs là qu’on a confirmation de ce qu’Emilie Cozette est plus une bonne élève qu’une brillante étoile : il faut que Laurent Hilaire lui décrypte chaque geste de la chorégraphie de <i>Médée</i>, qu’elle peine visiblement à s’approprier…</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Sur fonds de cette solitude, la fatigue des corps couverts de pelures diverses et avariées ressort bien plus que par un plan ciblant une douleur particulière. Le grand classique du pied plein d’ampoules fait grimacer, mais n’a rien de commun avec la <b>fatigue générale d’un corps fourbu d’être tant sollicité.</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p style="text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=LA-DANSE_9a.jpg" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/LA-DANSE_9a.jpg" border="0" width="337" height="290" /></a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i>Le travail comme résultat</i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Chronologie, même lâche, oblige, on va plus ou moins de la répétition au spectacle abouti, sur scène. Mais le documentaire est tel que plutôt que de garder en mémoire le travail qu’il y a « derrière », <b>on continue à voir dans la représentation le travail toujours inachevé du corps qui cherche continuellement le mouvement. Wiseman a compris que le spectacle ne se laisse pas filmer comme tel</b>, qu’il y a besoin de tourner autour et de zoomer tout comme l’œil suit tel ou tel détail au gré de ses caprices (condition sine qua non pour ne pas mourir d’ennui au bout de cinq minutes – même si l’on a parfois le désagrément de constater que l’on n’a pas du tout la sensibilité du cinéaste, et que l’on aimerait toujours que la caméra soit dans le champ de ce qu’elle exclut), d’où que ses échappées hors scène vers les tringles en pleine chorégraphie ne sont pas du tout gênantes. Il en résulte que le mouvement est pleinement rendu. <b>Et l’on se dit qu’au final, un titre banal mais dépouillé n’est pas si mal choisi pour ce film brut – ce n’est pas une pépite, pas d’ « étoile » dans le titre- qui se place continuellement en retrait pour aller au fonds des choses. Apre ou pudique, <a target="_blank" href="http://www.annedeniau-fromztoa.com/article-a-like-almost-nothing-37316604.html">presque rien.</a></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <h4><br /></h4>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlGiselle 2/2tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-10-10:18363662009-10-10T16:09:00+02:002009-10-10T16:09:00+02:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
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Quand j’ai vu le programme, j’ai regretté que les misérables nous aient collé <b>Cozette</b>. Maintenant qu’ils l’ont nommée étoile, il faut bien qu’ils la distribuent, de préférence là où elle ne fera pas trop de ravages. Le problème, justement, c’est que le rôle de Myrtha en exige. Palpat’ s’extasie d’incrédulité : « Mais elle n’a rien compris au film ! Elle n’a pas l’air de savoir qu’elle est censée être à la tête d’une armée de zombie. » Elle n’a pas un charisme démesuré (il n’est pas impossible d’y lire un <i>understatement</i>, si vous êtes très méchants), et les seules frayeurs qu’elle aurait pu nous inspirer auraient été techniques, mais force est de reconnaître qu’elle a été très rassurante de ce côté-là (vous voyez que je peux être une Myrtha aussi gentille que la sienne – j’ajouterais même dans un élan de bonté qu’elle a le visage sombre de l’emploi et le costume blanc). Rien de terrible (dans toutes les acceptions), elle est simplement transparente (idem). Au lieu de régenter son royaume d’un pied de fer dans un chausson de satin et d’organiser le bal des fantômes, elle paraît presque rassurée lorsqu’ils apparaissent : ils la protègent, on la verra moins. Rien à voir avec Delphine Moussin que j’avais vu dans ce rôle la première fois – maintenant, comme elle a vieilli, elle a le droit de jouer les jeunes premières.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><span style="text-decoration: underline;">Un avertissement</span> est décerné au couple de paysans. Pourquoi pas un blâme ? L’étoile se doit de donner l’exemple ; c’est comme lorsque des frères et sœurs font des bêtises ensemble, c’est souvent l’aîné qui trinque (censément plus responsable que le petit frère ou la petite sœur, qui se prend néanmoins sa dose d’engueulade, d’où l’avertissement).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;">Un premier accessit</span> est octroyé aux deux Wilis.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;">Un premier prix</span> est décerné à <b>Nicolas Paul</b>, qui campe un Hilarion des plus expressifs.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;">Le premier prix à l’unanimité du jury</span> (entre mimy et la souris, il y a un monde) revient à <b>José Martinez</b>. Pas besoin d’être bon prince pour reconnaître qu’il en a été un de formidable. Presque trop de classe pour être un goujat. Mais ne soyons pas plus royaliste que le roi, il a déjà sa botte de lys sous le bras (c’est ce qu’il arrive lorsqu’on a mal fait son marché de demoiselles et que le fruit a été gâté avant que d’avoir été mûr).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;">Une ovation</span> est réservée à <b>Aurélie Dupont</b>. Prix d’excellence.</p> <p class="MsoNormal">- Un discours, un discours !</p> <p class="MsoNormal">La pauvre a perdu haleine, j’y suppléé.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>Eloge funèbre d’une morte amoureuse</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">(Théophile était vraiment épris d’Eros et Thanatos).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>Aurélie Dupont</b> ne minaude pas : son personnage est une jeune fille, peut-être un peu naïve, voilà tout. <b>Sa danse a la simplicité de la paysanne qu’elle incarne, sans aucune gangue de rudesse ni colifichet de midinette</b>. Giselle aime danser, mais ne cherche pas à se montrer, aussi les arabesques de sa variation du premier acte savent-elles rester discrètes, et sa légèreté ne pas dégénérer en frivolité.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Elle ne cherche pas à faire d’effet et la pantomime s’en trouve d’autant mieux intégrée à la danse proprement dite. Il n’y a d’ailleurs qu’avec ses talents de comédienne que cette gestuelle codée ne me paraît pas artificiellement insérée entre les variations pour faire avancer l’intrigue. La première fois que nous l’avions vue dans la <i>Dame au camélias,</i> ma mère m’a dit qu’elle avait complètement oublié que c’était de la danse, on se serait cru au théâtre ; Aurélie Dupont réussit parfaitement à rendre une dimension dramatique à la danse « narrative ». <b>Son jeu de scène est tel que la frontière entre chorégraphie et pantomime s’en trouve amoindrie : celle-ci de code devient geste (dansant), pendant que chaque pas de celle-là devient significatif.</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Son sens de la nuance efface encore la netteté manichéenne d’une autre frontière, celle qu’il existe entre la raison et la folie. <b>Je n’ai pas même vu de « scène » de la folie : plutôt un esprit fragile qui déraisonne, qui se défait sous nos yeux. Sa danse même s’effiloche,</b> on retrouve un bout de glissade tantôt si insouciante, le souvenir d’un bras ondoyant, l’esquisse d’un rond de jambe, et dans tout cela, l’oubli de leur signification. <b>Par sa trahison, Albrecht ôte tout sens à des gestes que Giselle pensait ne pouvoir être adressés qu’à elle et qui, dès lors qu’ils ne lui sont pas exclusivement destinés, deviennent purement formels – d’où le caractère machinal des reprises d’enchaînements</b>. Elle se remémore les gestes passés et ne peut les reproduire jusqu’au bout tant ils lui sont devenus absurdes. La folie mentale dans laquelle elle glisse lentement (et pour cause, ce n’est pas un état stable, tout au plus l’éloignement de la solidité que peut fournir une raison ferme) précède donc l’épuisement physique qui n’en sera que la conséquence finale, la manifestation tangible.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>La petite paysanne ne serait pas Giselle si elle ne devenait pas Wilis</b> ; elle n’est presque jamais aussi vivante (dans nos esprits) que lorsqu’elle est morte (et ressuscitée en esprit). Il faut croire que d’esprit à esprit le courant passe mieux. Comme toute légende, c’est encore une affaire d’immortalité : *Kundera power*. Du moment que vous êtes bien mort (comme il faut), vous demeurez bien vivant (beau souvenir). Il y a des gens, comme ça, qui ont réussi leur mort : Isadora Duncan, par exemple, étranglée par l’un de ses voiles ; et d’autres qui se rendent en un brouillon : Barthes qui passe sous un tramway, pour autre exemple. La mort est un accident aussi bête dans un cas comme dans l’autre, mais tandis que le voile de Duncan la raccroche à l’histoire de la danse, la roue du tram n’a pas grand-chose du destin littéraire : pas de lien avec l’art, l’accident absurde sera classé bête et méchant.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Revenons à nos moutons éthérés : les troupeaux de Wilis (rha les traversées en arabesques… ) au milieu desquels Giselle réapparaît. Comme M. Denard l’explique parfaitement ici, le fantôme de Giselle prend vie sans qu’elle comprenne trop comment, l’énérgie l’anime pour ainsi dire malgré elle. Elle reprend vite ses esprits en reprenant la maîtrise de son corps (ce qui représente tout de même un tour de force pour une fille qui a perdu la raison et dont le cadavre repose dans une tombe), juste à temps pour pouvoir sauver Albrecht de la vengeance des Wilis. Non content des dégâts provoqués au premier acte, il vient en effet troubler le sommeil paisible de sa mal-aimée, sur la tombe duquel il est venu se recueillir (pris de remord ? d’amour ?). <b>Pas rancunière pour un sou, elle va tout faire pour le sauver, lui ou peut-être d’abord l’idéal de son Amour, dont il n’est que le prétexte</b> (Hilarion est balancé à la flotte sans que cela l’émeuve outre mesure – mais il fallait bien une peine pour l’exemple, sinon on ne mesurerait pas le risque encouru et la tension dramatique serait moindre).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">L’apparition de Dupont au deuxième acte est divine, ses arabesques plongées retenues et ses équilibres étirés. En la voyant, j’ai repensé à ce que nous avait dit la prof de danse la veille pour travailler la souplesse des bras, que l’ondulation de l’épaule-coude-poignet devait se penser comme <b>la retombée d’un voile de soie qu’on a lancé</b>. La soie n’est pas choisie par hasard ou par snobisme d’une matière « noble », mais parce que le tissu a une façon particulière de voler, un peu comme les palmiers dorés de feu d’artifice (la comparaison tordue de la comparaison n’est pas d’elle mais de moi, vous vous en serez douté). Ce qu’il y a de plus immatériel chez la Giselle de Dupont, la soie, ce n’est pas le tulle (la gaze ?) de son costume, mais sa manière de se mouvoir (et d’émouvoir).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>L’irréel n’existe pas, il n’apparaît que par contraste, n’est rien d’autre que ce contraste</b> : blanches Wilis dans la forêt noire ; immatérialité du geste soulignée par la matérialité du tissu ; le fantôme de Giselle évoluant autour du corps d’Albrecht ; vie et mort d’un acte à l’autre (je vous le disais bien qu’Aurélie Dupont est très forte pour estomper les frontières). C’est bien parce que l’irréalité est question de contraste qu’on peut renverser ses lieux communs et déplacer les douze coups de minuit à midi – je ne sais plus si c’était dans un poème de Senghor ou une nouvelle de je ne sais plus qui que j’ai observé ça (remarque précise et constructive, I know).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Un bon danseur rajoute de l’expression (de l’artistique, on dirait en patinage) à une technique impeccable ; Aurélie Dupont est d’emblée expressive, par sa technique. <b>Elle est en-deça de la danse</b> : elle n’interprète pas une variation définie ; elle est son personnage et <b>les mouvements qui en surgissent se trouvent par un extraordinaire hasard coïncider avec la chorégraphie établie</b>, la rejoignent naturellement. Je dois sûrement me répéter, mais <b>Aurélie Dupont, c’est la Berma de la danse.</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"> </p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlGiselle 1/2tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-10-08:18354672009-10-08T12:19:34+02:002009-10-08T12:19:34+02:00 Normal 0 21 false false false...
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Une initiation des débuts, on pourrait presque dire, dans la mesure où Giselle, avec la Sylphide, est l’une des pièces les plus anciennes parmi celles qui sont régulièrement données.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Je me souviens n’avoir pas compris grand-chose à la pantomime du premier acte, ce qui ne m’avait pas dérangé le moins du monde, et ne pas avoir vu passer le deuxième acte, complètement hantée par les fantômes des Wilis, sauf lors des traversées en arabesque où le troupeau de pointes m’avait quelque peu tirée de ma rêverie - d’autant plus profonde que les menés de Myrtha dans toute la largeur du plateau étaient si rapides qu’à l’œil nu, les pieds semblaient de confondre : je vous aurais parlé à l’époque de déplacement sur roulette ; aujourd’hui, pour éviter la connotation découpe de pizza (comment ça, je suis trop allée sur le blog de Morpheen ?) assez peu approprié au romantisme de la pièce, je préférerais dire qu’elle glissait.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Il est assez amusant de constater que le souvenir m’en est encore très présent un peu plus de dix ans plus tard (si ce n’est pas étrange de pouvoir dire ça !). Je ne vous raconte pas cela dans le but de faire un billet 2 en 1, (pour ça, il y a le shampoing) mais pour pouvoir comparer les interprétations, tout en gardant en mémoire la différence de perception inévitable, puisque la fréquentation de ballets en donne une vision plus précise, à la fois plus technique et plus artistique. Quand on est plus petit et qu’on ne vous l’explique pas, vous ne vous apercevez même pas que l’ordre d’un pas de deux est codé ; je ne « découpais » pas les variations, n’ai vu aucune « scène » de la folie. D’une certaine façon, j’étais peut-être immédiatement plongée dans l’aspect dramatique de Giselle ; la danse était directement significative. Ne vous méprenez pas, elle l’est toujours – simplement, je suis à présent plus en mesure de déterminer en quoi.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Bref, en dix ans et des spectacles, le jugement esthétique se forme et acquiert plus de fermeté, et Giselle m’est beaucoup plus familière de ce que mon professeur de danse l’a montée il y a deux ans. Dans une version allégée, il va sans dire, sauf pour Giselle (mon professeur) et Albrecht (un garçon du corps de ballet de l’opéra). J’étais pour ma part bien contente de ne pas écoper des chats six de Myrtha. Mais pour simplifié que ce soit, cela n’empêche pas d’être initié à un style, de s’être imprégné de la musique, et de savoir où se situent les difficultés techniques (ou comment, du haut de mon coup de pied pas terrible et de mon en-dedans caractéristique, je vais jouer à la Wilis critique et implacable).</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal"><b>Déchiffrer un nom sur la tombe : et la gagnante d’un linceul est…</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Retour en 2009, mardi dernier. 1ères loges de côté, c’est la contorsion assurée, mais également la seule manière de voir Aurélie Dupont quand on se réveille aussi tard que moi. Je croyais faire une overdose de <i>Giselle</i>, mais quelques billets de Palpat’ et d’Amélie, plus une vidéo de B#2 m’ont donné l’envie d’y retourner. La première fois que j’ai vu Aurélie Dupont, c’était également avec un billet sans visibilité (j’avais supplié le guichetier de me vendre une place : « mais vous n’allez rien voir » « mais si, c’est pas grave ». Effectivement, un torticolis et un replacement plus tard, j’avais manqué un tiers de la scène au premier acte et m’était replacée convenablement au second) ; heureusement que <i>Le Parc</i> est là pour m’assurer qu’il n’en sera pas nécessairement ainsi à chaque fois. A cela s’ajoute que la distribution indiquait à l’origine Agnès Letestu, qui, souffrante, s’est vue contrainte d’abandonner son mari à Aurélie Dupont. J’apprécie beaucoup Letestu (dans la <i>Bayadère</i>, wow !) ; son air froid aurait été parfait dans le second acte, mais je l’imagine assez mal dans le premier : le côté jeune fille minaudant s’accorde assez peu avec cette magnifique grande perche, qui doit quelque part le sentir, parce qu’elle arrondit curieusement les épaules (que, dans la vidéo de <i>Paquita</i>, j’ai envie de saisir à deux mains pour les remettre vraiment droites). J’ai donc été bien contente du changement de distribution…</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal"><b>La réincarnation de Myrtha en spectatrice</b></p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">La soirée s’annonçait déjà bien grâce au spectacle ; il a été redoublé par la présence dans la loge d’une dame au caractère bien trempé. <b>Grande, mince et nerveuse, on l’aurait dit professeur de flamenco si la sévérité n’avait pas remplacé la fougue</b>. En traversant les années, elle a dû se dessécher sur place, toujours <b>très droite</b>. <b>Elle fait sentir dans son maintien qu’elle est là dans son plein droit.</b> Elle dégage une femme qui s’était collée à elle sans gêne, arguant d’un ton autoritaire que c’est là sa place et qu’elle a besoin de son espace vital. Cela ne l’empêche pas d’être charmante, mais avec qui elle veut et surtout quand elle veut. Elle m’informe de ce qu’elle est habituée, et qu’elle va se mettre là (elle tapote le rebord de la loge, sur lequel il doit effectivement être possible de s’adosser), elle connaît par cœur (les places de l’opéra ou le ballet, probablement les deux), on a une meilleure visibilité. Elle me propose donc aimablement son fauteuil, quoique toujours très directive : « vous attendez, vous vous mettrez là une fois que l’orchestre sera installé » (tant que la lumière est allumée, il convient de rester assise – et droite). Je n’accepte pas, j’obtempère ; une fois dans le noir et l’entrée du chef applaudie, je peux prendre place selon la procédure qui a été définie. Palpatine est invité à se rapprocher d’elle, à peu près à l’endroit d’où l’autre femme s’était fait dégagée.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le spectacle n’occulte pas son personnage, bien au contraire. Elle est la première à applaudir les étoiles quand elles entrent (temps de réaction extrêmement court ; lorsqu’elle conduit, elle doit piler aux feux rouges), d’<b>un claquement de mains qui lui est bien personnel : régulier, pas du tout emporté, mais extrêmement sonore – fracassant</b>. Ses mains claquent bien plus qu’elle n’applaudit. Elle pourrait d’ailleurs lancer une <i>claque</i> sans grande difficulté : <b>elle <i>sait</i> qui et quand applaudir, me menaçant de surdité</b> (mon oreille est à la hauteur de ses mains) <b>aux variations des étoiles, se gardant bien d’applaudir quand elle juge que cela nuirait au bon enchaînement, et omettant superbement de battre des mains, même de façon molle et conventionnelle, lorsque Emilie Cozette salue.</b></p> <p class="MsoNormal">Ce qu’elle n’aime pas, elle l’ignore sans pour autant le laisser ignorer à ses voisins. On la sent complètement crispée lors du pas de deux des paysans, et chaque maladresse lui tire une réaction discrète mais ostensible (soupir, mouvement de la tête que je sens bouger au-dessus de moi mais vers laquelle je n’ose pas me retourner, mot de désapprobation). Le verdict du juge suprême est sans appel ; j’en ris presque, et hésite sur mon attitude envers l’accusé entre compassion et gratitude. C’est que Marc Moreau nous gâte : les atterrissages des tours cinquième se font en troisième dans le meilleur des cas, et notre angle de vision, nous le montrant de profil, ne lui laisse aucune chance dans ses entrechats, où tout son corps semble gondoler.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Pendant le deuxième acte, elle me tapote sur l’épaule et je retiens mon souffle en me demandant quel crime de lèse-majesté j’ai bien pu commettre, puisque je suis pliée en deux pour voir sans déranger. « Si vous avancez votre siège, vous n’aurez pas besoin de vous pencher ». J’avais préféré jusque là ne pas bouger : imaginez un peu que ce faisant j’ai shooté dans les pieds de ma bienfaitrice… déjà qu’à la fin de l’entracte deux dames s’étant trompé de loge s’étaient faite incendier pour s’être retirées un peu précipitamment : « la porte ! », avait-elle rugi d’une voix sans appel, un peu comme quand un passager peu philanthrope somme le conducteur de bus de ne pas lui faire manquer sa descente. Mais mes désirs sont des ordres… enfin, ses ordres comblent mes désirs, je m’avance.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Elle aurait du descendre sur scène, <b>elle aurait été absolument parfaite en Myrtha</b>.</p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlLe gala des étoiles du XXI ème siècle, édition 2009tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-09-21:18271212009-09-21T13:49:32+02:002009-09-21T13:49:32+02:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
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Bien que Lucia Lacarra ne soit plus programmée, l’affiche n’a pas changé depuis - le principe non plus : on réunit des étoiles de différentes compagnies, on leur fait danser des pas de deux du répertoire et le balletomaniaque compte les fouettés doubles (ou triples, selon les années). Il est parfois de bon ton chez le balletomane non maniaque de mépriser ces galas pot-pourri où la performance risque toujours de glisser promptement du sens anglais au français et le pas de deux de virer au numéro de cirque. Certes, le rapprochement annoncé de différentes étoiles prédispose à la comparaison qui a vite fait de déboucher sur un classement. Certes, la volonté de servir des morceaux de choix peut se traduire par un saucissonnage des grands ballets du répertoire d’où on extrait un pas de deux, dansé hors contexte. Certes, la juxtaposition des pièces n’est parfois pas très heureuse, même si l’on pourrait invoquer le principe de la variation (ce serait assez de saison) et du contraste « baroque » (c’est l’adjectif génériquement correct pour parler d’un bordel organisé).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Cependant – vous attendez les raisons que vous interpréterez comme prétexte si vous faites partie des balletomanes non maniaques, mais qui en sont vraiment- c’est l’occasion de voir des danseurs que l’on ne connaît que par youtube (l’Allemagne a beau être proche, se rendre à l’Opéra là-bas vous coûtera quand même plus cher que d’aller avenue Montaigne – à plus forte raison pour les provenances plus éloignées) et de faire quelques découvertes chorégraphiques.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Tout ne se vaut évidemment pas : si en fine bouche vous n’en faites pas qu’une bouchée, vous pourrez toujours apprécier tantôt le danseur, tantôt la chorégraphe (ou l’un en dépit de l’autre) – et si cela n’était pas le cas, vous pourriez encore vous livrez à une passionnante étude anthropologique du balletomaniaque. Via les applaudissements, notamment. Ils commencent assez doucement, ce qui est un phénomène habituel, puisqu’une salle a toujours besoin de se chauffer (il fait pourtant une chaleur de gueux au théâtre des Champs-Elysés, si vous avez une robe de soirée décolletée de partout, n’hésitez pas, cela vous épargnera d’utiliser la Terrasse en guise d’éventail – et d’acheter le programme si vous avez refusé le journal distribué gratuitement), et entretenu de ce qu’il est pris en compte, puisque le programme est plus ou moins composé de sorte à obtenir un crescendo.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Plus curieux sont la proportion qu’ils prennent pendant la coda des pas de deux classiques, où cela a été jusqu’à provoquer la suspension de la musique quelques secondes le temps que ça se tasse (et que le suivant puisse avoir une chance de danser en musique et non pas au rythme qui salue les prouesses de son partenaire). Avec la délicatesse et la précision de l’enfoncement précipité de la touche « pause » sur un transistor en pleine répét.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Lorsque Daniil Simkin est en scène, les applaudissements perdent toute règle de savoir-vivre, il semblerait que l’à-propos soit redéfini par le spectaculaire. Pas de quoi mépriser le « bon » public, d’autant que j’en fais partie : je préfère dire que sa <i>bon</i>homie enfantine me fait sourire. Enfin, c’est quand même dans cette espèce de schizophrénie que se trouve l’origine de l’aveu : oui, la virtuosité du jeune prodige est réjouissante, mais non, je ne le reconnaîtrai pas. On voudrait profiter des infinis pirouettes du zébulon sans que les applaudissements intempestifs nous forcent à penser (nous fassent nous rendre compte ou nous fassent croire, c’est là toute la question) que c’est la prouesse technique qu’on admire, et non l’aisance scénique dont la technique ne serait que le complément de la présence.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">En danse le brio, s’il est souvent attendu, est toujours un peu suspect de dissimuler un manque de sens artistique. Je me rappelle un concours de l’opéra où, dans la variation imposée de la fête des fleurs à Genzano qu’elle « dominait de sa technique », Mathilde Froustey nous narguait allégrement – mais aussi, c’est qu’elle savait bien que tout le public jouait ce jour-là au jury ; et dans sa variation libre, elle s’était adressée au jury comme au public, montrant qu’elle savait parfaitement ce qu’elle faisait (ça n’avait d’ailleurs peut-être pas plu, elle s’est fait sacquer cette année-là – mais aussi, l’intelligence qui s’affiche comme se sachant telle est souvent agaçante).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Et Daniil Simkin, me direz-vous ? Assurément, il manque encore d’étoffe par rapport à sa maîtrise, mais celle-ci étant telle et son jeune âge aidant, je n’en veux rien savoir et qu’on me laisse m’esbaudir tranquillement ^^</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">A présent que sur la forme je me suis mis à dos les fanatiques du gala et leurs détracteurs, le contenu !</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>La Belle au bois dormant</i></b> ouvrait la soirée, non pas dans la version de Noureev ou de Petipa, mais celle <b>d’Ashley Page</b>, dansée par <b>Sophie Martin et Adam Blyde, du Scottish Ballet</b>. Je ne connaissais absolument pas ce chorégraphe, et sans que ce soit une révélation, je verrais plus amplement son travail avec plaisir. Les portés sont plutôt originaux, sans pour autant laisser la moindre impression de maniement acrobatique. Ce serait virevoltant si ce n’était fluide, qualité qui loin de gommer tout contraste accorde aux entrepas toute l’importance qui leur est due afin qu’ils exercent leur fonction de liaison. Une tranquille découverte, qui aurait gagné à n’être pas placé en tout début de soirée.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le rideau se baisse après le premier pas de deux ; je trouve ça un peu étrange jusqu’à ce que <b>Ana Pavlovic</b> entre en avant-scène côté jardin et provoque le lever du rideau en y frappant : un seul coup, la pièce a déjà débuté. <i><b>I.V.E.K.</b></i>, une création de <b>Leo Mulic pour deux danseurs du Ballet National de Belgrade</b>, commence comme elle se terminera (avec <b>Andrei Colceriu</b>) après sa fin : dans le silence. A en juger par les quelques vidéos qu’on peut trouver sur youtube, il s’agit visiblement d’une habitude du chorégraphe – pas si gênante qu’on pourrait le croire, s’il est vrai que la danse créé son propre rythme. On aurait presque l’illustration de l’interdépendance de la danse et de la musique : la mise en exergue de danse silencieuse nous conduit à entendre la musique d’une certaine manière et celle-ci, même une fois tue, continue d’influencer notre perception du mouvement. Cette pièce m’a beaucoup plue, mais comme j’aurais un peu de mal à vous donner une idée du style avec des phrases aussi tordues que « les bras sont toujours en tension mais jamais tendus », et que la création n’a malheureusement pas encore été filmée (ou le film piraté), mieux vaut aller vous faire une idée en regardant <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=XHFPCMV4ZgQ"><i>B sonata</i></a> du même chorégraphe, interprété par Drew Jacoby et Rubinald Pronk – que j’ai découvert avec <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=WHkcRmYCh2s">ceci</a>, qui me fascine au plus haut point.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Avec <b><i>le Corsaire</i></b>, morceau de choix ou de bravoure selon qui l’interprète, on arrive de plein pied dans la tradition du gala. Si <b>Dmitry Semiono</b>v, quoique très on danseur, m’a paru un peu maigrichon (question de carrure plus que de finesse, contre laquelle je n’ai rien – bien au contraire), <b>Polina Semionova</b> était tout simplement sublime. Je tenais vraiment à la voir, et n’ai pas été déçue du déplacement. Ca peut paraître un peu bête à dire, mais elle est belle – pas seulement parce que c’est une fille ravissante, mais parce que sa danse est belle. Pas une fille mais une danseuse superbe. On devine dans le buste le travail à la russe ; plus que dans les bras d’ailleurs, c’est assez marrant. Grande et très fine, elle ne donne pourtant pas l’impression d’une liane (comme c’est le cas de Lucia Lacarra). Il reste en elle quelque chose d’athlétique – ou de puissance, si vous préférez, s’il est vrai que sa danse est incroyablement calme (même dans ses fouettés) et éloigne le pas de deux du Corsaire du tape-à-l’œil. Pour la première fois ou presque les paillettes ne m’ont pas paru de trop sur le costume. Aussi belle à l’œil nu qu’aux jumelles, le sourire magnifique qui sait rester discret… la grande classe quoi.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">L’enchaînement est plutôt heureux, l’intensité de <b><i>Bella Figura</i></b> succède aisément au charme de Polina Semionova. J’ai découvert <b>Jiri Kylian</b> avec le ballet de l’Opéra de Lyon dans <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=0t0UuHvMI18&feature=related"><i>Petite mort</i></a> – à tomber raide- et forcément, j’ai vu <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=qp60ryeLhCk">quelques</a> <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=RSS1NjzosEk">extrait</a>s de Bella Figura sur internet. D’en voir un nouvel extrait interprété par Aurélie Cayla et Yvan Dubreuil, danseurs du Nederlands Dans Theater, ne me donne envie que d’une chose : assister au ballet en entier.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Nouvelle plongée au fonds du non-nouveau pour trouver <span style="text-decoration: line-through;">des inconnus de l’<b>Opéra de Munich</b></span> de l’inconnu avec le pas de deux de l’acte II du <b><i>Lac des cygnes</i></b> dansé par <b>Daria Sukhorukova</b> (je ne me répéterai pas deux fois) et <b>Marlon Dino</b>. Je suis sans avis sur ce dernier, « ne se prononce pas », comme on dit dans les questionnaires. Elle, en revanche… bien sûr, on trouvera toujours plus ceci, moins cela, et d’autant plus aisément que le cygne blanc semble avoir été dansé par la terre entière, mais j’ai bien aimé. Peut-être lui suis-je déjà reconnaissante d’avoir montré patte blanche et de ne pas avoir choisi l’éclat plus violent du cygne noir (que j’adore, il ne faut pas croire, mais en contexte, c’est mieux). Mais pas seulement : elle sait faire montre de finesse sans jouer la délicate. J’adore ses mains ; je devais avoir un problème avec l’articulation des bras à l’école russe ce soir-là, il faut croire (avec un pareil nom, oui, russe ; il semblerait que les Allemands aient un don particulier pour récupérer les danseurs de cette nationalité). Ce poignet quand elle est côté cour, de dos ! Oui, bon, on a le droit d’avoir des fixettes occasionnelles bizarres (pour d’autres ce sont les nez étranges – le sien n’était pas mal dans le genre, d’ailleurs) ; c’est pourtant plus souvent qu’il ne faudrait que les mains se trouvent comme des choses mortes au bout des bras… J’aggrave mon cas, vous dites ? Peut-être. Maman a trouvé le pas de deux un peu long ; simplement lent pour moi.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">L’unique solo de la soirée était réservé à <b>Daniil Simkin dans <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=I2aj79ql9iY"><i>Les Bourgeois</i></a></b>, une chorégraphie de <b>Ben Van Cauwenbergh</b> sur la chanson de Brel (tout est dans l’ancrage de la rime, hein). Le côté foutage de gueule est toujours réjouissant quand on peut aisément se le permettre. Ce qui est le cas. Glissades sautillantes. La clope au bec, entre Voltaire et Casanova, on pourrait dire : « épatant ». Ne comptez pas les tours, vous risquez de vous donner le tournis. Pour un peu, « la salle est en délire », mais que voulez-vous… les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient… : « Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient… ». Il n’y avait pas trop de l’entracte pour que tout ce petit monde se remette de ses émotions. C’est qu’il se décoiffe le gamin qui ne paye pas de mine lorsqu’il salue ! <a href="http://www.youtube.com/watch?v=I2aj79ql9iY"></a></p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal"><b><i>Paquita</i></b> n’était clairement pas un bon choix pour les <b>danseurs de Belgrade</b>, qui donnaient alors l’impression d’être une erreur de casting, quand bien même leur premier duo devrait le démentir. Andrei Colceriu n’est pas à la hauteur techniquement, et cela passe d’autant moins bien qu’il vient après mini-Baryshnikov (il y a l’entracte, certes, mais la mémoire d’un spectateur, même de poisson rouge, en excède la durée) et qu’il se renfrogne à mesure que ça se gâte. Ana Pavlovic est sans conteste plus à l’aise, mais la mayonnaise ne prend pas (elle a des jambes bizarres, en plus, bien que je n’ai pas réussi à décider pourquoi au juste – elle faisait juste musclée dans son justaucorps contemporain… le physique atypique devient presque disgracieux en tutu plateau.) Je préfère oublier cette seule mauvaise surprise de la soirée pour garder en mémoire I.V.E.K, dont le style leur convenait parfaitement.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Sophie Martin et Adam Blyde revenaient avec <b>Aria</b>, un extrait d’<a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=Djz0pQbQCOM"><b><i>In the Light and Shadow</i></b></a>, <b>de Krzysztof Pastor</b> (il est désormais évident que j’ai le programme ; je n’aurais pas eu le temps de relever l’orthographe sur le prompteur – bonne idée d’utilisation dérivée, soit dit en passant). Comme à leur premier passage, ils servent la chorégraphie sans se faire remarquer, et c’est déjà en soi remarquable. Ca l’est l’autant plus que celle-ci l’est également. J’aime bien ces duos qui ne sont pas forcément des pas de deux, où le couple peut danser côte à côte à égalité, sans que la distinction masculin/féminin doive sans cesse se faire sentir, et le danseur servir de faire-valoir à la ballerine. Pour avoir une idée du style, je pourrais vous dire que j’ai cru un instant que c’étaient les danseurs du Nederlands Dans Theater, mais il serait plus prudent de vous envoyer par là (heu en fait j'ai mis lelien plus haut)</p> <p class="MsoNormal"><a href="http://www.youtube.com/watch?v=Djz0pQbQCOM"></a></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal">Pour la deuxième partie de la soirée, Odette s’est réincarnée en <b><i>Raymonda</i></b> (j’avais prévenu que je ne me répéterai pas deux fois). Le couple de l’<b>Opéra de Munich</b> reste dans le tout classique, mais le choix de Raymonda ne manque pas d’élégance. Je ne sais pas si c’est de l’avoir un jour travaillée en stage, mais la variation de la claque m’en colle une à chaque fois que je la vois. La force devient formidable de retenue, et cela convient bien à notre danseuse russe (je ne pense toujours rien de son partenaire, sinon qu’il a l’air un peu ahuri).</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal"><i><b>Come neve al sole</b></i> (<a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=8Gi74-x3xbM">ici</a> en vidéo pirate avec Polina Semionova, <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=F2cx058OaKw">là</a> décemment filmé avec Alicia Amatrian, la demoiselle hallucinante que j’avais vue dans le gala de Roberto Bolle Curieux hasard de tomber sur cette vidéo, les instants d’assurance désinvolte m’ont fait pensé à elle) était franchement réussi, tant au niveau de la chorégraphie de <b>Rolando D’Alesio</b>, très drôle sans jamais verser dans l’exagération du burlesque ou l’insignifiance de l’amusement, que de l’interprétation de <b>Polina Semionova et Dmitry Semionov</b>, cette fois-ci très raccords. Autant le danseur du Corsaire aurait été interchangeable, autant sa place est parfaitement justifiée ici ; c’est même une évidence quand on voit une telle complicité entre les partenaires. Son physique tout en finesse prolonge même la similarité créée entre les partenaires par un costume identique : le short noir (tunique pour elle, en réalité) et le T-shirt rose vif contribuent à gommer les différences sexuelles. Seules restent les longues couettes de Polina Semionova, donnant d’emblée le ton de cette charmante chamaillerie (on ne tire pas les couettes, cependant, mais les T-shirts, extensibles jusqu’à devenir robe – là, on moins, on est à égalité, l’un comme l’autre en sont pourvus). On rit évidemment des airs faussement boudeurs, mais une certaine désinvolture empêche la chorégraphie de tomber dans le piège d’une parodie enfantine : on obtient plutôt quelque chose comme une tendresse espiègle, qui n’est pas sans me rappeler par moment le morpion de <a target="_blank" href="http://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/archive/2008/10/24/prise-de-la-bastille-par-le-new-york-city-ballet.html"><i>Barber Violon Concerto</i></a>, de Peter Martins. Ludique sans être futile, on ne se prend pas au sérieux. J’adore.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Suivait un extrait de <i><b>Whereabouts Unknown</b></i> (petite question à Bamboo : est-ce qu’on pourrait traduire par « tenants et aboutissants inconnus » ou est-ce que ça a un tout autre sens ?), de <b>Jiri Kylian</b>. Magnifique, encore une fois. Les éclairages nous plongent d’emblée dans l’obscurité dans une atmosphère de pénombre, où le clair-obscur qui sculpte les mouvements ralentis des danseurs donne l’impression qu’ils évoluent dans l’eau (nous, il n’y a aucune substance illicite dans mes céréales). <b>Aurélie Cayla et Yvan Dubreuil</b> sont à nouveau parfaits là-dedans.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">La soirée se terminait en grande pompe avec le retour de <b>Daniil Simkin</b> dans <b><i>Don Quichotte</i></b> (What else ?), aux côtés de <b>Yana Salenk</b>o, petite rousse (il vaut mieux, le jeune prodige n’est pas très grand) qui ne s’en est pas laissé compter par son partenaire. Il est certain que seule une fille à la technique sans faille peut danser avec un maniaque des multiplications qui vous colle un grand écart à chaque glissade un peu ample et rajoute des cambrés de malade à l’atterrissage de toute se diagonale de cabrioles. L’Ukrainienne de l’Opéra de Berlin (ils ont le coup d’œil sûr vers l’est, vous disais-je) a en outre une classe certaine, et l’intelligence de ne pas en rajouter (autant que cela est possible dans le pas de deux de Don Quichotte, s’entend) : chouette variation, piquante sans étalage, coda explosive.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Le final, arrangé sous la forme d’une coda géante a fait revenir tous les couples avec moult diagonales, manèges, sauts et tours (à la seconde à toute vitesse en se payant le luxe de changer de bras pour qui de droit), grands jetés en portés… lorsqu’un tutu blanc a pour symétrique un T-shirt rose fluo, c’est assez drôle. Bref, le grand défouloir, pour continuer sur la lancée de Don Quichotte. Puis les traditionnels saluts couple par couple, en ligne, femmes puis hommes, puis à nouveau par couple, etc. Les applaudissements atteignaient des pics avec Daniil Simkin et Polina Semionova – je me dis toujours que ce doit être frustrant pour les autres. La russe de Berlin avait résolu le problème : après ses variations, elle forçait un peu la main en saluant longuement (et on sentait le « oui, bon, ça va » du public à l’arrêt immédiat des applaudissements sitôt le noir fait). Observer les saluts est une partie du spectacle que j’adore ; certains sont un peu crispés (le phénomène), d’autres ont l’inclination de tête chaleureuse, et certaines encore de généreuses révérences.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Aussi inconstante ai-je été dans mon attention (une personnalité, un phénomène, une technique, une chorégraphie, une tradition/école), j’ai passé une très bonne soirée – seule la perspective de trois heures de répétition le lendemain m’a retenu de danser avenue Montaigne.</p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlLe funambule cherche l'équilibre entre Genet et Preljocajtag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-09-09:18216872009-09-09T12:23:00+02:002009-09-09T12:23:00+02:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
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Déjà, la catégorie sous laquelle est rangée le spectacle est bizarre, « danse-texte », avec son trait de désunion. Et du Genet est en soi étrange. Alors <b>ce qu’est <i>le Funambule</i> de Genet et de Preljocaj, pas collaborateurs mais pas non plus simplement juxtaposés</b> (le programme règle le problème en donnant une importance égale aux deux noms, situés de part et d’autre de la démesurée hampe rouge du « b » de « funambule » - que vient équilibrer celle descendante du « f »), <b>je n’en sais trop rien. Si j’ai aimé, encore moins</b>. Je n’ai pas aimé au sens où je pourrais dire « j’aime bien ça », et pourtant, malgré mon inclination pour les jeux de mots foireux, je ne peux pas non plus dire qu’il s’en est fallu d’un fil pour que cela ait été rasoir. Il va falloir trouver l’équilibre. Contrairement à ma voisine de droite, je n’ai pas regardé ma montre ; mais je l’ai vue le faire, et c’est suffisamment inquiétant – indice que j’avais l’attention flottante (à moins que ce ne soit au moment où la visibilité faisait défaut ?)</span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;">A un moment, le texte/Preljocaj dit que <b>l’artiste n’est pas là pour occuper le spectateur, mais le fasciner</b>. Pour ce qui est de la fascination, je crois que c’est réussi : <b>le spectacle demande une attention épuisante, alors que voir de la danse est d’habitude pour moi une expérience d’a-tension, justement. On scrute : les moindres vibrations d’un début lent plutôt avare de mouvement (la captation des</b></span></i> <b>micro-gestes distillés exige une hyper-attention : la caresse de la table, qui agace la sensibilité du spectateur, finit par énerver un regard anesthésié)</b><i><span style="font-style: normal;"><b>, les paroles difficiles de lisibilité (Genet) et de diction (Preljocaj), la scénographie qui envahit de papiers la scène où Angelin s’ingénie à tracer son/des caractère(s).</b></span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;"><b><br /></b></span></i></p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=ballet_preljocajfunambule.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/ballet_preljocajfunambule.jpg" width="313" border="0" height="634" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><i><b><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;">Noyé dans une scénographie de ‘pas pied’</span></span></b></i></p> <p class="MsoNormal"><i><b><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;"><br /></span></span></b></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;">On peut s’émerveiller de trouvailles comme la table recouverte de papiers blancs et qui, convenablement éclairée, devient un tunnel à ombres chinoises, à expérimenter les déformations de l’ « image » de l’artiste ; ou comme les bandelettes de papiers qui tombent du ciel (enfin des tringles) et dans lesquelles il s’enroule, devenant un immense bougeoir immobile, la cire des bouts de papiers roulottés à ses pieds. Mais avec les rouleaux de papiers (non peints, mais il y remédie avec de la peinture rouge) qui tombent plus lourdement que les bandelettes, pour être de toute façon tailladés à coups de couteau ; celui, horizontal, qu’il fait se dérouler à la manière d’un tapis, d’un coup de pied (les spectateurs du premier rang ont du ranger les leurs), ou encore les paillettes qu’il fait voleter sur scène et dans lequel il se roule (un habit de lumière, oui, ça colle méchamment la paillette), <b>les trouvailles se juxtaposent dans le temps comme dans l’espace sans grande cohérence</b>. Parfaitement incongru, aussi, un moment où les lumières donnent une ambiance disco et Angelin se met à piocher dans un petit bol ce que l’on identifie comme des cacahuètes. J’ai ensuite vérifié auprès de Palpatine si je n’avais pas rêvé ou été complètement à l’ouest, mais il a confirmé, « c’était le moment sous LSD ». Bientôt <span style="text-decoration: line-through;">les spectateurs</span> la scène se trouve minée de cratères/caractères, noyée dans le papier où tente de surnager (j’ai d’abord écrit "surnoyé", mais, comme dirait ma prof de français de terminale, j’interprèterai moi-même mes lapsus révélateurs) le texte et le danseur – qui disparaît néanmoins du champ de vision des spectateurs côté cour pendant un moment.</span></i></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><i><b><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;">En français danse le texte</span></span></b></i></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;">Dans la bizarrerie et la fluctuation de l’attention, cependant, on grappille des choses. Je trouve Genet bizarre, mais <i>les Bonnes</i>, par exemple, m’avaient bien plues (encore de la fascination malgré – à cause de ?- quelque chose de dérangeant), et il y a dans le</span> Funambule</i> <i><span style="font-style: normal;">des traits qui touchent justes (parmi ceux qui peuvent nous toucher, ou plutôt que nous pouvons toucher du doigt, parce que quand même, il y a un paquet de phrases qui restent dans l’ombre).</span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;"><b>Le funambule, c’est à la fois, très concrètement, Abdallah, l’amant de Genet, et une figure de l’artiste</b>, de tout artiste, s’il est vrai que <b>de fil en aiguille, l’écriture transparaît comme expérience similaire derrière le travail du funambule</b>. Pour que ce soit moins le cirque (enfin, façon de voir, ce pourrait bien être l’inverse), <b>Preljocaj a ajouté une résonance au texte ou plutôt l’a transposé dans l’intimité du danseur.</b></span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;">Que la solitude de l’artiste ne puisse advenir que sous des centaines de paires d’yeux (je n’ai pas le texte et le passage ne figure pas dans les citations du programme), c’est un paradoxe qui se comprend aisément pour qui est déjà monté sur scène, pour qui sait que la lumière qui l’éclaire dissout le public dans un néant obscur (et pourtant, il est là, on le sait, on le sent, il nous rend présent) – paradoxe presque palpable depuis la galerie où nous étions placés et d’où l’on pouvait presque aussi bien voir la salle que la scène.</span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;"><br /></span></i></p> <p style="text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=juillet2009020.jpg" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/juillet2009020.jpg" width="333" border="0" height="249" /></a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">[Entre lustre et cintre, l'impalpable frontière qui fait la solitude devant le public]</p> <p style="text-align: center;">[Photo prise au théâtre Montansier, à Versailles - pas du tout le même genre que les Abbesses, c'est le moins qu'on puisse dire, mais un article trop long, ça s'illustre]</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"><i><span style="font-style: normal;">Puis il y a cette mort omniprésente, qui va au-delà de la chute mortelle qui semblerait résorber tout le problème en s’inclinant devant la loi de la chute des graves, sous la menace de laquelle évolue le funambule (si vous avez compris cette phrase dont je n’arrive pas à raccrocher les subordonnés, bravo, vous êtes aussi barge que moi). Une mort telle que la dépouille survient avant le cadavre (et le geste avant le corps ?) : «</span> <b>Veille de mourir avant que d’apparaître et qu’un mort danse sur le fil</b></i> <i><span style="font-style: normal;">». <b>Ce mort, hologramme de vivant, on le retrouve sous forme d’image, celle que l’artiste projette et pour laquelle il doit renoncer à lui</b> :</span> «Ce n’est pas toi qui danseras, c’est le fil. Mais si c’est lui qui danse immobile, et si c’est ton image qu’il fait bondir, toi, où donc seras-tu ?».</i> <i><span style="font-style: normal;">«</span> <b>C’est ton image qui va danser pour toi</b></i> <i><span style="font-style: normal;">» - sa dépouille, je vous disais bien.</span></i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><i><span style="font-style: normal;">La mort gigotait sous son indéfinition, Preljocaj la dé-crypte : «</span> Le texte parle beaucoup de l’effacement de l’interprète, de <b>la mort de l’homme au profit de l’artiste</b></i> <i><span style="font-style: normal;">», «</span></i> <i>Il parle tellement de l’engagement artistique, avec une syntaxe ciselée comme un diamant noir qui articule une pensée sur la mort, l’effacement, la mise en danger personnelle, physique, totale, qu’il est pour moi l’un des écrits les plus justes sur la danse<b>. Ce mot revient toujours dans</b></i> <b>Le funambule<i>, mais de façon décalée, comme métaphore pour parler d’autre chose</i></b><i>. Et finalement, il se retourne comme un gant : ce texte prend une fulgurance étonnante quand on l’applique vraiment à la danse</i> ».</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le danseur évolue en équilibre, pas dans les pas, assez ancrés dans le sol ; plutôt sous l’attention vacillante du spectateur (la flemme peut-être). Seul en scène, dans le vide, ce vide qu’il ne peut pas se remplir (ce serait du divertissement), qu’il tranche alors de ses gestes, comme il tranche les rouleaux de papier d’un couteau, et le texte, de ses mots.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>L’association danse-poésie est cependant à double-tranchant</b> : si elles se rehaussent parfois l’une l’autre, comme le fait traditionnellement le ballet avec la musique (et cette conjonction se produit justement lorsque la diction de Preljocaj est altérée par l’essoufflement, modulée par le rythme de ses gestes), elles s’éclipsent aussi, lorsque la poésie est dépouillée de son souffle, de sa valeur rythmique et musicale pour n’être plus entendue que comme une suite de mots difficilement compréhensibles puisque a-logiques. Cette tension entre son et sens se retrouve d’ailleurs dans la fréquence en pointillé de la musique, qui (lorsqu'il y en a) tantôt se substitue aux paroles, tantôt double la voix poétique. La tentation est alors grande de chercher à illustrer le texte par la danse (l’écueil est à peu près évité par Preljocaj), ou la danse par le texte (la tentation est grande pour le spectateur ; je ne pense pas y avoir entièrement résisté, parce que, selon le bon vieil adage d’Oscar Wilde, « <i>the only way to get rid of a temptation is to yield to it</i> »), et la déconvenue, proche.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le mélange de danse et de lecture- récitation ne prend pas vraiment, même si à certains moments on veut croire qu’elles sont miscibles, quand Preljocaj se met à danser des enchaînements suivis. Reste de part et d’autre quelque bulles de mots ou de gestes à collecter ou à faire éclater. <b>L’explication de texte pointe son nez ; ça manquait cruellement de danse.</b></p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlQu’est-ce qu’une étoile ?tag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-08-12:18078202009-08-12T00:08:40+02:002009-08-12T00:08:40+02:00 Normal 0 21 false false false...
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Quoiqu’il en soit, en jouant sur la polysémie, elle donnait un peu de relief à une question limite idiote, question reprise comme titre d’<a target="_blank" title="1" href="http://www.youtube.com/watch?v=43BdAdT1B2M&feature=related">un</a> <a target="_blank" title="2" href="http://www.youtube.com/watch?v=_mwRa3N_d-Y&feature=related">documentaire</a> <a target="_blank" title="3" href="http://www.youtube.com/watch?v=PEaoIRLUTSQ&feature=related">de</a> <a target="_blank" title="4" href="http://www.youtube.com/watch?v=BV89R-p9M5E&feature=related">danse</a>, qui, en sens inverse, fait le lien avec les petits trucs brillants qui clouent la nuit au ciel. Si l’on n’échappe pas au point commun de l’éclat et de l’inaccessibilité, ni au rideau étoilé qui sert d’arrière-plan à l’interview de Marie-Agnès Gillot, la simplicité de la question à le mérite de balayer un certain nombre d’images stéréotypées bien kitsch, et la prise en compte de la polysémie, d’essayer de discerner ce qui distingue un bon danseur d’une étoile, en faisant appel à quelques éléments vaguement physiques - après tout, bien plus que de tutu et de diadème, la danse est affaire de corps.</p> <p class="MsoNormal">L’aspect de la douleur dont sont si friands les gens qui ne veulent pas être touchés par la danse (pourquoi danse-t-elle ? – « parce que c’est un art qui m’émeut ») et préfèrent donc la ramener à une pratique sportive (dont la douleur est un signe qui ne trompe pas) est assez peu présent. Vous pouvez faire une croix sur la martyr : certes l’apprentissage durant l’enfance n’a pas été un lit de roses, mais cela même est dit alors qu’on la voit en Catherine enfant (Wuthering Heights) évoluer parmi les fleurs. Ses parents lui ont manqué – dans les bras de Nicolas Leriche, nuance le montage. C’est dans la danse, dans l’espace, que se déroule sa vie. L’espace qui est pour l’étoile le lieu de (véritable) naissance, et que Preljocaj (dans je ne sais plus quelle interview) comparait au liquide amniotique. Ici, Brigitte Lefèvre dit que Marie-Agnès Gillot est « noyée dans sa danse », tandis que l’intéressée souligne le « bien-être en scène ». Reste à voir le lien entre cette sensation de la danseuse et le plaisir du spectateur à la trouver bien en scène – peut-être la même chose de deux points de vue.</p> <p class="MsoNormal"></p> <p class="MsoNormal">Pour ce documentaire, le choix de la danseuse est excellent (mais danseuse… résidu de ce qu’on occulte trop dans le grand public que l’étoile est également masculine ? ou manière plus efficace de tordre le cou à l’imagerie de la ballerine pour ne plus lui laisser aucune retraite ?), <span style="text-decoration: line-through;">parce que j’adore Marie-Agnès Gillot</span> parce qu’elle ne présente pas le profil typique de l’Opéra de Paris. Elle paraît même parfois un peu engoncée dans les rôles classiques du répertoire (quand à savoir si c’est sa danse qui est en question, sa taille qui réduit considérablement le nombre de partenaires à la hauteur ou si on l’a bêtement persuadée que ce n’était pas son créneau… - sait-on jamais, certaines personnes dans le monde de la danse ne manquent jamais de jugements péremptoires, qu’il convient à ceux auxquels ils s’adressent de périmer autant que faire se peut ; et comme l’assurance et la confiance en soi n’apparaissent pas vraiment comme les composantes principales du caractère de Marie-Agnès Gillot…) tandis qu’elle explose tout (ces bras à 4 :05, et tout le Boléro, en fait) dans les rôles néo-classiques ou contemporains.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le choix des extraits chorégraphiques est donc judicieux à double titre : ils la mettent en valeur et surtout, éloignent de la ballerine de boîte à musique. Comme un pied de nez à un cliché hérité du ballet romantique où l’immatériel être en tutu long (une Willis, une Sylphide ou autre - c’est comme les insectes, il y a parfois des spécimens bizarres qu’on n’arrive pas à identifier…) défie toujours l’apesanteur avec ses petits pieds serrés et vole dans les airs (comme si on volait souvent au ras des pâquerettes), les extraits de danse comportent bon nombre de passages au sol : dans <i>Sylvia</i>, <i>Wuthering Heights</i> (je vois ai déjà saoûlé avec cette merveille ?) ou encore l’<i>Appartement</i> de Mats Ek. Ca rampe et roule par terre : il n’est pas question de caprice de <i>star.</i> Ce qui ne nous donne pas pour autant de réponse à la notre.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Difficile en effet de définir ce qui distingue le bon danseur de l’interprète qu’est (ou devrait être) l’étoile. De même que son homonyme dans l’éther, l’étoile flotte dans l’élément de l’on-ne-sait-quoi, du quelque chose « que l’on dégage », du petit rien qui fait tout, et tout autre avatar figé du détail qui tue et du nez de Cléopâtre. Aux envolées un brin grandiloquentes (le mouvement qui sort « des profondeurs d’une âme pour aller jusqu’au fonds d’une salle » - Béjart) , je préfère les tautologies de Kader Belarbi : « <b>En face de vous, elle existe, elle est vraiment là, vivante, même violente », elle « tranche l’espace »</b> (qui n’est plus liquide mais solide - elle ressort d’autant plus). Elle est là, là où elle est. Il bute sur le déictique. Il le répète, « elle est vraiment là », c’est affaire de présence et de rayonnement.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Un « astre qui produit sa propre lumière », nous propose-t-on comme première tentative de définition en utilisant celle de l’homonyme : re-motivation de la métaphore ? Le rapprochement des deux champs donne en tous cas une valeur plus concrète à la un peu trop orthodoxe « aura ». (Cela me rappelle la tortue, qui m’avait dit une fois à propos d’une de mes copies que j’avais fait usage d’un concept dans un autre champ que celui de son contexte et que malheureusement ce n’était pas pertinent, mais que c’était parfois ainsi que l’on pouvait progresser – croiser les notions), dont ne peut de toute façon pas être pourvue Marie-Agnès Gillot, pas assez lisse et pâle pour une sainte. Les mots qui surgissent à –propos sont d’un autre ordre : bouillonnement, <b>énergie, appétit</b>, vitalité, instinct. De même que les sciences ont progressé dans l’analyse du phénomène lumineux, on passe de la lumière qui touche les sens (lumière de l’étoile), à la <b>force</b> qui fait sens. On n’est pas loin de faire s’équivaloir danse et vie, tout dans l’amplitude du mouvement –large, hors mesure. Encore une fois, on exagère et l’étoile meurt en supernova – fin du documentaire et de <i>Wuthering Heights</i>. Heureusement pour nous, « le plus long stade de l’évolution d’une étoile est sa combustion ».</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Au final, après avoir épuisé le secours de l’astre, <b>on n’est pas beaucoup plus avancé, sinon que l’étoile a éclaté dans les multiples reflets d’une personnalité composite</b> (cf le moment d’interview dans sa loge, où l’on ne la voit pas, elle, en entière, mais dans la double réfraction du miroir de sa coiffeuse et du miroir grossissant), <b>que l’on retrouve dans la composition de ses rôles</b>. On ne sait toujours pas ce qu’est une étoile (si l’on disposait de critères moins vagues, les nominations n'en feraient pas autant), et peut-être tout simplement que ce n’est qu’une métaphore dont il faut chercher dans l’unicité d’une personnalité le comparé qui la motive. <b>Une étoile, ce serait <i>quelqu’un</i>. Qui danse. Un indéfini riche de métamorphoses possibles ou potentielles</b>, selon que la personne en est ou non elle-même consciente – et c’est alors le chorégraphe qui intervient, qui essaye de dégager autre chose (de plus doux, de plus évanescent et plus charnel aussi, pour Kader Belarbi, bien décidé à polir son matériau – et ce seraient presque les adjectifs du ballet romantique –où on l’imagine bien peu- qui ressortiraient là, en plein dans une chorégraphie contemporaine).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le documentaire a en effet l’intelligence de finir par replacer l’étoile dans sa constellation, parmi ceux qui contribuent à son éclat : répétiteurs et chorégraphes. J’aime particulièrement la façon dont Béjart conclue sur la répétition du Boléro, la manière dont il dit « oh, c’est bon » : ce n’est plus un jugement de celui qui exige le mouvement juste, c’est l’appréciation savoureuse de celui qui se régale. La danse n’est plus en effet seulement sa chorégraphie, mais aussi celle de l’interprète.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">S’il est si difficile de définir ce qu’est une étoile, c’est qu’<b>il ne s’agit ni d’une personne/personnalité ni d’une chorégraphie, mais des relations qui existent entre les deux</b>. Il n’est dès lors pas outre mesure surprenant que Marie-Angès Gillot puisse à la fois dire qu’elle se « dédouble » et prétendre à l’entièreté impliquée dans le simple énoncé de « j’arrive, je suis » ; qu’elle puisse être « quelqu’un qui pense tout le temps, et avec ça, une des personnalités les plus instinctives de la compagnie ». <b>L’étoile est un problème nébuleux analogue à celui de l’auteur en littérature</b> (dissertations, welcome back) : <b>un nom qui ne se réduit pas à celui qui le porte, mais est sa création, une construction. Un travail</b>, rappelle notre danseuse. Ce n’est qu’une fois que le rôle est compris et analysé (« tellement ») que <b>l’étoile advient en scène. Elle n’existe pas en-dehors</b> (en dedans non plus d’ailleurs ^^ –pas dans le classique, en tous cas). En-dehors, vous avez une danseuse qui se tient mal (dos courbé), n’a aucune confiance en soi et ne se sent « pas très belle ».</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">C’est qu’elle n’est pas belle pour « plaire » (hors mouvement, elle n’est ni belle, ni laide), elle le devient en scène (et alors, aussi, comme une résultante involontaire du mouvement, elle peut plaire). Le contraire de Roberto Bolle, je pourrais dire pour ne laisser aucun doute sur ma mauvaise foi (et on pourrait donner un pseudo étai à cette mauvaise foi en disant qu’il est un <i>principal</i> et non une « étoile », mais on virerait chauvin, là – et ce n’est pas possible, ne serait-ce qu’à cause des Russes, voyez-vous). Toujours est-il que Marie-Agnès Gillot est comme danseuse « une beauté <b>fracassante</b> », dont la force d’imposition (la « franchise » dont Kader Belarbi fait l’éloge) fait qu’on peut ou pas l’aimer, mais qu’ « <b>on ne peut pas ne pas la voir</b> ». Et la caméra de confirmer en la faisant seule émerger du groupe d’Amazones (je crois) par le zoom qui se rapproche de son visage et par la mise au point sur son immobilité autour de laquelle s’agitent en vain, floues, les autres danseuses.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Sans être exceptionnel (je me méfie des effets de mon enthousiasme), ce documentaire est une belle petite surprise qu’il serait utile de montrer à ceux qui ne connaissent de la danse que sa caricature. « Qu’est-ce qu’une étoile ? » est en effet une question qu’il est bon de poser à ceux qui agitent le titre pour ne pas parler de la danse, et de se poser, pour comprendre ce qui en fait justement sa légitimité en tant que titre. Et son inexactitude par rapport à l’interprète (son incapacité à le recouvrir) que l’on voit en scène. Une étoile n’est pas telle ou telle chose mais un tel ou une telle, par sa présence en scène, est une étoile. Dans l’incapacité où l’on est d’en trouver une définition, ce documentaire nous propose ce qui en fait le mystère à travers le portrait d’une artiste. <i>Une</i> étoile ? – moins éclatant peut-être à première vue, mais bien mieux : Marie-Agnès Gillot, une danseuse, une interprète.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"></p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlVoir Roberto Bolle et occiretag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-08-08:18066892009-08-08T23:32:00+02:002009-08-08T23:32:00+02:00 Normal 0 21 false false false...
<p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=1239360237184_Bolle_0150-1.jpg" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/1239360237184_Bolle_0150-1.jpg" border="0" /></a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning /> <w:ValidateAgainstSchemas /> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> <w:DontGrowAutofit /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if !mso]> <span class="mceItemObject" classid="clsid:38481807-CA0E-42D2-BF39-B33AF135CC4D" id=ieooui> </span> <mce:style><! st1:*{behavior:url(#ieooui) } --> <!--[endif]--> <!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} --> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le jour de notre arrivée en Italie, une fois passée la ville de Florence proprement dite où nous étions bien trop occupées à chercher notre direction au pifomètre (prend la sortie avec le pont, oui, ça a l’air bien par là – intuition pour le moins floue mais néanmoins exacte) pour que je puisse baguenauder du regard à travers la vitre arrière, j’ai aperçu sur le panneau d’affichage d’un petit village une affiche de danse. Rien besoin de plus pour déclencher le radar et regarder de tous côtés pour retrouver la même affiche. A chacune, j’ai glané un élément d’information : l’étoile, puis le mois et le jour – dans les limites de notre séjour. Ne manquait plus que le lieu, alors autant vous dire qu’en revoyant l’affiche devant les jardins de Boboli, ni une ni deux, j’ai traîné dare-dare ma mère et Caroline à la Porta Romana, où devait se trouver la billetterie.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le choix n’était plus immense à quelques jours du spectacle, impossible notamment d’obtenir des places à côté : ce sera donc trois places séparées mais de première catégorie (heureusement d’ailleurs, parce qu’ils en avaient une vision assez large – au sens strict du terme : on pouvait se retrouver au troisième rang, mais à une place très excentrée dont l’angle de vision coupait un angle de la scène – le coin supérieur côté cour, où commencent les diagonales à tout hasard. Heureusement bis, j’ai échangé avec ma charmante petite maman ^^).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">En réalité, le jour venu, nous avons assisté à deux spectacles : celui qui se passait sur scène et celui non des coulisses, mais du public. Soirée ethnographie et art donc, qui a débutée de manière tout à fait folklorique puisque l’entrée était prise en otage par un groupe de manifestants avec banderole et mégaphone. Nous n’avons pas réussi à comprendre ce dont il retournait (des sortes d’écolos mais version punk), mais avons du éviter ce qu’ils retournaient, id est des seaux de purins. C’est donc en marchant sur des œufs, sous la banderole et le nez crispé que la foule des grandes bourgeoises italiennes est entrée dans l’arène. Parce que les gens sont vraiment habillés pour sortir : il y avait de quoi faire sa sélection de robes de soirée… en revanche, les talons aiguilles dans les cailloux n’étaient pas la plus heureuse des idées (mais après le purin, par quoi auraient-elles pu être arrêtées ?).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">La scène était en effet montée <b>dans les jardins de Boboli, le Versailles local</b>. A ceci près que les Italiens ont eu la jugeote de ne pas monter la scène sur un plan d’eau (pour un sol glissant et un spectacle écourté, il n’y a pas mieux) et que la végétation qui se découpait en arrière-scène formait une véritable toile de décor, colorée par les projecteurs et traversée de temps à autres par une chauve-souris. Un décor enchanteur, comme on dit dans les journaux.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Lorsque le spectacle commence sur scène, s’annonce celui du public qui n’a pas fini de se placer et ne se hâte pas pour gagner sa place : pendant tout le premier pas de deux, les ouvreuses n’ont pas cessé de passer et repasser juste devant mon rang (il y avait une allée juste devant) pour placer les retardataires, avec le pas léger d’un troupeau d’éléphants sur un ponton. Je fulminais et l’humeur massacrante n’est pas précisément requise pour apprécier un pas de deux tel que l’Arlésienne, normalement tout en intensité et émotion. Celle qui a prise la salle n’est pas précisément celle que l’on aurait attendue : au moment où Roberto Bolle a tombé la chemise (dans le contexte, il se déshabille après les noces, face à la mariée, alors qu’il est toujours hanté par l’Arlésienne, figure insaisissable), <b>face aux tablettes de chocolat du danseur, le public féminin (c’est-à-dire quasiment tout le public) est entré en émoi avec des cris de pâmoison. « Robiiiiiiiiiiie »</b> : oh my God, où suis-je tombée, bordel ? – je n’aurais pas imaginé autrement un concert de Robie Williams. Vraiment, je suis tombée sur le cul ; encore heureux, j’étais assise.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">A cet instant, je me suis souvenue de l’affiche, qui aurait du m’inciter à la méfiance : <i>Roberto Bolle and friends</i>. Quid des amis, on ne sait, et du programme n’en parlons pas. Tellement bien programmé d’ailleurs, que le programme imprimé qui précisait les chorégraphies non annoncées sur l’affiche (ni ailleurs) n’a pas été suivi et le temps que je comprenne que le charabia italien au micro ne demandait pas d’éteindre les portables (de toutes façons les Italiennes sont sonnées) mais donnait l’ordre des extraits, il était trop tard, je ne saurai pas quel était l’un de mes pas de deux préférés.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Mais revenons à notre mouton coupe au Bolle, puisque c’est pour lui que venait le public. <b>Cette tête d’affiche au corps de statue grecque (remotivation de la catachrèse « un Apollon ») aurait été parfaite à planter là, dans le jardin, parmi ses semblables, afin de laisser la place aux « friends »</b>. Ce n’est évidemment que mon avis, visiblement non partagé du public : grande concentration lorsque Robie est en scène, et après avoir fait tout un cirque d’applaudissement, ça se remet à causer au numéro suivant – trop d’émotions et de concentration, vous comprenez. Comme mes voisines de derrière semblaient avoir un gilet pare-balle aux regards assassins, j’ai du moi aussi parler, pour leur demander de se taire. Le « Shut up » excédé n’était pas loin mais plus d’un grand usage puisque le bruit n’était plus la jactance de la grande bourgeoise à la robe aussi blanche que sa peau était cramée, mais celui d’un pschit pschit que l’ai d’abord pris pour du parfum (des fois que Robie sente quelque chose à cette distance) mais qui devait être de l’anti-moustique, vu qu’elle le répandait partout autour.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">La première grande pulsion meurtrière est donc pour l’admiratrice. Dans un second temps, elle se calme (la pulsion, pas l’admiratrice), remplacée par une stupeur amusée, ou plutôt déviée sur l’admiré même. J’en avais déjà l’intuition avec Ganio (mais il joue petit bras à côté), c’est à présent officiel, <b>je déteste les beaux gosses qui savent qu’ils le sont et font savoir qu’ils le savent</b>. Peut-être était-ce parce que le danseur de la Scala était « chez lui » qu’il se faisait plaisir, mais la tête d’affiche n’en était pas moins à claque(s). Le manque de modestie (pour pratiquer la litote) était d’autant violent qu’il était immotivé, puisqu’il devait être le moins bon de tous – peut-être pas techniquement, mais artistiquement, cela ne faisait pas un pli. Pas un pli sur le visage non plus, toujours éclairé d’un sourire Colgate. Et si dans l’Arlésienne, le personnage est proche de la folie, Robie est surtout torturé du capillaire (oh non, pas de ce côté, oh non, pas de celui-là non plus, mon dieu, cela va me décoiffer). A la fin, lorsqu’il se défenestre, on a moins l’impression qu’il se suicide qu’il ne se jette dans son public en furie (pssst, de l’autre côté andouille)… image anticipée de la fin du spectacle où (non non il ne se jette pas dans la foule quand même, je vous rassure) il revient seul en scène, et ramasse les roses rouges que lui jette public levé et amassé au bord de la scène. Touche les pieds puants de ton idole (qui n’a d’un dieu que le corps – et comme Dieu est invisible, mes agneaux, vous imaginez la présence scénique) ! <span style="text-decoration: line-through;">Elvis</span> presse-les !</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Incroyable.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Voilà pour la partie anthropologique de la soirée. Comme il s’agissait tout de même initialement d’un spectacle de danse, voici un aperçu des best friends.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>L’Arlésienne</i>, de Roland Petit</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Comme cela se devine en filigrane, entre les gens et l’interprétation passée au fer à repasser d’un Robie très propre sur lui, j’ai eu un peu de mal à apprécier ce pas de deux qui m’avait pourtant fait tomber à la renverse dansé par Legris et Abbagnatto. Dommage, parce que sa partenaire, <b>Sabrina Brazzo</b>, elle aussi de la Scala, avait l’air pas mal du tout. Le souvenir qu’il en est resté, c’est la musique, que j’ai eu du mal à attraper mais qui tourne en boucle une fois qu’on l’a chantonné une fois. Puis deux, puis trois, tant et si bien que Caroline m’a offert le CD pour mon anniversaire. Elle connaissait l’air sans connaître la musique de Bizet : sur le livret du CD, il est en effet précisé que le compositeur a repris le thème d’un noël provençal. Voilà pourquoi il est si populaire.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b>Superbe pas de deux sans nom</b> pour cause de programme non programmé déprogrammé et reprogrammé n’importe comment, sur une musique qui pourrait être du Vivaldi (mais avec l’oreille musicale que j’ai, il vaut mieux me croire sur parole qu’à l’oreille – c’est-à-dire ne pas me croire du tout), et dansé dans une synchronie parfaite (d’autant plus remarquable que le tempo est incroyablement rapide) par <b>Arman Grigoryan et Vahe Martirosyan</b> (par déduction sur les fiches des danseurs). Au vu des costumes rouges, de certains motifs de la gestuelle (comme la descente à terre en grand plié cinquième sur le coup de pied – qu’ils avaient d’ailleurs fort développé, surtout pour des garçons) et de leur origine (le Zürcher Ballett), ce devait être du Spoerli. Si jamais une balletomaniaque retrouvait les étiquettes de cet emballant duo masculin, ce ne serait pas de refus. Vraiment, la propreté d’exécution avec une telle vitesse, la précision des danseurs et la dynamique de la chorégraphie... Ca déboule sans déboulés mais avec roulades et autres mouvements trop rapides encore pour que l’impression rétinienne se décompose. Le regard est houspillé en tous sens et l’on commence à peine à appréhender ce que l’on apprécie d’entrée que le duo est terminé.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>Suite Iranienne</i>, de Béjart</b>, avec <b>Kateryna Shalkina et Julien Favreau</b>. Et là, si l’on veut du beau gosse qui tienne la route, on est servi – puissance presque féline qui, contrairement à Robie plastique, fait tout sauf toc. Blague mise à part, ce danseur est un magnifique interprète, et s’accordait très bien avec sa partenaire en académique blanc (et pourtant on sait combien peu flatteur est ce genre de tenue).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=du-BazSfMFk&feature=related"><i>Les indomptés</i></a>, de Claude Brumachon</b>, par <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=LfeZM5TXixQ"><b>Jiri et Otto Bubenicek</b></a>, deux frères (jumeaux pour tant de ressemblance ?) époustouflants qui dansent à l’unisson (l’unigeste faudrait-il dire) sur une musique de Wim Mertens. La gestuelle des deux danseurs en jean, un peu torturée, m’a fait penser aux <i>Epousés</i> de Kader Belarbi. <b>Etrange mais vraiment fascinant</b>.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=i9lvDkthxlc&feature=related"><i>Mono Lisa</i></a>, d’Itzik Galili, avec Alicia Amatrian et Jason Reilly</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">(la vidéo amateur est mal filmée, mais la danse est telle que cela vaut le coup de passer au-delà de la première minute agitée)<b><br /></b></p> <p class="MsoNormal">On aurait pu croire qu’il était difficile de faire passer quoi que ce soit après l’intensité de la chorégraphie précédente. C’était sans compter sur cette excellente surprise. On a tout d’abord un peu peur en entendant la bande-son relevant plus du bruitage que de la musique, mais cela ne dure vraiment pas. <b>La mécanique des corps élastiques investit le plateau, et la musique cesse d’être à la limite du bruit pour se faire rythme. Presque celui de la respiration, forcément un peu rauque, des deux danseurs qui se jaugent, se défient et se surpassent à se dépasser l’un l’autre, toujours ensemble cependant</b> (contre-exemple de ce qui suivra). La dynamique de la chorégraphie est formidable ( je me suis surprise à commencer à osciller en rythme sur ma chaise), mais <b>Alicia Amatrian est tout bonnement extraordinaire</b>. Un murmure d’ébaudissement qui paraissait réservé only à Robie s’est répandu devant une souplesse à couper le souffle du spectateur et les tendons de tout danseur normalement constitué (han, et le porté avec les jambes à quasiment 300° ! - j’ai cru un instant qu’elle les tenait en avant de son buste, comme une quatrième un peu ouverte, mais non, l’écart passé). Ce que j’adore, c’est que cette souplesse, loin d’être de type marshmallow, est couplée avec <b>une détente et une précision redoutable : la frêle petite blonde devient une bête de scène prête à faire une enjambée de son partenaire,</b> pourtant très bon danseur doté d’une belle présence scénique. On voit tous les muscles travailler, se tendre et se détendre en amples mouvements. Parce que vous ne pourrez pas imaginer convenablement sa <b>souplesse nerveuse et musclée</b>, voici une vidéo amateur du spectacle dénichée sur youtube.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><i>Pas de deux du cygne noir</i>, avec Roberto Bolle et Shoko Nakamura</b> (je crois)</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Difficile de passer après Alicia Amatrian, à moins d’user du phénomène Robie : un très grand moment d’anthologie, mais pas forcément de danse. Dès les premières mesures on a pu entendre les progromes de l’hystérie : ma grande bourgeoise de voisine s’est notamment mise à chanter. Et alors que les applaudissement après l’adage duraient aussi longtemps que ceux qu’on attendrait seulement après la coda, empêchant le pas de deux de se poursuivre, j’ai soudainement pleinement réalisé qu’il allait y avoir la variation du garçon… un délire, évidemment. La danseuse était parfaitement assortie à son partenaire – même orgueil-, si bien qu’ils ont dansé côte à côte et non ensemble. Roberto se tenait derrière la fille parce que la chorégraphie l’exigeait, mais il était ravi d’occuper la scène à lui seul, et la rivalité était à son comble lors de la coda finale, qui ressemblait davantage à une compétition technique qu’à tout autre chose. C’était à qui passerait le plus de tour, qui aurait le plus de superbe, qui déclencherait le plus d’applaudissements : Shoko Nakamura, un peu en dedans des hanches jusqu’aux genoux enchaînait les difficultés avec un aplomb provocateur, tandis que Roberto, dans son habit rutilant de prince Ken, exécutait ses figures avec une finition très léchée et toujours le sourire colgate. Je crois bien n’avoir pas pu me dissimuler à moi-même un certain plaisir lorsque la fille, qui claquait des fouettés doubles en avançant dangereusement, a manqué de se casser la figure après être repassée en mode simple et alors que les applaudissements avaient éclaté – elle en a passé deux en sautillant à pieds plats avant de finir par un excédent de tours voulu mais non assumé qui l’a menée presque de dos (ou bien de profil, soyons gentils). Du coup, le caquet rabaissé (mais non point trop celui de Robie), sa dernière diagonale était enlevée juste ce qu’il faut. Tout un cirque, quoi.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=chcyUZLnGqk"><i>Kazimir’s Colours</i></a>, de Mauro Bigonzetti, avec Yen Han et Arman Grigoryan</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Ce pas de deux à la palette effectivement riche de nuances aurait mérité de n’être pas placé juste après l’entracte (et que je revienne à ma place en retard – cette fois-ci il n’y avait ni indication de durée ni sonnerie, donc bon) et la danseuse de n’être pas affublé de ce short bicolore blanc-jaune, sorte de caleçon qu’elle semblait avoir emprunté à son partenaire… Difficile d’être plus précis, c’est typiquement le genre de chorégraphie calme, plaisante à voir, mais qui ne laisse pas de grand souvenir ensuite.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=tANSGn3Acus"><i>Le Grand Pas de Deux</i></a> , de Christian Spuck, avec Alicia Amatrian et Jason Roberto Bolle</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Quand j’ai vu le petit sac à main rouge, j’ai su que c’était bon, que c’était le pas de deux que j’avais vu dans une vidéo de gala de l’ABT, et que l’on allait bien se marrer. Il s’agit d’une <b>parodie</b> de grand pas deux classique dans laquelle le prince essaye tant bien que mal de faire danser sa partenaire à lunettes bien plus occupée à récupérer son sac à main qu’à se plier à l’exercice jusqu’à sa fin. Toutes sortes de ressorts comiques se trouvent employés : décalage avec des mouvements jazzy surgis de nulle part (seconde parallèle, mouliné des bras pour accompagner un déhanché – on se lâche) et entre les partenaires (le prince très princier, la princesse très dissipée), exagération des pas classiques (vivent les préparations en deux deux avec force violence des bras), clin d’œil à la technique (tête qui tourne après les pirouettes, et lunettes tenues pendant leur exécution ; préparations décalées sur le pied d’attaque ; désynchronisation des partenaires ; mains qui touchent à terre en plein poisson…) et gros comique type comedia dell’arte. Le prince fait rentrer la récalcitrante manu militari, ou plutôt pede militari, puisqu’il la traîne par la pointe avant de la faire tourner sur le ventre, bras en l’air (arrête !) et pattes repliées en arrière, comme une tortue sur le dos. Lorsque la danseuse reprend, elle y met toute la mauvaise volonté que lui suggèrent ses pieds douloureux ; en plein équilibre, elle rajuste ses lunettes, puis ayant retrouvé son sac mais ne sachant qu’en faire, elle en mord l’anse pour faire ses grands développés. Jouissif. Pour qui connaît un peu la danse, et pour qui n’y connaît rien.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">D’ailleurs, la salle a bien ri (après un certain temps de réflexion tout de même, on n’allait pas risquer de se moquer de Roberto), et j’étais proche du fou rire, tant <b>Alicia Amatrian est tordante dans ce rôle</b> (ses mimiques et son coup de cygne croisé avec une tortue... ^^) <b>Il semblerait que l’exceptionnel soir la règle, chez elle.</b> On l’a vu pour la technique et ses incroyables capacités physiques dans la première partie, cela se confirme pour son interprétation et son sens de l’humour dans la seconde. On ne peut pas dire que le sens de l’autodérision soit aussi développé chez son partenaire, mais cela ne gâche rien au pas de deux : Robie devient risible de ne pas vouloir prêter à rire et de penser toujours à étaler sa technique (oui, oui, des tours à la seconde !). <b>Ce Ken en puissance est parfait dans sa parodie de prince, serait-ce malgré lui. C’est grand. Vachement. D’ailleurs, il y a une vache qui s’est égarée sur scène.</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=ip8gtdZOF20&feature=related"><i>Romeo et Juliette</i></a>, de Béjart, avec Kateryna Shalkina et Julien Favreau</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Les danseurs du Béjart Ballet sont toujours aussi beaux mais n’ont pas de chance : Roméo et Juliette, qui ne fait pas dans l’éclatant (sauf le blanc des costumes) a du mal à passer après la veine comique du pas de deux précédent. Et le prologue en français n’a pas du aider à leur concilier les Italien(ocentré)s. Ce n’est pas ce que je préfère chez Béjart, mais cela ne méritait pas la tiédeur de la salle.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=Tr73B007f_0"><i>101</i></a>, de Eric Gauthier, avec Jason Reilly</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Cette deuxième partie de soirée sera comique ou ne sera pas. Le tout début paraissait didactique, avec une voix omnisciente qui a blablaté un peu en anglais (pauvres Italiens) sur la danse. Puis qui affirme que la danse peut se décomposer en 101 positions. Et d’appeler Jason Reilly pour venir nous en faire la démonstration. La voix égrène le nombre des positions tandis que le danseur en T-shirt blanc et collants noirs s’exécute. <b>Concession à la sixième position, le doute s’installe à la septième, et à la neuvième, je commence à rigoler</b>. C’est qu’à partir de là défilent diverses positions plus ou moins orthodoxes, pour la plupart classiques, puis de moins en moins : l’effet du rappel à l’ordre de la voix « oh, oh, let’s keep it classical ! » est de courte durée. A la place, certaines poses de défi débonnaires et quelques décompositions de mouvements contemporains. Après la démonstration de 100 positions (et le titre, alors, demandez-vous – patience !), la voix propose de compliquer le jeu et de composer une chorégraphie sous les yeux du public en énonçant les chiffres de positions dans le désordre. Cela se structure en effet, et l’on voit bien comment le mouvement naît des positions et les dépasse. La voix égrène les chiffres plus ou moins rapidement, elle est très articulée, très chantante et ses accélérations ou étirements pour suivre les mouvements du danseur ou au contraire les anticiper insuffle un certain rythme à ce qui devient une chorégraphie. On retrouve ce que j’aime particulièrement dans les classes que l’on ne prend pas mais que l’on observe, l’entrain, le sérieux d’un jeu où l’on ne pousse pas à fonds, et dans le ballon chez les garçons, une puissance assez désinvolte, qui ressort d’autant plus qu’elle est mieux maîtrisée.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Jason Reilly se prête parfaitement au jeu, se fait manifestement plaisir ; il se joue de la voix comme un élève essaierait de temps à autre d’échapper au professeur (en attitude à pieds plat « Balance ». Il reste à pied plat « balance ». Toujours. « Balance. Jason, I said balance ». Et de monter sur demi-pointes). Les répétitions de la voix sont toujours amusantes, comme lorsque l’enregistrement semble rayé à répéter le chiffre des sissones. Véritable rythme, la voix se fait musique, bientôt rejointe par quelques instruments, et le tempo s’accélère : le danseur semble pris de vitesse, et bientôt dépassé, comme le suggère le bruit crescendo d’un avion au décollage (ou d’une machine sur essorage, ça fait à peu près le même bruit, et le danseur est alors bien lessivé). Puis c’est le crash et le rideau. Rires et applaudissements. Très réussi. Alors la lumière se rallume sur le danseur étalé par terre et désarticulé, cependant que la voix conclut : « Position one hundred and one ». C’est très bon. <b>La trouvaille est bonne et la mise en œuvre fort divertissante. Il ne s’agit bien sûr pas d’une pièce majeure, mais c’est un contrepoint humoristique qui a tout à fait sa place dans ce genre de gala.</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"><b><a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=Whtbtg-W920"><i>Le Souffle de l’Esprit</i></a>, de Jiri Bubenicek, avec Jiri et Otto Bubenicek et Roberto Bolle</b></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Retour à un morceau de danse pure, très fluide. Non seulement les deux frères sont excellents danseurs, mais Jiri est aussi très bon chorégraphe. Le moment où les trois danseurs de dos remontent la scène éclairée seulement par trois spots disposés au ras du sol en fonds de scène, face aux spectateurs, simplement en marchant lentement, est de toute beauté. Evidemment, Robie déboule là-dedans comme un chien dans un jeu de quille : tout fou, sûrement plein d’enthousiasme (on le sent moins trop sûr de sa personne tout à coup), mais qui dérange tout sur son passage. Il n’a visiblement pas intégré la gestuelle des deux frères et, un peu trop raide, a toujours une fraction de seconde de retard, quand les deux autres sont parfaitement synchronisés : ce serait parfait si c’était un bis et qu’il se mêlait à la danse par jeu, comme invité qui reconnaît la supériorité de ses hôtes dans leur domaine, à l’improviste (c’était peut-être le cas, me direz-vous, il a peut-être travaillé la pièce au pied levé… mais ce serait traiter l’affaire par-dessus la jambe pour un tel gala). Une pièce qui reprend bien les différents aspects du spectacle, finalement, et qui fait coïncider la soirée anthropologie autour de Robie et celle de la danse avec les friends de Bolle.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Une fort bonne soirée, peut-on conclure, où l’on a bien ri (certes, parfois aux dépends de notre ami qui n’a pas de Bolle). <b>Si l’ordre des pièces n’a pas toujours été judicieux, le choix très éclectique a en revanche permis des découvertes</b>. Peu de répertoire traditionnel (seulement le Lac, en fait), des pas de deux néoclassique, dans des registres très variés (du poignant au comique)… l’endroit de la médaille qui a Roberto pour face : f<b>aire venir les gens pour une tête d’affiche, c’est également pourvoir se permettre une programmation de pièces pas très connues qui n’auraient pas forcément attiré beaucoup de public par leur seul titre</b>. Ravie des découvertes que j’y ai faites.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Quant à Roberto – ce nom me fait rire et me rappelle immanquablement Melendili qui se sert de ce prénom et de sa version féminisée (et bien peu féminine) de Roberta comme substitut à Machin et Machine- j’ose espérer qu’il n’est ainsi que pour se retrouver enfant prodigue de retour au bercail. De retour en France, les couvertures de <i>Danser</i> m’ont fait sourire, à titrer « Roberto Bolle superstar ». Rockstar, oui. Je râle et ris, mais si les danseurs pouvaient déclencher un tel enthousiasme en France en dehors des cercles de balletomaniaques…</p>
Minh2909http://cine2909.blogspirit.com/about.htmlDancing Girlstag:cine2909.blogspirit.com,2009-06-19:17811392009-06-19T17:00:00+02:002009-06-19T17:00:00+02:00 Normal 0 21 false false false FR X-NONE...
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L’occasion est trop belle d’autant plus qu’elle n’a vraiment aucune envie de jouer les comptables dans le garage de son frère <b>Joel (John Reardon)</b>. Malheureusement, elle est recalée et se retrouve un peu perdue dans cette grande ville mais tombe sur <b>Dana (Tessa Thompson)</b> sa pote d’enfance qu’elle vient juste de rencontrer. Celle-ci travaille comme serveuse mais fait également des extras en tant que danseuse dans une boite appelée <b>Ruby’s</b> et elle va la pistonner !</p> <div style="text-align: center"><img src="http://cine2909.blogspirit.com/media/02/01/792908594.37.jpg" id="media-370872" alt="01.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></div> <p>Une fille talentueuse qui rêve de devenir danseuse mais qui doit faire face à une grande désillusion avant de décrocher les étoiles, ce scénario vous rappelle quelque chose ? C’est normal c’est toujours la même chorégraphie pour tous les films qui s’intéresse à la danse si ce n’est qu’ici on échappe aux concours pour une histoire façon <b>Coyote girls</b>. Pour bien faire les choses, on retrouve également le beau gosse qui devient le boyfriend , la danseuse jalouse et donc un peu méchante et enfin le frère qui ne croit pas aux capacités de sa jeune sœur avant bien sur de se raviser pour le Happy end de rigueur. Si être pris pour un idiot fini ne vous dérange pas alors oui vous allez apprécier Dancing Girls.</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><b><span style="background-color: #ffff00;"><span style="text-decoration: underline;">Il faut le voir pour :</span></span> La danse qui est le miroir de ton âme et toutes les sottises du genre.</b></p> <p> </p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlProust ou les intermittences du cœur, de Roland Petittag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-06-06:17736472009-06-06T22:08:00+02:002009-06-06T22:08:00+02:00 Normal 0 21 false false false...
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Puis comme je ne suis pas rentrée directement après le ballet, et que je suis encore sortie hier soir, le post revèle ma grande fraicheur d'esprit.]</span></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Ce ballet était à l’affiche il y a deux ans, et une discussion avec un HK m’avait déjà fait regretter de l’avoir loupé : alors cette fois-ci, le regret potentiel de le manquer à nouveau ayant été ravivé par quelques posts, j’ai décidé d’y aller, fusse à l’arrache (comme tout ce que je fais en ce moment) et même au prix d’une place de parterre - que je ne regrette aucunement, puisqu’il est très appréciable d’être proche de la scène pour les pas de deux, surtout quand le ballet en est majoritairement composé.</p> <p class="MsoNormal">On pouvait sans trop de risque supposer qu’une interprétation chorégraphique de la <i>Recherche</i> <i>du Temps perdu</i> n’allait pas mettre en scène quantité d’ensembles, encore que le roman soit entre autres choses une fresque de la société. Le programme précise qu’il ne s’agit pas d’une adaptation linéaire ; le contraire eût été à redouter, soit que les grands lignes eussent été vides de sens, soit que le fourmillement de détails nous eut embrouillé l’argument au point d’en faire une intrigue (discussion fort amusante ce midi sur les histoires des opéras et ballets, d’ailleurs). Peu importe que les jeunes filles en fleurs reviennent après que le temps ait été retrouvé, ou qu’Albertine et Andrée aient dès leur jeunesse du goût l’une pour l’autre. <b>Roland Petit a retenu des ambiances, des scènes, et surtout des couples, au final, qui sont organisés en diptyque : quelques images du paradis proustien dont la légèreté est contrebalancée par l’intensité de celles de l’enfer proustien</b>. L’idée est plutôt bonne, quoiqu’elle ne corresponde pas vraiment aux états successifs et contradictoires dans lesquels est jeté le narrateur proustien, et sur lesquels insistent les « intermittences ». En revanche, la discontinuité qu’elles suggèrent entre ces mouvements est très marquée, puisque le ballet se compose d’une série de tableaux qui, dans la première partie, semblent plus juxtaposés qu’autre chose, tandis que la deuxième partie réussit à créer une véritable cohérence qui ne laisse pas au spectateur le sentiment d’abandonner une scène pour passer à un autre, encore que l’on y passe bien d’une émotion à l’autre. Car si on oublie le côté patchwork aussi vite qu’on le ferait de celui d’une couverture dès que l’on s’est glissé dessous, c’est que les tableaux réussissent à émouvoir, et que, à leur manière aussi fluides que le texte, ils nous offrent un petit morceau de temps à l’état pur, de la présence, une intensité.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;"><b>Acte 1 Quelques images des paradis proustiens</b></span></p> <p class="MsoNormal">Juxtapositions artificielles mais plaisir authentique</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Faire clan »</b></p> <p class="MsoNormal">Le premier tableau plante le paysage social du salon des Verdurins, où les invités bougent avec la mollesse de branches d’arbres bercées par l’air. Vaguement hypnotique, je ne sais toujours pas pourquoi j’aime ce genre de scène, que ce soit en danse (l’intérieur de la maison dans Wuthering Heights par exemple), ou en littérature (de Balzac à Claude Simon). Il faut croire que les souris sont comme les pies, attirées par tout ce qui brille, et en cela de vrais pigeons. Mon chéri Marcel était sage comme sa photographie, posé côté cour à la façon d’une signature au bas d’un tableau : voilà le poinçon qui authentifie les sources. L’exemplaire d’origine a en effet été lu et relu au point que certaines pages sont volantes : celle du salon des Verdurins s’est détachée du reste, elle est lue à part, en décalage par rapport aux pas de deux intimistes qui vont suivre - quand bien même c’est chez Madame Verdurin que Swann et Odette entendent pu la première fois la sonate de Vinteuil (enfin, je crois).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« La petite phrase de Vinteuil »</b></p> <p class="MsoNormal">Mathilde Froustey est toute entière musique, insaisissable de fluidité, dans une robe blanche magnifique (ou plus sûrement ses jambes ainsi découvertes), longue derrière et courte devant, formant un pli arrondi relevé aux hanches – comme ça on dirait la description d’une tenture ou de vieux rideaux, mais je vous assure que c’est ravissant. Avec elle, une simple quatrième pointée derrière devient une délicieuse parenthèse dans la danse. Il faut en outre reconnaître qu’elle a une technique éblouissante, mais c’est justement à ce qu’on ne la remarque pas. Sa danse efface les pas et le geste disparaît derrière le mouvement sans rien perdre de sa précision et de sa signification. Disparaît également son partenaire, Yann Saïz, dont je me suis parfois demandé si le genou ou le pied en dedans était un pas parallèle voulu par la chorégraphie ou non – danser avec Mathilde Froustey ne pardonne pas.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Les aubépines »</b></p> <p class="MsoNormal">La douceur ambiante du tableau ne s’y prêtait pas, mais la salle aurait applaudit à la simple vue de la scénographie comme cela avait été le cas lors des diamants dans les <i>Joyaux</i> de Balanchine, que cela ne m’aurait pas étonné. Ce doit être l’effet truc suspendu dans les airs, façon guirlande design dans les <i>Joyaux</i>, et nuage d’oiseaux en origami dans <i>Proust</i>. Qui de surcroît flotte et se déplace comme un essaim paresseux. Ajoutez quelques ombrelles arrangées avec goût, cela se déguste comme une petite mousse légère.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Faire catleya »</b></p> <p class="MsoNormal">Je ne sais pas si c’est Christelle Granier en Odette, Bruno Bouché en Swann, la chorégraphie ou l’accord du couple, mais ce passage est formidable. Les deux danseurs, dans leurs costumes de « ville », sont également acteurs, et si la coquetterie d’Odette semble assez aisée à jouer (quoique agréablement non sur-jouée, justement), la présence de Bruno Bouché est plus saisissante encore. Les avances de son personnage sont assez pressentes pour rappeler à qui Swann a affaire, tout en demeurant dans un registre qui sied à sa condition. La demi-mondaine est de son côté tout en demi-teinte, et la façon dont elle éloigne les bras de Swann est par exemple parfaite. Une image particulièrement me reste en mémoire : le couple de profil, initialement dans la même direction, Odette en grand cambré arrière, et Swann qui, de ses bras placés en un arc-en-cercle de même envergure que le cambré, dessine l’onde d’un corps que l’on peut imaginer frissonnant ; bras et cambré s’emboîtent à distance.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Les jeunes filles en fleur »</b></p> <p class="MsoNormal">Le tableau tient plus des aubépines que des catleya, mais ces jeunes filles en fleurs s’épanouissent bien, la corolle de leur robe au vent. J’aime au début, lorsqu’elles sont réunies en massif, leurs mouvements initiés par les genoux, en sixième face public. Puis quand ce même groupe isole Albertine du jeune narrateur (le livret marque Proust jeune, petite hérésie que l’on pardonnera), tout en la plaçant au centre de l’attention. Et surtout, j’adore Eleonora Abbagnato, qui de toutes les fleurs pourrait être associée à la rose si l’on ne faisait par là un bond de quatre siècles dans l’histoire littéraire. De toute façon, elle est moins mignonne qu’expressive, la fadeur du rose ne lui convient pas. Je garde un peu de munition d’enthousiasme élogieux, parce qu’elle apparaît dans les deux tableaux suivants.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Albertine et Andrée ou la prison et les doutes »</b></p> <p class="MsoNormal">Le titre me paraît un brin excessif, elles n’étaient pas bien tourmentées pour être en proie au doute. Et il faut pas mal d’imagination pour voir dans leur tendre marivaudage un potentiel pendant aux amours homosexuelles masculines de la deuxième partie. Ou alors c’est que Caroline Bance en Andrée ne m’a pas entièrement convaincue – non, le soupçon n’est pas permis sur Albertine.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« La regarder dormir »</b></p> <p class="MsoNormal">Mon tableau préféré de cette partie avec « Faire catleya ». Déjà, la scénographie est admirable, tout simple qu’elle soit : un immense drap blanc coule depuis les cintres en fonds de scène côté jardin, entraînant avec lui la lumière des projecteurs qui tombe sur Albertine endormie. C’est autour d’elle que se structure le solo de Christophe Duquenne, jeune Proust (qui non seulement n’est pas Proust mais n’est plus si jeune que cela – qu’importe) davantage prisonnier de sa jalousie qu’Albertine ne l’est de son emprise - et ses mains arrimées l’une à l’autre dans le dos rendent concrète l’expression. Il relève Albertine comme s’il la ressuscitait et contrôle la somnambule avec autant d’aisance qu’un marionnettiste : un mouvement de bras, et Albertine de reculer en rapides menées en parallèle (j’adore ces pas que je déteste pourtant danser – il faut dire que j’ai vaguement l’air d’un crabe à force de lenteur, tandis que sa rapidité confond presque les deux chaussons. Je me souviens d’ailleurs de la première fois où je suis allée à l’opéra, voir Giselle, et où Myrtha –plus de souvenir de la distribution en revanche- m’avait semblé montée sur roulettes).<br /> Le pas de deux proprement dit est sublime et son souvenir ne se laisse apprécier que par la mémoire de figures précises… arabesques déséquilibrées par des bras cherchant la fuite ; porté en grand écart renversé ; promenades en attitude pliée devant, le buste recroquevillé sur la jambe, à essayer de se dérober à la jalousie envahissante de son partenaire, promu au véritable rang de boulet lorsque, allongé sur le dos et agrippé aux chevilles d’Albertine, il l’entrave dans sa marche et ne cesse de revenir à sa hauteur. Dit comme cela, c’est un peu ridicule, mais je peux vous assurer qu’il n’en est rien sur le moment. Pour preuve de ma bonne foi, voici une <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=BJpPH4dVw3Q">version que j’ai trouvée sur youtube</a>, dansée par Lucia Lacarra (je l’avais vu danser ce pas de deux, mais c’était avec Cyril Pierre). Tout en sachant qu’Eleonora Abbagnato, si elle n’a pas les possibilités physiques de la précédente, ne laisse pas de donner une autre ampleur à son rôle (c’était un petit rajout d’enthousiasme pour la route). Le tableau s’achève lorsque le rideau tombe, sauf qu’il ne s’agit pas de celui de la scène mais du drap qui en ondulant va faire un linceul à Albertine, tandis que mini Prousti, de dos libère ses mains, doigts écartés, monte les bras au ciel et semble commander en apprenti sorcier des sentiments à la disparation de l’objet de son amour.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;"><b>Acte II Quelques images de l’enfer proustien</b></span></p> <p class="MsoNormal">Ou comment l’on passe de délicieux petits-fours sucrés à un rôti bien ficelé (force est de reconnaître que les flammes de l’enfer permettent une cuisson à point).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=yl8hKwyNCZ0">Monsieur de Charlus face à l’insaisissable</a>. »</b></p> <p class="MsoNormal">Côté jardin, au fonds, sur des gradins, deux brochettes d’imperturbables spectateurs, gantés de blanc, qu’on pourrait presque prendre pour des juges de la prestation de Morel s’ils n’avaient pas les applaudissements si étriqués (à côté, une caricature de vieille de salon de thé, qui parle la bouche en cul-de-poule paraîtrait excentrique) : c’est du plus bel effet visuel. Mêmes gants blancs et effet encore plus comique pour Monsieur de Charlus, logé dans un corps tout sec de Simon Valastro qui confère à son personnage en aspect de lutin hystérique. C’est curieux, cet aspect électrique est bizarre ; j’imaginais le personnage imposant le respect à force de graisse et affichant d’un même coup son rang social et le mépris qu’il lui voue par une lenteur empreinte d’une gravité affectée. Il faut néanmoins avouer que l’humour introduit correspond bien à celui que l’on trouve dans le texte : les piques se cachent dans les vagues de propositions, les personnages ne manquent pas de s’y empaler, jusqu’à se dégonfler comme des ballons de baudruche : tout le monde en prend pour son grade, et le lecteur pour son plaisir. Réjouissant de méchanceté.<br /> L’ironie moqueuse du personnage de papier se tourne en ridicule contre sa représentation scénique – mais non contre le danseur lui-même, s’il est vrai que son jeu de scène est drolatique, surtout lorsqu’il essaye de s’approcher de Morel et trace le contour de sa silhouette à coup de mains gantées qui semblent buter contre une vitre - fumée, hein, la tenue noire de Morel ne semblant pas immédiatement suggérer au baron que l’âme de son jeune premier lui est assortie. Quant à Audric Bezard, il vaut bien l’admiration que lui voue Monsieur de Charlus : grand et fin à l’extrême, sa présence et sa grande aisance technique lui permettent de narguer allégrement le baron, de demeurer de marbre face à son empressement (en même temps, avec un physique de statue grecque…), et ainsi de former un excellent duo avec Simon Valastro.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=8l0CYAi-WMc">Monsieur de Charlus vaincu par l’impossible</a> »</b></p> <p class="MsoNormal">Cruelle déception, l’Apollon s’est trouvé quelques nymphettes qui, n’étant pas attachées à un dieu, prennent l’apparence de prostituées : joyeux bordel dans les projets du baron, qui observe horrifié la partie de plaisir à laquelle sa proie se livre avec des <i>êtres féminins</i> – brrr, tremblez, baron, devant ces ravissantes domestiques du vice, en <b>chaussettes rayées, jupes retroussées, bustier garni et choucroute orangée sur la tête</b>. Elles sont pourtant parfaites dans leur rôle, jusque ce qu’il faut d’aguichant dans les épaulements sans tomber dans la caricature vulgaire (en même temps, qui a déjà mis des chaussettes rayées à des filles de joie ?). Tandis que le dieu du stade, nu comme un vers, mais dans une position fort étudiée, s’est installé sur le divan/lit/pouf rouge, les modèles de Toulouse Lautrec, mi-voilées mi-dévoilées par trois grands pans de tissu rouge qui tombent des cintres (comme c’était le cas pour le dernier tableau de la première partie), assurent le spectacle avant de s’en donner à cœur joie (et d’y faire participer le spectateur) en poursuivant Monsieur de Charlus. Et pendant que Morel se repaît du spectacle de ses poules, on peut vérifier la plastique impeccable d’Audric Bezard. Heureusement, il finit par se relever et aller se rhabiller pour se préparer à danser de nouveau – parce que le port de tête a beau être superbe, sa danse l’est bien plus.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=npVtzNwyA-Y">Les enfers de Monsieur de Charlus</a> »</b></p> <p class="MsoNormal">Le spectateur prend la place du narrateur proustien du dernier tome, derrière l’œil de bœuf, à travers lequel on assiste aux débauches du baron. Les chaînes sont remplacées par les bras musclés de quatre durs à cuire qui avec des portés athlétiques en font voir de toutes les couleurs à notre maigrichon Charlus – l’effet comique né du contraste des tailles et corpulences est encore renforcé par les rasants qui projettent sur le mur les immenses ombres des bourreaux de victime volontaire. Charlus est secoué comme un toon, retourné comme une crêpe (par ceux qui cherchent à le piétiner en cadence), battu comme du linge sale et essoré vigoureusement avec force vols planés. Une grande rasade de Tex Avery dansé, l’humour ne le cède jamais à la pitié.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Rencontre fortuite dans l’inconnu »</b></p> <p class="MsoNormal">Après des débauches si enlevées vient en contrepoint un tableau de calmes voluptés : « l’obscurité qui baigne tout chose comme un élément nouveau a pour effet, irrésistiblement tentateur pour certaines personnes, de supprimer le premier stade du plaisir et de nous faire entrer de plain-pied dans un domaine de caresses où l’on n’accède d’habitude qu’après quelques temps. » Le programme donne le ton citation à l’appui, mais contrairement à ce que pourrait laisser croire l’allusion à l’obscurité, la scène est lumineuse. Un panneau blanc puissamment éclairé transforme les danseurs qui évoluent en avant-scène en ombres chinoises. Un pur jeu de formes est alors offert au regard par les corps de trois hommes et une femme, qui justement ne mettent plus les formes entre eux. L’emmêlement des corps n’échappe à l’acrobatie que grâce à la force des danseurs et la solidité de la danseuse, qui semblent évoluer dans une sorte de liquide amniotique lumineux. <b>Des portés aux positions improbables se s’enchaînent dans une liaison parfaite, les poses sont plus que suggestives</b> (corps en jonction ou qui jaillit, main écartée dans le prolongement du corps dressé en diagonale…) <b>mais cet explicite n’est jamais vulgaire, la nudité restant implicite</b> : tous sont en collants, y compris Juliette Gernez (pourtant avec toutes les manipulations des portés, cela ne devait pas être très confortable), mais <b>la pudeur est préservée par le contre-jour</b>. Il ne reste que des corps, des lignes, des courbes, du mouvement pur, liquide, lumineux – une esthétique éblouissante.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">« Une rencontre fortuite » était en rupture avec les débauches enjouées du baron, arrivant avec la nécessité d’une petite mort après le crescendo du tableau précédent ; il est plus en continuité avec le tableau suivant, d’où que l’on peut le voir comme une transition entre le ton outrancier et comique de Monsieur de Charlus et celui tout en intensité du duo Morel/Saint-Loup, bien qu’il présente une discontinuité dans la trame narrative. (mouais, pour la clarté, on repassera).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=AvK4hiEow8Y">Morel et Saint-Loup ou le combat des anges</a> »</b></p> <p class="MsoNormal">Morel est censé pervertir Saint-Loup (d’après le livret, parce que là on tombe dans les volumes que je n’ai pas lus), mais le « combat des anges » oppose moins deux forces antagonistes que chaque homme à son vice - enfin ce qui était alors considéré comme tel ; d’où qu’on a l’impression d’assister à l’expression d’une passion plus que d’un combat. Pas de binaire noir/blanc, d’ailleurs, ils sont habillés à l’identique (quelques secondes pour les démêler l’un de l’autre). Le binôme fonctionne très bien, puisque Audric Bezard et Hervé Moreau sont de même taille, tous deux fins et dotés d’une solide technique. Mais entre le sujet et l’étoile, la différence se fait sentir, et pas dans le sens où on l’attendait : Audric Bezard ressort beaucoup plus que son aîné dont la personnalité paraît plus fade. Je crois que je n’avais jamais vu danser Hervé Moreau, mais ce n’est pourtant pas impossible, vu qu’il ne me laissera pas une impression inoubliable. J’ai l’air de cracher dans la soupe, comme ça, parce qu’il est indéniablement très bon danseur, mais certains, même plus bas dans la hiérarchie, sont tout de même autrement artistes – les ballets de Roland Petit font particulièrement ressortir la différence qu’il peut y avoir entre les deux, et qui ne saute peut-être pas aux yeux de la même façon dans un ballet classique, moins théâtral. Autant dire que cela ne m’a pas empêché de rêver sur mes deux oreilles.<br /> Les duos entre hommes ont ceci de plus par rapport aux pas de deux en couple qu’il n’y a pas un des deux qui éclipse son partenaire uniquement préposé à le mettre en valeur : les portés sont à double sens, les danseurs s’équilibrent, conjuguent leurs forces pour démultiplier leur puissance. Pas de risque de coquetterie, à partir du moment où l’un accepte de glisser sa main dans celle de l’autre, les forces se heurtent à égalité ou s’abandonnent de concert.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b>« Cette idée de la mort… »</b></p> <p class="MsoNormal">Pour finir, rien de mieux que de faire mourir tout le monde, c’est radical comme expédient – mais que cela se fasse avec brio ! Ce dernier tableau n’en manque assurément pas, qui fait réapparaître la société aperçue lors du tout premier tableau, mais vieillie, grimée de fard blanc, unifiée dans des costumes noirs, société dont les mouvements autrefois fluides se sont grippés jusqu’à devenir saccadé. Les morts en devenir sont désarticulés comme leur futur squelette et font du bal du Temps retrouvé une véritable danse des morts, orchestrée par Madame Verdurin devenue duchesse, Stéphanie Romberg, sculpturale en maîtresse de cérémonie, parfaite dans le rôle. Les différents couples refont surface avant de disparaître de celle de la terre : c’est le bouquet de ce feu d’artifice final, avec force fumée d’ailleurs. Il faut également compter dans la scénographie un immense miroir qui est suspendu obliquement en fonds de scène, mais je manque d’interprétation foireuse sur ce coup-là : démultiplication des morts ? enfermement dans un espace plus aplati (puisque le miroir est incliné) ? rappel de ce que ce n’est qu’un reflet de l’œuvre que l’on nous a proposé ? Quoiqu’il en soit la fin est grandiose. La mort arrive comme une clôture nécessaire pour donner à la vie de ces personnages la figure d’un destin – et celle de Proust, figée dans sa pose de photographie (la même que lors du premier tableau – le ballet est peut-être plus construit que je ne le croyais) signe celui de son œuvre : beau devenir que ce ballet !</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Pour une vidéo-résumé / bande-annonce, c’est <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=2hmpX_3w4yA">ici</a><span>.<br /></span></p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlLe parc, d'Angelin Preljocajtag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-03-29:17331272009-03-29T20:21:00+02:002009-03-29T20:21:00+02:00 Normal 0 21 false false false...
<p> </p> <p style="text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=Le_Parc_visuel_630x315.jpg" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Le_Parc_visuel_630x315.jpg" border="0" width="326" height="163" /></a></p> <p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning /> <w:ValidateAgainstSchemas /> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> <w:DontGrowAutofit /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if !mso]> <span class="mceItemObject" classid="clsid:38481807-CA0E-42D2-BF39-B33AF135CC4D" id=ieooui> </span> <mce:style><! st1:*{behavior:url(#ieooui) } --> <!--[endif]--> <!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} --> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">La semaine dernière, j’ai été prise d’un besoin subi d’aller voir la dernière du <i>Parc</i> à l’Opéra. De bonnes critiques et une envie de danse : je me suis retrouvée à attendre des places de dernière minute, comme une reine, assise sur une banquette en velours (et quelque ornement en pierre dans le dos – la majesté a quelque inconfort) à faire mon plan de commentaire de texte* tout en conversant avec ma voisine de hasard balletomane. Et cadeau royal : deux places de parterre restantes. C’est donc assises bien sagement comme deux gamines échevelées mais néanmoins tout à fait attentives à ce qui allait se passer que ma mère et moi nous sommes pâmées devant le <i>Parc</i>.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="text-decoration: underline;"><b>Acte premier : cour et jardin</b></span></p> <p class="MsoNormal"><b><br /></b></p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=w-AnneDeniauparc.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/w-AnneDeniauparc.jpg" border="0" width="336" height="224" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Une petite frayeur au tout début, avec quatre « jardiniers » sur fonds sonore de bruitages, tout en mouvements saccadés. Vite relayée par un amusement certain. <b>Ces jardiniers du parc des sentiments n’ont rien de vieillards appuyés à leur pelle en guise de canne, qui baratineraient le premier bouton de rose venu en lui offrant sa vieillesse en tout un poème.</b> De leur tenue assez peu visible par manque de lumière (nous sommes avant l’aube- les délices illusoires du jardin doivent être près avant que les promeneurs n’arrivent) ressortent surtout l’éclat de leurs lunettes qui les font ressembler à des insectes géants, des <b>mantes religieuses</b> à n’en pas douter. Ayant pour religion celle de Vénus. Je les préfère décidemment à des cupidons boursouflés. Il doit exister un <b>mythe du Jardinier</b> caché, cet bouture d’archétype arcbouté terre à terre qui met l’histoire en abyme et en terre. Nul doute qu’il a la main verte, car c’est un florilège. « Joie et Amour, oui. Je viens vous dire que c’est préférable à Aigreur et Haine. Comme devise à graver sur un porche, sur un foulard, c’est tellement mieux, ou en bégonias nains dans un massif ». Sauf que nos quatre jardiniers, eux, sont dans le jeu. Plutôt de l’amour que du hasard. Avec leurs mouvements mécaniques de destins implacables (même si leurs manipulations ressemblent plus à des expérimentations passionnées et amusées), ils lancent l’expérience et reviennent à chaque acte voir où cela en est et faire quelques réglages. Toujours dans leur gestuelle si particulière, qui mélange bas-reliefs antiques et cisailles. <b>Qui pour fleurs fait éclore les mains des jardiniers</b>, accroupi en massif, bras en l’air. Cette éclosion doigt à doigt laisse assez deviner par quoi seront charmées les jeunes filles, rose aux joues.</p> <p class="MsoNormal">La transition entre les jardiniers et l’arrivée des badins promeneurs donne une deuxième image frappante : l’ombre chinoise d’un danseur en costume de danse baroque qui se détache de l’horizon en pente sur lequel il arrive après avoir dépassé un buisson pyramidal de jardin à la française. Puis le jour se lève, et la lumière sur les costumes somptueux, des <b>redingotes</b> unisexe pour permettre plus de piquant dans les marivaudages qui vont suivre. Car ce n’est que jeux libertins, feintes (ce sont des prétendants, right ?), ruses enjouées, démonstrations de force et de séduction entre les femmes côté jardin et les hommes côté <span style="text-decoration: line-through;">basse-</span>cour. Cour de récréation, du roi ou amoureuse : c’est au cour d’une partie de chaises très musicale(s) que se rencontrent les deux protagonistes. Autant vous dire que s’ils ne tombent pas tout de suite d’amour (elle est assise, aussi), nous, en revanche, on l’est tout de suite de l’interprétation d’<b>Aurélie Dupont et de Manuel Legris</b>. <b>Il était déjà intense dans <i>l’Arlésienne</i>. Elle est la seule danseuse qui me fasse vraiment oublier la danse</b> – interprété par elle, la <i>Dame</i> <i>aux camélias</i> semblait une pièce de théâtre. <b>Et du coup, elle est tout à fait parfaite pour faire oublier à Legris qu’il se veut libertin. On ne peut que la <i>voir</i></b> – exactement comme l’aurait voulu <i>l’Invisible man</i> d’Ellison (hou que les explications de texte résonnent dans ma tête- j’espère que ce n’est pas trop creux). Et tournez manège, le maître de cérémonie debout sur la chaise centrale (les chaises donnent lieu à quelques trips sympathiques, comme lorsque chacun affirme à tour de rôle sa présence en frappant les quatre pieds au sol, puis que vient le dernier groupe qui arrête son élan de force furieuse à tout casser pour déposer la chaise en douceur sans bruit. Le genre d’humour qui pris dans le ballet fait naître un rire franc.)</p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=LeParc-0163.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/LeParc-0163.jpg" border="0" width="335" height="223" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b><span style="text-decoration: underline;">Acte deuxième : promenons-nous dans les bois pourvu qu’le loup soit là<br /> <br /></span></b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Re-voilà nos jardiniers trafiquants d’amour préférés qui labourent le terrain qu’on sent fertile. Par terre, des traces de lumière qu’on dirait de brouettes slaloment entre les arbres, immenses cages sur troncs (1,2,3 promenons nous dans les bois) On ne sait pas très bien ce qu’ils fabriquent, peut-être bien un filtre d’amour (4,5,6 cueillir des cerises) à en juger par les évanouissements à la chaîne de ces dames, en robes à paniers (7,8,9 dans mon panier neuf), sur fonds de rires de rivière, éclaboussés de minauderies mutines (10, 11, 12, elles seront toutes rouges, de confusion).</p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=le-parc-prejolcaj_reference.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/le-parc-prejolcaj_reference.jpg" border="0" width="336" height="168" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le changement de tenue qui survient vaut changement d’ère : <b>les libertins ont délaissé le XVIIIème pour l’Antiquité mythologique et ses nymphes légères</b>. Les tenues le sont tout autant, jupes fluides et transparentes, corset ou brassière, bref, un déshabillé séducteur pour de « tendres appas » (titre du mouvement). Les hommes sont encore habillés, mais il s’en faut d’une boucle de cheveux pour que ne se soulève l’étiquette. Déjà passablement décollée par leur arrivée en bêtes languissantes, à quatre pattes éléphantesques (une démarche de tapirs, je dirais, même si je n’ai jamais vu de tapir). Les désirs de ces messieurs sont clairs comme les jupes des demoiselles. Plus lourds aussi, sans conteste : les passages au sol sont vraiment réussis, aussi chouettes qu’indescriptibles à vrai dire.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p style="text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=LeParc.gif" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/LeParc.gif" alt="nymphes" border="0" /></a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Ca finit que <b>chaque nymphe a son arbre et son libertin</b>. Les jeux de cache-cache étaient très amusants, et le coup des mains seules visibles qui montent le long du tronc comme si elles y grimpaient aussi. Plus d’opposition homme-femme comme dans le premier acte, donc, mais plutôt solistes-corps de ballet.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt; text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=parcpreljocaj.jpg" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/parcpreljocaj.jpg" border="0" width="381" height="264" /></a></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;">Le couple se forme avec la lenteur que demande l’abandon du libertinage pour l’amour. « Conquête » et « résistance » se succèdent avec violence (lorsque, à plusieurs reprises, sur toute une traversée de scène, il la saisit dans un brusque à-coup qui l’immobilise) et force (lorsque, en retour, elle ne s’abandonne pas – ce serait soumission- ni ne le repousse de la manière dont on pourrait s’y attendre : face à lui, elle laisse tomber sa tête dans sa poitrine à lui et dans un mouvement de déséquilibre le pousse comme un bélier, avec autant de lenteur que de résolution – c’est douloureux comme les coups de béliers qui forcent les dernières résistances du libertin).</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt;"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=Le_Parc_166.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Le_Parc_166.jpg" alt="saisissement" border="0" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><b><span style="text-decoration: underline;">Acte troisième : petite mort à huis-clos</span></b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Acte qui passe comme un « rêve », le premier moment est on ne peut mieux nommé. Aurélie Dupont est devenue une <b>somnambule</b>, qui se laisse porter, soulever, emporter, manipuler, retourner par les quatre jardiniers. Eux se confondent avec la nuit revenue, tandis qu’elle, lumineuse dans son ample chemise de nuit blanche, évolue dans un <b>éther amniotique</b>. Le temps est suspendu par la régularité d’un bruit d’horloge éternelle ; elle, est suspendue dans les airs ; nous, à cette vision. Jamais l’étoile ne touche terre, sauf lorsqu’elle glisse et se répercute des bras d’un jardinier à un autre, et lorsqu’elle descend l’escalier formé des genoux et des mains des jardiniers.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=pic05.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/pic05.jpg" border="0" width="365" height="170" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal">La nuit installée, ce sont « lamentation », « ardeur », et « pamoison » : élans masculins et préciosité des femmes. Ces dernières, qu’on imagine dans leur boudoir aux mouvements de lecture ou de toilette (une gestuelle intime en tous cas) qu’elles esquissent, ont des costumes à claire-voie : des pans de tulle noire qui tombent comme un voile de mariée tout autour de l’armature d’une sorte de tutu plateau. Hum, m’est avis que ma description ne doit pas être très parlante – enfin visuelle. J’ai particulièrement aimé la diagonale au cours de laquelle se répète et se démultiplie le même mouvement, celui d’une femme allongée que son partenaire tire en arrière par les bras, avant qu’elle se roule en pamoison pour recommencer la scène. L’ombre de celles de la bayadère, en somme. Il faut croire que ce type de diagonale inspire et plaît : les critiques avaient tous relevé le clin d’œil de Malandain dans le Sang des Etoiles, où les ombres étaient devenus des ours (la grande ours, constellation, étoile ; y êtes-vous ?).</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p style="text-align: center;"><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=parc_danse.jpg" target="_blank"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/parc_danse.jpg" border="0" /></a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal">Je passe un peu rapidement pour arriver au point d’orgue du ballet (je vous laisse le soin de trouver une autre métaphore) : le pas de deux d’ « <b>abandon</b> ». Quoique en fait, mon blabla risque de tourner court tant c’était awesome, breathtaking et tous autres adjectifs qui, dit en français, ne manqueront pas de faire bande-annonce de résumé de magazine en trois lignes. Pour ce duo encore plus que le reste du ballet à la sortie du spectacle, on ne peut guère que se le repasser devant les yeux. Le moment où il la fait tournoyer, accrochée à son cou ! Et celui où il soulève sa cambrure. Et quand l’un après l’autre ils passent leurs têtes sous le bras de l’autre, comme un chat qui cherche les caresses (le bélier est bien loin). Et… <b>et tout le pas de deux, et le moindre de ses pas, de ses regards, de ses courbes</b>. <b>Plus deux entités qui s’attirent, comme au premier acte, plus de couple qui s’apprend, comme au deuxième acte, mais une fusion qui rétablit l’unité, celle de l’autre. Comme si chacun rendait évident à l’autre qu’il est là. Actually <i>seen</i>. Le parc n’est plus allées et venues en tours et détours, mais un lieu clos où l’on ne peut que s’attarder vers l’autre et lui devenir intime.</b></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p><a href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=dupontparc.jpg" target="_blank"></a></p> <p style="text-align: center;"><img src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/dupontparc.jpg" border="0" /></p> <p class="MsoNormal">… contrepoint - les jardiniers reviennent une dernière fois, nous sevrant assez abruptement de l’intensité du moment précédent tout en le préservant d’une sortie trop brutale du spectacle, qui ne pourrait que l’étioler. Fin de la pièce avec les jardiniers qui pointent l’index vers le ciel et le font tourner dans un bourdonnement d’insecte, touillant destin des divinités célestes, passion, envol et chute amoureuse dans un ciel orageux.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">En espérant que la souris vous démange... quelques vidéos :</p> <p class="MsoNormal">- pour les plus pressés, une sorte de <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=ojC_1v8A0eU&feature=related">bande annonce</a> qui donne une idée du style du chorégraphe, des costumes etc.</p> <p class="MsoNormal">- <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=jvVYJP9_eiw&feature=related">un extrait du premier acte</a></p> <p class="MsoNormal">- deux extraits du <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=yCbUPtwdPVQ&feature=related">deuxième</a> <a target="_blank" href="http://www.youtube.com/watch?v=5NOuzs1r9yk&feature=related">acte</a></p> <p class="MsoNormal">- le <a target="_blank" href="%20http://www.youtube.com/watch?v=ORI_z-Xi9js">duo fina</a>l, par Laurent Hilaire et Isabelle Guérin. Puisque pris hors-contexte, je suggère de passer plus vite sur la première minute si vous êtes vraiment impatients - mais c'est ce qui prépare le moment final.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning /> <w:ValidateAgainstSchemas /> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> <w:DontGrowAutofit /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--> <!--[if gte mso 10]> <style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} </style> <![endif]--></p> <p class="MsoNormal"><span class="descriptionarticle"><span style="font-size: 10pt;">« Explorant les méandres de la passion, avec ses voies détournées et ses raccourcis impromptus, le chorégraphe met en scène le petit théâtre des stratégies galantes, des malices séductrices et autres travestissements des cœurs. Dans un jardin aux allées stylisées, hommes et femmes s’adonnent aux délices vénéneux des jeux de l’amour et s’abandonnent au frisson rieur de la musique de Mozart. <b>La danse pourtant finit par trahir la déchirure du désir.</b> » in <a target="_blank" href="http://www.journal-laterrasse.com/article_desc.php?men=2&id_art=3863">la Terrasse</a>.</span></span></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span class="descriptionarticle"><span style="font-size: 10pt;"><br /></span></span></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">* J’ai payé le luxe de cette sortie par une nuit très brève le lendemain, relevée à cinq heures trente pour finir ledit commentaire dont l’introduction m’avait demandé deux heures. Je ne sais toujours pas par quel miracle j’ai décroché ma meilleure note de l’année. Peut-être une stratégie professorale visant à gonfler la motivation avant l’écrit.</p> <p> </p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlFait d'hivertag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2009-02-08:17075462009-02-08T00:30:16+01:002009-02-08T00:30:16+01:00 Une rose même pas dépiautée de son plastique, plantée dans une bouteille...
<p>Une rose même pas dépiautée de son plastique, plantée dans une bouteille d'eau décrétée vase, et les cheveux laqués ; je sors d'un spectacle de danse, la première de ma/notre chorégraphie sur l'hiver de Vivaldi. Les lumières... changements de coulisses... grands jetés... bustiers blancs et mousselines en mouvement... Même essoufflée, je n'ai pas vu passer les dix minutes. Quelques secondes et une poignée de grandes gamines à se presser en cercle pour regarder sur caméra ce que ça donnait.</p> <p>[Photos quand j'en récupère]</p>
mimylasourishttp://grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com/about.htmlPrise de la Bastille par le New York City Ballettag:grignotages-de-mimylasouris.blogspirit.com,2008-10-24:16533612008-10-24T16:26:00+02:002008-10-24T16:26:00+02:00 J’ai avalé gloutonnement quatre soirées de ballets et n’ai pas même pondu...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">J’ai avalé gloutonnement quatre soirées de ballets et n’ai pas même pondu un bref post. Cela vous a peut-être évité une indigestion suite à une omelette géante, mais tout de même, le New York City Ballet ne vient pas tous les quatre matins. Un mois déjà – les chorégraphies s’estompent pour laisser en souvenir des impressions et des flashs éblouis- mais je vous invite à faire le pique-assiette et à goûter à tous les plats.<br /></span></p> <p><a target="_blank" href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=arton684-77a90.jpg"></a></p> <p style="text-align: center;"><img border="0" width="165" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/arton684-77a90.jpg" height="239" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Avant le spectacle…</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">… entendre ses talons claquer, apercevoir les gens en train de grignoter un sandwich, qui semblent habiter là, et entendre la sonnerie à l’entracte…<br /></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">… l’odeur du programme, dont l’encre ou le papier, je ne sais pas, ne semble être utilisé que par l’opéra de Paris. Une splendide photo de Sérénade dessus – heureusement, ils ont cessé leurs essais de trucs conceptuels à tentative pluridisciplinaire.<br /></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">… le réglage des jumelles, pour espionner en toute bonne conscience les musiciens déjà dans la fosse, les violonistes qui discutent ensemble avec enjouement, un jeune homme situé dans la région des instruments à vent et qui semblait s’ennuyer ferme, un moins jeune dont maman n’a pas réussi à voir s’il avait une alliance à la main…<br /></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">… former une haie de déshonneur pour ceux qui arrivent un peu tard…<br /></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">… saluer avant qu’il ait rien fait le chef d’orchestre, comme pour se dédouaner de n’y plus penser par la suite…</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>En pleine apnée…</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Divertimento n°15</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Balanchine sur du Mozart</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Des costumes un brin vieillot avec des couleurs un brin violentes (même si je n’ai rien contre le turquoise fluo dans l’absolu), mais la chorégraphie est tout sauf poussiéreuse. Les photos peuvent être trompeuses parce qu’elles prennent toujours les instants structurés, les lignes harmonieuses et les symétries impeccables alors que tout l’intérêt est justement dans la déstructuration, le jeu sur les formations et reformations, les décalages, les groupes, duo, solo, trio où les partenaires se dédoublent pour qu’aucun duo ne soit en reste… Virtuose peut-être, mais avec goût.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">[Et puis je ne sais où, un sourire comme je n’en avais jamais vu. Charme sûr de lui mais surpris d’être découvert.]</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Episodes</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Balanchine sur une symphonie de Webern</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">La musique est déconcertante, presque discordante de prime abord, mais la chorégraphie a tôt fait de nous la faire écouter – et plus seulement entendre. Justaucorps noirs et collants blancs, le plaisir des lignes cassées, une géométrie pour les yeux.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Tchaïkovsky Suite n°3</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Balanchine sur… du Tchaïkovsky, vous vous en seriez douté.</i></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Une première partie en robes roses et violettes cheveux détachés, une seconde en tutus plateaux. Entre deux le soulagement de ne pas en rester à un élan kitsch.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Sérénade</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Balanchine sur Tchaïkovsky</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;">Le rideau se lève sur une forêt de danseuse en sixième, face au public, la tête côté jardin qui regarde vers une main paume tendue dans la même direction, poignet cassé.<br /></span></span></p> <p><a target="_blank" href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=serenade.jpg"></a></p> <p style="text-align: center;"><img border="0" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/serenade.jpg" /></p> <p> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">C’était <i>le</i> ballet que j’avais envie de voir. Celui dont on voit des photos partout, avec ces grandes jupes fluides et une vague auréole romantique. Même là, Balanchine ne réussit pas à faire du mièvre : il y a toujours une énergie folle – des réminiscences de danses guerrières géorgienne, m’apprend le programme.<br /> Les danseuses semblent petites – du coup jamais de bras arachnéens mais un concentré d’énergie, bras et jambes qui tranchent l’air avec violence, sans pourtant altérer l’ambiance de douceur qui s’est installée sur le plateau.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Symphony in Three Movements</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Balanchine sur une musique de Stravinsky</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Une terrible joie et de la force. Ca éclate, déboule en tous sens, saute avec enthousiasme - les pieds en blancs des garçons en collants noirs sont autant de notes en négatifs qui viennent suspendre en l’air une partition exultante. Des duos en rose et noir. Et toujours d’immenses queues de cheval qui donnent un air d’amazones gymnastes à cette immense diagonale de filles, qui se dressent par le même mécanisme. Une grandeur imposante, renforcée par la perspective des tailles – lorsque la colonne se déroule, on découvre que les amazones du fonds font une tête de moins que celles du premier plan.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Brahms/Handel</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Twyla Tharp et Jerome Robbins</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Verts et bleus, les corps coulent, fluides. Des courants calmes mais à la vigueur sûre, aux nombreux revirements sans aucun débordement. Des portés ahurissants qui ne semblent même pas académique… assez insaisissable. Une des principals, Sara Means, d’une grande classe.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Première chorégraphie qui n’est pas de Balanchine et moyen d’observer ce qui relève de la chorégraphie et ce qui relève des danseurs… du moins, je le croyais. Parce que ces derniers son tellement imprégnés de Balanchine, qu’il est pratiquement impossible de faire la distinction. Autant chercher comment la Berma magnifie ses vers.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Duo Concertant</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Balanchine sur une musique de Stravinsky</i></span></p> <p><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Le piano est sur scène, le violoniste aussi. N’oublions pas le couple de danseurs, embusqué derrière le piano. Qui écoute rêveur et reviendra souvent tâcher de rêver – mais plus sûrement de reprendre son souffle. Avec cette mise en scène- à proprement parler-, le spectateur est obligé de sentir la musique et son lien avec ces pas joueurs et flex qui viennent en cascade.<br /> Surtout dans une scène noyée dans l’obscurité, l’image d’un cercle de lumière où vient se créer une main, un mouvement, apparaître un visage et disparaître le corps en son entier. D’accord, Malliphant n’a pas tout inventé (mais sur ce coup-là, je préfère Malliphant).</span></p> <p> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Hallelujah Junction</b><i><br /> Chorégraphie de Peter Martins sur une musique de John Adams</i></span></p> <p><a target="_blank" href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=Hallelujah_Junction.jpg"><img border="0" width="303" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/Hallelujah_Junction.jpg" height="213" /></a></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Avant toute chose, il y a, suspendus au fond de la scène, dans un arrière-plan onirique –mais noir- deux pianos face à face, deux pianistes éclairés par deux lumières qui sculptent le reste d’obscurité en deux diagonales croisées. Un voile noir a beau être interposé entre les pianistes et les danseurs, il se dégage tout de même une force folle de ce curieux orgue moderne.<br /></span><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">La chorégraphie, en notes blanches et noires, mêle les décalages, contrepoints et canons. Tout est toujours en tension, même les huit tours de Daniel Ulbricht, même les dessins géométriques qui sont étirés comme s’il s’agissait d’élastiques tendus au maximum.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>After the rain</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Christopher Wheeldon sur Arvo Pärt</i></span></p> <p><a target="_blank" href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=afterrain.jpg"><img border="0" width="286" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/afterrain.jpg" height="286" /></a></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Comment donner le degré de mon engouement sans verser dans l’enthousiasme délirant ? Passé les trente premières seconde où il m’a fallu me défaire de la chorégraphie que j’avais dansé sur cette musique-là – de Dos Santos (ou quelque chose comme cela)- et m’accoutumer à la grande maigreur de Wendy Whelan (qui fait corps avec Sébastien Marcovici), c’est <span style="text-decoration: line-through;">magnifique merveilleux magique</span> poignant <span style="text-decoration: line-through;">?</span> On oublie totalement qu’il s’agit de danse, qu’il y a une chorégraphie que les deux interprètes ont du apprendre et travailler, et on laisse se laisser hypnotiser par ce temps de vie. Corps noueux et cheveux détachés comme un feuillage – liane- attachement – duo racinien.<br /> [Faites taire les deux imbéciles derrière qui assassinent déjà la chorégraphie la résonnance de la dernière note à peine évanouie.]</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Dances at a Gathering</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Jerome Robbins sur des Mazurkas, Valses, Etudes, Scherzo et Nocturne de Chopin</i></span></p> <p><a target="_blank" href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=dancesgather.gif"><img border="0" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/dancesgather.gif" /></a></p> <p><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Au siècle dernier, celui, intemporel, de la nostalgie et du souvenir, une rêverie sur des rencontres amicales, espiègles, amoureuses, fraternelles, passionnées, attendues, retardées, déclinées, qui n’ont peut-être jamais eu lieu ou alors d’antan, déjouées mais rejouées sur scène… Apaisant mais pas lénifiant ; subtile, plein de vie et de finesse, cela glisse, fluide comme les robes des jeunes filles, jusqu’à la fin où les danseurs se tiennent immobile face aux spectateurs mais regardant bien plus loin, comme à travers eux.<br /> [Dit comme ça, ça a l’air kitschissime, mais je vous assure que ce n’est pas le cas, que l’on s’amuse à retrouver tel danseur avec telle ou telle partenaire (je crois que c’était pour la danse d’Ashley Bouder que j’ai eu un faible, et pour Amar Ramasar), à voir les couples se reformer, et à surprendre des clins d’œil d’humour]</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><b>Carousel (A dance)</b></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Christopher Wheeldon sur « The Carousel Waltz » et "If I love you », Richard Rodgers</i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Ambiance foraine, guirlandes aux tringles et triangles rouge dans les fentes des jupes violettes. Benjamin Millepied (après Petipa, avouez que c’est un nom qui claque pour un danseur !), formidable forain. Et surtout ce manège qui n’a jamais si bien porté son nom, où les cavalières sont devenues chevaux de bois, et, une barre dorée à la verticale, galopent sagement par monts et par vaults.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Tarentella</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Balanchine sur une musique de Louis Moreau Gottschalk</i></span></p> <p><a target="_blank" href="http://s52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/?action=view&current=tarant.gif"><img border="0" width="195" src="http://i52.photobucket.com/albums/g20/mimylasouris/tarant.gif" height="195" /></a></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Pittoresque si l’on s’arrête aux costumes. Virtuose sans aucun doute. Feu d’artifice (et) d’artifices techniques. On ne compte plus les tours ni ne peut nommer les entrepas qui s’enfilent en un rien de temps – en moins de temps que cela encore- semblent devancer la musique. Megan Fairchild et Joaquin De Luz sont époustouflants et brillants. Pas un étalage technique comme raillent d’autres charmants voisins de derrière, mais une grande éclaboussure d’énergie riante.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>Barber Violon Concerto</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Peter Martins</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">Deux couples qui se répondent : un classique pur, pointes, chignon banane, brillant à l’oreille pour elle, chemise bouffante pour lui, grande classe ; un plus contemporain, robe toute simple et queue de cheval pour elle, collants pour lui. Le classique qui par d’amples mouvements, nous donne un beau pas de deux (image du couple de dos, croisés en grande fente) ; le contemporain plus ancré dans le sol. Puis classique et contemporain dans une drôle de juxtaposition où les couples dansent côte à côte sans se voir, se croisent en des trajectoires qui s’évitent… on voit où la chorégraphe veut en venir mais la mayonnaise met du temps à prendre (et ce n’est pourtant pas faute d’ingrédients alléchants). Enfin, les deux pas de deux de la dernière partie ou les couples se sont dissociés : tout d’abord celui passionné du contemporain (Albert Evans) et de la classique (Sara Means – cette fille est la classe incarnée) à qui l’on semble d’abord faire violence, dont la retenue résiste, et qui finit, les cheveux dénoués, par s’abandonner totalement à son nouvel amant. Quant au classique (Charles Askegard), que l’on pouvait penser être resté seul aux prises du désespoir d’avoir perdu son élégante moitié, il est surtout aux prises de la contemporaine (Ashley Bouder), véritable petit morpion qui a résolu de ne pas lui ficher la paix. Un drôle de combat s’engage alors, où tous les coups sont permis – et hop, que je te file entre les jambes- y compris les attaques par derrière – le petit morpion collé au dos de sa proie et la déséquilibrant, c’est un nouvel Janus que l’on voit traverser la scène. Inégal mais finalement réjouissant.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><b>West Side Story</b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><i>Chorégraphie de Jerome Robbins, musique de Bernstein</i></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;">La comédie musicale condensée à ses passages dansés. Mention particulière à Gretchen Smith (si je ne me trompe pas) véritablement endiablée. Et dans les scènes de rue entre les deux gangs (les sauts, gosh !) c’est du pur délire… comme dans le public en fait.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><i><b>No doubt, « I like to be in Amer-i-ca ! »</b></i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p>