Last posts on bowen2024-03-29T14:22:05+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://starter.blogspirit.com/https://starter.blogspirit.com/fr/explore/posts/tag/bowen/atom.xmlTaniahttp://textespretextes.blogspirit.com/about.htmlRomanesque Bowentag:textespretextes.blogspirit.com,2008-11-06:31093812008-11-06T08:17:14+01:002008-11-06T08:17:14+01:00 Parfois comparée à Jane Austen, ce qui me paraît excessif, la romancière...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Parfois comparée à Jane Austen, ce qui me paraît excessif, la romancière irlandaise Elizabeth Bowen (1899 – 1973) est rééditée chez Phébus libretto. <em>To the North</em> (1932) a perdu son titre original pour <em>Emmeline</em>, dans une traduction de Georges Globa. Sur la couverture, <em>Deux jeunes femmes assises</em>, aux lèvres très roses, peintes par W.H. Margetson, donnent le ton du roman. </span></span><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Cecilia s’est retrouvée veuve moins d’un an après son mariage, et depuis elle s’est installée dans la banlieue de Londres avec Emmeline, sa belle-sœur célibataire un peu plus jeune. Lady Waters, tante de Cecilia par son premier mariage, cousine d’Emmeline par le second, ne voit pas cela d’un bon œil : <em>« Deux femmes ne sauraient vivre ensemble, deux belles-sœurs surtout. »</em></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans le train qui la ramène d’Italie, Cecilia a rencontré au wagon-restaurant un avocat qui lui a semblé arrogant, Mark Linkwater, de retour de Rome. De son côté, Emmeline a fait connaissance lors d’une soirée avec un ami de Cecilia, Julian Town, qu’elle a trouvé sympathique. Et voici que ce célibataire doit accueillir quelque temps chez lui sa nièce Pauline, orpheline dont il est le tuteur. <em>« Ses frères et sœurs sentaient tous qu’il se faisait dans la vie, à former trop peu de liens et à acheter trop de tableaux, un chemin trop aisé. »</em> Cela l’ennuie, et il en parle à Cecilia, qu’il aime voir de temps en temps, sans s'engager davantage, <em>« comme un livre attrayant, à portée de la main sur une étagère, mais vers lequel on ne tend pas le bras. »</em></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><img src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2901474445.jpg" alt="Courbet-Jo-l-Irlandaise.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-44094" /></span></div> <div style="text-align: center">Gustave Courbet, <em>Jo, la belle Irlandaise</em> (Nationalmuseum, Stockholm)</div> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Invitée à passer le week-end à la campagne chez les Waters, Emmeline y reçoit une lettre de Linkwater, signée « Markie ». Ils se sont rencontrés lors d’un dîner organisé par Cecilia, et se revoient depuis, alors que Cecilia ne le fréquente plus. Lady Waters, qui se considère comme une amie intime des jeunes femmes plutôt que comme une parente, est très attentive aux relations qui se nouent dans son entourage, et n’hésite pas à s’en mêler. Selon elle, Cecilia devrait se remarier. Quant à Linkwater, sa réputation n’en fait pas un candidat possible pour des jeunes femmes de la bonne société.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Elizabeth Bowen attrape ainsi tous ses personnages dans une toile sentimentale. Emmeline, dont tout le monde se préoccupe, est-elle la plus fragile ou la plus forte ? Qui épousera qui ? La romancière peint leurs chassés-croisés, et tout autour, l’atmosphère des réceptions, les promenades dans Londres et à la campagne. Son style est tantôt charmant – <em>« c’était un dimanche boudeur et gai de Maupassant, drames derrière les feuilles »</em> -, tantôt tarabiscoté – <em>« Et maintenant, tel un cumulus entassant ses souples rochers étincelants de blancheur, un plaisir unique, concentré sur une identité, celle de Markie, régnait dans la sérénité de son ciel. »</em></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Mais peut-on se fier au style d’une traduction ? Prenons <em>Les Petites Filles</em>, (<em>The Little Girls</em>, 1964), traduit par Amelia Audiberti. Environ trente ans séparent les deux œuvres. A nouveau, l’écrivaine propose une analyse psychologique, mais beaucoup plus vive, mordante, sans mièvrerie. </span></span><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Dinah (Diceyà, Clare (Mumbo) et Sheila (Sheikie) formaient un trio inséparable à la pension Ste-Agatha, en 1914. Les fillettes ont vieilli et se sont perdues de vue. Dinah, qui mène le jeu, montre à son ami Frank ses dernières trouvailles qu’elle rassemble dans une grotte sur sa propriété : pour que les archéologues du futur puissent se faire une idée plus juste de ce qui comptait vraiment au XXe siècle, elle a demandé à ses amis de bien vouloir lui confier une douzaine d’objets auxquels ils tiennent, et dont ils acceptent de se séparer pour ce grand projet.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span xml:lang="FR-BE" style="font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR-BE"><span style="font-family: Times New Roman;">Tout à coup lui revient le souvenir d’un coffre qu’elle a enterré sous terre avec ses camarades il y a une cinquantaine d’années. Elle veut absolument les retrouver pour en discuter et, ne connaissant pas leur adresse, place des annonces dans plusieurs journaux.</span></span> <span style="font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Les deux autres sont plutôt furieuses de ce genre de publicité, hésitent, mais se rendent finalement à son invitation. Leurs retrouvailles conflictuelles, les réflexions sur l’âge et la condition sociale, voire les règlements de compte sont savoureux. Ici, Bowen nous touche vraiment avec ses personnages qui se défendent autant contre eux-mêmes que contre les autres, jusqu’à ce qu’ils se rendent, ou pas.</span></p>