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Tania
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Incandescence
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-12-30:3110627
2014-12-30T20:20:00+01:00
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« Surtout, il fallait être déjà là à attendre que le phénomène se...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1069747600.jpg" target="_blank"><img id="media-164472" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/167112243.jpg" alt="bass,rick,toute la terre qui nous possède,roman,littérature anglaise,etats-unis,texas,géologie,forage,lac salé,désert,passions,culture" /></a>« Surtout, il fallait être déjà là à attendre que le phénomène se produise et le voir naître ou arriver : entendre les petites vagues salées du lac s’entrelécher dans la nuit, remuées par le vent et la rotation dextrogyre d’une terre endormie ou somnolente ; assister ensuite à la conception même de l’idée d’incandescence dans la première lueur de l’aube, et observer l’approche de la lumière, tendant ses doigts au travers des carreaux craquelés du lac et de la moindre pépite de sel comme si elle les mitraillait ; la lumière et la couleur naissaient ensuite, sans un bruit, mais avec une beauté précipitée qui semblait émettre un chuintement, tandis que l’image du lac salé, aveuglant, embrasé, s’élançait vers l’esprit du spectateur. »</span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Rick Bass,</span></span><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> Toute la terre qui nous possède </span></span></em><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;">Lac Juan Cordona <span style="mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;">© <a title="Source de la photo" href="http://www.sibleynaturecenter.org/photoessays/shafterlake/" target="_blank">Sibley Nature Center </a></span></span></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
Tania
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Possédés de la terre
tag:textespretextes.blogspirit.com,2014-12-29:3110626
2014-12-29T08:30:00+01:00
2014-12-29T08:30:00+01:00
Qui possède qui ? ou quoi ? On s’interroge devant le titre de...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Qui possède qui ? ou quoi ? On s’interroge devant le titre de <a title="Bio-bibliographie (Les écrivains du Montana)" href="http://ecrivainsmontana.free.fr/bibliographie/bass/bass.htm" target="_blank">Rick Bass</a>, <a title="Site de l'éditeur" href="http://www.christianbourgois-editeur.com/fiche-livre.php?Id=1538" target="_blank"><em>Toute la terre qui nous possède</em> </a>(<em>All the Land to Hold Us</em>, 2013, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Aurélie Tronchet). Autant vous prévenir : si son <a title="Bass chante le Yaak (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2012/08/10/bass-chante-le-yaak.html" target="_blank"><em>Journal des cinq saisons</em> </a>était un hymne à la beauté de la nature, ce roman-ci décrit la terre aussi dans ce qu’elle a de plus âpre et dans sa dévastation par l’homme.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2377360636.jpg" target="_blank"><img id="media-164469" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3858090810.jpg" alt="bass,rick,toute la terre qui nous possède,roman,littérature anglaise,etats-unis,texas,géologie,forage,lac salé,désert,passions,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Richard est géologue, comme l’auteur qui décrit dans le <a title="A lire en ligne" href="http://www.christianbourgois-editeur.com/une-nouvelle.php?Id=214" target="_blank">prologue </a>les paysages du <a title="Site Historical Crane County" href="http://www.rootsweb.ancestry.com/~txcrane/histcraneco/hiscran.htm#TOC" target="_blank">Texas de l’Ouest</a>, Castle Gap, la rivière Pecos, le lac salé intérieur, le désert où se déroulent plusieurs histoires à différentes époques, et deux principalement, dans le <em>Livre I</em>. La passion de Richard pour son métier – sonder la terre à la recherche de gisements de pétrole et de gaz, dans les années soixante, comme jadis les hommes y ont cherché de l’or – et pour une femme, Clarissa, à la peau <em>« d’une pâleur parfaite »</em>, soucieuse de préserver sa beauté dans l’attente de son destin. Dans les années trente, la vie d’un autre couple, Marie et Max Omo.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">On trouve de tout dans les dunes autour du lac, des os humains, des armes, des vieilles roues de chariot enlisées dans les sables. Herbert Mix en fait collection, fasciné par ce que révèlent les fouilles et en particulier, par la découverte d’un convoi fantôme aux squelettes reconnaissables : des chevaux, un chariot, un homme endormi, une femme appuyée contre une roue.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">De jour, la belle Clarissa s’économise à <em>« attendre et attendre jusqu’à ce qu’un portail ou une porte s’ouvre »</em>, mais le soir, la nuit, elle accompagne volontiers Richard dans sa curiosité pour ce que le vent, en déplaçant les dunes, fait réapparaître. Lui travaille<em> « pour le mystère et le romanesque, pour être là-haut sur le plateau avec Clarissa, hors d’atteinte du monde ordinaire »</em>, elle fouille pour l’argent, vend ses trouvailles à Herbert Mix – elle veut quitter Odessa.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Peu à peu, ils se rapprochent du lac, et en s’enduisant la peau d’oxyde de zinc pour se protéger du soleil, Clarissa partage de plus en plus la fascination de Richard pour ce paysage désertique où surgissent des visions surnaturelles, dues au mouvement des cristaux, des dunes : <em>« les courbes et vagues de lumière n’étaient jamais les mêmes ».</em> Au bord du lac, ils lisent de la poésie, écoutent de la musique folk, attendent le spectacle de l’aube quand le lac devient<em> « bassin de couleur vivante »</em>. Oublient-ils qu’ils risquent d’être pris au piège comme tant d’autres avant eux ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">En 1933, Marie et Max Omo se sont d’abord installés à Odessa pour tenir une petite épicerie, non loin de <em>« l’étrange musée d’Herbert Mix »</em>, puis Max a construit à l’étonnement de tous une maison sur le rivage du lac. C’est là que leurs fils vont grandir et être happés comme leurs parents par l’exploitation du sel – seule Marie, devenue une <em>« harpie froide au visage tanné »</em>, s’échappe parfois de la routine et du travail en restant seule à regarder le passage des animaux et les métamorphoses du lac.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Un paysage étrange et puissant appelle des événements étranges et puissants ».</em> Rick Bass raconte les visions extraordinaires de ses personnages, comme l’incroyable traversée d’un éléphant échappé d’un cirque. On retrouve Richard dans le <em>Livre II</em>, au milieu de l’enfer des maux engendrés par les forages à outrance au Mexique : pollution, animaux malades, boues toxiques, hommes dénaturés. Richard évolue parmi les exploitants du pétrole et du gaz qui apprécient son travail consciencieux. Lui se sent différent, mais tout de même <em>« avalé »</em> comme eux par les affaires.</span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/3501929393.jpg" target="_blank"><img id="media-164471" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/2110149174.jpg" alt="bass,rick,toute la terre qui nous possède,roman,littérature anglaise,etats-unis,texas,géologie,forage,lac salé,désert,passions,culture" /></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Portrait : « Rick Bass, l'indigné américain » par Didier Jacob (L’Obs)" href="http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/rick-bass/" target="_blank">Rick Bass</a>, à la fin du livre, remercie son père qui lui a appris <em>« entre autres choses, comment trouver le pétrole et le gaz ».</em> Après neuf ans de forage, quinze mois avant le terme de son engagement, Richard n’en peut plus, obsédé par les quatre mois de vie vraiment vécue à Odessa avec Clarissa. Il y retourne, mais pour y trouver quoi, sinon des questions ? Qui possède qui ? Où trouver de l’eau pure dans un pays dévasté ? </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Critique de Telerama" href="http://www.telerama.fr/livres/toute-la-terre-qui-nous-possede,117897.php" target="_blank"><em>Toute la terre qui nous possède</em> </a>multiplie les traversées du temps, des couches géologiques, d’un monde hostile. Les descriptions lyriques de Rick Bass expriment l’attirance que peut exercer <a title="Critique de La cause littéraire" href="http://www.lacauselitteraire.fr/toute-la-terre-qui-nous-possede-rick-bass" target="_blank">un paysage <em>« inhumain »</em></a> sur des personnages qu’il pousse jusqu’aux limites d’eux-mêmes, mais le romancier américain montre aussi les effets du saccage de la nature : c’est bien la terre au bout du compte qui possède les hommes, ces êtres de passage.</span></span></p>
Tania
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Réconfort
tag:textespretextes.blogspirit.com,2012-08-21:3110139
2012-08-21T20:20:00+02:00
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« L’art et la musique sont un réconfort, ainsi que la poésie et la...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« L’art et la musique sont un réconfort, ainsi que la poésie et la littérature – ils ramènent l’œil sur le chemin de la beauté –, tout comme le temps passé avec les enfants, ou les bons moments partagés avec des amis ou la famille. »</em> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="FR"><span style="font-family: Times New Roman;">Rick Bass, <a title="Bass chante le Yaak" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2012/08/10/bass-chante-le-yaak.html" target="_blank"><em>Le journal des cinq saisons</em></a></span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3391920715.jpg" target="_blank"><img id="media-130645" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/3118349534.jpg" alt="Bass Couverture française.jpg" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p>
Tania
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Bass chante le Yaak
tag:textespretextes.blogspirit.com,2012-08-20:3110138
2012-08-20T08:30:00+02:00
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Voilà un livre que je n’avais pas envie de terminer – trop beau ! Le...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Voilà un livre que je n’avais pas envie de terminer – trop beau ! <em>Le journal des cinq saisons</em> de <a title="Présentation de l’écrivain et de ses oeuvres" href="http://ecrivainsmontana.free.fr/bibliographie/bass/bass.htm" target="_blank">Rick Bass</a> ou douze mois dans une vallée sauvage, le Yaak. Si The <em>Wild Marsh : Four Seasons at Home in Montana</em> (2009) a gagné une saison dans la traduction française (par Marc Amfreville, 2011), c’est sans doute pour attirer l’attention sur le titre, mais c’est dans le texte, je vous en reparlerai.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/514441374.png" target="_blank"><img id="media-130640" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/2178528349.png" alt="bass,le journal des cinq saisons,récit,autobiographie,littérature américaine,nature,montana,yaak,vie sauvage,protection de la nature,forêt,saisons,an 2000,témoignage,culture" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Rick Bass, géologue, écologiste et écrivain, s’est demandé si les réflexions de Thoreau (Côte Est) dans <a title="Notice Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Walden_ou_la_Vie_dans_les_bois" target="_blank"><em>Walden ou la vie dans les bois</em></a> (1854) s’appliquent à l’Ouest où il s’est installé avec sa femme dans une vieille ferme en 1987, au nord-est du Montana, non loin de la frontière canadienne. S’il a beaucoup œuvré pour la protection officielle de cette vallée reculée en tant que réserve naturelle, il a conçu ce livre-ci, à 42 ans, avant tout comme un hymne à la vie sauvage : <em>« célébration et observation, sans jugement ni plaidoyer militant ». </em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Tous les matins, Bass écrit dans sa cabane au bord du marais. Son <em>Journal</em> compte douze chapitres, un par mois. Pour le réveillon de l’an 2000, il a fait des réserves, comme tous les gens de la région qui vivent à des kilomètres les uns des autres. De gros problèmes avaient été annoncés pour ce nouveau millénaire, mais en fait, sa famille et ses hôtes n’affrontent qu’une panne d’électricité passagère et une tempête de neige qui les met d’humeur joyeuse.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/409209504.jpg" target="_blank"><img id="media-130641" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/1474052708.jpg" alt="bass,le journal des cinq saisons,récit,autobiographie,littérature américaine,nature,montana,yaak,vie sauvage,protection de la nature,forêt,saisons,an 2000,témoignage,culture" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Janvier sonne la fin de la chasse aux canards et aux oies. La vie ralentit. Rick Bass s’inquiète pour la survie des cerfs. Pour les hommes, c’est le mois de la convivialité, du ski, des sous-vêtements longs. Il conduit ses deux filles à l’école. Pour le reste, il goûte le <em>« plaisir simple des besognes les plus rudimentaires »</em> : retirer la neige du toit, mettre du foin dans la niche des chiens. Dépressions hivernales, renaissances.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Février est parfois plus rude encore, un <em>« couloir enneigé, froid et sombre ».</em> Après la neige, l’arrivée de la glace entraîne maux et chutes. Les arbres – mélèzes, trembles, saules et aulnes – <em>« reviennent à la vie ».</em> Les températures sont plus clémentes, et un soir, <em>« l’hiver se fend en deux comme une pierre précieuse que l’on aurait frappée juste au bon endroit. »</em> La neige bleuit, les lichens noircissent, le vent se lève et au bord du marais, il observe des traces de cerfs et de wapitis, <em>« signature de la faim ».</em></span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2723031365.jpg" target="_blank"><img id="media-130642" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/3121401028.jpg" alt="bass,le journal des cinq saisons,récit,autobiographie,littérature américaine,nature,montana,yaak,vie sauvage,protection de la nature,forêt,saisons,an 2000,témoignage,culture" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /></span><span lang="EN-US" style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; mso-ansi-language: EN-US;">Nuages noirs © 2003-2010 Elizabeth Hughes Bass</span></p><p style="text-align: left;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Rien ne dort jamais éternellement »</em> dans la nature. Canards et oies reviennent, les gros rhumes <em>« de quatre semaines »</em> finissent par passer, et à partir du 20, on rêve déjà au printemps en apercevant les grands pics qui fondent sur les arbres à la recherche d’insectes, les roitelets, les essaims de mésanges à tête noire. Le mois le plus court de l’année est <em>« d’une certaine façon, le plus émotionnel, intense. »</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;">De mois en mois, nous suivons Rick Bass dans sa contemplation du monde sauvage. Voilà la cinquième saison, entre hiver et printemps : </span><em style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;">« février, mars, avril, saison de la gadoue, longue nuit brune de l’âme, sont les mois où la beauté de l’univers nous exalte plus que jamais » - « Nous appartenons à cette vallée aussi sûrement que chaque pierre et chaque torrent, chaque forêt et chaque champ, que n’importe quel animal qui y vit. »</em><span style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium;"> Eclat jaune des saules avant son anniversaire, le 7 mars. S’il parle surtout de la nature, l’écrivain raconte aussi les hommes et sa vie de famille, évoque son expérience personnelle.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">C’est le bonheur qu’il veut dépeindre, mais comment taire son inquiétude devant les nouvelles coupes claires, la frénésie d’exploitation forestière – <em>« quelle espèce d’individus prédateurs et ineptes peut permettre qu’on fasse pareille violence à la terre ? »</em> Fin mars, il cherche des ramures abandonnées par les cerfs. Il les connaît, il les aime, même s’il en abat un par an à la chasse.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/4128780725.jpg" target="_blank"><img id="media-130643" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/02/3554126666.jpg" alt="bass,le journal des cinq saisons,récit,autobiographie,littérature américaine,nature,montana,yaak,vie sauvage,protection de la nature,forêt,saisons,an 2000,témoignage,culture" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Un voisin lui avait proposé, à son arrivée dans la région, de draguer le marais pour en faire un étang. Rick Bass a refusé. Il est attaché au marais, <em>« à l’esprit qui en émane ».</em> Dans ce <em>« réservoir de couleurs et de parfums »</em>, son corps reposera un jour. A ses filles, il tente de transmettre ses valeurs : paix, joie, respect, modération, économie, prudence et patience. Il se réjouit de les voir grandir entourées de la <em>« grâce infinie du monde ».</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Feuillages et fleurs, naissance des faons, aiguilles des mélèzes, parfum des églantiers : nous suivons la marche du printemps, les alternances de chaleur et de pluie. Bass, un jour, met le feu aux herbes en croyant pouvoir le maîtriser, mais l’incendie se rapproche dangereusement de la maison. Il se bat comme un fou pour l’éteindre avant le retour de sa femme et de ses filles, implore l’esprit des bois pour que le vent retombe. Et fait semblant de rien quand sa famille rentre et découvre le champ tout noir… </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">En juillet, mois peu propice à l’écriture, il donne la préséance aux filles, songe dans sa cabane à tout ce qu’il fera ensuite, impatient d’en sortir. Tout est vert et or. <em>« Où est Dieu ? »</em> demande un jour sa fille – <em>« Partout »</em> – et il la regarde sourire aux <a title="« On ne mesure pas la magie d’une forêt » (Rick Bass et les nature writers) " href="http://naturewriting.wordpress.com/2011/08/06/on-ne-mesure-pas-la-magie-dune-foret/" target="_blank">arbres</a>. Pique-niques, canoë, nage dans le lac. Le temps est comme suspendu – <em>« rien que la beauté et le repos. »</em> Couleurs des papillons, chants des oiseaux –<em> « wizi wizi wizi »</em> fait la paruline de Townsend.</span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1806404887.jpg" target="_blank"><img id="media-130644" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/2914437793.jpg" alt="bass,le journal des cinq saisons,récit,autobiographie,littérature américaine,nature,montana,yaak,vie sauvage,protection de la nature,forêt,saisons,an 2000,témoignage,culture" /></a><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <br /></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 8pt; mso-ansi-language: FR-BE;">Paruline de Townsend, Photo Slodocent (Wikimedia commons)</span></p><p style="text-align: left;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mais l’été file, août ramène les incendies, le feu bénéfique qui régénère, dont il faut protéger les hommes et les maisons. Orange et noir, couleurs du feu, couleurs d’Halloween. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Bass va camper avec sa femme Elizabeth, qui est <a title="Le site de l'artiste" href="http://www.elizabethbass.net/" target="_blank">peintre</a>. Il cueille les fraises avec ses filles, leur apprend à <em>« regarder et écouter ».</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR" style="font-size: medium; mso-bidi-font-size: 10.0pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Le billet de Dominique qui m'a aiguillée vers ce livre (A sauts et à gambades)" href="http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2011/04/26/le-journal-des-cinq-saisons-rick-bass.html" target="_blank"><em>Le journal des cinq saisons</em></a> respire l’accord profond entre un homme et un lieu – <em>« cet endroit qu’on a choisi et qui vous a choisi. »</em> <a title="Des extraits des livres de Rick Bass (site de Paul Malvaux)" href="http://users.swing.be/paul-malvaux/bass.html" target="_blank">Rick Bass</a> chante le Yaak, déborde d’amour pour son paysage farouche. Il y prend des leçons d’équilibre, d’harmonie, de rythme. C’est envoûtant. La vallée des cerfs, des couguars et des grizzlis n’a besoin ni de touristes négligents, ni de nouvelles routes. Le <a title="Galerie photos : biodiversité dans la vallée du Yaak (Yaak Valley Forest Council) " href="http://www.yaakvalley.org/photo-gallery.html" target="_blank">Yaak</a> a besoin d’être préservé, transmis tel quel aux générations à venir. Un <a title="« En écrivant ceci, je tremble » : Début du Livre de Yaak, Chronique du Montana (Ed. Gallmeister)" href="http://www.gallmeister.fr/images/extrait_471.pdf" target="_blank">témoignage</a> pour les naturalistes de l’an 2100 ? En tout cas, un régal.</span></span></p>