Last posts on casanier2024-03-28T13:03:32+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/casanier/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlChez soitag:textespretextes.blogspirit.com,2016-06-16:31109362016-06-16T08:33:00+02:002016-06-16T08:33:00+02:00 Chez soi de Mona Chollet , un essai sous-titré « Une odyssée de...
<p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font><em>Chez soi</em> de <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mona_Chollet" target="_blank">Mona Chollet</a>, un essai sous-titré <em>« Une odyssée de l’espace domestique »</em>, m’a passionnée de bout en bout. C’est ma première lecture numérique, on peut <a href="http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=197" target="_blank">télécharger le texte </a>gratuitement sur le site des éditions Zones ou acheter le <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Chez_soi-9782355220777.html" target="_blank">livre</a>. Cette réflexion sur nos manières d’habiter l’espace (et le temps) touche à plein d’aspects de notre vie, qu’on soit homme ou femme, qu’on vive seul ou non : besoin d’un toit et aspiration à l’intimité, architecture et écologie, solitude et vie sociale, condition féminine et évolution de la famille, etc.</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3444918072.jpg" target="_blank"><img id="media-181668" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/166218559.jpg" alt="Chollet Couverture.jpg" /></a></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font><em>« Au départ, il y avait mon envie de défendre ces plages de temps où on n’est plus là pour personne, dont j’ai pour ma part un besoin absolu, ce qui suscite l’incompréhension ou la désapprobation de mon entourage. »</em> Dès le premier chapitre, j’ai apprécié que <a title="Site du Monde diplomatique" href="http://www.monde-diplomatique.fr/recherche?s=mona+chollet" target="_blank">la journaliste </a>ose aller à l’encontre de ce qu’elle appelle <em>« les vertus surestimées du mouvement perpétuel ».</em> Aux confrères si friands de reportages dans des pays lointains, elle oppose son goût personnel : <em>« J’hésite à leur dire que la sédentarité me convient très bien. Quand je le fais, j’ai du mal à les persuader que je ne souffre pas d’un manque de curiosité, mais que je dirige simplement la mienne ailleurs. »</em> </font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>L’auteure cite à plusieurs reprises le poète palestinien <a title="Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahmoud_Darwich" target="_blank">Mahmoud Darwich </a>: <em>« J’avoue que j’ai perdu un temps précieux dans les voyages et les relations sociales. Je tiens à présent à m’investir totalement dans ce qui me semble plus utile, c’est-à-dire l’écriture et la lecture. Sans la solitude, je me sens perdu. C’est pourquoi j’y tiens – sans me couper pour autant de la vie, du réel, des gens… Je m’organise de façon à ne pas m’engloutir dans des relations sociales parfois inintéressantes. »</em></font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Bien sûr, disposer d’une connexion à l’internet, circuler sur les réseaux sociaux, tout cela change considérablement la donne aujourd’hui – on ouvre ainsi chez soi une fenêtre de plus sur le monde, on invite en quelque sorte <em>« une foule dans (son) salon ».</em> La description que fait Mona Chollet des modes de vie est d’autant plus intéressante qu’elle ancre sa réflexion dans <em>« nos conditions concrètes d’existence ».</em> Prix des loyers, accès à la propriété, surface en mètres carrés, aménagement du territoire, héritage, elle ne néglige rien de ce qui touche à notre vie à domicile.</font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Se sentir bien chez soi, c’est tout un art – <em>« Il faut un long ajustement pour qu’il se crée une harmonie entre les diverses composantes d’un intérieur, mais aussi entre l’occupant des lieux et le décor où il évolue »</em> –, encore faut-il disposer d’assez de temps, ou plus exactement d’assez de temps libre. Pour illustrer l’art de vivre casanier (inutile de préciser que pour elle, le mot n’a rien de péjoratif), Mona Chollet confie son amour du thé : <em>« Lorsque je visite un intérieur qui me plaît, ce qui achève de me séduire, c’est d’apercevoir une belle théière sur une table ou sur une étagère. Le thé, pour moi, représente du temps à l’état liquide, chaud et parfumé. »</em> Ou cette merveilleuse façon d’être des chats qui choisissent dans la maison un emplacement au confort idéal pour s’y lover sans plus se préoccuper de rien. </font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1262611790.jpg" target="_blank"><img id="media-181670" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1758601819.jpg" alt="Schirren Bouquet et théière.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;"><a title="Schirren coloriste (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/tag/schirren" target="_blank">Ferdinand Schirren</a>, <em>Bouquet et théière</em></span></p><p><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font> « Le temps est le trésor vital des casaniers. Pour les processus qu’ils espèrent enclencher, il leur en faut beaucoup, bien plus que les normes sociales ne sont disposées à leur en accorder. Il leur en faut une profusion dans laquelle ils pourront plonger, s’ébattre, s’ébrouer, virevolter. » </font></span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Ignorant </font></span><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>l’ennui, adeptes des rituels, les casaniers considèrent ce temps personnel volé à</font></span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font> « la course folle du monde » </font></span></em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>comme un</font></span><em><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font> « tapis volant accueillant, doté du pouvoir de les transporter vers des destinations imprévisibles à travers une variété infinie de paysages. »</font></span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Les tâches domestiques ne manquent pas, souvent un second horaire de travail pour les femmes, encore trop peu partagé avec les hommes. <em>« Faire le ménage »</em>, c’est aussi un thème que l’essayiste développe en confrontant les époques et les milieux sociaux dont le point de vue diffère sur cette activité, qu’on la délègue à d’autres ou qu’on l’assume soi-même. Les intertitres de l’essai sont parfois d’une ironie féroce, comme celui-ci, bien féministe : <em>« De la servante-compagne à la compagne-servante »</em> ! </font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>En relisant ce qui précède, je me rends compte que j’ai privilégié les préférences de Mona Chollet, au risque de vous donner une idée partielle de son essai. (Feuilleter un livre pour en rendre compte, ce n’est pas le même exercice que faire défiler le texte sur un écran.) Dans chacun des <a title="Périphéries, site édité par Mona Chollet et Thomas Lemahieu " href="http://www.peripheries.net/article338.html" target="_blank">sept chapitres</a>, elle inventorie toutes sortes de manières d’habiter l’espace, sans se limiter à l’expérience européenne. </font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Elle présente, par exemple, le concept du <a title="La maison japonaise: impressions et caractéristiques (Japonismus)" href="http://japonismus.com/maison-japonaise-caractere.html" target="_blank">« wabi-sabi »</a> dans l’esthétique japonaise, alliance entre la simplicité, <em>« le recours aux matières humbles »</em> (bois, papier, paille) et <em>« le sentiment de l’impermanence et du transitoire »</em>, <em>« la patine de l’âge, <a title="Ombres japonaises (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/10/18/ombres-japonaises.html" target="_blank">le renoncement à l’éclat </a>»</em> (accepter et apprécier les altérations de la matière, les traces du passage du temps, en magnifiant <em>« la profondeur esthétique que l’usure, la perte de vivacité, la rouille peuvent apporter à un objet qui a bien servi »</em>).</font></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/4105269965.jpg" target="_blank"><img id="media-181671" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1222141986.jpg" alt="Chollet Wahi-sabi mount-fuji-architecture1.jpg" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 8pt;">Mount Fuji Architects Studio / Source : <a title="Source photo" href="http://classique-design.com/article/archit2.php" target="_blank">http://classique-design.com/article/archit2.php</a></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>J’ai été surprise de la voir citer, dans un développement sur le problème des campagnes et des espaces naturels sauvages qui disparaissent, le cas de la Belgique : <em>« l’urbain diffus y est aussi particulièrement développé : dans le Brabant wallon, 48 % des logements sont des villas quatre façades, ce qui vaut à la province le surnom de « Wallifornie » ».</em></font></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 12pt;"><font>Nids solitaires ou cabanes d’écrivains, <em>« chambre à soi »</em> de Virginia Woolf, <em>« gestes »</em> d’architectes renommés, blogs et émissions de cuisine, évolution des familles et habitat groupé, <a title="Le billet d’Anne Brigaudeau (Bibliothérapie)" href="http://blog.francetvinfo.fr/livres-actualite/2015/05/04/chez-soi-de-mona-chollet-comment-reinventer-le-logement.html" target="_blank">logements </a>pour les sans-abri, vous trouverez une grande variété de sujets d’actualité dans <a title="Revue de presse" href="http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Chez_soi-9782355220777.html" target="_blank"><em>Chez soi. Une odyssée de l’espace domestique</em></a> de <a title="Merci, Zoë, pour les extraits qui m'ont donné envie de lire Mona Chollet" href="http://zolucider.blogspot.be/2015/10/on-ne-voit-pas-le-temps-passer.html" target="_blank">Mona Chollet </a>– autant de pistes de réflexion. Elle-même reconnaît que son point de vue sur certaines questions, sur ses propres désirs, a évolué au fil des ans. Son <a title="Critique de Libération" href="http://next.liberation.fr/vous/2015/04/14/mona-chollet-pour-une-revolution-domestique_1233018" target="_blank">essai </a>aide, en tout cas, à prendre conscience des enjeux personnels, sociaux et écologiques de la façon d’habiter <a title="Critique de Télérama" href="http://www.telerama.fr/idees/restez-chez-vous-ca-fait-du-bien,128644.php" target="_blank">chez soi</a>.</font></span></p>