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Tania
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Retrouver un nom
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-29:3110768
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« Dans ce grand « cache-cache » qui se joue dans...
<p><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2691922511.jpg" target="_blank"><img id="media-173752" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/01/415544947.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a></span></em></p><p><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">« Dans ce grand <a title="Cache-cache (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2011/05/25/cache-cache.html" target="_blank">« cache-cache »</a> qui se joue dans la mémoire quand on veut retrouver un nom, il n’y a pas une série d’approximations graduées. On ne voit rien, puis tout d’un coup apparaît le nom exact et fort différent de ce qu’on croyait deviner. Ce n’est pas lui qui est venu à nous. Non, je crois plutôt qu’au fur et à mesure que nous vivons, nous passons notre temps à nous éloigner de la zone où un nom est distinct, et c’est par un exercice de ma volonté et de mon attention, qui augmentait l’acuité de mon regard intérieur, que tout d’un coup j’avais percé la demi-obscurité et vu clair. » </span></em></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Marcel Proust, <a title="Charlus et Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/25/charlus-et-albertine-1145670.html" target="_blank"><em>Sodome et Gomorrhe</em></a></span></span></p>
Tania
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Charlus et Albertine
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-27:3110767
2015-08-27T08:30:00+02:00
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Sodome et Gomorrhe tourne autour de ces deux personnages essentiels de...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Sodome et Gomorrhe</em> tourne autour de ces deux personnages essentiels de <em>La Recherche</em>. <a title="Proust, ses personnages" href="http://proust-personnages.fr/?page_id=44" target="_blank" rel="noopener">Le baron de Charlus</a>, dont le narrateur surprend par hasard le manège avec <a title="Proust, ses personnages" href="http://proust-personnages.fr/?page_id=69" target="_blank" rel="noopener">Jupien</a>, est donc de ceux que Proust appelle les hommes-femmes. <em>« Jusque-là, parce que je n’avais pas compris, je n’avais pas vu. » </em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/00/3251451096.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173745" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/3604618158.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a><br /><span style="line-height: 115%; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">© Candida Romero, <em>Marcel l'Insecte</em>, 1998</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: xx-small;"><a href="http://www.candidaromero.com/sodome.html">http://www.candidaromero.com/sodome.html</a></span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Monsieur de Charlus lui apparaît désormais comme <em>« une personne nouvelle »</em> de la race des <em>« invertis »</em> : <em>« fils sans mère »</em> à qui ils sont obligés de mentir, <em>« amis sans amitiés »</em>, <em>« sans honneur que précaire »</em>, <em>« sans situation qu’instable » – « franc-maçonnerie »</em> plus étendue que l’autre. Dans ce long exposé sur la place des homosexuels (Proust n’emploie pas ce mot) dans la société fleurissent des métaphores inattendues : <a title="Début de « Sodome et Gomorrhe »" href="http://promethee.philo.ulg.ac.be/engdep1/download/proust/french/single_books/4Sodome_et_Gomorrhe.htm" target="_blank" rel="noopener"><em>« Méduse ! Orchidée ! »</em></a></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il comprend à présent la drôle de soirée chez le baron, observe ses manœuvres pour recommander Jupien et sa nièce brodeuse à <em>« toute une brillante clientèle »</em>, remonte aux récits bibliques éponymes, puis conclut à propos des invertis: <em>« Certes ils forment dans tous les pays une colonie orientale, cultivée, musicienne, médisante, qui a des qualités charmantes et d’insupportables défauts. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">A la fameuse soirée chez la princesse de Guermantes, le narrateur est surpris de la voir se lever pour l’accueillir, lui qu’elle ne connaît pas. Son d’ambiance : le jacassement du baron de Charlus et le susurrement de M. de Sidonia, tous deux <em>« monologuistes »</em>, qui <em>« avaient pris la détermination, non de se taire, mais de parler chacun sans s’occuper de ce que dirait l’autre ».</em></span> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Le narrateur à présent sait <em>« l’exacte valeur du langage parlé ou muet de l’amabilité aristocratique »</em> : tant de gentillesse n’est qu’une fiction <em>« pour être aimés, admirés, mais non pour être crus » – « croire l’amabilité réelle, c’était la mauvaise éducation. »</em> Cherchant quelqu’un pour le présenter au prince de Guermantes, il croise des invités, entend les commentaires des uns sur les autres. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Grand moment, sa marche avec la duchesse de Guermantes entre une double haie d’invités curieux du <em>« jeune homme »</em> qui accompagne Oriane. Elle trouve le palais trop <em>« historique »</em> à son goût, critique Swann qui veut la présenter à sa femme avant de mourir. Celui-ci est mal vu depuis qu’il a pris parti pour Dreyfus, lui qu’on considérait comme un Juif si <em>« français ».</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Au retour, pas d’Albertine chez lui comme espéré. Quand elle téléphone enfin, se dit empêchée, il la réclame, inquiet du bruit qu’il entend autour d’elle, et la persuade de venir tout de même ; Françoise est mécontente d’être dérangée si tard. <em>« Pour Albertine, je sentais que je n’apprendrais jamais rien, qu’entre la multiplicité entremêlée des détails réels et des faits mensongers je n’arriverais jamais à me débrouiller. »</em></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/872489673.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173748" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/02/429497668.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il écrit à Gilberte pour tenir la promesse faite à Swann, mais il ne ressent plus rien pour sa fille, qui a hérité des millions d’un oncle de Swann. Quant à Odette, son salon est devenu très élégant, avec Bergotte en vedette, et ses soirées passent pour être plus excitantes, plus intellectuelles que chez la princesse. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Puis c’est le deuxième séjour à Balbec, très différent du premier. Le narrateur rêve à présent du <a title="La Raspelière, à Combray, selon Le Fou de Proust" href="http://lefoudeproust.fr/2014/06/la-raspeliere-a-combray/" target="_blank" rel="noopener">château de la Raspelière</a>, loué pour la saison par Mme Verdurin au marquis de Cambremer. Le Grand Hôtel réveille brutalement le souvenir de sa grand-mère –<em> « Car aux troubles de la mémoire sont liées les intermittences du cœur. »</em> Il rêve d’elle, la revoit dans sa mère qui a pris avec elle des affaires à elle, un sac, des volumes de Mme de Sévigné…</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Il se reproche et son chagrin capricieux, celui de sa mère est véritable, et son aveuglement lors du premier séjour : Françoise lui a dit à quel point déjà elle se sentait mal alors. Une vraie journée de printemps fait renaître le désir d’Albertine, tenue à l’écart. Leurs sorties, leurs promenades à peine recommencées, une remarque du Dr Cottard au Petit Casino, où ils la regardent danser avec Andrée, éveille ses premiers soupçons <em>« gomorrhéens ». </em></span><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Désormais, il se méfie de toutes les femmes qu’elle regarde, pense à Swann <em>« joué toute sa vie »</em> par Odette, craint une tromperie continuelle. Quand il le lui dit, Albertine proteste – <em>« L’être aimé est successivement le mal et le remède qui suspend et aggrave le mal. » </em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;"><em>Sodome et Gomorrhe</em> déroule le fil des mondanités à Balbec : Mme de Cambremer invite à Féterne – <em>« On vous sent si vibrant, si artiste »</em> – Mme Verdurin à La Raspelière. Propriétaire et locataire se disputent leurs invités. Le narrateur y retrouve le baron de Charlus, entiché de Morel, jeune militaire et violoniste très demandé chez les Verdurin. Il fait la connaissance des fidèles, tous persuadés qu’elle est ce qu’il y a de plus chic, et de Saniette, leur souffre-douleur.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman', serif;">Les conversations, les étymologies de Brichot pour qui les toponymes n’ont pas de secret, l’effet surprise que produit M. de Charlus, avec ses incroyables reparties, les manœuvres de Morel pour cacher que son père était valet de chambre, tout va crescendo jusqu’à l’arrivée chez Mme Verdurin des Cambremer eux-mêmes, la marquise et <em>« Cancan »</em> comme on appelle son mari. Bourgeois et aristocrates se mêlent en villégiature, le narrateur observe l’instabilité croissante des situations et des jugements mondains. </span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1790168197.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173749" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/462823455.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,sodome et gomorrhe,roman,littérature française,relire la recherche,noms,duchesse de guermantes,mme verdurin,salons,lieux,balbec,charlus,albertine,invertis,homosexuels,saphisme,esprit,culture" /></a></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif; font-size: medium; line-height: 115%;">Tous les jours, il sort avec Albertine, en train ou en voiture, lui fait des cadeaux, la fait passer pour sa cousine. Le baron de Charlus apprécie ses jolies toilettes – <em>« Il n’y a que les femmes qui ne savent pas s’habiller qui craignent la couleur. »</em> Entre le baron et Morel, il sert quelquefois d’intermédiaire. L’idée de se marier avec Albertine lui semble une folie – il annonce à sa mère qu’il va rompre – mais quand la jeune femme lâche incidemment qu’elle connaît bien l’amie de la fille de Vinteuil, il fait tout pour l’empêcher d’aller la retrouver, songe à nouveau au mariage, alors qu’il voit s’éteindre toute espérance de bonheur avec elle.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="line-height: 18.3999996185303px;">Relire La Recherche (8)<br /></span></span><span style="font-size: medium;"> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Le côté de Guermantes (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/20/le-cote-de-guermantes.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (7)</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times, serif;"><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/10/rencontrer-albertine.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (6)</a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener">Relire La Recherche (5</a>)</span></span><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">Relire La Recherche (4)</span></a><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></a> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></a><br /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-ansi-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></a></span></p>
Tania
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Vaguement
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-11:3110758
2015-08-11T20:20:00+02:00
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« Elstir et moi nous étions allés jusqu’au fond de l’atelier,...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/2976469977.jpg" target="_blank"><img id="media-173459" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/1069488896.jpg" alt="Proust JF BD.jpg" /></a>« Elstir et moi nous étions allés jusqu’au fond de l’atelier, devant la fenêtre qui donnait derrière le jardin sur une étroite avenue de traverse, presque un petit chemin rustique. Nous étions venus là pour respirer l’air rafraîchi de l’après-midi avancé. Je me croyais bien loin des jeunes filles de la petite bande, et c’est en sacrifiant pour une fois l’espérance de les voir que j’avais fini par obéir à la prière de ma grand’mère et aller voir Elstir. Car où se trouve ce qu’on cherche on ne le sait pas, et on fuit souvent pendant bien longtemps le lieu où, pour d’autres raisons, chacun nous invite ; mais nous ne soupçonnons pas que nous y verrions justement l’être auquel nous pensons. Je regardais vaguement ce chemin campagnard qui, extérieur à l’atelier, passait tout près de lui mais n’appartenait pas à Elstir. Tout à coup y apparut, le suivant à pas rapides, la jeune cycliste de la petite bande avec, sur ses cheveux noirs, son polo abaissé vers ses grosses joues, ses yeux gais et un peu insistants ; et dans ce sentier fortuné miraculeusement rempli de douces promesses, je la vis sous les arbres adresser à Elstir un salut souriant d’amie, arc-en-ciel qui unit pour moi notre monde terraqué à des régions que j’avais jugées jusque-là inaccessibles. »</span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Marcel Proust,</span><a title="Rencontrer Albertine (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/03/rencontrer-albertine-1145194.html" target="_blank"><em><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"> A l’ombre des jeunes filles en fleurs</span></em></a></p>
Tania
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Rencontrer Albertine
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-10:3110757
2015-08-10T08:30:00+02:00
2015-08-10T08:30:00+02:00
Poursuivons A l’ombre des jeunes filles en fleurs . Lorsque...
<p><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Poursuivons <em><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/02/rencontres-a-balbec-1145174.html" target="_blank" rel="noopener">A l’ombre des jeunes filles en fleurs</a>. </em>Lorsque Saint-Loup s’apprête à quitter Balbec pour la garnison, le Narrateur perçoit pour la première fois la <em>« tache singulière »</em> de cinq ou six <em>« fillettes »</em> d’allure différente, <em>« une bande de mouettes »</em>, l’une poussant sa bicyclette, deux autres avec des clubs de golf. Un festival de métaphores décrit la petite bande où se focalise son désir d’un bonheur <em>« inconnu et possible »</em>, <em>« ces jeunes fleurs qui interrompaient en ce moment devant (lui) la ligne du flot de leur haie légère, pareille à un bosquet de roses de Pennsylvanie, ornement d’un jardin sur la falaise ».</em> </span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/2567689779.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173455" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/02/1593730263.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,à l'ombre des jeunes filles en fleurs,noms de pays : le pays,balbec,grand-hôtel,saint-loup,elstir,albertine,roman,littérature française,relire la recherche,noms,lieux,culture" /></a><span style="font-size: xx-small; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">James Abbott McNeill Whistler,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><em>Bleu et argent : Trouville</em>, 1865 (</span></span></span><span lang="EN-US" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small; mso-ansi-language: EN-US;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a title="Source de l'illustration" href="http://www.asia.si.edu/collections/edan/object.cfm?q=fsg_F1902.137a-b" target="_blank" rel="noopener">Freer Gallery of Art, Washington</a>)</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Le nom de <em>« la petite Simonet »</em> lui vient aux oreilles, il ignore qui elle est. Au restaurant de Rivebelle où il se rend le soir avec Saint-Loup obsédé par sa maîtresse, il s’enivre de musique, de porto, du mélange de demi-mondaines et de gens du monde, voire d’un servant <em>« très grand, emplumé de superbes cheveux noirs »</em> qui fait penser à un grand ara.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Un autre soir, ils aperçoivent là <a title="Portrait (Proust, ses personnages par André Vincens)" href="http://proust-personnages.fr/?page_id=173" target="_blank" rel="noopener">Elstir</a>, le peintre ami de Swann, lui font remettre une lettre d’admiration. Quand Elstir s’en va, il s’arrête à leur table et invite à son atelier de Balbec – <em>« Saint-Loup cherchait à plaire, Elstir aimait à donner, à se donner. »</em> Mais obsédé par les jeunes filles, le jeune homme passe ses journées à les chercher, jusqu’à ce que sa grand-mère insiste pour qu’il aille rendre visite au peintre.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">L’atelier d’Elstir est loin de la digue, dans une nouvelle avenue. Le jeune homme y regarde des marines sans démarcation entre terre et mer, des toiles plus anciennes, découvre <em>« les rares moments où l’on voit la nature telle qu’elle est, poétiquement. ».</em> Quand il se dit déçu de l’église de Balbec, le peintre s’étonne et explique la beauté du porche sculpté. Soudain, de la fenêtre de l’atelier, son hôte aperçoit la jeune fille tant recherchée : Albertine Simonet. Elstir connaît la <em>« petite tribu »</em>, des filles d’industriels, d’hommes d’affaires. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Ensuite le Narrateur remarque une aquarelle : une jeune femme <em>« aussi fraîchement peinte que la fourrure d’une chatte, les pétales d’un œillet, les plumes d’une colombe ».</em> De sexe ambigu, elle porte le nom de <em>« Miss Sacripant »</em>, et Elstir la dissimule à l’arrivée de sa femme.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Albertine incarne désormais la figure la plus désirée, jamais la même – <em>« impossible à atteindre ».</em> Les <em>« Albertines imaginées »</em> et la réelle se succèdent dans ses pensées. Quand il demande à Elstir une photo de <em>« Miss Sacripant »</em>, son intuition se confirme : c’est bien Odette avant son mariage, Elstir n’est autre que le <em>« M. Biche »</em> des Verdurin.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Pour le départ de Saint-Loup, le Narrateur suggère à sa grand-mère un cadeau si bien choisi que son ami en devient <em>« écarlate de reconnaissance ».</em> Robert lui envoie bientôt une lettre très tendre – <em>«<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ce second visage qu’un être montre quand il est absent ».</em> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">C’est à l’atelier d’Elstir qu’il est enfin présenté à Albertine, <em>« médiocre et touchante »</em> par rapport à <em>« la mystérieuse Albertine en face de la mer ».</em> Ils se revoient sur la digue, elle lui présente Andrée, la grande aux yeux clairs, et le renseigne sur les gens qu’elle connaît. Il apprend que Saint-Loup est fiancé. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Par elle encore, il découvre <em>« le goût sûr et sobre des choses de la toilette »</em> d’Elstir – sa femme s’habille avec une simplicité coûteuse. Ils se voient tous les jours, il se fait beau pour la rencontrer. Andrée est plus fine et plus affectueuse qu’Albertine. A présent le Narrateur apprécie les jours ensoleillés, les yachts, les courses, les toilettes et les ombrelles.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Il découvre ce qu’est du <em>« linon blanc »</em>, comment la lumière et l’ombre architecturent les falaises en haut desquelles il pique-nique avec la petite bande, participe à leurs jeux. Charmé par leur compagnie, il renonce à rendre visite à Saint-Loup (il le justifie par un devoir en tant qu’artiste de vivre pour lui-même, contraire sans doute à l’amitié).</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Andrée l’enchante par sa culture. Albertine écrit au crayon : <em>« Je vous aime bien. »</em> Lui vibre <em>« comme une ruche »</em> : <em>« c’était avec elle que j’aurais mon roman ».</em> Elle est neuve à chaque apparition. Les mains d’Andrée sont plus belles, Albertine plus sensuelle. Elle le trouble tant qu’il se ridiculise au jeu du furet pour toucher sa main. <em>« Je savais maintenant que j’aimais Albertine ; mais hélas ! je ne me souciais pas de lui apprendre. »</em> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Il feint même de préférer Andrée. Puis un soir, Albertine couche au Grand-Hôtel et lui donne rendez-vous dans sa chambre. Quand il se penche pour l’embrasser, elle tire la sonnette de toutes ses forces. <em>« Mes rêves l’abandonnèrent dès qu’ils cessèrent d’être alimentés par l’espoir d’une possession. »</em> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Albertine ne lui en tient pas rancune et quand il lui dira ne pas comprendre sa réaction, protestera au nom de l’amitié. Il se tourne alors vers ses amies. Andrée est trop semblable à lui (intellectuelle, nerveuse, maladive) et il préfère finalement la compagnie de toute la petite bande. C’est la fin de la saison. Albertine part la première à Paris, l’hôtel est déserté. </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;">Lui aussi va rentrer, conscient d’avoir trop peu profité de Balbec, désireux d’y revenir dans cette même chambre où sa grand-mère, quand il n’a pas dormi, l’oblige à rester couché jusqu’à midi. Alors, c’est le beau moment du lever, des étoffes enfin détachées pour laisser passer le jour d’été, comme <em>« une somptueuse et millénaire momie (…) embaumée dans sa robe d’or ».</em></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (6)</span></span></strong></span></span></span></span> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/06/rencontres-a-balbec.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (5)</span></span></strong></span></span></span></a></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (4)</span></span></strong></span></a></p><p> </p><p style="text-align: center;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></span></strong></a></p><p> </p><p style="text-align: center;"> <a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></span></span></span></strong></a></p><p> </p><p style="text-align: center;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></span></strong></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt;"> </p>
Tania
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Point de vue
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-08:3110756
2015-08-08T08:30:00+02:00
2015-08-08T08:30:00+02:00
« On ne reçoit pas la...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/01/01/313543304.jpg" target="_blank"><img id="media-173453" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/01/1749988336.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,à l'ombre des jeunes filles en fleurs,noms de pays : le pays,balbec,grand-hôtel,saint-loup,charlus,roman,littérature française,relire la recherche,noms,lieux,culture" /></a></span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">« On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner, car elle est un point de vue sur les choses. » </span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Marcel Proust,</span></span><em><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"> A<a title="Rencontres à Balbec (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/08/02/rencontres-a-balbec-1145174.html" target="_blank"> l’ombre des jeunes filles en fleurs</a></span></span></em></p>
Tania
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Rencontres à Balbec
tag:textespretextes.blogspirit.com,2015-08-06:3110755
2015-08-06T08:30:00+02:00
2015-08-06T08:30:00+02:00
Après avoir longtemps rêvé de Balbec , c’est dans « Noms de...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Après avoir longtemps <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/10/rever-des-lieux-1144527.html" target="_blank" rel="noopener">rêvé de Balbec</a>, c’est dans <em>« Noms de pays : le pays »</em> (<em>A l’ombre des jeunes filles en fleurs</em>, seconde partie) que nous y retrouvons le Narrateur, deux ans plus tard, en compagnie de sa grand-mère. Les séparations ne sont jamais pour lui sans douleur, sa mère a rejoint son père à Saint-Cloud : <em>« Pour la première fois, je sentais qu’il était possible que ma mère vécût sans moi… »</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://textespretextes.blogspirit.com/media/00/00/1820958671.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-173452" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://textespretextes.blogspirit.com/media/02/00/2023938244.jpg" alt="proust,a la recherche du temps perdu,à l'ombre des jeunes filles en fleurs,noms de pays : le pays,roman,littérature française,relire la recherche,noms,lieux,culture" /></a><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: xx-small;"><a href="http://proust-personnages.fr/">http://proust-personnages.fr/</a></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Emporté de gare en gare, <em>« d’un nom à un autre nom »</em>, il est l’objet de la sollicitude de sa grand-mère qui l’encourage à lire, en particulier Mme de Sévigné – <em>« une grande artiste de la même famille qu’un peintre que j’allais rencontrer à Balbec et qui eut une influence si profonde sur ma vision des choses, Elstir. »</em> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Arrivé à <a title="Notice Wikipedia" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Balbec" target="_blank" rel="noopener">Balbec</a>, il lui faut voir d’abord l’église, dont le site, la réalité diffèrent absolument de ce qu’il avait imaginé. C’était bien plus, mais <em>« moins aussi peut-être. »</em> La Vierge métamorphosée en <em>« petite vieille de pierre »</em> achève de le décevoir. A Balbec-Plage, le Grand-Hôtel, le directeur, le lift, tout l’intimide et aussi la chambre inconnue, inhospitalière : sa grand-mère convient avec lui des trois petits coups contre la cloison pour communiquer entre eux. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em>« Mais le lendemain matin ! »</em> Joie d’avoir sous les yeux la mer changeante, d’observer les gens. Les habitués appellent le maître d’hôtel par son prénom, Aimé ; les bourgeois restent entre eux ; une vieille dame ne se montre qu’en compagnie de sa femme de chambre et d’un valet de pied. Mlle de Stermaria l’attire, mais chacun ici limite ses relations à sa classe sociale. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">L’apparition miraculeuse de la marquise de Villeparisis, amie de sa grand-mère, améliore leur statut au Grand-Hôtel, <em>« théâtre social ».</em> La visite de la princesse du Luxembourg à la marquise et son amabilité à leur égard parachèvent leur bonne réputation. </span></span><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Invité aux excursions de Mme de Villeparisis, il l’écoute parler des églises, des écrivains qu’elle a connus. En revenant de Carqueville où elle lui a montré l’église couverte de lierre, il ressent soudain, en apercevant trois vieux arbres, ce <em>« bonheur profond »</em> ressenti à Combray avec les clochers de Martinville.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Le Grand-Hôtel, la chambre, deviennent un foyer familier. Mme de Villeparisis, très aimable, leur offre roses, melons, livres, promenades et effusions verbales. Il goûte ses mots d’esprit. A sa grand-mère, il confie un soir qu’il ne pourrait vivre sans elle – troublée, elle tâche de le raisonner.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Le jeune neveu de la marquise, qui prépare Saumur, fascine le Narrateur dès son arrivée : «<em> grand, mince, le cou dégagé, la tête haute et fièrement portée »</em>, la peau <em>« aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s’ils avaient absorbé tous les rayons du soleil ». « Vêtu d’une étoffe souple et blanchâtre comme je n’aurais jamais cru qu’un homme eût osé en porter »</em>, des yeux <em>« de la couleur de la mer »</em> quand son monocle en tombe, il attire tous les regards : <em>« on savait que ce jeune marquis de Saint-Loup-en-Bray était célèbre pour son élégance. »</em></span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">L’air hautain de Saint-Loup se mue, une fois les présentations faites, en une grande aisance à parler de littérature, et, <em>« les premiers rites d’exorcisme une fois accomplis »</em>, en amitié véritable : le jeune homme se révèle un intellectuel aux idées socialistes, il conquiert sa grand-mère par son <em>« naturel »</em> et ses attentions pour son petit-fils. Très vite, ils sont <em>« de grands amis pour toujours ».</em> Le Narrateur en est aussi touché qu’embarrassé, il sait n’être lui-même que dans la solitude et malgré lui, il observe en Robert de Saint-Loup le <em>« noble »</em>, <em>« comme une œuvre d’art ».</em> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Bloch, croisé sur la plage, où il s’affiche avec sœurs, parents et amis, soupçonne son ami de snobisme en le voyant fréquenter Saint-Loup, alors que c’est lui qui est <em>« mal élevé, névropathe, snob ».</em> Il les invite tous deux chez lui, mais Saint-Loup attend son oncle Palamède, autrement dit le baron de Charlus – autre portrait d’anthologie. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">Lors des présentations, le Narrateur est impressionné par le <em>« terrible regard en coup de sonde »</em> de <em>« Palamède de Guermantes ».</em> C’est la révélation soudaine d’une appartenance qui lui avait échappé : Mme de Villeparisis est liée aux Guermantes ! Grand ami de Swann, le baron de Charlus a des manières très libres sous son masque de bel aristocrate, un <em>« parti-pris de virilité »</em> conjugué à une <em>« sensibilité des plus fines »</em>, une voix où se glisse parfois <em>« une douceur imprévue »</em>. Il l’étonne en lui apportant un soir un livre de Bergotte, informé de ses insomnies, et le lendemain, en lui assénant une <em>« petite douche »</em> verbale pour lui apprendre à exprimer ses sentiments avec plus de réserve. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;">(A suivre)</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (5)</span></span></strong></span></span></span></p><p style="text-align: center;"><a title="Autour de Mme Swann (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/27/autour-de-mme-swann.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (4)</span></span></strong></span></a></p><p style="text-align: center;"> <a title="Rêver des lieux (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/16/rever-des-lieux.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (3)</span></span></strong></a></p><p style="text-align: center;"> <a title="La maladie d'amour (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/07/06/la-maladie-d-amour.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (2)</span></span></span></span></strong></a></p><p style="text-align: center;"> <a title="Retour à Combray (T&P)" href="http://textespretextes.blogspirit.com/archive/2015/06/29/retour-a-combray.html" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; mso-ansi-language: FR-BE; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR-BE; mso-bidi-language: AR-SA;">Relire La Recherche (1)</span></span></strong></a></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left; padding-left: 420px;"> </p>