Last posts on choix2024-03-28T17:56:10+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/choix/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlPour te plairetag:textespretextes.blogspirit.com,2023-09-23:33468762023-09-23T08:00:00+02:002023-09-23T08:00:00+02:00 « Pour être digne de toi, pour te conquérir, pour te plaire, pour...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2579848073.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1362920" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/425652930.jpg" alt="Josse La nuit des pères.jpg" /></a>« Pour être digne de toi, pour te conquérir, pour te plaire, pour que tu me remarques enfin, j’ai voulu devenir ton fils. Un autre fils que tu allais aimer. Te souviens-tu de ce jour ? Je l’avais décidé et rien n’aurait pu m’en empêcher. Un après-midi, après l’école, je m’étais glissée dans la salle de bains. J’avais approché une chaise du miroir et sorti de ma poche les ciseaux subtilisés à la cuisine le matin, en espérant que maman n’en aurait pas besoin et qu’elle ne retournerait pas toute la maison pour les retrouver. Les enfants, avez-vous pris les ciseaux ? Son inquiétude à nous imaginer blessés par les lames. C’est dangereux, les enfants, n’y touchez pas. Mais, maman d’amour, sais-tu qu’il existe des blessures bien plus terribles que celles des couteaux de cuisine ? J’ai attaqué le travail. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Gaëlle Josse, </span><a title="Un père et un frère (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2023/08/19/un-pere-et-un-frere-3346873.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">La nuit des pères</span></em></a></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlUn père et un frèretag:textespretextes.blogspirit.com,2023-09-21:33468732023-09-21T08:00:00+02:002023-09-21T08:00:00+02:00 La nuit des pères de Gaëlle Josse raconte l’histoire d’un...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><a title="Site de l'éditeur" href="https://www.leseditionsnoirsurblanc.fr/catalogue/la-nuit-des-peres/" target="_blank" rel="noopener"><em>La nuit des pères</em></a> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ga%C3%ABlle_Josse" target="_blank" rel="noopener">Gaëlle Josse</a> raconte l’histoire d’un retour : celui d’une fille près de son père, en août 2020. <a title="Lire le début en ligne" href="https://www.leseditionsnoirsurblanc.fr/wp-content/uploads/2023/08/9782882507488.pdf" target="_blank" rel="noopener">Première phrase</a> : <em>« A l’ombre de ta colère, mon père, je suis née, j’ai vécu et j’ai fui. » </em>On apprendra plus tard le prénom de la narratrice, Isabelle. Son frère Olivier l’attend sur le quai à la gare de Chambéry. Au début de l’été, il lui avait téléphoné pour qu’elle vienne, <em>« depuis le temps. Il faut qu’on parle de papa. Et puis, cela lui fera plaisir. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/3736693939.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1362919" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2322490402.jpg" alt="gaëlle josse,la nuit des pères,roman,littérature française,liens familiaux,enfance,choix,vieillesse,culture" /></a></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';"><em>« Les bras d’un frère. Olivier, le fidèle. Présent, toujours. »</em> Kiné en ville pendant vingt ans, il est revenu au village dix ans plus tôt, à la mort de leur mère. Leur père, dont la violence a pesé sur les siens, est en bonne forme physique, à quatre-vingts ans, mais la mémoire <em>« commence à lâcher. Il a la maladie de l’oubli. » </em>Isabelle, tendue, sent refluer tous ses souvenirs d’enfance et en particulier, sa peur, au milieu de la nuit, quand elle entendait crier son père.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Elle retrouve les lieux familiers, la maison où son père vit seul à présent. Heureusement la chambre en bas, celle où sa mère a fini sa vie, a été complètement transformée, il n’y reste que ses livres sur des rayonnages. A première vue, il semble apaisé, content de la revoir. Isabelle appréhendait leurs retrouvailles, elle est contente de retrouver son frère sur qui elle a toujours pu s’appuyer.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Quand son père lui demande des nouvelles de Vincent – il a oublié que son compagnon est mort il y a un an et demi –, elle est incapable de lui répondre, choquée et engloutie dans le souvenir des circonstances du drame, un malaise fatal en plongée, en plein tournage. Isabelle réalise des documentaires sur le monde sous-marin. Un univers où elle se sent bien, à l’opposé de celui de son père, guide de montagne. Une montagne dont elle était jalouse, à laquelle il donnait tout son temps, toute son énergie, alors qu’il n’avait aucune attention pour sa fille, jamais.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">Souvenirs d’enfance, des parents, souvenirs avec Vincent, les ombres du passé sont lourdes à porter, mais Isabelle <em>« se lève, s’habille, mange, chie </em>[sic]<em>, voyage, lit, dort, fait encore des projets pour ne pas tomber tout à fait »</em>. Et puis un soir, de manière inattendue, après un repas à eux trois, son père, pour la première fois, raconte ce qui l’a tourmenté toute sa vie, ce qui s’est passé en 1960 quand il a dû servir son pays en Algérie.</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', 'serif';">J’ai été un peu gênée par les choix narratifs : récit d’Isabelle d’abord, adressé au père, ensuite celui du père puis du frère à la première personne, ce qui déséquilibre le roman, à mon avis. La <em>« maladie de l’oubli »</em> (belle formule) et les décisions qu’elle entraîne pour un père et pour ses enfants, Gaëlle Josse en fait l’occasion, pour chacun des trois, d’une plongée dans les profondeurs de soi-même et des liens qui façonnent une existence, douloureuse et nécessaire. </span></p>
Marie GILLEThttp://bonheurdujour.blogspirit.com/about.htmlTroc, cire, on n’a jamais assez de fleurs, choix.tag:bonheurdujour.blogspirit.com,2023-06-30:33449392023-06-30T00:00:00+02:002023-06-30T00:00:00+02:00 Troc : Œufs tout frais contre pommes de terre tout juste récoltées. Cire...
<em><strong><br />Troc : Œufs tout frais contre pommes de terre tout juste récoltées. <br /><br />Cire : Passer un coup de cire sur la grande armoire parce que ça sent tellement bon, la cire…<br /><br />On n’a jamais assez de fleurs : Toutes les agapanthes sont fleuries, un peu partout, çà et là, dans les rues ou dans les jardins. Il en est de même des laurier-rose qui sèment à tout vent leurs fleurs avec une grande générosité. Quant aux bougainvillées, ce sont encore les violets qui sont les plus époustouflants. Et n’oublions pas les bignones, les plumbagos et celles qui sont si douces à mon cœur, les belles-de-nuit désormais bien ouvertes, le soir, quand il s’agit d’aller s’asseoir dehors pour prendre le frais. <br /><br />Choix : Ne plus jamais se laisser influencer par le choix des autres, leurs regards, leurs jugements surtout si cela révèle une rigidité qui s’oppose à la liberté.<br /></strong></em><br />
guy-sembichttp://parolesetvisages.blogspirit.com/about.htmlChoix décisifs toujours difficilestag:parolesetvisages.blogspirit.com,2023-06-25:33447382023-06-25T07:17:16+02:002023-06-25T07:17:16+02:00 … Certains choix décisifs que l’on est amené à faire dans sa vie, à un...
<p class="western" align="justify">… <span style="font-size: medium;">Certains choix décisifs que l’on est amené à faire dans sa vie, à un moment ou un autre, dans des situations difficiles pouvant nous paraître sans issue ; s’apparentent à des sauts effectués depuis un escarpement rocheux en équilbre instable, de trente ou quarante mètres de hauteur, dans la mer en dessous, en bas d’une falaise abrupte où se fracassent sur une grève déchirée et hérissée de grosses veines de roche, les vagues de la mer agitée… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Acculés que nous sommes, à ces choix décisifs, la question du courage de devoir faire le choix, ne se pose pas… Seule peut-être ? Se pose la question au sujet des conséquences graves, désastreuses, ou incertaines, qu’entraînerait un contact brutal de la tête et des épaules, dans l’eau… </span></p><p class="western" align="justify"><span style="font-size: medium;">Il faut dire, de nos jours, que le formatage généralisé de nos existences mesurées, policées, épiées, profilées, « galeries-marchandisées », soumises à de multiples et répétitives contraintes, à la crainte ou au refus d’un autrement ou d’un ailleurs… A raréfié les choix décisifs à prendre, </span><span style="font-size: medium;">réduit le nombre de sauteurs dans la mer depuis un promontoire rocheux… Mais pas réduit pour autant le nombre de sauteurs depuis une hauteur sans mer en dessous… Et encore moins, beaucoup moins, les coursiers, marcheurs ou sauteurs ou trottineurs, dans la demi obscurité d’un long crépuscule enluminé de toutes parts d’enseignes aux couleurs éclatantes </span><span style="font-size: medium;">sur d’immenses, interminables perspectives jalonnées de moulages où ils sont invités à se fondre… </span></p><p class="western" align="justify"> </p><p class="western" align="justify"> </p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlLa dernièretag:leshommeslibres.blogspirit.com,2021-12-21:33009452021-12-21T11:26:00+01:002021-12-21T11:26:00+01:00 Inégalité Dans mon zapping je n’ai pas mémorisé le titre de...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><img id="media-268526" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/4228810188.jpg" alt="choix,préférence,premier,dernier,discrimination" />Inégalité</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Dans mon zapping je n’ai pas mémorisé le titre de l’émission. Je comprends que le jeu commence. J’ignore s’ils se connaissent tous d’avant, d’une autre phase de jeu. Cela a de l’importance. S’ils se connaissent déjà ils ont une idée de leurs compétences respectives.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">S’ils ne se connaissent pas ils n’en ont aucune et ne peuvent se fier qu’à des éléments physiques, comme la force apparente, ou subjectifs, comme le degré de sympathie qu’une personne nous inspire.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les capitaines choisissent, la ligne des candidats raccourcit. Plus que trois, puis deux, enfin plus qu’une seule personne. C’est une femme mais je pense que cela serait identique avec un homme.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Elle reste la dernière. Pour cette raison la caméra lui autorise un petit commentaire. De mémoire:</span></p><p class="p1" style="padding-left: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #000080;">Je ne me sens pas reconnue à ma juste valeur </span>».</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Aïe! Elle se pose en discriminée. Elle se fait presque l’exclue du groupe.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il y a ainsi de nombreuses situations inévitables de discrimination. Nous pouvons crier à l’inégalité, cela n’y change rien. Il n’est pas possible d’être tous choisis en premier!</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><img id="media-268527" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2249673897.jpg" alt="choix,préférence,premier,dernier,discrimination" />Statuts particuliers</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il y a donc des préférences. C’est très discriminant, les préférences. Choisi ou choisie en dernier, c’est une claque pour certains individus. Cela veut dire que nous avons moins d’importance aux yeux de celui qui choisit.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Donc nous sommes MOINS quelque chose par rapport à d’autres. Ce n’est pas forcément agréable, et ce n’est d’ailleurs pas fait pour. C’est selon comment la personne est perçue par le chef d’équipe.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Où est le problème? Nous ne sommes pas tout, nous ne sommes pas égaux en performances, expériences, compétences et préférences. Nous pouvons être choisi en premier pour un but, et choisi en dernier pour un autre but.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pourquoi en faire immédiatement une sorte d’affront personnel? Cette personne devrait rapidement s’atteler à démontrer qu’elle a sa place plutôt que de récriminer. Et si j’étais le capitaine je la mettrais à l’épreuve, pour lui donner sa chance.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Bien sûr ce n’est pas valorisant d’être à la dernière place, d’être la dernière choisie faute de mieux. Mais c’est la vie, quoi! On ne peut demander constamment des statuts particuliers. On prouve sa valeur ou on travaille à l’améliorer. C’est la compétition naturelle, normale de la vie.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Peut-être que cette personne préfère être victime et attirer l’attention sur elle par la compassion plus que par l’admiration. Ce qui est très différent. C’est moins difficile. Et pas besoin de compétences particulières.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Une petite pensée pour les anti-Noël:</span></em></p><p class="p2"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><a class="eHAdSb" tabindex="0" role="link" href="https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fimages.toucharger.com%2Ffiches%2Fgraphique%2Fle-pere-noel-arrive%2F76596.htm&psig=AOvVaw1yk71wLBnhiLGnC-URJo7s&ust=1640167674432000&source=images&cd=vfe&ved=0CAgQjRxqFwoTCKjdyu_S9PQCFQAAAAAdAAAAABAl" target="_blank" rel="noopener" aria-label="Consulter Toucharger.com" data-ved="0CAgQjRxqFwoTCKjdyu_S9PQCFQAAAAAdAAAAABAl"><img class="n3VNCb" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://media.toucharger.com/web/toucharger/upload/image_domain/7/6/76596/76596.gif" alt="Télécharger gifs animés le père noël arrive ! gratuitement" width="537" height="460" data-noaft="1" /></a></span></p><p class="p2"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Et une compagnie agréable pour le Père Noël:</span></em></p><p class="p2"> </p><p class="p2"><img id="media-268529" style="margin: 0.2em auto 1.4em; display: block;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3817412939.jpg" alt="choix,préférence,premier,dernier,discrimination" /></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Environ dix personnes, femmes et hommes, sont alignées en attendant d’être prises dans une des deux équipes. En face d’elles deux capitaines choisissent leurs partenaires, un par un à tour de rôle. Cela commence comme Koh Lanta, j’illustre avec des images de Koh Lanta, mais ce n’est pas Koh Lanta.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlBâtirtag:textespretextes.blogspirit.com,2020-04-28:31495302020-04-28T18:00:00+02:002020-04-28T18:00:00+02:00 « C’est pourquoi tout humain pourvu de quelque conscience et dignité...
<p><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3017399288.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1089331" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/677998760.jpg" alt="Bonnard-L-amandier-en-fleurs.jpg" /></a>« C’est pourquoi tout humain pourvu de quelque conscience et dignité devrait apprendre à bâtir sa solitude, à l’habiter avec agrément, et aussi à la défendre contre tous les niveleurs de citadelle et rongeurs de liberté. Cette solitude peut paraître dure, intransigeante. Certes, elle est haute, même élancée, mais elle n’a rien de désolé : c’est comme un amandier qui, même seul et en temps de guerre, persiste à fleurir ; c’est comme une nef partant sur l’océan ; c’est comme une flèche légère se perdant dans l’azur. »</span></em></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Jacqueline Kelen, </span><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/04/23/l-esprit-de-solitude-3149526.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">L’Esprit de solitude</span></em></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pierre Bonnard, <em>L'amandier en fleurs</em>, 1947, Paris, Musée d''Orsay</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlL'Esprit de solitudetag:textespretextes.blogspirit.com,2020-04-27:31495262020-04-27T08:30:00+02:002020-04-27T08:30:00+02:00 Jacqueline Kelen a conquis un large public, en 2001, avec L’Esprit de...
<p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacqueline_Kelen" target="_blank" rel="noopener">Jacqueline Kelen</a> a conquis un large public, en 2001, avec <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.albin-michel.fr/ouvrages/lesprit-de-solitude-9782226139061" target="_blank" rel="noopener"><em>L’Esprit de solitude</em></a> – une nourriture saine par ces temps qui nous confinent. Il ne faut pas nécessairement vivre seul pour entrer dans la voie qu’elle défend. L’essai s’ouvre sur une déclaration : <em>« La solitude est un cadeau royal que nous repoussons parce qu’en cet état nous nous découvrons infiniment libres et que la liberté est ce à quoi nous sommes le moins prêts. »</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1782426617.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1089330" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/1388984386.jpg" alt="jacqueline kelen,l'esprit de solitude,essai,littérature française,solitude,quête,choix,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 8pt;">Jean van Eyck, <a title="Illustration" href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/33/Van_Eyck_-_Arnolfini_Portrait.jpg/300px-Van_Eyck_-_Arnolfini_Portrait.jpg" target="_blank" rel="noopener"><em>Le mariage des époux Arnolfini</em></a> (détail)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Magnifique prologue sur la solitude qui fait <em>« tenir debout, avancer, créer ».</em> Solitaire, Jacqueline Kelen l’est, <em>« pour honorer la précarité humaine et ne pas démériter de l’Esprit ».</em> Contre la société entêtée <em>« à vouloir nier ou combattre la solitude – ce fléau, ce malheur – afin d’entretenir l’illusion d’un partage total et transparent entre humains, d’une communication étendue à la planète entière, allant de pair avec une solidarité sans faille. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">C’est confondre la solitude avec l’isolement, c’est parler trop peu <em>« de cette conduite de vie solitaire qui favorise la réflexion et affermit l’indépendance, de cette solitude belle et courageuse, riche et rayonnante, que pratiquèrent tant de sages, d’artistes, de saints et de philosophes. »</em> On peut choisir la solitude : <em>« Lorsqu’on vit seul, ce n’est pas manque de chance ni absence d’amour : c’est que justement jamais on ne se sent seul, que chaque instant déborde de possibles floraisons. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2008/03/11/lire-et-relire.html" target="_blank" rel="noopener">Relire</a>, je l’observe à chaque fois, c’est redécouvrir les vibrations de la première lecture, s’arrêter aux passages cochés, en souligner d’autres auxquels on est plus sensible à présent. <em>L’Esprit de solitude</em> ne considère pas les situations douloureuses de l’isolement social, c’est une défense de <em>« la vraie solitude – celle qui est à la fois remplie et légère, celle qui ouvre, rend disponible et relie ». « Habitare secum »</em>, habiter avec soi,<em> « c’est le commencement de tout ».</em> Ce peut être une épreuve, <em>« invitation à se connaître, à surmonter le difficile […], dégager les couches qui obscurcissent notre véritable Moi. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Pour éclairer ce chemin de solitude, l’essayiste recourt aux mythes, distingue le « je » de l’égo et du moi. Elle constate avec justesse que <em>« personne ne nous apprend à être seul »</em> et que la famille ou l’école laissent trop peu de place au silence où l’enfant peut faire face à lui-même. <em>« Or le solitaire n’est pas celui qui n’aime pas les autres mais celui qui apprécie certains autres, celui qui en tout fait preuve d’élection et cultive les affinités. […] Il préfère toujours la rencontre particulière à la dilution dans une collectivité. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>« Le pacte de Mélusine »</em> est un très beau récit pour illustrer le besoin de solitude dans la vie de couple. La jeune fille gracieuse que Raymondin rencontre à la Fontaine de Soif est une fée, il l’ignore. Mais il l’épouse en acceptant les conditions de Mélusine : ne pas s’enquérir de ses origines, lui laisser la journée du samedi pour elle seule. Le respectera-t-il ? En couple, il est essentiel <em>« de se réserver de grands moments de solitude ou un lieu à part, afin de regarder l’autre différemment et le monde aussi. » </em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">La solitude est un chemin où l’on avance avec les années, une quête que racontent de nombreux textes fondateurs : l’Epopée de Gilgamesh, l’Odyssée, des récits bibliques, des mythes à travers lesquels Jacqueline Kelen nous conduit sur la voie de l’intériorité : <em>« c’est le silence de soi, c’est une attention au monde, une gratitude aussi. »</em> Le solitaire ne demande pas aux autres de le rendre heureux ni ne les accuse de ses propres insuffisances. Commentant l’histoire de Perceval, elle écrit : «<em> moi seul puis poser la juste question ; moi seul puis m’étonner, m’émerveiller, chercher le sens ; </em>nul ne peut le faire à ma place<em>. »</em></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman', serif;">Penseurs, artistes, ermites, écrivains… On rencontre beaucoup de beaux exemples et d’explorations personnelles de la vie solitaire dans <em>L’Esprit de solitude</em>, des hommes et des femmes. Solitude érudite et fertile de Jacqueline Kelen : elle a écrit plus de septante ouvrages depuis 1987. Le dernier s’intitule <a title="Site de l'éditeur" href="https://www.payot.ch/Detail/histoire_de_celui_qui_depensa_tout_et_ne_perdit_rien-kelen_jacqueline-9782204130080" target="_blank" rel="noopener"><em>Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien</em></a>, sur la parabole du fils prodigue. Si vous avez un de ses autres titres à me recommander, je serai heureuse d’en prendre note.</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlRêveusetag:textespretextes.blogspirit.com,2020-01-18:31458932020-01-18T08:30:00+01:002020-01-18T08:30:00+01:00 « En plein jour, assise devant la machine à écrire, elle mit ses...
<p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/581596066.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082098" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2237182636.jpg" alt="Handke La femme gauchère.jpg" /></a>« En plein jour, assise devant la machine à écrire, elle mit ses lunettes. Elle divisa le livre selon les pages qu’elle voulait traduire par jour ; y porta au crayon la date du jour respectif : à la fin du livre, c’était déjà une journée de printemps. Hésitante, feuilletant en même temps un dictionnaire, nettoyant un caractère de la machine avec une épingle, essuyant les touches avec un chiffon, elle écrivit le texte suivant : « Jusqu’ici tous les hommes m’ont affaiblie. Mon mari dit de moi : « Michèle est forte. » En réalité il veut que je sois forte pour ce qui ne l’intéresse pas : les enfants, le ménage, les impôts. Mais il me détruit dans mon travail, tel que je me l’imagine. Il dit : « Ma femme est une rêveuse. » Si rêver veut dire, être ce qu’on est, alors je veux être une rêveuse. » »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Peter Handke, </span><a title="Vivre seule (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/01/13/vivre-seule-3145891.html" target="_blank" rel="noopener"><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La femme gauchère</span></em></a></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlVivre seuletag:textespretextes.blogspirit.com,2020-01-16:31458912020-01-16T08:30:00+01:002020-01-16T08:30:00+01:00 La femme gauchère de Peter Handke (1976, traduit de l’allemand par...
<p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><em>La femme gauchère</em> de <a title="Bio-bibliographie (BiblioMonde)" href="http://www.bibliomonde.com/auteur/peter-handke-367.html" target="_blank" rel="noopener">Peter Handke</a> (1976, traduit de l’allemand par Georges-Arthur Goldschmidt en 1978) n’a rien perdu de son impact dans son étrange simplicité. A relire cette brève histoire d’une femme et d’un homme qui se séparent, je me rends compte que je l’ai mal résumée dans un <a title="Handke avec Cézanne (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2020/01/03/handke-avec-cezanne-3145531.html" target="_blank" rel="noopener">billet</a> récent : ce n’est pas elle qui s’en va, c’est à son mari qu’elle demande de partir, sans explication, restant seule avec son fils à la maison.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/370745321.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082091" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/445843000.jpg" alt="Handke die_linkshandige_frau1978_peter_handke02.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Bruno Ganz (Bruno) et Edith Clever (Marianne) dans <em>La femme gauchère</em>, film de Peter Handke</span></p><p><em><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">« Elle avait trente ans et habitait un lotissement de bungalows bâti en terrasse sur le versant sud d’une montagne moyenne, juste au-dessus de la brume d’une grande ville. Elle avait les cheveux bruns et des yeux gris qui parfois, même quand elle ne regardait personne, rayonnaient sans que l’expression de son visage se modifiât. »</span></em></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A la fin d’une journée d’hiver, elle va chercher son mari à l’aéroport. Bruno, chef commercial pour une grande firme de porcelaine, rentre d’un long voyage d’affaires en Scandinavie. Après avoir bu un verre et embrassé leur garçon en pyjama, il propose d’aller faire <em>« un repas de fête »</em> à l’extérieur et ensuite de passer la nuit à l’hôtel. C’est le lendemain matin qu’elle lui fait part d’une <em>« sorte d’illumination »</em> qui lui est venue : qu’il s’en allait, qu’il la laissait seule. <em>« Pour toujours ? » – « Je ne sais pas, seulement, tu t’en vas et tu me laisses seule. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">La femme lui suggère d’aller chez Franziska, la maîtresse d’école de leur fils Stéphane, une amie, qui vient justement de se retrouver seule. Quand elles se revoient, l’amie a déjà reçu un appel de Bruno, à qui elle a dit : <em>« Enfin ta Marianne s’est réveillée. »</em> Elles se retrouvent au café après la classe. Franziska interroge Marianne sur ses intentions : <em>« De quoi allez-vous vivre tous les deux ? »</em> Celle-ci voudrait recommencer à faire des traductions. Si Franziska n’a que <em>« mépris pour la solitude »</em>, la décision de son amie pourtant l’enthousiasme. </span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Sans trop discuter, Bruno vient chercher ses affaires qu’elle a déjà mises dans des valises. La vie de Marianne reprend son cours, seule avec son garçon. Quand elle va poster son offre de services à son ancien éditeur, Bruno la surprend près de la boîte aux lettres : <em>« Est-ce que ce jeu-là va continuer tout le temps, Marianne ? Moi en tout cas, je n’ai plus envie de jouer. »</em> Avant de repartir, il lui laisse un peu d’argent. Marianne a besoin de <em>« réfléchir en paix sur soi-même »</em>, quoi qu’on pense d’elle.</span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Elle change la disposition des meubles, se débarrasse de vieux papiers et livres, nettoie tout avec soin. Le soir, elle met une nappe blanche pour le repas avec son fils, elle l’interroge sur sa journée à l’école. Quand l’éditeur vient lui rendre visite, content de la retrouver, il lui dit : <em>« Maintenant commence le long temps de votre solitude, Marianne ! »</em> Elle répond : <em>« Depuis peu tout le monde me menace. »</em></span></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">C’est l’histoire de cette solitude, l’histoire d’une femme qui se met à vivre seule avec son fils que raconte <em>La femme gauchère</em>. Peter Handke en a fait le scénario du <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Femme_gauch%C3%A8re_(film)" target="_blank" rel="noopener">film</a> qu’il réalise en 1978 (avec Edith Clever et Bruno Ganz). Si on s’interroge sur la rupture de <a title="T&P" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2010/10/28/le-choix-de-nora.html" target="_blank" rel="noopener">Nora</a> à la fin de la pièce d’Ibsen, <em>Maison de poupée</em>, on en devine davantage les motivations que dans ce roman-ci, où les personnages sont décrits de l’extérieur. Brigitte Desbrière-Nicolas propose une <a title="« Peter Handke, La Femme gauchère : du récit aux images » par Brigitte Desbrière-Nicolas" href="https://journals.openedition.org/germanica/1330" target="_blank" rel="noopener">analyse</a> intéressante du roman et du film dans la revue <em>Germanica.</em></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1117775036.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-1082093" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2082248260.jpg" alt="Handke affiche.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Le titre s’inspire d’une chanson de Jimmy Reed, <a title="Vidéo YouTube" href="https://www.youtube.com/watch?v=M3lIG-qNOaE&feature=emb_title" target="_blank" rel="noopener"><em>The lefthanded Woman</em></a>, dont Handke cite les paroles dans son récit – un disque que Marianne aime écouter. Sa nouvelle situation change imperceptiblement la résonance des choses, le ton des rencontres avec les autres, dont Bruno parfois. L’histoire se termine alors qu’elle se brosse les cheveux devant un miroir et qu’elle se dit : <em>« Tu ne t’es pas trahie. Et plus personne ne t’humiliera jamais. »</em></span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlSortir de l’homosexualitétag:leshommeslibres.blogspirit.com,2019-09-25:33005562019-09-25T11:42:00+02:002019-09-25T11:42:00+02:00 Briser les tabous Le genre serait une simple construction sociale...
<p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/298300115.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-247347" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/672290545.jpg" alt="binarité,lesbianisme,homosexualité,homo,paris,genre,choix,biologique,fluidité,heterosexuel,blanchité,race,racialisme,gay pride,inrocks,progrès,patriarcat,ubu,gorgones" /></a>Briser les tabous</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le genre serait une simple construction sociale coupée des racines biologiques. Il ne serait pas le prolongement du sexe biologique. Cette théorie produit immédiatement un changement de paradigme: tout genre serait désormais un choix et non une imprégnation naturelle prédéterminée. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Si c’est un choix et non un «destin subi », on peut en sortir comme on y est entré. Comme un acteur sortirait de son rôle à la fin de la représentation.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La fluidité de genre recommandée par les progressistes états-uniens est souvent présentée comme un mouvement allant de l’hétéro à l’homosexualité. La personne hétérosexuelle doit s’ouvrir au différent et non l’inverse. Le monde homo reste replié sur lui-même: c’est un élément de stratégie homo-normative. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Or si la théorie est valable elle doit fonctionner dans les deux sens. Il ne peut en être autrement: c’est sa logique même. Conséquemment les personnes homosexuelles devraient être encouragées à changer leur orientation sexuelle, ou du moins à la fluidifier et à s’ouvrir à l’hétérosexualité. Donc à devenir inclusifs.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">À moins que cette théorie ne soit un moyen de rendre acceptable, pour des personnes récalcitrantes, le fait<span class="Apple-converted-space"> </span>de s’ouvrir à une telle expérience pendant la manifestation. Ou une manière d’augmenter la masse des rencontres possibles. Une sorte de drague intello en habit de chaire (d’université). Du moins c’est ce qui se murmure sur les rézos.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Les organisateurs sont décidés à traiter le sujet en brisant les tabous. Pour exemple un atelier sera organisé sur le thème: « Mères dominantes et castratrices ou mères victimes et manipulatrices: pourquoi on devient homosexuel.le. » Un célèbre psychanalyste mettra en évidence cette problématique. </span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2636206948.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-247348" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1404660844.jpg" alt="binarité,lesbianisme,homosexualité,homo,paris,genre,choix,biologique,fluidité,heterosexuel,blanchité,race,racialisme,gay pride,inrocks,progrès,patriarcat,ubu,gorgones" /></a>Domination blanche</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Des témoins hommes et femmes raconteront leur choix de l’homosexualité. Certains diront, pour les hommes, qu’ils ne voulaient surtout pas rencontrer une femme qui ressemble à leur mère. Ils veulent aussi disposer de relations sexuelles nombreuses et rapides, de celles que les femmes n’autorisent habituellement pas ou trop peu. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pour les femmes elles craignaient de reproduire le modèle maternel avec un homme. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Selon un conférencier invité, l’absence d’un père peut aussi altérer l’identification masculine du garçon ou l’attente de l’homme chez les filles, en particulier dans les familles monoparentales.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On le voit, ce festival répond à nécessité sociale très actuelle: sortir du tunnel identitaire exclusif, libérer les personnes homosexuelles des contraintes normatives et des assignations de leur milieu,<span class="Apple-converted-space"> </span>ainsi que de leur histoire personnelle traumatique. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Parmi ces personnes il y a celles, par exemple, qui ne comprennent pas en quoi le fait de défiler dans les gay pride avec un masque de chien sur la tête serait bon pour leur dignité personnelle, même si cela peut être amusant pour la galerie. Des artistes exposeront leurs oeuvres re-pensées sous l’angle de la beauté du désir hétérosexuel et du coït binaire. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L'idée est d’<em>abolir les limites</em> psychologiques qui maintiennent les personnes homosexuelles prisonnières de leur orientation sexuelle exclusive et des injonctions explicites ou tacites de leurs pairs.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Des scientifiques rappelleront que la reproduction est la priorité absolue de toute espèce et que cette reproduction passe d’une manière ou d’une autre par une forme directe ou dérivée de l’hétérosexualité. La grossesse pour autrui en est la démonstration: pas de femelle fécondée sans du sperme mâle.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">La presse française s’est émue de cette manifestation à caractère homophobe, commaunautariste de genre, ségrégationniste selon certains, et les féministes prévoient déjà une grande manifestation pour contrer ceux qu’elles nomment des masculinistes. Elles dénoncent la domination blanche patriarcale. </span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le Ministre de l’Intérieur prend au sérieux le risque de débordements et de violences urbaines. Plusieurs milliers de policiers sont mobilisés. Il réfléchit également à d’éventuelles poursuites pénales contre les organisateurs.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Le Premier Ministre a enfin demandé à la mairesse de Paris, madame Hidalgo, de renoncer à octroyer le droit d’utiliser une salle de réunion en plein cœur de la capitale.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/1385088543.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-247349" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/2622617456.jpg" alt="binarité,lesbianisme,homosexualité,homo,paris,genre,choix,biologique,fluidité,heterosexuel,blanchité,race,racialisme,gay pride,inrocks,progrès,patriarcat,ubu,gorgones" /></a>Organisatroces</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’affaire prend donc une ampleur inattendue. La société française bruisse et crisse de fureur. On ne sait quel camp en retirera un bénéfice. D’ailleurs quel serait l’hypothétique bénéfice d’une manifestation qui ne peut récolter qu’indignation, dégoût et révolte.</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Sauf que…</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span class="s1">Sauf que c’est une parodie. J’ai inversé l’information pour la rendre plus frappante. <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://gaypers.com/fr/sortie/DSDF-2-Sortir-de-l-Heterosexualite-388501" target="_blank" rel="noopener">Il y a bien une manifestation</a></span> (féministe et racialiste) à Paris, mais sur le thème de </span><strong><span style="text-decoration: underline;"><span class="s2">Sortir de l’hétérosexualité</span></span></strong><span class="s1"> (image 3, clic pour agrandir). Le slogan en est: <em>« On ne naît pas hétérosexuel, on le devient ».</em></span></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’hétérosexualité ne serait qu’une invention humaine au service d’un système politique normatif d’oppression. Selon le magazine <em>Les Inrokuptibles</em>, qui recueille <span style="text-decoration: underline; color: #800000;"><a style="color: #800000; text-decoration: underline;" href="https://www.lesinrocks.com/2019/09/20/actualite/societe/a-paris-un-festival-feministe-propose-de-sortir-de-lheterosexualite/" target="_blank" rel="noopener">les propos des organisatroces</a></span>:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">L’hétérosexualité est la pierre angulaire de la construction du patriarcat et les féminismes en parlent sans jamais la nommer. Elle est au fondement de la structuration de la binarité des genres et des sexes, de la création des classes mêmes d’hommes et de femmes qu’elle pose en miroir. Elle est aussi en lien étroit avec la construction du capitalisme, puisqu’elle permet de ne pas salarier le travail de reproduction. </span>»</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Et aussi:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span class="s1">« <span style="color: #333399;">… on veut dire aux femmes que ça n’est pas leur destin de faire leur vie avec des hommes et pour les hommes, et qu’il y a des marges de manœuvre à gagner</span></span><span class="s3" style="color: #333399;"> </span><span class="s1"><span style="color: #333399;">: en devenant lesbienne et en construisant une vie commune avec d’autres femmes… </span>»</span></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Ah bon, il fallait le dire. L’hypothèse du grand raout de drague n’est pas si impertinente. D’ailleurs l’image qui illustre le thème de la manifestation est suggestive (4, extraite du site du magazine). Est-ce un atelier <em>Osez le clitoris</em>?</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><em>Les Inrocks</em> ayant visiblement les faveurs des organisatroces, on peut penser que cette image n’est pas choisie au hasard. Elle sert de signal d’appel en vue d’un objectif précis. Grand bien leur fasse.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: left;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1733422073.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-247350" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/13938624.jpg" alt="binarité,lesbianisme,homosexualité,homo,paris,genre,choix,biologique,fluidité,heterosexuel,blanchité,race,racialisme,gay pride,inrocks,progrès,patriarcat,ubu,gorgones" /></a>C’est l’progrès</strong></span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On découvre grâce à l’interview que l’ennemi final n’est pas le méchant patriarcat mais bien plus <em>l’hétérosexualité</em>:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">… on parle beaucoup de genre mais moins de la production des morphologies, des hormones ou du génome, qui sont également conditionnés par des politiques de contrainte des mouvements ou de l’alimentation des femmes, qui produisent au fur et à mesure des années une binarisation des corps. Les corps ne sont pas une donnée mais des archives du sexisme et du patriarcat. </span>»</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Quel discours! Serait-ce de la paléo-bio-sociologie? Quelques autres formules édifiantes extraites des <em>Inrocks</em>:</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">… l’hétérosexualité a avant tout une utilité économique, alors elle va forcément s’insérer dans l’économie capitaliste qui est une économie racialisée et coloniale.</span> »</span></p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span class="s1">« <span style="color: #333399;">… la construction de l’hétérosexualité comme mode d’organisation de la vie désirable est infusée par la blanchité</span></span><span class="s3" style="color: #333399;"> </span><span class="s1"><span style="color: #333399;">: la famille désirable c’est la famille blanche, une descendance blanche, un idéal de pureté et de normalité qui va reléguer toutes les familles non-blanches et des milieux populaires dans une sorte de classe dangereuse…</span> »</span></span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">… comment tu en arrives à te rendre compte de l’injonction à l’hétérosexualité qui a pesé sur toi toute ta vie, et pourquoi tu ne l’as pas vue…</span> »</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Il serait donc normal de vouloir déconstruire l’hétérosexualité, de culpabiliser la race blanche et de convertir au lesbianisme, mais il serait homophobe et criminel de faire l’inverse. Il paraît que c’est le progrès. Plus c’est gros plus ça passe. À tel point que je n’ai pas vu de vague d’indignation ni de montée au créneau des habituels bateleurs et bateleuses politiques. De toutes manières,</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« <span style="color: #333399;">On ne naît pas hétérosexuel.le, on le devient. Remuer les trous noirs de nos naissances, exciter la gêne, rapprocher les genres, abolir les limites. </span>» Ah, l’abolition des limites prônée de Cohn-Bendit à Dutroux...</span></p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Gageons que ce groupe féministe recevra bientôt des subventions publiques, si ce n’est déjà fait.</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p3" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’aurais aussi pu titrer ce billet: <em>Chronique des ubuesques Gorgones</em> ou <em>Nouvelles fraîches du féminisme avarié</em>.</span></p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"> </p><p class="p5" style="text-align: justify;"> </p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p4" style="text-align: justify;"> </p><p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1" style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">On ne naît pas homosexuel, on le devient. C’est le thème d’une manifestation qui se déroule à Paris. L’objectif est annoncé: théoriser pourquoi et comment quitter l’univers homo.</span></p><p class="p2" style="text-align: justify;"> </p>
Françoisehttp://legranddeblocage.blogspirit.com/about.htmlpetite pensée du jour...tag:legranddeblocage.blogspirit.com,2015-12-08:30619152015-12-08T12:11:10+01:002015-12-08T12:11:10+01:00 Un tout petit truc après avoir entendu des "primo votants" FN : "ben on va...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;">Un tout petit truc après avoir entendu des "primo votants" FN : "ben on va essayer... on verra... c'est peut être bien... on ne sait pas... etc..."</span><br /><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;">Cela me fait penser à des personnes qui achèteraient des chaussures en dessous de leur pointure sous prétexte qu'elles ne sont pas chères. </span><br /><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;">Essayer ce n'est pas adopter n'est ce pas ? On prend des risques, et on en fait courir aux autres parfois... et là pour 6 ans, c'est long quand même.</span><br /><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;">Serions nous égoïstes, je m'en foutistes, aveugles, sourds... ou des morts vivants, donc tout à la fois ? </span><br /><span style="color: #0000ff; font-size: 14pt;">Ce que je dis......</span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlJe choisistag:textespretextes.blogspirit.com,2014-09-20:31105562014-09-20T08:30:00+02:002014-09-20T08:30:00+02:00 « Je choisis ce qu’il y a en moi d’essentiel, d’infini et de non...
<p><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3112095937.jpg" target="_blank"><img id="media-159380" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/773667390.jpg" alt="barillé,petit éloge du sensible,essai,littérature française,solitude,choix,sensibilité,corps,femmes,joie,culture" /></a>« Je choisis ce qu’il y a en moi d’essentiel, d’infini et de non monnayable. Je choisis de cultiver l’esprit de finesse, les émotions délicates, les sensations patiemment tamisées, sachant que si la faim du corps, tout impérieuse soit-elle, a ses impasses, celle de l’esprit, elle, s'accorde à l’illimité, tout comme les nourritures dont il se rassasie : l’offrande ultime d'une rose de novembre, l’âcreté sensuelle d'un feu de cheminée, le nuancier d’un ciel normand, l’ivresse du baiser qu'on n'attendait plus. <br /> Je choisis l’ordre sensible contre la tyrannie sclérosante des ambitions. »</span></em> </p><p><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"> Elisabeth Barillé,<em> Petit éloge du sensible</em><br /></span></p>
Taniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlEloge du sensibletag:textespretextes.blogspirit.com,2014-09-18:31105552014-09-18T08:30:00+02:002014-09-18T08:30:00+02:00 Dans la collection « Petit éloge » (Folio), voici Elisabeth...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Dans la collection <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.folio-lesite.fr/Folio/rechercher.action?rtypnav=2&searchnav=petit+%E9loge&idCollection=0" target="_blank"><em>« Petit éloge »</em></a> (Folio), voici <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_Barill%C3%A9" target="_blank">Elisabeth Barillé </a>avec <em>Petit éloge du sensible</em> (2008), vingt textes, courts pour la plupart. <em>« Prologue en cuisine »</em>, le seul dialogue de cet essai très accessible, donne le ton de cette épicurienne avouée : «<em> Comment fais-tu ? – Pour quoi donc ? – Pour avoir l’air heureuse ? – Mais je le suis vraiment ! – Toujours ? – Chaque jour m’apporte une occasion de l’être… »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1633185240.jpg" target="_blank"><img id="media-159381" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2439139990.jpg" alt="barillé,petit éloge du sensible,essai,littérature française,solitude,choix,sensibilité,corps,femmes,joie,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Matisse, <em>Tête de femme</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Elisabeth Barillé se sent bien dans sa peau, dans son corps comme elle dit, même si les années passent. Comparant les corps aux violons, elle déclare que <em>« les neufs vont aux débutants, les historiques aux virtuoses. »</em> Son conseil à qui est malheureux ? <em>« Sortez ! »</em> Le bonheur demande de la volonté. Ce dialogue a lieu dans sa cuisine – écrire et cuisiner font bon ménage, voir Duras et sa soupe aux poireaux. Les gestes simples, humbles, font la richesse de la vie.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">C’est un art de rester dispos, curieux du monde comme il va, ce qui n’empêche pas de s’emporter contre l’immaturité et la grossièreté affichées en société à propos du sexe <em>(« Femmes, on vous ment ! »)</em> au point que <em>« La retenue signe désormais la prétention. »</em> Absurde, bien sûr, de prétendre parler <em>« au nom des femmes »</em> parce qu’on en est une, comme s’en targuent certaines dans les témoignages ou les débats.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"><em>« Je ne supporte ni les voix aiguës, ni les voix brutales, ni les voix impérieuses, ça fait du monde… » (« Féconde surdité »)</em> Elisabeth Barillé aime être seule et relie cela à la perte de l’oreille gauche à sept ans, qui l’a rendue vulnérable à certains sons. <em>« Je lui dois la solitude, cette royauté secrète. »</em> Elle y a gagné d’échapper <em>« aux remous du monde » </em>: <em>« Je redoute tout ce qui fait grappe, groupe et débat, forums, assemblées et fêtes. »</em> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">A la solitude aimée (on pense à <a title=""L'esprit de solitude" de J. Kelen (Wodka)" href="http://wodka.over-blog.com/article-jacqueline-kelen-l-esprit-de-solitude-109290763.html" target="_blank">Jacqueline Kelen</a>) se joint le goût des endroits paisibles, quand elle décrit son refuge au cœur de Paris qui lui offre le matin le chant des oiseaux, le soir le silence, ou sa vie en Normandie : <em>« Ici, seule face aux mouettes, j’écris, je ris et je rends grâce. »</em></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;">Ce n’est pas une vie d’ermite, mais une liberté choisie, un renoncement qui mène à la joie, aux antipodes des faux besoins (les soldes dans <em>« Néant tangible »</em>, un dépôt-vente dans <em>« Sac rouge souris grise »</em>) et du pouvoir de l’argent qui aveugle et emprisonne. <a title="Olivier Barrot s’entretient de l’Inde et de « Singes » avec Elisabeth Barillé (2004)" href="http://www.ina.fr/video/2520229001" target="_blank">Elisabeth Barillé </a>s’insurge contre <em>« l’esclavage consumériste ». « Se réjouir pour peu de choses, se contenter du minimum, festoyer d’un rien : si c’était là l’ultime scandale ? »</em> Son premier roman, <em>Corps de jeune fille</em>, avait fait sensation en 1980. Depuis lors, la romancière française a publié une vingtaine de titres, dont les derniers sont inspirés par la <a title="Entretien à propos d'"Une légende russe"" href="http://salon-litteraire.com/fr/interviews/content/1799879-interview-elisabeth-barille-retour-aux-sources" target="_blank">Russie</a>, le pays de sa mère.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium;"><em>Petit éloge du sensible</em> m’a permis de faire connaissance avec une écrivaine qui refuse le conformisme sans prétendre à la perfection (elle fume deux cigarettes par jour, elle se souvient de ses années anorexiques) et qui rejette les fausses jouissances (contre le succès des sex toys, elle écrit <em>« Appel au ressentir »</em>). On y croise des papillons, quelques écrivains, de bonnes formules : <em>« L’insupportable bisou. Votre ennemi personnel en ce moment. »</em></span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlLe genre: théorie de l’apparencetag:leshommeslibres.blogspirit.com,2013-06-16:32987302013-06-16T15:44:49+02:002013-06-16T15:44:49+02:00 Je veux être ce que je ressens A preuve, selon la théorie gender,...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/235827247.jpg" target="_blank"><img id="media-144753" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/1615439953.jpg" alt="genre,gender,hommes,femmes,essentialisme,existentialisme,choix,volonté,destin,socialisme,communisme,féminisme,fourmilière,spectacle,biologie,sexe,ressenti," width="276" height="229" /></a>Je veux être ce que je ressens</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">A preuve, selon la théorie gender, les personnes transgenres: ce qu’elles ressentent être n’est pas ce que leur corps montre, et le changement de look, voire des interventions hormonales ou chirurgicales, pourraient mettre la personne en accord avec son ressenti.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">J’accorde une place importante au ressenti. Mais j'en connais les limites et les possibles errances. Ce n’est pas un marqueur absolu de l’individu. Le ressenti peut être conditionné, préformé, ou simplement réactif, et forger l’individu dans une idée sincèrement vécue mais erronée du point de vue des racines de son être ou de l'interprétation et la mise en mots de ce qui se passe en lui. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Mais peu importe: le subjectif a ses droits. A notre époque il règne en maître. Difficile de le relativiser sans être ensuite taxé d’essentialisme, de prédéterminisme ou de passéisme, tant l’idéologie du choix individuel est devenue comme un dogme qui brise et annulerait toutes les appartenances catégorielles.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Alors soit, essayons: on est ce que l’on décide, femme, homme, et cela indépendamment de notre sexe biologique. Mais une telle affirmation est tellement contraire à la perception historique que les humains ont d’eux-même qu’on ne peut l’accepter sans se poser des questions, et sans commettre une discussion critique à l’encontre de cette théorie. Car la théorie se veut normative: à Egalia en Suède, on éduque les enfants de 1 à 6 ans sans <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/07/02/egalia-genre-et-education-eloge-de-la-difference.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>aucune référence aux sexe et à une différence genrée</em></span></a>.</span><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Rien n'est au-dessus de ma volonté</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">J’ai déjà abordé la question du découplage de la culture - </span></span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">soit le genre et son productivisme -</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"> d'avec la nature - </span></span>soit le sexe biologique et ses conséquences. </span>La théorie du genre est une autre manière d’exprimer l’un des termes d’un dualisme philosophique fondamental: la division du corps et de l’esprit, ou la question de savoir si l’humain procède du hasard ou s’il est habité d’une forme d’organisation virtuelle. Ce que l’on pourrait rapporter à la notion de Dieu, sous quelque forme - métaphysique,</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/2038189336.jpg" target="_blank"><img id="media-144754" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/610285567.jpg" alt="genre,gender,hommes,femmes,essentialisme,existentialisme,choix,volonté,destin,socialisme,communisme,féminisme,fourmilière,spectacle,biologie,sexe,ressenti" width="250" height="292" /></a></span> mystique ou autre - dont on l’envisage, et si l'on</span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"> osait étendre la réflexion au-delà des limites couramment admises.</span></span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Dans les tragédies anciennes, les héros et héroïnes étaient confrontés à des situations qu’ils et elles ne contrôlaient pas entièrement. Leur destin pouvait en faire des meurtriers, ou des condamnés sans crime. La place de l’humain dans le destin était d’accepter ou de se rebeller, mais de reconnaître qu’une autorité invisible était placée au-dessus de sa volonté. Dans la théorie du genre, l’accouplement avec l’existentialisme est consommé. Cette vision matérialiste fait de l’humain le fruit d’un hasard qui décide peu à peu de sa réalité, en dehors de toutes considération autre que l’influence normative du groupe - perçue comme une oppression - et la réponse individuelle considérée comme libératrice. </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">On est dans Marx: «Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience». On n'a pas encore démontré que la conscience individuelle soit limitée à l'être social</span>.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">L'indifférenciation des fonctionnements quel que soit le sexe d’origine, et le productivisme qui y est associé - je suis femme ou homme non selon mon corps mais selon ma seule volonté, font du gender une théorie de l’apparence. Il n’y a plus d’être humain en soi, mais seulement une masse de cellules formées par l’environnement, et qui y réagit. Il n’y a plus de principe directeur intérieur fondateur, car la volonté ne peut fonder la volonté. La volonté n’est pas principielle, elle n’est qu’un outil psychique au service d’autre chose. L’égalitarisme forcené annule toute hiérarchie intérieure dans la constitution psychique. L’égalitarisme tend à tous nous rendre stupides, et objets du milieu environnant et de la réaction mécanique que nous lui opposons. La rébellion individuelle devient dès lors la principale légitimité personnelle, au détriment de toute inspiration ou intuition personnelle transendante et de toute cohésion sociale. </span><br style="font-size: medium;" /><br /></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Je suis en représentation permanente</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Dans cette quête du choix ultime, celui d’être homme ou femme selon son ressenti et sa décision volontaire et non selon la biologie, on constate une prégnance très forte de l’apparence. Dans cette idée, être femme ou homme est un modèle relatif, pas une vérité physique en soi. Classiquement, la biologie nous fait, et nous devons l’accepter et nous adapter au monde. Or selon le gender la culture nous rendrait maîtres de tout. La biologie n’est pas choisie, </span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/3411662255.jpg" target="_blank"><img id="media-144755" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3913273692.jpg" alt="genre,gender,hommes,femmes,essentialisme,existentialisme,choix,volonté,destin,socialisme,communisme,féminisme,fourmilière,spectacle,biologie,sexe,ressenti" /></a></span>la culture l’est. Donc nous choisissons d’être homme ou femme selon un décision culturelle, modélisée, stéréotypée, fondée sur l’apparence. La vie privée, l’intimité, n’ont plus de valeur dans ce système car elles soustraient l’individu à l’influence du groupe et à la réaction à lui opposer. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Etre femme ou homme est alors une représentation, pas une réalité. Qui dit représentation dit spectacle. L’individu que l’on croit porter au pinacle y laisse en réalité toute identité individuelle et pouvoir personnel. Il devient le produit, supposé autonome, d’une théorie. En refusant une part normative à la biologie, l’humain est le pion d’un spectacle dont il pense tirer les ficelles.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">En fait, la théorie du genre est une amplification de la société du spectacle. Nous choisissons notre genre sans faire état d'un lien entre le biologique et le culturel. Nous ne nous appartenons plus réellement car il n’y a plus de distinction objective entre moi et les autres. Il n'y a donc plus d’intériorité. La finalité du genre est cette confusion entre moi et les autres. Les limites relationnelles sont abolies. Le désordre qui s’en suivra favorisera l’instauration de pouvoirs coercitifs qui remplaceront la conscience et l’éthique personnelle par de plus en plus de lois et de police. La fourmilière humaine est en route, tentative de réinstauration d’un communisme cette fois culturel avant de redevenir politique. L’alliance entre la théorie du genre, d’inspiration féministe, et le communisme, est objective et assumée. Pour preuve cette déclaration de Catherine MacKinnon en 1989: «Féminisme, socialisme et communisme sont une seule et même chose, et un gouvernement socialiste/communiste est le but du féminisme». </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">On ne peut être plus clair.</span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Le processus est déjà en route. </span><br /><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">Quelles valeurs et stratégies réinstaurer ou inventer pour résister à cette négation de l’individu alors même que, dans l’ambiguïté de la théorie du genre, il semble valorisé?</span><br /><br /><br /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;">On ne serait donc pas femme ou homme par la nature mais uniquement par une construction sociale, collective d’abord, puis individuelle. Bien que disposant de testicules et du chromosome X, un homme pourrait se ressentir et se déclarer femme. </span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlMariages forcés: qu'en pensent les hommes?tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2012-06-06:32981982012-06-06T17:29:00+02:002012-06-06T17:29:00+02:00 1. Le fait que ce délit soit poursuivi d’office indique bien qu’il...
<p style="text-align: justify;"><b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3422962504.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3545478703.jpg" id="media-117608" alt="MariageForcé1.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-117608" /></a>1.</b> Le fait que ce délit soit poursuivi d’office indique bien qu’il contrevient à une règle fondamentale de la culture libérale. Le libre choix individuel, pierre angulaire du libéralisme, est la règle contre toute autre. Toucher à ce libre choix, ou laisser un délit se perpétuer s’il n’est pas dénoncé, c’est une atteinte à nos propres valeurs. La culture du consentement et du libre choix individuel est donc ici réaffirmée on ne peut plus clairement. Il n’y aura pas de place pour faire autrement. Ce n'est plus une question personnelle, c'est une affaire de principe.<br /> <br /> <br /> <b>2.</b> L’officier d’Etat civil sera en première ligne pour établir ou non le délit. Mais pour cela il faudra que l’une des deux parties, ou les deux, admettent que c’est un mariage non consenti. Ce qui n’est pas garanti, pour au moins deux raisons:<br /> <br /> - la peur de représailles éventuelles, comme une contrainte physique ou une exclusion de la communauté d’origine;<br /> <br /> - la résignation, ou l’acceptation par les époux de la culture d’origine.<br /> <br /> J’y reviens plus loin.<br /> <br /> <br /> <b>3.</b> Cette loi impose la dissolution automatique d’anciens mariages forcés s’ils viennent à être connus, même si les partenaires du couple sont d’un avis contraire. C’est le «divorce forcé» express. On pourrait imaginer que le mariage, même arrangé, se passe bien, que le couple a été «bien choisi» et accepte l’union. Paradoxalement les partenaires n’auront ici plus le libre choix individuel. C’est une curieuse rigidité dans la loi.<br /> <br /> <br /> <b>4.</b> La loi n’autorisera pas les mariages entre personnes de moins de 18 ans, même dans le cas où la loi du pays d’origine le permettrait. Il semble évident de coupler la loi avec la majorité civile et juridique. C’est là encore une expression du libre consentement.<br /> <br /> <br /> <b>5.</b> La question de la culture est primordiale. Il faut réaliser que le mariage forcé, ou arrangé par les familles, appelé aussi parfois mariage de <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/3470089881.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2277113173.jpg" id="media-117609" alt="mariageforcé2.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-117609" /></a>raison, a été longtemps pratiqué dans certaines couches de la société européenne. On mariait des familles, des intérêts territoriaux, des patrimoines, plus que des individus. C’était la règle dans une culture où la survie du clan primait sur la liberté individuelle parce que le clan assurait une place à l’individu. La conscience individuelle et le libre choix personnel sont le résultat d’une évolution.<br /> <br /> La loi définit clairement ce que nous acceptons ou non. Si dans certains domaines une culture aux principes différents est admise, comme la pratique de religions non chrétiennes par exemple, dans d’autres domaines la culture locale fait loi et exclut toute autre pratique.<br /> <br /> Le <a target="_blank" href="http://www.lematin.ch/faits-divers/bete-foire/story/13800325"><span style="text-decoration: underline;"><b>témoignage</b></span></a> d’une jeune femme originaire des balkans et vivant en Suisse éclaire cette pratique:<br /> <br /> <i>«Kristina vient de terminer ses études universitaires. Elle a un boulot, un copain. Mais il ne convient pas à ses parents. «Dans ma culture, ce sont deux familles qui s’unissent, pas deux êtres. La mission de mes parents est de me trouver un mari albanophone. Si je choisis un autre homme, c’est comme si je déshonorais mon père.» Et d’ajouter pour couper court à toute fausse interprétation. «Ce n’est pas du tout lié à la religion. Mais c’est une question de tradition. Les mariages sont tous arrangés dans ma famille.»</i><br /> <br /> Ce culte de la famille et des parents est très fort dans certaines cultures, comme il l’a été en partie en Europe. Le mariage assure la pérennité d’une famille ou d’un clan et de ses valeurs. Le libre choix individuel y est une notion secondaire. Mais dorénavant les couples issus de mariages arrangés n’auront plus droit de cité en Suisse. Soit ils n’y viendront pas, soit leur mariage sera dissous. La culture libérale individualiste se pose donc en modèle. Dans un siècle ou deux il sera intéressant d’observer si elle est devenue un modèle pour d’autres. Je le pense: l'individualisme est la voie logique du développement des sociétés, ne serait-ce que parce que les dominants en donnent l'exemple, et parce que les lois incitent à la responsabilité individuelle.<br /> <br /> <br /> <b>6.</b> Le dernier point de réflexion est que l’on ne parle que de femmes victimes de mariages arrangés. Pourtant les hommes sont dans la même situation: ils ne connaissent pas leur éventuelle future épouse. Ils se portent candidats au mariage avec une inconnue parce que c’est leur rôle de le faire. Mais le font-ils par désir ou consentement? Si l’on considère que les femmes sont sous la contrainte et sont victimes, pourquoi n’en est-il pas de même pour les hommes? Quelle est cette étrange dissymétrie? Les hommes acceptent-ils mieux le mariage forcé que les femmes?<br /> <br /> Il serait intéressant d’entendre des hommes issus d’une culture qui fonctionne avec les mariages arrangés.</p><p style="text-align: justify;">La Suisse vient de créer une loi spécifique pour sanctionner les mariages forcés. Ce qui était auparavant puni pour raison de contrainte et sur dénonciation devient un délit poursuivi d’office. La loi concerne également les mariages forcés commis à l’étranger. Quelques réflexions sur un sujet moins simple qu’il n’en a l’air.</p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlC’est quoi la liberté? (2)tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-09-02:33017762011-09-02T07:52:20+02:002011-09-02T07:52:20+02:00 On est ici face à ce que j’avançais dans mon précédent billet sur ce...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/870427996.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/3219614102.jpg" id="media-94926" alt="liberte4.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-94926" /></a>On est ici face à ce que j’avançais dans mon <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/08/30/c-est-quoi-la-liberte.html"><span style="text-decoration: underline;">précédent billet</span></a> sur ce thème: la contrainte et l’empêchement à la liberté passent par le corps. La menace de mort visait directement son intégrité physique. Elle n’était plus en mesure de faire un choix libre.<br /> <br /> Qu’aurais-je fait à sa place? La question ne peut trouver de réponse raisonnable tant la situation est extrême. Sauver sa peau est humain. Tuer gratuitement des prisonniers sans procès est insupportable. Comment pouvoir encore se regarder après cela? La justice innocentera cette femme, si elle a un procès. Elle l’innocentera à cause de la contrainte sur sa vie. La justice déplacera la responsabilité sur les commanditaires. Mais c’est bien elle qui a appuyé sur la détente, elle qui a tiré. Je ne sais comment on se guérit moralement de cela. Je pourrais dire que même avec un pistolet sur la temps, nous ne sommes obligés à rien. Nous pouvons librement décider de nous laisser tuer plutôt que de tuer sur contrainte. Mais j’imagine combien cette décision doit être difficile à prendre.<br /> <br /> <br /> <b>Les préjugés</b><br /> <br /> Je cite encore une fois Philippe Bénéton, dans <i>«Les fers de l’opinion»</i>: la liberté se définit non seulement par rapport à la contrainte mais également par rapport aux préjugés.<br /> <i><br /> «L’Homme émancipé s’oppose par définition aux règles de vie du vieux monde, il adopte par définition les règles de vie du nouveau monde. Qu’est-ce à dire sinon que la nouvelle liberté entrave celle de choisir ses règles de vie?»</i><br /> <br /> Pour appréhender la réalité de manière libre il faut laisser de côté les préjugés. Par exemple: comment analyser le mode de vie des indiens d’Amazonie si l’on considère par préjugé que la nudité qu’ils pratiquent est un signe d’archaïsme civilisationnel?<br /> <br /> Un préjugé est martelé par l’entourage dès la petite enfance et ne se discute pas. Il prend force de loi et forme la perception intellectuelle sans que celle-ci ait pu se former elle-même selon plusieurs critères. Disposer de plusieurs référents d’analyse favorise un libre déroulement de la pensée.<br /> <br /> Les préjugés peuvent être culturels, religions, raciaux, de voisinage: ils produisent la même conséquence, à savoir un défaut de liberté intellectuelle.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/108872963.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/4162000778.jpg" id="media-94929" alt="liberté6-oiseau.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-94929" /></a><br /> Les préjugés se forment aussi en politique. Ils sont même légions. Le clivage gauche-droite interdit souvent à des adversaires politiques de voir les qualités de l’autre. «Il est de gauche» ou «Il est de droite» réduisent l’individu à être un pion sur une échelle de mesure préfabriquée. Pire: parler d’immigration serait un langage de droite, parler de redistribution des richesses un langage de gauche. On est catalogué selon les thèmes que nous abordons et l’angle d’analyse que nous développons. Il ne serait plus permis d’approuver une vision de gauche et en même temps d’adhérer à une autre vision, plus de droite celle-ci.<br /> <br /> <br /> <b>Liberté intellectuelle</b><br /> <br /> Les contenus de pensée, et ceux ou celles qui les proclament, ne sont donc plus perçus en eux-mêmes mais par rapport à leur appartenance politique. La liberté est bridée par les préjugés et les présupposés. Thème que j’abordais déjà <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/08/18/les-nouveaux-tabous-de-la-modernite-intellectuelle.html"><span style="text-decoration: underline;">dans un propos récent</span></a> sur la modernité.<br /> <br /> Je crois que la liberté intellectuelle, la liberté de penser, est un fondement de la liberté. Non seulement les préjugés méritent amplement d’être revus et corrigés - c’est le cas par exemple avec le racisme dont la science du 20e siècle a montré l’absence de fondement - mais on doit pouvoir décider de sa vision de la vie sans être stigmatisé à cause de ses opinions. Un croyant a la même légitimité intellectuelle de croire, qu’un athée de ne pas croire. Il n’est en soi pas mieux de croire ou de ne pas croire. Si l’on doit évaluer la personnalité, il y a des valeurs qui traversent le temps, qui ne sont ni modernes ni anciennes, et qui sont plus fiables que les préjugés: l’honnêteté, la bonté, le respect, par exemple. Etre considéré comme «moderne» dans ses idées ne fait pas automatiquement de quelqu’un une personne bonne, respectueuse ou honnête. Or la société a besoin de ces valeurs, plus que de théories.<br /> <br /> La critique, si elle doit s’exprimer, se fera sur le contenu, pas sur le fait d’être croyant ou non. La liberté ne peut d’épanouir dans des procès d’intention ou des attaques ad hominem.<br /> <br /> <br /> <b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/3048064745.2.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1584459951.jpg" id="media-94930" alt="Liberté5_arbeit_macht_frei.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-94930" /></a>Liberté économique</b><br /> <br /> Jusque là je propose donc d’envisager la liberté sous les angles de la <a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2011/08/30/c-est-quoi-la-liberte.html"><span style="text-decoration: underline;">non-contrainte sur le corps</span></a>, et sur la possibilité de mettre en question les préjugés afin de laisser la pensée se former sur la base de référents multiples. Ils correspondent à ce que l’on peut nommer la démocratie politique: liberté du corps, liberté de penser et de choisir sa vie. Comme dit précédemment ces libertés s’exercent dans un cadre, dans une limite. C’est le paradoxe nécessaire: nous sommes libres, mais pas de tout faire, pas dans tous les domaines. Une liberté totale deviendrait vite la liberté du plus fort et conduirait à une nouvelle tyrannie. Cela me rappelle cette phrase désastreuse du nazisme - désastreuse à cause du contexte où elle est utilisée, apposée à l’entrée des camps de concentration et d’extermination: «Arbeit macht frei» - le travail rend libre. Et pourtant, dans un autre contexte, oui le travail rend indépendant, autonome, permet d’avoir à manger, donc rend plutôt libre. Le détournement du sens des mots et des valeurs est une technique délibérément confusionnante des mouvements totalitaires, de gauche comme de droite. La liberté de ceux qui ont écrit cette phrase se payait au prix de l’extermination des autres. Ce n’est pas la conception démocratique de la liberté. Pensons-y, quand nous critiquons vertement la démocratie.<br /> <br /> Un point est aujourd’hui souvent évoqué dans la critique sociale: l’absence de liberté économique. Soit l’absence de droit de l’employé sur la marche de l’entreprise. La disparité des revenus favorise un sentiment d’exploitation de l’employé et débouche sur le désir d'une hypothétique liberté économique. Celle-ci ne serait acquise que si personne ne peut utiliser la force de travail de quelqu’un d’autre à son propre profit. Ce qui suppose la disparition de la propriété privée sur les entreprises, et la gestion de leur budget comme le développement de la production par les employés eux-mêmes.<br /> <br /> Je ne sais si les employés veulent cela dans leur majorité: prendre les risques, savoir faire les bons choix, être responsable des pertes (puisqu’on n’aurait plus de société anonyme afin d’éviter que les actions ne soient vendues au profit d’un seul acheteur qui reconstituerait le système d’avant). Par contre dans la mesure où les employés et les employeurs partagent la navigation sur un même bateau, je comprends que l’on mette en place des tables de discussion et de négociation entre les deux parties: car la réussite de l’entreprise est au profit de tous. Mais cela reste dans le cadre d’une société propriété de certains et pas de tous. Sauf si les employés rachètent peu à peu toutes les actions de l’entreprise.<br /> <br /> Autre chose: si l’on annule la propriété privée sur l’entreprise, afin supposément de mettre la démocratie économique en place, cela signifie que le système de liberté dans lequel nous vivons peut s’effondrer à tout moment. Car il n’y aurait alors pas de raison pour que la propriété privée individuelle ne soit pas atteinte elle aussi: plus rien ne nous appartiendrait.<br /> <br /> <br /> Le thème de la liberté, si important historiquement, suppose donc des cadres et des limites. L’important est qu’ensuite chacun respecte ces cadres. Le non-respect du cadre, ou d’un contrat, est davantage la conséquence d’une disposition personnelle, d’une éthique manquante, d’une éducation inachevée, que d’un excès de liberté que certains se donnent ou que la société leur octroierait. Si dans un même système social il y a des sages et des bandits, ce n'est pas le système qui est en cause. Aucun système n'a jamais empêché qu'il y ait des escrocs, des voleurs et des criminels. La liberté a besoin d'éthique. Quand l'éthique diminue, la liberté est menacée.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p> </p> <p style="text-align: justify;"><a target="_blank" href="http://www.goetelenjohn.ch/goetelenjohn.ch/roman_le_diable_en_ete_john_goetelen.html"><span style="text-decoration: underline;"><i>L'écriture, une très grande liberté:<br /></i></span></a></p> <p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/00/2860559276.7.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/4116208248.10.jpg" id="media-94394" alt="CouvDiable.jpg" style="border-width: 0pt; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" name="media-94394" height="259" width="174" /></a></p><p style="text-align: justify;">Qu’aurais-je fait à sa place? Je me posais cette question en lisant la déclaration d’une des Amazones de Kadhafi. Il s’agit d’une jeune femme de 19 ans citée par le Figaro: «... elle affirme par ailleurs avoir été forcée à exécuter des insurgés prisonniers, onze en tout. «Ils les ont amenés un par un en me disant : tue-le (...), si tu ne le fais pas c'est nous qui te tuerons».</p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlC’est quoi la liberté?tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2011-08-30:33017742011-08-30T16:18:33+02:002011-08-30T16:18:33+02:00 Les libertés fondamentales Selon Philippe Bénéton dans «Les fers de...
<p style="text-align: justify;"><b><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/4113421034.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3684878285.jpg" id="media-94815" alt="liberte1.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" height="167" width="247" name="media-94815" /></a>Les libertés fondamentales</b><br /> <br /> Selon Philippe Bénéton dans «Les fers de l’opinion», la liberté se définit d’abord par opposition la contrainte. Si nous pouvons décider de notre mode de vie, de nos choix politiques et intellectuels, religieux, affectifs, sans y être obligés par une personne ou par une armée, nous disposons des libertés fondamentales.<br /> <br /> La première liberté est relative au corps et à sa libre disposition. En démocratie on ne peut pas être emprisonnés - donc limités dans l’usage de notre corps - pour nos opinions, notre religion, notre appartenance politique. On ne peut non plus contraindre deux personnes à se marier contre leur gré, ou obliger quelqu’un par la force à choisir un travail contre sa volonté.<br /> <br /> Cette première liberté se réfère donc au corps et à ce qui en découle, comme la liberté de mouvement, de vote (notre corps prend le bulletin qu’il choisit sans contrainte pour le glisser dans l’urne), d’appartenance religieuse (notre corps se rend dans le lieu de culte de notre choix), etc. La contrainte qui s’oppose à la liberté devra agir sur le corps pour que la liberté soit réellement empêchée.<br /> <br /> Une remarque cependant, et de taille: disposer de notre corps selon notre choix et notre volonté n’est pas illimité. Il y a la limite du corps de l’autre. Disposant dans les sociétés occidentales des mêmes droits à l’existence, les corps se limitent mutuellement. C’est la règle.<br /> <br /> <br /> <b>Conditions de la liberté</b><br /> <br /> Le meurtre, ou toute atteinte au corps de l’autre, est prohibés parce que manifestant une contrainte qui empêche la liberté. Celle de l’autre ou la nôtre: la liberté est Une. En démocratie libérale la liberté n’est réalisée en tant que condition de vie que si elle est réciproque.<br /> <br /> La liberté des corps n’est pas subordonnée à un pouvoir mais à un contrat. Le contrat implique des droits et devoirs, et une réciprocité dans le respect des dispositions prévues. Le mariage, l’adhésion à un parti politique, un emploi, sont encadrés dans des règles établies par contrat, donc avec l’assentiment et l’accord des deux parties. Les contrats sont eux-mêmes garantis par des lois édictées par l’Etat de droit, c’est-à-dire une forme d’organisation politique où la justice est en principe la même pour tous. En principe car il peut y avoir de la corruption ou des privilèges abusifs. Corruption et privilèges sont les produits de la psychologie humaine. Les privilèges abusifs agissent comme des contraintes, puisqu’il augmentent les droits des corps des uns en limitant les droits des autres par la place supplémentaires qu’ils prennent dans la vie sociale. Toutefois les privilèges ne sont pas tous abusifs (on les appelle alors des droits, comme le droit à un salaire supérieur pour le même travail selon l’ancienneté), et on ne peut comparer notre démocratie, même imparfaite mais qui fonctionne, à des régimes totalitaires comme on en a connu au XXe siècle et avant. Malgré les imperfections la liberté reste un pilier de notre culture philosophique et politique.<br /> <img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/119107445.2.jpg" id="media-94816" alt="liberte2e.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" height="196" width="296" name="media-94816" /><br /> Une autre condition de la liberté est aussi liée au corps: c’est la propriété. Que je sois propriétaire ou locataire de mon logement (le contrat de location me donnant des droits), les lois sur la propriété privée me garantissent une sécurité dans mon domicile. Personne ne peut venir me le prendre sans mon accord. De même les biens que j’acquiers par mon travail ne peuvent être saisis par vol ou par force. Mes biens sont le produit du travail de mon corps et toute atteinte comme le vol doit être considérée comme une atteinte au corps, bien qu’avec moins de gravité que dans le cas du meurtre.<br /> <br /> La liberté est donc garantie par une matérialité, celle du corps, ou ayant un rapport au corps. L’empêchement à la liberté est une atteinte au corps. Sans contrainte corporelle ou liée au corps, pas d’empêchement à la liberté. Dans cette conception la contrainte psychologique ne peut exister que s’il y a un risque matériel: la menace de recours à la force ou de privation d’un élément légitime. Obtenir les faveurs affectives ou autres d’une personne en la menaçant de la priver de quelque chose qu’on lui doit est une contrainte matérialisée. Il y a un risque corporel ou de perte matérielle.<br /> <br /> <br /> <b>Et s’il n’y a pas de contrainte corporelle?</b><br /> <br /> Dans certaines situations on parle de contraintes psychologiques. Par exemple en ce qui concerne l’engagement dans un mouvement sectaire. L’adepte serait mis dans l’obligation de suivre le groupe. On invoque alors un ensemble de mécanismes de domination-soumission qui rendraient l’adepte incapable de décider par lui-même, par peur d’être rejeté par exemple, ou par l’entraînement des autres adeptes.<br /> <br /> S’il peut être difficile de résister à un groupe ou à une personne à laquelle on donne un pouvoir sur soi, il n’y a pas pour autant d’empêchement à la liberté s’il n’y a pas de contrainte ou de menace physique. Tout engagement sera considéré comme un choix personnel réfléchi et lucide. On part du principe que les individus sont autonomes affectivement et ne se mettent pas volontairement en dépendance de quelqu’un d’autre. Ils ne donnent pas de pouvoir à quelqu’un sur eux. Plus facile à dire qu’à faire? Et bien c’est ce vers quoi il faut tendre. Si l’on dédouanait chacun de ses choix, même erronés, même inspirés par une soumission qui n’a pas été contrainte matériellement, on encouragerait à l’irresponsabilité et l’on ne favoriserait pas une société libre et indépendante. La contrainte physique ou matérialisée, ou la menace ayant une incidence matérielle à laquelle nous ne pouvons nous soustraire, sont nécessaires pour parler d’empêchement à la liberté.<br /> <br /> Judiciariser la vie dans tous les domaines, donner à l’instrument judiciaire un pouvoir pour régler à ma place ce qui est au fond de mon ressort, c’est m’empêcher de grandir et de trouver ma place sur Terre. C’est maintenir les individus et la société dans un état d’enfant dépendant du parent.<br /> <br /> Considérer que l’on est manipulé par un groupe ou un gouvernement est d’une part encourager une vision paranoïaque du monde c'est ruiner notre libre disposition de nous-mêmes. D’autre part c’est déconsidérer notre capacité à dire non et à poser nos limites. Quoi qu’il nous en coûte nous devons considérer nos choix et notre pensée comme étant sous notre stricte responsabilité. Et donc, à nous d’anticiper, de réfléchir, et de ne pas aliéner notre pouvoir sur nous-mêmes.<br /> <br /> <br /> <i>A suivre: préjugés, liberté intellectuelle, liberté économique.</i><br /></p><p style="text-align: justify;">La liberté fait partie des piliers de notre société. Le mot est inscrit dans la devise de la France et figure dans le premier article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Elle semble évidente. Pourtant elle peut être interprétée de différentes manières.</p>
Chrissie, alias Kissahttp://amourdelalanguefrancaise.blogspirit.com/about.htmlAlternativetag:amourdelalanguefrancaise.blogspirit.com,2011-05-03:23237122011-05-03T16:46:00+02:002011-05-03T16:46:00+02:00 Le mot alternative signifie : le choix entre deux solutions, l'une...
<p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Le mot <strong>alternative</strong> signifie : le choix entre deux solutions, l'une excluant l'autre. Il est alors toujours au singulier. </span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Exemples : L'<strong>alternative</strong> est la suivante : accepter ou refuser.<img id="media-583715" style="float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" title="" src="http://amourdelalanguefrancaise.blogspirit.com/media/01/00/555966399.jpg" alt="alternative.jpg" /></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"> L'<strong>alternative</strong> : rester ou partir.</span></p><p> </p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Il peut aussi indiquer une succession d'états différents, revenant tour à tour.</span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Exemple : Des <strong>alternatives</strong> de joie et de tristesse, de chaud et de froid, de soleil et de pluie.</span></p><p> </p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Enfin, en tauromachie, </span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">il désigne </span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">le</span> <span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">droit accordé à un nouveau matador de toréer en alternance avec ses aînés.</span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Exemple : On a donné l'<strong>alternative</strong> à ce matador débutant.<br /></span></p><p> </p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Ce mot est souvent employé, à tort, dans le sens de "chacune des possibilités parmi lesquelles on doit décider". Il s'agit d'un anglicisme.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Exemples fautifs : L' autre<span style="color: #ff0000;"><strong> alternative</strong></span> serait de </span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"> voyager en train.</span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"> Il hésite entre ces deux <span style="color: #ff0000;"><strong>alternatives </strong></span>: aller au cinéma ou au concert.<br /></span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">On dira donc : </span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">L'autre <strong>possibilité</strong> (ou l'autre solution) serait de voyager en train.</span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Il hésite devant l'<strong>alternative</strong> suivante : aller au cinéma ou au concert.</span></p><p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"><br /></span></p><p> </p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlCoaching: mythes et réalités - coach et anticoachtag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-10-29:32974452010-10-29T17:23:00+02:002010-10-29T17:23:00+02:00 La traduction de l’anglais apporte aussi des nuances que le mot français...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/60914632.gif" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/3166605491.gif" id="media-69308" alt="coaching_people_management.gif" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-69308" /></a>La traduction de l’anglais apporte aussi des nuances que le mot français ne contient pas:<br /> <br /> - coach (nom masculin) = diligence, voiture, car, mais aussi répétiteur<br /> <br /> - to coach (verbe transitif) = entraîner, donner des leçons. Dans les synonymes anglais on trouve d’ailleurs: instructeur, tuteur, enseignant, ainsi que préparer, entraîner.<br /> <br /> Les synonymes français sont: instructeur, meneur, animateur, éducateur.<br /> <br /> <br /> Je propose de garder la notion d’entraîneur associée au mot anglais, pour signifier deux choses:<br /> <br /> - d’une part la fonction de coach n’est pas réservée au sport,<br /> <br /> - d’autre part le coach soutient la personne et l’entraîne en vue de réaliser un objectif.<br /> <br /> On peut donc déjà éliminer les sens parasites que l’on rencontre parfois: chef, gourou, thérapeute. Cela fait partie du mythe.<br /> <br /> <br /> Un coach a des fonctions bien précises, variables selon le cadre dans lequel il intervient. Sa première fonction est d’aider à réaliser un objectif. Pour cela il contribue d’abord à une clarification de l’objectif, puis à une évaluation des ressources d’une personne ou d’un groupe en vue de cet objectif. Il propose ensuite un travail précis en vue de le réaliser.<br /> <br /> A chaque niveau de son intervention le coach intervient avec l’assentiment de son client. Il ne lui impose rien, ne décide pas de sa vie à sa place; il n’est pas son gourou. C’est compréhensible: puisque c’est le client qui réalise l’objectif, ce sont ses ressources qui sont mises à contribution. Un coach sportif qui exigerait de son poulain de s’entraîner en vue du 100 mètres alors que la musculature de celui-ci est taillée pour du 5‘000 mètres serait incompétent et dangereux. Le coach vise donc à soutenir et améliorer les objectifs de manière réaliste et adaptée à son client.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/614825320.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/00/2163731392.jpg" id="media-69309" alt="coaching2.jpg" style="border-width: 0pt; float: right; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em;" name="media-69309" /></a><br /> On voit à la télévision des coachs qui décident pour le client. Soit c’est une conception erronée du coaching, soit l’émission est raccourcie et l’on ne montre que des moments clés. Je pense à Super Nanny, qui prodiguait de nombreux conseils de manière assez ferme, parfois même dirigiste. On ne voyait pas tout le déroulement et la négociation avec les parents. Le cas de Domenech illustre assez bien l'anti-coach, d'après ce qu'il a lui-même dit et ce que des joueurs ont rapporté: il était beaucoup trop personnel. Et on l'a bien vu: une équipe sans initiative, sans autonomie, sans compétences remarquables, qui n'arrive qu'à se saboter. Jamais un coaching ne doit produire cela. Cela montre aussi que jouer aun gourou est gravement contre-productif. Je ne sais ce que Domenech a compensé au niveau personnel pour dysfonctionner à ce point, mais cela n'avait plus rien à voir avec un coaching sain et utile.<br /> <br /> Cela dit un coach va faire des propositions, va même pousser son client en avant quand il est persuadé qu’il en a les ressources. Mais sur le fond il travaille toujours avec l’énergie du client.<br /> <br /> Le coach ne va pas non plus chercher dans le passé du client les raisons de ses difficultés à réaliser un objectif ou l’incertitude sur ses compétences ou ses choix. Cela c’est le travail du psy. Il reste dans le cadre d’un soutien cognitif. Ce soutien fait appel à des clés conceptuelles, par exemple: toujours penser que c’est le client qui agit, donc qui décide de manière autonome. L’autonomie est importante car il ne s’agit pas de rendre dépendant, fut-ce du meilleur coach du monde. D’ailleurs on ne fait pas appel à un coach pour un rien: il faut une bonne raison et d’abord aller aussi loin que l’on peut par soi-même.<br /> <br /> Mais un bon coach utilise aussi son intuition et son expérience de vie. Il doit également penser que son travail est un service. Si ses propositions ne sont pas retenues, il n’en ressent aucun désappointement car le but est d’avancer, pas d’avoir raison.<br /> <br /> J’avais écrit un billet sur <i><a target="_blank" href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2008/12/16/jonas-ou-l-art-d-avoir-tort.html"><span style="text-decoration: underline;">Jonas ou l’art d’avoir tort</span></a>,</i> qui illustre bien cette notion de faire avancer les choses même si notre proposition n’est pas retenue.<br /> <br /> Le coaching peut être individuel, en groupe, en entreprise. Les sportifs ont souvent besoin de ce regard extérieur qui les mène à se dépasser. Un de mes clients, <i><a target="_blank" href="http://www.genevecombatclub.ch/CVMartialLoicDelval.php"><span style="text-decoration: underline;">un homme de 25 ans</span></a>,</i> préparait le championnat du monde de semi-contact, une forme d’art martial.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/921055163.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/02/1162433203.jpg" id="media-69310" alt="coachingpoker.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-69310" /></a>Je l’ai vu une fois et j’ai vu exactement ce qui manquait à son attitude corporelle et psychique. Il a travaillé cela - par ailleurs il était très bien préparé physiquement. Je l’ai encore revu une deuxième fois pour bien ancrer l’attitude, et il est devenu champion du monde quelques semaines plus tard à Malte. Ce n’est pas toujours aussi rapide, il faut parfois un suivi plus régulier. Mais j’aime travailler sans faire traîner les choses.<br /> <br /> Dans le cas d’un étudiant en décrochage scolaire ou un changement dans sa vie (personnelle ou professionnelle) il faut souvent plus que deux séances. Dans ce domaine le coach occupe une place entre la psychologie et le formateur. Il accompagne, soutient, valorise.<br /> <br /> En entreprise un coach intervient pour améliorer le fonctionnement des équipes. Il peut aussi suivre un projet et procéder à la supervision d’une activité.<br /> <br /> On entend parfois des coachs proposer des sauts à l’élastique, des marches sur le feu, histoire de remotiver un groupe ou de proposer un dépassement de soi et une communication moins formaliste. Ayant moi-même pratiqué plusieurs marches sur le feu dans le passé j’en connais les limites et je ne crois pas que cela change d’un coup la personne. Le vrai travail d’évolution est beaucoup plus concret et intérieur.<br /> <br /> Je propose prochainement une série de 5 soirées de coaching en petit groupe <span style="text-decoration: underline;"><i>(<a target="_blank" href="http://www.soinsnaturels.ch/Site/liste_cours_developpement_personnel.html">voir ic</a>i)</i>.</span> Le travail en groupe est très enrichissant grâce aux interactions qui s’y déroulent.<br /> <br /> Une chose encore: chacun a ses propres compétences. On n’a pas besoin d’un coach à tout moment. Le coaching est fait pour les circonstances où un regard extérieur est utile, quand nous-mêmes n’avons plus une vision claire de nos objectifs et de nos moyens de les réaliser, ou quand nous sommes dans une situation pour laquelle nous n’avons pas toutes les réponses.<br /> <br /> Voir aussi <i><a target="_blank" href="http://www.coach-plus.net/www.coach-plus.net/accueil_john_goetelen_coaching_geneve.html"><span style="text-decoration: underline;">mon site ici</span></a>.</i></p><p style="text-align: justify;">Le mot anglais est relativement récent, mais la fonction est ancienne. Un entraîneur sportif est un coach. Pourquoi dès lors utiliser l’anglais? Parce que «entraîneur» est typé sport alors que la fonction s’est élargie à d’autres domaines d’activité. Et le féminin d’entraîneur n’est guère utilisable pour une femme.</p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlCommentaire pour l’anarchronique: où est la liberté?tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2010-04-03:32970322010-04-03T11:19:00+02:002010-04-03T11:19:00+02:00 «Cette expérience applique aux odeurs le « paradigme du libre...
<p style="text-align: justify;"><em><a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/00/01/2699144451.jpg" target="_blank"><img id="media-52471" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/2584301698.jpg" alt="liberté.jpg" name="media-52471" /></a>«Cette expérience applique aux odeurs le « paradigme du libre choix » proposé, voici cinquante ans, par le psychologue Brehm.<br /> <br /> Nos « libres choix » sont conditionnés par nos émotions et par une mémoire qui peut être masquée, et d’autant plus efficace.»<br /></em><br /> Conditionnés, nos choix? Cela me paraît très normal. Nos choix comme l’ensemble de nos comportements sont en partie conditionnés par une forme d’apprentissage. Ce conditionnement annule-t-il la liberté? Tout dépend du champs que l’on donne la la notion de liberté. La liberté de choix ne réside pas pour moi dans la possibilité de me soustraire à tout apprentissage antérieur. Cette possibilité, qui tient de la révolution totale et permanente, est séduisante en théorie mais inapplicable en pratique. Elle le serait, applicable, ce serait contre-productif en matière d’économie intellectuelle, émotionnelle et évolutionnaire.<br /> <br /> On ne peut visiblement pas tout refaire à chaque fois.<br /> <br /> La partie conditionnée est celle qui a appris, depuis la nuit des temps ou plus récemment. Elle s’est constituée en partie pour nous faire retrouver ce qui nous a convenu - mémoire d’expériences positives et du plaisir associé et fixé dans le cerveau limbique - et pour éviter si possible de recommencer ce qui nous a blessé ou restreint. Etre libre est un état dynamique relatif à un autre état, la non-liberté.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3405410475.gif" target="_blank"><img id="media-52472" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/02/3744801347.gif" alt="cerveau1.gif" name="media-52472" /></a><br /> Je dirai qu’il n’y a pas de liberté sans mémoire.<br /> <br /> Quelle est alors la part de liberté? C’est celle de réfléchir, d’analyser, de décider non seulement selon la mémoire instinctive ou consciente mais aussi selon la configuration du moment, avec la part de risque que cela contient.<br /> <br /> Comment faire nos choix, comme le dit Dédé la science dans une vision qui me paraît très négative, passive et dépressive de l’humain:<br /> <em><br /> «Quand les matraquages publicitaires et les manipulations médiatiques sont ce qu’ils sont de nos jours, que sont nos choix ?<br /> <br /> Choix de consommateurs enchaînés par des heures d’images, de sons et d’odeurs non désirés ?<br /> <br /> Choix de citoyens abrutis par des médias verrouillés par l’argent et la cupidité des marchands ?»<br /></em><br /> Chaque décision est un choix, quel que soit le degré de liberté ou de conditionnement de ce choix. Mon théorème est que nous devons nous voir libres par défaut, avec la possibilité de nous tromper et de changer de choix.<br /> <br /> Une bonne manière d’être libre est de décider que nous sommes personnellement responsables de nos décisions et de nos actes. Non, nous ne sommes pas des citoyens abrutis ni de la pâte manipulée. Tout est choix, tout est notre choix: allumer ou éteindre la télé, croire ou non la presse, voter pour qui l’on vote. Nous sommes libres et responsables de nos votes. Nous somme capable de lire les étiquettes sur les aliments, les programmes politiques, et de décider ensuite. Et si nous ne les lisons pas c’est encore être libre. Rien ni personne ne nous force. Soyons positifs: voyons les humains comme libres. Personne ne tient notre main à notre place, ou ne pose un pistolet sur notre temps. C’est là, je crois, qu’il faut placer la limite entre liberté et non-liberté. Le reste: conditionnement, persuasion, cela fait partie du jeu au même titre que l’éducation; ce sont des choses que nous pouvons relativiser, contredire ou changer.<br /> <br /> Il est de bon ton de décrire l’humain comme une chose irresponsable, prise dans les filets de l’ogre d’une «caricature de démocratie». Mais le dénigrement systématique, s’il est un parfois un style littéraire et politique quand il est élaboré, n’est pas une science ni une philosophie, ni même la fondation d’une vision. Juste une posture personnelle faute de mieux.<br /> <br /> Il y a eu dans le passé d’autres caricatures de démocratie à côté desquelles celles où nous vivons sont des havres de respect de l’humain.</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">PS: Max, otage suisse de Kadhafi en Libye, n'a pas vraiment le choix lui.</p><p style="text-align: justify;"><img id="media-52473" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/216048562.jpg" alt="desert_2.jpg" name="media-52473" width="294" height="193" /></p><p style="text-align: justify;">Dédé la science ne permettant pas de poser de comm sous ses billets, et ayant bien envie de <a href="http://alanganey.blog.tdg.ch/archive/2010/04/02/je-sens-donc-je-suis-du-verbe-suivre.html" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;">répondre à son dernier,</span></a> j’ouvre une réponse ici faute de mieux.</p>
Thierryhttp://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/about.htmlVous n'êtes pas seul au monde !tag:indisciplineintellectuelle.blogspirit.com,2010-01-17:18814222010-01-17T10:44:00+01:002010-01-17T10:44:00+01:00 Le sentiment d'impuissance est aujourd'hui des plus répandus. Il se...
<p>Le sentiment d'impuissance est aujourd'hui des plus répandus. Il se manifeste souvent par le complexe de la goutte d'eau dans l'océan. « De toute façon, je ne pèse rien, qu'est-ce que ça va changer que je fasse ceci ou cela ? » Qu'est-ce que cela va changer que j'éteigne la lumière en quittant une pièce alors que j'y reviens dans une minute ? Que je présente un visage avenant au milieu de la foule triste du petit matin ? Que, pour une fois, je laisse la voiture au garage et j'aille à la piscine à vélo ? Que je mette un commentaire sur un blog pour dire mon accord ? Que j'aille voter ? Que j'exprime, à l'occasion d'une réunion, une idée que j'ai eue ?</p> <p>L'impuissance en fait n'existe pas. Le succès de la peur, de la paresse - ou de ceux qui veulent nous dominer - est de nous faire croire qu'elle existe. En fait, toujours, elle est choisie. Elle résulte d'une capitulation dont nous essayons d'esquiver la honte. Par rapport au complexe de la goutte d'eau dans l'océan, j'ai envie de dire que, si nous étions un peu moins rationnels, ce qui compterait, quels qu'en soient les résultats, ce serait de faire ce qui nous met en accord avec nous-mêmes. Nous y aurions déjà un gain énorme. Mais on nous a dit d'être rationnels et nous sommes imbus du concept d'efficacité, du « combien ça coûte, combien ça rapporte ? » dont nous avons contaminé tous les registres de notre existence. Alors, quand il s'agit d'un choix, d'un acte, d'un comportement dont les répercussions extérieures ne paraissent pas mesurables, qui échappent à notre vision, la motivation nous déserte. Mais soyons rationnels jusqu'au bout. Imaginons que beaucoup d'entre nous, guidés par la même retenue - et n'est-ce pas de l'ordre du vraisemblable ? - adopte exactement le même pli de ne rien faire, de ne rien essayer, de se taire. Nierez-vous que nous passons à côté de quelque chose ? Serions-nous des millions à penser la même chose que, si nous ne sortons pas de notre coquille, de notre impression de solitude sidérale, cela ne fera jamais que des millions de personnes qui, ensemble, ne changent pas ce qu'elles ont le pouvoir de changer.</p> <p>Exemple. Si je renonce à être propriétaire d'une voiture - comme je l'ai fait le 27 décembre dernier et c'est la première fois depuis que j'ai le permis que je suis sans véhicule personnel - si je renonce à être propriétaire d'une voiture et cela sans pouvoir mesurer un impact significatif de cette mienne décision sur le monde, à quoi bon cette privation ? Arithmétiquement, je suis obligé de le reconnaître, une telle privation est injustifiable. Le premier Indien ou le premier Chinois qui achète sa première voiture annihile les effets de mon renoncement. Mais, si je parle de mon choix comme je suis en train de le faire, si j'en profite pour expliquer les solutions que je trouve et les avantages que j'y ai, peut-être vais-je susciter en vous l'idée que ce n'est pas aussi dingue que c'en a l'air. Et peut-être, un jour prochain, un des 5000 lecteurs de ce blog, me mettra-t-il un commentaire du genre : « Je suis en train d'essayer d'en faire autant ! »</p> <p>Chassons notre sentiment d'impuissance et la rationalisation qui l'enrobe de guimauve. Certes, les morts ne se lèveront pas pour nous soutenir et les générations qui ne sont pas encore nées ne viendront pas nous acclamer. Et alors ? Je me souviens d'Hervé Juvin qui me disait : « Nos grands-parents ont investi, nos parents ont payé les dettes et nous ont transmis un patrimoine. Nous, nous avons consommé l'héritage, et ce que nous lèguerons à nos héritiers ce sera des dettes. » Vous croyez que nous pouvons nous autoriser à être impuissants ?</p> <p>Post-scriptum: y a-t-il un hasard ? Après avoir posté cette chronique, j'ouvre mon courriel et je tombe sur cette interview de Sylvie Simon qui, avec ses propres termes, intervient dans le même registre:</p> <p><a href="http://www.liloumace.com/FR-2012-Le-rendez-vous,-de-la-crise-a-un-nouveau-monde-Sylvie-Simon_a410.html">http://www.liloumace.com/FR-2012-Le-rendez-vous,-de-la-crise-a-un-nouveau-monde-Sylvie-Simon_a410.html</a></p>
eurocitoyenhttp://eurocitoyen.blogspirit.com/about.htmlVivre LE tempstag:eurocitoyen.blogspirit.com,2009-11-29:18601372009-11-29T17:23:00+01:002009-11-29T17:23:00+01:00 Combien de messages « humoristiques » sur nos messageries...
<p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Combien de messages « humoristiques » sur nos messageries électroniques ?</span></span> <span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">On ne les compte plus. Parmi ces livraisons répercutées en chaîne, certains propos mettent le doigt sur des angoisses bien réelles.</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Par exemple, vous avez peut-être reçu récemment ce texte qui commence ainsi : <em>« on dit que chaque jour nous devons manger une pomme pour le fer et une banane pour le potassium. Une orange également, pour la vitamine C, et une tasse de thé vert sans sucre pour prévenir le diabète… »</em>, etc. U</span></span><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">ne vingtaine de lignes, comme ça, pour nous rappeler que « on » est obligé de faire des choses pour être en bonne santé, et qu'au bout du compte, on n'a plus le temps de vivre.</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Autrement dit : pour « notre bien », il <i style="mso-bidi-font-style: normal;">faut vivre avec son temps, </i>ce temps qui nous murmure à l’oreille, avec insistance, des obligations <em>forcément</em> bienveillantes mais <em>évidemment</em> chiantes.</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Première remarque : les doutes scientifiques existent, au sujet des vertus du thé vert contre le diabète, comme sur bien d’autres sujets.<br /></span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Deuxième remarque : la pub, le gouvernement, les "experts", les logiques économiques, nos voisins, notre famille (ah ! la famille) nous rappellent régulièrement des contraintes et des comportements à suivre pour « notre bien ».</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Troisième remarque : l’injonction « pour notre bien », c’est le début du conformisme, c’est l’infantilisation de tous, et c’est très dangereux (relire quelques livres d'Histoire, avant que Sarko les brûle).</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Pour sortir de cette angoisse personnelle et collective, une proposition : préférons le « mieux » !</span></span> <span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Comme dit la sagesse populaire, <em>« le mieux est l’ennemi du bien »</em>. Et tant mieux, précisément, car cet ennemi est bien utile !</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Comment ? « Mieux » vaut, pour chacun, <strong><i><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-family: Tahoma;">vivre le</span></span></i></strong> temps plutôt que vivre <strong><i><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-family: Tahoma;">avec son</span></span></i></strong> temps, pour tous.</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Autrement dit, "on" peut sortir de l'angoissante injonction du <em>temps obligé</em> en marchant <em>mieux</em> sur deux jambes (c'est une image, que les cul-de-jatte idiots restent tranquilles) : <em><span style="font-family: Tahoma;">penser</span></em> avec les autres, d’une part, et <em><span style="font-family: Tahoma;">choisir</span></em> pour soi, d'autre part.</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">La première jambe, c’est donc l'espace public, la discussion des contraintes utiles pour vivre ensemble ; la politique, quoi !</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">La seconde jambe, c'est l'espace privé, les choix personnels et associatifs ; la vie, quoi !</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">Sur ce, je vous laisse, je vais manger une pomme. Et c’est juste mon plaisir, je ne vous oblige pas à faire pareil.</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;">;)</span></span></p> <p><span style="font-family: Tahoma;"><span style="font-size: small;"><em>(spéciale dédicace à Gabriel, dont la conversation, lointaine dans le temps, m'a inspiré cette petite réflexion présente)</em></span></span></p>
hommelibrehttp://leshommeslibres.blogspirit.com/about.htmlJusqu’où sommes-nous libres?tag:leshommeslibres.blogspirit.com,2009-08-07:32965952009-08-07T16:52:00+02:002009-08-07T16:52:00+02:00 «Dune le livre est intéressant pour son approche de la religion en tant...
<p style="text-align: justify;"><img src="file:///Users/johngoetelen/Library/Caches/TemporaryItems/moz-screenshot.jpg" /><i>«Dune le livre est intéressant pour son approche de la religion en tant que moyen de contrôle des populations. Il y a aussi une réflexion sur la prédiction de l'avenir et ses grands inconvénients, entre autre le manque de libertés...<br /> <br /> ...d'un point de vue théorique, soit l'Univers est déterminé, soit il ne l'est pas.<br /> <br /></i> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/181136173.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/1245610240.jpg" id="media-32972" alt="liberté3.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-32972" /></a><i>S'il l'est, la prédiction de l'avenir est donc théoriquement possible (pour la pratique, cela reste impossible), donc l'avenir est déjà complètement écrit et il n'y a aucune liberté.<br /> <br /> S'il ne l'est pas, d'une part l'avenir est indéterminé donc imprévisible (au revoir à pas mal de charlatans et religieux divers...), d'autre part l'Univers est en partie soumis à des lois que nous commençons à bien connaître, et en partie soumis au hasard le plus chaotique.<br /> Ce doux mélange fait que ce que nous pensons être des libertés de choix dans nos vies pourraient tout aussi bien se résumées à des non-choix qui nous sont imposés sans que nous ayons la lucidité de nous en rendre compte, ou à des non-choix qui tiennent du hasard.<br /> <br /> Donc, entre l'inné non choisi, l'acquis rarement choisi en complète connaissance de cause, que reste-t-il de vraiment choisi dans vos vies ?<br /> <br /> La liberté est un joli concept, abstrait, pour lequel bien des couillons sont morts, manipulés dans leur liberté qu'ils croyaient dur comme fer défendre en mourant, n'est-ce pas formidablement paradoxal ?<br /> <br /> Donc, je vis parce que des millions de choses non-choisies sont arrivées avant moi, et parce que je fais le choix que ma vie vaut encore la peine d'être vécue. C'est le seul choix que je fais vraiment, pour le moment, continuer à vivre. Mais avec qui, dans quelles conditions, je n'ai plus la moindre illusion d'avoir un choix total et complet de mener la vie que j'aimerais. Ceux qui ont encore cette illusion sont destinés à vivre dans l'illusion, et même si j'admets que ce n'est pas la pire des drogues, cela n'en reste pas moins une.»</i><br /> <br /> <br /> L’hypothèse d’un univers déterminé est intéressante en ceci que tout ce qui se passe, tout ce que nous faisons, disons, nos moindres réactions, sont prévues et écrites. Dans cette hypothèse, la phrase que je suis en train d’écrire en pensant qu’elle est le produit de mon choix du moment, était en fait prévue de tous temps. Il n’y a pas la plus petite marge d’approximation dans cet univers, le moindre «jeu» comme en mécanique, sans quoi cet infime approximation peut modifier l’évolution, au même titre qu’avec l’effet papillon, dont un battement d’aile en Amérique du sud pourrait déclencher une tempête en Indonésie.<br /> <br /> Dans cette hypothèse, il était écrit que j’allais, le 7 août 2009, écrire que dans cette hypothèse, il était écrit que j’allais, le 7 août 2009, écrire que dans cette hypothèse, il était écrit… etc.<br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/1926147290.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/01/01/4120640597.jpg" id="media-32973" alt="Liberté5.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-32973" /></a><br /> Dans un tel cas même la notion, le sentiment ou la revendication de la liberté sont de simples annotations sur le programme de l’univers. Nous ne pouvons prouver la détermination de l’univers, mais nous ne pouvons non plus prouver son contraire.<br /> <br /> <br /> La deuxième hypothèse, celle d’un univers non déterminé, est celle où peut-être la liberté est une possibilité. En fait, comme le souligne Greg, cet univers non déterminé l’est quand-même en partie. Par exemple, une graine de pissenlit donne un pissenlit, pas un lupin. La graine de pissenlit n’a pas le choix de produire autre chose que ce pour quoi elle est faite.<br /> <br /> Jusque là l’univers est en partie prédictible: si je plante du pissentlit à l’automne, je sais des mois à l’avance que j’aurai du pissenlit. Sauf bien sûr s’il y a une sécheresse qui empêche toute plante de pousser, ou si une météorite tombe sur mes graines, ou si des oiseaux les picorent avant qu’elles n’aient pu germer. De même en météo, l’univers est prédictible à court terme: s’il pleut à verse, il est probable qu’il pleuvra encore dans 10 secondes. De même on peut prédire que l’hiver sera plus froid que l’été.<br /> <br /> Dans cette idée, nous sommes en partie prédictibles parce qu produits d’une génétique, d’une culture, d’un environnement, d’une couleur de peau, d’une famille, et tout cela modèle dès le début de notre vie notre vision du monde et nos espaces de choix. Nous ne pouvons pas influer la génétique et décider de naître avec 3 bras et 7 oreilles, par exemple. Toutefois, les conditions de vie que nous créons peuvent influencer la génétique avec un délai de plusieurs générations.<br /> <br /> Nous ne serions pas futés si nous refusions la culture qui nous construit, car la refuser c’est refuser même la capacité du langage et de la pensée. Mais nous pouvons en changer délibérément certains éléments: croyances, manière d’interpréter le monde, et jusqu’à certaines réactions.<br /> <br /> Développer ce thème de la liberté peut conduire à un billet exagérément long. Pour simplifier, et pour laisser plus de lace au débat s’il y en a un, je dirai que pour ma part, être libre c’est être libre par rapport à quelque chose. Très concrètement, l’oppression politique, la dictature, empêche les individus de faire tous les choix qu’ils aimeraient faire.<br /> <br /> <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/01/3986713130.jpg" target="_blank"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/02/2477939624.jpg" id="media-32974" alt="liberte1-new-york.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-32974" /></a>La liberté, c’est être libre politiquement, comme le droit de vote me le propose. C’est être libre socialement et professionnellement, libre de mon choix professionnel, ou de changer de milieu.<br /> <br /> C’est aussi être libre de penser comme je l’entends, de conduire ma vie à ma manière, de dire oui ou non. Etre indépendant des lobbys et pressions, indépendant intellectuellement et émotionnellement.<br /> <br /> Bien sûr on peut considérer que ces choix sont en partie dictés inconsciemment par des pré-acquis et des configurations psychiques particulières. Soit, mais au fond ce n’est pas contraire à la liberté. S’il n’y avait pas la pesanteur de la matière organisée de façon répétitive, et de la culture, si nous pouvions à tout moment changer la disposition de nos cellules par exemple, il est possible que dans l’univers que nous connaissons nous ne pourrions survivre. Cet univers demande visiblement une certaine durabilité des formes d’existence. Et notre espace de vie est limité à la surface de la terre (ni sous l’eau ni dans l’espace, du moins sans appareils).<br /> <br /> Donc, si la génétique, la culture, le milieu, l’Histoire, ont façonné un iceberg, même si la pointe émergée qui pourrait représenter ce que nous nommons liberté est infime par rapport au corps de l’iceberg, c’est là où se joue notre espace de choix. La liberté ne saurait être un absolu. Elle est conditionnée. Je ne peux m’envoler depuis le sommet d’une montagne et survoler le monde, sauf au moyen d’une machine volante. Mais je suis libre de monter ou non sur cette montagne, et d’imaginer une machine pour voler. Je suis même libre de la créer de toutes pièces.<br /> <br /> Mais, en faisant un peu de science fiction, peut-être que la soumission à l’acquis génétique et culturel et aux lois de la nature n’est qu’une façon de voir le monde. Si notre conscience pouvait s’immerger dans la dimension quantique, qui sait si nous ne pourrions pas voler sans machine, comme le font peut-être les chamanes?</p> <p> </p> <p style="text-align: justify;"><img src="http://leshommeslibres.blogspirit.com/media/02/00/3603284877.jpg" id="media-32977" alt="2trouslybieal3.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" name="media-32977" /></p><p style="text-align: justify;">Dans <a href="http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2009/07/30/la-fin-de-l-oppression.html">un précédent billet, un commentateur</a> - Greg - a posté un commentaire auquel je n’ai pas encore répondu. Après réflexion, ce commentaire vaut bien un billet. Voici d’abord des extraits du commentaire de Greg, que je remercie ici pour sa contribution.</p>